Dossier: le "Tour" , une liesse populaire

Dossier
C
Nino De Filippis franchit la ligne d’arrivée en tête le 15 juillet 1957. Les tribunes du Circuit du Comminges sont bondées.
’est un signe fort. Recevoir
le Tour deux ans seulement
après l’avoir déjà accueilli
est un message à peine codé de
la confiance des organisateurs
du Tour, Christian Prud’homme
et A.S.O en tête. Le patron de la
Grande Boucle aime à répéter qu’à
ses yeux, l’organisation conjointe
de la Communauté de Communes
du Saint-Gaudinois et de
la ville de Saint-Gaudens
est par faite. Une ville
de taille idéale, où tout
le monde est rassemblé
pour cette grande fête
sportive, ce qui n’est pas toujours
le cas dans les grandes villes, où
un passage est plus anonyme.
Mais aussi une ville et une Communauté de communes qui apprécient le cyclisme et le prouvent,
chaque année, en hébergeant la
Route du Sud. D’ailleurs, Christian
Prud’homme était à Saint-Gaudens, le 17 juin dernier, à l’occasion
du départ d’étape de la Route du
Sud, entre Saint-Gaudens et Cauterets. Car l’homme, s’il gère la plus
grande course cycliste au monde,
est avant tout un amoureux de la
petite reine. Il sait parfaitement que
le Tour est la cerise sur le gâteau
mais que le sport cycliste se nourrit
des « petites » courses qui galèrent
parfois pour trouver preneur. La
Route du Sud fait partie de ces
courses-là. Or, Saint-Gaudens
est d’une fidélité exemplaire à la
course créée par Francis Auriac.
le «Tour»
de la plus grande course cycliste
au monde ne se conteste pas.
Les gens se sont appropriés cette
épreuve. Les grands champions
sont devenus des familiers : on
déjeune, on dîne en regardant les
exploits télévisés des forçats de la
route. Le Tour de France a réussi
le tour de force de la proximité, de
la convivialité, de la fête populaire
et de la liesse collective (et parfois outrancière notamment en
montagne) en faisant
cohabiter au plus près
le public et les stars du
pédalier.
Cette ferveur, cette liesse ont
largement dépassé les frontières
hexagonales. Elles sont universelles. Le Tour de France, c’est le
2ème événement sportif mondial.
Sauf que contrairement aux Jeux
Olympiques ou à la Coupe du Monde de Football, il revient chaque
année. L’exposition médiatique est
unique (voir par ailleurs). L’échelle
planétaire est tellement vaste, il en
reste toujours quelque chose…
une liesse populaire
Christian Prud’homme a conscien
conscience de tout cela. Et quand il y a un
choix à faire, il s’effectue en faveur
des villes qui aiment le cyclisme. Et
comme Saint-Gaudens propose
une position géographique idéale
pour servir de tremplin vers les
cols Ariégeois, Haut-Garonnais ou
Haut-Pyrénéens…
Le Tour est un événement majeur,
un des vecteurs de notoriété les
plus importants au monde. Accueillir le Tour de France, c’est entrer dans sa légende. La popularité
La tribune de presse au beau milieu des spectateurs, en1957. Départ du Tour 2009. 12000 personnes au rendez-vous.
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Dossier
un «Tour»
d’histoires
S
aint-Gaudens a fait une entrée
pour le moins remarquée
dans la légende du Tour. De
celles qui restent à jamais écrites
dans l’histoire du sport.
La fameuse arrivée tumultueuse de 1976, boulevard Bepmale.
Bartali, seul dans le Tourmalet, en 1950,
avant de rejoindre Saint-Gaudens.
C’était en 1950 et l’étape reliait Pau
à Saint-Gaudens, via l’Aubisque, le
Tourmalet et l’Aspin. Gino Bartali,
déjà vainqueur de deux Tours de
France à 10 ans d’intervalle, en 1938
et 1948, passait à l’attaque dans le
col d’Aspin. Jean Robic, le grimpeur
de poche français, chouchou du
public, rejoignait la star italienne.
La foule était surexcitée. Quelques
énergumènes enivrés auraient fait
barrage à Bartali. En voulant éviter
cette barrière humaine, le coureur
italien aurait fait chuter Robic, qui
s’en serait relevé aussitôt. L’incident
en restait là, tout le monde repartait
et Bartali s’imposait sur le circuit
du Comminges, à Saint-Gaudens.
