RAppoRt d`Activité 20 1 2 - Réserve de biosphère de Fontainebleau

Transcription

RAppoRt d`Activité 20 1 2 - Réserve de biosphère de Fontainebleau
Réserve de biosphère
Fontainebleau - Gâtinais
RApport
d’activité
2012
sommaire
2/ Édito
4/ Fiche d’identité
5/ Schéma fonctionnel
6/ Les événements 2012
8/ Gouvernance et stratégie
Le fonctionnement
Comité français du programme MAB et EuroMAB
Collaborations et partenariats
20/ Recherche
Réponses à appels à projets
Études
Recherche
38/ Économie écologique et solidaire
Biosphère Écotourisme
Culture cresson
Propositions pour une transition écologique et solidaire
48/ Éducation et sensibilisation
Génération Biosphère
Formations
Les rencontres de la biosphère
Manifestations
60/ Promotion et communication
Événements publics
Accueil de délégations
Communication
66/ International
Coopération avec la Campana-Peñuelas - Chili
Atelier EuroMAB sur les services écosystémiques
72/ Annexes
Liste des membres du conseil scientifique
Règlement intérieur du conseil scientifique
Règlement intérieur du conseil éducation et citoyenneté
Production scientifique de Jérôme Pelenc
Atelier bien-être
Ecoline
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Jean Dey,
président de la réserve
de biosphère
de Fontainebleau
et du Gâtinais.
édito
Le programme Man and Biosphere de
l’Unesco, dont fait partie la Réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais,
permet de travailler en réseau et favorise
l’apprentissage mutuel au-delà des frontières.
Les 610 réserves de biosphère à travers le
monde, dont 11 en France, constituent une
formidable opportunité et un outil souple
et peu contraignant, propice à la mise en
place d’expérimentations innovantes du
développement durable.
Reconnue par l’Unesco en 1998, avec un
agrément renouvelé en 2010, la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
est la seule réserve présente en Île-de-France.
Elle constitue aussi l’une des rares
réserves périurbaines. Le territoire couvert
par la réserve de biosphère rassemble
270 000 habitants, 126 communes,
15 intercommunalités, sur 2 départements,
et recouvre 150 000 ha.
Trois missions concrètes lui ont été fixées
par l’Unesco :
- contribuer à la conservation des paysages,
des écosystèmes et des espèces ;
- encourager un développement économique
et humain durable, du point de vue
écologique comme socioculturel ;
- apporter un appui logistique aux projets de
démonstration, d’éducation, de recherche
et de surveillance sur des problèmes de
conservation et de développement durable.
C’est pourquoi la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais permet le
développement de modèles de durabilité
locale, où décideurs, chercheurs et
gestionnaires travaillent ensemble à traduire
les principes du développement durable en
pratiques locales adaptées.
Sur le plan fonctionnel, la structure
associative de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais s’appuie sur
une gouvernance participative. Son
conseil d’administration réunit la Chambre
de Commerce et la Chambre d’Agriculture,
l’université Paris-7 Diderot, Mines ParisTech,
l’Office national des forêts, des associations
et fédérations d’associations de protection
de la nature, les départements de Seineet-Marne et de l’Essonne, la région Île-deFrance, plusieurs intercommunalités ainsi
que le parc naturel régional du Gâtinais
français. Notre association s’est dotée d’un
conseil scientifique et d’un conseil éducation
et citoyenneté, tous deux pluridisciplinaires.
Ceux-ci accompagnent de leur expertise le
conseil d’administration dans ses décisions.
Un autre pan de notre activité 2013
relèvera de la recherche sur les services
écosystémiques, notre réserve de biosphère
constituant un territoire d’expérimentation
privilégié sur ce sujet. Les services rendus par
la forêt de Fontainebleau, emblématique
tant par son histoire que par la biodiversité
remarquable qu’elle recèle aux portes
de Paris, peuvent en effet constituer une
référence et une base de réflexion sur la
gestion actuelle et future de la forêt, dans un
contexte plus global à la fois énergétique,
social et culturel.
En 2012, de nombreuses « rencontres de
la biosphère » ont été organisées sur notre
territoire, pour les habitants, avec des
thématiques aussi variées que l’alimentation,
l’énergie, les déplacements ou l’écotourisme,
dans des lieux également variés…
Un de nos autres grands projets actuels
relève de Biosphère Écotourisme : la réserve
de biosphère souhaite encourager les acteurs
économiques à travailler ensemble, mais
également soutenir leur collaboration avec
les institutionnels ou encore les associations
locales. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un
programme national coordonné par le
comité français du MAB, en partenariat avec
les réserves de biosphère du mont Ventoux
et de Camargue.
L’année a également été marquée par un
temps fort, l’exposition « TRAME(S) », qui a
permis de mettre en lumière les savoirs et les
sensibilités des habitants, agriculteurs,
aménageurs ou simples citoyens face aux
mutations de leur paysage.
Nous avons également eu le grand plaisir
de poursuivre notre collaboration avec la
réserve de biosphère de la CampanaPeñuelas, au Chili. L’objectif est de favoriser
un échange privilégié entre ces deux réserves
aux problématiques convergentes, puisqu’elles
se positionnent toutes les deux en véritables
« poumons verts régionaux » fournissant des
services écosystémiques indispensables aux
métropoles qu’elles avoisinent.
L’année 2013 devrait voir aboutir le projet
Equimeth, un projet de méthanisation
du fumier équin sur la communauté de
communes de Moret Seine et Loing, à
Écuelles. Ce projet expérimental est unique
en France : il vise à valoriser totalement le
biogaz issu du fumier de cheval par injection
dans le réseau de gaz de ville.
Dans chacune de nos initiatives, projets ou
rencontres, notre démarche est animée par
la même volonté : avant tout favoriser les
échanges et les rencontres, pour qu’émergent
des projets concrets, co-construits, et
structurants pour l’avenir de notre territoire.
L’expérimentation concertée sur un territoire
est en effet indispensable pour concrétiser
l’orientation des politiques publiques vers la
transition écologique. Nous ne pouvons plus
nous contenter du seul débat public, nous
devons oser la démonstration par l’exemple
de réussites très concrètes.
édito / 3
/ Editor’s letter
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Building international networking for mutual
learning is a key feature of UNESCO’s Man
and the Biosphere (MAB) programme.
Indeed, 610 biosphere reserves all over the
world, 11 of which in France, have proven
to be an ideal flexible implement to test
and encourage innovative approaches to
sustainable development.
Recognized under UNESCO’s MAB
programme in 1998, with a renewed
agreement in 2010, Fontainebleau and
Gâtinais biosphere reserve (FGBR) is the
only reserve in Ile-de-France (Paris) region.
It is also one of the few peri-urban reserves.
The biosphere reserve territory covers
150,000 hectares with 270,000 residents in
126 towns or villages, 15 intermunicipal
communities and 2 “départements”.
Our biosphere reserve was given three actual
missions by UNESCO :
- help to preserve landscapes, ecosystems
and biological diversity;
- promote sustainable economical and
human development while integrating
ecological, social and cultural data;
- provide logistical support to any project
that involves education, research or
survey on topics such as conservation and
sustainable development.
Therefore, Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve promotes local sustainable
development models, based on a joint effort
from local authorities, interdisciplinary
researchers and administrators, all aiming
at appropriate local practices that are
socially and culturally relevant and also
environmentally sustainable.
Its statutory framework is a non-profit
association under the 1991 French law,
with participatory governance. The board
of administrators includes the Chamber
of Commerce and Industry, the Chamber
of Agriculture, Paris-7 Diderot University,
Mines Paris Tech, the National Forestry
Office, nature conservation associations,
other non-profit associations, Seine-etMarne and Essonne councils, Ile-de-France
council, several intermunicipal communities
and the Gâtinais regional natural park. Our
association also has a scientific committee and
an educational and citizenship committee.
Their pluri-disciplinary expertise is extremely
invaluable to the board of administrators.
In 2012, many “biosphere gatherings” were
organized for local residents in various
places of FGBR territory like a café, the
Franchard ecotourism centre or a barge,
on different topics such as food and
health, energy, travelling and commuting,
ecotourism etc.
The year was also landmarked by the
exhibition “TRAME(S)”which revealed
involvement and sensitivity from residents,
farmers or country planners towards their
landcapes.
We also had the great pleasure of pursuing
our cooperation with La Campana-Penuelas
biosphere reserve, in Chile. The primary
objective was to encourage a special
exchange between the two biosphere
reserves which have the same issues, both
being the green belt of their capital region.
Both biosphere reserves provide ecosystemic
services that are indispensable to the
neighbouring conurbations.
Another aspect of our activity 2013 will
concern research on ecosystemic services
since our biosphere reserve is an exceptional
experimental field for this. Fontainebleau
Forest, a historic symbol, a useful greenbelt
and a remarkable biodiversity resource in the
vicinity of Paris, may prove to be a reference
and food for thought about the present and
future management of the forest in a larger
social, cultural and energy context.
Another one of our present projects is about
ecotourism. The biosphere reserve wishes
to encourage economical players to work
together and also join other institutions or
local associations. This is part of a national
programme coordinated by MAB France
committee, in partnership with two other
French biosphere reserves, Mont Ventoux
and Camargue.
Our approach stays the same through every
single initiative, project or meeting: above all,
encourage exchanges and encounters so as
to bring forth positive well-shaped projects
that will be likely to structure the future of
our territory.
Coordinated action on a territory is crucial
to be able to act upon public policy towards
a possible ecological transition. We cannot
merely wait for public debate, we must
dare to demonstrate examples of actual
achievements.
Normally due in 2013, the Equimeth project
will develop biomethanation from horse
manure, in Ecuelles, located in Moret
Seine et Loing intermunicipality . This
experimental project is unique in France
and intends to recover and totally reclame
the biogaz produced from horse manure and
inject it into town gas networks.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Réserve de biosphère
de Fontainebleau-Gâtinais
0
vers Paris
1 cm = 4 km
0 Il existe 11 réserves
de biosphère en France
et 610 réserves de biosphère
dans 117 pays.
0 60 km au sud de Paris
0 La réserve de biosphère
0 126 communes
de Fontainebleau et du Gâtinais
est un territoire désigné en 1998
par l’Unesco, dans le cadre de
son programme international
L’homme et la biosphère (Man
and Biosphere – MAB). Elle
est une des rares réserves
de biosphère au monde dites
« périurbaines ».
0 150 544 ha
0 15 intercommunalités
0 270 540 habitants
schéma fonctionnel / 5
Schéma fonctionnel
administrateurs
Conseil général de Seine-et-Marne ; Office national des forêts ; chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne ; Parc
naturel régional du Gâtinais français ; conseil régional d’Île-de-France ; Association des amis de la forêt de Fontainebleau ;
Association des naturalistes de la vallée du Loing (ANVL) ; Association AVEC L’Union ; Association Maisons du bornage
de Fontainebleau ; Association Nature Environnement 77 ; Communauté de communes du Pays de Fontainebleau ;
conseil général de l’Essonne ; chambre d’agriculture de Seine-et-Marne ; Fédération départementale des chasseurs de Seine-etMarne ; Fédération des associations de protection du Sud seine-et-marnais de la vallée de la Seine (FAPVS77) ; Groupement
écologique de Nemours et environ (Gene) ; Mines ParisTech Fontainebleau ; Seine-et-Marne Développement ; Seine-et-Marne
Environnement ; Seine-et-Marne Tourisme ; Station de biologie végétale et d’écologie forestière (université Paris-Diderot) ;
Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement de Seine-et-Marne ; Communauté de communes de Moret Seine et
Loing ; Association Connaissance du Gâtinais.
Membres de l’association
Association Amis de la Treille ; Association Fontainebleau Patrimoine ; Communauté de communes du Pays de Seine ;
Commune d’Avon ; Commune de Chartrettes ; Commune de Fontainebleau ; Commune de Moret-sur-Loing ;
Commune de Saint-Fargeau-Ponthierry ; Commune de Saint-Sauveur-sur-École ; Fédération départementale de pêche de
Seine-et-Marne ; Syndicat intercommunal d’aménagement, de réseaux et de cours d’eau (Siarce).
Invités permanents
Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE), Le comité français du programme
MAB, les présidents des conseils scientifique et éducation et citoyenneté.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Les événements 2012
JANVIER
AVRIL
JUILLET
18 janvier Débat public POCL – Rédaction
du cahier d’acteur
25 janvier Réunion du bureau du comité
français des réserves de biosphère.
La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais représente les réserves de
biosphère françaises au sein du bureau
(mandat de deux ans)
29 janvier Présentation de la réserve
de biosphère de Fontainebleau-Gâtinais
à l’assemblée générale de l’association
Le Geai (Gâtinais français)
2 avril Lancement de l’étude « Écotourisme
périurbain dans la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais »
5 avril Inauguration de l’exposition
« TRAME(S) Paysages d’habitant révélés par
PhotoVoice »
6 avril Atelier de concertation sur le schéma
régional de cohérence écologique
11 au 20 avril Voyage d’étude : réserve de
biosphère la Campana-Peñuelas (Chili)
3 juillet Réunion du comité de thèse de
Jérôme Pelenc
12 juillet Accueil délégation internationale :
réserve de biosphère du lac Vättern Scarp
Landscape (Suède)
13 juillet Réunion stratégique annuelle
18 juillet Montage de l’exposition
« TRAME(S) Paysages d’habitant révélés par
PhotoVoice » au Centre d’écotourisme de
Franchard
29 juillet Accueil délégation internationale :
président du comité chinois des réserves
de biosphère et directeur des sciences
écologiques de l’Unesco
MAI
FÉVRIER
1er février Lancement de l’étude « Évaluation
de la fragmentation et de l’isolement des
habitats boisés sur le territoire de la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais »
9 février Conseil d’administration
16 février Comité de pilotage Equimeth,
projet territorial de méthanisation de fumier
équin
16 février 3e rencontre de la biosphère :
« La mobilité »
MARS
7 mars Réunion du conseil scientifique
9 mars Réunion du conseil éducation et
citoyenneté
20 mars Lancement de l’étude « Impact des
traitements antiparasitaires des chevaux sur
la biodiversité du sol »
31 mars Lancement de l’enquête
participative « 50 000 observations
pour la forêt » en partenariat avec Noé
Conservation, l’ONF et NatureParif
11 mai Journée de restitution Génération
Biosphère, programme interétablissements
scolaires
12-13 mai Fête de la Nature : animation au
Centre d’écotourisme de Franchard et dans
la Maison dans la vallée à Avon
23 mai Réunion du conseil scientifique de la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais
30 mai 4e rencontre de la biosphère :
« Écotourisme périurbain »
31 mai Atelier de réflexion sur la diversité et
complémentarité des aires protégées : le cas
des réserves de biosphère en partenariat avec
l’Aten et le comité français du MAB
JUIN
7 juin Conseil d’administration
11 juin Atelier de concertation : « Quels
bénéfices pour une intercommunalité ou
un syndicat intercommunal d’intégrer le
programme L’homme et la biosphère de
l’Unesco dans ses outils de planification ? »
13 au 15 juin Réunion du groupe Forêt des
réserves de biosphère en Corse
19 juin Réunion du bureau du comité
français du MAB
28 juin Conseil international de
coordination (Unesco – Paris) : présentation
de l’exposition « TRAME(S) Paysages
d’habitant révélés par PhotoVoice »
SEPTEMBRE
5 septembre Accueil délégation Biovallée,
région Rhône-Alpes, candidate au
programme L’homme et la biosphère
8 et 9 septembre Animation au festival Terre
Avenir à Veneux-les-Sablons
11 septembre Réunion du bureau du comité
français du MAB
12 au 14 septembre Réunion du réseau
européen (EuroMAB) des réserves de
biosphère sur les services écosystémiques
(Suède)
17 septembre Réunion de lancement du
projet Biosphère Écotourisme/Charte
d’engagement en partenariat avec l’Ademe, le
Feader, le parc naturel du Gâtinais français,
la réserve de biosphère du mont Ventoux et
la réserve de biosphère de Camargue
20 septembre Réunion du conseil éducation
et citoyenneté
25 septembre Conseil d’administration
27 septembre 2es assises nationales
de la biodiversité. Intervention :
« Biodiversité, une question de coopération
internationale ?  »
les événements 2012 / 7
OCTOBRE
2 au 5 octobre Rencontre annuelle des
réserves de biosphère françaises dans
les Cévennes
9 octobre 5e rencontre de la biosphère :
« Votre perception du territoire »
11 octobre Lancement de l’étude
« Valorisation de la biomasse
lignocellulosique sur le territoire de la
réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais » en partenariat avec Mines
ParisTech
12 octobre Congrès des maires de Seineet-Marne : Intervention et témoignage,
en partenariat avec la chambre de commerce
et d’industrie de Seine-et-Marne et la
chambre d’agriculture de Seine-et-Marne
15 octobre Réunion du conseil scientifique
NOVEMBRE
16 novembre Lancement du partenariat
avec l’École nationale supérieure des arts
appliqués et des métiers d’art : Culture
cresson
17 novembre Inauguration de l’exposition
« Si le grès m’était conté » dans le cadre
du Géofestival Fontainebleau-Gâtinais
en partenariat avec la ville de Fontainebleau
et le Conseil d’architecture, d’urbanisme
et de l’environnement de Seine-et-Marne
22 novembre Réunion du conseil scientifique
29 novembre Conseil d’administration
DÉCEMBRE
6 décembre Assises régionales de l’éducation
au développement durable (Paris – Région
Île-de-France)
13 décembre Réunion du bureau du comité
français du MAB
27 décembre Lancement du nouveau
site web de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
gouvernance et stratégie
/ governance and strategy
Journée stratégie de la réserve
de biosphère, organisée à
l’École normale supérieure au
Centre de recherche en écologie
expérimentale et prédictive.
gouvernance et stratégie / 9
Les réserves de biosphère, territoires
d’application du programme L’homme
et la biosphère, mènent une réflexion
constructive sur les actions de conservation
de la biodiversité tout en maintenant
le développement socio-économique et le
bien-être humain, dans le but de développer
des modèles de durabilité locale, nationale
et mondiale.
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais est la seule réserve de biosphère
française dont la gestion est assurée par une
association ce qui lui confère une autonomie
propice à un travail participatif.
Depuis 2010, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais organise
sa journée stratégie en invitant les
administrateurs de l’association, ainsi que
les présidents du conseil scientifique et du
conseil éducation et citoyenneté, à réfléchir
ensemble sur les actions à mener pour
accroître la résilience du territoire.
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The “Association de la biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais” is a nonprofit organization which supports the
Fontainebleau and Gâtinais biosphere
reserve and Unesco Man and Biosphere
program. It is composed of the main public
stakeholders like consular chambers, local
and regional administrations, non-profit
organizations and scientific institutions.
The biosphere reserve holds a scientific
committee and a committee for education
and citizenship, both providing guidance,
technical advice and proposals of actions
to the association committee. Each year,
a day-long meeting is devoted to strategic
planning.
As a part of an international program
for research, education and promotion
of participative processes, the biosphere
reserve develops collaborations with many
local, national and international public
and private partners. The biosphere reserve
also actively participates in the french
and international network of biosphere
reserves.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
La réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais
a organisé sa journée stratégie
le 13 juillet sur le site de Foljuif,
à Saint-Pierre-lès-Nemours.
0 La structure associative
de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et
du Gâtinais, garante
des missions fixées par
l’Unesco, s’appuie sur une
gouvernance participative.
Son conseil d’administration
réunit les principales parties
prenantes du territoire
(chambres consulaires,
universités, ONG, acteurs
institutionnels…).
0 Elle s’est dotée d’un
conseil scientifique et
d’un conseil éducation
et citoyenneté, tous
deux pluridisciplinaires.
Ils accompagnent, par
leur expertise, le conseil
d’administration dans
ses décisions.
0 4 axes de travail
prioritaires :
- écotourisme
- impact local du
changement climatique
- une agriculture locale
et responsable
- trames vertes et bleues
Le fonctionnement
Journée stratégie
Le 18 juin 2010 et le 17 juin 2011, la réserve
de biosphère avait organisé deux journées
autour des thèmes « Quelle vision ? Quelle
stratégie ? 
» (2010) et « 
Quelles actions
et effets de levier pour atteindre notre vision ? » (2011).
Ces deux journées avaient permis de définir :
- notre raison d’être : un territoire robuste
(résilient) et de référence en matière de développement durable ;
- notre futur souhaité : « inventer, encourager,
révéler ».
Relais du programme l’Homme et la Biosphère de l’Unesco, la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais favorise de nouvelles relations entre les activités humaines et
la nature, encourage les initiatives locales en
révélant la nécessité d’agir ensemble différemment.
Le 13 juillet 2012, la réserve de biosphère
a invité ses administrateurs ainsi que le
président du conseil scientifique et la présidente du conseil éducation et citoyenneté sur le site de Foljuif à l’École nationale supérieure au Centre de recherche
en écologie expérimentale et prédictive &
Ecotron d’Île-de-France à Saint-Pierre-LèsNemours pour sortir du cadre et avancer ensemble, cette journée intitulée « Ensemble »
et consacrée aux objectifs suivants :
- faire le point sur les 4 axes de travail définis
en 2011 (les affiner, en ajouter) ;
- inscrire l’écotourisme dans un projet de territoire partenarial ;
- construire ensemble un ou plusieurs projets.
L’assemblée s’est divisée le matin en 3 ateliers.
Atelier 1 : Impact local du changement climatique (Benjamin Beaussant, Nicolas Flament,
Patricia Fraile, Alexandre Emerit, Odile Loison).
Atelier 2 : Agriculture locale et responsable
(Anaïs Jaud, Roger Desbiens, Isabelle Chanclud, Harold Chenard, Jean Dey).
Atelier 3 : Trames vertes et bleues (Gérard Vallée, Jean-Paul Amat, Pascal Marotte, Anne-
Caroline Prévot-Julliard, Christophe Parisot).
L’examen de la thématique « Une agriculture locale et responsable » a fait émerger le
besoin d’élaborer un état des lieux de l’agriculture sur la réserve de biosphère : quelle est
la typologie des exploitations, quels sont les
acteurs du territoire, vers quel type d’agriculture va-t-on, à l’horizon 2020 par exemple,
compte tenu de paramètres plus globaux
comme la PAC, le prix de l’énergie ou le changement climatique ?... Le projet a pris le nom
d’AgriMAB 2020.
L’Écotourisme a été travaillé spécifiquement
l’après-midi par l’ensemble des participants.
Jean-Michel Martin a présenté le sujet et
Anaïs Jaud, chargée du projet Biosphère
Écotourisme, a présenté les résultats préliminaires de son stage, à mi-parcours de celui-ci,
au sein de la réserve de biosphère. Elle a proposé également des orientations et des choix
à faire pour le développement de l’écotourisme sur le territoire.
Les ateliers se sont déroulés en deux phases
suivies d’un échange entre les ateliers pour
créer de la transversalité.
Le bureau opérationnel
Le bureau opérationnel a été instauré en
mars 2011. Il a pour objet la mise en œuvre
et le suivi des actions proposées en conseil
d’administration. Il est également force de
proposition et soumet des projets auprès du
conseil d’administration.
Il est composé de Jean-Michel Martin (coordinateur de la réserve de biosphère), Anna
Echassoux (coordinatrice adjointe), Patricia Fraile (chargée de mission, recherche et
développement durable à Mines ParisTech),
Corinne Bianchini (Chambre de commerce
et d’industrie de Seine-et-Marne), Gérard
Vallée (Connaissance du Gâtinais), Christophe Parisot (Seine-et-Marne Environnement), Pierre Loutte (représentant en 2012 la
Fédération des associations de protection de
la vallée de la Seine), Odile Loison (Station
d’écologie forestière, Université Paris-7 Diderot) et de Jean Dey, président de la réserve
de biosphère.
gouvernance et stratégie / 11
Le bureau opérationnel s’est réuni, en 2012,
le 3 février, le 16 mars, le 30 août, et le 22 novembre. Plusieurs des dossiers phares de la
réserve de biosphère ont été traités en 2012
par le bureau opérationnel, puis présentés
ensuite au conseil d’administration.
Le bureau opérationnel évoluera en 2013. Il a
été proposé et validé au dernier conseil d’administration de l’année 2012 que sur un sujet
donné, un groupe de travail spécifique soit
mis en place et intègre si besoin des experts
externes.
Le conseil d’administration
Le conseil d’administration s’est réuni en
2012 le 9 février, le 7 juin, le 25 septembre et
le 29 novembre. Le nouveau directeur interdépartemental de l’ONF de Fontainebleau,
Benjamin Beaussant, est devenu secrétaire de
l’association. Le bureau de la réserve de biosphère se compose de cinq administrateurs et
ses représentants sont :
Président : Jean Dey, conseil général de Seineet-Marne, membre fondateur
Vice-président : Liliane Pays, Conseil régional
d’Île-de-France – membre fondateur
Vice-président : Alain Renault, Parc naturel
régional du Gâtinais – membre fondateur
Secrétaire : Benjamin Beaussant, Office national des forêts – membre fondateur
Trésorier : Claude Cottin, chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne.
Conseil scientifique Le conseil scientifique s’est réuni quatre fois
en 2012 : le 7 mars, le 23 mai, le 15 octobre
et le 22 novembre. Durant ces séances, des
sujets de recherche de long terme, déjà initiés ou dans lesquels il était susceptible de
s’investir, ont été abordés. Le conseil a également examiné plusieurs dossiers sur lesquels
la réserve de biosphère a été sollicitée directement ou par l’intermédiaire de membres de
son conseil d’administration.
Il est à noter que le comité de pilotage de
Forêt d’exception a proposé au conseil scientifique de la réserve de biosphère de devenir
un partenaire privilégié pour les aspects liés
à la recherche et aux relations entre le comité
de pilotage et les universités.
Le suivi des stages sur les produits vétérinaires donnés aux chevaux et sur les continuités écologiques a été assuré par un exposé
des avancées des travaux à chaque séance du
conseil scientifique (voir p. 34).
Un projet de valorisation de la biomasse a été
examiné par les membres du conseil scientifique. Ce projet, intitulé BioValue, est lancé
par des chercheurs du Centre énergétique
des procédés de l’École des mines et vise à
obtenir des molécules à haute valeur ajoutée
à partir de déchets végétaux. L’ancrage territorial est un objectif important de ce projet qui étudie la faisabilité d’une production
d’énergie ou de produits chimiques en circuits courts. En 2013, deux stages encadrés
par la réserve de biosphère et l’École des
mines examineront les gisements de matière
première, l’intégration socio-économique du
projet et les marchés et débouchés potentiels
(voir p. 36).
Le conseil scientifique a par ailleurs été sollicité sur la question des plantes invasives, et
notamment le raisin d’Amérique Phytolacca
americana et le cerisier tardif Prunus serotina, une question qui intéresse également le
comité des réserves biologiques de l’Office
national des forêts, la Station d’écologie
forestière ou encore Seine-et-Marne Environnement. Un travail de recherche pourrait
être entamé dès 2013 en collaboration avec le
Muséum national d’histoire naturelle.
Le conseil scientifique a suivi les suites données par le Réseau ferroviaire français (RFF)
dans le cadre du débat public concernant le
projet de ligne à grande vitesse Paris-OrléansClermont-Ferrand-Lyon (POCL). RFF a imaginé plusieurs possibilités de tracés et n’exclut
pas un passage dans les territoires de la RBFG
et du PNRGF (voir p. 26).
Par ailleurs, le projet de contournement routier de Saint-Fargeau-Ponthierry A6-D607D142 a incité les associations Avec L’Union et
Assebo à solliciter l’avis de la réserve de biosphère. Le conseil d’administration a soumis
ce dossier au conseil scientifique afin que la
Réunion du conseil scientifique de
la réserve de biosphère et du parc
naturel régional du Gâtinais français.
réserve de biosphère réponde de façon étayée
à ces deux associations.
Le conseil scientifique s’est également intéressé à la question du patrimoine immatériel
de la gastronomie et de la labellisation de produits locaux (cressonnières de l’Essonne) et à
un projet Living Lab proposé par Jeanne Bloch
et Thierry Vincent de l’Arene.
Conseil éducation et citoyenneté
Le conseil éducation et citoyenneté (CEC)
s’est réuni deux fois en 2012 : le 9 mars et le
20 septembre.
Le fonctionnement en réseau du conseil éducation et citoyenneté permet de réunir des
personnes d’horizons très différents selon les
ordres du jour et d’être à l’écoute des initiatives
locales ou plus régionales. Entre 15 et 20 personnes sont présentes durant les séances.
Un point sur le programme Génération Biosphère a été réalisé à chaque séance du CEC par
Patricia Fraile. Pour la première fois, chaque
classe bénéficie d’un « parrain » réalisant un
travail tout au long de l’année. L’université
inter-âges de Melun et le conseil municipal des
aînés de Fontainebleau participent en 2012
pour la première fois.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
La rencontre annuelle
des réserves de biosphère
françaises s’est tenue
du 3 au 5 octobre à
Cendras, dans la réserve
de biosphère des Cévennes.
Le parc naturel régional du Gâtinais français
(PNRGF) a exposé à chacune des séances du
CEC ses activités : cycle d’animation sur les
cycles de l’eau, observatoire photographique
du paysage, formation au compostage, journées nationales des métiers d’art, projets pédagogiques scolaires et extrascolaires, notamment sur les chiroptères…
Le conseil éducation et citoyenneté s’est
mobilisé autour de la thématique choisie par
l’ONU « 2012 : année de l’énergie durable
pour tous ». Rappelons que, dans ce cadre,
la réserve de biosphère avait organisé dès
décembre 2011 une rencontre de la biosphère
intitulée : « Quelles solutions locales et durables à nos besoins en énergie ? ».
Pour promouvoir la réflexion sur les actions
autour de l’énergie avec le public d’enseignants, Marie Liron, enseignante et coanimatrice d’un stage sur le site de la Caform
de Créteil (cellule action formation) intitulé
« Énergie, quels choix pour demain », a fait
appel à la réserve de biosphère pour inviter un spécialiste de la question du gaz de
schiste. Jacques Thibieroz, géologue et enseignant chercheur a ainsi pu développer une
approche globale de la question auprès des
enseignants le 10 février 2013 (voir Éducation/formation continue page 52).
Par ailleurs, le PNRGF a programmé des journées d’échanges sur les démarches Agenda 21
et Plan climat.
Le CEC a souhaité réaffirmer son rôle de
promotion des sciences participatives sur
le territoire de la réserve de biosphère. À
l’interface entre la recherche, l’éducation et
la sensibilisation des petits et des grands, les
programmes de sciences participatives existant couvrent tout type de contexte et le développement d’outils de communication faciles
d’utilisation permet de les relayer aisément.
Le problème reste les moyens d’atteindre le
grand public, et de même que dans la formation continue d’enseignants, l’école pourrait
s’avérer être le terrain idéal de diffusion des
programmes tels que « 50 000 observations
pour la forêt », « Sauvages de ma rue » ou encore « Spipoll ». De même, le PNRGF a enta-
mé une réflexion sur le programme « Laissons
pousser », qui pourrait être recentré sur les
pratiques de fauche tardive et de gestion différenciée. Il a par ailleurs été envisagé d’entreprendre des recherches sur les motivations
des individus à participer à ce type de programme de sciences participatives, ou à abandonner leurs efforts après un certain temps
ainsi que cela est observé. Le conseil éducation et citoyenneté a ainsi pu s’interroger
sur les capacités de chacun des programmes
à mobiliser les citoyens, du fait de ses objectifs, de la facilité d’utilisation de ses outils, des
résultats visibles par les citoyens, etc.
Durant les séances de CEC, Jérôme Pelenc
a exposé ses ateliers participatifs organisés
pour des collégiens, des employés de collectivités ou encore pour des citoyens.
L’itinérance de l’exposition « TRAME(S) » a
été fortement encouragée auprès des membres
présents aux séances.
