Peindre, dit-elle

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Peindre, dit-elle
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Giulia Andreani
Amélie Bertrand
Marion Charlet
Nina Childress
Hélène Delprat
Vidya Gastaldon
Maude Maris
Iris Levasseur
Laure Prouvost
Delphine Trouche
Farah Atassi
Anne Brégeaut
Coraline de Chiara
Béatrice Cussol
Vanessa Fanuele
Oda Jaune
Elodie Lesourd
Eva Nielsen
Claire Tabouret
Peindre, dit-elle
Exposition du 9 octobre au 15
décembre 2015
Vernissage le 9 octobre à
18h30
Du 9 octobre au 15 décembre 2015, le musée départemental d’art
contemporain de Rochechouart proposera l’exposition « Peindre, dit-elle ». Cette
exposition part du constat d’une vitalité actuelle de la peinture, en particulier chez
les artistes femmes de la scène française et regroupe dix-neuf propositions
picturales. « Peindre, dit-elle » (un titre qui fait écho à l’œuvre de Marguerite
Duras), réunit des artistes confirmées et émergentes, qui savent s’inscrire dans le
fil du récit d’un médium historique dont elles participent à la réactualisation.
Peindre, dit-elle (Commissariat : Julie Crenn & Annabelle Ténèze)
« Elles disent qu’elles savent ce qu’ensemble elles signifient. Elles disent que celles qui
revendiquent un langage nouveau apprennent d’abord la violence. Elles disent que celles qui
veulent transformer le monde s’emparent avant des fusils. Elles disent qu’elles partent de zéro.
Elles disent que c’est un monde nouveau qui commence. »
Monique Wittig – Les Guerrillères (1969)
« Cézanne: she was a great painter » (Cézanne, c’était une grande peintre).
Carolee Schneemann (1975)
En 1965, à New York, une jeune artiste s’applique à répéter les œuvres peintes et
sculptées par ses camarades : Andy Warhol, Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank
Stella, Roy Lichtenstein ou encore James Rosenquist. Elaine Sturtevant, dite Sturtevant, fait
de la répétition et de la citation, un mode opératoire de création. La fidélité du résultat est
troublante. Une femme artiste répète les œuvres de ceux qui vont être consacrés comme les
génies de l’art contemporain aux États-Unis, tous des hommes. Y aurait-t-il une différence
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
de facture entre la version masculine et la version féminine d’une œuvre ? La facture
féminine est-elle spécifique ? Existe-t-elle ? Ces questions ont longtemps été un enjeu d’une
histoire de l’art qui redécouvrait l’histoire des artistes femmes au fur et à mesure où les
femmes prenaient place avec force sur la scène artistique. Progressivement s’est dégagée
une généalogie féminine de l’histoire de la peinture depuis Artemisia Gentileschi en passant
par Élisabeth Vigée Le Brun, Frida Kahlo ou Lee Krasner, une liste qui s’est allongée ces
dernières décennies au fil de la redécouverte de nombreuses pratiques (Hélène Schjerfbeck,
Hilma af Klint etc.). De même, bien qu’ait été souligné combien les femmes pionnières de
l’avant-garde avaient souvent utilisé soit des médiums traditionnels dit féminins, comme la
tapisserie ou la broderie, soit des médiums de revendication nouveaux, comme la vidéo et la
performance, se réclamer de la peinture n’a pas disparu du discours des artistes, comme un
apanage classique des beaux-arts, donc masculin, à conquérir, y compris pour les
fondatrices de la performance ou de l’expanded cinema telle Carolee Schneemann,
affirmant « Je suis un peintre qui étend les principes visuels de la peinture dans le temps et
dans l’espace ».
