Les mammifères marins

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Les mammifères marins
Les mammifères marins
par Martine BRUNET et Nicolas BABLON
INTRODUCTION
Qu’est-ce qu'un mammifère marin ?
Le mammifère marin est un animal qui passe une partie de sa vie ou toute sa vie en mer. Il dépend du
milieu marin pour répondre à la plupart ou à tous ses besoins vitaux.
Pour être simple, il existe donc 2 types de mammifères marins
•
les aquatiques
•
les semi aquatiques
Les aquatiques rassemblent tout ceux qui passent toute leur vie dans le milieu marin.
Les semi aquatiques rassemblent tous ceux que la mer fait vivre mais qui sont aussi terrestres.
Les mammifères marins comptent 124 espèces dans le monde (soit environ 3% des 4500 espèces de
mammifères).Ils sont répartis dans trois groupes, appelés ordres :
•
carnivores (pinnipèdes, loutre de mer et ours polaire)
•
cétacés (baleines et dauphins)
•
siréniens (lamantins et dugong)
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Carnivores
Cétacés
Siréniens
L’ordre des Carnivora comprend 38 espèces de Mammifères marins et
se divise en différentes familles.
•
la famille des Phocidae (les Phoques et Eléphants de mer, 19
espèces)
•
la famille des Otariidae (les Otaries, 14 espèces)
•
la famille des Odobenidae (le Morse, 1 espèce)
Ces trois familles constituent le sous-ordre des Pinnipèdes.
•
la famille des Mustelidae comprenant deux espèces marines :
9 la Loutre marine, Lutra felina,
9 la Loutre de mer, Enhydra lutris.
•
la famille des Ursidae comprenant l’Ours blanc, Thalarctos
maritimus.
Les Cétacés sont eux même divisés en deux sous-ordres : les Cétacés à
fanons ou Mysticètes et les Cétacés à dents ou Odontocètes
L’ordre des Siréniens (Lamantins et Dugongs, 4 espèces).
Notons la Rhytine de Steller, Hydrodamalis gigas, éliminée par l’homme en
1768
Rhytine de Steller. Cet animal mesurait au moins 7.6 m et pesait entre 4 et
10 tonnes (d’après Berta et Sumich, 1999)
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Les mammifères marins aquatiques:
Les Cétacés
ETYMOLOGIE
Ordre : =les cétacés
L’ordre des cétacés nom qui provient du grec « kêtos », baleine, comporte deux sous-ordres :
Les Mysticètes, nom qui provient du grec "moustache", regroupe les "baleines" ou cétacés à fanons.
Les Odontocètes regroupent les cétacés « à dents ».
Les Odontocètes se caractérisent par :
•la présence de dents plus ou moins nombreuses ;
•un évent simple ;
•leur système d’écholocation (sonar naturel).
1)
Identification
On distingue donc 2 grandes familles de cétacés qui diffèrent par leur façon de se nourrir:
1. Les mysticètes : les cétacés à fanons* ( baleines et rorquals )
2. Les odontocètes : les cétacés à dents ( cachalots, orques , dauphins, narvals, beluga ).
Les mysticètes sont les plus gros mammifères marins.
Chez les odontocètes les dents sont coniques et pointues. Elles servent à attraper une proie qu'ils avalent ensuite en
entier. Selon les espèces ils ont entre une et 260 dents.
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Cétacés
Classification classique
Règne
Animalia
Embranchement
Chordata
Sous-embr.
Vertebrata
Classe
Mammalia
Sous-classe
Theria
Super-ordre
Eutheria
Euthériens : les embryons se développent entièrement dans le corps de leur mère, et sont alimentés pendant la grossesse grâce
au placenta.
