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www.agraalimentation.fr alimentation L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution 50e année - Semaine du jeudi 2 avril 2015 - n°2328 Fusion Divergences de points de vue à Bruxelles sur l’aprèsquotas laitiers p. 9 Axéréal et Grands Moulins de Strasbourg condamnés pour entente sur les prix dans la farine p. 15 Le belge Trotec se dote d’un site en Rhône-Alpes p. 20 Nutrionix lève 1 million d’euros pour financer ses nouveaux développements p. 21 Marco Polo repris par l’allemand Natsu p.24 Les surgelés Picard bientôt entre les mains du suisse Aryzta p. 34 Après la fusion de Kraft et Heinz, à qui le tour ? Au lendemain de l’annonce de la fusion de Kraft et Heinz, certains observateurs estiment que le secteur agroalimentaire pourrait entrer dans une phase de consolidation. Des rapprochements visant à améliorer leur rentabilité, par des économies d’échelles. Les paris sont lancés et Mondelez, issue de la scission du groupe Kraft Foods en 2012, est en bonne place sur la liste. L ’annonce du rapprochement le 25 mars entre Kraft Foods et Heinz a suscité de nombreuses réactions. Il faut dire que l’opération est de taille et qu’elle pourrait être le prélude à un mouvement de consolidation du secteur. La fusion de ces deux géants de l’agroalimentaire doit donner naissance au numéro trois américain et cinquième mondial du secteur agroalimentaire avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 28 milliards de dollars (25,5 milliards d’euros). À noter que le suisse nestlé est numéro un mondial avec un chiffre d’affaires 2014 de 85,1 milliards d’euros. Pour rappel, le milliardaire Warren Buffett, via sa société Berkshire Hathaway, et le fonds d'investissement 3G capital, fondé par le milliardaire helvético-brésilien Jorge Paulo Lemann, les propriétaires de H. J. Heinz company, seront majoritaires dans le nouvel ensemble avec 51 % du capital. Berkshire et 3G capital avaient racheté Heinz en Bourse pour 23,2 milliards de dollars et Warren Buffett n’avait pas caché qu’il envisageait de collaborer à nouveau avec 3G. Voilà qui est chose faite. Les actionnaires de Kraft Foods, en plus de l’échange de titres à raison d’une action ancienne pour une nouvelle, reçoivent un dividende exceptionnel de 16,50 dollars par titres, dont le paiement, représentant quelque 10 milliards de dollars, sera entièrement financé par les actionnaires de Heinz. approuvée par les conseils d’administration des deux sociétés, l’opération, qui devrait être bouclée dans la second moitié de l’année, ne devrait pas rencontrer de difficultés auprès des autorités de la concurrence, notent les observateurs, les marques de Heinz et Kraft n’étant pas vraiment sur les mêmes marchés. Le nouvel ensemble restera coté en Bourse. « C’est mon type de transaction : réunir deux organisations de classe mondiale et dégager de la valeur pour les actionnaires », s’est félicité Warren Buffett à l’annonce de l’opération. De fait, la nouvelle société Suite p. 3 Sommaire L’éVéNEMENT 1 Fusion : après la fusion de Kraft et Heinz, à qui le tour ? Produits laitiers/Résultats : baisse des résultats 2014 de Fromageries Bel 22 Restructurations : au Royaume-Uni, l'ombre des licenciements inquiète 5 LEADERS 8 PoLITIqUE-PRoFESSIoNS 9 Marchés laitiers/quotas : L’abolition des quotas laitiers : un défi pour les uns, vue de Bruxelles 9 Santé/Rapport : Bruxelles tarde à publier son rapport sur la présence d’acides gras trans dans les aliments 12 Etiquetage nutritionnel/Parlement européen : des eurodéputés votent pour l’abandon pour et simple des profils nutritionnels 13 Entente/Amende - Concurrence : nouvelle condamnation pour la meunerie Santé/Etiquetage : étiquetage nutritionnel : profond désaccord entre l’Ania et la ministre de la Santé 15 16 Relations commerciales/Tensions : le coup de gueule du p.-d.g. de Nestlé France 17 Réglementation/Projet de loi : relations commerciales : la Commission spéciale du Sénat détricote la loi Macron 18 Filière porcine/Crise - Porc : Stéphane Le Foll menace d’encadrer les promotions 19 ENTREPRISES Nutrition animale/Implantation : le belge Trotec choisit la Drôme 2 - AGRA ALimentAtion - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Stratégie/Santé : la politique de santé brésilienne pourrait profiter à Nutrionix 21 Résultats/Matières premières : stagnation du bénéfice de Louis Dreyfus Commodities en 2014 23 Stratégie/Epicerie : Marius Bernard vise une envergure nationale 24 Acquisition/Traiteur : Natsu reprend Marco Polo 24 Financement/Nutrition animale : InVivo NSA valorisée 450 millions d’euro 25 Reprise : les abattoirs AIM : 276 emplois sauvés sur 590, selon l’avocate des salariés 26 Investissement/Epices : Mc Cormick conforte son pôle d’excellence pour les produits grands publics 26 Investissements/Produits laitiers : Lactalis pourrait investir plus de 60 millions d’euros en Ile-et-Vilaine 27 Résultat : Hochdorf compte poursuivre ses acquisitions 29 Résultats/Chocolat : un bon premier semestre pour Barry Callebaut 30 Distribution/Acquisition : Aryzta pourra-t-il internationaliser Picard ? AgENDA 34 36 20 20 Index des entreprises citées p. 36 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT edito Coup de gueule ! Richard girardot est en colère. Dans une interview accordée au Figaro, le président de Nestlé France ne mâche pas ses mots pour dénoncer les pratiques déloyales de la grande distribution dans notre pays, renforcées par les regroupements des centrales. Le patron de cette filiale du géant suisse met en avant une situation de concurrence totalement anormale. Il pointe du doigt des exigences de baisse de tarifs auprès des grandes marques, alors que dans le même temps les distributeurs répercutent les hausses des matières premières sur leur propres produits à marques, sans parler des déréférencements pour obtenir de nouveaux avantages contre lesquels il est impossible de lutter. Et Richard girardot de s’interroger sur l’attitude de l’Autorité de la concurrence, grande absente du le dossier des relations avec les distributeurs, alors qu’elle multiplie en revanche les sanctions pour ententes entre industriels. Le patron de Nestlé France recommande même à l’Autorité de la concurrence de s’interroger sur les vraies raisons qui poussent les fournisseurs à échanger en cachette des données confidentielles. « Ce n’est pas l’appât du gain qui les pousse au cartel, c’est qu’ils n’ont pas d’autres moyens pour survivre » affirme-t-il. Dommage qu’ils ne soient pas plus nombreux à dénoncer de telles situations. Mais il est vrai que le rapport de force est souvent totalement biaisé. A la différence d’une petite PME, un groupe de la taille de Nestlé France peut se le permettre. Des petits s’y sont risqués, qui ont été mis à mal par la suite. on se souviendra de Brossard, la marque détenue par la société Saveurs de France, que dirigeait guy Schumacher. Après avoir refusé de s’aligner sur les prix exigés par Leclerc, la marque avait été déréférencée début 2008. Résultat : son chiffre d’affaires avait été amputé de plus de 15 % sur l’exercice, fragiliPerrine Delfortrie sant d’autant l’entreprise. Reproduction interdite > Fusion rebaptisée Kraft Heinz company sera à la tête d’un portefeuille de marques parmi les plus emblématiques aux etatsUnis pour Kraft telles que Velveeta, oscar Mayer, Lunchables, Planters, Kool-aid et Maxwell House et dans le monde pour Heinz avec ore-Ida, classico, complan, aBa, Quero, Plasmon, Lea&Perrins, Maître et de Wattie. Huit d’entres elles réaliseront un chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 milliard de dollars et cinq entre 500 millions et 1 milliard. PERTE DE VITESSE SUR SES MARCHÉS HISTORIQUES cette méga fusion intervient alors que Kraft Foods traverse une passe difficile. en 2014 en effet, son bénéfice net a plongé de 61,5 % à 1,04 milliard de dollars (952 M€) pour un chiffre d'affaires stable à 18,2 milliards (16,6 Mrd€). Le groupe souffre en effet de l’évolution des modes de consommation des américains et notamment de la désaffection des consommateurs pour les produits trop gras, trop sucrés et trop salés. Une tendance de fond qui ne semble pourtant pas inquiéter outre mesure Warren Buffett qui estime que les produits fabriqués par Kraft et Heinz ont encore de beaux jours devant eux. Rappelant dans une interview accordée à la chaîne de télévision cnBc, que les origines de Heinz remontent à 1869, l’homme d’affaires estime que même si certains s’en éloignent, il existera toujours une clientèle pour ce type de produits. L’une des clés de la fusion porte justement sur l’extension à l’international pour pallier le ralentissement des ventes sur ses marchés historiques. Kraft Foods qui réalise aujourd’hui 95 % de son chiffre d’affaires en amérique du nord et au canada va s’appuyer sur le réseau de distribution mondial de Heinz. Le groupe connu pour son ketchup réalise 61 % de ses ventes hors d’amérique du nord et 25 % sur les marchés émergents. « Les marques de Kraft sont déjà bien connues dans le monde entier. Notre ambition est d’apporter les bonnes marques aux bons marchés », a notamment commenté John cahill, l’actuel président de Kraft Foods, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. Selon ses estimations, « 34 % des ventes combinées des deux entreprises viendraient des marchés internationaux et 24 % hors Amérique du Nord ». LA CHASSE AUX COÛTS EST OUVERTE La réussite de la fusion passera aussi par une réduction drastique des coûts. S’ils ne partagent pas tous la même analyse sur l’opération, tous les spécialistes s’accordent sur un point : n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALimentAtion - 3 L’ÉVÉNEMENT > Fusion la capacité du fondateur de 3G à réduire les coûts. Des résultats essentielleKRAFT HEINZ CO POURRAIT RACHETER ment obtenus grâce à des licenciePHILADELPHIA ments massifs, comme le craignent mondelez international pourrait se Kraft Heinz Co. Un tiers du chiffre d’ailleurs déjà les syndicats britand'affaires de mondelez séparer de son fromage frais à niques (lire article ci-après). Selon le international, évalué à près tartiner Philadelphia. La rumeur Financial Times, les méthodes de de 3 mrd€, est réalisé grâce à qui court depuis le printemps Philadelphia. Depuis la scission du 2014, est relancée avec l'arrivée management employées par 3G ont groupe en 2012, c’est mondelez qui sur le marché d'un nouvel acteur entraîné la fermeture d’au moins 5 gérait la marque à l’international, de premier rang. estimé usines accompagnée de la suppresKraft n’ayant conservé la licence à 2,7 mrd€, Philadelphia pourrait que sur la partie américaine. ainsi être racheté par le nouveau sion de 7400 emplois, représentant environ un quart de la masse salariale à l’époque de l’entrée du fonds dans le capital de Heinz. Dans le cas de Heinz et Kraft, il est prévu 1,7 milliard de dollars d’économies annuelles d’ici 2017. outre l’effet de levier sur les ventes à l’international grâce aux structures existantes de Heinz, le nouvel ensemble bénéficiera aussi d’un meilleur pouvoir de négociations auprès des distributeurs. CONSOLIDATION DU SECTEUR avant même l’opération de fusion sur les rails, certains observateurs sont déjà passés à l’étape suivante, à savoir quels groupes participeront au prochain mouvement de consolidation dans le secteur agroalimentaire. « Quand Buffett investit dans un secteur, il donne un signe que le secteur est mûr pour des acquisitions », a ainsi indiqué David Turner, analyste chez Mintel. après la valse des scissions, particulièrement riche en 2012 avec Sara Lee, Kraft, Ralcorp ou encore United Biscuits, voici venu le temps de la consolidation. De quoi relancer l’intérêt sur certains titres en Bourse, notamment autour de groupes en difficultés comme campbell, Kellogg, conagra, Mondelez ou General Mills, selon le crédit Suisse. « Même s'il n'est pas question que 3G se porte acquéreur de ces groupes dans l'immédiat, l'accès aux capitaux dont le fonds bénéficie par le biais de Berkshire et de ses autres partenaires lui offre plein de munitions pour réaliser d'autres acquisitions dans le futur », pronostiquent ainsi les analystes de la banque d’investissement. Pour certains, Kraft Heinz company pourrait même jeter son dévolu sur une proie comme le néerlandais Unilever pour accroître sa présence à l’international. MONDELEZ, LE PROCHAIN ? Mais sans même parler d’une méga fusion à l’image de celle d’Heinz et Kraft, erin Lash, analyste chez Morningstar, estime que cette opération « met une pression supplémentaire » sur les groupes du secteur, « pour améliorer leur rentabilité ». Des mouvements qui pourraient notamment se faire sous la pression de certains actionnaires à la recherche de création de valeur. L’occasion de reparler d’un rapprochement de Pepsico et Mondelez. en 2013, l’activiste et actionnaire américain nelson Peltz avait vainement tenté de pousser les deux groupes à la fusion. Un mariage qui aurait donné naissance à un géant de 170 milliards de dollars. 