C`est Maintenant, Suivez - ENSEMBLE SCOLAIRE LA SALLE SAINT

Transcription

C`est Maintenant, Suivez - ENSEMBLE SCOLAIRE LA SALLE SAINT
UNESCO :
Firminy souhaite une
reconnaissance de son
patrimoine Le Corbusier
C’est Maintenant, Suivez !
Le journal des étudiants de la CMS, Campus La Salle N°02
HISTOIRE
Le street art
fait débat à
Saint-Etienne
Couriot se
renouvelle
P. 3
CULTURE
La Biennale
Internationale
Design de
Saint-Etienne
P. 6 et 7
épate
RENCONTRES
La loi Macron
par un avocat
ligérien
P. 9
THÉÂTRE
L’ensemble
scolaire La Salle
propose
l’atelier «La
Sarbacane» P. 16
SPORT
Le football
circusdébarque
P. 20
sur Canal+
CULTURE
2 - C’est Maintenant Suivez !
Patrimoine Le Corbusier : Firminy retente sa
chance auprès de l’Unesco !
Troisième demande, troisième chance, troisième espoir pour les œuvres du Corbusier d’entrer à
l’Unesco en tant que patrimoine mondial de l’humanité. Le dossier a été envoyé le 27 janvier à
l’administration pour une réponse attendue en 2016.
La troisième fois sera peut-être
la bonne. Après deux échecs
en 2009 et en 2011, les œuvres
d’un des plus grands architectes
du XXe siècle sont de nouveaux
proposées au classement du patrimoine mondial de l’Unesco.
C’est la maison de la culture,
œuvre du Corbusier à Firminy,
qui postule en tant que nouveau
patrimoine. Le site de Firminy est
la deuxième plus grande concentration d’œuvres du Corbusier, regroupant la maison de la culture,
l’église St-Pierre, l’unité d’habitation et le stade.
Le dossier appelou a été déposé
le 27 janvier à Paris par Philippe
Lalliot, ambassadeur de la France
pour l’Unesco. Cet été, un comité
d’experts va se rendre sur place
afin de faire une expertise dont
les résultats seront étudiés et
analysés. Ils détermineront si oui
ou non les œuvres du Corbusier
sont dignes de rejoindre la basilique de Vézelay, la cathédrale
d’Amiens, le centre historique
d’Avignon ou Notre-Dame, fleurons français classés.
En rappelant que pour les candidatures précédentes, la cause
du refus à l’Unesco était que le
célèbre architecte n’était pas présent lors de la réalisation de ses
œuvres.
Un phénomène
national et
international
Mais qu’est-ce qu’il a de plus ce
nouveau dossier par rapport au
précèdent ? Pourquoi serait-il
accepté, lui ? Les deux précédents dossiers concernaient seulement les œuvres du Corbusier à
Firminy, alors qu’actuellement le
dossier regroupe plus de 17 biens
de l’architecte dans 7 pays (Allemagne, Belgique, Suisse, Argentine, France, Japon, Inde).
« On a toutes nos chances », dit
le président de l’association des
villes Le Corbusier, c’est un coup
de force que donnent les défenseurs de l’architecte. L’appui de
ses autres œuvres pourront peutêtre faire la différence par rapport
aux fois précédentes, plus précisément grâce à l’implication de
l’Inde dans la série internationale.
L’Inde recense la plus grande
concentration des œuvres Le Corbusier.
De plus, l’Unesco a déjà un bon
nombre de sites occidentaux.
L’arrivée de pays émergents dans
cette série internationale donne
un nouveau souffle à la candidature.
l’église Saint-Pierre, dans le quartier de Firminy-Vert a été construite à
partir de 1970 et achevée qu’en 2006.
Un impact local et
régional
Du tourisme, de l’emploi, de la
culture, de la finance… et de la reconnaissance, c’est ce que devrait
apporter Le Corbusier s’il rentre
à l’Unesco d’après Robert Karulak, vice-président Saint-Etienne
Métropole en charge du design
et du patrimoine. Il serait le premier patrimoine mondial dans le
département et le troisième au
niveau régional. Un changement
de statut pour la ville de Firminy
mais aussi pour la Loire entière,
selon Marc Petit maire de Firminy.
Anthony Peluso
Le Corbusier,
architecte avantgardiste
La maison de la culture fut inaugurée en 1965. C’est le seul édifice réalisé à Firminy qui ne soit pas une
réalisation posthume du Corbusier. l’église Saint-Pierre, dans le quartier de Firminy-Vert a été construite à
partir de 1970 et achevée qu’en 2006.
Le Corbusier, un des plus
grands architectes du XXe
siècle, connu pour avoir inventé l’unité d’habitation
-en France à Marseille, Rezé
(Loire
Atlantique),
Briey
(Meurthe-et-Moselle),
Firminy- a touché à l’urbanisme
et au design dès l’âge de 33
ans. Représentant du Mouvement moderne, Le Corbusier associe nature, musique
et architecture dans ses
œuvres. Il décède le 27 août
1965 sans avoir pu superviser une grande partie de ses
œuvres.
HISTOIRE
C’est Maintenant Suivez ! - 3
Couriot se renouvelle et perpétue
la mémoire minière
La représentation des valeurs universelles du mineur a permis au puits Couriot d’être représenté en
tant qu’emblème de la ville de Saint-Etienne avec la Cité du design et le stade Geoffroy-Guichard.
Son musée vient d’être enrichi et agrandi. Il était inauguré le 3 décembre dernier.
Plus de 1000 mètres carrés d’exposition dont une projection murale et une maquette plus vraie
que nature. Voici ce qu’offre aux
visiteurs le nouveau puits Couriot.
Si le parcours antérieur permettait
de se plonger dans la vie quotidienne des mineurs, les pièces de
collection n’avaient pas leur place
attitrée.
Les espaces et le chemin de la
visite sont dorénavant accessibles
pour les personnes à mobilité réduite avec la présence d’ascenseurs. Des tablettes tactiles sont
aussi mises à disposition pour les
malvoyants.
Même si l’appellation de « mine »
fait directement référence au
dur labeur des mineurs, Couriot
complète ses ambiances avec un
autre aspect qui est celui des machinistes. On entendrait presque
les tambours des monstres de fer.
L’apparition de deux nouvelles
salles, celle des compresseurs qui
alimentait les marteaux piqueurs,
ainsi que l’atelier des locomotives
électriques, sont impressionnantes.
Tout est pensé pour une immersion complète dans la vie d’antan comme par exemple baisser
la tête pour pouvoir passer dans
les galeries. L’odeur est aussi restituée, le visiteur en sera troublé.
Couriot réserve une dernière surprise par son point de vue donnant sur la ville de Saint-Etienne.
Il ne reste plus qu’à enfiler son
bleu de travail, creuser et aller au
charbon !
Emblème du puit Couriot, le chevalement domine le complexe.
Chiffre
55 000
C’est en moyenne le
nombre de visiteurs que
le puits accueille chaque
année.
Grégoire Debatisse
Petit zoom historique
Fondé en 1991, le musée de la Mine évoque la mémoire des travailleurs du charbon. Remontant les décennies qui retracent pas
à pas les moyens techniques de l’époque jusqu’à la fermeture en
1973, il permet d’apprendre les conditions de vie que nos aînés ont
pu connaître. De la salle des pendus aux entrailles du puits, la visite
ne peut qu’induire un sentiment d’admiration. D’autant plus que le
bassin houiller de la Loire représentait la première production de
charbon en France avec une vingtaine de concessions et plus de
600 puits entre 1800 et 1860. Il sera rattrapé ensuite par le bassin
du Nord-Pas-de-Calais.
Si le musée a toujours su correspondre à l’identité stéphanoise, il
ne s’est pas arrêté à sa première configuration.
Infos pratiques Le musée est ouvert de 9h à 12h30 et de 14h à 18h d’octobre à juin
et de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h30 de juillet à septembre.
Fermé le lundi matin.
Forfait groupe adultes : de 3 à 4,70 € (tarif réduit en visite libre. Plein tarif en visite guidée.)
Adulte : de 4,50 à 6,40 € (Tarif réduit en visite libre. Plein tarif en visite
guidée.)
Enfant : gratuit pour les moins de 16 ans. Gratuit le 1er dimanche du
mois.
Renseignements : 04 77 43 83 23
Nouvelle salle des machines désormais disponible aux visites.
CULTURE
4 - C’est Maintenant Suivez !
Art et société : quand une œuvre de street-art
fait polémique
En novembre dernier, une œuvre d’art urbain s’est attirée les foudres de la municipalité UMP de
Saint-Etienne. Motif : on y verrait un géant « déféquer » sur la ville. Aujourd’hui, le sort de la fresque
peinte par le duo d’artistes Ella&Pitr est en sursis. Retour sur la genèse de la peinture murale, sur le
débat qu’elle a suscité et qui donne à réfléchir sur la place de l’art dans l’espace public.
La fresque en question, surplombant le chantier temporaire en juillet 2011. © Collectif ETC
Juillet 2011 : à
l’origine, le projet
d’un espace public
temporaire
Le concours « Défrichez-là ! »,
organisé par l’EPASE (L’Établissement public d’aménagement
de Saint-Étienne), avait comme
objectif la mise en valeur d’un espace en friche situé à l’angle des
rues Cugnot et Ferdinand, près
de la gare de Châteaucreux. Le
projet «Place au changement» du
collectif ETC avait alors été retenu
pour son ambition et son originalité. L’objectif était d’impliquer les
habitants du quartier dans l’aménagement de l’espace public à
travers différents ateliers de jardinage, de menuiserie ou encore
d’illustration pour les enfants.
