ARCHIVES DE L`INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE DE
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ARCHIVES DE L`INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE DE
ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI 51 ARCHIVES DE L’INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE DE BELGIQUE DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI 2010 par Dirk LEYDER Bruxelles 2010 ARCHIVES DE L’INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE DE BELGIQUE DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION DU TABLEAU DE TRI 2010 par Dirk LEYDER Bruxelles 2010 REMERCIEMENTS Je remercie sincèrement Monsieur Henri Malcorps, Directeur général de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, pour son accueil chaleureux et la confiance bienveillante qu’il m’a témoignée tout au long de cette mission. Je remercie également ses collaborateurs et collaboratrices pour avoir participé activement à la réalisation de cet instrument de travail. Je pense plus particulièrement aux personnes suivantes, qui ont bien voulu me recevoir et me fournir les renseignements nécessaires à l’élaboration de ce tableau de tri : Mesdames Eve Honnay et Heidi Langenus, Cindy Overloop et Leslie De Decker, Marie-Solange Mukarwema, Odette Tucker et Magda Francotte ainsi que Messieurs Kris Lombaert et Geert Verheyen pour la partie relative à la Direction et aux services administratifs ; Mesdames Josette Vanderborght et Catherine Rouvas-Nicolis ainsi que Messieurs Ludo Vanderauwera, Christian Tricot et Pascal Mormal, Piet Termonia, Emmanuel Roulin, Jean Rasson, Jean-Luc Marin, François Humbled, Guy Crabbé, Jozef Hus, René Warnant, Luis Gonzalez Sotelino, Serge Ginion, Hugo De Backer, Ludo Schryvers, Laurent Delobbe, Michel Crabbé, Geert De Sadelaer, Steven Dewitte, Daniel Gellens, Buu Huynh, David Delbecq, Abdelkader Merzougui, Hans Van Hauteghem et Gaston Demarée pour la partie relative aux différents départements et nombreuses sections. Je remercie Monsieur Karel Velle, Archiviste général du Royaume, pour m’avoir confié cette mission agréable et instructive. Et mes collègues de la Section 1 (« Surveillance archivistique, avis et coordination de la collecte et de la sélection ») pour leurs avis judicieux : Madame Rolande Depoortere (chef de section), Messieurs Geert Leloup, Sébastien Soyez et Glenn Maes. Je remercie, enfin, Monsieur André Vanrie pour sa relecture attentive de cette publication. TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS..................................................................................................................... 5 SOURCES & BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................ 9 INTRODUCTION ......................................................................................................................... 11 L’INSTITUT ROYAL METEOROLOGIQUE DE BELGIQUE CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL ...................................................................... 13 HISTOIRE .................................................................................................................................. 13 MISSION ................................................................................................................................... 16 ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET ACTIVITES.................................................................. 16 ORGANIGRAMMES.................................................................................................................... 25 PRODUCTION, GESTION ET SELECTION DES ARCHIVES ............................................ 282ES ET CONC PRINCIPES ET CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ARCHIVISTIQUE ........................................... 28 ANALYSE DE LA PRODUCTION ET DE LA GESTION DES ARCHIVES ............................................ 29 TYPOLOGIE DES SERIES D’ARCHIVES DE L’IRM ........................................................................ 32 PRESENTATION DU CONCEPT DE SELECTION ............................................................................ 33 8 SOURCES & BIBLIOGRAPHIE Sources Rapports annuels de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, 1969-2009. Arrêté royal du 31 juillet 1913 portant règlement organique de l’Observatoire royal de Belgique et de l’Institut royal météorologique de Belgique (Moniteur belge, 31 août 1913). Arrêté royal du 22 août 1913 portant règlement d’ordre intérieur de l’Observatoire royal de Belgique et de l’Institut royal météorologique de Belgique (Moniteur belge, 31 août 1913). Loi du 27 juin 1930 accordant la personnalité civile aux établissements scientifiques et artistiques dépendant du ministère des Sciences et des Arts (Moniteur belge, 10 juillet 1930). Arrêté royal du 24 juin 1931 concernant l’administration du patrimoine des établissements scientifiques et artistiques dépendant du ministère des Sciences et des Arts (Moniteur belge, 1er juillet 1931). Arrêté royal du 21 avril 1965 relatif au statut organique des établissements scientifiques de l’État (Moniteur belge, 15 mai 1965). Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant le statut du personnel scientifique des établissements scientifiques de l’État (Moniteur belge, 15 mai 1965). Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant la liste et le niveau des établissements scientifiques relevant de l’administration de la recherche scientifique du Ministère de l’éducation nationale et de la Culture (Moniteur belge, 15 mai 1965). Arrêté royal du 21 avril 1965 fixant la structure des établissements scientifiques relevant de l’administration de la recherche scientifique du Ministère de l’éducation nationale et de la Culture (Moniteur belge, 15 mai 1965). Arrêté royal du 16 juin 1970 fixant le statut du personnel administratif, du personnel technique et des gens de métier et de service des établissements scientifiques de l’État (Moniteur belge, 14 juillet 1970). Arrêté royal du 1er avril 1977 fixant les cadres linguistiques des établissements scientifiques relevant des administrations de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique du ministère de l’Education nationale et de la Culture néerlandaise et du Ministère de l’Education nationale et de la Culture française (Moniteur belge, 26 mai 1977 ; errata 9 juillet 1977). Arrêté royal n° 504 du 31 décembre 1986 constituant en services de l’Etat à gestion séparée, les établissements scientifiques de l’Etat qui relèvent du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions (Moniteur belge, 23 janvier 1987). Arrêté royal du 31 mars 1987 relatif à la gestion financière et matérielle des établissements scientifiques de l’Etat ou de leurs groupements, qui sont des services de l’Etat à gestion séparée, relevant des deux Ministres de l’Education nationale (Moniteur belge, 11 juin 1987). Arrêté royal du 31 mars 1987 relatif au groupement des établissements scientifiques de l’Etat relevant [du Ministre qui a les Services fédéraux des affaires scientifiques, techniques et 9 culturelles dans ses attributions] et aux modalités de leur organisation en tant que services de l’Etat à gestion séparée (Moniteur belge, 11 juin 1987). Arrêté ministériel du 26 janvier 1999 modifiant l’organigramme de l’Institut royal météorologique de Belgique (Moniteur belge, 27 février 1999). Arrêté royal du 8 avril 2002 modifiant l’arrêté royal du 31 juillet 1913 portant règlement organique de l’Observatoire royal de Belgique et de l’Institut royal météorologique de Belgique (Moniteur belge, 23 avril 2002). Bibliographie Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique. 1913-1963, Bruxelles, 1963. DE PAEPE J.L. e.a., Adolphe Quetelet, 1796-1874 : exposition documentaire présentée à la Bibliothèque royale Albert Ier, à l'occasion du centenaire de la mort d'Adolphe Quetelet, du 31 octobre au 14 décembre 1974 : catalogue, Bruxelles, 1974. DE RIDDER A., 150 ans de météorologie en Belgique (1833-1983), Bruxelles, 1984. DUFOUR L., Esquisse d’une histoire de la météorologie en Belgique, dans IRM – Miscellanea, 1950, 40. ID., La météorologie populaire en Belgique, Bruxelles, 1943. ELKHADEM H., FÉLIX A. et WELLENS-DE DONDER L. (éd.), Jean-Charles Houzeau : lettres adressées des Etats-Unis à sa famille : 1857-1868, Bruxelles, 1994. L’Institut Royal Météorologique de Belgique, Bruxelles, 1954. L’Institut Royal Météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982. L’Institut Royal Météorologique de Belgique. Au service de tous. Ce que la météorologie apporte à la collectivité, Bruxelles, 1985. MAES G., Archives de l’Observatoire royal de Belgique. Tableau de tri, Bruxelles, 2009. PÂQUET P., Tweehonderdste verjaardag van de geboorte van Adolphe Quetelet, stichter van de Sterrenwacht van Brussel, dans Astronomisch Bulletin, 1996/1, p. 3-16. TYSSEN M., Évolution d’une institution scientifique : L’Observatoire royal de Belgique, Université de Liège, mémoire de licence inédit, 1993. VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van onderwijs en cultuur (1878-1884 ; 19071991). Deel III : Repertoria van de wetenschappelijke instellingen van de Staat, van de academies en van de domeinen van Gaasbeek en Mariemont, Bruxelles, 1996. Sites Web http://www.meteo.be (consulté entre le 1er octobre 2009 et le 1er février 2010). http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/organisation/dgsie/quetelet/index.jsp octobre 2009). 