Terrachoice - The Sins of Greenwashing
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Terrachoice - The Sins of Greenwashing
Les péchés de mascarade écologique Édition familiale 2010 Rapport sur les prétentions environnementales dans les marchés de consommation nord-américains Coup d’œil sur la société TerraChoice contribue à la croissance des entreprises les plus durables du monde. En joignant le savoir-faire à la science, elle aide les leaders légitimes en remportant des parts de marché et en accélérant la marche vers la durabilité. Nos clients appartiennent à la liste Fortune 500; ce sont des entreprises d’emballage de produits de consommation, des conglomérats énergétiques, des entrepreneurs écologiques et nombre d’autres entreprises dans différents secteurs. Toutes ces entreprises partagent un élément commun, le leadership légitime en durabilité environnementale. Pour plus de renseignements, veuillez consulter : www.terrachoice.com Coup d’œil sur la société Réparties à l’échelle planétaire, le groupe de sociétés UL est l’un des organismes indépendants les plus importants de contrôle et de certification du monde. Depuis plus d’un siècle, UL effectue des contrôles de produits et élabore des normes de sécurité. UL évalue annuellement plus de 19 000 types de produits, de composants, de matériaux et systèmes fabriqués par plus de 66 000 manufacturiers. Plus de 20 milliards de symboles UL sont apposées tous les ans sur des produits à travers le monde. Le groupe mondial d’entreprises et réseaux de fournisseurs de services UL – notamment, les Laboratoires des Assureurs du Canada, Inc. et les Normes ULC – est constitué de 68 laboratoires et d’installations de contrôle et de certification desservant des clients dans 102 pays. En outre, UL se spécialise dans l’offre de services environnementaux, de services de vérification, de contrôle de l’innocuité des produits en termes de vie et santé et de services de formation éducative par le biais de ses différentes opérations. En se joignant au groupe de sociétés UL, TerraChoice peut s’appuyer sur le savoir-faire et le rayonnement d’UL Environment, une société qui offre des services complets de solutions écologiques, l’un des secteurs à plus forte croissance de société UL. Pour plus de renseignements, veuillez consulter : www.ul.com/newsroom ou www.ulenvironment.com. Table des matières 5 SOMMAIRE EXÉCUTIF 8 Introduction 11 UN UNIVERS DE VENTES AU DÉTAIL PLUS VERT 12 DES GÉANTS VERTS GENTILS 14 LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE : UN PROBLÈME PERSISTANT 17 LES ENTREPRISES S’AMÉLIORENT à force de pratique 19 ÉCO-ÉTIQUETAGE : PROBLÈME + SOLUTION 21 JOUETS + PRODUITS POUR BÉBÉS 23 PRODUITS DE NETTOYAGE MÉNAGERS 25 PRODUITS DE BRICOLAGE POUR LA CONSTRUCTION 27 éLECTRONIQUE GRAND PUBLIC 29 ANNEXes SOMMAIRE EXÉCUTIF Depuis la première publication de l’étude « Péchés de mascarade écologique » en 2007, le monde a repris conscience du problème des prétentions environnementales mensongères et trompeuses. Bien que TerraChoice se félicite de cette évolution, il est souhaitable de voir de plus en plus de bons rapports augurant de bonnes affaires. L’examen des prétentions environnementales ne restera positif que s’il nuit à la mascarade écologique pendant qu’il favorise plus d’innovation et de commercialisation vertes de produits. Tenant compte de ce qui précède, nous avons lancé la recherche de cette édition de Péchés de mascarade écologique pour mettre à jour l’état des connaissances sur la mascarade écologique, d’accorder une attention particulière aux produits pour la maison et pour les familles, et pour apporter un point de vue constructif au débat. Ce que nous avons conclu est fascinant tout en étant révélateur et comprend la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | Depuis 2009, le nombre de produits «plus verts» a augmenté de 73 % Les consommateurs offrent aux entreprises à la fois la carotte et le bâton. Ils récompensent l’innovation écologique de produit et rejettent la mascarade écologique. Et cela semble fonctionner. On trouve plus que jamais des produits verts et un peu moins de mascarade écologique. Il est prouvé que les entreprises – et les grands détaillants – apprennent à force d’expérience. Les consommateurs créent un mode de vente au détail progressivement plus vert. Ce que nous avons trouvÉ • les consommateurs CHANGENT le monde, pour le mieux : On trouve beaucoup plus de produits ménagers et familiaux « verts » et un peu moins de mascarade écologique. Parmi les 24 magasins que nous avons visités en 2009 et 2010 (même marque, même emplacement, même taille), le nombre de produits « plus verts » (produits prétendant être verts) a augmenté de 73 %. Et, bien que la mascarade écologique constitue encore un problème important (cette année, nous avons découvert que plus de 95 % des produits se prétendant « plus verts » commettent au moins un, ou plusieurs, des « Sept péchés de mascarade écologique »), mais on peut trouver des signes d’amélioration. La proportion de produits exempts de péché semble avoir doublé à chacune des deux années, de moins de 1 % en 2007 à environ 2 % en 2009, à presque 4,5 % en 2010. • la pratique améliore les entreprises : Les catégories de produits qui sont plus familières avec l’« écologisation » donnent moins de signes de mascarade écologique, possèdent des certificats « verts » plus fiables et poursuivent leur croissance « verte ». terrachoice | Péchés de mascarade écologique | Les catégories qui ont plus d’une expérience du «verdissement» ont 5 fois moins de produits « exempts de péchés ». Ce que nous avons trouvÉ (suite) • les magasins à grande surface, de gentils géants verts : Moins de mascarade écologique, un choix plus élargi de produits « verts » et le recours plus fréquent à une certification légitime permet de conclure que les consommateurs peuvent faire confiance aux grandes surfaces quant à la meilleure sélection et à l’authenticité de la « verdeur » annoncée des produits. • l’écoétiquetage, une solution importante, mais, à l’occasion, il fait partie du problème. De tous les produits certifiés en vertu d’un programme ISO 14024, plus de 30 % étaient exempts de péchés (à comparer au résultat de 4,4 % à la grandeur de l’étude). Il est clair que le bon éco-étiquetage contribue à prévenir (sans l’en empêcher complètement) la mascarade écologique. Malheureusement, l’usage d’étiquettes fallacieuses (péché que nous avons identifié en 2009 et surnommé « Culte de l’étiquette mensongère ») a augmenté dramatiquement. • Les prétentions relatives au Bisphénol A (BPA) + les phtalates augmentent en flèche. Le pourcentage de produits se prétendant libres de BPA a augmenté de 577 %, tandis que celui de ceux qui se prétendent libres de phtalates a augmenté de 2550 % ! Les deux tiers de ces prétentions apparaissent sur les jouets et les produits pour bébés. