Terrachoice - The Sins of Greenwashing

Transcription

Terrachoice - The Sins of Greenwashing
Les péchés de
mascarade écologique
Édition familiale
2010
Rapport sur les prétentions
environnementales dans les
marchés de consommation
nord-américains
Coup d’œil sur la société
TerraChoice contribue à la croissance des entreprises les plus
durables du monde. En joignant le savoir-faire à la science,
elle aide les leaders légitimes en remportant des parts de
marché et en accélérant la marche vers la durabilité.
Nos clients appartiennent à la liste Fortune 500; ce sont des
entreprises d’emballage de produits de consommation, des
conglomérats énergétiques, des entrepreneurs écologiques
et nombre d’autres entreprises dans différents secteurs.
Toutes ces entreprises partagent un élément commun, le
leadership légitime en durabilité environnementale.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter :
www.terrachoice.com
Coup d’œil sur la société
Réparties à l’échelle planétaire, le groupe de sociétés UL est
l’un des organismes indépendants les plus importants de
contrôle et de certification du monde. Depuis plus d’un siècle,
UL effectue des contrôles de produits et élabore des normes
de sécurité. UL évalue annuellement plus de 19 000 types de
produits, de composants, de matériaux et systèmes fabriqués
par plus de 66 000 manufacturiers. Plus de 20 milliards de
symboles UL sont apposées tous les ans sur des produits à
travers le monde. Le groupe mondial d’entreprises et réseaux
de fournisseurs de services UL – notamment, les Laboratoires
des Assureurs du Canada, Inc. et les Normes ULC – est constitué de 68 laboratoires et d’installations de contrôle et de
certification desservant des clients dans 102 pays. En outre,
UL se spécialise dans l’offre de services environnementaux, de
services de vérification, de contrôle de l’innocuité des produits
en termes de vie et santé et de services de formation éducative par le biais de ses différentes opérations. En se joignant
au groupe de sociétés UL, TerraChoice peut s’appuyer sur le
savoir-faire et le rayonnement d’UL Environment, une société
qui offre des services complets de solutions écologiques, l’un
des secteurs à plus forte croissance de société UL.
Pour plus de renseignements, veuillez consulter :
www.ul.com/newsroom ou www.ulenvironment.com.
Table des matières
5
SOMMAIRE EXÉCUTIF
8
Introduction
11
UN UNIVERS DE VENTES AU DÉTAIL PLUS VERT
12
DES GÉANTS VERTS GENTILS
14
LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE : UN PROBLÈME PERSISTANT
17
LES ENTREPRISES S’AMÉLIORENT à force de pratique
19
ÉCO-ÉTIQUETAGE : PROBLÈME + SOLUTION
21
JOUETS + PRODUITS POUR BÉBÉS
23
PRODUITS DE NETTOYAGE MÉNAGERS
25
PRODUITS DE BRICOLAGE POUR LA CONSTRUCTION
27
éLECTRONIQUE GRAND PUBLIC
29
ANNEXes
SOMMAIRE EXÉCUTIF
Depuis la première publication de l’étude « Péchés de mascarade
écologique » en 2007, le monde a repris conscience du problème
des prétentions environnementales mensongères et trompeuses.
Bien que TerraChoice se félicite de cette évolution, il est
souhaitable de voir de plus en plus de bons rapports augurant
de bonnes affaires. L’examen des prétentions environnementales
ne restera positif que s’il nuit à la mascarade écologique pendant
qu’il favorise plus d’innovation et de commercialisation vertes de
produits.
Tenant compte de ce qui précède, nous avons lancé la recherche
de cette édition de Péchés de mascarade écologique pour mettre
à jour l’état des connaissances sur la mascarade écologique,
d’accorder une attention particulière aux produits pour la maison
et pour les familles, et pour apporter un point de vue constructif
au débat.
Ce que nous avons conclu est fascinant tout en étant révélateur et
comprend la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | Depuis
2009, le
nombre de
produits
«plus verts»
a augmenté
de 73 %
Les consommateurs offrent aux entreprises à la fois la carotte et
le bâton. Ils récompensent l’innovation écologique de produit et
rejettent la mascarade écologique. Et cela semble fonctionner.
On trouve plus que jamais des produits verts et un peu moins de
mascarade écologique. Il est prouvé que les entreprises – et les
grands détaillants – apprennent à force d’expérience. Les consommateurs créent un mode de vente au détail progressivement
plus vert.
Ce que nous avons trouvÉ
• les consommateurs CHANGENT le monde, pour le mieux :
On trouve beaucoup plus de produits ménagers et familiaux
« verts » et un peu moins de mascarade écologique. Parmi les 24
magasins que nous avons visités en 2009 et 2010 (même marque,
même emplacement, même taille), le nombre de produits « plus
verts » (produits prétendant être verts) a augmenté de 73 %. Et,
bien que la mascarade écologique constitue encore un problème
important (cette année, nous avons découvert que plus de 95 % des
produits se prétendant « plus verts » commettent au moins un, ou
plusieurs, des « Sept péchés de mascarade écologique »), mais on
peut trouver des signes d’amélioration. La proportion de produits
exempts de péché semble avoir doublé à chacune des deux années,
de moins de 1 % en 2007 à environ 2 % en 2009, à presque 4,5 % en 2010.
• la pratique améliore les entreprises : Les catégories de
produits qui sont plus familières avec l’« écologisation » donnent
moins de signes de mascarade écologique, possèdent des certificats
« verts » plus fiables et poursuivent leur croissance « verte ».
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | Les catégories
qui ont
plus d’une
expérience du
«verdissement»
ont 5 fois
moins de
produits
« exempts
de péchés ».
Ce que nous avons trouvÉ
(suite)
• les magasins à grande surface, de gentils géants verts :
Moins de mascarade écologique, un choix plus élargi de produits
« verts » et le recours plus fréquent à une certification légitime
permet de conclure que les consommateurs peuvent faire confiance
aux grandes surfaces quant à la meilleure sélection et à l’authenticité
de la « verdeur » annoncée des produits.
• l’écoétiquetage, une solution importante, mais, à
l’occasion, il fait partie du problème. De tous les produits certifiés en
vertu d’un programme ISO 14024, plus de 30 % étaient exempts de
péchés (à comparer au résultat de 4,4 % à la grandeur de l’étude).
Il est clair que le bon éco-étiquetage contribue à prévenir (sans l’en
empêcher complètement) la mascarade écologique. Malheureusement,
l’usage d’étiquettes fallacieuses (péché que nous avons identifié en
2009 et surnommé « Culte de l’étiquette mensongère ») a augmenté
dramatiquement.
• Les prétentions relatives au Bisphénol A (BPA) + les
phtalates augmentent en flèche. Le pourcentage de
produits se prétendant libres de BPA a augmenté de 577 %, tandis
que celui de ceux qui se prétendent libres de phtalates a augmenté
de 2550 % ! Les deux tiers de ces prétentions apparaissent sur les
jouets et les produits pour bébés.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | « VERT » EST UN MOT DIFFICILE, IL EST ÉVOCATEUR ET PUISSANT.
