Extrait-expo_populaire précaire

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Extrait-expo_populaire précaire
Populaire, Précaire ?
Regards croisés sur un habitat majoritaire
Présentation de l‛exposition
Avec une population mondiale qui a récemment passé le cap historique des 50 % de taux d‛urbanisation, la
question de l‛habitat populaire et précaire est au cœur de problématiques urbaines majeures qui représentent
des défis sociaux considérables. Les inégalités socio-spatiales ne cessent de s‛accentuer et les contraintes
climatiques entraînent des déplacements massifs de population vers les villes et leurs quartiers populaires.
La ville est cependant plus que jamais un espace de vitalité dans lequel la production de l‛habitat populaire
prend des formes toujours nouvelles pour faire face aux carences étatiques et permettre de vivre en
dignité.
Les enjeux sociétaux et scientifiques liés à la précarité urbaine et aux développements, au Nord comme
au Sud, sont trop souvent ignorés par le grand public et restent encore largement méconnus dans les Écoles
d‛architecture ou les formations supérieures en urbanisme. La volonté de Centre Sud est de participer à la
sensibilisation par le biais de cette exposition, afin de susciter des réflexions et des débats autour de ces
questions, en privilégiant un angle de vue analytique et critique et sans tomber dans le misérabilisme.
Il s‛agit donc de « mettre en image » ces questionnements mais également de mettre en valeur des
situations urbaines de développement, des types d‛habitat ainsi que certains processus d‛accès à la ville et
à la citoyenneté souvent invisibilisés. Nous avons pour ce faire collecté et sélectionné des études réalisées
au plus près des sites et des individus, en croisant des travaux d‛étudiants et de chercheurs.
Cette exposition se situe dans le cadre d‛une démarche de recherche initiée par CENTRE S U D et en
complément d‛un cycle de conférences A-SUDD financé par le BRAURP (Bureau de la Recherche Architecturale
et Urbaine du Ministère de la Culture et de la Communication) à l‛ENSAPLV en 2009 et 2010. Les thèmes
et problématiques abordés lors de ces séminaires sont : « Le résident vulnérable », « Habitat populaire et
précaire, regards Nord/Sud ». L‛exposition prolonge la seconde journée d‛étude : « Habitat populaire et
précaire », organisée en juin 2010.
Cette exposition se décline en quatre parties
. UN PORTRAIT GLOBAL DES PHÉNOMÈNES DE PRÉCARITÉ URBAINE définissant les principales
terminologies et autres mots ou thématiques clefs liés aux quartiers populaires. Dans cette partie, on
cherchera à développer un certain regard comparatif sur les situations étudiées par les participants à
l‛exposition.
. LA DIVERSITÉ DES SITUATIONS URBAINES ET SOCIALES rencontrée dans les quartiers, les
différentes localisations et rapports de ces quartiers à la ville, les différentes morphologies urbaines et
types d‛habitat, ainsi que la question du statut foncier de ces quartiers. Cette partie vise à déconstruire
l‛idée si répandue de l‛uniformité sociale et urbaine des bidonvilles, slum et autres quartiers d‛invasion en
montrant comment précarité, consolidation et parfois amélioration substantielle peuvent coïncider.
. LES HABITANTS DANS CES PROCESSUS D‛URBANISATION : leurs parcours, leurs savoir faire dans
la construction de leur lieu de vie, ainsi que leurs vulnérabilités faces aux différents risques auxquels ils
sont exposés. Risques climatiques et environnementaux, plus forts que pour d‛autres, mais aussi et surtout
risques induits par les politiques d‛éviction, de relogement qui connaissent un nouveau regain alors que l‛on
parle pourtant davantage de réhabilitation et d‛action de petite échelle que par le passé.
. LA QUESTION DU RÔLE ET DE LA PLACE DES ACTEURS DE LA VILLE et notamment des architectes
et professionnels de la ville dans la réflexion et l‛intervention sur ces quartiers. Cette partie présente
quelques politiques actuelles d‛aménagement ou d‛amélioration de quartiers précaires, ainsi que de nombreuses
propositions alternatives proposées par des étudiants et ONG. Elle permet d‛évoquer une diversité de
questions et de problèmes de méthode se posant lors d‛interventions urbaines dans des contextes de
vulnérabilité résidentielle et environnementale.
Agnès Deboulet, avec l‛équipe Centre Sud.
Centre SUD
Situations Urbaines de Développement
CENTRE SUD est un lieu de pédagogie, de recherche sur l‛architecture et les Situations Urbaines
de Développement au Sud comme au Nord. Centre Sud a comme vocation de partager et diffuser les
connaissances scientifiques, universitaires et habitantes, concernant la problématique du développement
dans son adaptation à l‛expansion et à la transformation urbaine rapide, ainsi qu‛à l‛exigence d‛implication
des citadins. Centre SUD souhaite participer à la constitution et au renforcement d‛un réseau réunissant
chercheurs, pédagogues, étudiants et professionnels investis sur ces questions. C‛est pourquoi Centre SUD
est une structure ouverte. N‛hésitez pas à envoyer des propositions et à nous contacter.
CENTRE SUD favorise la diffusion, l‛enseignement, la recherche, l‛expérimentation de partenariats Nord-
Sud en matière d‛architecture, d‛aménagement urbain de qualité et d‛évaluation pour des populations vivant
des situations de fragilité urbaine, socio-économique et environnementale. Les « situations urbaines de
développement » caractérisées par la pauvreté, les discriminations ou un « mal développement » se trouvent
en effet dans les villes du Nord comme du Sud.
CENTRE SUD s‛appuie pour cela sur un réseau de partenaires, des lieux d‛enseignement et de recherche,
des associations, des ONG et des acteurs de la société civile en matière de développement. Et entend
développer ces synergies pour pouvoir continuer à produire des corpus théoriques, pédagogiques et des
systèmes d‛action réflexifs afin de favoriser une culture professionnelle de l‛écoute, du respect citoyen et
de l‛évaluation partagée de projets et de politiques urbaines.