C’est alors que sont intervenus
les artistes Ella&Pitr formant le
groupe des Papiers Peintres, qui,
répondant à l’appel du collectif,
ont décoré le mur gris à coups de
pinceaux. Le résultat final représente un géant nu (un personnage
récurrent chez le duo d’artistes)
assis sur les ruines d’une ville, un
corbeau sur l’épaule et semblant
regarder au loin. « C’est comme
ça que l’on voyait Saint-Etienne
à l’époque», expliquait Ella des
Papiers Peintres à France Bleu en
novembre dernier.
C’est ainsi qu’est né ce lieu de vie
rebaptisé «place du Géant». Novembre 2014 : la
polémique
Deux ans plus tard, le géant à l’air
songeur s’est retrouvé malgré lui
au cœur d’une polémique, faisant
suite aux déclarations de Gaël
Perdriau, maire de Saint Etienne.
Le géant a été déclaré indésirable
par le maire récemment élu, qui
le considère comme un « déshonneur » pour la ville et trouve
impensable de livrer à la vue de
tous «un géant qui défèque sur la
ville».
Un jugement pour le moins sévère
qui lui vaudra les foudres des réseaux sociaux et de l’opposition,
parlant d’une «forme de censure
inacceptable».
Les artistes se sont dits abasour-
dis et amusés par ces réactions :
« Ça montre à quel point les gens
ont l’esprit tordu. Un bonhomme
qui est assis sur des immeubles,
parce qu’il a des fesses nues,
directement on va faire le rapprochement avec de la merde.
C’est dingue, il y a des choses
tellement plus profondes à régler
dans une ville. »
Alors que la polémique ne désenflait pas, les artistes ont répondu
par ce qu’ils savent le mieux
faire… de nouveaux collages. Les
habitants du quartier ont donc
pu voir d’autres personnages se
succédé au pied du géant tout au
long de l’hiver.
CULTURE C’est Maintenant Suivez ! - 5
Les Papiers
Peintres et leur
famille de
« boîteux » Ella&Pitr se sont rencontrés
dans la rue alors qu’ils collaient des affiches chacun de
leur côté. Ils forment depuis
2007 le groupe des « Papiers
Peintres ». Ces deux artistes
originaires de Saint-Etienne,
en couple dans la vie, sillonnent désormais le monde,
accompagnés de leurs personnages singuliers et attachants que les Stéphanois
connaissent bien : les géants,
les oiseaux lourds, les effondrés, les porteurs de cailloux,
les vieilles, les fous…
www.flickr.com/photos/ella_
pitr
« Peindre un mur en public ce n’est pas forcement
peindre des ballons et des
petits oiseaux pour que tout
le monde soit content, ça
ennuie les gens de voir de
vieilles fresques murales qui
ont mal vieilli. Autant faire
un mur qui évolue dans le
temps » Pitr des Papiers
Peintres
Quelle place pour
l’art dans l’espace
public ?
tags des œuvres de street-art.
Une destruction « aveugle » selon
Hazul Luzah, un artiste originaire
de Porto.
Si la polémique a de quoi faire
sourire, elle a le mérite de nous
questionner sur la place de l’art
dans l’espace public et notamment celle du street-art par
rapport aux formes d’art plus
« conventionnelles ».
A l’inverse, les œuvres modernes
et design, qui sont apparues un
peu partout dans Saint Etienne à
la demande de la municipalité, ne
font pas non plus l’unanimité parmi les citoyens. Il apparait donc
important, lorsque l’on cherche
à construire une ville créatrice, de
laisser une part de liberté et d’indépendance à une pluralité d’artistes aux inspirations diverses.
La ville de Porto, par exemple, est
le théâtre d’une véritable guerre
entre les artistes-graffeurs et la
brigade anti-graffiti de la municipalité qui recouvre systématiquement les graffiti d’une peinture
grise, sans distinguer les simples
Aujourd’hui, tous les personnages
ont disparu. Le sort du géant est
quant à lui en sursis.
Des personnages temporaires se sont succédés au pied du géant, répondant à la polémique avec humour.
Les collages et les fresques des
Papiers Peintres s’inscrivent tout à
fait dans la logique d’un l’art urbain qui se veut éphémère. C’est
d’ailleurs cette notion de temporalité qui permet l’expérimentation de nouvelles techniques, de
nouveaux supports.
Ella&Pitr se sont déclarés prêts
à recouvrir le géant, à condition
de « rester libres sur le sujet et le
thème ». A suivre donc. Il se pourrait bien que l’on doive dire adieu
au géant de Châteaucreux. Après
tout, c’est l’apanage de l’art urbain.
Colin Mourlevat
CULTURE
6 - C’est Maintenant Suivez !
La 9ème Biennale
du design de
Saint-Étienne, une
centrifugeuse à idées
Expositions, workshops, ateliers et conférences,
et même une parade cette année, ont envahi la
ville durant un mois du 12 mars au 12 avril.
Mercredi 11 mars à 14h30, les
Stéphanois se sont rassemblés
place Jean-Jaurès pour fêter
l’ouverture de la Biennale internationale design de Saint-Étienne.
Parmi la population, de nombreux
artistes, musiciens, étudiants et
les enfants des centres sociaux
stéphanois qui ont pris part au
défilé. Le concept de la parade à
vite laissé place à celui du carnaval. Beaucoup de déguisements
et beaucoup de couleurs, le tout
dans la bonne humeur et une
ambiance festive et musicale. Plusieurs centaines de personnes ont
marché jusqu’à la Cité du design,
aussi bien les adultes que les
enfants. Les différents chars de la
parade ont été conçus pour attirer l’œil, interroger le public sur
« les sens du beau » : thème de
la biennale. Ainsi, chacun a pu se
faire une idée sur l’esthétique des
structures proposées…
A la tête du cortège, le premier
char du nom de « Beauté » avait
à son bord la reine du design,
incarnée par une étudiante aux
origines sud-coréennes. « Mon
rôle, c’est de saluer les gens et
représenter mon pays qui est
reconnu par l’Unesco en matière
de design, confie-t-elle en poursuivant, pour la confection de ce
char, je me suis inspirée des ballons d’hélium que l’on voit partout en Corée du Sud ».
Après 2h30 de marche, les festivités se sont terminées en musique,
au pied de la tour du design.
Gaspard Poirieux
Chiffre
130 000 comme le nombre de visiteurs.
Un aperçu des expositions
Les designers exposent leurs toutes dernières créations au public.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a pour tous les
goûts. Le but est de faire réfléchir les visiteurs, les interroger sur
les sens du beau. Une exposition a d’ailleurs pour titre : « Vous
avez dit bizarre ? ». On peut y trouver de véritables Ovnis et ce
qui est intéressant, c’est qu’ils sont tous dans la même pièce. Les
créations cohabitent et interagissent entre elles : chaque objet a sa
place, tout a été étudié. A chacun son jugement. Lorsque l’on va à
la rencontre des visiteurs, ils viennent parfois de loin : « Je viens de
Strasbourg. Je suis un passionné de design et j’ai passé un moment
merveilleux à déambuler entre les œuvres », raconte l’un d’entre
eux. Toute la journée, des visites guidées étaient organisées pour
ceux qui souhaitaient élargir leurs connaissances. Pour cette 9ème
édition, les expositions étaient dispersées dans Saint-Étienne, mais
le cœur de la Biennale est situé à la Cité du design, dans les locaux
de l’ancienne armurerie stéphanoise.
CULTURE C’est Maintenant Suivez ! - 7
Les centres sociaux ont participé à la parade du
design
Tom Prybilski et Vincent Gernot, deux étudiants à l’Esadse (école supérieure d’art et design de Saint
Étienne) sont partis à la rencontre des enfants dans les centres sociaux.
Le 11 mars a eu lieu la grande
parade en ouverture de la neuvième Biennale du design de
Saint-Étienne. Pour l’événement,
les enfants de différents centres
sociaux ont mis la main à la pâte.
Encadrés par Tom et Vincent,
deux étudiants à l’Esadse, l’école
d’archi stéphanoise, ils se sont
adonnés à la confection de divers déguisements en carton.
« Le travail avec les enfants est
très enrichissant, ça donne de la
bonne humeur et ils sont vraiment
enthousiastes », explique Tom. En
plus d’ateliers peinture, les enfants ont pris part à la confection
d’un char sur le thème de l’agroalimentaire. On pouvait y voir des
fruits et des légumes aux formes
géométriques : comme des bananes rectangulaires ou encore
des tomates carrées. « Il y a un
vrai message critique à travers ce
thème : ici, on dénonce les OGM
et le fait qu’aujourd’hui, on en
arrive même à créer nos propres
aliments.. Les enfants sont tout
à fait conscients de cet enjeu »,
confie Vincent.
« Un carnaval
design »
« Notre but est de faire rêver les
gens avec des structures complètement improbables et novatrices
dans le visuel. Ce sera très festif
en terme de couleurs, une sorte
de carnaval design », explique
Tom.
Quelque dix chars ont été présentés à la parade au milieu des enfants déguisés avec les costumes
de leur création. Il y avait des
structures démontables et malléables avec lesquelles le public a
pu inter-réagir. « Les enfants ont
apprécié d’être dans les coulisses
de l’événement et se sont investis
dans leur rôle. J’adore les gosses
et si je peux leur faire partager
ma créativité et mes idées, c’est
avec plaisir », témoigne Vincent.