Toutefois, son équipier (c’était encore le temps des équipes nationales) Fiorenzo Magni, grand espoir
du cyclisme italien, empochait le
maillot jaune. Le soir même, Gino
Bartali décidait de ne pas repartir
le lendemain. Fiorenzo Magni et
les «cadetti», les équipiers, se rangeaient derrière la décision de leur
leader. Les deux équipes italiennes,
quatorze coureurs, quittaient le
Tour à Saint-Gaudens malgré les
supplications de Jacques Goddet,
le directeur de l’épreuve et d’Alfredi
Binda, le manager des Italiens.
La presse italienne s’emparait de
l’affaire, criant vengeance. Quelques jours plus tard, le Tour devait
faire une incursion en terre italienne
lors de l’étape Menton/San Remo.
L’étape était annulée. L’histoire
pourrait se terminer là mais les historiens du sport ont aussi une autre
version. Bartali se serait servi de
ce malheureux événement au col
d’Aspin pour…ne pas permettre à
son équipier Fiorenzo Magni de remporter le Tour. Question d’ego, de
suprématie, d’hégémonie italienne.
A l’époque, les observateurs étaient
persuadés que Fiorenzo Magni, en
abandonnant, était passé à côté de
la plus belle victoire de sa carrière.
Cette année-là, il avait tout pour
battre un Bartali sur le déclin.
1955, arrivée sur le Circuit du Comminges.
Charly Gaul s’est imposé et est félicité
par Louison Bobet.
Depuis, le Tour fait régulièrement
étape à Saint-Gaudens. Charly Gaul
en 1955 ou Luis Ocana en 1970 s’y
sont imposés.
En 1976, Régis Ovion s’imposait
sur le boulevard Bepmale. Mais le
contrôle anti-dopage passait par
là et le coureur Parisien était pris
par la patrouille, au profit de son
dauphin, le Belge Willy Teirlinck. Ce
jour là, Hennie Kuiper et sa tunique
de Champion du Monde chutaient
lourdement devant la Mairie.
Le Russe Dimitri Konyshev s’impose en 1999.
L’arrivée était jugée, à Sède, rue Philippe Etancelin.
Enfin, en 1999, signe de reconnaissance de la part des organisateurs, Jean-Marie Leblanc en tête, le
Tour faisait une escale remarquée à
Saint-Gaudens. Une arrivée d’étape
(à Sède) remportée par le baroudeur
russe Dimitri Konyshev ; une journée
de repos ; et un départ d’étape vers
Piau-Engaly. Dix ans plus tard, en
2009, le Tour revenait pour le départ
de l’étape Saint-Gaudens / Tarbes.
Et deux ans après, le revoilà déjà. Le
Tour aime Saint-Gaudens !
1959, arrivée sur le Circuit du Comminges.
André Darrigade s’est imposé;
le Belge Vermeulin est maillot jaune.
Jacques Goddet et Alfredi Binda tentent de faire
revenir Gino Bartali sur sa décision.
Entre temps, en 1959, André Darrigade, le sprinter Basque, s’est imposé lors d’une étape de montagne
entre Bagnères de Bigorre et SaintGaudens. Certains disent que c’était
pour faire plaisir à sa future femme,
présente à l’arrivée.
Luis Ocana s’impose en 1970.
Il est ici seul sur le sommet de la côte de Valentine.
L’arrivée sera jugée Boulevard des Pyrénées
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Dossier
Les chiffres
du «Tour»
Organisation
1600 personnes accréditées
sur l’ensemble du Tour
2400 véhicules
24000 gendarmes
et policiers mobilisés
12 à 15 millions de spectateurs selon les années
Caravane publicitaire
200 véhicules
20 kilomètres
15 millions de cadeaux distribués
La course
22 équipes
198 coureurs au départ
294 accompagnateurs
17 commissaires de course
Médias
647 médias
2269 journalistes
35 nationalités
4222 heures de diffusion planétaire
92 chaînes de télévision
188 pays couverts
3,3 milliards de contacts télévisés à travers
le monde
5h02 par jour c’est l’événement sportif
le plus consommé
en France
Le village départ attire toujours la grande foule.
Qui vient voir le Tour ?
I
l y a deux ans, l’estimation du
nombre de spectateurs présents
à Saint-Gaudens était de 12000
personnes. 43% du public n’habite pas la région traversée. Un
spectateur fait en moyenne 100
km pour voir le Tour et reste en
moyenne… 6h30 au bord de la
route ou au départ d’une étape où
le contact avec les coureurs est
plus facile qu’après une arrivée.
Un spectateur suit en moyenne
deux étapes différentes : il cherche donc des points de chute.
Depuis de longs mois, l’Office
de Tourisme du Saint-Gaudinois
répond aux sollicitations du public
pour trouver un hébergement, une
restauration… 94% des spectateurs viennent accompagnés et
ce sont généralement des groupes de 4 à 5 personnes, venus en
famille ou entre amis.
