T I B E R E

Transcription

T I B E R E
TIBERE
(avant et après l' affaire JESUS)
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
TIBERE et l'affaire JESUS - 2
TABLE DES RUBRIQUES
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Pages :
Tibère:
Face à l’affaire Jésus
Présentation
Analyse I
(Prendre un édit)
Analyse II (Dieu unique d’Israël)
Synthèse
Tibère:
Après l’affaire Jésus :
Présentation
Tibère fait raser le temple d'Isis
Encore aujourd'hui
Le même temps (Les juifs expulsés de Rome)
Analyse
(Tibère interdit le culte d’Isis)
Rappel :
Caligula instaure le culte d’Isis
Finale
Annexe:
3
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5
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10
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12
13
13
Avant puis après l’affaire Jésus :
La politique égyptienne de Tibère
A Sperlonga : la villa de Tibère
La situation en Egypte
Rappel : Le statut de l’Egypte
Carte
(Sperlonga, Terracine, Gaëèe)
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
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TIBERE
FACE A L’AFFAIRE JESUS
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PRESENTATION
J’ai lu :
‘Depuis des millénaires, ce peuple héroïque (le peuple hébreu) redit son
inébranlable « oui » à son Dieu, au mépris et à la honte de toutes les « lois scientifiques » qui
voudraient le voir depuis longtemps réduit à n’être qu’un simple souvenir historique.
Comme les phéniciens par exemple, tout comme les étrusques ou ces babyloniens ou ces
égyptiens qui pourtant l’écrasèrent de toute leur puissance et le traînèrent dans les chaînes loin
de sa terre. Les rois triomphant de Babylone, les pharaons furent engloutis par l’histoire et le
vaincu en triompha. Pourquoi ?’
(Vittorio Messori : Hypothèses sur Jésus / Paris – Mame – 1978 – Page 60)
Note de bas de page :
‘Les nations, note Pascal, ne peuvent durer que si leurs lois savent se plier aux nécessités
du temps. L’hébraïsme, au contraire, s’est toujours conservé en demeurant inflexible. Comme
l’expérimentèrent, par exemple, les romains qui, face à Israël, enregistrèrent la seule faillite de
leur politique d’assimilation fondée sur la tolérance. A la différence de tous les autres peuples, les
juifs refusèrent quel que compromis que ce soit avec l’« oikoumeniké (gé) » - l’universalité – de
la (terre) habitée – culturelle gréco-latine qui amalgama le bassin méditerranéen. La même
chose se fit pour toute autre civilisation avec laquelle Israël dut vivre.
… Ainsi le prophète Ezéchiel écrivait-il, il y a vingt-cinq siècles ; YHVH s’emportait
contre son peuple qui, las de sa « différence » demandait à être comme les autres :
Ezéchiel XX-33
« Je vis, moi, dit YHVH, avec une main forte et avec un bras étendu et, dans ma fureur
épanchée, je régnerai sur vous. »
Deux mille cinq cents ans après que ces paroles furent écrites, l’histoire témoigne
qu’Israël n’est pas devenu comme les autres nations :
Ezéchiel XX-34
« Et je vous ferai sortir du milieu des peuples et je vous rassemblerai des pays dans
lesquels vous avez été dispersés, avec une main forte et un bras étendu, et, dans ma fureur, je
régnerai sur vous. »
(Vittorio Messori : Hypothèses sur Jésus / Paris – Mame – 1978 – Pages 60 et 61)
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TIBERE et l'affaire JESUS - 4
ANALYSE I
Ayant conscience de la difficulté pour Rome d’appliquer dans la terre
d’Israël une politique d’assimilation semblable à celles qu’ils appliquent envers
tous les peuples de l’okoumene (l’empire), Tibère prend une décision politique
en interdisant toute action répressive et toute persécution contre ceux (païens ou
juifs) qui ont adhéré ou vont adhérer à la doctrine de Jésus, un juif donc un
membre du peuple d’Israël. Tibère offre ‘gratuitement’ aux disciples de Jésus la
paix romaine et il interdit toute mesure de violence à leur encontre.
Agissant ainsi, Tibère engage Rome dans une politique qui pourrait être
considérée comme comparable à la doctrine proclamée par Jésus, alors qu’elle
est simplement conforme à la politique voulue par Auguste. Or, la décision de
Tibère est prise par le moyen d’un édit impérial, ce qui engage tout l’avenir
politique de Rome, car tout édit impérial a force de loi inspirée par les dieux et,
tout contrevenant dans les siècles à venir, devenant de ce fait coupable du crime
de lèse-majesté, est passible de la peine de mort sans qu’il soit nécessaire d’en
référer à un tribunal.
Même Néron, dans sa ‘folie érotique’, respectera l’édit de Tibère car
lorsque, en suite de l’incendie qu’il ordonnera de mettre dans les vieux quartiers
de la Ville de Rome, il fera arrêter des romains (par ‘hasard’ tous sont chrétiens !), ceuxci seront condamnés à mort sous l’inculpation d’avoir mis le feu dans Rome et
non pas en tant que disciples du Christ.
Même Domitien, quoique se voulant héritier de Tibère, a pris un édit de
persécution contre les disciples de Jésus (édit étendu à l’ensemble des fils de David) et il
annulera cet édit pris dans un instant de folie.
ANALYSE II
‘Les Actes des Apôtres racontent au chapitre IV la capture de PIERRE et de JEAN par les
autorités judaïques excédées de les voir instruire le peuple et annoncer, dans le cas de Jésus, la
résurrection des morts.
Traduit devant le Sanhédrin PIERRE, rempli de l’Esprit Saint, leur dit :
Actes IV-10 à 12
« C’est par le nom de Jésus Christ le nazoraien**, celui que vous avez crucifié et que
Dieu a relevé d’entre les morts … et il n’y a de salut en personne d’autre, car il n’y a sous le ciel
aucun autre nom d’homme qui doive nous sauver. »
(Vittorio Messori : Hypothèses sur Jésus / Paris – Mame – 1978 – Page 268)
‘C’est la raison pour laquelle le christianisme ne composera jamais avec aucun
‘syncrétisme’, c'est-à-dire avec quelle que tentative que ce soit d’unir ou de concilier en une
synthèse commune toutes les religions de la terre…
Ne dit-il pas de lui-même, le Dieu de la Bible :
« Moi, je suis un Dieu jaloux ! »
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Et Isaïe, chapitre XLIII(-10 et 11) :
« Avant moi, ne fut formé aucun Dieu et, après moi, il n’en existera pas. C’est
moi, c’est moi qui suis le Seigneur, en dehors de moi pas de Sauveur. »
(Vittorio Messori : Hypothèses sur Jésus / Paris – Mame – 1978 – Page 269)
Alors que Tibère peut simultanément être le Grand Prêtre d’une religion
en une même construction religieuse des dieux de Rome et de la Grèce, ainsi que
Isis dieu d’Egypte et Sol Invictus et Mithra de la Perse, le Dieu d’Israël – celui
des hébreux, des sémites et des juifs, mais aussi celui des disciples de Jésus -les
‘juifs étrangers’ - ne peut être synthétisé dans le Grand Pontificat de l’empereur de
Rome.
