Untitled - Vicious Soul
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Untitled - Vicious Soul
2015, Bordeaux a enfin réussi à devenir la ville gentrifiée qu’elle a toujours rêvé d’être. Le Bootleg a définitivement fermé ses portes, l’Heretic Club est devenu un bar à vins chic et Total Heaven ne compte plus que du Deutsche Grammophon dans ses bacs. L’Opéra de Bordeaux n’a jamais compté autant d’abonnés. Et pourtant, il arrive d’entendre, le soir, des âmes vicieuses hurler à la lune leur manque de concerts et de décadence. Ceux-là même qui dansaient diaboliquement lors du cinquième Vicious Soul Festival. Rappelons-nous que cette cinquième édition du festival avait été délurée. Cette sauterie à taille humaine avait permis à toute la fange rock’n’roll de la ville de côtoyer artistes et organisateurs. La musique live y était reine et la programmation pointue et éclectique. La scène bordelaise était à la fête avec quatre groupes intergénérationnels, prouvant (une fois n’est pas coutume) que la cité girondine est un véritable vivier garage rock’n’roll. Puis, des formations internationales ambassadrices de différents styles comme le post-punk (Girls Names), la soul (Mentalettes), le rhythm’n’blues (Shannon and the Clams), le kraut psyché (Feeling Of Love) ont donné le change. Cette décadence musicale a été agrémentée par des DJ sets, une exposition, un showcase et des apéritifs offert par le groupuscule Vicious Soul. Ce festival étant 100% indépendant et autofinancé, nous n’avons pas pu l’empêcher en gelant ses subventions. La balade sonore de trois jours dans divers lieux dit ‘cool’ du centreville a bel et bien eu lieu, et ce pour la modique somme de 18€. L’association ne s’est pas gênée pour déverser sa propagande néo punk à grands coups de fanzines photocopiés, de badges lubriques et d’une cassette compilant les groupes à l’affiche. Cette cinquième édition du festival a réussi à mettre en lumière des musiques de niches dans un esprit festif. Vicious Soul prêche le Do It Yourself et la subversion depuis 2008 et cela n’encourage pas l’accalmie de la ville. Merci de faire quelque chose. La mairie de Bordeaux VICIOUS SOUL FESTIVAL @ Bordeaux JEUDI 05 JUIN DJ set Soul, ska, 60s beat, R&B Vicious Soul dj’s 21h00-02h00 // Gratuit La Grange-3 cours de l’Argonne VENDREDI 06 JUIN Showcase - The Feeling of love (Psyché Kraut Garage, Metz) - Vernissage Exposition Arrache toi un oeil! Apéritif Offert 18h00 // Gratuit Total Heaven 6 rue Candale Concert - Girls Names (Post Punk Belfast) - The Feeling Of Love (Psyché Kraut Garage, Metz) - White Ass (Punk, Paris) - The Heartbeeps (Garage, Bordeaux) - Cockpit (Garage Bordeaux) + DJ T-Boy 22h00 - 04h00 // 9€ Heretic Club-58 rue du Mirail Pass 3 jours = 18€ SAMEDI 07 JUIN Concert - Shannon & The Clams (Crazy Doo Wop and Bubblegum - US) - The Mentalettes (Vintage Girls Band - Allemagne) - Complications (Garage Bordeaux) - Burnside Eleven (Modern Blues, Bordeaux) + Saint Tropez Soulful Patrol 18h00 - 02h00 // 9€ Bar de La Marine-28 rue Achard M A R G O R P N O I T A M - GIRLS NAMES (Post Punk – Belfast) Bonjour tristesse, nous sommes à Belfast en 2009. C’est à l’ombre du couperet du chômage chez les jeunes Irlandais, et adossé à un council flat en briques que les Girls Names donnent leurs premiers signes de (sur)vie. Au début, il s’agit d’enregistrer des cassettes en Do It Yourself et dans l’urgence. Puis, le quatuor sort un premier album ‘Dead to Me’ aux accents surf noise dominée par la voix caverneuse de Cathal Cully. Cet effort laissait encore une lueur d’optimisme poindre… Ce ne sera pas le cas du sophomore. L’album ‘The New Life’ est accouché en 2013 et sa pochette tout en nuances de gris annonce la couleur. C’est le spectre du post punk des années 80 britanniques qui y est disséqué. On retrouve la composition érudite de The Smiths, les mélodies fulgurantes à la C86 auxquelles on ajoute une touche hypnotique de Joy Division. Sans tomber dans l’hommage barbant, Girls Names réussit à moderniser le genre et rejoint volontiers la famille des