Interview - Ministère de la culture
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Interview - Ministère de la culture
Interview 24 Mme 1er 15 mai 2012 Khalida Toumi ministre de la Culture «Cette réussite est celle de l’Algérie entière» Une clôture en apothéose Nous sommes fiers de vous ! e Une clôture en apothéose r Le Palais de la culture a vibré.. Cette manifestation a donné à Tlemcen de nombreuses infrastructures et des espaces culturels grandioses qui pourront faire d’elle un pôle de rayonnement culturel d’envergure nationale et internationale. Ces infrastructures réalisées selon les normes universelles, avec une architecture arabo-andalouse d’une beauté exceptionnelle, ont rendu à la capitale des Zianides son lustre d’antan, sachant, par ailleurs, que cette ville grouille de talents divers qui pourront poursuivre l’action culturelle, qui fait désormais partie de la vie quotidienne des citoyens. La cérémonie de clôture animée par l’Orchestre symphonique national et la troupe des cornemuses de la Garde républicaine a été grandiose, comme toutes les autres soirées animées par l’ensemble maghrébin de la musique andalouse, le Ballet national qui nous a permis de voyager aux fins fonds du patrimoine immatériel algérien, et toutes les soirées animées par la somptueuse Leïla Benmrah, Meriem Ben Allal et autres maîtres, à l’instar d’Abdelkader Chaou et Hamdi Bennani. A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i Cette manifestation, qui a consacré Tlemcen comme capitale de la culture islamique, a permis au public algérien de découvrir aussi les trésors culturels de pays lointains, des us et coutumes des différentes régions d’Algérie et un pan entier de l’histoire nationale. Un grand hommage est donc rendu à l’Isesco qui a choisi Tlemcen, capitale de la culture islamique, au président de la République Abdelaziz Bouteflika qui l’a parrainé et au ministère de la Culture qui a veillé à son bon déroulement, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont travaillé nuit et jour pour réussir cette grande fête que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Il est du devoir de tout un chacun, hommes et femmes de culture, artistes et musiciens, chercheurs et historiens, de redoubler d’efforts pour que Tlemcen demeure une capitale culturelle pour l’éternité. 02 Département projets de restauration et de mise en valeur du patrimoine culturel et historique Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar Email: [email protected] m Chef du département : M. Abdelhalim Seray Email: [email protected] 04 Défilé populaire à travers la commune de Mansourah 09 Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur Email: [email protected] m Département livre et littérature Département théâtre Chef du département : M. M’hamed Benguettaf Email: [email protected] o A chaque début une fin. Mais ce qu'a semé cette manifestation culturelle internationale tout au long de cette année riche en activités artistiques, musicales, scientifiques et historiques, ne peut que germer et donner des fruits que les amoureux de l’acte culturel, dans toute sa dimension et dans toutes ses formes, peuvent cueillir dans un proche avenir. Les bases d’une véritable relance culturelle sont désormais jetées et bien visibles tant sur le plan infrastructurel qu’humain. Département nouveaux projets d’infrastructures et d’équipement Département cinéma Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane Email:[email protected] Département expositions Chef du département : M. Mohamed Djehiche Email: [email protected] Département colloques Chef du département : M. Slimane Hachi Email:[email protected] Département patrimoine immatériel et chorégraphie Chef du département : Mme Zahia Bencheikh Email:[email protected] Département festivals, animation de proximité et tournées musicales Chef du département : M. Nourreddine Lardjane Email:[email protected] Département semaines culturelles nationales