En prenant un édit impérial interdisant de poursuivre les disciples de
Jésus, Tibère offre une alliance de paix, alliance de la seule forme de paix que
peut concevoir Rome = la paix romaine assurée par ‘le policier et le magistrat’,
l’armée et le droit juridique fiscal et économique.
SYNTHESE
1.
Pilate envoie à l’empereur Tibère un rapport sur l’affaire Jésus, car tout
procurateur ou gouverneur nommé par l’empereur devait envoyer un rapport à
Rome dès qu’un évènement (un ‘incident’) se produisait.
2,1. L’Histoire informe que Tibère lisait tous les documents qui lui étaient
parvenus dans les dix jours et qu’il répondait toujours aussitôt. Recevant le
rapport de Pilate, il peut se faire (ceci est une hypothèse) que l’empereur désire avoir
des précisions ou des compléments d’information.
Il semble évident qu’un rapport exposant qu’un juif, renommé pour avoir
été pacifistes et guérisseur, sage en ses paroles et en ses actes, ayant émerveillé
de nombreuses foules, condamné à la mort la plus abjecte sur la Croix en suite à
une démarche des grands-prêtres du Temple de Jérusalem, ne peut pas être
crédible pour Tibère lorsqu’il y lit que le jeune juif crucifié a eu son cadavre
posé dans un tombeau et que, presque aussitôt alors que son corps a disparu, les
disciples de ce ‘mort’ ont affirmé avoir vu qu’il vit.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 6
2,2.
En réponse à une demande d’explications venant de Rome, Pilate a (très
certainement) confirmé son rapport, y incluant diverses informations et (peut-être)
en donnant le nom de diverses personnalités qui furent témoins : penser à
Jeanne, femme de Chouza et à celui-ci, ministre des affaires économiques
d’Hérode, à Hérode lui-même - quoique devenu ‘ami’ de Pilate, son témoignage
présente une certaine valeur – au centurion qui assurait la sécurité au Golgotha,
à divers soldats romains qui furent présents, assistèrent et participèrent à la
garde et à la surveillance du condamné, la veille de son exécution.
2,3. Si ce qui est évoqué (à titre d’hypothèse) dans le paragraphe 2,1 a eu lieu, cela a
entraîné obligatoirement ce qui est énoncé au paragraphe 2,2 qui suit. Si 2,1 n’a
pas eu lieu, c’est que ce qui est suggéré dans 2,2 a été précisé dans le rapport de
Pilate à Tibère.
3.
Ayant un tel rapport en mains, Tibère est obligé de réagir face à de tels
faits connus de tous. En effet, les conséquences qu’une telle affaire peut
entraîner ne sont pas limitées à la seule ville de Jérusalem. L’événement a eu lieu
lors des fêtes juives des Azymes et de la Pâque, c'est-à-dire dans l’intervalle de
temps dans lequel tout juif mâle a l’obligation de venir au Temple de Jérusalem
afin d’y manger la Pâque : un morceau gros comme une olive de la viande
grillée de l‘agneau pascal égorgé en fin de l’après-midi du jour de la
Préparation. L’événement est connu de ceux qui ont séjourné à Jérusalem, soit
quelques centaines de milliers de juifs qui, une fois rentrés chez eux, vont
informer leur parenté et tous ceux autour d’eux. L’affaire Jésus dépasse le cadre
de Jérusalem et de toute la Judée, car Jésus a parcouru la Galilée entière, les
régions de Tyr et de Sidon, la Décapole, les territoires de Dalmanoutha, etc.. =
Mc VII-31 / VIII-10. La grande région que nous nommons aujourd’hui Palestine a été
touchée par l’affaire et la capitale administrative d’Orient, la ville de Damas, a
été informée. Cette ville est, avec Antioche, le point de convergence de tous les
fonctionnaires et militaires romains affectés en ces régions de l’Asie.
4.
Pour Tibère, l’affaire Jésus n’est donc pas une simple affaire juive et elle
doit être considérée comme englobant les divers peuples de l’Orient, depuis
l’Egypte jusqu’à la Perse et l’Arménie qui, voisins de la ‘Palestine’, vont être
perturbés par ce qui arriva en Judée.
5.
Habituellement, Rome réagissait en adoptant les dieux locaux des pays
nouvellement occupés et en instituant un culte envers ces dieux dans un nouveau
temple érigé dans Rome pour ce nouveau culte. ’affaire Jésus ne peut pas être
solutionnée de cette manière car le Dieu d’Israël, prôné par Jésus, est le Dieu
Unique dont les adeptes reconnaissent l’unicité en rejetant toute idée d’autres
dieux.
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6.
La solution est donc de ne pas diviniser
des consignes de paix.
(romainement)
Jésus mais d’édicter
CONCLUSION
Tibère prit un édit :
‘Pilato de christianorum dogmate ad Tiberium referente Tiberius rettulit ad
senatum, ut inter cetera sacra reciperetur. Verum cum ex consulto patrum christianos eliminari
Urbe placuisset, Tiberius per edictum accusatoribus comminatus est mortem.’
CATECHISME DU CONCILE DE TRENTE
‘Tacite, en parlant de l’incendie de Rome sous Néron, affirme positivement que
cet empereur en accusa les chrétiens, ainsi appelés à cause du Christ qui avait été mis à
mort sous le règne de Tibère pendant que Ponce Pilate gouvernait la Judée. Les
premiers ennemis de la religion chrétienne n’ont jamais révoqué ce fait en doute.
« Nous sommes assurés qu’il s’est perdu un acte très authentique, et le plus
authentique même qui pût sortir des registres païens. Je veux parler de la relation qui
fut envoyée par le gouverneur de la Judée, sous l’autorité duquel Notre Seigneur fut
jugé, condamné et crucifié. C’était la coutume de l’empire romain, comme ce l’est
encore aujourd’hui dans tous les gouvernements du monde, que les gouverneurs de
provinces éloignées envoyassent à leur souverain une relation abrégée de tout ce qui
arrivait de remarquable dans le pays. On ne saurait douter que Ponce Pilate n’ait
touché dans la sienne un événement aussi extraordinaire que celui qui venait de se
passer en Judée ; et qu’il l’ait fait réellement, c’est ce que nous apprend, en terme
exprès, saint Justin, martyr, qui vivait cent ans après la mort de Notre Seigneur. Ce
grand apologiste eût-il osé défier, comme il le fit, les philosophes païens, à disputer avec
lui publiquement sur la religion chrétienne, en présence même du sénat romain, s’il eût
forgé cette preuve et ce témoignage ? Ou (ces philosophes) eussent-ils refusé le défit, s’ils
eussent pu triompher, en découvrant la fausseté ? … Ce Père, parlant de la mort et des
souffrances de Notre Seigneur, donne à l’empereur (homme très éclairé) et à tout le
sénat romain, pour preuve de la vérité de ce qu’il dit, les actes de Ponce Pilate.