Les consommateurs et les entreprises lui sont attirés. Mais, il est vague
et peut avoir plusieurs significations selon la personne qui le dit ou
celle qui l’entend. Nous utilisons les termes « vert » et « plus vert » avec
prudence et entre guillemets pour décrire les produits traités par cette
étude. Cela veut tout simplement dire que ce sont des produits qui
prétendent offrir des avantages environnementaux..
INTRODUCTION
Depuis la publication de la première étude « Péchés de
mascarade écologique » en 2007, le monde a repris conscience
du problème des prétentions environnementales mensongères et
trompeuses. Les organes de réglementation se sont rengagés (le
Bureau de la concurrence Canada a réédité ses lignes directrices
sur les prétentions écologiques en 2008 et la U.S. Federal Trade
Commission (Commission fédérale américaine du commerce)
semble prête à rééditer ses Green Guides (guides verts) en 2010
ou 2011). La presse grand public a largement fait état de la
question. Et, différents mouvements – populaires, législatifs et de
défense d’intérêts – sont en cours d’élaboration de solutions.
Bien qu’à TerraChoice nous soyons heureux de constater que la
recherche de « Péchés de mascarade écologique » ait contribué à
cette sensibilisation, nous continuons d’espérer que la couverture
des médias devienne plus équilibrée de manière à pousser les
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | entreprises à mieux faire. L’examen des prétentions ne sera positif
que s’il parvient à décourager la mascarade écologique tout en
favorisant l’innovation et la commercialisation de produits de plus
en plus verts.
Atteindre l’équilibre constitue le fonds même de ce que nous
faisons à TerraChoice : joindre l’excellence en science à celle de la
commercialisation pour aider à la mise en marché et à la vente de
produits légitimement « plus verts ».
Les entreprises feront de leur mieux pour répondre à la demande de
la clientèle. Et en se livrant concurrence pour attirer l’attention des
consommateurs et assurer leur marge bénéficiaire, elles innoveront et
joueront à saute-mouton entre elles pour y arriver. Alors, à mesure que
les consommateurs exigent des produits plus verts, et les entreprises
se concurrencent pour satisfaire cette demande, elles feront du même
coup progresser sensiblement la cause de la durabilité environnementale;
peut-être plus vite et plus efficacement que ne peut le faire quelque
intervention gouvernementale que ce soit.
1.
Cibler le foyer et la famille, étant donné qu’il s’agit ici
des produits qui offrent aux consommateurs des occasions
Mais la concurrence et les marchés libres doivent disposer de bons
quotidiennes d’utiliser leurs achats pour « verdir » le monde; et,
renseignements pour que la demande de consommation puisse avoir
2. Cibler des conclusions constructives et des implications
plus qu’un effet superficiel. Cela dit, dans cette édition de la recherche
de la recherche (nonobstant la conclusion générale qui veut que la
des Péchés de la mascarade écologique (la méthodologie est décrite
mascarade écologique constitue encore un problème important).
à l’Annexe 1), nous avons ciblé deux elements : (Consultez le tableau
à gauche)
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 7
Les
PÉCHÉS
DE LA
MASCARADE
ÉCOLOGIQUE
1
Péché du compromis caché : commis lorsqu’on laisse croire qu’un
produit est «vert» en se basant sur un nombre déraisonnablement restreint
de critères, sans égard à d’autres préoccupations écologiques importantes.
Par exemple, le papier n’est pas nécessairement préférable, du point de
vue écologique, parce qu’il provient de forêts à récolte durable. D’autres
considérations idéologiques importantes peuvent être aussi significatives ou
importantes sinon même plus, notamment l’énergie, les émissions de gaz à
effet de serre ainsi que la pollution de l’eau et de l’air.
2
Péché d’absence de preuve : commis lorsqu’une prétention écologique
ne peut être étayée par une documentation facilement accessible ou par
l’agrément de tierces parties. Citons pour exemples répandus ceux des
mouchoirs de papier ou du papier hygiénique prétendant renfermer
différentes proportions de contenu usagé recyclé sans en fournir la moindre preuve.
3
Péché d’imprécision : commis par toutes les prétentions trop mal, ou trop
vaguement, définies prêtant à mésinterprétation de la part du consommateur.
Exemple, «entièrement naturel», qui ne représente pas une image véridique
étant donné que des matières toxiques comme l’arsenic, l’uranium, le mercure
et le formaldéhyde sont également naturels, donc «entièrement naturel» n’est
pas nécessairement «vert».
4
Péché de non pertinence : commis par les prétentions écologiques
qui pourraient être véridiques mais sans importance ou inutiles pour les
consommateurs qui veulent se procurer des produits écologiquement
préférables. « Sans CFC » en est un exemple très courant, vu qu’il constitue
souvent une prétention bien que les CFC soient interdits par la loi.
5
Péché du moindre de deux maux : commis par des prétentions qui
peuvent s’avérer véridique pour une catégorie de produits, mais qui
pourraient détourner le consommateur des impacts environnementaux plus
sérieux de l’ensemble de la catégorie. C’est là une catégorie litigieuse et à
forte connotation. Les cigarettes biologiques constituent un exemple de ce
péché, comme les véhicule sports utilitaires économes en carburant.
6
7
Péché du mensonge : le péché le moins répandu, est commis lorsqu’il
s’agit de prétentions écologiques fausses. Les exemples les plus répandus
sont les produits qui prétendent à tort homologués ou inscrits Energy Star.
Péché du culte de l’étiquette mensongère : Le péché du culte de
l’étiquette mensongère est commis lorsqu’un produit, par le biais de mots ou
images, veut faire croire à l’agrément d’une tierce partie alors que ce n’est
pas vrai; en d’autres termes, des étiquettes mensongères.
6JIG:
E6E>:G9:C:IIDN6<:
<6ODC ?6G9>C6<:
4,744
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UN UNIVERS DE
DÉTAILLANTS PLUS VERT
EGD9J>IH9:8DCHIGJ8I>DC
produits
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Il est plus facile que jamais de trouver des produits
EGD9J>IHwA:8IGDC>FJ:H
« verts » pour nos foyers et familles.
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EGD9J>IH9:BwC6<:GH
Dans la dernière édition de l’étude sur les Péchés de mascarade écologique, nous avons trouvé que l’offre de produits « plus
EGD9J>IH9:C:IIDN6<:
verts » a augmenté de 79% entre 2008 et 2009. Les marchés
2010
EGD9J>IH9:H6CIw:I7:6JIw
verts sont solides et croissants.