4 - AGRA ALimentAtion - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT > Fusion nelson Peltz dispose aujourd’hui d’un siège au conseil d’administration de Mondelez International. Le groupe dirigé par Irene Rosenfeld est désormais engagé dans un vaste programme de réduction des coûts. Des mesures dont les fruits ne se feront pas sentir avant plusieurs années et qui pourraient faire perdre patience à certains actionnaires. « La rentabilité de Mondelez stagne à 14 % quand elle atteint 20 % pour ses pairs », note ainsi un analyste. La décision prise en 2014 d’apporter ses activités café (marques carte noire, Tassimo, Jacobs…) au sein d’une entité contrôlée par De Master Blenders, dans laquelle Mondelez détiendrait 49 %, participait de cette volonté de rationalisation. Des spéculations d’autant plus vives que celui que l’on surnomme « l’oracle d’ omaha » et dont on connaît le goût des marques, n’exclut rien : « Nous regardons tout. Il n’y a pas de ligne d’arrivée », a-t-il déclaré sur cnBc. Interrogé par le quotidien allemand Handelsblatt en février dernier, Warren Buffett ne cachait pas que la baisse de l’euro était une bonne chose pour des acquisitions en allemagne, sans être sa motivation première. Quant aux rumeurs évoquant l’intérêt de Berkshire Hathaway pour le géant allemand de la confiserie Haribo, le milliardaire confiait : « Parfois, on entend dire qu’on est intéressé, même si ce n’est pas vrai. Mais si vous pouvez arranger une transaction, je vous paierai une commission ». À bon entendeur, salut ! Perrine Delfortrie RESTRUCTURATIONS Au Royaume-Uni, l'ombre des licenciements inquiète A la fusion entre Heinz et Kraft a-t-elle était annoncée, que le principal syndicat ouvrier britannique, Unite, a fait part de ses inquiétudes. Derrière le regroupement de ces deux acteurs majeurs de l'agroalimentaire international se joue également la pérennité de centaines d’emplois chez Heinz, largement représenté au Royaume-Uni. Julia Long, représentante nationale, a indiqué à la presse anglaise que « des réunions urgentes devaient avoir lieu avec le management de Heinz à propos de la sécurité des emplois et l’avenir des sites de production. Nous savons par expérience que ce genre de fusion amène souvent des coupes en termes d'emploi afin d'assurer aux actionnaires un rapide retour sur investissement ». PeIne FERMETURE D'UNE USINE À NORFOLK en effet, un plan d’économies de près de 1,35 Mrd€ a aussitôt été annoncé, d'après The Mirror. Les deux entreprises qui compteraient ensemble 57 000 salariés dans le monde, prévoient de réduire leurs effectifs. cela comprend notamment la fermeture d'une usine Heinz à norfolk employant plus de 200 personnes. Une annonce relayée par la presse que Heinz a pour l’instant refusé de commenter. Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALimentAtion - 5 L’ÉVÉNEMENT > Fusion La presse anglaise rappelle qu’au moment du rachat de Heinz par Warren Buffet associé là aussi au fonds d'investissement brésilien 3G capital pour 21,5 Mrd€ en 2013, des centaines d'emplois avaient rapidement été supprimés. 2 500 EMPLOIS EN GRANDE-BRETAGNE ET EN IRLANDE en Grande-Bretagne et en Irlande, Heinz emploie 2 500 collaborateurs. La moitié d'entre eux sont basés à Kitt Green dans le nord-ouest de l'angleterre où se trouve la plus grande usine agroalimentaire d'europe, produisant plus d'un milliard de boîtes de baked beans (haricot rouge à la sauce tomate), soupes et autres produits par an. Heinz possède également d'autres sites à Hayes, son siège social britannique, Kendal, Westwick, Worcester et Telford en Grande-Bretagne et Dundalk en Irlande. À lui seul, Heinz Tomato Ketchup vend 650 millions de bouteilles de sauces tomates dans 140 pays chaque année, avec un chiffre d’affaires de près de 1,40 Mrd€. La GrandeBretagne est le premier consommateur de Baked Beans au monde, dont il se vend chaque jour 1,5 million de boîtes de conserves ! Violaine Pondard 6 - AGRA ALimentAtion - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite www.agraalimentation.fr alimentation L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution 3 Agra alimentation VERSION PAPIER TTIP : une étude pointe les effets néfastes de la libéralisation des échanges p. 8 offres OFFRE SOLO PAPIER Interview : JeanPhilippe Girard, président de l’Ania, fait le point les sujets de rentrée p. 16 Un fonds d’investissement pour l’innovation p. 20 OFFRE SOLO 100% DIGITALE Biscuiterie OFFRE DUO INTEGRALE Jeannette se lance dans le financement participatif p. 24 MerAlliance racheté par le thaïlandais TUF p. 30 Nutrisens se renforce dans la nutrition santé p. 32 (45 n° / an) 49e année - Semaine du jeudi 11 septembre 2014 - n°2301 Filière porcine Interview de Michel Rieu, directeur du pôle économie de l’institut du porc, l’IFIP « On pourrait espérer une réflexion collective associant la profession, la Région et l’Etat » Comment la production porcine est-elle arrivée à la situation d’aujourd’hui, avec une baisse structurelle des volumes produits et du niveau d’abattage en France ? Aab`aV[aZ]b\N_b[XZ[b`^RUYaRa\[bU_`bT[Tba\bRa`Z]abWabWTOaYXUUa]bZ\ab`[]_K [TJ^ab\XZOaYYaPba\bYN_I`a\VabWabV]X^``_\VaMb/aUZ^`bLZ^\&ab_\`PbY_bU]XWZVK [^X\bWabUX]V`bO^Q`ba\b6]_\Vab\abVa``abWab]aVZYa]Mb?YYaba`[bU_``TabWab@ bR^YY^X\` Wab[4[a`ba\b:===bDb@P@bR^YY^X\`ba\b@H:'ba\bRT[]XUXYaPb_OaVbZ\abWT[T]^XK ]_[^X\bWa`bOXYZRa`bUYZ`bR_]LZTab_U]C`bYabR^Y^aZbWa`b_\\Ta`b@HHHMb>YbT[_^[ W^QQ^V^YabWabVX\[^\Za]bDbRXWa]\^`a]bYNTYaO_JabW_\`bVabVX\[aG[aMbbU_][^]bWa` _\\Ta`b:= HPbY_b6]_\Vab_b_UUY^LZTbZ\ab`[]_[TJ^abVY_^]abUXZ]bWaOa\^]b_Z[XK `ZQQ^`_\[aMbANTYaO_Jab_bIT\TQ^V^TbWNZ\bUY_\bWab]aY_\Vaba[bWabRXWa]\^`_[^X\ `Z]bY_bI_`abWNZ\bRXWCYabQ_R^Y^_Yba[b_Z[X\XRabWab[<Uab\_^``aZ]Ka\J]_^``aZ]M ?\b`NX]J_\^`_\[ba[ba\b`ab`[]ZV[Z]_\[PbY_bQ^Y^C]ab_b`ZbU]XWZ^]abYa`bO^_\Wa`bWa LZ_Y^[Tb_ZbRa^YYaZ]bU]^GbWaR_\WTa`bU_]bYabR_]VETMbA_b]ZU[Z]aba`[b`Z]Oa\Za YX]`bWabYN_UUY^V_[^X\bWabY_bV^]VZY_^]ab)X<\a[bAab5a\`aVb;:=="8PbLZ^b_b`[XUUT [XZ[abV]X^``_\VabW_\`bYa`b&X\a`bDbQX][abWa\`^[TbWNTYaO_JaPbWT`^J\T`bVXRRa &X\a`bWNaGVTWa\[`b`[]ZV[Z]aY`b;?F8MbXZ[abTOXYZ[^X\b;_J]_\W^``aRa\[Pb]a`K []ZV[Z]_[^X\8b_bT[Tb^\[a]W^[aM La réglementation en matière d’environnement n’était pas la même partout en Europe ? ?YYabYNT[_^[bUXZ]bY_bW^]aV[^Oab\^[]_[abWab:==:ba[b`a`bXI-aV[^Q`bWab]aVX\LZ4[a WabLZ_Y^[TbWabYNa_ZPbR_^`bU_`b`Z]bYa`bRXW_Y^[T`bUXZ]b<bU_]Oa\^]PbLZ^bT[_^a\[ \_[^X\_Ya`Mb?\b6]_\VaPbVY_^]aRa\[Pb\XZ`b_OX\`bQ^GTbWa`b`aZ^Y`bLZ^bWTVYa\K VE_^a\[bY_b]TJYaRa\[_[^X\b`Z]bYa`b^\`[_YY_[^X\`bVY_``Ta`bUXZ]bYNa\O^]X\\aK Ra\[ ;T[ZWa W ^RU_V[P a\LZ4[a UZIY^L^ab_O_\[b_]]4[TbU]TQaV[X]_Y Ra\[bb;T[ZWabWN^RU_V[Pba\LZ4[ab UZIY^L^a _O_\[ _]]4[T U]T b2/A.8 UXZ] Wa` [_^YYa` WNTYaO_Ja V^\L QX UXZ]bWa`b[_^YYa`bWNTYaO_JabV^\LbQ X^`b^\QT]^aZ]bDb\X`bOX^`^\`MbAa`bU X^` ^\QT QT]^aZ] D \X` OX^`^\ T]^XWa` Suite p. 3 45 n°/an Agra alimentation (45 n° / an) VERSION NUMÉRIQUE 1 synthèse ACCÈS AUX ARCHIVES 2 de l’actualité stratégique agroalimentaire. La meilleure 1 Alerte mail dès la mise en ligne du journal. Le journal en version feuilletable depuis un Mac ou PC. Accès aux articles publiés sur le site du journal. 2 Accès au kiosque d’archives sur le site internet du journal : Retrouvez vos anciens numéros en version feuilletable à l’écran ! Abonnez-vous sur www.agraalimentation.fr BULLETIN D’ABONNEMENT OUI, je m’abonne pour 1 AN et je choisis une offre ci-dessous : OFFRE SOLO 100% DIGITALE OFFRE DUO INTEGRALE FRANCE 1 393,97 €TTC 1 274,05 €TTC 1 903,59 €TTC Dom Tom 1 423,69 €TTC 1 260,95 €TTC 1 928,07 €TTC Autres Pays 1 408,90 €TTC 1 247,85 €TTC 1 908,04 €TTC MES COORDONNÉES Nom Prénom Société Adresse Code postal RÉGLEMENT Je règle par : Chèque à l’ordre de AGRA Virement (voir ci-dessous) Domiciliation bancaire CCM-CADP-CAEN BIC CMCIFR2A IBAN FR76 1027 8021 0100 0204 1580 318 Je souhaite recevoir une facture. Ville Pays Date et signature obligatoires : Tél. 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Yves Le Morvan chez InVivo Yves Le Morvan, jusqu’à peu directeur général délégué de Coop de France, a rejoint InVivo en tant que directeur des relations publiques et institutionnelles. Naturex : départ du président du conseil d'administration et du directeur financier Le conseil d'administration de Naturex a pris acte de la démission, avec effet immédiat, de Thierry Lambert de ses mandats d'administrateur de la société et de président du conseil d'administration, ce dernier souhaitant faire valoir ses droits à la retraite. Par ailleurs, la société a également annoncé le départ de Thierry-Bertrand Lambert qui occupait les fonctions de directeur financier depuis janvier 2013. Waël Kaibi, chef comptable Groupe, assurera la transition durant la période de recherche d'un nouveau directeur financier. En conséquence de ces annonces, le conseil d’administration a décidé de nommer Paul Lippens président du conseil d'administration, Hélène MartelMassignac, vice-présidente du conseil d'administration et Olivier Rigaud, directeur général, administrateur. 8 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe MARCHÉS LAITIERS/ QUOTAS > A la veille de l’abolition des quotas laitiers, les spéculations vont bon train sur l’avenir du secteur. D’un côté, l’industrie laitière, la Commission européenne et plusieurs Etats membres libre-échangistes (1), estiment que les choses se passeront sans trop de dégâts, de l’autre, les producteurs considèrent au contraire que le marché devra faire face à une augmentation de la production ainsi qu’à une baisse des prix et de l’emploi. L’abolition des quotas laitiers vue de Bruxelles A du 1er avril 2015, les quotas laitiers seront définitivement supprimés. pour les producteurs laitiers, notamment les plus petits, il y a un risque tangible d’assister à une chute graduelle du prix du lait et de voir les moins performants d’entre eux mordre la poussière. pour l’European Milk Board (EMB), le porte-voix des petits producteurs laitiers européens, le système qui succédera aux quotas comporte des lacunes importantes. La position des producteurs européens sur le marché en sera davantage affaiblie et ils auront encore plus de mal qu’avant à faire valoir leurs intérêts. Selon l’EMB, « les responsables politiques européens n’ont pas été à même de mettre en place des instruments de marché pour prévoir et éviter des crises. Sans instruments permettant de prévenir des crises du marché laitier, les producteurs sombreront donc dans les vagues de lait excédentaire, pendant que les multinationales de l’agroalimentaire prendront les commandes ». (1) Allemagne, RoyaumeUni, Irlande et Suède, notamment, en faveur d’une dérégulation des marchés Reproduction interdite partir PAS D’AUGMENTATION MAJEURE DE LA PRODUCTION DE LAIT SELON BRUXELLES pour d’autres, comme l’industrie laitière et la Commission européenne, l’après-quotas ne peut offrir que des opportunités, même si des problèmes de transition temporaires sont à prévoir. ainsi, pour le commissaire à l’agriculture, phil Hogan, après le 1er avril 2015, il ne faudrait pas s’attendre à une augmentation importante de la production de lait en Europe. résolument optimiste, celui-ci veut croire en l’avenir du secteur laitier européen. Selon les prévisions de marché de ses services, les perspectives de croissance restent « très encourageantes », notamment en ce qui concerne les produits à valeur ajoutée comme le fromage, mais aussi les ingrédients utilisés pour la fabrication de produits nutritionnels, sportifs ou diététiques. pour le commissaire irlandais, « la suppression du régime des quotas laitiers est à la fois un défi et une chance pour l’Union ». Un défi, car une génération entière d’éleveurs de bétail laitier se verra obligée de s’adapter à un nouvel environnement et qu’à cela viendra sûrement s’ajouter une certaine volatilité des prix. Ce serait aussi une chance « en termes de croissance