corbeaux de The Horrors et Crystal Stilts. Chaque chanson est un tube immédiat où les riffs de Fender de Phillip Quinn font écho à la noirceur des lyrics de Cully. En live, il y a des nappes de larsen, c’est sexy et on éprouve un certain plaisir coupable à les programmer et à s’en prendre plein la figure. SHANNON AND THE CLAMS (Crazy Doo Wop & Bubblegum – US) C’est en 2009 sur les bancs des beaux-arts d’Oakland que la belle Shannon Shaw rencontre le cartoonesque Cody Blanchard et le batteur Ian Aberson pour fonder le groupe le plus burlesque de la côte ouest. L’idée est de piocher dans les registres vintages américains comme le la surf, le rockabilly et le rhythm’n’blues pour leur insuffler une cure de jouvence. D’ailleurs, le trio cite volontiers la musique à papa – Buddy Holly, Roy Orbison et The Coasters – comme étant son influence principale mais en jetant aux orties la bien-pensance des années 50. Bien au contraire, il y a un penchant fucked up assumé dans sa musique. Chantant en binôme, les voix de Cody et Shannon s’éraillent à l’unisson pour raconter les amours perdus et des histoires de magnifiques losers (souvent leurs potes). Là où la triplette excelle, c’est lorsque les structures classiques blues et doo-wop partent en sucettes au profit du sale, du sauvage et du punk. Mais le trio retombe toujours sur ses pattes et réussit à emmener l’écouteur tantôt dans un bal de promo des années 50, tantôt dans une cave suintant le garage rock. Une musique qui se déguste aussi bien en live qu’enregistrée et ce jusqu’à la dernière note. C’est sur les bords de la ligne Maginot, dans le cadre idyllique d’un ancien quartier de cheminots messins nommé le Sablon que Guillaume Marietta accoucha de son premier projet garage. Au départ, il s’agit d’un one-man-band garage blues dont les chansons courtes, éructées et hypnotiques font écho à la No-Wave et à la musique industrielle. Comment la grisaille des bunkers de Metz et la férocité de ce rock’n’roll minimal peuvent porter un nom si doux ? The Feeling Of Love. Deux ans plus tard, Guillaume accueille Seb Normal à la batterie et Sebastien Joly au clavier au sein de FOL et le trio emmène le projet vers de nouveaux horizons. Les deux premiers albums (‘Petite Tu Es Un Hit’ et ‘Ok Judge Revival’) voient les gimmicks blues répétitifs pervertis par le (Garage Kraut Psyché – Metz) THE FEELING OF LOVE krautrock et le psychédélisme. Le troisième opus, ‘Dissolve Me’, sera la marque de la maturité. Les morceaux s’allongent, la batterie se fait tribale, le clavier martèle ses notes sur une autoroute infinie et la guitare se perd dans des brouillards de delay. Sur son dernier effort, ‘Reward Your Grace’ (2013), le trio lévite dans des strates spatiales et lumineuses mais jamais assagies. Difficile de capturer l’essence même d’un groupe qui explore aussi bien la noise dépouillée que le krautrock lyrique. Un groupe à l’image de ses musiciens, tous membres actifs du collectif artistique ‘La Grande Triple Alliance Internationale de l’Est’ et musiciens dans différentes formations. Fin 2013, Feeling Of Love devient un quatuor et une véritable machine de guerre sur scène. THE MENTALETTES (60s Beat/Girls Group – Berlin) Plus vitaminés que les Peppers Pots, plus garage que Duffy et plus vivantes que les Ronettes, The Mentalettes délivrent un cocktail tonique empreint d’une nostalgie douce-amère pour les girl groups des sixties. La formation basée à Berlin voit à sa tête trois filles de nationalités différentes et son groupe de cinq gentlemen assurant des beat 60s avec une facilité déconcertante. Le single ‘Fine Fine Fine’ en est l’exemple même. L’orgue mène une danse psyché salie par une guitare crasseuse pendant que le trio de tête harangue ses refrains à l’unisson. Tout y est, le romantisme des ShangriLas, les mélodies accrocheuses et spectoriennes jusqu’à la la folie Riot Grrrrl des Slits et Le Tigre. Après avoir assuré les premières parties du mythique Jon Spencer Blues Explosion et une tournée italienne épique en février dernier, la formation revient avec un