Lumières d`Iran
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Lumières d`Iran
Automne 2011 | Cinéma LUX & Université Lumières d’Iran Les voix étouffées du cinéma iranien Avec Une séparation, film plébiscité par près d’un million de spectateurs en France, Asghar Farhadi vient de faire passer un cap considérable au cinéma iranien, sans doute l’un des plus fertiles en révélations depuis des années : il a prouvé qu’il pouvait ne pas se cantonner aux seuls festivals ou à l’audience limitée d’un cercle de spécialistes. Certes, l’accueil que les cinéphiles du monde entier lui ont réservé a toujours été formidable et enthousiaste. Mais, il n’avait jamais véritablement eu cette reconnaissance du public. Pourtant, cela fait plusieurs décennies que le peuple iranien a choisi le 7e Art comme langage privilégié du dialogue avec les autres peuples et cultures. Autrefois, lorsqu’on parlait de l’Iran, on pensait pétrole, caviar, tapis et Savak. Désormais, le cinéma représente le « produit » d’exportation dont ce pays est le plus fier et nous allons enfin véritablement pouvoir dialoguer. Le cinéma iranien des dix dernières années se révèle comme un écho puissant des déchirures et des évolutions de la société iranienne. Et depuis un an, la contestation prouve que le pays réel veut faire entendre sa voix et reprendre en mains sa destinée. Des cinéastes tournent... Aujourd’hui les noms de Kiarostami ou Makhmalbaf ne suffisent plus, en dépit de leur notoriété mondiale, à rendre compte d’une création iranienne extrêmement diverse. La liste est longue et il faudrait tous les citer, y compris ceux de l’exil – très cher Ali Badri -, mais l’important sans doute, c’est cette volonté affichée de contrarier l’État, qui à tout instant risque de faire avorter un projet. Car, le cinéma iranien a toujours été profondément marqué par la censure. Fin 2010, les cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, représentant deux générations de contestation, ont été condamnés à 6 ans de prison et interdits de réaliser des films pendant 20 ans pour avoir filmé des manifestations antigouvernementales. Une peine lourde, résonnant comme un acte symbolique de la part d’un pouvoir iranien voué aux mesures les plus drastiques contre les artistes dissidents. Après avoir été diffusés à Cannes sous le manteau, les films de l’un et de l’autre arrivent sur nos écrans. Au Revoir, le film de Mohammad Rasoulof dont le titre ressemble à une profession de foi et qui, tourné avec peu de moyens et dans des conditions difficiles, parvient à rendre compte du climat d’oppression et de silence qui imprègne Téhéran. Jafar Panahi, quant à lui, nous envoie, avec Ceci n’est pas un film que, un message aussi nécessaire, mais d’une tout autre teneur esthétique. C’est une auto-mise en scène d’une intelligence, d’une drôlerie et d’une insolence exemplaires. Panahi fait de sa situation le sujet de son film : que fait un cinéaste qui n’a pas le droit de filmer, qui est assigné à résidence, et qui attend qu’on le jette en prison ? En Iran, il fait un non-film qui est un grand film. Depuis des années, les voix étouffées du cinéma iranien ressemblent toutes à de grands cris... Les Films Suite de notre cycle après les diffusions de : AU REVOIR (Bé Omid é Didar) Un film de MOHAMMAD RASOULOF, IRANIEN (VOSTF), 2011-1H40. Prix de la mise en scène Un Certain Regard Cannes 2011 /////////////////////////////////////////////////////////// CECI N’EST PAS UN FILM (In Film Nist) DE JAFAR PANAHI & MOJTABA MIRTAHMASB, IRANIEN (VOSTF), 20111H15. Sélection officielle séance spéciale Cannes 2011 /////////////////////////////////////////////////////////// UNE SEPARATION (Jodaeiye Nader az Simin) Un film de ASGHAR FARHADI, IRANIEN (VOSTF), 2010-1H57. /////////////////////////////////////////////////////////// A PARTIR DU 28 OCTOBRE | CINEMA LUX POULET AUX PRUNES /////////////////////////////////////////////////////////// PARVAZ, L’ENVOL DE REZA DOCUMENTAIRE D’ALI BADRI, FRANÇAIS, IRANIEN, 58’, 2010 DE MARJANE SATRAPI, VINCENT PARONNAUD, FRANÇAIS, 2011-1H33. Téhéran, 1958. Nasser Ali Khan, musicien célèbre, a perdu le goût de vivre. Plus aucun instrument ne semble pouvoir lui redonner l’inspiration depuis que son violon a été brisé. Sa tristesse est d’autant plus forte que son amour de jeunesse, rencontré au coin d’une rue peu après cet incident, ne l’a pas reconnu. Après avoir cherché en vain à remplacer l’instrument reçu de son maître de musique, Nasser en arrive à la seule conclusion possible : puisque aucun violon ne peut plus lui procurer le plaisir de jouer, il se mettra au lit pour attendre la mort... /////////////////////////////////////////////////////////// DU 9 AU 29 NOVEMBRE | CINEMA LUX NOCES ÉPHÉMÈRES DE REZA