et d’emploi », car à ses yeux « en se concentrant davantage sur les produits à valeur ajoutée et sur les ingrédients pour les aliments “fonctionnels”, le secteur laitier a le potentiel pour devenir un véritable moteur économique de l’UE ». Quant aux zones plus vulnérables dont les activités pourraient se voir menacées par la suppresn°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 9 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe sion du système de quotas, celles-ci peuvent tout simplement se rabattre sur « tout l’éventail de mesures de développement rural dans le cadre du principe de subsidiarité ». OPTIMISME DE L’INDUSTRIE LAITIÈRE EUROPÉENNE L’analyse de l’après-quotas faite par l’industrie laitière européenne n’est pas très éloignée de celle du commissaire européen à l’agriculture. Elle estime que les producteurs laitiers ont eu assez de temps pour se préparer à l’abolition des quotas. Elle rappelle que durant la dernière campagne laitière 2013-2014, pas moins de 20 des 28 Etats membres sont restés au-dessous des quotas qui leur avaient été attribués. En d’autres termes, les quotas n’y jouaient plus leur rôle de régulateur de volume. Et c’est le marché et les prix du lait qui ont repris ce rôle dans ces Etats membres et qui déterminent désormais la quantité de lait devant être produite. L’industrie laitière table sur une demande en produits laitiers en continuelle augmentation ces prochaines années, en particulier en dehors de l’UE et dans les régions qui sont déjà déficitaires en lait. Elle considère que les régions actuellement exportatrices devront produire davantage de lait pour satisfaire cette demande. Les prix, eux aussi, connaissent une croissance au niveau mondial : sur la période 1994-2006, le prix du marché mondial pour la poudre de lait entier s’élevait environ à 1 838 dollars/tonne, sur la période 2007-2014, la moyenne était d’environ 3 741 dollars/tonne. Cependant, l’industrie laitière européenne admet que la suppression des quotas pourra causer des problèmes de transition temporaires. Elle rappelle que suite aux prix du lait favorables en 2013 et 2014, la production laitière a fortement augmenté dans l’UE. Cette hausse était supérieure à l’augmentation normale de la demande et les prix ont été mis sous pression, alors que l’embargo russe fermait des débouchés. L’importante baisse des prix de vente n’a pas encore tout-à-fait été répercutée au producteur, estime-t-on au sein de la profession. STÉPHANE LE FOLL DÉFEND LE MODÈLE FRANÇAIS Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll défend le modèle français face au risque de dérégulation de la production laitière en Europe, alors que l'Union européenne a tourné le 1er avril la page de 31 années d'encadrement de la production laitière. « C'est un choix de libéralisation, on ne va pas revenir dessus », a indiqué le ministre de l’Agriculture à l'AFP le 31 mars. « Mais on a permis aux producteurs de s'organiser entre eux et maintenu un filet de sécurité avec la possibilité d'apporter des restitutions (dédommagements) en cas de détérioration grave du marché ». Alors que plusieurs pays du Nord, dont l'Allemagne ou les Pays-Bas, optent pour des fermes à grande échelle et l'industrialisation de la production, en France les producteurs ont été encouragés à se regrouper en GAEC, les groupements agricoles d'exploitation en commun, rappelle-t-il. De quelque 400 000 exploitations en 1986, la France est passée à 68 000 aujourd'hui, pour une production annuelle de 24 milliards de litres. « En tant que député européen j'avais voté contre la fin des quotas en 2008 », rappelle encore Stéphane Le Foll, dont trois tentatives de faire rouvrir le débat à Bruxelles depuis son arrivée au ministère, en 2012, 2013 et de nouveau fin 2014, sont restées vaines. « Clairement il n'y a pas de majorité en Europe pour revenir sur la fin des quotas », constate-t-il. 10 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 COPA-COGECA : « ALLER AUDELÀ DU FILET DE SÉCURITÉ » En vue de la fin des quotas laitiers, le Copa-Cogeca (syndicats des agriculteurs et des coopératives de l’UE) a tenu à rappeler les mesures qui seraient nécessaires pour assurer la viabilité du secteur laitier dans les années à venir. Les syndicalistes agricoles considèrent qu’après la fin des quotas, les producteurs de lait continueront d’être exposés à la volatilité des marchés. « Un phénomène, qui va persister et qui constitue un facteur de risque pour les entreprises agricoles et frappe durement les investissements », estime Mansel raymond, le président du groupe de travail « Lait et Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe produits laitiers » au sein du CopaCogeca. pour lui, sur le court terme, les producteurs de lait, confrontés à de Introduit pour la première fois en décision de supprimer les quotas lourds problèmes économiques, ren1984 alors que la production de l'UE avait tout d'abord été prise en 2003 contreront des difficultés de liquidités. excédait de loin la demande, le afin d'offrir aux producteurs de l'UE C’est pourquoi, il estime « crucial » régime des quotas était l'un des la souplesse nécessaire pour réponoutils mis en place pour résoudre ce dre à la demande croissante, notamque les fonds du super-prélèvement laiproblème d'excédents structurels. ment sur le marché mondial. Intentier (dus par les producteurs qui ont Plusieurs réformes successives de tion réaffirmée en 2008 avec dépassé le volume des quotas de prola politique agricole commune de l'adoption d'un éventail de mesures l'UE ont renforcé l'orientation du sec- visant à réussir un « atterrissage en duction) restent dans le secteur, de telle teur vers les marchés et permis de douceur ». Cependant, en dépit de sorte que des investissements « puisdévelopper, en parallèle, de nomb- l'existence des quotas, les exportasent maintenant être réalisés pour perreux autres instruments plus ciblés tions de produits laitiers de l'UE ont visant à aider les producteurs des augmenté de 45 % en volume et de mettre au secteur de répondre à la zones vulnérables, telles que les 95 % en valeur au cours des cinq derdemande qui devrait augmenter à moyen zones de montagnes, où les coûts nières années. terme ». Bien que le cadre réglemende production sont plus élevés. La taire européen inclue déjà des mesures de marché qui contribuent à protéger les producteurs contre la volatilité, comme l’intervention publique et le stockage privé, elles ne représentent plus un réel « filet de sécurité » en mesure d’aider les producteurs de lait durant les périodes de grave déséquilibre de marché. Ces instruments doivent être adaptés et rendus plus efficaces afin de tenir compte de la hausse des coûts de production et des réalités de marché. Le Copa-Cogeca considère que d’autres outils de gestion des risques sont indispensables et pourraient inclure le développement des marchés à terme dans le but d’atténuer en partie la volatilité sur le marché. Les assurances revenu/marges pourraient être envisagées ou mieux adaptées pour aider les agriculteurs à gérer les risques multiples. pour pekka pesonen, le secrétaire général du Copa-Cogeca, dans l’après-quotas, « il sera plus important que jamais pour les producteurs de s’affilier à des coopératives en vue d’améliorer leur position sur le marché, ce qui leur permettra d’obtenir un meilleur prix pour leur lait ». De surcroît, les dispositions relatives au « paquet Lait » de 2012 de l’UE, qui visent à renforcer les relations contractuelles entre les agriculteurs et les transformateurs, sont importantes. « Un fonctionnement correct et équitable de la chaîne d’approvisionnement laitière est également indispensable et le marché Aziz Ben Marzouq se doit de mieux rémunérer les producteurs de lait ». LES QUOTAS : UN SYSTÈME DESTINÉ À DÉCOURAGER LES EXCÉDENTS Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 11 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe SANTÉ/RAPPORT > La Commission européenne finalise toujours son rapport sur la présence d’acides gras trans dans les aliments et dans le régime alimentaire global. Un rapport qu’elle devait publier en décembre 2014 déjà et qui devrait évaluer l’impact des moyens appropriés qui pourraient permettre aux consommateurs de faire des choix alimentaires plus sains et éviter ainsi les produits alimentaires contenant des acides gras trans qui ont des effets potentiellement pervers sur la santé. Bruxelles tarde à publier son rapport sur la présence d’acides gras trans dans les aliments F orCE est de constater qu’une certaine apathie anime les instances législatives européennes en matière de réglementation claire sur les teneurs en acides gras trans dans les produits alimentaires. La Commission européenne, compte tenu des preuves scientifiques et de l’expérience acquise dans les États membres, devait en effet présenter, le 13 décembre 2014 déjà, un rapport sur la présence d’acides gras trans dans les denrées alimentaires et, de manière générale, dans le régime alimentaire de la population de l’Union. Le but de ce rapport est d’évaluer les effets de mesures appropriées qui pourraient permettre aux consommateurs de faire des choix plus sains quant aux denrées alimentaires et à leur régime alimentaire en général, ou qui pourraient promouvoir l’apport d’options plus saines en ce qui concerne les denrées alimentaires offertes aux consommateurs, y compris, entre autres, la fourniture d’informations aux consommateurs sur lesdits acides gras trans ou l’imposition de restrictions à leur usage. La Commission joindrait à ce rapport, le cas échéant, une proposition législative. Mais, comme on le voit, la publication de ce rapport n’a pas respecté les délais prévus dans le cadre du règlement 1169/2011, relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. interrogé à ce propos, Vytenis andriukaitis, le commissaire européen en charge de la santé des consommateurs, s’est contenté de répondre que le rapport final « est prévu pour être adopté par la Commission et soumis au parlement européen et au Conseil dans les prochains mois ». D’aucuns ont évoqué, en 2014, l’échéance des élections européennes, période on ne peut plus propice à la prudence politique. D’autres ont insinué l’efficacité d’un lobbying de l’industrie alimentaire...Une industrie alimentaire qui privilégie l’autorégulation des opérateurs pour réduire les acides gras trans dans les aliments et ne veut pas entendre parler d’une quelconque législation. VAGUE PROMESSE au niveau de quelques grandes entreprises industrielles, des engagements volontaires ont déjà été pris dans le cadre de la « plate-forme de l’Union européenne relative à l’alimentation, l’activité physique et la santé » en faveur d’une modification de la 12 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe composition des produits afin de réduire la teneur en acides gras trans dans les aliments, notamment les margarines, les pâtisseries, les confiseries et autres biscuits qui ont des effets néfastes sur la santé (effets pro-inflammatoires et pro-coagulants, augmentation du mauvais cholestérol, etc.). Confrontés à ce danger pour la santé, plusieurs pays ont décidé de limiter, voire d’interdire, le recours à ces substances. C’est le cas du Canada, de l’Etat de New York aux Etats-Unis ou du Danemark. Ce dernier pays aurait d’ailleurs connu une diminution de 20 % de la mortalité due à des maladies cardiaques depuis leur interdiction en 2003. toujours est-il que plus de trois mois après la date prévue de la remise du rapport, on ne voit rien venir du côté de la Commission européenne si ce n’est la vague promesse du nouveau commissaire andriukaitis d’un rapport « dans les mois qui viennent ». au grand dam des associations européennes de consommateurs qui interpellent la Commission européenne pour qu’elle interdise, ou du moins oblige, les opérateurs à mentionner clairement la présence des acides gras trans dans les aliments pour permettre aux consommateurs de Aziz Ben Marzouq faire des choix éclairés. ETIQUETAGE NUTRITIONNEL/PARLEMENT EUROPÉEN > La commission de l’environnement et de la sécurité alimentaire (commission ENVI) a voté en faveur d’un amendement qui demande ni plus ni moins l’abandon du concept de profils nutritionnels. Ce vote a été acquis dans le cadre du projet d’avis de la commission ENVI à l’intention de la commission juridique en charge d’un rapport sur le programme REFIT visant la