Du Belge en Chine
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Du Belge en Chine
Du Belge en Chine Il ne se dit pas Européen, mais pas vraiment Chinois non plus. C’est ce qui fait sa force en tant que distributeur de produits européens (principalement belges) dans le pays du milieu. Lu Xiaoning est à la tête d’EG DistriSelecta et Vandergeeten, deux sociétés actives en Chine dans la distribution de chocolats, bières, et autres produits bien de chez nous. Méthode et patience sont les clés de sa réussite. |Thibaut Dehem & Christophe De Beukelaer à Beijing (China) Chiffres prometteurs Lu Xiaoning Fondateur et manager des deux sociétés EG Distriselecta et Vandergeeten Vandergeeten Distributeur en Chine de chocolats et bières uniquement Créée en 1996 EG DistriSelecta Distributeur en Chine de produits belges et européens Créée en 2003 C.A. commun : 10 millions d’€ Nombre d’employés : 200 Notre entrepreneur local se profile comme étant le plus grand importateur de produits belges en Chine. Biscuits, bières et chocolats en tête. Il faut dire que les marques belges font bon genre ici. Depuis que l’importation a commencé il y a 6 ans, le volume a connu une croissance minimale de 25% à 30%. Et ce n’est pas avec le succès du pavillon belge à l’Expo 2010 de Shanghai que les perspectives vont baisser. L’entreprise table sur un doublement du volume en 2010 ! Une rencontre décisive L’aventure de Yu Xiaoning commence en 1993 quand il quitte l’industrie familiale de Shenzen. L’idée de lancer sa propre affaire lui trottait dans la tête depuis quelques années. L’étincelle viendra d’une rencontre fortuite avec un belge. Vandergeeten est acheteur chez Carrefour, et tient parallèlement une boite éponyme dans l’import de produits belges. La boite connait des gros problèmes de gestion, et il veut céder son affaire. Yu comprenait les difficultés du Belge « Le business est difficile ici, surtout pour des étrangers. Les différences culturelles sont énormes. Si on a beaucoup d’argent à perdre, on peut s’amuser. » sourit-il. Il lui propose un deal « Je n’étais pas prêt à reprendre tout le risque. Et puis je manquais encore d’expérience. Je préférais qu’on travaille ensemble. » L’accord pour une joint venture est signé en 1996. Croissance continue La révolution opportunité culturelle, une L’expertise du belge associée à la Pour comprendre d’où lui vient ce flair connaissance du chinois vont payer. En du business, il faut prendre en compte 4 ans, l’importation de Côte d’Or passe son parcours atypique. Quand Xiaoning de 25T à 100T, de 25 caisses de Stella à termine ses humanités en ‘76, c’est 22 hectolitres. Fort de ce succès, encore l’époque Maoïste. Comme tous Xiaoning lance une deuxième société ses camarades, il est amené à faire son pour l’importation d’une plus grande séjour de ‘rééducation’ à la campagne. variété de marques. En 1994, l’entreprise Après 2 ans de travail dans les champs, comptait 10 il bénéficie de la révolution personnes, culturelle et participe au premier Le conseil aujourd’hui elle concours national pour en emploie 200 « Deux mots d’ordre : méthode et sélectionner les répartis entre patience. Cela permet d’économiser étudiants. Les meilleurs Pékin et formeront la toute du temps et de l’argent. » Shanghai. première génération à Xianoning veut continuer à croître en pouvoir accéder à l’éducation prenant de plus en plus de produits en supérieure. Xiaoning se souvient bien de charge. Actuellement actif dans le B2B, ces années « C’était très particulier. Il y il compte également s’élargir au B2C. avait une grande diversité dans l’âge, et Pour ce faire, deux centres de une compétition intense entre dégustation, appelés ‘European étudiants ». Il étudie l’interprétariat, la Gourmet’, ouvriront bientôt leurs portes. civilisation française, et le droit Le challenge est sans équivoque « Créer international. Cette formation l’amènera et faire connaitre des marques belges à une carrière dans la diplomatie. fortes en Chine. Notre plus gros poste Pendant 8 ans, il officie en Afrique, au d’investissement concerne le ‘brand Sénégal, en Tunisie et au Bénin. Ses management’. » Dans le même ordre collègues sont tous européens. « J’y ai d’idées, il projette d’ouvrir une appris à connaitre les méandres de la succursale en Belgique pour importer culture africaine et européenne. Je me des produits chinois. « Le challenge est considère comme le chinois qui le même. Tout est dans la marque. Il faut comprend le mieux la manière de penser rompre avec l’image négative du ‘Made occidentale ». in China’ ». Des projets plein la tête Cette expérience est la clé de sa réussite aujourd’hui. « Tout comme mon business, je me situe entre Chine et Europe. » Et de se positionner comme le défenseur de cette double culture. « Notre tâche avant tout, c’est de promouvoir les produits belges et la culture belge de manière générale. L’investissement en marketing prend une place de plus en plus importante. Nous publions un mensuel gratuit faisant l’éloge du houblon. Nous organisons des festivals et des dégustations. Cet été nous envoyons 10 clients chinois et 2 miss à découvrir la Belgique de leurs propres yeux. » Cet acharnement pour la promotion de notre petit pays a été reconnu par le Prince Philippe duquel il a reçu une distinction dont il est très fier. Nous quittons Xiaoning et sa ‘succes story’ pour arpenter les routes de Beijing. Plus que jamais, notre drapeau belge bat fièrement à l’arrière de nos bicyclettes ! Questions & Discussion 1) Lu Xiaoning est né sous le régime communiste de Mao. Qu’est le communisme ? Est-ce un régime plutôt favorable ou défavorable pour l’initiative entrepreneuriale ? 2) Le marketing prend une place importante dans le travail de Lu Xiaoning. Choisissez un produit belge et décrivez une action marketing originale pour faire connaître ce produit en Chine. 3) Lu Xiaoning projette d’importer des produits chinois en Belgique. Pensez-vous que cette idée a de l’avenir ? Pourquoi ? Mot-clés : B2B, B2C, Brand Management, la diplomatie, la révolution culturelle en Chine