C`est Maintenant, Suivez - ENSEMBLE SCOLAIRE LA SALLE SAINT
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UNESCO : Firminy souhaite une reconnaissance de son patrimoine Le Corbusier C’est Maintenant, Suivez ! Le journal des étudiants de la CMS, Campus La Salle N°02 HISTOIRE Le street art fait débat à Saint-Etienne Couriot se renouvelle P. 3 CULTURE La Biennale Internationale Design de Saint-Etienne P. 6 et 7 épate RENCONTRES La loi Macron par un avocat ligérien P. 9 THÉÂTRE L’ensemble scolaire La Salle propose l’atelier «La Sarbacane» P. 16 SPORT Le football circusdébarque P. 20 sur Canal+ CULTURE 2 - C’est Maintenant Suivez ! Patrimoine Le Corbusier : Firminy retente sa chance auprès de l’Unesco ! Troisième demande, troisième chance, troisième espoir pour les œuvres du Corbusier d’entrer à l’Unesco en tant que patrimoine mondial de l’humanité. Le dossier a été envoyé le 27 janvier à l’administration pour une réponse attendue en 2016. La troisième fois sera peut-être la bonne. Après deux échecs en 2009 et en 2011, les œuvres d’un des plus grands architectes du XXe siècle sont de nouveaux proposées au classement du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est la maison de la culture, œuvre du Corbusier à Firminy, qui postule en tant que nouveau patrimoine. Le site de Firminy est la deuxième plus grande concentration d’œuvres du Corbusier, regroupant la maison de la culture, l’église St-Pierre, l’unité d’habitation et le stade. Le dossier appelou a été déposé le 27 janvier à Paris par Philippe Lalliot, ambassadeur de la France pour l’Unesco. Cet été, un comité d’experts va se rendre sur place afin de faire une expertise dont les résultats seront étudiés et analysés. Ils détermineront si oui ou non les œuvres du Corbusier sont dignes de rejoindre la basilique de Vézelay, la cathédrale d’Amiens, le centre historique d’Avignon ou Notre-Dame, fleurons français classés. En rappelant que pour les candidatures précédentes, la cause du refus à l’Unesco était que le célèbre architecte n’était pas présent lors de la réalisation de ses œuvres. Un phénomène national et international Mais qu’est-ce qu’il a de plus ce nouveau dossier par rapport au précèdent ? Pourquoi serait-il accepté, lui ? Les deux précédents dossiers concernaient seulement les œuvres du Corbusier à Firminy, alors qu’actuellement le dossier regroupe plus de 17 biens de l’architecte dans 7 pays (Allemagne, Belgique, Suisse, Argentine, France, Japon, Inde). « On a toutes nos chances », dit le président de l’association des villes Le Corbusier, c’est un coup de force que donnent les défenseurs de l’architecte. L’appui de ses autres œuvres pourront peutêtre faire la différence par rapport aux fois précédentes, plus précisément grâce à l’implication de l’Inde dans la série internationale. L’Inde recense la plus grande concentration des œuvres Le Corbusier. De plus, l’Unesco a déjà un bon nombre de sites occidentaux. L’arrivée de pays émergents dans cette série internationale donne un nouveau souffle à la candidature. l’église Saint-Pierre, dans le quartier de Firminy-Vert a été construite à partir de 1970 et achevée qu’en 2006. Un impact local et régional Du tourisme, de l’emploi, de la culture, de la finance… et de la reconnaissance, c’est ce que devrait apporter Le Corbusier s’il rentre à l’Unesco d’après Robert Karulak, vice-président Saint-Etienne Métropole en charge du design et du patrimoine. Il serait le premier patrimoine mondial dans le département et le troisième au niveau régional. Un changement de statut pour la ville de Firminy mais aussi pour la Loire entière, selon Marc Petit maire de Firminy. Anthony Peluso Le Corbusier, architecte avantgardiste La maison de la culture fut inaugurée en 1965. C’est le seul édifice réalisé à Firminy qui ne soit pas une réalisation posthume du Corbusier. l’église Saint-Pierre, dans le quartier de Firminy-Vert a été construite à partir de 1970 et achevée qu’en 2006. Le Corbusier, un des plus grands architectes du XXe siècle, connu pour avoir inventé l’unité d’habitation -en France à Marseille, Rezé (Loire Atlantique), Briey (Meurthe-et-Moselle), Firminy- a touché à l’urbanisme et au design dès l’âge de 33 ans. Représentant du Mouvement moderne, Le Corbusier associe nature, musique et architecture dans ses œuvres. Il décède le 27 août 1965 sans avoir pu superviser une grande partie de ses œuvres. HISTOIRE C’est Maintenant Suivez ! - 3 Couriot se renouvelle et perpétue la mémoire minière La représentation des valeurs universelles du mineur a permis au puits Couriot d’être représenté en tant qu’emblème de la ville de Saint-Etienne avec la Cité du design et le stade Geoffroy-Guichard. Son musée vient d’être enrichi et agrandi. Il était inauguré le 3 décembre dernier. Plus de 1000 mètres carrés d’exposition dont une projection murale et une maquette plus vraie que nature. Voici ce qu’offre aux visiteurs le nouveau puits Couriot. Si le parcours antérieur permettait de se plonger dans la vie quotidienne des mineurs, les pièces de collection n’avaient pas leur place attitrée. Les espaces et le chemin de la visite sont dorénavant accessibles pour les personnes à mobilité réduite avec la présence d’ascenseurs. Des tablettes tactiles sont aussi mises à disposition pour les malvoyants. Même si l’appellation de « mine » fait directement référence au dur labeur des mineurs, Couriot complète ses ambiances avec un autre aspect qui est celui des machinistes. On entendrait presque les tambours des monstres de fer. L’apparition de deux nouvelles salles, celle des compresseurs qui alimentait les marteaux piqueurs, ainsi que l’atelier des locomotives électriques, sont impressionnantes. Tout est pensé pour une immersion complète dans la vie d’antan comme par exemple baisser la tête pour pouvoir passer dans les galeries. L’odeur est aussi restituée, le visiteur en sera troublé. Couriot réserve une dernière surprise par son point de vue donnant sur la ville de Saint-Etienne. Il ne reste plus qu’à enfiler son bleu de travail, creuser et aller au charbon ! Emblème du puit Couriot, le chevalement domine le complexe. Chiffre 55 000 C’est en moyenne le nombre de visiteurs que le puits accueille chaque année. Grégoire Debatisse Petit zoom historique Fondé en 1991, le musée de la Mine évoque la mémoire des travailleurs du charbon. Remontant les décennies qui retracent pas à pas les moyens techniques de l’époque jusqu’à la fermeture en 1973, il permet d’apprendre les conditions de vie que nos aînés ont pu connaître. De la salle des pendus aux entrailles du puits, la visite ne peut qu’induire un sentiment d’admiration. D’autant plus que le bassin houiller de la Loire représentait la première production de charbon en France avec une vingtaine de concessions et plus de 600 puits entre 1800 et 1860. Il sera rattrapé ensuite par le bassin du Nord-Pas-de-Calais. Si le musée a toujours su correspondre à l’identité stéphanoise, il ne s’est pas arrêté à sa première configuration. Infos pratiques Le musée est ouvert de 9h à 12h30 et de 14h à 18h d’octobre à juin et de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h30 de juillet à septembre. Fermé le lundi matin. Forfait groupe adultes : de 3 à 4,70 € (tarif réduit en visite libre. Plein tarif en visite guidée.) Adulte : de 4,50 à 6,40 € (Tarif réduit en visite libre. Plein tarif en visite guidée.) Enfant : gratuit pour les moins de 16 ans. Gratuit le 1er dimanche du mois. Renseignements : 04 77 43 83 23 Nouvelle salle des machines désormais disponible aux visites. CULTURE 4 - C’est Maintenant Suivez ! Art et société : quand une œuvre de street-art fait polémique En novembre dernier, une œuvre d’art urbain s’est attirée les foudres de la municipalité UMP de Saint-Etienne. Motif : on y verrait un géant « déféquer » sur la ville. Aujourd’hui, le sort de la fresque peinte par le duo d’artistes Ella&Pitr est en sursis. Retour sur la genèse de la peinture murale, sur le débat qu’elle a suscité et qui donne à réfléchir sur la place de l’art dans l’espace public. La fresque en question, surplombant le chantier temporaire en juillet 2011. © Collectif ETC Juillet 2011 : à l’origine, le projet d’un espace public temporaire Le concours « Défrichez-là ! », organisé par l’EPASE (L’Établissement public d’aménagement de Saint-Étienne), avait comme objectif la mise en valeur d’un espace en friche situé à l’angle des rues Cugnot et Ferdinand, près de la gare de Châteaucreux. Le projet «Place au changement» du collectif ETC avait alors été retenu pour son ambition et son originalité. L’objectif était d’impliquer les habitants du quartier dans l’aménagement de l’espace public à travers différents ateliers de jardinage, de menuiserie ou encore d’illustration pour les enfants. C’est