simplification de la législation communautaire (1). Des eurodéputés votent pour l’abandon pur et simple des profils nutritionnels (1) Avis de la commission de l'environnement et de la sécurité alimentaire à l'intention de la commission des affaires juridiques sur le programme pour une réglementation affutée et performante (REFIT) : situation actuelle et perspectives. Le rapporteur est Giovanni La Via (PPE, Italie). Reproduction interdite C oNforMÉMENt au règlement 1924/2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé, les denrées alimentaires portant ce type d’allégations doivent répondre à certaines exigences nutritionnelles ou « profils nutritionnels. » Ces profils doivent également contribuer à garantir que les consommateurs qui se laissent guider par les allégations pour faire des choix alimentaires sains, et qui pourraient considérer que les denrées alimentaires portant des allégations présentent un avantage nutritionnel ou pour la santé, ne sont pas induits en erreur à propos de leur valeur nutritionnelle globale. Eh bien, de tels profils nutritionnels, la députée ppE allemande, renate Sommer, n’en veut pas tout simplement. au sein de la commission de l’environnement et de la sécurité alimentaire, cette dernière a bataillé et réussi à faire passer un amendement qui risque de laisser des traces. En effet, son amendement, adopté par la commission ENVi le 30 mars, invite la Commission européenne à examiner le n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 13 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe règlement 1924/2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires « sous l’angle des problèmes de mise en œuvre graves, persistants et anticoncurrentiels quant à son assise scientifique, son utilité et son réalisme, et à supprimer, le cas échéant, le concept de profil nutritionnel, voire à abroger le règlement tout entier ». La députée allemande estime tout naturellement « que les objectifs du règlement 1924/2006, tels que la véracité des allégations nutritionnelles et les allégations concernant la teneur en graisses, en sucre et en sel, ont entretemps été atteints par le règlement 1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires ». (2) REFIT est le programme de la Commission européenne pour une réglementation « affûtée et performante ». Officiellement il vise à rendre la législation de l'UE plus simple et à réduire les coûts induits par la réglementation, contribuant ainsi à la mise en place d'un cadre réglementaire « clair, stable et prévisible, favorable à la croissance et à l'emploi ». PREMIÈRE RÉACTION : LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS Ce vote « scélérat » n’est pas du goût des défenseurs des profils nutritionnels et en particulier des associations de consommateurs, les premières à avoir réagi à la manœuvre réussie de renate Sommer. « Nous regrettons que les membres de la commission ENVI aient adopté un amendement qui remet en question la nécessité des profils nutritionnels », a indiqué Camille perrin, responsable de la politique alimentaire au sein du BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs). « Ce vote est en contradiction flagrante avec leur objectif affiché de sauvegarder la protection des consommateurs. Les profils nutritionnels sont fondamentalement nécessaires pour éviter que des aliments riches en matières grasses, sucre et sel soient autorisés à porter des messages de santé excessifs, ce qui induirait fatalement en erreur les consommateurs ». La crainte du lobby des consommateurs est que, sous le motif légitime du programme rEfit (2) d’alléger la législation communautaire, on n’en vienne en fin de compte à détricoter celle-ci. Et pourtant, les ministres de la santé de l’UE eux-mêmes avaient invité expressément la Commission européenne à définir des profils nutritionnels comme le prévoit le règlement 1924/2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires. Les ministres de la santé de l’UE avaient en effet, en juin 2014, noté avec inquiétude que l’obésité et ses conséquences pour la santé atteignaient les proportions d’une épidémie. plus de la moitié de la population adulte de l’UE présente un surpoids ou de l’obésité et le niveau élevé de surpoids et d’obésité chez les enfants et les adolescents est particulièrement préoccupant. ils avaient fait observer également que le surpoids et l’obésité ont une incidence considérable en termes de souffrance humaine, que les inégalités sociales sont particulièrement importantes, que des citoyens perdent la vie chaque année en raison de maladies liées à de mauvais comportements alimentaires et au manque d’activité physique et que cela se traduit par une charge économique, dans la mesure où jusqu’à 7 % des budgets de l’UE consacrés à la santé sont dépensés chaque année directement pour des maladies liées à l’obésité, sans compter les coûts indirects supplémentaires résultant de la perte de productivité due aux problèmes de santé et à la mortalité prématurée. TOUJOURS PAS DE PROFILS NUTRITIONNELS À L’HORIZON après 5 années de gestation et de silence, toujours pas de fumée blanche dans le dossier des profils nutritionnels du côté de la Commission européenne en charge de la définition de ces profils. Sollicitée par agra alimentation, une porte-parole de la Com- 14 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France mission européenne qui suit ce dossier nous a simplement répondu : « Compte tenu de l’intérêt politique considérable et des débats intenses que cette mesure clé des profils nutritionnels a soulevés, le délai prévu par le règlement sur les allégations nutritionnelles et de santé pour établir les profils nutritionnels pourrait ne pas être atteint »...avant d’ajouter : « La Commission réfléchit encore sur la voie à suivre concernant l’établissement des profils nutritionnels. Les orientations politiques et les priorités de la nouvelle Commission européenne vont guider cette réflexion ». Aziz Ben Marzouq ENTENTE/AMENDE > L’Autorité de la concurrence étrille une nouvelle fois les industries agroalimentaires pour une entente sur les prix. Axéréal et Grands Moulins de Strasbourg sont accusés de s’être entendus sur les prix de vente de farine à la boulangerie artisanale. L’affaire remonte à 2007, année durant laquelle le prix du blé avait peu ou prou doublé. Concurrence : nouvelle condamnation pour la meunerie L ’aUtoritÉ de la concurrence a annoncé le 26 mars infliger 1,1 million d’euros d’amendes à axiane Meunerie, Minoteries Cantin (toutes deux contrôlées par axéréal) et Grands Moulins de Strasbourg pour une entente sur le prix de la farine destinée à la boulangerie artisanale en 2007. Cette entente a été découverte à l’occasion de l’enquête sur la farine en sachets, qui avait abouti en 2012. Le montant des amendes est toutefois limité du fait de la faible part de marché des entreprises concernées à l’époque des faits (8 % en volume) et de la courte durée des discussions (six mois), indique l’autorité de la concurrence. Grands Moulins de Strasbourg écope de l’amende la plus élevée, à 518 000 euros. Minoteries Cantin devra payer 320 000 euros. axiane Meunerie voit pour sa part son amende réduite de 1,7 million d’euros à 300 000 euros du fait de ses difficultés financières. axéréal voit donc la facture largement réduite (de plus de 2 millions d’euros à 620 000 euros). Ni Grands Moulins de Strasbourg ni axéréal n’ont pour l’heure décidé s’ils allaient faire appel, nous ont-ils indiqué. a noter, de nombreuses autres minoteries ont échappé à la sanction faute de preuves de leur participation à l’entente. UNE SITUATION ÉCONOMIQUE EXCEPTIONNELLE Comme dans le cas de l’entente sur le yaourt MDD infligée le 11 mars dernier (voir agra alimentation du 19 mars), cette amende sanctionne des discussions illégales, certes, mais motivées par une situation économique préoccupante. « Entre 2002 et fin 2006, le cours moyen de la tonne de blé était stable et oscillait entre 100 et 140 euros la tonne, rappelle l’autorité de la concurrence dans son rapport. En 2007, le cours du blé a connu une forte variation à la hausse jusqu’à atteindre 280 euros la tonne en sep- Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 15 POLITIQUE - PROFESSIONS France tembre 2007. Le cours s’est maintenu aux alentours de 280 euros la tonne jusqu’à l’été 2008 puis est redescendu à 150 euros la tonne en octobre 2008. » Une volatilité d’une telle ampleur, désormais courante, était à l’époque totalement nouvelle. pour rappel, en 2012, des groupes et coopératives français et allemands dans la meunerie avaient écopé d’une amende record de 242,4 milliards d’euros dans le cadre de deux affaires différentes (entente en france et entente sur la limitation des échanges entre la france et l’allemagne). En novembre dernier, la cour d’appel de paris avait invalidé l’aspect franco-français du dossier, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une entente, et annulé les 147 millions d’euros d’amende correspondants. MD SANTÉ/ETIQUETAGE > Le projet de loi de santé défendu par Marisol Touraine est examiné en ce moment par l’Assemblée. Il prévoit notamment un étiquetage de couleurs sur les aliments selon leur qualité nutritionnelle pour orienter le consommateur. l’Ania déplore toujours un manque de dialogue et de concertation avec la ministre. Etiquetage nutritionnel : profond désaccord entre l’Ania et la ministre de la Santé A les médecins libéraux, la ministre de la Santé n’est-elle pas en train de se mettre à dos toute l’industrie agroalimentaire ? Convoquée in-extremis le 26 mars au ministère de la Santé, l’ania est sortie très fâchée de cette réunion, évoquant « un simulacre de dialogue ». De fait, l’association, ses 20 fédérations adhérentes et 23 associations régionales ont collectivement dénoncé « la posture dogmatique de la ministre » qui a impose sans concertation « un étiquetage simpliste et stigmatisant ». Dans le projet de loi de santé défendu par Marisol touraine, examiné en première lecture à l’assemblée, avant le vote solennel le 14 avril, il est prévu un étiquetage de couleurs sur les aliments selon leur qualité nutritionnelle pour orienter le consommateur et prévenir l’obésité (voir agra alimentation du 19 mars). Un étiquetage qui restera facultatif dans un premier temps et qui s’appuie sur les recommandations du professeur Hercberg. Les professionnels de l’agroalimentaire ont rappelé qu’ils tentent de discuter du « sujet important de l’alimentation et de la santé » avec la ministre depuis plus de deux ans « sans aucun retour de sa part ». Une absence de dialogue qui semble avoir atteint son paroxysme cette fois. « On ne rattrape pas deux ans de silence et de manque de considération avec une réunion improvisée de trois heures. La concertation nécessite de la préparation », déclare Jean-philippe Girard, le président de l’ania, dans un communiqué publié le jour même. prèS 16 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France Chacun sait que l’ania est opposée à un système de code couleurs qu’elle juge simpliste et stigmatisant et qui ne répond pas complètement aux besoins d’informations des consommateurs sur les fondamentaux d’une alimentation équilibrée, en ne prenant pas en compte « la taille de la portion consommée, le moment de consommation, la fréquence et surtout les associations d’aliments au cours du repas », rappellet-elle. Et comme l’indique Jean-philippe Girard, l’ania « reste favorable à l’idée de poursuivre le travail d’amélioration de l’information du consommateur », en explorant expérimentant et évaluant « tous les systèmes qui prennent en compte les questions que les consommateurs se posent réellement au moment de s’alimenter ». Et le président de l’ania d’insister : « Ce n’est pas avec l’étiquetage que nous réglerons les problèmes d’inégalités sociales de santé et d’obésité ». PDf RELATIONS COMMERCIALES/TENSIONS > Rares sont les industriels qui osent dénoncer publiquement les pratiques de la distribution. Richard Girardot, p.-d.g. de Nestlé France, s’est livré à l’exercice dans le Figaro du 31 mars. Il pointe également l’inaction des pouvoirs publics et le manque de réactivité de l’Autorité de la concurrence suite aux regroupements des achats intervenus entre différentes enseignes. Le coup de gueule du p.-d.g. de Nestlé France L E p.