Mercure Lille - Aéroport Lesquin

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Mercure Lille - Aéroport Lesquin
Rapport
de branche
19 et 20 Mai 2015
Mercure Lille - Aéroport Lesquin
1
SOMMAIRE
Page
La mécanique… bien plus qu’une industrie
2
La mécanique irrigue tous les secteurs de l’industrie
3
Les industries de la mécanique en France
4
La mécanique, acteur incontournable en régions
7
La mécanique s’exporte sur tous les continents
16
Les évolutions économiques et tendances des industries mécaniques
18
L’avenir et enjeux de la branche mécanique française
23
La mécanique indispensable pour les solutions environnementales
24
Les centres techniques industriels
26
Les comités stratégiques de filières
27
La Formation un outil indispensable
28
Travailler ensemble, les entreprises et leur environnement
29
« L’usine du futur »
29
Les actions de la Fédération
31
La représentativité levier incontournable pour peser dans les décisions
32
FO à l’international et la Mécanique
33
Actualité syndicale au fil des mois
35
Conclusion
60
2
LA MECANIQUE…. BIEN PLUS QU’UNE INDUSTRIE !
Les entreprises françaises sont inscrites dans une économie mondialisée et une concurrence
internationale de plus en plus rude, elles doivent faire valoir leurs atouts uniques au monde. Nous
devons savoir qu’en France, le dynamisme de l’industrie repose, pour une part importante, sur la
vitalité, l’inventivité et la fiabilité du secteur de la mécanique.
L’origine de la mécanique remonte à des temps anciens mais son histoire ne commence véritablement
qu’avec Galilée, qui en a posé les fondements. Depuis, la mécanique a traversé les époques, marquant
de sa présence les grandes avancées technologiques et les révolutions de tous les secteurs de
l’économie : les transports, la construction, la communication, la santé, l’énergie, etc.
Discrète par endroits, centrale ailleurs, la mécanique a toujours été l’un des vecteurs du progrès
humain. Elle participe de toutes les industries, devenant de plus en plus difficile à isoler et à identifier.
Elle permet la fabrication des pièces, outillages, machines et mécanismes des objets de notre
quotidien, des plus simples aux plus complexes, des plus courants aux plus exceptionnels. Bref, de la
vis à l’Airbus A380.
La force de la mécanique en France ne réside pas seulement dans sa capacité à produire des
solutions, mais aussi et surtout dans celle de les concevoir et de les rendre possibles. Cet
extraordinaire atout résulte du savoir-faire de plus de 620 000 hommes et femmes qui entretiennent et
transmettent les compétences d’hier, et inventent celles de demain. Il est impératif de prendre
conscience de la qualité de notre industrie mécanique, de la passion et de la créativité de nos
mécaniciens et de mettre en place les conditions pour continuer de concevoir et produire en France
dans une économie globalisée
L’industrie mécanique comprend l’ensemble des technologies et procédés qui permettent d’adapter les
grandes inventions industrielles au mouvement de l’homme et du monde. Mal connue, elle est pourtant
présente partout, irriguant toutes les veines de l’industrie, améliorant le quotidien et rendant possible
les innovations les plus audacieuses. Elle constitue aujourd’hui, plus que jamais, un pilier du
dynamisme industriel français.
3
LA MECANIQUE IRRIGUE TOUS LES SECTEURS DE L’INDUSTRIE
Transversale, la mécanique est présente dans tous les secteurs de l’industrie : l’automobile, le spatial,
l’aéronautique, l’énergie, le BTP, le transport, l’électronique, l’informatique, la construction navale,
l’agroalimentaire, le textile, le médical, la chimie, ou encore la parachimie et la pharmacie… Là où il y a
production industrielle, il y a mécanique : du moteur d’avion, en passant par un capteur, un autocuiseur,
une paire de lunettes, un chariot élévateur, un robot, un extincteur, une fourchette, un scanner, une
éolienne…
Elle recouvre trois grands domaines d’activité : la transformation des métaux (sous-traitance, outillages,
articles de ménages), les équipements industriels (machines, systèmes de production, composants) et
la mécanique de précision (optique, instruments de mesure).
L’industrie mécanique produit des biens matériels pour l’ensemble des secteurs. Elle est capable de
travailler et d’assembler des matériaux qui vont bien au-delà des matériaux métalliques.
Omniprésente, sur l’ensemble des secteurs de haute technologie comme le spatial, l’aéronautique,
l’énergie, le ferroviaire qui ne peuvent se développer qu’avec des ingénieurs et salariés de la
mécanique.
La recherche fondamentale nécessite, en physique notamment, de recourir aux compétences de la
mécanique.
Demain, ce seront les nanotechnologies, les biotechnologies, les composants pour les TIC, les
nouveaux matériaux, les équipements pour réduire l’impact environnemental ou produire de l’énergie
autrement, les robots pour l’aide à la personne qui auront encore besoin de plus de compétences
mécaniciennes.
Avec la révolution environnementale et énergétique, le monde de demain sera plus que jamais
demandeur de solutions industrielles largement issues de la mécanique.
L’évolutique de la branche mécanique induira une augmentation importante d’emplois de plus en plus
qualifiés. Il est nécessaire d’attirer les jeunes pour assurer la transmission du savoir-faire. La prévision
de recrutement, essentiellement de remplacement, est estimée de 40 000 à 50 000 par an d’ici 2020.
4
LES INDUSTRIES DE LA MECANIQUE EN FRANCE
LA MECANIQUE AU CŒUR DE L’INDUSTRIE
Au coeur du monde en mouvement la mécanique est une industrie moteur de l’économie. Tous les
secteurs utilisent ses produits et compétences : l’automobile, l’aéronautique, l’énergie, le BTP, le
transport, l’électronique, l’informatique, l’agroalimentaire, le médical, la chimie…
Répartition du marché intérieur français des industries mécaniques
BTP
10,8%
Agro-alimentaire
10,8%
Energie
5%
Industries
Mécaniques
18,2%
Ménages
8,1%
Automobile
9,8 %
Matériels
électriques,
électroniques
4,50%
Tertiaire
19%
Construction
navale,
aéronautique
2,5 %
Autres
métallurgies
2%
Autres
industries
5,50%
Chimie,
parachimie,
pharmacie
3,80%
5
LA MECANIQUE TRANSVERSE ET ESSENTIELLE
Le périmètre des entreprises mécaniques pris en compte ici, correspond aux entreprises de
plus de 1 salarié situées dans trois domaines de la nomenclature des activités industrielles :



La transformation et le travail des métaux
L’équipement et la fabrication de machines et équipements mécaniques
La précision : fabrication d’instruments médicaux, de précision, d’optique et
d’horlogerie.
Les 3 grands domaines d’activités des industries mécaniques françaises
PRECISION
TRANSFORMATION
Optique, santé, instruments de mesure
Entreprises: 4907
Effectifs: 67 989
Facturations : 13,8Mrds €
Sous-traitance, outillage, Articles de
ménages
Entreprise: 16 008
Effectifs : 313 706
Facturations : 48,4 Mrds €
12,20%
44,90%
42,90%
EQUIPEMENT
Machines, systèmes de production,
composants
Entreprises : 9805
Effectifs: 235 439
Facturations : 50,7 Mrds €
( 2013 source FIM )
6
LES INDUSTRIES MECANIQUES EN CHIFFRES





30 720 entreprises de plus de 1 salarié
617 000 salariés
6ème rang mondial derrière la Chine, les USA, le Japon, l’Allemagne et l’Italie, il est à
noter que l’ensemble des 5 premières industries mécaniciennes européennes
représentent autant que l’économie américaine ou japonaise
113 milliards d’euros de chiffre d’affaires
95% des entreprises des industries Mécaniques sont des TPE ou des PME
LA MECANIQUE 1er EMPLOYEUR INDUSTRIEL EN FRANCE




La mécanique représente 21% de l’emploi industriel en France avec 617 000 salariés
Un grand éventail de qualifications dans les métiers variés
Un niveau de qualification en augmentation
Les profils les plus recherchés sont les ingénieurs et techniciens
Qualification et emploi
14,30%
Ouvriers nonqualifiés
3%
Cadres
Administratifs
40,40%
Ouvriers
qualifiés
11,60%
Employés
qualifiés ou non
4,40%
Autres emplois
7,60%
18,70%
Techniciens et
maitrises
Ingénieurs et
chefs
d'entreprise
7
LA MECANIQUE ACTEUR INCONTOURNABLE EN REGIONS



Elle « irrigue » tout le territoire, apportant son savoir-faire à l’ensemble des grandes
filières industrielles.
Les principales régions mécaniciennes sont Rhône-Alpes, Ile de France, Pays de
Loire, Nord-Pas-de-Calais, et PACA
Les industries mécaniques réparties sur l’ensemble du territoire représentent en
moyenne 21% de l’emploi industriel de chaque région.
Les industries mécaniques dans les régions
8
Principales Régions Mécaniciennes
Rhône - Alpes
Effectifs
Principales entreprises
9
Ile-de-France
Effectifs
Principales entreprises
10
Alsace
Effectifs
Principales entreprises
11
Franche-Comté
Effectifs
Principales entreprises
12
Nord - Pas de Calais
Effectifs
Principales entreprises
13
PACA
Effectifs
Principales entreprises
14
Pays de Loire
Effectifs
Principales entreprises
15
Picardie
Effectif
Principales entreprises
16
LA MECANIQUE S’EXPORTE SUR TOUS LES CONTINENTS




41% du chiffre d’affaires, soit 45.7 milliards d’euros réalisés à l’export
1 salarié sur 2 travaille pour l’exportation
6ème rang mondial derrière la Chine, les USA, le Japon, l’Allemagne et l’Italie
Il est à noter que l’ensemble des 5 premières industries mécaniciennes européennes
représentent autant que l’économie américaine ou japonaise
Structures des exportations des industries mécaniques françaises
La mécanique française reste au 6ème rang mondial derrière la Chine, les États-Unis, le
Japon, l’Allemagne et l’Italie. Il est à noter que les cinq premières économies mécaniciennes
européennes représentent autant que l’économie mécanicienne américaine ou japonaise.
À l’international, les entreprises mécaniciennes ont progressé de 1,8 % à 46,6 milliards
d’euros par rapport à 2013 (contre une hausse de + 1,6 % pour les livraisons sur le marché
intérieur. Elles effacent ainsi la baisse de l’année précédente.
FOCUS MÉCANIQUE EUROPÉENNE
Les ventes à destination des 28 pays de l’Union européenne représentent aujourd’hui
près de 55 % des exportations des industries mécaniques soit une progression de 2,5 %
sur 2014. Ceci s’explique d’une part par le dynamisme du Royaume-Uni mais aussi par le
redémarrage de l’activité en Espagne.
17
L’Allemagne reste bien entendu le premier client des industries mécaniques françaises
avec 15,4 % du total des exportations.
Par contre, les exportations hors UE fléchissent pour la 3ème année consécutive, affectées
par le fort ralentissement des exportations en Turquie, mais aussi vers la zone RussieUkraine. Le même phénomène est à noter en Amérique du Sud, qui est pénalisée par la
faiblesse du couple Argentine/Brésil.
Les autres zones enregistrent une relative stabilité avec notamment un maintien des
exportations vers l’Amérique du nord.
INDUSTRIES MÉCANIQUES – ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS 2014
indices en volume – cvs – 100 en 1995
18
Les évolutions économiques et tendances des industries
mécaniques
Facturations totales en milliards d'euros
140
120
100
96,6
100
105,1
112
116,2
98,4
102
110,3
113,4
112,9
114,8
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Les industries mécaniques enregistrent un chiffre d’affaires de 114,8 milliards
d’euros, en progression par rapport à 2013 (+ 1,7 %).
Après un premier semestre en baisse, durant lequel l’activité a faibli principalement au 1er
trimestre et à l’international, les industries mécaniques françaises ont vu leurs prises de
commandes s’améliorer au 4ème trimestre, à l’exception de quelques rares secteurs.
Cette amélioration globale de l’activité a été enregistrée tant en France qu’à l’international.
L’activité atteint quasiment le même niveau que celui de 2008, année la plus haute en
termes de chiffre d’affaires.
Le marché intérieur a enregistré une progression de 2 % sur l’année, supérieure à la
progression du PIB (+ 0,4 %).
Les industries mécaniques ont connu en 2014 des évolutions différenciées en fonction
des secteurs clients. Ainsi, après deux années de forte hausse, le machinisme agricole a
subi un retournement marqué de son activité du fait principalement de la baisse des prix
des matières premières agricoles mais aussi de la redéfinition de la PAC (politique
agricole commune). Autre secteur touché, la construction métallique qui, pour la 3ème
année consécutive enregistre une baisse (- 1,3 %). Même évolution enregistrée pour les
machines d’usage spécifique liées au secteur de la construction.
A contrario, les filières aéronautique, automobile et ferroviaire ont été dynamiques. Les
taux d’utilisation des capacités de production sont restés en deçà de leur niveau de
longue période (autour de 80 %), conséquence directe de la faiblesse des
investissements.
19
ÉVOLUTIONS SECTORIELLES
FACTURATIONS 12 MOIS 2014(*)
(cumul 12 mois 2014 / 12 mois 2013 en %)
Chaque branche est représentée par une sphère. La taille de chaque sphère correspond aux facturations de la branche en % du total de la
mécanique. Les branches sont rangées par ordre croissant des variations des facturations 2014/2013. Les facturations cumulées se trouvent en
abscisse et les évolutions en ordonnée.