Cette tendance se poursuit en 2010. Nos visites dans deux douzaines de magasins en 2009 et de nouveau aux fins de cette
étude, l’offre de produits « plus verts » a augmenté de 73 %, de
2 739 produits en 2009 à 4 744 produits en 2010. Plus précisément :
73%
D’AUGMENTATION
DE L’OFFRE DE
PRODUITS
« PLUS VERTS »
• Lors de neuf visites répétées à des magasins, le nombre de produits
2009
« plus verts » a augmenté de plus de 200 %. Tous ces magasins sont
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de grandes surfaces réputées.
8A:6C>C<E6E:G
• Des 24 visites répétées, seulement quatre avaient réduit leur offre de
2,739
produits
produits
« plus verts », entre 10 et 20 %. L’un des magasins avait réduit
A6LC
<6G9:C
de presque 61 %.
767N86G:
• Lors de trois visites répétées, on a trouvé 500 % au moins
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d’augmentation de l’offre de produits plus verts qu’en 2009.
IDNH
:A:8IGDC>8H
D;;>8:EGD9J8IH
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 11
Les grandes surfaces offraient une bien
plus large gamme de produits (22,8 %)
destinés au foyer et à la famille dont la
certification « verte » est légitime que
n’offraient les magasins spécialisés
(11.5 %) et les boutiques « vertes » (12.8 %)
% DE PRODUITS
UTILISANT UNE
CERTIFICATION
VERTE LÉGITIME
Gentils géants verts
20
Les magasins à grande surface sont les fournisseurs
les plus fiables de produits « plus verts ».
10
Récemment, il est devenu courant de remettre en question les
0
GRANDES SURFACES
SPECIALISÉS
BOUTIQUES
raisons et la légitimité de la volonté de « verdissement » des grands
détaillants. Nous voulions donc savoir s’il y avait ou non une dif-
% DE PRODUITS
EXEMPTS DE PÉCHÉ
5
férence notable dans la quantité et la qualité de produits prétendant
être « plus verts » dans l’offre des produits pour le foyer et la famille
de trois catégories de détaillants : les grandes surfaces ayant de
2.5
grandes empreintes écologiques et plusieurs catégories non reliées
de produits (nous avons visité treize magasins de ce type); les
0
GRANDES SURFACES
SPECIALISÉS
BOUTIQUES
détaillants spécialisés qui ne transigent que dans une ou plusieurs
catégories reliées de produits (nous avons visité onze magasins de
NOMBRE DE
PRODUITS
« PLUS VERTS »
300
ce type); et, des boutiques « vertes » - de plus petits magasins qui
se proclament vendeurs de produits « plus verts » (nous avons visité
cinq magasins de ce type).
150
0
GRANDES SURFACES
SPECIALISÉS
BOUTIQUES
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 12
ÉTUDE DE CAS
rona ET LE COMMERCE DE DÉTAIL RESPONSABLE
L’agrégat de ces conclusions laisse croire – peut-être de manière
contre-intuitive et nonobstant les motifs des détaillants – que les
Le plus important distributeur et détaillant canadien de quincaillerie, de
consommateurs peuvent faire confiance aux grandes surfaces
rénovation domiciliaire et de produits de jardinage est également l’un
pour trouver la meilleure sélection et l’authenticité de la prétention
des leaders du commerce de détail « vert ». Avec environ 700 magasins,
30 000 employés et une part de marché supérieure à 17,5 %, RONA
ouvre la voie vers un commerce de détail responsable.
Dans son étude de 2010 sur les péchés, TerraChoice a trouvé une
« plus vert » du produit. (Voici l’une des explications possibles : Le
fait de l’examen qu’ils subissent et leur puissance dans leur chaîne
d’approvisionnement place les grandes surfaces en meilleure posi-
augmentation de l’offre de produits verts de 245 % dans un magasin RONA
tion que les détaillants plus petits pour exiger le changement des
d’Ottawa entre 2009 et 2010. Normand Dumont, Premier vice-président,
pratiques de mascarade écologique.)
Commercialisation (achats et mise en marché) de RONA, justifie cette
augmentation par la solide plateforme environnementale et l’appui essentiel
du Président et chef de la direction, Robert Dutton. Cet appui a renforcé
l’importance du développement durable dans le plan stratégique quadriennal
de RONA, qui comprend l’introduction de 442 produits de marque ECO de
RONA en quatre ans. À la troisième année, RONA a déjà réalisé 98 % de
cet objectif. L’entreprise introduit également 1 673 produits désignés choix
« éco-responsables » par une tierce partie crédible et a déjà réalisé 84 % de
cet objectif prévu pour la fin 2011.
Ce que nous avons trouvÉ
• Les grandes surfaces offrent une proportion beaucoup
plus élevée (22,8 %) de produits des foyers et familles arborant
une légitime certification « vert » que celle des détaillants spécialisés
(11,5 %) ou boutiques vertes (12,8 %).
En plus d’efforts de commercialisation comme la signalisation dans les
magasins pour les produits RONA ECO et Eco Responsable, RONA a
également adopté l’évaluation environnementale du produit par une tierce
partie. Basant leurs choix et marque propre sur les principes de l’analyse du
• Les grandes surfaces offrent plus de produits exempts
de mascarade écologique (5,6 %) que les magasins spécialisés
(1,7 %) ou boutiques vertes (0,5 %).
cycle de vie (ACV) élaborés par l’École polytechnique de Montréal, RONA
vise à assurer les consommateurs qu’elle ne se livre pas à la mascarade
écologique.
• Les grandes surfaces offrent en moyenne plus de
produits « plus verts » (293 par magasin) que les boutiques
vertes (109) ou les détaillants spécialisés (85).
À l’automne 2010, RONA est prêt à lancer sa politique d’approvisionnement
responsable. « Nous voulons avoir un effet réel et durable » dit M. Dumont.
« Nous voulons cibler le produit qui a le plus d’impact sur notre empreinte
écologique ». On peut s’attendre à voir mettre un accent plus prononcé sur
l’aspect social des produits en vue de s’assurer qu’ils sont responsables,
envers la planète et ceux qui l’habitent également.
Pour plus de renseignements, consulter www.eco.rona.ca.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 13
LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE :
UN PROBLÈME PERSISTANT
Les prétentions vertes relatives aux produits des foyers et familles s’améliorent, mais la grande majorité reste quand même
trompeuse.
La demande des consommateurs en produits plus verts
change le monde. Alors qu’elles se livrent concurrence pour
attirer le consommateur « vert » tout en réalisant des bénéfices,
les entreprises innovent et jouent à saute-mouton entre elles
pour atteindre cet objectif. La preuve en est que la recherche
des « Péchés de mascarade écologique » a trouvé que – deux
années consécutives – le nombre de produits « plus verts »
offerts a augmenté de plus de 70%.
Mais pour que la demande « verte » entraîne la fabrication de
produits légitimement « plus verts », les prétentions écologiques
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 14
de ces produits doivent être véridiques et transparents. C’est
pour cette raison que la mascarade écologique constitue un
important obstacle au progrès.