Ordre
Cetacea
Brisson, 1762
Taxons de rang inférieur
Subdivisions :
•Mysticeti (cétacés à fanons)
oBalaenidae (baleine)
oNeobalaenidae (baleine pygmée)
oBalaenopteridae (rorqual, etc.)
oEschrichtiidae (baleine grise)
•Odontoceti (cétacés à dents)
oDelphinidae (dauphin, etc.)
oIniidae (dauphin d'eau douce)
oKogiidae
oMonodontidae (narval, béluga, etc.)
oPhocoenidae (marsouin)
oPhyseteridae (cachalot)
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oPlatanistidae (dauphin d'eau douce)
oZiphiidae (baleines à bec, hypérodon)
ORIGINE ET EVOLUTION
Les quelques mammifères terrestres qui auront survécus au cataclysme qui a fait disparaître les dinosaures et vont devoir
s'adapter et s'approcher des rivages pour se nourrir de ces poissons et ainsi survivre. Leur retour vers le milieu marin les a
conduit à utiliser et exploiter de nouvelles niches écologiques (habitat et nourriture). C'est le cas des ongulés, ancêtres des
ichtyosaures.
Parmi eux, on retrouve le Mesonyx, une sorte de gros chien à poils longs, qui avait des pattes à 5 doigts munis non pas de
griffes mais d'ongles robustes. Son comportement se rapprochait de celui des loutres actuelles.
Si on a longtemps cru que le Mesonyx était l'ancêtre des baleines, l'équipe de J.G.M. Thewissen, une chercheuse de
l'université de l'Ohio, aux États-Unis, a récemment découvert qu'il s'agit en fait du Pakicetus.
Arrive alors la période du Miocène (de -23,8 millions à -5,3 millions d'années) qui est appelée l'ère des cétacés.
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Le ? indique le "chaînon manquant" qui prouverait, hors de tout doute, cette parenté.
ANATOMIE
Conséquences au bout de millions d’années d’adaptation :
• forme hydrodynamique : les parties saillantes sont escamotées : les pavillons auditifs, les mamelons, le pénis est
complètement rétracté à l’intérieur, la femelle a une fente génito-anale, les membres postérieurs se sont atrophiés
jusqu’à la disparition du bassin,la boite crânienne est reportée vers l’arrière enlevant toute incurvation. D’où l’aspect
trompeur d’un poisson.
• L’ossature est allégée, la poussée d’Archimède compense. Elle correspond à 17% du poids de l’animal.
Les vertèbres cervicales sont plates, tassées les unes contres les autres et parfois soudées comme chez le Cachalot.
Il n’y a donc plus de cou et la tête ne peut se mouvoir latéralement.
Ce tassement des vertèbres contribue à l’hydrodynamisme général des Cétacés en effaçant les protubérances des épaules.
Les membres antérieurs sont transformés en nageoires. Notons également l’allongement de certains doigts, et la
réduction et la perte du pouce.
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LA RESPIRATION
Un muscle annulaire puissant (sphincter) situé au sommet du crâne est ainsi actionné, provoquant une respiration
volontaire, à l’inverse celle de l’homme qui est automatique.
Les voies digestive et respiratoire sont séparées. Le larynx est profondément modifié afin d’empêcher l’eau de pénétrer
dans les voies respiratoires. Les Cétacés ne peuvent pas respirer par la bouche comme les Mammifères terrestres.
Ainsi il leur est impossible « d’avaler de travers ».
Au cours des différentes étapes de l’évolution, les narines sont reportées vers le sommet du crâne et font place à un ou
deux évents munis de sphincter. Les Mysticètes ont deux évents et deux conduits nasaux distincts. Les Odontocètes ont un
seul évent et un seul conduit nasal. Toutefois le Cachalot Physeter macrocephalus présente une situation intermédiaire : les
deux orifices respiratoires ont fusionnés en surface mais les deux conduits restent distincts).
Les poumons ne sont pas significativement plus grands mais la capacité pulmonaire maximale est plus grande. Un exemple : alors
que l’Homme n’utilise qu’environ 10% de la capacité de ses poumons, les Cétacés utilisent jusqu’à 80%, ce n'est pas la quantité
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Subaquatique
Formation
Biologie
2007
d'oxygène emmagasinée
qui permet
de rester–sous
l'eau, mais
la façon
dont– ilhttp://www.aquagazel.org
l'utilise dans le sang et les muscles.
LA CIRCULATION SANGUINE
Pour répondre à la demande élevée en oxygène de l’organisme, le dauphin possède proportionnellement à l’homme un
plus grand volume de sang. De plus, les globules rouges sont plus abondants et contiennent plus d’hémoglobine que
ceux des humains. Tout cela reste cependant insuffisant pour combler les besoins du dauphin.