Enfin, chacun des participants aux séances
a pu exposer ses activités et faire part de ses
propositions de collaboration au CEC : association Les Petits Débrouillards, Nature Essonne, Planète Science, NatureParif…
Comité français
du programme MAB
et EUROMAB
Le comité français du MAB met en œuvre
le programme L’homme et la biosphère en
France. Il anime et conforte le réseau national de réserves de biosphère, assure la
liaison entre les communautés française et
internationale intéressées par ce programme
et ses implications scientifiques, éducatives,
et en matière de gestion et de conservation
de la biodiversité. Il aide à développer des
coopérations internationales dans ce cadre.
Le réseau mondial des réserves de biosphère
est divisé en réseaux régionaux ou subrégionaux. Au nombre de neuf, ces réseaux
rassemblent les États membres sur une base
volontaire et coopérative.
EuroMAB regroupe les réserves de biosphère et comités MAB nationaux des États
membres de la région Europe et Amérique du
Nord, soit plus de 50 États.
Il vise, par les échanges et la coopération, à
faire du développement durable une option
réelle pour les générations présentes et futures. Lieu d’inspiration et d’intense émulation pour les gestionnaires, chercheurs, élus
ou administratifs qui participent aux conférences tous les deux ans, il encourage les
actions collaboratives internationales contribuant au développement du réseau international des réserves de biosphère. Les pays se
portent successivement candidats à l’organisation de ces rencontres.
Réunion annuelle des réserves
de biosphère françaises
La rencontre annuelle des réserves de biosphère françaises s’est tenue du 2 au 5 octobre
à Cendras, dans la réserve de biosphère des
Cévennes. Le syndicat mixte du Galeizon a
ainsi souhaité associer le comité MAB France
aux célébrations de son 20e anniversaire.
Cette assemblée des coordinateurs et acteurs
des réserves de biosphère françaises a pour
objectif d’échanger sur les réalisations dans
leurs territoires respectifs, et de réfléchir ensemble aux actions à entreprendre pour avancer dans leurs objectifs.
Nouveauté cette année : le comité MAB a animé un atelier visant à faire émerger et/ou généraliser des actions originales et innovantes.
Par exemple, les trophées de la Réserve de
biosphère, déjà initiés dans le LuberonLure à la suite de Trophées de la biodiversité expérimentés au Ventoux, ont convaincu
l’ensemble des participants. Une réflexion
visant à étendre cette manifestation aux autres
réserves de biosphère, en l’adaptant aux spécificités locales, tout en y ajoutant une reconnaissance au niveau national, a été engagée.
gouvernance et stratégie / 13
Les rencontres des réserves de biosphère sont
également l’occasion pour leurs participants
de découvrir sur le terrain des initiatives
locales, potentiellement transposables sur
d’autres territoires. Cette année, trois visites
ont été proposées : un atelier de transformation des produits végétaux (en pleine activité
en cette période de collecte des châtaignes),
une chèvrerie-fromagerie municipale et des
châtaigneraies en cours de restauration.
Ces actions de développement local du programme de conservation et de développement
animé par le syndicat mixte sous l’égide de
la réserve de biosphère ont en commun de
contribuer à l’entretien des paysages, à la lutte
contre les incendies, à la conservation de la
biodiversité et au lien social dans cette partie
de la réserve de biosphère des Cévennes longtemps soumise à un fort exode rural et à des
difficultés de maintien des services.
EUROMAB :
Atelier « Services écosystémiques »
Du 12 au 14 septembre 2012, la réserve de
biosphère suédoise East Vättern Scarp Landscape a accueilli un séminaire EuroMAB sur
les services écosystémiques, animé par trois
chercheurs du Centre de résilience de Stockholm et le programme MAB en la personne
de Meriem Bouamrane. La même semaine,
la réserve de biosphère hôte était inaugurée
(voir Mission internationale/atelier Suède
sur les services écosystémiques page 70).
11e réserve de biosphère :
la réserve mondiale de biosphère
du bassin de la Dordogne
À la suite du dépôt de dossier auprès de
l’Unesco, le Conseil international de coordination du programme MAB a inscrit, le
11 juillet 2012, le bassin de la Dordogne au
réseau mondial des réserves de biosphère.
La rivière Dordogne traverse un territoire
remarquable par sa nature encore préservée,
son patrimoine culturel exceptionnel et un
mode de vie marqué par l’empreinte de la
rivière. L’économie de son bassin, essentiellement touristique, agricole et sylvicole mais
aussi industrielle, est basée sur l’exploitation
des ressources naturelles, de la beauté des
paysages et de l’image de marque que procurent la rivière Dordogne et ses nombreux
affluents. Maintenir la symbiose entre la nature et l’homme qui caractérise le bassin de
la Dordogne est une responsabilité collective
et individuelle, quotidienne et à long terme.
Préserver le patrimoine fluvial du bassin de la
Dordogne, les ressources et les bienfaits qu’il
dispense, est une condition du développement futur de ce territoire.
La réserve mondiale de biosphère du bassin
de la Dordogne doit stimuler l’imagination et
l’énergie des acteurs du territoire pour l’inscrire durablement dans une démarche de progrès où la prise en compte de l’environnement
est perçue comme un atout et une chance.
La réserve de biosphère du bassin de la Dordogne en quelques chiffres :
- 1 451 communes
- 1,2 million habitants
- 24 000 km2
Régions : Auvergne, Aquitaine, Limousin,
Midi-Pyrénées.
Départements : Puy-de-Dôme, Cantal, Corrèze, Lot, Dordogne, Gironde, Charente-Maritime, Charente, Haute-Vienne, Creuse, Lot-etGaronne.
Réserve de biosphère en révision
0 Réserve de biosphère des îles
et de la mer d’Iroise
En juillet 2012, le renouvellement de la désignation de réserve de biosphère des îles et
de la mer d’Iroise, portée par les deux parcs
naturels du Finistère, a permis un élargissement de son territoire et l’intégration de
l’île de Sein ainsi qu’une large extension au
milieu marin. Adapté aux aires de protection
en vigueur, ce nouveau périmètre permettra
aux nombreux acteurs locaux de mener des
actions communes et concertées.
0 EuroMAB regroupe les
réserves de biosphère et comités
MAB nationaux des États
membres de la région Europe
et Amérique du Nord, soit plus
de 50 États.
Il vise, par les échanges
et la coopération, à faire
du développement durable
une option réelle pour les
générations présentes et
futures. Lieu d’inspiration et
d’intense émulation pour les
gestionnaires, chercheurs, élus
ou administratifs qui participent
aux conférences tous les deux
ans, il encourage les actions
collaboratives internationales
contribuant au développement
du réseau international des
réserves de biosphère. Les
pays se portent successivement
candidats à l’organisation
de ces rencontres.
0 Le réseau mondial des
réserves de biosphère est
divisé en réseaux régionaux ou
subrégionaux. Au nombre de
neuf, ces réseaux rassemblent
les États membres sur une base
volontaire et coopérative.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Le comité français du MAB
met en œuvre le programme
L’homme et la biosphère
en France. Il anime et
conforte le réseau national
de réserves de biosphère,
assure la liaison entre les
communautés française et
internationale intéressées
par ce programme et aide à
développer des coopérations
internationales.
Réserves de biosphère en cours de création
Pour devenir membre du réseau mondial de
réserves de biosphère, la candidature des régions intéressées doit être proposée à l’Unesco
par le pays auquel elles appartiennent. Le
comité français du MAB (MAB France) accompagne les porteurs de projet des régions
candidates tout au long du processus de création des nouvelles réserves de biosphère. Pour
obtenir cette désignation, le territoire doit répondre aux critères du cadre statutaire du réseau mondial de réserves de biosphère, et aux
fonctions décrites dans la Stratégie de S
­ éville
(Unesco, 1995). Une organisation locale promeut la candidature, travaille à la mise en
place du projet, en lien avec le MAB France.
Celui-ci la guide dans sa réflexion ; il facilite
la prise de contact avec d’autres réserves de
biosphère et incite à organiser des voyages
d’étude.
Le MAB France peut aussi intervenir lors de
réunions d’information des acteurs locaux,
apporter un appui en matière de démarches
participatives et animer des sessions de coconstruction du projet de la réserve de biosphère. Les réserves candidates sont associées
aux travaux du réseau et sont invitées à participer aux rencontres et groupes de travail
qu’il organise. Les dossiers de candidature ne
sont transmis à l’Unesco qu’après une évaluation au niveau national par le MAB France.
0 Marais de l’Audomarois
Aux portes de Saint-Omer, il aura fallu treize
siècles de labeur pour aboutir au paysage actuel du marais de l’Audomarois : un ensemble
de 3 731 ha formé par un enchevêtrement de
parcelles étroites sillonnées par 700 km de
voies d’eau. Aujourd’hui, cette zone humide
est considérée comme exceptionnelle car elle
est le témoin du lien qui se crée au fil des
siècles entre l’homme et la nature, mais aussi
parce qu’elle est dotée d’une forte richesse
patrimoniale.
Début 2011, le parc naturel régional des Caps
et Marais d’Opale et la communauté d’agglomération de Saint-Omer ont décidé de porter
le projet de création d’une réserve de bios-
phère sur ce territoire. Après une large phase
de consultation locale et d’évaluation par le
comité MAB France, le dossier de candidature
a été déposé à l’Unesco en septembre 2012.
0 Mont Viso
Fort d’une coopération très ancienne entre
les communautés locales vivant autour de
l’emblématique mont Viso, renouant avec la
république des Escartons du XIVe siècle, un
projet de réserve de biosphère transfrontalière franco-italien est en préparation. Il est
animé en France par le Parc naturel régional
du Queyras et, côté italien, par le Parco del Po
Cuneese, et bénéficie aujourd’hui de financements européens pour l’étude et la protection
de l’environnement, le développement touristique et culturel. Au préalable, des dossiers
de candidature nationaux ont été préparés.
En septembre 2012, le comité MAB France
a déposé à l’Unesco le dossier préparé par
le Parc naturel régional du Queyras et élargi
aux communautés de communes adjacentes,
après concertation avec les populations.
0 Gorges du Gardon
Initiée en 2008 et animée par le syndicat
mixte des gorges du Gardon, la candidature
concerne environ 24 000 ha et dix communes
adhérentes. Cette zone bénéficie de nombreux
statuts de protection de la nature et comprend
le site du pont du Gard, inscrit au patrimoine
mondial de l’Unesco. Une concertation avec
les habitants est en cours.
Les groupes thématiques
Le comité MAB France met en place des
groupes de travail thématiques, en vue de
générer un développement concerté.
0 Groupe Charte
Les premiers travaux sur les chartes d’engagement pour les réserves de biosphère ont vu
le jour en 2006, réalisés par des étudiants de
l’École nationale du génie rural, des eaux et
des forêts (Engref).
En 2012, trois réserves de biosphère françaises ont signé un accord de coopération
gouvernance et stratégie / 15
autour d’un projet de charte d’engagement
à destination des acteurs économiques de
leur territoire. Avec le soutien financier de
l’Europe (programme Leader) et de l’Agence
de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais s’est rendue début
septembre 
2012 à Carpentras (réserve de
biosphère du mont Ventoux) afin de lancer ce
projet.
La réserve de biosphère du mont Ventoux s’est
associée avec l’organisme de défense et de gestion de l’AOC Ventoux, afin de proposer aux
vignerons une charte d’engagement en faveur
de la réserve de biosphère. L’objectif étant de
faire des vignerons des ambassadeurs du mont
Ventoux, de développer un sentiment d’appartenance à la réserve de biosphère et de leur faire
profiter de l’image de la réserve de biosphère,
donc de l’Unesco pour promouvoir leur activité
ainsi que des démarches vertueuses.
La réserve de biosphère de Camargue va
quant à elle formaliser un partenariat avec des
entreprises de tous secteurs.
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a décidé d’initier cette opération
auprès des entreprises du tourisme, secteur
pilote. La coopération internationale avec
le Chili ainsi que les échanges avec le Québec ont encouragé la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais à s’orienter
sur la thématique de l’écotourisme. Les initiatives en termes d’écotourisme au sein de
réserves de biosphère périurbaines, comme le
label « Biosphere Ecotourism » développé au
Chili, soulèvent des pistes de réflexion transposables à l’échelle locale.
0 Groupe Forêt
Pour sa réunion annuelle, le groupe forêt du
MAB France a été accueilli à Manso, dans la
réserve de biosphère de la vallée du Fango en
Corse. Il a réuni du 13 au 15 juin 2012 une
vingtaine de participants : représentants des
réserves de biosphère forestières françaises,
de l’ONF, des gestionnaires de la forêt privée,
du WWF et des collectivités locales. L’occasion d’organiser une visite sur le terrain dans
les remarquables yeuseraies (chênaies de
chêne vert) de la station de terrain de Pirio,
où de nombreuses recherches se poursuivent
depuis plus de trente ans.
Atelier « Complémentarité des aires
protégées »
Le comité MAB France a convié le 31 mai 2012
un panel d’experts à un atelier de réflexion sur
le thème des aires protégées et de leur contribution à la conservation dans un contexte où
priment les préoccupations de développement
local. Les points forts et les points faibles des
réserves de biosphère dans le contexte d’un
« mille-feuille » institutionnel et de protection
de la nature ont été examinés par les vingt et
une personnes issues de parcs, nationaux et
régionaux, de réserves de biosphère, d’administrations locales ou nationales.
L’analyse collective a permis de noter que
parmi leurs points forts, les réserves de biosphère ne sont pas entravées par les frontières
internes ou externes des États, ce qui permet
des collaborations entre acteurs partageant
d’abord une culture ou un contexte naturel, au-delà des limites administratives. La
dimension réseau, la portée symbolique de
l’Unesco, mais également l’appropriation
individuelle et le portage spontané par les
acteurs locaux comptent parmi les forces les
plus remarquables des réserves de biosphère.
Les points faibles quant à eux expriment des
regrets déjà anciens : le terme « réserve » reste
difficile à comprendre, le manque de visibilité
des réserves de biosphère mais aussi la légitimité même de leur action ont été pointés,
particulièrement du fait du manque de portage politique et financier par les institutions
et notamment par l’État.
Pour sa réunion
annuelle, le groupe Forêt
du MAB France a été
accueilli à Manso, dans
la réserve de biosphère
de la vallée du Fango.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
CollaborationS
et partenariatS
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a un rôle d’information, d’animation et de coordination des différents acteurs
locaux : agriculteurs, forestiers, chasseurs,
pêcheurs, collectivités locales, entreprises,
population, associations. Elle collabore avec
de nombreux partenaires.
Forêt d’exception
Cette démarche de développement local, lancée par l’Office national des forêts, associe
étroitement les élus et les acteurs locaux. Elle
a débouché sur un label de reconnaissance :
Forêt d’exception. Ce programme est piloté
par un comité national d’orientation qui associe les ministères de tutelle et des personnalités qualifiées. Il est prévu qu’une quinzaine de
forêts domaniales soient labellisées au terme
de l’application du nouveau contrat d’objectifs et de performance 2012-2016 passé entre
l’ONF, ses ministères de tutelle et la Fédération
nationale des communes forestières. Le massif
de Fontainebleau est le premier territoire à
être labellisé Forêt d’exception. Le comité de
pilotage du 21 novembre 2012 a permis d’harmoniser les membres des trois comités de
pilotage : Forêt d’exception, Comité des usagers, Natura 2000. La réserve de biosphère est
représentée dans ces trois comités de pilotage
par son président, Jean Dey, et le président
de son conseil scientifique, Jean-Paul Amat.
Viennent s’ajouter à ce cadre trois comités
techniques : comité Environnement, comité
Accueil/érosion et comité Communication/
promotion du territoire. Enfin, pour préparer
les comités de pilotage, un comité restreint,
auquel participe le président du conseil scientifique de la réserve de biosphère, a été formé.
À noter que les conseils scientifique et éducation et citoyenneté ont été identifiés comme
organes consultatifs pour l’ensemble de ces
comités.
Office national des forêts
La réserve de biosphère a participé aux réunions du comité des réserves biologiques
de l’Office national des forêts du 23 mars et
du 14 novembre 2012. Cela fut l’occasion
d’échanger sur les différents projets mais également de présenter à l’assemblée les travaux
menés par la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, sur les continuités écologiques et sur les vermifuges équins
notamment.
Parc naturel régional du Gâtinais français
Membre fondateur de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais, le parc
naturel régional du Gâtinais français partage son conseil scientifique avec la réserve
de biosphère. Il s’implique notamment dans
l’encadrement de stagiaires sur les continuités écologiques, dans le cadre de ses propres
objectifs de contribution à la Trame verte et
bleue.
Connaissance du Gâtinais
La réserve de biosphère et l’association
Connaissance du Gâtinais travaillent conjointement sur des dossiers ponctuels ou de plus
long terme. Membre du bureau opérationnel, l’association Connaissance du Gâtinais
s’implique dans les réunions thématiques et
les différents ateliers de travail. En 2012, elle
a proposé à la réserve de biosphère de présenter le programme L’homme et la biosphère à
l’occasion de la présentation de son exposition sur la forêt de Fontainebleau.
Chambre d’agriculture de Seine-et-Marne
La chambre d’agriculture de Seine-et-Marne
s’investit tout particulièrement dans les réflexions et les actions menées par la réserve
de biosphère concernant notamment la thématique « Agriculture locale et responsable ».
Plusieurs réunions communes visent à explorer les actions qui pourraient être menées
localement pour améliorer l’expertise de la
réserve de biosphère sur cette question.
La chambre d’agriculture de Seine-et-Marne
a fait appel à la réserve de biosphère pour
un accompagnement dans l’organisation des
randonnées gourmandes, dans le cadre de la
démarche « Manifestations responsables »
de la réserve de biosphère. L’accompagnement visait à réfléchir sur les déchets générés
par l’alimentation, l’installation de toilettes
sèches et la communication autour du développement durable en général, à l’occasion de
cette manifestation qui fait la promotion des
produits fermiers locaux (voir p. 58).
Seine-et-Marne Environnement,
agence départementale de sensibilisation
à l’environnement
Membre du bureau opérationnel, Seine-etMarne Environnement est un partenaire privilégié de la réserve de biosphère. En effet,
les deux structures partagent souvent leurs
actions, ce qui traduit une implication importante de l’agence départementale de sensibilisation à l’environnement dans la structure
émanant du programme L’homme et la biosphère. Ainsi, la réserve de biosphère participe
activement aux journées techniques organisées par Seine-et-Marne Environnement ou
encore au baromètre du développement durable porté localement par l’agence. De son
côté, Seine-et-Marne Environnement s’investit dans les journées stratégies de la réserve de
biosphère, dans les réflexions sur les travaux à
mener dans les domaines des continuités écologiques, de l’agriculture locale et responsable
ou encore des effets locaux du changement
climatique.
Seine-et-Marne Tourisme
À partir de la réflexion menée sur l’écotourisme par la réserve de biosphère, une collaboration a vu le jour avec Seine-et-Marne
Tourisme, agence de développement touristique du département de la Seine-et-Marne.
La réserve de biosphère était présente pendant plusieurs mois au Centre d’écotourisme
de Franchard, par l’intermédiaire d’une étudiante en stage. Cette expérience a été l’occasion pour la réserve de biosphère d’être au
plus près de l’activité touristique et de mener
une enquête auprès des visiteurs de la forêt
sur leurs attentes en matière de tourisme et
de loisirs. L’enquête (voir p. 26) a plus particulièrement donné lieu à une collaboration
gouvernance et stratégie / 17
avec l’observatoire du tourisme de Seine-etMarne Tourisme. L’équipe de l’observatoire a
accueilli notre stagiaire dans ses locaux pour
la phase préparatoire de l’enquête de fréquentation réalisée sur le massif de Fontainebleau
ainsi que pour la phase de traitement des données obtenues sur le terrain.
CAUE77
Le Conseil d’architecture d’urbanisme et
de l’environnement de Seine-et-Marne
(CAUE77) est une association qui a pour but
de promouvoir une architecture, un urbanisme et un environnement de qualité. Dans
le cadre de ses activités, le CAUE77 a soutenu
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais dans la réalisation de l’exposition
« TRAME(S), Paysages d’habitants révélés
par PhotoVoice » ainsi que la réalisation et la
diffusion de plusieurs films dans le cadre du
Géofestival et de Génération Biosphère.
NatureParif, agence régionale
pour la biodiversité
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais tisse des liens de collaboration
avec l’agence régionale pour la biodiversité
NatureParif. En effet, la réserve de biosphère
a décidé en 2012 de relayer et d’animer sur
son territoire le programme de sciences participatives « 50 000 observations pour la forêt »
lancé par NatureParif et Noé Conservation.
Par ailleurs, la recherche menée sur les continuités écologiques a permis à Cassandre Brun,
stagiaire à la réserve de biosphère, de présenter ses travaux lors de la journée consacrée
par NatureParif à Ecoline, éléments structurants du paysage (voir poster en annexe).
ABIOSOL
Berceau de la production horticole et maraîchère en Île-de-France, ce territoire subit
pourtant une pression foncière importante.
La compétition entre les différents usages du
sol y est forte dans ce contexte dit « périurbain ».
De plus, la consommation de produits issus
de l’agriculture biologique est en forte crois-
sance et la demande à Paris et en Île-deFrance ne cesse d’augmenter, alors que l’offre
locale en produits biologiques reste encore
aujourd’hui trop faible. Compte tenu des
missions qui lui sont confiées, la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais se
positionne comme terrain d’expérimentation
pour le développement et le maintien d’une
agriculture biologique sur son territoire.
Le pôle Abiosol, qui réunit le réseau des
Amap, Terre de liens, le GAB et les Champs
des possibles, a pour objectif de soutenir et
d’agir en faveur des installations en agriculture biologique dans la région Île-de-France.
Il s’engage auprès de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais à maintenir
et développer une agriculture biologique sur
son territoire.
Il est essentiel de recréer progressivement une
autonomie alimentaire sur le territoire de la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais et de donner la priorité à des projets
d’agriculture biologique diversifiés avec vente
en circuits courts.
La collaboration de la réserve de biosphère
et du pôle Abiosol s’articule autour des axes
principaux suivants :
- l’animation du territoire autour des problématiques agricoles et environnementales : en
s’appuyant sur les animations réalisées par les
associations du pôle Abiosol d’une part et sur
les animations réalisées par la réserve de biosphère d’autre part, mais aussi en développant
des actions communes ;
- la formation : des formations pourront être
proposées aux élus des communes de la réserve de biosphère, mais aussi aux habitants,
autour des problématiques agricoles et environnementales ;
- la veille foncière : une méthodologie commune pourra être développée afin d’activer
une veille foncière sur l’ensemble du territoire
de la réserve de biosphère afin d’assurer le
maintien et le développement de terres agricoles pour un usage agricole et nourricier ;
- l’éveil des vocations : des événements devraient permettre de sensibiliser les jeunes
aux métiers agricoles, et de leur proposer des
formations propres à l’installation en agriculture biologique ;
- la communication : il s’agit de communiquer
sur l’ensemble de nos structures, de leurs
objectifs et de leurs activités auprès des élus
d’une part, et du grand public d’autre part.
Association Noé Conservation
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a choisi de relayer localement le
programme de sciences participatives « 50 000
observations pour la forêt » lancé par Noé
Conservation, le Muséum national d’histoire
naturelle et NatureParif. Cette opération de
sciences participatives Vigie-Nature est destinée à aider le grand public à mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes
boisés, particulièrement touchés par les activités humaines, et à mieux connaître l’état de
santé de nos forêts.
Les espèces fragiles ou rares font l’objet
d’études scientifiques, destinées à surveiller leur évolution. Au risque de négliger les
espèces communes, qui évoluent elles aussi :
développement d’espèces envahissantes, de
maladies, évolution des mœurs des animaux
sauvages face à l’homme…
Le lancement a été organisé le 31 mars 2012
au Centre d’écotourisme de Franchard, avec
la participation de l’Office national des forêts,
Seine-et-Marne Tourisme, Seine-et-Marne
Environnement et l’association les Maisons
du Bornage, fortement mobilisés pour l’occasion.
Vigie-Nature est un programme de science
participative qui consiste à suivre les espèces
communes (faune et flore) à l’échelle nationale, grâce à des réseaux d’observateurs volontaires.
Géomnis
Les roches structurent les paysages, conditionnent les activités humaines, la faune et
la flore. Elles constituent un socle qui porte
toutes les formes de vie. Le premier Géo­
festival, qui a vu le jour à Erquy (Côtes-­
d’Armor) en 2009, a voulu mettre en valeur
le rôle du minéral dans la biodiversité. Les
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
deux associations organisent depuis 2011 un
Géofestival sur le territoire de la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais,
événement inédit, festif et pédagogique, nomade et reproductible, afin de diffuser cette
démarche ainsi que le socle de connaissances
construit collectivement.
Communauté de communes
du Pays de Seine
La réserve de biosphère a proposé à la communauté de communes du Pays de Seine
(Bois-le-Roi, Chartrettes, Fontaine-le-Port,
Samois-sur-Seine) de tester le questionnaire
« Manifestations responsables » sur les manifestations menées de mars à mai 2012.
Communauté de communes
de Moret Seine et Loing
En 2012, la Communauté de communes de
Moret Seine et Loing et la réserve de biosphère ont mené ensemble plusieurs actions
visant à accroire la visibilité de la réserve de
biosphère avec par exemple la présentation
de l’exposition « TRAME(S), Paysages d’habitants révélés par PhotoVoice » à l’occasion
de la fête du Printemps à Moret-sur-Loing les
19 et 20 mai 2012. La communauté de communes a également été très active dans la
construction d’un atelier « Collectivité Biosphère », qui s’est déroulé le 11 juin 2012 (voir
p. 44).
Lycée Couperin
À la suite de plusieurs interventions dans le
lycée Couperin de Fontainebleau et de l’accompagnement de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais dans le cadre
de coopération internationale depuis 2010, la
réserve de biosphère a été invitée en 2012 à
siéger au conseil d’administration du lycée en
tant que partenaire expert extérieur.
L’ENSAAMA
L’École nationale des arts appliqués et des
métiers d’arts (Ensaama), et le comité français du programme L’homme et la biosphère
ont choisi comme premier terrain d’étude la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais pour développer la mise en œuvre de
projets d’étudiants. Ces projets s’inscrivent :
- d’une part dans un ou plusieurs des thèmes
de formation des étudiants : communication
visuelle et audiovisuelle, création industrielle
design produit, architecture intérieure et environnement, innovation mode textile, communication de marques ;
- d’autre part dans les champs d’intérêts des
réserves de biosphère : démonstration ou expérimentation de pratiques de développement
durable (adaptation des métiers, écohabitat,
urbanisme, conservation du patrimoine naturel et culturel, de la biodiversité et des paysages, éducation-sensibilisation du public…)
Mines Paris Tech
L’École et de la Réserve de biosphère ont des
intérêts communs, en matière de recherche
appliquée, de sensibilisation, d’éducation
au développement durable et à l’environnement. Ils échangent leurs expériences et leurs
idées, mettent en commun leurs moyens, afin
de construire ensemble un projet collectif de
développement humain respectueux de son
environnement sur le territoire de la réserve
de biosphère. Ce partenariat permet de :
- s’inscrire dans le développement économique
et social local en participant aux activités d’un
organe de gouvernance du territoire ;
- valoriser localement des résultats de recherche ;
- promouvoir les activités de l’école des Mines
au niveau des établissements scolaires locaux ;
- contribuer à l’éducation au développement
durable du territoire.
Universités et laboratoires
La réserve de biosphère développe et renforce
ses relations avec des chercheurs et des laboratoires pour promouvoir ses programmes de
recherche et les relations entre ces recherches
et la société sur son territoire.
De nombreux laboratoires ont été identifiés
comme partenaires privilégiés pour des projets
de recherche menés par la réserve de biosphère :
- station d’écologie forestière et de biologie
végétale de Fontainebleau. Membre du bureau
opérationnel, la station d’écologie forestière
est engagée auprès de la réserve de biosphère
et apporte son soutien technique, scientifique
et parfois logistique dans ses actions ;
- école nationale vétérinaire d’Alfort, unité de
pharmacie-toxicologie, unité Inserm U955 ;
- université Paul-Valéry à Montpellier, Centre
d’écologie fonctionnelle évolutive, laboratoire de zoogéographie ;
- Muséum national d’histoire naturelle, département écologie et gestion de la biodiversité, UMR 7204 / USM 305 / MNHN-CNRSUPMC, unité conservation des espèces,
restauration et suivi des populations ;
- université Pierre-et-Marie-Curie, laboratoire
écologie et évolution CNRS, UMR 7625 ;
- université de Caen, équipe écologie des prairies, UMR Inra - UCBN écophysiologie végétale agronomie ;
- Institut européen de l’environnement,
Trappes ;
- université de Limoges, GRESE EA 4330 ;
- université de Paris-8, UFR TES - département de géographie ;
- université de Versailles-Saint-Quentin-enYvelines, Centre d’études sur la mondialisation, les conflits, les territoires et les vulnérabilités (Cemotev).
Accueil de stagiaires
Durant l’année 2012, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais a accueilli
quatre stagiaires :
- Sabrina Dauzet, BTS « Gestion et protection
de la nature » à Aubenas, du 13 au 22 février
2012. Sujet : L’implication du public dans les
actions de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais ;
- Cassandre Brun, Master I « Espace, dynamique des milieux et risques » à l’université
Paris-Sorbonne (Paris-4), UFR de géographie
et d’aménagement, du 1er février au 31 mai
2012. Sujet : Évaluation de la fragmentation
et de l’isolement des habitats boisés sur la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais ;
- Marion Micoud, Master II « Gestion et valo-
gouvernance et stratégie / 19
risation agro-environnementale » à l’université de Caen Basse-Normandie et 5e année de
cursus d’élève ingénieur à l’Institut supérieur
de l’environnement à Trappes, du 20 mars au
20 septembre 2012. Sujet : Chevaux, traitements vétérinaires et biodiversité du sol ;
- Anaïs Jaud, Master II « Sciences de l’environnement, du territoire et de l’économie »,
du 2 avril au 30 novembre 2012. Sujet : Définition de l’écotourisme périurbain, diagnostic, enquête de terrain, développement d’outils, des protocoles pour le monitoring.
Consortium Biosphère Écotourisme :
un modèle de collaboration
avec les entreprises du tourisme
Après un travail de consultation auprès des
entreprises locales du tourisme, la réserve de
biosphère a souhaité offrir une plateforme
d’échanges aux entreprises du secteur touristique impliquées dans la préservation et la valorisation des patrimoines naturel et culturel.
Afin d’initier cet espace d’échanges et de
développement de projets, la réserve de biosphère a proposé aux entreprises de signer une
charte d’engagement attestant des efforts réalisés en termes de développement durable par
les acteurs économiques du territoire.
La charte d’engagement formalise ainsi la
collaboration entre la réserve de biosphère
et les entreprises locales qui contribuent au
développement durable du tourisme sur le
territoire. En signant la charte, les entreprises
s’engagent à respecter un ensemble de critères
et par la même occasion à devenir des ambassadrices de la réserve de biosphère. La réserve
de biosphère ayant pour missions d’intégrer
les acteurs socio-économiques dans le cadre
de ses actions, les entreprises du tourisme
œuvrant pour un tourisme durable sont des
acteurs privilégiés pour la conciliation des
objectifs de développement économique
avec ceux de conservation mais aussi d’éducation. Au mois de novembre 2012 est né
le projet « Biosphère Écotourisme », initié
par la réserve de biosphère et impulsé par la
motivation et les attentes des entreprises du
tourisme.