Le choix est fait ici de confronter les peintures de dix-neuf artistes femmes. Pourtant,
les questions relatives au « féminin » sont plus souvent évacuées que présentes. La notion
de féminin est-elle obsolète et dépassée ? On pourrait l’espérer, même si les clichés ont la
vie dure, et qu’ils font l’objet de détournements ironiques et punks (Giulia Andreani, Anne
Brégeaut, Nina Childress, Béatrice Cussol, Oda Jaune). Pourquoi alors présenter uniquement
des artistes femmes? La raison est simple, le constat de l’apparition en France depuis une
dizaine d’années des femmes peintres qui, même si les lignes ont bougé depuis les années
1960 et continuent de bouger, connaissent encore une visibilité restreinte. En ce sens, cette
exposition pourrait s’inscrire dans une perspective féministe assumée. Il s’agit de mettre en
avant le travail des artistes, et de mettre en lumière le travail autour d’un médium : la
peinture. La peinture y est envisagée dans sa pluralité, tout comme la notion de scène
française. L’exposition rassemble aussi bien des artistes françaises vivant à l’étranger que
des artistes d’autres nationalités ayant fait le choix de s’installer en France. L’exposition fait
la part belle à la peinture figurative, sans exclure en rien la peinture abstraite, finalement
peut-être plus en vogue sur d’autres scènes artistiques. Y apparaît aussi comment les
peintres ont su intégrer les mutations technologiques les plus récentes de l’image à leur
travail (Amélie Bertrand, Marion Charlet, Elodie Lesourd). L’exposition rappelle ainsi que la
peinture ne peut être envisagée sans les autres voies de représentation (sculpturales chez
Hélène Delprat et Anne Bregeaut, dessinées chez Iris Levasseur et Béatrice Cussol,
interventions dans l’espace pour Laure Prouvost et Delphine Trouche).
Chacune de ces artistes s’engage envers un médium historique dont la trajectoire a
évolué selon les époques, entre rejet et retour, selon un ressac cyclique depuis maintenant
plusieurs décennies. Peindre, dit-elle (un titre qui entre en résonance avec l’œuvre de
Marguerite Duras), est la réunion réjouissante et non exhaustive d’artistes confirmées et
émergentes, dont les œuvres s’inscrivent dans une histoire dense, tout en participant aussi à
la réactualisation d’une peinture sans cesse mise face au défi du monde contemporain et de
ses nouveaux modes d’expression et de communication.
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Visuels disponibles :
Vydia Gastaldon, Tea Pot, Salad and Poltergeist, 2012, huile sur toile, 60 x 70 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Art concept (Paris)
Giulia Andreani, Damnatio Memoriae II (KKG), 2015, acrylique sur toile, 200x160 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Maia Muller (Paris)
Laure Prouvost, IDEALLY THIS WALL WOULD NOT BE HERE, 2014, huile vernis
sur panneau, 30x40x2 cm, Courtesy de l’artiste et de la galerie Obadia (Paris)
Amélie Bertrand, Sidewalk Surfboard, 2010, huile sur toile, 180x190 cm
Collection privée, Courtesy de la galerie Semiose (Paris)
Eva Nielsen, Lucite III, 2015, encre de chine, acrylique et monotype sur toile, 190 x 140 cm
Courtesy de l’artiste
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Coraline de Chiara, Réserve, 2015, huile sur toile, 250 x 195 cm
Courtesy de l’artiste
Delphine Trouche, painAT2B, 2015, Acrylique, gomme laque et aimant sur papier
Courtesy de l’artiste
Oda Jaune, Wrestlers, 2013, huile sur toile, 190 x 280 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Daniel Templon (Paris)
Béatrice Cussol, TN°547, 2013, encres et aquarelle sur papier, 150x150 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Port Avion (Marseille),
photographie : Claire Dorn
Nina Childress, Sissi couronnée, 2007, huile sur toile, 195 x 130 cm
Courtesy galerie Bernard Jordan - Paris/Berlin/Zürich
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Hélène Delprat, Inca Song, 2013, pigment et liant acrylique sur papier et coffre, 210 x 260 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Christophe Gaillard (Paris)
Marion Charlet, Escape, 2014, acrylique sur toile, 200 x 150 cm, collection privée
Courtesy de l’artiste et de la galerie Virginie Louvet (Paris)
Anne Brégeaut, Un morceau de toi, 2013, peinture vinylique sur bois et cheveux,
72 x 36,5 cm, Courtesy de l’artiste et de la galerie Semiose (Paris)
Vanessa Fanuele, Echoes, 2015, huile sur toile, 155 x120 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Polaris (Paris), photographie : Rebecca fanuele
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Claire Tabouret, Les Filles de la forêt, 2013, 150 x 240 cm, acrylique sur toile. Collection du Frac Auvergne. Courtesy de l’artiste, et de la galerie Bugada et Cargnel (Paris)
Elodie Lesourd, White Heat, 2008 (courtesy Terence Koh), acrylique sur MDF, 167,4 x 117,8 cm
Courtesy de l’artiste et galerie Olivier Robert (Paris)
Farah Atassi, Tabou II, 2013, huile et glycéro sur toile, 200 x 160 cm.