Tous les cétacés peuvent réduire considérablement leur rythme cardiaque pendant l’immersion.
La circulation sanguine est contrôlée et redistribuée vers les organes essentiels (ex : le cœur et le cerveau).
On note aussi une différence au niveau des réseaux artériels : il existe des « réseaux admirables » correspondant à la
présence de plusieurs filets de vaisseaux (retia mirabilia) Ces filets de minuscules vaisseaux protègent les organes
vitaux de la pression de l'eau et capturent probablement les bulles d'azote qui se forment lorsque le dauphin plonge en
eaux profondes.
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LE SYSTEME DIGESTIF
Dentition
Les odontocètes sont armés de dents de forme identique (homodontes). Ce sont des dents définitives, ils n'ont pas de
dents de lait. Cependant, les odontocètes ne mâchent pas leurs proies, les dents servent donc uniquement à retenir les
proies ou à en arracher des morceaux.
Le nombre de dents varie en fonction du régime alimentaire des animaux. Ainsi, les espèces teutophages, qui se
nourrissent de céphalopodes (calamars, seiches, poulpes) possèdent moins de dents que les ichtyophages qui
consomment essentiellement du poisson. Le grand dauphin possède un nombre élevé de dents pouvant aller de 18 à 26
par demi mâchoire. Le sténelle à long bec détient le record avec 46 à 65 dents par demi mâchoire.
La palme de l'originalité revient sans conteste au narval mâle (Monodon monoceros) dont la mâchoire supérieure ne
possède que deux dents! Celle de droite mesure 20 cm, celle de gauche, 2m50 et pèse jusqu'à 10 kg !
Chez les mysticètes en revanche, on peut être étonné de l'absence de dents à l'état adulte. Progressivement, chez les
ancêtres de ce groupe, on observe un remplacement progressif des dents par une structure particulière : les fanons. Ce
fait est prouvé par l'existence d'une fugace dentition au stade foetal.
Quant à l'orque, il est capable de s'attaquer aux pinnipèdes ou cétacés de toutes tailles, même à la baleine bleue
de plus de 100 tonnes ! Le nombre de dents est beaucoup plus restreint chez l'orque avec 10 à 13 dents par demi
mâchoire.
Oesophage
L'orifice de l'oesophage est traversé par le larynx, quelle que soit la grosseur de la proie avalée, elle doit passer à droite
ou à gauche de celui-ci. Alors que le pharynx des mysticètes est très étroit et ne laisse passer qu'un bol alimentaire de
petite taille, celui des odontocètes, au contraire, est très large. L'orque peut ainsi engloutir d'un seul coup un manchot,
voire une jeune otarie.
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L’estomac
La partie la plus remarquable de l'appareil digestif des cétacés est l'estomac. Il est divisé en plusieurs poches. Un tel
appareil digestif peut surprendre car il ne ressemble pas à celui des carnivores terrestres, mais plutôt à celui des
ruminants. Une première poche stomacale sert à broyer les aliments. Les aliments broyés passent ensuite dans une
autre poche où sont sécrétés des sucs digestifs, ils terminent enfin dans l’estomac pylorique. L’intestin les assimile
ensuite à l’aide d’enzymes.
Les intestins mesurent 6 à 8 fois la longueur du corps, ce qui représente quand même 150 m pour une baleine bleue !
Afin d'éviter la déshydratation, les cétacés épurent constamment leur organisme des sels excédentaires apportés
par l'eau de mer. Ils ont également développé d'autres adaptations pour lutter contre ce problème : ils ne boivent pas
et s'approvisionnent grâce aux chairs de leurs proies et ils ne transpirent pas. Mais l'adaptation majeure est la
présence de reins très performants.
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LE SYSTEME NERVEUX
Les organes des sens tels que le toucher, la vision, l’olfaction et l’audition sont modifiés chez les Cétacés.
Odorat et goût
Evoluant en milieu aquatique, les cétacés doivent plus se fier à leur ouïe qu'à tout autre sens. Leur odorat est
considérablement diminué. Les cétacés à dents (odontocètes) ne possèdent ni bulbe ni nerfs olfactifs, tandis que ceuxci sont très reduits chez les cétacés à fanons (mysticètes).