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | « VERT » EST UN MOT DIFFICILE, IL EST ÉVOCATEUR ET PUISSANT. Les consommateurs et les entreprises lui sont attirés. Mais, il est vague et peut avoir plusieurs significations selon la personne qui le dit ou celle qui l’entend. Nous utilisons les termes « vert » et « plus vert » avec prudence et entre guillemets pour décrire les produits traités par cette étude. Cela veut tout simplement dire que ce sont des produits qui prétendent offrir des avantages environnementaux.. INTRODUCTION Depuis la publication de la première étude « Péchés de mascarade écologique » en 2007, le monde a repris conscience du problème des prétentions environnementales mensongères et trompeuses. Les organes de réglementation se sont rengagés (le Bureau de la concurrence Canada a réédité ses lignes directrices sur les prétentions écologiques en 2008 et la U.S. Federal Trade Commission (Commission fédérale américaine du commerce) semble prête à rééditer ses Green Guides (guides verts) en 2010 ou 2011). La presse grand public a largement fait état de la question. Et, différents mouvements – populaires, législatifs et de défense d’intérêts – sont en cours d’élaboration de solutions. Bien qu’à TerraChoice nous soyons heureux de constater que la recherche de « Péchés de mascarade écologique » ait contribué à cette sensibilisation, nous continuons d’espérer que la couverture des médias devienne plus équilibrée de manière à pousser les terrachoice | Péchés de mascarade écologique | entreprises à mieux faire. L’examen des prétentions ne sera positif que s’il parvient à décourager la mascarade écologique tout en favorisant l’innovation et la commercialisation de produits de plus en plus verts. Atteindre l’équilibre constitue le fonds même de ce que nous faisons à TerraChoice : joindre l’excellence en science à celle de la commercialisation pour aider à la mise en marché et à la vente de produits légitimement « plus verts ». Les entreprises feront de leur mieux pour répondre à la demande de la clientèle. Et en se livrant concurrence pour attirer l’attention des consommateurs et assurer leur marge bénéficiaire, elles innoveront et joueront à saute-mouton entre elles pour y arriver. Alors, à mesure que les consommateurs exigent des produits plus verts, et les entreprises se concurrencent pour satisfaire cette demande, elles feront du même coup progresser sensiblement la cause de la durabilité environnementale; peut-être plus vite et plus efficacement que ne peut le faire quelque intervention gouvernementale que ce soit. 1. Cibler le foyer et la famille, étant donné qu’il s’agit ici des produits qui offrent aux consommateurs des occasions Mais la concurrence et les marchés libres doivent disposer de bons quotidiennes d’utiliser leurs achats pour « verdir » le monde; et, renseignements pour que la demande de consommation puisse avoir 2. Cibler des conclusions constructives et des implications plus qu’un effet superficiel. Cela dit, dans cette édition de la recherche de la recherche (nonobstant la conclusion générale qui veut que la des Péchés de la mascarade écologique (la méthodologie est décrite mascarade écologique constitue encore un problème important). à l’Annexe 1), nous avons ciblé deux elements : (Consultez le tableau à gauche) terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 7 Les PÉCHÉS DE LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE 1 Péché du compromis caché : commis lorsqu’on laisse croire qu’un produit est «vert» en se basant sur un nombre déraisonnablement restreint de critères, sans égard à d’autres préoccupations écologiques importantes. Par exemple, le papier n’est pas nécessairement préférable, du point de vue écologique, parce qu’il provient de forêts à récolte durable. D’autres considérations idéologiques importantes peuvent être aussi significatives ou importantes sinon même plus, notamment l’énergie, les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la pollution de l’eau et de l’air. 2 Péché d’absence de preuve : commis lorsqu’une prétention écologique ne peut être étayée par une documentation facilement accessible ou par l’agrément de tierces parties. Citons pour exemples répandus ceux des mouchoirs de papier ou du papier hygiénique prétendant renfermer différentes proportions de contenu usagé recyclé sans en fournir la moindre preuve. 3 Péché d’imprécision : commis par toutes les prétentions trop mal, ou trop vaguement, définies prêtant à mésinterprétation de la part du consommateur. Exemple, «entièrement naturel», qui ne représente pas une image véridique étant donné que des matières toxiques comme l’arsenic, l’uranium, le mercure et le formaldéhyde sont également naturels, donc «entièrement naturel» n’est pas nécessairement «vert». 4 Péché de non pertinence : commis par les prétentions écologiques qui pourraient être véridiques mais sans importance ou inutiles pour les consommateurs qui veulent se procurer des produits écologiquement préférables. « Sans CFC » en est un exemple très courant, vu qu’il constitue souvent une prétention bien que les CFC soient interdits par la loi. 5 Péché du moindre de deux maux : commis par des prétentions qui peuvent s’avérer véridique pour une catégorie de produits, mais qui pourraient détourner le consommateur des impacts environnementaux plus sérieux de l’ensemble de la catégorie. C’est là une catégorie litigieuse et à forte connotation. Les cigarettes biologiques constituent un exemple de ce péché, comme les véhicule sports utilitaires économes en carburant. 6 7 Péché du mensonge : le péché le moins répandu, est commis lorsqu’il s’agit de prétentions écologiques fausses. Les exemples les plus répandus sont les produits qui prétendent à tort homologués ou inscrits Energy Star. Péché du culte de l’étiquette mensongère : Le péché du culte de l’étiquette mensongère est commis lorsqu’un produit, par le biais de mots ou images, veut faire croire à l’agrément d’une tierce partie alors que ce n’est pas vrai; en d’autres termes, des étiquettes mensongères. 