alors que sont intervenus les artistes Ella&Pitr formant le groupe des Papiers Peintres, qui, répondant à l’appel du collectif, ont décoré le mur gris à coups de pinceaux. Le résultat final représente un géant nu (un personnage récurrent chez le duo d’artistes) assis sur les ruines d’une ville, un corbeau sur l’épaule et semblant regarder au loin. « C’est comme ça que l’on voyait Saint-Etienne à l’époque», expliquait Ella des Papiers Peintres à France Bleu en novembre dernier. C’est ainsi qu’est né ce lieu de vie rebaptisé «place du Géant». Novembre 2014 : la polémique Deux ans plus tard, le géant à l’air songeur s’est retrouvé malgré lui au cœur d’une polémique, faisant suite aux déclarations de Gaël Perdriau, maire de Saint Etienne. Le géant a été déclaré indésirable par le maire récemment élu, qui le considère comme un « déshonneur » pour la ville et trouve impensable de livrer à la vue de tous «un géant qui défèque sur la ville». Un jugement pour le moins sévère qui lui vaudra les foudres des réseaux sociaux et de l’opposition, parlant d’une «forme de censure inacceptable». Les artistes se sont dits abasour- dis et amusés par ces réactions : « Ça montre à quel point les gens ont l’esprit tordu. Un bonhomme qui est assis sur des immeubles, parce qu’il a des fesses nues, directement on va faire le rapprochement avec de la merde. C’est dingue, il y a des choses tellement plus profondes à régler dans une ville. » Alors que la polémique ne désenflait pas, les artistes ont répondu par ce qu’ils savent le mieux faire… de nouveaux collages. Les habitants du quartier ont donc pu voir d’autres personnages se succédé au pied du géant tout au long de l’hiver. CULTURE C’est Maintenant Suivez ! - 5 Les Papiers Peintres et leur famille de « boîteux » Ella&Pitr se sont rencontrés dans la rue alors qu’ils collaient des affiches chacun de leur côté. Ils forment depuis 2007 le groupe des « Papiers Peintres ». Ces deux artistes originaires de Saint-Etienne, en couple dans la vie, sillonnent désormais le monde, accompagnés de leurs personnages singuliers et attachants que les Stéphanois connaissent bien : les géants, les oiseaux lourds, les effondrés, les porteurs de cailloux, les vieilles, les fous… www.flickr.com/photos/ella_ pitr « Peindre un mur en public ce n’est pas forcement peindre des ballons et des petits oiseaux pour que tout le monde soit content, ça ennuie les gens de voir de vieilles fresques murales qui ont mal vieilli. Autant faire un mur qui évolue dans le temps » Pitr des Papiers Peintres Quelle place pour l’art dans l’espace public ? tags des œuvres de street-art. Une destruction « aveugle » selon Hazul Luzah, un artiste originaire de Porto. Si la polémique a de quoi faire sourire, elle a le mérite de nous questionner sur la place de l’art dans l’espace public et notamment celle du street-art par rapport aux formes d’art plus « conventionnelles ». A l’inverse, les œuvres modernes et design, qui sont apparues un peu partout dans Saint Etienne à la demande de la municipalité, ne font pas non plus l’unanimité parmi les citoyens. Il apparait donc important, lorsque l’on cherche à construire une ville créatrice, de laisser une part de liberté et d’indépendance à une pluralité d’artistes aux inspirations diverses. La ville de Porto, par exemple, est le théâtre d’une véritable guerre entre les artistes-graffeurs et la brigade anti-graffiti de la municipalité qui recouvre systématiquement les graffiti d’une peinture grise, sans distinguer les simples Aujourd’hui, tous les personnages ont disparu. Le sort du géant est quant à lui en sursis. Des personnages temporaires se sont succédés au pied du géant, répondant à la polémique avec humour. Les collages et les fresques des Papiers Peintres s’inscrivent tout à fait dans la logique d’un l’art urbain qui se veut éphémère. C’est d’ailleurs cette notion de temporalité qui permet l’expérimentation de nouvelles techniques, de nouveaux supports. Ella&Pitr se sont déclarés prêts à recouvrir le géant, à condition de « rester libres sur le sujet et le thème ». A suivre donc. Il se pourrait bien que l’on doive dire adieu au géant de Châteaucreux. Après tout, c’est l’apanage de l’art urbain. Colin Mourlevat CULTURE 6 - C’est Maintenant Suivez ! La 9ème Biennale du design de Saint-Étienne, une centrifugeuse à idées Expositions, workshops, ateliers et conférences, et même une parade cette année, ont envahi la ville durant un mois du 12 mars au 12 avril. Mercredi 11 mars à 14h30, les Stéphanois se sont rassemblés place Jean-Jaurès pour fêter l’ouverture de la Biennale internationale design de Saint-Étienne. Parmi la population, de nombreux artistes, musiciens, étudiants et les enfants des centres sociaux stéphanois qui ont pris part au défilé. Le concept de la parade à vite laissé place à celui du carnaval. Beaucoup de déguisements et beaucoup de couleurs, le tout dans la bonne humeur et une ambiance festive et musicale. Plusieurs centaines de personnes ont marché jusqu’à la Cité du design, aussi bien les adultes que les enfants. Les différents chars de la parade ont été conçus pour attirer l’œil, interroger le public sur « les sens du beau » : thème de la biennale. Ainsi, chacun a pu se faire une idée sur l’esthétique des structures proposées… A la tête du cortège, le premier char du nom de « Beauté » avait à son bord la reine du design, incarnée par une étudiante aux origines sud-coréennes. « Mon rôle, c’est de saluer les gens et représenter mon pays qui est reconnu par l’Unesco en matière de design, confie-t-elle en poursuivant, pour la confection de ce char, je me suis inspirée des ballons d’hélium que l’on voit partout en Corée du Sud ». Après 2h30 de marche, les festivités se sont terminées en musique, au pied de la tour du design. Gaspard Poirieux Chiffre 130 000 comme le nombre de visiteurs. Un aperçu des expositions Les designers exposent leurs toutes dernières créations au public. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Le but est de faire réfléchir les visiteurs, les interroger sur les sens du beau. Une exposition a d’ailleurs pour titre : « Vous avez dit bizarre ? ». On peut y trouver de véritables Ovnis et ce qui est intéressant, c’est qu’ils sont tous dans la même pièce. Les créations cohabitent et interagissent entre elles : chaque objet a sa place, tout a été étudié. A chacun son jugement. Lorsque l’on va à la rencontre des visiteurs, ils viennent parfois de loin : « Je viens de Strasbourg. Je suis un passionné de design et j’ai passé un moment merveilleux à déambuler entre les œuvres », raconte l’un d’entre eux. Toute la journée, des visites guidées étaient organisées pour ceux qui souhaitaient élargir leurs connaissances. Pour cette 9ème édition, les expositions étaient dispersées dans Saint-Étienne, mais le cœur de la Biennale est situé à la Cité du design, dans les locaux de l’ancienne armurerie stéphanoise. CULTURE C’est Maintenant Suivez ! - 7 Les centres sociaux ont participé à la parade du design Tom Prybilski et Vincent Gernot, deux étudiants à l’Esadse (école supérieure d’art et design de Saint Étienne) sont partis à la rencontre des enfants dans les centres sociaux. Le 11 mars a eu lieu la grande parade en ouverture de la neuvième Biennale du design de Saint-Étienne. Pour l’événement, les enfants de différents centres sociaux ont mis la main à la pâte. Encadrés par Tom et Vincent, deux étudiants à l’Esadse, l’école d’archi stéphanoise, ils se sont adonnés à la confection de divers déguisements en carton. « Le travail avec les enfants est très enrichissant, ça donne de la bonne humeur et ils sont vraiment enthousiastes », explique Tom. En plus d’ateliers peinture, les enfants ont pris part à la confection d’un char sur le thème de l’agroalimentaire. On pouvait y voir des fruits et des légumes aux formes géométriques : comme des bananes rectangulaires ou encore des tomates carrées. « Il y a un vrai message critique à travers ce thème : ici, on dénonce les OGM et le fait qu’aujourd’hui, on en arrive même à créer nos propres aliments.. Les enfants sont tout à fait conscients de cet enjeu », confie Vincent. « Un carnaval design » « Notre but est de faire rêver les gens avec des structures complètement improbables et novatrices dans le visuel. Ce sera très festif en terme de couleurs, une sorte de carnaval design », explique Tom. Quelque dix chars ont été présentés à la parade au milieu des enfants déguisés avec les costumes de leur création. Il y avait des structures démontables et malléables avec lesquelles le public a pu inter-réagir. « Les enfants ont apprécié d’être dans les coulisses de l’événement et se sont investis dans leur rôle. J’adore les gosses et si je peux leur faire partager ma créativité et mes idées, c’est avec plaisir », témoigne Vincent. Au total, c’est plus d’une centaine d’enfants des centres sociaux stephanotis qui ont participé au projet. Gaspard Poirieux Parvis de la cité du design (en haut), Tom et Vincent rendent visite aux enfants d’un centre social (ci-contre). Départ de la parade du design, place Jean Jaurès à Saint Etienne. RENCONTRES 8 - C’est Maintenant Suivez ! L’entrée dans le monde du travail De la petite enfance à l’âge adulte, Valentin Habougit a toujours été un garçon respectueux. Originaire d’un petit village au nord de Monistrol-sur-Loire, il grandit entouré de ses deux parents et de sa petite sœur. Sa mère Muriel lui inculque des valeurs fondamentales : bonjour, merci, au revoir. « J’avais pas bien le choix » me dit-il en rigolant. « Je savais pas quoi faire. J’ai même tenté le concours d’infirmier sans réelle conviction. » Il voulait s’éloigner du commerce un moment, écoeuré par cette logique matérielle prenant le pas sur l’humain. Il décide finalement de se lancer à nouveau dans le commerce en y intégrant cette fois-ci le côté valorisant des énergies renouvelables. Et cela va payer car il finit son BTS en étant major de sa promo. « Je me suis rendu compte que quand t’aime le milieu dans lequel tu es, tout est plus facile. » Ces deux ans lui ont permis de lier des relations professionnelles avec son entreprise d’accueil qui, au final, lui propose de continuer ce partenariat l’année suivante. Mais Valentin se heurte à l’opposition de son IUT. « Ils ont refusé l’entreprise. D’après eux, elle était trop petite et ne permettait pas assez de perspective d’évolution ». Son patron, lui, sous-entend alors qu’il peut l’accueillir en CDI mais lui conseille tout de même d’essayer de faire sa licence dans une autre entreprise. Il doit alors recommencer sa recherche à zéro, tout ça à deux mois du début de la formation. « J’ai trouvé leur décision absurde vu la conjoncture actuelle. Ce n’est pas comme si on trouvait des entreprises prêtes à nous recevoir à tous les coins de rue ! » Il choisit alors de se remettre en quête d’une entreprise plus importante. Après quelques se- maines de recherches, et grâce à un coup de pouce de son ancien patron, il obtient une alternance au sein d’une grande entreprise basée sur Paris. « Même si ce n’était pas dans le domaine des énergies renouvelables, j’étais conscient de la chance que j’avais d’avoir trouvé une entreprise. » Valentin s’est alors retrouvé à la tête du secteur de la Haute-Loire. Jour après jour, le commercial néophyte sillonne les routes du 43 à la recherche de nouveaux clients. « Ce qui me plaît dans ce métier, c’est de pouvoir gérer la relation client tout en essayant de démarcher de nouvelles entreprises tous les jours. » Cette balance entre cours et entreprise devient alors un véritable enjeu. Il doit jongler entre les coups de téléphone et les mails des clients tout en main- tenant son bon niveau scolaire. « 2015 va être une année difficile à gérer. Je sais qu’à partir du moment où je serai à 100% dans le monde du travail, il sera difficile de faire marche arrière. Je me rends compte que la vie étudiante n’est pas si mal que ça ! » dit-il en plaisantant. Ca, c’est sûr. Léa Dusson Formation Audiovisuelle et Multimédia 1 an pour réussir son entrée dans les métiers de l’image, du son, du web, du journalisme, du cinéma, de la communication. RENCONTRES C’est Maintenant Suivez ! - 9 Un avocat ligérien juge la loi Macron Après avoir suscité de nombreuses réactions, la loi Macron est désormais adoptée. Un écrit qualifié de « loi fourre-tout », qui prévoit notamment la réforme des professions juridiques réglementées. Maître Nicolas Poirieux, avocat et ancien Bâtonnier du barreau de Montbrison livre son ressenti. L’exécutif tient à créer le statut d’avocat en entreprise, ainsi que faire disparaître la postulation territoriale. Quelle est votre position en ces temps de mobilisation ? «C’est quand même le comble pour un avocat de ne pas savoir défendre les siens.» qu’un représentant et défendent ainsi mieux leurs intérêts C’est quand même le comble pour un avocat, dont c’est le métier, de ne pas savoir défendre les siens. Cette réforme Macron s’inscrit dans un champ beaucoup plus vaste qui consiste à redonner du pouvoir d’achat aux Français. La suppression de l’avocat postulant qui consiste pour le justiciable à réduire le coût global de son procès ne me choque pas, surtout à l’heure de la communication électronique où les échanges se font par un réseau virtuel et non plus par l’avocat postulant qui se devait d’être physiquement présent aux audiences. Quant à l’avocat en entreprise, je n’y suis pas favorable car il y a incompatibilité entre le lien de subordination qu’il aura avec son employeur et l’indépendance que doit avoir l’avocat dans l’exercice de sa mission. Sans parler de la déontologie qui doit guider son action ? Qui en sera garant ? Que pensez-vous du dialogue entre le gouvernement et le conseil national des barreaux au sujet de la loi Macron ? Pourquoi ce dossier ne dépend pas de la Garde des sceaux ? Il s’agit comme bien souvent d’un dialogue de sourds entre deux parties qui défendent des intérêts contradictoires : le gouvernement défend l’intérêt public et le CNB les intérêts de la profession. On parle de concertation mais en pratique la loi future est déjà rédigée pour l’essentiel avant même l’ouverture des négociations ! Autre difficulté pour les avocats, c’est leur triple représentation qui les dessert : le conseil national des barreaux, la conférence des bâtonniers et le bâtonnier de Paris, autant d’interlocuteurs qui altèrent la force de notre discours. Les notaires par exemple n’ont Nicolas Poirieux, avocat et ancien Bâtonnier du barreau de Montbrison. C’est vrai que tout ce qui touche à la réforme des professions judiciaires relève habituellement de la chancellerie mais comme je vous l’ai dit, ce projet s’inscrit dans une démarche avant tout économique et touche à de nombreux secteurs d’activité. La Garde des sceaux a commencé à prendre publiquement un peu de recul par rapport à son homologue de Bercy... Comme pour bien montrer qu’elle existe encore. 7 ans après la réforme de la carte judiciaire et la suppression du Tribunal de Grande Instance de Montbrison, quel est le regard de l’ancien Bâtonnier sur la politique socialiste ? Cette réforme a été à moitié faite et ne permet finalement pas de mesurer les économies réalisées... C’est dommage. Mais je constate pour ce qui me concerne que les changements d’habitude ont aussi du bon ! Quant aux politiques menées sur la justice, qu’elles soient de droite ou de gauche, elles tendent vers un seul but : réduire les moyens. Ce qui pose un vrai problème pour l’État de droit dans lequel nous vivons. Vous étiez candidat à l’élection législative dans la 6e circonscription de la Loire en 2007. Est-ce toujours une motivation ? Non ! La motivation première était d’aller compliquer la tâche du titulaire de la fonction, l’ancien Garde des sceaux (Pascal Clément) qui avait compliqué la nôtre en ne défendant pas le tribunal de Montbrison. Propos recueillis par Gaspard Poirieux RENCONTRES 10 - C’est Maintenant Suivez ! Un collectif stéphanois qui en a dans le caleçon ! Rencontre avec Thibaud Degraeuwe, membre du collectif stéphanois réunissant des passionnés d’audiovisuel : « Mes couilles dans ton slip » Quelles personnes composent « Mes couilles dans ton slip » (MCDTS), et de quoi s’agit-il ? C’est un rassemblement de personnes. L’association s’appelle Freaks Production et le collectif MCDTS est compris au sein de cette structure. MCDTS regroupe avant tout des amateurs et des passionnés d’images, de vidéo et bien sûr de cinéma. Nous sommes tous très différents et hétéroclites : Il y a un professeur, un informaticien, un sérigraphe… Le seul à être plus professionnel dans ce milieu, c’est moi, car je travaille à l’Opéra-Théâtre de Saint-Etienne. L’idée était de faire de la vidéo et de l’orienter vers la fiction sous forme de courts-métrages et d’une web-série (VHS La série). Aviez-vous l’intention de toucher un public particulier ? La vocation au départ n’était pas d’être vu par un public ou de faire une programmation cinéma. C’était de monter notre association de façon structurée, de réaliser nos créations et de s’essayer à la fiction. Après, bien sûr, nous utilisons de nouveaux outils web (comme YouTube, Vimeo) et les festivals amateurs afin de faire vivre nos courts-métrages. Quel est ton rôle ? Je suis membre actif du collectif, je n’ai pas l’étiquette de président ou de trésorier. J’ai souvent co- réalisé avec « Cali » (le président de MCDTS), qui a écrit entièrement VHS, en signant notamment l’épisode final de la saison 1. Sinon, je suis essentiellement cadreur. Je fais un peu de son sur certaines