Tertullien, qui écrivit son apologie cinquante ans après, veut sans doute parler de ces
mêmes actes, lorsqu’il dit au gouverneur de Rome que Tibère, ayant reçu une relation
de la Palestine, en Syrie, au sujet d’une personne divine qui parut en ce pays-là, y fit une
sérieuse attention, etc.. »’
(Addison : De la religion chrétienne - Tome I - Pages 30 et suiv.)
(Catéchisme du Concile de Trente, Traduction de l’abbé Doney)
(Paris - Gauthier frères – 1830 / Pages 111 et 112)
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TIBERE et l'affaire JESUS - 8
TIBERE
APRES L’AFFAIRE JESUS
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PRESENTATION
Voici un dossier fort court mais, cependant, d’une grande importance.
Partant d’un texte extrait des Antiquités judaïques de l’historien Flavius
Josèphe, il reprend une histoire singulière impliquant une belle jeune dame,
riche de surcroît, son mari, sans aucun doute considéré comme faisant l’innocent
et un jeune homme, riche de surcroît. Ainsi trois personnages, posés en forme de
chiasme, vont jouer une pièce de boulevard. Le vaudeville se déroulera dans un
temple avec des prêtres d’Isis dont la moralité s’accorde facilement avec des
problèmes d’orgie et d’argent à recevoir pour couvrir les frais à engager lorsque
l’on veut souper tard dans un temple. Tacite raconte aimablement la scène et, en
quelques mots, expose le dernier acte : les prêtres et la femme entremetteuse
sont crucifiés, le temple d’Isis est détruit et la statue du dieu est jetée dans le
Tibre.
Cette dernière phrase est la partie la plus importante du récit : elle dit,
avec vérité, comment Tibère, après l’affaire Jésus, réagit et condamne à la
noyade la statue d’un dieu païen.
Pourquoi Josèphe a-t-il ressenti la nécessité de narrer l’horrible
scandale durant les sacrifices d’Isis aussitôt après avoir, en une phrase très
concise, signalé l’existence de Jésus vivant et ressuscité, celui dont les chrétiens
encore aujourd’hui ont tiré leur nom ? Tibère a interdit le culte d’Isis, auquel
les romains ont le droit d’assister, tout au plus, en tant que spectateurs. Dès que
Tibère sera mort, Caligula son successeur s’empressera d’instaurer un culte à
rendre de façon officielle à Isis, culte auquel le peuple des romains devra
participer.
Pourquoi Josèphe a-t-il ressenti la nécessité de cette narration aussitôt
après qu’il eut signalé l’existence de Jésus ?
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TIBERE et l'affaire JESUS - 9
TIBERE FAIT RASER LE TEMPLE D' ISIS
'(En ce temps, Jésus fut crucifié et) il apparut vivant et ressuscité le
troisième jour comme les saints prophètes l'avaient prédit et qu'il ferait plusieurs
autres miracles. C'est de lui que les chrétiens, que nous voyons encore
aujourd'hui ont tiré leur nom.
Environ le même temps, il arriva un grand trouble dans la Judée et un
horrible scandale à Rome durant les sacrifices d'Isis. Je commencerai par parler
de ce dernier et reviendrai ensuite sur ce qui regarde les juifs.
Il y avait à Rome une jeune dame nommée Pauline qui n'était pas moins
illustre par sa vertu que par sa naissance, ni moins belle qu'elle était riche. /..
(L'affaire se met en place : un jeune gentilhomme, chevalier de surcroît, s'éprit
d'amour pour Pauline, lui offre deux cent mille drachmes elle refuse et le jeune
homme cherche - et trouve - une entremetteuse à qui il offre cinquante mille
drachmes. La femme organise une mise en scène en vaudeville, d'autant que
Pauline avait une dévotion très particulière pour la déesse Isis. L'entremetteuse
suggère à des prêtres d'Isis d'organiser un culte orgiaque sous le prétexte que le
dieu Anubis avait de la passion pour Pauline.
Rendez-vous est pris dans le temple, on y soupe et, tard le soir, on
enferme Pauline dans une chambre obscure. Le jeune gentilhomme entre ; elle
croit que c'est Anubis et elle se donne à lui. Comme résultat, il y a que le
gentilhomme a payé le quart de ce qu'il pensait devoir débourser et qu'il était
arrivé à ses fins. Mais Pauline se vanta auprès de son mari de cette divine nuitée
et le mari ne la crut pas. Or, quelques jours après, Pauline rencontre le
gentilhomme qui lui dit : Je vous ai bien de l'obligation d'avoir refusé les deux
cent mille drachmes puisque j'ai obtenu sous le nom d'Anubis tout ce que je
pouvais souhaiter. Alors Pauline avoue tout à son mari et celui-ci) ../ alla
aussitôt trouver l'empereur à qui il raconta l'affaire. Après que Tibère se fut
exactement informé de la vérité, il fit crucifier ces détestables prêtres (et, avec
eux, l'entremetteuse qui avait inventé le scénario. Tibère) fit ruiner le temple
d'Isis et jeter sa statue dans le Tibre.
Quant au gentilhomme, il fut simplement exilé parce que l'empereur
attribua son crime à la violence de l'amour'.
(Flavius Josèphe : Antiquités judaïques XVIII-4)
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TIBERE et l'affaire JESUS - 10
ENCORE AUJOURD'HUI
(L'éditeur a mis une note en bas de page :)
'Les plus habiles critiques regardent tous ce passage relatif à Jésus-Christ
comme une interprétation faite longtemps après ; il suffit de lire ce passage
pour se convaincre qu'il n'a pu être écrit à cette époque et qu'il est une de ces
pieuses fabrications si fréquentes dues tantôt à l'ignorance des copistes, et tantôt
à un zèle mal entendu'.
Le traducteur des oeuvres complètes de Flavius Josèphe est J.-A.-C.
Buchon et son livre fut publié chez A. Desrez à Paris en 1836. La dédicace entête avertit et apporte une explication affirmée par la note ci-dessus : l’œuvre de
Buchon a été dédiée à deux savants les plus estimés qui voient avec une
tolérance égale, mais jamais avec indifférence, les faiblesses des chrétiens (et
qui) préparent la réforme de tous en répandant, par leur parole et leurs écrits
féconds, la science qui ouvre l'esprit...