Collection du Frac Aquitaine. Courtesy de l’artiste, et de la galerie Xippas ( Paris,
Genève, Montevideo, Punta del Este)
Maude Maris, Convexe concave, 2011, 97x125 cm, huile sur toile, Collection privée
Courtesy de la galerie Isabelle Gounod (Paris)
Iris Levasseur, bbp-marbre, 2015, aquarelle sur papier, 114,5 x 224 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Odile Ouizeman (Paris)
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Egalement au musée :
LAURE
PROUVOST
ON IRA LOIN
Exposition du 26 juin
au 26 octobre 2015
Du 26 juin au 26 octobre le musée départemental d’art contemporain de
Rochechouart propose « On ira loin », la première exposition monographique dans un
musée français de Laure Prouvost. « On ira loin » souligne combien l’échappée vers
l’inconnu et le rêve d’un ailleurs insoupçonné traversent son travail artistique depuis la
fuite mystérieuse d’un grand-père artiste jamais retrouvé. L’exposition rassemble sur
ce thème des œuvres déjà emblématiques de l’artiste française, comme Wantee, le
salon des grands-parents pour lequel elle a gagné le Turner Prize en 2013, ou encore
le Grand Dad’s Visitor Center, projet de musée qui prend pour la première fois une
forme interactive. L’exposition comprend également une création inédite conçue pour
le Château de Rochechouart, The Smoking Image, fruit d'une recherche qu’elle mène
actuellement autour de l'adolescence et du voyage.
L’œuvre de Laure Prouvost (née en 1978, basée à Londres et Anvers) prend la
forme d’histoires indépendantes qui se recoupent et se répondent, et où la fiction se
mélange à la réalité. Ces situations deviennent des installations immersives, dans
lesquelles s’entrechoquent des films, des objets, des collages, des fragments de
récits. Pour The Smoking Image, Laure Prouvost a documenté et imaginé l’histoire de
ces adolescents de campagne qui, à l’âge des premiers flirts, rêvent de départ et de
leur vie à venir, et dont la liberté passe par l’autonomie de déplacement permise par
la moto. Le visiteur traverse ce paysage de l’adolescence déployé dans le grenier du
château jusqu’à une « tapisserie-mobylette » qui sert de dispositif de projection à un
film créé pour l’occasion et tourné à Rochechouart.
musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Laure Prouvost, The Smoking Image, 2015, Tapisserie, vidéo (8.40 min), motos, machines à fumée, terre, moquette, œufs, smartphones, Vue de
l’exposition MDAC Rochechouart, Courtesy de l’artiste, de MOT international (Londres, Bruxelles), et de la galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles).
Photographie : Aurélien Mole
L’exposition « On ira loin », et particulièrement The Smoking Image, est une
nouvelle étape pour Laure Prouvost dans sa recherche sur le flou des identités, la
communication entre les êtres, le flux des images, le monde rêvé, et sur la liberté de
chacun à s’échapper et à s’égarer. Un second volet de cette recherche autour de
l’adolescence est mené par Laure Prouvost en parallèle à Los Angeles (Fahrenheit
Foundation). Les deux ont pour projet d’être regroupés dans une publication à venir.
Contacts :
Annabelle Ténèze, conservatrice, en charge de la direction du musée:
[email protected]
Olivier Prigent, chargé de communication :
[email protected]
Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Place du château
87600 Rochechouart
France+33 (0) 5 55 03 77 77
www.musee-rochechouart.com
[email protected]
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Horaires :
Tous les jours, sauf mardi : de 10h à 12h30 et de 14h à 17h

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