scènes, du coach acting pour aider les comédiens et du montage. J’ai notamment réalisé la scène d’action de notre court-métrage USB Fiction, un hommage à Quentin Tarantino. J’ai aussi réalisé des making of pour certaines de nos créations. J’ai également été animateur lors de la première saison des soirées Popcorn (organisées au Méliès Saint François). Chacun possède ses compétences propres, ce qui ne nous empêche pas de porter plusieurs casquettes, d’être polyvalents et touches à tout. C’est d’ailleurs le plus extraordinaire et passionnant de notre activité. « Ce nom est particulièrement marquant, tout le monde le retient » Pourquoi avoir choisi un tel nom ? « Cali », le fondateur, cherchait un nom à l’époque qui pourrait tout de suite être retenu par le public, quelque chose de particulier et singulier. Il était animateur de radio et, lors d’une émission, il a sorti la phrase « mes couilles dans ton slip » en faisant une blague. L’idée a germé de cette façon, et quoi de mieux pour un nom de collectif. Au final, ce nom fait plus sourire qu’il ne choque, même la presse n’hésite pas à l’utiliser sans censure quand un article nous concerne. Vous réalisez beaucoup de fausses bandes-annonces, de parodies courtes, pourquoi ce format ? Comme je l’ai déjà dit, l’idée était de s’essayer à différentes choses. Après VHS, nous avons réalisé des clips, notamment pour le groupe Holy Cross, tout en injectant cette « patte » cinéma, inspirée par les influences qui nous tiennent à cœur. Pour les bandes annonces fictives, nous nous sommes inspirés du travail de Robert Rodriguez : il a réalisé Machete, nous avons fait Raquette, il a rempilé avec Machete Kills, nous avons suivi avec Raquette Smash. Nous tentons donc à chaque fois de conserver un lien avec l’actualité de façon parodique et en conservant ce côté comique. Les vidéos courtes constituent aujourd’hui la norme consommable sur inter- net, ce qui intéresse et captive le mieux les personnes devant leurs écrans. Avec des formats trop longs, nous prenons le risque de perdre le spectateur, qui va finir par quitter la vidéo. Des difficultés particulières à monter votre collectif ? Il n’y a pas eu de problèmes particuliers. MCDTS est une association suivant la loi 1901 et administrativement parlant tout est bien organisé. La difficulté réside principalement dans le fait de fédérer un groupe, une équipe autour d’un projet commun. MCDTS bénéficie d’un bel engouement puisque tout le monde a l’envie et la volonté de travailler ensemble. Lorsque des personnes ne trouvent pas leur place, n’ont plus envie de faire partie du collectif, ou se sentent inutiles, elles s’en vont et d’autres nous rejoignent (notamment des jeunes). D’un autre côté, MCDTS reste une passion et une association que l’on tente de faire vivre, en conciliant nos vies professionnelles et familiales. Il n’est pas toujours évident de gérer l’association et de faire coïncider le planning de tout le monde en fonction de nos projets. L’organisation est titanesque… Comment se présente l’avenir? Pour l’instant, nous avons effectué beaucoup de missions pour d’autres structures, de demandes et notre projet actuel est de nous retrouver tous ensemble. Nous planchons à l’écriture d’un court, voire d’un moyen métrage que nous aimerions réaliser. Ce projet nous tient à cœur, puisqu’il nous permettrait de nous consacrer à ce qu’on sait et qu’on aime faire. Nous planifions de nous laisser un an pour concrétiser ce projet. Une collaboration avec les gars de l’association Kick production n’est pas à exclure non plus : nous pourrions tout à fait monter une plus grosse équipe afin de créer un projet plus lourd. Interview réalisée par Alexandre Guia Thibaud Degraeuwe, membre du collectif en plein tournage crédit photo: Thibaud Degraeuwe) Retrouvez le collectif et leurs productions sur leur site web : http://www.mescouillesdanstonslip.com/ RENCONTRES C’est Maintenant Suivez ! - 11 « Chaque année, de nouvelles personnes nous rejoignent » Depuis déjà une décennie, le festival Face à Face met à l’honneur la communauté LGBT (Lesbien Gay Bi Transgenre) fin Novembre – début Décembre par une large programmation de films abordant le thème d’une sexualité différente. Antoine Blanchard, président de l’association éponyme à l’origine de cet événement, espère bousculer les préjugés. Rencontre. Antoine Blanchard, président de l’association En quoi votre action participet’elle à la lutte contre la discrimination ? Je préside l’association Face à Face et j’organise le festival international du film LGBT à Saint Etienne. L’idée est venue de quelques stéphanois qui ont constaté qu’il n’y avait pas grandchose pour la nombreuse communauté LGBT qui a une culture propre, notamment à travers le cinéma. Beaucoup de films abordent l’homosexualité mais ne sont pas montrés en dehors des festivals. français s’intéressent au sujet. En général, les films sont traduits en anglais et certains de nos membres sont bilingues. Avez-vous un exemple de conséquence concrète qu’a eu le festival ? Un classement des villes françaises gay-friendly est établi, dans le magazine Têtu par exemple, et Saint Etienne était très bas. Grâce au festival et aux autres manifestations, nous sommes désormais 13ème après avoir gagné 9 places en 2013. Beaucoup de films étrangers figurent à la programmation. Comment les découvrez-vous ? Avez-vous eu des retours émanant de la communauté LGBT ? Ce travail s’effectue tout au long de l’année : recherche sur Internet des sorties traitant de cette thématique, séances de visionnage, sélection de films. Certains membres de l’équipe y sont dédiés: ils tentent de se procurer une version traduite des films car, malheureusement, peu de films Le cinéma est rempli, ce qui prouve que la communauté est là. Enfin, pas seulement la communauté puisque le festival estouvert à tout le monde. Oui, nous avons de très bons retours ! C’est également la raison pour laquelle nous accueillons d’autres associations comme SOS Homophobie qui lutte contre la discrimination à l’égard de la communauté LGBT. Initiative originale : nous avons organisé des dépistages rapides du sida dans un cinéma avec l’association ACTIS (association communautaire de lutte contre le sida qui assure des actions de prévention, d’accompagnement et de soutien aux personnes séropositives), à l’occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, ce qui nous permet de conserver aussi un aspect préventif. Certaines personnes étrangères à cette communauté venues par curiosité vous ont-elles confié avoir été agréablement surprises ? Chaque année, un petit questionnaire est proposé pour faire évoluer le festival. Chaque année, de nouvelles personnes viennent nous rejoindre. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à tous les étudiants et étudiantes : si vous voulez vous investir dans un projet militant et culturel tout en découvrant des films, venez nous rejoindre pour organiser des événements comme le festival. L’aide de tous et de toutes est la bienvenue ! Propos recueillis par Salomé Beaurez Roy Créé en 2005, le festival a fêté cette année ses 10 ans Le festival se déroule chaque année au cinéma Le France (récemment renommé Le Méliès Saint François) de Saint Etienne, durant 4 jours aux mois de Novembre et Décembre. Différents films dont une douzaine de courts métrages et documentaires sont présentés dans l’aprèsmidi ou en soirée en présence de distributeurs, réalisateurs, écrivains, artistes, journalistes mais aussi de membres de la communauté LGBT, français et étrangers. CINÉMA/ TV 12 - C’est Maintenant Suivez ! Le Camion rouge : l’ancienne caserne des pompiers devient temple du 7ème art Le nouveau multiplexe stéphanois dédié au cinéma a ouvert ses portes le 11 février. Une des 10 salles du camion rouge, prête à accueillir les spectateurs. Après quelques retards dans les travaux, Le Camion rouge a ouvert ses portes au public mercredi 11 février en début d’après-midi. Cette ancienne caserne des pompiers, située non loin de la place Chavanelle, avait retenu l’attention de Sylvie Massu lors d’une visite en 2010. Un complexe moderne pour cette dernière, qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle possède déjà trois autres complexes dont L’Alhambra, ex-Gaumont de la place Jean Jaurès, ainsi que deux cinémas à Dijon. Une ouverture précipitée De nouvelles responsabilités se font ainsi sentir. Il s’agit donc d’un nouveau cinéma à la charge de la directrice qui entraîne parfois certains problèmes. En effet, tout n’était pas prêt pour l’ouverture du Camion rouge. De nombreux petits détails de finition restaient à faire comme l’affichage des signalétiques sur le devant du bâtiment ainsi qu’a l’intérieur des salles, ou l’on pourra, par ailleurs retrouver en guise