et journées culturelles étrangères Chef du département : Mme Nadia Cheriet Email: [email protected] Communication Chef du département : Mme Fatiha Akeb Email:1 - [email protected] Email:2 - [email protected] Coordonnateur M. Abdelhamid Belblidia Email: [email protected] S Une joie indescriptible a régné à Tlemcen ce 25 avril 2012, date de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», rehaussée par la présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, du vice-Premier ministre Noureddine Yazid Zerhouni et de nombreux ambassadeurs de pays frères et amis ayant pris part à ce grand rendez-vous culturel réussi. a i Tlemcen, capitale culturelle pour l’éternité Liste des membres du Comité exécutif de la manifestation Bilan Tlemcen 2011 12 17 L'Algérie revisitée par le Ballet national «Rihla fi biladi» fait la joie du public tlemcénien Interview de Madame Khalida Toumi ministre de la Culture Cette réussite est celle de l’Algérie entière 20 Mois du théâtre pour enfant De l’art dans un cadre éducatif Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Ipression : ENAG E-mail: [email protected] 27 03 L'Algerie 28 pleure son héros Une clôture en apothéose Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture : «Toutes les réalisations sont le fruit des compétences algériennes» Le Palais de la culture a vibré A la faveur de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, en visite de travail de deux jours à Tlemcen les 25 et 26 avril, a procédé à plusieurs inaugurations dont la bibliothèque principale de lecture publique Mohammed-Dib d’Imama (un modèle qui sera reproduit dans les autres wilayas), le Centre des études andalouses (annexe du CNRPAH), le pavillon des expositions Mohamed-Farah, le Théâtre de plein air de Koudia, le palais de la culture Abdelkrim-Dali et la salle de cinéma Djamel-Eddine-Chanderli. La soirée de clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» qu’a abritée le palais de la culture de Mansourah, le mercredi 25 avril 2012, a été marquée par un programme lyrique comportant trois parties, mystique, symphonique et patriotique, avec le précieux concours de l’ONCI. Un programme «couvert» en tandem par l’Orchestre symphonique national, dirigé tour à tour par le maestro syrien Missak Baghboudarian et le compositeur algérien Rachid Saouli, avec comme chef de chœur Rabah Kadem, et la troupe des cornemuses (fanfare) accompagnée du chœur de la Garde républicaine. La chorale de «Alhane wa Chabab» était dirigée par Kouider Bouziane. Allal Bekkaï Au Centre des études andalouses, où on pouvait lire sur des banderoles «Allah djamil wa youhibou el-djamel», la ministre était tout admirative devant la jolie vasque ornée d’antilopes blanches en pierre, à l’instar des lions de l’Alhambra de Gharnata, dont elle a promis de redorer les blasons avec du bronze (dès que les crédits seront disponibles). Idem pour le plafond de l’auditorium qui «pèche» par la géométrie (surface plane au lieu d’une coupole). L’architecture de ce centre a été calquée, faut-il le souligner, sur celle du fabuleux palais andalou. Des architectes et des artistes décorateurs ont été honorés par la ministre à cette occasion. Mme Khalida Toumi rendait un vibrant hommage à chaque étape de sa visite aux artisans des projets inscrits au titre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». «Toutes ces réalisations sont le fruit de compétences algériennes», a-t-elle lancé non sans fierté. La représentante du gouvernement a fait visiter à cette occasion le palais royal du Mechouar au corps diplomatique qui l’accompagnait. Dans son allocution prononcée au Palais de la culture à l’occasion de la clôture de la manifestation, la ministre n’avait pas manqué d’aborder la question de la démocratie par rapport à la prochaine échéance du 10 mai. «La démocratie autant que la culture ne s’importent pas», avait-elle souligné en illustrant son propos avec un adage du terroir : «Melass tinak yasdjalak». Dans ce sillage, elle a déclamé avec une grande émotion l’immortelle Iliade de Moufdi Zakaria. 