6JIG: E6E>:G9:C:IIDN6<: <6ODC ?6G9>C6<: 4,744 HD>CHEDJG7w7w UN UNIVERS DE DÉTAILLANTS PLUS VERT EGD9J>IH9:8DCHIGJ8I>DC produits ?DJ:IH Il est plus facile que jamais de trouver des produits EGD9J>IHwA:8IGDC>FJ:H « verts » pour nos foyers et familles. B6IwG>6A9:7JG:6J EGD9J>IH9:BwC6<:GH Dans la dernière édition de l’étude sur les Péchés de mascarade écologique, nous avons trouvé que l’offre de produits « plus EGD9J>IH9:C:IIDN6<: verts » a augmenté de 79% entre 2008 et 2009. Les marchés 2010 EGD9J>IH9:H6CIw:I7:6JIw verts sont solides et croissants. Cette tendance se poursuit en 2010. Nos visites dans deux douzaines de magasins en 2009 et de nouveau aux fins de cette étude, l’offre de produits « plus verts » a augmenté de 73 %, de 2 739 produits en 2009 à 4 744 produits en 2010. Plus précisément : 73% D’AUGMENTATION DE L’OFFRE DE PRODUITS « PLUS VERTS » • Lors de neuf visites répétées à des magasins, le nombre de produits 2009 « plus verts » a augmenté de plus de 200 %. Tous ces magasins sont DI=:G de grandes surfaces réputées. 8A:6C>C<E6E:G • Des 24 visites répétées, seulement quatre avaient réduit leur offre de 2,739 produits produits « plus verts », entre 10 et 20 %. L’un des magasins avait réduit A6LC <6G9:C de presque 61 %. 767N86G: • Lors de trois visites répétées, on a trouvé 500 % au moins 7J>A9>C< 8DCHIGJ8I>DC d’augmentation de l’offre de produits plus verts qu’en 2009. IDNH :A:8IGDC>8H D;;>8:EGD9J8IH terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 11 Les grandes surfaces offraient une bien plus large gamme de produits (22,8 %) destinés au foyer et à la famille dont la certification « verte » est légitime que n’offraient les magasins spécialisés (11.5 %) et les boutiques « vertes » (12.8 %) % DE PRODUITS UTILISANT UNE CERTIFICATION VERTE LÉGITIME Gentils géants verts 20 Les magasins à grande surface sont les fournisseurs les plus fiables de produits « plus verts ». 10 Récemment, il est devenu courant de remettre en question les 0 GRANDES SURFACES SPECIALISÉS BOUTIQUES raisons et la légitimité de la volonté de « verdissement » des grands détaillants. Nous voulions donc savoir s’il y avait ou non une dif- % DE PRODUITS EXEMPTS DE PÉCHÉ 5 férence notable dans la quantité et la qualité de produits prétendant être « plus verts » dans l’offre des produits pour le foyer et la famille de trois catégories de détaillants : les grandes surfaces ayant de 2.5 grandes empreintes écologiques et plusieurs catégories non reliées de produits (nous avons visité treize magasins de ce type); les 0 GRANDES SURFACES SPECIALISÉS BOUTIQUES détaillants spécialisés qui ne transigent que dans une ou plusieurs catégories reliées de produits (nous avons visité onze magasins de NOMBRE DE PRODUITS « PLUS VERTS » 300 ce type); et, des boutiques « vertes » - de plus petits magasins qui se proclament vendeurs de produits « plus verts » (nous avons visité cinq magasins de ce type). 150 0 GRANDES SURFACES SPECIALISÉS BOUTIQUES terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 12 ÉTUDE DE CAS rona ET LE COMMERCE DE DÉTAIL RESPONSABLE L’agrégat de ces conclusions laisse croire – peut-être de manière contre-intuitive et nonobstant les motifs des détaillants – que les Le plus important distributeur et détaillant canadien de quincaillerie, de consommateurs peuvent faire confiance aux grandes surfaces rénovation domiciliaire et de produits de jardinage est également l’un pour trouver la meilleure sélection et l’authenticité de la prétention des leaders du commerce de détail « vert ». Avec environ 700 magasins, 30 000 employés et une part de marché supérieure à 17,5 %, RONA ouvre la voie vers un commerce de détail responsable. Dans son étude de 2010 sur les péchés, TerraChoice a trouvé une « plus vert » du produit. (Voici l’une des explications possibles : Le fait de l’examen qu’ils subissent et leur puissance dans leur chaîne d’approvisionnement place les grandes surfaces en meilleure posi- augmentation de l’offre de produits verts de 245 % dans un magasin RONA tion que les détaillants plus petits pour exiger le changement des d’Ottawa entre 2009 et 2010. Normand Dumont, Premier vice-président, pratiques de mascarade écologique.) Commercialisation (achats et mise en marché) de RONA, justifie cette augmentation par la solide plateforme environnementale et l’appui essentiel du Président et chef de la direction, Robert Dutton. Cet appui a renforcé l’importance du développement durable dans le plan stratégique quadriennal de RONA, qui comprend l’introduction de 442 produits de marque ECO de RONA en quatre ans. À la troisième année, RONA a déjà réalisé 98 % de cet objectif. L’entreprise introduit également 1 673 produits désignés choix « éco-responsables » par une tierce partie crédible et a déjà réalisé 84 % de cet objectif prévu pour la fin 2011. Ce que nous avons trouvÉ • Les grandes surfaces offrent une proportion beaucoup plus élevée (22,8 %) de produits des foyers et familles arborant une légitime certification « vert » que celle des détaillants spécialisés (11,5 %) ou boutiques vertes (12,8 %). En plus d’efforts de commercialisation comme la signalisation dans les magasins pour les produits RONA ECO et Eco Responsable, RONA a également adopté l’évaluation environnementale du produit par une tierce partie. Basant leurs choix et marque propre sur les principes de l’analyse du • Les grandes surfaces offrent plus de produits exempts de mascarade écologique (5,6 %) que les magasins spécialisés (1,7 %) ou boutiques vertes (0,5 %). cycle de vie (ACV) élaborés par l’École polytechnique de Montréal, RONA vise à assurer les consommateurs qu’elle ne se livre pas à la mascarade écologique. • Les grandes surfaces offrent en moyenne plus de produits « plus verts » (293 par magasin) que les boutiques vertes (109) ou les détaillants spécialisés (85). À l’automne 2010, RONA est prêt à lancer sa politique d’approvisionnement responsable. « Nous voulons avoir un effet réel et durable » dit M. Dumont. « Nous voulons cibler le produit qui a le plus d’impact sur notre empreinte écologique ». On peut s’attendre à voir mettre un accent plus prononcé sur l’aspect social des produits en vue de s’assurer qu’ils sont responsables, envers la planète et ceux qui l’habitent également. Pour plus de renseignements, consulter www.eco.rona.ca. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 13 LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE : UN PROBLÈME PERSISTANT Les prétentions vertes relatives aux produits des foyers et familles s’améliorent, mais la grande majorité reste quand même trompeuse. La demande des consommateurs en produits plus verts change le monde. Alors qu’elles se livrent concurrence pour attirer le consommateur « vert » tout en réalisant des bénéfices, les entreprises innovent et jouent à saute-mouton entre elles pour atteindre cet objectif. La preuve en est que la recherche des « Péchés de mascarade écologique » a trouvé que – deux années consécutives – le nombre de produits « plus verts » offerts a augmenté de plus de 70%. Mais pour que la demande « verte » entraîne la fabrication de produits légitimement « plus verts », les prétentions écologiques terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 14 de ces produits doivent être véridiques et transparents. C’est pour cette raison que la mascarade écologique constitue un important obstacle au progrès. 