CENTRE SUD s‛organise autour des activités suivantes.
Créer un espace de croisement et de réflexion autour des enseignements et offrir une permanence dans
l‛appui aux étudiants
Organiser des conférences, des présentations de livres, des projections de films, des expositions…
Organiser des séminaires et des suivis de travaux transversaux, destinés à favoriser l‛échange et le débat
entre étudiants, professionnels et enseignants
Mettre en réseau les écoles d‛architecture, d‛urbanisme et les différentes universités ainsi que des
professionnels
Participants aux activités de Centre SUD
Professionnels
Sylvain Adam, architecte CUADD, chargé de TD Ensa-Plv / Maéva Baudoin, architecte urbaniste, chargée de TD EnsaPlv / Jérôme Brachet, architecte chargé de TD Ensa-Plv / Mathilde Chikitou, architecte et vidéaste / Marcela Conci,
architecte, chargée de TD Ensa-Plv / Bérangère Deluc, architecte urbaniste, GRET / Aurélie Landon, architecte urbaniste,
chargée de TD Ensa-Plv / Olivia Razahafimahatratra, architecte / Merril Sineus, architecte urbaniste, enseignante
Ensa-Plv / Philippe Revault, architecte Act-Consultant, ancien professeur Ensa-Plv / Imen Tili, architecte /
Enseignants, chercheurs
Hélène Béguin, politiste, doctorante en urbanisme IUP / Valérie Clerc, IFPO / Mina Saïdi-Charouz, responsable
Observatoire urbain de Téhéran, IFRI / Agnès Deboulet, professeure Paris VIII-Saint Denis-Lavue / Anne d‛Orazio,
maître assistant Ensa-Plv, Mosaïques, Lavue / Luis Lopez, maître assistant Ensa-Plv / Khedidja Mamou, Ensa-Plv, doctorante
Paris Ouest Lavue / Marta Pappalarda, architecte-urbaniste, doctorante Paris Ouest Lavue / Clémence Petit, doctorante
GSPE Strasbourg / Rafael Soares Goncalves, enseignant Le Metro, associé Lavue / Varinia Taboada, enseignante EnsaPlv /
Étudiants
Thomas Casanova, Ensa-Plv /Arthur François, Ensa-Plv/
Comité scientifique : Enseignants, Chercheurs
Pierre-Arnaud Barthel, maître de conférences Institut Français d‛Urbanisme / Monique Bertrand, directrice de
recherches IRD / Armelle Choplin, maître de conférence Université Paris Est / Muriel Girard, maître Assistant EnsaMarseille / Rainier Hoddé, professeur Ensa-Lyon / Gustave Massiah, Act-consultants, CRID, ex. enseignant Ensa-Plv /
Annik Osmont, Ifu-Gemdev / Jean François Tribillon, Act-consultants, ex. enseignant Ensa-Plv /
Populaire, Précaire ? Regards sur un habitat majoritaire
Regards croisés à l’échelle mondiale
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UNE URBANISATION MAJORITAIRE
Populaire, Précaire ? Regards sur un habitat majoritaire
L’habitat populaire ou précaire
n’ est pas réductible au slum…
La généralisation récente de la thématique du slum
correspond à un changement de registre lexical qui traverse
les institutions internationales (Pnud, Cnueh) dans un objectif
de légitimation (Gilbert, 2007). Elle donne ainsi de nouveaux
cadres aux États pour combattre une des dimensions de la
pauvreté. Ainsi la politique de résorption de l‛habitat dit
insalubre est devenue une dimension centrale des politiques
publiques telles que le programme Villes sans Bidonvilles
au Maroc, soutenu par des organismes de coopération
bilatéraux et la Banque Mondiale (Le Tellier, Iraki, 2009)
tandis que démarre en Syrie en 2008 un programme de la
coopération technique allemande (GTZ) qui vise à “ améliorer
les conditions de vie dans l‛habitat informel ” . En Égypte, on
rassemble désormais sous le terme de slum l‛ensemble de
l‛habitat informel voire dégradé.
De nombreux écrits récents jusqu‛à l‛ouvrage-pamphlet de
M. Davis (2006) reprennent les rapports de la Cnueh (UnHabitat) qui mettent en avant la généralisation du phénomène
: un citadin sur trois habiterait un slum, ce qui dans certains
pays paraît très excessif. Au plan international, cette
définition se substitue ainsi partiellement à l‛appellation plus
ancienne de « quartier informel ». Elle remplace une vision
normative spatiale et légale par une représentation fondée
sur l‛équivalence entre quartier populaire et insalubrité (voir
Faure, 2003 ou Gilbert, 2007) ou dégradation.
La désignation actuelle de slum recouvre aussi l‛ensemble des
quartiers non-réglementaires, indépendamment du niveau
d‛illégalité et des conditions historiques de production du
quartier.
L‛autre aspect occulté par l‛usage systématique du terme
slum est la nature du bâti. Le recours au vocabulaire du slum
renforce la tendance des officiels et médias à considérer
les quartiers informels comme équivalent générique
de bidonville ou de quartier indigne. Or, l‛habitat nonréglementaire se caractérise dans de nombreux pays par
une forte consolidation du bâti, y compris lorsque le statut
foncier est précaire.
Agnès DEBOULET, extrait de « Contrer la précarité par la sécurisation foncière et la
légalisation. Enjeux et opportunités dans le Monde arabe et en Égypte »,Tiers Monde,
été 2011
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Petit glossaire critique de l’urbanisation populaire
Acteurs, formes d’urbanisation, formes juridiques, architecture
FORMES D’URBANISATION ET DÉSIGNATIONS
Entrée par les acteurs
Urbanizador ou Caciques : « Promoteurs, aménageurs privés
qui tirent des bénéfices en distribuant des parcelles et en
prenant en charge l‛occupation des terrains, formant ainsi
des lotissements clandestins ».