04 Allal Bekkaï 05 Clôture en mélodie En guise d’ouverture, une série de mélodies proposée par Rachid Saouli, intitulée «El-Hadara», suivie par la qacida Sidi Boumediène puisée du patrimoine et arrangée par le maestro, interprétée par Meriem Benallal et Karim Boughazi. Il faut souligner que Rachid Saouli possède une parfaite maitrise de la direction musicale d'œuvres de grands compositeurs de musique universelle tels Mozart, Beethoven, Ravel, Tchaïkovski… Mais il a toujours manifesté la volonté de diriger un programme musical, écrit et arrangé sous forme symphonique, d’œuvres créées par des compositeurs algériens à l'image de Abdelouahab Salim. Il a ainsi arrangé un grand nombre de titres puisés dans terroir. En dirigeant ces œuvres, il fascine son public qui retrouve ses racines et son identité. Dans ce sillage, son collègue Rabah Kadem dédiera à cette grande soirée trois chansons arrangées par ses soins dont El-Fayyachia (qacida du patrimoine), Sobhanek (de son crû) et El-Boudala (de Brahim Izri, un mélodiste kabyle réputé, mort en 2005). La qacida Ana mali fiyyach (répertoire melhoun) est attribuée au poète marocain Sidi Bahloul Cherki (XVIIe siècle), un saint vénéré au Maroc, joailler de son vivant. Voici le texte traduit en français : Mais de quoi me plains-je ? Après tout que crains-je ? Gémir sur mon sort ? Dieu est mon réconfort ? Je ne suis que l'esclave du Tout-Puissant, Dieu seul défait les maux angoissants. Je ne suis que son esclave docile Pour Lui, tout se résout tout est facile. Oui mon âme lui appartient toute ! Dieu m'observe, mon regard est hagard D'une goûte il me fit concevoir ! Mais de quoi me plains-je ? Dieu ordonne et Sa loi se réalise il entreprend tout et le finalise ! Il agit sur le monde à Sa guise. La terre entière Lui est soumise ? Dans l'utérus obscur il m'a conçu Et m'a gratifié de bienfaits en sus Boire, manger et bonté qui surabondent Je suis dévêtu dans ce monde Il m'a enveloppé à la seconde 06 Mais de quoi me plains-je Mais après tout que crains-je ? Et Dieu ne cesse de me protéger Je ne cesserai de Le louanger. Mon action et ma force n'ont de sens Que par Sa Grâce et son omniprésence Je suis né dévêtu ne sachant rien Son assistance me comble de biens, Ses bienfaits fusent, je mange et je bois La Terre est mon gîte le Ciel mon toit Louange à Allah dont les bienfaits sont grands Rendons-lui grâce en conséquence Car Dieu nous comble de tant de bontés De la Terre jusqu'au Ciel et en quantité Le royaume de Dieu est la Terre, j'y suis avec les hommes, mes frères Dieu seul réparti les subsistances, j'aurai ma part, cela me paraît évident Mais de quoi me plains-je Après tout que crains-je El-Boudala vient du mot boudali ou bouhali, celui qui mène une vie ascétique, loin des tentations matérielles, et qui a choisi la «siyaha» (errance). Le clou de cette première partie aura été la prestation de la Tunisienne Yosra Zekri qui fera vibrer la salle de spectacle Cheïkh-Larbi-Bensari. Le public était subjugué par les modulations magiques de sa voix d’or. La gracieuse soprano de Sfax gratifiera l’auditoire d’une chanson religieuse intitulée Mohamed Rassoul Allah du compositeur Djamil. Un très beau morceau d’anthologie exhumé pour la circonstance par Abdelkader Bouazzara, directeur de l'OSN. Il faut savoir que Yosra participe pour la seconde fois à la manifestation. Elle s’était produite, en mai 2011, à la maison de la culture dans le cadre de la tournée artistique «A la gloire des Zianides», où elle eut à interpréter la même chanson, accompagnée du même orchestre sous la houlette du maestro Zahia Ziouani, et la fabuleuse Zahret el mada'ine interprétée dans le style de la diva Faïrouz. Sa voix mélodieuse ne manqua pas de provoquer ce jour-là une «onde de choc» dans la salle. On a vu certaines femmes verser discrètement des larmes, d'autres arrivaient