2583
1960
+ 753
5296
Dans le cadre de la recherche de cette année pour les Péchés
de mascarade écologique nous avons examiné 5 296 produits
CANADA
uniques de consommation des foyers et familles. Cet échantillonnage
était constitué de :
• 2 583 produits trouvés au Canada.
• 1 960 produits trouvés aux États-Unis.
USA
• 753 trouvés dans les deux pays.
• Visites à 19 magasins au Canada, et 15 magasins aux É.-U.
Ces 5 296 produits des foyers et familles ont émis au total 12 061
Les deux
prétentions « vertes ».
(suite à la page suivante)
TOTAL PRODUITS
UNIQUES FOYERS
ET FAMILLES
EXAMINÉS POUR
CE RAPPORT
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 15
POURCENTAGES DE FRÉQUENCE DES PÉCHÉS EN
2007
2009
2010
Ce que nous avons trouvÉ
• La mascarade écologique constitue encore un
100
problème important. En recourant aux mêmes tests que ceux
des années passées - des tests basés sur les Green Guides (Guides
verts) de la FTC, le document du Bureau de la concurrence du
50
Canada sur les « Déclarations environnementales : Guide pour
l’industrie et les publicitaires - Lignes directrices », ISO 14021, et
notre propre interprétation de la pratique mondiale de tests – nous
0
concluons que 95 % des produits « plus verts » commettent un ou
COMPROMIS
CACHÉ
ABSENCE
DE PREUVE
IMPRÉCISION
NON
PERTINENCE
MOINDRE
DE DEUX
MAUX
MENSONGE
CULTE ÉTIQUETTE
MENSONGÈRE
plusieurs des sept Péchés de mascarade écologique.
• Mais, la mascarade écologique est en recul. Bien que très
peu nombreux, l’augmentation des produits « exempts de péchés »
est statistiquement significative. De fait, le nombre de produits
texempts de péché semblent avoir doublé au cours des deux
dernières années, d’environ 1 % en 2007 à moins de 2 % en 2009, et
à presque 4,5 % en 2010. Nous devons faire preuve de prudence en
interprétant de si petites quantités, mais nous pensons que ce sont
des signes précurseurs optimistes.
• Et, la mascarade écologique évolue. Il existe plusieurs
tendances intéressantes dans l’évolution de la mascarade écologique
cette année. Le « Péché du moindre de deux maux » a nettement
chuté de 2009 (71,3 % de tous les produits) à 2010 (27,4 %). Cela est
dû au moins partiellement à la variation entre la manière dont nous
avons défini et appliqué ce péché entre 2009 et 2010. Le « Péché
d’absence de preuve » a augmenté de 56,4% de tous les produits
à 70,1 %, dont la majorité concernait des prétentions sur l’absence
de BPA (et connexes) dans les jouets et produits pour bébé. Et le
« Péché du culte de l’étiquette mensongère » a augmenté de 23,3 %
à 30,9 %. Les « péchés » mêmes sont détaillés en page 10.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 16
les entreprises s’améliorent
à force de pratique
Alors que l’utilisation de la mascarade écologique décline, la
certification augmente et la croissance réellement verte se poursuit.
L’utilisation du terme « vert » est plus récente pour certains produits
de foyers et familles que pour d’autres. Elle est plus ancienne pour
des produits de construction et beaucoup plus récente pour les jouets
et produits de bébé (ce dernier n’a toujours pas de mouvement
organisé ou de norme établie, bien qu’une norme environnementale
soit en cours d’élaboration par le Programme ÉcoLogoMC).
Pour examiner si la maturité « verte » marque, ou non, une
différence dans les prétentions d’un secteur, nous avons constitué
deux grappes de catégories de produits représentant leur relative
expérience du « verdissage ». Dans la catégorie « verdissage mûr »
nous avons inclus les produits de construction, le matériel de bureau, les produits chimiques nettoyants et les produits de papier
mince. Dans la catégorie « verdissage non mûri » nous avons inclus
les jouets, les produits de bébé et les produits électroniques.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 17
120
POURCENTAGE DE
CROISSANCE VERTE
2009 - 2010
Ce que nous avons trouvÉ
• La croissance se poursuit à long terme. Bien que les
60
catégories des produits de construction, de matériel de bureau,
de nettoyage et de papier mince aient été « verdissantes » depuis
nombre d’années, elles ont toutes des taux moyens de croissance
0
continue au cours de 12 derniers mois. En comparant au taux de
MÛR
NON MÛRi
OVERALL
croissance de l’ensemble de l’étude de 73 %, les offres de produits
« plus verts » dans des catégories plus anciennes ont augmenté en
30
moyenne de 104,3 % (construction – 108 %, matériel de bureau – 126 %,
produits chimiques de nettoyage – 106 %, papier mince – 77 %).
POURCENTAGE
D’UTILISATION DE
CERTIFICATION
LÉGITIME
2009 - 2010
• L’utilisation de la certification légitime augmente avec
15
la maturité. On utilise considérablement plus la certification
légitime dans les catégories plus mûrement « vertes ». Avec une
fréquence moyenne de 28,8 % (et une faible marge se situant entre
0
MÛR
NON MÛRi
OVERALL
24 % et 32 %), l’étiquetage légitime était nettement plus répandu
que dans l’ensemble de l’étude (19,8 %) et beaucoup plus fréquent
qu’il ne l’était dans les catégories moins mûres (13,8 %).
LE BON MARKETING VERT 101
• La mascarade diminue avec l’expérience. Mais ce qui
compte peut être le plus (nonobstant notre observation d’ensemble
• ÊTRE RÉALISTE QUANT À L’ENSEMBLE, les impacts environnementaux
que la mascarade écologique soit encore trop répandue dans
de cycle de vie de votre produit. Reconnaissez-les et traitez les, étape
toutes les catégories), c’est la proportion de produits « exempts
par étape.
de péché » qui est plus de cinq fois supérieure dans les produits
• FAITES LES DÉCLARATIONS, et demandez à vos clients d’appuyer
le progrès graduel (ils le feront). Mais n’exagérez pas vos progrès; il
n’existe pas (encore) de produit légitimement « vert » ou « sans
danger pour l’environnement ».
• Demandez à vos clients de vous rejoindre dans votre
« mûrs » (5,1 %) aux produits « non mûris » (0,3 %) et supérieure à
l’ensemble de l’étude de 4,4 %. Les entreprises s’améliorent à force
d’expérience (grâce à la vigilance constante des consommateurs).
(Les produits de papier mince constituent une aberration statistique
dans cette conclusion. Le taux d’ « exempt de péché » de 0,8 %
seulement indique considérablement plus de mascarade écologique
cheminement vers plus de produits durables. C’est le message le
que dans n’importe laquelle des catégories homologues « mûres »
plus honnête, (et ça établit d’excellentes relations durables avec les clients).
et c’est même supérieur au résultat des « exempts de péché » dans
l’ensemble de l’étude de 4,4 %).