de souvenirs certaines lettres aillant autrefois appartenu à l’enseigne du Royal. D’autres retards, comme l’installation des bornes payantes électroniques, est aussi à noter. Certains équipements ne seront ainsi pas mis en service tout de suite. Mais d’ici deux à trois semaines, tout devrait être parfaitement terminé. Les équipes de chantier ont également rencontré un problème majeur d’infiltration d’eau contraignant le cinéma à fermer une de ses salles. Les tout premiers films ont donc été projetés avant même que certaines finitions aient été achevées. Ce nouveau complexe compte 10 salariés ainsi qu’une dizaine de salles dont la plus grande accueille 400 sièges. Sylvie Massu étend ainsi son influence sur le territoire stéphanois avec plus de 3500 places disponibles dans ses deux cinémas stéphanois. Ce complexe se destine cependant plus aux jeunes grâce d’une part à la proximité des deux lycées Saint-Michel et Fauriel mais également par la programmation qui se concentre sur des film à gros budgets. Le souvenir des pompiers L’univers des pompiers est néanmoins très présent. En effet, la salle 10 rappelle cet aspect-là avec notamment des sièges rouges tout comme l’intérieur des camions de pompier. De nombreux petits clins d’œil renvoi également à l’histoire de ce lieu dans d’autres salles comme la couleur, toujours rouge, ainsi que le bleu et le gris présents sur les murs des salles faisant écho au polo des pompiers. Ce petit bout d’identité conservé permet ainsi à ce complexe de s’intégrer parfaitement au lieu ainsi qu’au territoire ligérien. Le Royal, quant à lui, sera réhabi- lité en 27 appartements de luxe avec une vue imprenable sur le centre de Saint Etienne. Une opération accompagnée de commerces au rez-de-chaussée. Léa Dusson et Lou David Tarifs Enfant : 4,00€ Étudiant 6,90, Normal 9,20, Senior 6,90, Adresse 1, rue Etienne-Mimard 42000 à Saint-Étienne Chiffre Le Camion rouge c’est 1650 fauteuils, 4 salles équipées de la 3D et des projections laser. CINÉMA/ TV C’est Maintenant Suivez ! - 13 La grande aventure LEGO réussit avec brio à casser quelques briques ! Alors que l’on pouvait craindre le pire, le film s’avère être une excellente surprise et l’un des meilleurs films d’animation de l’année 2014. Pari réussi pour le duo Chris Miller/Phil Lord ! Emmet Brickowski est un ouvrier du bâtiment lambda. Comme tous les autres habitants de Bricksburg (la ville LEGO), il doit suivre les règles et les instructions mises en place par Lord Business. Un jour, Emmet va tomber par hasard sur la pièce « de résistance », qui lui permettra d’accomplir la prophétie et de libérer les maîtres constructeurs. La grande aventure LEGO avait tout pour n’être qu’une simple pub d’1h40 pour la fameuse firme de jouets de construction. Quelle ne fut pas la surprise de découvrir que les réalisateurs Chris Miller et Phil Lord (21 Jump street, 2012) férus de comédie et ayant déjà l’expérience de l’animation (Tempête de boulettes géantes, 2009), nous préparaient un divertissement extraordinaire (comme le souligne le titre de la chanson « Tout est super génial ! »), drôle et profond. Inventif, La grande aventure LEGO est un film d’une technicité incroyable. Extrêmement coloré, le film est « construit », à l’instar des briques multiformes, d’un parfait mélange entre animation de synthèse et stop-motion, qui fonctionne à merveille. Il est avant tout un divertissement au rythme effréné. La mise en scène pêchue est inventive : les réalisateurs allient licences LEGO et références à la pop culture (Batman, Superman, Gandalf et bien d’autres sont de la partie). Le principe même des LEGO, à savoir la construction (les personnages utilisent les briques pour pouvoir se sortir de mauvaises situations) est au centre de l’histoire. Ainsi les situations burlesques s’enchaînent, le tout formant une composition homogène très réussie. Là où le film impressionne, c’est sur son fond. Véritable dénonciation du contrôle des masses et de la société de consommation (Lord Business régit les différents univers LEGO et veut que tout soit réalisé parfaitement selon ses instructions. C’est pourquoi il se débarrasse des maîtres constructeurs, capables de créer par leur propre imagination tout ce qu’ils désirent), La grande aventure LEGO fait également ressortir la notion d’inventivité et de libre arbiter. Le personnage d’Emmet subit un cycle initiatique, passant d’être sans importance et conditionné à héros libérateur malgré lui. Le film offre une critique satirique du capitalisme. Un sacré tour de force pour Phil Lord et Chris Miller. Chris Miller (à gauche) et Phil Lord (à droite), les réalisateurs de La grande aventure LEGO, interviewés lors de la promotion du film (crédit photo : www.premiere.fr) Le stop-motion, c’est quoi? Le stop-motion est un procédé d’animation image par image en volume. Cette technique consiste à prendre des photos successives d’une scène fixe. Entre chaque photo, on modifie la position d’un ou plusieurs éléments de la scène (comme un personnage par exemple), afin de pouvoir par la suite, recréer un mouvement d’animation en mettant les photos les une à la suite des autres. On peut trouver sur internet le travail de talentueux amateurs de ce procédé. Pour rester dans l’univers LEGO, on retrouve sur la chaine Youtube de BrotherhoodWorkshop, de nombreuses vidéos en stop-motion, ainsi que des vidéos expliquant leurs créations : https://www.youtube.com/user/ BrotherhoodWorkshop/videos. Alexandre Guia The Cut : un voyage sans fin Sorti le 15 janvier en France, le dixième long métrage de Fatih Akin pourrait bien être considéré comme un chef d’oeuvre malgré son absence dans les grandes salles de cinéma. 1915, Turquie. Nazaret, le forgeron du village, époux aimant et père de deux jumelles, est embrigadé comme tous les autres hommes arméniens. Alors que les Turcs massacrent son peuple et instaurent la terreur dans son pays, Nazaret arrive à s’échapper miraculeusement. Mais la guerre a fait des ravages et les familles sont décimées dans tout le pays. Alors que tout semble perdu pour Nazaret, il apprend que ses filles sont encore en vie. Commence alors une quête, un voyage effréné, une course contre le temps à travers les continents, en passant par le désert de Mésopotamie, les plaines glaciales du Dakota et les sombres recoins de Cuba. Inspiré d’un courage et d’une volonté sans faille, Nazaret va t-il retrouver ses dernières raisons de vivre ? Tahar Rahim époustouflant ! Après Un prophète et Samba, l’acteur de 33 ans, Tahar Rahim, confirme une nouvelle fois qu’il est fait pour le grand écran. Il a su parfaitement retransmettre les émotions d’un personnage muet, courageux et terrorisé. Ses expressions de visage et son petit calepin font le reste. La parole devient un outil qui n’est plus important puisque rien ne pourra faire taire la volonté de Nazaret. Comment passer à coté de ce chef d’oeuvre que nous offre Fatih Akin ? Il arrive à faire d’un plan une atmosphère qui submerge le spectateur. Depuis son film de 2009, Soul kitchen , il fait de la musique un aspect plus qu’important pour que le spectateur soit absorbé et rentre dans le film. Akin a laissé la minutie du choix musical à Rainer Klausmann avec qui il avait déjà travaillé dans ses précédents films. La tristesse, l’effroi et la beauté sont trois caractéristiques que vous trouverez au cours de ce voyage sans fin. Elles sont traitées de façon très dure mais relèvent d’un réalisme sans faille. En bref, ce film a été réalisé en mémoire du génocide arménien qui n’est toujours pas reconnu à l’heure actuelle par le voisin turc. Il montre clairement l’atrocité que l’on pouvait y trouver à l’époque. Grégoire Debatisse CINÉMA/ TV 14 - C’est Maintenant Suivez ! «Les Nouveaux sauvages» : un film dynamite « Les Nouveaux sauvages » est déjà un véritable phénomène en Argentine où il bat tous les records du box office. personnages à la frontière entre civilisation et sauvagerie, et qui révèlent leurs instincts les plus primitifs. Le format inhabituel apporte beaucoup de rythme au film et lui permet de ne jamais s’essouffler. Ces scénarios regorgent d’inventivité et entraînent les personnages dans des séries de péripéties souvent dramatiques, loufoques et surtout hilarantes qui vous laisseront les zygomatiques endoloris et l’air songeur : mais comment en sont-ils arrivés là ? Ce portrait au vitriol de la société, bourré de cynisme et d’humour noir, est composé de six histoires reliées entre elles par un seul fil conducteur : le pétage de plomb. Les passagers d’un avion s’aperçoivent qu’ils connaissent tous la même personne. Une serveuse reconnaît le mafieux responsable de la mort de son père. Deux automobilistes enragés en viennent aux mains en plein désert. Un homme que tout accable se rebelle