difficilement à contenir les leurs, sous le coup de l'émotion, pardon de la dilection ; le tarab, c'est aussi cela chez une gent féminine sensible et surtout mélomane. La scène sera cédée ensuite au Syrien Muslim Rahal qui donnera un concerto pour nay (flûte persane) et cordes. Le luth (oud) sera également à l’honneur dans un concerto de Nour Iskandar, exécuté par le soliste syrien Issam Rafee. Des extraits de Shéhérazade de Rimski Korsakov et la symphonie n°9 (du Nouveau Monde) – 4e mouvement – de Antonin Dvorak seront joués également par l’orchestre. La finale sera dédiée au chant patriotique avec la troupe des cornemuses, 50e anniversaire de l’indépendance oblige. La fanfare de l’ANP jouera trois morceaux arrangés par Rachid Saouli : Dzaïr inchallah atsehlou du regretté Chérif Kheddam, Ayemma azizen de Farid Ali et Aleyki minni salem dont la musique est du défunt Abderrahmane Aziz et les paroles de Hamid Demmou. Le chœur du Haras El-Djoumhouri (Garde républicaine) succèdera à cette troupe en entonnant trois chants patriotiques ainsi qu’une cantate (musique scénique) : Ikhouani la’ tensaou echouhada (arrangé par Rachid Saouli), Ya chahid el watan (écrit par Mahmoud Abou El-Wafa et composé par Lamine Bechichi), Min djibalina (paroles de Mohamed Laïd El-Khalifa et Mohamed El-Hadi Chérif, musique composée par ce dernier) et Carmina Burana (composée par Carl Orff, adaptation par Rabah Kadem). Illustrée par le slogan «Allah, Allah alik ya Tlemcen», la soirée s’est terminée en apothéose avec l’exécution de l’hymne national Qassamane (une fusion harmonieuse de l’OSN avec le chœur du Haras El-Djoumhouri et la chorale de Alhane wa Chabab). Cette cérémonie de clôture a été présidée par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, qui était accompagnée pour la circonstance par M. Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre et représentant le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui est également président de la commission de préparation de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», et rehaussée par un panel d’ambassadeurs accrédités à Alger et une pléiade d’artistes algériens du monde du cinéma, du théâtre et de la musique dont Adjaïmi, Bouadjadj, Menaï, Sonia, Rachedi, Lamari, Ougroud, Kechroud, Saouli, Kouiret, Hilmi… A noter la présence de la sénatrice Zohra DrifBitat et du ministre du Travail, Tayeb Louh. Dans son allocution, la ministre de la Culture dressera le bilan des réalisations au titre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» et évoquera la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale. Plusieurs artistes seront honorés à cette occasion. Citons Rachid Saouli, Missak Baghboudarian, Kouider Bouziane, Yosra Zekri, Meriem Benallal, Karim Boughazi ainsi que le chef de la troupe de cornemuses. Mme Khalida Toumi le sera elle aussi au nom de la population tlémcenienne. La soirée de clôture a été animée par le duo médiatique Abdoun (El-Ardia) et Nawel (El-Bahdja). Rappelons que la clôture qui devait se dérouler le 16 avril dernier conformément au calendrier arrêté a dû être reportée suite au deuil du premier président de la République algérienne, Ahmed Ben Bella. Enfin, il convient d’indiquer que Tlemcen passera le flambeau de la culture islamique à Ispahan (Iran) en 2012 sous l’égide de l’Isesco. Allal Bekkaï 07 i r k e Z a «J’adore r s Yo le public algérien» Défilé populaire à travers la commune de Mansourah Yosra Zekri, la soprano tunisienne, était l’invitée du ministère de la Culture (par le biais de l’ONCI) à la clôture de la manifestation de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011». Elle a chanté accompagnée de l’Orchestre symphonique national (OSN). Nous l’avons rencontrée dans les coulisses, juste après sa prestation. Portrait C’est la deuxième fois que vous participez à cette manifestation avec la même chanson de Salama, n’est-ce pas ? Yosra Zekri : Oui, j’ai chanté Mohammed Rassoul Allah