2583 1960 + 753 5296 Dans le cadre de la recherche de cette année pour les Péchés de mascarade écologique nous avons examiné 5 296 produits CANADA uniques de consommation des foyers et familles. Cet échantillonnage était constitué de : • 2 583 produits trouvés au Canada. • 1 960 produits trouvés aux États-Unis. USA • 753 trouvés dans les deux pays. • Visites à 19 magasins au Canada, et 15 magasins aux É.-U. Ces 5 296 produits des foyers et familles ont émis au total 12 061 Les deux prétentions « vertes ». (suite à la page suivante) TOTAL PRODUITS UNIQUES FOYERS ET FAMILLES EXAMINÉS POUR CE RAPPORT terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 15 POURCENTAGES DE FRÉQUENCE DES PÉCHÉS EN 2007 2009 2010 Ce que nous avons trouvÉ • La mascarade écologique constitue encore un 100 problème important. En recourant aux mêmes tests que ceux des années passées - des tests basés sur les Green Guides (Guides verts) de la FTC, le document du Bureau de la concurrence du 50 Canada sur les « Déclarations environnementales : Guide pour l’industrie et les publicitaires - Lignes directrices », ISO 14021, et notre propre interprétation de la pratique mondiale de tests – nous 0 concluons que 95 % des produits « plus verts » commettent un ou COMPROMIS CACHÉ ABSENCE DE PREUVE IMPRÉCISION NON PERTINENCE MOINDRE DE DEUX MAUX MENSONGE CULTE ÉTIQUETTE MENSONGÈRE plusieurs des sept Péchés de mascarade écologique. • Mais, la mascarade écologique est en recul. Bien que très peu nombreux, l’augmentation des produits « exempts de péchés » est statistiquement significative. De fait, le nombre de produits texempts de péché semblent avoir doublé au cours des deux dernières années, d’environ 1 % en 2007 à moins de 2 % en 2009, et à presque 4,5 % en 2010. Nous devons faire preuve de prudence en interprétant de si petites quantités, mais nous pensons que ce sont des signes précurseurs optimistes. • Et, la mascarade écologique évolue. Il existe plusieurs tendances intéressantes dans l’évolution de la mascarade écologique cette année. Le « Péché du moindre de deux maux » a nettement chuté de 2009 (71,3 % de tous les produits) à 2010 (27,4 %). Cela est dû au moins partiellement à la variation entre la manière dont nous avons défini et appliqué ce péché entre 2009 et 2010. Le « Péché d’absence de preuve » a augmenté de 56,4% de tous les produits à 70,1 %, dont la majorité concernait des prétentions sur l’absence de BPA (et connexes) dans les jouets et produits pour bébé. Et le « Péché du culte de l’étiquette mensongère » a augmenté de 23,3 % à 30,9 %. Les « péchés » mêmes sont détaillés en page 10. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 16 les entreprises s’améliorent à force de pratique Alors que l’utilisation de la mascarade écologique décline, la certification augmente et la croissance réellement verte se poursuit. L’utilisation du terme « vert » est plus récente pour certains produits de foyers et familles que pour d’autres. Elle est plus ancienne pour des produits de construction et beaucoup plus récente pour les jouets et produits de bébé (ce dernier n’a toujours pas de mouvement organisé ou de norme établie, bien qu’une norme environnementale soit en cours d’élaboration par le Programme ÉcoLogoMC). Pour examiner si la maturité « verte » marque, ou non, une différence dans les prétentions d’un secteur, nous avons constitué deux grappes de catégories de produits représentant leur relative expérience du « verdissage ». Dans la catégorie « verdissage mûr » nous avons inclus les produits de construction, le matériel de bureau, les produits chimiques nettoyants et les produits de papier mince. Dans la catégorie « verdissage non mûri » nous avons inclus les jouets, les produits de bébé et les produits électroniques. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 17 120 POURCENTAGE DE CROISSANCE VERTE 2009 - 2010 Ce que nous avons trouvÉ • La croissance se poursuit à long terme. Bien que les 60 catégories des produits de construction, de matériel de bureau, de nettoyage et de papier mince aient été « verdissantes » depuis nombre d’années, elles ont toutes des taux moyens de croissance 0 continue au cours de 12 derniers mois. En comparant au taux de MÛR NON MÛRi OVERALL croissance de l’ensemble de l’étude de 73 %, les offres de produits « plus verts » dans des catégories plus anciennes ont augmenté en 30 moyenne de 104,3 % (construction – 108 %, matériel de bureau – 126 %, produits chimiques de nettoyage – 106 %, papier mince – 77 %). POURCENTAGE D’UTILISATION DE CERTIFICATION LÉGITIME 2009 - 2010 • L’utilisation de la certification légitime augmente avec 15 la maturité. On utilise considérablement plus la certification légitime dans les catégories plus mûrement « vertes ». Avec une fréquence moyenne de 28,8 % (et une faible marge se situant entre 0 MÛR NON MÛRi OVERALL 24 % et 32 %), l’étiquetage légitime était nettement plus répandu que dans l’ensemble de l’étude (19,8 %) et beaucoup plus fréquent qu’il ne l’était dans les catégories moins mûres (13,8 %). LE BON MARKETING VERT 101 • La mascarade diminue avec l’expérience. Mais ce qui compte peut être le plus (nonobstant notre observation d’ensemble • ÊTRE RÉALISTE QUANT À L’ENSEMBLE, les impacts environnementaux que la mascarade écologique soit encore trop répandue dans de cycle de vie de votre produit. Reconnaissez-les et traitez les, étape toutes les catégories), c’est la proportion de produits « exempts par étape. de péché » qui est plus de cinq fois supérieure dans les produits • FAITES LES DÉCLARATIONS, et demandez à vos clients d’appuyer le progrès graduel (ils le feront). Mais n’exagérez pas vos progrès; il n’existe pas (encore) de produit légitimement « vert » ou « sans danger pour l’environnement ». • Demandez à vos clients de vous rejoindre dans votre « mûrs » (5,1 %) aux produits « non mûris » (0,3 %) et supérieure à l’ensemble de l’étude de 4,4 %. Les entreprises s’améliorent à force d’expérience (grâce à la vigilance constante des consommateurs). (Les produits de papier mince constituent une aberration statistique dans cette conclusion. Le taux d’ « exempt de péché » de 0,8 % seulement indique considérablement plus de mascarade écologique