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Transcription

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PREFECTURE DU CALVADOS
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PLAN DE PREVENTION
DES RISQUES D'INONDATION
DE LA BASSE VALLEE DE LA TOUQUES
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PIECE 1
NOTE DE PRESENTATION
OCTOBRE 2005
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. DEFINITION ET DEMARCHE D’ELABORATION DU PLAN DE
PREVENTION DES RISQUES INONDATION
1 LE PPR, UN OUTIL PRIVILEGIE DE LA POLITIQUE DE GESTION DES
RISQUES
2 QU’EST-CE QU’UN PLAN DE PREVENTION DES RISQUES NATURELS
3 PROCEDURE D’ELABORATION DU P.P.R.
4. METHODOLOGIE D’ETUDE
II DETERMINATION DES ALEAS
1 METHODES EXISTANTES
2 PRISES EN COMPTE DES CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES LOCALES
3 RECHERCHES D’EVENEMENTS HISTORIQUES
4 FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU
5 METHODOLOGIE RETENUE : L’ETUDE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE
ET LA MODELISATION DE LA CRUE DE REFERENCE
6 QUALIFICATION DES ALEAS
III DETERMINATION DES ENJEUX
3
4
4
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5
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9
9
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13
19
22
25
1 DEFINITION
2 ZONAGE ET QUALIFICATION DES ENJEUX
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25
IV ZONAGE REGLEMENTAIRE ET REGLEMENT
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1 CROISEMENT ALEAS – ENJEUX
2 REGLEMENT
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
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27
2
INTRODUCTION
LES RAISONS DE LA PRESCRIPTION
DU PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION
A la fin de l’hiver 2000-2001, suite à l’épisode d’inondation survenu en novembre 2000, les
élus de la basse vallée de la Touques ont interpellé l’Etat afin qu’il intervienne dans le
domaine de la prévention des inondations.
Une rapide analyse historique montre en effet une récurrence des évènements au cours des
dernières décennies. De 1974 à 2000, neuf inondations se sont succédées, causant des
dommages plus ou moins importants. Un certain nombre d’arrêtés interministériels de
«reconnaissance de catastrophes naturelles de type inondations et coulées de boues » ont été
pris ,à la demande des communes, permettant aux victimes d’être indemnisées.
Comme précisé au chapitre ci-après, les plans de prévention des risques constituent un outil
essentiel pour identifier les zones soumises aux risques, informer les élus et les habitants et
définir des prescriptions et recommandations d’urbanisme. Leur existence apporte de plus la
garantie d’une meilleure indemnisation des dommages.
En suivant les préconisations édictées par le ministère de l’écologie et du développement
durable, le plan de prévention des risques d’inondation de la basse vallée de la Touques a été
élaboré sur un bassin de risque pertinent. Celui-ci tient compte des caractéristiques
géographiques locales et notamment de la présence de la mer et de l’influence des marées, de
la confluence de trois cours d’eau au niveau de la ville de Pont l’Evêque et de l’existence de
petits affluents s’écoulant sur de fortes pentes.
Les éléments qui précèdent ont conduit les Préfets du Calvados et de l’Eure à prescrire
l’établissement du plan de prévention des risques naturels de la basse vallée de la Touques par
arrêtés en date des 13 et 23 juillet 2001. Un arrêté complémentaire a été pris le 16 juin 2003
intégrant les risques de submersions marines et élargissant le périmètre à la commune de
Bénerville sur mer.
Le PPRI de la basse vallée de la Touques concerne donc les risques d’inondation par
débordement des cours d’eau et par submersion marine. Son périmètre s’étend sur le territoire
des vingt et une communes suivantes
- dans le département du Calvados : LES AUTHIEUX SUR CALONNE, BENERVILLE
SUR MER, BONNEVILLE LA LOUVET, BONNEVILLE SUR TOUQUES,
CANAPVILLE, CLARBEC, COUDRAY RABUT, DEAUVILLE, PONT L'EVEQUE,
REUX, SAINT ANDRE D'HEBERTOT, SAINT ARNOULT, SAINT ETIENNE LA
THILLAYE, SAINT HYMER, SAINT JULIEN SUR CALONNE, SAINT MARTIN AUX
CHARTRAINS, SURVILLE, TOUQUES, TOURGEVILLE, TROUVILLE SUR MER.
- dans le département de l'Eure : LA LANDE SAINT LEGER.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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I.
DEFINITION ET DEMARCHE D'ELABORATION
DU PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION
1. LE PPR, UN OUTIL PRIVILEGIE DE LA POLITIQUE DE GESTION DES RISQUES
Depuis le milieu des années 1990, l’Etat conduit une politique déterminée en matière de
gestion des zones inondables portant sur la mise en œuvre des principes suivants :
o Interdire toute nouvelle construction dans les zones inondables soumises aux aléas les
plus forts ;
o Contrôler strictement l’extension de l’urbanisation, c’est à dire la réalisation de
nouvelles constructions, dans les zones d’expansion des crues ;
o Eviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la
protection de lieux fortement urbanisés.
Prévenir les risques naturels c'est assurer la sécurité des personnes et des biens en tenant
compte des phénomènes naturels tout en permettant un développement durable des territoires.
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (P.P.R.), créé par la loi n° 95-101 du 2
février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement, constitue l'un des
instruments essentiels de l'action de l'Etat en matière de prévention des risques naturels.
En date d’aujourd’hui, les principales références législatives et réglementaires et les
principales circulaires dans ce domaine sont les suivantes :
o Loi du 22 juillet 1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection
de la forêt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs *
o Loi du 3 janvier 1992 sur l’eau *
o Loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de
l’environnement*
o Loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et
naturels et à la réparation des dommages *
o Décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995 modifié relatif aux plans de prévention des
risques naturels prévisibles.
o Circulaire du 24 janvier 1994 relative à la prévention des inondations et à la
gestion des zones inondables.
o Circulaire interministérielle du 24 avril 1996 relative aux dispositions applicables
au bâti et ouvrages existants en zone inondable.
o Circulaire du 13 mai 1996 relative à l'application de l'article L. 111-1-4 du code de
l'urbanisme (définition des espaces urbanisés).
* Textes codifiés dans le code de l’environnement
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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2. QU'EST-CE QU'UN PLAN DE PREVENTION DES RISQUES NATURELS ?
Elaborés à l'initiative et sous la responsabilité de l'Etat, en concertation avec les communes et
les établissements publics de coopération concernées, les plans de prévention des risques ont
pour objet, en tant que de besoin, de :
1. Délimiter les zones exposées aux risques, dites « zones de danger », en tenant compte de
la nature et de l'intensité du risque encouru, d'y interdire tout type de construction,
d'ouvrage, d'aménagement ou d'exploitation agricole, forestière, artisanale, commerciale
ou industrielle ou, pour le cas où ces aménagements pourraient y être autorisés, prescrire
les conditions dans lesquelles ils doivent être réalisés, utilisés ou exploités.
2. Délimiter les zones, dites « zones de précaution », qui ne sont pas directement exposées
aux risques mais où des aménagements pourraient aggraver les risques ou en provoquer de
nouveaux, et y prévoir des mesures d'interdiction ou des prescriptions.
3. Définir les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises
par les collectivités publiques dans le cadre de leurs compétences, ainsi que celles qui
peuvent incomber aux particuliers.