de Djamil Salama. C’est un grand honneur pour moi de participer avec l’Orchestre symphonique algérien. Et puis, j’adore le public algérien qui me le rend bien. J’en veux pour preuve cette soirée qui s’est bien passée. Vous allez repasser sur scène ? Non, j’ai terminé, c’était juste pour cette chanson. J’espère que je reviendrai à Tlemcen à une autre occasion. Avez-vous un programme avec l’OSN ? Pas pour l’instant, à cause de la conjoncture actuelle en Algérie (campagne électorale, ndlr). Que gardez-vous comme souvenirs de Star Academy Maghreb ? Cette émission remonte déjà à 6 ans. J’ai appris le châabi et l’andalou. C’était une expérience intéressante. Que faites-vous actuellement ? Je travaille la Traviata où j’ai le rôle de Violetta. Auparavant, je suivais des études dans le domaine des arts lyriques et de l’opéra. Vos chanteurs algériens préférés ? J’en ai barcha, mais je ne connais pas leurs noms, je pourrais juste en citer deux : Khaled et Fella. Propos recueillis par Allal Bekkaï 08 Yosra, l’éblouissante star du Maghreb Yosra Zekri, la gracieuse soprano tunisienne, a participé à un concert musical animé par l’Orchestre symphonique national sous la direction de deux maestros, le Syrien Missak Baghboudarian et l’Algérien Rachid Saouli, à l’occasion de la soirée de clôture (25 avril 2012) au palais de la culture de Mansourah de la manifestation de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Yosra Zekri est chanteuse d’opéra. Elle est née en 1987 à Sfax. Elle a un frère et une sœur. Après avoir suivi un cursus à l’Institut supérieur de musique de Tunis, sous la houlette du professeur de chant Hristina Hadjieva, elle obtint le 1er Prix national de la voix féminine d’opéra aux côtés de ses deux compatriotes Heythem Hedhili et Henda Ben Chaabane. Ce trio a été choisi pour présenter un concert lyrique tuniso-italien «Airs de liberté» qui a eu lieu le 16 juillet 2011 à l'amphithéâtre romain d'El-Jem dans le cadre de la deuxième soirée de la 26e édition du Festival international de musique symphonique d'El-Jem (Mahdia). Elle est sollicitée pour camper le rôle de Serpina dans l’œuvre La serva padrona de Pergolesi avec l’ensemble orchestral de Tunis dirigé par Rachid Kouba. Elle travaille avec l’Orchestre symphonique de Tunis dirigé par Ahmed Achour. Elle a interprété nombre de rôles comme Violetta de l’opéra La Traviata de Verdi, Un bel di vedremo de l’opéra Butterfly de Puccini et O moi Babbino caro de l’opéra Gianni Schiccchi de Puccini. Elle joue du piano, du violon, de la percussion et de l’orgue. Oum Keltoum, Chirine, Elissa, Najwa Karam, Georges Wassouf sont, entre autres, ses chanteurs préférés. L’ancienne lauréate de Star Academy Maghreb (Tunis 2007) des frères Karoui, décrite comme spontanée et fonceuse, rêve de se perfectionner pour pouvoir donner le meilleur d'elle-même. Et comme toute star qui se respecte, Yosra possède un blog dédié à ses fans : <yosra-zekri-star.skyrock.com> Le défilé précédent de quatre jours la clôture officielle de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique» a rassemblé, le samedi 21 avril, de nombreuses troupes culturelles dont certaines venues des wilayas avoisinantes comme Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent, Saïda, El Bayadh, Naâma qui ont été chaleureusement ovationnées tout le long du grand boulevard de la commune de Mansourah emprunté pour la circonstance. Omar B. 09 Tout au long du défilé suivi avec curiosité et intérêt par la population massée sur les trottoirs, de part et autre du grand boulevard, les cavaliers ont tiré des salves en l’air ce qui a créé une ambiance particulière alors que les troupes folkloriques avec leurs flutes, derboukas et bendirs ont donné un aperçu de leur talent, tournoyant sur eux-mêmes et exécutant les danses traditionnelles de l’Algérie profonde sous les youyous des femmes et les applaudissement des citoyens. Cavaliers richement harnachés portant les couleurs nationales et l’étendard de l’Isesco ainsi que celui de la manifestation « Tlemcen capitale de la culture islamique » avec le logo de la porte de la mosquée de Mansourah avec son grand arc outrepassé finement ciselé, danseurs exécutant les âlaoui de Béni H’diel, jeunes filles habillées en costumes traditionnels chantant des airs andalous, troupes artistiques déclamant des danses populaires, ont défilé au son de la fanfare locale depuis le palais de la justice jusqu’à l’entrée du palais de la culture où a été dressée une tribune pour l’accueil des invités. 