Le toucher
Bien que les appendices, tels les membres, aient subi une réduction au profit de l'hydrodynamisme, ceux qui persistent
semble jouer un grand rôle en tant qu'organe tactile notamment dans les relations sociales.
Chez certaines espèces, de petits poils sur le rostre et/ou le menton aideraient à collecter des informations sur leur
environnement proche (par exemple, à proximité immédiate de la surface, renseigner l'animal sur sa position par
rapport à celle-ci).
Cela peut expliquer pourquoi les dauphins fluviatiles (vivant dans des cours d'eau) évoluant dans des milieux turbulents
et obscures portent des moustaches sur leur long rostre sensitif.
La vue
La vision des Cétacés est adaptée aussi bien au milieu aquatique qu’au milieu aérien.
L’œil des cétacés n’est pas fondamentalement différent des mammifères terrestres :
•
Les yeux sont mobiles,
•
L’iris est capable de s’ouvrir très largement.
•
Relativement petit, l’oeil possède un globe oculaire avec un cristallin quasi-sphérique La rétine possède des
bâtonnets très sensibles à la lumière et peu de cellules en cône qui sont associés à la vision de la couleur. Ils sont
vraisemblablement daltoniens,
•
Leur vue leur permet de différencier un adulte d’un petit dans un groupe.
•
Leur vue est adaptée aux deux milieux : eau et air
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L’ouie
L’ouie est de loin le sens le plus développé et le plus spécialisé de tous les sens. Le fonctionnement de l’oreille d’un
cétacé est différent de celui des autres mammifères. L’audition et l’écholocation sont sans doute les processus les
plus spectaculaires chez les Cétacés. Sur le plan anatomique, constatons l’absence d’oreille externe. Il n’y a plus de
pavillon auditif, ce qui n’empêche pas les Cétacés d’avoir une ouïe particulièrement fine pour entendre les sons
aériens mais aussi adaptée à recevoir les vibrations sonores transmises dans l’eau.
Le chant des baleines
Les chants des baleines sont des sons émis par ces cétacés pour communiquer entre eux. On parle de « chants »,
pour décrire l'impression répétitive et prévisible de ces messages, qui dépendent de l'espèce de la baleine qui les
émet.
Les baleines à dents ne produisent pas les sons de basses fréquences connus sous le nom de chant des baleines . À
la place, elles produisent des bouquets rapides de cliquetis et de sifflements de haute fréquence. Les clics isolés sont
en général utilisés pour l'écholocation alors que les séries de cliquetis et de sifflements servent à communiquer.
L’ECHOLOCATION UN SIXIEME SENS
L'écholocation permet aux odontocètes d'explorer l'environnement aquatique avec des sons (principe du SO.N.A.R. :
SOund NAvigation and Ranging). Ils envoient des sons produits par le jeu de sacs aériens situés en dessous de l'évent
et focalisés par le melon (front proéminent graisseux). Ces sons parcourent le milieu aquatique et sont renvoyés sous
forme d'échos par les objets (proies, prédateurs, relief) qu'ils rencontrent. En analysant les échos qui leur reviennent, le
cerveau des odontocètes crée une image acoustique de l'objet rencontré par les sons. Cette image rend compte non
seulement de la silhouette de l'objet, mais également de sa structure interne. C'est aussi le principe de l'échographie.
Le pouvoir discriminant est très élevé, il peut distinguer deux objets de nature différente mais de même forme. Enfin, il
peut apprécier la vitesse relative de l’objet par mesure de la modification du signal émis.
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LA REPRODUCTION
L'Accouplement
Les organes reproducteurs des cétacés sont à l'intérieur de leur corps. Le pénis souple (2m chez le rorqual commun)
pénètre la femelle pour quelques secondes seulement (20 secondes pour les dauphins).
L'accouplement a lieu dans les eaux chaudes ou tempérées et s'effectue ventre contre ventre. Mais les stratégies
d'accouplement varient beaucoup d'une espèce à l'autre chez les cétacés.
Baleine à bosse : Les sauts spectaculaires font aussi partie
de la parade sexuelle.
Lors des préliminaires les baleines se frottent le museau et
nagent côte à côte
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Lors des préliminaires les dauphins se frottent ventre contre ventre et nagent ainsi. Ils s'accouplent en se faisant face.