cheminement vers plus de produits durables. C’est le message le que dans n’importe laquelle des catégories homologues « mûres » plus honnête, (et ça établit d’excellentes relations durables avec les clients). et c’est même supérieur au résultat des « exempts de péché » dans l’ensemble de l’étude de 4,4 %). terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 18 ÉCo-étiquetage : PROBLèMe + SOLUTION Les trois dernières années ont été témoins d’une croissance inégalée des produits « plus verts » dans la catégorie foyers et familles. À mesure que les prétentions vertes ont augmenté phénoménalement, la vigilance des consommateurs a elle aussi augmenté, la demande de preuves plus crédibles des prétentions et – par conséquent – la demande d’authentification de tierce partie. Les normes et certifications environnementales (communément appelées les « éco-étiquettes ») sont un symbole de protection contre la mascarade écologique née avec la vague de produits verts des années 1980. De fait, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) a établi les pratiques exemplaires de l’éco-étiquetage il y a plus d’une décennie, en ce qui concerne ISO 14024.. Les normes et certification environnementales deviendront essentielles à la poursuite des progrès de produits « plus verts ». Ironiquement, l’importance potentielle des éco-étiquettes a provoqué leur prolifération ainsi qu’à celle d’une multitude de types et de niveaux de sens et d’intégrité. L’étude « Péchés de mascarade écologique » de l’année dernière, nous avons reconnu le problème comme nouveau péché : le « Péché du culte de l’étiquette mensongère ». terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 19 Ce que nous avons trouvÉ • Les normes légitimes vertes contribuent à combattre la mascarade écologique. Des produits certifiés en vertu d’un programme ISO 14024 (les trois suivantes sont les seules qu’ait trouvées l’étude : ÉcoLogo, Green Seal, et Nordic Swan) plus de 30 % étaient exempts de péché (à comparer aux 4,4 % sur l’ensemble de l’étude). Autrement dit, le bon éco-étiquetage contribue à la prévention (mais pas l’élimination) de la mascarade écologique. • L’éco-étiquetage mensonger est en augmentation. L’utilisation de fausses étiquettes (un péché que nous avons pointé en 2009 et nommé « Péché du culte de l’étiquette mensongère ») augmente. Plus de 32 % des produits « plus verts » figurant à l’étude arborait ce type d’étiquette mensongère, à comparer à 26,8 % en 2009. • Les étiquettes mensongères sont très répandues. La facilité d’accès à des éco-étiquettes mensongères, qui ne veulent rien dire, ça en devient presque ridicule. En recherchant le terme « certifié vert » dans des sites Web de banques d’images, nous n’avons trouvé que de fausses éco-étiquettes téléchargeables pour quelques dollars. NOUS AVONS ACHETÉ CETTE MARQUE DE « CERTIFICATION » EN LIGNE POUR 15 $. CE N’EST LÀ QU’UN EXEMPLE D’UN TYPE ASSEZ RIDICULE DE FAUSSES ÉTIQUETTES DISPONIBLES. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 20 JOUETS ET PRODUITS DE BÉBÉ Les parents font attention, et les fabricants s’essaient, mais la mascarade écologique galope. Malgré l’adage qui veut que peu de consommateurs se préoccupent de santé et d’environnement autant que les nouveaux parents, le « verdissement » à grande échelle dans la catégorie des jouets et produits pour bébé constitue un phénomène récent. Maintenant, enfin, il se répand rapidement. QUE DOIT FAIRE UNE MAMAN ÉCOLOGIQUE ? 1. Au total, nous avons trouvé 168 jouets et 706 produits pour bébé qui avaient 2 073 prétentions « plus vertes ». En plus des détaillants pluricatégories, notre travail sur le terrain avait porté sur six Adoptez autant que possible les produits « verts », même si vous soupçonnez de la mascarade écologique. Étant donné que la majorité de la mascarade écologique est exagérée, magasins spécialisés jouets/produits pour bébé de différentes tailles et marques. sans être fausse, vous choisissez effectivement un produit « plus vert » (mais probablement pas aussi vert que prétendu). Et, chaque fois que vous choisissez un produit « plus vert », le marché entend ce que vous dites : « J’aime ce produit. Je veux plus de produits verts. Continuez à essayer ». (Et le marché obtempèrera.) 2. Choisissez le produit vert qui offre les preuves les plus solides. Choisissez l’ÉcoLogo ou d’autres normes et certifications fiables lorsque vous les trouvez, et choisissez celles qui vous renseignent plus que les autres. Si vous le faites, il est plus probable que vous trouviez le choix le « plus vert » et vous LES PRÉTENTIONS RELATIVES A et LES PRÉTENTIONS RELATIVESAUX AUXBisphenol Bisphenol A phtalates et phtalates PARTENT EN FLÈCHE • Plus que toute autre prétention observée, « Sans BPA » et « Sans phtalates » (ainsi que des variations sur ce thème) deviennent de plus en plus fréquentes au cours de l’année. Le pourcentage de produits marqués Sans BPA ont augmenté de 577 %, et ceux marqués Sans phtalates ont augmenté de 2 550 % ! • Les deux tiers de ces prétentions apparaissent sur les jouets et produits pour bébé. disiez ainsi au marché « je veux plus de renseignements ! » (et vous serez entendu, à nouveau). • Extraordinairement, 44 % de tous les produits « verts » pour bébé prétendent être Sans BPA et 10 % Sans phtalates. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 21 JOUETS ET PRODUITS POUR BÉBÉ. POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHAQUE PÉCHÉ Ce que nous avons trouvÉ • Des taux très élevés de croissance des offres de 100 produits « plus verts ». Depuis 2009, les offres de jouets « plus verts » ont augmenté de 150 %, et dans le cas des produits « verts » pour bébé de 194 %. Dans les magasins spécialisés de cette caté- 50 gorie, les taux de croissance des produits « plus verts » sont encore plus élevés, de 191 % à 375 %, atteignant une moyenne de 289 %. Comparez cette catégorie au taux de croissance de l’ensemble des produits « plus verts » de 73 %. 0 COMPROMIS CACHÉ ABSENCE DE PREUVE IMPRÉCISION NON PERTINENCE MOINDRE DE DEUX MAUX MENSONGE CULTE ÉTIQUETTE MENSONGÈRE • Plus de mascarade écologique. À comparer au 4,4 % de l’ensemble de l’étude, moins de 1 % des jouets et produits pour bébé LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS VERTES SUR LES jouets et produits pour bébé 1. Transparence et preuve. Il n’est pas suffisant de croire au Sans BPA (ou phtalates, plomb, mercure, PVC, etc.). Les parents méritent des preuves. Publiez les études et mettez les à disposition, et établissez un dialogue transparent avec vos clients. Ils vous en récompenseront. 