Teolinda BOLIVAR (coordination), Hacedores de ciudad, Caracas : Facultad de
Arquitectura y Urbanismo, Univ. centrale du Venezuela, 1995
Barrios: en espagnol, le terme se traduit par “quartier”, mais
au Venezuela, il s‛utilise pour qualifier l‛équivalent des favelas
brésiliennes, ou autres bidonvilles et recouvre les quartiers
populaires autoproduits précaires présentant une carence
de services et d‛infrastructure, en matière d‛éducation,
santé (…).
« Il faut bien comprendre que le barrio est hétérogène
dans son fonctionnement interne - les intérêts de chacun
sont différents- et dans ses relations avec l‛extérieur où les intérêts d‛ordre social, économique ou politique se
mélangent indistinctement. En d‛autres termes, le barrio ne
correspond pas simplement à une forme de logement, avec
ses rues, murs et escaliers ; c‛est, plus qu‛un simple quartier
urbain, une société à part entière, la preuve en est que les
institutions y sont des acteurs sociaux par excellence ; pour
bien comprendre comment se structure cette organisation
populaire, il est important de s‛imprégner des relations
symboliques et morales des institutions comme la famille,
l‛amitié et le voisinage.”
Samuel HURTADO SALAZAR, Inst. de Recherches Economiques et Sociales, Univ.
centrale du Venezuela, 1991.
Rancho: Le rancho, au Venezuela, c‛est la maison humble, du
pauvre, construite généralement en carton, tôle, matériaux
de récupération, en zone rurale ou urbaine.
Quand avec les années, ses habitants la consolident, elle perd
son appellation de rancho pour devenir une casa (maison).
Dans les enquêtes sur le logement, on trouve justement les
catégories suivantes : habitación (chambre, généralement
louée chez une autre famille propriétaire, très courant dans
les grandes villes, avec parfois le droit d‛accès à la cuisine)
pensión (pension où vivent exclusivement des familles en
location), rancho, casa, apartamento (appartement), “anexo”
(annexe, sorte de mini studio avec accès indépendant qui
peut être en zone populaire comme en zone riche).
Le terme s‛utilise de manière très péjorative “c‛est très sale
ici !, on se croirait dans un rancho”, mais aussi avec affection
“mon ranchito” (ma petite baraque).
On parle de “zone de barrio” ou de “zone de rancho” pour
qualifier les quartiers populaires, même quand ceux-ci ont
été consolidés.
Delphine DARRIGRAND de PEIRERA
Favela : « La favela est une aire à prédominance d‛habitations,
caractérisée par l‛occupation des terres par une population
à bas revenu, manquant d‛infrastructures urbaines et de
services publics, possédant des rues étroites et un alignement
irrégulier, des lots de forme et de taille irrégulière et par
des constructions non régularisées, en non conformité avec
les normes juridiques. »
Art 147 - Loi Municipale - Plan Directeur Décennal (définition officielle de la mairie de
Rio de Janeiro). Traduction : Maéva BAUDOIN
Gecekondu : « il s‛est posé de nuit » (traduction littérale).
« Ce qui définit le gecekondu, c‛est une configuration initiale,
invariable : une opération d‛auto-construction illégale, sur des
terrains non possédés par les constructeurs. […] La résolution,
avec le temps, du statut foncier du gecekondu a déplacé
l‛attention sur la forme de construction caractéristique des
premières occupations abusives de terrains. Au sens foncier
s‛ajoute dès lors un sens d‛ordre architectural. Selon cette
deuxième acception, visuelle et physique, le gecekondu est
un habitat au départ sommaire, et précaire, initialement
bas, privé des équipements de base, mais intrinsèquement
évolutif ».
Jean-François PEROUSE, European journal of turkish studies : http://ejts.revues.org/
index117.htlm
Slum (en Inde) : « Dans les villes de plus de 50 000
habitants : le slum est une zone compacte d‛au moins
300 personnes ou environ 60 à 70 ménages, (constituée)
d‛habitations congestionnées et pauvrement construites,
dans un environnement insalubre, généralement sans
infrastructure adéquate et dépourvu d‛équipement sanitaire
et d‛approvisionnement en eau potable ». (loi d‛urbanisme)
Véronique DUPONT, “La place des slums”, Urbanisme n°355, 2007, p.55
Invasiones / Ocupaciones : On nomme souvent invasores
(envahisseurs) les habitants qui construisent leur rancho
sur des terrains qui ne les appartiennent pas ou souvent
impropres à la construction. Aujourd‛hui à Caracas, le terme
ocupación est de plus en plus utilisé, pour les familles qui
s‛installent dans les nombreuses maisons et immeubles de
logements et surtout de bureaux abandonnés. Avec les
inondations qui ont produit des centaines de réfugiés dans
la ville, les mouvements sociaux tels que les sin Techo (sans
toits) et pioneros (pionniers) s‛organisent pour opérer ces
occupations de terrains et de bâtiments et ont même réussi
à faire voter des nouvelles lois pour la récupérations par
expropriation des terres et des biens en collectif, avec des
systèmes de crédit.
Delphine DARRIGRAND de PEIRERA
Ashwayi : Littéralement « aléatoire ». Désigne les quartiers
non planifés, édifiés, dans le langage commun sans refléxion
préalable. Leurs occupants souvent qualités de ‘ashwaiyat
« les aléatoires ».
