Guide Transport Bioport 2010
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Guide Transport Bioport 2010
GUIDE TRANSPORT Avril 2010 Guide Transport Préface Ce guide n'a pas la prétention d'être exhaustif en matière de transport. Il a pour fonction d'apporter des connaissances, et conseils en organisation de transport, aux associations et ONG. Certains aspects seront volontairement survolés, voir non développés, tels les transports ferroviaires ou fluviaux, car ils représentent un intérêt moindre dans le cadre d’un envoi associatif. Les aspects généraux des transports internationaux y sont traités ainsi que des aspects plus spécifiques relatifs aux transports dans le domaine humanitaire. Ce guide se compose de quatre parties : • la 1ère partie détaille des informations d’ordre général sur le transport international • la 2ème partie présente les différents modes de transports internationaux • la 3 • la 4ème partie est consacrée à l’importation de marchandises dans le cadre du commerce équitable. ème partie est consacrée à l’exportation de dons humanitaires 2 Guide Transport ère 1 Partie : GENERALITES SUR LE TRANSPORT INTERNATIONAL _______________ 5 I. LES DIFFERENTS INTERVENANTS _______________________________________ 6 I.1 Les transitaires _____________________________________________________ 6 I.2 Les assurances _____________________________________________________ 8 I.3 Les douanes ______________________________________________________ 11 II. LES INCOTERMS ____________________________________________________ 16 2.1 Les familles d’incoterm______________________________________________ 16 2.2 Incoterms les plus utilisés dans l’humanitaire ____________________________ 17 Incoterms 2000 : répartition des coûts et des charges _________________________ 17 III. LA COTATION ______________________________________________________ 19 IV. CONDITIONNEMENT ET EMBALLAGE __________________________________ 20 IV.1 Les emballages___________________________________________________ 20 IV.2 Le marquage_____________________________________________________ 21 V. LES MATIERES DANGEREUSES _______________________________________ V.1 Les références des produits _________________________________________ V.2 Les emballages normalisés __________________________________________ V.3 La Déclaration de Transport de "matière dangereuse" _____________________ 22 22 24 24 VI. LE CHOIX DU MODE DE TRANSPORT __________________________________ VI.1 Recueil des renseignements et des contraintes __________________________ VI.2 Recensement des solutions possibles _________________________________ VI.3 Les critères de choix _______________________________________________ 26 28 29 31 2ème Partie : LES DIFFERENTS MODES DE TRANSPORT _______________________ 33 I. LE TRANSPORT ROUTIER _____________________________________________ I.1 Cadre législatif_____________________________________________________ I.2 Les véhicules______________________________________________________ I.3 Les techniques de transport __________________________________________ I.4 Tarification________________________________________________________ I.5 Les documents ____________________________________________________ 34 34 36 40 40 41 II. LE TRANSPORT AÉRIEN ______________________________________________ II.1 Cadre législatif ____________________________________________________ II.2 Les intervenants ___________________________________________________ II.3 Les appareils _____________________________________________________ II.4 Les types de conditionnement ________________________________________ II.5 Tarification _______________________________________________________ II.6 Les documents ____________________________________________________ 44 44 45 46 47 48 50 III. LE TRANSPORT MARITIME ___________________________________________ III.1 Cadre législatif____________________________________________________ III.2 Les intervenants __________________________________________________ III.3 Techniques de transport ____________________________________________ III.4 Tarification_______________________________________________________ III.5 Les documents ___________________________________________________ III.6 Les différents types de navires non spécialisés __________________________ 52 52 54 55 56 57 59 IV. LE TRANSPORT POSTAL ET EXPRESS _________________________________ 60 IV.1 Envoi postal _____________________________________________________ 60 IV.2 Le transport express international: DHL/DEDEX/TNT/UPS _________________ 62 3 Guide Transport ème 3 Partie : EXPORTATION DE DONS HUMANITAIRES ________________________ 63 I. LES DOCUMENTS NÉCESSAIRES POUR L’AFFRÈTEMENT _________________ I.1 Les documents à fournir par l’expéditeur ________________________________ I.2 Les documents établis par le transporteur _______________________________ I.3 Documents à produire à la sortie du territoire _____________________________ I.4 Documents à produire pour le pays de destination_________________________ I.5 Marchandises réglementées __________________________________________ I.6 Autres documents douaniers__________________________________________ I.7 Envoi de véhicules__________________________________________________ 64 65 66 67 68 69 71 71 Tableau récapitulatif des principaux documents ____________________________ 72 II. LE DEDOUANEMENT A L’ARRIVEE _____________________________________ 73 II.1 Les personnes pouvant se charger du dédouanement _____________________ 73 II.2 Les procédures de dédouanement ____________________________________ 73 III. SCHEMA D’UNE EXPORTATION _______________________________________ 75 4ème Partie : IMPORTATION DE PRODUITS ISSUS DU COMMERCE EQUITABLE ____ 76 I. LE COMMERCE EQUITABLE ___________________________________________ 77 II. LE TRANSPORT A L’IMPORTATION_____________________________________ II.1 Le choix du mode de transport________________________________________ II.2 Le groupage associatif ______________________________________________ II.3 Organisation du transport____________________________________________ II.4 LE CHRONOPOST IMPORT _________________________________________ 78 78 78 79 79 III. LA REGLEMENTATION DOUANIERE____________________________________ 80 III.1 Notions Essentielles _______________________________________________ 80 III.2 Le classement tarifaire des marchandises ______________________________ 80 TARIC Table des matières _______________________________________________ 82 III.3 Caractéristique de la marchandise ____________________________________ 83 III.4 La TVA à l’importation ______________________________________________ 85 IV. DETAILS DES FRAIS D’IMPORTATION __________________________________ 87 IV.1 Détails des frais à budgéter _________________________________________ 87 V. SCHEMA D’UNE IMPORTATION ________________________________________ 88 4 Guide Transport Généralités sur le transport international ÈRE 1 PARTIE GENERALITES SUR LE TRANSPORT INTERNATIONAL 5 Guide Transport Généralités sur le transport international I. LES DIFFERENTS INTERVENANTS I.1 - LES TRANSITAIRES I.1.a – Qui sont les Transitaires ? Le terme officiel « auxiliaire de transport » désigne l’ensemble des métiers permettant d’accomplir les actes administratifs ou physiques nécessaires au transport international de marchandises. Il s’agit donc d’intermédiaires entre l’expéditeur et les transporteurs. Dans la réalité on utilise le mot « transitaire », en anglais « forwarding agent », pour parler des auxiliaires de transport chargés d’offrir les meilleures conditions de transport, en exécutant ou faisant exécuter tout ou partie des opérations. Le contrat de transport est alors passé entre le chargeur et le transitaire uniquement, le transporteur n’étant pas en relation direct avec l’expéditeur. Selon les services rendus le transitaire prend un statut juridique différent. En France, on distingue les transitaires en 2 catégories : Les Commissionnaires de Transport Ils sont responsables du transport qu’ils organisent. Ils se chargent en leur nom propre, mais pour le compte d'un expéditeur, de faire parvenir la marchandise à son point de destination, en gardant la liberté des voies et moyens ; ceci en fonction de la volonté des chargeurs. Ils sont tenus à une obligation dite de résultats. « Est réputé commissionnaire de transport, toute personne physique ou morale qui fait exécuter sous sa responsabilité et en son propre nom, un transport de marchandises pour le compte d’un commettant, dans les conditions fixées par le code de commerce » Le commissionnaire agréé en douane est un professionnel spécialisé dans l’accomplissement de toutes les formalités douanières. Il est habilité à faire les déclarations pour autrui. Il obtient son agrément du Ministère de l’Économie et des finances. Les Transitaires Mandataires Ce sont de simples exécutants qui répondent à une obligation dite de moyens mais n’engagent pas leur responsabilité. Ce sont des intermédiaires qui assurent la liaison entre deux modes de transport conformément aux instructions qui leurs sont données. Pour le transport principal, que ce soit par voie maritime ou aérienne, les transitaires choisissent les compagnies de transport en fonction des prix proposés d’après le volume ou le poids des marchandises, de la fiabilité de leurs services et des délais donnés. En ce qui concerne le fret d’urgence, les délais d’acheminement doivent être pris en compte en priorité pour le choix du transporteur. 6 Guide Transport Généralités sur le transport international I.1.b - Que font les Transitaires ? Le Commissionnaire de Transport Le Commissionnaire de Transport est chargé d’exécuter ou de faire exécuter les opérations de transport. Après avoir déterminé à quel sous-traitant il va s’adresser (les critères de choix sont essentiellement le coût, la fiabilité et les délais proposés), il s’engage en son nom personnel et devient le chargeur. Le commissionnaire de transport peut être : • • • • Organisateur de transports multimodaux (OTM) : il coordonne les différents transports et effectue les formalités de stockage, d’assurance et de douane. Il s'engage sur la bonne fin de l'opération de transport et sur les délais. Groupeur : il regroupe des marchandises provenant de plusieurs expéditeurs afin de constituer un lot complet (conteneur, camion) et ainsi obtenir un tarif plus avantageux auprès du transporteur de son choix. Il agit en tant que commissionnaire. Affréteur : il sous-traite des lots complets ou partiels à des transporteurs En règle générale, un commissionnaire de transport a ces trois fonctions à la fois. Le Mandataire Le mandataire est un agent de liaison qui agit sur les ordres et exigences des chargeurs. Il doit conseiller, effectuer les formalités et prendre les dispositions nécessaires en cas de perte ou d’avarie. Les mandataires de transport les plus courants sont : • Le courtier de fret qui se contente de mettre en rapport l’expéditeur avec les transporteurs. Il est recruteur de fret pour les compagnies aériennes, disposant de leur procuration pour établir et signer les lettres de transport. Il doit avoir l'agrément IATA et ATAF. • Le consignataire de la marchandise est un transitaire portuaire ou aéroportuaire qui se charge des opérations de passage (contrôle, chargement, déchargement.... • Le commissionnaire en douane: Il se substitue aux exportateurs et importateurs pour les formalités douanières. Il dispose d'un agrément délivré par l'Administration des Douanes. I.1.c - Pourquoi faire appel à un Transitaire ? Le transport international exige des compétences pour rechercher les transporteurs et effectuer les formalités (documents, douane ....) Le transitaire a non seulement les moyens de vous simplifier la tâche mais aussi d’obtenir des prix négociés, avec une meilleure garantie du bon déroulement des opérations. Pour le transport maritime ou aérien, il est souvent difficile de s’adresser directement à une compagnie. 7 Guide Transport Généralités sur le transport international I.1.d – Quel Transitaire choisir ? Les transitaires assurent souvent plusieurs fonctions (transporteur, commissionnaire ...) dont certaines sont sous-traitées. Si cette multiplication des intermédiaires augmente les frais de commission il est cependant préférable de s’adresser à un commissionnaire de transport qui centralisera les opérations. Les critères de choix sont les suivants : Le prix : Certains transitaires sont spécialisés sur certaines destinations ou modes de transport. Ils peuvent proposer des tarifs plus avantageux. La demande de tarification d’un transitaire s’appelle une cotation. L’implantation : La présence d’un bureau dans le pays destinataire permet de simplifier la réception des marchandises. Il reste à savoir s’il s’agit d’une agence propre au transitaire ou de l’un de ses correspondants étrangers. La qualité et la fiabilité des opérations : Ces critères peuvent être plus facilement évalués quand les transitaires travaillent avec des transporteurs réguliers. I.2 - LES ASSURANCES I.2.a – Souscrire ou non une assurance L'assurance L’assurance n’est pas obligatoire sauf sur certaines destinations jugées "à risque". Le choix s’effectue en fonction de la valeur de la marchandise ou des risques de perte ou de détérioration connus sur la destination du fret. (cf. support de cours) Une assurance peut être souscrite par l’intermédiaire d’une compagnie d’assurance ou tout simplement par les transporteurs ou transitaires en charge de votre expédition. Dans tous les cas, si aucune assurance complémentaire n’est souscrite, une assurance prise par le transporteur couvre la perte ou la détérioration de vos colis. Cependant, cette assurance est forfaitaire et rembourse à faible taux les marchandises transportées : prix au kg variable selon le mode de transport. Pour assurer vos marchandises, vous devez préciser quelles sont les garanties que vous souhaitez, la nature des marchandises, leur nombre, le poids et la valeur, le type de contrats de vente convenus. D'une manière générale, les assurances couvrent la totalité du transport, du point de départ jusqu'au point d'arrivée. ATTENTION : Sur certaines destinations sensibles, l’assurance souscrite auprès du transitaire peut ne couvrir le transport que jusqu’à l’arrivée de la marchandise à l’aéroport de destination, marchandise non déchargée : dans ce cas, il faudra souscrire une assurance locale pour couvrir la suite des opérations. Il arrive, sur un nombre croissant de pays, qu’il faille obligatoirement souscrire une assurance locale complémentaire pour les opérations de stockage et de relivraison. 8 Guide Transport Généralités sur le transport international Sont exclues des risques couverts: • le vice-propre de la marchandise; • le défaut, l'insuffisance ou l'inadaptation de l'emballage; • les chargements défectueux de marchandises à l'intérieur des caisses, conteneurs...; • la faute inexcusable de l'assuré, c'est-à-dire celle accomplie "témérairement et en sachant que la perte ou le dommage en résulteraient probablement"; • le préjudice commercial Des assurances spécifiques sont nécessaires pour: • Les risques de guerre • Les actes de terrorisme • Les grèves • Ou tout simplement sur le terrain pour l’acheminement jusqu’à la destination finale. Le coût de l'assurance Dans le cas d’un envoi isolé, on parle d’une police « au voyage ». Les risques étant connus au départ, le coût varie entre 0,1 % et 2 % (sauf dans certains cas extrêmes, où elle peut avoisiner les 5 à 8 %). Le coût de l’assurance dépend principalement : • de la nature de la marchandise (fragile, périssable, dangereuse), • de la nature de son emballage • de sa valeur, • du mode de transport (l’assurance aérienne est 1 à 10 fois moins chère qu’en maritime) • de l'itinéraire et de la destination a assuré • et du coût du transporteur qui rentre en compte dans le calcul. Il correspond la plupart du temps à un pourcentage donné du montant à payer calculé d’après l’incoterm utilisé. ATTENTION : Pour les marchandises d’occasion ou issues de don, il peut s’avérer difficile d’obtenir un remboursement puisqu’aucune facture ne prouve leur valeur. N’est déclaré qu’une valeur de passage en douane sur laquelle sera calculée l’assurance. En théorie il faudrait faire réaliser une expertise prouvant la qualité et la valeur de la marchandise expédiée. Cette opération coûteuse ne devra donc être effectuée que si cette valeur est très importante. Si aucune expertise préalable ne prouve le bon état de marchandises issues de don, aucune assurance n’est nécessaire. La durée La prise de livraison par l'assuré ou la mise en entrepôt des marchandises sur son initiative, met fin à l'assurance transport. Cette durée est de: • En maritime: 60 jours après le déchargement du navire • En aérien: 15 jours après l'arrivée à l'aéroport • Par route: 15 jours après l'arrivée à destination 9 Guide Transport Généralités sur le transport international I.2.b – La responsabilité et les assurances La responsabilité Le partage de la responsabilité entre les différents intervenants (chargeur, transitaire, transporteur, destinataire) dépend : • du type de transport • des limites de responsabilité • des exonérations de responsabilité • de l’Incoterm et des clauses des contrats Une bonne connaissance de ces éléments permettra de déterminer : • les opérations dont on est responsable, • les types de dommages couverts par chaque responsabilité, • les indemnisations auxquelles on peut prétendre. Les formalités de remboursement Dans le cas où l’assurance serait prise par l’intermédiaire d’un transitaire, ce dernier se charge de constituer le dossier qui comprend : • L’original du contrat d’assurance • L’original du document de transport • La facture • Les réserves indiquées sur le bon de livraison • Le constat, le montant des dégâts, la détermination des responsabilités Attention à la prescription de 2 ans! Pour tous les cas où la responsabilité du transporteur est engagée, c’est-à-dire dans la majorité des cas, il existe des taux de remboursements fixés par la profession. L’assurance transport permet de garantir une indemnisation dans les cas où la responsabilité du transporteur n’est pas engagée (cas dits de force majeure tel que la catastrophe naturelle). Les réserves Au moment de la réception des colis, si certains d’entre eux sont manquants, endommagés, si leur emballage est suspect, que le numéro du conteneur maritime ou que le numéro de plomb est différent par rapport au connaissement (Bill Of Lading : BL), il est nécessaire d’émettre des réserves immédiates sur le bon de livraison (ou bon de sortie) avec la date et la signature du remettant : on parle dans ce cas de dommages apparents. Après avoir contrôlé les marchandises, en cas d’avaries, il faut impérativement contacter le fournisseur (ou le siège de l’association) puis lui envoyer une lettre recommandée en courrier express, le jour même, avec accusé de réception détaillant l’ensemble des caractéristiques (désignation, référence, nombre, valeur facture) des colis manquants ou endommagés. La photocopie du bon de livraison, voir certaines fois l’original, la copie de la lettre de confirmation, le rapport d’un expert, des photos si possibles du contentieux, et des réponses obtenues doivent être transmis à la compagnie d'assurance. Si l’assurance a été souscrite par le biais du transitaire, le dossier litige lui sera transmis, charge à ce dernier de transmettre à l’assureur. 10 Guide Transport Généralités sur le transport international En cas de dommages non apparents, la lettre recommandée doit être envoyée: • • • En transport terrestre, dans les 7 jours ouvrables qui suivent la réception des marchandises. Le fournisseur ou le siège de l’association se retournera lui-même contre le transporteur ou le transitaire qui s’est chargé de la livraison. En aérien, dans les 14 jours calendaires, pour confirmer les dégâts et demander des dommages et intérêts. En maritime, dans les 3 jours calendaires ou 14 jours si soumis à la convention de Hambourg. Il est préférable d’ouvrir le conteneur au moment de sa prise en charge sur le port, en présence du destinataire, d'un douanier ou d'un représentant de la compagnie maritime. En transports maritimes, il est nécessaire de faire établir un constat d'avarie, délivré par un commissaire d'avaries mandaté par l’assurance. En transports aériens et routiers, on procédera à une expertise amiable ou judiciaire. En cas de perte totale de l'envoi, il faut obtenir du transporteur un certificat de perte dans les 30 jours suivant l'expiration du délai convenu ou, à défaut dans les 60 jours de la prise en charge. I.3 - LES DOUANES I.3.a – Généralités La direction générale des douanes dépend du ministère de l’économie et des finances Les douanes doivent contrôler les marchandises qui entrent dans le pays et faire des statistiques sur les importations et exportations. Les administrations douanières se basent pour la taxation de la marchandise sur la « Nomenclature internationale de Bruxelles ». Cette dernière a été réalisée par le GATT (Général Agreement ou Tarifs and Trade) et l’OECD (Organisation for Economic Cooperation and Development) pour faciliter les échanges. Excepté en Suisse ou la taxation est basée sur le poids brut, la taxe douanière est généralement calculée en pourcentage de la valeur franco frontière du pays où la marchandise est importée. Les taux de douane varient selon la classification et les pays. Le commissionnaire en douane Un commissionnaire en douane ne doit pas être confondu avec un commissionnaire de transport alors que ce dernier peut être lui-même agréé en douane. C’est un mandataire. Il est à la fois un conseiller pour les opérations douanières et un interlocuteur privilégié de l’administration des douanes (on dit le « principal obligé »). Il effectue les formalités douanières, rédige les documents spécifiques et perçoit les taxes et droits de douane (il a alors une responsabilité financière). 