La transformation des métaux a enregistré une activité en hausse de 1,4 % sur 2014
avec des sous-secteurs en progression marquée à l’exception de la construction
métallique.
En effet, la bonne tenue des secteurs aéronautique mais aussi automobile a permis aux
entreprises sous-traitantes mécaniciennes et au secteur de la chaudronnerie de retrouver la
croissance.
L’équipement mécanique a progressé de + 1,7 % par rapport à 2013 en phase avec
l’évolution de l’ensemble de la mécanique.
Ceci étant, le contraste est saisissant entre le machinisme agricole à - 6,9 % et les
composants à + 5,3 %. L’évolution de ce dernier secteur est d’ailleurs un signal avant-coureur
positif pour l’investissement dans les secteurs clients de la mécanique (le premier client de la
mécanique étant la mécanique elle-même). Il est à noter que la machine-outil, après une
année 2013 très difficile, a retrouvé le chemin de la croissance avec + 3,7 % de progression
sur 2013.
La précision a connu de nouveau une année très dynamique avec une progression
soutenue de + 2,5 %.
Comme les années précédentes, ce secteur profite de l’évolution du pouvoir d’achat des
ménages au niveau mondial.
20
EFFECTIFS
Les effectifs des industries mécaniques, premier employeur industriel de France, ont
diminué en 2014 de 1,4 % et passent de 617 000 à 608 000 salariés (environ 21 % de
l’emploi industriel).
Il est significatif de noter que le nombre d’entreprises de plus de un salarié est passé de 30
720 à 30 192, soit 528 entreprises de moins. Sur ces 528 entreprises, 90 % se répartissent
dans la tranche de 1 à 19 salariés.
Le manque de visibilité des entreprises mécaniciennes sur leurs carnets de commandes en
France comme à l’international explique le peu d’investissement notamment en recrutement.
En cas de besoin, elles ont privilégié l’intérim et les contrats CDD. Par ailleurs, un certain
nombre de groupes internationaux ont également décidé pour des raisons stratégiques de se
désengager du site France. Ces retraits n’ont pas été complètement compensés par l’arrivée
d’investissements directs étrangers.
La priorité aujourd’hui est à la modernisation de l’outil industriel. Si l’on souhaite construire
l’Usine du Futur, il faut dès maintenant favoriser les investissements des entreprises et
permettre la qualification et la formation des personnes qui vont piloter et travailler dans ces
usines. Il faudra certainement attendre 2015 voire 2016 pour voir un redémarrage de l’emploi
dans les industries mécaniques.
Ceci étant, les entreprises mécaniciennes, du fait de la pyramide des âges et de l’évolution
technologique (automatisation, robotisation, nanotechnologies), auront besoin de recruter du
personnel qualifié. Entre 40 et 50 000 emplois seront à pourvoir chaque année d’ici 2025.
INDUSTRIES MÉCANIQUES : ÉVOLUTION DES EFFECTIFS 2014 (milliers de salariés)
21
L’INVESTISSEMENT EN PROGRESSION EN 2014
Après un recul de l’investissement de 5 % en 2013, les industries mécaniques ont
enregistré une hausse de 3 % en 2014 (contre + 2 % pour l’ensemble de l’industrie).
La FIM avait émis l’hypothèse qu’en 2014 l’investissement productif rebondirait, bien que les
contraintes de financement pour les entreprises restaient fortes et ce malgré des taux très
bas.
Une première prévision à + 3 % avait été établie, revue à la hausse début 2014. Le manque
de visibilité a amené nombre de secteurs clients à faire preuve de prudence, ce qui a eu pour
conséquence de retarder ou reporter les investissements de plusieurs mois.
Un dernier trimestre 2014 plus dynamique a néanmoins permis de confirmer la prévision
initiale de + 3 % pour l’année 2014.
22
Compte tenu de cette amélioration, les prévisions (estimation-FIM-INSEE ) pour 2015
la hausse devrait s’accentuer avec une demande de l’investissement productif en
progression de 5 % en 2015 (prévision à + 3 % pour l’ensemble de l’industrie).
2015 – POURSUITE D’UNE CROISSANCE MODÉRÉE
Compte tenu de l’amélioration de la prise des commandes depuis 2014, d’une légère
amélioration du commerce mondial, mais aussi de prévisions plus optimistes dans
l’investissement en biens d’équipement, il est envisagé une progression du chiffre
d’affaires de + 2 % en 2015.
Cette dernière sera caractérisée par une légère amélioration du secteur de la transformation
des métaux et de l’équipement mécanique. Dans le même ordre d’idée, les prévisions de
ORGALIME, montrent une poursuite modérée de l’activité des industries mécaniques
européennes (+ 2 %) en 2015.
23
L’avenir et enjeux de la branche Mécanique française
La mécanique est un pilier des performances économiques françaises et un acteur
majeur de la croissance française
Dans un environnement industriel malmené, l’industrie mécanique tire son épingle du jeu. En
2011, avec 109 milliards d’euros, son chiffre d’affaires en France a augmenté de 8,3% (source
FIM), progression supérieure à celle de la production industrielle des pays de l’OCDE, qui a
atteint 2,6% (source OCDE), et même à celle de la production de l’économie mondiale (3,8%
selon le FMI). Elle participe au développement économique de la France et de ses régions,
aux premiers rangs desquelles les régions Rhône-Alpes, Île-de-France, Pays-de-la Loire et
Nord-Pas-de-Calais.
Les enjeux à l’internationale
Quelle que soit la taille de ses entreprises, la mécanique française pense son avenir au niveau
international. Elle se place au 6e rang mondial en termes de chiffre d’affaires, après les EtatsUnis, l’Allemagne, la Chine, le Japon et l’Italie.
L’industrie mécanique a des avantages concurrentiels indiscutables et remporte aujourd’hui
des marchés aux quatre coins du monde, s’affirmant comme un des piliers des performances
économiques françaises. Pour concurrencer les grands groupes à l’international, l’industrie
française peut compter sur nos mécaniciens, leur expertise, leur créativité.
Quand la qualité fait toute la différence
«Notre groupe exporte près de 90% de sa production dans plus de 50 pays. Notre réussite,
nous la devons à trois facteurs : l’innovation, l’internationalisation et l’investissement industriel,
notamment humain (…). Notre métier, la mécanique de très haute précision, est symbolique
de l’industrie dont la vocation est véritablement de créer de la valeur ».Par ces mots, Bruno
Grandjean, président du Directoire de la société REDEX S.A., résume la belle histoire de son
entreprise. En 2003, la société REDEX se rapprochait de la CATEP, son partenaire spécialisé
dans les engrenages spiro-coniques, alors en difficulté. La synergie entre les deux entreprises
faisait émerger un pôle d’excellence à Senonches (Eure-et-Loir), consacré à la fabrication
d’engrenages de très haute qualité. Fin 2011, REDEX inaugurait sa nouvelle usine, à la
grande satisfaction de Bruno Grandjean : « Nos produits sont 100% produits en France, car
nous cherchons un niveau de qualité qui ne peut que s’appuyer sur une main-d’œuvre ultraqualifiée ». Cette qualité est aujourd’hui plébiscitée par les constructeurs les plus prestigieux,
comme Mitsubishi au Japon ou Deckel Maho Gildemeister en Allemagne.
REDEX : 250 employés / 50 M€ de CA (2011)
Inventer le futur
La mécanique française est avant tout un incroyable levier d’innovation pour tous les secteurs
de l’économie. Son inventivité rend possibles des avancées de premier plan, visibles à travers
les réalisations de grandes entreprises : l’Airbus, l’AGV (le TGV nouvelle génération), le Stade
du Grand Lille, ITER…
24
Miser sur l’intelligence et la recherche
Les investissements de R&D peuvent varier de 2 à 8% du chiffre d’affaires en fonction du
secteur et de la taille des entreprises mécaniciennes. Il existe des « champions » dans tous
les domaines de la mécanique : dans les équipements et les process pour l’agroalimentaire, le
BTP, la manutention, le textile, l’optique, le médical, dans les composants de transmission de
puissance…
Cinq centres de recherche technologique ont été créés pour accompagner les mécaniciens et
diffuser l’innovation : le Cetim (Centre technique des industries mécaniques), le Cetiat (Centre
technique des industries aérauliques et thermiques), le C.T.DEC (Centre technique des
industries du décolletage), le CTICM (Centre technique industriel de la construction
métallique) et l’I.S. (Institut de Soudure).
Des débouchés multiples
Continuer de concevoir et produire les solutions mécaniques en France, c’est s’assurer de
rester à la pointe de sujets d’avenir : les matériaux (nanomatériaux, matériaux composites,
recyclage...), les composants et sous-ensembles (assemblage pour des produits finaux
particulièrement innovants...), les produits (véhicules décarbonés) et les technologies (biotech,
nanotech, écotech, stockage de l’énergie…). Notre mécanique est l’une des plus innovantes,
grâce aux infrastructures de recherche et aux centaines de PME et PMI qui regorgent d’esprits
inventifs, d’ingénieurs et de techniciens parmi les plus créatifs du monde.
La mécatronique, un secteur d’avenir
C’est grâce à la mécatronique que NTN-SNR est devenu le champion mondial des roulements
ASB. En effet, en innovant et en investissant dans des secteurs tels que la physique du
magnétisme, le traitement de signal, l’électronique embarquée, la microélectronique,
l’entreprise a intégré à ses roulements traditionnels un codeur magnétique et un capteur actif.
Cette innovation majeure lui a permis de faire de sa marque ASB un standard mondial adopté
par la majorité des constructeurs automobiles. Depuis 1997, plus de 110 millions de
roulements ASB ont été vendus et montés partout dans le monde. Aujourd’hui, la perspective
des nanotechnologies ouvre la voie vers une génération de capteurs très haute technologie
(TMR) et les équipes de R&D de l’entreprise s’essaient à d’autres secteurs industriels, comme
l’aéronautique. L’innovation est devenue le moteur de croissance le plus efficace de
l’entreprise. NTN-SNR : 4 000 employés / 684 M€ de CA (2011)
La mécanique indispensable pour les solutions environnementales
Une industrie au service des enjeux environnementaux
Concevoir et produire en France, c’est faire le pari d’une industrie de plus en plus propre et
respectueuse de son environnement. Associant à la fois les fabricants d’équipements et leurs
utilisateurs, l’industrie mécanique intègre dans sa stratégie, ses procédés et ses produits, les
exigences environnementales nouvelles. Misant sur l’exemplarité, les entreprises de la
mécanique se sont dotées de procédés propres et économes en eau et en énergie. Cet
engagement leur a permis d’anticiper les impératifs du développement durable et de répondre
aux attentes de leurs clients.
25
Des solutions environnementales pour ses clients
La mécanique offre également des solutions durables et performantes à l’ensemble de
l’industrie, à l’image de la société Clextral, dont le credo est devenu « faire plus avec moins »,
qui propose à ses clients des solutions nécessitant moins d’eau, moins d’énergie et moins de
matières premières. L’implication naturelle de l’industrie mécanique en matière de
développement durable la place au coeur des innovations technologiques qui permettront de
connaître une croissance durable. Le défi du développement durable a été parfaitement
intégré par l’industrie mécanique : les entreprises ont su continuer à produire en inventant de
nouvelles méthodes, plus responsables et plus durables.
Un extincteur écologique
Le groupe Eurofeu est spécialisé dans la fabrication d’extincteurs. Pour répondre aux
exigences environnementales actuelles, sans réduire l’efficacité de son dispositif de sécurité,
Eurofeu a inventé un nouvel extincteur à eau pulvérisée avec additif écologique. Il contient en
effet des tensioactifs compatibles avec l’environnement, qui accélèrent la capacité de
régénération de la nature et participe au rétablissement de l’équilibre biologique, tout en
conservant des performances extinctrices. De plus, cet additif 100% végétal a un taux
d’élimination de 98% en 12 jours contrairement à l’additif classique (chimique) qui demande
plusieurs mois tout en laissant des résidus. L’entreprise est aujourd’hui un des acteurs les plus
importants du marché français et incarne les opportunités d’innovation et de croissance
qu’offrent les défis du développement durable.
EUROFEU : 940 employés / 85 M€ de CA (2011)
A l’image de ces quelques exemples ce sont plus de 30700 entreprises, avec l’ensemble
de leurs salariés, des plus petites comme celles qui sont des multinationales, sur
l’ensemble des secteurs, qui contribuent et contribueront à fournir des solutions pour
l’environnement et des emplois.
Développer une culture de l’innovation
Portée par des dispositifs connus d’un public large, comme les pôles de compétitivité ou le
crédit d’impôt recherche, l’innovation doit être comprise comme un élément clé de l’ADN de la
mécanique française. C’est grâce à son inventivité et à sa créativité que la mécanique
française saura trouver les solutions pour répondre aux grands défis industriels de demain : la
démographie et la consommation (9 milliards d’êtres humains sur la planète en 2050),
l’environnement (plus 20% d’énergies renouvelables, moins 20% d’émissions polluantes et
moins 20% de consommation d’énergie à l’horizon 2020), la mobilité et la communication
(circulation accélérée de l’information et des personnes, connectivité)…
Accélérer l’innovation
Il faut encourager la création de pôles de compétitivité et de passerelles avec le monde
universitaire, à l’image de Mécafuture, plate-forme portée par la FIM, qui fédère huit pôles de
compétitivité dédiés à la mécanique et aux matériaux (Arve Industries, Elastopôle, EMC2,
Matéralia, Microtechniques, Plastipolis, Pôle Nucléaire de Bourgogne, ViaMéca) et près de
1000 PME. Ces rapprochements concourent au développement des territoires et des
entreprises.
