en normandie - Normandinamik

Transcription

en normandie - Normandinamik
En Entreprises
En Normandie
p.20
Kiosk to invest,
le financement participatif
pour les entreprises
Des commerçants
en or
p.50
01
#
Mars 2014
Le magazine d’information des CCI de Normandie
Caen Normandie
Enjeux
I
Ouest Normandie
I
Portes de Normandie
I
Seine Estuaire
p.28
© Gettyimages-Ray Massey
Normandie puissance
2
I
Seine Mer Normandie
Tribune
Par Jean Pierre Désormeaux, président de la CCI de Normandie et de la CCI de Région Haute-Normandie
et Jean-Claude Lechanoine, président de la CCI de Région Basse-Normandie.
N
ormandinamik… Finalement, tout est
dans le titre. Il raconte la Normandie,
telle que la conçoivent les CCI, forte,
rassemblée, ambitieuse et dynami-
que. Choisir ce nom pour votre nouveau magazine n’a
donc rien d’anodin.
Le message que nous voulons faire entendre est celui
d’une grande région économique dont la diversité et
la richesse du tissu entrepreneurial méritent qu’on
les valorise davantage. Normandinamik, c’est la volonté que nous avons de mettre en avant les réussites
de ceux qui se battent au quotidien pour le développement et l’attractivité de nos deux régions. Parce que
s’informer est de plus en plus crucial, mais de plus en
plus complexe, ce nouveau magazine vous permettra
de mieux connaître et mieux comprendre l’économie normande.
Normandinamik, c’est un tirage de près de 110 000 exemplaires, pour autant d’entreprises installées dans les deux régions. Un chiffre important,
qu’il faut avoir en tête : il témoigne de la vigueur de notre économie, de la
Il raconte
la normandie,
telle que
la conçoivent
les CCI, forte,
rassemblée,
ambitieuse
et dynamique
force de son implantation territoriale.
Normandinamik, c’est une nouvelle réalisation concrète de la réforme
consulaire. La démonstration de notre volonté forte de nous rassembler,
de parler d’une seule voix, d’être plus efficaces ensemble, au service de
l’intérêt général.
Normandinamik, c’est votre journal, vous, entrepreneurs. Il parlera de
vous, de vos entreprises, de vos projets, de vos réussites, de vos innovations, de vos attentes, de vos espoirs. N’hésitez pas à contacter la rédaction pour vous faire connaître de vos voisins normands. La proximité est
souvent une formidable opportunité d’affaires.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
3
sommaire
région
en Direct
Actualités des territoires
territoires
en Entreprises
Rencontres avec les acteurs économiques
07
ADR. La déconstruction
est l’avenir de l’automobile.
Protec’Som.
La chasse aux allergies.
09
12
Cadres. Un marché
en demi-teinte.
N
utrifish.
Les coproduits marins.
Énergies Marines
Renouvelables. Cherbourg
et Le Havre se préparent
à accueillir les industries
éoliennes.
Digital Airways.
Objets connectés, avez-vous
une âme ?
45
C
hevalait. Le lait de jument,
boisson d’avenir.
14
Logistique. La filière
Logistique Seine-Normandie
veut faire de l’axe Seine un
territoire d’expérimentations.
Investissement.
La trésorerie, cœur de métier
de Bpifrance.
16
en Focus
Initiatives et innovations
35
38
42
43
Salon de l’agriculture.
Les stands normands
ont créé l’événement
au salon de
l’agriculture.
15
territoires
en Dynamique
18
20
Agrial.
Le légume sublimé.
Mercure d’Or. Carton plein
pour les commerçants
normands.
25
Copak.
Se réorganiser pour
s’améliorer.
L’énergie : un
paysage déséquilibré
De l’éolien au pétrole, qui pèse
le plus dans le mix énergétique ?
Le magazine d’information des CCi de Normandie
Normandinamik, magazine bimestriel,
est édité par la CCI de Normandie
10 quai de la Bourse - CS 41803
76042 Rouen CEDEX 1. Tél. 02 32 100 500
www.normandie.cci.fr
www.normandie.cci.fr
Directeur de la publication : Jean Pierre Désormeaux • Directeur de la rédaction : Florence Dubosc
Rédacteur en Chef : François Colombier - Tél. 02 35 14 38 13
E mail : [email protected] • Journaliste : Isabelle Pauthier - Tél. 02 35 14 37 11
Secrétaire de rédaction : Nicole Vespier - Tél. 02 35 14 37 12 • Photographe : Pascal Monnet
Conception graphique : Groupe Arcange • Mise en page : Aprim • Impression : Groupe Corlet - Z.I. Route de Vire
BP 86 - 14110 Condé-sur-Noireau • Routage : BrioGraphic • Tirage : 110 000 exemplaires
Numéro ISSN : en cours • Dépôt légal : à parution
Régie publicitaire : Annaïck Séve-Jourde - Tél. 02 35 14 38 11
4
Réseaux et partenariats
48
Guide des restaurants.
Les bonnes tables
du Calvados.
50
Kiosk to invest.
Le crowdfunding s’ouvre
aux entreprises.
Enjeux
Normandie puissance 2
Quand l’économie se décline
dans deux régions
© Gettyimages-Ray Massey
territoires
en Normandie
55
Filière numérique.
Un nouveau pont.
28
région
en Échos
Les entrepreneurs de la Basse-Normandie et de la Haute-Normandie
font fi du préfixe de leur région pour parler de plus en plus souvent
d’une même voix
56
C
hristophe
Lecourtier,
directeur général
d’Ubifrance.
région en CCI
Agenda et actualités
58 CCI caen
NORMANDIE
59 CCI OUEST
NORMANDIE
60 CCI Portes
de Normandie
61 CCI Seine
Estuaire
62 CCI SEINE MER
NORMANDIE
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#
5
06
région en Direct
Actualités des territoires
+
Agriculture Normandieure
Le goût des nôtres
La Normandie a tenu la vedette au salon de l’agriculture. Entre la saveur
de ses produits classiques et sa capacité à innover, l’agroalimentaire
est un fer de lance de l’économie régionale. Q
u’elle était bonne, la Normandie,
au dernier salon de l’agriculture.
Qu’elle était savoureuse et délicate, proposant au très nombreux
public la richesse et la diversité de ses produits. Sa capacité d’innovation aussi, quand
les chefs régionaux ont revisité les recettes
d’ailleurs : samoussa de camembert, nem
de la Manche, tiramisu de pommes, tortilla d’andouille de vire, porc normand laqué,
apple mojito, la cuisine normande sait se
faire internationale et faire entendre la douceur de ses notes dans tous les pianos du
monde.
L’agriculture normande a valorisé ses
atouts, comme la race normande ou
l’agneau de Pré-Salé AOC du Mont-SaintMichel, ses AOC laitiers et cidricoles, ses
produits de la mer. Elle a fait découvrir sa
richesse légumière, avec 170 000 tonnes
produites annuellement, dont le 1er rang national pour les carottes (60 000 t), le poireau
(35 000 t) et le navet (15 000 t). Elle se rajeunit, à l’image de ces deux élèves du CFA
d’Yvetot, finalistes des « Ovinpiades des
jeunes bergers ».
Compétitivité à valoriser
Tout ce contexte foisonnant a de quoi
donner le sourire au président de la
Chambre régionale d’agriculture de
Normandie, Daniel Genissel, qui sait pourtant les difficultés de son secteur. Pour
le lait, par exemple, les producteurs sont
toujours « confrontés à des négociations
complexes, ardues et parfois brutales avec
les grandes enseignes ». Ils sont soumis au
« problème de fond de l’amélioration des
charges et de la rémunération convenable
des agriculteurs ». La solution pourrait être
internationale, avec des prix plus attractifs
pratiqués par les voisins européens de la
France et par l’attrait du marché chinois
pour une partie de produits laitiers normands. Du côté de la viande bovine, « il est
L’art culinaire
est une des
plus belles
expressions
du savoir-faire
agroalimentaire
régional.
A savoir
difficile d’avoir une visibilité, entre la baisse
de la consommation et celle de la production », regrette le président.
Et la réforme de la PAC rajoute aux inquiétudes. Dans un budget en baisse de 8 à 9 %
pour la France, la Normandie sera très mal
lotie avec des aides directes de l’ordre de
-13 à -15 %. Daniel Genissel se soucie également des discussions sur la « loi d’avenir agricole » et son projet de création de
« groupements d’intérêts économiques et
écologiques ». « Nous attendons des décisions plus en phase avec nos capacités à
évoluer, notre compétitivité face à une demande mondiale croissante ».
La marque Gourmandie, qui distingue
des produits régionaux de qualité, lance
jusqu’au 21 septembre une opération
intitulée « Gourmandie solidarité ».
Pour deux produits « Gourmandie »
choisis, 1 € est reversé à un fonds
régional pour la réinsertion de jeunes
sans qualification. Une participation
financière sera accordée par les
entreprises adhérentes. Une trentaine
de jeunes normands pourront ainsi
bénéficier d’action de formation.
Acheter un des 330 produits signalés
par le label ne sera plus seulement
un plaisir gastronomique, mais
un acte citoyen.
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7
région en Direct
+
Industrie Normandieue
Plaidoyer pour les granulats
L’industrie des carrières s’inquiète de voir les contraintes réglementaires s’accumuler.
L
es professionnels des carrières ont
démontré depuis plusieurs années,
par le verbe et par l’exemple, que
leur industrie prend pleinement en
compte les questions de développement
durable. Mais les dirigeants de l’UNICEM
Normandie (qui représente 166 entreprises,
2 545 emplois, 732 millions d’euros de
chiffre d’affaires et environ 22 Mt de production) ont le sentiment que leur discours
n’entre pas dans toutes les oreilles.
Ils craignent en effet que deux textes, en
cours de discussion, n’engendrent un impact négatif sur leur activité. Les schémas
départementaux de carrière sont le premier
d’entre eux. Ces documents serviront de
base d’instruction aux demandes d’exploitations des sites. « Ils n’appellent pas de
remise en cause fondamentale en l’état actuel », concède Anthony Ramoni, directeur
du secteur Seine-Aval de Lafarge Granulats
et président du collège des producteurs de
granulats de Haute-Normandie.
« Mais nous regrettons que certains points
que nous défendons n’aient pas suffisamment été pris en compte ». L’inquiétude
de la profession réside dans la part croissante prise par les granulats marins : « Nous
estimons que les matériaux de carrière doivent être produits au plus près de l’endroit
où ils sont consommés. Les schémas ne
vont pas dans ce sens, avec un risque d’augmentation du coût de transport qui fragilisera l’ensemble de la filière construction »,
s’alarme Anthony Ramoni. À ce « principe
de proximité », s’ajoutent les débats environnementaux. L’UNICEM souhaite que les
zones humides Natura 2000 ne soient en
aucun cas des zones d’exclusion, au risque,
Anthony
Ramoni,
président
du collège des
producteurs
de granulats
de HauteNormandie.
8
Les producteurs
de granulats sont
d’importants
utilisateurs de
la voie fluviale :
une façon pour
eux de démontrer
leur engagement
environnemental.
encore une fois de « contraindre fortement
l’accès à la ressource ». Or le granulat reste
un des fondements de l’économie, les besoins demeurent, le futur chantier du Grand
Paris est là pour le rappeler. Le recyclage,
qui représente 10 % de l’activité, et dont la
part continuera à croître, ne couvrira jamais
la totalité de l’activité.
Principe de proximité
Le deuxième texte qui inquiète l’UNICEM
est le schéma régional de cohérence écologique, outil de mise en œuvre de trames
vertes et bleues. « On parle d’enrayer la
perte de biodiversité. Mais notre activité
est compatible avec la biodiversité. Nous
l’avons démontré à plusieurs reprises, études scientifiques à l’appui. Nous ne cessons
de mettre en œuvre des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation des
impacts de nos activités sur les habitats et
les espèces », constate Anthony Ramoni.
Les craintes des professionnels tiennent
dans la possibilité de voir augmenter les
contraintes réglementaires. « Tout cela va
complexifier la donne. Il faut qu’à côté de
nécessité environnementale, l’aspect socioéconomique soit pris en compte ».
+
Energie CHERBOURG
Thétis se renouvelle
La Normandie, terre d’énergies, est l’endroit idéal pour organiser un salon dédié aux EMR.
La Cité de la Mer de Cherbourg-Octeville
accueillera les 9 et 10 avril prochains la troisième édition de « Thétis EMR », la Convention internationale des Énergies Marines
Renouvelables. Au programme, deux jours
de conférences et de rencontres entre professionnels, pour appréhender les enjeux
des EMR, et favoriser leur développement.
Conférences et rencontres
Les débats s’organisent autour de quatre
thématiques principales : « Quelle est l’acceptabilité sociale des Énergies Marines
Renouvelables ? », « Génie civil et travaux
maritimes, deux secteurs clefs des EMR »,
« Comment dérisquer, faire baisser les
coûts des projets industriels EMR ? », « La
place du stockage de l’énergie dans les projets EMR ».
À noter la tenue en pré-ouverture de Thétis
EMR des 1res Assises nationales des Énergies Marines Renouvelables, organisées
par le Syndicat des Énergies Renouvelables, le mardi 8 avril après-midi, pour traiter
le sujet des EMR avec une vision globale
et politique, autour de deux tables rondes :
« Le carnet de bord de la filière : états des
lieux et perspectives », et « Lever l’ancre :
les conditions nécessaires au développement des EMR ». Plus d’informations sur
www.thetis-emr.com.
A savoir
EDF recrute
EDF aura à renouveler la moitié
de ses effectifs en dix ans.
La région est particulièrement
concernée avec ses trois centrales
nucléaires, à Flamanville dans la
Manche, à Paluel et Penly
en Seine-Maritime ainsi que
sa centrale à flamme du Havre,
sans oublier l’éolien offshore.
Les départs à la retraite sont
anticipés « car l’acquisition de
compétences peut être très longue,
notamment dans le nucléaire »,
précise Philippe Vavasseur,
directeur de l’emploi
EDF Nord-Ouest.
Il reste à convaincre
les jeunes, notamment
les filles, à se tourner vers
des métiers qui sont
« des promesses d’avenir ».
+
Emploi NORMANDIE
Cadres en demi-teinte
Le tableau n’est pas très encourageant pour l’emploi des cadres en Normandie.
Pas d’embellie à attendre pour le marché des cadres en région normande
cette année. La Basse-Normandie, qui
n’a presque pas créé d’emploi-cadre
en 2013 en raison de forte baisse des
recrutements et des promotions internes, devrait connaître la stabilité
dans les prochains mois. De 1 530 à
1 720 recrutements de cadres sont
pressentis, notamment dans les services et le commerce, alors que l’industrie et surtout la construction
devraient souffrir. L’Orne est le département le mieux orienté : 9 % des
entreprises prévoient de recruter des
cadres et seulement 4 % anticipent
une diminution de leur effectif-cadre.
En attendant 2016
En Haute-Normandie, de 2 680 à
2 950 recrutements sont prévus, soit
un repli par rapport aux 2 980 embau­-
ches effectuées en 2013. La HauteNormandie fait partie des trois régions
françaises (avec l’Auvergne et la Bretagne),
où les perspectives d’évolution de
l’effectif-cadre sont les moins bien
orientées. Les jeunes cadres (moins
de 5 ans d’expérience) représentent
près de 40 % des recrutements. Les
fonctions les plus recherchées sont
la production industrielle, la R&D et le
commercial (secteur qui vient en première position en Basse-Normandie).
En France, 163 400 recrutements de
cadres ont été effectués en 2013, soit
10 % de moins qu’en 2012. La vraie
reprise du marché de l’emploi-cadre,
selon une étude de l’APEC, est attendue
pour 2015 et surtout 2016 où la barre de
200 000 pourrait être franchie pour la
première fois depuis 2007.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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9
région en Direct
+
tourisme CAlvAdOs
Le
14
1
4
pair et
gagne
Le Calvados ne pouvait manquer
de fêter l’année 2014. De fait, les
prochains mois seront « so 14 » !
Après le lancement des
14 ambassadeurs, la célébration
de la Saint Valentin (14 février)
et l’inauguration de l’exposition
itinérante « sortir de la guerre,
de la bataille de Normandie
à la reconstruction », 14 lieux
insolites seront dévoilés,
le 14 avril. Le 14 mai, le château
de Bénouville recevra une
exposition sur « les métiers du
cheval d’hier et d’aujourd’hui ».
Le 14 juin verra l’organisation
des « courants de la liberté » sur
les plages du Débarquement.
Pour le 14 juillet, les
organisateurs gardent le
suspens, mais promettent
« un événement retentissant ».
Le 14 août, le Zénith de Caen
accueillera un grand bal-concert
de la Libération. Le 14 septembre
préfigurera les mondiaux de
kayak-polo. Le 14 octobre, sera
le jour du Prix Bayeux-Calvados
des correspondants de guerre.
Le 14 novembre valorisera
14 produits régionaux.
Et le 14 décembre, 1 414 enfants
célébreront Noël au Zénith.
10
+
Événement ARMADA
Ils reviendront
Lesdatespeuventêtredéjàcochéesdanslesagendas:
l’Armada reviendra en normandie du 6 au 16 juin 2019.
L’ Armada fêtera son 30e anniversaire en
2019, pour sa 7e édition. La réussite du dernier rassemblement des grands voiliers a
levé les doutes qui pouvaient subsister sur
son coût et sur sa future gouvernance. Une
ville, un département, une région ne peuvent se priver d’un tel événement. Les dates
sont déjà fixées, puisqu’elles doivent s’inscrire dans le calendrier de la « Sail Training
International » qui détermine la tenue des
manifestations nautiques internationales :
ce sera du 6 au 16 juin. L’ Armada renoue
donc avec le mois de juin, comme en 2013,
un changement de date qui avait suscité
quelques inquiétudes, elles aussi balayées
par le succès populaire.
Toutes les collectivités locales (Ville de
Rouen, CREA, Conseil général, Conseil régional) ont assuré de leur soutien financier (1 M€
pour chacune d’entre elles, pour un budget
global de près de 10 M€) et logistique (transports en commun, barriérage, concerts,
Le magnifique
spectacle des
voiliers amarrés
le long des quais
de Seine fait
partie intégrante
de l’attractivité
normande.
Grande Parade…), affirmant d’une même voix
que l’Armada a « vocation à perdurer ».
Elles veulent aussi avoir plus leur mot à
dire et profitant du départ en retraite de
celui qui a construit l’Armada, Patrick Herr,
elles seront désormais plus présentes sous
la forme d’un Groupement d’Intérêt Public
ayant notamment en charge l’organisation
technique et matérielle. L’association et
ses indispensables bénévoles substitueront, avec entre autres responsabilités celle
de faire venir les voiliers.
Exposition normande
S’il est bien sûr bien trop tôt pour connaître
le programme, le président de la CREA,
Frédéric Sanchez, a émis un premier souhait, que la prochaine Armada soit le cadre
d’une « exposition normande » qui valorise
« les talents, les ambitions, le savoir-faire,
l’excellence de la vallée de la Seine ». Une
perspective approuvée par le président de
la CCI de Rouen, Christian Hérail : « Tout ce
qui concoure à l’attractivité de notre territoire doit être encouragé. L’ Armada en fait
évidemment partie, mais nous avons aussi
besoin d’événements plus récurrents ».
+
Entreprises NORMANDIE
La main tendue
de l’ADIE
Être éloigné du marché du travail n’empêche
pas de pouvoir créer sa propre entreprise.
Le microcrédit, développé par l’ADIE, est
une solution qui gagne de plus en plus de terrain.
Il y a 25 ans, l’ADIE introduisait le microcrédit en France. L’idée était de permettre
aux personnes sans emploi et n’ayant pas
accès au crédit bancaire de créer leur
propre entreprise. Une démarche plus que
jamais nécessaire, et qui s’avère, selon
Thierry Lurienne, directeur régional de l’ADIE
Normandie-Picardie, « une réponse adaptée
aux besoins de la société, en premier lieu à
lutter contre le chômage ».
En 2013, l’ADIE a contribué à la création
de 190 entreprises en Haute-Normandie
(1 400 depuis 1997) et 183 en BasseNormandie (1 200 depuis 2002). Pour
cette année, l’objectif est d’augmenter ces
chiffres de 15 % : « De plus en plus de gens
veulent avoir leur propre activité », constate
Magali Lannoy
a bénéficié du
soutien de l’ADIE
pour ouvrir
sa menuiserie
au Havre.
Thierry Lurienne. « Nous sommes de plus
en plus sollicités. 900 personnes se sont
adressées à nous l’an passé ».
Réponse adaptée
Contacter l’ADIE, ce n’est pas pour autant
obtenir un accord : « Notre rôle est de
donner leur chance aux gens, mais sans
les mettre dans une situation difficile. Si
la personne n’est pas sérieuse, si le projet
n’est pas solide, nous refuserons notre accord ». Cette exigence permet d’enregistrer
de bonnes statistiques : 93 % de taux de
remboursement, 70 % de taux de pérennité
à deux ans, 57 % des personnes aidées qui
retrouvent un emploi salarié.
Parmi les créateurs qui se sont lancés en 2013,
Magali Lannoy a ouvert un atelier de menuiserie au Havre, à destination des particuliers et
des écoles. « Après avoir passé 10 ans sans
de longues périodes de travail, il m’était difficile d’obtenir un prêt bancaire pour faire naître
ce projet que je mûrissais depuis de nombreuses années », confie-t-elle. Le soutien de
la Boutique de Gestion et de l’ADIE lui a permis
de franchir le cap, de suivre la formation adéquate afin d’obtenir un diplôme de menuiserie
et d’acheter l’équipement nécessaire. « J’ai la
volonté de développer l’aspect commercial, et
pourquoi pas, à l’avenir, d’embaucher. Mais je
n’en suis pas encore là. Le projet est encore
très fragile », prévient la créatrice.
région en Direct
+
Port cherbourg / le Havre
En attendant Éole
+
Port Normandie
Les ports de Cherbourg et du Havre se mettent en ordre de marche
pour préparer l’arrivée de l’éolien offshore.
Les grandes manœuvres portuaires destinées à accueillir l’éolien offshore se précisent. À Cherbourg, après deux ans de travaux et d’études, les actes administratifs
relatifs à l’extension du port de grande rade
ont été signés.