Agnès DEBOULET
Une urbanisation majoritaire
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FORMES JURIDIQUES
« Dans de nombreuses situations, la frontière entre le
formel et l‛informel reste floue. Un quartier présentant les
mêmes caractéristiques en matière foncière, urbanistique
et d‛habitat sera, selon les contextes et les interprétations
de la puissance publique, considéré comme formel ou
informel. Dans quels quartiers les habitants sont-ils « en
règle » à la fois en matière foncière, d‛aménagement, de
construction, d‛équipement et fiscale ? Certainement bien
peu. On peut parler d‛anormalité, d‛irrégularité d‛un habitat
qui n‛obéit pas au pouvoir, au droit, à la norme. (…) Le terme
« illégalité » pose le même problème de définition, mais il a
une connotation nettement plus répressive. L‛illégalité, c‛est
ce que l‛on ne doit pas faire, ce qui n‛est pas conforme aux
« devoir être » des juristes, ce qui est hors la loi ».
Alain DURAND-LASSERVE et Jean-François TRIBILLON, Quelles réponses à l‛illégalité
des quartiers dans les villes en développement ?, Document de travail pour le séminaire
du réseau ESF, Leuven, Bruxelles, Belgique, mai 2001, p.1
« La puissance publique désigne les sites des villes à créer,
dresse les plans d‛aménagement, procède à la répartition
du sol entre les urbains qu‛elle choisit. Ce fonctionnalisme
extrême (…) ne tolère aucune entrave à son déploiement. Pour
lui tous les sites à aménager sont vierges de toute histoire
et de tous droits fonciers. Les citadins que la ville installe
comme citadins tiennent tous leurs droits de l‛autorité qui
les a installés en leur octroyant un terrain à construire et
un titre correspondant. L‛ensemble de ces titres ainsi que
l‛ensemble des personnes qui en bénéficient forment la ville
légale. Au contraire, toute emprise sur le sol, tout habitat
qui ne peuvent s‛en prévaloir constituent une ville illégale
donc inexistante ».
Gustave MASSIAH, Jean-François TRIBILLON, Villes en développement, La découverte,
Paris, 1993, p.39
« Les quartiers urbains légaux sont ceux qui sont couverts par
un plan de lotissement, lequel est caractérisé par un dessin
des rues de plus de 6 mètres de large et par des immeubles
qui apparaissent en conformité avec le code de l‛urbanisme
(en terme de hauteur de façades par exemple). Les zones
n‛ayant pas ces caractéristiques physiques sont considérées
comme illégales. (...) Les zones bâties ou consolidées avant
1950 ne sont pas considérées comme illégales, même si
elles possèdent une ou plusieurs des caractéristiques
précédemment citées ».
quartiers illégaux sur le plan foncier au moment de leur
établissement qui se sont développés tout aussi illégalement
sur le plan de la construction et des équipements (…) ont étés
régularisés et ont intégrés la ville légale, alors même qu‛ils
ne remplissaient pas tous les critères. Ce sont des quartiers
illégaux devenus légaux mais dont les caractéristiques
demeurent « non réglementaires » par rapport aux normes
instituées par la ville légale ! »
Marion SEJOURNE, Les politiques récentes de « traitement » des quartiers illégaux au
Caire : Nouveaux enjeux et configuration du système d‛acteurs ?, Thèse de doctorat en
géographie, Université François Rabelais-Tours-Département géographie, Monde arabe
et Méditerranée, Tours, 599 p, 2006, p.34-35
Mukhalafat : Le terme désigne en Syrie les constructions
en infraction de la loi. L‛informalité peut résulter de
quatre facteurs : la propriété du terrain (infraction la plus
courante), le non respect du plan d‛aménagement et du
zonage, le non respect des standards de bâtiments et du
règlement d‛urbanisme, et le non respect des procédures
d‛enregistrement. Il existe cependant une ambiguïté juridique
sur le statut des mukhalafat, ainsi une recommandation de
l‛ancien président Hafez el Assad donne accès aux habitants
des quartiers informels aux services de bases. Pour y accéder,
les habitants vont donc s‛inscrire au registre foncier et
s‛acquitter d‛une taxe locale.
Aurélie LANDON, Accompagnement de la densification d‛un quartier auto construit,
Bustan Al Ruz, Damas, Syrie, PFE, sous la direction d‛Agnès Deboulet et Merril Sinéus,
ENSAPLV, 2009
MATÉRIAUX, CONSTRUCTION, ARCHITECTURE
Pucca, semi-pucca et kuccha (en Inde) : Les habitats
des slums indiens sont classés selon trois catégories de
précarité, ce qui permet aux autorités municipales d‛engager
d‛éventuelles actions de réhabilitation ou de délogement.
Les maisons pucca sont constituées de murs de briques,
dalles et toits réalisés en matériaux résistants et stables.
Les maisons semi-pucca possèdent des murs construits de
matériaux durs en maçonnerie même si les liants sont en
mortier de terre. Le toit est réalisé avec des matériaux
dits temporaires et fragiles. Enfin, les maisons kuccha « aux
allures temporaires » possèdent des matériaux précaires de
récupération comme des tôles, morceaux de bois, plastiques
et tissus qui ne sont pas considérés comme des matériaux
de construction.
David SIMS, Marion EJOURNE, Monika EL SHORBAGI (Contribution), “The case of
Cairo, Egypt”, Understanding slums : Case studies for the Global Report 2003 for UN
Habitat, 2003, p.6
Bérangère DELUC, Le rôle d‛une ONG dans un processus de restructuration urbaine.
Méthodes et actions face aux questions de précarité. Le cas de l‛ONG Indienne Shelter
Associates, Pune India, mémoire de Master en Urbanisme, sous la direction de Serge
Allou, IFU (Expertise Internationale - Villes en Développement), 2009
« Il existe des situations totalement paradoxales d‛illégalité
légale ou de légalité illégale, on ne sait plus. Ce sont des
Agnès DEBOULET, professeure Paris VIII. Contact : [email protected]
Bérangère DELUC, architecte urbaniste, GRET. Contact : [email protected]
Une urbanisation majoritaire
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LES MOTS DE L’INFORMEL,
REFLEXION SUR LE SENS DES MOTS...