4. Définir les mesures relatives à l'aménagement, l'utilisation ou l'exploitation des
constructions, des ouvrages, des espaces mis en culture ou plantés existants à la date de
l'approbation du plan qui doivent être prises par les propriétaires, exploitants ou
utilisateurs.
Le P.P.R. est donc un outil d'aide à la décision en matière d'aménagement, qui permet d'une
part de localiser, caractériser et prévoir les effets des risques naturels prévisibles, avec le
souci d'informer et de sensibiliser le public, d'autre part, de réglementer l’aménagement et de
définir les mesures individuelles de prévention à mettre en œuvre. Pour cela, il regroupe les
informations historiques et pratiques nécessaires à la compréhension du phénomène
d'inondation, et fait la synthèse des études techniques et historiques existantes.
Le PPR comprend une note de présentation, un règlement et des documents cartographiques
(cartes des phénomènes naturels, cartes de l'aléa, cartes des enjeux, cartes du zonage
réglementaire).
A l'issue de la procédure administrative, comprenant la consultation des collectivités locales
concernées et une enquête publique, le plan de prévention des risques est approuvé par arrêté
préfectoral. Il vaut alors servitude d'utilité publique et doit, à ce titre, être annexé au
document d'urbanisme de chaque commune. Dans ces conditions :
Le fait de construire ou d'aménager un terrain dans une zone interdite par un P.P.R.
ou de ne pas en respecter les prescriptions peut être puni en application des articles L
460.1 et L 480.1 à L 480.12 du code de l'urbanisme.
Les assurés exposés à un risque ont à respecter certaines règles de prévention
fixées par le P.P.R.. Leur non-respect peut entraîner une suspension de la garantie
dommages ou une atténuation de ses effets (augmentation de la franchise).
3. PROCEDURE D’ELABORATION DU P.P.R.
Le plan de prévention des risques est élaboré par l'Etat. Le Préfet du département du
Calvados en a confié l'élaboration à la direction départementale de l'Equipement en relation
avec les autres services de l’Etat et en concertation avec les collectivités locales concernées.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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Une pré-étude, intitulée « Etude préalable à l’élaboration du PPRi de la basse vallée de la
Touques, de la Calonne et de l’Yvie », commanditée par la direction régionale de
l’Environnement de Basse-Normandie, a été réalisée en 2001-2002. Suite à cette étude
préalable, le groupe de travail inter-ministériel a confié la réalisation d’une étude globale
basée sur la méthode d’analyse hydrogéomorphologique à un bureau d’études spécialisé,
suivant en cela les préconisations du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
Cette analyse a été menée à partir d’avril 2003.
Une importante concertation entre les services de l’Etat et les collectivités locales a été menée
tout au long de l’élaboration, avant même la prescription de l’élaboration du plan de
prévention et jusqu’à la mise à l’enquête du projet. Celle-ci a porté sur les différentes phases
d’étude. Elle a permis de préciser la qualification de l’aléa dans des secteurs urbanisés ou
remaniés, par la prise en compte de données topographiques ou cartographiques transmises
par les élus. Elle a aussi porté sur l’étude de certains projets de développement et sur la
présentation du règlement.
INFORMATION PREALABLE DES ELUS
⇓
ARRETE PREFECTORAL
prescrivant l'élaboration du P.P.R.
⇓
ETUDES
ELABORATION DU DOSSIER
en concertation avec les collectivités
⇓
ENQUETE PUBLIQUE
Avis du commissaire enquêteur ou de la commission d'enquête
⇓
AVIS DES CONSEILS MUNICIPAUX
⇓
MODIFICATIONS EVENTUELLES EN FONCTION
DES AVIS EXPRIMES
⇓
APPROBATION PAR ARRETE PREFECTORAL
MESURES DE PUBLICITE ET D'INFORMATION
Publication au recueil des actes administratifs de la Préfecture
Publication dans deux journaux locaux
Dossier tenu à la disposition du public dans chaque Mairie et en Préfecture
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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4. METHODOLOGIE D’ETUDE
4.1. DEFINITION DE LA NOTION DE RISQUE
Le risque résulte du croisement de deux facteurs que sont l’aléa et l’enjeu. L’aléa est ici
défini comme un phénomène naturel d’occurrence et d’intensité donné. L’enjeu est lié à la
présence de personnes, de biens, d’activités, moyens, patrimoine, etc. susceptibles d’être
affectés par un phénomène naturel.
4.2. ETUDE DE L’ALEA INONDATION
L’évènement de référence ou l’aléa à prendre en compte est la crue fixée par le législateur.
Celle-ci est précisée par la circulaire interministérielle du 24 janvier 1994. Il s’agit de « la
plus forte crue connue, et, dans le cas où celle-ci serait plus faible qu’une crue de fréquence
centennale, cette dernière .» Ce choix est bâti sur l’analyse des évènements catastrophiques
survenus sur le territoire national ces dernières années. Il est apparu que la crue centennale est
la plus représentative du rapport risques/vulnérabilité. Statistiquement, la crue centennale est
la crue dont la probabilité de survenir chaque année est de 1 %.
Comme le précise le guide méthodologique d’élaboration des PPRI (guide élaboré par le
ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement et publié à la documentation
française en 1999), ce choix répond à la double volonté de se référer à des évènements déjà
survenus, non contestables et susceptibles de se produire à nouveau et de privilégier la mise
en sécurité de la population en retenant des crues de fréquences rares et exceptionnelles. Il
permet également la mise en œuvre d’une politique équitable sur l’ensemble du territoire
national.
Le plan de prévention des risques d’inondation de la basse vallée de la Touques prend en
compte les risques d’inondation par débordements de cours d’eau, qu’il s’agisse de cours
d’eau principaux ou d’affluents, ainsi que par submersions marines.
o Concernant les inondations par débordements de cours d’eau :
Leur détermination s’appuie sur la reconstitution de crues historiques et sur des études
hydrauliques et/ou des analyses hydrogéomorphologiques.
Les enseignements de la géomorphologie fluviale permettent de déterminer plusieurs
zones d’écoulement de la rivière appelés « lits » :
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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- le lit mineur dans lequel les eaux de la rivière s’écoulent en période normale,
- le lit moyen, correspondant aux débordements des crues fréquentes observées,
- le lit majeur, espace alluvial progressivement façonné par le cours d'eau et constitué
par les zones basses situées de part et d'autre. Il correspond à l'emprise totale du
champ d'expansion naturelle des crues rares. Il est fréquent que de telles crues ne
soient pas observées à l’échelle de la mémoire humaine. Aussi est-il difficile d’en
accepter les limites et les implications.
o Concernant les inondations par submersions marines
Elles sont déterminées par la prise en compte d’une surcote marine.
La détermination et la qualification des aléas se traduit au final par une carte des aléas.
4.3. ETUDE DES ENJEUX
Les enjeux sont liés à la présence de l’homme et au développement de ses activités dans le lit
majeur des cours d’eau et dans les zones de submersions marines.
En s'implantant dans le lit majeur, l'homme s'installe donc dans la rivière elle-même. Or cette
occupation a une double conséquence. D’une part, elle crée le risque en exposant des
personnes et des biens aux inondations, d'autre part, elle aggrave l'aléa et le risque, en amont
et en aval, en modifiant les conditions d'écoulement de l'eau.
La détermination des enjeux se traduit par la réalisation d’une carte d’enjeux.
4.4. ELABORATION DU ZONAGE REGLEMENTAIRE ET DU REGLEMENT
Le croisement par superposition des cartes d’aléa et d’enjeux permet de déterminer un
plan de zonage auquel est associé un règlement.
