Bactériologie cutanée
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Bactériologie cutanée
19/01/2015 DU Cicatrisation des plaies, brûlures et nécroses Bactériologie cutanée Dr Laurent Raskine Service de Bactériologie-Virologie Bactériologie clinique Champs d’applications multiples Mise en évidence des bactéries responsables d’infections Surveillance et étude de bactéries émergentes origine environnementale, animale, humaine Dépistage et surveillance des bactéries multirésistances impliquées ou non dans les infections acquises à l’hôpital Bactériologie clinique Distinguer la « bonne » bactérie de la « mauvaise » Les Bactéries Traite des interactions entre les micro-organismes et l’être humain Biomasse Bactérienne Les surprises du classement Habitat Nombre de cellules % du total 1030 66 Sous-sol terrestre 1,4 x 1030 26 Sol émergé 2,6 x 1029 4,8 Eau de mer 1,2 x 1029 2,2 Eau douce et Lacs salés 2,3 x 1026 0,00043 Animaux domestiques 4,3 x 1024 0,000080 Glace polaire 4,0 x 1024 0,000074 Termites 6,5 x 1023 0,000012 Humains 3,9 x 1023 0,0000072 Oiseaux domestiques 2,4 x 1021 0,000000044 Sous-sol marin 3,6 x Les bactéries Procaryotes (absence de noyau) Effectuent pour leur compte les synthèses cellulaires nécessaires à leur croissance et à leur multiplication Développement intra-cellulaire éventuel Métabolisme reste indépendant de celui de l’hôte contrairement aux virus 1 19/01/2015 Structure de la bactérie Structure de la bactérie Résistance aux antibiotiques Chromosome Plasmide (Résistance naturelle) (Résistance acquise) Gène de résistance Transfert vertical (dans la descendance) Transfert horizontal (intra ou inter espèce) Transmission possible d’un patient à l’autre via les mains du personnel ou d’autres sources Relation entre hôtes et bactéries Taxonomie et classification Bactéries saprophytes de l’environnement présence transitoire et sans danger Bactéries commensales au contact des muqueuses (E. coli ) ou de la peau (S. epidermidis) Bactéries opportunistes Bacille pyocyanique Bactéries pathogènes M.tuberculosis C. diphteriae, Legionella, S. typhi Bien identifier pour définir et classer Classification en Famille, Genre, Espèce Famille: Enterobacteriaceae, Genre: Escherichia, Espèce: coli Aspect des bactéries au Gram Paroi bactérienne Bactéries à Gram positif Bactéries à Gram négatif Mycobactéries 2 19/01/2015 Staphylocoques blancs et dorés aspect en culture Staphylococcus aureus Streptocoque S. aureus S. auricularis S. capitis S. caprae S. cohnii S. condimenti S. epidermidis S. equorum S. haemolyticus S. hominis S. intermedius S. lugdunensis S. pasteuri S.piscifermentans Staphylocoques Aspect des bactéries au Gram S. saccharolyticus S. saprophyticus S. schleiferi S. sciuri S. simulans S. warneri S. xylosus Corynébactéries Aspect des bactéries au Gram Propionibacterium 3 19/01/2015 Entérobactéries Entérobactéries C. freundii E. aerogenes E. cloacae E. gergoviae E. coli E. hermanni E. asburiae L. adecarboxylata P. agglomerans Aspect des bactéries au Gram P. mirabilis P. vulgaris P. rettgeri S. marcescens K. pneumoniae K. ascorbata S. marcescens S. typhimurium Shigella flexneri Pyocyanique Acinetobacter Fusobactéries et spirochettes Spores bactériennes 4 19/01/2015 Mycobacterium tuberculosis Rapidly growing mycobacteria Slowly growing mycobacteria Bactéries planctoniques Biofilm Mise en place et organisation d’une communauté bactérienne adhérant à une surface et enrobée d’une matrice d’exopolysaccharide Biofilm bactérien Biofilm Modèle de formation d’un biofilm par Pseudomonas aeruginosa. Résistance aux traitements antibiotiques Amplification et synchronisation de la virulence à l’ensemble de la population bactérienne 5 19/01/2015 Biofilm Les biofilms pourraient représenter le mode de vie normale des bactéries N’étudier que les bactéries planctoniques (forme libre) laisse de coté un pan énorme de la physiologie bactérienne Interaction Mycobacterium xenopi et amibes EM observation of M. xenopi phagocytosis into the A. polyphaga amoeba. (a) Engulfment of mycobacteria 5 min after inoculation; (b) Intra-amoebal