Le dauphin ne forme pas de couple permanent; il choisit un nouveau partenaire chaque année.
La gestation et la lactation
Une femelle arrive à maturité sexuelle entre 3 et 8 ans suivant l’espèce. Dans le meilleur des cas, elle pourra
ensuite avoir un petit par année, pendant toute sa vie, dont la durée est peut-être de cinquante ans. Au total, la
baleine femelle pourrait donc avoir une quarantaine de petits au cours de sa vie. Mais il s'agit sans doute d'un
maximum rarement atteint : les jeunes ne survivent pas tous et la femelle n'arrivera peut-être pas à concevoir
chaque année.
Comme chez tous les mammifères, le petit cétacé se développe dans l'utérus de sa mère. La femelle porte un seul
petit qu'elle nourrit par le placenta. Le temps de gestation varie selon les espèces.
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Le bébé naît sous l'eau dans ces deux familles, mais chez les odontocètes c'est la queue du baleineau qui
sort en premier. Tandis que chez les mysticètes c'est la tête.
Les naissances s'étalent de septembre à octobre. Le petit se présente par la queue et cela probablement afin d'éviter
que le nouveau-né n'essaie de respirer avant qu'il ne soit totalement sorti. Il sait tout de suite nager, mais sa mère
ou une autre femelle du groupe (une tante ou marraine) assiste le bébé pour le faire monter à la surface dès sa
naissance pour sa 1ere respiration.
Pendant la naissance, deux autres femelles, les "tantes", protègent la mère et le petit contre les requins attirés par le
sang.
La mère allaite le petit pendant 12 à 18 mois, malgré les dents qui sortent dès la première semaine. Les mamelles
sont situées dans les sillons placés sur le côté du ventre.
Le petit reste près de sa mère ou de ses "tantes" 2 semaines.
Ses poumons ne contenant pas d'air, le nouveau-né ne flotte pas. Sa mère le porte jusqu'à la surface où son évent
se débloque pour une première prise d'air.
Chez les petits cétacés comme les marsouins communs, le jeune sera proportionnellement plus gros à la naissance
: il pèsera le quart du poids de sa mère et mesurera 2/3 de sa longueur.
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L'ALLAITEMENT
Les femelles ont deux mamelles, dissimulées dans des petites fentes situées de chaque côté de la fente génitale. Les
baleineaux arrivent à téter car le mamelon de la mère expulse une boule de lait avec la stimulation faite par la bouche
du petit (jet de 100 à 150 litres de lait).Le lait est riche et crémeux. Le petit est allaité une à deux fois chaque jour.
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Croissance
Les baleineaux grandissent à une vitesse étonnante : ils augmentent, pour la baleine bleue, en moyenne de 3 à 4
centimètres de longueur et de 81.5 kilogrammes par jour !
Le petit de la baleine bleue, champion toutes catégories, ingurgite plus de 90 kilogrammes de lait quotidiennement.
Tandis que le petit du rorqual commun en consommera 72,3 kilogrammes.
Le "petit" (sic!) rorqual bleu verra son poids augmenter de 17 tonnes et le "petit" (re-sic!) rorqual commun de 11,4
tonnes !
Le bébé rorqual bleu, par exemple, grandit de 3 à 4 centimètres et gagne 81 kg par jour durant ses premiers mois
d'existence! Pour réaliser cet exploit, il assimilera jusqu'à 90 % des 90 kg de lait maternel qu'il boit
quotidiennement. Le petit baleineau mesure déjà 7 m de long à sa naissance et pèse 2 à 3 tonnes
Cet engraissement est nécessaire afin qu'ils puissent accumuler la couche isolante dont ils dépendront quand leur
migration annuelle les rapprochera des pôles pendant l'été.
Mysticète
Vache
Femme
Valeur calorifique
4 137 kcal
745 kcal
969 kcal
Graisse
36 %
3à4%
4.2 %
Protéines
13 %
3.3 %
1.1 %
4.8 %
6.9 %
Glucides
Sels minéraux
14 %
1%
Adaptés aux
besoins
Eau
37 %
87 %
87 %
Résidus Solides
0%
4à5%
(Tableau comparatif entre le lait des cétacés, celui des mysticètes particulièrement riche,
ASER
– Formation
Biologie
2007établies
– http://www.aquagazel.org
celuiSubaquatique
de la vache, et le lait
maternel humain.