Le zonage réglementaire et le règlement qui lui est associé doivent permettre une meilleure
prise en compte des risques et de leurs conséquences en vue d’une meilleure prévention.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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II
DETERMINATION DES ALEAS
1. METHODES EXISTANTES
Afin de mettre en œuvre une politique équitable sur le territoire, la crue d’occurrence
centennale a été choisie comme référence minimale pour les documents réglementaires. En
l’absence d’observation de cette crue de mémoire d’homme, elle peut être reconstituée par :
•
•
modélisation hydraulique
méthode hydrogéomorphologique1. Celle-ci s’appuie sur les capacités
hydrologiques et hydrauliques du cours d’eau dans les conditions
climatiques actuelles. Elle consiste en une reconstitution d’une ligne
d’eau de crue à partir d’observations anciennes, de données historiques
et d’analyse de la forme de la vallée par des experts.
2. PRISE EN COMPTE DES CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES
LOCALES
Le plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques concerne trois
principaux cours d’eau (la Touques et ses deux affluents, la Calonne et l’Yvie) qui confluent
à Pont-l’Evêque. Cette configuration du réseau hydrographique particulière, associée à la
proximité de la mer, induit des phénomènes hydrauliques complexes qu’il est impératif de
prendre en considération :
•
•
•
•
1
la présence de la mer, comme exutoire de la rivière, implique la
détermination d’une surcote marine pour intégrer le risque de barrage
des eaux de la Touques par une grande marée ;
la faible pente de la rivière entre Pont l’Evêque et la mer équivaut à un
fonctionnement de type "marais", avec des vitesses quasi-nulles et une
forme du lit "en toit". La seule différence entre les inondations de lit
moyen et de lit majeur est la hauteur d’eau puisque ces deux lits se
confondent ;
la confluence des trois cours d’eau sur Pont-l’Evêque se traduit par
phénomènes hydrauliques particuliers : concomitance de crues,
influence des pentes et de vitesse de propagation différentes, rehausse
de lignes d’eau locales en raison de l’effet barrage d’un des cours
d’eau, etc. ;
la différence de pente entre la Touques et les deux affluents conduit à
des régimes de crues nettement différenciés : la Touques a des
inondations lentes et longues, le risque concerne principalement les
biens ; la Calonne a des inondations courtes et brutales, le risque
concerne davantage les personnes ;
Crue hydrogéomorphologique : crue maximale observable dans les conditions climatiques actuelles.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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9
•
les fortes pentes sur les versants notamment de la rive droite de la
Touques occasionnent des inondations de type torrentiel des petits
affluents, comme cela fut le cas le 1er juin 2003 sur le territoire des
communes de Trouville sur mer et deTouques.
Tous ces paramètres ont été intégrés dans l’analyse permettant au final une qualification de
l’aléa.
3. RECHERCHE D’EVENEMENTS HISTORIQUES
L’analyse des données hydrométriques disponibles sur la basse vallée de la Touques montre
que les crues proches de la crue de référence n’ont pas été observées récemment. Le recours à
des informations historiques anciennes a donc été nécessaire. Les données collectées auprès
des archives départementales et de l’université de Caen sont présentées ci-dessous, sous
forme d’extraits de textes et figurent également en annexes sous forme de cartes.
3.1. EXTRAITS D’ARCHIVES
Un article de P. Devillard sur Les intempéries en Pays d'Auge, publié dans le Bonhomme
Libre du 4 décembre 1970 indique qu'en 1716, "la canicule et la sécheresse sévirent une
grande partie de l'année mais le 29 novembre, tout d'un coup, la mer monta très haut et les
lapins périrent noyés dans les garennes situées entre Pont-l'Evêque et Dives où l'eau atteignit
plus de 3 pieds dans les rues de la cité". On apprend aussi que « suite aux pluies
torrentielles de l'automne 1734, l'hiver 1735 connut une grande tempête, le 8 janvier, qui fit
d'énormes dégâts (200 arbres abattus dans la terre de Bourgeauville, une partie de l'église
de Bénerville arrachée). »
Un article conservé aux archives départementales indique « Le 28 juin 1788, des trombes
d'eau s'abattent sur Touques et les localités voisines » Concernant ce même événement, un
extrait du registre paroissial de Saint Arnoult précise : « De mémoire d’homme et peut-être
jamais, il n’en était tombé autant. Dans l’après-midi, après avoir fait beau temps le matin,
l’eau est devenue si rapide dans le bourg de Touques qu’elle a renversé presque de fond en
comble une maison proche du petit pont… et endommagé plusieurs autres. Elle est montée si
haut qu’elle refluait de Saint-Pierre à Saint-Thomas. On en avait.. jusqu'à la ceinture. Il y
avait des endroits où elle était à plus de 7 pieds de haut. » Cet événement rappelle celui du
1er juin 2003.
Un autre article conservé aux archives départementales donne les informations
suivantes : « Le vendredi saint de 1857, une trombe d'eau accompagnée de pluies diluviennes
s'abat sur les communes d'Honfleur, Ablon, Equemauville, Genneville, Le Theil, Fourneville,
Saint-Gatien, Tourville, Bonneville et Touques et provoque de sérieux dégâts. »
Un plan général dressé par le service des Ponts et Chaussées en août 1862 et faisant état d’un
projet de construction de digues pour mettre la ville de Pont-l’Evêque à l’abri des inondations
reporte la limite des champs d’expansion de l’inondation de 1860. Cette inondation semble
issue d’une crue importante.
Les 2, 3 et 4 janvier 1875 sont survenues des crues concomitantes de la Calonne et de la
Touques, générant des hauteurs maximales d’inondation dans la ville de Pont-l’Evêque de
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
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11,83 m par débordement de la Calonne dans le quartier de Launay et de 11,40 m par
débordement de la Touques dans le quartier de la sous-préfecture. L’inondation s’est
maintenue du 2 janvier minuit au 4 janvier 4h, soit plus de 2 jours.
Dans la revue « Le pays d’Auge » de juillet 1979 (29ème année, n°7), un article de Gérard
Gailly intitulé « Flaubert et l’ouragan » cite les écrits de Flaubert sur l'inondation du mois de
mars 1876. Ceux-ci parlent "d'une nuit si torrentielle que les trois rivières, Yvie, Touques et
Calonne, gonflèrent aussitôt jusqu'au débordement. Un peu avant midi, ce 12 mars, le vent
d'ouest souffla en bourrasques violentes et à partir d'une heure, ce furent les vacarmes de la
plus grande tempête et le déluge. […] Les ports de Honfleur, du Havre et Fécamp subirent
des dégâts considérables par la coïncidence des plus fortes marées de l'année. […] Les
prairies sont inondées entre Jefosse et Pont L'Evêque, Honfleur, Trouville et Deauville."2
La Calonne déborde à Pont l’Evêque le 1er octobre 1876. Le plan dressé par le service de
Ponts et Chaussées fait état de hauteurs d’inondation de 12,35 m dans le quartier de la croix
brisée.
La Calonne déborde à nouveau dans Pont l’Evêque le 11 janvier 1977. La hauteur maximale
d’inondation reste toutefois de 11,58 m selon le plan dressé par le service des Ponts et
Chaussées.
La Touques déborde le 25 novembre 1977 au niveau de Pont-l’Evêque. La cote maximale
atteinte à l’échelle de crue du pont des Chaînes est de 10,98 selon le plan relevé par le service
des Ponts et Chaussées.