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 18
ÉCo-étiquetage :
PROBLèMe + SOLUTION
Les trois dernières années ont été témoins d’une croissance inégalée
des produits « plus verts » dans la catégorie foyers et familles. À
mesure que les prétentions vertes ont augmenté phénoménalement,
la vigilance des consommateurs a elle aussi augmenté, la demande
de preuves plus crédibles des prétentions et – par conséquent –
la demande d’authentification de tierce partie. Les normes et
certifications environnementales (communément appelées les
« éco-étiquettes ») sont un symbole de protection contre la
mascarade écologique née avec la vague de produits verts des
années 1980. De fait, l’Organisation internationale de normalisation
(ISO) a établi les pratiques exemplaires de l’éco-étiquetage il y a
plus d’une décennie, en ce qui concerne ISO 14024..
Les normes et certification environnementales deviendront essentielles
à la poursuite des progrès de produits « plus verts ». Ironiquement,
l’importance potentielle des éco-étiquettes a provoqué leur prolifération
ainsi qu’à celle d’une multitude de types et de niveaux de sens et
d’intégrité. L’étude « Péchés de mascarade écologique » de l’année
dernière, nous avons reconnu le problème comme nouveau péché :
le « Péché du culte de l’étiquette mensongère ».
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 19
Ce que nous avons trouvÉ
• Les normes légitimes vertes contribuent à combattre
la mascarade écologique. Des produits certifiés en vertu d’un
programme ISO 14024 (les trois suivantes sont les seules qu’ait
trouvées l’étude : ÉcoLogo, Green Seal, et Nordic Swan) plus de 30 %
étaient exempts de péché (à comparer aux 4,4 % sur l’ensemble de
l’étude). Autrement dit, le bon éco-étiquetage contribue à la prévention (mais pas l’élimination) de la mascarade écologique.
• L’éco-étiquetage mensonger est en augmentation.
L’utilisation de fausses étiquettes (un péché que nous avons pointé
en 2009 et nommé « Péché du culte de l’étiquette mensongère »)
augmente. Plus de 32 % des produits « plus verts » figurant à l’étude
arborait ce type d’étiquette mensongère, à comparer à 26,8 %
en 2009.
• Les étiquettes mensongères sont très répandues. La
facilité d’accès à des éco-étiquettes mensongères, qui ne veulent
rien dire, ça en devient presque ridicule. En recherchant le terme
« certifié vert » dans des sites Web de banques d’images, nous
n’avons trouvé que de fausses éco-étiquettes téléchargeables pour
quelques dollars.
NOUS AVONS ACHETÉ
CETTE MARQUE DE
« CERTIFICATION »
EN LIGNE POUR 15 $.
CE N’EST LÀ QU’UN
EXEMPLE D’UN TYPE ASSEZ
RIDICULE DE FAUSSES
ÉTIQUETTES DISPONIBLES.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 20
JOUETS ET PRODUITS DE BÉBÉ
Les parents font attention, et les fabricants s’essaient, mais la
mascarade écologique galope.
Malgré l’adage qui veut que peu de consommateurs se préoccupent
de santé et d’environnement autant que les nouveaux parents, le
« verdissement » à grande échelle dans la catégorie des jouets et
produits pour bébé constitue un phénomène récent. Maintenant,
enfin, il se répand rapidement.
QUE DOIT FAIRE UNE
MAMAN ÉCOLOGIQUE ?
1.
Au total, nous avons trouvé 168 jouets et 706 produits pour bébé
qui avaient 2 073 prétentions « plus vertes ». En plus des détaillants
pluricatégories, notre travail sur le terrain avait porté sur six
Adoptez autant que possible les produits « verts »,
même si vous soupçonnez de la mascarade écologique. Étant
donné que la majorité de la mascarade écologique est exagérée,
magasins spécialisés jouets/produits pour bébé de différentes
tailles et marques.
sans être fausse, vous choisissez effectivement un produit « plus
vert » (mais probablement pas aussi vert que prétendu). Et,
chaque fois que vous choisissez un produit « plus vert », le marché
entend ce que vous dites : « J’aime ce produit. Je veux plus de
produits verts. Continuez à essayer ». (Et le marché obtempèrera.)
2. Choisissez le produit vert qui offre les preuves les
plus solides. Choisissez l’ÉcoLogo ou d’autres normes et
certifications fiables lorsque vous les trouvez, et choisissez celles
qui vous renseignent plus que les autres. Si vous le faites, il est
plus probable que vous trouviez le choix le « plus vert » et vous
LES
PRÉTENTIONS
RELATIVES
A et
LES
PRÉTENTIONS
RELATIVESAUX
AUXBisphenol
Bisphenol
A phtalates
et
phtalates PARTENT EN FLÈCHE
• Plus que toute autre prétention observée, « Sans BPA » et « Sans
phtalates » (ainsi que des variations sur ce thème) deviennent de plus
en plus fréquentes au cours de l’année. Le pourcentage de produits
marqués Sans BPA ont augmenté de 577 %, et ceux marqués Sans
phtalates ont augmenté de 2 550 % !
• Les deux tiers de ces prétentions apparaissent sur les jouets et
produits pour bébé.
disiez ainsi au marché « je veux plus de renseignements ! » (et
vous serez entendu, à nouveau).
• Extraordinairement, 44 % de tous les produits « verts » pour
bébé prétendent être Sans BPA et 10 % Sans phtalates.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 21
JOUETS ET PRODUITS POUR BÉBÉ.
POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHAQUE PÉCHÉ
Ce que nous avons trouvÉ
• Des taux très élevés de croissance des offres de
100
produits « plus verts ». Depuis 2009, les offres de jouets « plus
verts » ont augmenté de 150 %, et dans le cas des produits « verts »
pour bébé de 194 %. Dans les magasins spécialisés de cette caté-
50
gorie, les taux de croissance des produits « plus verts » sont encore
plus élevés, de 191 % à 375 %, atteignant une moyenne de 289 %.
Comparez cette catégorie au taux de croissance de l’ensemble des
produits « plus verts » de 73 %.
0
COMPROMIS
CACHÉ
ABSENCE
DE PREUVE
IMPRÉCISION
NON
PERTINENCE
MOINDRE
DE DEUX
MAUX
MENSONGE
CULTE ÉTIQUETTE
MENSONGÈRE
• Plus de mascarade écologique. À comparer au 4,4 % de
l’ensemble de l’étude, moins de 1 % des jouets et produits pour bébé
LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS VERTES
SUR LES jouets et produits pour bébé
1.
Transparence et preuve. Il n’est pas suffisant de croire au Sans
BPA (ou phtalates, plomb, mercure, PVC, etc.). Les parents méritent
des preuves. Publiez les études et mettez les à disposition, et établissez
un dialogue transparent avec vos clients. Ils vous en récompenseront.