26
Créer des collaborations entre le public et le privé
L’association de la recherche privée et de la recherche publique au sein des IRT (Institut de
Recherche Technologique), couplée à des plates-formes technologiques, permet le
développement d’une R&D expérimentale couvrant l’ensemble du processus d’innovation
jusqu’au prototype industriel. En parallèle, le F2i (Fonds pour l’innovation dans l’industrie) a
pour vocation de financer des programmes collectifs d’innovation. Ces initiatives facilitent
l’accès des PME aux programmes de R&D. L’avenir des pôles de compétitivité réside dans
leur capacité à se mettre en lien et à générer des projets d’innovation collaboratifs.
Les pôles de compétitivité
Les entreprises de la fabrication des équipements mécaniques participent à différents pôles
de compétitivité en fonction de leurs marchés.
Les cinq pôles « mécaniciens »




EMC2 : ensembles métalliques et composites complexes
VIAMECA : pôle à vocation mécanicienne transverse regroupant six régions
ARVE INDUSTRIES : Industries du décolletage jusqu’à la mécatronique situé en
Rhône-Alpes,
MIPI : matériaux innovants et produits intelligents situé en Lorraine et le pôle des
microtechniques de Franche-Comté, se sont rassemblés au sein de l’association
MECAFUTURE afin de répondre aux appels d’offres du 7eme programme commun de
recherche et développement financé par l’Union européenne. Cette association est
l’interlocuteur privilégié des industriels de ce secteur pour les questions de recherche
et développement.
Par ailleurs, ces entreprises participent également à des pôles spécialisés dans d’autres
domaines que la mécanique, comme les pôles dédiés à l’automobile, le pôle nucléaire de
Bourgogne, ou encore AXELERA, spécialisé dans la chimie et l’environnement.
Les centres techniques industriels
Des travaux impulsés par les professions
Les Centres Techniques Industriels résultent d'un partenariat Public/Privé formalisé par des
contrats d'objectifs et de moyens mis en œuvre avec les Pouvoirs Publics et les fédérations
professionnelles. Dans ce cadre, les entreprises de la mécanique participent aux choix des
travaux collectifs confiés chaque année par leurs professions à leurs centres techniques.
Des outils au service aux PME
Charnières entre la recherche et l'industrie, assembleurs de technologies au carrefour de
nombreuses disciplines, les CTI constituent pour les PME des outils uniques capables
d'analyser, d'adapter et de transférer des technologies indispensables aussi bien à la
conception de nouveaux produits qu'à l'évolution de modes de production. Intégrant
l'ensemble des problématiques de l'activité industrielle, les CTI aident aussi les PME à
participer à la normalisation, outil stratégique de défense des intérêts économiques.
27
Réseau national de recherche appliquée
Outils de mutualisation des moyens et des compétences dans le domaine de l'innovation, de
la recherche/développement et du transfert de technologie, les Centres Techniques Industriels
(CTI), premier réseau national de recherche appliquée, apportent aux PME une expertise et
des moyens qu'elles ne pourraient acquérir seules.
Un accès aux programmes internationaux
Très présents dans les réseaux d'échanges et de coopération à l'échelle internationale, les
CTI participent activement aux grands programmes européens auxquels les PME industrielles
peuvent ainsi avoir accès.
Des travaux financés par les entreprises
Des centres de recherche au service des entreprises, pilotés et financés par les entreprises à
travers une taxe affectée recouvrée par le COREM.





CETIM Centre Technique des Industries Mécaniques
CETIAT Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques
C.T. DEC Centre technique de l'industrie du décolletage CTICM
IS Institut de Soudure
COREM Comité de coordination des centres de recherche en Mécanique
Les organisations syndicales siègent au conseil d’administration des Centres techniques
industriels.


Jean Jacques LELEU représente FO Métaux au CA du C.T.DEC
Paul RIBEIRO Secrétaire Fédéral du secteur mécanique siège au CA du CETIM
Les comités stratégiques de filières
Les comités stratégiques de filières sont directement issues de la CNI (Conseil National de
l’Industrie) une instance permanente d’expertise et de consultation pour le gouvernement,
représentative de tous les acteurs de l’industrie. Un lieu d’élaboration et de conduite d’actions
de transformation du tissu productif français.
Le CNI éclaire les pouvoirs publics sur la situation de l’industrie en France, émet des avis et
formule des propositions et recommandations au gouvernement pour améliorer la
compétitivité de l’industrie, renforcer les filières et développer les emplois et compétences
associés.
Le CNI préside à l’élaboration de contrats de filières par chacun des comités stratégiques de
filière (CSF) qui, à partir d’une convergence de points de vue entre industriels, organisations
syndicales et l’État, s’accordent sur les enjeux de la filière, retracent les engagements
réciproques des industriels et de l’État et identifient les actions à déployer prioritairement.
Le bureau du CNI se réunit tous les mois ; il rassemble cinq membres représentant les
industriels, cinq membres représentant les organisations syndicales de salariés et trois
membres de l’administration désignés par le ministre chargé de l’industrie. Il pilote et
coordonne les travaux des comités stratégiques de filière et des sections thématiques.
28
14 comités stratégiques de filière ont été mis en place : Aéronautique, Alimentaire,
Automobile, Biens de consommation, Bois, Chimie et Matériaux, Éco-industries, Ferroviaire,
Industries extractives et de première transformation, Industries et Technologies de santé,
Mode et Luxe, Naval, Nucléaire, Numérique, dont les contrats de filière sont aujourd’hui tous
finalisés, à l’exception du CSF Bois récemment créé.
Les quatorze contrats de filière rassemblent désormais plus de 350 actions se déployant sur
2014 et 2015 :







27 % des actions concernent le développement de la filière,
18 % l’amélioration de la performance des entreprises, des PME notamment,
15 % l’emploi et les compétences, l’attractivité des métiers,
13 % le soutien à l’innovation,
11 % le développement à l’export et à l’international,
9 % les relations entre grands groupes et PME,
6 % l’amélioration de l’accès des entreprises industrielles au financement.
Notre organisation syndicale participe aux travaux et FO Métaux qui défend l’industrie
participe activement avec les différents secrétaires fédéraux en charge des différentes
branches industrielles. Frédéric Homez, Secrétaire Général de la Fédération FO de la
Métallurgie est membre du bureau du CNI.
La mécanique étant transverse à l’ensemble de l’industrie, n’a pas de comité stratégique de
filière dédiée, néanmoins elle est prise en compte dans les différentes filières constituées
(nucléaire, transports, etc ).
La formation un outil indispensable
La mécanique a mieux résisté que d’autres secteurs industriels sur les quinze dernières
années. L’évolution sensible des qualifications témoigne de la modernisation de l’appareil de
production. La qualification des salariés est très importante surtout qu’ils doivent faire face à
de nouveaux «process» et des mutations dans l’organisation du travail et de la production.
Attirer de nouvelles recrues
La compétitivité de la mécanique française sur le long terme dépend de ses talents. Pour les
attirer, il faut avant tout pallier le déficit d’image de la mécanique, faire connaître ses métiers,
sa créativité et ses parcours professionnels.
Assurer la transmission des savoir-faire
C’est la mission première de l’apprentissage. Les 51 centres de formation des apprentis de
l’industrie (CFAI) forment chaque année plus de 25 000 apprentis aux bacs professionnels et
BTS. Pour transmettre la passion de la mécanique, il faut immerger les jeunes dans les
entreprises, au contact des professionnels. Aujourd’hui, l’alternance, qui permet de prérecruter des talents, est à développer.
Initier de nouveaux cycles de formation
Créer les formations qui feront émerger les compétences recherchées sur le terrain. Une
tendance qui s’illustre entre autres par le projet de licence professionnelle « Ingénierie et
Maintenance des Systèmes de Pompage », initié par les Lycées Agrotec et Galilée, l’IUT de
Lyon 1 et le syndicat Profluid (pompes,agitateurs, compresseurs et robinetterie), ou encore
l’institut de mécatronique, créé par l’UTC de Compiègne en partenariat avec le Cetim et
Artema (roulements, transmissions, étanchéité et mécatronique).
29
Aussi FO Métaux plaide pour une formation dynamique avec une politique salariale
reconnaissant l’ensemble de ces spécificités. Le secteur devra également faire face aux
évolutions démographiques et aux défis des métiers en tension nécessitant un
apprentissage long sur des équipements techniques comme les métiers de soudeurs,
chaudronniers, régleurs, opérateurs d’usinage, techniciens de maintenance qualité.
Compte-tenu de ce qui précède, FO Métaux insiste pour que se développe davantage la
formation professionnelle qualifiante avec pour les salariés le déroulement de carrière
correspondant.
Travailler ensemble, les entreprises et leur environnement
Il faut aussi que les entreprises et leur environnement apprennent à travailler ensemble. Cela
signifie partager les actions d’une façon horizontale, au niveau d’un pôle d’activité, d’un bassin
d’emploi, etc.
Travailler ensemble signifie aussi partager les actions de manière verticale, c'est-à-dire entre
les entreprises d’une même filière. Il s’agit ici des entreprises de mécaniques et de leurs
donneurs d’ordre pour lesquels il doit y avoir de véritables échanges et une meilleure
coopération.
Travailler ensemble c’est aussi travailler avec le monde de la recherche. Les innovations
nécessitent une R&D en relation avec les pôles de compétitivité, l’agence nationale de la
recherche, les centres techniques et le soutien de l’ADEME.
« L’usine du futur »
La Mécanique au cœur de l’Usine du Futur
A l’aube de la 4ème révolution industrielle, l’industrie française a besoin d’une vision ambitieuse
et pérenne. C’est tout l’objectif du plan « Usine du Futur » lancé par le gouvernement pour les
entreprises de la mécanique.
Les industries mécaniques, moteur essentiel de l’industrie
Les industries de la mécanique conçoivent et produisent les solutions technologiques utilisées
par toutes les filières industrielles (agroalimentaire, transport, énergie, chimie, santé, bâtiment,
etc.), elles ont un rôle essentiel à jouer. C’est la créativité et le savoir-faire des mécaniciens
qui rendent possibles les innovations de toutes ces industries et rendront possible l’Usine du
Futur.
L’Usine du Futur : peut-être un facteur clé d’une activité industrielle forte
Dans un contexte de vieillissement du parc industriel, l’industrie hexagonale prend du retard.
Elle se retrouve aujourd’hui confrontée à de nouveaux enjeux auxquels le projet « Usine du
Futur » doit apporter une réponse concrète et durable.
30
« Pas d’industrie, pas d’avenir », tel est le titre d’une récente étude du Conseil d’Analyse
Economique, remise au Premier ministre en juin 2014. « L’Usine du Futur » est un concept
générique d’usine idéale, qui s’inscrit dans cette prise de conscience générale. Il est en effet
primordial pour le dynamisme économique de la France mais aussi de l’Europe de soutenir
une activité industrielle forte, innovante, exportatrice, créatrice de richesses et génératrice
d’emplois.
La FIM (Fédération des Industries de la Mécanique) est promoteur du projet élabore un
référentiel
Associée à ses syndicats membres et ses partenaires technologiques comme le Cetim, elle
œuvre pour ce grand projet fédérateur qui intègre la mutation technologique induite par le
développement massif des réseaux de communication. Elle souhaite agir pour promouvoir ce
concept et permettre aux 30 720 entreprises mécaniciennes de le mettre en place dans le
quotidien de leurs ateliers et chaines de montage. Objectifs : moderniser le parc industriel
français et convaincre les entrepreneurs mécaniciens de l’importance de la montée en gamme
comme vecteur de compétitivité. Des évolutions qui impliquent un besoin croissant en
personnel toujours plus qualifié.
Dans cet objectif, elle se mobilise pour :
1. Identifier et faciliter l’articulation des compétences de nos PMI afin de structurer l’offre
et leur donner la capacité de répondre aux projets industriels des grands donneurs
d’ordres.
2. Mettre à disposition des outils permettant aux entrepreneurs mécaniciens d’évaluer la
pertinence de leur modèle économique et de pouvoir le repenser, notamment en
termes de montée en gamme.
3. Aider à la modernisation de l’outil industriel français.
4. Aider à la qualification des collaborateurs de demain au travers des écoles et des
centres de formation.
La FIM travaille notamment à l’élaboration d’un référentiel de « l’Usine du Futur ». Loin d’être
un concept de plus, ce référentiel doit accompagner concrètement les chefs d’entreprise dans
les étapes de modernisation de leur appareil productif. Il sera également une source pour
adapter l’offre des industriels de la mécanique aux besoins à venir de leurs clients. Flexible, il
doit permettre à chaque industriel d’adapter le projet « Usine du Futur » à ses propres réalités.