Au total, c’est plus d’une centaine
d’enfants des centres sociaux
stephanotis qui ont participé au
projet.
Gaspard Poirieux
Parvis de la cité du design (en haut), Tom et Vincent rendent visite
aux enfants d’un centre social (ci-contre).
Départ de la parade du design, place Jean Jaurès à Saint Etienne.
RENCONTRES
8 - C’est Maintenant Suivez !
L’entrée dans le monde du travail
De la petite enfance à l’âge adulte, Valentin Habougit a toujours été un garçon respectueux.
Originaire d’un petit village au nord de Monistrol-sur-Loire, il grandit entouré de ses deux parents
et de sa petite sœur. Sa mère Muriel lui inculque des valeurs fondamentales : bonjour, merci, au
revoir. « J’avais pas bien le choix » me dit-il en rigolant.
« Je savais pas quoi faire. J’ai
même tenté le concours d’infirmier sans réelle conviction. »
Il voulait s’éloigner du commerce
un moment, écoeuré par cette
logique matérielle prenant le pas
sur l’humain.
Il décide finalement de se lancer
à nouveau dans le commerce en y
intégrant cette fois-ci le côté valorisant des énergies renouvelables.
Et cela va payer car il finit son BTS
en étant major de sa promo. « Je
me suis rendu compte que quand
t’aime le milieu dans lequel tu es,
tout est plus facile. » Ces deux
ans lui ont permis de lier des relations professionnelles avec son
entreprise d’accueil qui, au final,
lui propose de continuer ce partenariat l’année suivante. Mais
Valentin se heurte à l’opposition
de son IUT. « Ils ont refusé l’entreprise. D’après eux, elle était trop
petite et ne permettait pas assez
de perspective d’évolution ».
Son patron, lui, sous-entend alors
qu’il peut l’accueillir en CDI mais
lui conseille tout de même d’essayer de faire sa licence dans une
autre entreprise. Il doit alors recommencer sa recherche à zéro,
tout ça à deux mois du début de
la formation. « J’ai trouvé leur décision absurde vu la conjoncture
actuelle. Ce n’est pas comme si
on trouvait des entreprises prêtes
à nous recevoir à tous les coins de
rue ! »
Il choisit alors de se remettre
en quête d’une entreprise plus
importante. Après quelques se-
maines de recherches, et grâce à
un coup de pouce de son ancien
patron, il obtient une alternance
au sein d’une grande entreprise
basée sur Paris.
« Même si ce n’était pas dans le
domaine des énergies renouvelables, j’étais conscient de la
chance que j’avais d’avoir trouvé
une entreprise. » Valentin s’est
alors retrouvé à la tête du secteur
de la Haute-Loire. Jour après jour,
le commercial néophyte sillonne
les routes du 43 à la recherche de
nouveaux clients.
« Ce qui me plaît dans ce métier,
c’est de pouvoir gérer la relation
client tout en essayant de démarcher de nouvelles entreprises tous
les jours. » Cette balance entre
cours et entreprise devient alors
un véritable enjeu. Il doit jongler
entre les coups de téléphone et
les mails des clients tout en main-
tenant son bon niveau scolaire.
« 2015 va être une année difficile à gérer. Je sais qu’à partir du
moment où je serai à 100% dans
le monde du travail, il sera difficile de faire marche arrière. Je me
rends compte que la vie étudiante
n’est pas si mal que ça ! » dit-il en
plaisantant.
Ca, c’est sûr.
Léa Dusson
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de l’image, du son, du web, du journalisme, du cinéma, de la communication.
RENCONTRES
C’est Maintenant Suivez ! - 9
Un avocat ligérien juge la loi Macron
Après avoir suscité de nombreuses réactions, la loi Macron est désormais adoptée. Un écrit qualifié
de « loi fourre-tout », qui prévoit notamment la réforme des professions juridiques réglementées.
Maître Nicolas Poirieux, avocat et ancien Bâtonnier du barreau de Montbrison livre son ressenti.
L’exécutif tient à créer le
statut d’avocat en entreprise,
ainsi que faire disparaître la
postulation territoriale. Quelle
est votre position en ces temps
de mobilisation ?
«C’est quand même le
comble pour un avocat
de ne pas savoir
défendre les siens.»
qu’un représentant et défendent
ainsi mieux leurs intérêts C’est
quand même le comble pour un
avocat, dont c’est le métier, de ne
pas savoir défendre les siens.
Cette réforme Macron s’inscrit
dans un champ beaucoup plus
vaste qui consiste à redonner du
pouvoir d’achat aux Français. La
suppression de l’avocat postulant
qui consiste pour le justiciable à
réduire le coût global de son procès ne me choque pas, surtout à
l’heure de la communication électronique où les échanges se font
par un réseau virtuel et non plus
par l’avocat postulant qui se devait d’être physiquement présent
aux audiences. Quant à l’avocat
en entreprise, je n’y suis pas
favorable car il y a incompatibilité entre le lien de subordination
qu’il aura avec son employeur et
l’indépendance que doit avoir
l’avocat dans l’exercice de sa mission. Sans parler de la déontologie qui doit guider son action ?
Qui en sera garant ?
Que pensez-vous du dialogue
entre le gouvernement et le
conseil national des barreaux au
sujet de la loi Macron ?
Pourquoi ce dossier ne dépend
pas de la Garde des sceaux ?
Il s’agit comme bien souvent d’un
dialogue de sourds entre deux
parties qui défendent des intérêts
contradictoires : le gouvernement
défend l’intérêt public et le CNB
les intérêts de la profession. On
parle de concertation mais en
pratique la loi future est déjà rédigée pour l’essentiel avant même
l’ouverture des négociations !
Autre difficulté pour les avocats,
c’est leur triple représentation
qui les dessert : le conseil national des barreaux, la conférence
des bâtonniers et le bâtonnier de
Paris, autant d’interlocuteurs qui
altèrent la force de notre discours.
Les notaires par exemple n’ont
Nicolas Poirieux, avocat et ancien Bâtonnier du barreau de Montbrison.
C’est vrai que tout ce qui touche
à la réforme des professions judiciaires relève habituellement de la
chancellerie mais comme je vous
l’ai dit, ce projet s’inscrit dans
une démarche avant tout économique et touche à de nombreux
secteurs d’activité. La Garde des
sceaux a commencé à prendre
publiquement un peu de recul
par rapport à son homologue de
Bercy... Comme pour bien montrer qu’elle existe encore.
7 ans après la réforme de la
carte judiciaire et la suppression
du Tribunal de Grande Instance
de Montbrison, quel est le
regard de l’ancien Bâtonnier sur
la politique socialiste ?
Cette réforme a été à moitié faite
et ne permet finalement pas de
mesurer les économies réalisées...
C’est dommage. Mais je constate
pour ce qui me concerne que les
changements d’habitude ont aussi du bon ! Quant aux politiques
menées sur la justice, qu’elles
soient de droite ou de gauche,
elles tendent vers un seul but : réduire les moyens. Ce qui pose un
vrai problème pour l’État de droit
dans lequel nous vivons.
Vous étiez candidat à
l’élection législative dans la
6e circonscription de la Loire
en 2007. Est-ce toujours une
motivation ?
Non ! La motivation première
était d’aller compliquer la tâche
du titulaire de la fonction, l’ancien
Garde des sceaux (Pascal Clément) qui avait compliqué la nôtre
en ne défendant pas le tribunal
de Montbrison.
Propos recueillis par Gaspard
Poirieux
RENCONTRES
10 - C’est Maintenant Suivez !
Un collectif stéphanois qui en a dans le caleçon !
Rencontre avec Thibaud Degraeuwe, membre du collectif stéphanois réunissant des passionnés
d’audiovisuel : « Mes couilles dans ton slip »
Quelles personnes composent
« Mes couilles dans ton slip »
(MCDTS), et de quoi s’agit-il ?
C’est un rassemblement de personnes. L’association s’appelle
Freaks Production et le collectif
MCDTS est compris au sein de
cette structure. MCDTS regroupe
avant tout des amateurs et des
passionnés d’images, de vidéo
et bien sûr de cinéma. Nous
sommes tous très différents et
hétéroclites : Il y a un professeur,
un informaticien, un sérigraphe…
Le seul à être plus professionnel
dans ce milieu, c’est moi, car je
travaille à l’Opéra-Théâtre de
Saint-Etienne. L’idée était de faire
de la vidéo et de l’orienter vers la
fiction sous forme de courts-métrages et d’une web-série (VHS La
série).
Aviez-vous l’intention de
toucher un public particulier ?
La vocation au départ n’était pas
d’être vu par un public ou de
faire une programmation cinéma.
C’était de monter notre association de façon structurée, de réaliser nos créations et de s’essayer
à la fiction. Après, bien sûr, nous
utilisons de nouveaux outils web
(comme YouTube, Vimeo) et les
festivals amateurs afin de faire
vivre nos courts-métrages.
Quel est ton rôle ?
Je suis membre actif du collectif,
je n’ai pas l’étiquette de président
ou de trésorier. J’ai souvent co-
réalisé avec « Cali » (le président
de MCDTS), qui a écrit entièrement VHS, en signant notamment l’épisode final de la saison
1. Sinon, je suis essentiellement
cadreur. Je fais un peu de son
sur certaines scènes, du coach
acting pour aider les comédiens
et du montage. J’ai notamment
réalisé la scène d’action de notre
court-métrage USB Fiction, un
hommage à Quentin Tarantino.