Que le lecteur se souvienne de l'incendie de Rome, des chrétiens
persécutés horriblement en suite aux suggestions de Tigellinus, de l'influence
des affranchis : Helios, Tigellinus et Pallas. Celui-ci était le frère de Félix
procurateur romain en Judée, lequel Félix fit mettre Paul en prison et finalement
fut renvoyé à Rome pour raison de détournement de fonds publics et de
malversations financières mais n'y fut jamais inquiété grâce à l'intervention de
Pallas son frère. Le scandale était au cœur du palais impérial et l'empereur fut
obligatoirement informé d'abord de l'affaire Félix, mais aussi du fait que Paul,
citoyen romain, avait refusé de payer la rançon exigée pour sa libération :
"(Félix) espérait en outre que Paul lui donnerait de l'argent et c'est
pourquoi il le faisait venir fréquemment pour s'entretenir avec lui. Deux ans
passèrent et Félix eut pour successeur Portius Festus mais, voulant faire une
faveur aux juifs, Félix laissa Paul en prison."
(Actes XXIV-26 et 27)
Lorsque Paul comparut devant l'empereur, il semble évident qu'il a fait
mémoire du chantage financier que lui fit le procurateur Félix et de ce que lui,
Paul citoyen romain, il a toujours refusé de payer une rançon, ce qui a eu pour
lui la conséquence directe d’avoir été emprisonné durant deux longues années.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
TIBERE et l'affaire JESUS - 11
Je propose ici l'hypothèse que, l'empereur étant totalement subjugué par
Pallas et apprenant par Paul, les malhonnêtetés de son légat en Judée, eut
certainement pour réflexe de faire disparaître un tel accusateur, afin de défendre
l'honneur de Pallas. Ceci pourrait être une des raisons de la condamnation de
Paul à la mort. Or ce Paul était connu par ailleurs de l'administration impériale
en Palestine à cause du rapport des juifs de Jérusalem remis au procurateur
romain, puis grâce aux attestations de Festus, d'Agrippa et de Bérénice,
respectivement : légat de l'empereur, roi et ami de Rome, concubine de Titus. Le
fait que les juifs disent à Paul, lors de la première visite qu'ils lui font : Nous
n'avons pas reçu de lettre de Judée à ton sujet et aucun des frères qui sont
arrivés ne nous a rapporté ou dit du mal de toi (Actes XXVIII-21) montre que les
juifs de Rome savent qu'un rapport a été remis en Judée à Festus, mais aussi
qu’eux, les juifs de Rome, n'en connaissent pas le contenu. Le rapport de Festus
a été obligatoirement transmis à Rome (et, très logiquement, il a été accompagné
du rapport dans lequel le gouverneur de Damas explique les raisons de sa
décision de faire transférer Paul à Rome). Ce rapport devait aussi, très
certainement, relater les interrogatoires de Paul avec, en pièces jointes, les
compte-rendus des interrogatoires menés par Agrippa, Bérénice et Festus luimême. L'écrit de Flavius Josèphe (Antiquités judaïques XVIII-4) comporte
uniquement des informations dont l'empereur et toute la Ville avaient
connaissance. Les Actes des Apôtres sont un écrit connu de l'administration
romaine et attestent de ces faits... mais la note de Buchon, reste, encore
aujourd'hui, comme une idole immobile en bas de page.
LE MEME TEMPS
Ce temps est défini par les deux événements dont l'un permet de dater
l'autre. Le grand trouble dans la Judée ne peut pas être l'affaire de corruption
dont fut victime Fulvie, une romaine, avec pour conséquence que Tibère
'chassa de Rome tous les juifs. Les consuls, après une exacte recherche, en
firent enrôler quatre mille qui furent envoyés en l'île de Sardaigne et (ils)
châtièrent très sévèrement un grand nombre d'autres qui, pour ne point
contrevenir aux lois de leur pays, refusèrent de prendre les armes. Ainsi, la
malice de quatre scélérats fut cause qu'il ne reste pas un seul juif dans Rome.'
(Flavius Josèphe : Antiquités judaïques XVIII-5)
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TIBERE et l'affaire JESUS - 12
Dans le récit de Flavius Josèphe, cette affaire, purement locale. est suivie de :
'Les samaritains ne furent pas non plus exempts de trouble.
Un imposteur..'.
(Voir dans le Tome XVI les pages 19 et 20)
En conséquence, Pilate fut envoyé à Rome afin de comparaître devant
l'empereur Tibère mais, sur ces entrefaites, Tibère mourut, ce qui permet de
dater avec exactitude l'affaire des samaritains : fin 36 / début 37.
ANALYSE
Trois événements ont fait l'objet d'un récit, l'un à la suite de l'autre, dans
l'écrit de Flavius Josèphe et tous trois se sont déroulés après la mort /
Résurrection de Jésus :
la crucifixion des prêtres d'Isis et la destruction de leur temple
vers 32..
le bannissement des juifs de Rome
vers 32..
l'affaire des samaritains
fin 36 / début 37.
Doit-on voir, dans ces trois affaires, au-delà d'une simple occurrence due
au hasard ? Avant que ceci n'arrive, Tibère a reçu un rapport rédigé par Pilate,
légat personnel de l'empereur en Palestine, et la conséquence en a été la
proposition d'un sénatus-consulte que le sénat refusa, avec la conséquence
immédiate que Tibère prit un édit(1) interdisant toute malversation contre les
adeptes de cette doctrine enseignée par le juif galiléen Jésus. Donc-voici-queaussitôt Tibère interdit, à Rome, le culte d'Isis et crucifie ses prêtres (il crucifie
même également une femme... le même supplice que celui infligé à Jésus !)
Puis-voici-que-aussitôt Tibère chasse les juifs hors de Rome, ceux-là
qui, selon Pilate, ont livré par jalousie Jésus.. afin qu'il soit crucifié !
Enfin-voici-que-peu-après Tibère meurt, alors que Pilate est en voyage
vers Rome afin d'être jugé pour avoir tué des samaritains... ceux qui ont reconnu
que Jésus est le sauveur du monde !
Y -a-t-il, dans la succession de ces trois événements…
…une relation de causalité ?
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TIBERE et l'affaire JESUS - 13
RAPPEL
Lecteur !
Tu te reporteras aussitôt ci-dessus dans le présent Tome au chapitre
consacré à l’empereur Claude (page 10) et tu y retrouveras l’information suivant
laquelle dès son accession au principat, Caius Caligula, successeur de Tibère,
fit décréter comme religion licite la religion d'Isis. Caligula applique dès sa
prise de pouvoir une politique contraire à celle qu’avait suivie Tibère !
FINALE
Revenant à l’écrit de Josèphe, tu reliras la note de l’éditeur relative à
Buchon (en haut de la page 6) et tu en respireras tout le parfum lorsque tu
constateras combien, encore de nos jours, elle figure en bonne place dans les
écrits relatifs aux Antiquités judaïques..
... car, toujours, il y aura des savants les plus estimés qui diront que de
telles occurrences ne sont que..
... des pieuses fabrications si fréquentes dues à l'ignorance des copistes !