nouveau single Lover’s Wasteland sorti sur l’excellent label teuton Copase Disques. Si leurs concerts sont réputés explosifs et glamours alors les Mentalettes risquent de transformer le festival en un véritable baba-au-rhum. Le gâteau sucré pour le chant des sirènes et le rhum pour le swing décérébré et le 60s beat. Une rumeur venant d’outre-Rhin semble annoncer que ce serait leur dernière tournée … Inratable donc ! COMPLICATIONS (Garage Punk – Bordeaux) Complications, en voilà bien des manières pour un quatuor qui ne fait pas dans la dentelle. C’est la messe du protopunk abusif qui prend ses racines divines dans le blues crasseux. En apôtres illuminés, on retrouve des briscards de la scène bordelaise : Looch des Magnetix et Marco des Fatals aux guitares/ chants mais aussi Thibaut (Vince and His Lost Delegation) derrière la batterie et Lichen Boy à la basse. Le titre de leur premier album ‘Play Loud… & Pray Lords…’ en dit long sur les psaumes célébrés. ‘Go Fuck Yourself’, ‘Trash my Brain’ et (tiens donc) ‘Vicious’ sont des titres de pur rock’n’roll emplis de ce vice exquis qui ferait perdre sa virginité à un(e) enfant de cœur. Si Chuck Berry ouvrit la voie et que The Sonics et The Stooges évangélisèrent la bonne parole alors Complications continue de distribuer les hosties façon uppercuts ! La formation bordelaise fermera le festival en feu d’artifice, juste avant l’heure de faire le bilan des contusions générées dans le pogo. WHITE ASS Lors du premier Vicious Soul Festival, nous recevions un jeune duo parisien nommé Teenage Moonlight Borderliners. Ces deux dudes détendus de l’entrejambe ne s’étaient pas fait prier pour raviver les fantômes des Cramps dans la petite cave du Fiacre en 2009. Que de chemin parcouru depuis pour Etienne et Henri. Tous deux ont couru l’Europe avec leurs diverses formations (liste non exhaustive : Skeptics, Crash Normal, The Feeling Of Love, TITS), organisés pléthore de concerts avec leur organisation bienfaitrice Inch Allah Records sur laquelle ils ont sorti une poignée de cassettes et vinyles. Aujourd’hui, ils nous reviennent avec cette formation (Noise – Paris) au nom dégénéré : White Ass, comme leur musique d’ailleurs ! White Ass est indomptable, leur son crache des vagues de microbes noise et no-wave jusqu’au point de limite zéro. Néanmoins, sous cette épaisse nappe de réverbérations et d’insalubrité se cache des morceaux de pur rock’n’roll comme savaient les faire The Dogs en leur temps. Le titre Body Fuel en est la preuve ultime. White Ass sait mélanger le happening punk et le militantisme pro-décadent avec des compositions blues léchées. En bref, Henri et Etienne reviennent au festival et la fédération des âmes vicieuses ne s’en porte que mieux ! HEARTBEEPS(Garage 60s – Bordeaux Hurly Burlies, Wonky Monkees, Nocturians, The Fatals, cette petite liste incomplète n’a pas vraiment connu d’heures de gloire au nord de la Garonne et pourtant ces quelques formations sont de véritables légendes au sein de la scène rock bordelaise. Prenant d’assaut les caves de la cité et les troquets de Saint Michel, les transformant en terrains de jeux propices au concert DIY, les garageux de Bordeaux ont influencé pléthore de groupes actuels et sont reconnus internationalement comme un vivier musical prolifique. Heatbeeps fait partie de cette famille de baroudeurs. Formés sur les cendres fumantes des T.V Killers, Laurent et Babouche embauchent Olivier à la basse et Delly à la guitare pour fonder cette formation garage 60s séminale. Leur griffe : un rhythm’n’blues primitif mélangé à du punk faisant savamment penser à The Real Kids, The Saints ou encore The Zeros. Le quartet enchaine premières parties de prestiges (Dirtbombs, Jay Retards, Heavy Trash, Texas Terri…etc.) et concerts intimistes et sauvages en caf’conc. Après un premier 45 tours ‘A Boring Life With No Guitar’ sorti chez Frantic Records , Heartbeeps accouche en 2010 de son premier album My Bones Are Tattooed sur le label mythique Dead Beat Records. Les initiés reconnaitront une superbe pochette réalisée par