quand sa voiture part en fourrière. Le fils d’une riche famille renverse une femme enceinte alors qu’il est au volant. Un mariage huppé tourne au vinaigre. Des situations qui poussent les Des personnages qui laissent libre court à leur folie dévastatrice Damian Szifron, enfant de la pub, a visé très juste entre la comédie et la tragédie, en traitant au passage de trahison, d’amour, du passé mais aussi des petites violences quotidiennes et irritantes. Nous sommes tous inégaux face à l’inégalité, l’injustice et l’exigence de la société dans laquelle on vit. «Les Nouveaux sauvages» est un film sur les personnes qui craquent et qui laissent libre court à leur folie dévastatrice. C’est précisément ce qui rend ce film jouissif . Ces explosions de violence, assumées et jubilatoire s’inscrivent à chaque fois dans une intrigue intelligemment écrite et résultent d’un ras-le-bol, d’un trop plein d’énervement lentement accumulé chez les personnages. L’humour corrosif ne laisse aucune place aux bons sentiments dans ce film mal-élevé et politiquement incorrect. Les «Nouveaux sauvages», c’est du cinéma comme on l’aime, franc et débridé qui fait table rase des conventions et des bienséances. Un film jubilatoire qui continuera a vous faire rire après la séance. Colin Mourlevat Bienvenue dans l’univers Peaky Blinders Après un succès retentissant Outre-Manche, la famille Shelby a débarqué en France le 12 mars sur Arte. Cette série débute à la fin de la Première Guerre mondiale à Birmingham, où l’on fait la connaissance de la famille Shelby. Leur notoriété les précédant, à leur tête Thomas “Tommy” Shelby, interprété magistralement par Cilian Murphy que l’on a déjà pu voir dans des films signés Christopher Nolan. Il dirige le business familial de paris illégaux sur les courses de chevaux. Les ambitions de Tommy sont grandes, et il compte bien se faire une place “legit” (légal en anglais) dans ce milieu. Entouré de ses deux frères : Arthur et John et de leur tante Polly (Helen McRoy à couper le souffle et plus que convaincante), ils vont à coups de lame de rasoir et de plans plus que brillants travailler sur leurs objectifs. L’équilibre et la sécurité de cette famille va être mis en péril par l’arrivée d’un nouveau chef de la police, venu tout droit de Belfast, Chester Campbell (interprété par Sam Neil qui a travaillé son accent spécialement pour ce rôle), et de Grace Burgess, une barmaid au passé trouble (jouée par Annabelle Wallis). La saison 1 avait posé les bases de l’empire Shelby et nous avait permis de découvrir les personnages de Peaky Blinders. La vie d’après-guerre était justement reconstituée, les tenues étaient soignées et les acteurs semblaient à s’y méprendre, sortir tout droit de 1919. Cependant, la fin de cette première saison avait été abrupte, nous laissant dans le flou et frustré quant à la suite des événements. Le retour gagnant de la saison 2 C’est donc avide que nous avons attaqué la saison 2 et satisfait que nous l’avons finie. La qualité des décors, des costumes et des personnages est intacte. De plus, Peaky Blinders s’est fait remarquer par sa bande-son dans la saison 1 avec Nick Cave ou The White Stripes. Ces six nouveaux épisodes prennent brillamment la relève, toujours profondément ancrés dans le garage rock, avec des artistes comme Johnny Cash, The Dead Weather ou encore Ane Brun. La série de Steven Knight réussit l’exploit de se renouveler subtilement tout en restant dans la continuité de l’intrigue. Un tour encore plus impressionnant quand on sait le nombre des séries d’époque diffusées Outre-Manche. erreur de ne pas exploiter ce côté pleinement. Cette nouvelle saison finit de convaincre. La BBC Two a reconduit la série pour une troisième saison de six épisodes. Annabelle Poitrinal La saison 2 s’offre également un nouveau souffle au niveau casting grâce à l’arrivée de l’acteur Tom Hardy. Il interprète le personnage d’Alfie Solomons, un dangereux et imprévisible chef de gang juif, et de l’actrice Charlotte Riley qui campe le rôle de May Carleton, une dresseuse de chevaux, issue d’un milieu aisé qui va également murmurer à l’oreille Tommy. Après avoir vu les douze épisodes que compte à ce jour la série, il est indéniable que cette série vaut le détour. Le charme des décors et des acteurs nous plonge dans un univers fascinant. Les scènes de violence sont très présentes et sanglantes et cela aurait été une Annabelle Wallis interprète de Grace Burgess LIVRES C’est Maintenant Suivez ! - 15 Entre les lignes de Bernard Lhoste De sa plus tendre enfance à sa carrière actuelle d’auteur, l’homme se livre à mots comptés. peur de ne pas y arrive. Cependant une fois lancé “peu à peu, les personnages deviennent réels et vous appellent à les conduire plus loin”. C’est dans la commune de SaintFront en Haute-Loire qu’est né Bernard Lhotse le 19 décembre 1950. Son père était ouvrier, et sa mère restait à la maison pour s’occuper des 10 enfants que comptait la famille. Il grandit dans un milieu modeste et apprend très tôt la valeur du travail et du partage. Il se dit “très fier de ses parents et reconnaissant, car avec très peu de ressources, ils se sont débrouillés pour que nous fassions tous des études (tous les dix ont fait des études après le bac)”. Bernard Lhotse a étudié l’histoire à Lyon et est devenu professeur d’Histoire Géographie. Il a enseigné pendant 36 ans, dont 21 en tant que directeur de son collège en prime. s’en occuper. De plus, son fils Thibault, avec un BTS de communication graphique en poche, vient lui prêter main forte. En parallèle de toutes ses activités, il fonde avec son épouse, en 1992, La Clé du Chemin pour vendre un cahier de textes dont il avait déposé le modèle et qui est toujours commercialisé. C’est une SARL familiale qui est à la fois agence de communication, d’impression, ainsi qu’une maison d’édition qui publie quelques auteurs, notamment Bernard Lhoste lui-même. Au départ, la famille ne cherche pas à développer cette entreprise, mais une fois à la retraite, Bernard Lhoste dispose de plus de temps pour Depuis bientôt dix ans, il se consacre à l’écriture. Il a commencé timidement son premier roman, L’Ivresse des sommets, en cachette de sa famille, de Cet auteur qui se décrit lui-même comme “cyclique” compte 9 livres à son actif, et écrit actuellement le dixième. Dans ses romans, on retrouve des thèmes récurrents comme le pardon, la capacité à se relever après être tombé, la valeur et le respect de la vie. Il dit d’ailleurs : “Les sujets abordés dans mes livres me tiennent à coeur et j’essaie de les partager avec d’autres, ou par l’humour ou par l’émotion”. Tous les livres de Bernard Lhoste : • L’ivresse des sommets 2005, réédité en 2010 • Des copains de vingt ans 2007 • Les mailles de la rancune 2007 • Encore du feu sous la cendre 2009 • L’aurore malgré tout 2010 Ce qui a poussé Bernard Lhoste à écrire, c’est en priorité son envie et également le désir de partager ses ouvrages avec les autres et il ne compte pas s’arrêter là et affirme qu’il continuera d’écrire • La fiancée des nuages 2011 “tant que j’en aurai la force physique et surtout mentale”. • Un amour casadéen 2014 Annabelle Poitrinal • Un faux pas dans la nuit 2013 • Etrange meunière 2013 Pour en savoir plus http://lacleduchemin.fr The Secret Footballer : certifié sans langue de bois Protégé par son anonymat, The secret footballer dévoile son expérience dans le milieu du football professionnel en toute franchise. Bizutage, intimidation, rivalité, argent, femmes et dépression, il se souvient et raconte. dans la piscine d’un hôtel, entourés de femmes, finissant par faire du skate, sur un chariot d’hôtel, en fait partie. « On dit souvent que 95% de ce qui arrive dans le football se passe derrière des portes closes. La plupart de ces histoires, je ne devrais pas vous les raconter. Et pourtant, je vais le faire ». Des relations avec les supporters en passant par l’argent, The Secret Footballer nous épargne rien. Dans ce livre, qui est loin d’être de la grande littérature, le footballeur dévoile de nombreuses anecdotes délirantes sur certaines soirées. Les stars du Barça fêtant un trophée Ainsi, au fil du récit et à travers de très nombreuses histoires vécues, Secret Footballer met en avant footballeurs et managers qu’il a rencontrés durant sa carrière sportive de Rooney en passant par David Beckham. Des anecdotes amusantes qui laissent souvent place aux questions d’argent, de transferts et même de tactiques de jeu, beaucoup moins intéressantes gâchant un peu l’intérêt du livre. On regrette de n’avoir pas plus d’anecdotes insolites sur l’ambiance dans les vestiaires, matchs ou même en soirées. La face cachée du football Mais à travers son livre, il dévoile aussi le côté obscur de son métier, dont peu osent parler. Evoquant ainsi sa dépression difficile à cause de la pression des matches qui se succèdent, de sa vie privée exhibée par les médias mais aussi sa famille et ses proches qui s’éloignent peu à peu. Il évoque le racisme bien ancré dans certaines mentalités, les paris sportifs interdits de certains joueurs mais aussi l’individualisme des acteurs du football. Les deux tomes apportent quelques bonnes anecdotes qui vous feront forcément sourire et vous surprendront , mais cela reste bien maigre dans le fond. Un second tome n’était pas vraiment nécessaire, tout semble être déjà dit dans le premier... Seul mystère à élucider : quel joueur se cache véritablement derrière The Secret Footballer... Un chiffre pour finir. 