La Fédération FO Métaux se positionne favorablement par rapport à toutes les
initiatives industrielles concrètes pour développer l’industrie dans notre pays. Pour FO
Métaux les « usines du futur » doivent se faire avec les salariés et non pas contre eux.
Pour FO Métaux, elles ne peuvent en aucun cas servir de prétexte à la détérioration des
conditions de travail et des salaires. La formation et l’adaptation des salariés doivent se
faire avec eux et être reconnues dans la progression de carrière.
Les industries plus traditionnelles qui font partie intégrante de la mécanique et sont
indispensables au bon fonctionnement des plus innovatrices doivent être aussi
modernisées, bénéficier d’investissements, les salariés formés et reconnus.
31
Les actions de la Fédération
Toutes les actions de la Fédération sont engagées pour la défense des salariés. Pour ce
faire, le premier des leviers est le développement syndical par l’augmentation du
nombre de nos implantions et des adhérents.
Elle milite avec l’ensemble de ses structures à tous les niveaux, national, territorial et
international avec et au service de ses syndicats et sections syndicales partout et sur
tous les sujets qui concernent les salariés.
-
Négociations dans les différentes branches rattachées à la Fédération de la
métallurgie
-
Négociations sur l’ensemble des conventions collectives territoriales
-
Négociations dans les entreprises que ce soit au niveau des groupes, entreprises,
établissements
-
Participation aux différents comités paritaires sur l’emploi, les observatoires des
métiers…
-
En siégeant dans les organismes paritaires sur la formation, les instituts de
prévoyance, de retraites complémentaires
-
En participant au CNI, au bureau du CNI, les comités stratégiques de filières, les
groupes de travail
-
En
participant
aux
délégations
sur
les
négociations
nationales
et
interprofessionnelles
-
En intervenant auprès du gouvernement, des ministères sur les différents dossiers
-
En publiant les « livres blancs », les circulaires d’information et les différentes
études, la Voix du métallurgiste, le Journal FO Métaux
-
En relayant les actions de la Fédération au niveau territorial avec les USM
-
En structurant nos équipes syndicales en « coordination »
-
En appuyant juridiquement nos équipes syndicales avec le service juridique
-
En formant nos militants sur tous les sujets
-
En organisant des réunions informations régionales sur les différents thèmes
comme les conséquences de la loi sur la transparence financière des syndicats
-
En participant aux instances syndicales européennes, internationales : comités
exécutifs, politiques, sectoriels, groupes de travail, rencontres et échanges avec les
organisations
syndicales
transnationales…
étrangères,
action
de
solidarité,
négociations
32
La représentativité levier incontournable pour peser dans les décisions
Sur l’ensemble des actions menées par notre organisation syndicale du niveau national,
territorial, européen à celui de l’entreprise, la représentativité est devenue le principal levier
de nos actions et positionnements.
Dans les entreprises où FO est présente, la moyenne de notre audience est mesurée à 28%.
Mais notre nombre d’implantations est plus faible que la CGT et la CFDT ce qui baisse
mécaniquement notre résultat.
C’est pourquoi la Fédération, faisant suite aux résolutions du congrès fédéral de 2012 a lancé,
lors de la journée des USM de septembre 2013, un plan de développement et d’appui pour
renforcer nos implantations actuelles et développer le nombre d’implantations FO Métaux.
En fournissant un appui logistique avec des documents précis sur l’état réel de nos
implantations, notre représentativité territoriale, la liste des entreprises et des moyens
complémentaires à nos USM pour aider à notre développement. Le nombre d’entreprise sans
présence syndicale est très important et permet de nouvelles implantations. Les entreprises
sans présence syndicale FO permettent également de proposer notre type de syndicalisme et
positionnement syndical aux salariés. Certes, il s’agit d’un travail de fourmi, mais les équipes
des USM se sont lancées dans la bataille de la représentativité et nous pouvons déjà
enregistrer quelques succès. Continuons et amplifions ces actions.
Etre indépendant, c’est aussi avoir l’indépendance financière et il n’y a pas d’indépendance
syndicale sans adhérents-cotisants.
Engager une campagne d’adhésion dans chaque syndicat est une nécessité permanente :
pourquoi une minorité de salariés adhérents devraient supporter l’effort financier pour tous les
autres qui bénéficient des progrès obtenus par les équipes syndicales ? A FO, nous sommes
pour une syndicalisation volontaire, car la liberté guide notre action, mais nos syndicats
doivent structurer plus fortement dans des campagnes de syndicalisation pour susciter les
adhésions. Des moyens spécifiques de formation ont été mis en place pour aider des équipes
syndicales.
Etre visibles, rendre compte de nos actions et leurs répercussions dans le pouvoir d’achat, les
conditions de travail, les garanties et avantages que nous négocions au quotidien pour les
salariés, préparer chaque élection et faire une campagne. La Fédération aide ses syndicats
sur des projets de communication et de campagne spécifique en proposant support, matériel
de propagande, plan de campagne, communiqués de presse, etc. Faire partager les bonnes
pratiques dans notre réseau est développé.
Etre présents sur tous les collèges 1er, 2ème collège et 3ème collège car la représentativité se
mesure sur les 3 collèges. Le groupe Cadre de la Fédération se réunit mensuellement et aide
aussi les syndicats qui le sollicitent pour traiter les problématiques spécifiques à cette
catégorie de personnel. Les syndicats doivent aussi intégrer dans leurs priorités l’objectif de
présenter des listes sur les 3 collèges lorsqu’ils sont présents dans les entreprises.
33
Les évolutions de la structure générale des effectifs dans la métallurgie imposent cette
problématique comme un levier important de notre représentativité.
Le cycle électoral 2013-2017 est déjà bien avancé, mais il nous reste 18 mois jusqu’au 31
décembre 2016 pour améliorer notre représentativité et de nombreuses entreprises n’ont pas
fait leurs élections.
Résultats électoraux enregistrés au fichier de la Fédération sur les implantations FO
des secteurs mécanique, métallique, optique entre le 1er janvier 2013 et avril 2015.
Toutes branches et secteurs confondus
Secteurs mécanique, métallique, optique
de la Fédération
et secteurs associés
% sur le total des voix exprimées
% sur le total des voix exprimées
FO : 30,12%
FO : 36,46%
FO à l’international et la mécanique
Les fédérations syndicales mondiales de la métallurgie (FIOM), Chimie-mines, et textiles-cuir
ont fusionné pour devenir Industriall Global Union, regroupant plus 50 millions de syndiqués
dans le monde.
Notre fédération membre fondatrice a toujours été très active dans la FIOM et prolonge son
engagement avec la nouvelle fédération mondiale qui a repris les activités de la FIOM dans
les secteurs relatifs à la métallurgie et continue les actions.
Les industries mécaniques ont une place centrale sur l’ensemble des secteurs industriels.
C’est une filière vaste et diversifiée comprenant plusieurs sous-secteurs : construction de
machines agricoles, de machines-outils, la construction métallique, etc et regroupant un
certain nombre d’entreprises multinationales. Ce secteur joue un rôle majeur comme
concepteur et fournisseur de nouvelles technologies pour les énergies renouvelables et les
produits respectueux de l’environnement. FO Métaux participe aux réunions des différents
comités sectoriels et conférences et réseaux syndicaux d’entreprises : automobile,
aéronautique, ingénierie mécanique-construction d’engins et machineries, ascenseurs, réseau
syndical Caterpillar, etc.
Paul RIBEIRO a participé à la dernière réunion sur le secteur ingénierie mécanique à Genève
en 2014 en présence des camarades brésiliens, allemands, américains, japonais, indiens,
espagnols, italiens, etc. Cette réunion a permis de confronter les expériences et les
problématiques de ce secteur ont pu être abordées, comme le dumping social organisé par les
multinationales, les localisations, le droit syndical, etc. Des campagnes d’action sur les droits
fondamentaux et la liberté syndicale sont également organisées pour soutenir les syndicats
dans les différents pays.
34
Réunions de l’ingénierie mécanique à industriALL European Trade Union
La FEM (fédération européenne de métallurgie) a fusionné en mai 2012 avec la EMCF
(fédération européenne de la chimie) et ETUF-TCL (fédération européenne du textile et cuir)
dans industriALL European Trade Union. La nouvelle fédération a prolongé les comités
politiques, sectoriels et groupe de travail. FO métaux membre fondateur de la FEM, est active
dans toutes les instances de la fédération européenne. Les secteurs mécaniques sont inclus
dans le comité sectoriel ingénierie mécanique ou siégeait Jean-Jacques Gueguen et Eric
Keller.
Ce comité a pour but de défendre la spécificité du secteur et notamment l’industrialisation
dans les différents pays européens ainsi que le statut des salariés. FO est représentée dans
ce comité depuis sa création et entend développer le réseau pour des travailleurs sous
représentés syndicalement.
Ce comité s’investit également dans des énergies vertes comme les éoliennes, qui
permettraient de créer des emplois. La Fédération FO de la métallurgie y a participé
activement.
35
Actualité syndicale au fil des mois
CNH COEX : passage de relais tout en tenant bon sur le temps de travail
Le syndicat FO de CNH COEX, entreprise spécialisée dans la fabrication de matériel agricole
de vendange, avait réuni ses adhérents en Assemblée générale le 25 novembre 2012 pour
passer le relais entre Claude Joly et le nouveau secrétaire du syndicat Lionel Caillot.
Le bilan de l’année écoulée a été fait pour ce qui est le plus gros syndicat de la métallurgie en
Vendée est plutôt positif. L’activité de l’entreprise était stable et soutenue. Les métallos FO
n’avaient pas ménagé pas leur peine pour défendre les intérêts des salariés en renégociant
l’accord sur les 35h qui avait été dénoncé deux ans plus tôt et la conclusion d’un nouvel
accord par FO.
L’assemblée générale avait permis de faire le point sur sa première année d’application. Face
à une direction qui exigeait toujours plus de flexibilité, notre organisation a eu fort à faire pour
faire respecter le texte. Le rythme saisonnier de l’activité n’avait pas été étranger à cela. En
effet, l’arrivée de nouvelles commandes est souvent massive et nécessitait le recours aux
heures supplémentaires.
Alors que la direction n’avait fait pas mystère de sa volonté de remanier l’accord, FO avait
affiché une position claire mais ferme : la discussion sur le sujet était possible, mais pas sans
contreparties.
En plus de ce travail syndical intense, le syndicat FO de CNH était très impliqué dans les
négociations territoriales qui se déroulent à la Commission Paritaire Régionale pour l'Emploi et
la Formation Professionnelle (CPREFP), comme l’avait rappelé le secrétaire de l’USM de
Vendée Jean-Luc Poiraud, en revenant sur ces négociations entièrement liées à l’emploi et
d’insister sur l’importance des élections dans les Très Petites Entreprises (TPE) pour notre
organisation et de la nécessaire implication des métallos.
36
Coordination Essilor 24 octobre 2012 : l’action pour combattre les inquiétudes
Les délégués syndicaux du groupe Essilor s’étaient réunis en coordination le 24 octobre à la
Fédération FO de la métallurgie autour de leur délégué syndical central Maurice Malevergne
et en présence du secrétaire fédéral Florent Clariana.
Au menu des discussions, la situation industrielle et économique de l’entreprise, mais aussi
les élections professionnelles. Pour les métallos, les sujets d’inquiétude ne manquent pas
chez Essilor : problèmes d’organisation liés aux changements dans les équipes de
management, qui voient arriver de nouveaux responsables issus de secteurs sans aucun
rapport avec le cœur d’activité de l’entreprise ; délocalisation du service informatique au
Maroc, dont beaucoup craignaient qu’il ne soit le prélude à un vaste mouvement de
délocalisation bien au-delà de ce seul service en direction des pays low-cost ; la
restructuration des services généraux dans le Val-de-Marne, au risque d’une efficacité
moindre et au prix de suppressions d’emplois ; le non remplacement de nombreux départs en
retraite, qui voyait les anciens partir sans que la transmission de leurs savoir-faire ne soit
organisée… « Ils se demandaient ce que Essilor allait devenir et de quelle manière. La
direction démentait vouloir délocaliser, mais dans le même temps ne remplaçait pas les
départs. Pourtant une nouvelle gamme de verre est produite en France. Il y avait donc une
certaine forme de contradiction entre les actes et les paroles. » Sans oublier les salariés, pour
qui les efforts sont toujours plus important, souhaitaient une meilleure politique salariale avec
une NAO plus revendicative.
L’objectif de l’équipe syndicale qui pesait plus de 20 % au sein du groupe, se préparait
accroître son poids lors des élections de juin 2013. Les délégués des différents sites avaient
mis en place un site d’échanges d’informations et installés plusieurs cellules de réflexion sur
Internet, sur les tracts, sur les salaires, etc. avec pour objectif d’agir ensemble et de manière
coordonnée pour une force de frappe maximale. FO refusait clairement et nettement, au nom
du principe démocratique, le projet de la direction de fusionner les établissements voisins de
Bar-le-Duc (La Compasserie, site de fabrication) et de Ligny-en-Barrois.