Un extrait d’article provenant des archives départementales donne des indications sur la crue
de 1910 : « Dès la deuxième semaine du mois de janvier 1910, la tempête revient, les rivières
grossissent et les inondations sont imminentes. La Touques a déjà débordé et la campagne
entre Lisieux et Trouville est sous l'eau. La ville de Pont-l'Evêque est alors la première
inondée. » Pour la semaine du 28 janvier au 3 février, Le Bonhomme Normand titre : « "La
France inondée, un nouveau déluge nous a atteint cet hiver". Dans la région, toutes les villes
basses et les vallées sont inondées et on s'attend à un véritable désastre. A Pont l'Evêque, on
mesure plus de 50 cm d'eau autour de la sous-préfecture (aujourd’hui la mairie, soit une cote
supérieure à 11,7 m NGF). A Saint-Pierre-sur-Dives, prés et jardin sont noyés. »
3.2. RECAPITULATIF DES EVENEMENTS PASSES
Les évènements remarquables, connus et identifiés comme tels, ont été reportés dans le
tableau récapitulatif suivant.
Même s’il est difficile d’avoir une idée précise de l’importance de certaines crues anciennes,
les descriptions qualitatives, les informations cartographiées et les quelques éléments
quantitatifs ont permis de valider les hypothèses prises en compte pour l’étude des aléas.
Toutefois, compte-tenu des nombreux remaniements du lit des rivières et de la topographie
des rives en zone urbaine notamment, des transcriptions à l’identique n’ont pas été possibles.
Seules les données les plus récentes ont été prises en compte dans la modélisation de la crue
de référence.
2
Gérard-Gailly, 1979
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DATE
29 novembre 1716
8 janvier 1735
1754
28 juin 1788
1847
5/6 octobre 1852
1860
1865
2/4 janvier 1875
12 mars 1876
1er octobre 1876
11 janvier 1977
25 novembre 1977
31 oct 1878 et nov 78
1880
10/11 juin 1896
2/3 janvier 1899
28 janvier / 3 février 1910
Décembre/janvier1925/26
13 juin 1932
7 Juin 1939
1945
21/22 octobre 1955
Janvier 1965
Novembre 1966
Novembre 1974
20 mars 1978
Février 1980
Décembre 1988
Février 1990
Décembre 1993
Novembre 1994
EVENEMENT
Inondation entre Pont l’Evêque et Dives
Grande tempête
Très fort évènement : le cœur de l’église St Michel à du être relevé
Inondation brutale suite à précipitations (secteur de Touques)
Très fort événement.
Inondation généralisée au département. Gros dégâts. Durée à PL 16 h (de 0,8 à
1 m d’eau dans la ville selon les sources)
12.80 en amont du pont Lecouturier 12.10 au pont RN 179. Ce serait
historiquement la plus grande crue connue.
30 à 40 cm d’eau
Inondations désastreuses d’une durée > 2 jours suite à crues de la Calonne et de
la Touques cote maximale 11,83 à PL.
Suite à ces évènements sont décidés la réalisation de travaux (’élargissement de
la Touques, du Canal Bréban, de la Calonne et du canal de dérivation et
construction d’une digue barrant la vallée de la Calonne dans le quartier de
Launay).
Coïncidence des crues des cours d’eau (Touques, Calonne, Yvie) avec de fortes
marées. Inondations importantes.
Crue de la Calonne à Pont l’Evêque. Cote maximale atteinte : 12,35 m
Crue de la Calonne à Pont l’Evêque. Cote maximale atteinte : 11,58 m
Crue de la Touques à Pont l’Evêque. Cote maximale atteinte : 10,98 m
1 mètre dans la Grand Rue. Mi novembre, dépasse 1875. Plus de 1 mètre dans
les quartiers du Bras d’Or et Pont Bréban. L’arrivée remarquée « précoce » du
flot de la Calonne aurait évité le pire ! (le phénomène mettra plus de 100 ans à
être reconnu et servir pour les annonces de crues...)
Crue généralisée au département
La Calonne se serait élevée à un niveau jamais constaté. Dégâts importants en
RD de la Touques. Pluie de 106,1 mm le 10 juin à PL / Pluie de 64,6 mm le 11
juin à PL. Les débits de la Calonne sont calculés : 54.85 m3 et 71.28 m3/s selon
calcul/ Le cube maxi est calculé : 55.40 m3/s pour la rivière, 8.94 m3/s pour le
canal de Mars
Inondation Pont l’Evêque par la Touques, peu de dégâts mais pétition des
habitants. Deux causes sont avancées : rehaussement des chaussées qui
empêche l’écoulement ; l’accumulation d’ordures dans le lit de la rivière. Relance
du projet de 96
La France et la Normandie inondées. Crue de la Touques entre Lisieux et
Trouville. 50 cm estimé devant la sous-préfecture à Pont l’Evêque.
Evènement souvent rapporté – Pluviométrie régionale journalière (20 jours
consécutifs !) crue centennale de l’Orne.
Un autre épisode est rapporté à PL en mai 26 (court mais violent)
Crue non identifiée mais ayant conduit au versement d’indemnités par la ville
(établissements FLOQUET). La construction de la digue de la Croix Brisée serait
à l’origine de ce sinistre qui provient probablement d’un orage sur Calonne (cote
Calonne =11.50) 40 cm sur chaussée.
Orage très violent sur Lisieux (« inondations extraordinaires)
Rapportée, aucune information
Articles de presse faisant état de torrents de boue Calonne.
Premier rapport DDE – relevé des niveaux maxi à PONT L’EVÊQUE La crue est
donnée pour trentennale – coef marée = 100
Analyse assez détaillée – Forte incidence de la Calonne
Relevés précis effectués à Pont l’Evêque – crue importante – durée = 7 heures
Peu de données. La crue serait d’occurrence 20 ans. Gros dégâts, 50 cm d’eau
en centre ville.
Les plus fortes valeurs que nous ayons pour la Touques à Pont-l'Evêque. La crue
de la Calonne est donnée pour une occurrence de 70 ans (alors que les
événements exceptionnels de 66 et 94 sont donnés plus que centennal) –
Durée = 12 heures
Peu de documents et pas de mesures pour la Touques.
Crue de la Calonne. Occurrence de retour de 10 ans.
Crue moyenne
Très forte incidence de la Calonne (occurrence de retour >100 ans)
les valeurs maximum relevées sur la Touques sont semblables à celles de 1978
(occurrence de retour =20 ans).
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
12
Janvier 1995
Novembre 2000
Survenue de nuit, elle dure 8 heures et surprend les pontepiscopiens.
Crue forte que l’on situe dans son occurrence entre 1974 et 1980. Les débits
seraient proches d'une crue centennale sur la Calonne.
Mars 2001
Inondation étendue en surface car couplée avec une remontée et un affleurement
des nappes
Sources : GSC : Etude préalable à la réalisation du PPR inondation de la Basse vallée de la Touques
En résumé, la Touques n’a pas connu, de mémoire d’homme, la survenue d’une crue de type
centennal. Toutefois, les données et cartes historiques collectées lors de l’étude montrent que
des phénomènes importants se sont déjà produits.
4. FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU
Comme le montre l’analyse des évènements historiques, dans le secteur étudié, plusieurs
types d’inondations sont connus. Le fonctionnement des cours d’eau apparaît différent,
notamment en période de crues.