Régularisation
« La politique foncière est un élément central des politiques
de développement, de réduction de la pauvreté et des
inégalités, en particulier en assurant la sécurité de la
tenure foncière. Elles peuvent contribuer à la prévention
des conflits comme elles peuvent en être la cause si les
conditions d‛accès à la terre ou au sol engendrent inégalités
massives et insécurités ».
COMITE TECHNIQUE « Foncier et Développement », KOETSCHET et GROSCLAUDE,
Gouvernance foncière et sécurisation des droits dans les pays du sud, Livre blanc des
acteurs français de la coopération, rapport de synthèse, France, Septembre 2008, p.8
« Selon une étude récente de 2000, l‛enregistrement
légal de la propriété foncière auprès du département de
l‛enregistrement (shahr al-aqârî), un propriétaire doit
procéder à 102 démarches administratives auprès de 34
instances, ce qui lui prendra environ 198 jours d‛attentes et
lui coûtera en 1999 près de 6 871 £E soit plus ou moins 23
fois le salaire mensuel d‛un fonctionnaire »
Marion SEJOURNE, Les politiques récentes de « traitement » des quartiers illégaux au
Caire : Nouveaux enjeux et configuration du système d‛acteurs ?, Thèse de doctorat en
géographie, Université François Rabelais-Tours-Département géographie, Monde arabe
et Méditerranée, Tours, 2006, p.43
« Le contact direct est répété : c‛est une guerre d‛usure des
deux côtés, mais à armes inégales. (…) Les habitants critiquent
systématiquement les leitmotivs des fonctionnaires, qui,
ne sachant comment trancher, ou ne voulant pas trancher,
s‛évertuent à fixer des rendez-vous inutiles, à les faire
revenir encore et encore ».
Agnès DEBOULET, « Apprendre à faire la ville. Les compétences à l‛épreuve de la
restructuration urbaine, Ismailiya, Egypte », dans I. BERRY –CHIKHAOUI, A. DEBOULET
(sous la direction de), Les compétences des citadins dans le Monde arabe. Penser, faire
et transformer la ville, IRMC, Karthala, Urbama, 2000, p. 327
Paroles d‛habitants
Par rapport à une presse locale dans le déni ou la négation :
« La métropole s‛est étendue de façon anarchique, sans plan
d‛urbanisme ni planification à court, moyen ou long terme. Le
non-respect des règles urbanistiques les plus élémentaires a
engendré la création de bidonvilles... (…) Ce polissage ne s‛est
toutefois pas opéré sans problème. Manque de maîtrise de
l‛espace urbain, spéculation foncière, surpopulation, crise du
logement social, dégradation du cadre de vie, développement
anarchique d‛activités économiques. »
Yerim SECK, (extrait du journal) Urbanisation : planification de la capitale sénégalaise,
http://www.kepaar.com
Des descriptions plus constructives :
« Les favelas, encore anonymes dans les registres scientifiques,
ignorées des savants, trop connues des rustres, peut-être
un futur genre cauterium des légumineuses, ont dans leurs
feuilles aux stomates allongés en villosités de remarquables
outils de condensation, d‛absorption et de défense. Si
leur épiderme se refroidit la nuit bien au dessous de la
température de l‛air, et provoque, malgré la sècheresse de
ce dernier, de brèves précipitations de rosée, la main qui les
saisirait se heurterait pourtant à une plaque incandescente
d‛une chaleur intolérable. Parfois, quand certaines espèces ne
se montrent pas aussi bien armées que les précédentes pour
réagir victorieusement, on observe des dispositifs peut-être
encore plus intéressants : les espèces s‛unissent, s‛enlacent
étroitement et se transfigurent en plantes sociales. Ne
pouvant contre attaquer isolément, elles se disciplinent,
s‛agrègent, s‛enrégimentent. »
Euclides DA CUNHA, extrait de VALLADARES Licia, La favela d‛un siècle à l‛autre,
édition de la Maison des Sciences de l‛Homme, Paris, 2006, 230p
« Parmi les rues, ruelles et escaliers inclinés des quartiers
on entend la belle rumeur des rires des enfants et des
jeunes provenant des jeux et passe-temps, chevauchant l‛air
du quotidien, par où sillonnent aussi les bruits mortels des
balles et l‛écho silencieux des armes blanches qui cherchent
à éteindre les rêves et détruire les espoirs. Mais malgré
ça la vie continue et le désir du jeu, du divertissement, est
encore abrité par l‛illusion de beaucoup d‛habitants des
quartiers d‛un mieux vivre, et où la dignité humaine perçoit
un véritable sens dans cet espace urbain que nous appelons
barrio. »
Ismer Mota, habitant du barrio Lebrun, Caracas. Extrait de : Téolinda BOLIVAR
(coordinatrice), Hacedores de ciudad, Caracas, Fundacion Polar, 1995, 162p
« Si il y a un maître (mari), alors il y a un monde (un territoire
d‛appartenance socioculturelle), sinon, les quatre directions
sont ouvertes », dit le dicton marathi. Telle est la situation
des femmes qui ont migré parce qu‛elles sont veuves ou
pour fuir la belle-famille : elles se trouvent devant des
chemins grands ouverts. En se libérant de liens antérieurs,
elles se trouvent dans un non-espace, c‛est-à-dire sans
liens d‛appartenance naturelle. Toutes cependant doivent
recommencer à s‛implanter en reconstruisant ces trois
lieux élémentaires de tout habitat humain : un endroit où se
reposer, une maison à s‛approprier, un travail pour survivre.