11 Guide Transport Généralités sur le transport international Les régimes douaniers La douane permet de contrôler les flux de personnes et de marchandises à l’entrée et à la sortie du territoire et de percevoir des ressources fiscales (droits et taxes) pour les marchandises importées. Ainsi lors de l’entrée de marchandises sur son territoire, chaque pays peut adopter des conditions plus ou moins favorables selon : • la valeur de la marchandise • la nature de la marchandise (selon des nomenclatures : NDP) • le pays d’origine Lors du passage en douane (qui peut avoir lieu à la frontière ou à l’intérieur du pays), plusieurs cas de figure pour lesquels correspondent des régimes douaniers définis peuvent se présenter. Les principaux régimes douaniers sont : Exportation définitive : Avant la sortie du territoire, l’exportation est formalisée par la déclaration en douane lors de l’opération de dédouanement « au départ ». La marchandise est alors « sous douane ». Transit : C’est lorsque les marchandises traversent le ou les pays tout en restant sous le contrôle de la douane. Le régime de transit permet aux marchandises de franchir une ou plusieurs frontières sans subir de contrôle, ni payer de droit ou taxe. La TVA sur la marchandise importée sera payée par l'acquéreur, à savoir le destinataire final. S’il y a stockage, celui-ci devra être effectué dans un entrepôt sous douane. On distingue trois catégories de transit : • Le transit communautaire externe, qui concerne l'acheminement de la marchandise, par tous les modes de transport envisageables, au sein de l'Union Européenne. • Le transit commun, qui englobe tous les échanges, par tout mode de transport, entre l'Union Européenne et les pays de l'AELE (Association Européenne de Libreéchange). • Le transit international routier, qui inclut le transport routier et le ferroutage. Ce régime douanier concerne tout transport à destination ou en provenance d'un pays tiers, il autorise le franchissement d'une ou plusieurs frontières sans déclaration particulière, sans rupture de charges et sans attente dans les bureaux de douane. Une seule contrainte : le transport doit être effectué par des véhicules routiers agrées et identifiés par une plaque TIR (Transport International Routier). Importation définitive : La marchandise arrivée dans le pays de destination est « mise à la consommation » sur le territoire après le dédouanement à l’arrivée. D’autres régimes existent pour des cas plus complexes notamment pour l’Union Européenne : Une admission temporaire permet d’importer des marchandises (par exemple du matériel de construction) sans s’acquitter totalement des droits et taxes à la condition de s’engager à les réexporter après une période donnée. Les régimes de perfectionnement offrent la possibilité de transformer la marchandise durant son séjour. 12 Guide Transport Généralités sur le transport international HUMANITAIRE : En France, le Bulletin Officiel des Douanes a publié des textes (n° 92029 et n°93- 162) concernant l’aide humanitaire d’urgence, disponibles auprès des services de douane. Ces textes prévoient l’application d’un régime d’exportation plus souple que celui destiné aux marchandises commerciales. Ainsi, lors de la sortie du territoire français, la déclaration en douane n’est plus nécessaire, au moment de la sortie de l’UE, si l’exportation se réalise en dehors des heures d’ouverture de la douane; mais une déclaration EX est requise… ce qui simplifie le dédouanement. Cette procédure est automatique pour les ONG reconnues par la France et conditionnée par la présentation d’une « Attestation d’aide humanitaire » pour les autres associations. En ce qui concerne le pays de destination, l’association doit négocier sur place l'exonération de droits et taxes d'importation. Échanges avec l’Union Européenne Les pays membres de l’Union Européenne ont adopté des régimes douaniers communs. Ainsi pour les échanges à l’intérieur de l’U.E, la plupart des marchandises peuvent circuler sans barrières douanières. On ne parle d’ailleurs plus d’exportation mais d’expédition. Pour certains pays ou groupes de pays des accords d’association prévoient de privilégier les échanges en réduisant les droits de douane et éventuellement en permettant l’utilisation de documents en commun. Aujourd’hui une grande majorité des pays bénéficie d’accords avec l’Union Européenne. Voici quelques exemples des pays bénéficiant d’accords d’association : • L’AELE : Association Européenne de Libre-Échange : UE + Norvège, Suisse • 69 Etats de l’ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), Maghreb • Israël et Territoires palestiniens • Ex-Yougoslavie (Bosnie Herzégovine, Croatie, Macédoine) I.3.b – Dédouanement au départ et déclaration en douane Le dédouanement doit être effectué auprès d’un commissionnaire en douane ou d’un bureau de douane avant que la marchandise ne sorte du territoire douanier. A partir de ce moment, le fret sera sous douane jusqu’au dédouanement à l’arrivée dans le pays de destination. La déclaration en douane est un acte juridique qui permet d’enregistrer l’opération douanière lors du dédouanement à l’exportation, via le système informatique « DELT@ » (Dédouanement en Ligne par Traitement Automatisé). Comme indiqué précédemment cette déclaration n’est théoriquement plus nécessaire pour les échanges à l’intérieur de l’U.E. Les autres opérations de dédouanement demeurent et notamment la présentation de tous les documents et autorisations propres à certains types de marchandises (dangereuses, alimentaires ...) ainsi que pour des achats hors TVA. Entrepôts sous douane Ce sont des entrepôts agréés par la douane qui permettent de conserver le fret « sous douane » en attente d’exportation ou d’importation, avec suspension des droits et taxes et des mesures de prohibition à caractère économiques. Généralement ils appartiennent à des entreprises de transport ou à des sociétés spécialisées. Ils peuvent être privés ou publics. 13 Guide Transport Généralités sur le transport international Le stockage peut être payant si la marchandise est stockée pour une durée au-delà du délai de franchise. Toute marchandise placée dans un entrepôt d’exportation est considérée comme étant hors du territoire douanier, et comptabilisée en chiffre d’affaire d’exportation. L’entreprise peut récupérer la TVA. La durée d’entreposage est de deux ans maximum : aucune cession n’est possible à l’intérieur de l’entrepôt. Délais de franchise Lorsque la marchandise arrive dans le pays de destination, le bénéficiaire doit entreprendre les démarches de sortie de cette marchandise dans les plus brefs délais. C’est une durée variable suivant le mode de transport et le régime douanier pendant laquelle il est possible de conserver la marchandise sous douane. Elle peut être fixée par : • la douane : délai avant l’exportation, durée de transit par un pays, • le propriétaire de l'entrepôt : transitaire, entreprise spécialisée, • le transporteur, par exemple si le dédouanement a lieu lors du déchargement d’un véhicule Délai de franchise généralement appliqué Routier Maritime Aérien 24 heures 8 jours accordés 48 heures non négociables ou 48 mais aucune règle (jours ouvrables uniquement) heures légale Ce délai est parfois négociable (circonstances exceptionnelles...). Passé la date limite donnée, des frais de stockage seront comptabilisés. Ces frais pourront rapidement devenir très élevés et dépasser le prix de marchandise. A terme si les frais deviennent trop importants et ne peuvent être réglés par le destinataire, le créancier pourra décider d’une vente ou d’une destruction. Valeur en douane C’est la valeur de la marchandise au moment où elle est dédouanée, c’est-à-dire la valeur initiale (valeur de la facture) augmentée des coûts (qui dépendent de l’incoterm utilisé) d’acheminement, d’assurance et de toutes les autres opérations effectuées jusqu’à la douane de destination ou jusqu’au premier point d’entrée dans l’U.E pour une importation à l’intérieur de l’U.E. Cette valeur sert de base de calcul pour les droits de douane. Les taxes intérieures seront ensuite calculées sur la valeur en douane augmentée des droits de douane. ATTENTION : Il ne faut pas confondre les droits de douane qui sont utilisés pour taxer les marchandises importées et les taxes intérieures, comme la TVA en France, qui sont appliquées sur tous les produits et services consommés (on parle de « mise à la consommation »). 14 Guide Transport Généralités sur le transport international I.3.c – La douane française Les droits de restitution Pour certains produits agroalimentaires où un droit de restitution peut être demandé dans le cadre de la politique agricole commune, une déclaration d'exportation devra être déposée. Ceci s'applique pour certaines catégories de farine, céréales, sucre etc., achetées en quantité importante. Voir le bulletin officiel des douanes, texte n° 92 029 / F11 Les denrées alimentaires Lorsque les marchandises expédiées sont des denrées périssables, certaines douanes peuvent exiger la présentation de documents attestant de leurs conformités aux exigences des normes françaises. Il n'y a de règles ni sur les types de produits, ni sur les pays appliquant ce contrôle aux frontières. • • Pour les produits frais d'origine animale, un certificat sanitaire doit accompagner la marchandise (voir "les autres documents", Certificat sanitaire). Pour les denrées d'origine végétale (conserves, pâtes, condiments,...), un "certificat pour l'exportation" peut être délivré par le service de répression des fraudes. Ce certificat atteste que les produits sont légalement fabriqués et commercialisés en France. Les achats hors TVA Pour les biens achetés sur le territoire national l'expédition devra respecter la réglementation fiscale. Chaque association peut bénéficier d'exonération de TVA sur simple demande auprès du centre des impôts le plus proche de son siège. S’offrent alors deux possibilités: • Soit le centre des impôts vous donne un accord ponctuel pour acheter hors TVA (annexe 2), l’expéditeur devra alors présenter au fournisseur un document douanier attestant de l’exportation des marchandises, • Soit l’achat s’effectue T.T.C. et la TVA peut être récupérée après l'expédition en accord avec le fournisseur et sur présentation du document douanier attestant l'exportation. 15 Guide Transport Généralités sur le transport international II. LES INCOTERMS Les « INternational COmmercial TERMS » définissent, pour tous les échanges commerciaux internationaux, les obligations réciproques du vendeur et de l’acheteur dans le cas d’un contrat international de vente de marchandises, portant sur : • les frais (emballage, chargement, déchargement, douanes, assurances) • les risques (acheteur ou vendeur) • les documents (formalité, coût) Chaque Incoterm, abrégé par 3 lettres, doit être suivi du point géographique où a lieu le transfert de responsabilité. (Exemples : EXW Lyon, FOB Marseille, CFR Luanda, DDU Menongue) Ils déterminent avec précision les engagements et les risques des deux parties. II.1 - LES FAMILLES D’INCOTERMS Il existe quatre familles d’incoterms : • • • • EXW : Obligation minimale du vendeur. Cet incoterm correspond à la mise à disposition des marchandises à l’acheteur dans les locaux du vendeur. Les « D » : Obligation maximale pour le vendeur. Cet incoterm correspond à la mise à disposition des marchandises dans le pays d’importation et au lieu convenu avec l’acheteur Les « C » : En général, le transport principal et l’assurance sont acquittés par le vendeur, les risques par l’acheteur Les « F » : Le vendeur a rempli ses obligations, lorsqu’il remet la marchandise au transporteur principal Il est essentiel de distinguer les ventes dites " au départ" des ventes dites "à l'arrivée : la distinction porte sur les risques. • Dans une vente au départ, la marchandise voyage, sur le transport principal, aux risques et périls de l'acheteur. (C'est le cas pour les EXW, FAS, FCA, FOB, CFR, CPT, CIF et CIP). • Dans une vente à l'arrivée, la marchandise voyage, sur le transport principal, aux risques et périls du vendeur. (C'est le cas pour les DES, DEQ, DDU, DDP). Il existe une deuxième distinction des incoterms portant sur le mode de transport : • 6 incoterms sont exclusivement maritime: FAS, FOB, CFR, CIF, DES, DEQ • 6 incoterms sont "tous modes de transport": EXW, FCA, CPT, CIP, DDU, DDP • 1 incoterm exclusivement terrestre: DAF 16 Guide Transport Généralités sur le transport international II.2 - INCOTERMS LES PLUS UTILISES DANS L’HUMANITAIRE Les principaux Incoterms rencontrés dans le domaine humanitaire sont : • • Pour le transport maritime : CFR et CIF Pour le routier et l’aérien : CPT et CIP HUMANITAIRE : Le nombre d’Incoterms utilisé est limité car (facteur risque financier) • Il n’existe pas de relation commerciale à proprement parler (l’association est à la fois le « vendeur » et « l’acheteur ») • En règle générale, les coûts sont pris en charge jusqu’au pays de destination : le port, l’aéroport ou la douane d’arrivée. • Le dédouanement et le transport d’arrivée, sont souvent effectués par les correspondants locaux qui prennent le relais. Les Incoterms sont souvent utilisés pour situer une étape de l’acheminement. Par exemple: ● Le coût pour un conteneur « Depuis quai à FOB » : signifie que le coût comporte l’ensemble des opérations portuaires de chargement. ● Le Burkina Faso impose un contrôle pour toutes les marchandises ayant une « valeur FOB » supérieure à 15000 FRF : tous les coûts jusqu’à la mise à bord devront être ajoutés à la valeur initiale de la marchandise. Incoterms 2000 : répartition des coûts et des charges (cf. support de cours) Légende : V: à la charge du vendeur A: à la charge de l'acheteur (1): Vente au départ (2): Vente à l'arrivée 1. 2. 3. Emballage Chargement (Camion, Wagon); Empotage (conteneur) à l’usine ou entrepôt départ. Acheminement au port, à l’aéroport, à la plate-forme de groupage, au terminal. (préacheminement) 4. Formalités douanières à l’exportation 5. Passage portuaire, aéroportuaire, plate forme de groupage, Terminal Départ. Ceci correspond aux opérations de stockage, manutention…. 6. Transport principal : transport international. Coût du fret + surcharges liées au fret 7. Assurance transport. (facultatif) 8. Passage portuaire, aéroportuaire, plate-forme de groupage, Terminal Arrivée. 9. Formalités douanières Import, droits et taxes. 10. Acheminement à l’usine ou à l’entrepôt arrivée. (post acheminement) 11. Déchargement en usine ou entrepôt arrivée. 17 Guide Transport Généralités sur le transport international Sigles 18 EXW (Ex-works – à l’usine… lieu convenu) V A A A A A A A A A A FAS (Free alongside ship – franco le long du navire… port d’embarquement convenu) V V V V A A A A A A A FCA (Free Carrier – franco transporteur… lieu convenu) V V V V A A A A A A A FOB (Free On Board – Franco bord… port d’embarquement convenu) V V V V V-A A A A A A A CFR (Cost and Freight – coût et fret… port de destination convenu) V V V V V V A A A A A CPT (Carriage Paid To – port payé jusqu’à… lieu convenu) V V V V V V A A A A A CIF (Cost, Insurance and Freight – coût, assurance et fret… port de destination convenu) V V V V V V V A A A A CIP (Cost, Insurance Paid to – coût, assurance et fret payés jusqu’à … lieu convenu) V V V V V V V A A A A DAF (Delivered At Frontier, rendu frontière… lieu convenu) V V V V V V-A V-A A A A A DES (Delivered Ex Ship – Rendu Ex-Ship… port de destination convenu) V V V V V V V A A A A DEQ (Delivered Ex Quay – rendu à quai… port de destination convenu) V V V V V V V V A A A DDU (Delivered Duty Unpaid – rendu droits non acquittés… lieu de destination convenu) V V V V V V V V A V A DDP (Delivered Duty Paid – rendu droits acquittés… lieu de destination convenu) V V V V V V V V V V A 18 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 P M P M M P M P T M M P P Guide Transport Généralités sur le transport international III. LA COTATION C’est un devis établi par le transitaire, permettant de connaître les modalités et les coûts d’une opération de transport. (cf. support de cours) La « demande de cotation » peut être effectuée par téléphone. Il est préférable de demander un fax ou un courrier pour le retour d’information. ATTENTION : • Le transitaire donne souvent un coût global pour plusieurs opérations • Les coûts peuvent être exprimés avec des devises différentes. • La cotation a une date limite de validité Les cotations indiqueront également : • le « transit time » qui correspond à la durée du transport principal • la fréquence des départs. • L’itinéraire (transport en direct ou non) CONSEIL : Pour pouvoir réellement comparer plusieurs cotations, il faut demander au transitaire de détailler les différents coûts : • • • • du pré-acheminement (en cas de transport aérien ou maritime) du chargement (surtout en aérien et en maritime car les frais sont élevés) du transport principal des diverses taxes que l’on peut être amené à payer (taxe d’attestation de réservation de cale) de l’assurance (si elle a été demandée) Les transitaires peuvent demander un paiement comptant aux associations qu’ils connaissent peu. 19 Guide Transport Généralités sur le transport international IV. CONDITIONNEMENT ET EMBALLAGE IV.1 - LES EMBALLAGES L’emballage correspond à la protection du produit pour le transport. (cf. support de cours) Les marchandises doivent être regroupées par catégorie, cela pour éviter les complications de stockage et de distribution à l'arrivée. En règle générale, une personne seule doit pouvoir manutentionner les colis. Quelque soit l’incoterm choisi, l’emballage est à la charge de l’expéditeur. Il permet de protéger, de manipuler et de stocker le fret et doit être identifiable par un marquage approprié. Il peut également supporter une pochette autocollante contenant des documents prévus pour le destinataire (voir "documents nécessaires à l'affrètement": liste de colisage). Les emballages ont des caractéristiques multiples : • Type de protection contre l’eau, l’humidité, l’air marin, la condensation, la poussière, les radiations, la lumière, l’électrolyse, en fonction de la température... • Matériaux de composition : métal, bois, papier, carton, plastique... • Forme : palette, conteneur, caisse, bidons... • Intérieur : calage, fixation... Pour choisir un emballage, il faut tenir compte : • de son adéquation avec le moyen de transport utilisé, • des contraintes dictées par les caractéristiques des marchandises, • du matériel de manutention disponible, • des caractéristiques du stockage (durée, gerbage, extérieur), • du coût de revient du fret, • de la sécurité : un bon emballage (cerclage, masquage, étiquetage) limite les risques de vol (de plus les assurances ne couvrent pas les emballages défectueux). Afin d’adapter les colis au transport et à la manutention, on les regroupe sur des unités de chargement comme les palettes ou les conteneurs (voir "Transport maritime"). Si chaque colis est chargé de manière individuelle, on parle de chargement en vrac. HUMANITAIRE : Il est vivement conseillé de rassembler les marchandises par catégorie pour simplifier l’établissement de documents comme la liste de colisage et pour faciliter à l’arrivée les opérations de stockage et de distribution. Les palettes Les palettes sont des plateaux qui supportent un lot de colis. (cf. support de cours) Généralement normalisées elles peuvent avoir de nombreuses caractéristiques : • dimensions très variables • type simple, double plancher, moulées... • en bois, métal ou plastique • renforts en bois, carton (cornières de protection) • poids qui dépend du matériau utilisé, les palettes légères sont utilisées en aérien 20 Guide Transport • • • Généralités sur le transport international protégées par une housse, du film plastique étirable ou un cerclage nombre « d’entrées » pour le passage des fourches des chariots élévateurs : 2, 4 ou multiples louées ou achetées Les palettes normalisées « EUROPE » (estampillées « EUR », « CHEP » ou « SNCF ») en bois, de construction très résistante et de dimensions 120 x 80 x 15 cm sont prévues pour optimiser le chargement dans les nombreux véhicules larges de 240-250 cm. Exemples de palettes 80x120 cm Carton Moulée (copeaux de bois) Expédition (bois) dite « perdue » Standard (bois) « Europe » (bois) Poids 2,5 kg 8 kg 10/15 kg 27 kg 27 kg Charge 500 kg 750 kg 900 kg 1100 kg 1100 kg Remarques Aérien - 1 seul voyage Aérien - 1 seul voyage 1 seul voyage Stockage 4000 kg Idem mais échangeable IV.2 - LE MARQUAGE Le marquage de l’emballage permet d’identifier les colis au moyen d’étiquettes, de pictogrammes (cf. support de cours) et d’instructions. HUMANITAIRE : Les colis composant un envoi portent souvent des marques supplémentaires de reconnaissance visuelle comme des couleurs propres à certaines catégories de marchandises (nourriture, matériel scolaire ...) et fréquemment des autocollants au nom des bailleurs de fond (ECHO, UNHCR ...). Etiquette « Expéditeur – Destinataire » L’étiquette doit être collée sur deux côtés du colis, au minimum. Les renseignements suivants sont à inscrire de manière très lisible : • l’adresse de l’expéditeur • l’adresse du destinataire (nom et pays indiqués) • l’adresse de la destination intermédiaire éventuelle (VIA...) • le numéro et le nombre total de colis • le poids en kg • le volume en mètres cube • une référence (facultatif) Le transitaire ou les compagnies se chargeront d’étiqueter les colis de façon réglementaire pour le transport sélectionné afin d’expédier la marchandise dans les meilleurs conditions. Dans le cas d’expédition de marchandises particulières (marchandises dangereuses, animaux vivants..), en aérien, des étiquettes normalisées sont disponibles auprès des compagnies aériennes. 