Certains cours d’eau présentent des régimes de crues de plaines, survenant en période
hivernale, c’est le cas de la Touques. D’autres, comme la Calonne, l’Yvie et certains petits
affluents, présentent des régimes quasi-torrentiels, et peuvent générer des crues brutales en
été, lors d'orages importants. L'Yvie et la Calonne sont deux cours d'eau de petite taille,
caractérisés par des pentes, des surfaces et des longueurs très différentes ainsi que des temps
de concentration3 variés (Yvie 2 h, Calonne 12 h, en comparaison de la Touques, environ 23
h). Parfois concomitantes avec les crues de la Touques, celles de la Calonne et de l'Yvie,
peuvent causer des inondations notables en particulier au niveau de Pont-L'Evêque.
Le site de Pont-l'Evêque correspond à la fois à la confluence de ces trois rivières mais aussi à
un changement de pente important. En aval de Pont-l'Evêque, le lit de la Touques s'élargit et
s'aplanit jusqu'à Trouville sur Mer où une ultime rupture de pente fait passer la rivière de trois
mètres d'altitude au niveau de la mer. Cette zone, occupée par des méandres et des marais
plus ou moins encore en usage, fait office de zone tampon, ou zone d’expansion des crues en
permettant l’étalement sur une grande surface de rétention. Ce rôle est connu et doit être
préservé.
On enregistre également des inondations provoquées aux marges du bassin de la Touques par
les débordements des ruisseaux affluents qui peuvent se révéler catastrophiques.
4.1. INONDATIONS PAR LA TOUQUES
*
En amont de Pont l’Evêque
Entre Lisieux et Pont l'Evêque, la Touques coule dans une vallée bien délimitée où sont
construites des infrastructures linéaires telles que la voie SNCF et la route départementale
579 en rive droite du lit majeur et la route départementale 40 en rive gauche. Dans cette
plaine alluviale la Touques divague largement, en raison de la faible pente qui la caractérise
(pente moyenne de 0,05%).
Aux débits relevés à Lisieux, s’ajoutent ceux des apports latéraux issus de multiples sous
bassins courts. Cette configuration génère un accroissement régulier des débits de la Touques
3
Temps de concentration : temps mis par l’eau tombée sur le point le plus éloigné de l’exutoire de la rivière
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
13
vers l’aval, avec pour conséquences des inondations progressives de la plaine alluviale et des
incidents au niveau des franchissements latéraux où se produisent régulièrement des
embâcles avec débordement torrentiel sur les chaussées (ex : route nationale 177).
En arrivant sur Pont l’Evêque, juste en amont du franchissement de la vallée par l’autoroute,
le plan d’eau laissé par l’exploitation du ballast (début des années 70) a été conservé puis
aménagé en base de loisirs. Cette pièce d’eau d’une superficie de 57 hectares joue un rôle
d’amortissement évident pour les petites crues. Lorsque le niveau de crue atteint un seuil
critique facilement mesurable, la Touques surverse directement dans le plan d’eau qui peut
ainsi stoker près de 750 000 m3. Il a comme effet d’abaisser la ligne d’eau de la crue (figure
suivante).
Néanmoins, les crues de période de retour supérieures à la cinquantennale 4 présentent des
volumes de l’ordre de 5 à 15 millions de m3. Dans ces conditions, le plan d’eau ne joue que
temporairement son rôle d’écrêtement, puis une fois saturé, les eaux retrouvent la ligne d’eau
« normale ». Dans cette configuration, les cotes d’inondation sont alors plus importantes que
celles déjà observées.
4
crue qui a chaque année une possibilité sur 50 de se produire
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
14
*
En aval de Pont l’Evêque
Du fait de sa faible pente, la basse vallée de la Touques subit l’influence des marées,
perceptible jusqu’à Pont-l'Evêque. Dans sa partie aval, le lit majeur de la Touques détermine
une plaine alluviale ceinturée d’infrastructures linéaires (voies SNCF et route nationale 177
en rive droite – route départementale 278 en rive gauche). Les apports latéraux issus de sous
bassins occasionnent des inondations de type torrentielles à l’image de ceux générés par le
Douet de la Taille au franchissement de la route départementale 177.
En aval de Pont-l'Evêque, le comportement de la Touques devient typique des fleuves côtiers,
décrivant de nombreux méandres autour desquels se développent des zones de marais. Un
important bourrelet de berge s’est formé par successions de crues/envasements, qui contraint
le lit mineur avant d’atteindre les agglomérations de Saint Arnoult/Touques où le cours
s’insère dans un talweg rétréci et nettement plus prononcé. La présence d’un "verrou"
morphologique qui crée un rétrécissement du lit majeur en est l’explication. Pour des crues
supérieures à celles observées, ce rétrécissement aurait pour conséquence de rehausser les
lignes d’eau de la crue sur les communes précitées.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
15
On notera de part et d’autre les apports de la Planche Cabel à Saint Arnoult et du ruisseau des
Ouis à Touques dont le court bassin et le confinement aval constituent un risque de
débordement important en cas d’orage localisé. Sur ce tronçon, la Touques est donc, depuis
longtemps, une rivière à courant lent bordée de bourrelets submersibles, mais jamais
submergés de mémoire récente. Une configuration qui entraîne naturellement l’envasement et
la surélévation continue du lit mineur qui finit par se situer à une cote supérieure à celle des
plaines qui la jouxtent.
Limites des crues plus rares
Sommet de la plus
basse terrasse
Cotes observées /historiques
La forme particulière du lit de la rivière dans ce secteur , dit lit "en toit", provoque une
inondation de lit majeur dès la crue de retour décennale. Contrairement à beaucoup de cours
d’eau, la différence entre les crues fréquentes et fortes ne se fait pas sur l’extension de la crue
dans le lit, mais sur la hauteur d’eau à extension égale comme on le voit sur le graphique
précédent. L’effet des marées accélère ce processus jusqu’au pont de Rocheville. Les eaux de
la Touques en crue, chargées de limons, ralentissent sous l’effet du "barrage liquide des
hautes eaux marines" entraînant une sédimentation.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
16
4.2. INONDATIONS PAR LA CALONNE
La Calonne prend sa source à Fontaine la Louvet (alt 147 m). Son bassin versant est d'environ
220 km2 (16% de celui de la Touques) avec une pente moyenne de l’ordre de 4%0 (7,5%0 en
secteur amont). La partie amont du bassin est occupée par des plateaux. La vallée est
encaissée avec un versant nord boisé et plus pentu (5 à 15%) que le versant Sud.
La Calonne se jette dans la Touques à Pont l’Evêque, en rive droite. Plus encaissé que celui
de la Touques, le bassin de la Calonne engendre des temps de concentration nettement plus
courts. Ainsi, en cas de crue concomitante de la Calonne et de la Touques, la pointe de crue
de la Calonne dans Pont l’Evêque se situe généralement au moins deux heures avant celle de
la Touques.
A l’entrée de Pont l’Evêque, la Calonne est contrainte par deux ouvrages sous voirie qui
limitent son écoulement à 20 m3/s selon une étude technique récente menée par le bureau
d’étude Géosciences Conseil. Les secteurs situés à proximité restent vulnérables. Les lieux
habités touchés en premier sont les seuils des maisons de la rue de la Chaussée-Nival et une
partie de la zone de la Croix Brisée. Plus en amont, le secteur bâti de Bonneville La Louvet
est également sensible aux inondations.