mycobacteria observed 24 h postinoculation (c) Dividing intra-amoebal mycobacteria six days postinoculation Journal of Hospital Infection Volume 65, Issue 2 2007 138 - 142 L’homme est un hybride primate-microbes Les Flores Le corps humain est un écosystème pour des milliards de bactéries qui cohabitent naturellement, notamment sur la peau et dans le tube digestif Nous hébergeons dix fois plus de bactéries que nous ne possédons de cellules somatiques et germinales. L’homme est un hybride primate-microbes L’extrapolation des résultats d’identification moléculaire indique que nous hébergerions de L’homme est un hybride primate-microbes la séquence complète de ces microbiomes, représente probablement un pool de gènes 100 fois supérieur au génome humain. 15 à 30 000 espèces bactériennes différentes. 6 19/01/2015 L’homme est un hybride primate-microbes L’homme est un hybride primate-microbes Le microbiote varie d’un individu à l’autre, d’une région à l’autre, d’un site anatomique à l’autre «Human Microbiome Project» Comparer les flores bactériennes de volontaires sains à celle de patients atteints d'infections aiguës ou de pathologies de type psoriasis ou syndrome du côlon irritable. Flores commensales Flores microbiennes Flore commensales ou résidentes : Flore cutanée (peau, conjonctive, nez) Une flore commensale vit en harmonie avec son hôte Tant qu’elle ne change pas de compartiment Flore bucco-dentaire, oropharynx Flore digestive Flore vaginale Colon Urine Peau Sang Sites stériles : Sang, urine, lcr, liquide articulaire Flores commensales Flore digestive Les germes commensaux ne provoquent pas d’infections. Abondante : Toutefois, ils compliquent les démarches d'identification des bactéries dans les prélèvements polymicrobiens (cent milliards de bactéries par gramme de selles). Expertise bactériologique pour distinguer les pathogènes des germes banaux 10 à 100 fois les cellules de notre corps le tractus intestinal héberge le chiffre astronomique de 1014 bactéries 1 kg de bactéries dans un intestin humain adulte 7 19/01/2015 Flore digestive Flore digestive Diversifiée: 1000 espèces de bactéries représentent 90% de la population totale « Le métagénome intestinal » - l’ensemble des bactéries cohabitant dans notre tube digestif - est aujourd’hui considéré comme un organe à part entière. Flore cutanée La peau n’est pas un site stérile Ecosystème complexe La peau n’est pas un site stérile Rôle de défense non spécifique contre les microorganismes « pathogènes » Flore résidente 102 à 105 bactéries par cm2 selon les zones Epiderme barrière physique Flore (microbiote) cutané Ph Basse température Desquamation Majorité de bactéries à Gram positif Staphylocoques Corynébactérie Peptostreptococcus Propionibacterium Anaérobies 8 19/01/2015 Staphylocoque Propionibacterium La peau n’est pas un site stérile Flore transitoire Flore de contamination Composée de cocci Gram positif Corynébactéries Staphylococcus aureus (20% de porteurs sains) Composée de bacilles Gram négatif Entérobactérie (E.coli, Proteus sp) Pyocyanique, Acinetobacter Représentation schématique des zones de très forte densité bactérienne de l’épiderme Variation des populations bactériennes en fonction des zones cutanées Une aisselle peut se comparer à une forêt tropicale en terme de diversité Une peau sèche dans l'intérieur de l'avant-bras est un vrai désert. Derrière l'oreille, 19 espèces bactériennes différentes en moyenne, 44 sur l'avant-bras. 9 19/01/2015 microbiote et microbiome cutanés Ecosystème complexe Intérêt et apport du microbiote et du microbiome Mieux comprendre l’écologie locale des plaies chroniques et la diversité microbienne Aide a la distinction colonisation infection Prédiction évolutives des plaies 10 19/01/2015 L'infection doit cependant être distinguée de la colonisation bactérienne L'infection doit cependant être distinguée de la colonisation bactérienne Colonisation Normal Peu virulent Flore bactérienne résidente (Flore commensale) Flore bactérienne transitoire Rupture de l’équilibre Locaux Lésions cutanées : plaies, brûlures… Mauvaise hygiène Macération Infection Modification de flore Germes virulents Retard cicatrisation Extension L'infection doit cependant être distinguée de la colonisation bactérienne Généraux Déficit immunitaire Diabète sucré Corticothérapie générale Immunosuppresseurs Corticothérapie locale Classification de l’infection des plaies du pied L'infection doit cependant être distinguée de la colonisation bactérienne 11 19/01/2015 Les prélèvements bactériologiques ne sont indiqués que infection établie cliniquement. [a part, recherche de BMR] Objectif isolement et identification des bactéries responsables de l’infection étudier la sensibilité aux antibiotiques Débridement Mécanique • Avant tout prélèvement, il faut PREPARER LA PLAIE. – débridement mécanique (voire chirurgical) : • curette ou scalpel stériles – un nettoyage : • gaze imbibée de sérum physiologique stérile • NB : utilisation d’antiseptiques possible, mais à éliminer par du sérum physiologique stérile avant de réaliser le prélèvement. Le Curetage-Ecouvillonnage : • Débrider et nettoyer l’ulcère • Prélèvement du tissu par grattage de la base de l’ulcère au moyen d’une curette ou d’un scalpel stériles • Prélever en frottant avec un écouvillon la périphérie du fond de l’ulcère • Cette méthode est indiquée pour les prélèvements superficiels et les plaies anfractueuses profondes Méthodes de prélèvement microbiologique Définir les objectifs de l’analyse, – la manière de prélever selon les différentes présentations cliniques, – le matériel de prélèvement à utiliser, – les conditions de transport, – les techniques analytiques – l’interprétation des résultats de la culture Des protocoles conçus conjointement par les cliniciens et les microbiologistes sont indispensables. L’écouvillonnage simple • Méthode la plus utilisée car la plus facile mais A EVITER, car la moins fiable • Peu adapté à la mise en évidence optimale des bactéries réellement responsables de l’infection • Recueil de la totalité de la flore aérobie colonisante si la préparation n’est pas optimale • Difficultés d’isoler les bactéries anaérobies Le Curetage-Ecouvillonnage : Plus spécifiques que l’écouvillonnage simple moins de bactéries colonisantes identifiées Seulement si débridement de bonne qualité Recherche de bactéries anaérobies possible Conditions: 12 19/01/2015 L’Aspiration à l’aiguille fine : • Débrider et nettoyer • Désinfecter la peau en périphérie (antiseptique) • Ponctionner avec une seringue et une aiguille pour IM ou SC : La ponction doit être effectuée en passant par une zone saine. • Indiquée pour les plaies profondes collectées ou anfractueuses lorsque les prélèvements par écouvillons ne sont pas contributifs La Biopsie tissulaire : • La sévérité de la neuropathie autorise souvent une biopsie au lit du patient sans préparation particulière. L’aspiration à l’aiguille fine • En l’absence d’obtention de liquide, 1 à 2 ml de sérum physiologique stérile peuvent être injectés puis réaspirés immédiatement à l’aide d’une seconde aiguille pour être analysés. • La seringue ayant servi au prélèvement est envoyée au laboratoire sans l’aiguille, purgée d’air et bouchée hermétiquement et stérilement. La biopsie osseuse • La biopsie osseuse est le moyen de diagnostic microbiologique le plus fiable en cas d’atteinte osseuse • Deux à trois fragments de tissu sont obtenus à partir de plusieurs zones ; immédiatement déposés dans un tube stérile additionné de quelques gouttes de sérum physiologique pour éviter la dessiccation. • Prélèvement de l’os par chirurgie ou par ponction percutanée, peut être parfois guidé par l’imagerie • la biopsie est la méthode à privilégier chaque fois que possible devant toute lésion tissulaire profonde. • Passage en peau saine au moyen d'un trocart, après désinfection la plus complète possible pot stérile contenant du sérum physiologique La biopsie osseuse • La biopsie osseuse est la méthode de référence pour le diagnostic d’ostéite : rapide, simple, sans effet secondaire • Rarement réalisée en dehors des centres spécialisés • Prélèvement par chirurgie