L‛habitat est la première conquête cruciale et sa quête
est un des facteurs les plus significatifs de trajectoires
personnelles. »
Guy POITEVIN, Hema RAIRKAR, Femmes coolies en Inde. Salariat, culture et survie,
Collection des ateliers du développement, Ed Syros et Fondation pour le progrès de
l‛homme, Paris, 1994, p.98
Une urbanisation majoritaire
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LA FABRIQUE DE LA VILLE INFORMELLE
Populaire, Précaire ? Regards sur un habitat majoritaire
El Hallus, Ismailia, ÉGYPTE
Approriation des espaces extérieurs selon le type d‛habitat
Le territoire d'El Hallus. Fond de plan satellite et croquis in situ
Diversité des situations villageoises. Croquis in situ
De la terre à la brique, de l'horizontal traditionnel à la verticalité
Le village se développe au bord du chemin existant dès ses origines, il évolue d‛ouest en est puis vers le nord, sur la dune
Composition urbaine de la ville d'Ismalaia
Évolution du quartier
Relevé des constructions existantes et récit des habitants. Croquis de la situation actuelle et projets à venir
Vues de El Hallus, trame urbaine, photos : Bérangère DELUC
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Du village au quartier et squat de terrain péri-urbain
Ismailia, ÉGYPTE
Du village au quartier : construction d’El Hallus
La première famille à s‛installer sur la dune, vers 1880
(période de construction du canal de Suez), donne son nom
au village. Elle s‛installe à l‛extrémité nord-ouest le long de
l‛actuelle route principale qui constituait un axe majeur pour
rejoindre les bases de contrôle du canal sous le protectorat
français. Le village se développe dans un premier temps le
long de cette route, pour s‛étendre vers le nord et l‛extrémité
est, ce qui explique l‛urbanisation en lanière autour de rues
secondaires. Les regroupements familiaux dessinent des
poches d‛urbanisation peuplées de migrants originaires du
Fayoum, des oasis alentours et de Bédouins originaires du
Sinaï.
Après la guerre du Kippour, de nouveaux arrivants urbains
élisent domicile à El Hallus, et construisent leur habitat,
alternative au logement plus cher en ville. La période aprèsguerre constitue la plus grande étape de développement
urbain et démographique. Selon une ancienne habitante,
seulement 700 personnes vivaient à El Hallus avant la
guerre. La population se diversifie, le type d‛habitat et les
modes d‛habiter connaissent des transformations majeures,
le village développe un caractère plus urbain, la spéculation
foncière et la revente illégale de parcelles ou le découpage
parcellaire dessinent de facto des îlots plus compacts et
plus denses.
Un « atelier maquette » avec deux femmes originaires d‛El
Hallus nous a permis de retracer l‛histoire du développement
urbain du quartier.
De la terre à la brique : de l‛horizontal traditionnel à la
verticalité moderne
Les constructions originelles en torchis et pisé se
transforment au profit de la brique et autres structures
béton en poteaux-poutres qui évolueront par la suite de
manière verticale en logeant la famille élargie par étage ou
offrant des opportunités de location. Mis à part quelques
« vieux habitants » qui revendiquent les qualités de l‛habitat
traditionnel, la plupart boudent l‛habitat de terre. Il est
désigné comme taudis ou slum par les acteurs du projet
de régularisation et les habitants eux-mêmes. Tous lui
préfèrent la construction verticale, synonyme de modernité
et de confort.
La maison traditionnelle en adobe est délaissée pour la
construction multifamiliale en brique, où les appartements
des ménages s‛empilent verticalement sur la même parcelle.
Les habitats en terre se transforment souvent en poulaillers
ou sont abandonnés, faisant office de « poubelles géantes ».
Le relevé habité des constructions existantes ainsi que les
récits précis des habitants nous ont permis de retracer
les grandes phases de développement des habitations et
de dessiner les projets qu‛ils comptent entreprendre pour
améliorer leur cadre de vie.
Squat sur terrain d’Etat péri-urbain
El Hallus est un quartier péri-urbain situé à deux km au sud
de la ville moyenne d‛Ismailia (715 000 habitants) située
à 120 km du Caire, sur le canal de Suez. Le quartier est
implanté sur une dune naturelle de sable, dernier vestige
du site originel, qui se serait affaissé de plus de 10 m en
30 ans selon certains « vieux » habitants sous la pression
de l‛urbanisation galopante. Il est situé à proximité d‛un
nouveau pôle touristique en développement et demeure l‛un
des derniers sites non touristiques qui borde le lac Timsah.
Le quartier est illégal aux yeux des autorités car implanté
sur terrain désertique, donc d‛État. Le squat sur terrain
d‛État désertique ainsi que le phénomène de regroupement
familial induisent des situations urbaines complexes et
variées, des trames urbaines très contrastées et ordonnées
par l‛implantation successives des constructions.
L‛urbanisation sur terrain désertique et le contexte d‛El
Hallus en exemple montrent la difficulté des différentes
actions d‛équipement et d‛amélioration de ce type de quartier
puisque le contexte urbain développe des trames urbaines
très serrées, avec des rues souvent très étroites. Le quartier
d‛El Hallus vient de bénéficier d‛un projet de régularisation
physique et foncière mené par une équipe locale égyptienne
sous l‛égide du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le
Développement).
Bérangère DELUC (Architecte-urbaniste, ancienne étudiante ENSAPLV)
Extrait de : “Alternative à la régularisation physique et foncière en vue d‛un développement
plus durable. El Hallus, Ismailia, Egypte”, PFE sous la direction d‛Agnès Deboulet, pôle
ASM, 2008. Contact : [email protected]
La fabrique de la ville informelle - Évolution morphologique et densification
5
Évolution démographique et densification
El Hallus, 3 ans après...
Le quartier péri-urbain d‛El Hallus comptait en 2008 6000
habitants implantés sur 640 parcelles. La population est
très jeune, les familles sont en moyenne composées de 5 à
7 personnes et sont souvent dans des situations de grande
précarité.
Notre diplôme d‛architecture s‛attachait à développer des
prospectives démographiques et de densification sur 2, 5 et
10 ans. L‛étude que nous poursuivons en post-diplôme nous
a amené à réaliser un comptage minutieux du bâti ainsi que
du nombre d‛étages construits en 3 ans. Notre dernière
étude (2011) dépasse de très loin la prospective. En effet,
la régularisation physique et foncière engendre souvent de
facto, ou du moins accélère, la spéculation foncière dans une
optique de rentabilisation maximale de l‛occupation.