Zone d'activité de la croix brisée
lors de la crue de novembre 2000
La Calonne se différencie donc fortement de la Touques par sa capacité à engendrer des
inondations brutales hors des saisons pluvieuses. Son profil de rivière pentue est propice aux
inondations lors d'orages d’été, comme en août 1997, au même titre d'ailleurs que les bassins
versants latéraux. La nature des terrains et l'érosion des berges engendrent des flots
s'apparentant à des coulées boueuses charriées par la Calonne et les affluents latéraux.
4.3. INONDATIONS SIMULTANEES PAR LA TOUQUES ET LA CALONNE
Ces inondations conjointes par les deux rivières se produisent principalement durant les
périodes de pluies prolongées entre l'automne et le printemps. Elles surviennent donc
préférentiellement en hiver, avec une montée rapide des eaux de la Calonne, voire son
débordement, signe avant-coureur d'une montée de la Touques décalée de quelques heures. Il
n’a pas été récemment observé de concomitance de crue catastrophique des deux cours d’eau.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
17
4.4. INONDATIONS PAR L’YVIE
L'Yvie est un petit cours d'eau, aménagé dans sa partie aval, qui se jette en rive gauche de la
Touques à l'entrée de Pont l'Evêque. Le franchissement de l’ouvrage sous la route
départementale 48 a conduit, en l’an 2000, à l’inondation partielle d’un groupe pavillonnaire
voisin. Il faut noter que le bassin versant de l’Yvie, d’une superficie de 43 km² (3,3% du
bassin) peut générer des débits considérables de l’ordre de 5 m³/s en période de très forte
crue. L’ouvrage, d’une section approximative de 1,4 m² ne permet en effet d’évacuer que 3 à
3,5 m3/s.
Durant l’épisode de novembre 2000, les inondations ont affecté non seulement l'Yvie mais
aussi ses affluents. Les données disponibles indiquent que la plupart des ouvrages ont été à la
limite de la mise en charge et créèrent de petites retenues. Lors de cet épisode, la Touques n’a
pas réellement joué un rôle de barrage très longtemps. Or ce phénomène, pour une crue plus
rare de la Touques, conduirait à l’inondation aggravée des quartiers déjà touchés en 2000.
4.5. INONDATIONS PAR LES APPORTS LATERAUX
On entend par apports latéraux l’ensemble des ruisseaux affluents de la Touques et de la
Calonne, qui prennent leurs sources sur les plateaux avoisinants, le plus souvent au contact de
la formation crayeuse du cénomanien et des formations marno-calcaires et sablo-marneuses
de l’oxfordien et du kimméridgien. Bien que de petite taille (inférieure à 20 km2), les bassins
versants de ces ruisseaux peuvent engendrer localement des inondations brutales. Leur
fonctionnement peut être concomitant ou indépendant des crues de la Touques ou de la
Calonne.
Les conséquences de ces débordements des ruisseaux latéraux, sont essentiellement les
inondations des routes et des maisons situées à leur débouché dans les vallées principales.
Les débordements qui les caractérisent sont en général de courte durée, les cours d’eau
fonctionnent essentiellement comme des torrents, dévalant des pentes relativement fortes sur
des formations sédimentaires meubles.
En milieu urbain, les ruisseaux canalisés ou enterrés, parfois connectés au réseau
d’évacuation d’eau usées, subissent parfois des ruptures ou des surcharges (cas des villes de
Trouville et Touques lors de l’épisode du 1er juin 2003).
Plusieurs secteurs sont pris en considération dans le PPR, du fait de leur exposition à des
crues de cours d’eau secondaires :
•
Le Douet de la Taille qui déborde au niveau de la route nationale 177
au lieu dit « La Truite », et dont les eaux viennent s’accumuler dans
une dépression de la vallée de la Touques ;
•
Le Douet du Vacu, dont le caractère torrentiel est marqué par
l’édification d’un cône de déjection à son débouché dans la vallée de la
Touques, et qui peut produire des inondations dans les secteurs des «
Tournelles », et de la « Brasserie ». Ce ruisseau se heurte à la voie
ferrée en remblai, ce qui entraîne un ralentissement de l’évacuation des
eaux vers la Touques.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
18
•
•
•
Le ruisseau des Ouis qui se situe en rive droite de la Touques et
traverse le centre historique de la ville de Touques. Si le secteur amont
de son bassin versant ne présente pas de risque majeur, le secteur aval,
fortement urbanisé et toujours en cours d’extension, présente quant à
lui un certain nombre de risques.
Les ruisseaux des Vallasses, de l’Epinay et de Callenville, qui
présentent les même caractéristiques que le ruisseau des Ouis, peuvent
entraîner des inondations sur les secteurs de Touques et Trouville en
raison d’une forte urbanisation dans leurs parties aval et de difficultés
d'évacuation au niveau des ouvrages de déversement dans la Touques.
Le ruisseau de la Cabel, qui se situe en rive gauche, se différencie des
ruisseaux de rive droite, par un bassin versant plus important, et une
pente longitudinale plus faible. Cependant, il peut fonctionner de
manière torrentielle et entraîner des inondations dans sa partie aval,
notamment dans le secteur du camping de Saint-Arnoult.
5. METHODOLOGIE RETENUE : L’ETUDE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE
ET LA MODELISATION DE LA CRUE DE REFERENCE
En raison de la complexité du fonctionnement hydraulique de la basse vallée et du faible
nombre de données hydrologiques, la réalisation d’une modélisation hydraulique n’a pas été
envisageable sur le secteur. D’autre part, dans de nombreux cas, l’expérience a montré que
les résultats fournis par la méthode hydrogéomorphologique étaient très proches de ceux
donnés par les modèles hydrauliques. Cette méthode est préconisée par le ministère de
l’écologie et du développement durable. C’est celle qui a été retenue ici. La connaissance de
la topographie du terrain a été précisée par l’utilisation de modèles numériques de terrain et la
prise en compte de levés fournis par les communes.
Profil transversal de la vallée, détail à partir du modèle numérique de terrain
5.1. ETUDE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE
En l’absence d’observation de mémoire d’homme d’une crue de référence, telle que définie
au chapitre I, il a donc été fait appel à la méthode hydrogéomorphologique pour la
reconstituer. L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie sur les capacités hydrologiques et
hydrauliques du cours d’eau dans les conditions climatiques actuelles. Elle consiste, comme
précisé plus haut, à reconstituer une ligne d’eau de crue à partir d’observations anciennes, de
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
19
données historiques et d’interprétation de la morphologie de la vallée par des experts, c’est à
dire l’analyse précise de la forme des versants et du fond de la vallée en incluant les
modifications apportées par les activités humaines. La méthode repose sur l’utilisation
combinée de la photo-interprétation, de l’étude de cartes topographiques et géologiques (telle
que la coupe schématique suivante) et de contrôles de terrain.
5.2. COTES PRISES EN COMPTE
Les cotes prises en compte pour la délimitation des hauteurs d’eau sont les suivantes:
•
24 cotes mesurées à partir de données limnimétriques relevées lors des crues
survenues en 1965, 1994, 1997 et 2000.
Année
Rivière
1965
1994
1997
2000
Touques
Calonne
Touques
Touques et Calonne
Nombre de laisses de
crues validées
5
3
4
12
•
9
cotes
dites
« hydrogéomorphologiques »,
obtenues
après
étude
hydrogéomorphologique. Elles sont considérées comme des cotes maximales à
prendre en compte.