J’ai aussi réalisé des making of
pour certaines de nos créations.
J’ai également été animateur lors
de la première saison des soirées
Popcorn (organisées au Méliès
Saint François). Chacun possède
ses compétences propres, ce qui
ne nous empêche pas de porter
plusieurs casquettes, d’être polyvalents et touches à tout. C’est
d’ailleurs le plus extraordinaire et
passionnant de notre activité.
« Ce nom est
particulièrement
marquant, tout le
monde le retient »
Pourquoi avoir choisi un tel
nom ?
« Cali », le fondateur, cherchait un
nom à l’époque qui pourrait tout
de suite être retenu par le public,
quelque chose de particulier et
singulier. Il était animateur de
radio et, lors d’une émission, il a
sorti la phrase « mes couilles dans
ton slip » en faisant une blague.
L’idée a germé de cette façon, et
quoi de mieux pour un nom de
collectif. Au final, ce nom fait plus
sourire qu’il ne choque, même la
presse n’hésite pas à l’utiliser sans
censure quand un article nous
concerne.
Vous réalisez beaucoup de
fausses bandes-annonces, de
parodies courtes, pourquoi ce
format ?
Comme je l’ai déjà dit, l’idée était
de s’essayer à différentes choses.
Après VHS, nous avons réalisé des
clips, notamment pour le groupe
Holy Cross, tout en injectant cette
« patte » cinéma, inspirée par les
influences qui nous tiennent à
cœur. Pour les bandes annonces
fictives, nous nous sommes inspirés du travail de Robert Rodriguez : il a réalisé Machete, nous
avons fait Raquette, il a rempilé
avec Machete Kills, nous avons
suivi avec Raquette Smash. Nous
tentons donc à chaque fois de
conserver un lien avec l’actualité
de façon parodique et en conservant ce côté comique. Les vidéos
courtes constituent aujourd’hui la
norme consommable sur inter-
net, ce qui intéresse et captive le
mieux les personnes devant leurs
écrans. Avec des formats trop
longs, nous prenons le risque de
perdre le spectateur, qui va finir
par quitter la vidéo.
Des difficultés particulières à
monter votre collectif ?
Il n’y a pas eu de problèmes
particuliers. MCDTS est une
association suivant la loi 1901 et
administrativement parlant tout
est bien organisé. La difficulté
réside principalement dans le
fait de fédérer un groupe, une
équipe autour d’un projet commun. MCDTS bénéficie d’un bel
engouement puisque tout le
monde a l’envie et la volonté de
travailler ensemble. Lorsque des
personnes ne trouvent pas leur
place, n’ont plus envie de faire
partie du collectif, ou se sentent
inutiles, elles s’en vont et d’autres
nous rejoignent (notamment des
jeunes). D’un autre côté, MCDTS
reste une passion et une association que l’on tente de faire vivre,
en conciliant nos vies professionnelles et familiales. Il n’est
pas toujours évident de gérer
l’association et de faire coïncider
le planning de tout le monde en
fonction de nos projets. L’organisation est titanesque…
Comment se présente l’avenir?
Pour l’instant, nous avons effectué beaucoup de missions pour
d’autres structures, de demandes
et notre projet actuel est de nous
retrouver tous ensemble. Nous
planchons à l’écriture d’un court,
voire d’un moyen métrage que
nous aimerions réaliser. Ce projet
nous tient à cœur, puisqu’il nous
permettrait de nous consacrer à
ce qu’on sait et qu’on aime faire.
Nous planifions de nous laisser
un an pour concrétiser ce projet.
Une collaboration avec les gars
de l’association Kick production
n’est pas à exclure non plus : nous
pourrions tout à fait monter une
plus grosse équipe afin de créer
un projet plus lourd.
Interview réalisée par Alexandre
Guia
Thibaud Degraeuwe, membre du collectif en plein tournage crédit photo: Thibaud Degraeuwe)
Retrouvez le collectif et leurs
productions
sur
leur
site
web : http://www.mescouillesdanstonslip.com/
RENCONTRES
C’est Maintenant Suivez ! - 11
« Chaque année, de nouvelles personnes nous
rejoignent »
Depuis déjà une décennie, le festival Face à Face met à l’honneur la communauté LGBT (Lesbien Gay
Bi Transgenre) fin Novembre – début Décembre par une large programmation de films abordant le
thème d’une sexualité différente. Antoine Blanchard, président de l’association éponyme à l’origine
de cet événement, espère bousculer les préjugés. Rencontre.
Antoine Blanchard, président de l’association
En quoi votre action participet’elle à la lutte contre la
discrimination ?
Je préside l’association Face
à Face et j’organise le festival
international du film LGBT à
Saint Etienne. L’idée est venue
de quelques stéphanois qui ont
constaté qu’il n’y avait pas grandchose pour la nombreuse communauté LGBT qui a une culture
propre, notamment à travers
le cinéma. Beaucoup de films
abordent l’homosexualité mais ne
sont pas montrés en dehors des
festivals.
français s’intéressent au sujet. En
général, les films sont traduits
en anglais et certains de nos
membres sont bilingues.
Avez-vous un exemple de
conséquence concrète qu’a eu
le festival ?
Un classement des villes françaises gay-friendly est établi, dans
le magazine Têtu par exemple, et
Saint Etienne était très bas. Grâce
au festival et aux autres manifestations, nous sommes désormais
13ème après avoir gagné 9 places
en 2013.
Beaucoup de films étrangers
figurent à la programmation.
Comment les découvrez-vous ?
Avez-vous eu des retours
émanant de la communauté
LGBT ?
Ce travail s’effectue tout au long
de l’année : recherche sur Internet des sorties traitant de cette
thématique, séances de visionnage, sélection de films. Certains membres de l’équipe y sont
dédiés: ils tentent de se procurer
une version traduite des films car,
malheureusement, peu de films
Le cinéma est rempli, ce qui
prouve que la communauté est là.
Enfin, pas seulement la communauté puisque le festival estouvert à tout le monde. Oui, nous
avons de très bons retours ! C’est
également la raison pour laquelle
nous accueillons d’autres associations comme SOS Homophobie
qui lutte contre la discrimination à
l’égard de la communauté LGBT.
Initiative originale : nous avons
organisé des dépistages rapides
du sida dans un cinéma avec l’association ACTIS (association communautaire de lutte contre le sida
qui assure des actions de prévention, d’accompagnement et de
soutien aux personnes séropositives), à l’occasion de la Journée
Mondiale de Lutte contre le Sida,
ce qui nous permet de conserver
aussi un aspect préventif.
Certaines personnes étrangères
à cette communauté venues
par curiosité vous ont-elles
confié avoir été agréablement
surprises ?
Chaque année, un petit questionnaire est proposé pour faire
évoluer le festival. Chaque année,
de nouvelles personnes viennent
nous rejoindre. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à tous
les étudiants et étudiantes : si
vous voulez vous investir dans un
projet militant et culturel tout en
découvrant des films, venez nous
rejoindre pour organiser des événements comme le festival. L’aide
de tous et de toutes est la bienvenue !
Propos recueillis par
Salomé Beaurez Roy
Créé en 2005, le festival a
fêté cette année ses 10 ans
Le festival se déroule
chaque année au cinéma Le
France (récemment renommé Le Méliès Saint François)
de Saint Etienne, durant 4
jours aux mois de Novembre
et Décembre. Différents films
dont une douzaine de courts
métrages et documentaires
sont présentés dans l’aprèsmidi ou en soirée en présence de distributeurs, réalisateurs, écrivains, artistes,
journalistes mais aussi de
membres de la communauté
LGBT, français et étrangers.
CINÉMA/ TV
12 - C’est Maintenant Suivez !
Le Camion rouge : l’ancienne caserne
des pompiers devient temple du 7ème art
Le nouveau multiplexe stéphanois dédié au cinéma a ouvert ses portes le 11 février.
Une des 10 salles du camion rouge, prête à accueillir les spectateurs.
Après quelques retards dans les
travaux, Le Camion rouge a ouvert ses portes au public mercredi
11 février en début d’après-midi.
Cette ancienne caserne des pompiers, située non loin de la place
Chavanelle, avait retenu l’attention de Sylvie Massu lors d’une
visite en 2010. Un complexe
moderne pour cette dernière, qui
n’en est pas à son coup d’essai
puisqu’elle possède déjà trois
autres complexes dont L’Alhambra, ex-Gaumont de la place Jean
Jaurès, ainsi que deux cinémas à
Dijon.
Une ouverture
précipitée
De nouvelles responsabilités se
font ainsi sentir. Il s’agit donc d’un
nouveau cinéma à la charge de
la directrice qui entraîne parfois
certains problèmes. En effet, tout
n’était pas prêt pour l’ouverture
du Camion rouge. De nombreux
petits détails de finition restaient
à faire comme l’affichage des
signalétiques sur le devant du
bâtiment ainsi qu’a l’intérieur des
salles, ou l’on pourra, par ailleurs
retrouver en guise de souvenirs
certaines lettres aillant autrefois
appartenu à l’enseigne du Royal.
D’autres retards, comme l’installation des bornes payantes électroniques, est aussi à noter.