En trois ans, un tiers des constructions du quartier ont
subi des surélévations et on peut évaluer à 1100 personnes
l‛augmentation de la population, soit 1/6 des habitants de
2008 ! Il est donc habité par 7100 personnes en 2011,
induisant des densités de population très élevées pour
un quartier péri-urbain d‛une ville moyenne égyptienne.
Certaines zones urbaines de trame très resserrée avoisinent
les 800 hab/ha ; une situation que l‛on retrouve dans certains
quartiers populaires denses de la capitale égyptienne.
Ce phénomène de densification très rapide est préoccupant
pour El Hallus car le quartier ainsi que les terres qui bordent
le lac viennent officiellement de rentrer dans le « cordon
urbain » d‛Ismailia autorisant ainsi l‛urbanisation des terrains
agricoles.
Nos inquiétudes se portent sur trois points particuliers :
- la durabilité des équipements de base mis en place par
le projet de régularisation qui sont et seront de fait sursollicités,
- l‛environnement proche du quartier qui présente déjà les
amorces d‛une extension urbaine près du lac Timsah, alors
que les terres agricoles, rares, sont protégées,
- un risque écologique, économique et sanitaire majeur pour
l‛environnement et les populations est donc à craindre :
pollution accélérée des nappes phréatiques, du lac ainsi que
des poissons ingérés par la population, disparition progressive
de la ressource agricole qui reste avant tout un moyen de
survie. De surcroît on peut redouter un accroissement de
la pollution des sols, de l‛eau potable et de l‛écosystème car
les équipements d‛assainissement ne sont pas prévus pour
accueillir une telle population.
Bérangère DELUC (Architecte-urbaniste, ancienne étudiante ENSAPLV)
Extrait de : “Alternative à la régularisation physique et foncière en vue d‛un développement
plus durable. El Hallus, Ismailia, Egypte”, PFE sous la direction d‛Agnès Deboulet, Ensaplv, pôle ASM, 2008
Contact : [email protected]
La fabrique de la ville informelle - Diversité des installations et des situations
Contributions
Carte de présentation : repérage des sites d’études, 2011. Sylvain ADAM et Aurélie LANDON.
I. UNE URBANISATION MAJORITAIRE
1. Regards croisés à l’échelle mondiale
L’habitat populaire ou précaire n’est pas réductible au slum. Agnès DEBOULET.
1
Petit glossaire critique de l’urbanisation majoritaire. Agnès DEBOULET et Berangère DELUC.
2
Habitat « clandestin » ou habitat « populaire » ? De la classification de l’habitat majoritaire,
Oujda (Maroc). Marta PAPPALARDO.
3
Gazra et Kebba : deux désignations de l’habitat populaire “informel”. Nouakchott (Mauritanie).
Philippe TANGUY.
4
II. LA FABRIQUE DE LA VILLE INFORMELLE
1. Diversité des installations et des situations
Du village au quartier : construction d’El Hallus, Ismailia (Égypte) // évolution démographique et
densification : El Hallus 3 ans après... Ismailia (Égypte). Bérangère DELUC.
5
Développement local et tourisme monumental sur la vallée Ouest de Louxor (Égypte). Laurent
CORROYER.
6
Quelques repères sur les bidonvilles, Salé (Maroc). Kenza LAMBARKI.
7
2. Evolution morphologique et densification
La ville du sud en temps réel. De l’utilité de la photographie aérienne sous cerf-volant dans
les études urbaines, Nouakchott (Mauritanie) et Urbanisation, habitat précaire et spéculation.
Nouakchott (Mauritanie). Armelle CHOPLIN.
Ayn el-Sira ou les petits arrangements avec l’espace : appropriations et changements sociaux
dans un grand ensemble du Caire (Égypte). Bénédicte FLORIN et Florence TROIN.
8
9
3. La question foncière
Légaliser au risque de précariser ou la longue marche de la reconnaissance. Le Caire (Égypte). //
Normes méconnues d’un urbanisme populaire et dogmes rationaliste. Le Caire (Égypte).
Agnès DEBOULET.
10
L’ambiguïté du pouvoir étatique dans le processus d’expansion de la ville informelle. Damas (Syrie).
Aurélie LANDON.
11
Déplacement autoritaire de populations : démolitions de bidonvilles. Lisbonne (Portugal).
Amaël RAPHANEAU.
12
Frise chronologique : évolution des politiques et des projets d’urbanisation des favelas de Rio de
Janeiro. // Le marché de la location informelle dans la favela. Rio de Janeiro (Brésil). Raphaël
SOARES GONÇALVES. Illustrations : Maéva BAUDOIN
13
Récits des banlieues de Beyrouth // Les quartiers informels et les capacités des gens à faire la
ville : Hay el Sellom comme cas d’étude. Beyrouth (Liban). Mona FAWAZ.
14
III. L’HABITANT PRÉCAIRE
1. Parcours habitants
Les habitants-constructeurs de Sao Paulo (Brésil). Marcos de SILVA.
15
Comment les habitants font face aux expulsions : “ Villa 31 et 31 bis ”. Buenos Aires (Argentine).
Yves CABANNES et Hector BECERRILL.
16
L’habitat récent en Kabylie. Parenté et organisation de l’espace. Béjaïa et petites villes de Kabylie (Algérie).
Linda SID-OTHMANE.
17
2. Savoir-faire collectifs
Appropriation d’espace, organisation communautaire et gestion de l’aménagement dans les barrios, Caracas
(Venezuela). Delphine DARRIGRAND de PEREIRA // L’agriculture urbaine, porteuse du développement d’un
quartier autoproduit. Caracas (Venezuela). Alexandra TYTGAT.