10 (consulté le 27 INTRODUCTION Les archives assurent une double fonction d’une grande importance. Leur valeur est d’abord administrative et juridique: elles sont essentielles pour le bon fonctionnement de l’institution et indispensables à son devoir d’information et de responsabilité à l’égard de la société. Les archives ont aussi une valeur potentielle sur le plan historique et culturel, sur base de laquelle les futurs historiens – ou toute autre personne intéressée – pourront reconstituer le fonctionnement de l’institution et son impact sur la société. L’article 5 de la loi du 24 juin 1955 sur les archives stipule à cette fin que les archives publiques ne peuvent être éliminées sans l’accord de l’Archiviste général du Royaume ou de ses délégués. Cette législation est aussi d’application à l’Institut royal météorologique de Belgique, ce qui signifie que les archives ne peuvent y être détruites de sa propre initiative. Cependant, il est peu pratique de devoir demander, pour chaque document que l’on veut éliminer, son autorisation à l’Archiviste général du Royaume ou à ses délégués. D’où l’intérêt de rédiger un tableau de tri des archives, approuvé par les Archives générales du Royaume, qui répertorie toutes les séries d’archives, leur délai de conservation minimal et leur destination finale. Ainsi, l’Institut royal météorologique de Belgique peut identifier, très tôt, quelles pièces d’archives pourront être détruites à terme et lesquelles seront conservées en raison de leur valeur historique.1 Instrument de base d’une bonne gestion des archives, le tableau de tri offre de grands avantages en termes d’efficacité, de réduction des coûts et de minimalisation des risques. En effet, l’accroissement de la masse de papier et la digitalisation de plus en plus poussée créent un système hybride au sein duquel une bonne gestion de l’information constitue un véritable défi. Lorsque les membres du personnel doivent décider eux-mêmes des pièces d’archives (papier ou numériques) à garder, comment et où les conserver, cela nuit, tôt ou tard, à l’organisation. Une gestion des archives non structurée ne provoque pas seulement une croissance exponentielle des documents avec toutes les dépenses inutiles que cela comporte, mais aussi un risque de perte de pièces d’archives potentiellement importantes. Une bonne gestion des archives veillera, en outre, à ce que les archives de grande valeur historique sur le plan social, culturel, politique, économique, scientifique ou technologique soient conservées et puissent être transférées, à terme, dans un dépôt d’archives. Un tableau de tri ne doit naturellement jamais être appliqué aveuglément. S’il apparaît, à l’usage, que les conditions de tri d’une série ne sont plus valables, il est permis de s’en écarter avec l’accord préalable, écrit, de l’Archiviste général du Royaume. Lorsque des changements fondamentaux sont intervenus, le tableau de tri des archives doit être modifié. Une institution est, en effet, en constante évolution; ses missions et les archives qu’elle produit peuvent ainsi profondément changer. Il est donc conseillé de réévaluer régulièrement le tableau de tri des archives et de l’adapter, au besoin, en accord avec les Archives générales du Royaume et les Archives de l’Etat dans les Provinces. À cette occasion, le tableau de tri sera, si nécessaire, complété. Ce tableau de tri a été réalisé sur l’initiative des Archives générales du Royaume. La première partie de cet instrument de travail décrit l’évolution historique et institutionnelle de l’Institut Royal Météorologique de Belgique. La deuxième partie touche la formation et la gestion de ses archives. La troisième comprend le tableau de tri lui-même. 1 Pour détruire physiquement les séries à éliminer, l’autorisation officielle de l’Archiviste général du Royaume reste néanmoins nécessaire. 11 Entre août 2009 et janvier 2010 une quarantaine de visites ont été rendues à l’IRM afin de récolter les informations nécessaires. Celles-ci sont complétées par les publications mentionnées dans la bibliographie de cet ouvrage, par les informations contenues dans les rapports annuels de l’Institut, et par les données communiquées par son site web. Ce tableau de tri a été officiellement validé par la signature conjointe de l’Archiviste général du Royaume et du Directeur général de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, fin avril 2010. 12 CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL HISTOIRE L’Histoire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique (IRM) n’a pas encore été écrite. Malgré son prestige évident dans le monde scientifique, cette institution (presque) séculaire n’a, en effet, pas encore trouvé son historien(ne). Dans les paragraphes qui suivent, l’auteur de cet instrument de travail doit dès lors se contenter de donner un aperçu succinct des origines de l’IRM et d’énumérer quelques étapes mémorables ou moments forts de son passé. Conscient de ses lacunes dans le domaine des sciences positives, il réserve les exploits scientifiques ainsi que le développement de l’équipement de l’IRM à l’histoire des sciences. Cette esquisse-ci a pour but principal de présenter le contexte de l’évolution de l’Institut, et d’aider dès lors l’utilisateur dans l’interprétation du tableau de tri à proprement parler. Sous la coupole de l’Observatoire (1827-1913) Notre pays figure parmi les tout premiers ayant compris la nécessité de se doter d’une institution météorologique. En effet, c’est en 1823 qu’Adolphe Quetelet – le fameux statisticien – proposa à A.R. Falck, alors ministre de l’Instruction publique des Pays-Bas, la création d’un observatoire à Bruxelles. En 1826, son projet fut admis par le roi Guillaume Ier.2 Un an plus tard, les travaux de construction commencèrent. La commune de Saint-Josseten-Noode fut élue pour accueillir l’institution. Lors de la Révolution belge, les travaux furent suspendus. Sur les instances d’Adolphe Quetelet, la construction fut toutefois reprise, et terminée en 1834. Quetelet devint alors le premier directeur de l’institution. Comme il fut d’usage à cette époque, l’observatoire s’occupa aussi bien de l’astronomie que de la météorologie. Les observations climatologiques classiques commencèrent le 1er janvier 1833, les observations magnétiques (déclinaison et inclinaison) en 1841, les observations actinométriques en 1842 et les observations de l’électricité atmosphérique en 1844.3 En 1839, le premier règlement organique de l’observatoire fut décrété.4 Sous la conduite d’Adolphe Quetelet, l’institution acquit une renommée mondiale en tant qu’observatoire modèle pour la météorologie (années 1840 et 1850).5 Cependant, lorsque son fameux directeur fut frappé par la maladie (1855), l’observatoire cessa de suivre les progrès scientifiques. Quetelet mourut en 1874. Son fils Ernest fit fonction de directeur jusqu’en 1876, date à laquelle Jean-Charles Houzeau (1820-1888) reprit la direction de l’institution. Il décida aussitôt de déménager. D’une part, les bâtiments étaient devenus trop exigus ; d’autre part, le développement de la capitale occasionnait trop de nuisance pour les recherches astronomiques (lumière). Il acheta des terrains à Uccle, et donna des instructions pour les premiers plans des bâtiments actuels. Houzeau ne vit cependant pas le déménagement. En effet, il démissionna en 1883, tandis que le déménagement se déroula en 1891, sous la direction de François Folie. Lorsque Houzeau prit la direction de l’observatoire, l’institution comptait deux grandes sections : le service de la Météorologie et le service de l’Astronomie. Très vite, il essaya de les séparer. Il estimait en effet qu’astronomie et météorologie étaient des disciplines fort distinctes (« Il n’existe plus d’établissement en Europe, où des études aussi variées, souvent 2 Arrêté royal du 8 juin 1826. Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique (1913-1963), Bruxelles, s.d., p. 2324. 4 Arrêté royal du 4 mars 1839. 5 DE RIDDER A., 150 jaar meteorologie in België. 1833-1983, Bruxelles, 1984. 3 13 même aussi dissemblables, soient réunies sous une même administration », 1883). Malgré cette prise de position explicite, les autorités responsables refusèrent de séparer les deux domaines. Sous le directorat de François Folie (1883-1897), le service de la Météorologie reçut la compagnie de trois services différents d’Astronomie (1886). À la fin de l’époque «Folie », le gouvernement opta pour une solution intermédiaire, une mesure de compromis : l’astronomie et la météorologie continueraient à faire partie de l’observatoire, mais feraient l’objet de services séparés, chacun étant placé sous la direction d’un directeur scientifique ; de plus, un administrateur-inspecteur associé aux deux directeurs scientifiques, « veillerait à l’exécution des règlements et des ordres de service ». Albert Lancaster (1849-1908) devint le nouveau directeur scientifique du Service météorologique de l’Observatoire (1898). Dix ans plus tard, en 1908, Jean Vincent (1851-1932 ) lui succéda.6 Par ses propres moyens (1913 – aujourd’hui) Enfin, en 1913 le Service Météorologique de l’Observatoire devint une institution autonome, sous l’appellation d’Institut Royal Météorologique de Belgique (Koninklijk weerkundig Instituut van België). Jean Vincent en devint le premier directeur. La nouvelle institution s’occupa de la météorologie, de la climatologie, du magnétisme terrestre, de l’électricité atmosphérique et terrestre ainsi que des branches connexes. Le personnel attaché à l’Institut comprit : un directeur, deux météorologistes, trois météorologistes adjoints, trois assistants, un commis comptable, des calculateurs, des aides et des gens de service.7 Sur la proposition du directeur, le Ministre des Sciences et des Arts pouvait accorder le titre de « météorologiste correspondant » à des personnes ayant des titres scientifiques sérieux et s’occupant d’observations de météorologie combinées avec les travaux de l’IRM. La bibliothèque resta commune aux deux établissements.8 Pendant la Première Guerre Mondiale, l’activité scientifique de l’IRM fut mise en veilleuse. En 1919, Jules Jaumotte (1887-1940) – un des fondateurs de l’Aérologie synoptique – devint directeur de l’IRM. Il trouva une institution dans un état pitoyable. Il réorganisa immédiatement les différents services et fit un gros effort de rattrapage afin d’amener les services à la hauteur des progrès de la météorologie (en raison de l’importance stratégique et tactique de cette discipline). Jaumotte fut l’initiateur, en Belgique, de la frontologie et des méthodes nouvelles de la météorologie synoptique et dynamique. Ensuite, Jaumotte donna un grand développement à la section d’Aérologie ; des météorologistes du monde entier visitèrent la station aérologique d’Uccle. Sous l’impulsion de Jaumotte, les recherches prirent une place prépondérante dans les activités de l’Institut.9 Par la loi du 27 juin 1930, l’IRM obtint la personnalité civile.10 Le 10 mai 1940, l’Institut fut mobilisé sous l’appellation de « Service météorologique de l’Armée ». Après le décès violent de Jaumotte, Alphonse Vandenbroeck prit la direction de l’IRM (1940). Le Bureau du Temps fut fermé et son personnel réparti entre les services 6 Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, p. 24-26. Concrètement, les fonctionnaires suivants ont été transférés de l’Observatoire royal de Belgique à l’Institut royal météorologique de Belgique (en conservant leur rang, ancienneté et traitement) : E.G. Vincent (météorologiste adjoint), E.P. Vanderlinden (météorologiste adjoint), P.F.L. Marchal (assistant), J. Vanderlinden (assistant), et A. Van den Broeck (assistant) (Moniteur belge, 31 août 1913, p. 5741). 8 Moniteur belge, 31 août 1913, pp. 5732-5741 (Arrêté royal du 31 juillet 1913 portant règlement organique de l’Observatoire royal de Belgique et de l’Institut royal météorologique de Belgique ; Arrêté royal du 22 août 1913 portant règlement d’ordre intérieur de l’Observatoire royal de Belgique et de l’Institut royal météorologique de Belgique). 9 Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, p. 26-28. 10 Moniteur belge, 10 juillet 1930. 