Certains équipements ne seront
ainsi pas mis en service tout de
suite. Mais d’ici deux à trois semaines, tout devrait être parfaitement terminé. Les équipes de
chantier ont également rencontré
un problème majeur d’infiltration
d’eau contraignant le cinéma à
fermer une de ses salles. Les tout
premiers films ont donc été projetés avant même que certaines
finitions aient été achevées. Ce
nouveau complexe compte 10
salariés ainsi qu’une dizaine de
salles dont la plus grande accueille 400 sièges.
Sylvie Massu étend ainsi son influence sur le territoire stéphanois
avec plus de 3500 places disponibles dans ses deux cinémas stéphanois.
Ce complexe se destine cependant plus aux jeunes grâce d’une
part à la proximité des deux lycées Saint-Michel et Fauriel mais
également par la programmation
qui se concentre sur des film à
gros budgets.
Le souvenir des
pompiers
L’univers des pompiers est néanmoins très présent. En effet, la
salle 10 rappelle cet aspect-là
avec notamment des sièges
rouges tout comme l’intérieur des
camions de pompier. De nombreux petits clins d’œil renvoi
également à l’histoire de ce lieu
dans d’autres salles comme la
couleur, toujours rouge, ainsi que
le bleu et le gris présents sur les
murs des salles faisant écho au
polo des pompiers.
Ce petit bout d’identité conservé
permet ainsi à ce complexe de
s’intégrer parfaitement au lieu
ainsi qu’au territoire ligérien.
Le Royal, quant à lui, sera réhabi-
lité en 27 appartements de luxe
avec une vue imprenable sur le
centre de Saint Etienne. Une
opération accompagnée de commerces au rez-de-chaussée.
Léa Dusson et Lou David
Tarifs
Enfant : 4,00€
Étudiant 6,90,
Normal 9,20,
Senior 6,90,
Adresse 1, rue Etienne-Mimard 42000 à
Saint-Étienne
Chiffre
Le Camion rouge c’est 1650 fauteuils, 4 salles équipées de la 3D
et des projections laser.
CINÉMA/ TV
C’est Maintenant Suivez ! - 13
La grande aventure LEGO réussit avec brio
à casser quelques briques !
Alors que l’on pouvait craindre le pire, le film s’avère être une excellente surprise et l’un des
meilleurs films d’animation de l’année 2014. Pari réussi pour le duo Chris Miller/Phil Lord !
Emmet Brickowski est un ouvrier
du bâtiment lambda. Comme
tous les autres habitants de
Bricksburg (la ville LEGO), il doit
suivre les règles et les instructions
mises en place par Lord Business.
Un jour, Emmet va tomber par hasard sur la pièce « de résistance »,
qui lui permettra d’accomplir la
prophétie et de libérer les maîtres
constructeurs.
La grande aventure LEGO avait
tout pour n’être qu’une simple
pub d’1h40 pour la fameuse
firme de jouets de construction.
Quelle ne fut pas la surprise de
découvrir que les réalisateurs
Chris Miller et Phil Lord (21 Jump
street, 2012) férus de comédie et
ayant déjà l’expérience de l’animation (Tempête de boulettes
géantes, 2009), nous préparaient
un divertissement extraordinaire
(comme le souligne le titre de
la chanson « Tout est super génial ! »), drôle et profond. Inventif,
La grande aventure LEGO est un
film d’une technicité incroyable.
Extrêmement coloré, le film est
« construit », à l’instar des briques
multiformes, d’un parfait mélange
entre animation de synthèse et
stop-motion, qui fonctionne à
merveille.
Il est avant tout un divertissement
au rythme effréné. La mise en
scène pêchue est inventive : les
réalisateurs allient licences LEGO
et références à la pop culture (Batman, Superman, Gandalf et bien
d’autres sont de la partie). Le principe même des LEGO, à savoir la
construction (les personnages utilisent les briques pour pouvoir se
sortir de mauvaises situations) est
au centre de l’histoire. Ainsi les situations burlesques s’enchaînent,
le tout formant une composition
homogène très réussie.
Là où le film impressionne, c’est
sur son fond. Véritable dénonciation du contrôle des masses et
de la société de consommation
(Lord Business régit les différents
univers LEGO et veut que tout
soit réalisé parfaitement selon ses
instructions. C’est pourquoi il se
débarrasse des maîtres constructeurs, capables de créer par leur
propre imagination tout ce qu’ils
désirent), La grande aventure
LEGO fait également ressortir la
notion d’inventivité et de libre
arbiter.
Le personnage d’Emmet subit un
cycle initiatique, passant d’être
sans importance et conditionné à
héros libérateur malgré lui.
Le film offre une critique satirique
du capitalisme. Un sacré tour
de force pour Phil Lord et Chris
Miller.
Chris Miller (à gauche) et Phil Lord (à droite), les réalisateurs de La
grande aventure LEGO, interviewés lors de la promotion du film (crédit
photo : www.premiere.fr)
Le stop-motion, c’est quoi?
Le stop-motion est un procédé d’animation image par image
en volume. Cette technique consiste à prendre des photos
successives d’une scène fixe. Entre chaque photo, on modifie
la position d’un ou plusieurs éléments de la scène (comme un
personnage par exemple), afin de pouvoir par la suite, recréer un
mouvement d’animation en mettant les photos les une à la suite
des autres. On peut trouver sur internet le travail de talentueux
amateurs de ce procédé. Pour rester dans l’univers LEGO,
on retrouve sur la chaine Youtube de BrotherhoodWorkshop,
de nombreuses vidéos en stop-motion, ainsi que des vidéos
expliquant leurs créations : https://www.youtube.com/user/
BrotherhoodWorkshop/videos.
Alexandre Guia
The Cut : un voyage sans fin
Sorti le 15 janvier en France, le dixième long métrage de Fatih Akin pourrait bien être considéré
comme un chef d’oeuvre malgré son absence dans les grandes salles de cinéma.
1915, Turquie. Nazaret, le forgeron du village, époux aimant et
père de deux jumelles, est embrigadé comme tous les autres
hommes arméniens. Alors que
les Turcs massacrent son peuple
et instaurent la terreur dans son
pays, Nazaret arrive à s’échapper
miraculeusement. Mais la guerre
a fait des ravages et les familles
sont décimées dans tout le pays.
Alors que tout semble perdu pour
Nazaret, il apprend que ses filles
sont encore en vie. Commence
alors une quête, un voyage effréné, une course contre le temps à
travers les continents, en passant
par le désert de Mésopotamie,
les plaines glaciales du Dakota
et les sombres recoins de Cuba.
Inspiré d’un courage et d’une
volonté sans faille, Nazaret va t-il
retrouver ses dernières raisons de
vivre ?
Tahar Rahim époustouflant !
Après Un prophète et Samba,
l’acteur de 33 ans, Tahar Rahim,
confirme une nouvelle fois qu’il
est fait pour le grand écran. Il a
su parfaitement retransmettre les
émotions d’un personnage muet,
courageux et terrorisé. Ses expressions de visage et son petit
calepin font le reste. La parole devient un outil qui n’est plus important puisque rien ne pourra faire
taire la volonté de Nazaret.
Comment passer à coté de ce
chef d’oeuvre que nous offre Fatih Akin ? Il arrive à faire d’un plan
une atmosphère qui submerge
le spectateur. Depuis son film
de 2009, Soul kitchen , il fait de
la musique un aspect plus qu’important pour que le spectateur
soit absorbé et rentre dans le film.
Akin a laissé la minutie du choix
musical à Rainer Klausmann avec
qui il avait déjà travaillé dans ses
précédents films.
La tristesse, l’effroi et la beauté
sont trois caractéristiques que
vous trouverez au cours de ce
voyage sans fin. Elles sont traitées
de façon très dure mais relèvent
d’un réalisme sans faille.
En bref, ce film a été réalisé en
mémoire du génocide arménien
qui n’est toujours pas reconnu à
l’heure actuelle par le voisin turc.
Il montre clairement l’atrocité que
l’on pouvait y trouver à l’époque.
Grégoire Debatisse
CINÉMA/ TV
14 - C’est Maintenant Suivez !
«Les Nouveaux sauvages» : un film dynamite
« Les Nouveaux sauvages » est déjà un véritable phénomène en Argentine où il bat tous les records
du box office.
personnages à la frontière entre
civilisation et sauvagerie, et qui
révèlent leurs instincts les plus
primitifs. Le format inhabituel apporte beaucoup de rythme au film
et lui permet de ne jamais s’essouffler. Ces scénarios regorgent
d’inventivité et entraînent les
personnages dans des séries de
péripéties souvent dramatiques,
loufoques et surtout hilarantes qui
vous laisseront les zygomatiques
endoloris et l’air songeur : mais
comment en sont-ils arrivés là ?
Ce portrait au vitriol de la société,
bourré de cynisme et d’humour
noir, est composé de six histoires
reliées entre elles par un seul fil
conducteur : le pétage de plomb.
Les passagers d’un avion s’aperçoivent qu’ils connaissent tous la
même personne. Une serveuse
reconnaît le mafieux responsable de la mort de son père.
Deux automobilistes enragés
en viennent aux mains en plein
désert. Un homme que tout accable se rebelle quand sa voiture
part en fourrière. Le fils d’une
riche famille renverse une femme
enceinte alors qu’il est au volant.
Un mariage huppé tourne au vinaigre.
Des situations qui poussent les
Des personnages
qui laissent libre
court à leur folie
dévastatrice
Damian Szifron, enfant de la pub,
a visé très juste entre la comédie et la tragédie, en traitant au
passage de trahison, d’amour, du
passé mais aussi des petites violences quotidiennes et irritantes.