2. Apprenez des leçons des autres. Faites attention aux expériences des catégories qui vous ont précédé en matière d’innovation de produit « plus vert ». Observez les pièges (surtout l’imprécision, les fausses étiquettes, les péchés du compromis caché) et évitez-les. 3. Établissez rapidement ou adopter un système de certification. La vigilance est imminente et les gagnants seront ceux qui établissent une confiance sans faille avec les clients. Le consensus unanime qui veut que la santé des enfants ne puisse pas faire l’objet de négociations a rapidement mené à la naissance d’une demande de certification des prétentions vertes par une tierce partie. « plus verts » sont exempts de Péché de mascarade écologique. Nous n’avons trouvé aucun jouet « vert » (0,00 %) qui soit exempt de mascarade écologique, et seulement 0,8 % (aussi peu que 6 sur 706 produits) des produits pour bébé étaient « exempts de péché ». (La seule autre catégorie dans laquelle nous n’avons trouvé aucun produit « exempt de péché » était celle des produits électroniques). • Absence de preuve. Le « Péché d’absence de preuve » est le « péché » de mascarade écologique le plus répandu dans la catégorie jouets et produits pour bébé. Et, avec 89 % de tous les jouets et produits pour bébé « plus verts » commettant ce péché, ce problème s’avère plus pénétrant que dans les autres catégories (dans l’ensemble, la fréquence dans les autres catégories est de 64 %). • BPA et phtalates. Plus des deux tiers de tous les prétentions Sans BPA (et des variations similaires) dans cette étude ont été décelés dans la catégorie de jouets et produits pour bébé, comme l’étaient plus de la moitié des prétentions Sans phtalates. De fait, 44 % de tous les produits pour bébé « verts » déclaraient être Sans BPA ou quelque chose d’équivalent. Il faut que les jouets et produits pour bébé bénéficient également de cette évolution. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 22 LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS VERTES SUR LES PRODUITS DE NETTOYAGE 1. PRODUITS MÉNAGERS DE NETTOYAGE Expliquez la PRÉTENTION. Le terme « écologique » (ou les Les prétentions de nettoyage s’améliorent, centaines de variations sur ce thème) ne constitue pas en lui-même mais l’imprécision continue de poser problème. un problème. C’est quand vous ne vous expliquez pas que vous vous créez le problème. Étant donné qu’aucun des produits n’est vraiment « écologique », et étant donné que les fibres recyclées (ou Autrefois un produit-créneau et la spécialité de petites (mêmes anti- la récolte durable, la faible toxicité) ne constitue pas le seul impact élites) marques, le nettoyage vert a maintenant séduit le grand public. environnemental d’un produit, le langage imprécis comme « vert », « éco » et « terre » ne peut qu’induire en erreur. Soyez honnête Compte tenu des lancements récents de produits verts, d’acquisitions envers vous-même, et ensuite avec vos clients, pour le sens que vous et de campagnes organisées par certaines des plus importantes donnez à ces termes. entreprises mondiales de produits emballés, le nettoyage vert joue 2. Continuez à vous appuyer sur des NORMES légitimes. maintenant dans la cour des grands. C’est là une catégorie qui est habituée à la certification légitime. Que ce soit ÉcoLogo, FSC ou une autre, ce sont des programmes qui ont une grande expérience des produits de nettoyage chimiques et de papier mince. Recherchez les économies de coût de la certification Pour nous, le terme « produits de nettoyage » signifie à la fois produit chimique nettoyant (comme les détergents, les nettoyants de fenêtres entre vos marques de commerce interentreprises et entreprise- et les produits de nettoyage liquides tout usage) et produits de papier consommmateur. Appuyez-vous sur vos manufacturiers ou mince (comme le papier hygiénique, le papier essuie-tout, etc.). Dans étiqueteurs privés pour vous faire accorder la certification par le biais de licences prolongées. Établissez un partenariat avec des cette étude, nous avons examiné 605 produits de nettoyage chimiques certificateurs pour expliquer cet avantage aux clients. Et, établissez et 120 produits de papier mince que nous avons trouvés chez des partenariats avec des détaillants et des produits certifiés dans différents détaillants, notamment chez les épiciers, les magasins de d’autres catégories pour épaissir la valeur et l’avantage concurrentiel. bricolage et construction et les articles ménagers. On y a trouvé un total, toutes catégories confondues, de 2 001 prétentions « vertes ». terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 23 PRODUITS DE NETTOYAGE. POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS Ce que nous avons trouvÉ • Des taux variables de croissance. Alors que le taux de croissance de l’inventaire « vert » dans cette catégorie (101 %) est plus élevé que le résultat d’ensemble de l’étude (73 %), cela est largement attribuable aux produits de nettoyage chimiques « verts » (105 %). Les produits de papier mince exhibent un taux beaucoup plus typique de croissance (77 %). Cela correspond à la présence plus ancienne de la vigilance écologique dans l’industrie du papier mince. Plus particulièrement, des prétentions sur l’utilisation de papier recyclé ont été largement utilisées depuis des décennies. 100 50 0 COMPROMIS CACHÉ ABSENCE DE PREUVE IMPRÉCISION NON PERTINENCE MOINDRE DE DEUX MAUX MENSONGE CULTE ÉTIQUETTE MENSONGÈRE • LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE VARIE. Bien que le taux d’ensemble de mascarade écologique est assez typique (taux d’absence de péché de 3,73 % comparé à 4,4 % dans l’ensemble), cela varie sensiblement selon la catégorie. Considérant que le taux de produits de nettoyage chimiques exempts de péché est moyen, 4,3 % par rapport au résultat d’ensemble de l’étude de 4,4, %, les produits de papier mince montrent un taux beaucoup plus élevé de mascarade écologique (à peine 0,8 % était exempt de péché). • l’imprécision constitue le problème le plus répandu Le Péché d’imprécision est le problème le plus répandu (commis par 77,4 % des produits) dans cette catégorie, et était plus fréquent sur l’ensemble de l’étude (67,3 % des produits). Certains exemples qu’on retrouve fréquemment comprennent les utilisations sans recherche préalable de: 1 Écologique, 2 Ne nuit pas à l’environnement, 3 Respecte l’environnement, 4 Écologiquement sûr, 5 Maîtrise la nature, 6 Éco-chimie. • bonne utilisation de la certification légitime. 