7 14 maintenus en activité. Grâce au personnel libéré de ses tâches d’avant-guerre, le Service du Rayonnement put être créé (1940). Dès la libération, le personnel, groupé autour de son directeur, se remit à l’ouvrage. Tout fut de nouveau à refaire, car l’Institut avait perdu tout son équipement au cours de la campagne de mai 1940. Au cours de la phase difficile qui suivit la libération, l’Institut bénéficia du concours du « Meteorological Office » de Grande-Bretagne. En 1951, Edmond Lahaye succéda à Vandenbroeck (directorat Lahaye : 1951-1962). Cinq ans plus tard, en 1956, il créa, à Dourbes – loin de toutes perturbations électriques et magnétiques – le Centre de Physique du Globe. Ce centre assura l’épanouissement des sciences géophysiques en Belgique.11 En 1958, un vaste complexe de nouveaux bâtiments fut construit et inauguré à Uccle. Dans cette même année, une section « Chimie atmosphérique et radioactivité de l’air » fut créée. Ensuite, ce fut au tour du Centre de Calcul, avec le premier ordinateur de l’Institut (1962). À cette époque, ce fut le plus puissant ordinateur affecté, en Belgique, à la recherche scientifique (IBM 7070). En 1962, Jacques Van Mieghem – lauréat du Prix de l’Organisation Météorologique Internationale (1960)12 – succéda au directeur Lahaye (directorat Van Mieghem : 1962-1970). Il commença à effectuer quotidiennement des prévisions numériques (1960), et créa une section « Hydrologie » (1965). À la suite du lancer du premier satellite artificiel en 1957, un Centre National de Recherches Spatiales (CNRS) fut fondé. La direction en fut confiée à M. Nicolet, alors chef du service du rayonnement de l’IRM, ayant formé le noyau d’un service d’aéronomie. Celui-ci et le CNRS travaillèrent en étroite collaboration. Les progrès considérables réalisés en peu de temps en aéronomie spatiale conduisirent, en 1964, au détachement du service « Aéronomie » de l’IRM, et à la création d’un établissement scientifique indépendant : l’Institut d’Aéronomie Spatiale.13 Avant 1965, le statut des institutions scientifiques de l’état ne fut presque pas régi par des lois ou par des arrêtés royaux. Ainsi, ce statut resta longtemps dans le flou. L’Arrêté royal du 20 avril 1965 clarifia enfin les choses. Suite à sa promulgation, l’IRM devint une institution scientifique du premier niveau, organisée en départements, eux-mêmes divisés en sections.14 Après un intérim de L. Dufour, André Vandenplas succéda à Jacques Van Mieghem (directorat Vandenplas : 1970-1979). Suite au départ de Vandenplas, Raymond Sneyers devint directeur ad interim pendant quelques années (1979-1985). En 1985, Henri Malcorps fut nommé directeur de l’IRM. En 1987, l’IRM devint un service de l’Etat à gestion séparée. Cette transformation lui permit d’utiliser de manière plus efficace les moyens mis à sa disposition. 11 Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, p. 28-29. L’Institut Royal Météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982, p. 13. 13 IBID., p. 13 ; Arrêté royal du 25 novembre 1964. 14 VAN DER CRUYSSEN C., Het ministerie van onderwijs en cultuur (1878-1884, 1907-1991), Bruxelles, 1996, t. 3, p. 9-11 ; Arrêté royal du 20 avril 1965, Moniteur belge, 15 mai 1965. 12 15 MISSION L’Institut royal météorologique de Belgique (IRM) est un établissement scientifique fédéral, dépendant du Ministre qui a la Politique scientifique dans ses attributions. Les missions officielles de l’IRM consistent en la fourniture de services destinés à assurer en permanence la sécurité et l’information de la population (en ce compris les communautés socio-économiques et scientifiques), et à donner un appui aux autorités politiques. Ces services ont trait à l’hydrométéorologie, à la climatologie, à la géophysique et aux sciences connexes.15 L’Institut fournit : 1° des prévisions hydrométéorologiques et géophysiques générales et spécifiques ; 2° des avertissements ayant trait à des circonstances météorologiques extrêmes ; 3° des informations et des connaissances techniques dans les domaines hydrométéorologique, climatologique et géophysique. L’Institut gère en permanence de multiples réseaux d’observation et contrôle de manière continue les observations hydrométéorologiques, climatologiques et géophysiques. Ces données sont archivées en vue d’évaluer leur stabilité et leur prévisibilité à long terme. Les observations validées forment la base de la recherche scientifique de l’IRM – le centre national de données et de connaissances sur le temps et le climat. Pour accomplir sa mission, l’IRM développe et adapte des idées nouvelles, dans les services et dans le domaine de la recherche. Ces services sont coordonnés au niveau national et international. Depuis 1999, la devise de l’IRM est : « Un service fiable, au public et aux autorités, basé sur la recherche, l’innovation et la continuité ».16 ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET ACTIVITES 1. Histoire de l’organisation de l’Institut royal météorologique de Belgique L’évolution de l’organigramme de l’IRM n’a été qu’effleurée dans le paragraphe concernant l’histoire de l’Institut. Examinons-la d’un peu plus près ici. Le premier règlement organique de l’Observatoire de Bruxelles fut signé par le roi le 4 mars 1839. À cette époque, astronomie et météorologie furent étudiées par une seule et même entité. Ce n’est qu’en 1876 que Jean-Charles Houzeau mit en place deux services principaux au sein de l’Observatoire : d’une part, le service d’Astronomie, et d’autre part le service de Météorologie. Ce dernier compta deux sections : une pour la climatologie et une pour la prévision du temps. Cette organisation ne changea pas avant 1913. En 1898, la fonction de directeur de l’Observatoire royal de Belgique fut supprimée. À la place de ce dernier, deux directeurs scientifiques furent désignés : un pour l’astronomie et un autre pour la météorologie. Un administrateur-inspecteur fut nommé pour « veiller à l’exécution des règlements et des ordres de service ». Cette solution fut boiteuse et néfaste. La direction de l’Observatoire devint multicéphale, l’administrateur-inspecteur se mua en dirigeant principal et les conflits d’attributions se substituèrent aux préoccupations scientifiques. Suite à l’arrêté royal du 13 juillet 1913, le rôle de l’administrateur-inspecteur fut réduit au « contrôle des services administratifs ». Après le départ d’Edouard Goedseels, nommé le 25 août 1913,17 il n’y eut plus d’autres administrateurs-inspecteurs.18 15 Arrêté royal du 8 avril 2002. Institut Royal Météorologique de Belgique, Rapport annuel 1999, Bruxelles, 2000, p. 2-4 ; http://www.meteo.be (consulté le 27 octobre 2009). 17 Moniteur belge, 31 août 1913, p. 5741. 16 16 En 1913, le service Météorologique de l’Observatoire fut érigé en établissement autonome, sous le nom d’Institut Royal Météorologique de Belgique. L’organisation interne de l’IRM reposa (graduellement) sur une division en cinq services : climatologie, météorologie synoptique, aérologie expérimentale et théorique, géomagnétisme et rayonnement. Ce dernier service fut créé en 1940. Il reçut pour attribution « l’étude du rayonnement solaire et de ses diverses actions dans l’atmosphère et au sol ».19 En 1958, fut crée le service de « Chimie et radioactivité », et en 1960 ce fut le tour au service de « Calcul numérique ». En vertu de l’arrêté royal du 21 avril 1965 et de l’arrêté ministériel du 10 janvier 1967, l’organisation interne de l’IRM fut revue. Désormais, l’Institut comporta une direction scientifique et administrative, cinq départements (avec un total de onze sections scientifiques) et deux sections autonomes. Dans les paragraphes qui suivent, nous les énumérons brièvement, en mentionnant leurs activités principales.20 Le département de la « Climatologie » comporta trois sections : La première (Climatologie générale) s’occupa de la climatologie théorique et appliquée, de la climatologie dynamique, de la climatographie et de la climatologie statistique. C’est à cette section qu’il incomba de gérer le réseau climatologique de l’IRM. Elle fit également des études spéciales dans le but de procurer à divers secteurs d’activités une documentation aussi appropriée que possible à leurs besoins spécifiques. La deuxième section (Bioclimatologie) s’occupa de l’écologie, de la phénologie, de l’influence du climat sur les organismes vivants ainsi que des relations entre ces organismes et leur environnement climatique, et de la climatologie agricole. La troisième (Hydrologie) s’occupa de l’hydrométéorologie, de l’hydroclimatologie et de l’océanographie physique. Plus spécialement, elle fut concernée par la phase atmosphérique du cycle d’eau et ses interactions avec les phases terrestres de ce cycle. Le département de « l’Aérométrie » compta deux sections : Les activités de la première (Télémesures) comprirent principalement les radiosondages, la réception des photos des satellites météorologiques et l’électricité atmosphérique (dont les manifestations les plus violentes sont les orages). La deuxième section (Chimie et radioactivité) s’occupa essentiellement de la mesure et de l’étude de l’ozone atmosphérique et de la radioactivité naturelle et artificielle de l’atmosphère. Le département de « l’Aérologie » comprit également deux sections : La première (Dynamique et énergétique) eut pour objet les études et les recherches portant sur la dynamique et l’énergétique de l’atmosphère, le développement de modèles mathématiques en météorologie et l’interaction de l’atmosphère et de la surface terrestre. Les activités de la deuxième section (Radiométrie et micromesures, rayonnement et turbulence) furent centrées sur la mesure et l’étude des rayonnements solaire, atmosphérique et terrestre. 18 Le cinquantenaire de l’Institut Royal Météorologique de Belgique, p. 25; MAES G., Archives de l’Observatoire royal de Belgique. Tableau de tri, Bruxelles, 2009, p. 15-16. 19 L’Institut royal météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982, p. 14 & 57. 20 Les informations qui suivent sont intégralement basées sur : L’Institut royal météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982 ; L’Institut royal météorologique. Au service de tous. Ce que la météorologie apporte à la collectivité, Bruxelles, 1985. 