21 Guide Transport Généralités sur le transport international V. LES MATIERES DANGEREUSES V.1 - LES REFERENCES DES PRODUITS Sont considérées comme « Matières Dangereuses », toutes les matières susceptibles d’exploser ou de s’enflammer ainsi que les substances toxiques, radioactives, corrosives, comburantes ou infectes. Pour chaque mode de transport, la réglementation est basée sur les recommandations de l’ONU. Elle concerne les marchandises, les emballages et l'étiquetage. Pour les modes de transport qui nous intéressent, les principales réglementations sont les suivantes : ● Le Code maritime International des Marchandises Dangereuses, dit IMDG (International Maritime Dangerous Goods), publié par l'OMI. Pour tous renseignements concernant les possibilités de chargement, subordonnées ellesmêmes aux règlements locaux des ports d’embarquement et de débarquement, au type de navire (en principe, les navires à passagers n’acceptent jamais de marchandises dangereuses), il faut s’adresser aux agences des ports. ● Les Règles de Sécurité applicables au transport des marchandises dangereuses par voies aériennes, publié par l'OACI; ● L'Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route, appelé ADR. Dans la pratique, chaque pays peut ajouter des restrictions particulières (exemple règlement particulier pour le tunnel du Fréjus ou le transit par l’Autriche …). Compte tenu de l’étendue des risques et de la complexité des législations, le transport des matières dangereuses doit être appréhendé avec précaution et en détail, de préférence avec des professionnels (en premier lieu avec le producteur – fabricant). L’association pourra toujours se faire aider par le transitaire, le transporteur ou l’emballeur s’ils sont spécialisés. La réglementation la plus contraignante, la plus précise et la plus élaborée concerne bien entendu l’aérien. En maritime, les règles dépendent à la fois des compagnies maritimes et des autorités portuaires. Le critère « marchandise dangereuse » est variable suivant le type de transport utilisé et surtout selon le conditionnement de la marchandise. Il existe certains seuils en dessous des quels la réglementation ne s’applique pas. Il faut cependant obtenir obligatoirement du chargeur une attestation Il peut être également intéressant de savoir que certains produits sont considérés comme dangereux (la colle par exemple). L'envoi de produits classés « matières dangereuses », est soumis à la réglementation spécifique au mode de transport utilisé (maritime, aérien, terrestre ou multimodal). En prévision de tout accident ou incident en cours de transport de matières dangereuses, pour chaque envoi, les documents suivants sont obligatoires : 22 Guide Transport Généralités sur le transport international V.1.a – La classification des Matières Dangereuses Les différents produits sont répartis en 13 classes et chaque numéro UN (United Nations) à 4 chiffres représente un produit. Ces numéros peuvent être limitatifs (dénomination applicable à un seul produit par exemple UN 1888 = chloroforme) ou non limitatifs (dénomination applicable par exemple à de nombreux produits de même composition par exemple UN 1993 = liquide inflammable n.s.a. (non spécifié par ailleurs). Les 13 classes de Matières Dangereuses Classe 1 2 3 4.1 4.2 4.3 5.1 5.2 6.1 6.2 7 8 9 Intitulé du produit Matières et objets explosibles Gaz Liquides inflammables Matières solides inflammables et autres Matières sujettes à l’inflammation spontanée Matières qui, au contact de l’eau, dégagent des gaz inflammables Matières Comburantes Peroxydes organiques Matières Toxiques Matières Infectieuses Matières Radioactives Matières Corrosives Matières et objets dangereux divers A noter qu’en maritime et en aérien, la classe 3 est reprise en 3 rubriques : 3.1, 3.2 et 3.3 (cela correspond à un classement en fonction de la gravité du danger 3.1 par exemple correspond à un produit très très inflammable, 3.2 à un produit très inflammable et 3.3 à un produit inflammable). Le transport, le stockage et la manutention des produits des classes 1 et 7 ne peuvent se faire que par des entreprises agréées. V.1.b – Les Consignes de Sécurité Ces consignes écrites (selon un modèle, le plus connu étant celui du CEFIC = Conseil Européen des Fédérations de l’Industrie Chimique) précisent d’une façon concise, pour chaque matière ou objet transporté ou pour chaque groupe de marchandises représentant les mêmes dangers auxquels la (les) matière (s) ou l’ (les) objet (s) transporté (s) appartient (appartiennent) : • La dénomination de la matière ou de l’objet ou du groupe de marchandise avec la classe et le numéro UN ou pour un groupe de marchandises présentant les mêmes dangers auxquelles ses consignes sont destinées ou applicables. • La nature du danger présenté par les marchandises ainsi que les mesures que doit prendre le conducteur et les équipements de protection individuelle qu’il doit utiliser. 23 Guide Transport Généralités sur le transport international • Les mesures d’ordre général à prendre par exemple prévenir les autres usagers de la route et les passants et appeler la police et / ou les pompiers. • Les mesures supplémentaires à prendre pour faire face à des fuites ou à des déversements légers et ainsi éviter qu’ils ne s’aggravent, à condition que personne ne prenne le risque. • Les mesures spéciales à prendre pour certaines marchandises, le cas échéant. • L’équipement nécessaire à l’application des mesures d’ordre général et, le cas échéant, des mesures supplémentaires et / ou spéciales. Ces consignes doivent être fournies par l’expéditeur qui est responsable du contenu de ces consignes. Elles doivent être rédigées en français, avec la traduction dans les différentes langues des pays traversés en cas de transport par route. V.2 - LES EMBALLAGES NOMALISES La plupart du temps les marchandises de type dangereux sont conditionnées en respectant les normes de sécurité. Leur emballage indique les références de la matière et les pictogrammes adéquats. Lors d'un transport routier ou maritime, l'emballage d'origine est suffisant dans la plupart des cas. Mais des dispositions spécifiques peuvent être établies en fonction du type de produit, pour cela un transporteur pourra vous aider. Par contre, les conditions pour le transport aérien de matières dangereuses sont généralement plus sévères que pour les expéditions par voie terrestre. Un emballage approprié à la marchandise et conforme à la réglementation IATA (International Air Transport Association) est impératif pour tout envoi aérien. Pour cela, il faut faire appel à un emballeur agrémenté. Les emballages à utiliser impérativement ont été classés en 3 groupes: Groupe d’emballage I II III Intitulé Emballage Produit très dangereux Produit moyennement dangereux Produit peu dangereux Marque X Marque Y Marque Z Le marquage réglementaire doit comporter: • les indications concernant la certification de l'emballage • une étiquette de danger spécifique • l'identification du produit (en anglais pour le transport aérien) V.3 - LA DECLARATION DE TRANSPORT DE "MATIERE DANGEREUSE" Elle doit être rédigée par l'expéditeur ou le fournisseur, qui atteste l’exactitude des informations et la conformité de son expédition à la réglementation en vigueur et de l'exactitude des informations qu'elle contient (cf. support de cours). Cette déclaration, qui se fait sur un document spécifique à chaque mode de transport (à noter qu’éventuellement il se faire sur papier libre pour des expéditions par la route) doit préciser impérativement : 24 Guide Transport • • • • • • • • • Généralités sur le transport international Le numéro ONU précédé par les lettres UN … Le nom du produit (désignation officielle complétée éventuellement du nom technique) La classe des marchandises Le groupe d’emballage (le cas échéant) Le nombre et la description des colis ou GRV (Grand Récipient Vrac) La quantité totale de matière dangereuse à laquelle s’appliquent les indications (volume, masse nette ou brute) Le nom et l’adresse de l’expéditeur avec son numéro de téléphone Le (s) nom (s) et l’ (les) adresse (s) du ou des destinataire (s) Une déclaration conforme aux termes de tout règlement particulier. Pour les expéditions aériennes, la déclaration doit être écrite en anglais et en français, sur un formulaire spécifique (voir Annexe …). Si les marchandises sont conditionnées par un emballeur agréé, la déclaration pourra être rédigée par l'emballeur. Ce document reprend la classe du produit, son groupe et son numéro ONU pour chaque mode de transport, et un numéro IMDG (International Maritime Dangerous Goods) pour les expéditions maritimes. Lors de l'achat ou de la récupération de produits classés dangereux, il est impératif de noter l'ensemble de ces références pour la rédaction de la déclaration de matière dangereuse. 25 Guide Transport Généralités sur le transport international VI. LE CHOIX DU MODE DE TRANSPORT Le choix du mode de transport doit être étudié en fonction de plusieurs critères: • • • • • le coût, la rapidité, l'accessibilité et la fiabilité, le type de marchandise, le conditionnement. Il doit être adapté non seulement à votre budget mais aussi à la situation géographique du site d'intervention et au caractère urgent de l'aide apportée. Ce choix s’effectue en trois étapes : 1 - Recueil des renseignements et des contraintes concernant la marchandise, les délais, les localisations ... 2 - Recensement des solutions possibles : modes de transport, groupages, 3 - Recherche des solutions offrant le meilleur compromis parmi les critères de choix : coût, délai, sécurité 26 Guide Transport Généralités sur le transport international ROUTIER Groupage Camion complet Compte propre (limité) MARITIME Conventionnel Techniques Groupage conteneur possibles (LCL) Conteneur complet (FCL) Ro-Ro Gamme étendue de Économique (sauf petit Avantages véhicules et de services volume) majeurs et nombre élevé de Grande capacité de transporteurs chargement Peu de contraintes Livraison porte à porte possible Ruptures de charge limitées (sauf certains groupages) Peu cher En conteneur, convient Avantages Rapidité (en fonction pour du matériel non relatifs des infrastructures conditionné ou encombrant douanes) En camion complet, convient au matériel non conditionné et encombrant Inconvénients Nombreux passages en Lenteur Impose une réexpédition douane majeurs Nécessite des qui peut être lointaine autorisations de transit Dédouanement long voir Dépend de la qualité et très long Vols fréquents (surtout de la sécurité des réseaux routiers, des pour les petits colis) conditions climatiques Risques très variables Inconvénients Lenteur Limité aux envois selon la destination, la relatifs continentaux (sauf via compagnie un navire Ro / Ro) Frais d’opérations portuaires, de pré et post acheminement Réception conditionnée par le matériel portuaire disponible Pour les grosses Applications Indispensable pour les pré et les postquantités, de moindre acheminements et de valeur et non urgents manière générale pour Convient au matériel tout déplacement à lourd et volumineux l’intérieur d’un pays Pour les destinations en Europe, Afrique du Nord et Proche-Orient AERIEN Express Groupage Avion complet Rapidité Régularité des lignes Sécurité Fiabilité Peut permettre d’atteindre des lieux proches des missions par des pistes aménagées (Possibilité de largage) Coût élevé Capacité limitée Impose souvent une réexpédition Contraintes techniques : dimensions, poids Frais d’opérations aéroportuaires, de pré et post acheminement Pour débuter rapidement une mission En cas d’urgence ou à défaut d’autres moyens disponibles Matériel de valeur importante et de poids limité Pour chaque mode, il est nécessaire de connaître le cadre juridique, les caractéristiques, les documents utiles... 27 Guide Transport Généralités sur le transport international VI.1 - RECUEIL DES RENSEIGNEMENTS ET DES CONTRAINTES Avant de rechercher les solutions adaptées, il est nécessaire de rassembler toutes les caractéristiques et les contraintes de l’exportation que l’on désire effectuer. VI.1.a - Lieu de départ Il faut : Déterminer s’il existe un port ou un aéroport de dimension internationale à proximité. Connaître les moyens de manutention disponibles (chariot élévateur, transpalettes) permettant d’effectuer un chargement dans un camion ou un conteneur sur remorque. • Savoir s’il existe un quai permettant le chargement dans les véhicules. (hauteur des véhicules, « ponts » permettent d’effectuer la liaison avec le quai, véhicule à haillon) • • VI.1.b - La nature des marchandises Il est important de connaître la nature des produits, afin de savoir si elle limite le choix du transport : • Les marchandises périssables doivent être transportées rapidement par des moyens adaptés. • Il ne faut jamais envoyer de marchandise périmée • Certains produits devront subir une transformation avant d’être expédiées. (lait en poudre ou en brique) • Certaines matières dangereuses ne peuvent pas voyager par avion. VI.1.c – Emballage L’emballage varie selon le volume du produit, sa forme, sa fragilité. Ces paramètres peuvent interdire la conteneurisation ou la palettisation. Certains produits comme les vaccins imposent de pouvoir respecter la chaîne de froid durant la totalité du voyage Il est bon de se renseigner sur l’existence de matériel pour effectuer le cerclage, le filmage. VI.1.d - Quantité à transporter Il faut connaître le poids et le volume total, la possibilité de gerbage et de stockage, la fréquence des expéditions. Il sera moins coûteux d’attendre de pouvoir remplir un camion ou un conteneur complet. VI.1.e - Lieux d'arrivée Il faut : identifier les correspondants joignables sur place qui peuvent fournir des renseignements ou effectuer des formalités. • identifier les infrastructures et voies de communication • déterminer les caractéristiques du lieu de stockage? (capacité, quai, personnel, matériel de manutention) • définir les difficultés particulières d’accès au terrain (frontières fermées, conflits, catastrophes, climat…) • 28 Guide Transport Généralités sur le transport international VI.1.f - Formalités préalables Il faut connaître les autorisations nécessaires (et les délais d’obtention) pour permettre la sortie du territoire, le transit par des pays tiers et le dédouanement dans le pays de destination, ainsi que les moyens et les délais d’obtention de ces documents. VI.2 - RECENSEMENT DES SOLUTIONS POSSIBLES VI.2.a - Le Groupage Cette technique permet de rassembler les marchandises de plusieurs expéditeurs pour une même destination. Un lot complet est ainsi constitué et remis à la compagnie de transport. C’est un cas de figure particulièrement fréquent lorsque la marchandise à transporter ne permet pas de remplir l’unité de chargement. Le contrat de transport est alors passé entre le chargeur et le transitaire-groupeur. En théorie le transporteur ne fait partir le camion que lorsqu’il juge suffisant le taux de remplissage, le délai n’est donc pas garanti. Le nombre de ruptures de charge peut être augmenté si le groupeur utilise des platesformes intermédiaires de groupage. Cet élément peut être un critère de choix. HUMANITAIRE : Il est conseillé aux associations ayant de faibles volumes de marchandises à expédier, de se regrouper afin de remplir un conteneur complet: les coûts seront ainsi partagés. L'association ayant le plus grand volume de fret peut réserver le conteneur à son nom, et proposer à d'autres associations de le compléter. Le transport sera réalisé sous un unique BL. Les frais sont ainsi minimisés, cependant une seule association s'engage pour les autres. Le conteneur peut être réservé au nom de toutes les associations. Le fret sera facturé au prorata du volume ou du poids occupé par chaque association. A l'arrivée un dégroupeur se chargera de répartir la marchandise. Cette opération engendre naturellement un coût supplémentaire, mais présente également une meilleure garantie lorsque vous réalisez un groupage avec des associations que vous ne connaissez pas. VI.2.b - La messagerie Il s’agit d’une livraison de 24 à 48h, de porte à porte, de colis dont le poids est inférieur à 3 tonnes. Contrairement au groupage, le départ s’effectue à date fixe sans considération de taux de remplissage. Le principe de la messagerie est de s'appuyer sur un réseau de plates-formes reliées entreelles par des lignes empruntées par des camions. L'idée est de couvrir le maximum du territoire ciblé, de manière à pouvoir livrer les clients le plus rapidement possible. Ceci explique d'ailleurs la forte concentration qui a marqué le secteur de la messagerie ces dernières années en Europe. Cette technique est utilisée sur les liaisons régulières mais existe peu dans l’humanitaire où les destinations sont souvent peu desservies. VI.2.c - Le Lot Complet L’expédition doit correspondre au volume d’un camion ou d’un conteneur (et respecter le rapport poids/volume). Le chargeur a la possibilité de passer le contrat de transport soit directement avec le transporteur, soit par l’intermédiaire de son transitaire. 29 Guide Transport Généralités sur le transport international VI.2.d - L’Affrètement En routier, cela signifie qu’un transporteur confie l’opération de transport à un autre transporteur, c’est de la sous-traitance. Pour les autres modes, il s’agit d’un contrat de location d’un navire ou d’un avion pour une durée déterminée. Cette solution est parfois utilisée pour des expéditions importantes. VI.2.e - Les bagages accompagnés En profitant du déplacement d’une personne, par exemple un expatrié, ce mode d’acheminement permet de convoyer du matériel coûteux en cabine ou en soute. On limite ainsi les risques de vol car les colis sont « surveillés » et surtout les formalités administratives réduites. REMARQUES : Un passager aérien ne peut emmener plus de 20 kg dans ses bagages et au- delà les frais facturés sont proportionnels au nombre de kg supplémentaires. Cependant des négociations sont possibles avec les compagnies aériennes pour pouvoir étendre cette limite à 30 ou 40 kg en faisant valoir le caractère humanitaire de l’opération. Il faut prévoir les factures d’achat du matériel réimporté car la douane n’a pas de trace de l’exportation et ne pas oublier de déclarer le matériel acheté hors TVA. Le tableau suivant permet de récapituler les modes adaptés d’après les poids de la cargaison expédiée. Solution adaptée Solution envisageable ROUTE Techniques Groupage - de 20 kg 20 à 100 kg 100 kg à 1 T 1à5T 5 à 20 T + de 20 T Véhicules MER Camion complet Conventionnel Groupage conteneur Ro-Ro AIR Conteneur complet Postal/ Express Groupage Avion complet Il ne faut pas négliger les avantages offerts par une solution de transport qui ne parait pas adaptée en premier ressort mais qui se révèle rentable suivant les circonstances. Ainsi, sur certains ports le risque élevé de vol ou les délais très longs de dédouanement peuvent amener à choisir un envoi par route même si la destination est lointaine. Il est donc important de tenir compte de l’expérience des transitaires et des associations ayant l’habitude d’effectuer des envois sur une certaine destination. 30 Guide Transport Généralités sur le transport international VI.3 - LES CRITERES DE CHOIX VI.3.a – Le Coût Le rapport Poids/Volume permet de déterminer quelle sera la base de tarification en prenant en compte à la fois le poids et le volume de la marchandise transportée, selon un rapport d’équivalence différent pour chaque mode. Unité Routier Maritime 3 1m = 333 kg 1000 kg 1 tonne = 3 M3 1M 3 Aérien 166,66 kg 3 6M Exemple de calcul : Un colis transporté par avion dont le poids est de 20 kg sera aussi limité en volume à : 0,02 tonne x 6 M3 = 0,12 M3 Le meilleur moyen de connaître le coût du transport reste la cotation. Acheminement Post– TOTAL Pré– acheminement acheminement Lieu de départ ➙ Stockage & magasinage Contrôles divers (qualité...) Emballage Chargement / Empotage Transport Assurance Déchargement / dépotage Rémunération des intermédiaires Droits de douanes éventuels Taxes diverses Lieu d’arrivée ➙ COÛT TOTAL Valeur au kilogramme La valeur au kilogramme est obtenue en divisant la valeur de la marchandise par son poids. En dessous de 15 €/kg une expédition par avion n’est pas recommandée. On peut également calculer un rapport entre le prix du transport et le prix de la marchandise et apprécier si le résultat obtenu est acceptable. 31 Guide Transport Généralités sur le transport international VI.3.b – Les Délais Pré– Acheminement acheminement Post– acheminement TOTAL Lieu de départ ➙ Date de départ ➙ Stockage & magasinage Emballage Contrôle divers (qualité...) Obtention de document Chargement / Empotage Transport Déchargement / Dépotage Passages frontières et douane Autres formalités TOTAL Lieu d’arrivée ➙ Date d’arrivée ➙ VI.3.c – La Sécurité Au cours d’une expédition le transporteur, quel qu’il soit, s’engage à livrer le fret dans l’état, et dans les délais. Il est donc nécessaire de s’assurer de la fiabilité des services proposés. Le transport peut rencontrer plusieurs difficultés telles que : • la perte (attention aux petits colis en maritime ...) • le vol (fréquent dans les ports, il dépend du plombage, de l’étiquetage...) • les avaries • les grèves (transporteurs, contrôleurs aériens, douanes...) • les conflits dans les pays traversés • les conditions naturelles Ces risques sont plus importants lors des ruptures de charge ou encore des passages aux frontières. 32 Guide Transport Généralités sur le transport international 2ÈME PARTIE LES DIFFERENTS MODES DE TRANSPORT 33 Guide Transport Les différents modes de transport I. LE TRANSPORT ROUTIER I.1 - CADRE LEGISLATIF I.1.a - Réglementation Les transports intérieurs sont réservés aux nationaux et les transports internationaux sont soumis à une autorisation. Le transport routier international est régit par la CMR « Convention relative au transport international des Marchandises par Route », signée à Genève en 1956. La CMR définit principalement : • la Lettre de voiture CMR, à la fois titre de transport et contrat signé par l’expéditeur, le transporteur et le destinataire. • les obligations de chacun, le partage de la responsabilité, le niveau d’indemnisation en cas de perte ou d’avarie ... Parallèlement il existe une réglementation française et une européenne concernant la tarification, les caractéristiques des véhicules, le transport des matières dangereuses et les temps de conduite. Les obligations de l’expéditeur sont : • Communiquer toutes les informations utiles au transport • Mettre la marchandise emballée à disposition • Fournir les documents nécessaires • Payer le prix du transport • Effectuer le chargement pour un envoi de plus de 3 tonnes 1 Les obligations du transporteur sont : • Vérifier l’identification et le nombre de colis (et sur demande préalable, le poids et le volume) • Vérifier l’état apparent de la marchandise et de l’emballage • Contrôler les documents d’accompagnement et créer le titre de transport • Effectuer le chargement pour un envoi de moins de 3 tonnes • S’occuper du calage, de l’arrimage, du bâchage/ débâchage • Effectuer les réserves éventuelles de manière immédiate, motivée et contradictoire sur la CMR • Surveiller et protéger les marchandises • Respecter les délais prévus En cas d’incident, il faut prendre les mesures nécessaires pour préserver les marchandises et avertir le client pour recevoir ses instructions. 