Statistiques
sur la base d'un kilogramme)
LE MODE DE VIE
L’alimentation
Selon qu'il s'agisse de baleines à fanons ou de baleines à dents, la façon de se procurer les proies est bien différente.
Les Baleines à Fanons
Elles filtrent à travers leur « moustache » leur nourriture composée de petits organismes comme le krill et les copépodes
ou de petits poissons comme le capelan.
Régime alimentaire des principales baleines à fanons (du Saint-Laurent)
Régime alimentaire des principales baleines à fanons (du Saint-Laurent)
Le petit rorqual mange du capelan, du lançon, du hareng, de
maquereau et des crustacés dont le krill. Elles sont ses
principales proies.
Le rorqual commun se nourrit principalement de harengs, de
capelans et de crustacés comprenant le krill et les copépodes au
rythme de 3 tonnes par jour.
Le rorqual bleu avale exclusivement du krill accompagné de
crustacés représentant au total 2 à 4 tonnes de nourriture.
Le rorqual à bosse ingurgite principalement du capelan, mais
elle capture aussi des crustacés, du hareng, du maquereau et du
lançon.
La baleine noire retrouve dans son alimentation du plancton.
La baleine franche se nourrit uniquement de Krill et autres
invertébrés.
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Les Baleines à Dents
Grâce à leurs dents, ces baleines attrapent leur proie pour ensuite les avaler d'un seul coup. Leurs mets préférés sont les
poissons et les calmars, mais il arrive qu'un bon repas soit composé de phoques ou d'otaries en particuliers chez les
orques.
Le marsouin commun mange surtout des poissons comme le hareng, la
goberge, le maquereau et la merluche et des crevettes et du calmar. Au
total, il se nourrit de 4 à 5 kg par jour.
Régime alimentaire des principales
baleines à dents (du Saint-Laurent)
Le dauphin à flancs blancs a un régime alimentaire très varié. Il se
nourrit de calmars, de harengs, de capelans, de lançons, de bars rayés,
de maquereaux, de saumons et de crevettes.
Le dauphin à nez blanc se nourrit de calmars, de poulpes, de morues,
de harengs et de capelans. Les dauphins ingurgitent quotidiennement
l'équivalent du tiers de leur poids en nourriture.
Régime alimentaire des principales baleines à dents (du Saint-Laurent)
L'épaulard (orque) est un vrai «loup des mers». Il s'attaque à presque
tout. Il peut chasser aussi bien un oiseau marin qu'un phoque. Il mange
aussi des dauphins, des marsouins, des bélugas et toutes autres sortes
de baleines.
Le béluga : lançon, capelan, anguille, morue, saumon, aiglefin, certains
poissons plats mais aussi des crevettes, des calmars et des pieuvres.
Le globicéphale noir se nourrit presque exclusivement de calmars et
quelques fois de morue.
La baleine-à-bec commune aime le calmar. Cependant, elle mange
quelques fois du hareng, du sébaste et du flétan.
Le cachalot adore les céphalopodes - mollusques marins tels que le
calmar, les pieuvres, les seiches). Il mange aussi de la morue, du
sébaste, de la langouste, des
méduses
et divers
poissons comme
ASER
Subaquatique
– Formation
Biologiela2007 – http://www.aquagazel.org
perche ou le thon et même des requins ! Adulte, il ingurgite plus d'une
tonne par jour.
LA MIGRATION DES BALEINES
Les migrations sont souvent motivées par le besoin de trouver des aires d'alimentation très productives. La plupart
des baleines s'alimentent dans les eaux riches des hautes latitudes pendant l'été et se rassemblent dans les eaux
tropicales et sub-tropicales pendant l'hiver.
Le cetacé adapte probablement ses itinéraires en fonction de l'abondance du krill dont il se nourrit. Sur les quelques 350
rorquals bleus identifiés dans le Saint-Laurent, moins de 25 % sont revus régulièrement...
La filature photographique a permis de décrire les habitudes migratoires du rorqual à bosse. Comme les rorquals
communs, les rorquals à bosse de l'Atlantique Nord se répartissent en été entre plusieurs aires d'alimentation auxquelles
ils sont assez fidèles.
