Le tramway
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Le tramway
VAULNAVEYS-LE-BAS HISTOIRE & PATRIMOINE Le tramway C’est sous le nom familier et un peu moqueur de « tacot » qu’était connu le tramway assurant le transport des personnes et des marchandises entre Vizille et Grenoble. Voici son histoire. Cliché P. Laurent - Collection privée C’est en 1893 que la société des V.F.D. (Voies Ferrées du Dauphiné) fut créée. La première réalisation de cette entreprise privée fut de faire circuler un train à vapeur entre Jarrie et Rioupéroux. Dès que la ligne fut terminée, les propriétaires eurent un second projet : relier Vizille à Grenoble. La topographie plaidait pour un tracé très simple, passant par Pont de Claix. Sur cet itinéraire il n’y a aucune côte à gravir et il y a de l’espace au bord de la route pour y déposer des voies. Pourtant, ce fut un tracé totalement différent, beaucoup plus accidenté, qui fut retenu par les directeurs des V.F.D. C’est du côté financier qu’il faut rechercher l’explication de ce choix. A la fin du XIXème siècle, la station thermale d’Uriage était en plein essor et le trafic des passagers entre Grenoble et Uriage était en constante progression. De ce fait, la perspective d’une meilleure rentabilité des capitaux investis dans la Société des V.F.D. fit pencher la balance pour le tracé Vizille, Vaulnaveys-le Bas, Vaulnaveys-le-Haut, Uriage, Gières, Grenoble. Lorsque la ligne entra en activité, il fallait compter deux heures pour effectuer le voyage VizilleGrenoble. En 1902, la ligne fut électrifiée, mais le temps de trajet resta le même. En 1920, le Conseil Général de l’Isère racheta le réseau des VFD qui périclitait et ne répondait plus aux exigences d’un service régulier et sûr. Durant la dernière guerre, chaque fin de semaine, le tramway se remplissait de Grenoblois. Les citadins venaient chercher dans notre vallée, la nourriture qui manquait cruellement dans la ville. A partir de 1946 un service d’autobus remplaça progressivement celui du tramway. Aussi, les Vaulnaviards virent de moins en moins souvent le tacot faire ses allers-retours dans la vallée. En 1951, ils cessèrent de le voir. Une page venait de se tourner. Le tacot était à la retraite. Sources : Les voies ferrées du Dauphiné d’Henri Boyer et Patrice Bouillin et Article de Gilbert Vanel complété de divers documents et témoignages - Réalisation ASCVB - Reproduction même partielle interdite sans autorisation SEPT. 2015 VAULNAVEYS-LE-BAS HISTOIRE & PATRIMOINE Le tramway (suite) Les travaux d’amélioration du réseau routier entrepris en vue des jeux olympiques de 1968 eurent raison des dernières traces du tramway. C’est pourquoi en 1964, les rails qui représentaient un danger permanent pour les cyclistes, furent définitivement retirés des chaussées. De nos jours, il y a peu de vestige visible rappelant l’existence du tacot, si ce n’est le poteau devant l’entrée du Centre Ozanam sur lequel étaient accrochés les fils électriques alimentant le tramway. Autrefois, à la place d’Ozanam se trouvait une usine fabriquant des gabions. (caisses grillagées que l’on remplit de cailloux et qui servent à protéger les berges d’un cours d’eau ou à renforcer un talus). Une voie du tram entrait dans cette usine afin d’y transporter la marchandise. Déraillement d’un wagon devant le Grand Café à Vaulnaveys-le-Haut Photo Collection privée SEPT. 2015 Sources : Les voies ferrées du Dauphiné d’Henri Boyer et Patrice Bouillin et Article de Gilbert Vanel complété de divers documents et témoignages - Réalisation ASCVB - Reproduction même partielle interdite sans autorisation VAULNAVEYS-LE-BAS HISTOIRE & PATRIMOINE Le tramway (suite) Heureusement pour nous, quelques photos et quelques souvenirs évoquent encore cette époque révolue : Jeannette, une Vizilloise se rappelle que les voyageurs étaient obligés de descendre du tramway dans la montée des Alberges quand la neige tombait ! Jean de Vaulnaveys-le-Haut a souvent entendu raconter l’histoire du déraillement d’un convoi de marchandises suite à une erreur d’aiguillage. Dans sa chute, la cheminée de la machine à vapeur avait traversé la fenêtre de la maison située au bord de la voie. Le conducteur prit aussitôt le risque d’entrer dans la locomotive malgré l’épaisse fumée qui s’en échappait. Il pu faire le nécessaire pour éviter l’explosion de la chaudière qui montait en pression ! Quelques années plus tard, un convoi de marchandises dévalait la descente des Alberges, suite à un problème de frein. La perche décrochée n’apportait plus d’électricité à la motrice. Le village fut traversé à vive allure avec le klaxon en continu pour avertir du danger. Les rails et les roues du train chauffaient et provoquaient de grandes flammes. Le camion d’un épicier fut percuté mais ne l’arrêta pas. La course folle prit fin en arrivant sur le plat, au lieudit Maison Blanche sur Vaulnaveys-le-Bas. Paule des Travers à Vaulnaveys-le-Bas se souvient : « Mon papa (photo ci-contre) était contrôleur. Je le revois encore avec son beau costume bleu marine à boutons dorés, marqués V.F.D., sa casquette, sa trompette pour faire démarrer le tram et sa sacoche. Le soir, je l’aidais à préparer des rouleaux de pièces de monnaie. Mon père, comme beaucoup de Vaulnaviards, avait une double activité. Sa journée de travail terminée au service de la Compagnie des V.F.D., il la poursuivait en cultivant ses terres. Parfois, je prenais le Tacot pour aller faire moudre un sac de blé au moulin de Vaulnaveys-leHaut ». Photo du père de Paule en costume de contrôleur SEPT. 2015 Sources : Les voies ferrées du Dauphiné d’Henri Boyer et Patrice Bouillin et Article de Gilbert Vanel complété de divers documents et témoignages - Réalisation ASCVB - Reproduction même partielle interdite sans autorisation VAULNAVEYS-LE-BAS HISTOIRE & PATRIMOINE Le tramway (fin) Tram au niveau de la Gare de Vaulnaveys-Marchandises Cliché P. Laurent - Collection privée Tram à la montée des Alberges, en 1949 Cliché P. Laurent extrait des voies ferrées du Dauphiné SEPT.2015 Sources : Les voies ferrées du Dauphiné d’Henri Boyer et Patrice Bouillin et Article de Gilbert Vanel complété de divers documents et témoignages - Réalisation ASCVB - Reproduction même partielle interdite sans autorisation