.
.
.
________________________________________________________________
Note 1 : prit un édit =
Cfr. :
‘Pilato de christianorum dogmate ad Tiberium referente Tiberius rettulit
ad senatum, ut inter cetera sacra reciperetur.
Verum cum ex consulto patrum christianos eliminari Urbe placuisset,
Tiberius per edictum accusatoribus comminatus est mortem.’
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TIBERE et l'affaire JESUS - 14
ANNEXE
LA POLITIQUE EGYPTIENNE DE TIBERE
_______________
« (Tibère) interdit les religions étrangères, les cultes égyptiens et juifs
(aegyptios iudaieosque ritus compescuit) en obligeant les adeptes de cette première
superstition à brûler tous les vêtements et objets sacrés (= coactis qui supersitione
ea tenebantur religiosas vestes cum instrumento omni comburere).
La jeunesse juive fut répartie, sous prétexte de service militaire, dans les
provinces malsaines et les autres membres de cette nation ou gens de culte
analogue furent chassés de Rome sous peine d’une servitude perpétuelle en cas
de désobéissance.
Il voulut aussi bannir les astrologues… »
(Suétone : Tibère 36)
•
superstitione ea :
Une note du traducteur indique que le mot, au singulier, s’applique ‘aux
sectateurs d’Isis’, alors que ‘la punition infligée aux juifs est mentionnée
seulement dans la phrase suivante’.
• gens de culte analogue :
S’agit-il des chrétiens… ou seulement des samaritains et des diverses
communautés juives originaires de la diaspora qui habitaient à Rome ? S’agit-il
d’une mesure prise au début du principat alors qu’il n’y avait pas encore eu
l’affaire Jésus ? …car au paragraphe 39, peu après, Suétone écrit au sujet de la
mort des deux fils de Tibère, c’est à dire d’événements arrivés, semble-t-il, peu
après l’année 23 : la mort de Drusus.
A SPERLONGA, LA VILLA DE TIBERE
J’ai lu :
« A Sperlonga, à 120 km au sud de Rome, sur le rivage de la mer
tyrrhénienne, on aperçoit une grotte, en latin spelunca, qui, au fil du temps, est
devenue Sperlonga. Dans l’antiquité, la grotte faisait partie de la villa
praetorium speluncae appartenant à Tibère, empereur romain de 14 à 37.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 15
Suétone et Tacite rapportent que Tibère avait failli mourir, un soir de
l’année 26 où il y dînait devant la grotte. Alors qu’un éboulement de rocher
menaçait de l’atteindre, il fut protégé par Séjan, préfet du prétoire qui se jeta sur
lui au péril de sa vie. .. / ..
« Mais lorsqu’il eut perdu ses deux fils, Germanicus étant mort en Syrie (en 19
après J.-C.) (et) Drusus à Rome (en 23 après J.-C.) , il se retira en Campanie. Presque tout le
monde était d’accord pour penser et pour dire qu’il ne reviendrait plus et même qu’il
mourrait bientôt. Or, il s’en fallut de peu que ces prévisions ne fussent réalisées l’une et
l’autre. Tout d’abord, en effet, il ne revint plus à Rome et, quelques jours après son
départ, comme il dînait près de Terracine dans une maison de plaisance appelée
Spelunca (‘cui Speluncae nomen est’) plusieurs rochers énormes se détachèrent
accidentellement de la voûte ; nombre de convives et de serviteurs furent écrasés et luimême échappa contre toute espérance. »
(Suétone : Tibère XXXIX)
« Ayant parcouru la Campanie et dédié le temple de Jupiter à Capoue, le temple
d’Auguste à Note, ce qui lui avait fourni le prétexte de son départ, il se rendit à Caprée
(en 26 après J.-C.) portant ses préférences sur cette île, parce qu’elle est abordable d’un
seul côté et sur une faible étendue, car partout ailleurs, elle est entourée par des rochers.
Rappelé aussitôt par les instances réitérées du peuple, à cause de la catastrophe
survenue à Fidène (ville du Latium, sur le Tibre) … il repassa sur le continent et permit à
tous de l’approcher. Cela s’imposait d’autant plus qu’en sortant de Rome, il avait
défendu par édit que personne vint le déranger et, sur toute la route, il avait fait écarter
les gens qui s’approchaient. »
(Suétone : Tibère XL)
« Une fois revenu dans son île, Tibère se désintéressa si complètement des affaires
publiques que, à partir de cette date, il ne compléta jamais les écuries des chevaliers, ne
fit aucune mutation parmi les tribuns militaires, les commandants de cavalerie et les
gouverneurs de province, laissa pendant bon nombre d’années l’Espagne et la Syrie sans
lieutenants consulaires, permit aux Parthes d’occuper l’Arménie, aux Daces et aux
Sarmates de ravager la Mésie et aux Germains les Gaules, à la grande honte, mais aussi
au grand péril de l’empire. »
(Suétone : Tibère XLI)
« Mais à la faveur de la solitude et, pour ainsi dire, loin des regards de la cité, il
laissa enfin déborder à la fois tous ses vices qu’il avait longtemps mal dissimulés… »
(Suétone : Tibère XLII)
« Dans sa retraite de Caprée, il imagina même d’installer un local garni de bancs
pour des obscénités secrètes… Aussi désormais tout le monde l’appelait-il ouvertement
Caprineus (ce mot signifie à la fois l’homme de Caprée et le vieux bouc !) par un jeu de mots sur le
nom de l’île. »
(Suétone : Tibère XLIII)
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TIBERE et l'affaire JESUS - 16
« On lui prête encore des turpitudes plus infâmes… »
(Suétone : Tibère XLIV)
« Il se trouva que, en ces jours-là, un grave danger couru par César vint grossir
ce que ces rumeurs avaient de vain et lui donna à lui-même sujet d’avoir encore plus
confiance dans l’amitié et la fidélité de Séjan. Ils dînaient dans une villa appelée
Spelanca (= La Caverne à mi-chemin entre Terracine et Gaète) entre la mer d’Amyclées et les
monts de Fundi, dans une grotte naturelle (on y avait taillé dans le rocher un triclinium dans
lequel parvenait l’eau de la mer). Sa voûte, lorsque des rochers brusquement s’écroulèrent,
écrasa un certain nombre de serviteurs, ce qui causa une frayeur générale et fit s’enfuir
tous ceux qui participaient à ce banquet.
Séjan, le genou, le visage et les mains arc-boutés au-dessus de César, opposa la
barrière de son corps aux pierres qui tombaient et fut trouvé dans cette position par les
soldats qui étaient venus les secourir. Cela accrut son importance et, bien que ses
conseils fussent perfides, il était écouté avec confiance, dans l’idée qu’il ne se
préoccupait pas de lui-même. Il affectait de jouer le rôle d’un juge envers les enfants de
Germanicus, en suscitant en secret des gens pour faire fonction d’accusateur et… »
(Tacite : Annales IV-59)
.. / .. Tibère, convaincu de la loyauté de Séjan, se retira à Capri, le laissant
gouverner à sa place jusqu’en 31.