ou par ponction percutanée, radio- ou écho-guidée – passage en peau saine au moyen d'un trocart, – après désinfection – sans anesthésie locale (neuropathie sensitive) – pot stérile contenant du sérum physiologique Les hémocultures Aéro-Anaérobies Notamment au cours des bactériémie secondaire à des ostéites 13 19/01/2015 Diagnostic microbiologique Méthodes d’études • Facile si – Isolement d’une bactérie pathogène – Hémocultures positives – Lésion cutanée récente: trauma, inoculation, Corps étranger • Difficile si – Plaie subaigue ou chronique – Escarre, ulcères, brûlures Examen Microscopique Etape du diagnostic conventionnel Examen direct après coloration (Gram …) Méthode la plus facile, la plus rapide et la moins coûteuse pour établir un diagnostic de présomption. Echantillon biologique Examen direct J0 Culture et Identification J24h Antibiogramme J48h Non spécifique d’espèce Manque de sensibilité (>104 bacilles/ml) Permet aussi d’établir rapidement un diagnostic pour les malades les plus contagieux (tuberculose) Méthodes conventionnelles Culture et Isolement Identification Milieux pour l’isolement et la sélection des bactéries 14 19/01/2015 Culture d’E.coli Nouvelle approche de protéomique Permet d’identifier les bactéries par la comparaison des profils protéiques La spectrométrie devient un outil intéressant en routine de microbiologie clinique Culture de Klebsiella pneumoniae Deux raisons essentiellement Bactéries cultivables «entières» Bases de données Exemple de spectres obtenus Méthodes conventionnelles Limite des méthodes phénotypiques Bactérie non cultivable ou de culture difficile Délais parfois importants de la réponse Facteurs de virulence et/ou mécanismes de résistances Tests rapides Méthodes moléculaires Amplification par PCR de séquences cibles révélées par diverses techniques Immunochromatographique L. pneumophila sérogroupe1 Steptoccocus pneumoniae Clostridium difficile GDH Gel Hybridation Séquence 15 19/01/2015 • Méthodes moléculaires Mise en place à différentes étapes du diagnostic Identifications (rpoB, hsp65, 16S) Méthodes conventionnelles Antibiogramme par diffusion en milieu gélosé Toxines (LPV, Tox A/B) Gènes de résistance aux antibiotiques on mesure les inhibitions de la croissance autour des disques d’ATB pour classer les bactéries en S/I/R Performance Temps technique Cout Antibiogramme par diffusion en milieu gélosé K. pneumoniae Souche sauvage Mesure des CMI par E-Test Souche productrice de Blse Les bacilles à Gram négatif • Les Entérobactéries : – Proteus mirabilis, Escherichia coli, Klebsiella sp. – fréquemment en cas d’infections chroniques ou déjà traitées ou en cas de stade avancé Souche productrice de carbapenèmase de type KPC • Pseudomonas aeruginosa : – après des hospitalisations de longue durée ou des bains de pied, ou un traitement par des pansements humides, le port de chaussures en caoutchouc – isolés de plaies punctiformes situées en regard du calcanéum et sont à l’origine d’ostéites – rôle dans les plaies superficielles ?? 16 19/01/2015 Interprétation des résultats : Principes Interprétation des résultats : Principes L’interprétation doit tenir compte : – des conditions de recueil du prélèvement Il n’existe à ce jour aucun moyen formel permettant de différencier une colonisation d’une infection !!! – du délai et des conditions de transport du prélèvement au laboratoire – du type de Bactéries isolées : staphylocoques, bacilles à Gram négatif Pas de moyens microbiologiques actuellement pour distinguer pathogène de non pathogène – du nombre de prélèvements où la même bactérie est isolée (cas des germes commensaux) Conclusion La connaissance Des critères d’infection des plaies Des bactéries en cause De leur sensibilité aux antibiotiques est un pré-requis nécessaire pour une bonne prescription Conclusion La qualité des prélèvements conditionne l’interprétation des résultats Des protocoles doivent donc être établis pour une prise en charge optimale Qui nécessite une coopération multi-diciplinaire entre les différents acteurs intervenant dans ces pathologies 17