Article « Aux Trois Baudets, Bensé révise ses
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Article « Aux Trois Baudets, Bensé révise ses
Libération Lundi 20 Juillet 2015 A SUIVRE u 27 www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe Festival. Pléthoriques (170 rendez-vous), inclassables et éclatées dans la région, les Nuits romanes valent le détour –comme on écrivait jadis dans les guides– en PoitouCharentes. Swing manouche, blues, accordéon, chant séfarade, ciné-concert, etc. C’est aussi l’occasion, tout l’été, de vérifier gratos l’épaisseur des murs du patrimoine architectural. PHOTO RÉGION POITOU-CHARENTES Feuilleton. Phil Rudd, batteur d’AC/DC, condamné début juillet à huit mois d’assignation à résidence pour menaces de mort contre son ancien chef de la sécurité et pour usage de drogues, a de nouveau été arrêté samedi soir à son domicile, en Nouvelle-Zélande, probablement en compagnie de prostituées. En liberté surveillée, le musicien de 61 ans pourrait se retrouver en prison. PHOTO AP PIGALLE Aux Trois Baudets, Bensé révise ses classiques Le chanteur interprète un florilège de chansons ayant fait les grandes heures de la salle, du temps où de futurs noms illustres y faisaient leurs premières armes. O n ne parle pas souvent des Trois Baudets et c’est un tort. Ressuscitée début 2009 après être longtemps tombée en déshérence, la salle de Pigalle a retrouvé ce qui était peu ou prou sa vocation d’origine lorsque, à la fin des années 40, le légendaire producteur et directeur artistique Jacques Canetti décida d’en faire un espace dédié aux espoirs de la chanson française. L’incubateur fonctionna de la sorte une vingtaine d’années durant, avant de se fondre dans le panorama environnant en de- venant notamment une boîte de strip-tease. Pour communiquer sur la renaissance du lieu il y a six ans, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait imposé comme affiche la fameuse photo prise en 1969 par Jean-Pierre Leloir, montrant réunis autour d’une table Jacques Brel, Georges Brassens et Léo Ferré. Une filiation qui se prolonge aujourd’hui avec le spectacle Bensé chante l’amour (et la haine), dont la vocation consiste à revisiter un éventail de compositions ayant pour thème (assez vaste, il faut bien l’admettre) une sentimentalité plutôt brutale. Ainsi, pour la troisième année consécutive, Les Trois Baudets proposent une création en forme de fil rouge estival (la série a débuté le 30 juin) autour du répertoire «maison», puisque la manne émane d’auteurs-compositeurs ayant transité par cette filière prospective, du temps béni de Canetti. Derrière le micro (et le piano), c’est le trentenaire niçois Bensé – honorable outsider de la chanson française, là où l’on aurait aussi bien vu Babx, Albin de la Simone, Bertrand Betsch – qui joue les ressemeleurs, entouré de trois comparses (guitare, basse, batterie) consolidant – un peu trop par endroits – la soudure rock des incunables montés en sautoir. Animée d’une louable conviction, la partie se dispute en douze reprises, sans temps mort ni réelle fausse note même si, côté transitions, on préférera les voix d’outre tombe de Brassens ou de Barbara aux saillies parfois superflues de l’hôte nécromantique. Dans son ensemble, l’embaumement ne manque pas d’air, alternant classiques tels A mourir pour mourir (Barbara), Comme un p’tit coquelicot (Mouloudji), Mathilde (Brel) et airs moins familiers dont on savoure l’exhumation. Les Bleus de Régine et Faites-moi souffrir d’Anne Sylvestre appartiennent ainsi à la seconde catégorie, la première chantant (sur un texte de Gainsbourg, qui aurait pu garnir à lui seul la set list) «Oui mes bleus sont mes seuls bijoux/ Y en a qu’j’ai payé un prix fou/ Tu m’as tellement rouée de coups/ Me voilà millionnaire de partout» ; et la seconde, «Oui ! Faites-moi souffrir/ Arrachez-moi de beaux soupirs/ Je ferai des chansons sublimes/ Oh, oui ! Refusez-vous/ Oh ! Laissez-moi mourir de vous.» Entre autres fleurons de cette heure SM passée – pour le prix d’une place de ciné – en bonne compagnie. Sévices compris. GILLES RENAULT BENSÉ CHANTE L’AMOUR (ET LA HAINE) Les Trois Baudets, 64 Bd de Clichy, 75 018. Tous les soirs à 20 heures sauf lundi jusqu’au 24 juillet inclus. 