Chambre de commerce et d’industrie
de Seine-et-Marne
Le partenariat avec la CCI de Seine-et-Marne
s’est concrétisé autour de la charte d’engagement de la réserve de biosphère. La réserve de
biosphère s’est en effet appuyée sur les compétences de la CCI de Seine-et-Marne et sur
l’outil Respect (démarche nationale visant à
établir la performance économique, sociale et
environnementale de l’entreprise) pour proposer aux entreprises du tourisme la charte
d’engagement comme dispositif opérationnel
d’accompagnement vers l’amélioration continue. La chambre de commerce et d’industrie
est un acteur primordial pour la réalisation
de la charte d’engagement puisqu’elle réalisera les prédiagnostics Respect, première
étape indispensable avant la signature de la
charte par les entreprises du tourisme. La CCI
de Seine-et-Marne et la réserve de biosphère
ont collaboré pour adapter la grille Respect
au contexte et aux exigences de la réserve
de biosphère. La CCI de Seine-etMarne a
également participé à la rédaction des questionnaires diffusés auprès des visiteurs lors
de l’enquête de fréquentation réalisée sur le
massif de Fontainebleau.
ADEME
Pour la période 2012-2013, avec le soutien
financier de l’Europe (programme Leader),
du groupement d’action local du Gâtinais
français, de la chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne et de l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
(Ademe), la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais propose aux professionnels du tourisme de s’unir autour d’une
charte de l’écotourisme dans l’optique de valoriser l’offre touristique locale tout en bénéficiant de l’image de l’Unesco.
LEADER Ventoux Camargue
Ce projet s’inscrit dans un cadre national,
celui du réseau français des réserves de bios-
phère, et international au travers du programme L’homme et la biosphère de l’Unesco
et des échanges entre réserves notamment au
sein du réseau EuroMAB. Il s’agit de mettre
en œuvre une démarche commune entre trois
réserves de biosphère : celles de Fontainebleau et du Gâtinais français, de Camargue
(portée par le parc naturel régional de Camargue) et du mont Ventoux (portée par le
Smaemv). Engagées pour favoriser un développement économique et humain durable
d’un point de vue socioculturel, les réserves
de biosphère visent à mettre en lumière et à
récompenser des entrepreneurs qui font des
efforts localement. Elles participent à la fois
au développement économique du territoire
concerné et à l’ancrage territorial des responsabilités et solidarités des hommes envers
eux-mêmes, envers les générations futures et
envers la nature. En proposant une meilleure
appropriation de la réserve de biosphère, en
faisant partager les principes d’une gestion
rationnelle des ressources naturelles et en
accompagnant les démarches de progrès,
le principe d’une charte d’engagement est
proposé par le réseau français des réserves
de biosphère. Cette charte d’engagement a
pour finalité de reconnaître les démarches
de progrès et de qualité, spécifiques à chaque
réserve de biosphère et d’identifier toute personne qui s’engage comme « éco-acteur » de
la réserve de biosphère.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
recherche / research
recherche / 21
La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, dans
sa démarche de contribution à la conservation et à la connaissance
des écosystèmes, des paysages et des espèces, participe à la mise en
place de programmes de recherches et de surveillance continue.
Ces recherches coïncident avec les thématiques prioritaires que sont
le changement climatique, l’agriculture locale et responsable et les
continuités écologiques. La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais réalise par ailleurs des études sur l’impact de divers
aménagements sur le territoire, ou sur la valorisation de diverses filières,
comme par exemple la filière équine.
/////////////////////////////////////////////////////////////
Through its approach to conservation and understanding of
ecosystems, landscapes and species, the Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve, contributes to implementing research programmes
and keeping a constant watch.
These programmes deal with adaptation to climate change,
responsible local agriculture, ecological net work, impact assessments
of various developments in the biosphere reserve territory or research
about waste recovery in the equine sector, for example.
La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais est
constituée de 49 % de territoires agricoles, 40 % de milieux naturels
(essentiellement forestiers), 10 % de zones artificialisées et 1 % de zones
humides.
Les continuités écologiques entre les milieux naturels, favorisées
par le maintien d’éléments du paysage comme les bandes enherbées
ou les arbres isolés, sont l’un des enjeux majeurs de la coexistence entre
les activités humaines et la nature sur la réserve de biosphère.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 La réserve de biosphère
de Fontainebleau et du
Gâtinais s’efforce de répondre
à des appels à projets de
recherche ou d’action. Son
positionnement d’organisation
transversale apte à mobiliser
des parties prenantes
diversifiées avec une
approche pluridisciplinaire et
participative en fait un porteur
de projet ou un partenaire
particulièrement pertinent
pour certains appels à
projets.
Réponses à appels à projets
Diva « action publique, agriculture
et biodiversité » : Confetti,
Connectivités fonctionnelles à différentes
échelles, apport de la télédétection
(ministère de l’Écologie, du Développement
durable, des Transports et du Logement)
La réserve de biosphère a répondu à l’appel
à projets Diva 2012 (quatrième édition) du
ministère de l’Écologie, du Développement
durable, des Transports et du Logement avec
neuf chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle sur le thème des continuités
écologiques, dans l’optique de la construction
du schéma de cohérence à l’échelle régionale
et locale.
0 Titre du projet : « Approche multi-échelle
des fonctionnalités écologiques des trames
vertes pour les communautés d’oiseaux et de
plantes dans trois contextes paysagers : agricole, forestier et périurbain »
L’objectif était de développer deux approches
adaptées l’une à l’échelle communale, l’autre
à l’échelle régionale, qui permettent d’obtenir des représentations de la connectivité
du paysage d’un territoire rural, intégrant les
contextes agricole, forestier et périurbain, et
permettant une gestion éclairée des trames
boisées et ouvertes. La zone d’étude était
la réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais étendue aux départements
de la Seine-et-Marne et de l’Essonne pour
l’approche régionale. Ces territoires, particulièrement dynamiques et soumis à de fortes
pressions économiques, sociales, urbaines et
agricoles sont particulièrement adaptés pour
expérimenter et développer des stratégies
environnementales innovantes prenant en
considération les aspects écologiques, économiques et humains.
Le projet n’a pas été retenu.
BiodivERsA (Fondation pour la recherche
sur la biodiversité)
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a été choisie avec deux autres
réserves de biosphère (Camargue et une autre
en Suède) et un site forestier en Norvège,
dans le cadre de la réponse à un appel à projets BiodivERsA/Fondation pour la recherche
sur la biodiversité, déposé par des chercheurs
du Muséum national d’histoire naturelle et de
quatre autres institutions nationales et internationales.
0 Titre du projet : « Socio-Ecological Systems and Biodiversity Management Research
Project » (Sesbiom)
Problématique scientifique : résilience des
systèmes socio-écologiques et modalités de
la gouvernance de la biodiversité à travers la
participation et l’approche par réseau.
Le projet n’a pas été retenu.
Fondation de France
La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais a proposé un projet à la Fondation de France dans le cadre de son programme « Gérons ensemble notre environnement : préserver l’environnement local et
concilier les usages d’un territoire par des
actions de concertation et de médiation ».
0 Titre du projet : « Médicaments vétérinaires et biodiversité du sol : vers de meilleures pratiques »
Le projet visait à :
- établir les effets sur la biodiversité du sol des
médicaments vétérinaires donnés aux chevaux à travers leurs déjections ;
- engager un large travail de concertation et de
participation des acteurs pour des pratiques
mieux adaptées à la survie de la microfaune et
de l’ensemble de la biodiversité. Le projet entendait répondre à deux besoins : établir des
faits scientifiques sur la toxicité des produits
utilisés, et établir sur cette base une compréhension mutuelle des pratiques et des usages
dans les milieux naturels, notamment la forêt.
La Fondation de France a décidé de soutenir
ce projet à hauteur de 10 000 euros.
recherche / 23
Agence nationale de la recherche (ANR)
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a fait partie d’un consortium de
sept organismes pour un projet de recherche
et une demande de financement par l’ANR.
Titre du projet : « Contamination environnementale et évaluation du risque associé aux
pratiques vétérinaires dans les élevages de
chevaux ».
Le consortium réunissait les compétences
suivantes : médecine et toxicologie vétérinaire,
pharmacie, analyse chimique environnementale, écotoxicologie, microbiologie, environnement, associations. L’étude était centrée
sur deux zones expérimentales : d’une part
la ferme expérimentale de Chamberet de
l’IFCE et d’autre part la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais, qui compte
plus de 3 000 chevaux et une activité équestre
importante au sein d’un milieu naturel remarquable. La problématique scientifique du projet était divisée en quatre parties : descriptive
(aperçu des pratiques à l’échelle nationale,
basée sur des régions tests, bilan fonctionnel
et environnemental du site expérimental de
Chamberet) ; analytique (détection et quantification des résidus médicamenteux (RM)
dans les zones d’accumulation et dans l’environnement (eau et sol) ; écotoxicologique
(développement d’indicateurs de l’impact
environnemental des médicaments antiparasitaires et des antibiotiques ; définition du
rapport bénéfice/risque à partir des pratiques
observées à l’échelle nationale (1re partie),
des données analytiques et d’écotoxicologie
recueillies sur les deux précédents volets et
d’une enquête de perception par les différents
acteurs de la filière.
Le projet prévoyait deux actions fortes de
communication pour restituer les éléments
de prévention qui devaient être définis par
l’étude et une proposition de solutions pour
réduire l’utilisation de certaines classes de
médicaments et améliorer la gestion des
­effluents contaminés.
Le projet n’a pas été retenu.
Partenariat institutions-citoyens pour la
recherche et l’innovation (Picri)
L’appel à projets Picri, lancé chaque année
par la région Île-de-France, soutient les partenariats entre des institutions de recherche
et des associations issues de la société civile,
pour favoriser des recherches ayant des retombées sociétales et des intérêts pour la collectivité.
0 Titre du projet : « Chevaux, pratiques vétérinaires et développement durable : application d’une approche multidisciplinaire dans
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais pour définir les pratiques vétérinaires les mieux adaptées à la biodiversité du
sol »
Les objectifs du partenariat entre la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et
les chercheurs en pharmaco-toxicologie et en
entomologie étaient d’apporter des réponses
à une problématique qui oppose localement
les pratiquants de sports équestres et les défenseurs de l’environnement sur la toxicité
des produits antiparasitaires.
Le projet prévoyait d’apporter, grâce à l’interdisciplinarité, des éléments de réponse et de
réflexion sur la problématique universellement connue, depuis plusieurs décennies, des
molécules antiparasitaires toxiques répandues dans les milieux naturels.
Le projet n’a pas été retenu.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Parmi les actions
visant à accroître les
connaissances du
territoire, la réserve de
biosphère fait réaliser
des études ponctuelles
sur les sujets précis,
souvent préliminaires
à des recherches
plus approfondies.
Études
Étude sur l’écotourisme périurbain
La situation périurbaine de la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais,
l’ensemble des impacts qui sont liés à ce
positionnement et la multitude des activités
anthropiques qui s’y déroulent conduisent la
réserve de biosphère à rechercher les moyens
d’action pour concilier conservation de l’environnement, développement économique et
social sur son territoire.
Face à l’importante fréquentation touristique
de la forêt, en particulier, et ses effets sur l’environnement, la nécessité de responsabiliser les
pratiques touristiques devient incontournable.
Dans le cadre du programme L’homme et la
biosphère (MAB), la réserve de biosphère se
positionne comme un acteur central de la réflexion sur la diffusion de modes de tourisme
et de loisirs plus responsables envers l’environnement. Quel positionnement la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
doit-elle avoir au sein d’un projet touristique
de territoire ? Quelles actions développer
pour permettre d’ouvrir la voie de l’écotourisme sur le territoire de la réserve de biosphère ?
Pour tenter de répondre à ces questionnements, un travail de diagnostic de territoire a
conduit, ainsi qu’une enquête par questionnaires menée auprès des visiteurs du massif
de Fontainebleau afin d’évaluer le potentiel
de développement de l’écotourisme sur le
territoire. L’offre touristique a également été
analysée au travers d’entretiens personnalisés
avec des entreprises locales du tourisme.
0 Les résultats d’enquête
L’enquête a permis de déterminer un profil
de visiteurs attirés par la découverte de la
nature mais aussi du patrimoine architectural
et culturel, pratiquant en grande partie la randonnée, mais également demandeurs d’activités plus encadrées de type animations nature,
ateliers de sensibilisation, etc. Deux éléments
marquants ont pu être mis en avant à travers
cette enquête :
- la prépondérance de visiteurs franciliens positionnant le massif de Fontainebleau comme
destination de tourisme de proximité ;
- la méconnaissance de la réserve de biosphère par le public.
Les touristes de proximité sur le territoire de
la réserve de biosphère, et particulièrement
sur le massif de Fontainebleau, occupent ainsi
une place conséquente dans le secteur du tourisme. Ce qui engendre une durée de séjour
plus courte, un niveau de dépense faible, ainsi
qu’un faible recours à l’hébergement.
Par ailleurs, l’identification de la réserve de
biosphère pourrait représenter un élément
d’attractivité supplémentaire, notamment
pour une clientèle étrangère plus sensibilisée
et sensible au label « réserve de biosphère ».
0 La définition de l’écotourisme périurbain
La définition de l’écotourisme que nous proposons dans ce rapport est la suivante : « Un
tourisme militant qui encourage la responsabilisation de l’ensemble des acteurs du schéma touristique – prestataires, institutionnels,
associations, visiteurs, habitants – par des
activités respectueuses de l’environnement
naturel et culturel dans lequel il se déroule. Il
suppose des aménagements durables qui facilitent l’accès au territoire et les liaisons entre
espaces ruraux, forestiers et urbains. Il se définit davantage par une démarche, c’est-à-dire
des pratiques responsables, que par la destination. Il intègre ainsi les différents aspects
d’un territoire : l’économique à travers sa
contribution au développement du territoire ;
le social par la responsabilisation citoyenne
des habitants du territoire et des visiteurs
aux pratiques respectueuses de l’environnement ; le culturel à travers la valorisation de la
culture locale et des héritages historiques qui
ont contribué à façonner le paysage ; et enfin
l’environnement par l’éducation et la sensibilisation des différents acteurs à la conservation, ainsi que par la valorisation de prestataires (économiques ou associatifs) engagés
dans une gestion durable de leur activité. Le
temps de séjour n’est pas déterminant pour
l’écotourisme périurbain puisqu’il s’adresse
recherche / 25
Lors de la
réunion de
lancement du
projet Biosphère
Écotourisme
au château de
Courances,
les acteurs du
tourisme en
Essonne et
Seine-et-Marne
ont partagé
les résultats
d’une étude sur
l’écotourisme
périurbain.
aussi bien aux habitants dans le cadre de leurs
loisirs qu’aux touristes. »
0 Les acteurs de l’écotourisme
Une entreprise écotouristique se caractérise par sa volonté de répondre aux enjeux
du développement durable du tourisme en
œuvrant pour le développement social du territoire sur lequel elle opère, notamment par la
sensibilisation du public à travers les prestations proposées et par la création d’emplois
locaux lorsque le développement de l’activité
le nécessite. Par ailleurs, les entreprises écotouristiques doivent fonctionner selon une logique de réseau pour permettre une meilleure
diffusion de la fréquentation touristique, du
point de vue géographique mais également
sectoriel. La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a déjà amorcé la mise
en œuvre opérationnelle de l’écotourisme par
le projet de charte d’engagement à destination des entreprises.
0 La réserve de biosphère et l’écotourisme
La préoccupation de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais envers la
question du tourisme est légitime et partagée
par de nombreuses autres réserves de biosphère, notamment périurbaines. En effet, dès
2002, Année internationale de l’écotourisme,
le programme MAB s’est intéressé à la thématique du tourisme durable et les réserves
de biosphère se sont affirmées comme des
espaces privilégiés pour expérimenter et développer des modèles innovants en matière de
////////////////////////////////////////////////////////////
Study on ecotourism
The MAB programme has been involved in the
field of sustainable tourism since the international
year of ecotourism in 2002 and biosphere reserves
have asserted their special role for experimenting
innovative approaches to tourism.
The Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve
means to be a major player in debates on how to
develop more responsible forms of tourism and
leisure.
The biosphere reserve has conducted a survey on
the Fontainebleau area that shows that the term
“tourism” does not fit the local background. Actually,
the biosphere reserve territory mainly takes in visitors
from the surrounding area who enjoy practising
sporting and recreational activities in a natural
environment.
////////////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
tourisme, dans un souci de préserver la biodiversité et les valeurs qui lui sont attachées,
tout en bénéficiant aux habitants.
Afin de renforcer cette légitimité auprès des
acteurs territoriaux, une réflexion internationale devrait être menée pour définir des
outils et dispositifs permettant aux réserves
de biosphère d’être des acteurs incontestables
lorsqu’il s’agit de la thématique touristique,
et particulièrement écotouristique. De plus,
il convient de valoriser le label « réserve de
biosphère » sur le plan touristique. L’Institut
du tourisme responsable, associé à l’Unesco
et à l’Organisation mondiale du tourisme
(OMT) a ainsi développé le label « Biosphère » attribué aux entreprises touristiques
respectant une charte d’engagement au sein
des réserves de biosphère de la région ibéroaméricaine. Il serait en outre intéressant de
réfléchir collectivement à des modes d’évaluation internationaux et communs aux réserves de biosphère.
Étude préliminaire « Agriculture locale
et responsable »
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a souhaité faire mener une enquête préliminaire afin d’évaluer la consommation et la production agricole/maraîchère
locale et responsable sur le territoire.
Virginie Lanouguère-Bruneau, ethnologue
indépendante, a été chargée de réaliser une
enquête qui permettrait d’imaginer des actions permettant de cheminer vers un mode de
consommation locale et responsable, autour
notamment de produits de terroir, avec un engagement de la part des consommateurs visant
à soutenir l’économie locale et l’écologie.
Malgré un engouement certain de la part des
producteurs et des consommateurs pour les
produits locaux, les pratiques de distribution et de consommation de produits locaux
restent limitées. Quelles en sont les raisons,
quels sont les freins et quels seraient les leviers
permettant de faire évoluer ces pratiques ?
Virginie Lanouguère-Bruneau a recueilli dans
un premier temps des données issues d’études
faites par des institutions locales, régionales
et nationales. Elle a conduit par ailleurs des
entretiens auprès des différents acteurs, a
proposé des questionnaires à un échantillon
représentatif de la population locale, des producteurs et des distributeurs.
La structure démographique a été appréhendée grâce au diagnostic global du territoire de
la Réserve de biosphère mené par le bureau
d’étude Airele et la chambre de commerce
et d’industrie de Seine-et-Marne en 2008,
dans le cadre du renouvellement du label
réserve de biosphère par l’Unesco. L’ethnologue s’est ensuite attachée à comprendre le
profil et les attentes des consommateurs en
matière de produits issus de modes de production de type biologiques ou locaux. Des
études régionales et nationales, réalisées par
les chambres d’agriculture et l’agence Bio,
permettent d’appréhender les attentes de la
population.
En conclusion, il apparaît qu’amener la population d’un territoire à consommer de façon
responsable nécessite de lui proposer une
offre diversifiée et facilement identifiable. Or
plusieurs difficultés se dessinent autour de
l’offre de produits locaux et bio sur le territoire. La résolution de certaines d’entre elles
peut avoir un effet plus large et aider à résorber les autres :
- le développement de l’offre doit être envisagé avec une diversification des producteurs
et/ou un accroissement de leur nombre. Ce
point ne pourra être envisagé qu’après avoir
étudié le problème de l’accès à la terre ;
- pour leur permettre de prospérer, le nombre
de débouchés locaux doit être accru, auprès
des collectivités (scolaires et entreprises) et
des particuliers ;
- une campagne de communication semble
nécessaire pour sensibiliser les consommateurs à la richesse de la production locale et
aux effets environnementaux d’une consommation importée ;
- le développement des débouchés locaux
permettrait de résoudre ou d’atténuer le problème du transport des marchandises (coût et
temps important pour les producteurs) ;
- un lieu de distribution consacré (coopéra-
tive, grandes et moyennes surfaces, entreprise
par exemple) permettrait de répondre aux attentes des consommateurs (facilité d’accès) et
également de résoudre en partie ce problème
de transport ;
- l’augmentation du nombre de producteurs
augmentera l’offre et la possibilité de mutualiser les moyens de la distribuer (lieu commun,
transport collectif, etc.).
AgriMAB 2020
En 2011, le thème « Une agriculture locale et
responsable » était défini comme une priorité pour la réserve de biosphère. Lors de la
réunion stratégie du 13 juillet 2012, l’examen
de cette thématique a fait émerger le besoin
d’élaborer un état des lieux de l’agriculture
sur la réserve de biosphère : quelle est la typologie des exploitations, quels sont les acteurs
du territoire, vers quel type d’agriculture vat-on, à l’horizon 2020 par exemple, compte
tenu de paramètres plus globaux comme la
PAC, le prix de l’énergie ou le changement
climatique… ?
Plusieurs acteurs détiennent des données
pour un diagnostic partagé : les chambres
d’agriculture, diverses directions régionales
et départementales (énergie, équipement,
environnement…) et plusieurs acteurs sont
susceptibles d’appréhender les évolutions du
territoire en termes d’adaptation au changement climatique, démographique, etc.
Il a donc été décidé de mener un travail d’état
des lieux et de prospective afin d’anticiper autant que possible les freins, les opportunités
et les enjeux, et de mieux définir le positionnement de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et de ses membres :
Mines ParisTech, CAUE de Seine-et-Marne,
CCI de Seine-et-Marne, Seine-et-Marne Environnement, chambre d’agriculture de Seineet-Marne, parc naturel régional du Gâtinais
français…
En 2013, l’examen de diverses pistes d’analyse et d’action sera conduit par le conseil
scientifique et le conseil d’administration.
recherche / 27
Le calendrier 2012-2013
du projet de ligne à grande
vitesse Paris-OrléansClermont-Ferrand-Lyon
(POCL).
Suite du projet de ligne à grande
vitesse Paris-Orléans-Clermont-FerrandLyon (POCL)
D’octobre 2011 à janvier 2012, le public a
pu s’informer et s’exprimer sur l’opportunité et les grandes caractéristiques du projet
à l’occasion d’un débat public organisé par
la Commission nationale du débat public.
Réseau ferré de France (RFF) présentait
alors les résultats de deux années d’études,
qui avaient permis d’élaborer, avec les cinq
régions concernées par le projet, quatre scénarios.
Aucun de ces quatre scénarios ne s’est dégagé
comme la réponse évidente et compatible
avec les enjeux, notamment environnementaux, socio-économiques et financiers.
À travers son cahier d’acteur intitulé « Concilier conservation de la diversité naturelle et
développement économique et social », la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais a contribué à l’élaboration par RFF
d’un élargissement de l’option de passage à
l’ouest d’Étampes.
Aussi RFF, dans une délibération de son
conseil d’administration du 7 juin 2012, a décidé d’engager des études et une concertation
complémentaires pendant une étape intermédiaire d’un an avant de lancer les études préalables à l’enquête d’utilité publique.
///////////////////////////////////////////////////////////
AgriMAB 2020
“A local and responsible agriculture” is a key issue
for our biosphere reserve. Our first objective is to
assess agriculture on our territory : types of farming,
characteristics shared by smallholders, what future
scenarios are likely to take shape in compliance
with more international parameters such as the
Common Agricultural Policy (CAP), the price of
energy or global warming.
It was thus decided to work on an inventory and
a prospective estimate, so as to anticipate any
restraint, opportunity or threat and clarify the
positioning of the Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve and its members.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Représentation des
deux tracés envisagés
du contournement
routier de SaintFargeau-Ponthierry.
Contournement routier de Saint-FargeauPonthierry
Le président de l’association Avec l’Union,
Amélioration Vigilance Environnement
Circulation, fédération des associations de
l’agglomération melunaise, administrateur
de la réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais et le président de l’association
Assebo ont saisi par courrier le 2 mars 2012
le président du conseil d’administration de la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais concernant un projet d’infrastructure routière destiné à contourner la commune de Saint-Fargeau-Ponthierry. À partir
du diagnostic de territoire de la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, la
fédération Avec l’Union a mis en évidence les
impacts dommageables que la mise en œuvre
d’un tel projet entraînerait. « Convaincus
que l’envergure de ce projet nécessite, pour
aboutir à une décision consensuelle, l’implication de tous les acteurs environnementaux
des territoires concernés », il a été demandé
à la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais d’émettre un avis sur le contournement de Saint-Fargeau-Ponthierry.
Le président du conseil d’administration de
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a saisi le président du conseil
scientifique afin que celui-ci formule un avis
éclairé. Le président du conseil scientifique a
répondu favorablement.
Lors d’une première réunion, le 23 mai 2012,
le conseil scientifique a décidé de construire
son avis sur la base des instructions suivantes :
- donner le contexte général (Sdrif 74, 94 et
2008 ; PDU de Melun…) ;
- reprendre le diagnostic de territoire de la
réserve de biosphère et faire ressortir les données géographiques et démographiques des
villes impactées par le tracé global ;
- réaliser un travail cartographique.
Lors d’une deuxième réunion, le 19 novembre
dernier, suivant le cadrage défini le 23 mai,
le conseil scientifique a analysé les travaux
d’étudiants de master 2 « Aménagement et
urbanisme » encadrés par son président.
Le conseil scientifique, dans son rapport, a
mis en perspective tant les enjeux régionaux
que locaux liés à ce contournement.
0 Premier constat concernant le contexte
régional et local
Des données complémentaires sont nécessaires : pour préciser les usages et usagers
du réseau routier actuel sur le sud de l’Îlede-France, pour analyser les nuisances urbaines d’une voie routière complexe comme
la D 607 : flux interrégionaux à locaux, flux
mixtes personnes et marchandises, voitures
et poids lourds, flux sécants et rythmés, matin, soir, jour, week-end…
Par ailleurs, une réflexion plus globale à vingt
ans sur les déplacements régionaux et locaux
doit être menée, appuyée sur les études prospectives existantes au niveau régional notamment, compte tenu de l’évolution des modes
de déplacement de la population, mais aussi
des tendances haussières du prix du pétrole.
Le contournement de Saint-Fargeau-Ponthierry pose la question de la résilience du
territoire : quelle est la capacité du territoire à
répondre aux besoins de ceux qui y habitent,
à s’adapter aux changements climatiques,
énergétiques, sociaux ou économiques ?
(rapport « Beta Programme » de Quattrolibri
« Repenser les villes dans une société postcarbone », Ademe, MEDDTL, 2010-2011,
cofinancé par la réserve de biosphère).
0 Deuxième constat concernant le contexte
environnemental
Le projet de contournement de Saint-Fargeau-Ponthierry, en l’état actuel des tracés
envisagés, va à l’encontre des objectifs du
Grenelle 2 et du respect des continuités éco-
logiques d’importance nationale, régionale et
locale.
Il est devenu souhaitable d’approfondir la
question de la pollution par les gaz d’échappement, compte tenu de la topographie
cuvette de Saint-Fargeau-Ponthierry.
Sans mettre en « concurrence » les enjeux
environnementaux avec ceux de santé publique, la décongestion du trafic routier sur
la commune apparaît de ce point de vue
prioritaire.
0 Conclusion
L’analyse du conseil scientifique apporte
bien évidemment plus de questions que de
réponses. Cet avis n’est pas destiné à trancher
ou cautionner la démarche d’un administrateur mais à enrichir le débat. Par ailleurs, le
parc naturel régional du Gâtinais français dispose des éléments environnementaux complémentaires.
Le mouvement des villes en transition (transition towns) évalue la capacité d’un territoire à absorber des chocs et à maintenir son
niveau de fonctionnement ; autrement dit,
elle mesure la capacité à assurer de manière
pérenne les besoins de la population qui habite le territoire. Cela suppose une capacité
à nourrir, éduquer, employer, abriter, équiper
des habitants, dans un scénario où le carbone
est contraint, l’énergie chère et les ressources
limitées. Les solutions prônées s’orientent
alors vers la maximisation de l’utilisation
(emploi local, réemploi et allongement du
cycle de vie) des ressources de proximité
conduisant notamment à la réduction de l’utilisation de la voiture.
recherche / 29
RECHERCHE
En tant que territoire désigné pour mettre en
œuvre le programme scientifique de l’Unesco
L’homme et la biosphère, la réserve de biosphère doit « mettre en place des programmes
de recherche sur l’analyse des services des écosystèmes et leur gestion grâce à la participation
des acteurs » (Plan d’action de Madrid, A. 19).
Les actions de recherche entreprises visent à
accroître les connaissances sur les interactions
entre les activités humaines et le milieu naturel
notamment dans la zone centrale de la réserve
de biosphère, constituée en grande partie par
le massif de la forêt de Fontainebleau.
Un développement humain responsable :
propositions pour une transition écologique
et solidaire
Jérôme Pelenc, doctorant à l’Institut des hautes
études d’Amérique latine (Iheal), ­Paris‑3 Sorbonne Nouvelle, a mené une Réflexion à partir
de deux réserves de biosphère périurbaines :
Fontainebleau-Gâtinais et la Campana-Peñuelas. Si la thèse est inscrite en géographie, elle
correspond plus aux catégories de « science
environnementale » (environmental science)
ou « science de la soutenabilité » (sustainability science) que l’on trouve dans le monde
anglo-saxon, car elle est fondamentalement
De juin 2009 à juin 2012, Jérôme Pelenc,
salarié doctorant à la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais, a effectué
trois missions au sein de l’association :
• participer à la vie de l’association
• réaliser la recherche scientifique
• coordonner la coopération internationale
transdisciplinaire et tournée vers la rechercheaction. En effet, Jérôme Pelenc ne mobilise pas
seulement plusieurs disciplines pour appréhender son objet d’étude (la mise en place
du développement durable au niveau d’un
territoire à travers une réserve de biosphère),
mais il réalise aussi une intégration entre ces
disciplines : principalement le « développement humain » et « l’économie écologique »,
qui sont eux-mêmes deux courants interdisciplinaires.
0 La perception sociale des services écosystémiques
Un des premiers objectifs de la thèse était
de réfléchir à la possible opérationnalisation
locale du concept international de « services
écosystémiques », définis comme les bénéfices
que les personnes obtiennent des écosystèmes
participant donc, à ce titre, de manière essentielle au bien-être humain. Jérôme Pelenc a
développé une méthode pour évaluer la perception sociale du capital naturel critique en
élaborant une grille d’identification des services écosystémiques adaptée à chacun des
territoires. Ce travail a été réalisé en recueillant
la perception d’une vingtaine d’acteurs impliqués dans tous les secteurs d’activité que l’on
trouve dans les deux réserves de biosphère
(conservation, tourisme, agriculture, industrie, société civile, etc.).
0 En tant que territoire
désigné pour mettre en
œuvre le programme
scientifique de l’Unesco
L’homme et la biosphère,
la réserve de biosphère
doit « mettre en place des
programmes de recherche
sur l’analyse des services des
écosystèmes et leur gestion
grâce à la participation des
acteurs » (Plan d’action
de Madrid, A. 19).
0 Les actions de recherche
entreprises visent à accroître
les connaissances sur les
interactions entre les activités
humaines et le milieu naturel,
notamment dans la zone
centrale de la réserve de
biosphère, constituée en
grande partie par le massif
de la forêt de Fontainebleau.
Objectif théorique de la recherche : créer
un cadre théorique intégré pour l’analyse
du développement durable : intégration
de l’économie écologique (idée de capital
naturel et des services écosystémiques)
et du développement humain (idée de
capacités et besoins).
Biosphère
Socio
Éco
Écolo
?
Société
responsable
0
Économie
écologique
et solidaire
0 Jérôme Pelenc
soutiendra sa thèse
à l’automne 2013.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
1- A. Sen définit une
capacité (de l’anglais
capability) comme ce que
les personnes peuvent
réellement « faire » ou
« être » en fonction de leurs
valeurs. Cette approche
permet de prendre en
compte la liberté de choix
des individus, ce que ne
permet pas de faire une
approche classique du bienêtre en termes monétaires.
2- Tout comme l’approche par
les « capacités », l’approche
par les « besoins » développée
par Manfred Max-Neef vise
à proposer une évaluation
multidimensionnelle du
bien-être, qui selon ces deux
auteurs ne peut être réduit à
la simple évaluation des biens
matériels ou du revenu d’une
personne. Max-Neef recense
et décrit neuf besoins humains
fondamentaux (subsistance,
protection, affection,
compréhension, participation,
loisir, création, identité et
liberté) et quatre « moyens ou
stratégies » de les satisfaire
(être, avoir, faire, interagir).