-d.g. de la filiale française du groupe suisse Nestlé, richard Girardot, dénonce avec une franchise rare, dans le Figaro daté du 31 mars, les méthodes de la grande distribution avec ses fournisseurs, et s’interroge sur l’attitude des pouvoirs publics. richard Girardot, dont le groupe est le premier fournisseur des grandes surfaces en france, évoque des « marges écrasées » par les exigences des distributeurs mais aussi « une situation où le commercial se retrouve à 23 heures à attendre dans un box, soumis à une pression digne d’une garde à vue », affirme-t-il. QUE FAIT LA DGCCRF ? il s’interroge vivement sur le travail des « gendarmes » de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCrf). « Si les agents de la DGCCRF (...) s’étaient rendus le samedi 28 février au soir (à la clôture de la négociation tarifaire, ndlr) sur le parking des centrales d’achat, ils auraient compris que quelque chose ne tournait pas rond », relève-t-il. ET L’AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE ? il rappelle aussi que l’autorité de la concurrence ne s’est toujours pas prononcée sur les rapprochements entre grandes enseignes telles auchan/Système U et Casino/interReproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 17 POLITIQUE - PROFESSIONS France marché, qui constituent ainsi des forces de frappe ultra-puissantes face aux acheteurs. « Cela fait sept mois que les premiers rapprochements entre centrales d’achat ont été annoncés et l’Autorité n’a toujours pas rendu sa décision sur le sujet, laissant passer la période cruciale des négociations tarifaires annuelles », insiste le p.-d.g de Nestléfrance. Saisie en novembre du sujet par le ministre de l’Économie Emmanuel Macron et par la commission des affaires économiques du Sénat, elle avait promis de rendre un avis « au cours du premier trimestre 2015 », qui s’achève le 31 mars. « C’est stupéfiant ! », s’écrie richard Girardot qui ajoute que l’autorité de la concurrence est « toujours prompte à prendre la parole contre les industriels. » L’autorité de la concurrence a fait savoir le jour même à l’afp « qu’elle rendrait son avis dans la journée », comme elle s’y était engagée, mais ne le publierait que mercredi dans la matinée. DES ENGAGEMENTS À SENS UNIQUE « Nous avons écrasé nos marges pour continuer d’être référencés chez les distributeurs qui sont revenus nous mettre la pression toute l’année », explique richard Girardot, écrasant aussi leurs propres marges pour faire baisser « de 7% les prix sur les produits leaders comme le Ricoré ou Mousline ». Mais dans le même temps « pour compenser cet effort, ils ont augmenté les prix des produits vendus sous leurs marques propres ». Enfin, richard Girardot note que les distributeurs « refusent de signer des chartes de bonnes pratiques avec les industriels, alors que nous en signons avec les agriculteurs ». Avec AFP RÉGLEMENTATION/PROJET DE LOI Relations commerciales : la commission spéciale du Sénat détricote la loi Macron La commission spéciale du Sénat a adopté le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances en supprimant une grande partie des mesures qui contrariaient l’industrie agroalimentaire et / ou la distribution. Le texte sera examiné en plénière à partir du 7 avril. La législation sur l’origine france attendra. La Commission spéciale du Sénat a supprimé l’amendement Jégo, qui faisait craindre aux industriels la nécessité de recourir à une certification externe pour l’utilisation du drapeau français. Elle est également revenue sur l’encadrement de la durée d’affiliation, qui a beaucoup occupé le terrain médiatique par la voix de Michel-Edouard Leclerc ces dernières semaines. autre retrait, celui des « méga amendes » (jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires france) prévues pour la distribution. Elles resteront donc plafonnées à deux millions d’euros. Les évolutions envisagées pour la convention d’affaires sont également annulées. Les grossistes, qui devaient être exclus du système selon le texte adopté par l’assemblée nationale, restent concernés. L’auto-saisine de l’autorité de la concurrence en cas de position dominante au sein 18 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France de la distribution, fortement critiquée par la fCD, demeure mais cette partie a été réécrite afin d’en limiter les conditions. Son déclenchement ne pourra pas suivre immédiatement une enquête menée dans le cadre d’une concentration, ni être déclenchée à l’encontre de distributeurs qui auraient respecté les injonctions de cessions décidées dans le cadre d’une telle enquête. parmi les mesures qui demeurent en l’état, la nécessité d’informer l’autorité de la concurrence sur tout rapprochement d’enseignes au moins deux mois avant sa mise en œuvre et l’extension aux MDD de la clause de renégociation en cas de forte volatilité des matières premières. MD FILIÈRE PORCINE/CRISE Porc : Stéphane Le Foll menace d’encadrer les promotions alors que la crise de la filière porcine n’en finit pas, Stéphane Le foll a reçu les représentants de cette dernière le 31 mars. À cette occasion, il a menacé d’encadrer les promotions par voie d’arrêté si la filière ne les encadre pas d’elle-même d’ici à fin avril, rapporte un communiqué de presse. autre annonce, celle d’un nouvel appel à projets doté de 45 millions d’euros sur des projets de filière. il viendra s’ajouter à l’appel à projet abattoirs du futur plan d’investissement d’avenir, doté de 20 millions d’euros. Le ministre souhaite également que le cahier des charges du porc français soit renforcé afin de mieux valoriser ces productions. il attend des propositions à ce sujet d’ici à fin avril. L’équilibre entre les différentes formes de commercialisation et le recours à la contractualisation ont également été discutés et doivent faire l’objet de propositions d’ici à fin juin. Les transformateurs et les distributeurs sont prêts à s’engager dans ces discussions, affirme le ministre, qui souhaite que le secteur de la nutrition animale s’implique également dans le processus. Diverses mesures ont également été évoquées pour soutenir les éleveurs. Le médiateur des relations commerciales agricoles est chargé d’accompagner la filière dans ses réflexions sur l’encadrement des promotions et le développement de nouvelles formes de fixation du prix telle que la contractualisation). pour marquer le coup, Stéphane Le foll a proposé d’élaborer un pacte de la filière porcine. il pourrait être signé en juin, lors de l’assemblée générale de la fédération nationale porcine, et engagerait les pouvoirs publics. MD Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 19 ENTREPRISES Industrie > France NUTRITION ANIMALE/IMPLANTATION > Spécialisée dans la transformation d’écarts de produits agroalimentaires en aliments pour animaux, Trotec implantera son deuxième site de production dans la Drôme, à Albon. Internationale, l’entreprise belge a choisi Rhône-Alpes pour son caractère industriel prégnant et sa situation géographique centrale. Le belge Trotec choisit la Drôme B iscuits cassés, pains pas assez cuits, brownies dont le poids n’est pas conforme, chips trop salées… Les écarts de production dans l’agroalimentaire sont une réalité. Le belge trotec apporte une solution de valorisation à ces produits noncommercialisables pour les transformer en aliments pour animaux. Positionnée sur un marché de niche, l’entreprise familiale aujourd’hui dirigée par les sœurs sigrid et Dorethé Pauwelyn a choisi de construire sa seconde usine, et la première en France, dans la Drôme, à Albon, le long de l’autoroute A7. ce site de 6 000 m2 représente un investissement de l’ordre de 20 M€ (dont 210 000 € d’aides de l’Etat, 130 000 € de la Région Rhône-Alpes et 100 000 € du département de la Drôme). Opérationnel d’ici à la fin de l’année, il emploiera, au démarrage, une quinzaine de personnes, avant d’atteindre un effectif de quelque 35 personnes. L’équipe trotec d’Albon fera le même métier que celle de Veurne, siège social de l’entreprise en Belgique. trotec est aménagée pour collecter les produits alimentaires défectueux auprès des industriels de l’agroalimentaire, ses fournisseurs, les séparer de leurs emballages (qui sont aussi valorisés par le biais d’autres filières), les mélanger, les sécher, les broyer pour en faire des aliments pour animaux et enfin les stocker. « La capacité de production du site d’Albon sera de 70 000 tonnes de matières premières par an, affirme sigrid Pauwelyn. Nous avons choisi de nous implanter en Rhône-Alpes car de nombreuses entreprises de l’agroalimentaire avec lesquelles nous travaillons en Belgique ou dans le nord de la France y ont également un site de production. GUEULES CASSÉES : LES PRODUITS Les grands groupes demandent des soluDÉCLASSÉS VENDUS EN SOLDES tions nationales pour gérer leurs écarts L’alimentation animale n’est plus le marque « Gueules Cassées ». Du de production. Nous aurons désormais seul débouché des produits déclas- camembert et des céréales petit sés, qui se font une place à prix cas- déjeuner vont ainsi rejoindre l’inila réponse avec ce site d’Albon. » En sés en GMS. Après les fruits et légu- tiative anti-gaspillage, en attendant Belgique, trotec a réalisé 24 M€ de mes moches, Nicolas Chabanne (qui une éventuelle extension à d’autres chiffre d’affaires en 2014 et compte 47 avait déjà créé le Petit Producteur), produits. lance des nouveaux produits sous la salariés. Stéphanie Polette 20 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > France STRATÉGIE/SANTÉ > Nutrionix, start-up bretonne spécialisée dans les produits à teneur réduite en sodium, se lance en partenariat au Brésil. L’année 2015 pourrait bien être celle du décollage pour la société, qui lève 1 million d’euros pour financer ses nouveaux développements. La politique de santé brésilienne pourrait profiter à Nutrionix N utRiOnix, start-up spécialisée dans les produits salants réduits en sodium à des- tination de l’industrie, va bientôt commencer la commercialisation de ses produits au Brésil. La société bretonne (Bruz, 35) s’y est associée à salinor, premier producteur de sel brésilien, pour profiter d’un marché en pointe sur la réduction de sodium. « Le ministère de la santé brésilien a mis en place un programme de réduction du sodium contraignant sur plusieurs catégories d’aliments, ce qui rend le marché très porteur pour nos solutions. De plus l’association brésilienne des industries agroalimentaires nous soutient officiellement et facilite nos contacts avec les industriels », explique Jean-christophe Malrieu, directeur général. UNE PRODUCTION LOCALE POUR RÉDUIRE LE COÛT DU PRODUIT concrètement, salinor a investi dans l’outil industriel et commercialisera les produits formulés par nutrionix. sa spécialité est en effet le mélange de sels minéraux pour réduire la teneur en sodium tout en gardant le goût du sel, le même aspect et le même dosage. « Avec ce partenariat, nous pouvons produire avec des matières premières locales, à coût viable économiquement. D’autres substituts existent sur le marché brésilien, mais ils sont importés, et dix fois plus chers que nos produits », explique Jean-christophe Malrieu. En France aussi, la société espère voir des projets déboucher bientôt. « Les taux de sel ont déjà été réduits dans de nombreuses recettes. Les entreprises vont devoir commencer à recourir à la substitution », estime-t-il. LE SEL AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS DE L’OMS ce marché des produits réduits en sodium est promis à un bel avenir. L’hypertension, dont la première cause est la surconsommation de sel, touche une personne sur trois dans le monde, selon le panorama mondial de l’hypertension publié par l’OMs DES SAUCES EN RHF (Organisation mondiale de la santé) en 2013. Nutrionix, qui commercialise déjà dans la composition des sauces pour des salières à teneur réduite en une part infime, le surcoût de la Facteur de maladies cardio-vasculaires, sodium à destination de la RHF, lan- sauce est donc faible », précise Jeanelle est responsable de 9 millions de cera cette année une gamme de sau- Christophe Malrieu. Une salière allédécès par an selon ce document. L’aces, toujours sous la marque Néo- gée à 50 % en sodium est vendue chef. « Notre substitut est plus cher deux fois plus cher que du sel clasgence de l’Onu recommande donc de qu’un sel classique, mais il entre sique. faire baisser la consommation de 12 Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 21 ENTREPRISES Industrie > France grammes par jour (moyenne actuelle, avec des scores bien supérieurs dans certains pays) à 5 grammes par jour d’ici à 2025. Et tous les pays qui prendront le problème à bras le corps seront des marchés cibles pour nutrionix. L’ANNÉE DU DÉCOLLAGE ? En attendant de devenir grande, la jeune pousse procède à une nouvelle levée de fonds pour financer ses projets. 