1 Les textes internationaux ne précisent pas à qui incombe les opérations de chargement et déchargement, ni le responsable en cas de dommage, il est toujours préférable de le faire préciser. En France, les opérations de chargement incombent au transporteur pour les envois de moins de 3 tonnes et pour l’expéditeur au-delà. 34 Guide Transport Les différents modes de transport L’obligation principale du destinataire est : • de vérifier les dommages apparents par un constat contradictoire. • En cas de réserves, le destinataire doit les inscrire sur la CMR puis les confirmer par lettre recommandée avec AR (Accusé de Réception) dans les 3 jours francs ouvrables suivant la livraison. Pour les dommages non apparents le délai est de 7 jours • Si le destinataire accepte la marchandise, il doit signer une décharge au transporteur. I.1.b – La Responsabilité La responsabilité du transporteur à lieu dès la « prise en charge » de la marchandise, c’est à dire au moment où il signe la CMR. A défaut de réserves sur la lettre de voiture, le transporteur reconnaît avoir pris en bon état la quantité des marchandises désignées. Les réserves doivent être motivées, et acceptées par le chargeur. Le transporteur est toujours présumé responsable des pertes, avaries ou retards sauf s’il prouve: • le fait ou la faute d’un tiers ou d’un ayant droit • le vice propre de la marchandise • la force majeure : événement imprévisible et insurmontable En cas de retard, la responsabilité du transporteur sera engagée s'il existait un délai convenu avec le chargeur. Pour éviter toute ambiguïté, il est préférable de le préciser par écrit dans la zone «mise en demeure de livrer» prévue sur la CMR. L'ayant droit à la marchandise ou son mandataire doit, en cas de perte ou d'avarie, prendre un certain nombre de mesures destinées à maintenir ses droits contre le transporteur. I.1.c – Assurance Transport Dans les cas où la responsabilité du transporteur n’est pas engagée, l’assurancetransport permet de garantir une indemnisation en cas de perte ou d’avarie. Les marchandises sont par défaut assurées par le contrat CMR mais avec des plafonds d’indemnisation (voir ci-après). Indemnisation Transport routier Limite Indemnisation maximum National jusqu’à 3 tonnes 23 € / Kg et 750 € / Colis National supérieur à 3 14 € / Kg et 2300 € / Tonne (sur l’envoi total) tonnes International toute perte et 8,33 DTS / kg avarie 35 Guide Transport Les différents modes de transport I.1.d – Déclaration de valeur Si la marchandise a une valeur supérieure au plafond, le transporteur doit proposer à l’expéditeur une assurance «ad valorem» (selon la valeur) qui lui permettra d’être assuré sur la totalité de son expédition. Si l’expéditeur ne désire pas la souscrire, le transporteur pourra refuser de réaliser le transport ou demander une confirmation écrite, car en cas de litige, il devra se justifier. I.2 - LES VEHICULES I.2.a – Les Types de Véhicules On distingue 3 types de véhicules : • le véhicule isolé ou porteur : un seul châssis composé de 2 ou 3 essieux (ponts). • le véhicule articulé ou semi-remorque : composé d’un tracteur et d’une semi-remorque de 1 à 3 essieux. • le train routier : un porteur plus une remorque. 36 Guide Transport Les différents modes de transport Les poids et charges Nom abrégé P.V. C.U. P.T.A.C. P.T.R.A. P.M.A. Nom complet Poids à Vide Charge Utile Poids Total Autorisé en Charge Poids Total Roulant Autorisé Poids Moyen Autorisé (utilisé seulement dans le domaine fiscal) Définition Poids du véhicule sans chargement Poids du chargement P.V. + C.U. P.T.A.C. du tracteur + P.T.A.C. remorquable Pour un porteur, le P.T.A.C. Pour un véhicule articulé, la plus petite de ces deux valeurs : 1. P.T.R.A. (tracteur) 2. P.V. (tracteur) + P.T.A.C. (semi-remorque) Pour un train routier, plus petite de ces deux valeurs : 1. P.T.R.A. (porteur) 2. P.T.A.C. (porteur) + P.T.A.C. (remorque) Tout dépassement de poids entraîne une coresponsabilité du chargeur. 37 Guide Transport Les différents modes de transport Caractéristiques des principaux types de véhicules : Catégorie C.U. (tonne) Fourgonnette (type C15/Express) Fourgonnette (type C25/Trafic) Fourgonnette (type C35/Master) Porteur Porteur Porteur Porteur Porteur Semi-remorque Porteur + remorque 0,4 PTAC / Volume 3 PTRA (m ) (tonnes) 2 0,8 Nb palettes 80x120 1 5 2 3-4 1,5 3,5 9-11 1,8 3,5 7 9 16 15-26 24-26 6,5 14 16 26 40 maxi 40 maxi 20 30 40 50 50 60-80 60-80 Longueur intérieure (mètres) Largeur intérieure (mètres) Hauteur intérieure (mètres) 0,50 3,00-3,50 1,80 1,85 4,5 2,00 2,20 2,10 2,44 2,44 2,44 2,44 2,10 2,10 2,20-2,50 2,20-2,50 6,00 28-33 33-35 12,4-13,5 17 maxi Réglementation poids et dimensions des véhicules routiers : Longueur maximale Véhicule isolé Véhicule articulé Train routier Largeur maximale Hauteur maximale Poids maxi par essieu - essieu simple -essieu tandem PTAC France UE 12 m 16.5 m 18.35 m 2.5 m à 2.6 m - 12 m 16.5 m 18.75 m 2.55 m à 2.6 m 4m 13 t 21 t 10 t 20 t 40 t 40 t La puissance Il est possible d’estimer la puissance nécessaire en fonction de la charge totale. Pour un moteur diesel, on estime qu’il faut 6 CV DIN par tonne du PTRA et 7 CV sur les routes sans revêtement. Les permis nécessaires sont : P.T.R.A. moins de 3,5 tonnes de 3,5 à 19 tonnes de 19 à 40 tonnes 38 Hauteur à quai Permis B C CL 0,50 1,00 1,30 1,30 1,30 1,30 1,30 1,30 Guide Transport Les différents modes de transport Les Catégories de remorques Voici les types de remorques les plus courantes mais il en existe une gamme infinie, notamment en ce qui concerne les véhicules spécialisés : bennes, citernes, volumes hors gabarit... (cf. support de cours) Plateau : Remorque simple ou équipée de ranchers (poteaux). Savoyarde : La savoyarde est une remorque avec ridelles (panneaux), permettant un chargement de coté, par le dessus ou l'arrière. Tauteliner : La « Taut » est une remorque avec bâche coulissante. Fourgon : Remorque à paroi rigide. Le chargement n’est en général possible que par l’arrière. Température contrôlée : • Isotherme : ne produit pas de froid, utilisée pour l’acheminement de denrées périssables sans obligation de maintenir une température constante • Frigorifique : pourvue d’un groupe autonome de réfrigération permettant de maintenir une température désirée et constante entre -25° et +18°. Porte conteneurs : Ces remorques utilisées pour du pré-acheminement maritime permettent de recevoir soit : • un conteneur 40 pieds • deux conteneurs 20 pieds • un conteneur 20 pieds Les différents types de conteneurs sont détaillés dans le chapitre ➽LE TRANSPORT MARITIME I.2.b – Les équipements divers Le véhicule peut être pourvu d’options apportant une meilleure qualité de service et qui peuvent se révéler indispensables dans certaines conditions d’acheminement. Tracking : Il s’agit d’un système permettant de localiser le camion et donc la marchandise tout au long du transport, grâce à des liaisons satellites. Certains transporteurs offrent la possibilité à l’expéditeur, de connaître lui-même la situation de son envoi, par exemple par téléphone ou Minitel. Hayon : Le hayon permet de charger et décharger un camion en l’absence de quai à la bonne hauteur et de chariot élévateur. Cet équipement peut donc avoir une importance capitale. Réservoirs : Dans certaines zones, il peut être important de disposer d’un véhicule dont l’autonomie est accrue par la présence de réservoirs supplémentaires. La capacité ne peut dépasser 999 litres car au delà on considère qu’il s’agit de transport de marchandises dangereuses. Roues motrices : Pour un transport sur piste ou en condition hivernale, l’immobilisation peut être évitée si l’on choisit un tracteur ou un porteur équipé de plusieurs ponts moteurs. 39 Guide Transport Les différents modes de transport I.3 - LES TECHNIQUES DE TRANSPORT En matière de transport routier, de nombreuses possibilités existent. Quand on utilise ses propres véhicules, on travaille en compte propre ou « transport privé ». Dans le cas contraire, on peut contacter directement un transporteur, ou utiliser les services d’un transitaire : « transport pour compte d’autrui ». Le compte propre est normalement peu utilisé en raison du coût de l’investissement, de l’exploitation et de l’entretien des véhicules. En revanche, ce type de transport est moins réglementé que le transport pour autrui : pas de titre de transport nécessaire. HUMANITAIRE : Les associations décident parfois d’effectuer des transports avec leur propre véhicule (généralement une camionnette ou un petit porteur), par exemple à l’occasion d’une période de congé d’un de leurs membres. Les documents relatifs à la marchandise restent obligatoires. De plus, en tant que transporteur, il sera nécessaire d’obtenir certains documents nécessaires au trajet même s’il s’agit de petits véhicules (ordre de mission, carnet de passage,........) et de préparer le matériel et le chauffeur avant le voyage. I.4 - TARIFICATION Le choix du transporteur devra tenir compte du tarif mais aussi de sa notoriété, de ses moyens, de son réseau et des garanties proposées (délais, tracking ...). Depuis la déréglementation, chaque transporteur est libre d’appliquer le tarif qu’il souhaite : cela signifie qu’une négociation est possible. Le tarif est fonction de l’envoi (messagerie, groupage, lot), du délai garanti et des prestations annexes (manutention, formalités douanières, stockage ...). Pour le transport national, le règlement peut se faire en «port payé» (par le chargeur) ou en «port dû, au comptant ou en différé» (par le destinataire). Des tarifs « messagerie » sont appliqués pour les lots dont le poids est inférieur à 3,5 T. Des forfaits sont appliqués pour des lots supérieurs à 3,5 T. I.4.a – Notion de Poids Réel / Poids Corrigés Pour des raisons de calcul de prix de revient et de rentabilité, le prix de vente est basé sur un rapport poids volume de 1T =3 M3 ou encore 333 kg pour 1 M3. Le poids corrigés correspond à : volume des marchandises / 3 Si ce poids est supérieur au poids réel, il servira de base de facturation. La tarification peut donc être effectuée au kg, éventuellement au M3 ou au « mètre plancher » (appelé aussi mètre linéaire).Seule la facture indiquera le poids théorique. I.4.b – La règle du Payant pour L’expéditeur a le droit de revendiquer une tranche tarifaire immédiatement supérieure à l’expédition, si ce tarif est plus avantageux pour lui. Il sera facturé au premier poids de départ de la tranche. 40 Guide Transport Les différents modes de transport Pour calculer un prix de vente messagerie, il faut tenir compte du poids théorique et du payant pour. I.5 - LES DOCUMENTS Les documents suivants concernent seulement l’opération de transport. Pour les documents relatifs à la marchandise voir le chapitre ➽ DOCUMENTS. Pour le transport au départ de l’Union Européenne, on distingue 3 cas suivant la destination: Pays de destination Document de base Signataire convention CMR Lettre de voiture CMR Signataire convention TIR + véhicule agréé Lettre de voiture CMR + Carnet TIR TIR Autres cas Lettre de voiture CMR + EX1 I.5.a – Lettre de Voiture (C.M.R) Il s’agit d’un imprimé à compléter (si le transport est effectué vers un pays situé en dehors de l’Union Européenne). Pour un transport communautaire (par exemple le préacheminement vers un port ou un aéroport), il n’existe plus de titre de transport obligatoire. L’usage veut que ce soit le transporteur ou le transitaire qui la rédige. (cf. support de cours) Même si en pratique l’expéditeur ne signe pas toujours la CMR, il est recommandé de le faire afin d’éviter tout problème en cas de litige. La liasse comporte la souche ainsi que 3 exemplaires originaux destinés à l’expéditeur, au transporteur et au destinataire. Le nombre de copies est variable. Pour un groupage il existe 2 cas de figure : • Pour les lots effectuant le même trajet, 1 CMR commune peut être établie et chaque expéditeur dispose d’un récépissé. • Pour les lots ayant des destinations différentes, plusieurs CMR sont établies. La CMR s'applique à tout contrat de marchandises à titre onéreux, au départ, ou à destination de la France, et empruntant le territoire d'au moins un autre état. Elle ne s'applique pas aux transports intérieurs, ni aux transports spéciaux (courrier, déménagement, transports funéraires). I.5.b – Le Carnet T.I.R. L’exportation par le mode routier génère de nombreux passages en douane. Le chauffeur doit présenter le carnet TIR. Les conditions suivantes doivent être remplies : • Le transporteur est agréé TIR (agrément donné par le service des douanes). • Le véhicule est agréé TIR. • Après plombage le chargement du camion ou du conteneur doit être impossible d’accès. • Si le camion dispose d’une bâche, un câble la parcourant doit être également scellé. • Le véhicule porte à l’avant et l’arrière une plaque « TIR ». • Les pays traversés sont adhérents à la Convention TIR signée en 1975 : la plupart des pays d’Europe, sauf dans les républiques autonomes nouvellement créées. • Les marchandises sont envoyées par camion complet. 41 Guide Transport Les différents modes de transport Dans certains cas où le nombre de douanes à franchir est réduit, le TIR peut ne pas être utilisé au profit du régime classique (Voir paragraphe suivant sur EXA). Établi au nom du transporteur, il est valable pour un seul trajet et comporte 6 ou 18 feuillets selon le nombre de douanes traversées, l’itinéraire étant décidé par le chauffeur et/ou l’expéditeur. Au départ il est par le service des douanes et le camion est plombé jusqu’au moment du dédouanement. Il est ensuite présenté à chaque poste douanier dans chaque pays traversés ainsi que dans le pays de destination. Chaque feuillet comporte les marques et les numéros des colis, leur nombre, leur nature, le poids brut, les quantités, les pays de départ et destination, l’immatriculation du camion, le nom du transporteur. Un carnet TIR coûte environ 70 €. I.5.c – EXA Lorsque le T.I.R. n’est pas utilisé, un EXA ou IMA est normalement (voir encadré) établi par un commissionnaire en douane. L’EXA est un titre de transit valable jusqu’à la sortie de l’Union Européenne. Les douanes hors UE obligeront le chauffeur à établir des documents de transit à l’entrée et la sortie de chaque pays. HUMANITAIRE : Le transport humanitaire peut exceptionnellement être exempté d’EXA si le camion se présente aux douanes de la ville de départ pour faire viser l’ensemble des documents (attestation d’aide humanitaire, certificat de don, liste de colisage). Pour cela, l’expéditeur doit en faire la demande express à la direction des douanes. Mais cela reste administrativement très compliqué, d’autant plus que cela ne risque pas forcément d’aboutir. I.5.d – Ordre de Mission Pour les envois par voie terrestre et par véhicule complet, un ordre de mission doit être rédigé par l’expéditeur, pour chaque véhicule. I.5.e – Autorisation de Transit Certains pays rendent ce document obligatoire sous peine de voir le camion bloqué à l’entrée du pays. Dans d’autre cas, cette autorisation peut simplifier le transit. L’expéditeur ou le transporteur doit se procurer une autorisation auprès du consulat ou de l’ambassade en France. I.5.f – Carnet de Passage en Douane C’est une formalité réservée au transporteur et parfois utile aux véhicules légers pour attester qu’ils ne vont pas être importés dans le pays de destination ou l’un des pays de transit. Il devra être visé par les douanes de chaque pays. Ce document est délivré par l’Automobile Club de France. 42 Guide Transport Les différents modes de transport I.5.g – Gratuité de Péage Les associations ont la possibilité de négocier la gratuité des péages d’autoroute et de tunnel : • • • En France, il faut faxer le formulaire de demande de gratuité au gestionnaire des autoroutes concernées. Pour les tunnels (Fréjus, Mont-Blanc) la preuve d’envoi du fax à Area fait office d’acceptation. A l’étranger elle est parfois difficile à obtenir Serbie : la demande doit être effectuée de préférence sur place Il faut généralement indiquer sur la demande, l’immatriculation du véhicule, le parcours et les dates de passage. 43 Guide Transport Les différents modes de transport II. II. LE TRANSPORT AÉRIEN II.1 II.1 - CADRE LEGISLATIF II.1.a – Les Organismes de Transport Aérien Les organismes non gouvernementaux IATA (International Air Transport Association) Cette association fut crée en 1945, dans le but de promouvoir le transport aérien. Son siège européen est à Genève. Elle regroupe des compagnies assurant des services réguliers. Elle veille à leur harmonisation, concernant la réglementation, formation du personnel, règles de sécurité, contrôle, emballage, documents de transport, tarifs…. IATA permet un développement rapide des échanges et favorise la coopération entre les compagnies au niveau international. Les compagnies aériennes membres de IATA ont adopté des normes quant à leurs relations avec leurs agents de fret. En coopération avec l’OACI, et d’autres organismes internationaux, IATA établit des procédures simplifiées d’ordre pratique FIATA (Fédération Internationale des Associations de Transitaires et Assimilés) Elle regroupe tous les transitaires quel que soit le mode de transport Les organismes gouvernementaux OACI (Organisation Internationale de l’Aviation Civile) Pour adhérer à IATA, il faut être membre de l’OACI. C’est l’autorité supranationale dont le but est le développement du transport international. Elle est réservée aux membres de l’ONU. Elle a autorité en matière de sécurité et est à l’origine de la réglementation des matières dangereuses. DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) C’est une émanation du ministère des transports. Elle est chargée de faire appliquer en France les règles de l’OACI : immatriculation des appareils, formation du personnel, contrôle des équipements aéroportuaires, lecture des boites noires... ACI (Conseil International des aéroports) L’ACI est une organisation à but non lucratif ayant pour principal objectif de développer la collaboration entre ses aéroports membres, et avec ses partenaires de l’industrie aéronautique. L’ACI contribue ainsi pour une grande part à assurer un système de transport aérien sûr, efficace et compatible avec l’environnement. L’ACI est la voix des aéroports auprès d’autres organismes mondiaux, notamment l’OACI et IATA. II.1.b – Responsabilités Responsabilité du transporteur Le transporteur est responsable, depuis l’entrée des marchandises dans l’aéroport jusqu’à la livraison. Le destinataire n’est responsable qu’au moment où il prend possession des marchandises. En cas de retard, les tribunaux vont établir un délai dit raisonnable. 44 Guide Transport Les différents modes de transport Exonérations Les causes d’exonération sont décrites dans la convention de Varsovie. Le transporteur doit prouver qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter le dommage et doit prouver qu’il lui était impossible de les prendre. Il peut prouver qu’il y a eu faute de la personne lésée. En cas d’avarie, le destinataire doit recourir à un expert et formuler les contestations motivées dans un délai de 7 jours s’il s’agit de bagages, 14 jours dans le cas perte partielle ou d'avaries, et de 21 jours en cas de retard. Les contestations doivent être faites par réserve sur la LTA ou par lettre recommandée. Indemnisation L'article 22 de la convention de Varsovie limite la responsabilité du transporteur à 250 F-or par kilo calculés (soit environ 130 FRF), en cas de manquants ou de casse partielle. Cette limitation de responsabilité peut être levée : • en cas de faute inexcusable du transporteur ; • en cas de faute intentionnelle ou dolosive ; • en cas de déclaration d'intérêts spécial à la livraison. Dans ce cas, le chargeur fait une déclaration de valeur et acquitte une prime supplémentaire. Les dommages éventuels seront alors indemnisés sur la base de cette valeur déclarée. II.1.c - Assurances L'exportateur aura toujours intérêt à souscrire une assurance-transport, d'autant que celle-ci est peu onéreuse en transport aérien, compte tenu des faibles risques courus par la marchandise Cette assurance peut être souscrite auprès de n'importe quelle compagnie, mais les transporteurs proposent systématiquement d'assurer les marchandises sous leur propre police tiers-chargeur, dans le cadre de garanties tous risques et "risques de guerre". II.2 II.2 - LES INTERVENANTS Il n’est pas obligatoire de passer par un intermédiaire pour remettre du fret aux compagnies aériennes, cependant, 80% du fret passe par le biais d’intermédiaires. De nombreux prestataires de services cumulent plusieurs fonctions dont certaines nécessitent une licence ou un agrément. II.2.a. – Agent de Fret Il intervient en qualité de courtier puisqu’il est chargé de trouver du fret et d’émettre la LTA. Il a souvent un rôle de commissionnaire pour établir les formalités douanières, l’enlèvement et la préparation des marchandises. Il a un rôle de conseil vis à vis des exportateurs. Lorsqu’il dispose d’un volume de trafic suffisant, il peut être groupeur ou affréteur, en cas de réservation totale ou majoritaire. Il dispose d’un magasin sous douane. 45 Guide Transport Les différents modes de transport II.2.b – Transitaire Aérien C’est l’intermédiaire entre deux modes de transport. Il joue un rôle de conseiller pour faciliter les transits, et indique l’ensemble des formalités nécessaires à l’opération. La plupart sont regroupés en association agréée IATA. II.2.c – Société de « Handling » Elle s’occupe de toute opération d’entreposage, manutention, et opération administrative, comme le dédouanement ou l’établissement des documents à la réception des marchandises. Les sociétés de HANDLING assistent les compagnies aériennes, les transporteurs et les transitaires dans leurs activités de stockage et de manutention à l’intérieur des avions. Elles organisent aussi l'acheminement routier des marchandises sur les aéroports de départ. II.2.d – Le Commissionnaire Il fait une étude comparative de l’opération en fonction des différents choix offerts. Il contrôle les types d’emballage, recherche les assurances les plus intéressantes, réserve auprès de la compagnie aérienne, enlève les marchandises au domicile de l’exportateur, rempli les documents, effectue les formalités douanières, transmet les informations au destinataire et à l’expéditeur… Comme l’agent de fret, il est le lien obligatoire entre l’expéditeur, le destinataire et les compagnies aériennes. II.3 - LES APPAREILS Tous les appareils ont la possibilité de porter du fret mais pas en même quantité. On peut distinguer deux types d'avion, le cargo et les avions mixtes. (cf. support de cours) II.3.a - Les avions cargos Les avions cargos sont uniquement consacrés au fret, c'est-à-dire au transport de marchandise. Les plus petits avions cargos chargent quelques centaines de kilogrammes, et les plus gros jusqu'à 150 tonnes de marchandises. Ils permettent d'expédier des marchandises volumineuses avec des dimensions hors normes, et de gros tonnages. II.3.b - Les avions mixtes Ils sont de deux types: • le combi : l'avion accepte des passagers, le fret est chargé en soute et dans des compartiments à l'arrière de l'avion sur le pont principal. • l'avion passager: le fret est uniquement chargé dans les soutes de l'avion. Dans ce type d'avion, le chargement s’effectue après celui des bagages des passagers et la poste aérienne. II.3.c - Les charters Lors de très grande urgence ou de catastrophe humanitaire majeure, l'envoi d'un charter peut être envisagé. Parfois, l'atterrissage n'est possible que sur des aéroports secondaires, aménagés pour les circonstances. Dans tous les cas, avant de faire atterrir un avion sur un aéroport, certaines informations techniques doivent être fournies au transporteur. Le choix du type d'avion doit tenir compte des moyens de manutention à l'arrivée. 