37
Essilor : prêts à négocier
Les équipes syndicales FO d’Essilor s’étaient donné rendez-vous dans les locaux de notre
Fédération le 21 octobre 2014 pour une coordination autour de leur délégué syndical central
Maurice Malevergne, et en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro. Au menu de cette
réunion : la préparation des NAO 2015 et le bilan des négociations 2013-2014
Quand une entreprise est composée de multiples sites, ayant chacun leurs produits, leurs
spécificités et leurs problématiques, aborder les NAO demande autant de clarté que de
cohérence. C’était tout l’objet de la coordination Essilor du 21 octobre. D’autant que ces
négociations s’annoncent difficiles, de l’aveu même des équipes syndicales FO. Non pas que
l’entreprise traverse une mauvaise passe ; sa santé économique serait même plutôt bonne.
Mais le contexte économique général, lui, ne l’est pas, et cela pèse lourdement sur les
questions salariales, chez Essilor comme dans beaucoup d’entreprises. La réunion a donc
permis aux métallos de s’accorder sur leurs revendications en la matière, lesquelles sont à
présent claires et cohérentes, augurant de négociations efficaces.
Paul Ribeiro est également revenu sur le dossier du développement syndical, rappelant que
ce travail était une priorité pour notre organisation, et sur la nécessité de bien communiquer
dans tous les domaines pour faire progresser FO et ses idées. Enfin, les métallos ont fêté le
départ en retraite de Marie-Claude Picard ainsi que le passage de témoin qui s’opérera au
printemps 2015 entre Maurice Malevergne et celle qui a été désignée par les militants pour
prendre sa succession : Evelyne Simonot. Les deux « anciens » ont été chaleureusement
salués par l’ensemble des participants.
38
Erhel Hyrdis voulait vivre
Un beau gâchis. Voilà à quoi ressemblerait l’histoire d’Erhel Hydris s’il fallait la résumer en
deux mots. Depuis que cette entreprise dijonnaise a été mise en liquidation, en novembre
2011, ses salariés se battaient pour éviter la disparition de la seule marque française
fabriquant des hayons élévateurs. Après la reprise d’Erhel Hydris en 2009 par le groupe
lyonnais Métalic, les métallos avaient pourtant de quoi y croire. Malgré la crise, les carnets de
commandes étaient bien garnis. « Mais la nouvelle direction n’avait jamais eu de stratégie
d’investissement, se désolait le délégué syndical FO Manuel Diestre, et faute de matériel,
nous n’avons pas pu honorer nos commandes. La direction les a menés droit dans le mur. »
Depuis l’annonce de la liquidation, les salariés occupaient le site 24h/24 pour protéger leur
outil de travail. Les discussions se sont poursuis avec les pouvoirs publics. Objectif : trouver
un repreneur. « L’entreprise était viable, les savoir-faire et les outils étaient intacts » En
attendant, les salariés continuaient à produire. Ils avaient ressortis un prototype abandonné de
passerelle automatique pour yachts et avaient achevé sa mise au point. Tout ça sans avoir
besoin d’ingénieur ou de directeur, mais avec la ferme volonté de trouver de nouveaux
débouchés. Mais le spectre de la fermeture planait toujours. Ils avaient reçu une proposition
d’indemnisation insuffisante par rapport aux 20 000 euros qu’ils revendiquaient pour chaque
salarié. L’évacuation du site de force par la police était chaque jour plus probable. « Nous ne
partirons pas tout seuls, prévenait Manuel. Ils se sont battus jusqu’au bout. »
39
Flow Control Technologies : un débrayage pour la vérité
Trop, c’était trop ! Alors que la situation de leur entreprise se dégradait depuis près de trois
ans, les salariés de Flow Control Technologies, à Vitrolles, n’ont eu d’autre choix que de
passer à l’action via un débrayage massif le 26 septembre 2013. A l’appel de FO, seul
syndicat représentatif dans l’entreprise, et de son délégué syndical Karim Ghilas, près de
95 % des salariés avaient répondu à l’appel à la grève. Comment en sont-ils arrivés là ?
La société vitrollaise, spécialisée dans la robinetterie industrielle, notamment pour les grands
groupes pétrochimiques, avait commencé à battre de l’aile après être devenue une filiale du
groupe américain Pentair qui, suite à un mécano boursier, est passé du giron du groupe Tyco
à celui de Pentair. Rapidement, les salariés ont vu la direction mettre en branle des transferts
de compétences et de responsabilités au niveau du bureau d’étude, des achats, de la qualité,
du management, etc. au profit de la base opérationnelle de Saint-Juéry, dans le Tarn, l’autre
implantation de Flow Control Technologies en France. « Après avoir été hachés menu par
Tyco, nous voyons Pentair finir le travail de démolition », résumait Karim Ghilas, traduisant
bien le sentiment partagé par tous les salariés. Depuis trois ans, les salariés constataient un
effondrement des investissements sur le site, ainsi que de la charge de travail. Alors que les
carnets de commande devaient être vides à la mi-octobre, que les effectifs fondaient de 86 à
55 salariés et que les pertes de l’entreprise atteignaient la colossale somme de 25 millions
d’euros, l’inquiétude n’avait cessé de grandir dans l’indifférence générale de la direction.
Voilà pourquoi la mobilisation a été à la hauteur du malaise. Pour notre organisation, alors que
de sombres nuages planaient sur le devenir de l’entreprise, il était hors de question d’attendre
les bras croisés. Les métallos ont clairement fait savoir qu’une nouvelle grève était possible.
« Nous voulons la vérité, et sans langue de bois », tonnait Karim. D’ores et déjà, toute la
structure FO Métaux s’est mobilisée et a pris des rendez-vous avec le maire de Vitrolles,
l’UIMM et le responsable du Redressement productif de la région. Une chose est sure : pour
notre organisation « les salariés devaient savoir la vérité et tout faire pour défendre les
salariés dans la transparence jusqu’au bout pour l’emploi et le meilleur traitement social
possible !
40
PSE : L’épreuve du feu pour KDI
Quelques mois à peine après un prodigieux bond électoral qui leur avait permis d’asseoir leur
représentativité pour la première fois, les équipes FO de KDI étaient mises à l’épreuve pour
défendre les salariés, alors qu’un plan de compétitivité se profilait à l’horizon et menaçait 246
emplois.
K.D.I. Klöckner Distribution Industrie est une groupe allemand leader mondial spécialisé dans
le négoce de produits métallurgique qui comptabilisait aussi 2 000 salariés répartis 70
agences sur toute la France. Les élections professionnelles s’y sont déroulées le 23 mai 2012
FO avait présenté des candidats sur neuf périmètres du C.E. sur les onze existants alors que
nous n’étions présents que sur 4 régions. Et le résultat, fruit d’un bon travail de terrain, ne
s’était pas fait attendre : « Notre représentativité au sein de K.D.I. est passée de 7.89% à près
de 24%. Pour la déléguée centrale syndicale Marlène Bourdin il s'agissait d'un grand
bouleversement.
Au regard de ces résultats, il est clair que FO est devenu un interlocuteur incontournable pour
la direction. Un état de fait qui ne lui plaisait guère, pas plus qu’autres organisations
syndicales « perdantes » qui avaient tenté de contester le scrutin, mais l’équipe FO a su faire
valoir ses arguments et obtenir gain de cause, conservant ses élus.
Dans le même temps, Marlène Bourdin et les métallos FO ont dû se battre sur un deuxième
front. En effet, à peine les élections terminées, la direction annonçait le 5 juillet, un projet de
plan de compétitivité concernant le réseau généraliste et menaçant 246 postes. Notre
organisation avait donc rapidement montée au créneau pour contrer ce plan social déguisé.
Marlène déclarait à l’époque : « Nous avons d’abord agi en CCE, puis nous sommes passés à
la vitesse supérieure en montrant que l’entreprise aurait dû au préalable faire sa GPEC. Nous
ne laisserons pas ce plan passer en l’état. »
C’était d’ailleurs tout le sens de la visite effectuée le 7 septembre par le secrétaire général
Frédéric HOMEZ, accompagné du secrétaire fédéral Florent CLARIANA et de la DSC Marlène
Bourdin : montrer qu’il fallait compter à présent avec FO dans le cadre de rapports
constructifs, tant pour l’intérêt de l’entreprise que des salariés. Et si ce dossier restait à suivre,
le travail syndical ne s’arrêtait pas pour autant et notre organisation avait d’ores et déjà signé
l'accord Intéressement pour 2012-2013-2014. Autre bonne nouvelle, avec ses bons résultats
électoraux, FO venait d'obtenir pour la première fois un siège au Comité de Groupe Européen
à Duisbourg en Allemagne.
41
KDI se renouvelle
Les métallos de KDI, de la distribution de produits métallurgiques, se sont réunis à la
Fédération le 29 octobre 2014 pour une coordination autour de leur déléguée syndicale
centrale Marlène Bourdin, et en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro et du secrétaire
général des métallurgistes de la Région Parisienne Denis Bieber.
Alors que notre organisation œuvre intensivement à son développement, quoi de plus naturel
que d’accueillir les nouveaux militants et de leur présenter notre Fédération ? C’est
notamment ce qu’a permis la coordination KDI du 29 octobre. Ces derniers mois, les rangs
des métallos FO de KDI se sont pour une bonne part renouvelés avec l’arrivée de militants en
provenance d’une autre organisation syndicale. Paul Ribeiro a ainsi pu rencontrer les
nouveaux venus, leur présenter notre organisation et approfondir sur ses valeurs, en
particulier la liberté et l’indépendance, qu’ils connaissaient jusqu’alors peu et qui les ont
décidé à rejoindre FO. La réunion a aussi été l’occasion pour cette équipe de se mettre à
nouveau en ordre de bataille dans la perspective des élections professionnelles qui se
tiendront en juin 2016, mais aussi dans le domaine du développement syndical. « Il s’agit de
se renforcer là où nous sommes présents pour progresser et de s’implanter là où nous ne
sommes pas, a martelé le secrétaire fédéral. Plus notre représentativité sera forte, plus notre
défense des salariés sera efficace. »
La coordination a également permis de désigner les candidats en prévision du renouvellement
du CHSCT et d’échanger sur la situation des différents sites du groupe. Depuis, les métallos
de KDI ont appris une nouvelle qui assombrit leur fin d’année : un PSE est sur les rails.
« Cette coordination n’en avait que plus d’utilité, fait remarquer Paul Ribeiro. Se réunir
régulièrement permet aux équipes syndicales d’être prêtes à affronter toutes les situations et
de savoir qu’elles peuvent compter sur la Fédération. Nous serons aux côtés des KDI pour
affronter l’épreuve. »
42
Avec FO des augmentations salariales chez Manoir Industries
Face aux prétextes pour la modération salariale, les salariés ont finis par voir rouge, et FO
était à leurs côtés. Chez Manoir Industries, notre organisation a montré que la mobilisation et
la fermeté sur la défense des salaires donnent des résultats. Récit d’une grève victorieuse.
La direction a tenté de prendre le prétexte de la crise pour faire des économies sur le dos des
salariés. En décembre 2011, ceux de Manoir Industries, fonderie situé à Bar-sur Aube et
spécialisée dans les pièces métallique à haute performance pour l’aéronautique, ont décidés
de passer à l’action pour mettre fin à une situation injuste. En effet, des quatre sites français
du groupe, celui de Bar-sur-Aube n’était pas seulement le plus performant, il était aussi celui
qui bénéficie des plus mauvaises conditions salariales. « La crise, nous ne l’avons jamais
connu, expliquait le délégué syndical FO Olivier Beça. Par contre, au cours des dernières
années, nos effectifs ont diminué alors que la production est restée stable. Pourtant, à même
échelon, les salariés des autres sites sont mieux rémunérés. L’usine tourne bien mais nous
n’en voyions pas les retombées. Le mécontentement grondait depuis un moment chez nous,
et les NAO ont été le détonateur. »
Lorsqu’au bout de trois réunions ou la direction générale était figée à 0,5 % d’AG et 0,75 %
d’AI, la colère des salariés a explosé. Ils ont commencé les débrayages le 30 novembre, date
symbolique puisque c’est celle de la Saint-Eloi, qui fait l’objet d’une prime dans le groupe et
que les salariés de Bar-sur-Aube étaient les seuls à ne pas toucher. « Nos revendications,
étaient claires précisait Olivier : instauration d’un véritable 13ème mois, restauration de la prime
de la Saint-Eloi et de meilleures AG et AI. Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’aller à la
grève pour nous faire entendre. » Le 13 décembre, les 217 salariés entamaient donc leur
mouvement. Les trois autres sites du groupe en France ont fait font la même chose par
solidarité. La direction proposait rapidement une amélioration, avec une AG à 2,5 % assortie
d’une prime de 100 euros, tout en conditionnant son offre à une reprise du travail
Au bout de 7 jours de grève et de négociations finalement un compromis fut trouvé le 23
décembre : outre les 2,5 % d’AG, les salariés ont une prime de 800 euros et le retour de la
prime de la Saint-Eloi. Les négociations ont été programmées pour une nouvelle grille de
salaires afin de gommer les inégalités entre sites. « C’est la première fois que la mobilisation a
été aussi massive, constatait Olivier » La direction saura désormais que les réformistes savent
se faire respecter !
43
Mécachrome Aubigny : AG 14 décembre 2012 en ordre pour gagner les élections
Les militants FO du site Mécachrome d’Aubigny-sur-Nère s’étaient retrouvés le 14 décembre
2012 pour l’assemblée générale de leur syndicat autour de leur secrétaire Stéphane Carré.