17 Le département de la « Météorologie appliquée » comporta aussi deux sections : La première (Météorologie synoptique) s’occupa de l’élaboration et de la diffusion des prévisions du temps, ainsi que des avertissements météorologiques lorsque des phénomènes particulièrement violents atteignirent le pays. Le Bureau du Temps répondit également à de très nombreuses demandes de renseignements. La deuxième section (Mésométéorologie) eut pour objet l’étude des phénomènes atmosphériques dont l’échelle horizontale fut de l’ordre de la centaine de kilomètres. Parmi ceux-ci, furent distingués les zones étroites de séparation entre deux types de masses d’air (fronts) et les amas nuageux organisés en cellules ainsi que des phénomènes particuliers tels que, par exemple, le brouillard, les zones orageuses, les lignes de graines, les trombes ou les tornades. Le département de « Géophysique interne » eut pour objet l’étude de la structure, de l’état et de la composition de l’intérieur de la terre et des processus dynamiques qui s’y déroulent. Les tâches y furent réparties entre deux sections : Magnétisme du Globe et Courants telluriques, et Magnétodynamique et paléomagnétisme. Cette dernière s’attacha à l’étude du paléomagnétisme et de l’archéomagnétisme en vue de retrouver les éléments du champ ancien que des roches ignées, des sédiments et des terres cuites ont enregistrés au cours de l’histoire. Le département de Géophysique interne eut également certaines activités dans les domaines de la séismologie et des marées terrestres dans le cadre d’une collaboration avec l’Observatoire royal de Belgique, dont relèvent ces disciplines.21 En plus des cinq départements énumérés, l’Institut comporta, en 1965, deux sections autonomes : La première, celle de la Géophysique externe, étudia les phénomènes naturels ou artificiels se déroulant au sein de l’atmosphère terrestre supérieure, au-delà d’environ 20 km. Dans ce cadre, deux orientations majeures furent retenues : la physique de l’ionosphère d’une part et d’autre part celle du rayonnement cosmique. L’autre section autonome, celle du Calcul numérique, élabora des prévisions numériques (à l’aide de modèles de l’atmosphère qui nécessitèrent une grande puissance de calcul). Elle fut aussi responsable de la gestion quotidienne du « centre de calcul ». Elle s’occupa également de l’analyse numérique et de ses applications en climatologie, météorologie et géophysique. Finalement, le centre de calcul fut chargé aussi bien de l’acquisition des données d’observation (au sol et en altitude) circulant dans le système mondial de télécommunications de l’Organisation Météorologique Mondiale que de l’insertion des données nationales dans ce système. En 1974, un « groupe » Diffusion et pollution atmosphérique fut créé pour faire face au problème de plus en plus préoccupant du contrôle de la qualité de l’air. Afin de suivre de manière continue l’évolution de la pollution atmosphérique et des paramètres météorologiques qui la conditionnent, un réseau de télécontrôle de la qualité de l’air fut installé sur l’initiative du Ministre de la Santé Publique. Une des tâches du groupe « Diffusion et pollution atmosphérique » fut la surveillance et l’exploitation de la partie météorologique de ce réseau ainsi que la prévision quotidienne de la pollution atmosphérique dans les cinq grandes agglomérations du pays (Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand et Liège). D’autre part, des recherches portant sur la diffusion atmosphérique, la météorologie urbaine et les basses couches de l’atmosphère, y compris l’énergie éolienne, firent partie de la mission scientifique du groupe. 21 L’Institut royal météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982, p. 73, 87-91. 18 Entre 1974 et 1999 (l’année d’une nouvelle réorganisation profonde, cf. infra), de petites modifications furent apportées à ce schéma. Ainsi, la section autonome Géophysique externe fut ajoutée au département Géophysique (en 1986) ; le groupe Diffusion et pollution atmosphérique disparut (en 1985) ; la section Bioclimatologie fut remplacée par une section Climatologie dynamique (au plus tard en 1996), et en 1993, un Centre de Téléopération Spatiale fut créé. L’arrêté royal du 20 avril 1965 donna la possibilité aux établissements scientifiques d’un regroupement (et même d’un transfert) de compétences et d’attributions (article 2). Au début des années 1980, plusieurs institutions œuvrèrent dans ce sens. En effet, à cette époque une restructuration des établissements scientifiques s’annonça. Dans ce cadre, l’IRM constitua, avec l’Observatoire royal de Belgique et l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique, le groupement « Espace » (1983). En 2000, ce groupement fut transformé en « Pôle Espace ».22 La collaboration des trois institutions, se situant toutes sur le plateau d’Uccle, s’articule essentiellement autour de tâches administratives et techniques. En 1999, une réorganisation profonde de l’IRM fut introduite. Ce changement fut nécessaire à cause de l’évolution drastique de l’environnement dans lequel l’Institut travaillait : les progrès impressionnants dans le domaine de la science et des technologies (ayant permis d’accroître considérablement la qualité et la diversité des informations développées à l’Institut) ; l’intérêt grandissant pour l’environnement et l’inquiétude face à l’influence anthropogénique sur le climat (ayant influencé les priorités de tous les services météorologiques) ; la récession économique (ayant entraîné d’une part une forte pression pour réduire les coûts, et d’autre part l’introduction de la commercialisation de certains services) ; l’apparition de services météorologiques privés ; enfin, l’opposition croissante entre l’internationalisation économique et scientifique et la réalité politique belge (qui se déplaçait de plus en plus vers l’échelle locale). La nouvelle forme d’organisation de l’IRM, basée sur le Performance Management, dut lui permettre de s’adapter plus souplement à cet environnement mouvant.23 Dans les paragraphes suivant nous esquissons l’organisation et les activités actuelles de l’Institut. Disons encore qu’en ce qui concerne l’effectif du personnel, une nette progression s’est manifestée au fil du temps. En effet, lors de sa création, le personnel de l’Institut comportait douze membres, dont sept appartenaient au personnel scientifique (1913). En 1938, le personnel comptait déjà 49 membres, dont 18 universitaires. Actuellement, environ 200 personnes travaillent à l’IRM (sur le site d’Uccle et celui de Dourbes). 2. Les compétences et les activités actuelles de l’IRM24 Depuis la restructuration de 1999, l’organisation de l’IRM consiste en une direction et ses services généraux, trois organes de gestion (le Conseil scientifique, la Commission de gestion, et le Jury de recrutement et de promotion), et cinq départements. Les départements et sections thématiques de l’ancienne structure ont été remplacés par un département opérationnel (1), deux départements de recherche (2 & 3) et deux départements fonctionnels (4 & 5). Ensemble, ces cinq départements comportent treize sections (cf. infra). Depuis 1999, le personnel collabore de façon autonome au sein de réseaux axés sur des projets et processus. Le personnel dirigeant est responsable pour les processus, tandis que chacun peut proposer et diriger des projets. Le conseil de direction, composé de tous les chefs 22 VAN DER CRUYSSEN, Het ministerie van onderwijs en cultuur, t. 3, p. 12-13; MAES, Archives de l’Observatoire royal de Belgique, p. 16 ; Arrêté royal du 1er février 2000 (Moniteur belge, 08 mars 2000). 23 Institut Royal Météorologique de Belgique. Rapport annuel 1999, Bruxelles, 2000, p. 2-4. 24 Les informations qui suivent, proviennent du site web de l’Institut : www.meteo.be (consulté entre le 20 octobre et le 5 novembre 2009). 19 de département, est responsable de la cohérence interne entre les projets et les processus, et de leur orientation au sein de la politique générale (cf. supra) de l’Institut.25 Direction et Services administratifs de la Direction Le Directeur général fixe la politique générale et la stratégie de l’Institut, en concertation avec les Directeurs opérationnels, en ce qui concerne le service public et la recherche scientifique. Le Directeur général organise les procédures administratives de l’Institut. Il coordonne l’ensemble des projets permanents de l’Institut. Le Directeur général représente la Belgique dans les organisations intergouvernementales. En tant que tel, les sujets suivants font partie de sa compétence : la coordination internationale de la météorologie belge à l’OMM ; les programmes météorologiques et climatologiques internationaux de recherche et de coopération ; les congrès internationaux sur des sujets météorologiques et climatologiques ; les normes internationales. Il est assisté dans ses tâches quotidiennes par son secrétariat (Gestion de l’agenda du Directeur général ; organisation des réunions du Directeur général ; Notes de service de la direction ; Soutien lors d’organisation de conférences internationales ; Performance Monitoring). Le service des Ressources humaines gère les dossiers du personnel tant statutaire que contractuel : les aspects sociaux et professionnels, les plans de carrière, les promotions, les recrutements et le côté administratif de ces dossiers. La comptabilité s’occupe du budget, des comptes et des paiements de l’Institut (salaires, primes, frais de mission, factures, etc.). En outre, elle est responsable de l’inventaire. Le service juridique conseille le Directeur général dans l’exécution de ses tâches par des avis juridiques et gère tous les contrats de l’IRM : les contrats du personnel ; les contrats avec les utilisateurs ; les contrats avec les fournisseurs et les accords de collaboration. Ce service s’occupe également des contacts internationaux. Le service de la prévention en sécurité est responsable de la sécurité et des bâtiments de l’IRM. La réception de l’IRM est chargée de l’accueil des visiteurs, de la gestion du courrier et de la vente des publications de l’IRM. Départements Département 1 : Services opérationnels et [services] aux usagers Le département « Services opérationnels et [services] aux usagers » fournit des services météorologiques, climatologiques et hydrologiques, en assurant leur continuité, leur fiabilité et leur livraison dans des délais et sous des formes adaptées. Ses services ont en perspective la sécurité et l’information de la nation, les besoins et les souhaits des usagers et la visibilité de l’IRM. Section 1 : « Prévisions, avertissements, informations météorologiques et climatologiques » La section 1 est responsable de la fourniture des prévisions du temps. Elle produit plusieurs fois par jour des prévisions à très courte échéance (pour les 3 heures suivantes), à court terme 25 Institut Royal Météorologique de Belgique. Rapport annuel 1999, Bruxelles, 2000, p. 2-4. 