46 Guide Transport Les différents modes de transport Le vol charter est différent du vol régulier : • Un vol régulier propose des fréquences et des dates régulières tout au long de l'année. • Un vol charter est un vol affrété pour une demande particulière, par un Tour Opérateur ou compagnie aérienne, et non commercialisable. II.4 - LES TYPES DE CONDITIONNEMENT Le transport par avion permet une simplification de l’emballage. La plupart des vols moyens et long-courriers sont assurés par des appareils « gros porteurs » qui permettent : • D’accepter des charges palettisées et conteneurisées importantes • D’assurer des conditions de transport optimales dans des soutes pressurisées et • climatisées • De charger des expéditions de grandes dimensions Les colis peuvent aussi être chargés en vrac dans les soutes selon leurs dimensions et le type d'avion. Seule la compagnie aérienne ou la société de Handling sous-traitante de la compagnie décide du mode d'embarquement des marchandises. En règle générale, le client ne dispose pas d'un igloo ou d'un conteneur en nom propre. II.4.a - Vrac Selon la nature de la marchandise, les envois pourront être effectués dans des cartons, des caisses en bois, des fûts et bidons métalliques ou plastiques, des sacs plastiques, ou encore dans certains cas, sans aucun emballage (pièces détachées de machines agricoles…). Les avions ont une capacité de chargement variable, il est donc important d’indiquer les dimensions maximales des colis lors de la demande de cotation. II.4.b – Les Unités de Chargement (ULD) On appelle unité de chargement, les palettes, conteneurs et igloos appartenant à une compagnie aérienne. Dans le jargon aérien, on les désigne par ULD (Unit Load Devices). Ces ULD sont conçues pour utiliser au maximum l’espace disponible dans les avions et faciliter en même temps leur chargement. Les avantages offerts aux chargeurs par ces ULD sont de 2 ordres : • Réduction, voire élimination de l’emballage. Les marchandises ne sont pas manipulées individuellement, mais en une seule unité. • Abaissement du coût du transport. Cet avantage est accordé sur certaines destinations seulement : États-unis, Canada, Antilles, Guyane. Les quatre principales sortes de palettes utilisées ont les dimensions suivantes: 2,24 x 3,18 m 2,24 x 2,74 m 2,44 x 3,18 m 2,44 x 6,05 m 47 Guide Transport Les différents modes de transport II.4.c - Produits réglementés Cf. réglementation IATA. Denrées périssables Le fret aérien est spécialement adapté pour le transport des marchandises périssables en raison de sa rapidité. La nature du produit imposera le type d’emballage requis : • Carton avec aération • Carton avec adjonction de carboglace (voir icepacks sur les terrains humanitaires) • Boite en polystyrène expansé • Conteneurs isothermes Sur la majorité des aéroports modernes, des magasins climatisés ou des chambres froides sont disponibles pour satisfaire la demande courante, ce n’est qui n’est pas forcément le cas des autres aéroports de provinces dans l’intérieur des pays dits sous-développés ou en voie de développement. Animaux vivants Le transport d’animaux vivants est soumis à diverses réglementations qui tiennent compte des conditions atmosphériques dans les soutes des avions. Toutes ces conditions sont répertoriées dans la réglementation pour le transport des animaux vivants éditée par IATA. Très petits colis Le minimum de perception du fret aérien traditionnel correspond à un poids de 3 à 5 kg pour les très longs parcours et bien davantage pour les autres relations : le prix du transport ne sera pas plus élevé pour un colis de 3 kg que pour un paquet de 500g. Pour les petits colis, le transport aérien permet une simplification de l'emballage. Le nombre de colis n'entre pas en compte dans le prix du transport. Il est néanmoins préférable lorsque les colis sont nombreux de les regrouper sur palette ou en caisse, afin de limiter les risques de vol, de perte ou de détérioration du matériel. II.5 - TARIFICATION Il est difficile d'indiquer un prix moyen du fret aérien, on peut plus facilement parler de "fourchette" de prix. Selon les destinations cette fourchette se situe entre 1,50 et 3,80 € par kilogramme. A cela s'ajoutent les frais de dossier, d'enlèvement et de manutentions aéroportuaires, proportionnels au poids et au volume des marchandises, d'un montant minimum de 90 € par expédition. Les expéditions les moins chères sont celles vers les pays les plus développés, les plus chères sont celles vers l'Afrique noire. II.5.a - Tarif Général Le tarif général s'applique pour toutes les marchandises de moins de 45 kg qui ne font pas l'objet d'une tarification spécifique. Pour certaines destinations, il s'applique pour des colis de moins de 100 kg. 48 Guide Transport Les différents modes de transport Le tarif général est indépendant de la nature des marchandises, et est établi par tranches de poids, en général: Moins de 45 kg • de 45 à 100 kg • de 100 à 300 kg • de 300 à 500 kg • de 500 kg à 1 tonne • plus d'1 tonne Il existe un tarif minimum qui dépend du point de départ et de la destination. La tarification peut être basée sur le poids réel, ou sur le poids volume, à l'avantage de la compagnie aérienne, sachant qu'en aérien : 1 tonne= 6 M3, ou encore 1 m3 = 166,66 kg La compagnie appliquera automatiquement la "règle du payant-pour" au bénéfice du chargeur. Au prix du fret, il convient d'ajouter (tarifs au 01/02/2010) : • Taxe LTA (document de transport aérien) : 29,15 € • Douane export 30 à 40,00 € (en moyenne) • Taxe sûreté 0,10 à 0,17 €/kg • Enlèvement domicile et acheminement aéroport 0,15 à 0,20 €/kg (min 25 €) • Surcharge fuel 0,70 €/kg • Taxe sécurité (SCC) 0,12 €/kg • Prime d'assurance (facultatif) : pourcentage de (valeur marchandise + coût du fret) D’autres taxes sont spécifiques à certaines destinations, telle que : • La taxe risque de guerre (I.R.C : Insurance Risk Conflict) 0,15 €/kg (en moyenne) • Taxe de produits dangereux 95,00 € II.5.b – Tarifs à l’ULD Des tarifs très favorables peuvent être consentis sur certaines liaisons. Le contenant lui-même n'est pas taxé, si c'est une unité de chargement IATA. Les marchandises sont taxées forfaitairement, pour une relation donnée, quelle que soit leur nature. A ce forfait correspond un poids-pivot, défini par ULD. Si le poids des marchandises excède ce poidspivot, les kg supplémentaires sont taxés à un tarif très favorable. II.5.c - Tarifs CORATES (Specific Commodity Rates) Ces tarifs, généralement inférieur au tarif général s'appliquent pour certaines marchandises particulières pour une relation donnée, au minimum par 100 kg. (pour certaines d'entre elles, par 300 kg ou 500 kg). II.5.d – Tarifs de Classification (Class Rates) Une tarification spéciale s'applique à un certain nombre de biens. Ces marchandises font l'objet d'une augmentation ou une réduction en pourcentage du prix appliqué généralement. Ils sont applicables sur l'ensemble ou une grande partie des relations aéroport-aéroport d'une zone IATA donnée. 49 Guide Transport Les différents modes de transport II.6 - LES DOCUMENTS II.6.a - La Lettre d’Introduction Elle est fournit par les compagnies pour simplifier la rédaction de la LTA. Ce document engage la responsabilité de l’expéditeur. Il peut s’agir d’une simple lettre adressée au transporteur ou au transitaire, ou d’un formulaire, appelés " déclaration d'expédition" mis à disposition par ceux-ci. II.6.b - La Lettre de Transport Aérien (L.T.A) / Air Way Bill C’est le titre de transport rédigé par la compagnie aérienne (ou le transitaire), à partir des instructions du chargeur (sur papier libre ou à partir d’une « lettre d’instruction »). La LTA remplie les fonctions suivantes : • Contrat de transport • Preuve de la prise en charge de la marchandise • Titre d’accompagnement des marchandises • Facture (le prix du transport et des frais annexes sont indiqués selon la convention IATA) • Accusé de réception des marchandises en vue de leur expédition • Document contenant les instructions à suivre durant les phases de transport, manutention, et livraison Les renseignements à trouver sur une LTA sont : les coordonnées de l’expéditeur, du transporteur, et du destinataire. Ce document ne constitue pas un titre de propriété de la marchandise. La liasse IATA (réglementation internationale aérienne) est composée de 9 à 14 feuillets normalisés dont 3 connaissements originaux : • « pour le transporteur » : signée par l’expéditeur • « pour le destinataire » : signée par l’expéditeur et le transporteur (il accompagne la marchandise) • « pour l’expéditeur » : signée par le transporteur Dans le cadre d’un groupage aérien, 2 types de LTA sont émises : • la MAWB (Master AWB) : émise par la compagnie aérienne pour le groupeur • la HAWB (House AWB) : émise par le groupeur pour les chargeurs Le destinataire devra être averti du n° de LTA pour effectuer l’enlèvement. La LTA peut couvrir des transports multimodaux. (cf. support de cours) 50 Guide Transport Les différents modes de transport II.6.c – La Déclaration de Marchandises Dangereuses er Le transport par avion des marchandises dangereuses est réglementé depuis le 1 Janvier 1983 par l’OACI. A conditions que ces marchandises, compte tenu des quantités, des types de conditionnement et d’emballage soient acceptées pour le transport, une déclaration de l’expéditeur est exigée. Cette déclaration se fait en deux exemplaires. Les imprimés sont fournis par les compagnies aériennes et les agents de fret. L’attestation doit être rédigée en anglais avec une traduction française en option. Elle doit être impérativement complétée et signée par l’expéditeur qui engage ainsi sa responsabilité, l’employé de la compagnie aérienne ou d’un agent de fret ne pouvant en aucun cas se substituer à lui. (cf. support de cours) II.6.d – Le Certificat de Boycott du Transporteur Les autorités de certains États exigent la production d’un document établi par le transporteur certifiant le respect des diverses mesures prises à l’encontre d’un État tiers boycotté, par exemple : • que la compagnie aérienne ne figure pas sur une liste noire • que le vol ne fera pas escale dans un pays boycotté au cours de son voyage. Ce document est délivré au même moment que la LTA, sur demande du client. 51 Guide Transport Les différents modes de transport III. LE TRANSPORT MARITIME III.1 - CADRE LEGISLATIF III.1.a - Règlementation La Convention de Bruxelles signée en 1924 s’applique aux transports internationaux. Cette convention a été modifiée en 1968 (protocole ratifié par 26 états) et en 1979 (ratifié par 16 états). La loi française de 1966 s’applique aux transports non soumis à la convention de Bruxelles Les règles de Hambourg, rédigées sous la direction de l’ONU en 1978, étendent le champ d’application et le principe de responsabilité La loi française régit le transport au départ ou à destination d’un port français qui ne serait pas soumis à une convention internationale ratifiée par la France, ainsi que le pré et post acheminement. La convention de Bruxelles ne couvre que le temps depuis le chargement sur le navire, jusqu’au déchargement. III.1.b - La Responsabilité Perte ou avarie Le transporteur doit assurer la navigabilité commerciale de son navire. Il est de plein droit tenu pour responsable, à priori, de toutes les pertes et avaries constatées à la livraison. Pour se décharger, il doit apporter la preuve que la livraison des marchandises en bon état a bien eu lieu entre les mains du porteur régulier du connaissement, ou apporter la preuve que le dommage résulte de l'une des causes d'exonération citées ci-après. Causes d’exonération propres au transport maritime : • innavigabilité du navire • vices cachés du navire • faute nautique • acte d'assistance et de sauvetage • force majeure • freinte de route • vice propre de la marchandise • défaut d’emballage • défaut de marquage Cependant, cette responsabilité du transporteur ne s'applique qu'à partir du moment où celui-ci a reconnu avoir pris en charge des marchandises en bon état apparent. Les réserves motivées sur le connaissement, et portant sur la quantité ou la qualité des marchandises ou des emballages peuvent donc avoir pour effet d'annuler cette responsabilité. Le chargeur doit donc examiner celles-ci avec le plus grand soin. En cas de perte ou d'avarie, la responsabilité financière du transporteur est limitée par les textes à: 666.67 DTS par colis ou 2 DTS par kilo de poids brut pour les transports soumis à la loi française, ou à la convention de Bruxelles amendée par les deux protocoles (la limite la plus élevée étant applicable). 52 Guide Transport Les différents modes de transport 100 livres sterling "Or" pour les transports soumis à la seule Convention de Bruxelles. Ces limites couvrent le dommage proprement dit et les conséquences en résultant pour le chargeur. La responsabilité du transporteur tombe automatiquement en cas de dol ou de faute lourde de la part de celui-ci, et il sera dans ce cas soumis, en tout état de cause, à la réparation intégrale du préjudice subi. Selon la convention de Bruxelles Absence de réserves connaissement net Selon le protocole, la loi française et la convention de Hambourg PRESOMPTION SIMPLE de prise en charge des marchandises, en bon état. Preuve contraire peut être apportée par le transporteur PRESOMPTION SIMPLE à l'égard du chargeur PREUVE ABSOLUE à l'égard des tiers porteurs de bonne foi Retard La convention de Bruxelles et la loi française ne prévoyant pas de délais normaux d'acheminement, la responsabilité du transporteur en matière de retard à la livraison n'est engagée à priori que si un délai avait été très précisément stipulé dans le connaissement, ce qui n'est qu'exceptionnellement le cas. Cependant, les tribunaux sanctionnent un délai d'acheminement manifestement excessif comme constituant une faute du transporteur donnant droit à réparation. Celle-ci est de 90 jours en maritime, contre 120 jours en aérien. III.1.c - Les réserves Réserves portant sur un fait patent après vérification Poids, nombre de colis, état des emballages non conformes aux indications du chargeur. Les réserves : • doivent être émises, • n'ont pas à être contresignées par le chargeur, • lèvent la présomption de responsabilité dans le domaine où elles sont prises (manquants, casses). Réserves par défaut Les réserves doivent être motivées, c'est-à-dire que l'impossibilité de vérifier doit être clairement énoncée (et prouvée éventuellement), d'où les réserves de portée générale du type "said to be", "said to contain", "poids non vérifié"..., ne suffisent pas à renverser la charge de la preuve (même pour les conteneurs puisque l'armateur a le droit d'exiger l'ouverture du conteneur). 53 Guide Transport Les différents modes de transport Les lettres de garanties Elles sont parfois demandées aux chargeurs en échange de la "levée" des réserves. Elles ne peuvent avoir d'effet qu'entre le transporteur et le chargeur Elles sont sans effet vis-à-vis des porteurs de bonne foi du connaissement Elles constituent une faute lourde du transporteur si elles servent à dissimuler un défaut de la marchandise. N'ont alors plus d'effet même vis-à-vis du chargeur. III.2 - LES INTERVENANTS III.2.a - L'Armateur C’est un prestataire de services. Il est propriétaire des navires et affréteur, puisqu’il a la possibilité de les louer. Les armateurs indépendants ont créés des conférences maritimes dans le but d’assurer le bon fonctionnement sur une ligne régulière, à des tarifs publics et stables, selon une fréquence définie. Les conférences ont été homologuées en 1974.Elles ont mis en place un code de conduite, des règles sur la gestion des trafics et sur les tarifs. III.2.b – La Compagnie Maritime Représentant du navire Ils représentent la compagnie de navigation. Ils doivent trouver du fret pour la compagnie, et sont payés à la commission. Ce sont des personnes physiques habilitées pour agir, représenter la compagnie. Il existe deux types de représentants : • L’agent maritime, qui a un rôle de transitaire ou de courtier de fret • Le consignataire : c’est l’intermédiaire entre l’armateur et le représentant des marchandises pour les opérations d’embarquement et de débarquement. Il s’occupe de la recherche de fret, des formalités douanières, du ravitaillement du navire…en tant qu’agent de l’armateur. Représentants de la marchandise Le transitaire commissionnaire de transport, conclu le contrat avec le client, et choisit le transporteur en fonction de l’itinéraire qu’il a définit. Le transitaire portuaire, respecte les instructions du commissionnaire traitant. Les conférences maritimes Les compagnies maritimes ont passé entre elles, depuis la fin du 19e siècle, des accords appelés "conférences maritimes" ou "rings". Ces accords couvrent aujourd'hui la quasitotalité des routes commerciales du monde. Ces conférences ont pour objet d'organiser la concurrence, en établissant entre leurs membres des accords sur l'exploitation d'une ligne régulière: rationalisation des fréquences de départ des navires, élaboration de tarifs communs, réglementation des ristournes accordées aux chargeurs... 54 Guide Transport Les différents modes de transport Toutes les compagnies maritimes n'appartiennent pas aux conférences. Dans les compagnies non-membres, couramment appelées "outsiders", on rencontre de petits transporteurs offrant des prestations de médiocre qualité, mais aussi un nombre croissant de grands armements indépendants, cherchant, dans une période d'excédent de l'offre de transport, à attirer les chargeurs en pratiquant des taux de fret inférieurs à ceux des conférences. Les pools, consortiums, et alliances Les "pools" sont des associations techniques de compagnies maritimes pour organiser ensemble les rotations de leurs navires, voire pour en exploiter en commun. Plus tard, le besoin se fit sentir d'intégrer aussi les activités commerciales, donnant naissance aux "consortiums". Aujourd'hui, la flotte mondiale de porte-conteneurs connaît une surcapacité chronique, car les investissements ont augmenté plus vite que le trafic. Cet excédent de l'offre tire les frets vers le bas. Pour faire face à cette situation se sont créées de grandes "alliances" réunissant les moyens des plus grands opérateurs mondiaux. III.3 - TECHNIQUES DE TRANSPORT III.3.a – Les Conteneurs Conteneur de groupage: LCL (Less than Container Load) Des marchandises de différents clients ou non sont regroupées dans un même conteneur par un transitaire ou une compagnie maritime. Conteneur complet: FCL (Full container load) Le transitaire met à disposition un conteneur complet à son client. Le client est seul responsable du chargement du conteneur, en fin de chargement, il a la possibilité de le plomber pour une meilleure sécurité. Il existe différents types de conteneurs. Les principaux offrent plusieurs possibilités de chargement : • latérales • par le toit • adapté au transport frigorifique. Taille des conteneurs Deux tailles de conteneur sont disponibles: (cf. support de cours) Type de conteneurs 20' 40' Charge utile Capacité 20 tonnes 30 tonnes environ 30 M3 environ 60 M3 Dimensions intérieures 6 x 2.34 x 2.38 m 12 x 2.34 x 2.38 m Le transport par conteneur complet tend à se généraliser, il est parfois impossible d'effectuer un transport en groupage sur certaines destinations. 55 Guide Transport • • • • • Les différents modes de transport Avantages du conteneur Réutilisable, solide Multi-modes pour transport de surface (route, mer) Sûr (marchandises protégées et invisibles) Manutention aisée et rapide : portique, cavaliers Économie sur l'emballage et l'assurance Cependant, il convient de prendre certaines mesures de précaution afin d'éviter les éventuelles avaries que pourrait subir la marchandise après un séjour prolongé en conteneur. (il peut en effet arriver que le conteneur reste bloquer un certain temps en douane au port d'arrivée). Il est donc nécessaire : • d'isoler la marchandise du plancher et des parois • de charger des marchandises sèches dans des emballages secs, • de pratiquer l'empotage dans un lieu protégé Afin de réduire les risques de déchirure des cartons, trempe de sacs, décollage des étiquettes, moisissures, rouille,...causés par l'humidité. III.3.b - Le RO / RO Les véhicules roulants, peuvent ne pas être conteneurisés. Ils peuvent être descendus au port par le propriétaire lui même, ou par des "jockers", chauffeurs délégués par le transitaire pour acheminer le véhicule au port d'embarquement. Le fret maritime est alors taxé au mètre linéaire. Le véhicule ne peut voyager en RO/RO qu'avec un certificat de passage aux mines, assurance, et contrôle technique. Ce type de transport est généralement moins onéreux. III.4 - TARIFICATION Rapport poids / volume: 1 tonne / M3 en général. Le rapport poids/volume est toujours à l'avantage du transporteur. Le taux de fret est établi par les conférences et les outsiders. Ce taux de fret dépend presque toujours de la classe de marchandise concernée (20 à 100 classes suivant les conférences), et est exprimée dans la monnaie de la conférence. III.4.a – Les Correctifs Certains sont conjoncturels, d'autres existent de manière permanente. Leur mode de calcul peut varier d'une conférence à l'autre. Correctifs conjoncturels • surcharge fuel ou BAF ("Bunker Adjustment Factor") ou IFP ("Interim Fuel Participation"): destinée à intégrer les variations du prix des combustibles entre 2 éditions du tarif. S'applique comme un pourcentage de majoration ou de réduction sur le fret de base. 56 Guide Transport Les différents modes de transport • surcharge monétaire ou CAF ("Currency Adjustment Factor"): selon les mêmes principes, tient compte des variations de la devise dans laquelle est libellé le tarif. • surcharge d'encombrement portuaire: va majorer le prix sur certaines destinations, où une immobilisation anormale du navire est à prévoir. Correctif appliqués en permanence • • • • surtaxe colis lourd: en général au dessus de 5 tonnes surtaxe d'extra-longueur: au dessus de 12 mètres surfrets de déroutement, pour la desserte d'un port secondaire pour certaines liaisons droits portuaires à la charge de la marchandise (péages, Harbour-dues). III.4.b - Autres Frais Dans tous les cas : • Pré-acheminement et mise à FOB • Forfait douane • Réacheminement • Frais de BL : 30 à 40 € • ISPS Taxe sécurité en maritime appliqué en Union Européenne depuis les attentats du 11 Septembre : 15 € Selon le contexte et la destination : • Taxe risque de guerre (IRC) : 10 à 20 € par conteneur • Attestation de Réservation de Cale (A.R.C) • Bordereau de suivi de cargaison (B.S.C) : environ 65 € • Fond de garanti routier : pourcentage de la valeur CFR ou CIF. Cette surcharge correspond à la sécurisation sous escorte des frets en transit sur certains pays (ex : Togo). III.4.c - La Manutention Portuaire Selon les conférences maritimes et les usages des ports, une part variable des frais de manutention est incluse dans le fret annoncé. Ce sont les "liners-terms" ou "conditions de lignes régulières" qui définissent cette part. En général, le fret est côté depuis quai, c'est à dire que les opérations de mise à bord et de calage sont à la charge du navire, et donc incluses dans le fret. Les liner-terms ne définissent que les règles de partage des frais de manutention intervenant dans le "périmètre" du navire, et ne prennent pas ne compte les frais de déchargement, de magasinage, de dédouanement... III.5 - LES DOCUMENTS III.5.a – Le Connaissement Maritime / Bill of Lading (BL) C’est la pièce maîtresse du transport maritime. Il est émis par le transporteur (la compagnie maritime, le capitaine ou leur agent) à la demande du chargeur, au plus tard 24 heures après que les marchandises aient été embarquées ou prises en charge à quai. (cf. support de cours) 57 Guide Transport Les différents modes de transport Le chargeur doit fournir la liste de colisage et s’engager à payer le fret déterminé. En signant le connaissement, le transporteur reconnaît avoir pris en charge la marchandise en vue de son acheminement. Il arrive que la liste de colisage soit demandée (souvent dans le transport maritime). 