10 Ce sont ces mêmes associations culturelles qui ont animé durant l’année 2011 et le premier trimestre 2012 des spectacles à travers non seulement toutes les communes de la wilaya mais aussi au-delà, au niveau des maisons de la culture et des centres culturels de l’ouest du pays faisant profiter des centaines de jeunes à cette grande fête venue rehausser la grandeur de la civilisation islamique. Ce défilé a été en fait un avant goût des spectacles de qualité prévus au palais de la culture, à la maison de la culture Abdelkader Alloula et au théâtre de verdure pour marquer en apothéose la clôture de l’évènement « Tlemcen capitale de la culture islamique ». 11 CINEMA Projection de trente films documentaires, formation de jeunes lycéens et panorama de films Colloques Douze colloques internationaux et 750 conférences organisés Mohamed Gadiri Le programme élaboré pour la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» portait aussi bien sur la production de documentaires sur l’histoire, la culture, le patrimoine et les grandes figures de Tlemcen et de sa région que sur des films de fiction. Trente films ont été diffusés à la salle de projection de la maison de la culture et au Centre international de presse, sans compter la projection de films par cinébus, du 15 juillet au 14 août 2011, dans les communes de Ghazaouet, Souahlia, Honaïne, Marsa Ben M’hidi, Nédroma, Remchi, Sebra, Bensekrane, Sidi Abdelli, Ain Fezza, Béni Snous, Ouled Mimoun et Hammam Boughara, selon Zitouni Radja, chef de département adjoint. 12 Le département colloques a organisé douze rencontres scientifiques en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques et anthropologiques et l’université de Tlemcen, qui ont réuni des experts, chercheurs et éminents conférenciers et personnalités de plusieurs pays. C’est une première pour ce département et les comités scientifiques qui ont su gérer avec efficacité ces rencontres avec des thématiques de haut niveau. Celles-ci ont été choisies par le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Culture, dira le Pr Hachi Slimane. «C’est un acquis positif et un motif de fierté après le succès de ces rencontres de haut niveau.» Pour impliquer le jeune public de la ville de Tlemcen, un concours du meilleur reportage sur support non-professionnel, y compris le téléphone portable, a été organisé, en coordination avec les directions de la culture et de l’éducation de la wilaya, et les associations culturelles, pour les élèves des collèges et les lycéens de Tlemcen (14 à 18 ans) sur le thème «Tlemcen, ma ville» (histoire, culture, patrimoine, grandes figures, tourisme, environnement, etc.), pour une durée des œuvres de 5 à 10 mn, ainsi qu’un atelier d’initiation aux techniques audiovisuelles pour quatorze stagiaires tenu du 16 au 20 juillet 2011 à la maison de la culture, a ajouté Zitouni Radja. «L’histoire de la cité de Tlemcen et sa région», «La poésie féminine de Tlemcen», «L’islam dans les pays du Maghreb et le rôle de Tlemcen dans sa propagation», «Les penseurs et figures illustres de Tlemcen», «L’œuvre de Mohammed Dib», «La poésie et la musique andalouse de l’Ecole de Tlemcen», «Les savoirs ancestraux de Tlemcen et sa région», «Tlemcen, terre d’accueil après la chute de l’Andalousie», «Résistance et lutte de Libération nationale», «Les routes de la foi», «L’histoire littéraire de Tlemcen», «L’Emir Abdelkader, homme