PREMIER MINISTRE Seul le prononcé fait foi. Discours de

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PREMIER MINISTRE Seul le prononcé fait foi. Discours de
PREMIER MINISTRE
Seul le prononcé fait foi.
Discours de Danièle Jourdain-Menninger,
Présidente de la Mission interministérielle
de lutte contre les drogues et les conduites addictives
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3EME JOURNEE NATIONALE TAPAJ France
MISE EN RESEAU vs STRUCTURATION LOCALE ?
Jeudi 2 juin
Maison de l’Europe de Paris
Ouverture de la journée : 10 h-10h30
Madame la vice-présidente du comité exécutif de la ville de Montréal
(sous réserve)
Monsieur le Vice-président de la Fédération Addiction (J-M Delile)
Madame la cheffe de projet grande cause lutte contre l’exclusion de la
mairie de Paris (Chloé Mons)
Mesdames et messieurs,
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C’est avec beaucoup de plaisir et de satisfaction que je participe à cette
3ème journée nationale TAPAJ France.
La MILDECA soutient ce dispositif depuis le début, et continue à le
soutenir, dans le cadre de la politique de prévention et de réduction des
risques du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les
conduites addictives.
J’avais accepté en 2013 de clôturer la 1ère journée nationale TAPAJ à
Bordeaux.
À l'époque, le pari du déploiement en France de ce programme, à partir
de l’expérience Québécoise, était quand même audacieux.
Aujourd’hui je constate que le pari est gagné et que TAPAJ est en pleine
ascension.
Le bilan 2015 permet de comptabiliser 153 jeunes dans le programme
TAPAJ soit 7815 heures travaillées et plus de 40% de sorties positives en
emploi ou en formation, malgré le contexte de chômage que nous
connaissons.
TAPAJ pourra d’ailleurs contribuer à la montée en charge de la
« Garantie Jeunes » proposée par le gouvernement pour les jeunes les
plus éloignés de l’emploi en les préparant à accéder à ce nouveau
dispositif qui sera généralisé en 2017.
C’est donc une belle réussite pour TAPAJ avec 12 sites concernés sur tout
le territoire, 10 nouveaux sites en cours de déploiement en 2016 et 10
autres villes candidates enregistrées à ce jour.
Nous savons toutefois qu’il faut beaucoup de ténacité et de persévérance
pour sortir des sentiers battus et faire vivre, dans la durée, un
programme expérimental qui s’adresse à des populations marginalisées.
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Je ne reviendrai pas sur le travail essentiel accompli par le CEID de
Bordeaux pour adapter le dispositif québécois au contexte français.
Car il ne suffit pas de « copier » les bonnes idées.
Il faut aussi en assurer la faisabilité et trouver des solutions originales
pour résoudre les difficultés administratives, juridiques et « culturelles »,
et sous ce terme je pense notamment au défi que constitue le partenariat
entre le médico-social et le monde de l’entreprise.
Il y a aussi des ponts à créer entre les principes de prévention et de
réduction des risques et ceux qui régissent le droit du travail et le droit
pénal.
Je remercie tous les acteurs de participer à ce dispositif prometteur mais
encore en devenir :
 professionnels des structures de l’addictologie,
 partenaires de TAPAJ comme :
o les structures de l’insertion par l’activité économique,
o les entreprises privées et publiques,
o les fondations,
o les collectivités locales,
o les bailleurs sociaux, etc.
 chefs de projet MILDECA et services déconcentrés concernés,
notamment les DIRECCTE.
L’implication des partenaires est multiple, proposition d’emplois,
mécénat de compétences, formation des jeunes au numérique, aides
publiques diverses et montre tout l’intérêt de créer de nouvelles
méthodes de travail, au-delà des cloisonnements institutionnels, en
particulier lorsqu’il s’agit de jeunes en situation d’exclusion.
Je ne peux pas citer par leur nom tous les professionnels et les
partenaires concernés, ceux impliqués dans chaque territoire et les
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partenaires nationaux mais je sais que sans eux la réussite ne serait pas
au rendez-vous.
Nous avons d’ailleurs agrandi le cercle en associant un nouveau venu, la
DIHAL, la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au
logement.
Elle est membre du comité de pilotage national TAPAJ et participe au
plan d’action gouvernemental.
Car, si un emploi, un travail rémunéré à la journée, exercé dans des
conditions adaptées, est un gage d’insertion dans un nouveau projet de
vie pour les jeunes usagers de drogue en errance, l’accès à un logement
parallèlement à une démarche d’insertion professionnelle augmente,
multiplie les perspectives de réussite de la prise en charge thérapeutique.
Je souhaite vous assurer, tous, du soutien de la MILDECA qui au travers
du comité de pilotage national suit l’évolution du dispositif, en continu,
en lien avec les administrations concernées, le ministère de l’emploi,
celui des affaires sociales et de la santé.
La MILDECA est également très impliquée dans l’évaluation de TAPAJ,
aussi bien concernant l’’impact sur le parcours des jeunes que le rôle des
différents acteurs dans la mise en œuvre du programme.
L’un des objectifs prioritaires du plan gouvernemental est de développer
la recherche évaluative, en appui à l’innovation sociale et en matière de
traitement des usagers de drogues, comme nous le faisons pour
plusieurs autres projets emblématiques comme les salles de
consommation à moindre risque.
Après l’évaluation menée par l’Université de Bordeaux en 2014, nous
avons donc inscrit dans le plan d’action 2016-2017 un projet d’évaluation
franco-québécoise, de plus grande ampleur, en partenariat avec
l’Université de Sherbrooke.
Je souhaite que ce projet soit initié dès 2016 car il sera sans doute riche
d’enseignements pour les professionnels de terrain, les entreprises et les
collectivités locales impliqués dans TAPAJ.
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Dans cette phase de déploiement, une étape décisive est en train d’être
franchie puisque le réseau TAPAJ va devenir une réalité au travers de la
création de la structure TAPAJ France.
La création de cette tête de réseau, grâce notamment au financement de
la Fondation de France, est déterminante car elle va faciliter l’expansion
de TAPAJ, donner plus de visibilité au dispositif, contribuer à le
pérenniser, à fédérer les acteurs et à développer les partenariats.
Je tiens à souligner d’ailleurs l’intérêt que suscite TAPAJ, au niveau
international, et qui constitue en soi un indicateur de qualité du
dispositif et de sa bonne gouvernance par la Fédération Addiction:
rédaction d’une charte TAPAJ qui fixe les principes de ce programme,
création d’un site internet, construction d’une boite à outils pour le
démarrage des nouvelles structures et enfin, actions de communication
dans plusieurs médias pour faire connaitre et valoriser ce dispositif.
Chaque fois que je me déplace en région on me parle de TAPAJ, cela
montre bien l'intérêt croissant que suscite ce dispositif et je suis très
heureuse que la MILDECA contribue à son développement.
Cette 3ème journée vient confirmer que nous avons eu raison d’assurer
le portage politique de ce dispositif d’insertion sociale et
professionnelle des jeunes usagers de drogue.
Je vous remercie de votre attention, et je vous souhaite de bons travaux.
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