Le port de Cherbourg a été retenu en 2011
par Éolien Maritime France et par son fournisseur exclusif Alstom afin d’y développer
leurs activités. Avec une usine de pales et
de mâts, et le hub d’assemblage du parc de
Courseulles-sur-Mer, Cherbourg a valorisé
l’ensemble de son foncier immédiatement
disponible. En complément des travaux
d’allongement du quai des Flamands à
Cherbourg, Ports Normands Associés a
donc décidé l’extension de 39 hectares
des terre-pleins, de manière à disposer dès
2016 de nouvelles possibilités foncières.
« L’objectif de ce projet est de capter la filière
hydrolienne et éventuellement de nouvelles
activités industrielles et logistiques de
l’éolien en mer », souligne Laurent Beauvais,
président de PNA. « Le foncier dédié aux
énergies marines renouvelables atteint
désormais 100 hectares ». Cette cession
d’une partie du domaine maritime de l’État
à une collectivité territoriale, constitue une
opération inédite en France.
Foncier valorisé
Au Havre, les collectivités locales ont signé une convention-cadre d’un montant de
57,4 M€ pour accueillir les activités d’Areva.
Cette somme est destinée à libérer et à préparer, le long du quai Joannès-Couvert, les
44 hectares qui recevront l’implantation
de la plate-forme dédiée à la fabrication,
l’assemblage et l’expédition des éoliennes.
Il s’agira de réinstaller les 94 occupants
actuels du site (entreprises, associations,
services du port…), démolir les bâtiments et
silos (excepté les silos à sucre), déplacer les
voies ferrées et axes routiers, effectuer le
remembrement de la zone et la remettre en
état, renforcer les quais dédiés aux charges
lourdes ainsi que les fonds de bassin pour
les opérations de manutention des navires
spéciaux. Les usines seront construites en
2015, pour lancer à partir de 2016 la fabrication de la centaine d’éoliennes qui sera
installée dans le parc de Saint-Brieuc.
Cherbourg (ici, le port
de plaisance) valorise
son foncier portuaire
au profit de l’éolien.
Haropa
étend son
hinterland
Afin de renforcer sa compétitivité
et son hinterland, Haropa
se rapproche des ports voisins.
Haropa a signé une convention
triennale de partenariat avec
Ports Normands Associés.
Plusieurs thématiques seront
mises en œuvre grâce à cet
accord, dont le projet de faire
aboutir une navette conteneurs
entre Caen et Le Havre, et celui
de mener une stratégie de
développement autour du Gaz
Naturel Liquide (GNL). Il s’agit
de proposer des solutions de
distribution et de stockage de
ce nouveau carburant qui
pourrait être largement utilisé
dans l’avenir par les armements
transitant par la Manche.
A savoir
400 000 m3
L’ amélioration des accès maritimes
du port de Rouen se poursuit avec
l’arasement d’un seuil rocheux à
Courval, véritable « verrou » actuel
du chenal. Environ 400 000 m3 de
sédiments seront dragués, et seront
valorisés dans des opérations de BTP.
Dans le même temps, la zone d’évitage
d’Hautot sera élargie.
Le port du Havre propose aux
opérateurs un bouquet de solutions
de desserte fluviale de Port 2000,
composé d’une possibilité optimisée
d’accès par la mer, et d’un transfert par
navettes ferroviaires, dans l’attente de
la mise en place du transfert terrestre
vers la plate-forme multimodale,
prévue pour le second semestre.
12
+
Seniors Basse-Normandie
Tempes grises, idées neuves
Le vieillissement de la population doit être un sujet d’expérimentation pour les entreprises bas-normandes.
La Silver Economie se définit comme une
approche économique du vieillissement,
considérant que les besoins spécifiques
des personnes âgées sont susceptibles
d’offrir de véritables opportunités de croissance, de production et d’emploi. Les entreprises du secteur estiment que leur chiffre
d’affaires augmentera de 14 % dans les
cinq prochaines années. Au plan national,
0,25 % de PIB supplémentaire pourrait naître
de cette « économie du vieillissement ». De
nombreux domaines sont impactés : santé,
habitat, communication, transport, sécurité,
service, distribution, loisirs…
La Basse-Normandie se mobilise pour être
une région pilote en la matière, pour devenir « un territoire d’innovation, d’expéri-
mentation et d’industrialisation », selon les
souhaits du président du Conseil régional,
Laurent Beauvais, qui a installé un comité
de filière.
Dimension humaine
Les acteurs de terrain sont nombreux à être
actifs sur ces questions, comme le pôle
TES et son département e-santé et l’association TechSAP Ouest. Avec l’IRSAP, la
Basse-Normandie dispose du premier CFA
dédié aux services à la personne et se prépare à ouvrir, dans les deux années à venir,
dix EPHAD et résidences de service développant la télémédecine et le télédiagnostic, s’ajoutant aux 342 structures d’accueil
pour personnes âgées déjà existantes.
A savoir
Les trois départements bas-normands
ont développé des expertises spécifiques : Dans l’Orne, c’est une maison domotique,
véritable outil pédagogique et laboratoire
d’expérimentation des dernières
technologies. Dans la Manche, avec le pôle
d’excellence rurale, Novea, de la communauté
de communes du Mortainais, met en place
des solutions de maintien des personnes
fragilisées à domicile. Le Calvados est
en pointe pour la dématérialisation des
procédures, par exemple le formulaire
d’APA et prochainement pour le dossier de
demande d’admission en EPHAD.
région en Direct
+
Logistique Normandie
Pour rester compétitif
Élément fort et structurant de Paris Seine Normandie, les entreprises logistiques
regorgent d’idées novatrices pour assurer le développement du territoire.
Paris Seine Normandie une « terre d’expérimentation » sur la question de la simplification administrative, où seront testées
des procédures facilitant l’implantation des
entreprises. Sur ce même territoire, LSN a
lancé le projet Hub Seine Performance, qui
identifie des besoins exprimés par les entreprises, comme l’électrification des quais
fluviaux en bord de Seine. « Nous travaillons aussi sur la création d’une plate-forme
de mutualisation des services pour les
transporteurs », précise Alain Verna.
Alain Verna,
président
de LSN.
La Normandie a toujours eu une longueur
d’avance en matière logistique. Terre
d’échanges, fière de son poids portuaire,
elle a vite compris que cette composante
de l’activité était facteur de développement et de modernité. Le président de
Logistique Seine-Normandie, directeur de
l’usine Toshiba de Dieppe, veut amplifier
le mouvement. Son souhait est de faire de
Trouver l’équilibre
LSN s’attache en effet à moderniser la profession. « Le potentiel existe, il faut savoir
l’organiser », reconnaît Alain Verna. « Les
entreprises doivent muter vers de nouveaux
services, apprendre à repositionner leur
stratégie, leur plan marketing, se doter de
bons outils informatiques ». Elles sont invitées également à voir plus grand, en initiant
des regroupements, afin de lutter contre un
morcellement excessif de l’activité.
Inscrite dans la durée, la logistique pense
aussi à l’environnement : « Nos entreprises
ont accompli énormément d’effort sur
l’évolution de la flotte depuis vingt ans.
Nous poursuivons nos avancées dans ce
domaine », estime Alain Verna. « Je pense
aussi au classement des Boucles de la
Seine. On veut accroître la multimodalité,
donc l’usage du fleuve : pour cela, il faut
des implantations. Il est donc important de
pouvoir décider sereinement quelles seront
ces zones, à quel horizon, en fonction de
l’équilibre entre le développement économique et la préservation de la biodiversité.
Nous souhaitons également définir un label
Développement Durable au niveau de Paris
Seine Normandie ».
A savoir
LSN fait salon. Logistique SeineNormandie exposera à la Semaine
Internationale de la Logistique (SITL)
qui se déroulera du 1er au 4 avril à
Paris-Nord Villepinte. LSN disposera
d’un stand de 240 m2, à côté de
celui d’Haropa. Seront présents
une trentaine d’entreprises, le pôle
de compétitivité Nov@log, ainsi
que les universités et les
grandes écoles.
+
Environnement Haute-Normandie
CO2 en ligne de mire
Le transport routier s’empare
des questions environnementales,
avec la mise en place d’un
dispositif visant à réduire
les émissions polluantes.
Trois millions six cent mille litres
de gazole ont été économisés
et onze mille cinq cents tonnes
de CO2 n’ont pas été rejetées dans
l’atmosphère, pendant les trois
années qu’a duré l’opération « objectif
CO2, les transporteurs s’engagent
en Haute-Normandie », à laquelle
ont participé 39 entreprises du
transport routier de marchandises.
Les participants se sont engagés à
réduire leurs émissions, par la mise
14
en œuvre d’au moins une action
sur chacun des quatre axes définis
par la charte, à savoir : le véhicule
(utilisation d’accessoire modifiant
la résistance aérodynamique…),
le carburant (suivi des
consommations, bio-carburant,
hybridité…), le conducteur
(éco-conduite, bonnes pratiques…),
l’organisation des flux (optimisation
des transports et chargements,
recours aux modes non routiers…).
Cette action collective a été déployée
par l’État, l’ADEME, les délégations
régionales TLF et FNTR avec
l’appui du Comité normand des
Professionnels du transport et
Logistique Seine-Normandie.
Au-delà des résultats chiffrés, elle
a permis, selon les témoignages des
signataires de la charte, de mener
un « projet structurant pensé comme
un vrai projet d’entreprise » et
« une démarche commerciale auprès
de clients de plus en plus sensibles
aux questions environnementales ».
+
Prévisions NORMANDIE
Rebond industriel
Les prévisions de la Banque de France indiquent une légère reprise de l’activité industrielle en Normandie.
Haute-Normandie : l’industrie devrait
enregistrer un rebond de son activité de
l’ordre de +1,4 %, avec une reprise des investissements qui s’étaient effondrés en
2013. Les chiffres restent toutefois conséquents : 700 M€ avaient été investis en 2012,
660 M€ en 2013, et pour l’instant le curseur
est placé à 575 M€ pour 2014. Le point
noir reste les effectifs : après des baisses
de 0,4 % en 2012 et de 0,8 % en 2013, la
tendance s’aggrave puisque les prévisions
sont de l’ordre de 2,2 %. La rentabilité
d’exploitation ne devrait pas s’améliorer.
Dans la construction, une baisse de l’activité est à prévoir. Les services marchands
aux entreprises anticipent un rebond de
l’activité (+1,8 % contre -1,6 % l’an passé).
Basse-Normandie : le secteur de l’industrie a souffert en 2013, avec une baisse
d’activité de -1,5 % de l’activité, après deux
années de progression. Pour 2014, les industriels anticipent une progression du
chiffre d’affaires de 2,1 %, portée par les
+5,2 % de l’industrie automobile. Les investissements pourraient croître de 6 % (-4,1 %
l’an passé), mais l’emploi continue sa chute :
après un -2,8 % en 2013, c’est -1,9 % qui est
prévu pour cette année. La construction a
été affectée par le repli des commandes
publiques en 2013 (-1,7 %). Un nouveau repli
est anticipé pour 2014 (-2,2 %), à l’exception
du gros œuvre qui pourrait voir sa baisse
enrayée grâce à une reprise de la construction.
+
Financement NORMANDIE
Bpifrance, le pompier de la trésorerie
Le soutien à la trésorerie des entreprises a marqué la première année d’activité de Bpifrance.
En un an d’existence, Bpifrance a su « jouer
un rôle contracyclique de financement de
l’économie et agir sur les imperfections du
marché », selon les mots de son directeur
général Nicolas Dufourcq. En région, la banque
publique d’investissement s’est imposée
comme « un investisseur en contact avec le
terrain, qui a su simplifier et accélérer les
soutiens aux entreprises, qui s’est avéré un
outil utile pour financer l’économie réelle »,
analyse le président de la région HauteNormandie, Nicolas Mayer-Rossignol. La
Haute et la Basse-Normandie ont pesé chacune pour 2 % dans l’activité de financement
de Bpifrance, pour 1 % dans ses aides à l’innovation ou encore pour 2 % dans la garantie.
International et innovation
Le soutien à la trésorerie fut une des grandes
affaires de l’année écoulée. « Nous avons
été très sollicités pour intervenir sur ces
questions », constate le directeur régional
Basse-Normandie Hervé Lelarge. « Dans le cas
du CICE, la plupart du temps, ce fut au bénéfice de petites entreprises afin de réaliser de
la sauvegarde de trésorerie, plus rarement
en faveur de PME désireuses d’anticiper des
investissements ».
Les fonds régionaux de garantie, qui permettent à Bpifrance de porter jusqu’à 70 %
la garantie dont peuvent bénéficier les entreprises, ont parti­culièrement contribué à
déverrouiller des situations tendues avec le
monde ban­­caire. Pour les prochains mois,
en Basse-Normandie, Bpifrance et la Région
vont se mobiliser, notamment autour de la
création d’un fonds de ré-industrialisation
et sur la constitution d’une plate-forme
internet d’accueil des entreprises, afin de les
orienter le plus efficacement vers les bons
interlocuteurs. L’innovation et l’international
seront des actions communes aux deux
régions, le directeur régional Haute-Normandie,
Jérôme Rousseau, misant même sur un
doublement des prêts exports, et souhaitant
poursuivre les prêts de développement.
Basse-Normandie
Haute-Normandie
1999
2201
dont Projets innovants
58
64
dont Projets en garantie
1785
1812
dont Projets en financement
377
564
Entreprises soutenues
dont Projets en court terme
73
149
264
335
Risques pris par Bpifrance (en M€)
284
311
Financements publics en privés (en M€)
685
635
Entreprises investies via des fonds
partenaires (en M€)
37
40
dont CICE
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
15
région en Direct
en
Focus
L’énergie:un paysage
déséquilibré
L’énergieenFranceresteconcentréeautourdedeuxthèmesforts:lenucléaire,quiassureles
trois quarts de la production électrique, et le pétrole, dont la demande est toutefois en baisse
constante. L’éolien peine à faire sa place, et les objectifs de 25 000 MW de production (dont
6000pourl’offshore)en2020semblentdiffi
cilesàatteindre.
L’électricité
La production d’électricité en France s’établit pour 2013 à 550,9 TWh, en hausse de 1,7 % par rapport
à 2012. Cette évolution couvre une croissance de la consommation de 1,1 %, due principalement
à un premier semestre froid et pluvieux.
Les sources d’énergie
en France
Nucléaire
403,7TWh
Hydraulique
75,7TWh
73,3 %
13,8 %
Thermique à
combustible fossile
44,7TWh
Éolien
15,9TWh
8,1 %
2,9 %
Autres sources
renouvelables
6,3TWh
Photovoltaïque
4,6TWh
0,8 %
1,1 %
Le pétrole
La consommation française de pétrole ne cesse de diminuer depuis dix ans. En 2013, le
chiffre enregistré est égal au plus bas constaté en 1985 (75 Mt). La part du gazole est, elle, en
augmentation régulière depuis quarante ans. Elle est devenue la source principale en 1991.
L’éolien
La Haute et la Basse-Normandie figurent
au 10e et 11e rang des régions françaises
pour la puissance éolienne installée,
mais remontent respectivement à la 3e et
7e place en tenant compte des projets
dits « en file d’attente », qui concernent
principalement l’offshore.
Demande française (en Mt)
Puissance raccordée
112
1973
80
82
86
75
1983
1993
2003
2013
Haute-Normandie
249 MW
Basse-Normandie
227 MW
Consommation par produits (en Mt)
16
38,5
7,8
7,1
6,3
Gazole
Fioul
domestique
Essence
Carburéacteurs
1,1
Fiouls
lourds
File d’attente de
raccordement
Haute-Normandie
1275MW(dont88%offshore)
Basse-Normandie
590MW(dont85%offshore)
© majeczka - Fotolia.com
© Laurent Critot
© bizioti - Fotolia.com
Le pétrole demeure essentiel
La demande d’énergie devrait croître de
33 % d’ici 2035, poussée bien évidemment
par la montée en puissance des économies
émergentes.
Dans ce concept, le pétrole devrait continuer
à être incontournable, en particulier pour
les transports, même si la part des énergies
renouvelables ne va cesser de croître, « sous
condition de leur compétitivité et de la
maîtrise du changement climatique » estime
Jean-Louis Schilansky, président de l’Union
française des industries pétrolières, qui
prévoit que « le gaz naturel devrait constituer
l’énergie de la transition énergétique ».
Dans le même temps, l’UFIP poursuit sa
campagne en faveur de l’exploitation du
gaz de schiste « changement majeur qui
bouleverse le paysage énergétique mondial ».
La dernière goutte de pétrole n’étant pas
encore versée dans le dernier véhicule,
l’avenir de l’industrie du raffinage reste une
question cruciale. La France comptait douze
raffineries pour une capacité globale de
98 Mt/an en décembre 2009, il n’en reste
plus que 8 pour une capacité disponible de
69,3 Mt. Jean-Louis Schilansky fait le constat
de la « tenaille » dans laquelle se trouve
désormais pris le raffinage européen, entre le
raffinage américain à nouveau compétitif et
les nouvelles raffineries du Moyen-Orient et
d’Asie performantes et proches des marchés
en croissance, et regrette les impacts
financiers des réglementations européennes
(quotas d’émissions) et françaises (PPRT - Plan
de prévention des risques technologiques). Les
marges brutes sont en baisse constante dans les
raffineries françaises, passant de 23 €/t pour la
période 1997-2012 à 18 €/t en 2013.
Demande mondiale d’énergie
(en Mtep : million de tonnes équivalent pétrole)
1%
1 301 Mtep
Source / WEO, new policies scenario ; UFIP.
2%
3%
5%
10%
3%
3%
4%
6%
10%
1 502 Mtep
6%
1 912 Mtep
11%
Pétrole
Charbon
Gaz
Bioénergies
2 787 Mtep
21%
Nucléaire
3 273 Mtep
22%
4 119 Mtep
24%
Hydro
Autres
renouvelables
3 773 Mtep
4 108 Mtep
29%
31%
2011
13 070 Mtep
4 202 Mtep
28%
4 428 Mtep
25%
4 470 Mtep
30%
4 661 Mtep
27%
2020
15 025 Mtep
2035
17 387 Mtep
Leraffi
nageenFrance
(capacité de traitement en Mt au 1er janvier 2014)
12,3
Gonfrevillel’Orcher
11,7
Port-Jérôme /
notre-Dame-deGravenchon
11
Donges
9,9
Lavéra
7,5
Provence
6,6
5,4
Fos-sur-Mer
Feyzin
4,9
Grandpuits
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
17
territoires en Entreprises
Rencontres avec les acteurs économiques
Lessay
Légumes savoureux
LaBrancheLégumesd’Agrialnecessedesedévelopperetdesestructurer,àpartirdesesbases
historiquesbas-normandes.
F
lorette, Créaline, Priméale. Ces
trois marques aux consonances
charmantes sont aussi des fleurons de l’industrie agro-alimentaire
normande : elles constituent la Branche
Légumes d’Agrial. Historiquement basée à
Lessay avec la création en 1987 du premier
site industriel Florette, l’implantation d’une
station Priméale à Créances et depuis 2010,
l’arrivée de Créaline sur Lessay à proximité
immédiate de Florette, la Branche Légumes
s’est développée au-delà de ses racines
normandes. Elle essaime dans tout le pays,
mais aussi en Europe de l’Ouest. Une de
ses dernières acquisitions, Bakkavör, lui
permet d’accroître sa présence en Espagne
et en France. « Dans toutes nos implantations, la proximité est essentielle », résume
Louis-Marie Le Coutour, directeur géné-
ral de la Branche Légumes. « En BasseNormandie, nous entretenons évidemment
des relations privilégiées avec les adhérents d’Agrial ».
Florette, ce sont les végétaux frais prêts à
l’emploi, une activité réalisée à 75 % vers
les circuits GMS en Europe, et 15 % pour
la restauration hors-domicile. La marque
est le fournisseur numéro 1 en salade pour
McDonald’s. Créaline, ce sont des végétaux
frais cuits sous vide. Priméale, ce sont des
légumes frais avec majoritairement comme
clients les grandes surfaces en France
(57 %) et à l’étranger (20 %), ainsi que les
grossistes et l’industrie agro-alimentaire.
Les trois entités ont réalisé 920 M€ de
chiffre d’affaires en 2013 et commercialisé
650 000 tonnes de légumes frais, s’affirmant comme l’un des trois premiers opérateurs français.
Démarche structurante
Le développement de la Branche Légumes
d’Agrial se situe à plusieurs niveaux. La
mise en place d’un système d’information
unique en est un. Au-delà de la complexité technique inhérente à ce genre d’opé-
rations, c’est une démarche structurante
pour l’ensemble de la Branche Légumes.
Sur le terrain, des implantations en Picardie
(station de stockage pour la pomme de
terre) et dans les Landes sont à l’étude.
Un projet de fusion avec la coopérative
Copafelc, basée dans le Calvados et spécialisée dans la production d’oignons et
de pommes de terre, doit permettre de
conforter les positions. À l’international,
les regards se tournent vers l’Europe
de l’Est.
« Pour accompagner le développement de
nos trois marques, nous avons inscrit dans
notre stratégie l’innovation, la recherche et
développement et la gestion des gammes ».
Car il ne suffi t pas de s’appuyer sur les
sages recommandations nutritionnelles
pour les convaincre d’acheter des légumes. « Il nous faut conjuguer facilité d’utilisation et plaisir de consommer. C’est, par
exemple, l’objectif de Florette de simplifier
l’usage des produits. Celui de Priméale de
proposer des solutions services comme
des barquettes de légumes mélangés type
pot-au-feu, des légumes anciens… en un
kilo », détaille Louis-Marie Le Coutour.
A savoir
Agrial est un groupe coopératif impliqué
à la fois dans des activités de production
agricole et de transformation agroalimentaire dans les secteurs du lait, des
pommes à cidre, des légumes, des volailles
et viandes. Il est implanté dans plus de
10 pays et compte 10 000 adhérents et
emploie 11 000 salariés. Il est né, en 2000,
de la fusion des coopératives Agralco
(Manche), Coop Can (Calvados) et Orcal
(Orne). Agrial a réalisé un chiffre de
3,9 M€ en 2013, dont 24 % dans
la Branche Légumes.
18
territoires en Entreprises
Fécamp
Les poissons comme chez eux
Grâceàl’immersionderécifsartificiels,lafauneetlaflorerenaissentaulargedeFécamp.