3 types de connaissements existent : • « à ordre » : le plus fréquent, permet de désigner un transitaire comme réceptionnaire • « au porteur » : risqué car aucun destinataire n’est précisé • nominatif : formule peu utilisée désignant le nom et l’adresse du seul réceptionnaire habilité à prendre livraison de la marchandise. Chaque compagnie dispose de son propre imprimé. Le transporteur et l’armateur disposent chacun d’un exemplaire original. Un autre jeu de 2 ou 3 originaux sont destinés à l’expéditeur, dont l’un devra être absolument envoyé au destinataire pour qu’il puisse récupérer la marchandise. En effet le connaissement sert aussi de titre de propriété (une simple copie n’est pas acceptée). Le connaissement peut être: • On board ("shipped on board"): il atteste la mise à bord effective de la marchandise, à la date d'émission du document. Il prouve donc l'expédition réelle de la marchandise, et c'est en général la forme qu'exige l'acheteur dans le cadre d'un crédit documentaire. • Reçu pour embarquement (received for shipment): il n'atteste alors que de la prise en charge par la compagnie, qui peut éventuellement modifier le navire et la date d'embarquement prévus. • Net de réserves (clean): Il certifie que la compagnie a pris en charge les marchandises en bon état apparent, ou qu'elle a obtenu du chargeur une lettre de garanti. • Surchargé ou clausé ("unclean" ou "dirty"): Il comporte des réserves de la compagnie portant soit sur la quantité de marchandises chargées, soit sur l'état de celles-ci. Ces réserves exonèrent le transporteur de sa responsabilité dans la mesure où la contestation porte sur le domaine pour lequel elles ont été émises. III.5.b – Autres Documents • • • • • • Lettre de Transport Maritime (LTM) Déclaration de marchandises dangereuses Attestation de prise en charge FCR Delivery orders Note de chargement Bon d’embarquement 58 Guide Transport Les différents modes de transport III.6 - LES DIFFERENTS TYPES DE NAVIRES NON SPECIALISES Ces navires sont classés en fonction de leur mode de manutention principal: - Les cargos conventionnels : ils disposent à bord de leurs propres moyens de manutention. Les marchandises sont chargées en cale par des panneaux coulissants. - Les porte-conteneurs : Les conteneurs descendent dans des puits, et sont arrimés entre eux au navire. Certains de ces porte-conteneurs disposent de leurs propres moyens de manutention, ce qui leur permet de décharger les conteneurs dans des ports non équipés. Sur les liaisons bien équipées, les navires sont déchargés par les portiques à conteneur du port. - Les navires rouliers : ils sont équipés d'une rampe arrière (et parfois d'une rampe latérale) relevable qui prend appui sur les descentes du port. Cette technique est appelée Roll-OnRoll-Off ou RO-RO, présente l'avantage de permettre la manutention d'à peu près tous les types de marchandises. Ils transportent principalement les véhicules. Par contre, la marchandise est moins sécurisée qu’à l’intérieur d’un container, car elle est en contact avec le personnel et les autres marchandises. - Les navires mixtes RO/RO + conteneurs : c'est la formule la plus utilisée sur les navires récents. Le souci de polyvalence amène à équiper aussi ces navires de prises pour conteneurs frigorifiques, des cales pour marchandise manutentionnées en conventionnel, et parfois de citernes. - Les navires porte-barges : conçus au départ pour réaliser des transports fluviaux maritime, ils permettent de charger des barges ou péniches. 59 Guide Transport Les différents modes de transport IV. LE TRANSPORT POSTAL ET EXPRESS IV.1 - ENVOI POSTAL Il est possible d'acheminer par la poste des colis contenant des documents, des échantillons, voire des marchandises en quantité limitée. Il existe plusieurs formules d'expédition : • le colissimo international • le colis économique international • le Chronopost Ce mode de transport présente de nombreux avantages pour l'exportateur: • remise facile (dans tous les bureaux de poste pour la plupart des colis) • formalités douanières allégées, et prises en charge par les administrations postales • expéditions vers pratiquement tous les pays. IV.1.a - Le Colissimo International Il s'agit d'un service d'acheminement rapide de marchandises n'excédant pas les 30 kg. Au départ de France métropolitaine, quatre zones tarifaires sont applicables suivant le pays de destination. Les colis sont livrés dans un délai de 4 à 8 jours ouvrés indicatifs, selon la destination. Vous bénéficiez d'une assurance intégrée allant jusqu'à 206,10 € suivant le poids, en cas de perte, spoliation ou détérioration. Vous pouvez également choisir l'assurance optionnelle Ad Valorem jusqu'à 1500 € ou l'option Valeur Déclarée qui peut couvrir votre envoi jusqu'à 5000 € (attention: cette option n'est pas proposée pour toutes les destinations, et le montant de Valeur Déclarée maximum peut varier). Une preuve de dépôt est remise lors du dépôt de l'envoi au guichet. La distribution du colis se fait contre signature du destinataire. En cas d'absence, un avis de mise en instance est laissé dans la boîte aux lettres du destinataire. Il indique les coordonnées du bureau de Poste où retirer le colis. Le destinataire dispose alors de 15 jours consécutifs pour le récupérer. Il est possible d’effectuer un suivi complet vers certaines destinations, sinon, suivi partiel, via le site internet de La Poste. IV.1.b - Le Colis Economique International Il s'agit d'un service d'acheminement économique et non urgent de marchandises n'excédant pas les 30 kg. Au départ de France métropolitaine, trois zones tarifaires sont applicables suivant le pays de destination. Attention : Ce service n'est pas disponible pour l'Union Européenne, Norvège, Suisse, Gibraltar, Liechtenstein, Saint-Marin et Vatican. Les colis sont livrés dans un délai de 9 à 15 jours ouvrés indicatifs, selon la destination. Vous bénéficiez d'une assurance intégrée allant jusqu'à 206,10 € suivant le poids, en cas de perte, spoliation ou détérioration. 60 Guide Transport Les différents modes de transport Ce service ne propose ni options, ni suivi. Une preuve de dépôt est remise lors du dépôt de l'envoi au guichet. La distribution du colis se fait contre signature du destinataire. En cas d'absence, un avis de mise en instance est laissé dans la boîte aux lettres du destinataire. Il indique les coordonnées du bureau de poste où retirer le colis. Le destinataire dispose alors de 15 jours consécutifs pour le récupérer. Les différentes formules Elles sont pour la plupart prévue par les arrangements de l'Union Postale Universelle. • Le colis "voie de surface" : colis acheminé sur le pays de destination par la voie terrestre et, le cas échéant, la voie maritime. Très peu coûteux, mais délai d'acheminement assez long. • Le colis "SAL" : colis acheminé par voie aérienne sur le pays de destination sans que soit consentie la priorité d'embarquement réservée aux colis avion. A l'arrivée dans le pays de destination, les envois sont réacheminés sur le bureau de livraison dans des conditions analogues à celles des colis de voie de surface. • Le colis "avion" : colis acheminé sur le pays de destination et pour la partie principale du parcours par voie aérienne (lignes régulières ouvertes au trafic voyageurs). A l'arrivée dans le pays de destination, les envois sont réacheminés sur le bureau de livraison selon les modalités propres au service des colis postaux avion dans le pays de destination (par voie aérienne ou par voie de surface). • EUROCOLIS ; dans certaines relations européennes, le colis avion est remplacé par l'EUROCOLIS qui bénéficie du mode de transport le plus favorable à l'obtention d'une grande rapidité d'acheminement (avion, mais aussi voie ferroviaire ou routière). Il conserve les caractères réglementaires du colis avion, mais les accords conclus avec les pays participants lui assurent un régime d'indemnisation particulier. Les formalités douanières Il n'y a plus de formalités douanières à accomplir pour les expéditions ou introductions à l'intérieur de l'Union Européenne. Pour les échanges avec le reste du monde, vous n'aurez, la plupart du temps, à fournir qu'une déclaration en douane simplifiée sur formulaire C2/P3. Il est possible de dédouaner vous mêmes les colis selon les procédures habituelles, avant leur remise à la poste ou au SERNAM. Il est cependant plus simple, en général, de faire réaliser les formalités par la Poste. IV.1.c - Le Chronopost Chrono Classic international Chrono Classic international est le service le plus utilisé pour les besoins classiques de livraison express à travers le monde : • Livraison en 1 ou 2 jours pour les grandes villes occidentales et les principales localités des Départements d’Outre Mer • Livraison en 1, 2 ou 3 jours pour la plupart des autres destinations • A destination de 220 pays et territoires à travers le monde • Documents et marchandises jusqu'à 30 kilos par colis. 61 Guide Transport Les différents modes de transport Chrono Comfort international Chrono Comfort international permet de faire bénéficier d'un service fiable de livraison en express tout en maîtrisant les coûts : • Livraison en 2 jours pour les pays limitrophes à la France • Livraison en 2 jours à 4 jours pour la plupart des destinations • 27 destinations en Europe (Union européenne sauf Chypre, la Grèce et Malte) • Documents et marchandises jusqu'à 30 kilos par colis • Service réservé aux clients en compte. Chrono Mission international Chrono Mission international répond 365 jours par an aux demandes d'urgence immédiate. Les envois Chrono Mission bénéficient d'un traitement dédié et sont suivis par des équipes spécialisées : • Livraison dans les meilleurs délais • A destination de la plupart des villes de 9 pays européens (autres destinations sur demande) • Documents et marchandises jusqu'à 1,4 tonne et 14 m3 • Service ouvert 7j/7, 365j/an, 24h/24. Chrono Premium international Si les envois doivent être livrés en début de journée de travail, le service Chrono Premium international permet : • Livraison le lendemain matin avant 10h30 • A destination des grands centres économiques européens • Documents et marchandises jusqu'à 30 kilos par colis. IV.2 IV.2 - LE TRANSPORT EXPRESS EXPRESS INTERNATIONAL: DHL/FEDEX/ DHL/FEDEX/TNT/UPS /FEDEX/TNT/UPS Rapide et sûr, le transport express international assure le transport de plis et de colis jusqu'au domicile du destinataire. Cette solution est la moins contraignante (livraison à domicile) mais c'est aussi la plus cher. Au niveau international longue distance, cette modalité n’est concevable qu’en aérien. Le transport express est réalisé par des sociétés privées de courrier à délai garanti, telles que DHL, FEDEX, TNT, ou encore UPS. Le service garantit la livraison le lendemain matin dans toute la France des envois pris en charge. Les tarifs sont indépendants de la nature des marchandises, mais sont établis par pays de destination et par tranches de poids. 62 Guide Transport Exportation de dons humanitaires ÈME 3 PARTIE EXPORTATION DE DONS HUMANITAIRES 63 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I. LES DOCUMENTS NÉCESSAIRES NÉCESSAIRES POUR L’AFFRÈTEMENT Le transport international de marchandises nécessite l’usage de nombreux documents afin de : • décrire les marchandises • répondre aux exigences des douanes • être en règle avec les législations sur les transports internationaux. Si certains documents sont couramment utilisés, d’autres en revanche sont des autorisations, certificats, attestations… qui peuvent être spécifiques : • à certaines marchandises : dangereuses, alimentaires… • au pays de destination : contrôle sanitaire, qualité… • au régime douanier : accords entre l’Union Européenne et certains pays • au contexte politique : embargos… • à la solution de transport : colis express... HUMANITAIRE : Les associations humanitaires, collectivités locales et organismes internationaux peuvent bénéficier d’une simplification des formalités administratives, de la dispense des déclarations normalement prévues pour le dédouanement à l’exportation, et de l’exonération des droits de douane. Mais, cela augmente le nombre de documents à produire, d’autant que les pays de destination sont souvent ceux qui imposent de nouvelles formalités. Pour faire face aux aléas administratifs d’un pays, il est important de se renseigner assez tôt auprès : • de correspondants sur place : transitaires, ONG, expatriés… • d’organismes spécialisés • des consulats ou des services spécialisés des ambassades. ATTENTION : Si les documents ne sont pas remplis et transmis correctement, la conséquence est souvent radicale : la marchandise est bloquée pendant une durée indéterminée ce qui peut entraîner, à l’expiration du délai de franchise, des frais d’entreposage, voire, dans le pire des cas, la vente ou la destruction du matériel. Regroupement d'associations : Lorsque plusieurs associations se rassemblent pour un envoi, il est préférable que les documents soient rédigés par une seule d’entre elles et à son nom. Les colis de chaque association peuvent être identifiés (code, couleur, marquage...), afin que chaque destinataire récupère le fret qui lui est destiné. Ce système permet d’éviter les complications douanières qui sont difficiles à gérer dans certains pays. 64 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I.1 - LES DOCUMENTS A FOURNIR PAR L’EXPEDITEUR I.1.a - La Liste de Colisage / Packing List C’est un document indispensable pour toutes les douanes et pour le destinataire. Elle reprend l'ensemble des caractéristiques du matériel envoyé : (cf. support de cours) • désignation, • quantité, • poids, • volume, • expéditeur • et destinataire. Cette liste doit être précise pour que chaque type de marchandise soit répertorié, d’où l’intérêt, lors du conditionnement, d’effectuer un regroupement par famille. I.1.b – La Facture Proforma La facture proforma est un document qui reprend la liste des articles et en indique la valeur marchande. Elle a valeur de devis et non pas de contrat. Ce document n’est indispensable que s’il s’agit de matériel neuf ou s’il est possible de détailler la valeur de chaque article ou de chaque type d’article. Si l’on ne peut fournir ce détail, il suffit d’indiquer la valeur globale du fret sur le certificat de don. La facture proforma n’est nullement définitive comme l’est la facture commerciale. Elle reprend des éléments identiques, mais y est stipulé « proforma » au lieu de « commerciale ». Elle sert dans tous les échanges internationaux de marchandises pour les passages en douane. Il peut y être noté « value for customs only », c'est-à-dire valeur pour douane uniquement, que l’on retrouve sur le certificat de don. (cf. support de cours) ATTENTION : Pour le matériel neuf, indiquez la valeur exacte, la douane pouvant vérifier le montant sur les factures commerciales. C’est également indispensable si l’on veut obtenir le remboursement hors TVA. Pour du matériel d’occasion ou issu de don, la valeur doit être évaluée à son juste prix, en fonction de la qualité, de l’âge, de l’amortissement… I.1.c - Le Certificat de Don Il doit être rédigé par l'association ou la personne expéditrice. Une valeur des marchandises doit être déclarée pour le passage en douane, même lorsqu'il s'agit de matériel d'occasion ou de don. Ce document doit comporter la date d’édition, la signature et le cachet de l’association. Il doit également indiquer les coordonnées précises de l’expéditeur et du destinataire. (cf. support de cours) Remarques : Il n’existe pas un modèle formalisé de ces documents. Toutefois, on recommande à ce que chaque document mentionne l’expéditeur, le destinataire, le poids et le volume total, et qu’il soit tous datés, tamponnés et signés. ATTENTION : Ces documents doivent être édités en trois exemplaires originaux : le premier sera conservé par l’expéditeur, le deuxième sera remis au transporteur avec la marchandise, le troisième devra être transmis au destinataire afin que celui-ci puisse faire les procédures de dédouanement. 65 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I.1.d – Ordre de Mission Pour les envois par voie terrestre et par véhicule complet (camionnette ou camion), un ordre de mission pour chaque véhicule doit être rédigé par l'expéditeur. I.2. - LES DOCUMENTS ETABLIS PAR LE TRANSPORTEUR Pour chaque mode de transport, le transitaire ou le transporteur édite un titre de transport. Ce document officialise l’expédition. Selon le moyen de transport, le document porte un nom différent : • LTA ou Air Way Bill (AWB) en aérien • Connaissement ou BL (Bill of Lading) en maritime • Lettre de voiture ou CMR en routier. I.2.a – Transport Aérien : LTA ou Air Way Bill (AWB) La LTA est le document rédigé par la compagnie aérienne ou par le transitaire. Elle remplie les fonctions suivantes : • accusé de réception des marchandises en vue de leur expédition, • preuve de la conclusion du contrat de transport, • document contenant les indications devant être suivies lors du transport, de la manutention, et de la livraison. La LTA est un document de transport, elle ne constitue pas un titre de propriété sur la marchandise. Un feuillet (bleu en général) est remis à l'expéditeur. (cf. support de cours) I.2.b – Transport Maritime : Connaissement ou Bill of Lading (BL) C'est le document écrit par lequel un représentant de l'armateur, le capitaine, reconnaît avoir pris en charge la marchandise en vu de son acheminement et par lequel l'expéditeur s'engage à payer le fret déterminé. C'est aussi un titre de propriété pour le détenteur du document original. Le destinataire devra posséder un original, indispensable pour le retrait des marchandises (aucune copie ne sera acceptée). (cf. support de cours) I.2.c – Transport Routier : Feuille de route et CMR Sur le réseau national ce titre de transport s'appelle "feuille de route", sur le réseau international la lettre de voiture est dénommée CMR. Ces documents rédigés par les transitaires ou transporteurs sont les déclarations d'expédition des marchandises. Ils rassemblent les éléments d'information tels que la nature des marchandises, les postes frontières. Ils ne constituent pas un titre de propriété pour le détenteur du document. (cf. support de cours) L’ensemble de ces documents est rédigé par des spécialistes du transport (transporteurs ou transitaires) et a valeur de contrats entre le transporteur et l'expéditeur. 66 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I.3 - DOCUMENTS A PRODUIRE A LA SORTIE DU TERRITOIRE I.3.a – Attestation d’Aide Humanitaire C’est un formulaire édité par le service des douanes afin de simplifier les procédures douanières pour le matériel humanitaire. Ce document est obligatoire pour les associations non reconnues par les services des douanes (association non reconnues d’utilité publiques). L’attestation doit être tamponnée par la mairie ou la préfecture de la commune de l’expéditeur, afin de prouver l’existence de l’association. (cf. support de cours) Après avoir été visée par le bureau de douane, l’attestation devra être envoyée par l’expéditeur, à la Cellule d’urgence du Ministère des Affaires Étrangères. I.3.b – Achats Hors TVA Chaque association peut bénéficier d’exonération de TVA sur simple demande auprès du centre des impôts le plus proche de son siège. S’offrent alors deux possibilités : • Vous bénéficier d’un accord ponctuel pour acheter hors TVA • Vous achetez TTC et la TVA sera récupérée après l’expédition en accord avec le fournisseur. Dans les deux cas, il faudra : • Fournir au transporteur, en plus des documents habituels, les factures commerciales ainsi qu’une lettre d’instruction, précisant que le document douanier certifiant l’exportation devra être renvoyé à l’association. • Présenter le document douanier au fournisseur pour qu’il puisse justifier de l’opération et du remboursement, si nécessaire. I.3.c – Levée d’Embargo Pour toute exportation vers un pays sous embargo une "levée d'embargo" doit être demandée à l'UNHCR de Genève. La demande doit être accompagnée d'une liste de colisage écrite en anglais. Lorsque l'UNHRC donne son accord, l'association doit procéder à une demande d'autorisation d'exportation. I.3.d – Autorisation d’Exportation Utile pour des marchandises « surveillées », cette déclaration doit être demandée au secrétariat de la Défense Nationale à Paris. La demande doit être accompagnée de l'autorisation de la levée d'embargo et d'une liste de colisage écrite en français. Trois exemplaires sont destinés au SETICE (Service délivrant la licence d’exportation), à l’exportateur et à la douane. 