10 euros. FANTAISIE Habitué des albums calibrés pour la saison estivale, le Canadien exilé à New York récidive avec huit titres mêlant douceur et bizarreries, à l’instar d’«Another One», déroutant hommage à Michael Jackson. D u rythme, de la danse, de l’énergie et du bonheur. Tous les ans, on nous explique qu’il existe une formule magique pour fabriquer un tube de l’été, selon des études «scientifiques» (sinon, on peut plagier du Marvin Gaye, ça marche aussi). Bien loin de ces calculs et de ces stratégies, on trouve Mac DeMarco, musicien canadien bohème de 25 ans, qui, avec une admirable constance, bricole dans son coin de Brooklyn ou du Queens, si ce n’est des tubes de l’été, au moins des albums parfaits à écouter à la belle saison. Déjà, Le Canadien sort son quatrième album. PHOTO C. BROWN en 2014, son troisième disque – Salad Days – s’était imposé, un peu par surprise, comme bande-son pop-indé du moment : on y trouvait de jolies choses : une élégante fausse nonchalance, un côté foufouDIY à la Daniel Johnston (la légende raconte qu’il joue avec une guitare achetée pour 30 dollars canadiens lorsqu’il avait 16 ans), un peu de fantaisie rigolote à la Jonathan Richman, et un peu de Shuggie Otis (ces deux dernières influences étant revendiquées par l’artiste). Après un barbecue géant récemment organisé à Brooklyn où il a fait diffuser à quelques chanceux, entre deux spare ribs et trois saucisses arrosés à la bière, quelques titres inédits en version instrumentale, le Canadien expatrié est de retour avec ce minidisque de huit titres. Fidèle à sa réputation de type un peu timbré, il rend un hommage bizarre à Michael Jackson dans le premier clip du disque éponyme, Another One, où il danse sur un rocher, éclaboussé par les vagues, avec un masque grimaçant de la star défunte. Et la musique, dans tout ça ? Au-delà du freak show bohème, c’est du beau, du bon Mac DeMarco. Ce disque est un peu moins nonchalant que d’habitude, un peu plus tonique, et toujours aussi psyché-pop. Il y a aussi de jolies ballades amoureuses – No Other Heart, ou la pétillante I’ve Been Waiting for Her. Tout cela n’exclut pas une forme de mélancolie – la bizarrerie du clip Another One tranche d’ailleurs avec la douce gravité de la chanson. Le disque se termine par des clapotis dans la mer particulièrement bienvenus, ceux de My House by the Water, histoire de clore cette délicieuse parenthèse estivale. JOHANNA LUYSSEN ANOTHER ONE de MAC DEMARCO. Captured Tracks - Differ-Ant. En concert le 14 septembre à Tourcoing et le 15 septembre à la Cigale, à Paris DU 22 AU 26 JUILLET 2015 29e festival transnational des artistes de la rue Chalon-sur-Saône www.chalondanslarue.com 03 85 90 94 70 PROGRAMMATION IN tLA DÉBORDANTE COMPAGNIE t LES GROOMS tILOTOPIE tJOAN CATALÀ (Esp.) t ARRANGEMENT PROVISOIRE / JORDI GALÌ tKOMPLEX KAPHARNAÜM tLEANDRE (Esp.) tMASTOC PRODUCTION t COMPAGNIE PERNETTE tCOMPAGNIE DES QUIDAMS t RETOURAMONT tTRANSE EXPRESS tNUE / LISE CASAZZA t COLLECTIF ORBE tCOLLECTIF RANDOM tTHÉ À LA RUE Photo : © Elena Kalis. Conception et réalisation : tabs lab - 00 33 1 44 90 80 40 Mac DeMarco, un peu timbré mais parfait pour l’été PRÈS DE 150 SPECTACLES GRATUITS DANS LES RUES PLUS DE 150 COMPAGNIES PLUS DE 1000 REPRÉSENTATIONS EN 5 JOURS