0 Caractérisation de l’innovation socio-écologique
Les deux réserves de biosphère cherchant à
favoriser la concrétisation du développement
durable sur leur périmètre, Jérôme Pelenc a
cherché à identifier les acteurs innovants en
faveur de la transition écologique et solidaire.
Ce travail poursuivait un double objectif.
D’un côté un objectif d’empowerment de ces
acteurs à travers la mise en place d’un collectif et d’un autre coté un objectif scientifique
de caractérisation de l’innovation socio-écologique et des freins à cette dernière grâce
aux concepts de capacités1 et de services
écosystémiques. Dans la réserve de biosphère
chilienne, un atelier participatif a été organisé
avec tous les acteurs travaillant activement
localement à la transition quel que soit leur
secteur d’activité (école, entreprise, association, etc.) et une fondation regroupant certains de ces acteurs est née sous le nom d’Accion Biosfera avec pour but de représenter la
population locale au comité de gestion. Dans
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais, c’est un travail avec les entreprises qui a été réalisé en partenariat avec la
CCI77 et qui a porté sur la définition d’une
entreprise Biosphère et la définition d’une
économie écologique et solidaire (voir p. 46).
0 Combiner l’approche par les « capacités »
et l’approche par les « besoins » pour évaluer
le bien-être des groupes sociaux vulnérables
La dimension sociale étant souvent le parent
pauvre du développement durable, elle ne
pouvait pas être laissée de côté dans une approche se voulant intégrée. De plus, un nouvel enjeu théorique de la thèse, qui a émergé
grâce à la participation à des conférences
internationales, était la combinaison de l’approche par les « capacités » développées par
Armatya Sen et l’approche par les « besoins2 »
de Manfred Max-Neef. Toujours avec le
double objectif de tester son cadre théorique
et d’apporter des éléments aux deux réserves
de biosphère, Jérôme Pelenc a réalisé au Chili
une enquête et un atelier participatif avec les
« paysans » de la réserve de biosphère afin
de travailler sur le développement humain en
milieu rural et d’identifier leur perception de
la réserve de biosphère. D’autre part, dans le
cadre de Génération Biosphère, nous avons
développé avec le professeur Dominique Laurette une grille d’évaluation du bien-être avec
les élèves de la 3e Sepga du collège RobertDoisneau de Dammarie-les-Lys (voir p. 52).
0 Analyser la gouvernance du développement durable
Enfin, une analyse du développement durable
ne pouvait pas se passer d’une analyse de la
gouvernance territoriale, raison d’être en partie de la réserve de biosphère. Pour cela, nous
avons pu réaliser un atelier sur l’aménagement
durable avec les collectivités de la réserve de
biosphère en partenariat avec la communauté
de communes de Moret Seine et Loing. Cette
analyse se fonde aussi sur l’élaboration préliminaire du réseau d’acteurs que Jérôme Pelenc a pu identifier dans les deux réserves de
biosphère (voir p. 44).
0 Pour conclure
Le dernier enjeu de la thèse consiste à proposer des pistes de recherche et d’action pour
la mise en place du développement humain
responsable et de réfléchir à la place du programme L’homme et la biosphère dans ce processus nécessairement mondial de transition.
Le caractère très innovant de la thèse a été valorisé lors de nombreuses participations à des
conférences et colloques internationaux et à
travers des publications scientifiques diverses.
Plusieurs nouveaux articles sont en préparation pour valoriser les résultats. Puisque
le soutien à la recherche est une mission des
réserves de biosphère et afin que la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
puisse pleinement bénéficier de cette production scientifique, les références issues de cette
thèse seront déposées sur les archives ouvertes
du CNRS (http://hal.archives-ouvertes.fr/),
où la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais a été enregistrée comme affiliation
possible pour les chercheurs. Cela permet une
visibilité accrue pour la réserve de biosphère et
le chercheur. De plus, cela permet d’archiver,
de rendre accessible et d’évaluer la production
scientifique de la réserve de biosphère.
recherche / 31
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Brochure de présentation
du projet Equimeth.
Equimeth, un projet territorial
de méthanisation du fumier équin
Equimeth, projet de méthanisation du fumier équin, s’appuie sur la filière équine, une
filière économique très importante en Seineet-Marne. Plus de 3 000 chevaux stationnés
autour du massif forestier de Fontainebleau
y produisent plus de 30 000 tonnes de fumier
par an. La délocalisation de champignonnières des régions voisines, principal débouché historique de cette biomasse, a posé la
question de sa valorisation alternative sur
le territoire local. En plus du fumier équin,
d’autres biomasses seront collectées (déchets
agricoles, déchets verts de collectivités, produits agroalimentaires…).
0 Un comité de suivi avec les acteurs du
territoire
Un comité de pilotage réunit tous les acteurs
locaux impliqués dans le projet (chambre
d’agriculture, conseil général, communauté
de communes, pôle de compétitivité cheval
Basse-Normandie, établissements équestres,
collecteur de fumier, agriculteurs, etc.) ainsi
que Naskéo Environnement, concepteur et
constructeur d’unités de méthanisation.
Par une convention de partenariat signée
avec Naskéo Environnement, la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
restera un organe consultatif de la future
unité. La communauté de communes Moret
Seine et Loing (membre de la réserve de
biosphère) accueillera Equimeth sur son
pôle économique.
0 Une étude de faisabilité technique, économique et environnementale
L’étude est confiée au mastère spécialisé
« Optimisation des systèmes énergétiques »
du Centre de mathématiques appliquées
de Mines ParisTech à Sophia-Antipolis en
partenariat avec le Centre de recherche en
économie et droit de l’énergie (Creden) de la
faculté des sciences économiques de Montpellier-I et l’École de hautes études commerciales du nord (Edhec). Les divers aspects du
projet sont validés en étroite collaboration
avec Naskéo Environnement.
Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve,
Mines ParisTech and Naskeo Environment have
teamed up to valorize the local horse manure and
biowaste by digestion. They have experienced an
innovative model of governance which, on the basis
of permanent confrontation of expertise, knowledge,
economic dynamics and social aspirations of civil
society, aim to develop a project likely to promote
territory resilience. All local, regional and national
instruments have been associated with a steering
committee helping to define guidelines for each
stage of the project. In terms of territorial ecology,
a biogas production process requires a global view
of all unit operations to manage the inlet and outlet
flow of matter in/out the digester : relationships with
producers and collectors of fermentable material
(manure, but also other biowaste) and the users
(farmers) for the digestate spreading. Equimeth
will use 40,000 tons of material per year with 50%
horse manure and the other biowaste will come
from agriculture and food industries. The digestion
process should provide 34,000 tons of digestate used
by farmers on about 4,700 hectares. Equimeth will
produce 250Nm3/h of biogas, refined and brought
up to standard city gas. This can power about 1,350
homes. If the industrial unit comes out of the ground
at the end of 2013, it will have taken five years to see
this renewable energy production project succeed.
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Dates clés 2012 concernant le projet Equimeth
23 janvier Avis favorable du
commissaire enquêteur quant
à la déclaration de projet
d’extension du pôle économique
des Renardières et à la mise en
compatibilité du POS d’Écuelles.
20 mars Dans le cadre d’une
saisine facultative, avis favorable
de la commission départementale
de consommation des espaces
agricoles de Seine-et-Marne
(CDCEA) au projet d’extension du
pôle économique des Renardières
par la CCMSL, extension destinée
à accueillir Equimeth.
10 avril Délibération unanime
du conseil municipal d’Écuelles
approuvant le projet de mise
en compatibilité du POS avec
le projet d’extension du pôle
économique des Renardières.
25 juin Le conseil communautaire
de Moret Seine et Loing déclare
à l’unanimité d’intérêt général
le projet d’extension du pôle
économique des Renardières et
la mise en compatibilité du POS
d’Écuelles.
7 novembre Réunion de présentation
et d’échanges autour du projet
Equimeth avec les entreprises
installées au pôle économique des
Renardières, Maison des entreprises,
à Moret-sur-Loing
11 décembre Délibération unanime
du conseil municipal d’Écuelles
autorisant le maire à mettre le POS
en compatibilité avec le projet
d’extension du pôle économique
des Renardières.
14 décembre Réunion publique
de présentation du projet Equimeth
à la mairie d’Écuelles.
20 décembre 2012-2 février 2013
Enquête publique relative à la DAE
de l’unité de méthanisation Equimeth
à Écuelles et à l’épandage des
digestats sur 33 communes du sud
de la Seine-et-Marne.
2 mars 2013 Avis favorable
du commissaire enquêteur.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Equimeth, un cercle vertueux en devenir
Equimeth c’est : la valorisation totale du
biogaz par injection dans le réseau de gaz
de ville, la valorisation des digestats par la
filière agricole, la création d’emplois directs
et induits, des synergies entre plusieurs entreprises situées à proximité… La production
de 234 Nm3 de méthane par heure équivaut
à la consommation annuelle en gaz de 1 350
foyers sur un an (maison de 100 m2). Près de
7 200 tonnes d’équivalent carbone par an seront évitées. La récupération des digestats par
les agriculteurs locaux fermera la boucle de ce
cercle vertueux.
0 2012, instruction du dossier d’autorisation
d’exploiter, et communication
Les dossiers d’autorisation et de permis de
construire ont été déposés en avril 2012 (dossier recevable le 25 septembre 2012). L’enquête publique s’est déroulée du 20 décembre
2012 au 2 février 2013. L’avis du commissaire
enquêteur est favorable : « J’émets un avis
favorable au projet de la société Equimeth
d’exploiter une installation de méthanisation
de déchets organiques et une installation de
combustion de biométhane, sur le territoire
de la commune d’Écuelles, et, d’autre part,
de procéder, sur 33 communes de Seine-etMarne et de l’Yonne, à l’épandage agricole
des digestats solides et liquides du procédé
de méthanisation. Aux réserves suivantes,
chaque livraison devrait être accompagnée
d’un bordereau indiquant le nom du producteur et la nature des déchets. Le registre
d’admission tenu par l’exploitant reprendra
toutes ces informations. Une procédure d’acceptation devra être définie au préalable avec
chaque producteur. »
Le 4 avril 2012, le projet Equimeth a fait
l’objet d’une présentation par Patricia Fraile,
chargée de mission recherche et développement durable à Mines ParisTech, « Equimeth,
projet de méthanisation territorial multi-acteurs », à l’occasion de la Journée d’étude de
la Société d’ethnozootechnie et du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)
de Paris, sur le thème : « Les fèces animales :
des nuisances aux ressources, à la ville et à la
campagne » (organisateurs : Olivier Fanica et
Nicolas Maughan).
Le 17 septembre 2012, le projet Equimeth a
fait légalement l’objet d’une présentation par
Patricia Fraile, « Equimeth, projet de méthanisation territorial multi-acteurs », à l’occasion d’un débat sur « Circuits courts, boucles
locales : comment mailler les différentes
échelles (État, collectivités territoriales, associations…) ? » organisé par le Club ville
hybride Grand Paris en partenariat avec l’Institut CDC pour la recherche et la Direction régionale Île-de-France de la Caisse des dépôts.
Le 2 octobre, Jean Dey a présenté la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et le projet Equimeth devant un panel
de techniciens et élus régionaux dans le cadre
de l’Énergie Tour, organisé par l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles
énergies (Arene).
0 2013, vers l’aboutissement du projet
Le site d’implantation d’Equimeth est situé
sur le pôle économique des Renardières, sur
la communauté de communes Moret Seine
et Loing. Le projet a rapidement rencontré
l’adhésion et un soutien fort des élus communautaires. Equimeth s’intégrera à un collectif
d’entreprises d’éco-activités formant une plateforme pilote pour le développement durable
du territoire dans le domaine des procédés
innovants et des synergies industrielles.
Contribution au schéma de cohérence
écologique sur le territoire
Depuis plusieurs années, la réserve de biosphère a entamé la constitution d’un système
d’information géographique (SIG) propre à
son territoire. Il a été proposé que ce projet
soit orienté vers la question des continuités
écologiques et qu’un travail soit mené pour
approfondir les connaissances sur ce sujet encore mal connu sur le plan scientifique. Rappelons que les continuités écologiques sont
l’une des thématiques prioritaires choisies en
journée stratégie.
Cassandre Brun, en master 1 de géographie,
a réalisé un stage de quatre mois du 1er février au 31 mai encadré par Vincent Godard
et Audrey­Muratet (MNHN). Son travail a
consisté en une comparaison des bases de
données Corine Land Cover, de l’Ecomos
et du MOS sur le territoire de la RBFG. Les
avantages de l’une ou l’autre source de données diffèrent selon le résultat recherché.
Les cas de Tousson et de Boissy aux Cailles
ont été traités plus spécifiquement. Titre du
mémoire : « Méthodes et outils pour l’évaluation de la fragmentation et de l’isolement des
habitats forestiers pour la mise en place des
trames vertes. Le cas de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais (Îlede-France, France) ».
0 Contexte et objectifs
Le maintien et la restauration des continuités
écologiques sont des questions à l’interface
d’enjeux politiques, administratifs et environnementaux. L’objectif de la recherche fut
de recenser les méthodes et les outils existant pour l’évaluation de cette fragmentation applicable à la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais (RBFG). Ce
travail nous a permis de dresser un état des
lieux de la fragmentation des espaces boisés
dans différents contextes paysagers : urbain,
rural et forestier, et à deux échelles d’analyse :
l’échelle interdépartementale et l’échelle communale. Cette analyse spatiale du paysage est
une étape essentielle dans le processus d’évaluation des connectivités du paysage et de la
mise en place de la Trame verte sur ce territoire dans le cadre des directives nationales
(Grenelle de l’environnement, TVB) et européennes (Pan-European Ecological Network,
PEEN). C’est donc dans un contexte international de protection, de restauration et
de suivi des dynamiques environnementales
pour la préservation de la biodiversité que la
réserve de biosphère mène cette évaluation
de la connectivité des habitats boisés sur son
territoire.
0 Méthode et enjeux
Le travail et la cartographie ont été réalisés
principalement grâce au système d’information géographique (SIG) et à la télédétection
(image satellite). Le principal problème a été
de choisir une méthodologie simple et réité-
recherche / 33
1- Résultat de l’évaluation de la fragmentation
et de l’isolement des
habitats boisés à l’échelle
de communes sur le
territoire de la RBFG.
La carte représente les
zones potentielles de
connectivité structurelle
et les éléments structurants du paysage agricole
(haies, chemins, mares,
ripisylves, etc.).
Vert foncé : espace boisé
Ecomos
Vert clair : zone de
connectivité structurelle
potentielle
Rouge : éléments singuliers du paysage rural
Ecoline
1
2 - Explication de la
méthode « morphologie mathématique »
adaptée et utilisée pour
la réalisation de la carte
des zones potentielles de
connectivité structurelle.
3 - Schéma illustrant la
Trame verte et bleue,
les différents types et
structures de ces trames,
les enjeux sociaux et
écologiques liés.
2
///////////////////////////////////////////////////////
Methods and Tools for assessment of
fragmentation and isolation of forest
habitats to implement green corridors
3
rable à différentes échelles spatiales, du local
au régional. Le département de conservation
des espèces, restauration et suivi des populations (Cersp) du Muséum national d’histoire
naturelle à Paris a mené précédemment une
étude sur le département de la Seine-SaintDenis afin d’évaluer la connectivité de milieux
ouverts (Muratet et al., 2012). Les chercheurs
auteurs de ce travail ont proposé à la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
d’éprouver cette méthode sur ce territoire, territoire périurbain, rural et forestier.
Le principe est le suivant : l’indice de perméabilité est issu d’un indice de végétation
ou NDVI, indiquant la valeur de réflectance
de la chlorophylle de la végétation d’un pixel
de l’imagerie satellite. Cette méthode s’appuie­
Case study : Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve (Île-de-France – France)
The Fontainebleau and Gâtinais biosphere
reserve has been working in collaboration with
the National museum of natural history of Paris
to assess the fragmentation of woodland habitats
on its territory, to improve understanding the
erosion of biodiversity and to try to enhance
the biological connectivity between isolated
woodland habitats.
The objective of this work was to estimate the
state of the ecological connectivity by developing
a specific mapping, and to identify the potential
connectivity between fragmented woodland
areas using the mathematical morphology
method.
The results of the work have been combined
to Ecoline database (singular elements of
biodiversity of rural areas) developed by
Paris region institute for urban planning and
development (IAU) and Paris Region agency for
biodiversity NatureParif.
The results will be made available online to any
stakeholder of the territory. The Fontainebleau
and Gâtinais biosphere reserve thereby wishes
to contribute to a better integration of the
connectivity parameters in the management and
planning of land-use and specially communes
which are currently re-examining their planning
documents in order to comply with the regional
ecological coherence scheme.
///////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
sur le type d’occupation du sol afin de déterminer selon l’espèce cible et ses caractéristiques d’habitat quels sont les chemins à
travers le paysage qui lui sont le plus favorable. La modélisation est toujours en cours.
Le temps de production de carte à partir de
cette modélisation est une des limites de cette
méthode.
Il a donc été nécessaire de recourir à une
autre méthode. Nous avons opté pour la morphologie mathématique ou la méthode dite de
dilatation-érosion. Il s’agit d’établir une zone
tampon de 500 m (choix de la valeur après
plusieurs essais) autour des parcelles de forêt
afin de connecter celles-ci entre elles. Puis,
à partir de cette zone tampon, de soustraire
ces mêmes 500 m, ce qui permettra la conservation des connexions entre les parcelles de
500 m ou moins. On obtient ainsi une zone
où les parcelles boisées sont reliées entre elles
par un corridor se basant sur la structure et la
distance entre les îlots boisés. Il est possible
d’affiner le résultat en choisissant une zone
tampon d’une valeur différente (250 m, par
exemple) et ainsi obtenir un corridor que l’on
peut faire correspondre à une espèce particulière. Cette méthode permet de mettre en
valeur des zones potentielles de connectivité.
En partant du principe qu’il est moins complexe de mettre en place des trames boisées
à partir d’éléments préexistants tels que les
chemins enherbés plutôt qu’en plein champs,
nous avons ajouté les données sur les éléments fixes (haie, chemin enherbé, etc.) issus
de la base de données Ecoline (IAURIF).
Cette méthode, qui présente l’avantage d’être
rapide et facile à utiliser, peut aider à établir
l’emplacement actuel, à restaurer ou à créer
des trames vertes, qu’il conviendra de compléter avec des données biologiques.
0 Résultats
Les données seront mises en ligne sur le site
Internet de la réserve de biosphère afin que
chaque collectivité ou gestionnaire puisse
l’utiliser et s’en inspirer dans le cadre de ses
schémas et stratégies d’aménagement et de
gestion. La méthode dilatation-érosion a été
utilisée à l’échelle de la RBFG dans sa tota-
lité, mais également à l’échelle communale
avec l’exemple de Boissy-aux-Cailles, Tousson, Amponville, Buthiers et Nanteau-surEssonne. On a pu ainsi déduire plusieurs
causes de fragmentation et de l’isolement des
habitats boisés : les infrastructures urbaines,
les réseaux de communication, l’espace agricole et rural sont des facteurs d’isolement et
de la fragmentation connus des habitats boisés. Néanmoins, certains types de cultures
peuvent être considérés comme éléments de
connectivité pour les cervidés par exemple.
De plus, au sein même des parcelles de forêt,
une fragmentation d’origine spécifique (forêts
de résineux et de feuillus ou mixtes) ou d’utilisation (réserve biologique dirigée, réserve
biologique intégrale, îlot de vieux bois) sont
sources de fragmentation et de l’isolement des
habitats boisés pour des espèces faunistiques
et floristiques.
La faible distance entre les bois, l’existence
d’un réseau de connexions d’éléments fixes
du paysage (Ecoline), l’absence d’éléments
barrières (zone urbaine, route, chemin de
fer, etc.) au sein d’une matrice étant écologiquement proche du milieu forestier sont des
facteurs de réduction de l’isolement structurel
d’un îlot boisé.
Avec le développement de cet outil, la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
entend apporter une contribution simple et
utile à la réflexion et à la mise en place des
trames vertes. Elle démontre qu’il est possible
d’élaborer des outils à la fois simples dans
leur élaboration et solides scientifiquement
pour aider les communes à la réalisation des
documents d’urbanisme permettant à la fois
le développement économique et la préservation de la biodiversité.
Ce travail a fait l’objet d’une contribution à la
rencontre Ecoline organisée par NatureParif
le 5 juillet 2012.
Impact des produits antiparasitaires
donnés aux chevaux sur
les coléoptères coprophages
de la forêt de Fontainebleau
L’utilisation des médicaments vétérinaires
pourrait affecter la biodiversité du sol par
les résidus dans les crottins de chevaux. La
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais a décidé d’initier un travail de recherche afin de connaître les pratiques réelles
d’administration de produits vétérinaires sur
les chevaux, d’évaluer l’effet de ces pratiques
sur les milieux naturels et, enfin, d’évaluer
l’effet d’une molécule, le Pyrantel, sur la biodiversité. Cette recherche est encadrée par
Anne-Caroline Prévot-Julliard, Julien Gasparini (épidémiologiste à Jussieu) en collaboration avec Jean-Pierre Lumaret (entomologiste,
université de Montpellier) et Brigitte Enriquez (professeur de pharmaco-toxicologie à
l’École nationale vétérinaire d’Alfort). Avec
ses volets biologique, écologique mais aussi
sociologique et culturel, ce projet correspond
pleinement à la vocation interdisciplinaire de
la réserve de biosphère en faisant le lien entre
la science et des pratiques sociétales.
0 État des pratiques d’utilisation et de prescription des antiparasitaires sur le territoire
de la réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais
Le travail a consisté d’une part à faire un état
des pratiques d’utilisation des antiparasitaires
par les professionnels du monde du cheval
(centres équestres, haras d’élevage, écuries
de pension) et d’autre part à connaître les
préconisations de ces produits par les vétérinaires équins intervenant sur le territoire de
la réserve, par le biais d’une enquête. Cette
enquête a été réalisée à l’aide de deux questionnaires, l’un à destination des établissements équestres, l’autre à destination des vétérinaires. 82 établissements équestres (élevage,
pensions, centres équestres) implantés sur le
territoire de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais ont pu être recensés.
Les 47 établissements situés à proximité de
la forêt ont été contactés et 23 ont participé
à l’enquête. Les quatre cliniques vétérinaires
recherche / 35
//////////////////////////////////////////////////////////
Impact of equine worm control
on dung-beetles in Fontainebleau forest
qui partagent le marché de la santé équine sur
le territoire ont été sollicitées, mais aucune n’a
souhaité participer à l’enquête.
0 Réalisation d’un état des communautés de
coléoptères coprophages en forêt dans deux
conditions de présence de chevaux contrastées
Marion Micoud a fait l’hypothèse que si les
produits vétérinaires restent toxiques dans les
crottins et si les chevaux qui fréquentent la forêt de Fontainebleau sont tous régulièrement
traités, alors les insectes coprophages seront
moins abondants et leur nombre d’espèces
moins élevé dans les zones fréquentées par
des chevaux que dans les endroits non fréquentés par des chevaux. Elle a donc comparé
la composition des communautés de coléoptères coprophages présents dans ces deux
types de zones. Au total, toutes dates de piégeage confondues, 21 espèces de coléoptères­
Fontainebleau forest is enjoyed by thousands
of horseriders living in the vicinity, who use the
well-trodden forest paths, day after day. To find
out the effect of the horse droppings left behind,
several methods have been combined : a survey
intended for veterinary surgeons and staff of
horse-riding centres within the biosphere reserve,
on their worm control programmes ; a trapping
scheme for sampling dung-beetles on bridleways
used by horse-riders and in areas inaccessible for
them and an ecotoxicological test on the Pyrantel
molecule, led in laboratory on Musca autumnalis
and Onthophagus vacca. The sociological data
proved to be in close relation with the scientific
data, revealing that the number of dung-beetles in
horse-frequented areas decreases as the number
of dewormed horses increases. On the contrary,
the dung-beetle population tends to increase in
areas that are not visited by horses. Among other
recommendations, repeating the trapping over
several years as well as over a better suited period,
at the peak of the insects’ activity, would be a good
way of going deeper into this study.
Figure 1
État des communautés de
coléoptères coprophages. À
gauche, zones fréquentées
par les chevaux :
diminution des effectifs
dans le temps. À droite,
zones non fréquentées par
les chevaux : augmentation
des effectifs du mois de
juin au mois de juillet.
Figure 2
Corrélation entre
évolution de l’abondance
des coléoptères
coprophages sur le
terrain et période de
traitement des chevaux.
À gauche : abondance
des insectes. À droite :
pourcentage de chevaux
traités.
//////////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Une enquête a été réalisée
auprès d’établissements
équestres et de vétérinaires
pour faire un état des lieux
des pratiques d’utilisation
et de prescription des
antiparasitaires.
c­oprophages ont été recensées, dont 11 du
genre Aphodius, 5 du genre Onthophagus
et une espèce dans chacun des genres Anoplotrupes, Euoniticellus, Trypocopris et Typhaeus.
0 Estimation de la toxicité d’une molécule :
le Pyrantel
Du fait de l’absence de données bibliographiques sur la toxicité du Pyrantel pour les
insectes coprophages, c’est cette molécule qui
a été choisie pour les tests d’écotoxicité en
laboratoire. Ce test a été réalisé sur Onthophagus vacca (coléoptère) et Musca autumnalis (diptère). Bien que le travail était censé
concerner les coléoptères, le test s’est intéressé à deux types d’insectes afin, d’une part,
de recueillir des informations de toxicité de la
molécule pour des ordres d’insectes différents
et, d’autre part, pour assurer un contrôle des
résultats obtenus pour chaque espèce.
0 Résultats et discussion
Le test de toxicité du Pyrantel mené en laboratoire sur Musca autumnalis n’a pas permis de mettre en évidence la toxicité de cette
molécule et s’est révélé non concluant sur
Onthophagus Vacca. D’après les réponses
au questionnaire obtenues auprès des structures équestres, les chevaux sont traités trois
ou quatre fois par an, majoritairement en janvier, avril, juillet et octobre, avec de l’Ivermectine ou de la Moxidectine. Le traitement est
administré principalement par une personne
interne à l’établissement, généralement sans
avis ni prescription vétérinaire.
D’après les données disponibles dans la
bibliographie, seule l’Ivermectine (molécule
la plus utilisée sur le territoire) a été décrite
comme ayant des effets toxiques sur les
coléop­tères coprophages.
Enfin, l’analyse statistique menée sur les
insectes en forêt de Fontainebleau n’a pas
permis de démontrer que la présence des chevaux diminuait les effectifs par rapport aux
zones non fréquentées par les chevaux.
On remarque une diminution du nombre
total d’individus entre le mois de juin et le
mois de juillet dans les zones fréquentées par
les chevaux. Or une telle tendance n’est pas
observée dans les zones non fréquentées par
les chevaux. Dans celles-ci, l’abondance des
coléoptères coprophages aux mois de mai et
de juin est inférieure à celle des zones fréquentées par les chevaux. Cette situation s’inverse
au mois de juillet : l’abondance est plus importante dans les zones non fréquentées par les
chevaux que dans celles qui le sont.
Il semblerait donc que les produits vétérinaires
peuvent avoir un effet sur les communautés
de coléoptères, mais que ces effets seraient
limités dans le temps, et que par ailleurs, la
présence de crottins en forêt, quand les chevaux sont moins traités, entraînerait une plus
grande abondance des espèces en augmentant
l’apport de ressource alimentaire.
Même s’ils ne permettent pas, en l’état, de
proposer un programme de vermifugation
pouvant limiter les effets des traitements antiparasitaires sur la pédofaune non cible, les
résultats de cette étude interrogent et incitent
à poursuivre les recherches.
Il est donc envisagé :
- de poursuivre le piégeage des coléoptères
coprophages sur plusieurs années pour tenir
compte d’une part des variations climatiques
et d’autre part de la variabilité interannuelle
de l’abondance des coléoptères coprophages ;
- de déterminer la quantité de résidus présents dans les crottins de chevaux traités avec
de l’Ivermectine jusqu’à quarante-cinq jours
après administration ;
- de mieux connaître la fréquentation de la
forêt de Fontainebleau par les chevaux en
réalisant une cartographie de celle-ci ;
- de mettre en œuvre d’une solution durable
et acceptée par tous quant à l’utilisation des
vermifuges, en concertation avec les acteurs
de la filière équine présents sur le territoire de
la réserve.
Les travaux de Marion Micoud ont été présentés aux parties prenantes de l’activité équestre,
propriétaires de chevaux, centres équestres,
gestionnaires de la forêt, lors d’une réunion
organisée le 12 novembre 2012. Cette réunion
est la première d’un travail de co-construction
de solutions durables en matière de traitement
antiparasitaire des chevaux.
Services écosystémiques
La notion de services écosystémiques tels que
définis par l’Évaluation des écosystèmes pour
le millénaire (MAE, 2006) propose de redéfinir les relations entre les hommes et le milieu
avec une approche monétaire. Les réserves de
biosphère (programme L’homme et la biosphère de l’Unesco) sont un cadre privilégié
pour évaluer à la fois l’universalité, la spatialité et la complexité de la monétarisation
des services rendus par les écosystèmes. En
outre, le Plan d’action de Madrid (2008-2013)
pour les réserves de biosphère ainsi que les
ateliers organisés par les groupes thématiques
et régionaux du réseau mondial des réserves
de biosphère (voir p. 70) témoignent à la fois
de l’adéquation entre le concept de réserve de
biosphère et celui de services écosystémiques,
et de la forte volonté d’implication des gestionnaires et animateurs du programme MAB.
La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais souhaite participer de façon
créative et innovante à cette réflexion. L’année 2012 a permis de construire pour 2013
deux stages spécifiques qui adoptent deux
approches complémentaires des services rendus par la nature, l’un sur les infrastructures
agro-écologiques, l’autre sur la forêt de Fontainebleau comme entité rendant des services
à la fois culturels, d’approvisionnement, de
régulation et de soutien.
Valorisation de la biomasse
lignocellulosique sur le territoire
de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais
Le centre de thermodynamique et procédés
(CTP) de Mines ParisTech et le laboratoire
des sciences des procédés et des matériaux
(LSPM) du CNRS se sont rapprochés de la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais en octobre 2012.
Le CTP et le LSPM travaillent ensemble pour
la mise au point de procédés innovants de
valorisation de la biomasse lignocellulosique.
La collaboration entre la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais, le CTP et
le LSPM a pour finalité le transfert du projet
recherche / 37
scientifique sur le territoire de la réserve de
biosphère.
L’objectif est de favoriser la création d’une
ou plusieurs unités de valorisation de la
biomasse sur la région Île-de-France. Ainsi,
cette collaboration permettra de mettre la
recherche scientifique au service du développement socio-économique du territoire.
Deux stages débuteront début mars 2013.
L’objectif du premier est d’analyser le territoire pour identifier, quantifier et localiser
les sources de biomasse disponibles, et, pour
chacune d’elle, définir les activités existantes
ou à créer en précisant le type de procédé à
développer, les volumes et flux de matière,
les produits potentiels. Le deuxième stage
aura pour mission de définir, en fonction des
bioproduits, les marchés et les débouchés
potentiels.
Ce projet, suivi par le conseil d’administration de la réserve de biosphère et son conseil
scientifique, permet de répondre aux enjeux
économiques et sociaux du territoire et offre
une opportunité innovante de développement durable.
///////////////////////////////////////////////////////////
Ecosystem services are particularly adapted to
biosphere reserves in order to explore and measure
interactions between man and nature. Fontainebleau
and Gâtinais biosphere reserve wants to look into
this approach by having a survey made on landscape
elements in agricultural backgrounds, such as paths
and hedges and on Fontainebleau forest as a unity in
which historical, ecological and economical issues
are closely linked.