67 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I.4. - DOCUMENTS A PRODUIRE POUR LE PAYS DE DESTINATION CONSEIL : Lorsque des documents doivent être photocopiés, il est préférable d’appliquer les visas (tampon, signatures) sur chacune des copies. De plus, il a été remarqué que les tampons de couleur rouge et de forme ronde sont plus convaincants, notamment dans les pays de l’est. I.4.a - Exonération des droits de douane Les associations destinatrices peuvent obtenir une exonération des droits de douane. Chaque pays est libre de la décision d’accorder ou non cette exonération. Dans certains pays, comme en Afrique de l’Ouest, elle peut être difficile à obtenir. En effet, c’est au destinataire d’en faire la demande auprès du service des douanes de son pays avant importation de marchandise. Pour cela différents documents et attestation lui seront demandés. Ceci permettra de constituer un dossier qui sera étudié par la douane. Ce dossier sera plus ou moins important suivant les pays de destination, et la « lourdeur » administrative de chaque Etat. (cf. support de cours) ATTENTION : L’exonération des droits de douane doit être obtenue avant l’envoi, et le délai nécessaire peut être important car les autorisations sont à négocier sur place auprès du ministère concerné par l’aide humanitaire ou des autorités compétentes en matière de taxes douanières. Cette exonération est parfois difficile à obtenir pour le matériel utilisé dans un but logistique : fournitures de bureau, ordinateurs, pièces de rechange pour véhicules… Selon les pays et les associations (reconnues ou non), les exonérations peuvent être limitées à une période, un envoi ou à certaines marchandises. Le document correspondant est donc variable. ATTENTION : Certaines compagnies maritimes, demande, afin de réserver le fret, une copie de cette attestation d’exonération. En effet, il est arrivé à plusieurs reprises que la marchandise ne soit pas récupérée par le destinataire, du fait de droits de douane trop importants. Si l’association ne bénéficie pas de cette exonération, elle doit faire remplir par le destinataire une lettre d’engagement, comme quoi celui-ci s’engage à régler les frais de dédouanement qui seront exigés à destination. I.4.b – Certificat d’Inspection Appelé aussi « agréage », il s’agit d’un contrôle avant expédition (authenticité, qualité…) pouvant être demandé par : (cf. support de cours) • Le pays importateur • Les bailleurs de fonds, lorsque l’envoi qu’ils souhaitent financer a une valeur importante. Ce contrôle permet de vérifier la qualité du matériel et sa conformité par rapport aux normes établies par le pays destinataire, et de vérifier la concordance entre le matériel déclaré sur les documents et la marchandise expédiée. 68 Guide Transport Exportation de dons humanitaires Le contrôle est en général imposé à partir d’une certaine valeur de marchandise expédiée. Lorsqu’il s’agit de matériel d’occasion, il est donc préférable de déclarer une valeur moindre afin d’éviter ce contrôle. Dans la plupart des cas, les frets humanitaires sont exemptés de ce contrôle, cependant, cela n’est pas systématique. Si le contrôle n’a pas été effectué au départ, il sera exigé à destination : il est donc préférable d’éviter ce contretemps, car de ce fait la marchandise sera immobilisée en entrepôt sous douane en attendant d’être contrôlée, ce qui risque de générer des frais supplémentaires d’entreposage sous douane. L’expéditeur doit alors contacter une entreprise agréée ou une entreprise précise si cela est imposé par le pays : SGS (Société Générale de Surveillance), VERITAS…. Le délai d’intervention varie de 2 jours à 2 semaines, et le coût à prévoir est d’environ 350 € par visite. Préparation de la visite : • Tous les colis doivent être accessibles • Prévoir une liste de colisage pour le contrôleur qui va effectuer un pointage • Prévoir un exemplaire de certificat de don La liste de colisage pourra être modifiée sur la demande du contrôleur. Le Certificat d’inspection sera envoyé par courrier. I.4.c - Factures Pour le matériel acheté hors TVA ou avec récupération de TVA, les factures devront impérativement être fournies avec le reste des documents au transporteur. Le transporteur attestera de la bonne exportation des marchandises. Pour la récupération de TVA, une lettre d'instruction précisera que le document douanier devra être renvoyé à l'association, afin que celle-ci le présente à son fournisseur (voir chapitre "La douane"). (cf. support de cours) Cas particulier : Certains pays peuvent exiger la présentation de factures commerciales originales lors du dédouanement. I.5 - MARCHANDISES REGLEMENTEES I.5.a – Certificat Sanitaire Pour tout transport de produits frais ou semi-frais d'origine animale ou de produits stérilisés comme le lait par exemple, un certificat sanitaire doit accompagner les marchandises. Ce certificat doit être demandé au service vétérinaire du département du lieu d’achat ou de donation des marchandises. I.5.b – Certificat Phytosanitaire Pour l’exportation de denrées alimentaires d’origine végétale (conserves, pâtes, condiments..), un certificat phytosanitaire doit être demandé. Il est délivré par le service de répression des fraudes. Ce certificat atteste que les marchandises sont légalement fabriquées et commercialisées en France. (cf. support de cours) 69 Guide Transport Exportation de dons humanitaires Pour les produits végétaux non alimentaires, c’est le ministère de l’agriculture qui délivre un document attestant l’absence de maladie ou parasites. I.5.c - Déclaration de Marchandises Dangereuses Si des marchandises classées dangereuses figurent sur la liste de colisage, l'expéditeur ou le fournisseur, devra faire une déclaration de matière dangereuse (se référer au chapitre "Matières dangereuses"). (cf. support de cours) I.5.d - Médicaments Exportation : La France réglemente l’exportation de certains médicaments (psychotropes...). Pour cette raison, un docteur ou un pharmacien (en exercice), doit fournir une attestation sur présentation de la liste de colisage mentionnant également les numéros de lots, indiquant qu’« aucun des médicaments ne figure dans le tableau B ». Pour les médicaments du tableau B, une autorisation ou une dérogation doit être demandée (par fax), auprès du ministère français de la santé, voir l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSPS). Importation : Les autorités de certains pays (Pakistan, Mexique..) interdisent l’entrée de médicaments sur leur territoire. D’autres imposent des contraintes généralement sur la date de péremption. En règle générale, la durée de validité des médicaments doit être au minimum de 6 mois, voir 1 an pour certains pays. Il est préférable d’écrire la mention correspondante (par exemple : « la majorité des médicaments a une date de péremption supérieure à…) sur la liste de colisage, et sur le certificat de don. Il est conseillé de se renseigner auprès des consulats. Les associations PSF, CHMP et TULIPE peuvent aussi donner des renseignements fiables sur l’exportation des médicaments. I.5.e - Produits Agro Alimentaires Pour certaines catégories achetées en quantité importante (farines, céréales, sucres…), un droit de restitution peut être demandé par le fournisseur, dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune). Dans cette hypothèse, une déclaration d’exportation doit être déposée (Cf. Bulletin Officiel des Douanes, texte n°92029/F11). Si aucun droit n’est demandé, la mention « Aucune restitution agricole n’est demandée pour les produits alimentaires exportés » doit être apposée sur la liste de colisage. I.5.f - Certificat d’Origine Ils permettent de prouver l’origine communautaire de certaines marchandises (alimentaires, agricoles, animales…) achetées ou données. En général, ils sont obtenus auprès des ministères français compétents. Ils ne sont pas toujours demandés mais peuvent faciliter les formalités d’entrée. I.5.g - Autres Certificats D’autres certificats peuvent être demandés par le pays importateur : analyse, désinfection, fumigation, non-contamination, origine et pureté… 70 Guide Transport Exportation de dons humanitaires I.6 - AUTRES DOCUMENTS DOUANIERS Les documents suivants sont utilisés dans les échanges commerciaux mais ne concernent pas normalement les expéditions à caractère humanitaire : (tout dépend du caractère des exportations, du lieu de destination… ; chaque envoi est particulier, donc bien se renseigner avant l’envoi). D.A.U : (Document Administratif Unique) Document utilisé pour les échanges entre les pays européens membres de l’AELE et permettant plusieurs régimes douaniers (T1, T2…) Licence d’exportation 02 : demandée par la douane française pour certaines marchandises dont l’exportation est prohibée (haute technologie, matériel pouvant avoir une utilisation militaire…) Certificat de circulation : Voir EUR 1, EUR 2, ATR1 EUR1, EUR2 : Certifie l’origine communautaire pour les pays ayant un accord avec l’U.E. A.T.R.1 : Certificat d’origine spécifique pour les envois en Turquie Facture consulaire : imprimé spécial obtenu auprès du Consulat en France et exigé par certains pays (Pérou, pays du Commonwealth…) Facture douanière : équivalant d’une facture commerciale permettant de connaître la décomposition du prix afin d’appliquer les droits de douane Certificat d’Importation : autorisation à obtenir localement auprès du ministère compétent I.7 - ENVOI DE VEHICULES Un véhicule, en voyage maritime, peut être expédié en conteneur ou en "roulier" (RO / RO) ; Dans chacun des cas des précautions sont à prendre, et certains documents sont nécessaires. Les documents à fournir: • Certificat de cession (avec nom figurant sur la carte grise) • Carte grise barrée • Certificat de non gage • Contrôle technique, si nécessaire • Certificat de don propre au véhicule Les originaux de ces documents devront être transmis au transitaire sous pli recommandé ou par le chauffeur. Ils seront retournés par le transitaire après le départ, visés par le service des douanes. Si le véhicule voyage en conteneur maritime, le certificat de don doit mentionner que : • le véhicule est vide de carburant • la batterie est débranchée Un trousseau de clés doit être laissé dans le véhicule, en cas de visite des douanes. Dans le conteneur, le véhicule doit être protégé de toute chute éventuelle d'objet, sanglé, et calé. L'expéditeur est responsable du bon chargement. 71 Guide Transport Exportation de dons humanitaires TABLEAU RECAPITULATIF DES PRINCIPAUX DOCUMENTS Document Où se le procurer ? Qui le remplit ? Qui le signe/vise ? Destinataires Liste colisage de Expéditeur Expéditeur Expéditeur Expéditeur + Douanes + Destinataire Certificat don de Expéditeur Expéditeur Expéditeur Expéditeur + Douanes + Destinataire Facture Proforma Expéditeur Expéditeur Expéditeur Expéditeur + Douanes + Destinataire Attestation d’aide humanitaire Douane France (joindre liste de colisage) Expéditeur Mairie/Préfe cture + douane Douane France + Ministère français Levée d’embargo UNHCR (joindre UNHCR liste de colisage) UNHCR Douane France Déclaration d’exportation SDN SDN (joindre liste colisage + levée d’embargo) SDN Douane France Certificat d’inspection Entreprise agréée (sur site) Entreprise Entreprise Entreprise + Douane destination Facture Commerciale Fournisseur Fournisseur Fournisseur Douane destination + départ Déclaration matières dangereuses Librairie spécialisée Expéditeur ou Fournisseur + Transitaire Expéditeur Douanes ou Fournisseur + Transitaire Attestation pour médicaments Pharmacien ou Docteur (joindre liste colisage) Pharmacien ou Docteur Pharmacien ou Docteur Douane France Autorisation ministérielle pour médicaments Ministère de la santé français (joindre liste colisage) Ministère Ministère Douane France Ou AFSSPS Ou AFSSPS Certificat sanitaire Service vétérinaire du département Service vétérinaire Service vétérinaire Certificat d’assurance Transporteur ou Transitaire Assurance Assurance + Expéditeur + Transporteur Transporteur 72 Douane destination Guide Transport Exportation de dons humanitaires II. LE DEDOUANEMENT A L’ARRIVEE Toute marchandise expédiée arrive "sous douane" dans le pays de destination. Le dédouanement à l’arrivée consiste à sortir les marchandises en s'acquittant des taxes et droits de douanes. La plupart des associations humanitaires négocient sur place l'exonération de taxe d'importation auprès d'un Ministère ou du service des douanes (Ministère de la santé, des Affaires Étrangères...). Cela peut aboutir à un protocole d’accord ou MOU (Memorandum Of Understanding) qui vise à accorder une exonération des droits et taxes pour l’importation de marchandises dans certains cas, et ce pour un temps déterminé ou non. II.1 - LES PERSONNES POUVANT SE CHARGER DU DEDOUANEMENT Les personnes qualifiées pour le dédouanement sont généralement des transitaires, un logisticien ou une personne représentant la mission. Tous les documents nécessaires au dédouanement leur sont remis soit par l’exportateur, soit par le transitaire qui effectue les formalités export (dans ce cas, la marchandise est consignée chez un transitaire), soit par une personne sur place qui aura reçu les documents... Il reste alors au destinataire à accuser réception des marchandises. Cette personne sera stipulée en destinataire ou à défaut en Notify, si le destinataire ne peut se déplacer ou s’il mandate une tierce personne. Pour certaines destinations compliquées d’un point de vue administratif, il est préférable de se référer à un transitaire pour dédouaner sa marchandise. II.2 - LES PROCEDURES DE DEDOUANEMENT Pour lancer une procédure de dédouanement, les documents nécessaires sont: • • • • • • • selon le cas, connaissement original, lettre de voiture ou LTA selon le cas, facture originale ou copie déclaration de marchandises dangereuses ou spéciales liste de colisage certificat de don certificat d'analyse, de conformité, selon les termes des contrats protocole d'accord mentionnant l'exonération de taxes d'importation. Dans la mesure du possible, les procédures de dédouanement doivent s'effectuer avant l'arrivée des marchandises à destination. C’est ce qu’on appelle le pré dédouanement. Cela permet de commencer les démarches administratives avec des copies pour un envoi en aérien ou les originaux pour un envoi en maritime, et d’éviter tout stockage inutile du matériel en douane à l’arrivée du matériel. L'immobilisation du fret en magasin sous douane engendre un coût souvent important (voir "les délais de franchise"). Un constat écrit des marchandises devra être effectué lors du dédouanement : bon de sortie ou avis de réception sur le CMR. II.2.a – Les Exonérations de Taxes d’Importation Lorsqu'une association humanitaire achemine des dons vers le lieu de la mission, elle négocie généralement l'exonération de droits et taxes d'importation avec le pays destinataire. 73 Guide Transport Exportation de dons humanitaires Cette exonération n'est pas acquise sur le simple fait qu'il s'agisse de dons, elle dépend du bon vouloir des gouvernements. Elle est quelques fois automatique, comme en Bosnie par exemple, difficile à obtenir ou parfois même tout à fait aléatoire comme dans certains pays d'Afrique de l'Ouest. Les autorisations sont à négocier auprès du ministère concerné par l'aide humanitaire ou les autorités compétentes en matière de taxes douanières. (cf. support de cours) Il est préférable d'obtenir des autorisations écrites d'exonération de taxe avant tout envoi. II.2.b - Sortie Anticipée Après accord entre les différentes parties (ONG - Ministère - Douane) il est possible de sortir la marchandise des zones sous douane dès son arrivée et de finaliser les procédures administratives ultérieurement. Cela permet de disposer des marchandises très rapidement notamment pour des missions d’urgence. Cet accord doit être négocié suffisamment à l'avance pour que l'ensemble des acteurs soit informé. II.2.c - Les Réserves Lors du dédouanement, toute anomalie, emballage détérioré ou colis manquant, doit être signalée et enregistrée avant l’enlèvement des marchandises (voir chapitre "Les assurances", "Litiges et réserves"). Si aucune réserve n’est enregistrée, la perte ou la détérioration de matériel ne pourra être prise en charge par l’assurance. 74 Guide Transport Exportation de dons humanitaires III. SCHEMA D'UNE EXPORTATION 1. Évaluation des besoins • L’expéditeur analyse le besoin en transport ainsi que les contraintes 2. Demande et accord sur la prestation • L’expéditeur demande (tél. / fax) des cotations à des transporteurs / transitaires • Le transporteur propose (fax) les coûts de ses prestations • Les deux parties conviennent d’une date d’enlèvement • L’expéditeur confirme son accord (fax) 3. Préparation de l’envoi par l’expéditeur • Préparation des documents : - liste de colisage - certificat de don - factures (Pro forma, commerciale...) - lettre d’instruction - documents nécessaires aux douanes - documents spécifiques à certaines marchandises • Emballage et étiquetage de chaque colis • Groupage éventuel des colis sur palette, filmage, cerclage 4. Enlèvement, remise des documents • L’expéditeur (ou le transporteur) effectue le chargement • L’expéditeur remet les documents au transporteur • Le transporteur complète puis fait signer le titre de transport ou le bordereau 5. Mise sous douane auprès d’un commissionnaire en douane (le transporteur s’il est agréé) 6. Transport • L’expéditeur averti le terrain du départ et de la date prévue d’arrivée 7. Dédouanement par l’intermédiaire d’un commissionnaire 8. Livraison • Le destinataire (ou le transporteur) effectue le déchargement • Après vérification (réserves...), le destinataire signe le document de transport 9. Accusé de réception • Le destinataire informe l’expéditeur de la bonne réception du fret 75 Guide Transport Exportation de dons humanitaires ÈME 4 PARTIE IMPORTATION DE PRODUITS ISSUS DU COMMERCE EQUITABLE 76 Guide Transport I. LE COMMERCE EQUITABLE Le principe du commerce équitable est de pouvoir reverser au producteur une part équitable des bénéfices générés par la vente d’un produit. Les acteurs du commerce équitable doivent donc s’efforcer de réduire au maximum leurs coût logistiques de transport et de distribution de manière à augmenter la marge réalisée sur la vente des produits et ainsi redistribuer au réinvestir les bénéfices. Vouloir développer le commerce équitable implique : • d’une part d’augmenter les marges en réduisant les coûts • d’autre part d’augmenter les volumes d’importation Il ne s’agit pas uniquement de produire, mais de produire pour vendre : avant de se lancer dans cette entreprise, il faut faire une étude préalable et se poser les bonnes questions : • étude du marché (quoi vendre, comment vendre, où vendre, à quel prix…) • identifier les points de production • étudier les possibilités de conditionnement des produits et d’acheminement jusqu’au lieu d’embarquement • étudier les possibilités de transport jusqu’au pays d’importation • étudier les moyens et coûts de relivraison jusqu’aux lieux de vente ou au lieu de stockage L’étude de la chaîne logistique et des frais qui y sont liés, va permettre de déterminer le prix de commercialisation des produits pour que l’opération soit rentable et que les revenus des producteurs soient suffisants. Il faudra ensuite comparer ce prix avec le prix psychologique déterminé par les consommateurs lors de l’étude de marché afin de valider ou non l’intérêt de telle ou telle importation. 77 Guide Transport II. LE TRANSPORT A L’IMPORTATION Le transport est une étape-clé de la chaîne import, qui peut représenter de 1 à 100 % de la valeur de la marchandise, voire au-delà. Pour réussir l’acheminement des marchandises en provenance des fournisseurs étrangers, il convient d’appréhender tous les éléments permettant d’aboutir à la meilleure solutiontransport. II.1 - LE CHOIX DU MODE DE TRANSPORT Passer de petites commandes, régulières, pour livraison rapide par la voie aérienne ou bien choisir la voie maritime, moins chère mais plus risquée et impliquant des commandes plus importantes pour compenser les délais de mer : tel est le dilemme des importateurs. Il est important de bien choisir entre les différents modes de transport internationaux en tenant compte de l’impact de ce choix sur les prix et les délais, mais aussi sur la sécurité des marchandises, la gestion des stocks, les frais d’entreposage, les frais financiers, et l’organisation interne. En fonction des poids et volumes à transporter, ainsi que du pays d’origine de la marchandise, l’importation pourra être réalisée en transport aérien ou en transport maritime. Le transport aérien sera privilégié pour des importations de faible poids et volumes, au contraire du maritime. Au départ des pays exportateurs concernés par le commerce équitable, il n’existe pas toujours de possibilité de groupage maritime à l’exportation. Dans la majorité des cas, seules deux solutions seront envisageables : le groupage aérien ou conteneur complet maritime, ce qui, dans le deuxième cas implique des volumes très importants (environ 20 m3). II.2 - LE GROUPAGE ASSOCIATIF A l’heure actuelle, il est rare qu’une association seule, dispose d’un volume de 20 à 50 m3 à expédier : la solution pour réduire les coûts de transport serait d’organiser des conteneurs de groupage maritime afin de partager les frais d’acheminement. Cette solution impose une organisation logistique : • plate forme de groupage basée dans le pays exportateurs pour rassembler les marchandises de plusieurs associations, et procéder au chargement du conteneur • conditionnement adapté au transport maritime : palettes, caisses… • plate forme logistique basée en France pour procéder au dégroupage et dispatching des marchandises chez les différents destinataires Pour que le groupage associatif soit financièrement intéressant, il est préférable de fonctionner par région d’exportation et d’importation. En effet, au-delà des frais correspondant au transport international, il faut également budgéter les frais de préacheminement et de post-acheminement, or un transport national en France peut être aussi onéreux qu’une importation. 78 Guide Transport II.3 - ORGANISATION DU TRANSPORT L’organisation du transport international pourra être traitée soit par l’exportateur, soit par l’importateur : Dans le premier cas, c’est donc l’expéditeur qui, par le biais d’un transitaire local, organise le transport de la marchandise depuis le lieu de départ (lieu de production ou lieu de stockage) jusqu’au port ou à l’aéroport d’arrivée. Le destinataire aura à sa charge d’organiser le dédouanement à l’import et la relivraison. Dans le deuxième cas, c’est le destinataire qui organise l’importation : pour cela il doit trouver un transitaire en France, ayant une agence dans le pays exportateur. Le transitaire pourra alors prendre en charge la marchandise depuis le lieu de stockage ou depuis le port ou aéroport d’embarquement jusqu’au port ou aéroport d’arrivée ou jusqu’au lieu de stockage ou de vente à destination. II.4 - LE CHRONOPOST IMPORT Chrono Import est un service qui permet de demander l'enlèvement à l'étranger des colis pour une livraison partout en France et dans les DOM. • Ce service est disponible au départ de : Allemagne, Belgique, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Espagne, Luxembourg, Maroc, Niger, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume Uni, Sénégal, Turquie, Etats-Unis (secteur de New York). Pays à venir : L'Algérie, le Bangladesh, le Canada, le Danemark, l'Egypte, les Emirats Arabes unis, la côte Est des Etats-Unis, l'Inde, Ile Maurice, l'Iran, l'Italie, le Liban, la Lybie, Madagascar, la Polynésie française, le Soudan, la Suisse et la Syrie viendront prochainement compléter cette liste. A destination de la France métropolitaine, des DOM et de Monaco. • Délais de livraison : Pour un enlèvement en Europe, * Livraison en France métropolitaine en 1 à 2 jours * Livraison dans les DOM en 2 à 4 jours. Pour un enlèvement en Afrique et à New York : * Livraison en France métropolitaine en 1 à 4 jours. * Livraison dans les DOM en 3 à 5 jours. • Documents et marchandises jusqu'à 30 kilos. • Dimensions minimales des envois : 23cm x 16cm. • Suivi de vos envois sur Internet ou auprès de notre Service Clients. Service réservé aux clients en compte. 