130 000, C’est le montant total en dollars de la note qu’a payé The Secret Footballer et ses amis lors d’une bataille de champagne contre une star de FC Barcelone dans un bar de Las Vegas. The Secret Footballer, dans la peau d’un joueur de premier league. Au édition Hugo Sport. 16,50€. Lou David THÉÂTRE 16 - C’est Maintenant Suivez ! Un théâtre qui tire à bout portant Au sein l’ensemble scolaire La Salle, l’atelier théâtre La Sarbacane réunit des élèves de la 3ème à la terminale. La structure est gérée par Alain Lavaire, professeur d’allemand à la retraite et Gérald « Gé » Casetto. Ils sont 21, 13 garçons et 8 filles (une quasi parité): grands, petits, blonds, pimpants ou plus discrets, ils sont tous différents et les affinités se devinent mais ils collaborent, travaillent ensemble, permettent aux autres de progresser dans une ambiance globalement détendue et studieuse. Ils se retrouvent tous une fois par semaine pour répéter pendant 2 heures. Chaque saynète est alors jouée une à une, mobilisant généralement deux comédiens ou plus. Les duos et trios s’enchaînent dans des situations cocasses. Les acteurs/spectateurs, attentifs, sont encouragés à critiquer leurs camarades (dans le bon ou mauvais sens) pour les aider à affiner leur jeu. Les élèves acceptent les remarques avec modestie et reprennent la scène, sous l’œil compréhensif mais alerte des metteurs en scène, qui n’hésitent pas à rire aux éclats lorsque la scène parvient à la dynamique comique espérée. Vient, enfin, la répétition des scènes collectives d’ouverture Le groupe en pleine répétition de la scène d’exposition et de clôture. Tableaux humains et poétiques, les comédiens se hèlent et se répondent. Rendez-vous les 20, 21 et 22 mai Au théâtre de la Grille Verte (2, rue Alfred-Colombet) pour venir applaudir Maxime, Cyril, Anna, Maëlle, Pauline, Pierre, Pierre-Emmanuel, Jules, Silvana, Servan, Thibault, Justine, Dany, Jérémy, Maëlle, Jean-Sébastien, Alexandre, Léa, Noémie, Théodore et Samuel. Vive le théâtre ! Créée en 1981 par Mauricette Cottin et Henri Fernandez, La Sarbacane est à l’origine une troupe de comédiens originaires de St Galmier. Au fil du temps, des ateliers pour adolescents, enfants et adultes se sont développés, afin de faire découvrir l’art théâtral au grand public. Alain Lavaire, metteur en scène et président de La Sarbacane « Je m’occupe de La Sarbacane depuis plus de 20 ans. Nous préparons toutes les années une pièce de théâtre présentée lors de 3 à 4 représentations au mois de mai au théâtre de la Grille Verte. La pièce de cette année est signée Denise Bonnal : « Les Pas perdus ». Elle est composée de différents sketches tous en rapport avec la gare. Cet endroit de rencontres, de séparations, de retrouvailles où l’être humain dévoile sa grandeur et sa petitesse. Nous espérons favoriser l’épanouissement personnel des élèves mais aussi améliorer leurs résultats scolaires. Certains ont d’ailleurs fait de grands progrès en français et en expression orale grâce au théâtre. » Cyril Balsiere, étudiant en fac d’anglais et doyen de La Sarbacane Le charmant Cyril Balsiere « Grâce à l’atelier, nous avons la possibilité de (re)découvrir les différents courants et auteurs : la Commedia Dell’arte, Aristophane, Denise Bonnal cette année… En plus, Gé et Alain sont des profs de théâtre vraiment géniaux ! Je prends beaucoup de plaisir à faire du théâtre. » THÉÂTRE C’est Maintenant Suivez ! - 17 Un Molière modernisé Pour les amateurs de théâtre, il ne fallait pas manquer la pièce Tartuffe ou l’imposteur, présenté à La Comédie de Saint-Etienne, du mardi 13 janvier au vendredi 16 janvier. Une œuvre remise au goût du jour par le réalisateur Benoît Lambert. Le génie de Molière (1622-1673), nous le savons, c’est l’intemporalité de ses sujets avec plusieurs niveaux de lecture possibles. Des tartuffes, il y en a eu hier, il y en a aujourd’hui et il y en aura demain. est elle même accompagnée d’un solo de basse. Ce sont des idées simples en soi, mais elles permettent d’actualiser la pièce et de la rendre unique. Tartuffe, l’histoire d’un homme, avide de richesse et de pouvoir, semant la zizanie au sein d’une famille bourgeoise. Un jeu contemporain mélangé aux alexandrins Mais c’est un imposteur moderne que le metteur en scène décide de nous présenter. Que ce soit dans le jeu, les costumes, les décors, et même la musique, tout est renouveau pour ce personnage emblématique. L’action se passe aujourd’hui, les costumes sont des vêtements de notre époque, et la bande sonore, diffusée entre les actes, a été empruntée au groupe anglais Metronomy, qui Parlons des acteurs. Voilà douze bonnes raisons d’aller voir ce Tartuffe ou l’imposteur. Cette distribution sans faille insuffle en effet une énergie folle à un chefd’œuvre qui ne manque pourtant pas d’air, et ce depuis près de 350 ans. Avec eux, on oublie rapidement les dix minutes nécessaires pour s’adapter à cette langue écrite en vers. Les mots claquent, les tirades fusent, assemblées à Affiche du Tartuffe des décors et costumes de notre époque. Grâce à eux, on profite alors pleinement de la farce psychologique qui offre sur le plateau quelques scènes cultes, entre engueulades hilarantes, mensonges à tout va et conflits intimes déchirants. Malgré quelques erreurs sans doute dues à la tension et au trac d’une première, le rythme impul- sé par la mise en scène fluide n’a pas faibli du lever au baisser de rideau. Chaque geste, chaque regard et respiration donne à voir et surprend à chaque instant les spectateurs qui ne s’ennuient pas durant deux heures. Du spectacle toujours vivant, franchement d’aujourd’hui ! Justine Pascal Le souffle punk-surf de The Aquadolls Prenez quelques pincées de rock, un peu de surf ainsi que du soleil et mixez le tout pour obtenir le nouvel album de The Aquadolls. transporter : au fur et à mesure que les mélodies défilent, l’influence psychédélique devient de plus en plus présente. A vrai dire, peut importe l’environnement dans lequel on se trouve, les titres comme Wander ou encore Mine nous plongeront immédiatement dans un état de groove. « La bande des sirènes rock & roll ». Tel est le surnom que se donnent Melissa Brook, Ryan Frailich, Josh Crawford et Colin Moore, quatre ados californiens à l’origine de ce groupe fondé en 2012. La bande d’ados ne perd ainsi pas de temps et s’impose avec de nombreux singles tels que Honey, I got a lot, Sinus infection ou encore I believe in aliens. C’est donc préparé que ce quatuor arrive pour la première fois sur le devant de la scène avec Stoked on you. Et c’est pour le moins réussi. Un style bien à eux Malgré la jeunesse du groupe, The Aquadolls parvient a nous Le style punk rock de la chanteuse Melissa se ressent ainsi clairement dans l’atmosphère qui entoure The Aquadolls. Il suffit de fermer les yeux pour imaginer la plage, les vagues, l’ambiance des années 50 et la culture surf qui n’est pas sans rappeler l’univers de The Growlers. Le garage-rock remis au goût du jour Ce premier album représente également un enjeu de taille. Il est vrai qu’il y a quinze ans, le garage-rock était considéré comme la «belle-fille» embarrassante du rock & roll. Qualifiés d’archaïques, ses praticiens modernes ont souvent été considérés comme désemparés, coincés dans les années 60. Mais des groupes tels que The Hives, The Detroit Cobras ou encore The White Stripes, ainsi que les initiateurs de The Sonics, ont permis à ce genre d’acquérir une respectabilité à long terme. The Aquadolls fait ainsi partie du dernier espoir scintillant local soutenu par le label Burger Records. Amateurs de pop-rock mélancolique, Stoked on you est fait pour vous. Ce premier album est donc une réussite et en dit long sur l’avenir du jeune quatuor qui, malgré la concurrence, arrive à se démarquer grâce à cette touche punk californienne. L’album Stoked on you, 2014 Burger Records, 17,99€. Léa Dusson CULTURE 18 - C’est Maintenant Suivez ! Avec Confidencias Reales, Alejandro Fernandez vient réchauffer l’hiver A l’occasion des fêtes, le latin lover Alejandro Fernandez a frappé