Cinq siècles plus tard, en 511, l’abbé Honorius prit possession de la villa
de Sperlonga avec 200 moines et il leur commanda de détruire les splendides
sculptures en marbre que Tibère avait fait installer pour orner la grotte. En 1957,
il y eut des fouilles qui permirent de découvrir environ 30.000 fragments de
marbre : les moines, après avoir réduit les statues en pièces, jetèrent les
morceaux dans un puits naturel circulaire. (Les archéologues réussirent à mouler
chaque morceau, afin de pouvoir disposer de pièces faciles à manipuler sans les
détériorer.
Après un travail de restitution, ils purent reconstituer deux statues.) Les
deux plus importants groupes de sculptures de Sperlonga représentent deux des
épreuves que Ulysse a traversées lors de son voyage de retour chez lui, après la
guerre de Troie :
le passage entre les monstres…
Charybde et Scylla =
7.000 fragments
3,7 mètres de hauteur et 2,9 mètres de longueur
et
l’aveuglement du géant Polyphème =
3.000 fragments
3,5 mètres de hauteur et 6 mètres de longueur.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 17
Le siège de Troie et son sac tiennent une place importante dans l’histoire
du monde antique, car Enée, gendre de Priam, le roi de Troie, s’enfuit de la cité
en flammes. Il émigra en Italie, où il fonda le premier peuplement romain.
L’empereur Tibère considérait que Ulysse, qui avait conquis Troie grâce à son
stratagème du cheval de bois, et Enée, le fondateur de Rome, avaient été les
instruments du destin qui l’avaient mis sur le trône. C’est pour cette raison qu’il
plaça la statue de Ganymède au-dessus de la grotte.
Ganymède, fils de Priam, était réputé pour sa beauté. Zeus, qui en était
tombé amoureux, s’était changé en aigle pour l’enlever en l’emportant dans les
airs entre ses serres. Ayant acquis l’immortalité, Ganymède avait pour tâche de
verser de l’ambroisie à l’assemblée des dieux. Héra, l’épouse de Zeus, fut
piquée de jalousie. Si Zeus avait jugé que Ganymède était le plus beau des
mortels, elle voulait au moins être reconnue comme la plus belle des immortels.
Aphrodite et Athéna revendiquèrent aussi ce titre. Pour les départager, Zeus en
appela au jugement de Pâris, fils cadet de Priam. Les trois déesses se
présentèrent devant lui. Pour être choisie, Héra lui promit la souveraineté sur
l’Asie, Athéna la gloire des guerriers et Aphrodite la plus belle des femmes.
Pâris choisit Aphrodite qui, afin d’exaucer sa promesse, lui permit d’enlever
Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte.
Telle fut l’origine de la guerre de Troie et des événements qui suivirent,
notamment la fuite d’Enée, la fondation du peuplement romain et finalement
l’élection de Tibère comme empereur romain. C’est l’histoire gravée dans les
statues de Sperlonga.
La statue de Ganymède était au sommet de la grotte.
Lorsque l’empereur dînait dans sa villa en compagnie de ses invités, le
décor devait être impressionnant. Le dîner était servi sur une île artificielle en
forme de ‘U’, dans un bassin rectangulaire qui se trouvait à l’entrée de la grotte.
L’empereur apercevait un aigle qui portait vers lui Ganymède, lequel
regardait le mont Circé, de l’autre côté du golfe de Terracine. Ce dernier
semblait émerger, telle une île à l’horizon, rappelant l’île de la magicienne
Circé, qui transforma quelques-uns des compagnons d’Ulysse en pourceaux. Le
héros avait neutralisé le breuvage que lui offrait Circé en y mêlant les brins
d’une herbe magique. Ainsi préservé des enchantements de la magicienne, il la
contraignit à restituer à ses navigateurs leur forme humaine.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 18
Cependant Circé, qui n’avait aucun des traits hideux que l’on prête aux
sorcières, séduisit Ulysse. Elle le retint auprès d’elle plus d’une année et conçut
un enfant de lui, Telegonos. Or ce dernier aurait fondé la famille des
Claudiens, à laquelle appartenait l’empereur Tibère. De plus, Enée était censé
avoir fondé la famille des Juliens, celle de l’empereur Auguste, prédécesseur de
Tibère.
Ainsi Tibère était Claudien de naissance et Julien d’adoption : il
pouvait se présenter à la fois comme descendant d’Enée et d’Ulysse. En vertu
de ces liens mythiques, Tibère était le seul, en tant qu’empereur, à pouvoir
défendre les intérêts de tous ses sujets, à savoir : des Romains descendants
d’Enée et des Grecs qui formaient l’autre moitié des citoyens de l’empire
romain et dont Ulysse, l’ancêtre de Tibère, était le héros. C’est pourquoi les
statues de Sperlonga célébraient les exploits d’Ulysse. »
(Les statues de Sperlonga par Bernard Andreae)
(Revue Pour la Science : numéro de Juillet 2003)
Tibère prétendait avoir pour ancêtres : Iule, Ascagne, Anchise, d’où
Enée ; il était donc descendant de Vénus elle-même. Tibère était vraiment le
seul pouvant validement, de par son héritage, assumer la charge
d’empereur de droit divin lui permettant de défendre d’une part :
par Enée
les intérêts de Rome et de l’Italie
et d’autre part :
les intérêts de la Grèce avec tout le monde grec par Ulysse.
Lorsqu’il reçut le rapport que le gouverneur Pilate avait établi à la suite
de l’affaire Jésus, Tibère lut l’exposé des événements tels que Pilate en avait fait
la description et ce, dans la stricte vérité de ce qui arriva. Tibère vit, dans ces
événements, un signe du dieu de la Galilée, de la Samarie et de la Judée.