///////////////////////////////////////////////////////////
///////////////////////////////////////////////////////////
Lignocellulosic biomass upgrading
on the Fontainebleau and Gâtinais biosphere
reserve territory
Mines ParisTech and the Fontainebleau and
Gâtinais biosphere reserve territory are jointly
finalizing innovating processes of lignocellulosic
biomass. Their collaboration aims to transfer
the scientific project onto the biosphere reserve,
thus allowing one or several biomass upgrading
facilities in the Ile-de-France region. This project,
closely followed by the biosphere reserve board
of administrators and its scientific board, makes
economic and social stakes attainable and offers
innovative opportunities of development.
///////////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
ÉCONOMIE ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
/ solidarity and ecological
economy
1
1 - Acteurs (institutionnels,
entreprises et partenaires) du
projet Biosphère Écotourisme.
2 - Soutenir la filière
de production du cresson
sur le territoire de la réserve
de biosphère.
3 - Atelier « Aménagement
collectivité biosphère ».
2
3
économie écologique et solidaire / 39
Un développement économique, écologique et solidaire est un
développement qui vise à renforcer les capacités du territoire et
des personnes, et qui contribue ainsi à la pérennité et à l’autonomie
de ce territoire. La diversité biologique et culturelle exceptionnelle
de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais fournit
de nombreux services écologiques (flux de matières premières, lieux
de recréation pour le tourisme…) indispensables aux entreprises
mais aussi aux habitants (qualité de l’air et de l’eau, cadre de vie,
loisirs, etc.).
/////////////////////////////////////////////////////////////
An ecological and solidarity based economic development refers to a
mode of economic development that aims to strengthen the capabilities
of the people in the territory, thus helping to make this territory
perennial and autonomous. The exceptional biological and cultural
diversity of Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve provides
numerous ecological services (flows of raw materials, recreational
areas for tourism...) that are necessary to companies and dwellers (high
quality of air and water, living environment, leisure etc.).
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
1
0 La réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais
a pour mission d’animer et
de coordonner des actions en
partenariat avec les acteurs du
territoire. Le projet « Biosphère
Écotourisme » vise cet
objectif en associant acteurs
économiques, institutionnels
et collectivités locales autour
des enjeux de développement
durable du tourisme.
BIOSPHÈRE ÉCOTOURISME
Le projet « Biosphère Écotourisme »
La réserve de biosphère a pour vocation de
susciter le dialogue entre les parties prenantes
du territoire, ainsi que de soutenir les actions
en faveur du développement durable sur son
territoire. La charte a permis d’initier un projet d’envergure encore plus grande que ce
qui était espéré. En effet, la charte et donc le
niveau d’engagement qu’elle sous-tend ont
motivé les entreprises à créer, à innover ensemble. Les entreprises locales ont manifesté
auprès de la réserve de biosphère leur envie
de trouver en elle une plateforme d’échanges
et d’actions en faveur du territoire.
Le projet d’élaborer des packages écotouristiques afin de renforcer la logique de réseau
inhérente au projet « Biosphère Écotourisme »
a vu le jour. L’objectif est de proposer des packages dès le printemps 2013.
La charte d’engagement
À la suite des échanges avec les réserves de
biosphère de Camargue et du mont Ventoux,
dans le cadre d’un projet financé par le programme Leader, la réserve de biosphère a souhaité travailler dans un premier temps avec
les acteurs du tourisme pour soutenir le développement de l’écotourisme sur son territoire.
La charte d’engagement s’inscrit dans une
démarche participative et vise à devenir :
- un outil de communication qui valorise les
entreprises signataires, grâce à l’utilisation
du logo « réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais », et l’apport d’une
dimension internationale par l’intermédiaire
de l’Unesco ;
- un outil fédérateur qui rassemble divers acteurs et soutient les collaborations et l’émergence d’initiatives et de projets concertés ;
- un outil logistique d’accompagnement des
entreprises vers l’écotourisme, grâce également à l’expertise de l’ensemble des partenaires ;
- un outil de promotion par la création de
packages écotouristiques soutenue par la réserve de biosphère ;
- un outil de sensibilisation des clientèles aux
pratiques touristiques respectueuses, grâce à
la charte.
La charte d’engagement est un outil coconstruit aussi bien avec les entreprises touristiques qu’avec les acteurs institutionnels et
les collectivités locales. Plusieurs séances collectives ont eu lieu au cours de l’année 2012
afin de valider les différentes étapes avant la
signature de la charte. L’objectif étant, tout en
gardant un niveau d’exigence important, de
permettre au plus grand nombre de s’engager dans la démarche et d’adhérer à la charte
d’engagement.
Les objectifs de la réserve de biosphère à travers la charte d’engagement sont de valoriser
des entreprises actrices de leur territoire, de
consolider et de structurer l’offre écotouristique locale ainsi que de promouvoir le territoire de la réserve de biosphère comme lieu de
l’écotourisme en Île-de-France.
La charte est à destination de toute entreprise
située sur le territoire de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais ou sur
une commune limitrophe qui :
- reconnaît que la nature et la culture constituent les éléments essentiels de l’expérience
écotouristique ;
- propose des services et prestations qui respectent l’environnement et ont un impact
moindre sur celui-ci ;
- sensibilise, informe, transmet aux publics,
au personnel l’intérêt de la conservation de
l’environnement ;
- soutient l’économie locale (produits locaux,
sous-traitance locale…).
Les engagements et la procédure
de candidature à la charte
La charte d’engagement ainsi que la procédure
pour sa signature ont été élaborées de manière
concertée avec des entreprises, des collectivités locales et des acteurs institutionnels du
territoire.
La charte se compose d’un tronc commun
à tous les signataires ainsi que d’une liste de
douze engagements. Ces douze engagements
sont répartis en quatre catégories. La grille
économie écologique et solidaire / 41
1 - Speed meeting : rencontre
entre partenaires institutionnels
et entreprises du projet
Biosphère Écotourisme.
2 - Le gîte d’Arbonne-la-Forêt
participe au projet Biosphère
Écotourisme.
2
définie vise à proposer des moyens d’action
pour réduire les impacts négatifs du tourisme
et contribuer au développement de l’écotourisme sur le territoire.
Les quatre thématiques sont :
- intégrer le développement durable au cœur
de l’entreprise ;
- concevoir des prestations et services écotouristiques ;
- promouvoir ses engagements et valoriser le
territoire de la réserve de biosphère ;
- développer un réseau et des partenariats
locaux.
La procédure à suivre se compose de cinq
étapes :
- réalisation du prédiagnostic Respect, CCI
de Seine-et-Marne. Cette étape consiste en
un entretien personnalisé guidé par une grille
d’évaluation reposant sur les aspects du développement durable, la grille Respect, élaborée
par la CCI de Seine-et-Marne ;
- définition des engagements. C’est à l’occasion d’un deuxième rendez-vous que l’entreprise définira, avec la CCI de Seine-et-Marne
et la réserve de biosphère, les douze engagements qu’elle souhaite prendre pour l’année à
venir, à l’aide de la grille d’engagements élaborée par la CCI de Seine-et-Marne et la réserve
de biosphère ;
- validation de la candidature par le comité
charte. À la suite de l’étape 2, les dossiers de
candidature seront étudiés par le comité charte
chargé de valider les candidatures proposées ;
- présentation de l’entreprise au conseil d’administration. À l’issue de la validation du dossier de candidature de l’entreprise par le comité charte, l’entreprise candidate présentera son
dossier aux membres du conseil d’administration, pour consultation ;
- signature de la charte. Fin 2012, une quinzaine d’entreprises s’apprêtent à signer la
charte. La signature officielle est prévue pour
mai 2013.
Les perspectives de développement
Le secteur du tourisme a été défini secteur
pilote pour la mise en application de la charte
d’engagement. L’objectif de la réserve de bios-
//////////////////////////////////////////////////////////
As part of a project subsidized by the LEADER
programme, the Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve has wished to gather tourism
players in order to support the development of
ecotourism on its territory.
The biosphere reserve offers tourism and leisure
related businesses to sign a charter of agreement,
so as to be acknowledged as sustainable tourism
players on the biosphere reserve territory.
This charter project has prompted the creation
of a network of local companies regarding the
biosphere reserve as an exchange and action
platform for the greater benefit of the territory.
//////////////////////////////////////////////////////////
phère est de l’étendre à d’autres secteurs afin
de valoriser les entreprises du territoire qui
œuvrent en faveur du développement durable
de manière concrète et qui souhaitent s’associer à la réserve de biosphère.
Cette forme de partenariat préfigure peutêtre un conseil d’entreprises et d’acteurs
socio-économiques au sein de la réserve de
biosphère…
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Réunion de lancement du
projet Culture cresson sur
la cressonnière de Mikael et
Christian Morizot.
0 En ce début d’année 2012,
un partenariat est lancé entre
le programme MAB L’homme
et la biosphère de l’Unesco
et l’Ensaama, école Olivier
de Serres…
La collaboration s’inscrit
dans le cadre général du projet,
« s’adapter à un mode de vie
durable : expérimentation et
confirmation de bonnes pratiques
de développement durable sur
le territoire des réserves de
biosphère », et permet aujourd’hui
de valider et de mettre en
œuvre une première série de
travaux d’étudiants issus de l’axe
« Création industrielle, design de
produits » en diplôme supérieur
d’arts appliqués (DSAA) à
l’Ensaama.
Culture cresson
Les propositions conçues par les étudiants
répondent précisément aux questions posées
et aux problèmes identifiés dans la filière de
production du cresson dans l’Essonne, un
thème d’étude choisi par la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais. Elle
est le premier partenaire de terrain à ce stade
du projet, dont l’activité est promue par le
MAB France, comité français du programme
MAB. Par la pertinence et la qualité des
propositions développées par les étudiants,
l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (Ensaama) démontre
combien la démarche innovante de ce projet
en matière de formation contribue à l’acquisition des connaissances et des compétences
en diplôme supérieur des arts appliqués
(DSAA). Cette démarche est innovante à plus
qu’un titre : elle offre la possibilité d’engager
des partenariats inédits avec les gestionnaires
et acteurs du territoire, elle amène un établissement supérieur de l’Éducation nationale à
œuvrer au développement territorial et elle
incite les étudiants en design et création
industrielle, futurs créateurs concepteurs, à
intégrer davantage le facteur social et humain
du développement, dans une perspective de
durabilité, tout en maintenant les objectifs de
modernisation et d’amélioration des métiers
et des techniques. Par les propositions et les
résultats obtenus, la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais valorise son
approche intégrée de la gestion du territoire.
L’initiative traduit une gestion à l’interface,
entre un domaine d’activités, de formation et
de compétences que sont les arts appliqués,
les savoirs traditionnels en matière d’exploitation des ressources naturelles et l’éducation
et la sensibilisation du public. Les étudiants
répondent concrètement à la commande du
gestionnaire, du conseil scientifique et des
acteurs locaux de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais : leurs propositions participent à revaloriser la culture du
cresson auprès du public, voire à accompagner une redynamisation économique de la
filière sur le territoire et au-delà. À terme, les
propositions peuvent susciter un intérêt de la
part d’industriels et faire l’objet de dépôts de
brevet. Les gestionnaires veillent concrètement au maintien de velléités de production
culturale diversifiée et endémique dans un
contexte d’agriculture locale et responsable,
promeuvent la concertation entre les populations concernées et œuvrent à renforcer,
parmi les habitants de la région, un sentiment
d’appartenance à une identité territoriale, à
un terroir…
Le contexte de lancement du projet
Afin de lancer l’initiative, les partenaires du
projet ont su tirer profit d’un contexte territorial riche de ressources et de possibilités et
d’un calendrier particulièrement opportun.
Le réseau hydrographique du territoire de la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais est dense, bordé à l’est par la Seine
qui reçoit ses affluents : le Loing, l’École et
l’Essonne dont la Juine est un affluent. La
perméabilité de la couche géologique et les
caractéristiques morphologiques de bassins
versants proches confèrent une hydrologie particulière au territoire, marquée par la
présence de nombreux rus, biotopes remarquables pour leurs zones de fraie, à l’origine
des fonds de vallée propices à la culture du
cresson.
Face aux impacts croissants des activités
humaines, en particulier l’impact des traitements chimiques pratiqués par les grandes
cultures de la région, la préservation de la
qualité de l’eau de la nappe et des rus, fragiles
et sensibles aux pollutions du fait de la faiblesse de leur débit, a constitué une préoccupation majeure des acteurs du territoire.
Ces sites ont été prioritairement déclarés
zones écologiques, intégrées à la zone centrale de la réserve de biosphère ; ce sont des
sites Natura 2000, souvent des sites classés ou
inscrits en tant que fonds de vallée.
La perspective événementielle de l’année
2013, déclarée « Année internationale de la
coopération dans le domaine de l’eau » par
l’Assemblée générale des Nations unies, a
économie écologique et solidaire / 43
renforcé l’intérêt des partenaires du projet à
concentrer l’étude sur les caractéristiques de
la filière historique de production du cresson
et à tenter de répondre aux enjeux actuels de
cette production.
La culture du cresson requiert une eau de
source exempte de pollution, de ce fait rigoureusement contrôlée, et les cressiculteurs ont
su accompagner ce processus de veille ; ils se
sont orientés vers une production biologique
ou ont évolué vers une culture raisonnée en
termes d’utilisation de pesticides ou de défanants.
Les gestionnaires de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais ont tenu à
valoriser ces choix, à consacrer les objectifs
de durabilité de la filière, à un moment où la
quasi-absence de projets de modernisation et
de communication autour du produit et de sa
culture traduit un déclin notoire du secteur
qui ne favorise pas l’émulation propice à de
nouveaux investissements.
En outre, il a paru pertinent de soutenir la
production d’une plante présentant autant
d’atouts. Le cresson est un « super légume »
qui recèle de remarquables qualités nutritionnelles et dont le goût relevé est traditionnellement associé à de goûteuses préparations de
soupes, de terrines ou de salades.
Présentation des techniques de
culture du cresson aux étudiants
de l’école Olivier de Serres.
////////////////////////////////////////////////////////////
Ensamaa (National college of applied arts and art
professions) and the Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve set up together a project
described as : “How to adapt to a sustainable way
of life, experiment and promote good sustainable
development practices on biosphere reserve
territories.”
The recommendations made by the students precisely
answer the questions and issues that had been
identified regarding the watercress production
network on the biosphere reserve territory. How
can commercially grown watercress still keep up
the great reputation of some villages and provide for
the community involved ( although with difficulty)
when the cress is grown on tiny areas of around
6000 m2 (1.5 acres) which nevertheless represent
30% of France watercress production ? How can the
watercress farmers’ know-how be preserved while
improving their working conditions, still currently
very hard ? How can this job be made attractive ?
How can watercress yields be increased?
////////////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
L’objectif pour les étudiants
est d’aider les cressiculteurs
à augmenter la rentabilité
des cultures tout en maintenant
les savoir-faire ancestraux.
Une série de travaux récents dont une thèse
Cifre (encadrée par l’Association nationale
recherche technologie) ont en outre montré
la fonction dénitrifiante et épuratrice du cresson de fontaine (Nasturtium officinale) par
transformation du nitrate en azote gazeux.
Les étapes de développement du projet
Culture cresson
Les attentes des gestionnaires de la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
dans le cadre du partenariat avec l’Ensaama se
sont dès lors précisées : Comment revaloriser
une cressiculture essonnienne, répartie sur de
petites surfaces de 60 ares en moyenne, mais
qui n’en est pas moins importante puisqu’elle
représente 30 % de la production nationale,
contribue toujours localement à la notoriété
de villages et fait vivre (certes difficilement)
un réseau d’acteurs impliqués ? Comment
préserver les savoir-faire tout en améliorant
les conditions de travail, encore aujourd’hui
extrêmement pénibles, des cressiculteurs ?
Comment rendre ce métier attractif ? Comment améliorer les rendements ?
Comment relancer la consommation du
cresson et dépasser son déficit d’image et de
reconnaissance actuel ? Comment asseoir
son identité de produit du terroir, issu de
cressonnières aujourd’hui reconnues dans le
champ du patrimoine rural pour la qualité de
leurs paysages façonnés au cours des âges ?
Les équipes design de DSAA à l’Ensaama,
étudiants et enseignants, se sont mobilisées
pour répondre efficacement à la commande
des gestionnaires territoriaux. Une visite
de terrain organisée le 16 novembre 2012 a
permis aux étudiants de rencontrer les professionnels, jeunes cressiculteurs ou plus
âgés, représentants de la filière biologique ou
conventionnelle et participant à l’élaboration
du projet. Entre les échanges nourris avec
Mikael et Christian Morizot sur leur cressonnière de Vayres-sur-Essonne et ceux avec
Jean-Michel Lesage à D’Huison-Longueville,
grâce à la collaboration appréciée d’Olivier et
Christian Barberot venus de Méréville ainsi
que d’autres cressiculteurs comme Gérard
Glatre et Marcel Lucas, les étudiants ont pu
affiner leur compréhension de la filière et
mieux se situer par rapport aux enjeux et aux
finalités de la demande.
Ils ont su saisir ces enjeux complexes : améliorer les conditions de travail, réduire la
pénibilité des tâches, tout en maintenant le
facteur humain et la pratique de l’artisan ; travailler à l’ergonomie des postures, des gestes,
améliorer le confort du récoltant, optimiser
les outils, voire les mécaniser pour aider et
non pour remplacer l’homme ; augmenter la
rentabilité des cultures tout en maintenant
les ­
savoir-faire ancestraux et les connaissances affinées de la production ; redynamiser
l’image du cresson et relancer sa consommation en sensibilisant le public aux bienfaits du
produit et à ses saveurs.
Dans l’enchaînement des phases de leur recherche, les étudiants ont choisi individuellement ou en binôme de se concentrer sur
un sujet précis à l’intérieur de la thématique,
par exemple sur l’optimisation de l’outillage
du cressiculteur ou sa protection contre les
intempéries. Ils ont, à chaque fois, analysé
la problématique soulevée par ces questions
précises, saisi les enjeux derrière chaque sujet.
Ils ont analysé les contraintes, dégagé les partis pris (ou principes d’orientation) comme
celui par exemple de prendre en compte autant les étapes de coupe que l’ergonomie du
travail dans un sujet traitant de l’équipement
du cressiculteur. Ils ont ensuite travaillé l’aspect technique et la mise en forme plastique
de leur proposition en utilisant les modes
de recherche et de réflexion spécifiques au
dessin et à la maquette d’étude ; ils ont enfin
réalisé des planches de présentation et des
supports visuels en vue de la communication
de leur projet individuel lors d’une séance
d’évaluation avec les professionnels. Durant
cette séance d’évaluation du 23 novembre, les
cressiculteurs ont émis leurs commentaires,
indications et réserves autour de chaque
projet concernant la pertinence du problème
identifié, la faisabilité technique du projet
développé, la fonctionnalité de cette proposition (utilité, aspect pratique) et la valorisation
potentielle ou induite de la filière (métier facilité et produit « cresson » valorisé).
Bénéficiant des apports de cette séance de recadrage et du suivi pointu et avisé des équipes
enseignantes, les étudiants ont poursuivi et
approfondi le développement de leurs projets
en s’attachant à la valeur d’usage de chaque
proposition, à l’efficacité de leur réponse,
mais également à la considération du produit
éprouvée par le cressiculteur (valeur d’estime)
lors de son usage.
Ainsi, l’objectif de participer à renouveler la
perception et la considération du métier et
de la pratique parmi les acteurs mêmes de la
filière a été clairement identifié.
propositions pour
une transition écologique
et solidaire
Afin d’appréhender la capacité des collectivités, citoyens et entreprises à mettre en place
le développement durable au quotidien et au
centre de ses pratiques, la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a imaginé trois ateliers de travail visant à la fois à
répondre à cet objectif et à faire connaître la
réserve de biosphère. Ces ateliers ont été réalisés par Jérôme Pelenc, salarié doctorant à la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais qui achève sa thèse de doctorat sur
le sujet « Un développement humain responsable : propositions pour une transition écologique et solidaire ».
Atelier « Quels bénéfices pour une intercommunalité ou un syndicat intercommunal d’intégrer le programme L’homme et la
biosphère de l’Unesco dans ses outils de
planification ? » (« Collectivité Biosphère »)
Cet atelier, co-construit avec la communauté de communes de Moret Seine et Loing,
s’est déroulé le 11 juin 2012 de 14 heures à
17 heures, à la salle des fêtes de Moret-surLoing. Les objectifs principaux de l’atelier
étaient de présenter la réserve de biosphère
aux communautés de communes et aux syn-
économie écologique et solidaire / 45
dicats d’aménagement du territoire et de comprendre leurs difficultés pour mettre en place
l’aménagement durable. Dans un deuxième
temps, la réserve de biosphère a présenté
un outil d’aide à la gestion des services écosystemiques visant à faire émerger des pistes
de coopération avec la réserve de biosphère.
Enfin, les participants ont réfléchi ensemble
à une définition sur ce que pourrait être une
« Collectivité Biosphère » : « Une collectivité
biosphère, c’est un lieu de rendez-vous où
l’on échange, un lieu où l’on peut trouver du
soutien pour convaincre les autres, une interface vivante où les expériences des collectivités sont mises en interaction pour la réalisation d’un projet fédérateur de développement
territorial soutenable. »
Un atelier avec les entreprises
du territoire de la réserve de biosphère
(« Entrepreneur Biosphère »)
Nous partions du postulat/résultat selon lequel le développement durable est une valeur
ou un ensemble de valeurs. Par conséquent,
nous n’avons pas choisi d’étudier un seul
secteur comme celui des éco-activités ou de
l’économie sociale ni de nous limiter à un statut juridique (entreprise, Scop, association,
etc.) ou à une filière, mais de chercher la personne humaine qui existe derrière l’entrepreneur portant les valeurs du développement
durable. Comme pour chacun des ateliers,
nous voulions réaliser celui-ci en partenariat
avec un membre du conseil d’administration
de la réserve de biosphère afin d’être cohérent avec les missions de cette dernière et de
coller au plus près de la réalité des acteurs.
Tout naturellement, la chambre de commerce
et d’industrie de Seine-et-Marne s’imposait
comme partenaire, sans pour autant interdire
de travailler avec d’autres comme Seine-etMarne Développement et le CAUE91.
Afin de présenter notre travail aux entrepreneurs et de communiquer sur les actions de
la réserve de biosphère une fiche projet a été
réalisée. Dans cette fiche, l’accent est mis
sur le territoire comme « bien commun »
et la nécessaire coopération avec les autres
acteurs pour sa gestion. En effet, la diversité
biologique et culturelle exceptionnelle de ce
territoire fournit de nombreux services écologiques (flux de matières premières, lieux de
recréation pour le tourisme…) indispensables
aux entreprises mais aussi aux habitants (qualité de l’air et de l’eau, cadre de vie, loisirs,
etc.) y compris au chef d’entreprise et à ses
employés. C’est donc un territoire partagé !
Voici les critères qui ont guidé notre choix
d’entreprise :
- être conscient que notre territoire est notre
bien commun ;
- être attentif aux besoins du territoire et à ses
capacités ;
- être innovant en faveur de la transition écologique et solidaire ;
- chercher l’amélioration continue et la coopération avec les autres acteurs économiques
de son territoire ;
- être un ambassadeur de la réserve de biosphère ;
- promouvoir le patrimonial ou traditionnel ;
- s’engager dans une démarche DD ou RSE.
Et voici la définition que nous avions proposée d’une entreprise « biosphère » : « C’est
une entreprise (SA, SARL…), une société
coopérative et participative (Scop) ou une
société coopérative d’intérêt collectif (SCIC),
qui est pérenne, rentable, attractive pour le
client et l’employé, ouverte sur son territoire,
et qui a la volonté de s’inscrire dans une démarche écologiquement et socialement responsable.
Des 34 entreprises pré-identifiées, seulement 16 correspondaient aux critères « biosphère ».
À partir de ces entreprises, on peut établir
une typologie en fonction des critères biosphère mais aussi du type de business model
ou « modèle d’entreprise » et de la taille de
celle-ci.
0 PME à fonctionnement et business model conventionnels, qui se sont engagées dans
une démarche de développement durable
Il s’agit de petites entreprises ayant un fonctionnement et un modèle conventionnel de
type SAS (société par actions simplifiée) ou
0 Afin d’appréhender la
capacité des collectivités,
citoyens et entreprises
à mettre en place le
développement durable au
quotidien et au centre de
ses pratiques, la réserve de
biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais a imaginé
trois ateliers de travail visant
à la fois à répondre à cet
objectif et à faire connaître
la réserve de biosphère.
Ces ateliers ont été réalisés
par Jérôme Pelenc, salarié
doctorant à la réserve de
biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais dans le cadre
de son travail de thèse intitulé
« Un développement humain
responsable : propositions
pour une transition
écologique et solidaire ».
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Voici la définition que nous
avions proposé d’une « entreprise
biosphère  » :
« C’est une entreprise (SA,
SARL…), une société coopérative
et participative (Scop) ou une
société coopérative d’intérêt
collectif (SCIC), qui est pérenne,
rentable, attractive pour le client
et l’employé, ouverte sur son
territoire, et qui a la volonté de
s’inscrire dans une démarche
écologiquement et socialement
responsable.
SARL (société à responsabilité limitée) et qui
sont engagées dans une démarche de développement durable. Elles joignent, à une démarche qualité préexistante depuis plusieurs
années, une démarche de durabilité/responsabilité commencée plus récemment. Pour
cette catégorie, l’effort porte essentiellement
sur la réalisation de la dépendance au capital
naturel et donc la réduction des impacts du
fonctionnement de l’entreprise sur ce dernier,
afin d’éviter de dépasser les seuils critiques.
Bien que la dimension sociale soit moins
présente ou moins intégrée que pour les deux
dernières catégories, elle n’est pas non plus
absente. Au niveau interne, plus que de cibler
le renforcement des capacités des employés
ou le partage entre le travail et le capital,
c’est la qualité de vie et du management
qui prime. À l’extérieur de l’entreprise, c’est
l’implication dans la vie associative locale ou
la recherche de coopération avec les autres
acteurs du territoire (économique ou non)
qui tend à être développée.
0 Entreprises patrimoniales/traditionnelles
et développement durable
Un deuxième type d’entreprises peut être
qualifié
d’entreprises
« patrimoniales ».
Elles correspondent à des très petites entreprises, parfois une seule personne sous statut
SARL, qui exploitent un savoir traditionnel
ou un patrimoine matériel ou immatériel.
Elles développent une nouvelle dimension/
orientation de leur activité dans le sens du
développement durable, mais cela est moins
revendiqué que pour les autres catégories
d’entreprises. Pour ce type d’entreprise, l’appartenance au développement durable n’est
pas vraiment revendiquée. Il s’agit plutôt
d’une opportunité de diversifier son activité
en cohérence avec son activité traditionnelle
et la taille familiale de l’entreprise. Cette diversification suppose pour l’entrepreneur un
effort pour être en mesure d’innover afin de
proposer de nouveau services écologiques.
0 Entreprises individuelles innovantes en
faveur de la transition socio-écologique (correspond plus au moins à ceux que l’on peut
appeler « les entrepreneurs sociaux »)
Les entreprises de cette catégorie ont un
mode de fonctionnement organisé autour
d’une innovation écologique, sociale ou
les deux. Même si ce sont des entreprises
individuelles, leur développement est conçu
pour intégrer les acteurs du territoire. Elles
ont pour objet la production de biens et services qui visent directement une utilisation
durable des services écosystémiques (écotourisme qui permet d’utiliser durablement
les services de recréation, ou construction
écologique qui permet d’utiliser durablement
les services écosystémiques d’approvisionnement en matériaux de construction) ou une
expression de la responsabilité permettant de
mettre en place des fonctionnements durables
anticipant ou limitant l’impact de la vie quotidienne sur le capital naturel (ex : du télétravail, de l’assainissement biologique…). Ces
entrepreneurs portent en eux les valeurs du
développement durable. Ce type d’entreprise
demande à son porteur des capacités particulières, notamment un très bon niveau de
capital humain (pour l’innovation) et social
(pour développer l’innovation) et une grande
confiance en soi, car le développement de ce
type d’entreprise demande de savoir naviguer
en contexte très incertain.
0 Les entreprises collectives combinant innovation écologique, sociale et solidaire
Ce type d’entreprise reprend les mêmes caractéristiques d’innovation socio-écologique
que le groupe précédent, sauf qu’au lieu de se
baser sur une seule personne, elle s’appuie sur
un collectif, une organisation. Ce sont donc
des sociétés coopératives d’intérêt collectif
(SCIC) ou des sociétés coopératives et participatives (SCOP). Comme le type d’entreprise
précédent, elles visent à produire des biens et
services durables, mais elles intègrent en plus
un objectif de répartition de la richesse produite et des valeurs démocratiques de gestion
de l’entreprise.
Elles visent à apporter un questionnement
dans la société par leur action. Elles visent
par leur production et leur organisation un
changement structurel de cette même société
et l’amélioration des capacités des employés-
économie écologique et solidaire / 47
coopérateurs en vue de leur développement
personnel.
0 Les difficultés rencontrées par ces entreprises
Ressources naturelles
- accès aux ressources naturelles locales.
L’approvisionnement en matières premières
écologiques et locales est difficile.
Ressources économiques ou matérielles
- financements : les statuts SCOP, SCIC font
peur aux investisseurs et elles ont des difficultés d’accès au crédit.
Droit, législation
- la réglementation et les normes menacent
la survie des petits acteurs et favorisent les
grandes entreprises. Il est difficile d’avoir le
statut Scop/SCIC.
Capacités internes
- elles ne trouvent pas les formations adaptées
à leurs besoins.
Blocages externes
- traçabilité des matières premières et de certains produits rendant difficile le respect des
engagements éthiques et le calcul du bilan
carbone, manque d’unité de transformation
dans la chaîne de production (scierie, moulin,
transformation du chanvre, etc.) ;
- manque de main-d’œuvre qualifiée ;
- concurrence déloyale des grandes entreprises ;
- sur le terrain, confusion entre « entrepreneur social », « économie sociale », « économie solidaire » et « économie sociale et solidaire » mal définie ;
Valeurs
- Incompréhension de certaines institutions
et de certains clients.
- Manque de soutien en général.
- Incohérence entre discours et pratiques des
partenaires (clients, fournisseurs, institutions
etc..).
- méfiance à l’égard du secteur privé comme
force de changement.
Sur toutes les entreprises qui ont vraiment
construit leur business model selon les principes du développement durable, c’est-à-dire
les deux dernières catégories (neuf au total),
cinq souffrent ou ont souffert de graves dif-
ficultés compromettant parfois leur avenir.
À celles-ci, il faut en rajouter une qui a dû
changer de statut pour survivre en renonçant
en partie à ses valeurs. Il faut enfin en ajouter
deux autres qui sont en liquidation judiciaire.
Sur les douze entreprises les plus innovantes,
huit ont donc connu ou connaissent encore
des difficultés, ou ont dû renoncer en partie à
leurs valeurs pour survivre. Sur les nouvelles
entreprises, quasiment aucune ne connaît
donc une santé économique florissante. C’est
un résultat très préoccupant, car ce sont elles
qui inventent les modèles économiques de
demain nécessaires à l’adaptation aux changements globaux. Le résultat est-il spécifique
à notre échantillon ou est-il représentatif de
la situation des acteurs innovants dans la société française ?
Atelier avec les citoyens de la réserve
de biosphère (« Citoyen Biosphère »)
Cet atelier ne s’est pas réalisé faute de participants. Le but de cet atelier était de faire
réfléchir les participants sur les interactions
société-nature en lien avec leur bien-être et
de connaître leurs difficultés pour mettre en
place des pratiques durables au quotidien.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
éducation et sensibilisation
/ education
1
1 - Remise des « certificats
d’excellence » par Jean Dey
aux professeurs et enseignants
participant au programme
Génération Biosphère.
2 - 4e rencontre de la biosphère
sur le thème de l’écotourisme.
3 - Exposition « Fontainebleau,
si le grès m’était conté »
au Théâtre de la ville de
Fontainebleau, dans le cadre
de la 2e édition du Géofestival
Fontainebleau-Gâtinais.