fort en sortant un nouvel album en édition Deluxe. Confidencias Reales est composé des chansons enregistrées lors de son live au Teatro Real de Madrid le 23 Juillet 2014 dans le cadre de sa tournée mondiale pour son album Confidencias. Fernandez est le premier Mexicain à se produire dans le légendaire théâtre madrilène, de quoi asseoir définitivement sa renommée en Espagne. Les deux CD de l’album regroupent ses plus grands succès (Se Me Va la Voz, No Sé Olvidar, Hoy Tengo Ganas de Ti) dont une version enregistrée en duo avec Christina Aguilera lui a permis de s’exporter aux Etats Unis, et bien d’autres dont les paroles traitent en général du désespoir d’un homme délaissé ou de la passion entre un homme et une femme. Des titres chantés avec force par une voix suave. A noter, trois titres bonus qui réjouiront les fans : No Me Digas Que Te Vas Aunque No Estes Conmigo (une réunion surprenante de mariachis et d’un orchestre philarmonique) et Te Amaré (la reprise d’une célèbre chanson du chanteur espagnol Miguel Bosé). Bien que la performance de Fernandez lors d’un concert soit plus que respectable, le chanteur ne se détache pas de son personnage de latin lover (des ballades romantiques et/ou mélancoliques aux sonorités pop) et ne prend aucun risque. Les admirateurs pourraient également estimer très légitimement que cet album de reprises sonne comme une redite, une réédition des titres que le chanteur a déjà interprétés de nombreuses fois. A réserver aux fans inconditionnels du chanteur, qui apprécieront de réécouter les chansons incontournables qui les ont fait vibrer, enregistrées en direct dans le légendaire théâtre espagnol (une véritable consécration pour leur idole). Ces derniers pourront aussi se targuer de connaître trois nouveaux titres inédits en attendant un nouvel opus. Salomé Beaurez Roy Red Hot Chili Peppers : les légendes de retour! Depuis leur dernier album « I’m with you » de 2011, les Red Hot n’ont livré que quelques titres sans réelles intentions. Cette fois-ci, ils reviennent en force en 2015 avec une annonce qui va faire vibrer les amoureux du dicton « Sex, love & rock’n’roll ». De gauche à droite : Josh Klinghoffer, Michael Peter Balzary, Chad Smith, Anthony Kiedis. Les Red Hot Chili Peppers n’ont plus grand-chose à prouver. En près de trente ans de carrière, le groupe a vendu une soixantaine de millions d’albums à travers le monde, grâce notamment aux tubes « Give It Away », « Under The Bridge », « Snow » ou « Californication » pour les plus célèbres. Après trois ans d’absence dans les bacs, les Red Hot seraient sur le point de livrer un onzième album avant fin 2015. C’est en tout cas ce que laissent croire les ré- centes déclarations du guitariste Josh Klinghoffer, nouveau poulain du groupe et remplacement de John Frusciante parti faire carrière en solo. D’après lui, la bande aurait déjà à son actif une trentaine de titres potentiels prêts à être enregistrés! Cependant, les Red Hot sont toujours à ce jour sans producteur attitré et pourraient ne pas faire appel à leur compagnon de toujours, Rick Rubin. Grégoire Debatisse SPORT C’est Maintenant Suivez ! - 19 La passion du ballon... Ancien footballeur de L’Olympique de Saint-Etienne et de L’ASPTT (Association Sportive des Postes, Télégraphes et Téléphones). Tom David est maintenant épanoui dans sa nouvelle passion : le football américain. Un passage du ballon rond à l’ovale sans accroc pour ce passionné de sport. C’est en 2013 que sa sœur lui ramène une brochure du lycée pour rejoindre l’équipe des Giants de Saint-Etienne. Un véritable déclic. «Un camarade de classe de ma soeur faisait partie de l’équipe, j’ai fait quelques recherches sur internet avant de faire un essai à un de leurs entraînements, j’ai tout de suite accroché. » Au poste de receveur de par sa grande taille (1,82 m à 16 ans) et sa rapidité, le coach lui attribue aussi le poste de kicker, joueur chargé de tirer au pied le ballon dans certaines phases de jeu. « J’étais le seul à avoir déjà joué au football, donc le poste m’est revenue. Il faut avoir une frappe puissante et précise. » Stage et équipe de France En août 2014, Tom rejoint le camp de L’EFAJA (Ecole de football américain jeunes des Alpes) à Evian pour une semaine de stage intensif. « Une semaine fatigant. On avait six entraînements par jour… Mais c’était très formateur, précise t-il, on était encadré par les meilleurs : des joueurs Tom durant un match des Giants Plutôt National Football League ou Ligue 1 ? Aujourd’hui passionné de football US et supporter des Giants de New York, Tom a longtemps pratiqué le football. Alors finalement, Giants de New York ou ASSE ? «L’ASSE sans hésiter ! Je suis un pur Stéphanois et abonné du kop Sud. Le football est dans mes gènes !» Chiffre 2 C’est le nombre de vis qu’il possède dans l’auriculaire de sa main gauche. « J’avais mal réceptionné une balle à l’échauffement avant un match contre les Sharks de Valence. J’ai fait tout le match avec une double fracture déplacée avant de me dire que j’avais un peu mal ! (rires) En attente de l’action de l’Equipe de France. L’équipe d’Evian est une référence dans ce domaine, Ils ont été de nombreuses fois champions d’Europe et ils ont la chance de posséder des infrastructures sportives de qualité pour pratiquer leur sport. » Et quand on lui parle de l’équipe de France, il devient rêveur. « Pourquoi pas ! Aujourd’hui, il est plus facile de faire partie de l’équipe de France de football US que de football, car notre sport est moins pratiqué … Certains de mes coéquipiers sont observés de près par les recruteurs de l’équipe de France, donc, on verra bien.» Un footballeur Lycéen En dehors des terrains de Méons, Tom est lycéen en première Scientifique au lycée Honoré-d’Urfé à Saint-Etienne. Des études studieuses pour espérer devenir un jour, officier dans l’armée de l’Air. « Ce métier me donnera une impression de servir à quelque chose, je pense … Aider mon pays. » Lou David SPORT 20 - C’est Maintenant Suivez ! Le sérieux aux vestiaires, l’humour titulaire dans « J+1 » ! Fans de football, cette émission est faite pour vous ! Diffusée à 22h45 tous les lundis sur Canal + Sport, elle décortique la journée de Ligue 1 du week-end. Une heure où tout est permis ou presque... Présentée par Stéphane Guy, en compagnie de Romain Del Bello, « J+1 » sonne comme un renouveau dans les émissions de football. Fini les émissions ennuyeuses, parlant de technique et de la mauvaise position des joueurs en utilisant des flèches colorées à outrance. « J+1 » vous fait revivre la dernière journée de Ligue 1 avec légèreté et dérision. Un invité par émission. Joueurs, entraîneurs... défilent chaque semaine face à Stéphane Guy. Des acteurs de la Ligue 1 qui se prêtent facilement au jeu. Une émission qui ne serait rien sans des reportages toujours plus près de notre championnat et qui témoignent de regards très différents sur le monde du football. C’est ainsi qu’Elisa Parron, 20 ans, photographe sur le bord du terrain ou encore l’humoriste, Bengous, à l’accent et aux expressions très marseillaises, ont vu les caméras de « J+1 » les suivre. « J+1 » est donc une émission capable de vous faire oublier le mauvais résultat de votre équipe préférée. Avec des invités qui dévoilent souvent des facettes inconnues de leur caractère, et parlent sans langue de bois ou presque. Bref, une émission, à ne surtout pas manquer ! Bandes de confs, Version originale, la pépite de J+1, l’abonné 93227 ... L’émission est aussi rythmée par les différentes rubriques comme « Bande de confs » qui nous régalent de ces moments de conférence de presse, entre coups de gueule, français approximatif ou humour fracassant. Version originale est aussi là pour nous rappeler que sur le terrain, cela parle beaucoup... Insultes, blagues, « J+1 » sous-titre ces moments qui nous échappent. Mais le moment que tous les fans de l’émission attendent avec impatience, est certainement la Le Niçois Alexy Bosetti face à Julien Cazarre et Fabrice Pancrate. Chiffre rubrique de Julien Cazarre, dit L’abonné. L’humoriste critique la journée de Ligue 1 à sa manière tel un téléspectateur de la chaîne cryptée et titille l’invité de façon moqueuse. Il montre aussi pêlemêle les moments qui l’ont marqué, se chargeant de faire les voix des joueurs, entraîneurs et même des arbitres de manière … très approximative et pleine d’humour … 3, c’est le nombre d’invités venant de l’ASSE depuis le début de la saison. Le premier fut Franck Tabanou, le second, le co-président Bernard Caïazzo invité, lui, le 3 novembre dernier. Enfin, Yohan Mollo a, quant à lui, rejoint le banc de J+1 le 19 janvier 2015. Ces trois apparitions font de l’ASSE, l’un des clubs le plus souvent représenté sur le plateau de « J+1 », tout comme Reims. Lou David