Les médias sont dans la course
Les jeunes de l’école de cyclisme, en 2009, félicités
par Jean-Raymond Lépinay et Andréi Botcharov.
Les jeunes cyclistes
locaux à l’honneur
C
omme il y a deux ans, de
jeunes cyclistes Saint-Gaudinois, licenciés au «St Go Cyclisme
Comminges» pourront vivre une
expérience hors du commun.
En effet, 9 jeunes de l’école de
cyclisme recevront, sur le podium
de présentation des équipes, des
casques de cyclisme, une opération parrainée par LCL. Enfin,
4 cadets et 4 juniors ouvriront la
route à la caravane publicitaire
et effectueront les 30 premiers
kilomètres (en fait, jusqu’au pied
du Portet d’Aspet). Puis ils seront
transportés dans des véhicules
de l’organisation avant de remonter sur leurs vélos pour faire
l’ascension finale vers le Plateau
de Beille.
La caravane est un spectacle à elle seule
Saint-Gaudens dans le Tour de France
1950 Pau / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Perpignan
230km Gino Bartali (Italie)
233Km Maurice Blomme (Belgique)
1955 Toulouse / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Pau
249km Charly Gaul (Luxembourg)
206km Jean Brankart (Belgique)
1957 Ax-les-Thermes / Saint-Gaudens 236km Nino De Filipis (Italie)
Saint-Gaudens / Pau
207km Gastone Nencini (Italie)
Le départ du Tour 2009 donné depuis
la rue des Compagnons... du Tour de France!
Les animations du village départ
sont souvent attrayantes...
10
1959 Bagnères / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Albi
119km André Darrigade (France)
184km Rolf Graf (Suisse)
1962 Pau / Saint-Gaudens
207km Robert Cazala (France)
1968 Pau / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Seu de Urgel
226km Georges Pintens (Belgique)
208km Herman Van Springel (Pays-Bas)
1970 Toulouse / Saint-Gaudens Saint-Gaudens / La Mongie
190km Luis Ocana (Espagne)
135km Bernard Thévenet (France)
1976 Font-Romeu / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Saint-Lary
188km Willy Teirlinck (Belgique)
139km Lucien Van Impe (Belgique)
1981 Saint-Gaudens / Saint-Lary
117km Lucien Van Impe (Belgique)
1991 Saint-Gaudens / Castres
172km Bruno Cenghialta (Italie)
1999 Castres / Saint-Gaudens
Saint-Gaudens / Piau Engaly
199km Dimitri Konyshev (Russie)
173km Fernando Escartin (Espagne)
2009 Saint-Gaudens / Tarbes
160km Pierrick Fedrigo (France)
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Dossier
A chacun
son «Tour»
Le Tour de France
des jeunes d’Abbeville
P
La Chapelle Saint-Jacques au départ de l’étape
U
n seul coureur dans l’équipe, celle de la Chapelle SaintJacques. A l’occasion du Tour de France, la galerie d’art
contemporain de Saint-Gaudens crée son propre événement.
Nicolas Daubannes, au artiste Roussillonnais, prendra le départ
de l’étape Saint-Gaudens / Plateau de Beille… mais bien avant
tout le monde, en tout cas, bien avant le peloton officiel. Motivé
par une grande séance de coaching qui aura lieu la veille au soir,
flanqué d’une voiture suiveuse, il partira de la Chapelle le 16
juillet à…3 heures du matin pour tenter, comme il dit «de ne pas
me faire rattraper». Une série de photographies, un texte d’une
quinzaine de pages ainsi qu’une vidéo seront produites à l’issue
de la performance. Laurent Jalabert, le grand champion cycliste
qui s’illustre désormais dans les plus grands triathlons mondiaux
et aux commentaires de la Grande Boucle, salue par avance
l’initiative. «Le cyclisme est un sport exigeant, il faut savoir faire
preuve de grandes qualités pour en être un acteur majeur. La
performance n’est pas le but ultime pour chaque pratiquant».
our la sixième fois, la ville d’Abbeville
organise un événement sportif itinérant : du 5 au 23 juillet, 16 jeunes de cette
cité de la Somme, âgés de 14 à 20 ans,
effectueront leur Tour de France à vélo, en
19 étapes et 1300 kilomètres. Parmi eux,
2 journalistes sont chargés, par le biais de
photos, de vidéos et de résumés d’étapes
d’immortaliser l’aventure. Le sport est ici
utilisé comme un support éducatif, qui
véhicule des notions indispensables de
courage, de rigueur, de responsabilisation, d’investissement… tout en faisant
découvrir la France ! La jeunesse des
quartiers est ainsi mise à l’honneur de la
meilleure des façons ! La ville de SaintGaudens accueillera une étape de ce Tour
particulier, le 12 juillet. Les jeunes seront
logés au camping et une réception aura
lieu à la Mairie le 13 juillet à 17h30.