Au large de Fécamp, les poissons et les
crustacés sont – presque – comme chez
eux. Depuis 2008, et l’immersion de 450 m3
de récifs artificiels leur servant d’habitat, ils
repeuplent les fonds marins. C’est en s’inspirant des Japonais, très avancés dans ce
type de pratique, que le président de la CCI de
Fécamp Bertrand Duboys Fresney, soutenu
par ses élus, a eu l’idée de lancer ce projet.
Deux campagnes de plongée réalisées par la
société In Vivo ont permis de constater que
le béton ne rebute pas les poissons. En 2011,
il a été noté une forte présence de faune et de
flore, et en 2013 des premières indications de
sédentarisation de homards, tourteaux, étrilles,
bars et autres tacauds, tandis que le dispositif faisant preuve d’une bonne résistance au
temps et aux éléments. « Le site n’est pas à
maturité. La nature prend son temps, et c’est
www.martenat.fr
très bien ainsi. Il faut encore deux ou trois ans
pour que la ressource soit vraiment installée »,
souligne Joël Mercier, directeur général de la
CCI de Fécamp, qui remarque le « réel potentiel
de ce projet encore mal connu ».
Nouvelles activités
Les perspectives de développement sont en
effet immenses et nécessiteront l’intervention de plusieurs acteurs. Financièrement,
l’Europe, la Région et le Département, sont
déjà sensibilisés. Techniquement, l’ESTIC
(école d’ingénieurs de Caen) pourrait travailler à un nouveau béton conçu à partir de
coquilles concassées. Et surtout, le consortium EDF / WPD / Dong, en charge du futur
parc éolien, pourrait devenir l’un des partenaires principaux. Notamment, car une partie de la taxe qui sera versée lors de la pro-
ROUEN Ndie Distribution
Rue de la Grande-Epine - ZI
76805 St-Etienne-du Rouvray
Tél : 02 35 02 79 50
duction d’électricité pourrait être dirigée vers
le projet. D’autre part, la question de la pêche
et de la ressource se posant de façon cruciale dans le déploiement des éoliennes, les
réponses apportées par l’expérimentation
de la CCI pourront fournir d’utiles éclaircissements. « De nouvelles activités de pêche
peuvent naître », estime Joël Mercier. Le
parc de Courseulles-sur-Mer regarde d’ailleurs avec intérêt ce qui se passe à Fécamp.
« Nous sommes prêts à nous projeter
sur une échelle plus large », affirme Joël
Mercier. « Implanter des récifs artificiels
sur des superficies plus importantes paraît être une suite logique ». Les retombées
pourraient être touristiques et culturelles,
avec une exposition consacrée à ce projet et
une visite du site en bateau équipé pour la
contemplation des fonds marins.
LE HAVRE Sovis
273 Bd Jules Durand
76600 Le Havre
Tél : 02 35 25 25 74
CAEN Martenat
Route de Paris
14360 Cagny
Tél : 02 31 23 45 80
territoires en Entreprises
Normandie
Carton plein pour les Mercure
Les commerçants normands ont fait l’événement à l’occasion de la remise
desMercured’Or,enremportant8trophéessurles33décernésauplannational.
Sotteville-lès-Rouen
Greg Création
Ici, le Mercure est une affaire de famille. Maryvonne Gest, la mère de Grégory Lejeune, a été deux
fois récompensée. Bon sang ne pouvant mentir, au tour du fils d’être distingué, lui qui rêvait
d’être coiffeur dès l’âge de 7 ans. Installé depuis décembre 2012 dans un superbe salon, place
de l’Hôtel-de-Ville, il peut laisser libre court à sa créativité et à son sens du métier. Un décor
blanc aux touches grises pour la partie masculine, du rose fuchsia côté féminin, le cadre
est parfait pour toute une gamme de service, de la taille de barbe aux chignons de mariées.
« Ce Mercure est celui de la formation. Il faut toujours apprendre pour transmettre », affirme
Grégory Lejeune, qui compte parmi son personnel des représentants de l’équipe de France
de coiffure et un meilleur apprenti de France. Cette récompense n’est certainement pas la
dernière : il se prépare désormais à passer le très difficile concours de Meilleur Ouvrier de
France.
Yvetot
Elbeuf
Maison Dumesnil
Les Vitrines
du Pays
d'Elbeuf
Gilles et Christine
Dumesnil ont ouvert
leur boucherie-charcuterie
à Yvetot depuis bientôt
un quart de siècle, avec
le même souci de qualité,
de service et d’accueil.
Le couple partage la même
passion pour son métier,
Christine s’occupant de
la gestion, du commerce
et de la communication,
Gilles de la fabrication, de la technicité, avec un savoir-faire
qui lui vient de ses parents charcutiers. Président du
syndicat de la boucherie de Seine-Maritime, il met en avant
les filières courtes et les fournisseurs locaux. Le magasin
a été refait, avec un accès pour les handicapés.
Un site Internet et une page Facebook participent à la
notoriété de l’affaire. « C’est une récompense pour toute
l’équipe qui travaille à la boucherie, nos employés et nos
apprentis », déclare Gilles qui tient aussi à rendre hommage
à sa clientèle, dont les nombreux témoignages chaleureux
ont certainement impressionné le jury.
20
C’est peutêtre le nombre
d’adhérents,
170, en hausse
de 8 % sur un an,
qui a valu aux
Vitrines du Pays
d’Elbeuf de
recevoir un
Panonceau d’Or, le pendant des Mercure pour les Unions
commerciales. Cette réussite doit beaucoup à l’activité
incessante de la présidente, Véronique Lefèvre, qui cherche
à faire entendre la voix des commerçants auprès des partenaires institutionnels (Ville, CCI), « pour être informés des
innovations, des décisions, et pouvoir faire part de notre avis ».
Échanger les bonnes pratiques est une des priorités de
l’association, très présente au sein du réseau Performance
Commerce. Parmi les nombreuses animations mises en place,
le chéquier de remise est un véritable succès : « Cela correspondait aux attentes des clients. Nous le relançons pour la
quatrième fois consécutive », déclare Véronique Lefèvre.
Avremesnil
Au panier goûteux
C’est l’aventure du commerce de
proximité en milieu rural qui a été
récompensée avec Emmanuel Gouteux
et son épouse. Ils tenaient une épicerie
multiservices mais ont été frappés
par la crise économique. Plutôt que
de désespérer, ils ont cherché à rebondir
en reprenant en 2010 un immeuble
qui comprenait une ancienne boucherie
fermée depuis plus d’un an. Ils y ont
développé des activités d’épicerie,
boucherie, charcuterie, tabac et jeux.
Et surtout, ils n’ont jamais économisé
leurs efforts pour que le projet se
développe et fasse le bonheur des clients.
Dieppe
Royal fruit
« Ce Mercure récompense le travail que nous fournissons tous les jours, cette volonté que
nous avons de ne rien concéder sur l’accueil et la qualité des produits », explique Marion
Hinfray, qui, avec son mari Yohann, est à la tête de Royal Fruit. Presque deux ans après
avoir repris l’affaire des parents de Yohann, trois embauches ont été effectuées portant le
nombre de salariés à dix. Le nombre de clients, lui, ne cesse d’augmenter. Pour les attirer,
le rapport qualité-prix est toujours particulièrement soigné. Pour les surprendre, Marion
n’hésite jamais à modifier l’ambiance et le décor du magasin, son inspiration suivant le fil
des saisons. Pour dénicher les bons fruits, les bons légumes, Yohann va tous les jours au
MIN de Rouen. Et s’il ne trouve pas ce qu’il cherche, il se rend jusqu’à Rungis. Quelques
mois avant le Mercure, c’est le titre de « Manager de l’année » qui avait récompensé le
couple. Une distinction qui donne du poids à l’analyse de Marion : « Un bon dirigeant, c’est
celui qui est à l’écoute, qui sait faire confiance, qui respecte les fondamentaux de base de
son métier ». Royal Fruit n’a pas fini de se développer. Le secteur demi-gros, notamment,
est appelé à prendre de l’ampleur.
Saint-Martin-des-Champs
L’Alambic
Les amateurs de bonnes choses
trouvent leur bonheur à l’Alambic.
S’y croisent plus de 3 800 références,
qui correspondent à toutes les belles
occasions : du petit repas entre amis à la
grande tablée de fête, du présent raffiné
au cadeau d’entreprise, tous les choix
sont permis. Jérôme Gauthier règne
sur les vins et les alcools, Jennifer son
épouse n’a pas son pareil pour réussir
des présentations qui mettent en valeur
les produits de l’épicerie fine. L’Alambic
a déménagé dans le parc de la Baie voilà
18 mois, et n’a pas regretté ce choix :
le chiffre d’affaires a crû de 45 % et la
fréquentation de la clientèle a doublé.
Parmi les spécialités de la maison,
le whisky trône en maître, avec une
« whiskythèque » forte de 350 variétés,
dénichées au plus près des producteurs
écossais.
Dieppe
Le Mesnil-Esnard
Allô serrure
La Génisse Charolaise
Christelle Lacroix a créé son commerce
spécialisé dans la serrurerie-métallerie
en 2008, route de Bonne-Nouvelle, puis a
ouvert un magasin rue Victor-Hugo,
en développant deux nouveaux secteurs,
la cordonnerie et la droguerie.
Christelle, qui a repris l’affaire familiale,
veut perpétuer la tradition, puisqu’elle
a formé ses deux fils John et James.
Dynamique, volontaire, elle croit dans
l’avenir de son métier : « Il faut savoir
avancer et ne jamais hésiter à se remettre
en question », explique-t-elle.
« On ne repart jamais d’ici sans
un bon conseil de préparation », confie
un client fidèle du travail de Bruno et
Delphine Quibeuf. Bouchers passionnés
depuis trente ans, ils mettent en avant
des produits de qualité, frais, cuisinés
comme à la maison. Voilà trois ans,
ils ont refait la boutique pour un meilleur
accueil et une parfaite hygiène.
La récompense de ce savoir-faire
s’est retrouvée dans l’augmentation
du chiffre d’affaires.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
21
territoires en Entreprises
Haute-Normandie
Sociales et solidaires
Entreprises pleines de sens
L’économie sociale et solidaire veut se faire connaître, et lance une campagne
de communication pour expliquer qu’il est possible d’entreprendre autrement.
«
Oser donner un autre sens à
votre entreprise ». C’est ce slogan fort qu’a choisi l’ADRESS,
l’agence de développement
des entreprises sociales et solidaires (ESS)
en Haute-Normandie, pour appuyer sa toute
nouvelle campagne de communication. Si
le besoin se fait sentir d’être mieux identifié, c’est parce que « le contexte est favorable », analyse le président de l’ADRESS,
Alain Goussault. Au niveau européen, une
directive a permis de débloquer des crédits
vers les ESS. En France, un projet de loi est
en cours d’examen, visant à reconnaître
pleinement leur rôle dans le développement
économique, avec à la clé la perspective de
la création de 100 000 emplois. En région,
l’ESS sera un axe fort, et transversal, du futur
Contrat de Plan. C’est donc le bon moment
pour surfer sur cette vague, d’autant plus
que l’ADRESS constate manquer de créateurs et de repreneurs.
Entreprises pleines de sens
L’économie sociale et solidaire « inverse
la logique des entreprises classiques. La
performance et l’efficacité économique sont
mises au service de l’intérêt général, l’impact
en Chiffre
440 000
c’est le nombre d’emplois
nouveaux créés par l’ESS
sur les dix dernières années,
soit une croissance de 23 %.
22
social et environnemental maximisé »,
explique le président de l’ADRESS. Une
logique qui entre en corollaire avec l’air du
temps, mais qui ne doit pas faire croire que
l’économie sociale et solidaire est un chemin
de roses. « Ce n’est pas parce qu’on est une
ESS que la question économique n’est pas
au cœur de nos préoccupations. Il faut être
conscient que cette ambition sociétale pose
des difficultés », prévient Patrick Lepage,
directeur de l’ABBEI, entreprise d’insertion
dans le bâtiment.
Le constat est partagé par Simon Larchevêque,
co-fondateur d’un atelier de vélo participatif.
« C’est difficile d’entreprendre dans cette
économie. Nous portons des valeurs qu’il faut
savoir conserver ». Co-gérant d’une agence
de communication à Rouen, il s’est impliqué
avec deux autres personnes, dans la création
d’une association, Guidoline, dont l’objet est
la promotion du vélo, mais aussi l’ouverture
d’un atelier où les gens apprennent à réparer
leur machine. Petit à petit, le projet a changé
de braquet, pour devenir économiquement
viable, ajoutant même un café à l’atelier,
après un déménagement. « Nous étions trois
au départ, nous sommes 1 400 adhérents
aujourd’hui. C’est devenu un vrai projet de
vie, pas seulement un loisir, nous faisons
aussi partie d’un réseau de 77 autres
ateliers solidaire en France », déclare Simon
Larchevêque.
La preuve que l’ESS peut être synonyme
de développement se retrouve chez JeanFrançois Samson, qui exploite depuis 2007
au Havre une franchise de la marque O.D.D,
spécialisée dans le nettoyage sans eau
des véhicules de société. À cette utilisation
de produits bio, s’ajoute une démarche
d’insertion, puisque le personnel (18 salariés
aujourd’hui), composé de public en difficulté
à l’emploi, est encadré et formé pour
L’économie sociale
et solidaire s’empare
de la mobilité, qu’il
s’agisse de réparer
des vélos (à Rouen,
avec l’association
Guidoline) ou de
remettre à neuf des
voitures (au Havre,
avec O.D.D esthétique
auto).
reconstruire en 18 à 24 mois, un avenir
professionnel plus stable. O.D.D intervient
chez les concessionnaires, avec des équipes
sur place ou encore au port du Havre, pour
traiter les voitures arrivant au terminal
roulier et les conditionner (nettoyage,
pression des pneus, recharge de la batterie,
démarrage informatique…). Jean-François
Samson est en train de finaliser un nouveau
projet, qui devrait voir le jour à la fin de cette
année, la création d’un pôle de mobilité. Il
A savoir
comprendra une auto-école sociale, (avec
de la pédagogie adaptée à des publics en
difficulté), un garage solidaire (permettre de
réaliser l’entretien de véhicules en mauvais
état), un parc de prêt (répondre à l’urgence
de déplacement).
Changement de génération
Inscrit à l’appel à projet région éco-solidaire,
il est soutenu par Renault et son programme
de RSE Mobiliz. « Mon idée est aussi de permettre à des jeunes de suivre des formations au sein du garage pour qu’ils puissent
accéder au marché de l’emploi automobile », précise Jean-François Samson.
À l’image de ces entrepreneurs qui vont de
l’avant, un des challenges de l’ESS sera de
passer de la petite TPE confidentielle à l’ETI,
en gardant notre raison d’être, ses valeurs.
Les entreprises
de l’ESS emploient
plus de 2,36 millions
de salariés soit
1 emploi privé
sur 8 en France.
Près de
600 000 emplois
à renouveler
d’ici 2020 en
raison des départs
en retraite.
Cette mutation est en train de s’opérer,
constate Patrick Lepage : « Il y a clairement
un changement de génération. On passe
de la période des créateurs militants à celle
des professionnels investis. La première
génération d’entrepreneurs solidaires a dû
inventer les dispositifs entrepreneuriaux
permettant de porter nos valeurs. Notre
génération me semble en recherche d’une
activité professionnelle qui ait du sens, tout
en restant compatible avec le développement d’une vie personnelle équilibrée ».
L’exemplarité de l’ESS va jusqu’à porter un
regard objectif sur son action, « Les ESS
n’ont pas le monopole de la responsabilité
sociétale. Je connais plus d’une entreprise
traditionnelle qui gère son activité de manière cohérente avec les principes que nous
défendons », conclut Patrick Lepage.
CoNtACt
ADRESS
Pôle régional
des savoirs
115 boulevard
de l’Europe
76100 Rouen
Tél. : 02 35 72 12 12
[email protected]
www.adress-hn.org
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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23
territoires en Entreprises
Des prélèvements sont effectués dans
des trous de six mètres de profondeur.
Si la présence de pollution est avérée,
il faut creuser encore un peu plus.
Les Damps
Dépolluer pour repartir
Les travaux de dépollution de l’ancien site Bosch mettent en avant
des techniques modernes et efficaces.
A
près sa fermeture en 2010 et une
première phase de démolition
de janvier à juillet 2013, le site
Bosch des Damps est aujourd’hui le cadre d’une vaste opération de
dépollution. Deux problèmes ont été décelés : les hydrocarbures et les solvants chlorés. Dans le premier cas, la terre polluée est
revalorisée à l’extérieur, ou traitée sur place,
par biodégradation accélérée. Dans le second cas, « la pollution est concentrée dans
les gaz du sol.
Convention de revitalisation
Le principe consiste à les aspirer et les traiter sur charbons actifs avant leur rejet dans
l’atmosphère », expliquent les spécialistes
de la société Biogenie et du cabinet HPC Envirotec. « Ces deux technologies sont plus
Alençon
Caen
SPB ouvre un centre
de gestion
Areva Med s’implante
SPB, leader européen des assurances
et services affinitaires pour de grandes
marques, dont le siège social est situé
au Havre, ouvrira prochainement un
nouveau centre de gestion d’assurances
à Alençon. Une vingtaine de postes
sera créée au démarrage, le site pouvant
accueillir à terme une centaine de
collaborateurs.
24
longues mais aussi plus écologiques »,
reconnaît Bruno Quatrhomme, chef d’établissement Bosch.
Les travaux doivent être terminés à la fin de
l’année. À moyen terme, le groupe U, qui
s’est porté acquéreur d’une parcelle de
5 500 m2, y construira une superette et
des cases commerciales. Le groupe Treuil
acquiert quant à lui 25 000 m2 pour y aménager une zone d’activités économiques et
artisanales. La mairie des Damps espère
bien ainsi retrouver les emplois perdus avec
la fermeture de Bosch. Pour aider les entreprises qui s’implanteront demain sur le
site, une convention de revitalisation a été
signée en juin 2012, pour laquelle Bosch a
versé 220 000 euros. Pour chaque emploi
en CDI créé avant 2017, l’employeur percevra une prime.
Luc Oursel, Président du Directoire
d’Areva, a annoncé la sélection de
l’agglomération de Caen la Mer comme
territoire d’implantation de sa deuxième
unité de production de plomb-212,
métal rare utilisé dans le développement de traitements ciblés et innovants
contre certains cancers. Les premières
productions commerciales sont
envisagées en 2020.
Rouen
BioSIMS passe
à la commercialisation
La start-up rouennaise BioSIMS prévoit de mettre sur le marché d’ici la fin
de l’année sa technologie d’analyse de
protéines DigiPLEX, outil d’évaluation
de l’activité de futurs médicaments.
« Nous avons passé la partie risquée
du projet en termes d’innovation.
Nous sommes désormais dans
la deuxième phase de risque, celle de
la commercialisation à l’international »,
explique sa dirigeante Christine
Heuclin. L’entreprise s’est dotée
d’un partenaire industriel anglais
et a reçu le soutien de GO Capital.
Bavent
ACGB, le plein de confiance
Les compétences d’ACGB, reconnues internationalement, vont continuer
à se développer après une transmission réussie.
Transmettre est un art délicat. Plus encore
quand l’entreprise affiche l’âge respectable
de 42 ans. Éric Ölhund, fondateur d’ACGB,
spécialisée dans les réservoirs en aluminium
pour véhicules de transports de personnes
et de marchandises, a su trouver le bon
repreneur en la personne de Sylvain Auby,
qui a occupé plusieurs postes dans l’industrie automobile. Les réservoirs sont une
pièce importante : ils doivent contribuer à la
recherche de gain de masse et, par leur
contenance, doivent permettre d’effectuer
de longs trajets. Même l’arrivée de nouveaux
modes de propulsion ne leur ferme pas
la porte. Les additifs et autres liquides de
refroidissement devront toujours avoir un
réceptacle.
outil de qualité
L’ancien et le nouveau dirigeant ont travaillé
en commun au cours du premier trimestre
pour bien cadrer la transmission. Désormais,
Sylvain Auby est seul aux commandes, avec
la volonté de « rebooster l’aspect commercial ».
« L’outil est de qualité, il n’est pas nécessaire
de trop investir, en dehors de l’achat d’une
machine à découper à jet d’eau. Je peux
compter sur une équipe d’ouvriers qualifiés
qui maîtrisent leur métier. Tout est en place
pour continuer à progresser sur nos fondamentaux et s’imposer dans de nouveaux
secteurs d’activités comme la défense et
l’aéronautique ».
A savoir
Plusieurs acteurs
La transmission d’ACGB a été réalisée
avec le concours de la Sotraban,
association de sous-traitants, dans le cadre
des dispositifs Miriade avec Bpifrance
et le ministère du Redressement productif,
et soutenu par CIC Nord-Ouest.
Saint-Etienne-du-Rouvray
Copak, sécurité et efficacité
Letriptyque«qualité–sécurité–environnement»estunevaleurfortechezCopak.
En 30 ans d’existence, Copak a su développer
une forte expertise dans la conception et la
réalisation de produits d’entretien haut de
gamme pour les professionnels. Aller de
l’avant ne fait pas peur à son dirigeant, Patrick
Darroux, qui s’appuie sur une équipe de R&D
intégrée pour créer des formules, dont le
« Just One Dose », gamme complète de
détergents en dose hydrosoluble, lancée l’an
dernier, et qui représente déjà 20 % d’un
chiffre d’affaires avoisinant les 10 M€.
Cherchant à « fabriquer des produits propres
et sûrs dans une usine propre et sûre »,
Patrick Darroux a initié une stratégie
d’amélioration et de remplacement de ses
machines de production qui, de 2006 à 2011,
a engendré 2 M€ d’investissements et permis
une hausse des effectifs et de l’activité.
Amélioration continue
Il va désormais plus loin en intégrant
pleinement la notion de Qualité - Sécurité Environnement à sa stratégie. « C’est une
démarche d’amélioration continue que tout le
monde doit s’approprier », explique-t-il. Deux
postes de chefs de projet QSE ont été créés,
pour accompagner la mise en œuvre de
plusieurs chantiers, dont le plus important
concerne l’atelier à poudres, reconstruit pour
améliorer le travail au quotidien et l’efficacité.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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territoires en Entreprises
Ranville
ITP s’agrandit
Experte des technologies pipelinières offshore, l’usine caennaise d’InTerPipe (ITP) va se redéployer.