Cette fin d’année 2012 avait permis aux métallos de faire le point sur de nombreux dossiers,
mais surtout de se féliciter du développement de notre organisation chez Mécachrome. En
effet, de nombreuses adhésions furent enregistrées entre 2011 et 2012, et les militants se
fixèrent comme objectif de faire augmenter le nombre d’adhérents de 50 % en 2013.
Et les métallos de Mécachrome ne manquaient d’arguments. Plusieurs d’entre eux ont suivi
les stages de formation de la Fédération et ils comptaient bien mettre ces enseignements à
profit. De plus, FO a su s’imposer dans l’entreprise comme l’organisation qui défend l’emploi,
les salaires et l’industrie.
Ainsi, notre organisation refusa de signer des NAO au rabais, de même que l’avenant sur le
temps de travail, sans oublier l'accord égalité homme-femme et l'accord de pénibilité de 2011.
« Nous ne sommes pas dans la logique de la signature à tout prix, expliquait le secrétaire du
syndicat Stéphane Carré. Si un accord est bon pour les salariés, nous sommes preneurs,
mais s’il est en leur défaveur non seulement nous ne le signons pas, mais en plus nous le
combattons. »
Fort de cette logique, notre organisation a su obtenir des résultats qu’elle compte bien mettre
en avant pour augmenter son audience. FO avait ainsi réussi à faire lancer des CQPM et à
mettre 6 élèves au CFAI pour former la relève de Mécachrome.
Les métallos ont aussi obtenu des primes exceptionnelles pour les heures supplémentaires et
ont fait passer la prime du samedi à 70 euros au lieu de 35, sans oublier une prime pour le
montage F1 qui sera versé tous les mois. Autre fait marquant : l’augmentation du budget
social, qui est passé de 0,6 % de la masse salariale à 0,7 % pour arriver à 1 % au plus tard
en 2014. L’année 2013 étant une année d’élections professionnelles, FO Mécachrome avait
décidé de poursuivre le travail de terrain qui lui a si bien réussi jusque-là pour conquérir de
nouvelles voix.
44
Après un nouveau succès électoral, les Mécachrome dans l’action !
Au plan syndical, l’équipe FO vole de succès en succès. Présente sur l’ensemble des collèges
depuis les élections d’octobre 2013, FO pèse près de 55,27% à Aubigny-sur-Nère et n’a
cessé d’attirer de nouveaux adhérents, notamment issus d’autres centrales syndicales. La
recette du succès ? « Nos valeurs et nos méthodes sont connues et reconnues par tous les
salariés, expliquait Stéphane Carré. Notre travail de terrain est constant et efficace, sans
oublier que ces dernières années, FO est monté au créneau à de nombreuses reprises pour
défendre les intérêts des salariés. »
Peu après l’assemblée générale, les métallos ont d’ailleurs eu une nouvelle fois à se
mobiliser. Le 17 décembre 2013, à l’appel de FO, ils ont lancé un débrayage, reconduit le
lendemain, pour faire pression sur la direction afin qu’Aubigny bénéficie de la même prime de
résultat que le site d’Amboise, qui réalise un meilleur résultat. « Nous sommes un groupe,
assène Stéphane. Nous revendiquons l’équité dans le partage des bénéfices, sachant qu’elle
s’applique déjà quand il s’agit de partager les pertes. » L’autre point qui mobilisait les salariés
était leur exigence de voir la direction investir davantage dans des nouveaux matériels et
d’améliorer les conditions de travail. « Voir les salariés faire grève pour obtenir de bons outils
ne se voit quand même pas tous les jours, commente Paul Ribeiro. Cela montre la conscience
professionnelle des métallos et leur attachement à leur entreprise. »
A présent, les Mécachrome, fort de leur position majoritaire à Aubigny, comptent bien parvenir
au même résultat sur tous les autres sites du groupe, en commençant par s’implanter dans
tous les collèges. Qui pourrait douter qu’ils y parviennent ?
45
GMD Pack : bataille pour sa survie
Le mois de mai 2013 n’avait pas été de tout repos pour les 90 salariés du pôle production de
GMD Pack, dans le Loiret. Spécialisée dans le découpage, l’emboutissage, la soudure,
majoritairement pour le secteur automobile, mais aussi pour l’aéronautique, l’électronique ou
le ferroviaire, l’entreprise n’avait pas échappé pas à la crise. Directement impactée,
l’entreprise connaissait de réelles difficultés depuis 2012. Le scénario est typique : la baisse
des commandes et des recettes avait entrainé une diminution de l’activité de 50 %. Premières
victimes : les salariés, qui connaissaient des mesures de chômage partiel, que la direction
avait refusé de revaloriser et qui prenaient fin en juin.
Ne supportant plus le manque de lisibilité par rapport à leur avenir, ils décidèrent le 13 mai de
se mettre en grève. Objectif : obtenir la garantie de l’emploi pour le maximum des salariés sur
ce site et, pour ceux qui seraient licenciés, une indemnité supra-légale de licenciement. Pour
tenter de sortir la tête sous l’eau, la direction de GMD a demandé sans succès à sa principale
cliente, l’usine Inteva, installée juste derrière, d’accepter sa hausse de prix de 34 %. Le
délégué syndical FO Joffrey Coute s’est démené, avec l’aide de l’UD 45 et du délégué
syndical FO d’Inteva Dominique Galopin, et le 21 mai, les salariés ont obtenu la revalorisation
du chômage partiel à 75 % au lieu de 60 % avec rétroactivité au 1er janvier 2013, ainsi que la
garantie de prime supra-légale. Le travail a repris le 24 mai mais les salariés était dans
l’attente du jugement du Tribunal de commerce d’Orléans, qui devait se prononcer sur la
situation de l’entreprise le 28 mai en laissant les salariés dans l’expectative car il s’est
déclarait incompétent ! Chez GMD Pack, le combat devait continuer.
46
La ténacité a payé chez YKK
Emmenés par le délégué syndical Alain Stien, les métallos FO ont mis un terme à quatre
décennies d’hégémonie de la CGT chez YKK, fabricant de fermetures à glissière situé à
Seclin, dans le Nord, employant 188 salariés. En effet, depuis les élections DUP du 16 mai
2013, notre organisation pèse 50 % des voix dans l’entreprise, où elle avait pu, pour la
première fois, présenter des listes titulaires et des suppléants complètes.
L’histoire de cette victoire est celle d’une lente et patiente progression. Lorsqu’Alain se
présenta au deuxième collège en 2000, il fut élu titulaire CE et DP. Jusque-là, la CGT régnait
sans partage sur les institutions représentatives, mais sans jamais signer un seul accord. Puis
en avril 2009, FO ouvre une brèche plus large en faisant jeu égale avec l’autre organisation
syndicale, obtenant 4 élus au CE et faisant nommer Jean-Marc Candusso secrétaire du CE.
Pendant les quatre années qui suivent, l’équipe FO avait travaillé au niveau des œuvres
sociales et avait réussi signer –seule– de bons accords pour les salariés : 13,5 mois de
salaires (prime de décembre à 100% ainsi qu’une prime de vacance à 50 % du salaire) ;
augmentation de la grille des salaires minima en moyenne de 2,69 % sur 3 ans et une
augmentation générale chacune des années 2013, 2014 et 2015 ; mise en place du PEE et du
PERCO en 2012…). Les salariés avaient eu tout le temps de voir la différence entre le
syndicalisme réformiste de FO et l’opposition stérile de sa concurrente. Rien d’étonnant à ce
que les adhésions aient grimpé chez FO. Les métallos avaient redoublé d’efforts pendant la
campagne électorale, distribuant des tracts, accomplissant un considérable travail
d’information et d’explication auprès du personnel. Si le résultat final a dépassé les
espérances des militants et des élus, notamment la très belle percée au 1er collège, il
correspondait pleinement à la hauteur de leur investissement. Chez YKK Le syndicalisme libre
et indépendant a une fois encore démontré qu’il était la meilleure voie pour défendre les
salariés et l’industrie.
47
Métallos de Magna Cosma Henriville : bienvenu chez FO !
Le secrétaire fédéral Paul Ribeiro avait officiellement accueilli en juillet 2013 les métallos de
Magna, entreprise d’emboutissage comptant plus de 180 salariés et appartenant au groupe
canadien Cosma, situé à Henriville (Moselle), dans la grande famille FO Métaux. En effet, ce
jour-là se tenait l’assemblée générale fondatrice du syndicat FO Magna, autour de son
secrétaire Farazi Enzo.
Lors de leurs élections professionnelles, plus tôt dans l’année, les militants, qui portaient alors
les couleurs d’une autre organisation syndicale, avaient choisi de démissionner d’un bloc de
ce syndicat et de se représenter sous la bannière FO, réalisant un score de 100 %. Lassés de
jouer les bons petits soldats de plomb, de ne pas avoir d’autonomie et d’être en désaccord
avec les positions de leur ex-confédération, ils ont fait de la liberté et de l’indépendance, le
choix du vrai syndicalisme réformiste, celui de FO.
Lors de cette assemblée générale, Paul Ribeiro avait présenté de manière approfondie FO
Métaux, les principes qui guident l’action des métallos, le mode de fonctionnement de notre
Fédération, ses valeurs et ses positions, leur expliquant notamment que dorénavant, c’est à
eux qu’il reviendrait de prendre les décisions les concernant et que dorénavant, leur voix
compterait toujours. Les questions des nouveaux militants avaient porté essentiellement sur
des aspects pratiques et concrets de la vie syndicale, le secrétaire fédéral avait mis un soin
particulier à relier tous les aspects de sa présentation au quotidien d’un syndicaliste FO,
insistant notamment sur l’importance de la formation pour un militantisme efficace. La 1 er
étape de l’équipe FO Magna était de travailler à se structurer sur son territoire et à se mettre
en ordre de bataille pour la défense des salariés. Bienvenue à vous, métallos de Magna !
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Alcoa : être plus fort et au service des salariés d’Alcoa et de l’industrie
Voilà deux ans que les salariés d’Alcoa avaient choisi de donner à FO Métaux une place
importante dans le paysage syndical de leur entreprise. Forts de leurs valeurs et du travail
quotidien qu’ils effectuent pour les salariés et l’industrie, les métallos FO se préparaient à
solliciter à nouveau leur confiance en juin 2014, et ils ne manquaient pas de conviction !
Il existe plusieurs manières de faire du syndicalisme. Pour le secrétaire du syndicat FO
d’Alcoa Philippe Poirier et son équipe, le choix du syndicalisme réformiste portée par notre
organisation remonte à 2012. Il est l’aboutissement d’un long chemin et d’une réflexion de
fond pour ces militants qui avaient toujours connu l’engagement syndical dans cette société
spécialisée dans la fixation aéronautique et industrie. Ils avaient été membres d’une autre
organisation dans laquelle ils ne se reconnaissent plus, ils décidèrent de donner un nouveau
sens à leur démarche et poussent la porte de FO.
« Nous avons rapidement compris que pour FO, la liberté, l’indépendance, l’autonomie, le
respect des choix et des avis des militants n’étaient pas de vains mots, expliquait Philippe
Poirier. Nous avions enfin trouvé le syndicat qui nous ressemblait. » L’équipe créa rapidement
le syndicat FO Alcoa et présentait des candidats aux élections professionnelles de 2012. Elle
arriva en seconde position au 1er collège et fit sa place dans l’entreprise. Depuis, Philippe
Poirier et les métallos FO n’ont pas ménagé leur peine. Si la situation économique de
l’entreprise est satisfaisante, le travail syndical ne manque pas et l’équipe FO l’accomplit
efficacement au service des salariés. Présente sur tous les fronts, l’équipe attire régulièrement
de nouveaux adhérents et confirme sa montée en puissance, comme l’a montré son
assemblée générale de février 2014 et lors de la visite du secrétaire général de la
Confédération FO Jean-Claude Mailly en mars 2014, qui a félicité les métallos pour leur
action. « Nous demanderons aux salariés d’être plus nombreux encore à nous accorder leur
confiance lors des élections du 19 juin, déclarait Philippe Poirier. C’est en étant forts que nous
pourrons agir au mieux pour défendre leurs intérêts et ceux de l’industrie. »
49
Caterpillar Grenoble
Les métallos du site grenoblois de Caterpillar, spécialisé dans la fabrication d’engins de
chantier, se s’étaient retrouvés le 6 septembre 2014 pour l’assemblée générale de leur
syndicat autour de leur secrétaire Robert Gamez, et en présence du secrétaire fédéral Paul
Ribeiro et du secrétaire de l’UD 38 Jean-Pierre Gilquin.
le plus gros site français de l’entreprise Caterpillar emploie plus de 1 600 salariés. Implantée
depuis 1995, notre organisation y a véritablement pris son envol lors des négociations sur la
mise en place des 35 heures et, avec près de 32 % des voix elle devient 1ème organisation
syndicale. Après s’être félicité de voir les participants aussi nombreux, Robert Gamez avait
rappelé l’importance de cette assemblée générale, au regard des obligations imposées par la
loi de 2008, mais aussi et surtout pour garder vivants les liens qui soudent les militants dans
cette aventure humaine. Alors que les élections professionnelles se rapprochaient, il avait mis
l’accent sur les valeurs qui font la force de FO, ’indépendance et la liberté de conscience et
d’expression, particulièrement appréciées des salariés sur un site où les militants et les
adhérents issus de la diversité sont visibles. " Chez FO, ce sont les salariés, tous les salariés,
et leurs intérêts qui passent avant tout", avait-il martelé.