20 (de 6 à 48 heures d’échéance) et à moyen terme (jusqu’à 9 jours d’échéance). Ces prévisions concernent le territoire belge (11 régions terrestres et 2 régions maritimes) et l’Europe (pour les prévisions à moyen terme). Elles sont destinées au grand public (par l’intermédiaire des médias : radio, télévision, kiosque téléphonique, Internet), à un public ciblé, largement diversifié (instances nationales, distributeurs d’énergie, secteur agricole, centres de recherche, SNCB...) et à des firmes privées. Les produits de la section se présentent sous des formes diverses : bulletins, diagrammes, tableaux, images ou cartes. La section 1 joue un rôle important dans la mise sur pied des plans d’urgence décidés par le Centre de Crise du Ministère des Affaires Intérieures. Les prévisionnistes doivent fournir une assistance météorologique en cas d’accident nucléaire ou chimique, à l’échelle belge ou internationale. Le bureau du temps est également responsable de la diffusion d’avertissements météorologiques relatifs à des conditions météorologiques sévères (fortes rafales, précipitations intenses, précipitations hivernales : neige et pluie verglaçantes, orages). En cas de nécessité, des avertissements spécifiques et des alertes de tempête sont diffusés pour la navigation. Section 2 : « Services commerciaux et d’information [Users Interface] » et « Renseignements climatologiques » Le service « Users Interface » est, dans la plupart des cas, le premier point de contact pour des particuliers ou des entreprises qui s’adressent à l’IRM. Il s’occupe des produits et services de l’IRM (prospection, offres, améliorations) ; du suivi des clients ; du service « médiateur » (ombudsman) de l’Institut ;26 de la gestion des questions générales d’ordre didactique pour les écoliers, les enseignants et les citoyens intéressés ; des relations publiques de l’IRM ; et de sa comptabilité clientèle. Les objectifs principaux du service « Renseignements climatologiques » sont d’une part de gérer la mise à jour d’une banque de données de mesures des principaux paramètres météorologiques du passé, et d’autre part d’utiliser cette banque de données pour pouvoir répondre aux questions du public et des autorités. Pour alimenter correctement cette base de données, le service gère le réseau climatologique belge constitué de 270 stations où l’on mesure quotidiennement la quantité des précipitations et la température. Les autres activités principales de ce service sont : la composition et l’envoi d’un bulletin METAGRI quotidien renseignant une dizaine de paramètres climatologiques observés dans une cinquantaine de stations ; la publication mensuelle d’un bulletin climatologique ; la composition quotidienne d’une carte des extrêmes et dégâts enregistrés en Belgique (pointes de vents maximales, coups de foudre, dégâts dus au vent ou aux pluies abondantes...) ; la réalisation de tableaux de reconnaissance des jours de chômage dûs aux intempéries et au gel dans le secteur du bâtiment ; l’édition d’avis d’expertise à propos des conditions à caractère exceptionnel destinés au Fond des Calamités ; le traitement des questions relatives au climat. Département 2 : Recherche météorologique et développement Le département 2 est le principal responsable des activités de l’IRM en matière de recherche de base en rapport avec des problèmes tels que la variabilité et l’instabilité de l’atmosphère et du climat, la prévision des phénomènes extrêmes ou la « paramétrisation » des processus à petite échelle. En outre, le département assume un rôle d’interface entre d’une part, les développements scientifiques récents dans les domaines de l’atmosphère, du climat et de l’hydrologie et d’autre part, les activités à vocation opérationnelle menées dans d’autres départements telles que la prévision numérique du temps, l’analyse des données et le développement durable. 26 Ce service fonctionne essentiellement par téléphone. 21 Section 3 : Modélisations hydro-météorologiques La section 3 effectue des recherches dans le domaine de la modélisation numérique de l’atmosphère en vue de faire progresser le développement de modèles de prévision du temps et de modèles hydrométéorologiques. Ce domaine de recherche couvre une gamme de sujets liés à la dynamique, à la « paramétrisation » des processus physiques, à l’assimilation des données, ainsi qu’à l’interprétation, l’exploitation et la vérification des résultats de modèles. Les résultats de cette recherche sont testés et mis en œuvre dans le modèle à aire limitée (Limited-Area Model) ALADIN, partie prenante d’une coopération internationale entre services météorologiques nationaux issus de 15 pays dont la Belgique. Le modèle ALADIN est utilisé par le Bureau du Temps de l’IRM lors de la préparation des prévisions météorologiques quotidiennes et pour l’élaboration de certains produits spécifiques. La Section 3 est aussi active dans les domaines de la désagrégation de données issues de réanalyses à fins d’études climatologiques et du développement d’un système européen de prévision d’ensemble (projet GLAMEPS). Par ailleurs, la Section 3 est active dans le domaine de la modélisation des interactions des surfaces continentales, notamment par le développement d’une méthode d’estimation des flux turbulents de surface exploitant les données satellitales dans le cadre du projet LSA-SAF ( «Land Surface Analysis » - « Satellite Application Facility ») d’EUMETSAT. Le personnel de la section 3 est impliqué dans différents projets de recherche nationaux et internationaux. La Section collabore aussi avec le Département de Physique Mathématique et Astronomie de l’Université de Gand pour l’enseignement et l’encadrement des étudiants dans le domaine de la modélisation atmosphérique. Section 4 : « Météorologie et climatologie dynamiques » Les recherches menées au sein de la Section 4 portent sur les aspects fondamentaux de la science de l’atmosphère et du climat, principalement en rapport avec les problèmes de variabilité et de prévisibilité, ainsi que sur des applications dans les domaines de la modélisation mathématique et de l’analyse des données. Les chercheurs de cette section sont à l’origine de l’adaptation, l’application et l’extension dans les domaines de la météorologie et de la climatologie, des outils et concepts de la science du non-linéaire et de la théorie du chaos. Outre sa vocation de recherche, la Section 4 est également engagée dans des activités de formation dans les domaines susmentionnés. Le personnel de la section 4 est impliqué dans différents projets de recherche nationaux et internationaux. Section 5 : « Analyse de risques et durabilité » Les recherches menées au sein de la Section 5 portent sur l’étude des risques hydrométéorologiques (pluies intenses, inondations et sécheresses), par l’analyse des observations et par des études de sensibilité réalisées à l’aide de la modélisation hydrologique. La prévision de ces risques à moyen terme de même que l’évaluation des impacts de changements climatiques ont pour objectif d’informer les décideurs et de contribuer à un développement durable. Le personnel de cette section est impliqué dans différents projets de recherche nationaux et internationaux. 22 Département 3 : Géophysique : services et recherche Le département 3 s’occupe des mesures et recherches en Géomagnétisme, Ionosphère et domaines connexes pour les communautés scientifiques, industrielles et publiques. La majorité des observations est effectuée au Centre de Physique du Globe à Dourbes, centre dont la gestion est assurée par le département. Les activités des sections 6 (« Observations et instruments géomagnétiques »), 7 (« Magnétisme environnemental ») et 8 (« Profils ionosphériques ») correspondent entièrement à celles des anciennes sections « Magnétisme du globe et courants telluriques », « Magnétodynamique et paléomagnétisme » et « Géophysique externe » (Ionosphère et rayons cosmiques) (cf. supra). Le personnel de ces sections a été et est encore impliqué dans différents projets de recherche nationaux et internationaux. Département 4 : Observations Le département 4 a pour mission de fournir des mesures fiables tant météorologiques que de la composition de l’atmosphère, et de contribuer au développement de nouvelles méthodes d’observation, à l’usage du service public et de la recherche scientifique. Section 9 : « Stations d’observation » La Section 9 est responsable pour le bon fonctionnement des stations de mesures de l’IRM, réparties sur toute la Belgique et où on mesure différentes variables météorologiques servant aux prévisions du temps et aux études climatologiques. Elle gère également un laboratoire d’étalonnage dans lequel sont étalonnés régulièrement les senseurs utilisés dans les différents réseaux de mesures. Cette section est également responsable pour les mesures de l’ozone atmosphérique et l’UV à Uccle. Toutes ces mesures sont utilisées de manière intensive pour la recherche scientifique, principalement dans un cadre international. Section 10 : « Télédétection à partir du sol » La Section 10 est responsable des systèmes de mesure qui fournissent en temps réel des informations utiles sur l’état de l’atmosphère grâce à des techniques de télédétection. De tels systèmes de mesure produisent entre autres des profils de différentes variables météorologiques (température, humidité, vent) dans la troposphère et la stratosphère, l’intensité et le déplacement des zones de précipitations, et la détection et la localisation des éclairs. Elle participe à des programmes et projets au niveau international ayant pour but une utilisation optimale des données météorologiques issues des systèmes de télédétection. Section 11 : « Télédétection à partir de l’espace » La section 11 est responsable de la fourniture d’images de satellites pour les prévisions du temps. Elle exploite les mesures de satellites pour ses recherches sur le réchauffement de la Terre. Elle construit ses propres instruments pour la mesure de l’énergie solaire à bord de satellites. Et elle mesure l’énergie solaire disponible en Belgique. Département 5 : Traitement de l’information Les objectifs du département 5 sont de développer une infrastructure informatique et de télécommunication évolutive et fiable, autorisant l’exécution optimalisée des missions opérationnelles et scientifiques, en offrant aux utilisateurs une assistance technique adéquate et en créant un environnement permettant des échanges et des traitements standardisés de données et d’informations tout en stimulant le développement de nouvelles méthodes et applications. 23 Section 12 : « Infrastructure informatique et télécommunications » La Section 12 est responsable du développement et de l’entretien d’une infrastructure évolutive dans les domaines de l’informatique et de la télécommunication. Elle est également chargée d’en assurer la fiabilité. Celle-ci doit permettre que soient conduits d’une manière optimale aussi bien les tâches opérationnelles que les projets scientifiques. Section 13 : « Gestion des données » La section 13 est responsable de la gestion des différentes sources de données de l’IRM. Toutes les données météorologiques brutes sont sauvegardées dans une base de données relationnelle. Cette section assure la gestion de cette base de données et les contrôles de qualité automatiques effectués sur les données. Elle produit et supporte également les produits météorologiques dérivés comme, par exemple, les images satellites, le site web, etc. pour les clients internes et externes. 