2. Apprenez des leçons des autres. Faites attention aux
expériences des catégories qui vous ont précédé en matière
d’innovation de produit « plus vert ». Observez les pièges (surtout
l’imprécision, les fausses étiquettes, les péchés du compromis
caché) et évitez-les.
3. Établissez rapidement ou adopter un système de
certification. La vigilance est imminente et les gagnants seront
ceux qui établissent une confiance sans faille avec les clients. Le
consensus unanime qui veut que la santé des enfants ne puisse pas
faire l’objet de négociations a rapidement mené à la naissance d’une
demande de certification des prétentions vertes par une tierce partie.
« plus verts » sont exempts de Péché de mascarade écologique.
Nous n’avons trouvé aucun jouet « vert » (0,00 %) qui soit exempt
de mascarade écologique, et seulement 0,8 % (aussi peu que 6 sur
706 produits) des produits pour bébé étaient « exempts de péché ».
(La seule autre catégorie dans laquelle nous n’avons trouvé aucun
produit « exempt de péché » était celle des produits électroniques).
• Absence de preuve. Le « Péché d’absence de preuve » est
le « péché » de mascarade écologique le plus répandu dans la
catégorie jouets et produits pour bébé. Et, avec 89 % de tous les
jouets et produits pour bébé « plus verts » commettant ce péché, ce
problème s’avère plus pénétrant que dans les autres catégories (dans
l’ensemble, la fréquence dans les autres catégories est de 64 %).
• BPA et phtalates. Plus des deux tiers de tous les prétentions
Sans BPA (et des variations similaires) dans cette étude ont été
décelés dans la catégorie de jouets et produits pour bébé, comme
l’étaient plus de la moitié des prétentions Sans phtalates. De fait, 44 %
de tous les produits pour bébé « verts » déclaraient être Sans BPA
ou quelque chose d’équivalent.
Il faut que les jouets et produits pour bébé bénéficient également de
cette évolution.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 22
LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS
VERTES SUR LES PRODUITS DE NETTOYAGE
1.
PRODUITS MÉNAGERS
DE NETTOYAGE
Expliquez la PRÉTENTION. Le terme « écologique » (ou les
Les prétentions de nettoyage s’améliorent,
centaines de variations sur ce thème) ne constitue pas en lui-même
mais l’imprécision continue de poser problème.
un problème. C’est quand vous ne vous expliquez pas que vous
vous créez le problème. Étant donné qu’aucun des produits n’est
vraiment « écologique », et étant donné que les fibres recyclées (ou
Autrefois un produit-créneau et la spécialité de petites (mêmes anti-
la récolte durable, la faible toxicité) ne constitue pas le seul impact
élites) marques, le nettoyage vert a maintenant séduit le grand public.
environnemental d’un produit, le langage imprécis comme « vert »,
« éco » et « terre » ne peut qu’induire en erreur. Soyez honnête
Compte tenu des lancements récents de produits verts, d’acquisitions
envers vous-même, et ensuite avec vos clients, pour le sens que vous
et de campagnes organisées par certaines des plus importantes
donnez à ces termes.
entreprises mondiales de produits emballés, le nettoyage vert joue
2. Continuez à vous appuyer sur des NORMES légitimes.
maintenant dans la cour des grands.
C’est là une catégorie qui est habituée à la certification légitime. Que
ce soit ÉcoLogo, FSC ou une autre, ce sont des programmes qui ont
une grande expérience des produits de nettoyage chimiques et de
papier mince. Recherchez les économies de coût de la certification
Pour nous, le terme « produits de nettoyage » signifie à la fois produit
chimique nettoyant (comme les détergents, les nettoyants de fenêtres
entre vos marques de commerce interentreprises et entreprise-
et les produits de nettoyage liquides tout usage) et produits de papier
consommmateur. Appuyez-vous sur vos manufacturiers ou
mince (comme le papier hygiénique, le papier essuie-tout, etc.). Dans
étiqueteurs privés pour vous faire accorder la certification par le
biais de licences prolongées. Établissez un partenariat avec des
cette étude, nous avons examiné 605 produits de nettoyage chimiques
certificateurs pour expliquer cet avantage aux clients. Et, établissez
et 120 produits de papier mince que nous avons trouvés chez
des partenariats avec des détaillants et des produits certifiés dans
différents détaillants, notamment chez les épiciers, les magasins de
d’autres catégories pour épaissir la valeur et l’avantage concurrentiel.
bricolage et construction et les articles ménagers. On y a trouvé un
total, toutes catégories confondues, de 2 001 prétentions « vertes ».
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 23
PRODUITS DE NETTOYAGE.
POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS
Ce que nous avons trouvÉ
• Des taux variables de croissance. Alors que le taux de
croissance de l’inventaire « vert » dans cette catégorie (101 %) est plus
élevé que le résultat d’ensemble de l’étude (73 %), cela est largement
attribuable aux produits de nettoyage chimiques « verts » (105 %).
Les produits de papier mince exhibent un taux beaucoup plus typique
de croissance (77 %). Cela correspond à la présence plus ancienne
de la vigilance écologique dans l’industrie du papier mince. Plus
particulièrement, des prétentions sur l’utilisation de papier recyclé
ont été largement utilisées depuis des décennies.
100
50
0
COMPROMIS
CACHÉ
ABSENCE
DE PREUVE
IMPRÉCISION
NON
PERTINENCE
MOINDRE
DE DEUX
MAUX
MENSONGE
CULTE ÉTIQUETTE
MENSONGÈRE
• LA MASCARADE ÉCOLOGIQUE VARIE. Bien que le taux d’ensemble
de mascarade écologique est assez typique (taux d’absence de péché
de 3,73 % comparé à 4,4 % dans l’ensemble), cela varie sensiblement
selon la catégorie. Considérant que le taux de produits de nettoyage
chimiques exempts de péché est moyen, 4,3 % par rapport au résultat
d’ensemble de l’étude de 4,4, %, les produits de papier mince
montrent un taux beaucoup plus élevé de mascarade écologique
(à peine 0,8 % était exempt de péché).
• l’imprécision constitue le problème le plus répandu
Le Péché d’imprécision est le problème le plus répandu (commis par
77,4 % des produits) dans cette catégorie, et était plus fréquent sur
l’ensemble de l’étude (67,3 % des produits). Certains exemples qu’on
retrouve fréquemment comprennent les utilisations sans recherche
préalable de: 1 Écologique, 2 Ne nuit pas à l’environnement, 3 Respecte
l’environnement, 4 Écologiquement sûr, 5 Maîtrise la nature,
6 Éco-chimie.