Déjà, le chantier a débuté sur la zone portuaire de Ranville.
C’est un chantier
de très grande
ampleur que
mène ITP
sur le port de
Caen-Ouistreham.
Née au début des années quatre-vingt-dix
à Louveciennes (Yvelines) où se situe son
siège, cela fait cinq ans qu’InTerPipe (ITP)
dispose d’un site de production/maintenance dans le Port de Caen-Ouistreham. Ce
qui a fait son succès ? Un procédé pionnier
de calorifugeage « Pipe in Pipe », spécialement performant pour le transport du brut
vers les plates-formes pétrolières ou les
unités à terre. « Une plus-value technologique », qualifie Alexandre Ballu, secrétaire
général d’ITP. Visant naturellement l’export,
ITP a développé une offre de conception,
fabrication, assemblage de pipelines, accompagnée d’une ingénierie-conseil « clé
en main ». Aujourd’hui reconnue partout
pour sa technicité, la société intervient
pour fournir des pipes in pipes (transport
du brut, GPL, GNL) onshore et offshore. À
la suite d’un nouveau contrat (pipelines
offshore en Golf de Guinée), imposant une
fabrication exclusivement française, et nécessitant « des investissements matériels
et humains décuplés », l’entreprise a souhaité faire évoluer le site normand en unité
de production.
26
Si l’expertise historique est fondamentale
(« le design et la fourniture de pipelines à
haute isolation thermique »), il s’agit désormais d’agrandir l’existant avec un hangar
« stockage-soudure » (450 m2) et mettre à
niveau la superficie nouvelle, aménageant
un parking et les voies d’accès terre et mer.
« Nous passerons d’un local de 2 000 à
3 200 m2 », précise Reinier Kaptein, responsable du site.
Nouveau contrat
Quant à anticiper les besoins de maind’œuvre, le contrat africain appelé à générer de la production de juillet 2014 au
second semestre 2015, il est prévu des
embauches intérimaires et de faire appel à une sous-traitance de proximité. De
plus, une fois sortis d’usine, « tous les flux
import/export du site ont vocation d’être
acheminés par voie maritime », rappelle
Antoine de Gouville, Directeur des équipements portuaires. Ainsi dès 2009, la CCI
Caen Normandie, gestionnaire du Port, a
soutenu ITP en l’accueillant dans le yard
de Ranville. Cette fois-ci, elle s’engage en
libérant à sa disposition des hectares supplémentaires, et s’impliquant financièrement (« à hauteur de 400 000 euros ») dans
l’aménagement global des infrastructures
routières et portuaires.
Evreux
Un an pour H&M
Le H&M d’Evreux fête son 1er anniversaire avec le sourire.
H&M est une marque qui aime la discrétion.
Elle ne communique pas de statistiques, que
ce soit sur les investissements ou le chiffre
d’affaires de ses magasins. Mais quand l’un
d’eux marche, elle sait se réjouir : « Nous
sommes ravis de l’accueil que nous ont
réservé les Ébroïciens », explique le service
de communication d’H&M, un an après son
ouverture.
« Le magasin d’Evreux, premier magasin
H&M ayant ouvert dans l’Eure, profite d’un
emplacement attractif, en plein cœur du
centre-ville », poursuivent les représentants
de la marque. « Il a conservé l’architecture
typique de la ville et s’étend sur une surface
de vente d’environ 1 000 m², répartie sur
deux niveaux (surface moyenne pour un
magasin H&M). Ce magasin propose les
collections pour toute la famille : la femme,
l’homme et l’enfant, avec pour chaque
département, des accessoires et de la
lingerie. Pour la femme, nous proposons
également des collections pour les futures
mamans ».
maillage précis
S’adressant à tous les types de clientèle,
H&M prévoit de lancer prochainement sa
vente en ligne. La collection printemps / été
sera lancée le 10 avril. La France est le
troisième marché mondial pour le Groupe
H&M, qui s’y est implanté en 1998 et
compte désormais 182 points de vente.
« Nous opérons un maillage plus précis.
Nous inaugurerons de nouveaux magasins
ce printemps 2014 dans des villes comme
Marseille, Strasbourg, Mulhouse, Mont-deMarsan ou encore Villeneuve la Garenne ».
Le Havre
100 boutiques à Grand Cap
Après 22 mois de travaux, la galerie commerciale Grand Cap prend un nouveau départ.
La nouvelle extension de la galerie commerciale le nouveau Grand Cap au Havre accueille
100 boutiques implantées sur 23 700 m². Le
centre accueille 40 % d’enseignes tournées sur
la mode/accessoires et 15 % sur le bien-être
et soins du corps. Les commerçants de ces
nouveaux magasins proposeront certaines
marques inexistantes dans la région comme
Shana, Calzedonia, Intimissimi ou Height
Sport. On y trouve aussi un pôle médical avec
un centre de radiologie, un laboratoire d’analyses, une pharmacie, un bureau de poste, et
cinq agences bancaires.
Nouvelles marques
L’agrandissement de la galerie a généré la
création de 270 nouveaux emplois. Les directeurs du centre ont travaillé de concert avec
les responsables des Pôle Emploi d’Harfleur
et Ville Haute pour satisfaire les offres de
postes en restauration et le recrutement de
responsables de magasin et de vendeurs
et vendeuses. L’ensemble de la galerie emploiera après la phase de recrutement finale
490 personnes.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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27
Enjeux
© Gettyimages-Ray Massey
Un destin économique commun
28
Enjeux
La Normandie économique
Normandie
puissance
L
e vieux Rollon doit sourire sous sa moustache. Lui
qui, il y a un peu plus de 1 000 ans, fut le premier
unificateur de la Normandie, ne peut que se réjouir
de voir le monde économique marcher dans ses
traces. Les chefs d’entreprise normands ne sont certes
pas des envahisseurs. Mais ils ont en commun avec
les Vikings le goût de la conquête. Ils ont remplacé le
drakkar et la hache par l’avion et la tablette numérique. Ils
savent surtout, depuis longtemps, que les préfixes Basse
et Haute accolés au nom Normandie ne rencontrent
guère d’écho à travers le monde, et que la seule identification de la région est un sésame de premier ordre.
D’aucuns prétendent même que le mot Normandie est
le deuxième le plus connu au monde, derrière celui de
Californie. C’est peut-être vrai, d’ailleurs on trouve à Los
Angeles une Normandie Avenue (avec la terminologie
française), longue de plus de 36 km. C’est plus qu’il n’en
faut pour traverser la Seine, et construire ce pont de
Normandie qui a beaucoup fait pour le rapprochement
entre les deux rives.
Une région locomotive
Nombreuses sont désormais les structures qui ont un
pied dans chaque région. Les grandes filières en portent
témoignage : l’automobile, avec une prédominance des
constructeurs en Haute-Normandie et des équipementiers en Basse-Normandie, le portuaire, avec la volonté
2
d’Haropa d’étendre son hinterland, l’agro-industrie, la
logistique, l’aéro-espace pour ne citer que quelques
exemples, ont su relier les forces vives et mettre en
commun les talents. Les CCI ont aussi emboîté le pas et
mènent une réforme d’une ampleur sans précédent.
Ces racines millénaires communes aboutissent donc à
des échanges naturels entre les deux régions. Mais elles
sont en train de passer au carré. Les entrepreneurs ne
se contentent pas de se parler entre « haut » et « bas ».
La Normandie économique unie voit plus grand. Elle
n’hésite pas à dialoguer les yeux dans les yeux avec l’Îlede-France, à l’englober dans ce formidable appel d’air
que constitue Paris Seine Normandie. La Normandie
est la locomotive d’un ensemble qui concentre à lui seul
1/3 du PIB national, 15 millions d’habitants, 7 millions
d’emplois et 40 % des chercheurs présents en France,
et qui sera, selon un récent courrier du premier Ministre,
le « seul espace interrégional faisant l’objet d’un contrat
de plan spécifique (…) outil programmatique et financier
engageant au premier chef l’État et les régions ».
Les Vikings sont aussi partis à plusieurs reprises à la
conquête de Paris, avec plus ou moins de succès. Cette
fois le mouvement semble – enfin – lancé. Il va donner
à la Normandie économique un souffle nouveau qui a de
vrais accents d’épopée.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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29
Enjeux
Un territoire éco
L’économie normande,
dans sa diversité,
parvient de plus en plus
souvent à miser sur
un développement commun.
La filière NAE a vite
compris son intérêt
à s’implanter en
Basse-Normandie,
ce qu’elle a fait en 2007,
quelques années après
son lancement. Il lui reste
encore à mieux se faire
connaître dans cette
région, ce qu’elle cherche
à faire en partenariat
avec la Miriade.
« Nous ne sommes
pas reconnus comme
une filière d’excellence,
alors que la BasseNormandie dispose
d’une forte culture
industrielle dans laquelle
nous pouvons nous
retrouver », constate
le président de NAE,
Philippe Eudeline.
Être présent dans
deux régions, c’est avoir
plusieurs interlocuteurs :
« Les deux Conseils
régionaux, les deux
Direccte, les deux Feder,
avec chacun des critères
et des règles différents.
C’est parfois compliqué
à gérer, quand nous
montons des opérations
communes. Un peu plus
de simplicité ne nuirait
pas à un soutien qui
nous est très précieux ».
U
n salon ne fait pas une vérité.
Mais lors du dernier Midest,
le grand rendez-vous international de la sous-traitance,
la région Normandie représentait le troisième pavillon régional en fonction du
nombre de participants, la coopération des
deux régions normandes ajoutant à la bonne
visibilité du territoire et à sa crédibilité.
Quelques mois plus tôt, le salon de l’aéronautique, au Bourget, avait également
consacré la présence Normande au cœur
des halls les plus fréquentés.
On sait depuis longtemps que la Seine n’est
pas un mur de Berlin, qu’elle se franchit allé-
grement et que les entreprises n’hésitent
pas à s’implanter dans les deux régions, à
faire du business ensemble, à créer des
réseaux communs. La réalité économique
prévaut sur la réalité politique, comme a pu
le constater depuis quatorze ans la société
de capital investissement NCI, qui, dès sa
naissance a été portée sur les fonts baptismaux par les deux régions. La performance
est d’autant plus remarquable qu’elles étaient,
à l’époque, de couleur politique différente.
Mais elles ont su aller plus loin que les querelles de clocher, de cette volonté un peu
normande et très française d’empiler les
couches et les structures, de vouloir faire
Flux domicile-travail de la Normandie
avec les autres régions (2010)
À l’exception, notoire et évidente, de l’Ile-de-France, la Normandie attire plus de
salariés des autres régions qu’elle n’en voit se déplacer pour rejoindre leur lieu de travail.
Le signe d’une région à l’économie attractive.
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nomique cohérent
comme son voisin. Jean-Marc Buchet, directeur général de NCI et les équipes de NCI
sillonnent depuis ce temps les routes des
deux régions, à la rencontre des entreprises,
ce qui en fait d’excellents connaisseurs des
réalités économiques normandes.
Horsain, connaît pas
La première constatation est d’une simplicité rassurante : « Les patrons de PME sont
tous les mêmes ». La seconde est que le
« territoire normand est cohérent en terme
de potentiel ». Pour preuve, NCI comptabilise
55 participations en Haute-Normandie et
50 en Basse-Normandie. L’équilibre est
presque parfait. Troisième analyse encourageante, les querelles de clocher ne sont pas
prégnantes. « Je n’ai été traité de horsain
qu’à deux reprises. Une fois dans chaque
région », sourit Jean-Marc Buchet. « On sent
que les dirigeants savent raisonner à
l’échelle du territoire ». S’il constate que
la Manche regarde parfois plus vers la
Bretagne que vers Caen, qu’Alençon est
attiré par Le Mans, que la région parisienne
pèse sur l’est du département de l’Eure, la
crainte d’un éclatement normand ne lui
semble pas d’actualité.
Mieux se comprendre
La tentation francilienne peut toutefois faire
réfléchir certains : « Il peut être aussi très
complexe et risqué de se frotter à ce marché
extrêmement concurrentiel. Se développer
Les patrons de PME sont
tous les mêmes. On sent
que les dirigeants savent
raisonner à l’échelle du
territoire
dans des terres normandes voisines paraît
être une solution plus prudente. On se
connaît mieux, on se comprend mieux »,
confie un chef d’entreprise normand. C’est
aussi pour cela que le groupe Chatel (transport routier de marchandises), implanté
depuis 92 ans dans le Calvados, a repris
voilà un an l’entreprise Durieu, au Havre,
pour se développer dans le transport de containers et de proposer une offre commerciale
plus complète, en prévoyant à terme la
construction d’une plate-forme de stockage
dans le port du Havre. Dialog, entreprise de
logistique installée vallée de Quincampoix à
Cherbourg-Octeville est présente à MezidonCanon, où elle fait transiter de 1 500 à
2 000 containers de noir de carbone par an,
et à Sotteville-lès-Rouen. Un principe de
multi-sites qui permet d’offrir une logistique
« sur mesure » aux clients. Dialog fait également partie des 20 premières entreprises
retenues dans le cadre de Windustry 2,
programme d’accompagnement des entreprises vers l’industrie éolienne, un sujet
éminemment bi-normand.
Dans un tout autre domaine, les dirigeants
du parc zoologique du Cerza, à Lisieux
(320 000 visiteurs par an) ont poursuivi leur
travail de sensibilisation du public à la sauvegarde de la biodiversité en ouvrant à proximité
de Val-de-Reuil la serre Biotropica, qui a déjà
fait découvrir à plus de 250 000 personnes
les secrets de la forêt tropicale.
L’essentiel
La Normandie, c’est...
5,3 % de la population française
(3,3 millions d’habitants).
83,4 milliards € de PIB.
(7e rang français).
1ère région productrice pour :
les fromages au lait de vache,
le beurre, la crème,
les fromages frais
et à pâte molle, le lin textile,
les pommes à cidre
et les produits cidricoles.
Surface agricole utile :
2,15 millions ha
(72 % du territoire contre
53 % pour la France).
5e région française
pour le nombre de salariés
de l’industrie.
15,4 % de la production
française d’énergie.
38 600 établissements
commerciaux.
+
Statistiques
En Haute-Normandie, les grandes entreprises représentent 32 % de l’emploi
régional (28 % en Basse-Normandie), soit la 3e région française à ce niveau.
L’industrie représente près de 4 grandes entreprises sur 10. On compte près
de 1 000 ETI en Haute-Normandie et 750 en Basse-Normandie, là encore avec une forte
connotation industrielle. Les PME représentent 60 % de l’effectif total des entreprises
bas-normandes. Nombre d’entre elles possèdent au moins une seconde implantation
en dehors de la région.
6e région française
pour le nombre de salariés
dans les transports.
3e région française pour la R&D
dans le secteur privé.
17 millions de touristes.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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31
Enjeux
CCI Normandie
+
Recherche
Un ensemble qui compte
Les laboratoires normands
partagent plusieurs
spécialités d’excellence.
Les trois universités normandes ont su,
elles aussi, s’affranchir des frontières normandes. D’abord avec le PRES, puis avec la
CUE (Communauté d’Universités et Établissements) elles œuvrent à la construction
d’un espace normand de recherche et d’enseignement supérieur, au sein de Normandie
Université, « lieu d’élaboration de stratégies
coopératives et mutualisées ». Mieux encore,
elles se sont ouvertes à de grandes écoles
comme l’ENSICaen et l’INSA de Rouen.
Ces cinq prestigieuses entités viennent de
signer une « convention de site » avec le
CNRS, destinée à faire émerger « des programmes de recherche ambitieux relevant
d’une politique scientifique partagée ».
C’est un véritable « smart grid universitaire
normand », image en souriant Pascal
Reghem, le président de l’université du
Havre. C’est surtout une innovation, « la première fois que nous signons à cinq un
document d’ampleur nationale », renchérit
Dominique Goutte, directeur de l’ENSICaen.
« Nous abordons désormais ensemble un
périmètre scientifique beaucoup plus vaste,
renforcé par notre interdisciplinarité »,
commente le président du CNRS, Alain
Fuchs. « C’est une nouvelle façon de concevoir et de mettre en œuvre nos potentiels.
En se regroupant, les établissements normands forment un ensemble qui compte
dans le paysage national et européen pour
construire un projet scientifique ambitieux.
La vraie dimension de la recherche est le
niveau international. C’est ce que nous
cherchons tous ensemble ».
Parler d’une
La normandie économique
devientuneréalité:lesCCI
des deux régions se sont
unies pour la construire.
Réactivité, performance, efficacité. Ce
sont quelques-unes des valeurs-clés
qui ont présidé à l’élaboration du nouveau paysage consulaire normand, né
lui-même de la réforme des CCI. C’est en
janvier 2016 que ce grand travail sera
pleinement achevé. À cette date, c’est une
CCI régionale unique, CCI Normandie,
qui verra le jour, résultant du rapprochement des CCI de régions de Haute et
Basse-Normandie. Cet engagement
majeur à l’échelle de 2 régions, sans
équivalent en France, va permettre de
renforcer les collaborations et les
démarches de rapprochement déjà
initiées entre les 12 CCI territoriales
actuelles, pour aboutir à la création de
cinq pôles : CCI Seine Estuaire (CCI
Le Havre, Pays d’Auge et FécampBolbec) ; CCI Seine Mer Normandie (CCI
Rouen, Elbeuf et Dieppe) ; CCI Portes de
Normandie (CCI Eure et Alençon) ; CCI
Caen Normandie (dans sa délimitation
géographique actuelle) ; CCI Ouest
Normandie, (CCI Centre et Sud Manche,
Cherbourg-Cotentin, et Flers-Argentan).
Avant la mise à feu, d’ultimes réglages
s’effectueront dans les prochains mois,
Aménager sur les deux rives
Aménager les
deux rives du fleuve
pour construire
Paris Seine Normandie
L’aménagement du territoire se conçoit
àl’échelledesdeuxrégions.LaSHEMA
en est convaincue.
La SHEMA, spécialisée dans l’aménagement,
la construction et le développement
économique, est née à Hérouville-Saint-Clair,
où elle a mené ses premières opérations,
comme le grand projet de Ville et le parc
d’activités CITIS. Au fil des années, elle a
poursuivi son essor en Basse-Normandie, à
32
l’image de la réhabilitation des ex-sites
Moulinex pour le compte du Conseil général
du Calvados, ou du maintien du site de
recherche de Faurecia à Flers-Caligny,
puis a franchi le fleuve pour s’implanter en
région havraise.
Écosystème logistique
C’est désormais à l’échelle de la « grande
Normandie » que résonne la SHEMA
qui a mené ses premières opérations
dans l’agglomération rouennaise
(aménagements de la ZAC Marignan
à Elbeuf et de la ZAC la Plaine du Levant
à Saint-Pierre-lès-Elbeuf) et à PontAudemer (ZAC de la Fonderie).
La société est devenue également partenaire d’Haropa, avec l’ambition de
« construire un écosystème logistique
et portuaire au service de la desserte
multimodale et du développement
industriel de Paris Seine Normandie ».
seule voix
mais déjà des réalisations concrètes
en terme de mutualisation et d’ambition
interrégionale voient le jour : votre
magazine Normandinamik en est une
illustration.
Cinq pôles territoriaux
Si les CCI normandes ont décidé de lancer ce vaste chantier, c’est qu’elles savent
que le périmètre économique pertinent
est celui d’une grande région normande.
Animées de la volonté permanente d’être
au service des 100 000 entreprises
régionales, elles s’organisent pour mieux
accompagner les besoins actuels et futurs des entreprises dans un environnement mondialisé et confronté à d’importants défis.
Pour le réseau consulaire, parler d’une
seule voix, c’est confirmer son rôle d’acteur majeur en matière de développement économique et de formation professionnelle, renforcer la proximité, la
qualité et l’homogénéité des services
d’appui et d’accompagnement des entreprises à toutes les étapes de leur développement ; asseoir le maillage territorial pour redéployer les ressources au
plus près des besoins des entreprises
normandes.
Et c’est aussi en pensant à l’indispensable
réussite du projet Paris Seine Normandie
que les CCI écrivent ce nouveau chapitre de leur histoire.
À noter que
la CCI Littoral
Normand-Picard,
actuellement
à cheval sur
deux régions,
est rattachée
administrativement
à la CCIR de Picardie.
CoNtACt
CCI de Région Basse-Normandie CCI de Région Haute-Normandie 1 rue René Cassin - Saint-Contest
14911 Caen Cedex 9
Tél. 02 31 54 40 40
Fax 02 31 54 40 41
www.normandie.cci.fr
10 quai de la Bourse - CS 41803
76042 Rouen Cedex 1
Tél. 02 35 88 44 42
Fax 02 35 88 06 52
www.normandie.cci.fr
+
Politique
Réunir se conjugue-t-il au futur ?
Nicolas
Mayer-Rossignol
(à gauche)
et Laurent Beauvais.
La grande Normandie institutionnelle verra-t-elle le jour ? La question est revenue sur le
tapis après la conférence de presse de François Hollande, en début d’année. Les présidents des
deux conseils régionaux donnent leur point de vue :
Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Région Haute-Normandie : « Ce qui compte, c’est de faire
avancer des projets utiles pour l’emploi et le quotidien des citoyens. Un éventuel rapprochement
institutionnel, entre les deux Régions normandes, supposerait que quelques conditions de bon
sens soient remplies : il ne devrait pas conduire à une augmentation d’impôts ni à une réduction
des services publics. Les citoyens devraient être consultés par référendum ; et naturellement, la
capitale ne pourrait être que Rouen ».
Laurent Beauvais, président de la Région Basse-Normandie : « À côté de la métropole rouennaise
et des pôles métropolitains de Caen et du Havre, seule une grande Normandie peut déployer une
action cohérente et solidaire en faveur de tous les territoires normands, mais aussi visible à
l’échelle européenne et mondiale. Qui peut contester cette idée et proposer autre chose de plus
simple et de plus efficace ? Nos coopérations normandes sont grandissantes et stratégiques :
le contexte est donc favorable ».
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
33
territoires en Dynamique
Initiatives et innovations
Normandie
Montée en gamme
Philippe Eudeline, président de la filière Normandie AeroEspace,
fait le point sur les actions phares qui seront déclinées tout au long de l’année.