3. Remarques Par rapport aux organigrammes de 1965 et de 1999, quelques remarques s’imposent (pour le profane voulant suivre la trace des archives de sections individuelles) : les quelques modifications apportées, entre 1974 et 1999, au premier schéma (1965) ont été énumérées plus haut. Disparurent en silence en 1999 : les services « Bioclimatologie », « Dynamique et Énergétique » et « Mésométéorologie ». Furent créés à cette époque : les services « modélisations hydro-météorologiques » (héritier de la « mésométéorologie »), « météorologie et climatologie dynamiques », « analyse de risques et durabilité » (héritier de la section « hydrologie ») et « Gestion des données ». Ont été fusionnés : les anciens départements 2 et 3 (« Aérométrie » et « Aérologie »), devenus le département 4 (« Observations ») ; les anciennes sections 1 et 8 (« Climatologie générale » et « météorologie synoptique ») devenues le département 1 (« Services opérationnels et aux usagers »). La bibliothèque de l’Institut est celle de l’Observatoire (cf. supra). C’est en vain qu’on chercherait un « service éducatif » : les tâches d’un tel service (vulgarisation des connaissances scientifiques ; participation à certaines expositions externes, visites guidées, etc.) ont été effectuées d’abord par le département « Aérologie » (1965-1999), puis par le « Users Interface » (section 2). 24 ORGANIGRAMMES Organigramme 1876-1886 (directorat Houzeau)27 Direction Service d’Astronomie Service de Météorologie Section Climatologie Section Prévision du temps Organigramme 1886-1897 (directorat Folie)28 Direction Service d’Astronomie Section Astronomie de Position Section Astronomie Physique Section Physique de Globe Service de Météorologie Section Climatologie Section Prévision du temps Organigramme 1898-1913 (période de compromis avant l’autonomie)29 Administrateur-inspecteur Direction scientifique Astronomie Section Astronomie de Position Section Astronomie Physique Section Physique de Globe Sismologie (1904) Bureau de l’Heure (1905) Service de la Carte du Ciel (1907) Direction scientifique Météorologie Section Climatologie Section Prévision du temps Organigramme 1913-196530 Direction / Administrateur-inspecteur Services Climatologie Météorologie synoptique Aérologie expérimentale et théorique Géomagnétisme (et branches connexes) Rayonnement (1940) Chimie et radioactivité (1958) Calcul numérique (1960) 27 MAES, Archives de l’Observatoire royal de Belgique, p. 23 ; TYSSEN M., Évolution d’une institution scientifique : L’Observatoire royal de Belgique, Université de Liège, mémoire de licence inédit, 1993, p. 50; DE RIDDER A., 150 ans de météorologie en Belgique (1833-1983), Bruxelles, 1984. 28 MAES, Archives de l’Observatoire royal de Belgique, p. 24; TYSSEN, Évolution d’une institution scientifique, p. 50-51. 29 MAES, Archives de l’Observatoire royal de Belgique, p. 25; TYSSEN, Évolution d’une institution scientifique, p. 70-71. 30 L’Institut royal météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982, p. 14 & 57. 25 Organigramme 1965/1967 – 199931 Direction / Administration générale Départements Sections Climatologie 1. Climatologie générale 2. Bioclimatologie 3. Hydrologie (°1965) Aérométrie 4. Télémesures 5. Chimie et radioactivité Aérologie 6. Dynamique et Énergétique 7. Radiométrie et micromesures, rayonnement et turbulence Météorologie appliquée 8. Météorologie synoptique 9. Mésométéorologie Géophysique interne 10. Magnétisme du globe et courants telluriques 11. Magnétodynamique et paléomagnétisme Sections autonomes 12. Calcul numérique 13. Géophysique externe (Ionosphère et rayons cosmiques) Groupe 14. Diffusion et Pollution atmosphériques (°1974) 31 L’Institut royal météorologique de Belgique, Bruxelles, 1982, p. 15; Arrêté royal du 21 avril 1965 et Arrêté ministériel du 10 janvier 1967. 26 Organigramme 1999-200932 Direction Départements I. Services opérationnels et aux usagers Services administratifs de la Direction (Secrétariat, Service du Personnel, Comptabilité, Service Juridique, Services Généraux) Sections 1. Prévisions, avertissements, informations météorologiques et climatologiques. 2. Services commerciaux et d’information II. Recherche météorologique et développement 3. Modélisations hydro-météorologiques 4. Météorologie et climatologie dynamiques 5. Analyse de risques et durabilité III. Géophysique: services et recherche 6. Observations et instruments géomagnétiques 7. Magnétisme environnemental 8. Profils ionosphériques IV. Observations 9. Stations d’observation 10. Télédétection à partir du sol 11. Télédétection à partir de l’espace V. Traitement de l’information 12. Infrastructure informatique et télécommunications 13. Gestion des données 32 Arrêté royal du 26 janvier 1999 modifiant l’organigramme de l’Institut royal météorologique de Belgique (Moniteur belge, 27 février 1999) ; http://www.meteo.be (consulté le 27 octobre 2009). 27 PRODUCTION, GESTION ET SELECTION DES ARCHIVES PRINCIPES ET CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ARCHIVISTIQUE Les archives Les archives sont les documents qui – quel que soit leur support (papier, support magnétique, optique, électronique, etc.), leur date ou leur forme matérielle – sont créés ou reçus par un organisme, une personne ou un groupe de personnes dans l’exercice de ses fonctions ou activités, et qui sont destinés, par leur nature, à être conservés par cet organisme, personne ou groupe de personnes.33 Cette définition distingue bien les « archives » de la « documentation » qu’un service accumule nécessairement à travers le temps (livres, revues, brochures, etc.). Généralement, nous distinguons trois phases dans la production d’archives : les archives sont d’abord « courantes », puis « intermédiaires » et finalement « statiques ». Par « archives courantes », nous entendons les documents qui ont une valeur administrative (ou opérationnelle) pour le service qui les produit. Autrement dit, ces documents sont utilisés (quasi) quotidiennement. Par « archives intermédiaires », nous entendons les documents qui n’ont plus d’utilité administrative directe. Leur « délai de conservation » (la période pendant laquelle les archives doivent être conservées, et au terme de laquelle est appliquée la décision concernant leur destination définitive)34 ne s’est pourtant pas encore écoulé. Ces documents sont encore utilisés de temps en temps. Par « archives statiques », nous entendons les documents dont le délai de conservation s’est écoulé. Ces documents n’ont (dans le meilleur des cas) plus qu’une valeur historique ou culturelle. Les séries d’archives Les archives se présentent en séries, c.-à-d. en groupes de documents ou de dossiers qui sont réunis du fait qu’ils ont un élément commun, généralement de caractère formel, et qu’ils sont classés selon un même critère chronologique, alphabétique, numérique ou alphanumérique.35 Il s’agit donc d’unités logiques. Par exemple : la correspondance reçue, les procès-verbaux des réunions d’EUMETNET, les bulletins mensuels d’observations climatologiques, les observations magnétiques à Dourbes, les bulletins maritimes, les cartes des prédictions ALADIN, les images des satellites et des radars, etc. Le producteur d’archives Tout organisme, toute personne ou tout groupe de personnes qui, dans l’exercice de ses fonctions ou activités, constitue ou a constitué des archives.36 33 PETIT R., VAN OVERSTRAETEN D., COPPENS H. & NAZET J., Terminologie archivistique en usage aux archives de l’Etat en Belgique, I: Gestion des archives, Bruxelles, 1994, p. 23. 34 IBID., p. 47. 35 IBID., p. 65. 36 IBID., p. 30. 28 ANALYSE DE LA PRODUCTION ET DE LA GESTION DES ARCHIVES Gestion des archives La production et la gestion des archives de l’IRM ne sont pas réglementées formellement, ni organisées de manière explicite. Il n’existe pas de service d’archives au sein de l’Institut. Il n’existe pas de « plan de classement » (un « schéma prédéterminé servant de guide pour le classement d’un fonds d’archives courantes » et qui s’applique donc exclusivement aux archives dans la phase dynamique de leur cycle de vie),37 ni de « cadre de classement » (un « schéma prédéterminé servant de guide pour le classement d’un fonds d’archives définitives » et qui s’applique donc exclusivement aux archives dans la phase statique de leur cycle de vie),38 ni « d’inventaire » (un « instrument de recherche fournissant un état descriptif plus ou moins détaillé, et présenté selon un ordre systématique, des articles d’un fonds d’archives »39).40 Jusqu’en 1999, l’absence d’une politique archivistique était totale. En conséquence, toutes les sections de l’IRM géraient leurs archives de manière autonome. Nous retrouvons dès lors des situations fort différentes au sein de ce même Institut : certaines sections n’ont pas de classement digne de ce nom ; d’autres utilisent un schéma rigoureux. Certaines identifient à peine les documents à archiver ; d’autres utilisent des étiquettes sans équivoque pour identifier leurs éléments de conditionnement. Certaines empilent leurs documents d’une manière plutôt désordonnée, en fonction de la place disponible ; d’autres ont des plans précis des caves et des étagères utilisées pour le stockage de leurs archives. D’autres encore se situent entre ces deux extrêmes. Le danger d’une telle approche, aussi bien pour les documents papier que pour les fichiers électroniques, est réel. En effet, lorsque les services et les employés doivent décider euxmêmes comment et où conserver les pièces d’archives, cela nuit, tôt ou tard, à l’organisation. Une gestion des archives non structurée provoque notamment un risque de perte de pièces d’archives potentiellement importantes. Dans le tableau de tri proprement dit, nombre de telles « lacunes » sont mentionnées. Une gestion des archives peu ou pas documentée provoque des pertes de temps considérables pour ceux et celles – et surtout pour les nouveaux collaborateurs – qui doivent retrouver des documents bien spécifiques (Où se trouvent les archives de la section ? Où se trouvent les documents en question ? Que signifient les codes (lettres, chiffres, couleurs, etc.) utilisés pour identifier les boîtes d’archives, les fardes et les classeurs ? Que signifie le nom donné au(x) fichier(s) électronique(s) dont il s’agit ? À quelle date la série commence-t-elle ? Avons-nous conservé tous les documents ?). Faute d’informations pertinentes à leur sujet, les archives de plusieurs (anciennes) sections se sont même révélées inaccessibles, du moins provisoirement. Le manque de considération qu’avaient certaines personnes pour les archives en général, nous oblige malheureusement aussi à signaler la perte (intégrale ou partielle) des archives de plusieurs sections supprimées ou remplacées au fil du temps (par exemple « Bioclimatologie », le groupe « Diffusion et Pollution atmosphériques »). Toutefois, l’équipe 37 IBID., p. 70. IBID., p. 70. 39 IBID., p. 80. 40 Un premier aperçu des données scientifiques de l’IRM – un catalogue des séries d’observations belges – a été réalisé en 1993 : Koninklijk Meteorologisch Instituut van België, Gegevensbestanden. Belgische Waarnemingen, Bruxelles, 1993. Ce tableau de tri-ci – en répertoriant toutes les tâches ou activités de l’IRM, toutes les séries d’archives produites dans son sein, leur délai de conservation et leur destination finale – pourrait servir de base pour l’élaboration d’un tel plan de classement ou inventaire. 