2
3
éducation et sensibilisation / 49
La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais promeut
des programmes et des actions éducatifs et citoyens, s’adressant aussi
bien aux enfants, citoyens en devenir, qu’aux adultes. Que ce soit par
des actions pédagogiques en lien avec nos partenaires académiques et
associatifs ou lors de rencontres citoyennes, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais vise à informer et sensibiliser les
publics à la notion de « soutenabilité ».
/////////////////////////////////////////////////////////////
The Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve promotes
educational and civic programmes and events, directed at adults as
well as children, future citizens in the making. Through these projects
in close connection with academic and community partners, the
Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve aims at informing and
heightening public awareness of sustainability.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Il est essentiel de
repenser et réaménager
l’enseignement, de la
maternelle à l’université, pour
y intégrer les connaissances,
les compétences, les modes
de pensée et les valeurs liés
à la durabilité. Les élèves
d’aujourd’hui doivent être
capables de résoudre les
problèmes de demain. Les
solutions ne sont pas dans
les manuels scolaires et les
pratiques pédagogiques
actuels. Pour inventer
un avenir plus viable, les
apprenants doivent aussi
cultiver leur créativité et leur
capacité de résolution des
problèmes (réorienter les
programmes d’éducation
existants dans l’optique du
développement durable :
4e axe de l’éducation au
développement durable –
Unesco).
éducation
Génération Biosphère 2012, 7e édition
de la rencontre des « biosphériens
et biosphériennes » de Fontainebleau
et du Gâtinais
Pour la 7e année consécutive, le programme
« Génération Biosphère », coanimé par Mines
ParisTech et la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, a mis en scène sa
traditionnelle journée de restitution à la Maison dans la vallée, à Avon, vendredi 11 mai.
Cette journée s’intégrait, cette année, dans les
12e Journées Environnement organisées à la
Maison dans la vallée par la ville d’Avon, à
l’occasion de la fête de la Nature.
Nous remercions Jean-Pierre Le Poulain,
maire d’Avon, et Geneviève Tabourel, conseillère municipale chargée du développement
durable, pour leur implication au cours de
cette journée.
Après un discours de bienvenue par monsieur le Maire, la 7e édition de Génération
Biosphère fut officiellement ouverte. Ce fut
l’occasion de rappeler l’accord de coopération signé entre la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais et celle de la
Campana-Peñuelas au Chili en projetant les
images tournées dans un collège chilien lors
du déplacement de la délégation de la réserve
de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
en avril dernier.
Près de 500 enfants et leurs enseignants issus
de 10 établissements scolaires ont participé à
cette journée, déclinant tour à tour les différents sujets abordés tout au long de l’année.
Cette année, de nouveaux concepts ont vu le
jour au programme de Génération Biosphère :
chaque classe est accompagnée dans ses travaux par un parrain qui apporte des compétences complémentaires, les sujets sont ancrés
dans des projets concrets du territoire, et des
échanges interculturels et intergénérationnels
enrichissent mutuellement les participants. À
travers l’interview d’élèves, l’animatrice de la
journée, Lydie Selebran, a pu nous faire découvrir les temps forts de chaque classe, les
anecdotes et autres faces cachées des projets.
Le matin, Corrine Kierren et ses jeunes élèves
de l’école Henri-Martin, de La Genevraye,
ont planté le décor avec leur projet sur la
charte de l’environnement et leur aventure
géologique en partenariat avec Seine-etMarne Environnement. Bernard Canini du
collège Rosa-Bonheur, du Châtelet-en-Brie,
nous a transportés avec ses chauves-souris en
regards croisés pour un nouvel arboretum à
Franchard, en partenariat avec le conseil municipal des aînés de Fontainebleau et l’Office
national des forêts. Virginie Dubreucq et Séverine Jakobik et leurs élèves d’Assomption
Forges ont donné une nouvelle vie aux murs
à vigne à Thomery par un chantier école en
partenariat avec la commune de Thomery et
Michèle Lalande et ses élèves de l’Université
inter-âge de Melun. Au collège de la Vallée,
à Avon, Agnès Bleicher et Olivier André
sont partis avec leurs élèves à la recherche
du vieux ru disparu, en partenariat avec plusieurs associations locales.
Dominique Laurette et les élèves de la Segpa
(section d’enseignement général et professionnel adapté) du collège Robert-Doisneau
ont relevé le défi de monter sur la scène des
toilettes sèches en un temps record de trois
minutes. Puis ils nous ont présenté une grille
d’évaluation du « bien-être humain » réalisée
en partenariat avec Jérôme Pelenc, doctorant
à la réserve de biosphère.
L’après-midi, Richard Brives et les élèves
apprentis d’Assomption Forges ont présenté
une chanson sur le cheval, entre émotion et
réalité pour exprimer et mieux comprendre
les relations entre l’homme et l’animal, en
partenariat avec Patricia Fraile. Catherine
Lasseron et les élèves du lycée François-Couperin ont résolu l’affaire de la scène de crime
à Fontainebleau, en partenariat avec l’école
de gendarmerie de Fontainebleau. Dans le
cadre d’un échange culturel avec un lycée de
Siem Reap au Cambodge, Nicole Noirot et les
élèves du lycée François-Couperin ont interprété un extrait d’une pièce de Randal Douc,
écrivain cambodgien, en partenariat avec
l’Association pour la promotion du jumelage
Fontainebleau-Angkor. Patrick Dubreucq et
éducation et sensibilisation / 51
1
1- Représentation d’une classe
Génération Biosphère à la
Maison dans la vallée (Avon)
lors de la traditionnelle journée
de restitution.
2 - Plus de 500 enfants de
10 établissements scolaires
différents ont participé à la
7e édition de Génération
Biosphère.
2
les élèves du lycée Blanche-de-Castille nous
ont suggéré une promenade sur les traces
d’une ressource locale ancienne, à la découverte du grès au château de Fontainebleau,
dans la ville et en forêt, en partenariat avec
la commission carriers des Amis de la forêt
de Fontainebleau. Geneviève Tabourel et les
élèves du collège-lycée Jeanne-d’Arc-SaintAspais ont interprété une pièce de théâtre sur
le thème du « jaillissement », en partenariat
avec l’Association de la treille du roy.
Comme l’an passé, la réserve de biosphère
a remis pour chaque projet un « certificat
d’excellence » qui sera affiché dans les établissements scolaires. La cérémonie de remise
de ces diplômes a été faite, cette année, par
Jean Dey, président de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et Patricia Fraile,
membre de son conseil scientifique.
Pour clôturer la journée, la chorale du collège-lycée Jeanne-d’Arc-Saint-Aspais a interprété plusieurs chansons sur le thème de la
conservation et de la sauvegarde de la planète.
Dans le cadre de Génération Biosphère, deux
classes de 6e du collège Rosa-Bonheur du
Châtelet-en-Brie participent au projet pédagogique de restauration de l’Arboretum de
Franchard lancé par l’ONF. En 2012, Mines
ParisTech et le conseil municipal des aînés de
Fontainebleau ont accompagné les élèves et
leurs enseignants lors d’une intervention au
collège (le 19 mars) et d’une sortie à l’arboretum (le 14 mai). Au collège, les élèves, partagés en deux ateliers, ont joué à « l’arbre à
palabre » puis, ont révisé la taxonomie des
arbres en découvrant les diverses utilisations
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Mines ParisTech and Fontainebleau and
Gâtinais biosphere reserve coordinate an
inter-disciplinary school programme named
« Génération biosphère » which is open to all
primary and secondary schools in the approved
by Unesco territory. This programme promotes
inter-school projects on transdisciplinary
themes of sustainable development with intergenerational and intercultural exchanges. The
aim is to discover the land around us in all of its
components. The coordination provides technical
and scientific support and mobilizes partners
to encourage teachers and students in building
a collective knowledge-base. For example,
partners chosen among the elderly (council of
elders, inter-age university ...) bring a vision that
allows intergenerational change the look, see
the difference as wealth. The global network of
biosphere reserves allows for cultural exchanges
with other parts of the world. 2012 was the 7th
edition of « Génération biosphère » with the
annual report-out day which brought together
500 children from 10 different schools.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
1
1 - Plaquette de présentation
du programme Génération
Biosphère.
2 - Présentation par les élèves de
la Segpa de Dammarie-les-Lys
d’un atelier exploratoire sur le
bien-être, avec Jérôme Pelenc,
salarié doctorant à la réserve
de biosphère.
2
industrielles des essences de bois. La sortie
à l’arboretum fut l’occasion, par cette belle
journée, de participer à quatre ateliers : sylviculture (ONF), land art (professeur d’art
plastique), écologie (professeur de SVT) et
menuiserie (conseil municipal des aînés de
Fontainebleau).
Une plaquette de présentation du programme
Génération Biosphère a été éditée. Elle est
disponible en ligne sur le site web de la réserve de biosphère.
Atelier bien-être
Jérôme Pelenc, salarié doctorant à la réserve
de biosphère, a entrepris dans le cadre de
sa thèse un atelier exploratoire visant à
construire une méthode d’évaluation du bienêtre d’élèves en difficulté fondée sur les besoins et les capacités.
Cette recherche exploratoire appliquée a été
réalisée dans le cadre du cours de Dominique Laurette, enseignant au collège Robert-Doisneau, avec Jérôme Pelenc dans le
cadre de sa thèse de doctorat à la réserve de
biosphère et à l’Institut des hautes études de
l’Amérique latine (IHEAL, Paris-3 Sorbonne
Nouvelle).
Pour ce travail, Jérôme Pelenc a utilisé deux
approches du bien-être qui placent l’humain
au cœur du processus de développement
des sociétés ; la théorie du développement
à l’échelle humaine de Manfred Max-Neef
(économiste chilien, Prix Nobel alternatif
d’économie en 1983), qui se fonde sur les
« besoins », et l’approche par les « capacités » d’Amartya Sen (économiste indien, Prix
Nobel en 1998), père fondateur du « développement humain », qui se fonde sur les capacités des personnes à être actrices de leur
propre développement.
Il s’agissait concrètement de construire une
grille d’évaluation du bien-être des élèves afin
de mieux connaître leurs « besoins », leurs
« valeurs » afin d’identifier les « aptitudes »
qui leur seront nécessaires pour révéler leur
plein potentiel pour mieux s’orienter, s’insérer et participer à la construction de la société
de demain.
C’est un travail très innovant car les concepts
mobilisés n’ont encore que très peu été appliqués en France ou en langue française, voire
pas du tout. Le potentiel de réplication de
l’exercice, s’il peut être effectué dans sa totalité, est très élevé.
En effet, le travail accompli a donné lieu à un
questionnaire construit par les élèves qu’ils
sont eux-mêmes en mesure de faire remplir à
d’autres élèves et à leurs parents. Il est tout
à fait possible de le répliquer dans les autres
classes du collège mais aussi dans d’autres
établissements de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais par l’intermédiaire de son programme Génération Biosphère et du conseil éducation et citoyenneté.
Outre cet objectif principal, le travail proposé
a aussi apporté les bénéfices suivants :
- faire participer les élèves à une étude universitaire qui a apporté des connaissances
nouvelles et permis de développer un outil et
d’être créatifs ;
- illustrer la pratique d’une autre langue (l’espagnol) de façon ludique. Par la même occasion, cela à permis de souligner que les mots
reflètent des concepts qui, eux-mêmes, sont le
reflet d’une culture.
Formation continue
Formation continue des enseignants de l’académie de Créteil « Énergie et développement
durable : quels choix pour demain ? »
éducation et sensibilisation / 53
La réserve de biosphère et son conseil éducation et citoyenneté ont joué leur rôle d’intermédiaire à l’occasion de la recherche d’un intervenant pour une formation des enseignants
organisée par Marie Liron, enseignante et responsable du centre de ressources documentaires en éducation à l’environnement et au
développement durable à l’académie de Créteil sur le thème « Énergie et développement
durable : quels choix pour demain ? »
Jacques Thibieroz, enseignant-chercheur à
l’université Pierre-et-Marie-Curie, est intervenu une demi-journée auprès des enseignants. Il a explicité certains mécanismes
physiques liés à la fracturation hydraulique,
et a aidé à une lecture critique des prévisions
des stocks d’énergie fossile. L’objectif pour
les enseignants était d’appréhender la notion
d’énergie en tant que ressource, en croisant
les notions d’enjeux, de territoires et de
risques et en la replaçant dans la perspective
du développement durable. Il était également
question de faciliter l’élaboration de projets
d’équipes pluridisciplinaires dans le cadre des
nouveaux programmes en sciences de la vie
et de la terre, histoire-géographie et technologie au collège, lycée et lycée professionnel
s’appuyant sur le socle commun des connaissances et dans une démarche d’éducation au
développement durable.
Master Man and Biosphere
Le bilan 2012 est positif pour la première session de cours du parcours MAB du master
« Gestion de la biodiversité » de l’université
Paul-Sabatier de Toulouse. Les cours, regroupés sur un trimestre pour favoriser l’accueil
d’étudiants étrangers ou en formation professionnelle, se sont terminés juste avant Noël.
Les étudiants partent maintenant effectuer
un stage professionnel pendant six mois.
Plusieurs d’entre eux l’effectueront dans une
réserve de biosphère existante ou en projet.
Côté chiffres, la première promotion comptait
16 étudiants : 10 garçons, 6 filles ; 12 Français
4 étrangers (Algérie, Maroc, Guinée, Gabon) ;
15 en formation initiale, 1 en formation professionnelle ; 14 issus de masters d’écologie,
2 d’écoles d’ingénieurs, la plupart ayant un
goût affirmé pour la coopération internationale. Un groupe atypique par rapport au
public visé par le parcours MAB, puisque les
étrangers et personnes en formation professionnelle étaient assez peu nombreux. Cela
s’explique par son affichage en avril 2012,
tardif par rapport aux délais nécessaires pour
obtenir des visas, ou l’autorisation de la hiérarchie et les financements pour des formations professionnelles de cette durée.
La formation est construite autour d’un projet répondant à la commande d’une réserve
de biosphère, auquel les étudiants travaillent
tout au long du trimestre. Cette année, ils ont
pris part à un atelier participatif regroupant
des usagers du bassin de la Dordogne avec
Epidor (Établissement public de coordination de la réserve de biosphère du bassin de
la Dordogne), puis aux états généraux de la
Dordogne en novembre à Bergerac. Ils ont
produit une brochure présentant la réserve
de biosphère, distribuée lors de cette importante manifestation, puis un guide méthodologique pour la mise en place d’une démarche
participative dans la réserve de biosphère.
Il faut noter la qualité de l’investissement
d’Epidor (présentation du projet à Toulouse
le jour de la rentrée, accueil en Dordogne à
deux reprises, participation à la restitution à
Toulouse), ainsi que la richesse de cette expérience concrète pour les étudiants.
Des ajustements seront bien entendu trouvés afin d’améliorer les interventions et les
interactions au sein de l’équipe enseignante.
Cette première session se termine sur une
impression globalement positive de la part
des étudiants et de la part des enseignants qui
souhaitent poursuivre leur engagement l’an
prochain. Les étrangers doivent dès maintenant engager les démarches auprès de Campus France pour la rentrée 2013 et les Français pourront s’inscrire dès le printemps sur
le site de l’université.
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The shale oil and shale gas
issue has reached a considerable
importance since 2011 in the
biosphere reserve area because the
territory is thought to conceal great
reserves of oil within its porous
substratum. With the help of its
scientific council, the biosphere
reserve has decided to be watchful
about the local news and mining
techniques in order to provide the
public with clear and unbiased
information.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Atteindre les objectifs du
développement durable, une
demande des citoyens sachant
ce qu’est la durabilité et
comment agir pour y parvenir ;
cette citoyenneté éclairée
passera par une éducation
communautaire à grande
échelle ainsi que par des
médias responsables, attachés
à promouvoir l’apprentissage
permanent d’une population
informée et active.
(Sensibiliser le public à la
notion de durabilité : 2e axe de
l’éducation au développement
durable – Unesco)
sensibilisation
Les rencontres de la biosphère
Diffuser la connaissance, permettre à chacun
de s’investir sur un sujet, mettre la recherche
scientifique au service d’une meilleure gestion
du territoire, promouvoir l’innovation à tous
les niveaux… telles sont les missions du programme L’homme et la biosphère de l’Unesco
pour encourager un développement respectueux des ressources naturelles et culturelles.
Pour aider à faire émerger un processus
participatif porteur de progrès et pour aider
les acteurs du territoire à prendre en charge
leur bien commun, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais organise
les « rencontres de la biosphère ». Ces réunions ouvertes à tous permettent à chacun de
s’exprimer sur un thème chaque fois différent
dans une ambiance conviviale. Ouvertes à
tous, ces rencontres font débattre ensemble
citoyens, experts, professionnels, penseurs et
autres gestionnaires.
0 16 février 2012
Déplacements : accroître les possibilités pour
une mobilité plus durable
La 3e rencontre de la biosphère s’est déroulée
le jeudi 16 février 2012 de 19 heures à 20 h 30
à bord de la péniche des Maisons du bornage
aimablement mise à disposition par l’association La Clématite à Veneux-les-Sablons.
Se déplacer est nécessaire au travail comme à
de nombreuses activités qui font notre quotidien. Dans une région comme la nôtre, l’étalement urbain et les distances en zone rurale
ne laissent souvent pas d’autre choix que la
voiture individuelle. Or, s’il apparaît que les
ressources pétrolières vont se raréfier, il est un
constat encore plus concret : les prix augmentent et ne cesseront probablement pas d’augmenter. Sans compter les inconvénients associés : pollutions, émissions de gaz à effet de
serre… Optimiser ses déplacements, se déplacer autrement, travailler autrement, changer
ses habitudes…
Quelles pistes explorer pour faire évoluer nos
pratiques ? Quels sont les horizons à découvrir et les freins à faire tomber ? Quels trans-
ports pour demain et, surtout, quelle relation
au transport, demain ?
0 30 mai 2012
Écotourisme : définissons ensemble ce que
signifie localement « l’écotourisme » et réfléchissons à sa mise en œuvre.
La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais en partenariat avec le Centre
d’écotourisme de Franchard, a organisé sa 4e
rencontre de la biosphère le mercredi 30 mai
de 18 h 30 à 20 heures, au centre d’écotourisme de Franchard à Fontainebleau.
L’objectif de cette rencontre de la biosphère
était de favoriser les échanges entre les acteurs
locaux (citoyens, entreprises, institutionnels,
associations) autour du thème de l’écotourisme afin de définir ensemble une vision locale de l’écotourisme et les actions possibles
pour participer à son développement sur le
territoire de la réserve de biosphère.
Après plusieurs décennies de croissance
rapide, le secteur du tourisme constitue un
enjeu de plus en plus important dans les discussions sur le développement durable. De
par sa nature, le tourisme est ambivalent : il
génère des impacts positifs, des bénéfices,
biens connus, mais aussi des impacts négatifs
parfois sous-estimés.
« L’écotourisme est une visite, responsable au
plan de l’environnement, au sein des milieux
naturels relativement peu perturbés, avec le
but d’apprécier la nature (et tout autre dimension culturelle du passé ou du présent), qui
fait la promotion de la conservation, qui a un
faible impact négatif et qui permet une implication socio-économique des populations
locales » (UICN).
Le programme international « Man and biosphere » de l’Unesco et son réseau mondial
des réserves de biosphère s’efforcent de diriger le tourisme vers une voie plus durable.
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais vise à trouver la voie du tourisme
durable par le partage des connaissances, de
meilleures pratiques et des expériences pour
planifier et gérer l’écotourisme.
Ce nouveau rendez-vous a lieu environ tous
les deux mois. Ces rencontres citoyennes per-
éducation et sensibilisation / 55
5e rencontre de la biosphère.
Animation participative pour
faciliter le dialogue constructif
et le partage de connaissances
et d’idées, en vue de créer un
réseau d’échanges et d’actions.
mettent à des personnes concernées ou intéressées par un sujet d’échanger et de tenter de
construire ensemble un avenir durable pour
leur territoire. Le pari est de faire émerger,
par la rencontre de différentes visions, compétences et expertises, des projets qui contribuent à renforcer le territoire (résilience), face
aux défis annoncés pour les années à venir.
0 9 octobre 2012
Quelle est votre perception du territoire ?
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais et le pôle Abiosol, en partenariat
avec la commune de Moigny-sur-École, ont
organisé le mardi 9 octobre 2012 la 5e rencontre de la biosphère sur le thème : « Quelle
est votre vision du territoire ? »
Anne sourdril, ethnologue au CNRS, a effectué une étude postdoctorale à la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais et
à l’Inra d’Ivry entre juillet 2009 et juillet 2011.
Son étude avait pour objectif d’observer l’évolution des paysages dans le Gâtinais à travers
les perceptions de ses habitants et de ceux qui
les façonnent.
Les premiers résultats de cette étude sont
présentés dans une exposition appelée
« TRAMES(S), Paysages d’habitants révélés
par PhotoVoice », qui a été présentée dans
la médiathèque de la commune de Moignysur-École pendant tout le mois d’octobre
2012. Face aux mutations de leur paysage,
les perceptions, les sensibilités et les attentes
d’habitants, d’agriculteurs ou d’aménageurs
sont révélées à travers des photos qu’ils ont
prises eux-mêmes et qu’ils commentent.
La réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais à travers le programme L’homme
et la biosphère de l’Unesco et le pôle Abiosol, qui réunit le réseau des Amap, Terre de
liens, le GAB Île-de-France et les Champs
des possibles, proposent aux habitants et
aux élus un espace de débat sur l’avenir de
leur territoire, afin qu’un projet commun
s’exprime au-delà des divergences de vision
et d’intérêts : sauvegarde des terres agricoles,
pression foncière, alimentation, projets
structurants sur les plans sociaux et économiques…
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Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve
organizes “Biosphere meetings”. These aim to
bring together people to participate in constructive
discussions and help all territorial players to handle
their communal good. These meetings allow everyone
to express their point of view about a different topic
each time in a friendly atmosphere. Open to all, these
meetings are opportunities for residents, specialists,
thinkers and managers alike to talk together.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Exposition « TRAMES, Paysages d’habitants
révélés par PhotoVoice »
En 2012, la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a réalisé une exposition
avec Anne Sourdril, ethnologue au CNRS
et ancienne post-doctorante à la réserve de
biosphère, et avec le concours du CAUE77.
Cette exposition met en lumière les savoirs et
les sensibilités des habitants, des agriculteurs,
des aménageurs ou de simples citoyens face
aux mutations de leur paysage. Elle révèle la
forte implication de chacun, notamment des
agriculteurs, dans les paysages tels qu’on les
voit aujourd’hui. Elle témoigne de la volonté
des acteurs locaux d’être associés à la planification qui pourrait modifier ces paysages,
au gré des priorités nouvelles qui émergent à
l’échelle locale comme à l’échelle globale.
L’objectif général de l’étude postdoctorale à la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais et à l’Inra d’Ivry effectuée par Anne
Sourdril est de comprendre les changements
d’usage du territoire au sud du massif de
Fontainebleau et la façon dont les habitants
se représentent le paysage qui les entoure.
Cette étude a débuté en juillet 2009 et s’est
terminée mi-2012. Dans le cadre de cette
recherche, Anne Sourdril a mis en place une
méthode appelée PhotoVoice par laquelle
elle a demandé aux habitants de prendre en
photo, grâce à des appareils photographiques
jetables fournis, ce qui représente le mieux,
pour eux, le paysage et la nature au sein de
leur territoire, le Gâtinais, et ce qu’ils veulent
y voir protéger.
Activités (chasse, agriculture, tourisme…) ou
êtres vivants (mammifères, oiseaux, insectes,
mais aussi plantes et arbres)… « Ces photos
essaieront notamment de montrer le paysage
qui permet aux êtres vivants de circuler sur
ce territoire pour s’y nourrir et se reproduire,
bref d’y vivre (et donc des portions de paysages qui permettent ces déplacements, avec
ou sans traces de passage). Focalisez-vous sur
ce qui fait pour vous les spécificités du paysage et de la nature du Gâtinais. »
C’est de ce travail qu’est née l’exposition
« TRAME(S) Paysages d’habitants révélés par
PhotoVoice ». Depuis sa présentation le 4 avril
2012, l’exposition est prêtée gratuitement par
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais aux collectivités ou organisations
qui en font la demande. Elle est destinée à un
large public local comme aux gestionnaires du
territoire et aux décideurs. Elle se compose de
11 kakémonos autoportants de 2 m de haut
sur 80 à 120 cm de large. Ces éléments légers
s’installent rapidement dans une salle ou sous
abri. Cette exposition itinérante a été vue en
2012 au conseil général de Seine-et-Marne,
à l’Unesco, au centre d’écotourisme de Franchard, à Moigny-sur-École, Veneux-les-Sablons, Avon et Moret sur Loing.
Géofestival : Fontainebleau, si le grès m’était
conté !
Après l’exposition « La mémoire des sables »
et l’inauguration du sentier « La mémoire
dans la pierre » en 2011, l’histoire révélée par
le Géofestival et ses partenaires locaux continue tout au long d’une saison riche en événements : « Fontainebleau, si le grès m’était
conté ».
Le 6 octobre 2012, l’Office national des forêts
a inauguré le « sentier des carriers » qui permet de découvrir les traces laissées par ce
passé industriel dans le cadre de randonnées,
plus ou moins courtes, à partir de la Faisanderie de Fontainebleau. Composé de deux
boucles de 4 et 7 km, le sentier permet de
découvrir la géologie de la zone, l’activité des
carriers (chemins de desserte, abris, village,
front de taille, écales), le mode de vie, la production et l’utilisation du grès. Pour accompagner la visite, des supports sont disponibles
sur Internet : carte et plaquette de présentation du sentier, livret du carrier, l’audioguide
pour la promenade de 2 h 30, et l’audioguide
pour la randonnée de 5 heures.
Du 17 novembre au 2 décembre 2012, la réserve de biosphère et Mines ParisTech, coordinateur local du Géofestival, ont proposé
l’exposition « Fontainebleau, si le grès m’était
conté » à la salle des fêtes du théâtre de Fontainebleau, qui a attiré près de 1 400 visiteurs dont
340 scolaires de primaire, collège et lycée. De
nombreux partenaires ont participé à la réalisation de cette exposition : Mines ­ParisTech, la
ville de Fontainebleau, le conseil d’architecture d’urbanisme et d’environnement de Seineet-Marne, l’Office national des forêts et ses
partenaires (AFF, Gersar, PNR…), le domaine
du château de Fontainebleau, l’Association
des mécènes et amis du château de Fontainebleau, le Comité de défense, d’action et de
sauvegarde de Fontainebleau et l’Association
pour la promotion du jumelage FontainebleauAngkor, et Stanislas Ipaveca a généreusement
prêté à cette occasion sa collection de gogottes
(formations naturelles de sable concrétionné
produisant des formes particulières). Par des
photographies aériennes inédites de Pascal
Crapet, notre regard prenait de la hauteur, en
découvrant les traces des carriers d’une façon
innovante et parfois surprenante.
Plusieurs animations ont été proposées pendant l’exposition : conférence de Patrick
Ponsot (architecte des monuments historiques) sur les méthodes de conservation du
grès dans l’architecture, conférence de Patrick
Dubreucq sur la vie sociale des carriers au
XIXe siècle1, promenades guidées dans le château de Fontainebleau sur les matériaux de
construction et dans la ville pour découvrir
le grès dans les constructions qui constituent
notre environnement quotidien. Les scolaires
ont pu répondre à des questionnaires établis
par leurs enseignants.
Le film réalisé par Michel El Hanachi et Laure
Piedeloup (CAUE77) intitulé Les Sonneurs de
roche permet de découvrir les traces laissées
par ce passé industriel en forêt de Fontainebleau. Le film aborde la formation des grès,
les méthodes d’extraction, le mode de vie des
carriers et les divers usages des grès depuis le
Moyen Âge. La parole y fut donnée à plusieurs
intervenants : P. Dubreucq, historien, membre
de la commission carrières et carriers des
Amis de la forêt de Fontainebleau, D. Obert,
géologue, M. Thiry, géologue et R. Campana,
fils de carrier. On peut aussi entendre M. de
Oliveira dont la carrière, située à Moigny-surÉcole, est la dernière en activité en région parisienne.
éducation et sensibilisation / 57
Présentation par l’ONF
des outils des carriers.
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TRAMES, is a Photovoice exhibition of landscapes
as seen by the local population - either common
citizens, farmers or country planners - which focuses
on their knowledge and their sensitivity to evolving
landscapes. The display reveals a real involvement
from every photographer, especially farmers, in the
landscapes as we can see them today. It shows the
local players are willing to play an active part in
landscape planning, according to new priorities that
might come up locally or globally.
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Plaquette de présentation
de l’exposition.
1- Voir blog « Carrières
et carriers de grès du
massif de Fontainebleau
et alentours », accessible à
l’adresse suivante :
http ://carrieresetcarriers
degresdumassif
defontainebleau.
wordpress.com/
Because the soil and subsoil are of great importance
in the morphology of territories, landscape
formation, development of human activities as well
as biodiversity, Mines ParisTech, Géomnis and
Fontainebleau-Gâtinais biosphere reserve have
promoted a transversal approach named Geofestival
which includes not only mineral, vegetal and animal
kingdoms but also social relations. By integrating
the mineral in our perception, Geofestival allows us
to take a forgotten part of our planet into account,
promotes a better understanding of our territory,
develops its identity and perception of its evolution.
This innovative concept contributes to the building of
a knowledge at the crossroads of experience, memory
and tradition, with scientific expertise. Therefore,
Geofestival plays a part in educating the general
public, residents and visitors alike.
An exhibition was set up in December 2012 at the
Fontainebleau theatre by Mines ParisTech, the
Geofestival local coordinator, with many other
partners. This exhibition, «The story of sandstone»,
attracted almost 1,400 visitors among which 340
primary and secondary school students. «Les
sonneurs de roche», a film directed by Michel El
Hanachi and Laure Piedeloup (CAUE77) shows
industrial traces in Fontainebleau forest. The film also
presents sandstone, its formation, extraction methods
and various uses since the middle ages together with
the ancient quarrymen’ s way of life.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Logo de la réserve de biosphère
permettant de reconnaître le
caractère responsable d’une
manifestation.
Accompagnement de manifestations
responsables
La démarche d’accompagnement de manifestations responsables conduite par la réserve
de biosphère vise en premier lieu à faire
connaître la réserve de biosphère et le programme MAB :
- promotion de la diversité culturelle et naturelle du territoire ;
- éduquer et former le public et les gestionnaires ;
- encourager les manifestations durables du
point de vue environnemental et social.
En 2011, le groupe de travail constitué depuis
plusieurs années a mis au point une version
aboutie d’un questionnaire visant à évaluer
les déchets et les nuisances ou les efforts réalisés par les organisateurs de manifestations
en matière d’alimentation, de transports,
d’énergie ou encore de communication dans
le cadre de leur événement. Après la mise au
point de ce questionnaire, 2011 et la première
partie de 2012 ont été consacrées à tester ce
questionnaire sur diverses manifestations publiques : marché bio, concours équestre, expositions, manifestations organisées par une
communauté de communes (Pays de Seine)
et par la chambre d’agriculture de Seine-etMarne.
Il est à noter que l’accompagnement de la
communauté de communes du Pays de Seine
dans l’organisation de la semaine du développement durable, d’un grand goûter dansant
et du nettoyage des berges de la Seine fut un
riche apprentissage mutuel et a permis d’enrichir le questionnaire d’éléments concernant
la solidarité, en particulier vis-à-vis des personnes porteuses de handicaps.
À la demande de la chambre d’agriculture de
Seine-et-Marne, la randonnée gourmande
entre Arbonne-la-Forêt et Barbizon le 30 septembre 2012, un événement qui rassemble
250 personnes en une journée sur un parcours entre plaine agricole et forêt, a fait l’objet de propositions sur deux aspects précis : la
production et l’élimination des déchets liés à
la restauration, et la recherche de solutions
locales et durables concernant les toilettes. La
réserve de biosphère a étudié la question de
la vaisselle utilisée et a exploré avec le comité
organisateur les différentes options possibles.