l’artiste Chris Fuzz. Un groupe bordelais culte auquel on fait la révérence pendant qu’il décharge une bonne dose de watts aux clients. x) COCKPIT Va encore falloir expliquer en quoi ce groupe est différent de tous les autres groupes garage de cette jeune scène bordelaise partouzarde. C’est à croire que Johann et ses petits copains montent des projets différents tous les six mois pour nous faire la nique. D’abord on a exploré les sonorités 60s avec Cellaroids, puis la noise qui sprinte des Bad For Bugs, puis la pop lo-fi d’Oakland Recycles et aujourd’hui quoi ? Cockpit ! Ce nom in-référençable sur internet (essayez donc de googliser ‘Cockpit’ pour écouter leur musique) a dû principalement être choisi grâce à la présence du mot ’cock’ mais aussi pour la (Punk – Bordeaux) symbolique de la vitesse. En effet le quatuor vole à toute berzingue. Le titre ‘Inside Me’ voit des fuselages de guitares saturées dépassant le mur du son façon Jay Reatards. Johann et consort sont aux commandes et hurlent à l’unisson dans les microphones. Quant au second titre ‘Spleen’, les mélodies hypnotiques se partagent le radar avec des kilos de fuzz bruitiste. Le vol est court mais intense avec un atterrissage tout en secousses punks. Cette jeune bande de garageux lubriques ne cesse de nous étonner par leur inventivité. La relève est belle, et bien là ! BURNSIDE ELEVEN x) au e d r o B – rn Blues (Mode Il est de ces groupes qui éclosent sans crier gare et dont la justesse du travail pique là où on s’y attend le moins… aux tripes. Burnside Eleven est un de ces groupes. Derrière le pseudonyme obscur se cache Théophile, un jeune homme de 21 ans qui assure batterie, guitare et chant avec brio. Bien loin des sentiers battus par la hype et dans la pure tradition du one-man-band, Burnside Eleven fait un blues abrasif et empli d’âme. Après une poignée d’EP sortis chez Black Totem Records, il sort, en décembre 2013, une cassette de 9 titres : ‘Cheap Diamonds’, chez le jeune label rennais Retard Records. Le recueil est suintant et minimaliste et Théo d’enchainer les balades acidulés (‘Runaway Cat’, ‘For a Little While’) avec des boucans lofi et nerveux (‘Obsession Song’, ‘Rotten Flesh’). C’est une musique fougueuse et tout en nuances où les leaks de guitare ont le don de rebrousser les poils de l’avantbras ! On ne pourra pas accuser le garçon d’arriérisme ; bien au contraire, la renaissance est là. ARRACHE-TOI UN OEIL! Arrache-toi un oeil ! est un duo composé d’Emy Rojas et Gaspard Le Quiniou, spécialisé dans la sérigraphie, le graphisme et l’illustration. Ils habitent et travaillent tout deux à Paris. Formé aux Beaux-Arts pour l’une, et dans une école de communication visuelle pour l’autre, ils cultivent un goût commun pour la musique et les organisations de concerts (Gaspard a commencé à organiser des concerts sous ce nom en juin 2002). Ce n’est qu’au printemps 2005 qu’ils découvrent ensemble la sérigraphie par l’intermédiaire d’un groupe d’amis, dans un petit atelier à Bondy (banlieue parisienne). S’en suivent quelques années d’expérimentations, d’erreurs, d’essais et de découvertes. Ils se sont depuis spécialisés dans cette technique et ont ainsi créé plus d’une centaine d’affiches de concerts, des pochettes de disques, des designs de t-shirts et ont même commencé à éditer des livres d’artistes (O’Chaos, LL Cool Jo, Zhi Zang…). Au fil des rencontres, ils ont été invités à exposer leur travail dans de nombreuses villes de France et d’Europe telles que : Berlin, Rome, Bruxelles, Herleen, Tilburg, Hambourg, Paris, Lyon et Toulouse et lors d’événements renommés comme le Pitchfork Festival. Juillet 2009 : ils ouvrent leur propre atelier de sérigraphie à Paris dans le 11ème, au 80 rue du Chemin Vert où ils assurent une permanence régulièrement les samedis de 15h à 19h et accueillent spécialistes et néophytes avec leur oeil (arraché) bienveillant. Ils exposeront de nombreuses affiches chez le disquaire indépendant Total Heaven. KINO [email protected] 06 33 88 36 99 t fes / m o o c ul. o -s us w ci i v . w w CO NT AC T