515 000 euros ont déjà été levés auprès des actionnaires historiques, qui vont être complétés par une levée de fonds auprès de particuliers via Wiseed (plateforme de financement participatif). Objectif, récolter 1 million d’euros au total. Depuis sa création, nutrionix a levé 6 millions d’euros dont 1,35 million en 2014. seventure Partners et sham innovation (turenne capital) se partagent environ 80 % du capital, le reste étant aux mains de business angels (répartition avant la clôture de la levée de fonds en cours). En 2014, le chiffre d’affaires de nutrionix, qui emploie sept personnes en France et vient de procéder à deux recrutements au Brésil, a atteint environ 100 000 euros. Pour 2015, l’objectif est fixé à 1 million d’euros. s’il est atteint, ce sera vraiment l’année MD du décollage, dix ans après la création de l’entreprise. PRODUITS LAITIERS/RÉSULTATS Baisse des résultats 2014 de Fromageries Bel sans surprise, les résultats de Fromageries Bel (Kiri, Vache qui rit, Babybel) ont baissé en 2014, affectés par la hausse du prix des matières premières et l’effet défavorable des devises. Après la publication d’un chiffre d’affaires de 2,78 milliards d’euros (+3,3 % de croissance organique) mi-mars (Agra Alimentation du 12 mars), le groupe a annoncé un recul de 15 % de son résultat opérationnel à 199 millions d’euros dans un communiqué publié le 26 mars. Le groupe précise que « toutes les mesures engagées » visant à compenser la hausse des matières premières et l’évolution défavorable des parités monétaires « n’ont pas suffi à couvrir totalement ces effets négatifs ». Les conséquences financières liées à la décision de déménagement du siège social en 2015 ont également pesé sur ce résultat. Par zone géographique, c’est en Europe du nord et de l’Est que la contreperformance du groupe est la plus marquée avec un recul de 75,4 % du résultat opérationnel à 3 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en baisse de 7,5 % à 552 millions. Le bénéfice net du groupe recule légèrement de 2,3 % à 123 millions d’euros. Fromageries Bel affiche en revanche une structure de bilan solide, avec un niveau de dettes financières nettes sur fonds propres de 5,15 % (contre 4,45 % un an auparavant). Le conseil d’administration proposera à l’assemblée prévue le 12 mai, un dividende de 6,25 euros, qui, s’il est approuvé, sera versé le 20 mai. Du côté des perspectives 22 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > France pour 2015, dans un contexte incertain, tant du côté des devises, que du prix des matières premières mais aussi du niveau de consommation, le groupe « réaffirme son objectif d’améliorer durablement ses positions sur le marché mondial des fromages, grâce à l’engagement de ses collaborateurs, à la force de ses marques et à sa politique soutenue d’innovation », indique le communiqué. contrôlé à 70,89 % par les familles Bel et Fiévet, Fromageries Bel compte 30 marques locales et internationales et emploie 11 000 collaborateurs. PDf RÉSULTATS/MATIÈRES PREMIÈRES Stagnation du bénéfice de Louis Dreyfus Commodities en 2014 Le poids lourd français du négoce de matières premières Louis Dreyfus commodities (LDc) a annoncé ses résultats pour 2014 le 26 mars dans un communiqué. Le résultat net (part du groupe) s’établit à 648 millions de dollars, en hausse d’environ 1 % pour un chiffre d’affaires en hausse de 2 %, à 64,7 milliards de dollars. Pour mémoire en 2013, les ventes avaient progressé de 11%. « 2014 a été marquée par une offre abondante » de matières premières, alors que les stocks du groupe étaient déjà importants, explique LDc. « cette croissance de l’offre a dépassé l’augmentation de la demande pour de nombreuses marchandises, tirant les prix et la volatilité à la baisse », précise encore le groupe. La croissance des volumes de marchandises vendus a aussi ralenti : elle augmente de 4 % à 80 millions de tonnes, alors que la progression avait été de 10 % en 2013. « Le contexte géopolitique changeant et l’augmentation du risque pays ont débouché sur une série de défis tout au long de l’année », ajoute LDc sans plus de précisions. néanmoins, ces résultats « prouvent que notre modèle d’affaires et notre stratégie, combinant transformation et logistique avec l’expérience de la commercialisation, sont une bonne recette pour le succès », estime serge schoen, président exécutif de LDc, cité dans le communiqué. LDc a par ailleurs investi 600 millions de dollars en 2014, principalement dans la logistique, en Amérique du sud et du nord. Fondé il y a 160 ans, LDc emploie 22 000 personnes dans plus de 100 pays : ses activités vont du négoce de grains, d’huiles, de café, de coton, de jus d’agrumes, de sucre et de produits laitiers aux métaux, aux transports maritimes et aux engrais. PDf Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 23 ENTREPRISES Industrie > France STRATÉGIE/EPICERIE Marius Bernard vise une envergure nationale La conserverie provençale Marius Bernard se verrait bien passer à une nouvelle étape de son développement. Rachetée par Patrick Baillet en 2001, elle a vu son chiffre d’affaires croître de 3,5 millions d’euros à l’époque à 14,2 millions d’euros en 2014 et vise 15 millions d’euros pour 2015. « Nous ne sommes déjà plus une PME régionale mais pas encore une PME nationale, constate Patrick Baillet. Et aujourd’hui, il faut faire 30 ou 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et peser sur le plan européen. » Pour aborder une nouvelle étape, la société, dont les produits reprenaient jusqu’à présent des recettes et des codes très provençaux, lance une gamme de sauces et condiments plus universelle. « Nous avons travaillé sur des recettes clean label, choisi des ingrédients nobles, si possible sous appellation d’origine, et nous les avons mis en avant sur le packaging », explique Margaux Baillet, en charge de la communication et du marketing. Au menu, des mayonnaises, des chutneys et des sauces pour pâtes, le tout dans un packaging épuré, loin de l’image provençale jusqu’ici véhiculée par Marius Bernard. « Cette gamme doit nous permettre de sortir de nos frontières régionales et de proposer une offre au niveau national », explique Patrick Baillet. contrairement à certains de ses concurrents, le dirigeant n’a pas développé d’activité sous MDD. Les marques de la maison (produits à base de poisson, confiture et conditionnement d’épices) pèsent 60 % du chiffre d’affaires. Le reste est réalisé avec de la sous-traitance pour de nombreuses marques d’épicerie. Basée à saint-chamas (13), MD l’entreprise emploie 75 personnes. ACQUISITION/TRAITEUR Natsu reprend Marco Polo Marco Polo, le spécialiste des sushis frais et surgelés (marque Yedo sushi), évoluera désormais dans le giron du groupe allemand natsu (sushis, sandwiches, traiteur frais). La société, qui était contrôlée par European capital depuis 2008, a vu son chiffre d’affaires reculer significativement (de plus de 30 millions d’euros en 2012 à environ 25 millions d’euros en 2014, selon nos informations). Elle a notamment procédé à la fermeture ou la cession de filiales à l’étranger. La société allemande Wakame, acquise en 2008, a ainsi été revendue. En France, Marco Polo n’avait pas anticipé le développement des bars à sushis, qui a obéré ses capacités de développement. La société en a donc ouvert quelques uns, et développé de nouvelles gammes de produits, pour devenir un traiteur japonais plus généraliste, et ne plus évoluer seulement sur le marché du sushi. « Natsu va apporter à Marco Polo sa forte expertise logistique et cette opération permettra au groupe de bénéficier d’une usine performante et parfaitement 24 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > France située géographiquement pour produire et livrer des sushis, produits traiteurs et produits surgelés », nous a indiqué un porte-parole de l’entreprise. L’équipe de direction, constituée autour d’Olivier Marchand (ex-unilever et Bénédicta), doit rester en place. natsu, qui reste discret sur les chiffres, réaliserait une centaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. MD FINANCEMENT/NUTRITION ANIMALE InVivo NSA valorisée 450 millions d’euros inVivo nsA a été valorisée 450 millions d’euros dans le cadre de la levée de fonds lancée à l’automne dernier. il s’agit d’une valorisation supérieure à ce qui était attendu par inVivo, selon nos informations. L’augmentation de capital, dont la finalisation a été présentée à la presse le 30 mars, atteint 215 millions d’euros. combinée à une capacité d’endettement accrue, elle permettra à l’entreprise d’investir 400 à 500 millions dans les trois ans à venir, mais aussi de boucler le financement du rachat de total Alimentos (Brésil), annoncé l’an dernier. Outre Eurazeo, l’augmentation de capital a été souscrite par la caisse des Dépôts et consignations via Future French champions, unigrains et idia (crédit Agricole), comme nous l’annoncions dans Agra Alimentation le 26 février 2015. Eurazeo entre ainsi au capital à hauteur de 17 % et chacun des autres actionnaires en détiendra 5,3 %. inVivo reste donc largement majoritaire avec les deux tiers du capital. Présent dans le monde entier, notamment dans des marchés à fort potentiel, comme le Brésil, le Mexique et l’Asie, inVivo nsA, filiale de l’union de coopératives inVivo, réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard d’euros et compte près de 7 000 employés. D’ici à dix ans, l’objectif est d’atteindre un chiffre d’affaires de 2,8 à 3 milliards d’euros et 200 millions d’Ebitda. Le chiffre d’affaires du groupe inVivo, également présent dans le négoce de céréales et la distribution (Gamm Vert et tout récemment, la distribution alimentaire avec Frais d’ici) a atteint 5,7 milliards d’euros sur 2013/2014. « InVivo pourrait envisager d’ouvrir le capital d’autres filiales, mais pas avant trois ans », indique un porte-parole. Outre inVivo nsA, qui comptait déjà unigrains et crédit Agricole (qui ont réinvesti) à son capital, une seule autre filiale d’inVivo compte un actionnaire extérieur pour l’instant. il s’agit de semences de France, qui a reçu l’appui de sofiprotéol pour prendre une participation dans RAGt semences. MD Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 25 ENTREPRISES Industrie > France REPRISE/VIANDE Les abattoirs AIM : 276 emplois sauvés sur 590, selon l’avocate des salariés Le tribunal de commerce de coutances (Manche) a validé lors de l’audience du 31 mars les deux seules offres de reprise déposées sur les abattoirs normands AiM, permettant de sauver 276 emplois sur 590, a indiqué l’avocate des salariés, Maître Elise Brand, après une audience à huis clos. Les juges ont ainsi validé l’offre des salariés via une société par actions simplifiée (sAs), qui conserve 206 emplois sur 357 dans l’abattoir de porcs de sainte-cécile (Manche), ainsi que l’offre de l’entreprise bretonne chapin-Montfort (220 salariés) qui va reprendre 70 des 179 salariés de l’abattoir de bovins à Antrain (ille-et-Vilaine). Les salariés détiendront 70 % du capital de la société anonyme, aux côtés d’une société d’économie mixte (30 %), détenue par le département et la région. L’État s’engage à apporter 2,5M€, sous la forme d’un prêt de la Banque publique d’investissement (BPi). La sAs doit reconquérir les clients perdus depuis le redressement judiciaire décidé en janvier et une grève de près de trois semaines des salariés. L’abattoir tue 3 000 porcs par semaine contre 13 000 fin 2014, selon sébastien Lafon, délégué cFE-cGE d’AiM et président provisoire de la sAs qui va voir le jour le 8 avril. AiM est l’un des derniers abattoirs indépendants. créée en 1956 et rachetée en 2003 par cap 50, l’entreprise était détenue majoritairement par cette coopérative d’éleveurs de porcs. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 246,7 millions d’euros en 2013. Elle possédait aussi des antennes à Dangy, saint-Lô (Manche), Bernay (Eure) et nogentPDf le-Rotrou (Eure-et-Loir). INVESTISSEMENT/EPICES > McCormick poursuit ses investissements industriels sur ses sites vauclusiens. Le leader mondial des épices étoffe ses gammes Ducros et Vahiné par la multiplication des références et le développement du premium. McCormick conforte son pôle d’excellence pour les produits grands publics A PRès avoir consacré 100 M€ d’investissements depuis 2001, dont 5 M€ en 2014 (AgraAlimentation du 27 novembre 2014), dans une nouvelle tour de broyage pour ses poivres, le groupe de Baltimore poursuit la modernisation de son outil industriel carpentrassien à hauteur de 5,1 millions d’euros cette année. Mccormick 26 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > France prévoit de poursuivre ses investissements à hauteur de 2,5 M€ à 3 M€ en 2016 sur la modernisation de ses lignes de poivres et d’herbes aromatiques. toujours sur carpentras, les installations de Vahiné, essentiellement consacrées au conditionnement des produits d’aide aux desserts (marché en croissance de 0,7 % d’après l’iri), notamment pour à la pâtisserie (+ 2,7 %), bénéficieront de 430 000 € d’investissements pour de nouvelles unités d’emballage. cette politique industrielle s’accompagne d’une stratégie commerciale de diversification et de clarification de l’offre de produits avec un accroissement des références dans le cœur de gamme. En avril, une nouvelle gamme déclinera des poivres numérotés de 1 à 10 du plus doux au plus fort. ELARGISSEMENT DE LA GAMME Pour les amateurs experts, Ducros élargit sa gamme premium de poivres au prix public de 5 € qui précise l’origine géographique. Mccormick complète son offre de nouvelles épices comme le paprika piquant d’Espagne, mais aussi son offre premium avec la coriandre, le gingembre et la cannelle torréfiés. Pour les herbes, les nouveaux process permettront, cette année, le lancement de produits séchés immédiatement après leur récolte, conditionnés avec un nouvel opercule. Pour conquérir un public jeune, Mccormick lance des mélanges prêts à l’usage déclinés dans les gammes « salad’Bar, usA, tradition et Exotique ». Le leader mondial proposera des mélanges secs et des sauces pour les burgers préparés à domicile et des sauces liquides (marinades) pour barbecue. La gamme Vahiné adopte la même stratégie avec la démocratisation de produits professionnels déclinés pour le grand public comme le sirop de glucose, la levure en pot, la colle de glucose, les colorants aux couleurs vives… sur 2013/2014, le groupe Mccormick assure 17 % de ses ventes sur les marchés émergents et estime que l’innovation sur ces trois dernières années participe à hauteur de 8 % à 10 % de son chiffre d’affaires mondial. Le groupe a réalisé 4,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013/2014 (3,9 Mrd euros), dont 300 millions d’euros en France, répartis pour moitié entre Ducros et Vahiné avec 800 salariés, dont 694 sur quatre sites dans le Vaucluse. Emmanuel Brugvin INVESTISSEMENTS/PRODUITS LAITIERS Lactalis pourrait investir plus de 60 millions d’euros en Ile-et-Vilaine Lactalis programme de lourds investissements à Vitré (35) et surtout à Retiers (35), selon des articles parus récemment dans Ouest France. une enveloppe de 54,3 millions d’euros est prévue à Retiers pour le développement d’ingrédients laitiers à haute valeur ajoutée, selon les informations communiquées par les collectivités locales. A Vitré, l’investissement se monterait à 14,2 millions d’euros pour développer des productions lactées innovantes destinées à l’export et à accompagner la progression de la fabrication de lait de consommation et d’alimentation médicale. Lactalis, qui ne comReproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 27 ENTREPRISES Industrie > France mente pas ces informations, confirme seulement avoir déposé des dossiers auprès de collectivités locales pour solliciter un soutien au financement de projets d’investissement. À noter, le groupe lavallois a par ailleurs présenté un projet de transfert des activités de la Fromagère saint Georges, situées dans l’Aveyron. Le site, qui emploie 130 personnes, avait été inondé et ne réouvrira pas. La production sera transférée sur le site voisin du Massesgros (Lozère), où 80 reclassements sont proposés. D’autres reclassements devraient être proposés dans la région pour les 50 postes restants, indique Michel nalet, directeur de la communication de Lactalis. Le projet est en cours de discussion avec les instances représentatives du personnel. MD EN BREF RESTRUCTURATION Aldabra dans le giron de Grand Frais Les actifs d’Aldabra, qui avait été placée en liquidation judiciaire en début d’année, sont repris par Grand Frais, qui sauve ainsi une douzaine d’emplois, selon L’echo le Valentinois du 7 mars. Créée par Philippe Dubuisson, l’entreprise, qui avait démarré son activité de première transformation de fruits et légumes au Pouzin (07) fin 2013, n’a pas réussi à décoller. Roland Réauté cherche un investisseur Les chocolats Roland Réauté et la SARL Dupin, qui les commercialise, ainsi que la holding Le Grand Vaugeois, ont été placés en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Laval le 4 mars dernier. Basée à Azé (53), la société a développé, depuis 2009, un réseau de boutiques, qui compte actuellement une soixantaine de points de vente dont la moitié en franchise. Au total, les différentes structures emploient plus de 150 personnes (200 en saison), selon ouest France du 7 mars. Confrontée à un endettement élevé et à un ralentissement de l’activité, la direction cherche un investisseur. PRODUIT Heineken lance Edelweiss en France Le portefeuille d’Heineken en France (Desperados, Affligem, Pelforth…) va 28 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 s’enrichir d’une nouvelle marque. edelweiss, c’est son nom, est entrée dans le giron du groupe néerlandais lors du rachat de l’autrichien BBAG en 2003. Brassée en Autriche, cette bière blanche tire son parfum des saveurs issues des fermentations des levures, sans ajout d’arôme au brassin. trois références de 25 cl sont lancées pour cette marque dont la communication est axée sur l’origine alpine et la naturalité. Saint Hubert lance des desserts au soja Saint Hubert, le spécialiste des margarines, vient chasser sur les terres de Sojasun (triballat Noyal) avec le lancement de desserts au soja baptisés « Les petits plaisirs soja ». Cette nouvelle gamme est fabriquée par Novandie. elle comprend six références : nature, aux fruits avec morceaux (fraise, abricot et framboise) et dessert (chocolat et vanille). Nul doute que la GMS verra arriver d’un bon œil une deuxième marque nationale sur ce segment en croissance à deux chiffres. Saint Hubert appartient au fonds Montagu depuis 2012. ALLIANCE Kerlys se rapproche de l’Union fermière morbihannaise La conserverie de légumes Kerlys (Agromousquetaires) a présenté aux représentants des salariés un projet de rapprochement avec l’Union fermière morbihannaise (Cecab, d’Aucy), selon ouest France du 17 mars. Kerlys Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > Europe emploie 180 personnes (300 en saison) à Locoal Mendon (56) et ses salariés craignent les conséquences de ce projet pour l’emploi. vestissements l’an passé et a « nettement renforcé ses dépenses publicitaires ». Le groupe ne communique aucun objectif chiffré pour 2015. RÉSULTATS ACQUISITION Croissance soutenue pour Tipiak en 2014 tipiak annonce un chiffre d’affaires de 185,9 millions d’euros pour 2014, en hausse de 6 %, grâce à la bonne santé de la marque tipiak, dont les ventes ont progressé de 10 %. Le résultat opérationnel, à 7,9 millions d’euros, progresse plus modestement (+ 2,7 %) tandis que le résultat net augmente de 11 %, à 4,5 millions d’euros. tipiak a réalisé 8,9 millions d’euros d’in- Cité Marine reprend l’usine Soparind Bongrain de Verson Savencia (ex-Soparind Bongrain) confirme la cession de son site de Verson (14), spécialisé dans les hachés de la mer et les tartinables sous marques Coraya et St Morêt. Le repreneur est Cité Marine (groupe Nissui), dont le siège est situé à Kervignac (56). Savencia garde son site de Carentan (50), qui produit du surimi sous la marque Coraya. RÉSULTAT/LAITS INFANTILES Hochdorf compte poursuivre ses acquisitions En 2014, le suisse Hochdorf a enregistré une hausse de 50,3 % de son Ebitda à 27,2 millions de francs suisses, pour un chiffre d’affaires de 428,7 millions (+14%). Le groupe spécialisé dans les poudres de lait et les aliments pour bébés a vendu 99 155 tonnes de produits (hors activité d’échange de lait en Lituanie), soit 8,1 % de plus qu’en 2013. son bénéfice net a fait quant à lui un bond en avant de 166,3 % à 16,1 millions cHF. Le groupe précise dans un communiqué publié le 26 mars que « tous les domaines d’activité ont profité de facteurs positifs qui ont contribué à ce bon résultat ». Le groupe prévoit de distribuer un dividende de 3,7 cHF par action (contre 3,2 cHF un an auparavant). Pour 2015, Hochdorf prévoit un chiffre d’affaires proche de 580 à 620 millions cHF, dont la croissance proviendra largement des acquisitions faites en 2014. L’an dernier, le groupe a acquis la société allemande Marbacher Ölmühle GmbH et pris 60 % dans le capital de uckermärker Milch GmbH et 26 % dans celui Ostmilch Handels GmbH, dont la contribution au chiffre d’affaires n’interviendra qu’à compter de 2015. A noter que malgré ces acquisitions, son ratio endettement net sur fonds propres reste à un niveau satisfaisant de 43,2 % (contre 42,6 % en 2013). coté perspectives pour 2015 toujours, « l’Ebit nominal sera légèrement inférieur à celui enregistré en 2014, ceci en raison des acquisitions auxquelles nous avons procédé et à leur portefeuille de produits, il se situera dans une plage allant de 2,8 à 3 % » a déclaré Dr.thomas Eisenring, le cEO d’Hochdorf. En 2014, l’Ebit rapporté au chiffre d’affaires était de 4,7 %. Hochdorf compte continuer à croître par acquisitions dans les années qui viennent. « Des investissements seront également nécessaires pour continuer à intégrer les rachats », Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 29 ENTREPRISES Industrie > Europe a expliqué Dr.thomas Eisenring le 26 mars, lors de la conférence de presse rapporte le journal suisse Le Temps. « Nous ne procéderons toutefois à une augmentation de capital que lorsque nous pourrons réaliser quelque chose de judicieux », a-t-il conclu. Le groupe emploie plus de 573 personnes. PDf RÉSULTATS/CHOCOLAT Un bon premier semestre pour Barry Callebaut Le suisse Barry callebaut, numéro un mondial du cacao, a publié le 31 mars des chiffres pour le premier semestre légèrement supérieurs aux attentes, malgré un environnement difficile pour le marché du chocolat. sur les six premiers mois de son exercice 2014/2015 (clos fin août), le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) progresse de 8,7 % à 219,2 millions de francs suisses (210 M€), pour un chiffre d’affaires de 3,25 milliards de francs suisses (+11,6 %) (3 Mdr€). son bénéfice net s’inscrit à 132,4 millions de francs suisses (126,7 M€) en hausse de 10,7%. Les volumes de ventes ont quant à eux augmenté de 2% à 893 437 tonnes, alors que dans le même temps le marché mondial de la confiserie en chocolat dans son ensemble s’est contracté de -1,5 %. « Notre croissance des volumes a accéléré, contrairement au marché mondial de la confiserie en chocolat qui montre actuellement des signes de faiblesse », a déclaré Juergen steinemann, son directeur général, cité dans le communiqué. « Sous réserve des effets de change qui devraient avoir un impact négatif sur notre bénéfice, nous confirmons nos objectifs à moyen terme », a ajouté le patron de Barry callebaut. Le groupe vise une croissance annuelle moyenne de 6 à 8 % du volume et un Ebit par tonne rétabli à 256 francs suisse en 2015/2016 au niveau d’avant l’acquisition de Petra Food (contre 245,3 cHF au premier semestre 2014/2015). EN BREF EUROPE Nouveau projet d’alliance pour DOC Kaas et DMK Les coopératives DoC Kaas (Pays Bas) et allemande DMK (Allemagne), dont le projet de fusion avait été refusé par les coopérateurs néerlandais en 2011, vont proposer un nouveau projet à leurs adhérents, a annoncé DMK le 19 mars. Cette nouvelle mouture permettrait à Doc Kaas de rejoindre DMK tout en garantissant l’autonomie des deux coo- 30 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 pératives. Le projet sera examiné lors des assemblées générales du mois de juin. DMK, plus grosse coopérative laitière allemande, a réalisé un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros en 2014. Doc Kaas, spécialiste du fromage, réalise