Enfin, le comité organisateur a eu recours à
l’achat de toilettes sèches démontables de fabrication locale, une solution qui permet une
réutilisation, voire un prêt ou une location à
d’autres organisateurs de manifestations.
Le travail mené en 2012 a conduit la réserve
de biosphère à ajouter au questionnaire trois
items qui permettront de distinguer les manifestations remarquables au regard des valeurs
du programme L’homme et la biosphère :
- la promotion du patrimoine culturel et naturel de la réserve de biosphère ;
- l’encouragement à un développement économique et social local ;
- la sensibilisation et l’éducation au développement durable.
Enfin, un logo a été mis au point et validé par
le groupe de travail, permettant aux organisateurs d’afficher la reconnaissance accordée
par la réserve de biosphère.
éducation et sensibilisation / 59
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Responsible events
The biosphere reserve has set up a tool for people
who organize events for the general public, so as to
make them aware of environmental impacts caused
by the event. This procedure is also intended to
identify and highlight all contributions to a natural
and cultural local heritage approach.
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La randonnée gourmande
organisée par la chambre
d’agriculture de Seine-et-Marne.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
promotion et communication
/ communication
Plaquette de présentation du
programme de l’Unesco Man
and Biosphere et de la réserve
de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais.
promotion et communication / 61
La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a été désignée
par l’Unesco pour promouvoir un développement durable basé sur les
efforts combinés des acteurs locaux et du monde scientifique. C’est la
raison pour laquelle elle intervient à l’occasion d’événements publics
sur le territoire ou lorsqu’elle accueille des délégations nationales ou
internationales sur son territoire. En 2012, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais s’est également dotée d’outils de
communication (plaquette et site Internet) afin de rendre plus lisible
ses actions auprès des financeurs et du grand public.
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Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve was designated by
Unesco to promote sustainable development thanks to joint efforts
from local players and scientists. The association therefore plays a
part in public events on the territory and also receives national or
international delegations. Since 2012, Fontainebleau and Gâtinais
biosphere reserve has been offering new communication tools
(brochure and website) so as to make their actions better known
by sponsors and general public.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
0 Au cours de l’année 2012,
la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais
a participé comme chaque
année à de nombreuses
manifestations locales, mais
a aussi été sollicitée pour
intervenir lors d’événements
départementaux et nationaux.
promotion
événements publics
« Fête de la Nature : entre forêt et ville »
La fête de la Nature est un événement national et international célébrant la nature et
l’environnement, lancée en France en 2007
par le comité français de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Cette fête rassemble aujourd’hui des milliers
de manifestations gratuites impulsées par des
professionnels ou des bénévoles, acteurs de la
protection et de la valorisation de la nature.
En 2012, la réserve de biosphère, Seine-etMarne Tourisme, son centre d’écotourisme
de Franchard, ses partenaires et la ville de
Fontainebleau ont proposé dans ce cadre un
événement inédit : « Fête de la Nature : entre
forêt et ville dans un site d’exception ». Sur
les lieux mêmes qui ont inspiré les artistes et
les défenseurs de la nature, lieu de la fondation de l’UICN et au sein d’un massif forestier
d’exception, la fête de la Nature prend une
dimension éloquente et significative.
0 Au centre d’écotourisme de Franchard
Franchard est l’un des lieux les plus anciennement fréquentés de la forêt qui tire son nom
d’un ermitage, classé monument historique.
Dès le XIe siècle, le site a abrité des ermites,
puis un prieuré a été bâti dont il ne reste que
la chapelle. Les lieux attirèrent les peintres
de Barbizon et les écrivains George Sand
et Alfred de Musset. Aujourd’hui, le site de
Franchard fait partie d’un secteur classé Natura 2000 et accueille, depuis 2011, le premier
centre d’écotourisme d’Île-de-France.
Dans le cadre de ses initiatives en faveur de
la sensibilisation des visiteurs à la sauvegarde
des milieux naturels et dans l’objectif d’éveiller l’attention du grand public aux questions
environnementales, le centre d’écotourisme
de Franchard a pris l’initiative d’organiser la
« Fête de la Nature entre forêt et ville » avec
le concours de ses partenaires.
0 Au Centre d’initiation à la forêt
La Faisanderie est un lieu témoin du lien historique unissant la ville à la forêt : la chasse.
À l’origine, un élevage de gibier y était installé
pour les chasses royales. Depuis 1995, les bâtiments accueillent le Centre d’initiation à la
forêt. Géré par l’ONF, il accueille, informe et
sensibilise le public à l’environnement forestier et à sa fragilité. De nombreuses activités
y sont organisées, permettant d’apprendre à
observer la faune et la flore et sensibilisant
aux bons comportements à adopter pour préserver la nature. En 2012, ce centre a accueilli
près de 7 000 visiteurs, groupes scolaires, étudiants et adultes.
0 En ville à Fontainebleau
La naissance même du château et de la ville
est intimement liée à l’existence de la forêt.
Prisé par les rois de France pour leurs chasses,
Fontainebleau devient un lieu de résidence
royale dès le XIe siècle. Surnommé « Véritable demeure des rois et Maison des siècles »
par Napoléon Ier, le château, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco,
témoigne de huit siècles d’histoire de France.
Château, ville et forêt devinrent synonymes
d’évasion et des plaisirs de la nature pour
les cours royales et impériales. Plus tard, les
artistes en quête de Nature y trouvent leur
inspiration…
Fête du printemps à Moret-sur-Loing
Les 19 et 20 mai 2012, la commune de Moretsur-Loing organisait sa fête du Printemps. La
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais a présenté à cette occasion l’exposition « TRAME(S) Paysages d’habitants révélés par PhotoVoice ».
Association Le Geai
Située sur la commune de Boutigny-surEssonne, l’association Le Geai a invité la
réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais à l’occasion de son assemblée générale le 29 janvier 2012. Le Geai a pour vocation la mise en valeur des patrimoines naturel
et humain des cantons de Milly-la-Forêt et la
Ferté-Alais. La réserve de biosphère a présenté à l’assemblée sa raison d’être ainsi que
les actions qu’elle mène. Des missions communes comme la sensibilisation des publics,
promotion et communication / 63
notamment scolaires, ainsi que la valorisation
des richesses locales et des milieux naturels
ont pu être identifiées.
51e Congrès des maires et présidents
d’EPCI de Seine-et-Marne
Pour le 51e Congrès des maires et présidents d’établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) de Seine-et-Marne,
qui s’est déroulé le 12 octobre 2012 à l’hôtel New York de Disneyland Paris, Jean
Dey, président de la réserve de biosphère,
a présenté la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais à la Table ronde
n° 3 : « Développement économique et territoire ». Ce fut l’occasion d’expliquer les
actions de la réserve de biosphère en termes
d’animation de territoire et de développement économique et de réaffirmer ses liens
privilégiés avec la chambre de commerce et
d’industrie de Seine-et-Marne et la chambre
d’agriculture de Seine-et-Marne.
2es assises de la biodiversité
à Grande Synthe (Dunkerque)
Visiteurs, intervenants, élus, agents territoriaux, représentants des entreprises se sont
mobilisés du 26 au 28 septembre 2012 autour
de grandes thématiques liées à la biodiversité. Jean Dey est intervenu à la table ronde
« Biodiversité : une question de coopération
internationale ? Quels sont les outils existants
pour assurer au plan international la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles ? Quels retours d’expériences transposables sur nos territoires ? »
Festival Terre Avenir à Veneux-les-Sablons
Les 8 et 9 septembre 2012, la réserve de
biosphère a tenu un stand au festival Terre
Avenir à Veneux-les-Sablons (77250). Cette
présence lui a permis de présenter ses objectifs et ses actions au public, de relayer le programme de sciences participatives « 50 000
observations pour la forêt » en distribuant les
outils de communication nécessaires, et enfin
de présenter l’exposition « TRAME(s), Paysages d’habitants révélés par PhotoVoice ».
Présentation de l’exposition
« TRAME(S), Paysages
d’habitants révélés par
PhotoVoice » à la mairie de
Moret-sur-Loing à l’occasion de
sa fête du Printemps.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Échanges entre la
réserve de biosphère
de Fontainebleau
et du Gâtinais,
l’ONF et la réserve
de biosphère East
Vättern Scarp
Landscape (Suède)
nouvellement créée.
0 La réserve de biosphère
de Fontainebleau et du
Gâtinais, émanation du
programme L’homme et
la biosphère de l’Unesco,
a vocation à accueillir des
délégations françaises
et étrangères. Ces
délégations sont issues
d’autres réserves de
biosphère françaises ou
étrangères, mais également
de structures ou de
territoires intéressés par la
désignation ou curieux de
connaître notre mode de
fonctionnement. Elles nous
sont également indiquées
par d’autres réseaux et
programmes liés à l’Unesco.
0 Nous nous efforçons
de faire connaître à ces
visiteurs les particularités
de notre réserve de
biosphère, et de leur faire
rencontrer divers acteurs
qui peuvent témoigner de
leur implication, à travers
leur propre structure, dans
la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du
Gâtinais.
accueil de délégations
Délégation chinoise
Le 29 juillet, le président de la réserve de biosphère Jean Dey a reçu une délégation chinoise
composée du président du comité chinois
des réserves de biosphère et le directeur des
sciences à l’Unesco. La matinée a débuté par
une présentation de la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais au Centre
d’écotourisme de Franchard, où Seine-etMarne Tourisme nous a accueillis. La journée
s’est poursuivie au château de Fontainebleau,
patrimoine mondial de l’Unesco. À l’image
de cette journée, l’accueil de délégation est
une formidable occasion pour la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
de tisser des partenariats forts avec nos administrateurs et de créer du lien entre deux programmes de l’Unesco.
Délégation suédoise
Pour sa désignation au comité international
de coordination du programme MAB, une
délégation de la réserve de biosphère East
Vättern Scarp Landscape (Suède) s’est rendue du 11 au 13 juillet à Fontainebleau afin
de rencontrer l’équipe de coordination de la
réserve de biosphère ainsi que son président
et quelques administrateurs, dont l’ONF et
Seine-et-Marne Environnement. La réserve
de biosphère East Vättern Scarp Landscape a
choisi comme nous de créer une association
de gestion pour leur territoire. Ce fut également l’occasion d’échanger sur des thèmes
comme la gestion forestière, la coopération
internationale et les éco-industries.
BIOVALLÉE
Le 5 septembre 2012, la réserve de biosphère
de Fontainebleau et du Gâtinais a accueilli
une délégation de Biovallée (Drôme), souhaitant mieux appréhender les atouts et
contraintes d’une désignation en réserve de
biosphère, dans la perspective d’une éventuelle candidature au programme comme
réserve de biosphère. Le long des 100 km de
la rivière Drôme, 103 communes (soit un tiers
de la superficie du département) participent à
un protocole d’accord signé par les communautés de communes, la région et le département. Ce protocole engage les signataires à
faire de ce territoire une véritable vitrine de
la région Rhône-Alpes pour un mode de vie
respectueux de l’environnement. L’objectif est
de devenir un écoterritoire engagé dans des
démarches participatives et citoyennes, et une
référence nationale en matière de développement durable en plaçant l’homme au centre
des projets. Cette vallée, riche de ses ressources naturelles, se distingue dans plusieurs
domaines d’activité : l’agriculture biologique
(17 % de la surface agricole utile), la valorisation du végétal, la biodiversité, le bois, l’écoconstruction, les énergies renouvelables, les
technologies propres…
Le président, le directeur et le conseiller
scientifique de Biovallée, accompagnés du
président et de la directrice de projets de la
Mission ingénierie et prospective RhôneAlpes (Mipra : le GIE qui apporte son appui à
Biovallée) étaient curieux de connaître l’expérience de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais. Ils souhaitaient notamment découvrir l’organisation des acteurs
locaux au sein d’une association type Loi
1901, et les implications en termes de gouvernance locale, de recherche et d’éducation.
Après une présentation des territoires respectifs, du programme MAB et des réserves
de biosphère en présence de Catherine Cibien, directrice du MAB France, la réunion
s’est poursuivie sur le site de Franchard, où
a récemment été inauguré un centre d’écotourisme. Au cours de cette visite, plusieurs
actions de la réserve de biosphère ont été présentées : la recherche, le projet Equimeth (méthanisation du fumier équin), le programme
éducatif « Génération Biosphère », les rencontres de la biosphère…
Ces échanges ont permis à la délégation de
Biovallée d’avoir une meilleure visibilité sur
ce que recouvre le programme MAB, les réserves de biosphère et les possibilités offertes
par le réseau mondial en termes d’échanges
d’expériences et de valorisation des territoires
promotion et communication / 65
à l’international. La perspective d’une désignation comme réserve de biosphère sera présentée devant un prochain comité de pilotage
Biovallée. Si la proposition est approuvée, ce
territoire se portera alors candidat.
Communication
Depuis deux ans, la communication de la
réserve de biosphère se professionnalise. La
lettre d’information est envoyée tous les trimestres à plus de 1 100 abonnés. La page
Face­book compte 350 fans et un compte twitter a été créé. Le nouveau site web a été élaboré en 2012.
La communication n’est pas uniquement
électronique : les rencontres de la biosphère
comme la participation aux événements publics participent à une meilleure visibilité de
nos actions. En 2012, la réserve de biosphère
a élaboré des plaquettes de communication
présentant le programme MAB, la réserve de
biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais,
mais aussi les actions phares : Equimeth,
Génération Biosphère, les rencontres de la
biosphère, la coopération internationale, et
l’exposition « TRAME(S) ».
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The Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve,
under Unesco’s Man and Biosphere programme, is
entitled to receive French and foreign delegations.
These delegations may come from other French
or foreign biosphere reserves or also from local
authorities or any structure interested in our label or
our operating methods. They may also come from
other networks and programmes connected to Unesco.
We strive to show these visitors the special features of
our biosphere reserve and introduce them to various
players whose corporate structures demonstrate
their involvement in the Fontainebleau and Gâtinais
Biosphere Reserve.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
International / International
international / 67
Le réseau du programme MAB est composé de 610 réserves
de biosphères réparties dans 117 pays, dont 12 sites transfrontaliers.
Le réseau est un outil de coopération internationale exceptionnel
permettant le partage des connaissances, les échanges d’expériences
et de bonnes pratiques, le renforcement des capacités et de
développement de recherches comparées.
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Biosphere reserves are sites established by countries and recognized
under Unesco’s Man and the biosphere (MAB) Programme to promote
sustainable development based on local community efforts and sound
science. There are currently 610 biosphere reserves in 117 countries,
including 12 transboundary sites.
Secteur Palmas de Occoa,
zone centrale de la réserve de
biosphère la Campana-Peñuelas.
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Réunion de clôture du voyage
d’étude de la délégation
française avec la participation
de l’ambassade de France au
Chili.
0 La coopération avec
la Campana-Peñuelas
au Chili s’articule autour
de quatre axes prioritaires :
- gestion de la réserve
de biosphère en contexte
périurbain ;
- écotourisme périurbain
comme moyen de
développement durable
des territoires ;
- charte pour les produits,
services et événements du
territoire ;
- éducation, communication
et participation citoyenne.
Coopération
La Campana-Peñuelas (Chili)
L’ouverture à l’international est un axe stratégique fort. La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais (RBFG) a monté une
coopération avec une des autres rares réserve
de biosphère périurbaines, la CampanaPeñuelas (RBCP), entre les agglomérations de
Santiago et de Valparaíso au Chili.
Du 12 au 20 avril 2012, une délégation de
la réserve de biosphère de Fontainebleau et
du Gâtinais, composée du président de la
réserve, du coordinateur, de représentants
de la chambre de commerce et d’industrie
de Seine-et-Marne, de l’Office national des
forêts et de Mines ParisTech, s’est rendue à la
réserve de biosphère de la Campana-Peñuelas
au Chili.
La coopération s’articule autour de quatre
axes prioritaires :
- gestion de la réserve de biosphère en
contexte périurbain ;
- écotourisme périurbain comme moyen de
développement durable des territoires ;
- charte pour les produits, services et événements du territoire ;
- éducation, communication et participation
citoyenne.
La réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais accueillera la délégation
chilienne au printemps 2013.
Axe éducation
La délégation française a pu prendre
connaissance de la coopération tripartite qui
existe dans la RBCP entre les établissements
scolaires (collèges), la Conaf et la recherche
universitaire ou à travers d’ONG locales
pour l’éducation à l’environnement et au
développement durable. Cette expérience
nous invite à réfléchir et à renforcer notre
manière de travailler dans cette voie que
nous montrent les collègues chiliens. Nous
avons également été instruits des actions de
formation de professeurs et guides destinés
à démultiplier et potentialiser l’éducation au
développement durable.
Nous avons pu visiter des collèges exemplaires
en termes de mise en place du développement durable dans le quotidien des élèves.
Nous pensons que la coopération avec cette
réserve de biosphère sur cet axe « éducation »
pourrait continuer à travers l’établissement de
liens directs entre des établissements chiliens
et français. Il nous semble que les réserves de
biosphère constituent un cadre pertinent pour
permettre et faciliter ces échanges directs entre
les établissements scolaires.
Axe implémentation, gestion des réserves
de biosphère et aménagement du territoire
0 Figure légale
Il est clairement apparu à la délégation française que la RBCP a aujourd’hui la maturité
suffisante pour voir la création d’une entité
légale propre afin de pouvoir suivre plus avant
son processus d’implémentation et le développement de sa propre identité : l’extension du
périmètre, les nombreux acteurs consultés, la
création et la maturation du comité de gestion,
des étapes successives que la RBFG a franchies également.
0 Aménagement du territoire
La délégation a tout d’abord fait remarquer que
ni en France ni au Chili les réserves de biosphères sont reconnues dans le droit national.
Cependant, en ce qui concerne l’aménagement
du territoire, la situation dans chaque pays est
assez différente. En France, il existe beaucoup d’outils d’aménagement et de régulation
de l’usage du sol et il n’existe pas cette différence marquée de planification entre les zones
urbaines et rurales. Au Chili au contraire, il
existe peu d’instruments d’aménagement et la
planification est plus diversifiée. Cependant,
il est possible de faire quelques comparaisons
entre les deux réserves de biosphères :
- dans le cas français : nous avons réussi à
inscrire la RBFG dans le schéma directeur
régional de l’Île-de-France (Sdrif) et la RBFG
essaie de « peser » sur les décisions d’aménagement du territoire à travers son fonctionnement en réseau (mobilisation et coordination
des acteurs locaux) et à travers son conseil
scientifique.
international / 69
Une école en zone
rurale accueille en
chanson la délégation
française.
- Dans le cas du Chili : la RBCP fait une apparition dans les documents de développement et d’aménagement régional. De plus, le
concept de réserve de biosphère semble être
très bien approprié au niveau local par les
trois municipalités qui font partie du comité
de gestion.
Du côté de la RBFG, cet exemple d’appropriation locale de la réserve de biosphère
nous invite à faire un effort pour que les collectivités locales réalisent le plein potentiel de
l’appartenance de leur territoire à la réserve
de biosphère. Du côté de la RBCP, il est possible d’imaginer que les efforts pour influencer le développement régional vers la durabilité vont continuer, ce qui sera sans doute le
cas au vu des signes avant-coureurs que nous
avons pu observer (inclusion de zones vertes
dans le Plan régulateur du Gran Valparaíso,
inclusion de la réserve de biosphère dans le
nouveau plan de développement d’infrastructure du MOP région Valparaíso, etc.)
Axe écotourisme et marque pour les
produits et services de la réserve de
biosphère
La délégation a voulu souligner que la définition et l’implémentation de l’écotourisme
périurbain représentaient un grand défi pour
le programme L’homme et la biosphère. Nos
deux réserves de biosphère peuvent être (et
elles le sont déjà en partie) pionnières car
elles ont un grand rôle à jouer sur ce thème
du fait de leur caractère périurbain, un rôle de
leader au sein du réseau mondial.
La RBCP, grâce au projet de recherche Innova-Corfo qu’exécute l’institut de géographie
de l’université catholique de Valparaíso
(PUCV), a déjà développé une expérience de
planification au niveau de la réserve de biosphère de l’écotourisme à travers la promotion
d’une « offre » issue du dessin de routes touristiques thématiques et des services associés.
Par l’intermédiaire du projet Innova-Corfo
mené par la chambre de commerce de la région de Valparaíso, la RBCP a pu développer
une expérience concrète sur les bénéfices que
la reconnaissance du territoire comme réserve
////////////////////////////////////////////////////////////
A five-person delegation from the Fontainebleau
and Gâtinais biosphere reserve, composed of its
President, coordinator and members of Seineet-Marne Chamber of Commerce and Industry,
National Forestry Commission and Mines Paris
Tech, was sent to La Campana-Penuelas
Biosphere Reserve, in Chile, from 12th to
20th April. The opening up onto international
cooperation is a key strategic focus. The
Fontainebleau and Gâtinais biosphere reserve has
set up a cooperation with one of the other few periurban biosphere reserves: La Campana-penuelas,
located between the largest conurbation of Chile,
Greater Santiago, and Valparaiso.
This cooperation is built up on four key guidelines:
• Management of a biosphere reserve in a peri-urban
background
• Peri-urban ecotourism as a means of promoting
territorial sustainable development
• A charter of commitment for products, services and
events on the territory
• Education, communication and citizen
involvement
The Fontainebleau and Gâtinais biosphere
reserve will receive the Chilean delegation in the
spring of 2013.
////////////////////////////////////////////////////////////
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Le palmier chilien est classé
comme espèce menacée
vulnérable sur la liste rouge
de l’UICN.
de biosphère pouvait apporter aux entrepreneurs locaux. Dans ce sens, il se peut que la
RBCP soit un plus avancée que la RBFG mais
la mise en perspective avec l’expérience de
Fontainebleau révèle une bonne source d’apprentissage mutuel puisque nous avons sur
notre territoire, en plein cœur de la réserve
de biosphère, le premier centre d’écotourisme
de la région Île-de-France. La RBFG, dans sa
mission de coordination des acteurs locaux,
a pour projet de fédérer les différentes initiatives écotouristiques en son sein.
S’il est clair que l’écotourisme est un axe très
pertinent et prioritaire pour la suite de la
coopération, la délégation a toutefois voulu
attirer l’attention de l’assemblée sur le point
suivant : le « marketing » et la « commercialisation » de l’écotourisme périurbain doivent
se faire de manière différente du tourisme
« classique » afin de ne pas générer plus de
problèmes que ceux que nous connaissons
déjà (ex : surfréquentation, érosion, accumulation de déchets, pression sur la ressource en
eau, etc.). Nous souhaitons lancer une thèse
de doctorat sur ce thème.
Des pistes concrètes se dégagent d’ores et
déjà pour la suite de la coopération comme
par exemple la proposition lors de la réunion
du 19 avril de la chambre de commerce de
faire apparaître la RBFG comme partenaire
du nouveau projet qu’elle va déposer avec
la Conaf pour un financement Innova-Corfo
sur l’utilisation du logo « Réserve de biosphère la Campana-Peñuelas ». Lors de cette
même réunion, les discussions ont permis de
faire émerger l’idée d’organiser un colloque à
l’Unesco sur le thème de l’utilisation du logo
Réserve de biosphère et le développement
d’une marque ou charte associée. La RBFG
se situant à proximité du siège de l’Unesco
à Paris, la délégation française a proposé
d’amorcer les discussions avec le secrétariat
international du programme L’homme et la
biosphère afin d’organiser ce colloque.
Nouvelles perspectives
Le président de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais propose un
nouvel axe de coopération sur le thème de
l’eau. Il s’est rendu compte au cours de la
visite des problèmes qui pèsent sur cette ressource et il propose que la gestion de l’eau soit
un nouvel axe de la coopération étant donné
son expérience au sein du conseil général de
Seine-et-Marne comme responsable de cette
thématique. À la suite de cela, le président a
remercié les collègues chiliens pour l’accueil
chaleureux de la délégation et a invité la délégation à venir découvrir la RBFG en 2013 afin
de compléter ce cycle de la coopération.
Atelier EuroMAB sur
les services écosystémiques
Les 13 et 14 septembre 2012, la réserve de
biosphère suédoise East Vättern Scarp Landscape a accueilli un séminaire EuroMAB sur
les services écosystémiques, animé par trois
chercheurs du Centre de résilience de Stockholm et le programme MAB en la personne
de Meriem Bouamrane. La même semaine, la
réserve de biosphère hôte était inaugurée.
Comment intégrer le concept de service écosystémique dans la gestion d’une réserve de
biosphère ? Comment définit-on des pistes
concrètes ? Comment évaluer leur rôle dans
le bien-être humain, quelle est leur dimension
sociale ? Comment gère-t-on les compromis
et l’équité vis-à-vis des services rendus des
pistes concrètes ? Quelle évaluation monétaire et non monétaire peut-on en faire ? Comment communiquer sur ce concept ?… Voilà
certaines des nombreuses questions que se
posaient les coordinateurs venus de dix pays.
Quels sont les enjeux et comment mesuret‑on les services écosystémiques ? Le concept
de service écosystémique, que les gouvernements de 153 pays ont approuvé, est avantageux : il est à la fois très économique et didactique. Il exprime simplement le lien qui existe
entre les intérêts personnels et la biodiversité.
L’acquisition et l’accès à la connaissance sont
deux prérequis essentiels. Le troisième est le
travail en réseau, l’échange d’expérience et la
international / 71
collaboration entre les producteurs et les utilisateurs du savoir. Il apparaît que les réserves
de biosphère sont le cadre idéal pour mettre
en œuvre cette approche encore récente : elles
appréhendent, par leurs missions, tous les
enjeux naturels, culturels, économiques, participatifs… sur un territoire délimité, dans un
souci de transversalité et d’intérêt commun.
Et elles n’ont pas tardé à adopter la terminologie des services écosystémiques dans leur
communication : approvisionnement, culture,
régulation… Il a été proposé lors de cette rencontre de mettre en place une communauté
de pratiques au sein du réseau des réserves de
biosphère EuroMAB et au-delà.
Membres du groupe de
travail EuroMAB sur les
services écosystémiques.
////////////////////////////////////////////////////////////
In september 2011, the EuroMAB group organized
a workshop on ecosystem services in Sweden,
in East Vättern Scarp Landscape biosphere
reserve. Researchers from Stockholm resilience
center presented their research and showed all
their resources for their approach which proves an
ideal framework for biosphere reserves with their
coordination of local players and cross-disciplinary
structures.
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
annexes
Liste des membres du conseil scientifique
Domaines d’expertise
Membres du CS
Compétences
Institution
GOSSELIN Marion
Biodiversité, écosystèmes forestiers
Cemagref
DAJOZ Isabelle
Biodiversité et fonctionnement des
écosystèmes
Université Paris-7 Diderot
Université Paris Sud
DUFRENE Éric
Écophysiologie végétale, écosystèmes
forestiers, télédétection, mammologie,
batrachologie, entomologie, bilan
carboné
SIBLET Jean-Philippe
Biodiversité, protection espaces
naturels, ornithologie
SPN/MNHN
LAGARDE Claude
Biodiversité
Agronomie, sylviculture
VIAUX Philippe
Agronomie, entomologie
Arvalis
Hydrologie
POULIN Michel
Hydrogéologie, hydromécanique
Armines
AMAT Jean-Paul
Biogéographie, histoire des forêts,
histoire militaire
Université Paris-4 Sorbonne
GODARD Vincent
Géomatique
MSH Paris Nord
FRAILE Patricia
Génie des procédés, développement
durable
Mines ParisTech
ROHMER Serge
Écologie Industrielle
Université de technologie de Troyes
GERAULT Marc
Urbanisme et paysage
Bâtiments de France
THIEBAUT Pierre
Architecture
NOUGAREDE Olivier
Sociologie rurale, paysans, agriculteurs,
forestiers
Inra
SOURDRIL Anne
Ethnologie
CNRS
WARR Benjamin
Innovation sociale
Insead
Économie de l’environnement.,
évaluation biens et services non
marchands, territoire
C3ED Univ. Versailles
NOEL Jean-François
FROGER Géraldine
Économie de l’environnement,
mondialisation, gouvernance
Cemotev Univ. Versailles
BARBAULT Robert
Biodiversité, écologie, Président MAB
France
MNHN
EMERIT Alexandre
Écologie, responsable pôle environnement PNR du Gâtinais français
PNR Gâtinais français
LOISON Odile
Écologie forestière
Biodiversité
et écosystèmes
Géographie
Écologie industrielle
et urbaine
Sciences sociales
Sciences économiques
Membres de droit
Invité permanent
La réserve de biosphère
Station de biologie végétale et d’écologie forestière de Fontainebleau,
Université Paris-7 Diderot
annexes / 73
Règlement intérieur du conseil
scientifique
s’auto-saisir des dossiers de son choix et promouvoir tous projets
de nature à faire progresser les objectifs de la Réserve de biosphère.
Article 1 : Généralités
En décembre 1998 a été créée la Réserve de biosphère du pays
de Fontainebleau et du Gâtinais français. Elle est animée depuis
mars 2005 par une association de coordination (désignée cidessous « Réserve de biosphère ») regroupant les principaux
acteurs de son espace d’influence. Un conseil d’administration
(désigné « CA » par la suite), composé de vingt membres au
maximum, se réunit au moins une fois par an et exécute les
décisions prises en assemblée générale.
Un conseil scientifique a été instauré. Il s’agit d’un organe
consultatif pouvant regrouper une vingtaine de personnalités
scientifiques choisies en fonction de leurs compétences.
Depuis juin 2005, la Réserve de biosphère et le syndicat mixte
du Parc naturel régional du Gâtinais français (désigné ci-dessous
« Parc ») ont un conseil scientifique commun.
Article 4 : Composition
Le conseil scientifique est composé d’experts issus des
communautés scientifiques nationale, régionale, locale
(universités, établissements publics ou privés de recherche…)
et de personnalités dont la compétence est reconnue sur le plan
scientifique. La représentation équilibrée de toutes les disciplines
scientifiques (environnementales, sociales et économiques) et la
parité hommes-femmes est recherchée dans la composition de ce
conseil. Ses membres doivent avoir l’habitude de travailler dans
l’interdisciplinarité.
Membres de droit : le président du MAB France, le coordinateur de
la Réserve de biosphère et un représentant du Parc.
Article 2 : Missions
Les missions du conseil scientifique se déclinent de la façon
suivante :
- évaluer, expertiser et donner un avis sur les dossiers techniques
et projets de recherche transmis par les administrateurs de
l’association de la Réserve de biosphère via son coordinateur ;
- proposer au CA des orientations pour un développement durable
de la Réserve de biosphère et l’aider dans la réalisation de ses
actions et programmes scientifiques ; favoriser ainsi le partenariat
entre les organismes de recherche, le milieu universitaire et les
gestionnaires d’espaces naturels ou culturels ;
- transmettre toutes propositions pouvant permettre à la Réserve
de biosphère d’atteindre ses objectifs et de faire connaître son rôle
et ses actions ;
- définir et proposer des programmes pluriannuels de recherche
portant notamment sur une meilleure connaissance des rapports
entre l’homme et son milieu et contribuant à définir les modalités
d’une gestion durable des patrimoines naturel et culturel de la
Réserve de biosphère.
- favoriser la coopération internationale dans l’esprit du réseau
mondial des réserves de biosphère.
Article 3 : Saisine
Au moins un mois avant la date de réunion du conseil
scientifique, les membres du CA et le président du MAB
France peuvent faire parvenir au coordinateur de la Réserve de
biosphère des demandes d’avis et des propositions d’études ou
de programmes de recherches. Celles-ci seront transmises au
président du conseil scientifique qui évaluera leur pertinence visà-vis des missions du conseil scientifique définies dans l’article 2
et de son fonctionnement décrit dans l’article 7 de ce règlement.
Le président du CA, suite à une délibération en séance ou sans,
peut saisir le conseil scientifique.