38 29 actuelle de l’IRM est consciente de l’importance et de la valeur de ses archives – courantes et statiques. De telles catastrophes sont donc devenues hautement improbables. Depuis 1999 – i.e. depuis la réorganisation profonde (du fonctionnement) de l’Institut –, un effort considérable a notamment été fait pour la gestion centralisée des documents électroniques.41 En effet, la section « Gestion des données », créée à cette époque, a développé et implémenté une grande base de données Oracle, qui sert à toutes les sections. Jusque là, les données électroniques (aussi bien météorologiques qu’historiques) de l’IRM furent conservées dans un grand nombre de fichiers, chacun ayant sa structure et ses programmes pour le traitement et la consultation des données. L’utilisation de cette grande collection de fichiers non-structurés fut évidemment inefficace. En effet, chaque fichier nécessita ses propres programmes, adaptés à la composition des données. Depuis le passage à la banque de données objet relationnelle Oracle (1999), l’information contenue dans celle-ci est facilement consultable. Mis à part les images (radar et satellite), quasi toutes les données électroniques de l’Institut sont reprises dans la base centrale Oracle. La partie principale consiste en observations et en prévisions. Toutes ces données sont liées via un tableau central (station). Ainsi, l’utilisateur sait combiner, d’une manière simple et facile, les data des différents départements. Plusieurs tableaux contenant toutes les méta-données de la station (localisation, observateur, codes du réseau, etc.) sont liés au tableau central.42 Signalons encore que la base Oracle n’est pas utilisée uniquement pour la conservation et la gestion de l’information historique. Elle sert également à de nombreuses applications (comptabilité, production et envoi de produits, etc.). Les locaux d’archives et les serveurs En ce qui concerne les archives papier, il faut signaler d’emblée qu’il n’existe pas de dépôt central à l’IRM. Les archives courantes se trouvent dans les bureaux des agents. Les archives intermédiaires et statiques se trouvent soit dans ces mêmes bureaux, soit dans les caves, greniers, musées ou autres espaces mis à disposition des différents services. En général, ces locaux d’archives sont bien identifiés. Certains sont fermés à clé ; d’autres ne le sont pas. La sécurité des locaux contre les intrusions n’est donc pas garantie partout de la même façon.43 Par contre, la sécurité de tous ces locaux contre l’incendie est bien assurée par la présence systématique d’extincteurs. 41 Institut Royal Météorologique de Belgique, Rapport annuel 1999, Bruxelles, 2000, p. 2-4. Peu avant cette date, une campagne de microfilmage des archives statiques (papier) de l’Institut a été envisagée (1998). Le manque de place dans les différentes caves en fut le motif principal. La campagne en question fut avortée avant de produire des résultats sensibles. 42 La version actuelle de cette base de données est « Oracle 11g ». Elle tourne dans un environnement RAC (Real Application Cluster) de 2 machines Linux. Une machine failover est prévue. En cas de crash des serveurs RAC, celle-ci reprend tout le fonctionnement de la base. Quotidiennement, un backup de toutes les données est fait (cf. infra). 43 Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces, Locaux d’archives. Recommandations et checklist [= Brochures de recommandations et de conseil, 1], Bruxelles, janvier 2009 : « Un local d’archives doit être suffisamment sécurisé contre le risque d’effraction et contre les accès non autorisés, certainement lorsque y sont conservées des données à caractère personnel ou des pièces financières importantes. Dans ce cas, un contrôle d’accès au local d’archives devrait être instauré (par exemple la fermeture des portes à clé, un système d’ouverture avec badge, des caméras et/ou la surveillance par un collaborateur). Les portes sont de préférence équipées de serrures solides sécurisées ». 30 Si les locaux d’archives ne sont pas situés dans un environnement potentiellement dangereux, leur configuration comporte en revanche souvent des risques pour les documents. La présence de canalisations d’eau est le danger le plus évident. Quelques accidents mineurs, survenus à différents endroits et à différents moments, ont déjà détruit ou endommagé certaines archives de l’Institut. La présence de fenêtres non-occultées est tout aussi dangereuse. D’un côté, elles garantissent beaucoup moins bien la sécurité des locaux contre les intrusions. D’un autre côté, la lumière a un effet néfaste sur la longévité du papier, carton et autres supports de ce genre.44 Signalons encore pour la configuration des locaux d’archives que les éléments en amiante ont été enlevés partout. Dans l’ensemble, les locaux d’archives sont en bon état. Leur entretien se fait correctement.45 En revanche, un effort pourrait être fait pour la climatisation et la ventilation des locaux en question. Et la température ainsi que l’humidité relative de l’air ambiant devrait être contrôlée de manière plus régulière.46 La présence d’autres objets que les archives dans certains locaux à Uccle et à Dourbes est à déconseiller. Même si ceux-ci ne présentent – à première vue – aucun danger pour les documents (il s’agit entre autres d’appareils désaffectés), ils risquent de voiler la fonction du dépôt d’archives,47 d’entraîner des mauvaises pratiques et d’attirer des rongeurs et des insectes.48 L’équipement des locaux d’archives (rayonnages fixes en métal, sans paroi arrière et sans porte) est satisfaisant. Son état général l’est aussi.49 Si les archives papier de l’IRM sont, grosso modo, en bon état, quelques interventions sont néanmoins nécessaires pour garantir qu’elles le resteront. Pour ce qui est de leur conditionnement, nous pouvons conseiller, par exemple, de retirer systématiquement les documents des classeurs à anneaux métalliques, et de les ranger dans des boîtes en carton non-acide (opaques et hermétiques à la poussière). Il va de soi que les documents n’ayant pas encore été conditionnés jusqu’à présent (i.e. placés dans un emballage apte à assurer leur conservation) devraient l’être dans les délais les plus brefs. La collaboration entre l’IRM et les Archives générales du Royaume devrait permettre de porter rapidement remède à ce défaut. Une grande partie des archives de l’IRM consiste évidemment en documents électroniques. Les archives dynamiques sont presque toutes électroniques, et nombre d’archives statiques sont en voie de digitalisation (intégrale ou partielle). 44 CARNIER M. et PRENEEL M. (version française complétée par P.-A. Tallier et R. Depoortere), Le combat permanent contre l’eau et la poussière. Cours de base pour la conservation des archives destiné aux collaboratrices et collaborateurs des Archives de l’Etat, Bruxelles, 2007, p. 16. 45 IBID., p. 16. 46 IBID., p. 15. La température la plus appropriée est de +/- 18° C. Le taux d’humidité relative idéal se situe entre 50 et 55%. 47 PETIT, VAN OVERSTRAETEN, COPPENS & NAZET, Terminologie archivistique, p. 85-87 : « Le Dépôt d’archives est un bâtiment ou une partie d’un bâtiment utilisé pour la conservation d’archives ». Par « Conservation » nous entendons « l’ensemble des méthodes et procédés destinés à assurer la sauvegarde matérielle des archives ». 48 CARNIER & PRENEEL, Le combat permanent contre l’eau et la poussière, p. 17 ; Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces, Locaux d’archives. Recommandations et checklist. Toutefois, lors des visites d’inspection, aucune trace du passage d’animaux ou de la présence de moisissures n’a pu être constatée. 49 CARNIER & PRENEEL, Le combat permanent contre l’eau et la poussière, p. 16 ; Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces, Locaux d’archives. Recommandations et checklist. 31 Le stockage des informations informatiques de l’Institut se fait en trois grandes parties : 1° les serveurs opérationnels de l’Institut (avec un back-up – incrémentaux quotidiens et complets hebdomadaires – sur bandes magnétiques) ; 2° les fichiers personnels (Home Directory) sur le serveur central du Plateau d’Uccle (avec des snapshots allant jusqu’à trois mois, et des copies trimestrielles sur bandes magnétiques) ; 3° « l’archivage recherche » sur des serveurs spécifiques (transférant les fichiers sur bandes magnétiques). À côté de ces trois parties, il existe encore quelques systèmes de stockage décentralisés (p.e. le radar, les images satellites, et le site de Dourbes). Le poids total des espaces de stockages disponibles se situe actuellement aux environs des 35 terra bytes.50 TYPOLOGIE DES SERIES D’ARCHIVES DE L’IRM Une institution scientifique telle que l’IRM est d’abord une institution. Elle compte dès lors de nombreuses archives administratives « classiques », relatives à son organisation et à sa gestion. Non seulement la direction, le secrétariat, le service du personnel, la comptabilité, le service juridique et le service de la prévention en sécurité produisent ce genre de documents (p. ex. les procès-verbaux des réunions du Conseil de Direction ou de la Commission de gestion, des notes de service, des dossiers du personnel, la base de données « PIA » pour la gestion comptable et financière de l’IRM, les états semestriels du contrôle médical), mais aussi les départements et les sections scientifiques (p. ex. les procès-verbaux des réunions de département, de section ou de « groupe », ainsi que ceux des réunions relatives aux projets et échanges internationaux). Il est important de signaler que la correspondance de tous les agents de l’IRM fait également partie des archives de l’Institut. Pour ce qui est des archives « scientifiques », relatives aux activités de l’IRM, nous distinguons plusieurs types de documents. D’abord, il y a évidemment toutes les séries d’observations et de mesures à proprement parler (p. ex. les carnets d’observation à Bruxelles/Uccle (depuis 1833), les bulletins mensuels d’observations climatologiques (depuis 1880), les diagrammes vent/pression/pluviométrie des stations climatologiques, les mesures continuelles pour plusieurs variomètres, les mesures archéo- et paléo-magnétiques, les mesures des sondages ionosphériques et du rayonnement cosmique, les mesures de la radioactivité, de la colonne d’ozone et de la radiation ultraviolette, les données et images provenant des multiples radars et satellites, les mesures de l’énergie solaire, celles de la durée de la lumière du soleil etc.). Ces données sont observées ou mesurées à intervalles réguliers (chaque heure, chaque jour, chaque semaine, etc.). Elles sont enregistrées sur toutes sortes de supports (papier, papier photographique, bandes magnétiques, cartes perforées, fichiers électroniques). Ensuite, il faut mentionner les séries d’archives relatives à la conception, à la fabrication ou à l’achat d’instruments de mesure, et celles relatives à la gestion de ces instruments, des stations et des réseaux d’observation. Les premières nous informent sur la manière dont les scientifiques de l’IRM ont cru devoir rassembler des informations concernant les phénomènes météorologiques étudiés (p. ex. les notes techniques relatives au développement d’instruments spatiaux ; les rapports de validation d’outils géomagnétiques développés in situ ; les dessins techniques d’instruments et d’appareils construits par l’atelier ; le dossier relatif à la fabrication de compteurs CIGRE (comptant les coups de foudre au sol) ou celui relatif au développement d’un système de prévisions hydrologiques à moyen terme ; les codes source des logiciels qui traitent les données brutes et les images des différents radars et satellites, etc.). Les secondes contiennent de l’information sur l’installation et le fonctionnement des instruments de mesure, des règlements d’observation (« Comment mesurer ? ») et/ou de l’information relative au contrôle sur le bon fonctionnement / le bon usage des instruments (p. ex. les directives concernant les observations du réseau climatologique ; les carnets 50 Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces, Locaux d’archives. Recommandations et checklist. 