•
1 surcote marine de valeur 4,50 m NGF appliquée à l’entrée du port de Deauville
pour prendre en compte les inondations par submersions marines. Elle sert de niveau
de base aux calculs de ligne d’eau. Elle correspond :
o soit au niveau atteint en pleine mer par une marée moyenne lors d’une forte
dépression (très basse pression/963hPa).
o soit au niveau atteint en pleine mer par une marée (coeff 100) lors d’un passage
dépressionnaire moins important (basse pression/983hPa).
o soit au niveau atteint en pleine mer par une forte marée (coeff 116/120) sans
passage dépressionnaire (1023hPa).
o soit à l’influence d’un vent d’orientation nord ou ouest.
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
20
Submersion des quais à Trouville et inondations de l’arrière berge en février 1990
L’occurrence d’une surcote de 4,50 m NGF n’apparaît pas rare. Elle a été observée
récemment, le 17 décembre 2004 sous l'effet de vents importants. Suite à une étude
réalisée en 1998, cette cote a également été considérée comme déterminante pour
l’aménagement du quai des pêcheurs à l’estuaire de la Touques et le dimensionnement
d’une nouvelle écluse dans l’avant port de Deauville. Sa prise en compte dans les
études du PPR permet d’intégrer les phénomènes de submersion marine le long du
littoral et le risque de barrage des eaux de la Touques par la mer.
5.3. MODELISATION DES CRUES RECENTES ET DE LA CRUE DE REFERENCE
Le principe de modélisation ici mis en œuvre repose sur l’élaboration de surfaces de crues à
partir de cotes altimétriques des plus hautes eaux connues ou calculées. Il consiste à reporter
sur un modèle numérique de terrain5 (MNT), les limites ou cotes connues et à en noter
l’altitude. Ces altitudes sont ensuite reportées sur les versants de part et d’autre de la vallée,
perpendiculairement au sens d’écoulement. Un modèle planimétrique de crue est alors calculé
par triangulation, puis intersecté avec le MNT.
Le modèle numérique de terrain utilisé pour cette étude est celui fourni par le Conseil
Général du Calvados, plus précis que la base de données altimétriques de l’IGN (BD ALTI).
Il présente une précision jugée optimale. La topographie a aussi été complétée en de
nombreux secteurs urbanisés et anciennement remblayés par l’intégration de levés
topographiques fournis par les communes.
Les crues de 1965, 1995 et 2000 ont ainsi pu être modélisées et cartographiées en fonction
des hauteurs d’eau connues (Cf pièce 2.1 du dossier).
5
MNT : Représentation informatique du relief terrestre issu de données topographiques (levés géomètres,
profils en long, etc.)
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
21
La modélisation de la crue de référence a nécessité une phase d’étude préalable permettant le
calcul de données supplémentaires à partir d’extrapolation entre laisses de crues et cotes
hydrogéomorphologiques, en prenant en compte des valeurs de pente du lit de la rivière.
L’effet de la surcote marine a également été intégré.
5
MNT : Représentation informatique du relief terrestre issu de données topographiques (levés géomètres,
profils en long, etc.)
6. QUALIFICATION DES ALEAS
La qualification des aléas est issue du croisement d’informations sur les hauteurs d'eau et les
vitesses d'écoulement observées ou estimées. Dans le cas d’une méthode
hydrogéomorphologique, l’expertise issue des visites de terrain est intégrée afin notamment
de prendre en compte:
•
•
l’impact des ouvrages de franchissement et les zones de vitesses
marquées pouvant se situer en aval ;
la présence ou non de digue ou de remblais
La méthode employée consiste en une classification des phénomènes au cas par cas, puis en
un croisement matriciel simple de ces classes. Le résultat fournit un classement des zones
qualifiées "zones d’ aléa".
6.1. CLASSIFICATION DES HAUTEURS DE SUBMERSION
Ces hauteurs d’eau ont été obtenues par croisement, grâce à l’utilisation d’un système
d’information géographique, entre la ligne d’eau de crue, reconstituée à partir de l’expertise
hydrogéomorphologique, et d’un modèle numérique de terrain. (MNT) Deux classes ont été
choisies conformément aux recommandations du ministère de l’écologie et du
développement durable :
H <1 m
H >1 m
1
2
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
22
6.2. PRISE EN COMPTE DE L’IMPACT DES OUVRAGES LONGITUDINAUX
Il s’agit ici de prendre en compte le risque de rupture lié à la présence d’un remblais, qui
n’est pas conçu pour servir de digue, et qui en cas de destruction pourrait générer une zone de
vitesse d'eau très importante (de l’ordre de 10 m/s) que l’on peut assimiler à l’onde de rupture
d’un barrage. Les bâtiments directement exposés à ce risque pourraient être détruits. C’est le
cas de la voie SNCF de Pont l’Evêque sur la zone industrielle de Launay. Dans ce cas un
coefficient majorant est pris pour le calcul de l’aléa : une bande de 20 m de large est donc
appliquée en arrière du remblais qui est classée en aléa fort.
La protection, par un groupe de remblais, d’une zone située sous la cote de crue, considéré
comme une réelle protection provoquant des zones d’écoulements lents, (cas du marais à
Touques à Saint Arnoult) a pu être prise en compte. Dans ce cas un coefficient minorant est
pris pour le calcul de l’aléa. Ainsi la zone située dans le triangle de Saint Arnoult est classée
en aléa faible.
6.3. PRISE EN COMPTE DES VITESSES D’ECOULEMENT
Il s’agit ici de la prise en compte des vitesses et des zones d’écoulement préférentiels pour la
caractérisation du risque. En l’absence de données fiables et en quantité importante, la notion
de profondeur de pente a été utilisée pour définir ces zones de vitesse.
Les zones de "gouttières" (zones d’écoulement secondaire préférentiel qui correspondent à
des paléochenaux5) ont été classées comme zones prioritaires. Il en est de même pour les
zones aval d’ouvrage de franchissement où le passage du rythme fluvial en rythme torrentiel
peut générer localement des dégradations de berges ou d’ouvrages pouvant avoir des
conséquences sur le bâti.
Les vallées de la Touques et de la Calonne se caractérisant par une topographie très
encaissée, les pentes des versants latéraux sont fortes et l’impact des phénomènes de
ruissellement localisé très important. L’épisode du 1er juin 2003 sur Trouville sur mer
l’atteste. Ainsi pour prendre en considération ce risque, il a été décidé de classer les zones
aval d’affluents fortement pentus, (correspondant aux cônes de déjections de ces affluents) en
zones de vitesse et donc en aléa "fort", pour bien mettre en évidence la gravité des
phénomènes.
6.4 . TYPOLOGIE DES ALEAS
L’ensemble des critères pris en compte étant décrits ci-dessus, le calcul des aléas est réalisé
selon la méthodologie du ministère de l’écologie et du développement durable. Les résultats
conduisent à retenir la classification suivante :
5
paléochenal : ancien tracé du lit mineur de la rivière de datation variable entre 50 et 10 000 ans
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
23
Classe de
hauteurs
Zones sans
vitesses
H <1
H>1
aléa faible
aléa moyen
Zones
d’écoulements
préférentiels
aléa moyen
aléa fort
Zones de vitesse Zone dominée mais
protégée (Triangle
(aval des
de St Arnoult)
affluents)
aléa fort
aléa faible
aléa fort
aléa faible
Les résultats sont reportés sur la carte d’aléas.