Le propos a d’ailleurs été appuyé par Paul Ribeiro, qui avait rappelé que l’indépendance se
devait aussi d’être d’abord financière. Poursuivre les efforts de syndicalisation pour faire
grandir FO et préserver l’indépendance qui fait sa force. Il avait également souligné
l’importance de ces élections, dont les résultats compteront aussi pour notre Fédération et
notre Confédération. Un groupe spécial élections a été constitué organiser la campagne
autour des thèmes : GPEC, reconnaissance de la pénibilité, salaires, valorisation du travail
fait par l’équipe syndicale pour amortir au mieux le " changement permanent " car « Le site est
dimensionné pour produire 6 000 machines par an, avait expliqué Robert Gamez. En dessous
de 4 500, le site n’est plus rentable et sa survie à long terme est engagée. Nous devons nous
adapter et faire progresser la formation des salariés afin qu’ils ne soient jamais une variable
d’ajustement. »
L’équipe ne manquait pas d’argument, car elle a connu le PSE de 2009 et le contexte
particulièrement difficile de l’époque avec une forte politisation d’autres composantes
syndicales complètement radicalisées et des pressions énormes y compris physiques. Robert
avait remercié une fois encore le soutien de la fédération dans cette épreuve.
.
50
Coordination Amcor : défendre l’emploi et les salaires
La coordination du groupe Amcor s’était réunie les 23 et 24 avril 2014 sur le site de Moreuil,
non loin d’Amiens.
Le groupe Amcor est un groupe australien spécialiste dans l’emballage qui détient 300 sites
dans 42 pays sur les 5 continents, dont l’Europe et la France. AMCOR détient 60 sites de
production en Europe pour un effectif total de 11500 salariés et possède en France 13 usines
pour un effectif total de 3400 salariés. FO est représentée sur les 8 principaux sites et est le
syndicat le plus représentatif avec des suffrages.
Après une visite du site de Moreuil les métallos avaient largement échangé sur la situation de
leurs sites respectifs et leurs inquiétudes. Sur le site de Moreuil, pour la partie « Flexibles », le
risque de voir le principal client délocaliser son usine en Pologne faisait craindre des pertes
d’emploi, et l’équipe FO était décidée à obtenir des réponses de sa direction. Sur la division
« Capsules », la perte de plusieurs petits clients, a eu pour conséquence le non remplacement
des départs en retraite. Des trois sites, Mareuil était cependant le seul à être en difficulté. En
effet, l’établissement de Châlons-sur-Saône avait bénéficié d’importants investissements pour
une nouvelle presse, celui de Saint-Seurin-sur-L’Isle, qui a profité du même type
d’investissements, a embauché une cinquantaine de salarié sur les trois dernières années.
Dans la division « Flexibles », la situation était plus contrastée. Sur Dijon, une trentaine de
postes furent perdus en 2013 et les métallos s’inquiétaient que Danone représentait 50 % du
chiffre d’affaires, surtout que celui-ci face un souci de qualité avait continué à durcir sa
politique de prix envers Amcor. Résultat : les salariés furent confrontés au chômage partiel
depuis fin 2013. Un problème de qualité similaire se posait sur le site de Sarrebourg, avec la
même réponse de la part de Danone. Sur le site de Sélestat, le non remplacement des
départs naturels entraîna une baisse régulière des effectifs. Cependant, un centre de R&D est
toujours présent sur le site et un important projet était en cours de concrétisation, ce qui
devrait amener des volumes supplémentaires. Des investissements étaient prévus sur le site
et les bons résultats de 2013 ont permis d’obtenir une participation d’un bon niveau pour les
salariés. Les métallos se sont ensuite donné rendez-vous en octobre pour une nouvelle
coordination.
51
Endel GDF/Suez Nord toujours dans le développement et dans l’action
Les métallos du syndicat Cofely Endel GDF/Suez Nord, société spécialisée dans la
maintenance industrielle, s’étaient retrouvés le 14 avril 2014 pour leur assemblée générale
autour de leur secrétaire et DSC FO du groupe Patrick Tirlemont en présence du secrétaire
de l’USM du Nord, Jean-Paul Delahaie, qui représentait la Fédération FO de la métallurgie.
L’année 2013 aura été marquée par une intense activité en vue des élections chez Endel
GDF/Suez Nord. Les efforts des métallos ont d’ailleurs été récompensés, puisqu’ils ont obtenu
au CE le poste de cadre titulaire, deux postes titulaires et suppléants Etams, et un poste
titulaire et suppléant ouvrier. Côté DP, la moisson a également été des meilleures, avec un
poste titulaire et suppléant Etams et deux en ouvriers sur Dunkerque, deux postes titulaires et
suppléants Etams et un poste en ouvrier sur Somain, le poste titulaire et suppléant et trois
postes titulaires et suppléants en ouvrier sur Calais, et deux postes titulaires et suppléants
pour trois postes dans le département H&L (hydraulique et lubrification), où FO est majoritaire.
Pas question cependant de se reposer : « Nous allons dès à présent préparer les élections de
2016, notamment en commençant à prospecter afin de trouver des futurs candidats et de les
former », avait prévenu Patrick Tirlemont. Ils avaient d’ores et déjà décidé de se préparer pour
les élections du CHS-CT pour 2015. Ces élections ont un caractère particulier et très
important pour les militants du fait de l’importance des questions de sécurité dans notre
organisation.
Dans le domaine de la syndicalisation, l’équipe a continué de grandir et de convaincre de
nouveaux salariés de rejoindre les rangs de FO. Jean-Paul Delahaie les en a d’ailleurs
félicités et a également souligné la forte participation du syndicat Endel GDF/Suez Nord aux
invitations de l’UL de Valenciennes et de l’USM du Nord. Il s’est également réjoui du haut
niveau de motivation de l’équipe pour le développement syndical et pour suivre des formations
syndicales fédérales et départementales, qui permettent aux militants d’être plus forts et plus
efficaces. « C’est un bon signe pour l’avenir du syndicat et pour les résultats des prochaines
échéances électorales ».
Enfin, les métallos ont remercié Michel Robert, dont le départ en retraite devait intervenir au
1er juillet, pour son dévouement au syndicalisme réformiste et le travail fourni au service des
métallos. C’est lui qui a créé le syndicat il y a plus de 20 ans chez Delattre-Levivier, en
compagnie de Jean-Paul Delahaie, et qui depuis n’avait eu depuis de cesse de se battre pour
les salariés.
52
Steelcase
L’été avait bien mal commencé à Wisches, dans le Bas-Rhin. En effet, le 26 juin 2013, les
salariés de Steelcase, groupe américain leader mondial du mobilier de bureau, ont appris par
le Comité Central d'Entreprise la décision de fermeture du site.
Très rapidement, la colère avait pris le pas sur la peur car la fermeture annoncée ne
s’inscrivait pas du tout dans un schéma de difficultés économiques rencontrées par
l’entreprise. Avec plus de 10 000 employés dans le monde, le groupe avait reversé en 2013
50 millions de dollars de dividendes à ses actionnaires et 49 millions de dollars en rachat
d’actions ; le chiffre d’affaires (près de 3 milliards de dollars) était en constante progression :
« Ce qui est en œuvre ici, dénonce le délégué syndical FO Rémy Masson, c’est une stratégie
de délocalisation vers les pays à bas coûts. » Pour FO, cette logique, qui fait primer la finance
au détriment de l’industrie et de l’humain, est inacceptable. Même si le PSE n’avait pas encore
été annoncé officiellement et que Steelcase affirmait déjà être à la recherche d’un repreneur,
rien n’avait été fait pour rassurer les 230 salariés et les 70 intérimaires du site.
En effet, le groupe n'en était pas à son coup d’essai : l'usine alsacienne est la seconde en
Europe, après Durlangen (Allemagne), dont le groupe de Grand Rapids (Michigan) décidait de
se défaire pour transférer la production dans une nouvelle usine tchèque (STRIBRO). Depuis
2000, Steelcase a lancé douze PSE et cinq fermetures de sites (Senonches, Airbone,
Strasbourg, Rosheim et Marlenheim), soit plus de 2 500 salariés licenciés. Sur les
120 salariés licenciés de Marlenheim (fermé en 2010), 80 avaient été transférés à l'usine de
Wisches ; pour ces 80 rescapés, le coup était dur à avaler… Mais ils ont pu compter sur notre
organisation FO qui en Intersyndicale, n’a pas attendu pour agir.
Après avoir distribué des tracts à la population pour l'informer de la situation, l'Intersyndicale
s'est déplacée au siège européen de Steelcase à Schiltigheim, dans la banlieue de
Strasbourg. L'Intersyndicale, à travers les membres du CCE, a ensuite multiplié les contacts
avec les élus locaux puis, en lien avec notre Fédération, a été reçue à Bercy en délégation.
En parallèle, les réseaux sociaux ont été mis à profit pour médiatiser le combat et engranger
les soutiens, notamment sur YouTube et Facebook. Une réunion conjointe du Comité Central
d’Entreprise et du Comité d’Etablissement de Wisches s’est tenue dans la foulée. La Direction
y a annoncé un projet de reprise par la Société Punch Powerglide (Strasbourg) qui s’est
engagée à maintenir les emplois sur 3 ans. Ce projet concernait l’ensemble des salariés.
53
Facom face à un PSE
Mauvaise surprise pour les salariés du fabricant d’outillage Facom, qui furent confrontés à un
PSE depuis la fin février 2014. Après un mouvement de grève le 26 février, des négociations
ont été lancées pour préserver les intérêts des salariés.
Les salariés chez le fabricant d’outillage professionnel Facom ont dû affronter l’ouverture d’un
nouveau PSE. Depuis 10 ans cette entreprise en avait déjà connu d’autres au gré des rachats
et fermetures des Sites de production de Villeneuve le Roi, de Nevers, d’Ezy, de Brie Comte
Robert, etc. Cette fois-ci les salariés avaient considéré que c’était celui de trop, en particulier
sur le site de Morangis, le plus impacté par le PSE. Les salariés ont donc décidé, à l’appel de
FO et des autres organisations syndicales, d’un mouvement de grève le jour-même pour
exprimer leurs craintes et leur ras-le-bol. Plus de 80 % des salariés étaient mobilisés ce jourlà. Il faut dire que 76 postes devaient être supprimés sur le site de Morangis, tandis que 30
devaient être créés à Dole sur le site de Damparis (Jura). « Il s’agit d’un transfert de site qui
ne dit pas son nom, s’insurgeait le délégué syndical central FO Cédric Enrique. Les autres
mesures prévues devaient de plus faire perdre aux salariés des avantages et des acquis. Il
était clair que FO refuserait un tel plan dans une entreprise rentable et qui n’a que pour but de
contenter les actionnaires »
Alors que les autres sites européens de Facom avaient déjà été touchés et qu’un expert avait
été mandaté par le CHSCT et par le CCE pour examiner le PSE en cours notre organisation
entendait bien défendre les intérêts des salariés et n’excluait pas de durcir le conflit si la
direction persistait à vouloir sacrifier ces derniers. La direction avait compris le message et les
négociations ont permis de faire des avancées significatives, confiait Cédric Enrique.
Restaient le rapport de l’expert CHSCT et de l’expert en CCE pour une fin du processus fin
avril »
Au terme du processus et des longues négociations du PSE ont finalement pris fin le 29 avril,
même si nous n’avons pas réussi à maintenir tous les emplois, nous n’avons pas lâché les
salariés encours de route.
« Nous avons obtenu pour les salariés 14 mois de reclassement pour tous les salariés,
explique Cédric Enrique, ainsi qu’une très bonne indemnité de rupture de contrat de travail,
des formations et surtout un plan qui ne prévoit que des départs volontaires » malgré
l’absence de signature de la CGT, qui n’a pas voulu expliquer pourquoi elle lâchait les
salariés. L’accord a été validé par la DIRECCTE le 28 mai. Le travail a repris chez Facom, « et
nous avons su défendre les intérêts des salariés et limiter la casse sans pour autant
compromettre la survie de l’entreprise »
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Préparer le Développement syndical chez SKF Rouvignies
A l’initiative de l’UL FO de Valenciennes, les métallos du Nord ont mené sous la houlette de
Jean-Paul Delahaie, son secrétaire, qui est également celui de l’USM, une action de
développement syndical dans le cadre de la journée de revendications et de solidarité du 1er
mai chez SKF, spécialiste du roulement mécanique, à Rouvignies.
Le mercredi 30 avril 2014 les militants FO du Nord, plus particulièrement des alentours de
Valenciennes, s’étaient donné rendez-vous devant l’entreprise SKF à Rouvignies pour
distribuer aux salariés un tract les informant de l’action de notre organisation au sein de leur
entreprise mais aussi au niveau départemental et national. En effet, FO venait de nommer un
représentant syndical, Thomas Deruelle, dans cette entreprise et, afin de soutenir ce militant
et de l’aider dans le cadre d’une action de développement syndical avant le 1er mai, des tracts
ont été distribués de 13h à 14 h 30 aux salariés du poste de l’après-midi et du matin. Les
métallos étaient venus nombreux, notamment de Toyota, PSA, Mercedes et Alstom.
Jean-Paul Delahaie a remercié les militants pour leur engagement syndical et les avait appelé
à rester mobilisés pour renouveler ce type d’actions. « Continuons de nous mobiliser pour
accompagner les camarades FO qui ont peu d’élus dans leur entreprise, a-t-il déclaré.