pour sa part 550 millions d’euros selon Lebensmittelzeitung. ALLEMAGNE Tönnies reprend Thomsen tönnies, leader allemand de la viande, reprend thomsen, spécialiste de l’abattage découpe, rapporte Lebensmittelzeitung le 20 mars. L’entreprise Reproduction interdite ENTREPRISES Industrie > Europe emploie 85 personnes sur deux sites de production (Bad Bramstedt et Kellinghusen). elle abat 300 000 porcs et 28 000 bovins par an. tönnies réalise plus de 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. DANEMARK Danish Crown réduit la voilure à Ringsted Face au déclin de la production porcine au Danemark, Danish Crown a annoncé, le 13 mars, son intention de restructurer l’abattoir de Ringsted. Ses capacités seront réduites afin de n’abattre que des porcs de la région de Zélande (il abat actuellement des porcs acheminés depuis d’autres régions du Danemark). Cette restructuration va entraîner la suppression de 280 postes. Danish Crown, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 58 milliards de couronnes danoises en 2013/2014 (7,7 milliards d’euros), emploie 26 000 personnes et projette une fusion avec tican, qui doit être validée par les autorités de la concurrence (voir Agra Alimentation du 5 mars). ESPAGNE Nestlé investit 102 millions d’euros dans l’usine Nescafé de Gérone Le suisse Nestlé a annoncé le 25 mars un investissement de 102 millions d’euros dans son usine de Gérone en espagne. Ce site deviendra ainsi son plus grand centre de production de café soluble en europe et le troisième dans le monde, derrière le Brésil et le Mexique. Cet investissement permettra d’augmenter la capacité de production de 30 %, autour de 30 000 tonnes par an à partir de 2017, qui sera entièrement destinée à l’exportation. Aujourd’hui, l’usine de Gérone exporte 74 % de sa production dans plus de 70 pays. « Avec la nouvelle installation, nous entrerons dans de nouveaux pays en europe et au Moyen-orient sans doute », a indiqué Miquel Serra, le directeur technique de Nestlé, cité par el Pais. Reproduction interdite Cette extension permettra également de créer 30 à 40 emplois supplémentaires (700 personnes actuellement). Le géant suisse qui est présent dans la région depuis 1968 pour le café instantané, a investi 236 millions d’euros dans cette usine durant la période 2007/2014. ROYAUME UNI Quorn Foods pourrait changer d’actionnaires Quorn Foods aurait été mis en vente par son actionnaire, le fonds exponent Private equity, dans une fourchette de prix comprise entre 400 et 500 M£ (entre 547 et 684 M€). Selon différentes sources, des pourparlers auraient été engagés avec WhiteWave Foods, un des leaders américains des aliments à base de végétaux, l’américain Pinnacle, mais aussi Hain Celestial ou encore Nestlé. Quorn Foods a par ailleurs annoncé un plan d’investissement de 40 M£ (37 M€) sur les 12 prochains mois pour assurer son développement. L’entreprise anglaise spécialisée dans les plats préparés végétariens se prépare à aborder des nouveaux segments de marchés (végétalien, sans gluten…) et ne cache pas ses ambitions. Ses dirigeants visent un chiffre d’affaires de 1 M$ de CA (0,95 milliard d’euros) d’ici à 10 ans, contre 150 M£ (140 M€) en 2014 en hausse de 7 % (+16 % en volumes). Quorn prévoit un doublement de ses ventes en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas au cours des 12 prochains mois et compte s’établir dans un nouveau pays en 2015. ETATS-UNIS Tyson se positionne sur les antibiotiques en élevage Depuis l’annonce par McDonalds de sa décision de s’approvisionner en poulets élevés sans certains antibiotiques (voir Agra Alimentation du 19 mars), les actions de son fournisseur tyson Foods, numéro un mondial de la production de poulets, sont chahutées en Bourse. n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALiMeNtAtioN - 31 ENTREPRISES Denis Leathery, directeur financier du groupe dont McDonalds est un des 10 clients les plus importants, a fait une petite mise au point à Londres la semaine dernière lors d’une conférence devant les analystes. « Nous nous associons à la décision de McDonalds parce que nous avons déjà travaillé de manière très étroite avec eux sur cette ques- 32 - AGRA ALiMeNtAtioN - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 Industrie > Monde tion. » Les antibiotiques destinés aux humains ont été supprimés des poussinières en octobre 2014, depuis janvier 2015, ils ne sont plus utilisés dans l’alimentation des volailles et l’entreprise annonce avoir réduit de 84 % l’usage de ces antibiotiques dans les élevages entre 2011 et 2014. Reproduction interdite Uurs enHebdo A E cide sse N Vaux déAgra Pr U O able Fil et e L’agence d’information agro-économique Paris-Bruxelles, lance : a s en d’Agr p s i nt Ind éme pl com [AGRA LIVE] Les alertes par email sur l’actualité agro-économique, en France et à l’international. Veille permanente Lecture rapide Expertise AGRA de 5 à 15 alertes par jour du lundi au vendredi AGRA-1411-02A Recevez en temps réel - 5 à 15 par jour - les dépêches de nos rédactions de Paris et Bruxelles pour être informé des événements du secteur, derniers chiffres publiés et prises de position des acteurs. Abonnez-vous sur agrapresse.fr ou [email protected] ENTREPRISES Commerce > France DISTRIBUTION/ACQUISITION > Le boulanger industriel Aryzta devrait reprendre 49 % de Picard à Lion Capital avec une option d’achat. Le distributeur de surgelés, qui a appartenu successivement à quatre fonds, pourrait ainsi prendre appui sur un industriel largement internationalisé. Aryzta pourrait-il internationaliser Picard ? L A success story de Picard pourrait-elle dépasser le cadre franco-français avec un nouvel actionnaire ? Le boulanger industriel Aryzta, coté à la Bourse de Zurich et très internationalisé, est entré en négociations exclusives avec Lion Capital pour reprendre 49 % du capital de Picard, a-t-il annoncé dans un communiqué le 31 mars. Cette opération s’accompagnera d’une option d’achat des 51 % restants d’ici trois à cinq ans. En attendant, le groupe suisse disposera de deux sièges au conseil d’administration de Picard. UNE OPÉRATION À 2,25 MILLIARDS D’EUROS Picard est valorisé à 2,25 milliards d’euros (dont 1,3 milliard d’euros de reprise de dette), sur la base d’un chiffre d’affaires de 1,35 milliard d’euros sur 2014/2015 (exercice clos à fin mars) et d’un résultat d’exploitation de 192 millions d’euros. Aryzta devra donc investir 446,6 millions d’euros pour cette première tranche de l’opération, auxquels il faudra ajouter d’importantes reprises de dettes. Lion Capital a en effet fait récemment bondir la dette de Picard pour faire remonter 602 millions d’euros de dividende (Agra Alimentation du 12 février 2015). Le réseau Picard en France Arytza financera l’acquisition avec les revenus issus de la (928 magasins en septembre 2014) cession de plus de la moitié de sa participation dans sa filiale irlandaise Origin, dédiée aux fourrages et aux engrais. Owen Killian, directeur général du groupe, présente d’ailleurs ces Nord : 58 magasins deux opérations comme une façon pour le groupe de remonter la chaîne de valeur. Et souligne les bonnes performances de Région parisienne : Est : 339 magasins Picard, dont le résultat d’exploitation a progressé de 3 % 42 magasins chaque année depuis cinq ans, et la part de marché de 2 % Ouest : 125 annuellement sur la même période. magasins Centre-Ouest: 41 magasins Source : Aryzta Sud-Ouest: 76 magasins La Réunion : 7 magasins Centre-Est : 94 magasins Sud-Est : 144 magasins Corse : 2 magasins 34 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 LA CLÉ DE L’INTERNATIONALISATION ? Ce rapprochement Arytza-Picard « peut être une bonne complémentarité », a déclaré un proche du dossier à l’AFP. Arytza « pourra être un vrai soutien à l’international », at-il ajouté. De fait, si Picard a orchestré une réelle success story en France, le groupe est encore très (trop ?) peu internationalisé. Présent en Italie (où il n’a jamais vraiment décollé), en Belgique et Suède, il a annoncé l’an passé son Reproduction interdite ENTREPRISES Commerce > France Les vventes entes de Picard Picard en 2014,, par p pr produit oduit Boulang Boulangerie ngeerie FFruits ruits et légumes ie 2 % Epicerie Desserts Desser ts Epicer 19 % 2% 7% Crèmes glacées ée 8% Viande and 12 2% Plats prépa arés préparés 16 % on Poisson 17 % développement au Japon en partenariat avec Aeon. En attendant, fort de plus de 920 points de vente en France et d’une part de marché de près de 19 %, il a annoncé récemment vouloir se développer sous franchise dans des zones rurales, particulièrement consommatrices de produits surgelés. Entrées 17 % ARYZTA EST TRÈS INTERNATIONALISÉ Si la reprise par Aryzta aboutit, Picard, qui a été racheté successivement par quatre fonds depuis sa cession par Carrefour en 2001, reviendrait dans le giron d’un industriel, dont on peut penser qu’il se projette à plus long terme qu’un fonds dans l’opération. Aryzta, spécialiste des produits de boulangerie/pâtisserie et traiteur surgelés à destination des professionnels, dispose d’une solide implantation à l’international, DEUXIÈME OPÉRATION dans toute l’Europe (47 % des ventes), ENTRE LION CAPITAL ET ARYZTA mais aussi en Amérique du Nord (47 % Pour la petite histoire, Lion Capital tion naît Aryzta, qui, après avoir cédé des ventes également). Le groupe a réaet Aryzta se connaissent depuis 2008. ses activités amont devrait à terme lisé un chiffre d’affaires de 4,8 milliards A cette époque, l’irlandais IAWS rep- racheter Picard à… Lion Capital. L'orend 32 % du capital du suisse Hies- pération est soumise au feu vert des d’euros en 2014 (+ 6,6 % par rapport à tand à Lion Capital pour fusionner autorités de la concurrence. 2013) et un résultat d’exploitation de les deux activités. De cette opéra566 millions d’euros (+ 18,9 %). MD Source : Ar Aryzta yzta Reproduction interdite n°2328 - jeudi 2 avril 2015 - AGRA ALIMENTATION - 35 AGENDA alimentation Hebdomadaire édité par AGRA, SAS au capital de 330 846 euros RCS Caen 538 582 636 Code APE 6391Z 2, av. du Pays de Caen Colombelles 14902 Caen Cedex 9 Tél. : 02 31 35 77 00 Bureaux parisiens : 4-14 rue Ferrus 75014 Paris Tél. 01 42 74 28 00 Fax 01 42 74 29 35 RÉDACTION Rédacteur en chef : Perrine Delfortrie Rédacteurs Marine Digabel, Aziz Ben Marzouq Secrétaire de rédaction : Matthieu Brocart Éditrice commerciale: AVRIL 18 & 19 22 au 31 1-4 Premier salon des allergies alimentaires 2015 à Montpellier Paris Beer Week Rens. : http://laparisbeerweek. ISM (salon de la confiserie), Cologne JUIN 21 au 23 11 & 12 agenda 9 Laval Virtual, les technologies et usages du virtuel Atelier Agroalimentaire & Nutrition, à Laval Rens. : laval-virtual.org 14 & 15 Forum Vitagora, à Dijon Seafood Expo Global , à Bruxelles www.seafoodexpo.com MAI Colloque 17èmes entretiens de nutrition Institut Pasteur de Lille Du 1er mai au 31 octobre Exposition Universelle de Milan www.expo2015.org Axelle Chrismann 01 42 74 29 07 SERVICES Fax 01 42 74 29 35 Directeur de la publication : Marc Jourdan Principaux actionnaires : Réussir SA & Agra Investissement Secrétariat général : Christine Gros (01 42 74 28 16) Diffusion - abonnements : Tél. : 02 31 35 77 02 Fax : 01 42 74 28 10 Commission paritaire 0517 T 86556 Dépôt légal à parution Imprimé par DUPLI-PRINT, 2 rue Descartes ZI Sezac, 95330 Domont Abonnement : 1 an : 1 393,97 € Prix au numéro : 38,72 € Autres pays : nous consulter A AIM Aldabra 26 28 B G Grand Frais H Barry Callebaut 30 BBAG 28 Hain Celestial Heineken Hochdorf C I Chapin-Montfort 26 Cité Marine 29 Crédit Agricole 25 D 31 30 30 L Lactalis Le Grand Vaugeois Louis Dreyfus Commodities 31 28 29 McDonalds Montagu N Natsu Nestlé Nissui Nutrionix 25 25 O 28 P 27 Q 28 R Ostmilch Handels GmbH Pinnacle Quorn Foods 31 28 Partners 22 Sham innovation 22 Sojasun 28 24 31 29 21 T 29 31 31 Thomsen Tipiak Tönnies Total Alimentos Trotec Tyson Foods Fromageries Bel 22 Future French Champions 25 36 - AGRA ALIMENTATION - n°2328 - jeudi 2 avril 2015 23 M Marbacher Ölmühle GmbH Marco Polo Marius Bernard McCormick RAGT Semences 25 Roland Réauté 28 S 29 24 24 26 Saint Hubert Salinor SARL Dupin Savencia Seventure 28 21 28 29 30 29 30 25 20 31 U Uckermärker Milch GmbH Unigrains Union fermière morbihannaise INDEX Eurazeo 25 European Capital 24 Exponent Private Equity 31 F K Kerlys Danish Crown DMK DOC Kaas E Idia InVivo NSA 28 W Wakame WhiteWave Foods 29 25 28 24 31 Reproduction interdite