Saviez-vous que la femelle du lièvre qui porte le doux nom de hase

Transcription

Saviez-vous que la femelle du lièvre qui porte le doux nom de hase
L’écureuil du Cap
S
aviez-vous que la femelle du lièvre qui
porte le doux nom de hase peut être fécondée et concevoir de nouveaux levrauts alors
qu’elle est en gestation ?
Les faits déjà rapportés par Aristote, dans
son Histoire des animaux viennent d’être récemment confirmés par Kathleen Röllig et ses
collègues
de
l'Institut
Leibniz de recherche sur
les animaux de zoo et sauvages, à Berlin.
On connaît l’usage intensif que font les bonobos de la sexualité pour
maintenir l’équilibre et la
paix sociale dans leur
groupe.
Mais saviez-vous que les
bonobos males qui ont le soutien des mères
ont plus de chance de s'accoupler, même s'ils
ne sont pas des mâles dominants ?
Toutes ces recherches me laissent pantois
d’admiration devant la quête insatiable des
chercheurs.
Néanmoins on peut se demander où va se
nicher la curiosité scientifique lorsqu’on apprend le plus sérieusement du monde les
mœurs de l’écureuil du Cap aussi appelé Xerus
Inaurus.
Ce petit écureuil à la queue particulièrement échevelée mesure 45 cm et pèse à peine
1 Kg. Il vit essentiellement dans le désert
aride et semi-aride sablonneux du Kalahari, situé entre les bassins des fleuves Zambèze et
Orange au nord de l’Afrique du sud à la frontière avec le Botswana et la Namibie.
Jane M. Waterman du département de Biologie de l’Université d’Orlando en Floride s’est
penché sur les pratiques masturbatoires de ce
petit rongeur.
Les âmes bien pensantes qualifieront cette
pratique honteuse de perversion, d’égarement
bien
réprimandable
de
l’homme
sous
l’influence du démon.
On a fait croire qu’elle rendait sourd à une
foule de petits écoliers en culottes courtes
fréquentant les internats des écoles très catholiques, très apostoliques et très romaines
de notre enfance.
Sigmund Freud pensait qu’elle jouait un
rôle-clef dans le déclenchement des maladies
névrotiques.
Michel Onfray - pourfendeur médiatique du
père de la psychanalyse - nous révèle narquois
et provocateur qu’il s’est adonné sans addiction à ces pratiques dans sa jeunesse.
Cela n’apporte à vrai
dire par grand-chose au
débat pas plus que son livre fleuve, déboulonnant
l’idole Freud de son piédestal, ne contribue à
clarifier le rôle de la psychanalyse dans notre société.
N’en déplaise à nos
confesseurs d’antan en
quête insistante et gourmande de nos péchés
de chair, n’en déplaise aux sondeurs de
l’inconscient, n’en déplaise aux provocateurs
et iconoclastes en tout genre, la masturbation
n’est, pas plus que le rire, le propre de
l’homme. Elle est pratiquée "naturellement"
par une foule de mammifères et de rongeurs.
La question qui turlupinait notre chercheur
était de savoir s’il s’agissait pour ce charmant
animal d’une pratique onaniste, d’une recherche d’amélioration de la qualité des spermatozoïdes, d’une nourriture
complémentaire
puisque le petit animal pratique l’auto fellation, d’une façon de montrer à ses potentielles partenaires femelles sa fécondité ou
d’impressionner ces compétiteurs dans la recherche d’une compagne à ses joyeux ébats.
L’étude approfondie menée pendant près
de trois ans par le chercheur - transformé en
voyeur pour de nobles raisons scientifiques conclut qu’il n’en est rien et que ces pratiques ne s’expliquent vraiment bien que si on
admet qu’elles ont d’abord comme objectif
d’éviter d’attraper des maladies sexuellement
transmissibles.
Une sorte de toilette intime un peu particulière…
Les conclusions du chercheur laissent entrevoir que cette pratique hygiénique serait
aussi l’apanage des primates et probablement
de nos ancêtres homo sapiens devenu pour
l’occasion masturbatus…
Patrice Leterrier
29 Septembre 2010