Menons de nouvelles mobilisations à l’occasion de campagnes électorales pour des élections
professionnelles, et aussi tout simplement pour affirmer notre présence dans les petites et
moyennes entreprises ! »
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FO veut élargir sa base chez SNR
Les métallos FO de SNR, société spécialisée dans la fabrication de roulements à billes et de
pièces d’engrenage pour l’industrie automobile et l’aéronautique, qui regroupe cinq sites pour
près de 2 650 salariés dans les environs d’Annecy, s’étaient réunis le 15 janvier 2014 pour
l’assemblée générale de leur syndicat autour de leur secrétaire Isabelle Combepine, et en
présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro et du secrétaire de l’UD de Haute-Savoie
Stéphane Renaud.
Après des années mouvementées qui ont vu se succéder les plans de sauvegarde de
l’emploi, les restructurations et le départ définitif de Renault de l’actionnariat au profit du
groupe japonais NTN, l’entreprise semblait enfin avoir retrouvé une certaine sérénité dans sa
situation économique et industrielle. L’augmentation des effectifs intérimaires et le fait que la
quasi-totalité des départs en retraite ont été compensés par des embauches témoignaient de
cette situation. Dans ce cadre, notre organisation a continué de revendiquer avec constance
chaque année pour les NAO et l’intéressement, tout en se préoccupant aussi très largement
des conditions de travail, de la sécurité et de la volonté permanente de la direction de voir la
productivité augmenter, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour les salariés.
De plus, l’équipe FO était la seule à exercer son activité sur un terrain purement syndical, les
autres organisations étant très politisées et assez fragmentées.
Néanmoins, les valeurs de notre organisation ont été reconnues et l’équipe n’a cessé d’attirer
de nouveaux adhérents, dont une importante part de jeunes prêts à prendre des
responsabilités syndicales dans la perspective des élections professionnelles. Objectif :
s’implanter dans les deuxièmes et troisièmes collèges afin d’élargir l’assise électorale de notre
organisation. « Les métallos de SNR sont conscients de cette nécessité, explique Paul
Ribeiro, qui s’inscrit de plus dans la ligne définie par la Fédération FO de la métallurgie. Ils en
ont les capacités et l’envie, et nous ferons tout notre possible pour les y aider. »
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T.I.M. se bat pour le pouvoir d’achat
Quand une entreprise en bonne santé décide de faire des économies sur le dos des salariés,
elle devrait savoir que face à elle, les métallos FO ne laisseront pas faire. La nouvelle direction
de T.I.M., dans le Nord avait tenté le coup en voulant dénoncer plusieurs accords d’entreprise.
De mémoire de salarié, une grève chez TIM, à Quaëdypre (Nord), ou même un simple
débrayage, reste exceptionnel. Pourtant, le 27 mai 2014, c’était presque la totalité des équipes
en poste qui ont débrayé, à l’appel de notre organisation, majoritaire sur ce site spécialisé
dans la fabrication de cabines pour engins de chantier Caterpillar, qui emploie 650 salariés et
est l’une des plus grandes entreprises de la métallurgie dunkerquoise et de la région.
A l’origine de ce mouvement massif, les intentions affichées par la nouvelle direction de
l’entreprise en avril lors des NAO, à savoir la renégociation –à la baisse– de la prime
vacances, de la prime assiduité et du 13ème mois pour faire des économies. Une initiative
inacceptable pour notre organisation, surtout quand on sait que pour un salarié au Smic, tout
ceci peut représenter jusqu’à 18 % de son revenu annuel ! « Ce que notre nouvelle direction
voulait remettre en cause, explique Jean-Jacques Gueguen, délégué syndical FO, et par
ailleurs secrétaire du Syndicat des Métaux de Dunkerque, ce sont des acquis qui datent de
plus de trente ans ! Quand notre précédent directeur est arrivé au début des années 80, il a
fait passer l’effectif de l’entreprise de 130 à plus de 600 salariés. En clair, il avait créé de
l’emploi, alors que le nouveau directeur lui voulait faire baisser la masse salariale. Du coup,
nous ne pouvions que légitimement nous poser des questions quant à ses intentions pour
l’usine. »
De plus, l’annonce de l’arrivée en 2015 d’un constructeur chinois sur le territoire de
Quaëdypre montre bien tant l’attractivité de notre pays que la bonne santé de la branche,
surtout quand on sait que la France a été préférée aux Pays-Bas et à l’Allemagne, montrant
bien que les habituels arguments sur le prétendu manque de compétitivité de l’Hexagone
avancés par les patrons manquaient sérieusement de force…
Malgré la mobilisation, la direction refusait dans un 1er temps de recevoir une délégation
syndicale. La réunion a finalement eu lieu in extremis. Notre organisation, qui menait
l’intersyndicale, revendiquait et obtenu le paiement des heures de grève, mais surtout la
signature par la direction d’une renonciation à son projet de dénonciation des accords
d’entreprise concernant les différentes primes.
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Nobelclad : mobilisée pour le maintien des compétences industrielles pour leur emploi
Lorsque les salariés de Nobelclad, usine de Rivesaltes spécialisée dans la soude de tôles à
l'explosif, dernier descendant de la dynamiterie de Paulilles, ont appris le 10 novembre 2014
que le groupe américain qui a racheté l'entreprise envisageait de transférer 70 % de l'activité
en Allemagne et de supprimer de la moitié des effectifs, leur sang n’a fait qu’un tour. Ils se
sont rapidement organisés, sous l’impulsion de FO et de son délégué syndical Daniel
Drouillard et, le 19 novembre, ils ont occupé les locaux et paralysé l’activité de l’entreprise. Il
faut dire qu’ils avaient toutes les raisons d’être en colère : depuis 2001, l’usine a dégagé près
de 22 millions d’euros de résultats nets.
. « Nous avons voté l'occupation des locaux jour et nuit à une forte majorité. Le projet
clairement explicite de nous liquider est scandaleux et les mesures d'accompagnement
proposées insuffisantes, dénonce Daniel Drouillard. Les patrons doivent encore faire des
efforts. » « On assiste à une manœuvre de dumping fiscal dans une Europe libérale qui laisse
faire et qui n’est pas l’Europe sociale que nous voulons. C'est une honte », poursuivait Daniel
Drouillard, qui ne voit pas d'autres motifs que la logique financière au plan de transfert de
compétences nationales uniques et de classe mondiale de l'activité chaudronnerie et grosses
tôles de l'usine locale vers Allemagne. De plus la direction proposait des reclassements
internes aux États-Unis et en Allemagne. C'était du grand n'importe quoi ! »
Pendant que les négociations se poursuivaient difficilement, notre organisation a tenté par
ailleurs de mobiliser élus et pouvoirs publics. Après avoir rencontré la préfet de région, puis
les députés les métallos, avec l’appui de notre Fédération via son Secrétaire Général Frédéric
Homez et le Secrétaire Fédéral Paul Ribeiro, sollicitent audience auprès du ministre de
l’Economie, une demande qui restera lettre morte… Impuissance, indifférence ou choix
politique ? Pourquoi le ministre M. Macron n’a-t-il pas répondu ? S’intéresse-t-il à l’industrie ?
En tout cas, face à un plan a condamné purement et simplement le site à la disparition.
Cependant l’équipe FO a négocié au mieux les conditions de départ des salariés concernés
par le PSE et a arraché quand même de bonnes indemnités supra-légales. Et c’est
finalement « la mort dans l’âme » que le syndicat FO a signé l’accord, sous la pression de la
majorité des salariés qui souhaitaient "sécuriser" les mesures d'accompagnement arrachées
par le combat de FO.
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Schaeffler France : une équipe dynamique
Les métallos FO étaient venus nombreux à Haguenau le 14 novembre 2014 pour l’assemblée
générale de Schaeffler France. Ils s’étaient réunis autour de leur secrétaire Jean-Charles Ros,
et en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, du secrétaire de l’USM 67 Patrick
Kammenthaler et de la secrétaire de l’UD67 Christiane Heintz.
Comme l’a montré le rapport d’activité présenté par Jean-Charles Ros, la situation de
l’entreprise est plutôt bonne. Très active dans le secteur automobile, elle n’en a pas moins
conservé une production très diversifié, qui lui permet d’amortir les chocs affectant les
différents secteurs industriels du fait de la crise.
A l’intérieur de l’entreprise, FO pèse d’un poids certain, ce qui lui permet de défendre
efficacement les salariés et leurs intérêts. Le socle de ce dynamisme, ce sont les militants,
dont Paul Ribeiro a salué l’implication dans la vie de leur syndicat et dans celles des
structures tant fédérales que confédérales.
Il a souligné que la bonne représentativité de FO chez Schaeffler France leur devait tout, mais
qu’il ne fallait pas relâcher l’effort pour autant. En effet, alors que le développement syndical
est la priorité de notre Fédération, le secrétaire fédéral a rappelé la nécessité d’être présents
sur l’ensemble des collèges électoraux et de communiquer toujours plus fortement sur les
positions, les valeurs et les revendications de FO. « Face à une situation économique et
sociale qui pose beaucoup de nombreux défis, nous devons tenir notre cap, a insisté Paul
Ribeiro. Il faut augmenter le pouvoir d’achat en revendiquant des augmentations générales,
car les cures d’austérité sont totalement inadaptés, ont des effets négatifs. A nous de faire
changer cela ! »
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Schaeffler : combat sur les salaires
FO est le syndicat de la fiche de paie, et les métallos de Schaeffler à Haguenau l’ont une
nouvelle fois prouvé. A l’occasion des NAO 2015, et face aux propositions inacceptables de la
direction, notre organisation a dû aller au conflit afin d’obtenir que les salariés reçoivent la
juste rétribution de leurs efforts.
Si la négociation demeure au cœur des valeurs de FO, il est parfois des cas où il faut aussi
savoir montrer les muscles pour obtenir gain de cause. Chez Schaeffler, c’est la question des
salaires qui a mis le feu aux poudres et a conduit les métallos à un mouvement de grève. En
effet, quand ils apprennent que la direction n’entend proposer que 0,3% d’augmentation
générale (soit 6 euros bruts) sans négocier, ils ont compris qu’il fallait agir. Le 19 janvier, dès
5 heures du matin, le délégué syndical Jean-Charles Ros et l’équipe FO organisaient un
piquet de grève, après avoir donné un premier coup de semonce sous la forme d’un
débrayage le 14 janvier qui avait rassemblé 500 salariés. Face au froid glaçant et à la neige,
ils ont tenu bon. Ils étaient plusieurs centaines à passer la nuit devant le site et ne levèrent le
camp que le 20 janvier en fin de matinée.
Et leur détermination a payé. « Nous avons obtenu 1% avec un minimum de 25 euros,
explique Jean-Charles Ros. Nous sommes loin de notre revendication de 50 euros, mais
après plusieurs interruptions de séances c’est en intersyndicale que nous avons préféré
accepter la proposition d’une part, pour mettre fin à une grève que personne ne voulait et dont
la responsabilité incombait totalement à la direction qui resta sourde au coup de semonce du
syndicat, mais également, en syndicat responsable en lien permanent avec ses syndiqués et
des salariés toutes sensibilités confondues, car tous profiteront de l’augmentation obtenue »
Au-delà de cette victoire méritée, notre organisation avait appelé à rester vigilants face au
chantage et au climat que la direction tentait d’instaurer pour diviser les salariés afin de
pouvoir avancer sans opposition sur son prochain chantier : la mise en place d’un compteur
temps. Heureusement, FO sera là…
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CONCLUSION
L’industrie demeure toujours au cœur de la création de richesse, de même qu’elle est à
l’origine de 85% de la R&D. Elle est au cœur du développement durable et de la transition
énergétique, elle apporte au quotidien des réponses au défi environnemental.
Par la diversité de ses activités, la mécanique constitue véritablement le socle de l’industrie.
Majoritairement composée de petites et moyennes entreprises, l’industrie mécanique
française est classée au 6ème rang mondial et premier employeur industriel du pays.
Malgré les tensions sur les marchés internationaux, la mécanique dispose d’atouts importants
sur les années à venir avec un tissu dense d’entreprises des salariés avec la compétence et le
savoir-faire reconnus en évolution constante.
L’industrie mécanique est si transversale et omniprésente qu’elle en devient presque invisible,
pourtant elle est à la base de grandes innovations industrielles. Le chemin pour changer cette
image d’industrie dépassée est tracé, car elle a besoin de plus en plus de salariés qualifiés.
Des efforts ont été fait, mais elle doit intégrer une véritable offre de carrière et de formation car
les perspectives de renouvellement des effectifs sont un véritable enjeu avec un besoin chiffré
à 50 000 par an d’ici 2025.
Les politiques industrielles définies par la France et par l’Europe doivent prendre plus
fortement en compte les enjeux des industries mécaniques, tant ce secteur transversal est
vital pour l’industrie dans son ensemble.
La Fédération FO de la métallurgie continue à s’engager sur les actions visant à développer
les secteurs industriels en France avec les emplois correspondant, c’est la mission que nous
ont fixé les salariés de ce pays.
61
NOTES
62
FEDERATION FO DE LA METALLURGIE
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Tél. : +33 (0)1 53 94 54 00 - Fax : +33 (0)1 45 83 78 87
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