Philippe
Eudeline,
président
de NAE.
N
ormandie AeroEspace veut ajouter une corde à son arc en étant
plus active dans le domaine de
la Défense. Pour permettre aux
PME régionales de se faire connaître des
grands donneurs d’ordre, NAE va appliquer
une recette qui a parfaitement fonctionné
pour l’aéronautique et le spatial, la présence
« Nous avons besoin d’avoir
des patrons ambitieux,
qui servent de modèle,
d’exemple ».
34
dans un salon de référence, en l’occurrence
EuroSatory. Le stand qui fut déployé avec
succès au cœur du Bourget reprendra du
service au mois de juin, au sein du plus important salon international de Défense et
de Sécurité Terrestre. « Presque tous nos
membres peuvent travailler dans ces secteurs », estime Philippe Eudeline. « Ils sont
certifiés, ils maîtrisent les technologies, ils
disposent des compétences. Ils doivent
maintenant avoir une meilleure lisibilité face
aux grands groupes».
Quand la confiance s’instaure
L’international sera un autre axe de travail,
au travers de NAE Export. Une démarche
très originale a été mise en œuvre : « Nous
avons mis en relation des dirigeants, pour
qu’ils partagent leurs contacts, leurs réseaux, leurs expériences », décrit Philippe
Eudeline. Un échange d’information qui témoigne du climat de confiance qui règne
entre les membres de la filière. « L’important est de bien identifier les pays cibles
pour éviter l’échec », remarque le président
de NAE.
NAE souhaite également participer à l’émergence d’ETI. « Faire grossir nos PME est un
impératif », affirme Philippe Eudeline, qui se
réjouit de la réussite du programme « devenez des champions », qui a permis à six
membres de la filière d’être accompagnés
dans le développement de leur entreprise.
« Le processus est bien rodé, nous allons
passer à une deuxième phase en intégrant
de nouveaux candidats. Nous avons besoin
d’avoir des patrons ambitieux, qui servent
de modèle, d’exemple ».
La « RTI » (Recherche, Technologie, Innovation) fera elle aussi l’objet d’attentions
particulières. Que l’innovation soit un indispensable levier de croissance, peu de
personnes en doute. Mais parvenir à établir
des connexions fortes entre les laboratoires
de recherche et les PME n’est pas toujours
un acte facile. NAE va s’employer pour que
chacun fasse un (ou plusieurs) pas vers la
compréhension des besoins et des attentes
de l’autre.
A savoir
À la découverte d’ASTech
Après plusieurs mois de
discussion, NAE et le pôle de
compétitivité aérospatial ASTech
Paris Région vont prochainement
conclure un partenariat.
« Travailler ensemble est
totalement logique, en pensant à
Paris Seine Normandie », estime
Philippe Eudeline. « Ils veulent
être présents en Normandie et
nous avons tout intérêt à nous
rapprocher d’eux, tant que chacun
garde ses particularités ».
territoires en Dynamique
Thiberville
Recycler et valoriser
Depuis 25 ans, la société ADR Casse Auto, centre agréé spécialiste
desVéhiculesHorsd’Usage,anticipelesévolutionsdumétier.
C hez Sylvie et Francisco Marchado,
les fondateurs d’ADR (Assistance
Dépannage, Remorquage), on maîtrise l’univers de la pièce auto de
père en fille, privilégiant le travail en famille.
Le couple a fait ses armes au sein d’une
casse-auto en région parisienne « créée par
mon père en 1956 », raconte Sylvie Marchado.
L’annonce d’un terrain à vendre à Thiberville,
a scellé leur destin. Aujourd’hui, leurs prestations agréées sont multiples, assurant la
prise en charge gratuite des épaves, le
stockage, la dépollution et le démontage
des Véhicules Hors d’Usage (VHU). En complément, ADR Casse Auto a développé un
comptoir de vente de pièces détachées, accessoires auto, associé à un service de
montage sur site. Enfin, un atelier de réparation offre l’entretien usuel et le dépannage.
Leurs clients acheteurs sont en majorité
des particuliers et les garagistes du coin,
friands de perles rares. « Tout dépend de
l’ancienneté des véhicules », note Sylvie
Sylvie et Francisco Marchado
ont fait du recyclage de masse
leur priorité.
Marchado. L’objectif actuel de recyclage cible
85 % de la masse. Maintenant, ils sont quatre,
Sylvie et Francisco s’entourant d’un mécanicien confirmé et d’un chauffeur polyvalent.
Leur canal d’expéditions, monté en flèche ces
dernières années, est la demande venue des
pays d’Europe de l’Est (véhicules en l’état),
l’Afrique et Madagascar (pièces détachées)
faisant que souvent, l’équipe charge des containers. Les rotations sont régulières « chaque
trimestre, 40 à 50 véhicules vont au broyage ».
En moyenne, ils traitent 500 véhicules par
an, dont une centaine ira à l’international.
Écomutations
S’installant en novembre 1989, Sylvie et
Francisco ont démarré avec les moyens du
bord « notre véhicule personnel, une remorque », décrochant l’autorisation communale.
Au fil des évolutions réglementaires, ils ont
vu se durcir les règles de la profession, acteurs d’une filière VHU en pleine mutation.
« Avec le recul, tout ce que nous avons
pu développer librement serait impossible
désormais », note Sylvie Marchado, citant
l’avalanche des procédures et contrôles, les
formations obligatoires, jusqu’au suivi SIV :
ses registres de police, longtemps manuscrits, sont remplacés par un progiciel dédié.
Ils ont veillé dès l’origine à des process de
déconstruction exemplaires, notamment autour de la signalétique et des aménagements. Successivement, ils ont fait sortir de
terre deux aires d’attente (400 m2 et 800 m2).
Une troisième zone est née en octobre, destinée aux ventes export, ainsi qu’un nouveau local (120 m2) anticipant les objectifs
de la profession. « En 2015, nos seuils viseront 95 % de valorisation », souligne Sylvie
Marchado. Dans leur actualité figure le trophée remporté en janvier, salué par leurs
pairs du réseau INDRA, fédérant 379 centres
VHU agréés en France. Membre depuis 2007
du collectif qui leur garantit des contrats
partenaires, c’est par ce biais qu’ils évoluent
pour leurs arrivages. Au futur, parachevant leur catalogue, ils visent d’ouvrir une
e-boutique ADR. I. P.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
35
territoires en Dynamique
Normandie
Moteurs,
Les filières moteurs et
systèmes de propulsion
pour l’automobile et
l’aéronautique doivent relever des défis considérables.
Plusieurs entreprises et
laboratoires normands sont
particulièrement en pointe
sur cette question, comme
l’a démontré la convention
d’affaires « Normandy
Motor Meeting ».
L
De la Twizy électrique
de Renault aux nacelles
d’avion d’Aircelle.
Les moteurs enregistrent
des avancées technologiques
décisives, comme le sont
les systèmes embarqués,
dont le Virtuose est
un exemple parfait.
36
a 6e édition de « Normandy Motor
Meeting » a confirmé que, sous
l’impulsion du pôle de compétitivité
Mov’eo, de Normandie AeroEspace
et de l’ARIA (Association Régionale de l’Industrie Automobile), rien de ce qui touche
aux systèmes de propulsion de demain
n’est étranger à la Normandie. Qu’il s’agisse
des matériaux avec l’allégement des structures, d’énergie avec l’optimisation des
ensembles propulsifs, d’électronique et
de sécurité avec la fiabilité des systèmes
embarqués ou encore de développement
durable avec des objectifs importants de
réductions des émissions polluantes, ces
filières de très haute technologie représentent des enjeux considérables.
L’indispensable alliance entre la recherche
et l’industrie trouve de nombreux champs
d’expression dans la construction de la mobilité future. C’est ainsi que l’IRSEEM, Institut de Recherche de l’Esigelec, s’associe
à six entreprises, dont la PME dieppoise
Biocar, pour concevoir et réaliser d’ici à
2015 un véhicule « intelligent », à usage
urbain, baptisé « Virtuose ». Il mettra en
commun trois sources d’énergie : une batterie électrique, un panneau photovoltaïque
souple installé sur le toit du véhicule et un
prolongateur d’autonomie qui permettra
de basculer, selon les besoins d’utilisation,
automatiquement du moteur thermique au
moteur électrique. Son « intelligence » sera
basée sur un système de communication
avec l’environnement, afin d’optimiser les
trajets et la consommation, en calculant
plusieurs facteurs comme la position des
actions...
bornes de recharge, les conditions de circulation, le profil de l’itinéraire. Le conducteur
aura à sa disposition une tablette tactile
pour gérer et prendre en compte l’ensemble
de ces données.
Nacelle de demain
Chez les avionneurs, c’est du côté de
Gonfreville-l’Orcher qu’Aircelle produit les
premiers prototypes de sa toute nouvelle
nacelle, qui équipera d’ici 2017 l’avion chinois C919 (concurrent de l’Airbus A319/
A320). « C’est un concept innovant qui
permet de fluidifier le passage de l’air et
d’accroître l’efficacité de l’inverseur de
poussée », détaille Jean-Fabrice Portal, responsable du département intégration nacelles chez Aircelle. « Nous améliorons également les vérins électriques des inverseurs,
qui sont montés sur les A380 ». La nacelle
est en phase de tests aux États-Unis, et sa
maturité technologique est pratiquement
acquise. « Nous atténuons le bruit, nous
gagnons de la masse, sans aucun compromis sur la sécurité », souligne Jean-Fabrice
Portal.
S’il est important de trouver des solutions
nouvelles, il est essentiel de pouvoir les
vendre. Or les petites sociétés n’ont pas
toujours les moyens de frapper aux bonnes
portes, ni de se faire entendre des bons responsables. C’est pour cela que quatre structures haut-normandes, l’IRSEEM, AREELIS
technologies, le CERTAM et le CEVAA (associées à des entités toulousaines, lyonnaises
et neversoises) se sont regroupées au sein
du GIE Everest Team, pour travailler sur la
question des groupes motopropulseurs et
« proposer une alternative française aux
grands noms de l’ingénierie allemande ».
« Nous venons de décrocher un beau marché dans l’aéronautique », déclare un des
partenaires, sans pouvoir entrer dans plus
de détails, secret des affaires oblige.
Dynamique de réseau
« Se regrouper pour être plus efficace, c’est
une tendance de fonds », commente le président de Mov’eo, Jean-Claude Hanus. Le
pôle a créé trois groupements de PME dans
le cadre de son nouveau contrat de perfor-
RIEN DE CE quI TouCHE
AuX SYSTèMES DE PRoPulSIoN
DE DEMAIN N’EST éTRANGER
à lA NoRMANDIE.
mance, avec pour objectif de concourir à la
signature d’au moins douze contrats d’envergure internationale. Ces trois structures
concernent les « infrastructures et systèmes de transport intelligents », « l’intégration du numérique pour l’industrie », « les
systèmes d’aide avancés à la conduite ».
« Nous en aurons dix d’ici deux ans », prévoit Jean-Claude Hanus. « Il faut inciter les
PME à réfléchir sur la chaîne de valeur pour
leur client, constituer une offre commerciale collective répondant à un besoin fonctionnel étendu », renchérit Gérard Yahiaoui,
vice-président PME de Mov’eo. « Cette dynamique de réseau permet d’avoir une offre
globale et d’être crédibles face aux grands
donneurs d’ordre ».
Normandy Motor Meeting a permis d’organiser près de 8 000 rendez-vous d’affaires,
autour de trois thèmes principaux, la propulsion automobile, l’innovation et la R&D
dans les filières moteurs et l’industrie aéronautique et spatiale.
territoires en Dynamique
Valognes
Passeports allergènes
Surfant sur un fléau universel, les dispositifs médicaux relevant de l’asthme et des allergies,
Protec’Som est en passe de couvrir le monde.
Chez Protec’Som, les allergies et les pathologies respiratoires sont des champs
d’innovations. « Nous sommes le seul laboratoire certifié ISO 9001 - ISO 13485 (norme
des dispositifs médicaux), c’est un sésame
mondial », note Thierry Porée, le président
fondateur. Ici, on distribue, développe et
met au point des protections textiles antiallergies et des technologies, comme ces
chambres d’inhalation pour aérosols doseurs, ayant vocation d’optimiser les performances pharmacologiques. L’entreprise
a déposé une quinzaine de brevets, dispose de marques référentes (Texaal, TipsHaler), et décline trois familles de produits,
les protections anti-acariens, les appareils
d’inhalation transportables et les chambres
d’inhalations dédiées aux traitements ambulatoires. S’il s’adresse aux particuliers via
sa boutique en ligne, le laboratoire a pour
clients majeurs le secteur hospitalier et la
pharmacie. Et de plus en plus, Protec’Som
brille à l’international. Ses housses et ses inhalateurs sont disponibles en Europe et en
Afrique de l’Ouest. La prochaine destination
visée est le Kazakhstan « où l’asthme a été
déclaré maladie nationale ».
Regards vers le monde
Autre objectif, les États-Unis et l’Asie. Déjà,
Protec’Som a créé une filiale à Drummondville
(Canada), porte d’entrée vers le marché
américain, ses gros contrats et ses partenariats de recherche.
Un joli succès pour la jeune PME manchoise (dix ans en 2013) qui a fini l’année en
beauté : signant un accord exclusif au Sri
Lanka, le président de Protec’Som ajoutait
un 25e pays à son planisphère : « L’aboutissement d’un parcours export de longue
haleine» explique Thierry Porée, manager à
l’âme scientifique, qui semble toujours une
valise à la main. Membre du Club Export
Manche, il fonctionne avec les équipes de
CCI International Normandie et d’Ubifrance,
enchaînant les missions de terrain.
38
Thierry
Porée fait
la chasse
aux agents
allergènes.
A savoir
Mais c’est au siège, à Valognes (9 personnes), que se concentre l’essentiel. Les
équipes ont emménagé l’an dernier un labo
neuf (450 m2) doté de matériel de pointe.
Son cœur de métier se déplaçant vers l’aérosolthérapie et la dermatologie, les projets
touchent entre autres, une chambre d’inhalation communicante. I.P.
Ayant érigé la R&D en
culture-maison, le laboratoire
multiplie les collaborations
en France (« le laboratoire
des Sciences appliquées de
Cherbourg, l’unité Inserm
1100 d’aérosolthérapie
à Tours, l’université de
Marseille-Méditerranée »),
ainsi qu’avec les universités
de Montréal et Sherbrooke.
octeville-sur-mer
Quand le Web s’emballe
Danslafamilledese-commerçants,lecréateurhavrais
de Toutembal.fr, a tout du trublion surdoué.
La niche de l’e-logistique, Antoine Journo
fut l’un des premiers à s’y engouffrer, ouvrant www.toutembal.fr en mai 2011 : un
site spécialiste de solutions d’emballages à
la carte, « du conditionnement standard au
sur-mesure », à des tarifs concurrentiels.
Ciblant les professionnels et les particuliers,
la devise était claire « satisfaire chacun, être
rapide (toute commande du matin expédiée l’après-midi) et réactif (maximiser les
stocks) ». Autre leitmotiv : « Rassurer sur les
processus commande, livraison, SAV ».
Le retour n’a pas manqué. Deux ans et trois
déménagements plus tard (Toutembal vient
de s’installer dans un espace de 1 200 m2),
sa start-up pulvérise les records ! Drainant
plusieurs centaines de visiteurs uniques/
jour, elle n’en finit pas de monter en graine.
Débutant en solo avec trente articles à
peine, Antoine Journo manage aujourd’hui
sept personnes. Et ce n’est pas fini, puisque
suivront un Community Manager et un
logisticien. Les clients majeurs sont les
entreprises (90 %) dont des e-marchands
fidèles, et les multinationales les sollicitent
aussi : ils savent « livrer en temps record
Notre outil
se perfectionne
en temps réel
50 caisses sur 250 sites », ou dénicher
« le papier enduit rare destiné à emballer
la fusée Ariane ». Régnant sur plus de
2 500 références, ils sont prêts à réaliser
l’impossible en matière de boîtages, feuillards, caisses américaines, etc. Au chapitre des demandes insolites, plus rien ne
les étonne. Billes polystyrènes de soirées
Neige, cartons customisés pour un défilé
de mode, caisses-penderies demandées
par un zoo pour faire voyager ses cigognes,
l’inventaire vaut le détour.
Antoine
Journo,
un jeune chef
d’entreprise
très emballant.
Filet pêcheur
Pourtant, rien n’était gagné d’avance comme
le raconte Antoine Journo. Dès 2005, cet
autodidacte du Net imaginait le concept,
issu de « dix ans de carrière dans l’emballage industriel traditionnel ». « À 90 % je
suis parti de zéro », confirme-t-il. Il a dû notamment, recomposer son parc de fournisseurs, étoffant sa liste selon les besoins. En
2014, ils sont plus de 70 fabricants partenaires, plus trois compagnies de transport
pour des expéditions partout en France
ou ailleurs, Toutembal tire aussi sa force
d’un référencement naturel hors pair. C’est
au créateur qu’elle le doit, « j’ai mis des
mois à sélectionner nos 40 000 mots-clefs
(80 % du trafic) », qui leur reviennent en
mille combinaisons inédites. « Exister on
line, c’est comme un filet de pêche, plus les
mailles sont fines, multiples, mieux vous
êtes visible ». I. P.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
39
territoires en Dynamique
Dives-sur-Mer
Le savoir-fibre
Au cœur du marché porteur de la fibre, Jenoptec s’appuie
sur son site de Dives pour poursuivre sa croissance.
interfaces techniques complexes, les équipements « transmission données » dédiés
aux réseaux fibrés. Ses clients sont multiples pour des applications de niche dans les
Data, le militaire, l’audiovisuel, la fibre jusqu’à
l’abonné, le médical, le ferroviaire, l’offshore,
les bioénergies.
40
sur la vision nocturne » rappelle-t-il, avant
de déployer l’éventail disponible : « Les solutions fibre optique et cuivre, les applications visions et visées jour/nuit militaires, les
moyens de tests GNSS utiles aux systèmes
GPS ». Ses champs d’innovations touchent
l’assemblage de connecteurs optiques sur
fibres et composants, l’instrumentation, les
A savoir
Dans la lucarne
Le point commun entre le Loft, Fort Boyard,
les JO de Sotchi, bientôt le Mondial de
Football ? Leur diffusion HD passe par
Jenoptec.
Adhérent de Normandie AeroEspace (NAE)
et de Sotraban qui réunit les sous-traitants
de Basse-Normandie, côté Francilien,
Jenoptec est membre de l’Opticsvalley
(1 100 PME, 13 000 chercheurs) et du Club
de l’Optique fédérant les pros de la fibre
optique.
© Sylvie Thenard - Fotolia.com
Expert en fibre optique et cuivre, le groupe
Jenoptec (en Normandie, Jenoptec et Divelec,
soit 50 personnes) renforce ses forces vives. Depuis trois ans, Jérôme Nobili préside
la PME d’optoélectronique, fondée en 1986
par son père à Jouy-en-Josas, le Groupe
disposant d’une unité de fabrication pour
des projets R&D « cousus-main ». Une capacité de production qu’il a renforcée en
2008, rachetant Divelec à Dives-sur-Mer.
Spécialiste de sous-traitance électronique,
l’usine (12 salariés) produit des cartes électroniques, des automates télécoms, petite
et moyenne série. À moyen terme, ciblant
la filière aéronautique, le Groupe compte
doubler la surface normande « processstockage », réunissant les équipes Divelec
et Jenoptec dans un bâtiment unique. « La
réflexion locale est en cours avec la CCI Pays
d’Auge », note Jérôme Nobili. Dans la même
veine d’optimisation, il vient de reprendre
la société Eurofo dans l’Essonne (20 collaborateurs), développeuse d’un « savoir-fibre
optique appliqué » sans égal. De quoi porter
à 75 permanents l’effectif global et mieux se
positionner en câblier optique expert.
« Nous sommes opticiens de métier, dès
l’origine nous étions porteurs d’exclusivités
Vision nocturne
Le Groupe assure des services défense, sécurité, simulateurs, l’optoélectronique pour
les montages, câblages sur mesure et fibrages à façon, « tous types de connecteurs
optiques sur tous types de fibres ». De plus,
veillant à l’écoute clientèle, Jenoptec a enrichi sa gamme pour croiser la vente et la location de matériels intelligents, l’installation
sur site, un SAV en temps réel, bientôt une
cellule formation vers ses utilisateurs. Ainsi,
sa situation au cœur de l’Opticsvalley, dans
la proximité idéale des géants de l’optique et
des hautes technologies, des décisionnaires
militaires, a des vertus stratégiques. Fort de
clients grands comptes surtout français,
jonglant entre l’industrie (Thalès) la recher­
che (CEA), l’armée (la DGA), les acteurs TV,
ADSL, Jenoptec les suit là où ils vont : au
bout du compte, la marque est visible dans
le monde entier.
Roncherolles-sur-le-Vivier
Ingénierie porteuse
Spécialisée dans l’assistance aux projets industriels, Interface accroît son rayonnement international.
L’entreprise Interface s’est rendue à Moscou
en fin d’année dernière, au sein de la délégation accompagnant le Premier ministre,
dans le cadre d’une rencontre franco-russe
sur le thème de l’innovation. L’international
n’est pas une idée neuve pour cette société
spécialisée dans l’ingénierie documentaire
et la traduction, qui travaille dans près de
40 langues pour toute la documentation
nécessaire à une entreprise.
Le voyage a permis à Interface de « renforcer les contacts déjà établis avec de grands
comptes comme Renault, qui fait appel à
nos services pour le développement de sa
nouvelle usine dans le sud-est de la Russie,
et de confirmer les relations déjà bien avancées avec le constructeur d’hélicoptères
russes Mil, afin de l’accompagner dans l’élaboration de sa documentation de maintenance / réparations et pour de la traduction
technique », raconte Olivier Pinot, dirigeant
d’Interface. Des liens se sont tissés avec
d’autres entreprises françaises installées en
Russie.