Carte présentée en pièce 2.2
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
24
III
DETERMINATION DES ENJEUX
1. DEFINITION
Les enjeux sont liés à l’occupation humaine dans la zone inondable. L’analyse des enjeux
permet de cibler les zones en fonction de leur plus ou moins grande vulnérabilité à
l’inondation. Du point de vue local, on distingue principalement :
•
•
•
•
•
•
•
les centres urbains ou quartiers historiques ;
les zones périphériques ou faubourgs ;
les secteurs pavillonnaires ;
les zones d’activités commerciales, artisanales et industrielles ;
les hameaux ;
les zones de loisirs et d’activités sportives ;
les zones non bâties.
Répartition des types d’espaces naturels dans la base vallée de la Touques (Source SAPN)
2. ZONAGE ET QUALIFICATION DES ENJEUX
La typologie mise en place pour déterminer les différentes classes d’occupation des sols suit
les recommandations du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. En
application de la circulaire du 13 mai 1996, le caractère urbanisé ou non de l’espace a été
apprécié en fonction de la réalité physique à partir de l’étude de l’orthophotoplan et après
repérage du terrain.
Ainsi, les occupations du sols mentionnées précédemment sont classées comme suit :
2.1. CENTRES URBAINS
Les centres urbains ont été définis dans une circulaire interministérielle du 24 avril 1996.
L’objectif était de permettre une adaptation du PPR pour des lieux d’occupation ancienne
Plan de prévention des risques d'inondation de la basse vallée de la Touques : Note de présentation
Octobre 2005
25
répondant à des critères très stricts. Les centres urbains se caractérisent ainsi par leur histoire,
une occupation du sol de fait importante et dense, une continuité bâtie et la mixité des usages
entre logements, commerces et services. Ces zones concernent principalement les communes
de Pont-l’Evêque, Touques, Trouville sur mer et Deauville, sur la Touques et de Bonnevillela-Louvet sur la Calonne. Du point de vue du risque inondation, on constate une certaine
adaptation des constructions au fonctionnement des rivières (maisons aux accès légèrement
surélevés, niveaux habitables hors d’eau, constructions aux structures supportant
l’immersion).
2.2. HAMEAUX
Il s’agit des implantations historiques dans le lit majeur des cours d’eau liées aux pratiques
culturales ancestrales, et notamment à l’utilisation du marais de la Touques aval. Ces zones
concernent les communes rurales comprises dans le périmètre du PPR. Les implantations
étant anciennes, on peut considérer que le risque inondation est intégré à la vie de tous les
jours. La vulnérabilité étant moindre, le maintien des activités humaines est envisageable de
façon limitée.
2.3. AUTRES ZONES BATIES
Ce sont toutes les zones urbanisées, plus ou moins denses, autres que les centres urbains.
Elles regroupent les zones urbaines denses qui ne répondent pas aux critères des centres
urbains. Il s’agit de secteurs pavillonnaires, de zones d’implantations industrielles et
commerciales d‘importance disposant encore des surfaces non bâties. Ces zones sont
caractérisées par des constructions relativement récentes. Elles sont le plus souvent
inadaptées au risque inondation et de ce fait plus vulnérables.
2.4. ZONES DE LOISIRS ET NON BATIES
Elles regroupent les installations de loisirs de plein air et les salles faiblement vulnérables, les
zones d’hébergement touristiques, les bâtiments agricoles ainsi que les zones naturelles non
bâties (marais, cultures, bois, etc.). En cas d’inondation, le rôle de ces secteurs est très
important puisqu’ils permettent l’expansion de la crue, et protègent ainsi les zones urbanisées
en amont et surtout en aval.
La carte des enjeux est présentée en pièce 2.3.
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IV.
ZONAGE REGLEMENTAIRE ET REGLEMENT
1. CROISEMENT ALEAS - ENJEUX
Le croisement sur une même carte de la délimitation des aléas et des différents zonages
d’enjeux permet d’établir une estimation du risque cartographié sous forme d’un zonage
réglementaire.
Les données étant traitées sous système d’information géographique (SIG), il est possible de
les croiser spatialement. Le croisement permet de connaître, pour chaque type de zone et
selon le niveau d’aléa, la classification de la zone à laquelle s’appliquent des dispositions
particulières notamment au plan de l’urbanisme.
Le tableau suivant présente les résultats du croisement :
Zone / aléa
Aléa fort
Aléa moyen
Aléa faible
Zone "rouge"
Zone "bleu"
Zone "bleu"
Centres urbains
Zone "rouge"
Zone "rouge"
Zone "bleu"
Zones urbanisées
Zone "bleu foncé"
Zone "bleu foncé"
Zone "bleu"
Hameaux
Zone "rouge"
Zone "rouge"
Zone "violette"
Zones non bâties
La zone "rouge clair" de dimensions restreintes est une sous-zone de la zone "rouge".
La démarche de zonage réglementaire issue du tableau ci-dessus, respecte les
recommandations nationales et prend en compte les particularités locales. Elle traduit
notamment un volonté de protection des champs d’expansion de crue et une volonté de limiter
l’extension en zone de risques sauf à la contraindre sous certaines conditions autour des
hameaux ou à la permettre sous certaines prescriptions en zone urbanisé et centre urbain, en
aléa faible.
2. REGLEMENT
Le détail du contenu réglementaire des différentes zones est donné dans le règlement
particulier du PPR.
La zone "rouge"
Elle recouvre les zones bâties soumises aux aléas les plus forts et les zones non bâties les plus
exposées au risque d’inondation du fait de la hauteur d’eau atteinte en cas de crues, mais aussi
souvent du fait des courants qui pourraient y sévir. La protection des personnes et des biens y
est primordiale. En conséquence, l’inconstructibilité est quasi totale et la capacité
d’écrêtement sur les secteurs encore non bâtis doit être préservée.
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La zone "rouge clair"
Elle concerne, uniquement sur la commune de Pont l’Evêque, des terrains situés
immédiatement au nord du remblais SNCF et de part et d’autre de l’autoroute A13. Compte
tenu des impératifs de sécurité, les objectifs sont liés au maintien en état des ouvrages
existants. Par conséquent, dans cette zone, en dehors des travaux de sauvegarde du remblais
SNCF, toutes constructions, installations et aménagements sont interdits.
La zone "violette"
Cette zone est constituée de l’ensemble des secteurs inondables non bâtis ou au bâti dispersé
soumis à un aléa faible. Ces secteurs constituent des zones d’expansion des crues sans grandes
vitesses. Il s’agit principalement de terrains agricoles, d’espaces verts et de loisirs, et de zones
humides. Par conséquent, dans cette zone, seront exclusivement autorisés les aménagements
ou extensions sans incidence sur les champs d’expansion de crue et n’entraînant pas une
augmentation des populations et des biens dans la zone inondable.
La zone "bleu foncé"
Elle concerne les hameaux exposés aux aléas moyens et forts où un développement
conditionnel (agricole, artisanal et de résidence par changement d’affectation) peut être admis.
Par conséquent, l’urbanisation et l’utilisation du sol y seront soumises à conditions.
La zone "bleu"
Elle concerne les centres urbains et les zones bâties inondables qui ne sont pas les plus
exposés au risque d’inondation où un développement conditionnel peut-être admis sous
respect de certaines prescriptions. Des constructions nouvelles peuvent y être implantées à
condition que les biens soient préservés des effets de l’inondation et que les champs
d’expansion des crues résiduels soient conservés. Par conséquent, l’urbanisation y sera
soumise à conditions
Carte présentée en pièce 2.4.
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