• bonne utilisation de la certification légitime. 32 % des
produits de nettoyage affichent une certification émise par une
éco-étiquette, à comparer à seulement 19,8 % pour l’ensemble de
l’étude. (Principalement, ces certificats étaient ceux d’ÉcoLogoMC
et Grenela). Nous imaginons que c’est là le reflet de l’importance de
l’éco-étiquetage dans le secteur du nettoyage professionnel. À ce
chapitre, la demande d’achats de produits plus verts et plus sains s’est
accompagnée d’une demande de certification attestant de quelques
normes établies. Alors que l’expérience de la formulation et les
économies d’échelle se déversaient des marchés professionnels aux
marchés de consommation, son importance et l’utilisation de
certifications légitimes faisaient de même.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 24
BRICOLAGE/CONSTRUCTION.
POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS
Ce que nous avons trouvÉ
• TRÈS FORTE CROISSANCE « VERTE ». Avec une progression
100
de 108 % de produits plus verts en 2010 par rapport à 2009, les
produits de construction verdissent plus vite que le reste du marché
(une augmentation dans l’ensemble de l’étude de 73 %). Dans les
50
cinq magasins spécialisés de bricolage que nous avons visités, la
croissance moyenne de l’offre de produits verts, atteignaient
presque 138 %. Dans les deux magasins que nous avions étudiés
0
trois ans de suite, l’augmentation au cours de ces trois années
COMPROMIS
CACHÉ
ABSENCE
DE PREUVE
IMPRÉCISION
NON
PERTINENCE
MOINDRE
DE DEUX
MAUX
MENSONGE
CULTE ÉTIQUETTE
MENSONGÈRE
des offres de produits verts atteint une moyenne de 410 %.
• MOINS DE MASCARADE ÉCOLOGIQUE. Établie à un peu plus de 6 %,
LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS
VERTES sur les produits de
bricolage/Constructiont
1.
la proportion de produits « exempts de péché » dans cette catégorie
est légèrement mais significativement plus élevée que le résultat de
l’ensemble des produits de l’étude, soit 4,4 %.
• LE « COMPROMIS CACHÉ » esT INHABITUELLEMENT RÉPANDU. À
L’exagération, ça suffit ! Le problème le plus particulier
comparer à la fréquence dans l’ensemble de l’étude de 27,4 %, presque
dans cette catégorie est celui du « Péché du compromis caché » :
40 % des produits de construction commettaient le « Péché du
en commençant par un bon élément environnemental, et prétendre
compromis caché ». La plus répandue de ces prétentions à avantage
grâce à cet élément que le produit est « vert ». « Vert » est une
unique sont notamment : qualité de l’air (100 produits); énergie (61
sorte d’échelle, qui n’en finit pas. L’eau, l’énergie, les matières
produits); et, contenu recyclé (41 produits).
toxiques, les contenus recyclés ne sont tous que des échelons.
Soyez fier de chaque échelon et attendez-vous à ce que les clients
• UTILISATION AMÉLIORÉE DE NORMES LÉGITIMES. Bien que le
vous en récompensent (ils le feront), mais ne vous méprenez pas,
résultat d’ensemble de l’étude accuse une chute de l’utilisation de
un échelon n’est pas le sommet. (Invitez vos clients à se joindre à
l’éco-étiquetage légitime de 23,4 % en 2009 à 19,8 % en 2010, l’inverse
votre cheminement et vous établirez d’excellentes relations durables).
était vrai dans cette catégorie. Cela était peut-être dû à la plus grande
2. Poursuivez la certification. Les systèmes de certification
maturité de l’exigence « verte dans cette catégorie, 31,7 % des produits
ont eu recours à l’éco-étiquetage légitime. Les certifications les plus
mûrissent rapidement dans cette catégorie. Leur accès sera
crédibles sont celles notamment de ENERGY STAR, GREENGUARD,
facilité, les normes disponibles seront plus nombreuses (UL
UL Environment et ÉcoLogo.
Environment élabore plusieurs normes dans ce domaine), et
vous pouvez vous attendre à une plus grande influence à
travers les détaillants et des partenaires non concurrents.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 26
PRODUITS ÉLECTRONIQUES.
Les produits électroniques sont des débutants en terme
de verdeur, et c’est évident
Dans certains milieux – notamment ceux des décideurs et
des acheteurs professionnels – la préoccupation relative aux
conséquences environnementales des produits électroniques
n’a cessé de croître au cours des dernières décennies. (Cela est
particulièrement vrai en ce qui concerne l’efficacité énergétique
et la gestion de la fin de vie du produit, mais les produits
électroniques ont également été associés à des problèmes de
fabrication tels que la toxicité, l’exploitation et l’épuisement
des ressources naturelles, la contamination de décharges et les
déchets des emballages). Toutefois, les produits électroniques
« plus verts » constituent pour les consommateurs un concept
relativement neuf. À mesure que l’intérêt et la vigilance se
déversent du commerce interentreprises au commerce entrepriseconsommmateur, les produits électroniques « verdiront » vite.
Nous avons examiné au total 85 produits électroniques et trouvé
204 prétentions « vertes ». Tous ces produits ont été trouvés chez
des détaillants généralistes, plutôt que dans des magasins spécialisés
en produits électroniques. Leurs prétentions relatives à la toxicité
des composantes, l’efficacité énergétique, les avantages de
l’emballage tels que le contenu recyclé et la biodégradabilité, ainsi
que l’usage fréquent d’un jargon environnemental très vague.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 27
PRODUITS ÉLECTRONIQUES.
POURCENTAGE DE PRODUITS COMMETTANT CHACUN DES PÉCHÉS
Ce que nous avons trouvÉ
• CROISSANCE VERTE RELATIVEMENT LENTE. Alors que l’ensemble
100
des produits « plus verts » a augmenté de 73 % entre 2009 et 2010,
nous n’avons trouvé que 13 % d’augmentation des produits
électroniques.
50
• TAUX ÉLEVÉ DE MASCARADE ÉCOLOGIQUE. Nous n’avons
trouvé aucun produit électronique « vert » exempt de mascarade
0
écologique. (La seule autre catégorie exhibant cette caractéristique
COMPROMIS
CACHÉ
ABSENCE
DE PREUVE
IMPRÉCISION
NON
PERTINENCE
MOINDRE
DE DEUX
MAUX
MENSONGE
CULTE ÉTIQUETTE
MENSONGÈRE
est celle des jouets, une autre nouvelle venue au « vert »).
• LES ÉTIQUETTES MENSONGÈRES CONSTITUENT UN PROBLÈME
PARTICULIER. Moins de la moitié (51,8 %) des produits « verts »
LEÇONS CLÉS POUR DES PRÉTENTIONS
VERTES sur les produits ÉLECTRONIQUES
1.
