Production et intégration du contenu multimédia

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Production et intégration du contenu multimédia
Production et intégration du contenu multimédia
Le service doit tout d’abord être produit. Il est possible de vendre du matériel, des services, des
idées, du savoir-faire, du divertissement, du vent même, mais il est évidemment nécessaire que
le client ait l’impression d’obtenir une contrepartie minimum à l’issue de la transaction financière
qui s’est opérée. Par exemple, vous êtes consultant en marketing international et vous avez eu
l’idée de modéliser votre démarche de conseil et vous avez fait développer un logiciel par une
société de service informatique. Lorsque des visiteurs se connectent sur votre site web, ils
remplissent un questionnaire que vous avez conçu, votre service en ligne analyse les données
et formule des recommandations. Le développement de l’application est au cœur de votre
plate-forme de commerce électronique. Comme service d’appel gratuit qui vous permettra de
capter l’attention de votre clientèle sur Internet, vous produisez aussi un contenu éditorial riche
(notamment une revue de presse) sur l’export. Tout ceci est le cœur de votre métier, le conseil
en marketing à l’international. Vous devez donc en conserver une parfaite maîtrise. Vous créez
aussi une base de données marketing qui vous permet d’analyser de plus en plus précisément
les besoins de vos clients, d’établir une relation personnalisée et de les fidéliser.
Vous pouvez aussi vendre tout simplement des chaussures, du fromage, des bijoux ainsi que
tout ce qui se vend dans l'économie réelle (ne dites jamais : « on ne vendra jamais ceci ou cela
sur Internet », car il y a quelques années encore, 99,99% de la population aurait affirmé :
jamais on ne vendra de livres sur Internet. Or, la vente de livres sur Internet représente
désormais 10% du chiffre d’affaires global de l’édition aux Etats-Unis, on peut donc en déduire
que les postulats ne sont pas adaptés lorsque l’on travaille dans le FarWest électronique). Vous
pouvez aussi vendre des biens numériques comme la maison d’édition numérique 00H00.com
qui est spécialisée dans l’édition littéraire en ligne ou comme www.goodnoise.com, spécialiste
de l’édition musicale au format MP3.
Notez également que pour un produit, la valeur perçue par le client est très subjective et
évolutive. Une élégante du 19ème siècle n’aurait pas perçu l’intérêt d’une séance d’UV en
institut ou l’implantation d’une prothèse siliconée, qui sont des services de plus en plus prisés
dans notre société. On peut donc imaginer que l’économie digitale saura rapidement créer de
nombreux besoins très virtuels chez les consommateurs. La notion de produit est donc à
prendre au sens large.
Une fois que vous vous êtes arrêté sur un produit à proposer (marchandise, services physiques
ou service en ligne), vous faites appel à une agence de communication pour développer votre
site web (habillage graphique, ergonomie, système de paiement…). Il est essentiel de noter à
cette étape que le rôle du prestataire qui développe votre site web n’est pas de développer
votre service car vous devez absolument conserver la maîtrise de votre savoir-faire. Le rôle du
prestataire Internet est simplement de vous fournir un service qui doit se limiter au packaging
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de votre produit. Si vous lui confiez également la conception de votre service, vous encourez le
risque de laisser échapper une partie de la valeur ajoutée et du savoir-faire associé.
Actuellement, la confusion des rôles étant de règle, les prestataires Internet prétendent faire
simultanément du conseil en stratégie, créer vos produits, concevoir votre site web, assurer le
développement technique, animer votre site et réaliser sa promotion. Il en résulte la plupart du
temps des dysfonctionnements majeurs : sites longs à charger, ergonomie ratée, absence
totale de stratégie, mauvais référencement, absence de contrôle des résultats, problèmes
d’affichage multiples, technologies mal maîtrisées… Lorsque l’on sait que les plus grandes
entreprises européennes du secteur dépassent rarement 50 personnes, cela n’est pas
étonnant : en voulant trop bien faire, elles oublient une des règles fondamentales de la stratégie
d’entreprise : se concentrer sur ses points forts et laisser à des partenaires le soin d’apporter
des savoir-faire complémentaires. Le seul savoir-faire que vous devez toujours conserver dans
votre entreprise est celui qui vous permet de produire le cœur de votre service.
Etant donné que votre étude de marché initiale vous a montré que vos clients étaient
susceptibles d’utiliser votre service, non seulement sur un ordinateur personnel sous Windows,
mais aussi par le biais d’assistants numériques comme le Psion, votre agence de
communication développe plusieurs versions optimisées pour chaque terminal d’accès. Si votre
service s’adresse au grand public, il faudrait par exemple concevoir un habillage pour la
télévision interactive et un autre pour le webphone.
Certaines entreprises, qui considèrent que le cœur de métier résidera bientôt dans un contrôle
parfait du marketing en ligne, intègrent cette composante, en partie, en interne : c’est le cas des
Trois Suisses qui a mis en place un studio de création multimédia en interne pour répondre à la
plus grosse partie de ses besoins concernant les média-numériques. La gestion d’un studio de
création paraît être un choix censé car la maîtrise du marketing direct qui constituait une grosse
partie du savoir-faire et de la valeur ajoutée de la société va progressivement devoir migrer vers
le marketing sur media électroniques, processus déjà largement engagé avec le Minitel.
L’apparition d’une unité de création multimédia, rendue nécessaire par le recours croissant aux
nouvelles technologies de l’information, s’est accompagnée de la création d’une base de
données multi-média unique. Cette dernière contient tous les éléments graphiques et sonores
dont les Trois Suisses se serviront pour la création de catalogues papier, de CD-ROM ou de
web. Cette démarche est logique dans la mesure où les Trois Suisses sont de gros
consommateurs de documents commerciaux et où ce système induit des économies d’échelle
sensibles.
Pour la plupart des entreprises s’engageant dans le commerce électronique, l’intégration de la
partie packaging en interne est déconseillée car on envisage ce type de solution qu’à partir
d’une taille critique nécessaire pour l’amortissement des investissements associés et
uniquement dans la mesure où la création de documents commerciaux est justifiée par le
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métier de l’entreprise. La plupart du temps, il est plus raisonnable de confier cette partie du
travail à des prestataires spécialisés, dont c’est le métier.
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