Nous sommes tous inégaux face
à l’inégalité, l’injustice et l’exigence de la société dans laquelle
on vit. «Les Nouveaux sauvages»
est un film sur les personnes qui
craquent et qui laissent libre court
à leur folie dévastatrice. C’est
précisément ce qui rend ce film
jouissif .
Ces explosions de violence, assumées et jubilatoire s’inscrivent
à chaque fois dans une intrigue
intelligemment écrite et résultent
d’un ras-le-bol, d’un trop plein
d’énervement lentement accumulé chez les personnages. L’humour corrosif ne laisse aucune
place aux bons sentiments dans
ce film mal-élevé et politiquement incorrect.
Les «Nouveaux sauvages», c’est
du cinéma comme on l’aime, franc
et débridé qui fait table rase des
conventions et des bienséances.
Un film jubilatoire qui continuera
a vous faire rire après la séance.
Colin Mourlevat
Bienvenue dans l’univers Peaky Blinders
Après un succès retentissant Outre-Manche, la famille Shelby a débarqué en France le 12 mars sur
Arte.
Cette série débute à la fin de la
Première Guerre mondiale à Birmingham, où l’on fait la connaissance de la famille Shelby. Leur
notoriété les précédant, à leur
tête Thomas “Tommy” Shelby,
interprété magistralement par
Cilian Murphy que l’on a déjà pu
voir dans des films signés Christopher Nolan. Il dirige le business
familial de paris illégaux sur les
courses de chevaux. Les ambitions de Tommy sont grandes, et
il compte bien se faire une place
“legit” (légal en anglais) dans ce
milieu. Entouré de ses deux frères
: Arthur et John et de leur tante
Polly (Helen McRoy à couper le
souffle et plus que convaincante),
ils vont à coups de lame de rasoir
et de plans plus que brillants travailler sur leurs objectifs. L’équilibre et la sécurité de cette famille
va être mis en péril par l’arrivée
d’un nouveau chef de la police,
venu tout droit de Belfast, Chester Campbell (interprété par Sam
Neil qui a travaillé son accent
spécialement pour ce rôle), et de
Grace Burgess, une barmaid au
passé trouble (jouée par Annabelle Wallis).
La saison 1 avait posé les bases
de l’empire Shelby et nous avait
permis de découvrir les personnages de Peaky Blinders. La vie
d’après-guerre était justement reconstituée, les tenues étaient soignées et les acteurs semblaient à
s’y méprendre, sortir tout droit de
1919. Cependant, la fin de cette
première saison avait été abrupte,
nous laissant dans le flou et frustré
quant à la suite des événements.
Le retour gagnant
de la saison 2
C’est donc avide que nous avons
attaqué la saison 2 et satisfait
que nous l’avons finie. La qualité des décors, des costumes et
des personnages est intacte. De
plus, Peaky Blinders s’est fait remarquer par sa bande-son dans la
saison 1 avec Nick Cave ou The
White Stripes. Ces six nouveaux
épisodes prennent brillamment
la relève, toujours profondément
ancrés dans le garage rock, avec
des artistes comme Johnny Cash,
The Dead Weather ou encore Ane
Brun.
La série de Steven Knight réussit
l’exploit de se renouveler subtilement tout en restant dans la continuité de l’intrigue. Un tour encore
plus impressionnant quand on sait
le nombre des séries d’époque
diffusées Outre-Manche.
erreur de ne pas exploiter ce côté
pleinement.
Cette nouvelle saison finit de
convaincre. La BBC Two a reconduit la série pour une troisième
saison de six épisodes.
Annabelle Poitrinal
La saison 2 s’offre également un
nouveau souffle au niveau casting
grâce à l’arrivée de l’acteur Tom
Hardy. Il interprète le personnage
d’Alfie Solomons, un dangereux
et imprévisible chef de gang juif,
et de l’actrice Charlotte Riley qui
campe le rôle de May Carleton,
une dresseuse de chevaux, issue
d’un milieu aisé qui va également
murmurer à l’oreille Tommy.
Après avoir vu les douze épisodes
que compte à ce jour la série, il est
indéniable que cette série vaut le
détour. Le charme des décors et
des acteurs nous plonge dans un
univers fascinant. Les scènes de
violence sont très présentes et
sanglantes et cela aurait été une
Annabelle Wallis interprète de
Grace Burgess
LIVRES
C’est Maintenant Suivez ! - 15
Entre les lignes de Bernard Lhoste
De sa plus tendre enfance à sa carrière actuelle d’auteur, l’homme se livre à mots comptés.
peur de ne pas y arrive. Cependant une fois lancé “peu à peu,
les personnages deviennent réels
et vous appellent à les conduire
plus loin”.
C’est dans la commune de SaintFront en Haute-Loire qu’est né
Bernard Lhotse le 19 décembre
1950. Son père était ouvrier, et
sa mère restait à la maison pour
s’occuper des 10 enfants que
comptait la famille. Il grandit dans
un milieu modeste et apprend
très tôt la valeur du travail et du
partage. Il se dit “très fier de ses
parents et reconnaissant, car avec
très peu de ressources, ils se sont
débrouillés pour que nous fassions tous des études (tous les dix
ont fait des études après le bac)”.
Bernard Lhotse a étudié l’histoire
à Lyon et est devenu professeur
d’Histoire Géographie. Il a enseigné pendant 36 ans, dont 21 en
tant que directeur de son collège
en prime.
s’en occuper. De plus, son fils Thibault, avec un BTS de communication graphique en poche, vient
lui prêter main forte.
En parallèle de toutes ses activités, il fonde avec son épouse,
en 1992, La Clé du Chemin pour
vendre un cahier de textes dont il
avait déposé le modèle et qui est
toujours commercialisé.
C’est une SARL familiale qui est à
la fois agence de communication,
d’impression, ainsi qu’une maison
d’édition qui publie quelques auteurs, notamment Bernard Lhoste
lui-même.
Au départ, la famille ne cherche
pas à développer cette entreprise,
mais une fois à la retraite, Bernard
Lhoste dispose de plus de temps
pour
Depuis bientôt dix ans, il se
consacre à l’écriture. Il a commencé timidement son premier
roman, L’Ivresse des sommets,
en cachette de sa famille, de
Cet auteur qui se décrit lui-même
comme “cyclique” compte 9 livres
à son actif, et écrit actuellement
le dixième. Dans ses romans, on
retrouve des thèmes récurrents
comme le pardon, la capacité à
se relever après être tombé, la
valeur et le respect de la vie. Il
dit d’ailleurs : “Les sujets abordés dans mes livres me tiennent
à coeur et j’essaie de les partager
avec d’autres, ou par l’humour ou
par l’émotion”.
Tous les livres de
Bernard Lhoste :
• L’ivresse des sommets
2005, réédité en 2010
• Des copains de vingt
ans
2007
• Les mailles de la
rancune
2007
• Encore du feu sous la
cendre
2009
• L’aurore malgré tout
2010
Ce qui a poussé Bernard Lhoste à
écrire, c’est en priorité son envie
et également le désir de partager ses ouvrages avec les autres
et il ne compte pas s’arrêter là et
affirme qu’il continuera d’écrire
• La fiancée des nuages
2011
“tant que j’en aurai
la force physique et
surtout mentale”.
• Un amour casadéen
2014
Annabelle Poitrinal
• Un faux pas dans la nuit
2013
• Etrange meunière
2013
Pour en savoir plus
http://lacleduchemin.fr
The Secret Footballer : certifié sans
langue de bois
Protégé par son anonymat, The secret footballer dévoile son expérience
dans le milieu du football professionnel en toute franchise. Bizutage,
intimidation, rivalité, argent, femmes et dépression, il se souvient et
raconte.
dans la piscine d’un hôtel, entourés de femmes, finissant par faire
du skate, sur un chariot d’hôtel,
en fait partie.
« On dit
souvent que 95% de ce qui arrive
dans le football se passe derrière
des portes closes. La plupart de
ces histoires, je ne devrais pas
vous les raconter. Et pourtant, je
vais le faire ». Des relations avec
les supporters en passant par
l’argent, The Secret Footballer
nous épargne rien. Dans ce livre,
qui est loin d’être de la grande
littérature, le footballeur dévoile
de nombreuses anecdotes délirantes sur certaines soirées. Les
stars du Barça fêtant un trophée
Ainsi, au fil du récit et à travers de
très nombreuses histoires vécues,
Secret Footballer met en avant
footballeurs et managers qu’il
a rencontrés durant sa carrière
sportive de Rooney en passant
par David Beckham.
Des anecdotes amusantes qui
laissent souvent place aux questions d’argent, de transferts et
même de tactiques de jeu, beaucoup moins intéressantes gâchant
un peu l’intérêt du livre. On regrette de n’avoir pas plus d’anecdotes insolites sur l’ambiance
dans les vestiaires, matchs ou
même en soirées.
La face cachée
du football
Mais à travers son livre, il dévoile
aussi le côté obscur de son métier,
dont peu osent parler. Evoquant
ainsi sa dépression difficile à
cause de la pression des matches
qui se succèdent, de sa vie privée exhibée par les médias mais
aussi sa famille et ses proches qui
s’éloignent peu à peu. Il évoque
le racisme bien ancré dans certaines mentalités, les paris sportifs
interdits de certains joueurs mais
aussi l’individualisme des acteurs
du football.