32 % des produits de nettoyage affichent une certification émise par une éco-étiquette, à comparer à seulement 19,8 % pour l’ensemble de l’étude. (Principalement, ces certificats étaient ceux d’ÉcoLogoMC et Grenela). Nous imaginons que c’est là le reflet de l’importance de l’éco-étiquetage dans le secteur du nettoyage professionnel. À ce chapitre, la demande d’achats de produits plus verts et plus sains s’est accompagnée d’une demande de certification attestant de quelques normes établies. Alors que l’expérience de la formulation et les économies d’échelle se déversaient des marchés professionnels aux marchés de consommation, son importance et l’utilisation de certifications légitimes faisaient de même. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 24 BRICOLAGE/CONSTRUCTION. POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS Ce que nous avons trouvÉ • TRÈS FORTE CROISSANCE « VERTE ». Avec une progression 100 de 108 % de produits plus verts en 2010 par rapport à 2009, les produits de construction verdissent plus vite que le reste du marché (une augmentation dans l’ensemble de l’étude de 73 %). Dans les 50 cinq magasins spécialisés de bricolage que nous avons visités, la croissance moyenne de l’offre de produits verts, atteignaient presque 138 %. Dans les deux magasins que nous avions étudiés 0 trois ans de suite, l’augmentation au cours de ces trois années COMPROMIS CACHÉ ABSENCE DE PREUVE IMPRÉCISION NON PERTINENCE MOINDRE DE DEUX MAUX MENSONGE CULTE ÉTIQUETTE MENSONGÈRE des offres de produits verts atteint une moyenne de 410 %. • MOINS DE MASCARADE ÉCOLOGIQUE. Établie à un peu plus de 6 %, LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS VERTES sur les produits de bricolage/Constructiont 1. la proportion de produits « exempts de péché » dans cette catégorie est légèrement mais significativement plus élevée que le résultat de l’ensemble des produits de l’étude, soit 4,4 %. • LE « COMPROMIS CACHÉ » esT INHABITUELLEMENT RÉPANDU. À L’exagération, ça suffit ! Le problème le plus particulier comparer à la fréquence dans l’ensemble de l’étude de 27,4 %, presque dans cette catégorie est celui du « Péché du compromis caché » : 40 % des produits de construction commettaient le « Péché du en commençant par un bon élément environnemental, et prétendre compromis caché ». La plus répandue de ces prétentions à avantage grâce à cet élément que le produit est « vert ». « Vert » est une unique sont notamment : qualité de l’air (100 produits); énergie (61 sorte d’échelle, qui n’en finit pas. L’eau, l’énergie, les matières produits); et, contenu recyclé (41 produits). toxiques, les contenus recyclés ne sont tous que des échelons. Soyez fier de chaque échelon et attendez-vous à ce que les clients • UTILISATION AMÉLIORÉE DE NORMES LÉGITIMES. Bien que le vous en récompensent (ils le feront), mais ne vous méprenez pas, résultat d’ensemble de l’étude accuse une chute de l’utilisation de un échelon n’est pas le sommet. (Invitez vos clients à se joindre à l’éco-étiquetage légitime de 23,4 % en 2009 à 19,8 % en 2010, l’inverse votre cheminement et vous établirez d’excellentes relations durables). était vrai dans cette catégorie. Cela était peut-être dû à la plus grande 2. Poursuivez la certification. Les systèmes de certification maturité de l’exigence « verte dans cette catégorie, 31,7 % des produits ont eu recours à l’éco-étiquetage légitime. Les certifications les plus mûrissent rapidement dans cette catégorie. Leur accès sera crédibles sont celles notamment de ENERGY STAR, GREENGUARD, facilité, les normes disponibles seront plus nombreuses (UL UL Environment et ÉcoLogo. Environment élabore plusieurs normes dans ce domaine), et vous pouvez vous attendre à une plus grande influence à travers les détaillants et des partenaires non concurrents. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 26 PRODUITS ÉLECTRONIQUES. Les produits électroniques sont des débutants en terme de verdeur, et c’est évident Dans certains milieux – notamment ceux des décideurs et des acheteurs professionnels – la préoccupation relative aux conséquences environnementales des produits électroniques n’a cessé de croître au cours des dernières décennies. (Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’efficacité énergétique et la gestion de la fin de vie du produit, mais les produits électroniques ont également été associés à des problèmes de fabrication tels que la toxicité, l’exploitation et l’épuisement des ressources naturelles, la contamination de décharges et les déchets des emballages). Toutefois, les produits électroniques « plus verts » constituent pour les consommateurs un concept relativement neuf. À mesure que l’intérêt et la vigilance se déversent du commerce interentreprises au commerce entrepriseconsommmateur, les produits électroniques « verdiront » vite. Nous avons examiné au total 85 produits électroniques et trouvé 204 prétentions « vertes ». Tous ces produits ont été trouvés chez des détaillants généralistes, plutôt que dans des magasins spécialisés en produits électroniques. Leurs prétentions relatives à la toxicité des composantes, l’efficacité énergétique, les avantages de l’emballage tels que le contenu recyclé et la biodégradabilité, ainsi que l’usage fréquent d’un jargon environnemental très vague. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 27 PRODUITS ÉLECTRONIQUES. POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS Ce que nous avons trouvÉ • CROISSANCE VERTE RELATIVEMENT LENTE. Alors que l’ensemble 100 des produits « plus verts » a augmenté de 73 % entre 2009 et 2010, nous n’avons trouvé que 13 % d’augmentation des produits électroniques. 50 • TAUX ÉLEVÉ DE MASCARADE ÉCOLOGIQUE. Nous n’avons trouvé aucun produit électronique « vert » exempt de mascarade 0 écologique. (La seule autre catégorie exhibant cette caractéristique COMPROMIS CACHÉ ABSENCE DE PREUVE IMPRÉCISION NON PERTINENCE MOINDRE DE DEUX MAUX MENSONGE CULTE ÉTIQUETTE MENSONGÈRE est celle des jouets, une autre nouvelle venue au « vert »). • LES ÉTIQUETTES MENSONGÈRES CONSTITUENT UN PROBLÈME PARTICULIER. Moins de la moitié (51,8 %) des produits « verts » LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS VERTES sur les produits ÉLECTRONIQUES 1. N’hésitez pas. La croissance « verte » des produits électroniques a été relativement lente entre 2009 et 2010, mais – d’après l’expérience des autres secteurs – la demande commerciale et institutionnelle se déversera bientôt et soudainement sur les marchés de consommation. Les marques qui auront été les premières à faire preuve de leadership légitimement « vert » dans cette catégorie ont commis le « Péché du culte de l’étiquette mensongère ». Dans toutes les catégories de produits, le taux d’étiquettes mensongères n’atteint que 31 %. La presque totalité de ces « étiquettes mensongères » semblent avoir été autoproduites avec l’intention de donner l’impression qu’elles proviennent d’une tierce partie. La majorité (34 sur 45) ressemblait tout simplement à une icône représentant une sorte de sceau avec des variations sur les termes « éco », « environnement », « ne nuit pas à l’environnement », etc. gagneront l’important avantage d’avoir été précurseurs. 