Lorsqu’il prit connaissance du rapport de Pilate, Tibère comprit aussitôt que le
message proclamé par Jésus pouvait être compris par beaucoup de non juifs
comme relevant du divin et il vit, dans l’acceptation officielle d’un tel signe par
lui-même, l’occasion pour l’empereur de Rome, de recevoir par droit divin la
charge de défendre les intérêts de tous les païens des régions de la Galilée, de la
Samarie, de la Judée et de leur diaspora, donc de toute l’humanité englobée
dans le monde romain. Alors Tibère décida de soumettre à l’approbation du
sénat un sénatus-consulte reconnaissant le message de Jésus en tant que règle
morale d’une religion licite. Le sénat ayant refusé, Tibère prit un édit
interdisant toute action pouvant être menée contre les disciples de Jésus et,
agissant ainsi, Tibère confortait son pouvoir d’origine divine.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 19
En outre, parmi les pays occupés par Rome, il y avait aussi l’Egypte, le
grenier à grains. Auguste l’avait soumis et il avait assuré la domination de
Rome sur ce pays en assujettissant ses habitants à de lourds impôts. Les
Egyptiens vécurent des temps difficiles et beaucoup ne purent continuer à
cultiver leurs terres à cause des impôts. Nombre d’entre eux, notamment dans le
Fayoum, décidèrent d’aller vivre ailleurs. Ils abandonnèrent leurs propriétés et
s’enfuirent vers le Sud de l’Egypte, ce qui eut comme conséquence directe
qu’une partie fort importante des terres cultivables resta inculte : d’où un
risque de pénurie de grains, menace de famine pour Rome et l’Italie. Or, à
Rome, le sénat était chargé principalement de veiller sur l’approvisionnement en
grains, afin d’éviter toute famine. Précédemment j’ai signalé que le sénat avait
refusé de voter le sénatus-consulte ordonnant que personne ne doive être
poursuivi à cause du message de Jésus. Le sénat vit, dans la proposition de
Tibère, le danger de donner, aux divers peuples païens vivant dans l’empire
romain, une liberté leur permettant de se fondre dans le judaïsme orthodoxe (tout
en lui étant étranger par le sang) et ensuite, en un temps plus ou moins lointain,
de s’immiscer dans les relations entre Rome et Israël. Le sénat refusa de voter
cette loi. Pour quelle raison Tibère a-t-il osé faire cette proposition ?
Tibère en tant qu’empereur, devait veiller en priorité à la cohésion de
l’empire, (id est) ‘la paix romaine’ offerte/imposée dans tous les territoires sous
la domination/juridiction de Rome. Or, outre l’Egypte, assujettie par une
fiscalité lourde, il y avait aussi de nombreux autres pays n’étant ni :
Rome avec l’Italie
= Enée
ni
la Grèce avec tout le monde grec
= Ulysse.
En prenant un édit nouveau interdisant toute action violente contre les
disciples de Jésus, Tibère offrait la garantie de la paix romaine pour tous ceuxlà, habitants en Egypte, agriculteurs, artisans et commerçants, que des lois
fiscales oppressives avaient obligé à tout quitter et à fuir la fiscalité romaine en
se fondant dans un anonymat qu’ils pouvaient trouver seulement dans des
contrées lointaines, dans les territoires du sud égyptien.
En prenant un édit interdisant toute action violente contre ceux qui ;
devenus disciples de Jésus, étaient attentifs au contenu économique, social et
moral du message de Jésus, Tibère attestait de la décision impériale de garantir
à l’Egypte une ère de paix basée sur un ‘libéralisme’, ceci devant inciter, peu à
peu, au retour, dans leurs terres natales, de tous ceux-là qui avaient fui devant
une pression fiscale abusive. Cela devrait avoir pour conséquence que les terres
abandonnées soient peu à peu remises en culture et redeviennent productives
des grains nécessaires à l’approvisionnement de Rome.
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TIBERE et l'affaire JESUS - 20
En prenant l’édit interdisant toute action violente contre les disciples de
Jésus, Tibère se présentait comme le ‘protecteur’ de tous les ‘désespérés’ du
système basé sur la répression fiscale et économique. Tibère agissait en
conformité avec l’héritage reçu d’Enée et d’Ulysse.
En prenant l’édit nouveau interdisant toute action violente contre les
disciples de Jésus, Tibère devenait le ‘protecteur’ de tous les païens du
monde entier : il devenait vraiment le seul capable d’assumer la charge
d’empereur…
…du monde tout entier de la Création…
puisque le message de Jésus était offert
à tous les païens du monde de la Création.
(Mc XIII-19 et XVI-15)
LA SITUATION EN EGYPTE
L’analyse ci-dessus a été basée notamment sur les données de l’histoire
égyptienne relativement à l’abandon par de très nombreux propriétaires de leurs
occupations agricoles et commerciales. Ces abandons ont commencé à se
produire sous le principat de l’empereur Auguste et ils furent la conséquence
d’une pression fiscale exorbitante exercée par l’administration romaine.
Cette information est confirmée par le fait que, bientôt, en l’année 41, on
pourra lire dans la Lettre de Claude aux Alexandrins :
96/97
…de ne pas inviter ni introduire venant de Syrie ou d’Egypte par-bateau
des juifs
à-cause de quoi de plus grands soupçons…
Les juifs venant de Syrie risquent d’être contaminés par la doctrine
nouvelle de Jésus, condamnée par le sénat. Quant aux juifs venant d’Egypte « par
bateau » ils sont ceux-là qui, par défiance envers la politique fiscale romaine,
n’ont pas hésité à fuir notamment le Fayoum ce qui désorganisa l’agriculture,
ainsi que les relations commerciales avec Rome, et transforma ces terres
hautement productives en déserts. Ceux-là ont émigré loin de Alexandrie, la
ville siège du pouvoir et de l’administration impériale et ils se sont réfugiés dans
l’extrême Sud de l’Egypte. Il est logique de penser que ces juifs de l’Egypte du
sud risquent d’avoir été ou, s’ils ne le sont pas encore vers les années 40, d’être
un jour prochain contaminés par la doctrine nouvelle du Christ.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
TIBERE et l'affaire JESUS - 21
Ce risque est d’autant plus important que la région où ils se sont réfugiés a
été habitée, jadis, par une colonie juive qui s’était alors opposée au judaïsme du
Temple de Jérusalem.
(Voir : L’histoire d’Eléphantine dans le Tome VIII : En Egypte)
et
(Voir : Eléphantine dans le Tome XIV : Dictionnaire historique)
Il convient d’agir de façon telle que ceux qui ont cultivé le Fayoum et qui
ont abandonné leurs terres, décident d’eux-mêmes de revenir mais il faudra
veiller à ce que, si des juifs, de cette même région d’Egypte décidaient eux aussi
de revenir en descendant le Nil « par bateau », ils soient rejetés par les
Alexandrins qui, eux, sont restés fidèles à Rome.
La Lettre de Claude aux Alexandrins est un document écrit dans un style
très diplomatique et elle commence par une déclaration de Claude empreinte de
confiance et insistant sur l’appui que l’empereur continuera d’accorder aux
Alexandrins.
Ceci réside dans le fait que l’empereur doit agir afin que tout le pays
d’Egypte vive dans la paix (= la paix ‘romaine’) afin que les relations commerciales
entre l’Egypte et Rome continuent comme auparavant, c’est à dire afin que
l’approvisionnement en grains de Rome continue à être assuré avec régularité.