Les deux tomes apportent
quelques bonnes anecdotes qui
vous feront forcément sourire
et vous surprendront , mais cela
reste bien maigre dans le fond.
Un second tome n’était pas vraiment nécessaire, tout semble être
déjà dit dans le premier... Seul
mystère à élucider : quel joueur se
cache véritablement derrière The
Secret Footballer...
Un chiffre pour finir. 130 000,
C’est le montant total en dollars
de la note qu’a payé The Secret
Footballer et ses amis lors d’une
bataille de champagne contre
une star de FC Barcelone dans un
bar de Las Vegas.
The Secret Footballer, dans la
peau d’un joueur de premier
league. Au édition Hugo Sport.
16,50€.
Lou David
THÉÂTRE
16 - C’est Maintenant Suivez !
Un théâtre qui tire à bout portant
Au sein l’ensemble scolaire La Salle, l’atelier théâtre La Sarbacane réunit des élèves de la 3ème à la
terminale. La structure est gérée par Alain Lavaire, professeur d’allemand à la retraite et Gérald
« Gé » Casetto.
Ils sont 21, 13 garçons et 8 filles
(une quasi parité): grands, petits,
blonds, pimpants ou plus discrets, ils sont tous différents et
les affinités se devinent mais ils
collaborent, travaillent ensemble,
permettent aux autres de progresser dans une ambiance globalement détendue et studieuse.
Ils se retrouvent tous une fois par
semaine pour répéter pendant 2
heures.
Chaque saynète est alors jouée
une à une, mobilisant généralement deux comédiens ou plus.
Les duos et trios s’enchaînent
dans des situations cocasses.
Les acteurs/spectateurs, attentifs,
sont encouragés à critiquer leurs
camarades (dans le bon ou mauvais sens) pour les aider à affiner
leur jeu. Les élèves acceptent les
remarques avec modestie et reprennent la scène, sous l’œil compréhensif mais alerte des metteurs en scène, qui n’hésitent pas
à rire aux éclats lorsque la scène
parvient à la dynamique comique
espérée.
Vient, enfin, la répétition des
scènes collectives d’ouverture
Le groupe en pleine répétition de la scène d’exposition
et de clôture. Tableaux humains
et poétiques, les comédiens se
hèlent et se répondent.
Rendez-vous les 20, 21 et 22 mai
Au théâtre de la Grille Verte (2, rue Alfred-Colombet) pour venir
applaudir Maxime, Cyril, Anna, Maëlle, Pauline, Pierre, Pierre-Emmanuel, Jules, Silvana, Servan, Thibault, Justine, Dany, Jérémy,
Maëlle, Jean-Sébastien, Alexandre, Léa, Noémie, Théodore et
Samuel.
Vive le théâtre !
Créée en 1981 par Mauricette Cottin et Henri
Fernandez, La Sarbacane est à l’origine une
troupe de comédiens originaires de St Galmier.
Au fil du temps, des ateliers pour adolescents,
enfants et adultes se sont développés, afin de
faire découvrir l’art théâtral au grand public.
Alain Lavaire, metteur en scène et président
de La Sarbacane
« Je m’occupe de La Sarbacane depuis plus de 20 ans. Nous préparons
toutes les années une pièce de théâtre présentée lors de 3 à 4 représentations au mois de mai au théâtre de la Grille Verte. La pièce de
cette année est signée Denise Bonnal : « Les Pas perdus ». Elle est composée de différents sketches tous en rapport avec la gare. Cet endroit
de rencontres, de séparations, de retrouvailles où l’être humain dévoile
sa grandeur et sa petitesse. Nous espérons favoriser l’épanouissement
personnel des élèves mais aussi améliorer leurs résultats scolaires. Certains ont d’ailleurs fait de grands progrès en français et en expression
orale grâce au théâtre. »
Cyril Balsiere, étudiant en fac d’anglais et
doyen de La Sarbacane
Le charmant Cyril Balsiere
« Grâce à l’atelier, nous avons la possibilité de (re)découvrir les différents courants et auteurs : la Commedia Dell’arte, Aristophane, Denise
Bonnal cette année… En plus, Gé et Alain sont des profs de théâtre
vraiment géniaux ! Je prends beaucoup de plaisir à faire du théâtre. »
THÉÂTRE
C’est Maintenant Suivez ! - 17
Un Molière modernisé
Pour les amateurs de théâtre, il ne fallait pas
manquer la pièce Tartuffe ou l’imposteur,
présenté à La Comédie de Saint-Etienne, du
mardi 13 janvier au vendredi 16 janvier. Une
œuvre remise au goût du jour par le réalisateur
Benoît Lambert.
Le génie de Molière (1622-1673),
nous le savons, c’est l’intemporalité de ses sujets avec plusieurs
niveaux de lecture possibles. Des
tartuffes, il y en a eu hier, il y en a
aujourd’hui et il y en aura demain.
est elle même accompagnée d’un
solo de basse. Ce sont des idées
simples en soi, mais elles permettent d’actualiser la pièce et de la
rendre unique.
Tartuffe, l’histoire d’un homme,
avide de richesse et de pouvoir,
semant la zizanie au sein d’une
famille bourgeoise.
Un jeu contemporain
mélangé aux
alexandrins
Mais c’est un imposteur moderne
que le metteur en scène décide
de nous présenter. Que ce soit
dans le jeu, les costumes, les décors, et même la musique, tout est
renouveau pour ce personnage
emblématique. L’action se passe
aujourd’hui, les costumes sont
des vêtements de notre époque,
et la bande sonore, diffusée entre
les actes, a été empruntée au
groupe anglais Metronomy, qui
Parlons des acteurs. Voilà douze
bonnes raisons d’aller voir ce
Tartuffe ou l’imposteur. Cette
distribution sans faille insuffle en
effet une énergie folle à un chefd’œuvre qui ne manque pourtant
pas d’air, et ce depuis près de 350
ans. Avec eux, on oublie rapidement les dix minutes nécessaires
pour s’adapter à cette langue
écrite en vers. Les mots claquent,
les tirades fusent, assemblées à
Affiche du Tartuffe
des décors et costumes de notre
époque. Grâce à eux, on profite alors pleinement de la farce
psychologique qui offre sur le
plateau quelques scènes cultes,
entre engueulades hilarantes,
mensonges à tout va et conflits
intimes déchirants.
Malgré quelques erreurs sans
doute dues à la tension et au trac
d’une première, le rythme impul-
sé par la mise en scène fluide n’a
pas faibli du lever au baisser de
rideau. Chaque geste, chaque
regard et respiration donne à voir
et surprend à chaque instant les
spectateurs qui ne s’ennuient pas
durant deux heures.
Du spectacle toujours vivant, franchement d’aujourd’hui !
Justine Pascal
Le souffle punk-surf de The Aquadolls
Prenez quelques pincées de rock, un peu de surf ainsi que du soleil et mixez le tout pour obtenir le
nouvel album de The Aquadolls.
transporter : au fur et à mesure
que les mélodies défilent, l’influence psychédélique devient de
plus en plus présente.
A vrai dire, peut importe l’environnement dans lequel on se
trouve, les titres comme Wander
ou encore Mine nous plongeront
immédiatement dans un état de
groove.
« La bande des sirènes rock &
roll ». Tel est le surnom que se
donnent Melissa Brook, Ryan
Frailich, Josh Crawford et Colin
Moore, quatre ados californiens
à l’origine de ce groupe fondé en
2012.
La bande d’ados ne perd ainsi
pas de temps et s’impose avec de
nombreux singles tels que Honey,
I got a lot, Sinus infection ou encore I believe in aliens. C’est donc
préparé que ce quatuor arrive
pour la première fois sur le devant
de la scène avec Stoked on you.
Et c’est pour le moins réussi.
Un style bien à eux
Malgré la jeunesse du groupe,
The Aquadolls parvient a nous
Le style punk rock de la chanteuse
Melissa se ressent ainsi clairement
dans l’atmosphère qui entoure
The Aquadolls. Il suffit de fermer
les yeux pour imaginer la plage,
les vagues, l’ambiance des années 50 et la culture surf qui n’est
pas sans rappeler l’univers de The
Growlers.
Le garage-rock remis
au goût du jour
Ce premier album représente
également un enjeu de taille. Il
est vrai qu’il y a quinze ans, le garage-rock était considéré comme
la «belle-fille» embarrassante du
rock & roll. Qualifiés d’archaïques,
ses praticiens modernes ont
souvent été considérés comme
désemparés, coincés dans les
années 60. Mais des groupes tels
que The Hives, The Detroit Cobras ou encore The White Stripes,
ainsi que les initiateurs de The Sonics, ont permis à ce genre d’acquérir une respectabilité à long
terme.
The Aquadolls fait ainsi partie du
dernier espoir scintillant local soutenu par le label Burger Records.
Amateurs de pop-rock mélancolique, Stoked on you est fait pour
vous.
Ce premier album est donc une
réussite et en dit long sur l’avenir
du jeune quatuor qui, malgré la
concurrence, arrive à se démarquer grâce à cette touche punk
californienne.
L’album Stoked on you, 2014
Burger Records, 17,99€.
Léa Dusson
CULTURE
18 - C’est Maintenant Suivez !
Avec Confidencias Reales, Alejandro Fernandez
vient réchauffer l’hiver
A l’occasion des fêtes, le latin lover Alejandro Fernandez a frappé fort en sortant un nouvel album en
édition Deluxe. Confidencias Reales est composé des chansons enregistrées lors de son live au Teatro
Real de Madrid le 23 Juillet 2014 dans le cadre de sa tournée mondiale pour son album Confidencias.