Liens renforcés
« Nous sommes en pleine croissance, nous
avons recruté une quinzaine de personnes
en 2013 et prévoyons une quinzaine d’embauches supplémentaires en 2014. Nous
venons encore de décrocher un très bon
contrat avec Total pour la documentation
technique de leurs plates-formes pétrolières
au Congo », poursuit Olivier Pinot. Interface
est présente dans de nombreux projets d’industrialisation tels que l’A380, les nouveaux
vaccins de Sanofi Pasteur, les nouveaux
moteurs et boîtes de vitesses de Renault
Cléon, les nouvelles Clio RS d’Alpine, les
réservoirs d’hélicoptères pour Eurocopter
ou encore les nouvelles gammes de climatisation de Carrier.
RENAULT RETAIL GROUP NORMANDIE
184 avenue du Mont Riboudet
76000 Rouen
Tél. 02 32 10 41 41
www.renault-rouen.fr
Avenue Aristide Briand
76360 Barentin
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239 boulevard de Graville
76600 Le Havre
Tél. 02 35 53 42 42
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3 rue Pasteur
14200 Hérouville St-Clair
Tél. 02 31 46 44 44
www.renault-caen.fr
territoires en Dynamique
Tourlaville
Valoriser les produits de la mer
© DR
À Tourlaville, le projet d’un site Nutrifish dédié à la valorisation des coproduits marins va devenir réalité.
On en parlait depuis deux ans dans la
rade de Cherbourg, c’est acté désormais.
Au terme de l’enquête publique mi-janvier, le
chantier d’une usine Nutrifish, à Tourlaville,
va se concrétiser. Le projet global concerne
la construction d’un atelier de valorisation
de coproduits marins 100 % organiques en
pulpes, huiles, farines de poissons agréées,
en visant des applications vers l’industrie
agroalimentaire, la nutraceutique, les nutritions animales (aquaculture, petfood...).
Impulsée par Franck Gouix, la future unité
s’inspire d’une europolitique, qui planifie à
terme l’interdiction des rejets en mer par
les pêcheurs et l’obligation d’optimiser les
déchets ou chutes du mareyage, soit « les
têtes, carcasses, cartilages des poissons,
crustacés, coquillages » détaille l’instigateur du site. Il est à la pointe du sujet : depuis 2004, Franck Gouix est à la tête de la
holding PAM (80 personnes), issue d’une
poissonnerie familiale et qui coiffe des activités de négoce, mareyage (Normandie
Seafoods), d’élevage d’exception (Saumons
de France), et via sa SAS Nutrifish, d’éviscération et transformation des poissons. Pour
l’heure, la structure (15 salariés) fournit
1 000 tonnes de produits finis par an,
traitant la production Normandie Seafoods
42
(Manche Marée) qui vient de racheter
Rouen Marée - Rouen Marée Prestations.
L’atelier manchois promet d’être pionnier,
combinant process de haute volée et gestion environnementale.
L’âge du capitaine
Implanté dans la zone industrielle de Collignon, ce sera « un bâtiment de 3 100 m2 entièrement clos afin d’éviter les nuisances »,
commente Franck Gouix, qui l’a conçu
comme une dynamique ouverte « de rayonnement national ». La nouvelle usine fonction­
nera 230 jours pour 10 000 à 12 400 tonnes
de coproduits marins. En prime, elle sera
synonyme de pratiques exemplaires : « Nous
allons régénérer nos eaux usées en eaux propres, par exemple » note Franck Gouix. Enfin,
en Chiffre
200
Environ 200 espèces
de poissons sont pêchées
en Normandie.
25 emplois seront créés. Le tout devrait être
opérationnel fin 2014.
En amont, on retiendra que Franck Gouix
n’a rien perdu du bon sens marketing (son
premier métier). Il vient de lancer des
barquettes à flash-codes en libre-service,
déclinant la traçabilité doublée d’étiquettes QR Codes, mise au point par Manche
Marée. Un smartphone suffit à ses clients
(les GMS, grossistes, restaurateurs) pour
s’informer sur « le port de débarque, l’identité du bateau ou l’âge du capitaine ! ». Une
facilité maintenant disponible jusque chez
le consommateur. I. P.
Argentan / Caen
La stratégie d’intermédiation
Les objets connectés
sont un enjeu créatif et
industriel majeur. Digital
Airways sait proposer des
solutions d’intermédiation
innovantes et pratiques
entrel’hommeetlamachine.
À Las Vegas, on peut perdre beaucoup dans
les salles de jeu. Mais on peut aussi gagner
en fréquentant les couloirs du Consumer
Electronics Show. C’est là que se révèlent
les technologies de demain, où plus de
3 000 exposants dévoilent les dernières
innovations. Parmi tous les stands, une quinzaine de start-up normandes était sur place
en janvier dernier, sous l’égide du pôle de
compétitivité TES. Une présence française
bien dans l’air du temps : « Les délégations
les plus nombreuses venaient des ÉtatsUnis, la Chine et la France », commente
Franck Lefevre, qui a fait le déplacement
pour présenter l’offre de Digital Airways.
« Nous sommes une vieille start-up »,
sourit-il en se remémorant tout le parcours
accompli depuis la création à Argentan, en
1998, avec Nicolas et Philippe Silberzhan.
C’était l’époque où le Palm et le WAP étaient
le summum du modernisme. « Nous avions
compris que les objets connectés à Internet allaient prendre un essor considérable.
Il était essentiel de travailler sur l’interface
utilisateur », se souvient Franck Lefevre.
Les systèmes
doivent être
capables de
comprendre,
d’analyser
les données
Le stand de
Digital Airways
au salon CES
de Las Vegas,
au cœur de
l’espace réservé
par le pôle TES.
L’intuition était bonne. Mais si le pari n’était
pas gagné d’avance, il n’était pas question
de reculer devant la part de risque : « Prétendre savoir où l’on va aboutir est illusoire :
il faut avancer », affirme Franck Lefevre. Une
maxime qui pourrait être gravée au fronton
de toutes les entreprises. Digital Airways
s’est retrouvée au contact de très grands
industriels, pour lesquels ils ont développé
des services pour la téléphonie. Puis quand
l’iPhone et le système Android ont révolutionné le modèle économique, à la fin des
années 2000, ils y ont vu la confirmation de
leur idée de base, tout en comprenant qu’il
fallait désormais se consacrer à d’autres
domaines : « Nous sommes passés à autre
chose. Nous avons recalculé notre position,
en mettant en avant l’interface hommemachine comme enjeu industriel. Ce qu’on
appelle l’intermédiation », explique Franck
Lefevre.
synergies à créer
Digital Airways a su proposer à ses clients
une vision stratégique et technique autour
des objets connectés. L’axe principal est ce-
lui de la compréhension et de l’anticipation
des interactions entre les objets et les utilisateurs : « Les systèmes doivent être capables de comprendre, d’analyser les données
pour détecter et pour agir ». Et quand Digital
Airways ne conçoit pas pour les autres, elle
crée ses propres produits, comme le « BeeWall », présenté à Las Vegas. Cette grande
tablette interactive sert d’outil d’information
et de communication pour toute la famille,
à la fois agenda, réseau social interne, support de gestion de la maison ou de partage
de fichiers et de données.
Une innovation de plus dans la panoplie
d’une entreprise qui ne veut pas pour autant
trop croître, avec au maximum une quinzaine
de salariés, et qui reste fortement ancrée
dans sa région, entre Argentan et Caen, avec
une présence dans le campus Effiscience :
« On y sent une vraie dynamique, la possibilité de créer de belles synergies ». Comme
celles qui peuvent se nouer au sein du TES,
de NAE et de Mov’eo, auxquels Digital
Airways adhère. Parce que le partage et
l’échange, font autant partie de ses gènes
que la créativité et l’innovation.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
43
territoires en Dynamique
Rouen
L’art et la manière
Quand trois chefs d’entreprise se rencontrent pour monter un projet immobilier
d’envergure faisant rimer art et économie.
Le mariage de l’art et de l’entreprise devrait trouver un parfait terrain d’expression
à Rouen, d’ici 2015, avec l’ouverture de la
« Yota Art Factory ». C’est un projet original et ambitieux qui est porté par trois personnalités fortes, trois dirigeants qui n’ont
pas peur d’aller de l’avant : Natalia Bucking,
qui gère le restaurant « La Petite Ardoise »,
place Saint-Marc, Fabrice Bonnet, créateur du
réseau social des entreprises, SmartPanda, et
Jean-Louis Louvel, l’homme qui transforme
les palettes en or avec l’inépuisable success
story de PGS.
Fonds privés
Le bâtiment sur lequel ils travaillent, avec le
concours de l’architecte Olivier Gradi, réunira
sur trois niveaux des mondes différents. Au
rez-de-chaussée, un espace d’expositions
et des ateliers très tournés vers le street-art,
pour artistes confirmés ou jeunes talents
qui auront l’occasion de se faire connaître.
Un restaurant donnera encore plus de vie au
site. Au 1er étage, autour de SmartPanda, des
bureaux pour des start-up, du Net ou toute
autre discipline. Au second, le siège social de
PGS. Et pour rendre hommage à la réussite
La future
pépinière conçue
par Natalia
Bucking et ses
partenaires
mariera l’art
et l’entreprise.
de cette entreprise, la façade reprendra le
design des palettes. Le projet « entièrement
financé sur fonds privés » n’attend plus que
le feu vert des collectivités locales pour définir son emplacement.
Natalia Bucking avait au fond d’elle, depuis
longtemps, cette envie de créer un lieu atypique, mais aussi plein de sens : « L’art et l’entreprise sont deux mondes qui s’imbriquent
parfaitement, qui gagnent à mieux se
connaître », affirme-t-elle. Elle adore ouvrir
les portes, faire se télescoper les univers.
Dans son restaurant, elle expose régulièrement les œuvres d’artistes, en faisant des
occasions idéales d’entamer le dialogue
avec ses clients. « Je connais Jean-Louis
Louvel depuis une quinzaine d’années, il
m’a présenté Fabrice », se souvient-elle.
« Nous sommes trois personnalités parfaitement compatibles, qui aiment leur région, qui veulent la valoriser, lui donner une
dynamique ».
Saint-Étienne-du-Rouvray
Bâtiment : la Pépinière exemplaire
Par sa conception très économe en énergie, la pépinière Seine Ecopolis
donne l’exemple aux entreprises du bâtiment qu’elle va accueillir.
L’éco-construction dispose désormais de
sa pépinière d’entreprises à Saint-Étiennedu-Rouvray. Seine Ecopolis vient d’ouvrir,
susceptible de recevoir 50 entreprises, dans
39 bureaux (de 15 à 45 m2) et 11 ateliers (de
30 à 90 m2) .
Les locaux montrent l’exemple : puisqu’ils
accueillent des spécialistes de la transition
énergétique du bâtiment, ils ont été euxmêmes conçus en respectant les normes
les plus modernes et les plus exigeantes
44
en matière de consommation d’énergie. La
pépinière a même obtenu le très rigoureux
label allemand Passivhaus, reconnu pour
certifier un niveau élevé de performance
dans ce domaine. Selon la CREA, Seine Ecopolis serait le premier bâtiment au monde,
abritant des ateliers, à avoir été ainsi certifié.
Pôle d’excellence
Sept entreprises vont s’installer au démarrage de la pépinière, essentiellement des
bureaux d’études. La volonté des concepteurs est également d’accueillir des artisans
du secteur du bâtiment. C’est en effet une
« logique de pôle d’excellence » que veut initier la CREA, puisqu’à proximité immédiate
de la pépinière s’implantera le CFA Lanfry,
spécialisé dans les métiers du bâtiment et
un village d’entreprises d’une superficie de
quatre hectares sera aménagé.
Neuville-Près-sées
Trésors de juments
Néed’unepasteurisationdédiéeaulaitdejumentbio,lesitewww.chevalait.comestuniqueaumonde.
mois par an » précise Julie, le tout pour
« 1 000 litres/lait par semaine, à raison de
3 traites journalières ». Se convertir au bio
leur a porté chance, ouvrant l’accès à des
circuits de niveau national. Simultanément,
Julie et Étienne ont élargi leur gamme, produisant des savons (« pour une commande
japonaise »), ou des cosmétiques fabriqués
avec un laboratoire expert (Gravier) certifié
Nature & Progrès. Ouverte depuis janvier
2013, leur boutique en ligne a pris le relais.
Le lait de jument bio s’y décline en gélules,
sachets, poudres aromatisées, jusqu’au lait
frais en bouteille expédié en colis isothermes. On line ou pas, le produit vedette reste
le lait en poudre infantile, qui représente
50 % des ventes.
«
Un produit noble et gourmand,
bon pour la santé, la peau, si
proche du lait maternel », évoque
Julie Decayeux. Un panégyrique
qui concerne le lait de jument, bio qui plus
est, issu des juments poulinières qu’elle
élève depuis dix ans avec son mari Étienne.
Et pour avoir mis en œuvre un process
innovant de pasteurisation (« 70 °C pendant
une minute »), permettant de conserver
30 jours leur produit frais, Julie et Étienne
ont développé une offre d’exception. Nichés
Une large gamme
de produits pour faire
découvrir les bienfaits
du lait de jument.
à Neuville-Près-Sées, labellisés bio dès
2007, les créateurs de Chevalait comptent
aujourd’hui 200 juments, étalons et poulains, majoritairement « des juments Trait
du Nord, des Percheronnes ». La récolte
implique des contraintes pratiques lourdes,
dont un double troupeau : « On ne peut
traire les juments poulinières que six
Ferme prototype
Tous les deux ont grandi entourés de chevaux,
Julie en Belgique, Étienne en Picardie, en 2003,
leur goût des juments de trait a fait le reste.
La naissance de leurs fils, Ulysse et Uriel, avait
précipité les choses, inspirant à Julie le projet
Chevalait. Cherchant pour eux du lait de
jument, elle a compris « combien le produit
était rare ». Rachetant en 2006 une ferme de
102 hectares à La Moisière, le couple a trouvé l’espace idéal. Le site compte 10 personnes
sur 150 hectares. Producteurs laitiers sans
équivalent mondial, Julie et Étienne sont
aussi éleveurs n° 1 en France, avec quelque
100 poulains vendus par an. À l’avenir, ils
prévoient un atelier de débourrage complémentaire. I. P.
Les bons gestes
En 2006, Julie a reçu un Talent du Goût
et leur plus belle récompense à ses yeux,
est le Trophée Dynamique Agricole
BPO 2011 des Banques Populaires,
« la reconnaissance de la profession ».
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
45
territoires en Normandie
Réseaux et partenariats
Vernon/Saint-Marcel
Incubateur d’innovations
Devenue SKF Magnetics Mechatronics, S2M à Vernon est leader mondial des paliers magnétiques actifs.
en Chiffre
72
Le nombre de
fournisseurs que
compte l’entreprise
en Normandie.
N
e l’appelez plus Société de
Mécanique Magnétique : depuis
mai 2013, le nom de la PME normande, désormais SKF Magnetics
Mechatronics, va de pair avec son profil naturel vers l’international. Mais « l’acronyme
est resté », souligne Vincent Mégret, son
directeur général, tant les technologies
S2M sont aujourd’hui reconnues dans le
monde entier. Créée en 1976 par la Société
Européenne de Propulsion (SEP) avec le
groupe suédois SKF, spécialiste des roulements à billes, l’entreprise est experte des
paliers magnétiques actifs, conception et
fabrication confondues. Perfectionnant
« un principe de lévitation magnétique
générée par des électroaimants », S2M a
développé une technologie alternative
L’usine SKF de Vernon
prolonge l’histoire
d’une réussite
industrielle et technique.
« 100 % fiable, propre et plus efficace, énergétiquement performante », destinée aux
arbres tournants à très grande vitesse. Ses
réalisations couvrent les paliers magnétiques actifs, les moteurs haute vitesse à
aimants permanents, l’électronique de
contrôle, les convertisseurs de fréquence.
Ses solutions compactes sont idéales
« quand les procédés traditionnels ont atteint
leurs limites », détaille le directeur général.
A savoir
En 2013, S2M a réalisé un CA de 47,6 M€, dont 85 % à l’export pour 236 collaborateurs.
Aujourd’hui dans le monde, quelque 1 000 grandes turbomachines et 120 000 pompes
à vide sont équipées de solutions S2M. Fondé en 1907, présent dans 130 pays, le Groupe SKF
dispose de 5 plates-formes technologiques (roulements, étanchéité, systèmes de lubrification,
services et mécatronique).
46
En effet, l’absence de contact permet de répondre à tous les défis techniques dans des
environnements extrêmes. Équipant les
compresseurs centrifuges d’extraction, de
transport et de stockage de gaz naturel,
S2M intéresse les marchés gaziers mondiaux, en Europe, aux États-Unis, en Russie,
son marché principal.
Haute vitesse
Désormais à 100 % filiale SKF, S2M s’était
installée en 1986 dans son site actuel
(28 000 m2 dont 7 500 m2 de bureaux,
ateliers), dans la ZI de Vernon/Saint-Marcel.
Riche d’un outil adapté aux prototypes et
petites séries, la société mise sur la R&D :
« Près d’un salarié sur trois (70 sur 236) y
participe ». De même, S2M multiplie les
collaborations de portée mondiale, tel un
projet offshore sous-marin au large de la
Norvège (la première installation de compression au monde, au fond des mers).
Ciblant également les machines électriques à haute efficacité énergétique (économie verte) elle participe à de multiples
projets sur des applications nouvelles
concernant la climatisation industrielle, la génération électrique..., avec des clients allant
des USA à la Chine. « Visant l’excellence, nous
sommes incubateurs d’innovations », conclut
Vincent Mégret. I. P.
territoires en normandie
Tourlaville
Le goût du Grand Large
SpécialistedesvoiliersdeGrandVoyage,leGroupeGrandLargeYachtingajouteunecinquième
brancheàsoncœurdemétier.
Familiers des synergies en réseaux,
Stéphan Constance et Xavier Desmaret y
voient le moyen d’aborder la clientèle BtoB.
Déjà sont en cours de réalisations des
vedettes de sécurité en mer, catamarans
touristiques, bateaux de fret.
océans communautaires
La frontière entre plaisance et Grand Voyage ?
« C’est lorsque naviguer devient mode de
vie », répond Stéphan Constance. Navigateur passionné, c’est pour n’avoir jamais
trouvé le bateau idéal qu’il s’était lancé, s’associant à Xavier Desmaret, tous deux centraliens amis de promo. Quant à l’expertise
globale du groupe Grand Large Yachting
(125 collaborateurs), les associés l’assurent, « nulle part ailleurs, il y a l’équivalent ».
En 2014, ils fédèrent quatre chantiers navals
(Allures Yachting, Garcia Yachting, Outremer
Yachting, AluMarine), plus une société-conseil (GL Services) accompagnant les
projets : suivi technique, SAV, formations,
bourse de bateaux d’occasion, etc. Le
groupe exporte à 70 % sa production et plus
de 600 bateaux portent ses signatures.
Pourtant, inlassablement, le duo se remet en
question, échangeant avec une communauté fidèle et cosmopolite de navigants.
Témoins, un blog « Café Grand Large », des
pages Facebook facilitant les retours de
voyages en mer. I. P.
I
l y a ceux qui rêvent de partir en mer et
ceux qui fabriquent les bateaux capables de concrétiser les rêves. Stéphan
Constance et Xavier Desmaret, les cofondateurs du chantier naval Allures Yachting,
à Tourlaville appartiennent à la seconde
catégorie. Investissant en 2003 la niche
« grande croisière », alors désespérément
classique à leur goût, ils ont eu l’audace de
réinventer les standards à travers le design
d’un premier dériveur intégral, « Allures 44 »,
conçu comme un bateau tous terrains.
Le concept (breveté aussitôt) repose sur
l’association d’une coque aluminium, « un
gage de sécurité longue durée », avec aux
niveaux supérieurs, « la performance et le
confort du composite ». Bien leur en a pris
puisque dix ans plus tard, ils ont fait naître
le groupe Grand Large Yachting, devenant
numéro un mondial du dériveur intégral aluminium ! Trois mois après leur présentation
inaugurale au Grand Pavois de La Rochelle,
les commandes arrivaient. De là ils ont
enchaîné les succès, grandissant à force
d’une politique R&D et de croissance externe,
A savoir
Co-manager de Grand Large
Yachting,skipperàsesheures,
StéphanConstanceestaussile
Président de la Filière nautique
normande (la F2n), qui rassemble
une bonne centaine d’entrepreneurs
du nautisme bas-normands (« près
de 108 M€ cumulés, 1100 emplois
directs, nous couvrons à plus de 85 %
notre périmètre économique »), autant
de noms référentes autour des mâts,
enrouleurs, de l’accastillage, etc.
« une stratégie en collier de perles ». Un chiffre
suffit : « Depuis 2004, +40 % de moyenne
annuelle ». Le nouveau joyau du groupe,
le chantier AluMarine à Couëron (LoireAtlantique) repris fin 2013, constitue un
palier. Connue pour son savoir-faire en mécanique industrielle, la marque officie pour
les navires professionnels et la plaisance.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
47
territoires en Normandie
Calvados
Le terroir s’attable
Publié par les CCI Caen Normandie et du Pays d’Auge, le 17e Guide des Restaurants du Calvados.
P
our la dix-septième année, les
amateurs sauront où déguster la
Saint-Jacques et son condiment
aux algues, le feuilleté d’andouillette, le foie gras au Pommeau. Édité avec
le concours financier du Conseil général du
Calvados, sous-titré « Saveurs du Terroir
et de la Mer », le Guide des Restaurants du
Calvados recense plus de 130 tables, attentives à valoriser dans l’assiette « la coquille et
l’huître, le camembert, le cidre et la pomme,
le calvados… », évoque Florence PoiblaudDumartin, responsable Pôles Tourisme
et International à la CCI Caen Normandie.
« Nos adresses couvrent du bistrotier au
chef étoilé pour plaire à tous les budgets ».
Le cru 2014 ne déroge pas à la règle avec
18 enseignes nouvelles, 25 Maîtres Res-
Le Caboch’Art, Caen
Chez Yvon Joubier et Emilie Lehugeur,
on associe le plaisir des yeux et les saveurs à table. Le couple a repris l’endroit
en 2009 (40 couverts) avec l’envie de
coupler menus à l’ardoise et des œuvres d’artistes en résidence. Fort d’une
carte inventive (risotto de pommes,
crème brûlée piment d’Espelettes), le
Caboch’Art a son fumoir pour des saumons fumés « 100 % maison », assorti
de vente au comptoir. Ici, le Club Terroir
« obligeant à progresser en continu »
était une évidence, et Yvon Joubier est
en cours de validation VAE (CAP Cuisinier), visant le titre de Maître Restaurateur.