(Voir : Lettre de Claude aux Alexandrins aux pages 11 et 12)
LE STATUT DE L’ EGYPTE
L’Egypte est la propriété personnelle de l’empereur : c’est la seule
‘province’ à avoir un tel statut juridique et fiscal. Ceci résulte de l’histoire telle
qu’elle est arrivée pour l’Egypte :
En 273 avant J.-C., Rome a envoyé des ambassadeurs auprès du roi
Ptolémée afin d’établir de relations commerciales suivies entre Rome et
l’Egypte. Ces relations vont devenir peu à peu plus étroites et, en l’année 55
avant J.-C., le gouverneur romain Aulus Gabrinus devra envoyer des légions en
Egypte afin de rétablir sur son trône le roi Ptolémée XII qui en avait été chassé
trois ans auparavant.
Une certaine agitation politique a continué à sévir en Egypte jusqu’à
l’avènement de Cléopâtre laquelle, après hésitations, s’allia intimement à MarcAntoine, général romain. Il s’établit ainsi une scission entre l’Egypte terre
africaine et Rome.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
TIBERE et l'affaire JESUS - 22
Ceci aboutit à ce que Octave est intervenu militairement, en 30 av. J.-C.,
afin de sauvegarder l’unité de l’empire et cette action militaire aboutit à la
victoire d’Actium, à la mort de Marc-Antoine, et à Cléopâtre prisonnière des
romains. Menacée d’être traînée nue à travers Rome lors du triomphe de
l’empereur, elle se suicida.
Depuis longtemps, l’administration égyptienne avait organisé une
économie / une fiscalité permettant de situer l’Egypte comme une puissance
économique importante dans la zone de la Méditerranée orientale. Cette
administration avait particulièrement veillé au développement agricole des terres
du Fayoum.
Lorsque les romains, sous Octave, ont occupé l’Egypte, ils y ont trouvé
une administration efficace parlant la langue grecque, laquelle est la langue
officielle des provinces romaines d’Orient. L’empereur Octave décida de
prendre lui-même les décisions qui réalisèrent l’annexion de l’Egypte, non pas
comme province sénatoriale, mais comme propriété personnelle de
l’empereur. Les postes importants dans l’administration ont été confiés à des
chevaliers romains placés sous les ordres non pas d’un gouverneur comme dans
les provinces, mais d’un préfet relevant directement de l’empereur : celui-ci
veillait à ce qu’il n’y ait aucune intrusion sénatoriale dans les affaires d’Egypte.
Les postes inférieurs dans l’administration sont restés occupés par les personnes
en place initialement, qu’elles soient égyptiennes de souche ou grecques
d’immigration. Quant à la sécurité, elle a été assurée par trois légions romaines,
bientôt réduites à deux sous Tibère et, bien plus tard, à une seule sous Hadrien.
L’économie de l’Egypte fut planifiée afin de fournir à Rome les grains
nécessaires pour nourrir le peuple romain et toutes mesures ont été prises pour
que jamais il n’y ait de risque de famine en Italie. Le marché était organisé de
façon telle que les achats aient lieu en Egypte et que la livraison soit faite dans
des silos à grains qui, à Alexandrie, étaient gérés par les romains. L’économie du
pays était menée de façon telle qu’il y ait une sécurité d’approvisionnement
mais aussi afin des bénéfices financiers importants, lesquels étaient transférés
directement sur le compte personnel de l’empereur, puisque l’Egypte était une
terre appartenant personnellement à l’empereur.
Il y a souvent des difficultés entre les deux notions d’une obligation de
production et d’une volonté d’aboutir à un compte d’exploitation largement
bénéficiaire. Ceci a été la cause d’une fiscalité parfois excessive appliquée aux
agriculteurs égyptiens propriétaires de leurs terres car, chaque année, des
contrôleurs du fisc établissaient les rôles définissant les assujettis à l’impôt et les
bases de calcul de l’impôt.
A certains moments, les barèmes fiscaux étaient si élevés qu’un certain
nombre de propriétaires des terres ont été dans l’obligation d’abandonner leurs
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006 )
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exploitations car ils ne pouvaient pas faire face fiscalement. L’histoire cite deux
bourgades du delta qui, en fin de deuxième siècle, virent en peu de temps le
nombre d’exploitants assujettis à l’impôt tomber pour l’un de 27 à 3 et pour
l’autre de 54 à 4. Ceux qui abandonnaient leurs exploitations fuyaient vers le
sud, loin du siège du pouvoir central et leurs terres devenaient des friches. Ceci
risquait de remettre en cause la continuité de l’approvisionnement en grains de
Rome. Un arrêté a permis à l’administration d’annexer les champs ainsi libérés
et vides de tout gestionnaire, mais un arrêté ne permet pas au grain de pousser
tout seul.
Une autre conséquence de cet état de fait a été que les fugitifs n’ont pu
subsister qu’en se livrant au brigandage et il y a eu ainsi, dans l’histoire de
l’Egypte sous l’occupation romaine, des soulèvements ou des actes de piraterie
graves. Certains fuyards se sont réfugiés même à Alexandrie où ils attaquaient
des habitants pour les dévaliser ou ils s’associaient en bandes armées troublant
l’ordre public. En 29 av. J.-C., le préfet Cornelius Gallus avait réprimé un tel
soulèvement et il avait fait graver une stèle en trois langues : grec, latin et
hiéroglyphes. Cette stèle, il l’avait fait ériger dans l’île de Philae, près
d’Assouan, c’est à dire à la première cataracte. Il faut rappeler ici que, en ce
même lieu, il y avait, jusqu’aux années 400 av. J.-C., une colonie juive
importante avec un Temple qu’ils considéraient comme l’égal du Temple de
Jérusalem. Assouan est en effet le lieu de transit obligé des marchandises
provenant de Nubie et expédiées vers Memphis, vers Alexandrie et son port
d’embarquement à destination de l’Italie et du bassin méditerranéen. D’où
l’importance économique de Philae, d’où aussi la colonie juive qui certainement
y avait été peu à peu reconstituée pour traiter des affaires de négoce.
Ainsi s’explique le texte de la Lettre de Claude aux Alexandrins qui
spécifie que l’empereur interdit d’introduire ou d’appeler à Alexandrie des juifs
de Syrie ou d’Egypte par la voie d’eau… faute de quoi il les poursuivrait par
tous les moyens comme fomentant une peste commune à tout l’Univers. Tous
ceux-là, juifs de Syrie et juifs d’une diaspora juive considérée par rapport à
Alexandrie sont suspects d’avoir une autre culture et d’être ouverts aux idées
nouvelles d’un judaïsme ‘libéral’ : la doctrine du Christ.
…/…
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…dans une villa appelée Spelanca (= Sperlonga) à mi-chemin entre Terracine
et Gaète, entre la mer d’Amyclées et les monts de Fundi, dans une grotte
naturelle…
latin :
grec :
spelunca, ae, f.
σπηλυγξ
σπελαιον
σπεος
σπιλας
caverne, antre, grotte
d°
caverne, tanière, repaire
antre, caverne
roc près de la mer
latin :
specus, us, m.
spelaeum, i, n.
caverne, grotte
tanière, repaire
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