18
Programmes nationaux et initiatives associatives au Brésil. Salvador de Bahia (Brésil). Merril SINEUS.
19
Diversité et créativité populaire dans les Andes. L’exemple des quartiers populaires d’El Alto (Bolivie).
Varinia TABOADA.
20
3. Risques et précarité
Gecekondus : l’habitat non-réglementaire entre légalisation et menaces. Istanbul, (Turquie).
Clémence PETIT et Arthur FRANÇOIS.
21
Quand des habitants parviennent à arrêter la construction d’une autoroute urbaine. Karachi, (Pakistan).
Yves CABANNES. Illustrations : Jeanset SHAWASH.
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Restructurations urbaines et démolitions de l’habitat précaire à Delhi (Inde). Véronique DUPONT.
23
Lutter contre la vulnérabilité des femmes et des enfants dans le bidonville à Nairobi (Kenya). Petia RATZOV.
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Déplacement de populations, Louxor (Égypte). Olivia HASINA RAZAFIMAHATRATA.
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IV. POLITIQUES, PROGRAMMES ET PERSPECTIVES
Les programmes de slum redevelopment à Mumbaï, (Inde). Agnès DEBOULET.
Une brèche participative dans le programme « Villes sans Bidonvilles ». Larache (Maroc). Jérôme BRACHET +
Illustrations : Alejandro MUCHADAT.
La politique de résorption de l’habitat informel. Influence des organisations internationales et contradiction de
l’action publique Phnom Penh. (Cambodge). Valérie CLERC.
Agir par projet pour fabriquer la ville ? Retours sur l’expérience du programme TWIZE. Nouakchott et Nouadhibou,
(Mauritanie). Virginie RACHMUHL et Christophe HENNART + Photographies : Christian VIUM + Chantal
HOVEMS // Avancées et limites d’une opération pilote de restructuration de quartier précaire. Nouakchott,
(Mauritanie). Aurore MANSION et Virginie RACHMUHL.
Observer les usages et valoriser le “déjà-là”. Pune et Mumbaï (Inde). Merril SINEUS et Christophe AUBERTIN.
Appel à projet pour Haïti de l’association Quartiers pour Haïti : petites unités de logements, Pano Mad. Maéva
BAUDOIN Bérangère DELUC, Marcella CONCI, Agnès DEBOULET, Merril SINEUS, Hélène DANIEL,
Imen TILI, Chloé CHARPENTIER, Bénédicte DUBIEZ.
Rocinha, (Rio de Janeiro, Brésil). Alcyr CALVACANTI.
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Remerciements
Nous tenons à remercier tous les contributeurs
Étudiants et anciens de l’ENSA-Paris La Villette Sylvain ADAM, Maéva BAUDOIN, Marcela CONCI, Laurent CORROYER, Marcos DA SILVA, Bérangère
DELUC, Delphine DARRIGRAND de PEIRERA, Olivia HASINA RAZAFIMAHATRATRA, Iangaly HUGHIES,
Kenza LAMBARKI, Aurélie LANDON, Khédidja MAMOU, Marta PAPPALARDO, Amaël RAPHANEAU, Pétia
RATZOV, Alexandra TYTGAT.
Les étudiants du programme Asialink 2005 (resp. L. Jonard et A. Deboulet), les étudiants des deux ateliers
Ismailia-Luxor de 2007 (resp. A. Deboulet-P. Revault), les étudiants et organisateurs du workshop à Istanbul
2011 (resp. A. Deboulet-Merril Sineus).
L’équipe Panomad’ du concours « Quartiers pour Haïti », mars 2010 : Maéva Baudoin, Marcela Conci, Hélène
Daniel, Bérengère Deluc, Bénédicte Dubiez, Khedidja Mamou, Imene Tlili, Merril Sineus avec l’aide de Agnès
Deboulet, Frédéric Dufaux, Sonia Fayman.
Les enseignants de l’Ensa-Plv
Jérôme BRACHET, Merril SINEUS, Varinia TABOADA.
Chercheurs, professionnels, photographes et cinéastes
Christophe AUBERTIN, Emilie BARRAU, Yves CABANNES, Alcyr CAVALCANTI, Jérôme CHENAL, Armelle
CHOPLIN, Valérie CLERC, Agnès DEBOULET, Véronique DUPONT, Stéphane ETIENNE, Mona FAWAZ,
Bénédicte FLORIN, Aurore MANSION, Janice PERLMAN, Virginie RACHMUHL, Linda SID-OTMANE,
Raphaël SOARES GONÇALVES, Philippe TANGUY, Florence TROIN.
L’équipe organisatrice Centre SUD : conception et suivi de l’exposition
Sylvain ADAM, Marcela CONCI, Agnès DEBOULET, Aurélie LANDON, Khedidja MAMOU, Maéva BAUDOIN,
Clémence PETIT
Coordination scientifique : Agnès DEBOULET
Coordination et scénographie : Bérangère DELUC
Scénographie Ensa-Paris La Villette : Marie-Liesse SZTUKA
Conception graphique et illustrations : Sylvain ADAM, Maéva BAUDOIN, Bérangère DELUC, Aurélie LANDON
Édition des textes : Agnès DEBOULET et Khedidja MAMOU
Suivi infographique : Khedidja MAMOU, Maéva BAUDOIN, Bénédicte DUBIEZ
Montage et installation : Sylvain ADAM, Tiphaine BELLANGER, Agnès DEBOULET, Bérangère DELUC, Marcela
CONCI, Khedidja MAMOU. Avec l’aide de Benjamin LECLERCQ (étudiant Ensa-Plv), Amaël RAPHANEAU
Et pour leurs conseils et soutien : Muriel Girard, Jean-Marc HUYGEN, Anne d’Orazio, Philippe Revault,
Merril Sineus, Jean-François Tribillon
Exposition soutenue par l’UMR Lavue, Cnrs.