48
taurateurs (« le fait-maison à l’honneur »),
17 sélections au Guide Michelin 2013, jusqu’à
sa couverture signée Patrick Rougereau,
l’expert caennais de clichés culinaires.
Outil de différenciation
Le guide s’inscrit dans une synergie géotouristique globale – mise en œuvre par
les CCI du Calvados, avec le CDT, le CRT –
renvoyant vers le réseau Calvados Accueil
(600 pros du tourisme) et son Club Terroir dédié à la restauration. Ainsi, sublimer
« des AOC de Normandie », garantir l’accueil et le sourire, font partie du prérequis.
Diffusée gratuitement à 80 000 exemplaires
en ciblant les touristes, la clientèle locale et
les décideurs, la bible gourmande est disponible dans les Offices de tourisme normands,
les hébergements et sites du Calvados,
les magasins U partenaires. Gage d’excellence pour le consommateur, outil de différenciation pour les restaurateurs, elle est
visible chez les 135 membres du Club Terroir,
et les CCI Caen Normandie et du Pays
d’Auge.
contact
CCI Caen Normandie Mathieu Charbonnier,
conseiller Hôtellerie
Restauration tourisme
Tél. 02 31 54 54 54
[email protected]
À Contre-Sens, Caen
Ouvert en 2009, si le restaurant d’Anthony et Cindy Caillot
(20 couverts sur réservation) s’appelle À Contre-Sens, c’est
pour offrir « une cuisine créative dans un cadre intimiste ».
Le jeune chef (une étoile au Guide Rouge 2013) y revendique
sa Normandie natale à travers un menu surprise où il revisite
les bulots (au curry/lait de coco), le camembert (en mousse
légère), les battous de sarrasin, la mimolette d’Isigny en
croustille sur ses desserts. Sensible au bio, À Contre-Sens
est membre du Club Terroir, « un prolongement naturel ». Son
label éco-citoyen consulaire est au diapason.
Nos adresses
couvrent du bistrotier
au chef étoilé
A savoir
Art pommier
Photographe-artiste du goût depuis
25 ans, Patrick Rougereau pilote un
groupe offrant aux professionnels
un panel d’expressions culinaires :
shootings (Studio), conseil (les
Toques Rebelles), solutions Data
(Baobase). Pour le Guide 2014, celui
qui vient d’être sacré « lentille d’or »
au Festival de la Photo Culinaire, a
détourné : « En fond une peau de
vache normande, la crème à la
pointe d’un couteau, la pomme
en clin d’œil ».
Hôtel-Restaurant
Reine Mathilde, Bayeux
Pour Emerick & Anne-Sophie Lucacs, le Guide comme le Club Terroir
marquent leur souci de communication. Car depuis six ans qu’ils ont
repris à Bayeux, un hôtel 2 étoiles, le couple n’a cessé de rénover les
lieux. Ils offrent 23 chambres (7 neuves en annexe), un restaurant
(Le Garde-Manger), un espace lounge (L’Instant Café), soit près de
150 couverts. Prisé par les touristes, le Reine-Mathilde assure un
service brasserie continu, avec en vedette un gratin normand au
camembert fondu. L’équipe vient d’engager le parcours de Maître
Restaurateur, à terme une 3e étoile ?
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
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49
territoires en Normandie
Caen
Finances de bonne volonté
Pionnière, la CCI Caen Normandie a lancé Kiosk to invest, solution de financement
participatif du réseau consulaire.
F
aciliter les projets d’entrepreneurs,
mettre en relation besoins et ressources : tels sont les fondamentaux de www.kiosktoinvest.com,
site de « financement par la foule » (ou
« crowdfunding ») mis en place par la CCI
Caen Normandie. Une solution de financement participatif qui, pour la première fois,
offre de marier particuliers et entreprises
selon des levées de fonds possibles entre
100 K€ et 5 M€. Rien à voir avec les portails
existants : « Kiosk to invest ne s’adresse
pas aux créateurs ex-nihilo », précise Olivier
Boulay, élu de la CCI, membre de la commission
Création, Reprise et Transmission d’entreprise, et Président de la SAS Kiosk to invest.
C’est dans sa commission que l’idée d’un
levier de financement alternatif, porté par
les CCI, a pris racine.
Cycle vertueux
« Plusieurs facteurs nous inspiraient : les entreprises en soif de croissance, une épargne
disponible, la frilosité des banquiers », énumère-t-il. La plate-forme vise les PME-PMI
et ETI en phase ascendante, « prêtes à
développer une innovation, un projet R&D,
des brevets, conquérir l’export », les startup grandies trop vite, ou les entreprises
matures douées de potentiel, en manque
de fonds propres pour évoluer. Prévue pour
s’ouvrir fin mars au public, Kiosk to invest
Notre logique est
complémentaire
des banques 50
est déjà opérationnelle pour les décideurs
volontaires.
Il leur suffit de candidater en ligne, la CCI
ayant formalisé dans les règles le dispositif. En pratique, la phase préparatoire est
essentielle et tout au long du processus,
une équipe dédiée (dont un Trafic Manager) les accompagne. Quatre étapes majeures sont prévues avec en option finale,
la proposition d’être cotée au second marché, Kiosk to invest fonctionnant avec un
partenaire agréé (SMN Alternativa). « C’est
un cycle vertueux » résume Olivier Boulay,
rappelant que « devenir actionnaire reste
une démarche à risque ». À noter l’approche
fédératrice de l’outil, chaque CCI est invitée
à rejoindre Kiosk to invest en ouvrant son
espace crowdfunding. Bientôt, la CCI du Var
et une émanation de la Chambre Régionale
PACA seront adossées au capital. « Notre
logique est complémentaire des banques »
conclut Olivier Boulay, évoquant la légitimité des CCI à s’inscrire en levier économique
des territoires. I. P.
en france, Le financement
participatif a levé 78,3 M€
en 2013 (27 M€ en 2012), pour
32 329 projets. Dans
44 % des cas, les projets
concernaient du
financement d’entreprise.
en Chiffre
1 000 €
Le prix du « ticket
d’entrée » pour
l’investisseur individuel
(particulier ou BtoB), pouvant
entraîner des déductions fiscales.
Rouen
Douze mesures
pour le commerce
L’association « Vitrines de Rouen » vient
d’éditer ses « douze propositions pour
lecommercerouennais»,afinquelesecteur
devienne « l’une des politiques prioritaires
de la ville ».
Parmi les principales attentes, la création d’un Office
du Commerce, lieu d’études, de mutualisation, de
coordination, de promotion et de mise en œuvre
des mesures en faveur du commerce rouennais ou
encore la revitalisation des rues « commercialement
sinistrées » en diversifiant le type d’implantation,
par exemple en favorisant l’installation de nouveaux
commerces. Les « Vitrines » veulent aussi « favoriser
un développement équilibré de l’accès en ville » et
« mettre en place un plan pluriannuel de communication ».
Les Vitrines de Rouen veulent associer
le commerce et le tourisme dans les stratégies
de développement de la ville.
Performance cosmétique
Le pôle de compétitivité Cosmetic
Valley a signé son contrat de
performance 2013 – 2018 avec
vingt-cinq collectivités territoriales
représentant les trois régions : Centre,
Haute-Normandie et Île-de-France.
La première priorité est de
mettre à la disposition des PME
des outils de recherche de pointe.
Le pôle veut aussi déployer
un « parcours de progrès » pour
une montée en compétences
des PME autour de valeurs
fortes : sécurité du consommateur
et respect de l’environnement
(qualité des matières premières,
traçabilité), performance
(efficacité biologique des produits)
et compétitivité.
territoires en Normandie
Haute-Normandie
Commerçants vigilants
Plusieurs dispositifs, dont un système d’alerte pas SMS, permettent aux commerçants
de voir leur sécurité améliorée.
E
n matière de sécurité, toutes les
innovations sont bonnes à prendre
pour aider les commerçants.
La CCI de l’Eure a choisi de mettre
en place « CCI Vigicommerce », un système d’alerte par SMS émis par les forces
de l’ordre, qui avertit les commerçants
d’Évreux et Bernay situés à proximité d’une
infraction constatée. « Le partage d’informations est toujours un aspect positif.
L’inscription est facile, il faut maintenant
que le plus de personnes adhérent pour que
l’efficacité soit optimum », prévient Sébastien
Lerat (La Brûlerie de Bernay). « Nous som­
mes toujours un peu isolés dans nos com­­merces », témoigne Pascal Leroy (« Au rendez-vous quotidien », Saint-André-de-l’Eure).
« C’est un bon moyen pour être plus vigi­lant. Personne n’est à l’abri d’un acte mal­
veillant ».
Réactivité
Au Havre, le nom choisi est celui d’« Alerte
commerce », déployé dans le cadre du plan
départemental de lutte contre les cambriolages et les vols à main armés en SeineMaritime. Le réseau d’alerte par SMS est
piloté par la Police et la Gendarmerie.
Là aussi, l’efficacité repose sur la réactivité ;
plus le délai de signalement au numéro
17 est court, plus le dispositif d’alerte
aux commerçants est déclenché rapide-
ment et permet parfois l’interpellation des
auteurs des faits. À Elbeuf, la CCI a élaboré
un plan d’action sécurité qui comprend
plusieurs points, dont la sensibilisation
des commerçants aux techniques de vidéo
protection et de vidéo-surveillance, allant
jusqu’à proposer d’éventuelles aides finan­
cières pour l’installation de tels équipe­
ments. Il sera également mené un travail de
prévention autour de différentes théma­
tiques (faux billets, vol sur le rendu de mon­
naie…) et de formation à travers des mises
en situations pratiques sur les bons réflexes
à tenir en cas d’agression. Le système
d’alerte par SMS fait partie de la panoplie
déployée.
Dieppe a prouvé que le système est efficace.
L’opération « Alerte Commerce » a permis
d’envoyer une quinzaine d’alertes et plus
de 5 300 SMS en 2013 et au début de 2014
pour prévenir des tentatives d’escroquerie
aux faux billets, par carte bleue, tentative de
cambriolage et effraction, tentative de vol
et vol à l’étalage, déclaration de personne
suspecte.
Dieppe
Vialog, partenariat productif
Entre Dieppois et Anglais, la Manche n’est pas un obstacle, comme le démontre le groupement Vialog.
Vialog, groupement d’entreprises du bassin
de Dieppe, labélisé par le pôle de compétitivité Nov@log, travaille sur les questions
de logistique et de production industrielle
de proximité, avec le soutien de la CCI de
Dieppe. La volonté de Vialog est de s’engager
au bénéfice du territoire, sans perdre de vue
l’aspect international. C’est ainsi que dans
le cadre du programme Deeds (développement des échanges économiques Dieppe &
Sussex), une action a été menée entre Vialog
et l’entreprise anglaise CTEC Energy, dont la
52
spécialité est la récupération et l’optimisation de l’énergie.
Identifier les marchés
Elle a développé une gamme unique de
systèmes de cogénération d’électricité à
partir de l’énergie de la chaleur dégagée
entre autres par le biogaz ou la biomasse.
Elle possède des partenariats en Allemagne,
donnant plus encore d’ampleur internationale
au projet. Vialog s’est rapproché de CTEC,
en collaboration avec la grappe Dieppe
Meca Energies, pour nouer un partenariat
comprenant deux phases distinctes : d’une
part l’accompagnement de l’entreprise CTEC
par Vialog en France, afin d’identifier des
marchés et des clients potentiels. Si des
commandes se confirment, une plateforme
de sous-traitance verra le jour dans la région
de Dieppe, pour la production des pièces
nécessaires à la mise en place de cette
technologie innovante.
Le Havre
Formation grandeur nature
Les élèves de l’AFPI peuvent s’entraîner dans un site industriel pendant leur formation.
L’AFPI, pôle de formation des industries
technologiques de la région havraise vient
de lancer un nouveau chantier-école sur
le site de la centrale EDF, à l’initiative de
la Commission Compétences Industrie
de la CCI du Havre. Ce dispositif permet
aux stagiaires de travailler en conditions
réelles pendant leurs périodes de formation
« Mécaniciens machines tournantes » et
de « Techniciens appareils chaudronnés ».
EDF met à disposition l’unité de production
n° 1 de la centrale thermique, arrêtée défini-
tivement en mars 2013. Les élèves pourront
tester leurs acquis « grandeur nature » sur
des parties de la turbine. .
Dans les règles de l’art
Ce chantier-école sera mené comme un
chantier de maintenance en intégrant
toutes les exigences de sécurité. Ainsi les
stagiaires, en amont de leurs interventions,
réaliseront un plan de prévention pour
identifier les risques potentiels. Ils auront
à définir les actions préventives et les pro-
tections à porter dans les règles de l’art...
Jean-Yves Renault, responsable de la politique industrielle de la centrale du Havre,
souligne les atouts de ce partenariat :
« Dans le cadre de leur cursus, il est important de faire découvrir aux jeunes les réalités d’une intervention en industrie. De plus,
une formation sur le terrain, en plus de la
formation initiale prévue en atelier, est très
motivante. Ces jeunes seront d’autant plus
qualifiés pour les futures interventions sur
nos matériels ! ».
territoires en Normandie
Cotentin
Comment réduire
sa facture énergétique ?
© Richard Villalon - Fotolia.com
Devenir plus compétitif par une démarche d’efficacité énergétique,
c’est tout l’enjeu de l’opération « Énergie -20 % » portée par la CCI Cherbourg Cotentin.
Lancée sous forme d’action collective, l’opération « Énergie -20 % » de la CCI Cherbourg
Cotentin, propose aux entrepreneurs volontaires une offre de pré-diagnostic ou de diagnostic énergétique personnalisé, en vue
d’aider chacun à optimiser ses consommations d’énergies. Elle s’inscrit dans le double
cadre des Plans Climat Énergie Territoriaux
du Syndicat mixte du Cotentin (SMC) et de la
Communauté Urbaine de Cherbourg (CUC),
et associe la CCI, l’ADEME et la Région
Basse-Normandie.
Les candidats retenus recevront un accompagnement technique individuel, assuré
Le décideur motivé peut
réduire sa facture énergie
annuelle de 6 à 30 %.
54
par un cabinet-conseil expert désigné par
leurs soins, complété par trois journées
collectives d’échanges, « dont deux journées techniques, l’une à mi-étape et l’autre
en fin de parcours, servant à mutualiser
les retours d’expérience », précise Coralie
Simon, Conseillère aménagement du territoire à la CCI Cherbourg Cotentin et référente du dispositif. L’ensemble est susceptible d’être financé à hauteur de 80 % du
coût de l’étude. Chaque volontaire bénéficie
d’un suivi terrain délivré par un conseiller CCI fonctionnant en binôme avec un
conseiller CUC ou un conseiller SMC, et le
concours de l’ADEME.
Analyse de comportement
Dédiée aux entreprises industrielles et à
leurs prestataires ou sous-traitants, l’offre
vise à la fois les PMI-PME et les TPE au profil
énergivore, et « toute société disposant de
bâtiments tertiaires importants », évoque
Coralie Simon. Les solutions à dégager pourront concerner le chauffage, la ventilation,
l’éclairage, la climatisation… Si un simple
pré-diagnostic sur site qui permet d’analyser
le comportement énergétique d’une entreprise, dresser un état des lieux en identifiant
ses points noirs, fournissant au final un plan
d’action et des préconisations sur mesure,
est un moyen facile d’accès pour une première approche éco-énergétique. À la clef,
le décideur motivé peut réduire sa facture
énergie annuelle de 6 à 30 %.
Peu importe la taille, l’unique prérequis
est d’être implanté dans le Cotentin selon
un périmètre incluant la Communauté de
Communes de Carentan. Quant au Comité
de pilotage, il réunit l’ADEME, la Région, la
CCI, le SMC et la CUC. À noter que ce type
de partenariat à vocation environnementale
est précurseur en Basse-Normandie, et en
appui, un logo et des supports de communication spécifiques ont été développés. Programmée sur deux ans l’opération pourrait
être renouvelée en cas de succès.
A savoir
Lundi 14 avril 2014 : date limite
d’envoi des candidatures
contact
CCI Cherbourg Cotentin Coralie Simon, Conseillère
aménagement du territoire,
Tél. : 02 33 23 32 22
csimon@cherbourg-cotentin.
cci.fr
Caen
Normandigital,
expression numérique
Le club TIC de normandie veut fédérer l’écosystème numérique normand. Le salon normandigital
permettradefaireuntourd’horizoncompletdelafilièreetdesesnombreuxacteurs.
«
La Normandie est une terre numérique ». En assénant cette sentence,
David Naze sait de quoi il parle.
Dirigeant du cabinet Deliberata,
il préside le club TIC de Normandie qui
regroupe près de 80 entreprises dans les
deux régions normandes, avec des antennes
au Havre (qui fut à l’origine de l’initiative), à
Rouen, à Caen et dans la Manche, en attendant prochainement Évreux. En plus de 10 ans
d’existence, les membres du club ont pu tisser un véritable réseau qui démontre toute la
richesse et la diversité de l’écosystème régional. « La plupart des entreprises numériques
sont de petites structures focalisées sur leur
développement. Elles sont porteuses d’expertises très pointues, mais mal informées sur ce
qui se passe autour d’elle. Mieux partager l’information est essentiel pour tout le monde »,
commente David Naze. « C’est la volonté du
club que de partager les compétences, faciliter les échanges, faire naître des opportunités ». L’autre cible du club est les collectivités
locales : « Nous cherchons à participer aux
réunions qui impliquent notre secteur, pour
faire entendre la voix des entreprises ».
Le club TIC de Normandie va organiser les
15 et 16 avril, à l’occasion du forum Campus
Job Dating qui se déroulera sur le Campus
EffiScience, le premier rendez-vous des acteurs
normands du numérique, « Normandigital ».
« C’est un événement fédérateur pour la
communauté numérique et tourné vers le
territoire », précise Fabrice Clerc (entreprise
6Cure), membre du club. Pour la première
partie, de nombreuses sessions de formations et ateliers sont prévus, pour tous les
métiers : commerçants, informaticiens, artisans, industriels, étudiants… Au-delà de cette
véritable « Université du numérique », le salon
permettra aux institutionnels, professionnels,
associatifs et académiques de mieux se
connaître, de jeter les bases d’une structura-
La notion de
numérique peut
aller très loin,
du recyclage des
composants à la
pose de fibre optique.
tion de la filière. Normandigital se tiendra en
alternance entre Basse et Haute-Normandie,
selon une fréquence à définir.
en pensant à PsN
Pour faciliter l’échange d’information, un
annuaire recensant l’ensemble des acteurs
sera mis en ligne, un observatoire sera publié, et le réseau des CCI devrait dédier des
équipes spécifiques à la filière qui ne vit
jusqu’alors que de l’engagement et la bonne
volonté de ses membres. Ceux-ci ne sont
pas uniquement des start-up branchées
sur l’internet. La notion de numérique peut
aller très loin, en impliquant par exemple
l’association Normandie Microélectronique,
en pensant au recyclage des composants
ou à la pose de fibre optique. « Réaliser le
maillage le plus complet nous permettra
aussi d’être un acteur qui compte dans la
construction de Paris Seine Normandie »,
prévoit David Naze.
A savoir
Les collectivités locales vont engager 360 M€ en Seine-Maritime dans
les quinze années à venir, pour ouvrir l’accès au très haut débit dans les zones
difficiles d’accès ou faiblement équipées. Dans le Calvados, c’est un linéaire
de 900 km de câble optique qui sera mis en place à partir de 2015, traversant
les grands bassins d’emploi et les zones d’activité économique.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
55
en échos
Le monde
à portée
d’entreprises
Repères
56
120 700
© Julien Eichinger - Fotolia.com
Christophe Lecourtier, directeur général d’Ubifrance (agence française pour le développement international des entreprises)
évoque les forces et faiblesses des entreprises françaises dans la conquête des marchés extérieurs.
C’est le nombre d’entreprises françaises exportatrices en 2013, un chiffre qui retrouve les valeurs
enregistrées en 2008, grâce à l’arrivée à l’international de 31 200 sociétés n’ayant jamais exporté auparavant.
Les entreprises de taille intermédiaire exportatrices sont au nombre de 4 100. Elles réalisent le tiers des exportations françaises.
région enÉchos
La normandie est une des régions françaises leader à l’international, représentant environ
7 % des exportations nationales. Mieux encore, ses exportations pèsent pour près de 40 % de
son PIB, contre un taux moyen de 21 % en France. Son portefeuille de client est remarquablement
diversifié,signed’uneNormandierésolumentouvertesurlemonde.
>
Interview
chefs d’entreprise, elles constituent une porte
d’entrée idéale. Bpifrance est l’indispensable
relais financier, la région est le pilote politique.
L’export est-il une des clés
de la croissance des entreprises ?
C.L. > C’est par le développement international que, plus que jamais, nos entreprises
pourront trouver la voix de la pérennité et de
la croissance. Nos voisins l’ont bien compris. On parle souvent de l’Allemagne, mais
on ne réalise pas assez que l’Italie affiche
30 milliards € d’excédent commercial, alors
que la France est en déficit de 60 milliards.
Et ce sont ces entreprises européennes que
les Français retrouvent comme concurrents
quand ils abordent les marchés étrangers.
Pourquoi la France connaît-elle
de tels retards ?
C.L. > Les chefs d’entreprise français n’ont
pas toujours une culture commerciale suffi samment exercée pour s’imposer à l’étranger. Les choses changent, avec l’arrivée de
nouvelles générations qui maîtrisent mieux
ces aspects et qui connaissent les langues
étrangères. Ils savent aussi qu’ils doivent
respecter quelques principes forts : avoir
de bons produits, une vision stratégique,
consacrer des ressources, du temps, des
moyens humains et affirmer un véritable
engagement de la part du dirigeant. L’international n’est pas une affaire d’opportunisme. Il se construit dans la régularité.
N’y a-t-il pas trop d’acteurs ?
C.L. > Les dirigeants n’ont pas forcément
le temps de bien maîtriser toutes les subtilités de l’export. C’est pour cela que chacun doit jouer son rôle pour créer les conditions d’une implantation durable à l’export.