2. Mettre l’accent sur la preuve. Étant donné le haut niveau de mascarade écologique (pas un seul produit « exempt de péché »), et l’usage galopant d’étiquettes mensongères, cette catégorie a intérêt d’avoir recours à des normes multi-attributs comme IE 1680 pour justifier les prétentions auprès des consommateurs, et à des vérifications à simple attribut tel que la UL Environment’s Environmental Claim Validation, toutes deux précieuses pour tout spécialiste sérieux du marketing vert dans cette catégorie. terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 28 ANNEXES Annexe 1: Méthodologie Aperçu Entre les mois de mars et mai 2010, les chercheurs ont visité 19 détaillants • Chaque prétention a fait l’objet de comparaison aux critères des Sept au Canada et 15 aux États-Unis. Ces chercheurs avaient pour mandat d’inventorier péchés de mascarade écologique, de la U.S. Federal Trade Commission, et enregistrer les détails de chaque produit muni de prétentions écologiques. du Bureau de la concurrence du Canada, et de la norme ISO 14021 pour Au total, ils ont relevé 5 296 produits munis de 12 061 prétentions « vertes ». l’étiquetage environnemental. Si un produit offre des renseignements Par la suite, nous avons examiné les prétentions en termes de pratiques additionnels dans un document d’accompagnement, ce document a été exemplaires, de lignes directrices émises par la U.S. Federal Trade Commission, du Bureau de la concurrence du Canada et de la norme ISO 14 021 pour pris en compte comme faisant partie de la prétention. • Si un produit indique qu’on peut trouver des renseignements additionnels l’étiquetage environnemental. Nous avons utilisé le cadre des « Péchés dans un site Web ou par téléphone dédié aux consommateurs, les chercheurs de mascarade écologique » de nos précédentes études pour organiser ont effectué des recherches supplémentaires. les conclusions et avons recherché d’autres tendances qui se dégageaient des résultats. • Les prétentions qui peuvent être absoutes de tout Péché de mascarade écologique par le biais de la comparaison de la certification dont le produit était muni aux critères qui ont servi à cette certification. Produits vendus par les magasins Pour atténuer le biais régional, les données ont été recueillies dans plusieurs régions du Canada et des États-Unis (Philadelphie, Ottawa, Toronto, Miami et Niagara). Tout compte fait, l’échantillonnage s’est fait auprès de détaillants qui, • Lorsque les avis des analystes divergent sur un produit, celui-ci est signalé et le désaccord réglé par le chef de projet. • Tous les analystes se sont réunis régulièrement pour discuter des tendances et des problèmes systémiques qui se sont dégagés au cours de leur analyse. collectivement, possèdent 40 000 magasins à travers l’Amérique du Nord. Contrôle de la qualité et assurance de la qualité De plus, et pour répondre aux critiques qui nous ont été faites suite aux études précédentes, nous avons inclus des grandes surfaces et des grands magasins • La cohérence des méthodes de collecte de données et l’analyse ont été optimisées de plusieurs manières : spécialisés ainsi qu’un échantillon de boutiques spécialisées vertes. • Les chercheurs de touts les régions ont reçu, du même chercheur principal, des Pour faciliter l’analyse longitudinale, nous avons visité au total vingt-quatre • Les relevés, les lignes directrices et les procédures d’analyse des données ont été instructions et des formations pour la méthodologie de la collecte des données. emplacements qui figuraient dans les recherches des précédentes éditions de « Péchés de mascarade écologique ». normalisés et éprouvés d’avance. • Des essais de collecte et d’analyse ont été entrepris pour une meilleure normalisation. • Un choix aléatoire de 5 % des analyses de produit a été passé au crible par le Analyse et interprétation chercheur principal en vue d’en assurer la cohérence et la conformité aux lignes Pour atténuer le risque d’interprétations incohérentes par différents chercheurs, directrices de l’analyse. les données de chaque produit ont été indépendamment évaluées par deux analystes. Précisément : terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 29 Annexe 2 : Normes et certifications environnementales légitimes Néanmoins, nombre d’autres normes et certifications environnementales offrent suffisamment de crédibilité pour que nous en reconnaissions la « légitimité » aux fins de cette recherche (principalement pour les besoins de la sélection en fonction du « Péché du culte de l’étiquette mensongère »). ÉcoLogo est une norme UL Environment (ULE ) propose environnementale et un plusieurs programmes de Les normes et certifications suivantes sont celles dont nous avons reconnu la « légitimité » : programme de certification ISO certification environnementale. Le Biodegradable Products Institute Natural Products Association -14024 Type 1. Elle a vu le jour programme ULE Energy Efficiency CFPA Nordic Swan en 1988 et certifie aujourd’hui Certification (haut) teste et certifie des milliers de produits en les produits pour en assurer la CRI Green Label PEFC fonction de plus de 70 normes. conformité à différentes exigences EcoCert Rainforest Alliance EcoLogo SCS ENERGY STAR SFI OKO-TEX Skal EKO Fair Trade Certified Soil Association FSC UL Environment Environmental Claim Validation Green-E UL Environment Energy Efficiency Verification GreenGuard USDA Organic Green Seal Water Sense Les deux variantes de marque d’efficacité énergétique, notamment de certification sont destinées celles de Ressources naturelles aux marchés canadien (haut) et Canada, la California Energy internationaux (bas). Commission, et Energy Star. Le programme Environmental Claim Pour de plus amples Validation (milieu) teste et vérifie renseignements, certaines prétentions veuillez consulter environnementales comme le con- www.ecologo.org. tenu recyclé, les émissions de COV, le contenu biologique, et l’efficience de l’eau. Le programme ULE Sustainable Products Certification (milieu) certifie les produits en fonction des normes de type ISO 14024. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter, www.ulenvironment.com terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 30 sinsofgreenwashing.org