N’hésitez pas. La croissance « verte » des produits électroniques
a été relativement lente entre 2009 et 2010, mais – d’après
l’expérience des autres secteurs – la demande commerciale et
institutionnelle se déversera bientôt et soudainement sur les
marchés de consommation. Les marques qui auront été les
premières à faire preuve de leadership légitimement « vert »
dans cette catégorie ont commis le « Péché du culte de l’étiquette
mensongère ». Dans toutes les catégories de produits, le taux
d’étiquettes mensongères n’atteint que 31 %. La presque totalité
de ces « étiquettes mensongères » semblent avoir été autoproduites
avec l’intention de donner l’impression qu’elles proviennent d’une
tierce partie. La majorité (34 sur 45) ressemblait tout simplement
à une icône représentant une sorte de sceau avec des variations
sur les termes « éco », « environnement », « ne nuit pas
à l’environnement », etc.
gagneront l’important avantage d’avoir été précurseurs.
2. Mettre l’accent sur la preuve. Étant donné le haut niveau
de mascarade écologique (pas un seul produit « exempt de
péché »), et l’usage galopant d’étiquettes mensongères, cette
catégorie a intérêt d’avoir recours à des normes multi-attributs
comme IE 1680 pour justifier les prétentions auprès des
consommateurs, et à des vérifications à simple attribut tel que
la UL Environment’s Environmental Claim Validation, toutes deux
précieuses pour tout spécialiste sérieux du marketing vert dans
cette catégorie.
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 28
ANNEXES
Annexe 1: Méthodologie
Aperçu
Entre les mois de mars et mai 2010, les chercheurs ont visité 19 détaillants
• Chaque prétention a fait l’objet de comparaison aux critères des Sept
au Canada et 15 aux États-Unis. Ces chercheurs avaient pour mandat d’inventorier
péchés de mascarade écologique, de la U.S. Federal Trade Commission,
et enregistrer les détails de chaque produit muni de prétentions écologiques.
du Bureau de la concurrence du Canada, et de la norme ISO 14021 pour
Au total, ils ont relevé 5 296 produits munis de 12 061 prétentions « vertes ».
l’étiquetage environnemental. Si un produit offre des renseignements
Par la suite, nous avons examiné les prétentions en termes de pratiques
additionnels dans un document d’accompagnement, ce document a été
exemplaires, de lignes directrices émises par la U.S. Federal Trade Commission,
du Bureau de la concurrence du Canada et de la norme ISO 14 021 pour
pris en compte comme faisant partie de la prétention.
• Si un produit indique qu’on peut trouver des renseignements additionnels
l’étiquetage environnemental. Nous avons utilisé le cadre des « Péchés
dans un site Web ou par téléphone dédié aux consommateurs, les chercheurs
de mascarade écologique » de nos précédentes études pour organiser
ont effectué des recherches supplémentaires.
les conclusions et avons recherché d’autres tendances qui se dégageaient
des résultats.
• Les prétentions qui peuvent être absoutes de tout Péché de mascarade
écologique par le biais de la comparaison de la certification dont le produit
était muni aux critères qui ont servi à cette certification.
Produits vendus par les magasins
Pour atténuer le biais régional, les données ont été recueillies dans plusieurs
régions du Canada et des États-Unis (Philadelphie, Ottawa, Toronto, Miami et
Niagara). Tout compte fait, l’échantillonnage s’est fait auprès de détaillants qui,
• Lorsque les avis des analystes divergent sur un produit, celui-ci est signalé
et le désaccord réglé par le chef de projet.
• Tous les analystes se sont réunis régulièrement pour discuter des tendances
et des problèmes systémiques qui se sont dégagés au cours de leur analyse.
collectivement, possèdent 40 000 magasins à travers l’Amérique du Nord.
Contrôle de la qualité et assurance de la qualité
De plus, et pour répondre aux critiques qui nous ont été faites suite aux études
précédentes, nous avons inclus des grandes surfaces et des grands magasins
• La cohérence des méthodes de collecte de données et l’analyse ont été
optimisées de plusieurs manières :
spécialisés ainsi qu’un échantillon de boutiques spécialisées vertes.
• Les chercheurs de touts les régions ont reçu, du même chercheur principal, des
Pour faciliter l’analyse longitudinale, nous avons visité au total vingt-quatre
• Les relevés, les lignes directrices et les procédures d’analyse des données ont été
instructions et des formations pour la méthodologie de la collecte des données.
emplacements qui figuraient dans les recherches des précédentes éditions
de « Péchés de mascarade écologique ».
normalisés et éprouvés d’avance.
• Des essais de collecte et d’analyse ont été entrepris pour une meilleure normalisation.
• Un choix aléatoire de 5 % des analyses de produit a été passé au crible par le
Analyse et interprétation
chercheur principal en vue d’en assurer la cohérence et la conformité aux lignes
Pour atténuer le risque d’interprétations incohérentes par différents chercheurs,
directrices de l’analyse.
les données de chaque produit ont été indépendamment évaluées par deux
analystes. Précisément :
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 29
Annexe 2 : Normes et certifications environnementales légitimes
Néanmoins, nombre d’autres normes et certifications environnementales offrent
suffisamment de crédibilité pour que nous en reconnaissions la « légitimité » aux fins
de cette recherche (principalement pour les besoins de la sélection en fonction du
« Péché du culte de l’étiquette mensongère »).
ÉcoLogo est une norme
UL Environment (ULE ) propose
environnementale et un
plusieurs programmes de
Les normes et certifications suivantes sont celles
dont nous avons reconnu la « légitimité » :
programme de certification ISO
certification environnementale. Le
Biodegradable Products Institute
Natural Products Association
-14024 Type 1. Elle a vu le jour
programme ULE Energy Efficiency
CFPA
Nordic Swan
en 1988 et certifie aujourd’hui
Certification (haut) teste et certifie
des milliers de produits en
les produits pour en assurer la
CRI Green Label
PEFC
fonction de plus de 70 normes.
conformité à différentes exigences
EcoCert
Rainforest Alliance
EcoLogo
SCS
ENERGY STAR
SFI
OKO-TEX
Skal EKO
Fair Trade Certified
Soil Association
FSC
UL Environment Environmental Claim
Validation
Green-E
UL Environment
Energy Efficiency Verification
GreenGuard
USDA Organic
Green Seal
Water Sense
Les deux variantes de marque
d’efficacité énergétique, notamment
de certification sont destinées
celles de Ressources naturelles
aux marchés canadien (haut) et
Canada, la California Energy
internationaux (bas).
Commission, et Energy Star. Le
programme Environmental Claim
Pour de plus amples
Validation (milieu) teste et vérifie
renseignements,
certaines prétentions
veuillez consulter
environnementales comme le con-
www.ecologo.org.
tenu recyclé, les émissions de COV,
le contenu biologique, et l’efficience
de l’eau. Le programme ULE Sustainable Products Certification
(milieu) certifie les produits en
fonction des normes de type ISO 14024.
Pour de plus amples renseignements,
veuillez consulter,
www.ulenvironment.com
terrachoice | Péchés de mascarade écologique | 30
sinsofgreenwashing.org

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