Ubifrance dispose de sa force de frappe
internationale, avec ses 70 bureaux et
1 000 personnes à l’étranger, qui connaissent parfaitement le terrain, qui sont la plupart du temps originaires des pays où ils
agissent. Les CCI, elles sont peuplées de
4
Certaines destinations doiventelles être privilégiées ?
C.L. > L’international n’est pas figé. Les tendances évoluent très vite. On ne jurait que
par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine,
Afrique du Sud) il n’y a pas si longtemps,
c’est beaucoup moins évident aujourd’hui.
Il est très difficile d’aller en Russie et en Inde,
par exemple. Le potentiel de croissance
de l’Afrique attire désormais les regards,
mais il serait regrettable de ne pas prendre
en considération la reprise aux États-Unis et
en Europe. Les opportunités d’affaires sont
multiples.
A savoir
Christophe
Lecourtier
« L’international
n’est pas une
affaire d’opportunisme. Il se
construit dans
la régularité ».
Le réseau des CCI françaises à l’étranger, fort de
107représentationsetde31000entreprisesadhérentes,
accompagne les dirigeants dans leurs projets à l’international
en offrant de multiples services répartis en quatre catégories :
information, prospection, implantation, communication.
Il permet de rompre l’isolement de l’entrepreneur à l’international
notamment par sa connaissance de la réalité locale et sa
grande souplesse opérationnelle.
+
Convention
Sensibiliser et accompagner
Ubifrance a signé avec la Région
Haute-Normandie une convention
triennale (2013-2016) destinée à sensibiliser et accompagner les entreprises à l’international. Elle permettra, chaque année, à une quinzaine
de PME de plus de 50 salariés de faire
évoluer leur activité à l’export.
L’offre française est organisée autour de grandes familles de produits
et services, déclinées en quatre thèmes : mieux se nourrir, mieux se
soigner, mieux vivre en ville, mieux communiquer.
La promotion du Volontariat International en Entreprise et de l’accès
aux appels d’offres internationaux
fait partie du programme. Une telle
convention existe depuis 2006 en
Basse-Normandie.
62%
des exportations normandes partent vers un pays européen.
Les États-Unis, la Chine, l’Algérie, le Brésil, le Japon et le Maroc
représentent près du cinquième des exportations régionales.
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
57
Région en CCI Caen normandie
agenda
Avril
Eductour
Sur le thème « Loisirs de plein air entre
bocage et bessin ».
Lundi 14
Contact 02 31 54 54 54
[email protected]
Entreprise
Speed dating bancaire
& Forum du financement
Un espace dédié au financement de vos projets d’entreprise.
Vendredi 27 juin de 9 h 00 à 12 h 30 à la CCI Caen Normandie.
Renseignements et inscription
CCI Caen Normandie - 02 31 54 54 54
www.speeddatingbancaire.com
Mai
Eductour
Sur le thème « Sensations fortes en Suisse
Normande ».
Commerce
Industrie
Ateliers Achatcalvados
90 minutes
pour tout savoir
Lundi 19
Contact 02 31 54 54 54
[email protected]
Permanence des avocats :
1er et 3e lundi de chaque mois, de 14 h 00
à 17 h 00 à la CCI Caen Normandie
Sur rendez-vous au 02 31 54 54 54
ou [email protected]
Permanence des notaires :
3e lundi de chaque mois, de 9 h 00 à 12 h 00
à la CCI Caen Normandie
Sur rendez-vous au 02 31 54 54 54
ou [email protected]
Pour les adhérents achatcalvados et achatcaen.
• 14 avril : « Création graphique :
prenez en main un outil gratuit
pour modifier vos images ».
• 28 avril : « Boostez les ventes
de votre site - Spécial fête des
mères/pères ».
• 12 mai : « Comment rédiger vos
messages pour les internautes et
dynamiser votre trafic ? ».
• 26 mai : « Animez Facebook
pour acquérir de nouveaux
fans ».
Renseignements et inscription
02 31 54 54 54
ou [email protected]
Réunions d’information gratuites
pour les dirigeants d’entreprise.
De 8 h à 9 h 30 à la CCI Caen Normandie.
Pour connaître les dates et thèmes des
réunions :
Contact : Patricia Tihy
02 31 54 54 54 - [email protected]
Rencontres de la prévention
Jeudi 10 avril de 9 h 00 à 11 h 00,
à la CCI Caen Normandie, réunion
d’information animée par la Carsat,
sur le thème : « L’accident du travail,
une fatalité ? »
Contact : Ingrid Berger
02 31 54 54 54
[email protected]
stages :
• « 5 jours pour entreprendre »
• Ateliers pratiques et thématiques
Claudie Coutellier-Rouxel assure des permanences et vous accueille sur rendez-vous.
Contact : 06 82 38 65 05 ou 02 31 54 54 54 ou [email protected]
+ d’infos sur
À BAYEUX
le mardi de 9h
à 12h30 et de
14h à 17h30
2, rue de la
Poissonnerie
(derrière l’Office
de tourisme).
www.caen.cci.fr
58
Les permanences décentralisées
Renseignements:0231545454
Programmeetinscription:
www.cci14-manifestations.fr/entreprendre
À CoNdÉsur-NoireAu
un mercredi
sur deux de 9h
à 12h30 et de
14h à 17h30
9, rue SaintMartin (à la
médiathèque).
À THURYHArCourt
un mercredi
sur deux de 9h
à 12h30 et de
14h à 17h30
Maison des
services
4, rue Dr Gourdin.
À Vire
le jeudi de 9h
à 12h30 et de
14h à 17h30
à l’Office de
tourisme, rue
André Halbout.
À FALAise
le vendredi de
9h à 12h30 et
de 14h à 17h30
9, avenue du
Gal de Gaulle
(locaux de la
Communauté
de communes)
Région en CCI Ouest normandie
agenda
Club
Le Cercle des Exportateurs de l’Orne
met « Le Pied à l’Étrier »
Pour célébrer ses 30 ans, le Cercle des Exportateurs de l’Orne lance le concours « Le Pied à l’Étrier »
en partenariat avec Ubifrance. Son objectif : encourager l’initiative d’un jeune à développer un
projet à l’international en mettant en scène un produit ou un savoir-faire du territoire. Le Cercle,
qui s’adresse aux exportateurs débutants ou confirmés, compte une trentaine de membres :
dirigeants d’entreprises, directeurs commerciaux, cadres et personnels spécialisés à l’export.
Contact : Tony Machado - [email protected]
Avril
mettre à jour son site
marchand pour être en
conformité avec la loi Hamon
Lundi 14, 16 h, CCI à Saint-Pair-sur-Mer
et en simultané à Agneaux
Contact : Frédéric Cosniam
[email protected]
Mai
Conférence
Énergies
Le management
par la confiance
Les Énergies Marines
Renouvelables font salon
Pendant la Semaine de l’Industrie
dans le centre et sud Manche, JeanFrançois Zobrist, directeur pendant
42 ans de Favi à Hallencourt (fonderie
sous pression d’alliages cuivreux) animera une conférence « Un autre mode
de management est-il possible ? » Se définissant comme « naïf et paresseux », il
s’est attaché à construire une organisation pour ne plus prendre de décision.
Des témoignages de dirigeants ponctueront cette conférence : David Calvez,
AMI (métallerie industrielle) à Torce
(Ille et Vilaine) et Jean-Paul Ranchin,
Rincent Environnement (gestion de
l’environnement et des risques industriels) à Lecousse (Ille et Vilaine).
Mardi 8 avril, 18 h dans l’entreprise
Elvia Pcb à Coutances.
Contact : Vincent Chapelain
[email protected]
La conférence internationale Thétis
EMR est reçue cette année à CherbourgOcteville, au cœur d’un des plus grands
potentiels d’Europe en Énergie Marines
Renouvelables. Elle réunit les acteurs
mondiaux de ce secteur (grands
donneurs d’ordre, PME, écoles/universités, etc.) et offre une formidable opportunité de fédérer tous les acteurs de
la filière, de partager les dernières avancées technologiques et de rencontrer
de futurs partenaires et clients. La CCI
Cherbourg Cotentin sera présente avec
8 entreprises locales.
Mercredi 9 avril, 8 h 30 à 20 h et
jeudi 10, 9 h à 18 h à La Cité de la Mer
à Cherbourg- Octeville.
Contact : François Dublaron
[email protected]
www.thetis-emr.com
Entreprises
Mieux vaut prévenir que guérir
Les Centres d’Information sur la Prévention des difficultés des entreprises (CIP), assurent
aux chefs d’entreprise un entretien confidentiel, gratuit et strictement informatif. Expertscomptables, commissaires aux comptes, anciens juges des tribunaux de commerce et avocats
sont à leur disposition pour leur faire connaître les outils de prévention et mieux utiliser les
procédures amiables afin d’anticiper les difficultés.
Contacts : • Manche : 06 63 98 24 60 (sur rendez-vous)
• Orne : Argentan, les 14 avril et 26 mai - Flers, les 12 mai et 23 juin - [email protected]
(deux permanences à la CCI)
rencontres des uCiA
de Flers-Argentan
Anticiper pour profiter des retombées des
événementiels 2014 en Normandie.
Lundi 12, 17 h
Contact : Annie Caro - [email protected]
Easiness «Du DDay au
développement économique
du territoire»
Conférence sur « De l’histoire d’un temps
majeur de la Seconde Guerre mondiale au
tourisme de mémoire », animée par Marc
Pottier, directeur de l’ARCIS et professeur à
l’IUFM de Basse-Normandie.
Mardi 13, 18 h
La Cité de la Mer à Cherbourg-Octeville
Contact : Denis Marion
[email protected]
Atelier Propriété industrielle :
les marques
Ces ateliers de 3 heures, conjuguant théorie
et pratique, décryptent les droits protégeant
et valorisant les inventions. Outils de
développement de l’entreprise, la propriété
industrielle est également un outil de veille
technologique et concurrentielle.
9 h, CCI à Agneaux
Mardi 20, 1re partie théorique
Mercredi 28, 2e partie pratique
Contact : Vincent Chapelain - [email protected]
+ d’infos sur
www.cherbourg-cotentin.cci.fr
www.flers.cci.fr
www.granville.cci.fr
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
59
Région en CCI Portes de Normandie
agenda
Mars / Avril / Mai / Juin
Les Rendez-vous experts
Chaque lundi la CCI de l’Eure mobilise
un réseau d’experts pour répondre à vos
questions.
Lundi 24 mars et 14 avril, 14 h à 17 h 45
« La Propriété industrielle »
Inscriptions : [email protected]
Planning des autres dates : www.eure.cci.fr
Les jeudis de l’Économie
•27mars : faire monter ses salariés en
compétence
•24avril : doper son chiffre d’affaires par les
marchés publics
•22mai : gérer le temps et le stress des managers
•26juin : maîtriser son e-réputation : enjeux et
outils
Inscriptions : CCI d’Alençon
[email protected]
Avril / Mai
Conférence
« Professionnels du tourisme ! Réussissez
votre commercialisation sur le Web ! »
Conférence suivie de la soirée de remise des
diplômes NQT
Mardi 1er avril, 15 h, CCI Eure Evreux
Inscriptions : [email protected]
Ateliers Business 2014
•3avril: votre communication : bons plans,
trucs et astuces
•10avril : élaborer votre règlement intérieur
•6mai: internet : boostez votre activité grâce
aux réseaux sociaux professionnels
•12mai : votre plan d’actions commerciales
prêt à l’emploi
Inscriptions : CCI de l’Eure
[email protected]
Journée portes ouvertes
Écoles supérieures
Samedi 5 avril, 10 h à 16 h, CCI Eure Evreux
+ d’infos sur
www.alencon.cci.fr
www.eure.cci.fr
60
Entreprise / Commerce
La stratégie de développement commercial,
l’Atout maître pour l’entreprise
La CCI de l’Eure propose ce pack « Stratégie de développement commercial » (SDC),
(Diagnostic + le Plan d’action commerciale) comme nouvel outil d’aide à la décision pour
permettre aux dirigeants d’entreprise de :
• Renforcer ses compétences stratégiques
• Anticiper les mutations économiques et prévenir des difficultés
• Améliorer le pilotage de l’entreprise
• Prendre du recul et faire des choix en toute confiance
• Développer son chiffre d’affaires et son résultat, pérenniser son activité
Ce nouveau produit concerne toutes les entreprises du commerce et de l’industrie.
Contact
Christophe Meganck : 02 32 38 81 24 - [email protected]
Entreprise
Industrie
Speed dating bancaire
& Forum du financement
Semaine de l’industrie
Mercredi 11 juin de 14 h 00 à 19 h 00
à la CCI de l’Eure à Evreux
Un espace dédié au fi nancement de vos
projets d’entreprise.
• Des rendez-vous préprogrammés de
30 minutes avec des établissements bancaires et des sociétés de capital-risque
• Rencontre avec les organismes d’aides
fi nancières
• 18 h 00 : conférence
« Crowdfunding, nouvelle solution de
fi nancement participatif »
Infos et inscriptions
CCI de l’Eure - 02 32 38 81 10
[email protected]
Les formations
Permis d’eXPLoitAtioN
Du 16 au 18 avril à Evreux
Du 23 au 25 avril à Alençon
La loi impose une formation de 20 heures
pour tout futur exploitant d’une licence de
débit de boissons (licences II, III et IV) ou
de la « petite licence restaurant » ou de
la « licence restaurant ». Elle donne lieu
à la délivrance d’un permis d’exploitation
nominatif, valable dix ans.
7 au 13 avril
Des entreprises de l’Eure ouvrent
leurs portes et accueillent
collégiens, lycéens, étudiants,
particuliers et professionnels pour
faire découvrir l’Industrie et ses
métiers : Aircelle, AMG, Snecma,
Renault Tech, Sanofi Pasteur,
AAF, Caliste Marquis, Sofrastock,
Bernay Automation, Martin
Chanu, Gemalto, Blard…
Renseignements et inscriptions
Marie-Pierre Desevaux
02 32 38 81 10
[email protected]
« Professionnels de la restauration »
mAÎtriser et oPtimiser Les
ACHAts dANs LA restAurAtioN
Lundi 7 avril à la CCI d’Alençon
de 9 h à 17 h 30
Optimiser les achats dans la restauration,
développer ses compétences en stratégie
de négociation et pratiquer la mise en
concurrence.
Inscriptionsauxformations:CCIAlençon
[email protected]
CCIEure:[email protected]
Région en CCI seine estuaire
agenda
Salon
Les rendez-vous d’Affaires de Normandie
Organisés par les CCI de Normandie, au CID de Deauville le 19 juin, ces rendez-vous BtoB
sont l’occasion de rencontrer des industriels, des prestataires de services, des soustraitants, des fournisseurs et des distributeurs pour développer vos relations d’affaires.
Inscriptions jusqu’au 30 avril.
Contacts
CCI Fécamp-Bolbec : 02 32 84 47 43
CCI Le Havre : 02 35 11 25 73
CCI Pays d’Auge : 02 31 61 55 55
www.rendezvous-affaires-normandie.fr
Semaine de l’industrie
Apprentissage
Contacts
CCI Fécamp-Bolbec - 02 32 84 47 43
CCI Le Havre - n° vert 0 800 006 128
Programme sur www.semaine-industrie.fr
La CCI du Havre a ouvert son
« Point A» dédié à l’apprentissage.
En parallèle, elle lance les « mercredis
de l’apprentissage » en partenariat
avec la Chambre de métiers, Pôle
emploi et la mission locale : une demijournée consacrée à la découverte de
la formation en alternance avec l’appui du CAD et des CFA, des rencontres
et des visites d’entreprises.
4e Salon de l’apprentissage
et de l’alternance
• stratégie commerciale CHr
- 14 avril : CCI Le Havre
- 28 avril : CCI Pays d’Auge
• obligations sociales
et juridiques CHR
- 14 avril : CCI Le Havre
- 28 avril : CCI Pays d’Auge
Inscriptions
CCI Le Havre : 02 35 55 26 06 ou 26 57
ou 02 35 11 25 48
CCI Pays d’Auge : 02 31 61 55 55
CCIFB : 02 32 84 47 49
28 mai de 10 h 00 à 18 h 00
Venez recruter un jeune en alternance !
La CCI du Havre et ses partenaires
se mobilisent pour promouvoir et
développer le recrutement en contrat
d’alternance en organisant le Salon
de l’apprentissage et de l’alternance.
Contact
Fanny Noyal - 02 35 11 25 36
[email protected]
CCi PAYs d’AuGe
Les Experts-Avocats
2 avril
Les Experts-Comptables
9 avril
Inscriptions : 02 31 61 55 55
Formation Document Unique
Le Document Unique est un outil permettant
d’assurer les conditions optimales de sécurité
et d’hygiène au sein des entreprises. Pour
répondre à cette obligation, la CCI du Havre
propose des sessions de formation
- 28 avril et 12 mai à la CCI du Havre
Contact
Marylène Saint-Cast - 02 35 55 26 76
[email protected]
Les permanences
CCi Le HAVre
Permanence CIP
Le Havre Estuaire
4 avril
Les mardis du repreneur
8 avril - 6 mai
Inscriptions : 02 35 55 26 00
Les CCI de l’Estuaire lancent une série
d’ateliers visant à accompagner les
chefs d’entreprise de TPE-PME ou leurs
collaborateurs :
• L’ingénierie de la formation
Formation
Né au Havre et
organisé chaque
année depuis
8 ans, cet événement dédié au
grand public permet de découvrir
les coulisses des
industries et leurs
métiers sur le territoire de l’Estuaire.
Au programme, des visites guidées
en entreprise, des animations, des
rencontres et des tables-rondes. PME
ou grandes entreprises, industriels ou
sociétés de service à l’industrie, les
sites accueillant les visiteurs illustrent
la richesse des entreprises présentes
sur notre territoire et leur complémentarité.
Ateliers CCi seine estuaire
- 10 avril : CCI Fécamp-Bolbec
- 14 avril : CCI Pays d’Auge
- 17 avril : CCI Le Havre
Industrie
7 au 13 avril en région havraise
Avril / Mai
CCi FÉCAmP-BoLBeC
Atelier « Envie de vous lancer »
1er avril - 13 mai
Atelier « Étude de marché »
15 avril - 20 mai
Inscriptions : 02 32 84 47 49
+ d’infos sur
www.fecamp-bolbec.cci.fr
www.havre.cci.fr
www.pays-auge.cci.fr
01 mars 2014_Le magazine d’information des CCI de Normandie
#
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Région en CCI seine mer Normandie
agenda
Avril
semaine internationale
du transport et de la logistique
La CCI de Dieppe sera présente à la SITL, sur
le pavillon normand dirigé par LSN. Présence
d’une trentaine d’entreprises et acteurs de
la logistique de Haute et Basse-Normandie,
quelque 25 000 visiteurs, 800 exposants et
80 pays.
Mardi 1er au vendredi 4
Parc des expositions - Paris-Nord Villepinte
table-ronde
Quel ingénieur pour aujourd’hui
et pour demain ?
Les entreprises industrielles puisent dans tous les viviers de talents pour recruter leurs
ingénieurs : hommes ou femmes, valides ou en situation de handicap, jeunes ou seniors,
débutants ou expérimentés, profils généraliste ou spécialisé. Mais qui sont vraiment ces
professionnels positionnés au cœur de notre industrie ? Qui se cache derrière ce terme très
générique, et quels profils recherche-t-on vraiment pour façonner le monde de demain ?
Découvrez les multiples visages des ingénieurs en participant à cette table-ronde le 10 avril
de 9 h 30 à 11 h 00 à la CCI de Rouen. Cible : essentiellement les jeunes (scolaires / étudiants).
Inscription
CCI de Rouen : Delphine Jollivet - 02 35 14 35 50
Passion Commerce
Réunion d’information sur la thématique
« Merchandising point de vente »
(théâtralisation du PDV, mise en avant des
produits, aménagement vitrines...).
Au programme : conférence, table-ronde avec
témoignages de commerçants, remise des
prix des gagnants du quizz.
Jeudi 3, 19 h à 21 h 30
CCI d’Elbeuf
Delphine Jollivet - 02 32 100 500
Avril / Mai
Industrie
4e Salon de l’apprentissage
et de l’alternance
Semaine de l’industrie
les 4 et 5 avril à la CCI de Rouen
3 espaces à la disposition des
visiteurs : - Informations sur
l’alternance en général - Offres de
formation (Centre de formation d’apprentis, écoles...) - Offres de contrat
proposées par des entreprises.
Conférences autour de la démarche
d’innovation pour informer et donner des
outils aux chefs d’entreprise ou porteurs de
projet d’entreprise innovante.
Contact : CCI de Rouen - entrée libre
Karima Magdoul - 02 32 100 500
Comment protéger une
innovation qui n’est pas
brevetable ?
tourisme
Mardi 15 avril, 8 h 30 à 10 h 45
L’éthique, le management et
le financement de l’entreprise
Mardi 27 mai, 8 h 30 à 10 h 45
Inscriptions - nombre de place limité
[email protected]
Innovapôle 76 - Saint-Etienne-du-Rouvray
+ d’infos sur
www.dieppe.cci.fr
www.elbeuf.cci.fr
www.rouen.cci.fr
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Formation
7 au 13 avril
Différents événements pour vous
permettre de découvrir l’industrie
haut-normande et ses métiers ; des
événements dédiés à tout public,
spécifiquement aux jeunes, ou aux demandeurs d’emplois ou aux personnes
en réorientation professionnelle.
Contact : CCI de Rouen
Delphine Jollivet - 02 35 14 35 50
opération Pass’Privilèges
12 avril au 12 octobre
Pour promouvoir les atouts touristiques de son territoire, la CCI de Dieppe propose
une carte Pass’Privilèges, (tarifs réduits, offres privilégiées pour visiter les sites
touristiques, s’initier aux activités nature et loisirs, déguster les spécialités gastronomiques locales ou séjourner sur le territoire...).
Contact : CCI de Dieppe - 02 32 100 900
Les Essentiels
LuNdi 7 AVriL
Transmission / Cession
• Et si vous transmettiez
autrement ?
18 h, CCI d’Elbeuf
Jeudi 10 AVriL
TIC
• Comment mieux
intégrer le numérique
dans votre commerce ?
8 h, CCI d’Elbeuf
LuNdi 26 mAi
L’entreprise durable
• Croissance externe, et
pourquoi pas à la barre
du TC !
18 h, CCI de Rouen