circulation et stationnement
L
e Tour de France est
une grande fête populaire, un grand barnum à
ciel ouvert qui attire une
foule considérable. Il y a
deux ans, plus de 12000
spectateurs étaient venus
à Saint-Gaudens pour le
départ de l’étape SaintGaudens / Tarbes. Le Tour,
c’est aussi 6000 personnes
qui se déplacent, chaque
jour, de ville en ville…
Aussi, accueillir le Tour
impose de répondre à un
cahier des charges précis
et forcément contraignant.
Pour une journée où l’on
parle de notre ville dans le
monde entier, les habitudes
du quotidien sont changées. Pour des raisons de
sécurité, de contraintes
techniques, de moyens
humains… Accueillir le
Tour, cela s’anticipe !
La circulation sera interdite
à compter du samedi 16 juillet
de 6h jusqu’à la fin de la manifestation :
Av du Général Leclerc, place Maréchal Juin,
Bd de Gaulle, rues des Compagnons du Tour
de France, de la République, Bds Pasteur,
Azémar, Bepmale, place Barbastro,
Av Montagut, Kennedy, Bouéry.
La circulation sera interrompue
le vendredi 15 juillet de 20h jusqu’à la fin
de la mise en place des barrières :
place Maréchal juin, Bd de Gaulle (de la place
Maréchal Juin à la rue des Compagnons
du Tour de France), places A. Marrast, des Anciens Combattants, rues S. Comet,
des Compagnons du Tour de France,
de la République, Bds Pasteur, Azémar, Bepmale.
Le stationnement sera interdit du vendredi
15 juillet à 13h au samedi 16 juillet jusqu’à
la fin de la manifestation : Place P. Doumer.
Le stationnement sera interdit le samedi 16
juillet de 6h jusqu’à la fin de la manifestation :
parking du 19 mars 1962, Av de l’Isle (du parking
du 19 mars 1962 au Bd de Gaulle),
place H. Ducos (des 2 côtés).
Le stationnement sera interdit du vendredi
15 juillet à 14h jusqu’au samedi 16 juillet à 15h :
place du Capitaine Gesse.
Le stationnement sera interdit du vendredi
15 juillet à 17h jusqu’au samedi 16 juillet
de la fin de la manifestation :
place Maréchal Juin, Bd de Gaulle (de la place
Maréchal Juin à la rue des Compagnons du tour
de France), places A. de Pibrac, des Anciens
Combattants, rues S. Comet, des Compagnons
du tour de France, de la République,
Pasteur, Azémar, Bepmale.
La circulation et le stationnement seront
interdits le samedi 16 juillet de 6h jusqu’à la fin
de la manifestation : rue de l’Indépendance.
La circulation sera interdite du vendredi
15 juillet à 17h au samedi 16 juillet
jusqu’à la fin de la manifestation :
place du Pilat, rue J. Ferry, du Dr Boularan
(de la rue Décap à la rue E. Herriot), E. Herriot
(du groupe scolaire à la rue G. Pompidou).
Le stationnement sera interdit
du vendredi 15 juillet 8h au samedi 16 juillet
jusqu’à la fin de la manifestation :
place du Pilat, rue J. Ferry, du Dr Boularan
(de la rue Décap à la rue E. Herriot), E. Herriot
(du groupe scolaire à la rue G. Pompidou).
La circulation sera interdite le samedi 16
juillet de 5h jusqu’à la fin de la manifestation :
Av de Boulogne (de la rue G. Pompidou
au Bd de Gaulle), places du foirail,
de la Brasserie Saint-Paul, rue du Pradet.
Le stationnement sera interdit du vendredi
15 juillet à 21h au samedi 16 juillet jusqu’ la fin
de la manifestation : Av de Boulogne (de la rue
G. Pompidou au Bd de Gaulle), places du Foirail,
de la Brasserie Saint-Paul, rue du Pradet.
La circulation et le stationnement seront
interdits du vendredi 15 juillet à 19h au samedi
16 juillet jusqu’à la fin de la manifestation :
rue du Général Pelleport.
La circulation et le stationnement seront
interdits du vendredi 15 juillet à 14h jusqu’au
samedi 16 juillet de la fin de la manifestation :
rue du Général Lapène.
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