Migration des rorquals à bosse. En bleu, les zones de reproduction, en mauve, les zones d'alimentation.
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Les causes de mortalité
Les espèces de grande taille ont en général une espérance de vie plus longue que celles de petite taille. Le grand
cachalot, dont les femelles mesurent environ 12 m ont une espérance de vie de 70 ans. Selon les espèces, les
dauphins ont une durée de vie comprise entre 20 et 40 ans.
Les cétacés n'échappent pas aux maladies communes aux mammifères : infections et parasites entraînent souvent
des pathologies graves dont le développement peut causer la mort ou provoquer un affaiblissement tel que l'individu
atteint soit incapable de se défendre contre un agresseur. Les agents infectieux pénètrent par une blessure ou par
voie orale ou respiratoire. Le fait de vivre en groupe augmente les risques de contamination par les déjections
urinaires et fécales des autres.
Les cétacés ont peu de prédateurs, du moins les plus grands. Les plus dangereux sont bien évidemment le requin
et l'orque. Ce dernier n'hésite pas à s'attaquer à la baleine bleue lorsqu'il est en meutes. Les cétacés gardent
souvent des cicatrices de ces attaques.
Les échouages restent des comportements tout à fait énigmatiques. Il faut tout d'abord distinguer les échouages
naturels qui concernent les animaux morts en mer, des échouages concernant des animaux vivants qui viennent se
jeter sur le rivage.
Évidemment et bien malheureusement, parmi les causes de mortalité des cétacés, il faut ajouter les effets négatifs
des activités humaines : la prise accidentelle dans divers engins de pêche et la pollution chimique et sonore qui a
déjà des effets catastrophiques et dont les répercutions seront encore plus marquées dans les années à venir.
En Corse, c’est à l’Université de Corte que l’on retrouve aussi de grands spécialistes de l’étude des mammifères
marins de Méditerranée, Denise Viale et Jean-Pierre Frodello. Ces derniers nous ont confirmé que les
éperonnages de baleines ou de dauphins par des cars ferries étaient très rares. " Sur une population globale de
4.000 individus, on dénombre statistiquement moins d’un éperonnage par an, précisent-ils. En outre, il a toujours
été constaté que l’animal était mort avant la collision ".
En ce qui concerne les rorquals, comme les dauphins, leur vitesse de réaction et de déplacement à la vue d’un
navire est en fait largement suffisante afin de leur permettre de s’écarter.
Mike Riddel, directeur du Marineland d’Antibes, qui se demande s’il n’y a pas trop de baleines en Méditerranée
pour trop peu de nourriture disponible, notamment à certaines époques de l’année. " En fin d’année, souligne-t-il,
on trouve des baleines trop maigres et très affaiblies. Ce n’est qu’une supposition et des études se poursuivent
actuellement à ce sujetASER
". Subaquatique – Formation Biologie 2007 – http://www.aquagazel.org
En France, tous les cétacés sont protégés par arrêté du 27 juillet 1995 qui stipule que "sont
interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction, la mutilation de tous les
cétacés et, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise
en vente, leur vente ou leur achat".
Création d'un sanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée
L'accord relatif à la création d'un sanctuaire pour les mammifères marins, signé à Rome le 25
novembre 1999, a été publié au journal officiel du 25 juillet 2002.
Délimité par la presqu'île de Giens, le nord de la Sardaigne et le sud de la Toscane, le sanctuaire
s'étend sur 83 833 Km2. Il recouvre la zone de plus forte densité de mammifères marins en
Méditerranée occidentale (plus de 1000 baleines et 25000 dauphins bleus et blancs pendant l'été)
qui y trouvent notamment le plancton nécessaire à leur alimentation.
Les obligations prises par la France, l'Italie et Monaco devraient :
améliorer la coopération sur l'évaluation scientifique des populations de mammifères marins,
faire respecter des règles permettant aux mammifères d'évoluer normalement : mesures de
surveillance, de lutte contre les pollutions marines, limites de certaines activités de tourisme,
interdiction des filets maillants dérivants ou des compétition d'engins à moteur rapide.
ASER Subaquatique – Formation Biologie 2007 – http://www.aquagazel.org