79 Guide Transport III. LA REGLEMENTATION DOUANIERE III.1 - NOTIONS ESSENTIELLES III.1.a - L’espèce tarifaire L'espèce tarifaire est l'une des trois notions essentielles, avec l'origine et la valeur en douane, pour déterminer le traitement douanier à réserver à une marchandise importée dans la Communauté ou exportée vers les pays tiers. L'espèce d'une marchandise est la dénomination qui lui est attribuée dans le tarif douanier commun, en vertu de l'art. 28 du code des douanes national. Elle correspond à une ligne du tarif désignant expressément la marchandise en cause. La détermination de cette espèce, appelée classement de la marchandise est une opération importante qui permet, à l’importation de déterminer, les taux du droit de douane, de la TVA, des taxes parafiscales, les éventuelles restrictions quantitatives, les formalités sanitaires ou phytosanitaires, la qualité des statistiques du commerce extérieur. III.1.b - L’origine des marchandises La connaissance de l’origine des marchandises faisant l’objet d’échanges internationaux présente un intérêt essentiel. A l’importation, l’origine est, en effet, un des éléments (avec l’espèce tarifaire et la valeur en douane) qui vont déterminer le niveau de perception des droits de douane (TEC ou régimes préférentiels) et l’application éventuelle de mesures de politique commerciale (droits antidumping et quotas). III.1.c - Valeur en douane à l'importation A l'importation, la valeur en douane des marchandises généralement retenue est leur valeur transactionnelle, c'est à dire le prix effectivement payé ou à payer, mais elle peut être majorée ou minorée de certains éléments limitativement énumérés aux articles 32 et 33 du code des douanes communautaire. A défaut de valeur transactionnelle, ou lorsqu'elle n'est pas applicable, s'appliquent des méthodes de substitution (articles 30 et 31 du CDC). III.2 - LE CLASSEMENT TARIFAIRE DES MARCHANDISES III.2.a - La Nomenclature douanière Les importations et les exportations donnent lieu au dépôt d'une déclaration en douane, le document administratif unique (DAU). Les marchandises doivent y être déclarées selon la nomenclature de dédouanement des produits (NDP) figurant au tarif d'usage des douanes. Cette nomenclature est composée de douze caractères numériques et d'une lettre-clé. 80 Guide Transport Il convient de faire un choix dans cette nomenclature très détaillée, puisqu'elle comporte près de 15 500 rubriques de classement. Bien entendu, ce choix doit être conforme aux règles légales. Les 6 premiers chiffres de la nomenclature de dédouanement des produits (NDP) représentent la position du Système Harmonisé (S.H.), système unique de désignation et de codification des marchandises applicable au niveau mondial, évitant la multiplicité des codes pour un même produit. Le Système Harmonisé (S.H.) assure une classification méthodique et unique, pour les pays qui l'utilisent, des marchandises faisant l'objet d'échanges internationaux et permet la comparaison de leur flux commerciaux. La nomenclature combinée à 8 chiffres est une nomenclature communautaire. Elle intègre notamment les droits de douane. Le TARIC (tarif intégré des Communautés européennes) est une nomenclature à 10 chiffres reprenant les réglementations européennes, notamment les suspensions et préférences tarifaires, les prohibitions, les licences ou les droits antidumping. Enfin, la nomenclature de dédouanement des produits (NDP) est la nomenclature complète à 12 chiffres et une lettre qui reprend les mesures réglementaires et fiscales spécifiques à la France. 81 Guide Transport TARIC TABLE DES MATIERES Section I Section II Section III Section IV Section V Section VI Section VII Section VIII Section IX Section X Section XI Section XII Section XIII Section XIV Section XV Section XVI - Animaux vivants et produits du règne animal - Produits du règne végétal - Graisses et huiles animales ou végétales; produits de leur dissociation; graisses alimentaires élaborées; cires d'origine animale ou végétale - Produits des industries alimentaires; boissons, liquides alcooliques et vinaigres; tabacs et succédanés de tabac fabriqués - Produits minéraux - Produits des industries chimiques ou des industries connexes - Matières plastiques et ouvrages en ces matières; caoutchouc et ouvrages en caoutchouc - Peaux, cuirs, pelleteries et ouvrages en ces matières; articles de bourrellerie ou de sellerie; articles de voyage, sacs à main et contenants similaires; ouvrages en boyaux - Bois, charbon de bois et ouvrages en bois; liège et ouvrages en liège; ouvrages de sparterie ou de vannerie - Pâte de bois ou d'autres matières fibreuses cellulosiques; déchets et rebuts de papier ou de carton; papier et ses applications - Matières textiles et ouvrages en ces matières - Chaussures, coiffures, parapluies, parasols, cannes, fouets, cravaches et leurs parties; plumes apprêtées et articles en plumes; fleurs artificielles; ouvrages en cheveux - Ouvrages en pierres, plâtre, ciment, amiante, mica ou matières analogues; produits céramiques; verre et ouvrages en verre - Perles fines ou de culture, pierres gemmes ou similaires, métaux précieux, plaqués ou doublés de métaux précieux et ouvrages en ces matières; bijouterie de fantaisie; monnaies - Métaux communs et ouvrages en ces métaux - Machines et appareils, matériel électrique et leurs parties; appareils d'enregistrement ou de reproduction du son, appareils d'enregistrement ou de reproduction des images et du son en télévision, et parties et accessoires de ces appareils Section XVII - Matériel de transport Section XVIII - Instruments et appareils d'optique, de photographie ou de cinématographie, de mesure, de contrôle ou de précision; instruments et appareils médico-chirurgicaux; horlogerie; instruments de musique; parties et accessoires de ces instruments ou appareils Section XIX - Armes, munitions et leurs parties et accessoires Section XX - Marchandises et produits divers Section XXI - Objets d'art, de collection ou d'antiquité 82 Guide Transport II.2.b - La portée du classement tarifaire Le classement tarifaire que vous établissez a des conséquences importantes sur vos opérations de commerce international. En effet, de ce classement dépendent : • le taux du droit de douane éventuel applicable à la marchandise à l'entrée dans la Communauté européenne (à l'importation) ; • l'application des normes sanitaires et de sécurité. III.2.c - Comment établir votre classement tarifaire ? Vous pouvez déclarer vos marchandises vous même ou passer par l'intermédiaire d'un professionnel du dédouanement (transitaire ou déclarant en douane). Dans tous les cas, les services des douanes n'ont pas la possibilité d'établir le classement tarifaire de vos marchandises à votre place mais ils peuvent vous aider en mettant à votre disposition une documentation, notamment les notes explicatives du système harmonisé (SH) ou le TARIC en ligne sur le site de la Commission européenne. III.3 - CARACTERISTIQUE DE LA MARCHANDISE Par exception au principe de libre circulation, les importations et les exportations de certaines marchandises sont, en raison de leur caractère sensible, soumises à des restrictions de circulation ou strictement interdites. La douane est chargée d'appliquer un certain nombre de réglementations nationales et internationales restrictives, en collaboration avec d'autres administrations. Ces mesures de restrictions et de prohibitions visent à protéger la santé publique, à défendre l'ordre, à assurer la sécurité et la moralité publique, à sauvegarder le patrimoine culturel et environnemental de la France. Il existe également des surveillances particulières (marchandises soumises à la production de licence d'importation ou d'exportation). Par ailleurs certains pays sont soumis à des embargos qui se caractérisent par des restrictions commerciales à l’importation et/ou à l’exportation. Chaque embargo commercial présente des exigences spécifiques. III.3.a - Les marchandises soumises à des règles de qualité et de sécurité obligatoires Des réglementations techniques, nationales et/ou communautaires, ont rendu obligatoires des règles de qualité et de sécurité, pour certains produits ou certaines familles de produits. Dans les échanges avec les pays tiers l'application de ces réglementations sera contrôlée à l'importation. Nota : Tous les produits non réglementés doivent, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes. En cas de danger grave et immédiat, le code de la consommation permet, par voie d'arrêté, la suspension de l'importation du produit reconnu dangereux, pour une durée d'un an. 83 Guide Transport Marquages informatifs Pour certaines familles de produits, destinés au consommateur final : • La dénomination des fibres textiles. • Les matériaux des articles chaussants. • La dénomination des pierres gemmes et des perles. Marquages sur le produit Ou, à défaut, sur un document d'accompagnement, lors du dédouanement. • Les générateurs d'aérosols. • Les jeux vidéo. Exigences essentielles de santé, de sécurité ou de protection Lors de leur dédouanement, les produits ci-dessous, ou leur emballage, doivent être revêtus de marquages réglementaires attestant leur conformité. Ils doivent être accompagnés de documents qui indiquent les moyens par lesquels le fabricant, son mandataire ou l'importateur s'est assuré de cette conformité. • • • • • • • • Les buts de football, handball et basket-ball. Les équipements d'aires collectives de jeux. Les articles de literie. Les lits superposés. Les sièges de types chiliennes, transatlantiques et flâneuses. Les échelles, escabeaux et marchepieds. Les bicyclettes. Les articles de puériculture. Marquage CE Lors de leur dédouanement, les produits désignés ci-dessous ou leur emballage doivent être revêtus du marquage "CE" (ou "π"), qui atteste de leur conformité aux exigences essentielles de santé, de sécurité et/ou de protection et accompagnés de documents, notamment de la déclaration CE de conformité qui précise par quels moyens le fabricant, son mandataire ou l'importateur s'est assuré de cette conformité. Pour ces produits la conformité peut être apportée par tout moyen jugé utile, notamment par la présence d'une référence à une norme. • • • • • • • • • • • • • • Les jouets. La sécurité des appareils électriques utilisés dans certaines limites de tension. La compatibilité électromagnétique. Les appareils à gaz. Les équipements de protection individuelle à usage sportif et de loisirs. Les équipements de protection individuelle pour la prévention des accidents du travail. Les machines et autres équipements de travail. Les produits de la construction. Les dispositifs médicaux. Les dispositifs médicaux implantables actifs. Les exigences de rendement pour les chaudières. Les bateaux de plaisance, les pièces et éléments d'équipement. Les composants de sécurité des ascenseurs. Les équipements sous pression et les équipements sous pression transportables. 84 Guide Transport III.3.b - Les produits soumis à la politique commerciale commune Les échanges de certains produits entre l'Union européenne et les pays tiers sont réglementés. Ainsi, les importations de certaines marchandises sont soumises dans l’Union européenne, selon leur origine, à deux types de mesures : soit une limitation quantitative (contingentement) soit une simple surveillance des quantités importées. Certains produits ne peuvent être importés dans l’Union européenne que dans la limite de contingents quantitatifs mis en place par voie de règlements communautaires (publiés au Journal Officiel de la Communauté Européenne (J.O.C.E.). Ainsi, lors de l’importation de ces produits, vous devez produire une licence d’importation communautaire qui vous est délivrée : - pour certains produits textiles par le service des industries manufacturées (SIM), 12 rue Villiot - Immeuble le Berville - PARIS 12ème ; III.4 - LA TVA A L’IMPORTATION III.4.a - Modalités générales d'application A l'importation, le fait générateur se produit et la taxe devient exigible au moment où le bien est considéré comme importé. La taxe doit être acquittée par la personne désignée comme destinataire réel des biens sur la déclaration d'importation. La TVA est perçue, à l'importation, comme en matière de douane, et est recouvrée par l’administration des douanes. III.4.b - Opérations exonérées à l’importation Sont exonérés de la TVA, les biens importés dans le cadre des franchises fiscales communautaires et qui sont désignés par arrêté. La liste de ces biens, comprend notamment, les biens suivants : • • • • • • • • les échantillons, catalogues et objets publicitaires ; les biens importés pour examen, analyse ou essai ; les envois de particulier à particulier (d’une valeur n’excédant pas 45 €) ; les envois de valeur négligeable sauf ventes par correspondance, (d’une valeur n’excédant pas 22 €) ; les carburants et lubrifiants contenus dans les réservoirs normaux des véhicules de transport ; les biens personnels appartenant à des personnes physiques et importés définitivement à l'occasion du déménagement de leur résidence principale, d'un mariage, d'une succession ; les biens contenus dans les bagages personnels des voyageurs en provenance de pays extérieurs à l’Union européenne. les biens personnels des élèves et étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement en France. L’exonération de TVA de ces biens peut être soumise au respect de conditions particulières (valeur, quantité, agrément, etc…). 85 Guide Transport III.4.c - Base d'imposition et taux de TVA applicable La base d'imposition est constituée par la valeur en douane définie par la législation douanière, conformément aux règlements communautaires en vigueur. Elle est augmentée : • • des impôts, droits et prélèvements et autres taxes qui sont dus en raison de l'importation, à l'exception de la TVA elle-même, les frais accessoires, tels que les frais de commission, d'emballage, de transport et d'assurance intervenant jusqu'au premier lieu de destination des biens à l'intérieur du pays ; par premier lieu de destination, il faut entendre le lieu mentionné sur la lettre de voiture ou tout autre document de transport sous le couvert duquel les biens sont importés ; à défaut de cette mention, le premier lieu de destination est celui de la première rupture de charge. III.4.d - Taux de TVA Les taux de TVA applicables en France métropolitaine sont les suivants : • taux normal de 19,6 % • taux réduit de 5,5 % • taux particulier de 2,1%. Le champ d'application du taux normal n'est pas défini de manière limitative, puisqu'il s'applique à toutes les opérations imposables pour lesquelles un autre taux n'est pas spécialement prévu. Le taux réduit de 5,5 % s'applique à certains produits limitativement désignés par la loi: • • • • • • • • • • • eaux et boissons non alcooliques, produits destinés à l’alimentation humaine (à l’exception des produits de la confiserie, de certains chocolats et produits chocolatés, des margarines et graisses végétales, du caviar), produits d’origine agricole, de la pêche, de la pisciculture, et de l’aviculture n’ayant subi aucune transformation, produits suivants à usage domestique : bois de chauffage, produits de la sylviculture agglomérés destinés au chauffage, déchets de bois destinés au chauffage, aliments simples ou composés utilisés pour la nourriture du bétail, des animaux de basse-cour, des poissons d’élevage destinés à la consommation humaine, produits suivants à usage agricole : amendements calcaires, engrais, soufre, sulfate de cuivre et grenaille utilisée pour la fabrication du sulfate de cuivre, ainsi que les produits cupriques contenant au minimum 10 % de cuivre, produits antiparasitaires, sous réserve qu’ils aient fait l’objet soit d’une homologation, soit d’une autorisation de vente délivrée par le ministre chargé de l’agriculture, livres, médicaments, préparations magistrales et produits officinaux non pris en charge par la sécurité sociale, appareillages pour handicapés, oeuvres d’art, objets de collection ou d’antiquité. Le taux particulier de 2,1 % est applicable aux médicaments, préparations magistrales et produits officinaux pris en charge par la sécurité sociale et aux produits sanguins, ainsi qu’aux publications de presse. Le taux de la taxe applicable aux importations est celui en vigueur au moment de la déclaration de mise à la consommation. 86 Guide Transport IV. DETAILS DES FRAIS D’IMPORTATION Les marchandises issues du commerce équitable sont considérées de la même façon que toute marchandise importée dans le cadre d’un échange commercial. Afin de faciliter l’importation et notamment le dédouanement, il est préférable d’expédier un nombre limité de types de produits, de les regrouper par unités de conditionnement et de valoriser les produits par catégorie. IV.1 - DETAIL DES FRAIS A BUDGETER IV.1.a - Dans le pays exportateur Préparation de l’envoi : • Conditionnement des marchandises en colis, étiquetage • Acheminement des produits conditionnés au lieu de stockage ou d’embarquement • Stockage • Eventuellement groupage et palettisation Transport international : • Embarquement de la marchandise, manutention • Douane export • Document d’export (LTA ou BL) • Stockage en entrepôt sous douane • Fret aérien ou maritime par kg taxable • Taxes sur le fret • Frais de gestion IV.1.b - Dans le pays importateur Réception de la marchandise : • Mise à quai (par tranche de poids) • Manutention • Frais de transfert (remise des documents) : 40 à 50 € • Passage en magasin : prix au kg • Frais de dossier Dédouanement : • Douane Import : document douanier : IM4 : environ 100 € (1 IM4 correspond à 5 positions douanières) • TID : Taxe Informatique de Douane : 4 à 10 € • Droits de douane : pourcentage de (valeur marchandise + coût du fret) • TVA à 19.6 % Stockage, distribution : • Post acheminement jusqu’à l’entrepôt de stockage ou jusqu’au point de vente • Stockage • Préparation de commande • Livraison des points de vente 87 Guide Transport V. SCHEMA D’UNE IMPORTATION 1. Emballage et conditionnement • Cette opération peut être réalisée par le producteur lui-même ou être sous traitée. Les marchandises doivent être mise en cartons numérotés et étiquetés et éventuellement palettisées. 2. Organisation du transport international • Consultation des transitaires : cette organisation peut être gérée par l’expéditeur ou par le destinataire si celui-ci trouve un transitaire ayant une agence dans le pays exportateur • Comparaison des offres des différents transitaires : coûts, services… : certains transitaires offriront simplement la prestation transport jusqu’à l’aéroport ou au port de destination, d’autres pourront gérer le dédouanement et la relivraison • Les tâches peuvent être partagées : l’expéditeur réserve le transport international par le biais d’un transitaire local, et le destinataire gère les opérations de dédouanement et relivraison par le biais d’un transitaire en France. 3. Préparation de l’envoi par l’expéditeur • Rédaction de la liste de colisage • Emballage et étiquetage de chaque colis • Groupage éventuel des colis sur palette, filmage, cerclage. 4. Réservation du transport 5. Réception et dédouanement • Soit c’est le même transitaire qui gère la totalité des opérations, soit le dossier import est transféré au transitaire en France, qui prend le relais. 6. Livraison • Le destinataire peut venir récupérer lui-même sa marchandise au port ou à l’aéroport • Sinon la marchandise est livrée au lieu de stockage ou de vente (préciser les possibilités d’accès au site et moyens de manutention) • Après vérification (réserves...), le destinataire signe le document de transport. 88 Guide Transport LEXIQUE BAF : Bunker Adjustment Factor : Taxe de surcharge du carburant. Elle sert à compenser les variations de prix des carburants en transport maritime. BSC : Bordereau de Suivi Cargaison. CAF : Currency Adjustment Factor : Taxe qui sert à compenser les variations du cours de la monnaie dans laquelle est facturée le fret maritime (EUR ou USD). CSC : Container Service Charge : frais d’embarquement ou de débarquement (transport maritime). Dépotage / Empotage : Chargement ou déchargement d’un conteneur. ETA : Estimated Time Arrival : Date prévue d’arrivée du navire au port d’escale. ETD : Estimated Time Departure : Date prévue de départ au port d’embarquement. FOND DE GARANTI ROUTIER : Taxe appliqué par certains pays pour la conduite sous escorte des frets en transit (ex : Togo). Pourcentage de la valeur CIF. FSC : Taxe de carburant en aérien. Cf. BAF. Gerber : Empiler les palettes, à l’aide d’un chariot élévateur. Hayon : plate forme élévatrice située à l’arrière des camions, permettant le chargement des marchandises lorsque le chargeur n’est pas équipé de quais de chargement ou de chariot élévateur. IRC : Insurance Risk Conflict : Taxe de risque de guerre appliquée sur certaines destinations jugées « à risque ». ITC : Intermodal Transit Surcharge = Surcharge pour réa cheminement en Afrique de l’Est. ISPS : Taxe de sécurité en maritime. Inspirée des Etats Unies depuis les attentats du 11 septembre, cette taxe de sécurité a été implantée récemment en Union Européenne. Plomb : Outil de fermeture et de sécurisation des containers. Son numéro doit être indiqué dans les documents de transport. Positionnement : Mise à quai d’un camion ou conteneur pour chargement. SCC : Taxe de sécurité en aérien. Cf. ISPS. TID : Taxe Informatique de Douane. THC : Terminal Handling Charge : frais de manutention portuaire. Transbordement : opérations de rupture de charge lors d’un transport combiné. TEU : Twenty Equivalent Unit = Equivalent 20’ donc pour un Container 20’ : si charge BAF TEU cotée pour un 40’, il faut x2 le tarif coté. Taxe « toll fee » : taxe de péage portuaire réglable par l’expéditeur. 89