Fernandez est le premier Mexicain à se produire dans le légendaire théâtre madrilène, de quoi
asseoir définitivement sa renommée en Espagne.
Les deux CD de l’album regroupent ses plus grands succès (Se
Me Va la Voz, No Sé Olvidar, Hoy
Tengo Ganas de Ti) dont une
version enregistrée en duo avec
Christina Aguilera lui a permis de
s’exporter aux Etats Unis, et bien
d’autres dont les paroles traitent
en général du désespoir d’un
homme délaissé ou de la passion
entre un homme et une femme.
Des titres chantés avec force par
une voix suave. A noter, trois titres
bonus qui réjouiront les fans : No
Me Digas Que Te Vas Aunque
No Estes Conmigo (une réunion
surprenante de mariachis et d’un
orchestre philarmonique) et Te
Amaré (la reprise d’une célèbre
chanson du chanteur espagnol
Miguel Bosé).
Bien que la performance de Fernandez lors d’un concert soit plus
que respectable, le chanteur ne
se détache pas de son personnage de latin lover (des ballades
romantiques et/ou mélancoliques
aux sonorités pop) et ne prend
aucun risque. Les admirateurs
pourraient également estimer
très légitimement que cet album
de reprises sonne comme une redite, une réédition des titres que
le chanteur a déjà interprétés de
nombreuses fois.
A réserver aux fans inconditionnels du chanteur, qui apprécieront de réécouter les chansons
incontournables qui les ont fait
vibrer, enregistrées en direct dans
le légendaire théâtre espagnol
(une véritable consécration pour
leur idole). Ces derniers pourront
aussi se targuer de connaître trois
nouveaux titres inédits en attendant un nouvel opus.
Salomé Beaurez Roy
Red Hot Chili Peppers : les légendes de retour!
Depuis leur dernier album « I’m with you » de 2011, les Red Hot n’ont livré que quelques titres sans
réelles intentions. Cette fois-ci, ils reviennent en force en 2015 avec une annonce qui va faire vibrer
les amoureux du dicton « Sex, love & rock’n’roll ».
De gauche à droite : Josh Klinghoffer, Michael Peter Balzary, Chad Smith, Anthony Kiedis.
Les Red Hot Chili Peppers n’ont
plus grand-chose à prouver. En
près de trente ans de carrière, le
groupe a vendu une soixantaine
de millions d’albums à travers le
monde, grâce notamment aux
tubes « Give It Away », « Under
The Bridge », « Snow » ou
« Californication » pour les plus
célèbres.
Après trois ans d’absence dans
les bacs, les Red Hot seraient sur
le point de livrer un onzième album avant fin 2015. C’est en tout
cas ce que laissent croire les ré-
centes déclarations du guitariste
Josh Klinghoffer, nouveau poulain
du groupe et remplacement de
John Frusciante parti faire carrière
en solo.
D’après lui, la bande aurait déjà
à son actif une trentaine de titres
potentiels prêts à être enregistrés! Cependant, les Red Hot sont
toujours à ce jour sans producteur
attitré et pourraient ne pas faire
appel à leur compagnon de toujours, Rick Rubin.
Grégoire Debatisse
SPORT
C’est Maintenant Suivez ! - 19
La passion du ballon...
Ancien footballeur de L’Olympique de Saint-Etienne et de L’ASPTT (Association Sportive des Postes,
Télégraphes et Téléphones). Tom David est maintenant épanoui dans sa nouvelle passion : le football
américain. Un passage du ballon rond à l’ovale sans accroc pour ce passionné de sport.
C’est en 2013 que sa sœur lui ramène une brochure du lycée pour
rejoindre l’équipe des Giants de
Saint-Etienne. Un véritable déclic.
«Un camarade de classe de ma
soeur faisait partie de l’équipe,
j’ai fait quelques recherches sur
internet avant de faire un essai
à un de leurs entraînements, j’ai
tout de suite accroché. »
Au poste de receveur de par sa
grande taille (1,82 m à 16 ans) et
sa rapidité, le coach lui attribue
aussi le poste de kicker, joueur
chargé de tirer au pied le ballon
dans certaines phases de jeu. «
J’étais le seul à avoir déjà joué
au football, donc le poste m’est
revenue. Il faut avoir une frappe
puissante et précise. »
Stage et équipe de
France
En août 2014, Tom rejoint le
camp de L’EFAJA (Ecole de football américain jeunes des Alpes) à
Evian pour une semaine de stage
intensif. « Une semaine fatigant.
On avait six entraînements par
jour… Mais c’était très formateur, précise t-il, on était encadré
par les meilleurs : des joueurs
Tom durant un match des Giants
Plutôt National Football League
ou Ligue 1 ?
Aujourd’hui passionné de football US et supporter des Giants de
New York, Tom a longtemps pratiqué le football. Alors finalement,
Giants de New York ou ASSE ? «L’ASSE sans hésiter ! Je suis un
pur Stéphanois et abonné du kop Sud. Le football est dans mes
gènes !»
Chiffre
2 C’est le nombre de vis qu’il possède dans l’auriculaire de sa main
gauche. « J’avais mal réceptionné une balle à l’échauffement avant un
match contre les Sharks de Valence. J’ai fait tout le match avec une
double fracture déplacée avant de me dire que j’avais un peu mal ! (rires) En attente de l’action
de l’Equipe de France. L’équipe
d’Evian est une référence dans
ce domaine, Ils ont été de nombreuses fois champions d’Europe
et ils ont la chance de posséder des infrastructures sportives
de qualité pour pratiquer leur
sport. » Et quand on lui parle de
l’équipe de France, il devient rêveur. « Pourquoi pas ! Aujourd’hui,
il est plus facile de faire partie de
l’équipe de France de football US
que de football, car notre sport
est moins pratiqué … Certains de
mes coéquipiers sont observés de
près par les recruteurs de l’équipe
de France, donc, on verra bien.»
Un footballeur
Lycéen
En dehors des terrains de Méons,
Tom est lycéen en première Scientifique au lycée Honoré-d’Urfé
à Saint-Etienne. Des études studieuses pour espérer devenir
un jour, officier dans l’armée de
l’Air. « Ce métier me donnera une
impression de servir à quelque
chose, je pense … Aider mon
pays. »
Lou David
SPORT
20 - C’est Maintenant Suivez !
Le sérieux aux vestiaires,
l’humour titulaire dans « J+1 » !
Fans de football, cette émission est faite pour vous ! Diffusée à 22h45 tous les lundis sur Canal
+ Sport, elle décortique la journée de Ligue 1 du week-end. Une heure où tout est permis ou
presque...
Présentée par Stéphane Guy,
en compagnie de Romain Del
Bello, « J+1 » sonne comme un
renouveau dans les émissions
de football. Fini les émissions
ennuyeuses, parlant de technique
et de la mauvaise position des
joueurs en utilisant des flèches
colorées à outrance.
« J+1 » vous fait revivre la dernière journée de Ligue 1 avec
légèreté et dérision.
Un invité par émission. Joueurs,
entraîneurs... défilent chaque
semaine face à Stéphane Guy.
Des acteurs de la Ligue 1 qui se
prêtent facilement au jeu.
Une émission qui ne serait rien
sans des reportages toujours plus
près de notre championnat et
qui témoignent de regards très
différents sur le monde du football. C’est ainsi qu’Elisa Parron,
20 ans, photographe sur le bord
du terrain ou encore l’humoriste,
Bengous, à l’accent et aux expressions très marseillaises, ont vu les
caméras de « J+1 » les suivre.
« J+1 » est donc une émission
capable de vous faire oublier le
mauvais résultat de votre équipe
préférée. Avec des invités qui
dévoilent souvent des facettes
inconnues de leur caractère, et
parlent sans langue de bois ou
presque. Bref, une émission, à ne
surtout pas manquer !
Bandes de confs,
Version originale,
la pépite de J+1,
l’abonné 93227 ...
L’émission est aussi rythmée par
les différentes rubriques comme
« Bande de confs » qui nous régalent de ces moments de conférence de presse, entre coups de
gueule, français approximatif ou
humour fracassant.
Version originale est aussi là pour
nous rappeler que sur le terrain,
cela parle beaucoup... Insultes,
blagues, « J+1 » sous-titre ces
moments qui nous échappent.
Mais le moment que tous les
fans de l’émission attendent avec
impatience, est certainement la
Le Niçois Alexy Bosetti face à Julien Cazarre et Fabrice Pancrate.
Chiffre
rubrique de Julien Cazarre, dit
L’abonné. L’humoriste critique la
journée de Ligue 1 à sa manière
tel un téléspectateur de la chaîne
cryptée et titille l’invité de façon
moqueuse. Il montre aussi pêlemêle les moments qui l’ont marqué, se chargeant de faire les
voix des joueurs, entraîneurs et
même des arbitres de manière
… très approximative et pleine
d’humour …
3, c’est le nombre d’invités venant de l’ASSE depuis le début
de la saison. Le premier fut Franck
Tabanou, le second, le co-président Bernard Caïazzo invité,
lui, le 3 novembre dernier. Enfin,
Yohan Mollo a, quant à lui, rejoint
le banc de J+1 le 19 janvier 2015.
Ces trois apparitions font de
l’ASSE, l’un des clubs le plus souvent représenté sur le plateau de
« J+1 », tout comme Reims.
Lou David