32 d’inspection des stations du même réseau ; les documents relatifs à la formation de nouveaux chercheurs en géomagnétisme ; les manuels d’utilisateurs pour les différents outils géomagnétiques ; les spécifications techniques pour les instruments de mesure et les techniques d’échantillonnage pour archéo- et paléo-magnétisme ; la documentation technique relative au fonctionnement des stations d’observation automatiques et des instruments qui se trouvent dans ces mêmes stations, etc.). Ensemble, ces deux groupes de séries permettent de contrôler la qualité et la validité des données rassemblées. Les analyses primaires de toutes ces données donnent naissance à différentes séries de cartes, de bulletins et de renseignements pour les usagers (p. ex. les cartes « min-max » utilisées au Bureau du Temps ; les cartes de prédiction Aladin ; les cartes journalières des dégâts météorologiques en Belgique ; les cartes journalières / annuelles de la densité d’éclairs en Belgique ; les tableaux mensuels des jours d’intempéries ; les bulletins quotidiens du temps ; les bulletins maritimes ; les bulletins « Metagri » ; les avertissements météorologiques généraux ; les avertissements « Tempête en mer » ; les publications périodiques de l’Institut résumant les mesures des différents services, etc.). Bien entendu, les scientifiques de l’Institut font aussi des recherches à partir de toutes ces observations. Leur but déclaré est l’avancement de nos connaissances et l’amélioration des prévisions météorologiques. Dans ce cadre, ils produisent non seulement des publications (livres, atlas, articles dans des revues, etc.), mais également des projets et des rapports de recherche. En outre, il faut signaler les thèses de doctorat, mémoires de licence et travaux de stage d’étudiants réalisés au sein des différents services. PRESENTATION DU CONCEPT DE SELECTION Généralités Le tri (le triage ou la sélection) est l’opération intellectuelle et matérielle qui consiste à séparer, dans un ensemble d’archives, celles qui doivent être conservées de celles qui peuvent être éliminées.51 Bien que la tentation puisse exister, il n’est en effet plus possible aujourd’hui de tout garder. Les calculs des Archives de l’Etat montrent, par exemple, que les services centraux des Services Publics Fédéraux (SPF) et des Services Publics fédéraux de Programmation (SPP) conservent, ensemble, plus de 300 kilomètres linéaires d’archives papier, ce qui représente, évidemment, des frais énormes (la place, le matériel, l’entretien, etc.). En plus, les fonctionnaires passent une partie de leur temps à chercher les bonnes pièces dans cette masse documentaire.52 La perte de temps ainsi causée représente également un sérieux coût. Ces constats sont valables aussi pour l’environnement électronique. Le nombre et la taille de nos fichiers s’accroissent exponentiellement, ce qui rend nécessaire, tôt ou tard, l’achat de nouvelles capacités de stockage. Même pour les programmes de recherche les plus avancés, un plus grand nombre d’informations sur disque ou bandes magnétiques signifie inévitablement plus de temps de recherche.53 Si une bonne sélection des archives permet donc (d’abord) d’économiser beaucoup d’argent, elle améliore aussi, de manière générale, la gestion des connaissances et de l’information au sein d’une organisation. Elle évite le risque de perte de pièces d’archives potentiellement importantes. Et elle s’accompagne toujours de gains en termes de transparence et d’image. 51 PETIT, VAN OVERSTRAETEN, COPPENS & NAZET, Terminologie archivistique, p. 44. LAUREYS V., Voor een geïntegreerde archivistiek. De bewaar- en vernietigingslijst, dans Bibliotheek- en Archiefgids, 1993, 69, p. 81. 53 MAES, Archives de l’Observatoire royal de Belgique, p. 37. 52 33 Un dernier argument en faveur du tri des archives est l’inutilité d’une conservation intégrale de toute la masse documentaire. Nombre de documents n’ont, en vérité, qu’une valeur administrative ou juridique de courte durée.54 Il convient donc de déterminer ce qui doit être conservé de ce qui peut être détruit. Au niveau d’un fonds d’archives contemporaines, le tri s’effectue le plus souvent par séries entières ou par dossiers entiers. Le tri document par document restant exceptionnel, sauf l’élagage (i.e. une méthode de tri, document par document, aboutissant à l’élimination des doubles au sein d’un dossier, des copies et des formulaires vierges).55 Pour détruire physiquement les séries et documents à éliminer, l’autorisation officielle de l’Archiviste général du Royaume est (et reste) nécessaire. Des formulaires pour demander cette autorisation peuvent être téléchargés sur le site web des Archives de l’Etat, sous la rubrique « Conseils sur la gestion des archives ».56 Le tri à l’IRM Dans le cas de l’IRM, il va de soi que toutes les séries d’observations et de mesures seront conservées. Elles ne représentent pas seulement le core business de l’Institut (son activité principale), son patrimoine, sa fierté et sa renommée. Elles peuvent aussi servir à de nouvelles recherches. En effet, des anciennes données peuvent être recalculées avec de nouvelles méthodes. En les intégrant dans de nouveaux concepts et modèles, elles peuvent conduire à des nouvelles vues sur l’un ou l’autre problème d’ordre météorologique. Presque tout aussi importantes sont les séries d’archives relatives à la conception, à la fabrication ou à l’achat d’instruments de mesure, et celles relatives à la gestion de ces instruments, des stations et des réseaux d’observation. Puisqu’il s’agit dans tous ces cas de la qualité et de la validité des données rassemblées, ces documents seront eux-aussi conservés systématiquement. À partir de toutes ces observations, les scientifiques de l’Institut font des recherches. Le résultat de leurs efforts sera également conservé pour l’éternité (publications et rapports finaux des dossiers relatifs aux projets de recherche). Outre les publications de la main des chercheurs de l’IRM, les thèses de doctorat, mémoires de licence et travaux de stage d’étudiants réalisés au sein des différents services mais non-publiés seront également gardés. Les seules séries d’archives scientifiques susceptibles d’être triées ou même éliminées (à la fin de leur délai de conservation), sont celles 1° générées à partir de séries de mesures, 2° ne subissant aucune autre intervention, et 3° représentant un gros volume (à raison de la fréquence élevée de leur production) – telles que les cartes de prédiction Aladin et les cartes « min-max » utilisées au Bureau du Temps. De fait, elles peuvent être reconstituées à la demande. Les critères de sélection utilisés pour les archives administratives de l’Institut sont ceux que les Archives générales du Royaume appliquent pour toutes les administrations. Le délai de conservation de ces archives (qui précise combien de temps la série sera conservée pour 54 Directives aux administrations de l’État pour la conservation, le tri, le dépôt et le versement de documents aux archives de l’État, Bruxelles, 2003 (Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces, Direction centrale, Communications aux administrations publiques, 1), p. 1011. 55 PETIT, VAN OVERSTRAETEN, COPPENS & NAZET, Terminologie archivistique, p. 46. 56 Il existe, évidemment, divers procédés de destruction (pour les supports papiers : déchiquetage, recours au pilon ; pour les supports digitaux ou magnétiques : démagnétiser, broyer). 34 assurer le bon fonctionnement du service et pour se justifier sur le plan juridique) a été déterminé en concertation avec les agents concernés. Les documents illustrant la création, l’organisation, le fonctionnement interne et les activités de l’Institut, sa politique générale et sa place dans le monde scientifique et météorologique ont une valeur historique et seront donc conservés systématiquement (par exemple les procès-verbaux du Conseil scientifique, les procès-verbaux du Conseil de Direction, les procès-verbaux des réunions d’organisations internationales auxquelles le directeur-général de l’IRM participe,57 les notes de service). Les documents de synthèse (résumant les données contenues dans d’autres documents) et les répertoires, index et bases de données donnant accès à d’autres séries documentaires seront également conservés (par exemple les rapports annuels, les comptes annuels, la base de données pour la gestion comptable et financière de l’Institut, et celle pour la gestion du patrimoine de l’IRM). Par contre, les documents contenant de l’information à portée limitée ainsi que les copies et les doubles (de documents complets) seront éliminés à la fin du délai de conservation (par exemple les factures, les bons de commande, les dossiers relatifs au financement des projets de recherche). Faisons une petite parenthèse (paradoxale) pour les archives relatives à la gestion des départements et services scientifiques. À maintes reprises nous avons constaté que cette gestion était peu ou pas documentée. Des réunions de section / de département sont rares. Des procès-verbaux de telles réunions le sont encore plus. Pourtant, cette gestion informelle comporte des risques de perte d’information par rapport à la prise de décision (par exemple, lors d’une succession à la tête du service). Surtout à l’avenir, lorsque l’IRM fonctionnera avec le nouveau statut des Établissements Scientifiques Fédéraux, il est conseillé de produire de tels documents et de les conserver durant une période raisonnable. 57 Certes, les documents relatifs aux activités des organisations scientifiques internationales de météorologie se trouvent normalement conservés par ces institutions. Les exemplaires de l’IRM seront néanmoins gardés à l’IRM, car les exemplaires des organisations internationales sont difficilement accessibles pour le citoyen belge, et les Archives de l’Etat ne peuvent en contrôler la conservation. 35 36