SERKANIAN, IRANIEN (VOSTF), 2011-1H23. Une société qui étouffe les désirs et les aspirations individuelles. Une relation entre le jeune et fougueux Kazem et sa belle-sœur Maryam. Une ville iranienne où se pratique une coutume étrange : le mariage à durée déterminée. Ce Film est soutenu par l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID) Rencontre avec le réalisateur REZA SERKANIAN, à l’issue de la projection le mercredi 16 novembre à 19h00 Interrogé et frappé pour avoir osé dire une vérité dans les années 70, Reza, devenu reporter photographe de renommée internationale, témoigne depuis 30 ans des grands événements, des blessures et joies de ceux qu’il croise sur sa route. C’est un parcours étonnant que le réalisateur Ali Badri nous invite à découvrir. Une rencontre, d’homme à homme, d’ami à ami, d’exilé à exilé... Coup de cœur, Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malô Bibliothèque centrale de Caen - 15h00 - Entrée libre /////////////////////////////////////////////////////////// ROUGE À RÊVES FILM D’ALI BADRI, FRANÇAIS, 52’, 2005 Comment, en Iran, un peintre renommé, Hachem Badri, a t-il eu l’idée étonnante d’apprendre à dessiner à des aveugles ? Ça commence par une pomme dessinée parfaitement, se poursuit par des cours de dessin qui passionnent autant les aveugles que le peintre et se termine, après bien des difficultés, par une exposition au cœur d’une palmeraie. Le tout change la vie des uns et des autres. Leïla Moussavinia et ses amis nous guident dans cette aventure singulière où les mains voient clair et où les dessins naissent de l’obscurité... Maison de l’Etudiant - Campus 1 - jeudi 17 novembre - 20h30 - Entrée Libre Les Animations MERCREDI 23 NOVEMBRE | 14H15 | CINEMA LUX CINE-CONTE > AZAD, L’OISEAU MIGRATEUR Un spectacle d’Ali Badri, Théâtre du Saëdi Azad, l’oiseau migrateur, quitte l’Iran pour la France, en Normandie. Il va préparer un nid bien confortable pour sa femme bien-aimée, TchikoniaTchikonia et les petits cigogneaux qu’elle attend. Quelques temps après, Tchikonia-Tchikonia prend son envol pour rejoindre Azad. Mais la Normandie est bien loin. Une longue attente commence pour Azad. Le temps passe, Tchikonia-Tchikonia n’arrive pas... Suivi de LES CONTES PERSANS 4 courts métrages, Iran, 47’, 2003 à partir de 3 ans VENDREDI 25 NOVEMBRE |19h00 |CINÉMA LUX MIROIRS D’EXIL Un film d’Ali Badri, Français, iranien, 52’, 2011. Tarifs 10€ & 8€ Ceci est un cycle de films iraniens Automne 2011// Lux, Université, Bibilothèque Ce film est une invitation à la découverte d’artistes, d’écrivains et d’intellectuels, exilés d’Iran, et qui ont choisi la France. Un photographe, un journaliste, des écrivains et écrivaines, des poètes, des comédiens, un danseur, un historien nous font partager leur expérience de l’exil. Ils nous disent pourquoi et comment ils ont dû partir. Ils posent un regard sur leur pays d‘accueil. Ils nous montrent ce que l’exil a transformé dans leur vie et dans leur oeuvre,en quoi eux-mêmes ont changé et comment ils vivent le choc entre les deuxcultures, celle d e leur pays d’origine et celle d e leur pays d ‘accueil. Cette « interculturalité » leur a-t-elle apporté ? les a-t-elle brimés ? les a-t-elle libérés ? A Chacun son expérience particulière. L’exil a de multiples facettes que le film cherche à mettre en lumière. Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur et certains des artistes en exil du film. Avec le soutien de l’Institut International des droits de l’Homme et de la Paix. /////////////////////////////////////////// Cinéma LUX 6, avenue Ste-Thérèse, 14000 CAEN Répondeur : 08 92 68 00 43 (0,34€/mn) Tél. administration : 02 31 82 29 87 [email protected] // www.cinemalux.org En provenance des contrées lointaines de la Perse, voici quatre histoires sans parole et avec des acteurs inattendus : un fermier et sa vache, une chenille opiniâtre, un corbeau envieux ou encore une pomme aventureuse... En même temps qu’un coup de projecteur sur le meilleur de l’animation iranienne, ce programme propose une réflexion poétique et métaphorique sur le monde qui nous entoure. Lumières d’Iran Tram A & B (arrêt “Lux/Victor Lépine”) Lignes Bus 3 &14 Arrêt Ste Thérèse. Salles accessibles aux personnes handicapées. Le LUX est équipé en projection numérique 2K & 3D, son Dolby SRD et DTS C’est une association d’éducation populaire gérée par la loi 1901. Salle d’Art et Essai classée : “Patrimoine”, “Jeune Public”, “Recherche et découverte” et “Europa Cinémas”. Le LUX bénéficie du soutien de la Communauté d’agglomération “Caen la mer”, de la ville de Caen, du Conseil Régional et de l’ODACC. TARIFS Normal : 5,80€, Réduit : 4,80€, Abonnés : 3,80€ (Carnet de 10 coupons) Université et Bibiliothèque - Entrée libre