De plus, par la voix de son président, le conseil scientifique peut
Article 5 : Admission – Démission des membres
Les membres du conseil scientifique sont désignés par le CA
pour trois ans renouvelables.
L’admission d’un nouveau membre peut s’effectuer sur la
proposition d’un membre titulaire du conseil scientifique avec
l’accord du CA.
L’absence non excusée d’un membre à trois réunions consécutives
du conseil scientifique entraîne son remplacement, à l’initiative du
président, qui aura informé la personne par courrier préalablement
à sa décision.
Toute démission volontaire devra être notifiée par courrier de
l’intéressé au président du conseil scientifique et au coordinateur
de la Réserve de biosphère.
Article 6 : Le président et le vice-président
Le président est élu par le conseil scientifique parmi ses membres.
Il est chargé de rédiger l’ordre du jour des séances plénières en
concertation avec le coordinateur de la Réserve de biosphère et le
représentant du Parc. Il anime également les réunions et valide les
comptes rendus.
Le président du conseil scientifique est invité à toutes les réunions
du CA.
Un vice-président est élu sur proposition du président parmi les
membres du conseil scientifique. Il a pour fonction d’assister le
président dans ses missions et de le représenter en son absence.
Le mandat du président est d’une durée de trois ans renouvelable.
Le mandat du vice-président cesse avec celui du président qui l’a
proposé.
Le président et le vice-président sont destinataires des dossiers
techniques et des comptes rendus de CA.
Article 7 : Fonctionnement
Le conseil scientifique se réunit au minimum deux fois par an sur
convocation de son président. La date de la prochaine réunion est
arrêtée lors la réunion en cours. En fonction de l’actualité, d’autres
réunions peuvent être programmées dans l’intervalle. Notamment,
en cas d’urgence, le CA peut solliciter auprès du président du
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
conseil scientifique la convocation de ce dernier.
Un ordre du jour est adressé au moins trois semaines avant la
réunion à chacun des membres du conseil scientifique.
Les dossiers techniques et projets de recherche transmis pour
avis au CS doivent s’inscrire prioritairement dans un cadre
pluridisciplinaire, dans la transversalité géographique, dans la
reproductibilité (le transfert possible à l’ensemble de la population
et des territoires de la Réserve de biosphère), dans la durabilité
au sens où nous l’entendons quand nous traduisons « sustainable
development » et doivent favoriser l’implication multi-acteurs
(multi-partenaires).
Le conseil scientifique aura toujours à l’esprit le souci de
promouvoir des études et des recherches qui soient suivies
d’applications et qui donnent lieu à des actions de vulgarisation
et de restitution auprès des acteurs locaux et des populations
Le lancement de ces programmes de recherche pourra donner lieu
à des appels d’offres préparés par le conseil scientifique et proposés
au conseil d’administration de la Réserve de biosphère ;
Les porteurs de projets identifiés en réponse aux appels d’offres de
la Réserve de biosphère ou présentés spontanément peuvent être
invités à exposer leurs projets devant le conseil scientifique.
Dans le cas où un membre du conseil scientifique se trouve directement
impliqué dans un projet pour lequel l’avis du conseil scientifique
est sollicité, la personne concernée est entendue sans toutefois
prendre part à la délibération du conseil sur le dossier en question.
Le président du conseil scientifique et celui du CA ont la
possibilité, selon l’ordre du jour, d’associer occasionnellement, avec
voix consultative, des personnes extérieures aux travaux du conseil
scientifique.
Les avis et résolutions du conseil scientifique donnant lieu à
délibération sont soumis au vote. Ils sont réputés acquis à la
majorité simple des membres présents et représentés, à condition
que leur nombre soit au moins égal aux deux tiers du nombre total
des membres du conseil.
En fonction des besoins, le président du conseil scientifique peut
constituer des commissions pour prendre en charge une thématique
et des groupes de travail afin d’examiner une question précise. De
même, le conseil d’administration peut s’attacher l’assistance d’un
ou plusieurs membres du conseil scientifique pour une tâche qui
relève de leur compétence. Le ou les membres concernés rendront
compte de leur mission lors de la réunion plénière du conseil
scientifique qui suit l’achèvement de cette tâche.
Les frais de déplacement des membres du conseil scientifique seront
remboursés sur présentation des justificatifs auprès du coordinateur
de la Réserve de Biosphère.
Le secrétariat du conseil scientifique est assuré par le coordinateur
de la Réserve de biosphère avec l’aide du représentant du Parc.
En fonction des avis formulés, des projets définis et proposés
par le conseil scientifique et des décisions prises par le conseil
d’administration, le coordinateur de la Réserve de biosphère
élabore le programme d’actions annuel (projets de recherche,
études scientifiques, animations, travaux…).
Article 8 : Transmission des réflexions et des conclusions
Dans le cadre des publications à caractère scientifique de la Réserve
de biosphère et du Parc, les textes proposés sont soumis au conseil
scientifique agissant en tant que comité de lecture. Le CA (ou le
Parc pour les textes qui le concernent), lui, constitue le comité
éditorial.
Quel que soit le mode de saisine, les réflexions et les conclusions
du conseil scientifique, transmises par son président, sont réservées
aux membres du conseil d’administration de la Réserve de
Biosphère, aux présidents du CA, du Parc et du MAB France qui en
disposent librement.
Article 9 : Modification du règlement intérieur
Le présent règlement intérieur peut être modifié, amendé ou
complété par vote à la majorité simple des membres présents et
représentés du conseil scientifique, à condition que leur nombre
soit au moins égal aux deux tiers du nombre total des membres
du conseil. Le règlement modifié doit être soumis au Parc puis
approuvé par le CA.
En cas de différence de point de vue entre le conseil scientifique
et le CA, le conseil scientifique devra élaborer une nouvelle
proposition. Au cas où des divergences subsisteraient, le CA de
la Réserve de biosphère arrête le règlement intérieur du conseil
scientifique.
annexes / 75
RÈGLEMENT INTÉRIEUR DU Conseil éducation
et citoyenneté
Préambule
En décembre 1998 a été créée la Réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais. Elle est animée depuis mars 2005
par une association de coordination (désignée ci-dessous « Réserve
de biosphère ») regroupant les principaux acteurs de son espace
d’influence. Un conseil d’administration (désigné « CA » par
la suite), composé de vingt membres au maximum, se réunit au
moins une fois par an et exécute les décisions prises en assemblée
générale.
En 1999 a été créé le Parc naturel régional du Gâtinais français.
Il est géré par un syndicat mixte d’aménagement et de gestion
(Smag) – désigné ci-dessous « Parc » – composé de techniciens
regroupés par pôles thématiques. Au niveau des opérations et
projets pédagogiques, une commission éducation (composée d’élus
et de techniciens issus du milieu éducatif) se réunit 3 ou 4 fois par
an pour valider les axes d’action la concernant.
Depuis novembre 2008, la Réserve de biosphère et le Parc ont
institué un « conseil éducation et citoyenneté » commun. Il s’agit
d’un organe consultatif, pouvant regrouper une vingtaine de
personnes ressources choisies en fonction de leurs compétences
techniques
et éducatives.
Article 1 : Missions
Liées étroitement au territoire, les missions de ce conseil éducation
et citoyenneté, en accord avec le CA de la Réserve de biosphère et
le comité syndical du Parc, sont les suivantes :
- être une force de réflexion, de proposition, d’innovation pour
la Réserve de biosphère et le Parc ;
- être un lieu de mutualisation et de capitalisation d’actions menées
en matière d’éducation aux patrimoines culturels et naturels,
au développement durable et solidaire ;
- inventorier les ressources pédagogiques existantes et les besoins
en matière d’éducation aux patrimoines culturels et naturels,
au développement durable et solidaire ;
- proposer des axes pour la définition d’un projet éducatif partagé
sur le territoire pour tous les publics ;
- proposer des démarches d’apprentissage et des règles d’éthique
dans les actions et les outils pédagogiques de la Réserve de
biosphère et du Parc ;
- décider d’expérimenter et d’évaluer, selon le public et les objectifs,
les actions et les outils pédagogiques proposés par la Réserve de
biosphère ou le Parc ;
- étudier l’adaptation aux spécificités du territoire d’actions ou
d’outils existants en éducation aux patrimoines culturels et naturels,
au développement durable et solidaire.
Article 2 : Les membres
Le conseil éducation et citoyenneté est composé d’une vingtaine
de membres permanents choisis pour leurs compétences et venant
d’horizons différents. Ces membres sont des personnes ressources
issues des communautés éducatives locales, départementales
et régionales (établissements publics ou privés, universités,
associations…).
Ce conseil est animé par un président.
Un suppléant pourra être nommé à compétences équivalentes, en
cas d’empêchement d’un des membres. Cette nomination devra
être validée par le CA de la Réserve de biosphère et le comité
syndical du Parc.
Les chargés de mission éducation de la Réserve de biosphère et du
Parc sont membres de droit.
Article 3 : Admission et démission des membres
Les membres du conseil éducation et citoyenneté sont désignés
par le CA de la Réserve de biosphère après consultation du comité
syndical du Parc pour trois ans renouvelables.
Le conseil, par son président, peut proposer un nouveau membre
au CA de la Réserve de biosphère et au comité syndical du Parc.
En cas d’absences répétées non excusées d’un des membres, il
sera procédé à une relance de l’intéressé pour savoir s’il souhaite
démissionner. Faute de réponse de sa part, le conseil prendra acte
de sa démission.
Toute démission volontaire devra être signalée par l’intéressé au
président du conseil éducation et citoyenneté.
Article 4 : Le président et le vice-président
Le président est élu par le conseil éducation et citoyenneté parmi
ses membres. Son élection est approuvée par le CA de la Réserve
de biosphère après accord du Comité syndical du Parc. Il valide
l’ordre du jour des séances plénières proposé par les chargés de
mission éducation de la Réserve de biosphère et du Parc. Il anime
les réunions et présente au conseil éducation et citoyenneté les
comptes rendus de séance qui sont approuvés ensuite à la majorité.
Le président du conseil éducation et citoyenneté peut représenter
le conseil aux réunions du CA de la Réserve de biosphère et de la
commission éducation du Parc.
Un vice-président est élu par le conseil éducation et citoyenneté.
Il a pour fonction d’assister le président dans ses missions et de le
représenter en son absence.
Les mandats du président et du vice-président sont de trois ans
renouvelables.
En cas d’empêchement définitif ou de démission du président,
le vice-président assure l’intérim jusqu’à élection d’un nouveau
président.
Article 5 : Fonctionnement
Le conseil éducation et citoyenneté se réunit au moins trois fois par
an sur convocation de son président.
Un ordre du jour est adressé au moins trois semaines avant la
réunion à chacun des membres du conseil éducation et citoyenneté.
La date de la prochaine réunion est arrêtée lors de la réunion en
cours.
Les dossiers transmis pour avis au conseil éducation et citoyenneté
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
doivent s’inscrire prioritairement dans un cadre pluridisciplinaire
et local, dans la reproductibilité (transfert possible à l’ensemble de
la population et des territoires), dans la durabilité au sens où nous
l’entendons quand nous traduisons « sustainable development » et
doivent favoriser l’implication multi-acteurs ou multi-partenaires.
Le conseil éducation et citoyenneté aura toujours à l’esprit le souci
de promouvoir des actions de mutualisation, de valorisation et de
restitution auprès des acteurs locaux et des populations.
Si nécessaire, le conseil éducation et citoyenneté prépare des appels
à projets qui seront soumis au CA de la Réserve de biosphère et au
comité syndical du Parc, avant publication. Dans le cadre de ces
appels à projets, les porteurs de projets les soumettent au conseil
éducation et citoyenneté pour avis, et ne participent pas à la
délibération du conseil éducation et citoyenneté.
Le président du conseil éducation et citoyenneté, celui du CA
de la Réserve de biosphère et du comité syndical du Parc ont la
possibilité, selon l’ordre du jour, d’associer occasionnellement, avec
voix consultatives, des personnes extérieures aux travaux du conseil
éducation et citoyenneté.
Au besoin, le président du conseil éducation et citoyenneté peut
constituer des groupes de travail ouverts à d’autres personnes que
ceux du conseil. Ces séances de groupes de travail feront l’objet
d’un compte rendu lors des séances plénières du conseil éducation
et citoyenneté.
Le secrétariat du conseil éducation et citoyenneté est assuré par les
chargés
de mission éducation de la Réserve de biosphère et du Parc.
Article 6 : Modalités de vote
Les avis et résolutions du conseil éducation et citoyenneté donnant
lieu à délibération sont soumis au vote. Ils sont réputés acquis à la
majorité simple des membres présents et représentés, à condition
que leur nombre soit au moins égal à la moitié du nombre total
des membres du conseil.
Article 7 : Saisie
Au moins un mois avant la date de réunion du conseil éducation
et citoyenneté, sauf urgence justifiée, le président de la Réserve
de biosphère et le président du Parc peuvent faire parvenir au
président du conseil éducation et citoyenneté directement, ou via
les chargés de mission éducation de la Réserve de biosphère et du
Parc, des demandes d’avis et des propositions d’études en accord
avec les missions du conseil éducation et citoyenneté citées à
l’article 1.
Sur proposition de son président, le conseil éducation et citoyenneté
peut se saisir des dossiers de son choix dans le cadre de ses missions
pour la Réserve de biosphère et le comité syndical du Parc.
Article 8 : Transmission des réflexions et des conclusions
Les productions du conseil éducation et citoyenneté sont
transmises au CA
de la Réserve de biosphère et au comité syndical du Parc qui
en disposent, conformément à la législation en cours.
Article 9 : Modification du règlement intérieur
Le présent règlement intérieur peut être modifié, amendé ou
complété par vote à la majorité simple des membres présents ou
représentés du conseil éducation et citoyenneté. Pour cela un
quorum de la moitié est requis. Le règlement modifié doit être
soumis au comité syndical du Parc et au CA de la Réserve de
biosphère pour approbation.
En cas de différence de point de vue entre le conseil éducation et
citoyenneté, le CA de la Réserve de biosphère et le comité syndical
du Parc, le conseil éducation et citoyenneté devra élaborer une
nouvelle proposition. Au cas où des divergences subsisteraient,
le CA de la Réserve de biosphère et le comité syndical du Parc
arrêtent le règlement intérieur
du conseil éducation et citoyenneté.
annexes / 77
Production scientifique
de Jérôme PELENC
Articles dans revues avec comité de lecture
0 Pelenc J. , Lompo K. M., Ballet J., Dubois J.L. (2013),
« Sustainable Human Development and the Capability Approach :
Integrating Environment, Responsibility and Collective Agency »,
Journal of Human Development, special issue Capability and
sustainability, vol. 14 issue 1, march 2013.
0 Ballet J., Koffi J.M., Pelenc J. (2013), « Environment, Justice and
the Capability Approach », Ecological Economics 85 (2013) 28–34.
0 Pelenc J. et Velut S. (2012), « Une réserve de biosphère dans
la macro-région métropolitaine de Santiago-Valparaiso (Chili), les
enjeux du zonage », Mappemonde, n°105. http://mappemonde.
mgm.fr/num33/articles/art12103.html.
0 Borsdorf F.F., Pelenc J., Reutz-Hornsteiner B., Tourneau F-M.L.,
Velut S. and Coy, M., « The contribution of Biosphere Reserves
to regional sustainability : an institutional approach », Special
issue “The Contribution of Protected Areas to Sustainability”Int. J.
Sustainable Society (à paraître en 2014).
Chapitre d’ouvrage
0 Pelenc J., Dubois J.L. (à paraître en 2013), « Relating Capability
and Strong Sustainability: The Role of Critical Natural Capital
in Sustainable Human Development », in Capability and
Sustainability, Crabtree A., Tiwari M. (eds), Palgrave MacMillan.
Acte de colloque
0 Pelenc J. et Martin J.M. (2012), « Quelles opportunités le
modèle de réserve de biosphère peut-il offrir pour la gestion des
rapports entre les espaces urbains et naturels à l’échelle régionale :
le cas de la réserve de biosphère périurbaine de Fontainebleau et
du Gâtinais ? » « BiodiverCités. Les aires protégées urbaines, des
laboratoires grandeur nature », Collection Tierces Natures, éditions
Le Manuscrit, Paris.
Revues sans comité de lecture
0 Pelenc J. (2010), « Les réserves de biosphère face au défi de la
métropolisation », Lettre de la biosphère, n° 86 avril 2010, ISSN
1274 5553.
0 Pelenc J. (2009), « Éléments de réflexion préliminaire sur
l’utilisation du concept de réserve de biosphère en région
métropolitaine ou urbaine », rapport pour le programme L’homme
et la biosphère de l’Unesco.
0 Pelenc J. (2009), « Croisement de la théorie du capital naturel
critique avec l’approche par les capabilités d’A. Sen, quelles
perspectives pour l’évaluation du développement soutenable ? »,
Cahier du C3ED n° 09-02.
Compte rendu d’ouvrage
0 Pelenc J. et Jolibert C. (2011) ; « Sustainable Development:
Capabilities, needs, and well-being »
Éditeurs : Felix Rauschmayer, Ines Omann et Johannes Frühmann,
revue Éthique économique, vol. 8, n° 2, https ://papyrus.bib.
umontreal.ca/jspui/bitstream/1866/5131/1/compte %20rendu %20
8_2_.pdf.
Communications (séminaires, colloques, conférences
internationales et workshop etc.)
0 Ballet J., Bazin D., Pelenc J. (2012), « Domination, justice
environnementale et aproche par les capabilités », Workshop
« Justice and Environment : Viewpoint comparison between
Philosophy and Economics », 7 décembre, Gretha, université de
Bordeaux 4.
0 Bazile D., Pelenc J., « From individual innovation to collective
capabilities for community resource management », Conference
theme : The Political Economy of Green Development Sub-theme :
Challenges of community resource governance, 12th Biennial
Conference of the International Society for Ecological Economics
Rio de Janeiro, Brazil.
0 Pelenc J., Dubois J.L. (2011), « Innovation in Sen’s Capability
Approach and Human Development by integrating an ecological
dimension through strong sustainability », 2011 HDCA anual
international conference, HDCA conference theme : « Innovation,
Development & Human Capabilities », September 6-8th, The
hague, The Netherlands.
0 Pelenc J., Jolibert C. (2011), « Pooling Sen and Max-Neef’s work
together : an opportunity to foster sustainable human development
research », 2011 HDCA anual international conference, HDCA
conference theme : « Innovation, Development & Human
Capabilities », September 6-8th, The hague, The Netherlands.
0 Pelenc J., Negrete J., Bazile B. (2011), « Services écosystémiques
rendus / perçus dans deux Réserves de biosphère (Chili et
France) », atelier n° 2 « Services des écosystèmes et Aires
Protégées » de l’Agence inter-établissements pour la recherche sur
le développement (AIRD) », Cirad, 6/01/2011, Montpellier.
0 Fraile P., Amat J.P., Pelenc J. (2010), « Les réseaux d’acteurs
et le tourisme en Île-de-France : quelles synergies locales et
internationales ? » et participation à la table ronde sur la
coopération décentralisée au colloque Coopération internationale
pour un tourisme responsable et une valorisation touristique des
territoires, université de Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines
(UVSQ) 30 novembre-1er décembre 2010.
0 Pelenc J., « Réserves de biosphère et métropolisation : le cas
de la réserve de biosphère de la Campana-Peñuelas (Chili) mis en
perspective avec la réserve de biosphère de Fontainebleau et du
Gâtinais », Institut des Amériques, colloque annuel : Territoires
métropolitains dans les Amériques : Énergie, environnement,
économies (TMA3E), 22-24 novembre Paris.
0 Alvarez D. et Pelenc J., « Articulación de lógicas ascendentes
y descendentes, publicas y privadas en la gestión de las áreas
protegidas : el caso de la macro región metropolitana de SantiagoValparaíso », XXXI Congreso Nacional y XVI Internacional de
Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Geografía, a celebrarse durante los días 19 a 22 de octubre de 2010,
en el Instituto de Geociencias, Facultad de Ciencias, Universidad
Austral de Chile Valdivia, Región de los Ríos, Chile.
0 Pelenc J. (2010), « Crossing Sen’s Capability approach and
Critical Natural Capital theory : toward a new perspective to
reconcile Human development and Nature conservation goals »,
Special Session Needs Capabilities and Sustainable Development,
Biennial International Conference of the International Society
for Ecological Economics « advancing sustainability in a time of
crises », Oldenburg – Bremen 22-25 august 2010.
0 Pelenc J. (2009), « Linking empowerment, collective capabilities
and environmental functions : toward a new conceptual
framework to assess co-management of socio-ecological systems »,
panel « Empowerment and Collective Capabilities », Human
Development International Conference organized by Human
development and Capability Association (HDCA), PUCP, Lima,
Peru, 9-12 September 2009.
0 Pelenc J. (2009), « Experiencia de la Reserva de biosfera de
Fontainebleau y del MAB France » Seminario « Gestión territorial
y áreas protegidas : conciliar protección del medio ambiente y
desarrollo sustentable » organizado por la Embajada de Francia,
Conama, PUCV, Valparaíso, 21-22-23 de julio 2009.
Atelier bien-être
Jérôme Pelenc, salarié doctorant à la réserve de biosphère,
a entrepris dans le cadre de sa thèse un atelier exploratoire visant
à construire une méthode d’évaluation du bien-être d’élèves
en difficulté fondée sur les besoins et les capacités.
Ci-dessous le document partagé aux élèves de « Génération Biosphère » (voir p.52).
Participez à l’évaluation de votre bien-être !
Les élèves de 3e Segpa section « Habitat » du collège RobertDoisneau de Dammarie-les-Lys ont construit avec Jérôme Pelenc,
doctorant à la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, une grille d’évaluation du bien-être fondée sur les besoins
fondamentaux communs à tous les êtres humains.
Maintenant, c’est à vous, élèves de « Génération Biosphère »,
de contribuer à ce projet de recherche scientifique !
Cette grille a un double objectif.
Pour vous : nous espérons qu’en remplissant cette grille vous
apprendrez à mieux vous connaître et peut-être à mieux vous orienter dans la vie.
Pour la réserve de biosphère : les résultats de cette enquête exploratoire nous permettront de mieux connaître votre situation afin de
chercher des pistes d’amélioration de l’enseignement et de l’orientation scolaire de façon à progresser ensemble vers le développement
durable.
La grille est composée de 9 lignes qui correspondent aux 9 besoins
fondamentaux communs à tous les êtres humains (subsistance,
protection, affection, compréhension, participation, loisir, création, identité et liberté) et de 4 colonnes qui correspondent aux 4
« moyens » (être, avoir, faire et interagir) de satisfaire les 9 besoins.
La grille comporte 36 cases, les mots qui sont dans chacune de ces
cases représentent une situation de bien-être que tout être humain
devrait être capable de satisfaire.
Nous vous demandons de noter de 0 à 5 chaque case en fonction
de votre capacité à obtenir la situation de bien-être décrite dans la
case considérée.
Cet exercice est très personnel, c’est pourquoi il doit être rempli
de façon strictement individuelle et c’est pourquoi il est anonyme.
Nous vous demandons juste d’indiquer votre classe, le nom de
votre établissement et votre sexe. Nous vous demandons de répondre le plus honnêtement possible afin que les résultats de cette
enquête puissent réellement servir à améliorer votre bien-être.
Classe :
Établissement :
Féminin/Masculin (entourez la réponse qui vous correspond)
Merci de participer activement à ce projet de recherche scientifique
sur le bien-être humain.
annexes / 79
Grille bien-être - Analyse ton bien-être !
Subsistance
Ce qui est nécessaire
pour survivre
Protection
Ce qu’il faut pour
se sentir en sécurité
Être
Sentiments, compétences,
qualités, etc.
Avoir
S’approprier, bénéficier, etc.
Faire
Accomplir des actions, etc.
Interagir
Avec son environnement
naturel et social.
Est-ce que je suis/je sais
être ?
Est-ce que j’ai/je peux
bénéficier ?
Est-ce que je suis capable/
je peux ?
Est-ce que je peux interagir
avec mon environnement ?
• content, repu
• me sentir bien physiquement
et mentalement
• solidaire, courageux, m’adapter
• équilibré, prêteur .../5
• des aliments, de l’eau, etc.
• confort matériel (vêtements, argent de poche etc.)
• un toit, travail
• planète .../5
• manger équilibré
• prendre soin de soi
• se reposer, espérer
• aider les gens
• me déplacer • en bonne santé
• en sécurité
• autonome
• sécurité sociale, accès aux
soins
• le respect
• la loi, des droits
• la politesse
• la police .../5
• reconnaître les autres personnes et les choses importantes
de la vie
• aider les gens
• anticiper
.../5
• être protégé de la pollution
• être protégé des intempéries
(froid, etc.)
• la couche d’ozone
• être à l’aise
• la loi .../5
• famille
• compagne/compagnon
• générosité, compassion
• amis
• jeux .../5
• exprimer mes émotions
• exprimer mes sentiments
• faire l’amour
• faire des enfants
.../5
• être reconnaissant
• solidarité
• aimer, amour, amitiés
• espaces de rencontres
• humour .../5
• argumenter, analyser
• étudier, me concentrer
• essayer, expérimenter
• interpréter
• apprendre • se faire comprendre
• école, université, centres de
formation
• langage, se parler
• musées .../5
Affection
On a besoin d’amour
Compréhension
Essayer de
comprendre les gens
et la nature
Participation
Essayer de participer
à la société et l’environnement qui nous
entourent
Loisir/
divertissement
Se divertir en se
faisant plaisir
Création
Créer des choses différentes, donner vie à
quelque chose
Identité
Exister en tant que
personne, appartenir
à la communauté
humaine et à la Terre
Liberté
Avoir des choix dans
la vie et des responsabilités
• être accepté comme je suis
• être attentionné et recevoir
de l’attention
• amical
• sincère .../5
• rationnel
• discipliné
• adaptatif, intuitif (intuition)
• cohérent, critique
• éducation nationale
• méthode
• livres
• informations
• professeurs/mentors .../5 .../5
• entouré
• accueillant
• audacieux
• actif • droits et obligations
• responsabilités
• convictions/opinions
• travail • trouver de la nourriture
• planète vivable (en bon état)
• cadre de vie agréable
• parler/discuter
.../5 • air pur .../5
.../5
• m’associer, coopérer
• m’amuser
• jouer collectif
• participer, partager .../5
• lieux et espaces de rencontre
foyers, associations, clubs, MJC
• communication
• se parler .../5
.../5
.../5
.../5
• détendu
• imaginatif
• me faire plaisir
• curieux
.../5
• passions, temps libre
• équipements sportifs
• jeux, fêtes, spectacles
• amis
• tranquillité, calme .../5
• me détendre, me reposer
• m’amuser, jouer pour le plaisir
• inventer, rêver, espérer
• me promener
• profiter de la vie .../5
• skate park,
• espaces naturels (forêt, lacs, etc.)
paysages, espaces verts
• parcs urbains, cours
• centres culturels .../5
• créatif
• artiste
• habile
• imaginatif
• intuitif
.../5
• passions
• méthode
• réussite
• succès
• construire
• interpréter
• la mode
• dessiner
• personnalité, profil
• respectueux et être respecté
• fier de ce que je suis
• artiste
• professionnel .../5
• papiers d’identité
• symboles
• habitudes
• dignité, valeurs
• reconnaissance • être différent, être autonome
• tolérant
• rationnel
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Rapport annuel 2012 / Association de la biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Ecoline, première approche
pour la mise en place de Trames boisés
Le cas de la RBFG
L’IAU îdF et Natureparif réalisent une base de données
cartographique au 1/2 500e des éléments de biodiversité des
paysages ruraux de la région Île-de-France, Ecoline. Celui-ci vient
en complément des données d’occupations du sol telles que MOS
et Ecomos :
- le MOS est une cartographie de l’occupation des sols développée
sur l’ensemble de la région depuis 1982. Il est mis à jour environ
tous les quatre ans, la dernière version date de 2008 ;
- l’Ecomos, créé en 2000, dresse l’état des lieux des espaces naturels
(forêts, prairies, marais, pelouses, landes, etc.) en complément du
MOS. Il est en cours d’actualisation.
Ces deux bases de données cartographiques délimitent des entités
surfaciques, mais méconnaissent les éléments linéaires ou ponctuels
inférieurs à 25 m dans leur plus petite dimension.
Ecoline propose la cartographie des éléments linéaires ou ponctuels
d’une dimension comprise entre 2,5 m et 25 m qui ne figurent
ni dans le MOS ni dans l’Ecomos et qui présentent un intérêt
écologique important.
Celle-ci permet d’affiner les données cartographiques afin d’avoir
une meilleure compréhension du territoire et de ses dynamiques
naturelles. La représentation d’un maillage fin d’éléments fixes
ponctuels (arbres isolés, mares, fossés, mouillère…) et d’éléments
fixes linéaires (haies, ripisylves, bandes herbeuses…) permet de
reconstruire la mosaïque des milieux naturels en terre de grandes
cultures. Ainsi, il est possible d’obtenir une première évaluation de
la fragmentation réelle de ces milieux naturels et de leur rôle dans la
connectivité des milieux naturels contre l’érosion de la biodiversité.
Pour promouvoir la sauvegarde et la valorisation de ces éléments
écologiques, il convient de reconnaître les prestations écologiques
ou services que nous en retirons (protection contre l’érosion,
contribution à la qualité de l’eau, protection des cultures, lutte
contre l’effet de serre, biodiversité et paysages). Encore faut-il les
connaître, les recenser, les localiser.
C’est dans ce contexte que la réserve de biosphère de Fontainebleau
et du Gâtinais, le 5 juillet 2012, a entrepris de participer au
séminaire Natureparif/IAU îdF « Ecoline - Éléments singuliers des
espaces ruraux d’Île-de-France ».
En lien avec le stage sur l’évaluation de la fragmentation et de
l’isolement des habitats boisés sur le territoire de la réserve de
biosphère effectué entre le 1er février et le 30 juin 2012, la réserve
de biosphère a fait une présentation sur le thème de « Ecoline,
première approche pour la mise en place de trames boisées : le cas
de la RBFG ».
En effet, lors de l’évaluation de la fragmentation et de l’isolement
des habitats boisés sur le territoire de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais, une cartographie utilisant notamment
les données comme le MOS, Ecomos nous a permis de localiser
et d’identifier dans un premier temps les îlots boisés, leur nature,
les espèces dominantes (feuillus, résineux, mixte). Nous avons
ensuite, toujours par cartographie (SIG), déterminé des zones de
connectivités structurelles potentielles. Cela nous a permis d’établir
des zones de corridors potentiellement intéressantes à mettre en
place dans le cadre des trames vertes boisées, par exemple.
À ce résultat, nous avons ajouté la base de données Ecoline, qui
après sélection des éléments boisés clés tels que les haies, les
alignements d’arbres et autres éléments boisés permettait d’obtenir
un état des lieux actuel (2000). Nous sommes allés plus loin,
ensuite, en ajoutant des éléments comme les chemins enherbés ou
les éléments herbacés en général en partant du principe que ceux-ci
pourraient être utilisés pour entreprendre des aménagements pour
la remise en place d’éléments paysagers boisés.
Cette présentation a eu un double intérêt :
- faire connaître le territoire, le positionnement et les recherches en
cours de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais ;
- démontrer l’utilité des bases de données cartographiques telles
que le MOS, Ecomos et Ecoline pour l’étude des connectivités
écologiques et structurelles pour la mise en place des trames
vertes et bleues sur le territoire de la réserve de biosphère de
Fontainebleau et du Gâtinais mais également à d’autres échelles
spatiales.
Mosaïque paysagère
MOS + Ecomos
Mosaïque paysagère
MOS + Ecomos
+ Ecoline
Crédits photo
Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais
Isabel Tabellion (couverture ; p.36)
Conception graphique
Isabelle Martija-Ochoa
impression
Chambre de commerce et d’industrie de Seine-et-Marne
Réserve de biosphère
de Fontainebleau et du gâtinais
+33 (0)1 60 70 35 84
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