de tous les temps», ont été les thèmes de ces rencontres. En marge de ces colloques, des ateliers, des tables rondes et des expositions de livres ont été également organisés. Le premier prix a été remporté par Bentorki Sara, une jeune lycéenne non voyante, et des prix d'encouragement ont été remis aux autres participants. La cérémonie s'est tenue le 25 novembre 2011 au Centre international de presse. Pour le panorama du film documentaire qui s’est déroulé à la cinémathèque DjamelChanderli (ex-cinéma Colysée), du 15 février au 20 mars 2012, trente œuvres étaient en compétition. Il est à signaler que lors du colloque sur l’œuvre de Mohammed Dib, le prix littéraire, dans sa quatrième édition, a été décerné à Maâchou Blidi pour son ouvrage intitulé Pressoir et à Bouziane Bénachour pour son roman Brûlure, en langue française, et à la journaliste Mimi Haféda pour son œuvre Chronologie aurassienne en langue arabe. Un autre colloque sur «Nédroma, ville d’Abdelmoumène, société, anthropologie et histoire», organisé du 24 au 26 mars 2011 par l’association El-Mouahidia, a été parrainé par ce département. Le réalisateur Saïd Oulmi a décroché le prix du film documentaire pour Dar El Hadith lieu de culture, alors que le prix de la meilleure recherche historique a été attribué à Larbi Lakehal pour Cheikh Mohamed Abdelkrim El-Meghelli et celui de la meilleure reconstitution historique à Chergui Kharroubi pour Ibn Khaldoun. Le prix d’encouragement est revenu à Nazim Kaïdi pour son film documentaire de fiction Cheikh Kaddour Ben Achour El-Zerhouni (1850-1938, Nedroma). Le jury, présidé par Fatima Belhadj, était composé de Noureddine Adnani, Noureddine Touatri, Lahbib Sayah et Rachid Benallal. 13 EDITION Quatre cents ouvrages édités, un Salon national du livre organisé Expositions Des expositions très appréciées par les visiteurs Le département des expositions a organisé, lors de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique 23011», treize expositions notamment au Musée des arts et d’histoire, au Palais de la culture et au palais des Zianides du Méchouar, a-t-on appris auprès d’Amine Boudefla, le chef de département adjoint. Ces expositions ont porté sur différentes thématiques : «La vie quotidienne à Tlemcen», «Bijoux et parures de l’Algérie à travers l’histoire», «L’histoire de l’Algérie à travers la monnaie», « Le Festival international de la calligraphie», «Les peintres de Tlemcen», «Le Festival international de la miniature et de l’enluminure», «La Kalaâ des Béni Hammad», «Les échanges intellectuels Tlemcen-Béjaïa» et «Le patrimoine immatériel dans les pays de l’islam». Quatre cents ouvrages ont été édités par le département livres et littérature qui portent sur l’histoire ainsi que sur le patrimoine matériel et immatériel de la région, et sur les multiples rôles joués par cette cité, ses personnalités, ses savants, etc., a-t-on appris auprès de Mme Bouhadjar Amina, adjointe au chef du département livres et littérature. Un Salon national du livre a été, par ailleurs, organisé à Koudia en collaboration avec l’Entreprise nationale des arts graphiques avec plus de deux cent vingt exposants. En marge de cette exposition-vente de livres, des hommages, des conférences, des ateliers de dessins pour enfants ont eu lieu. On note aussi le Festival de la lecture en fête (pour les enfants) et le Festival international de la littérature et du livre de jeunesse à Méchouar, où des ateliers de dessins et de contes, et des soirées théâtrales se sont tenus, ainsi qu’une exposition de tous les livres édités dans le cadre de la manifestation de Tlemcen au Palais de la culture. 14 Soulignons que des expositions permanentes sont toujours en cours : «Les manuscrits musulmans des collections nationales» au musée de Sidi Bellahcène, «Les objets liées aux pratiques de l’islam» à la mosquée du Méchouar, «Histoire et architecture des sites et monuments de Tlemcen» et «Sur les traces des Almoravides et des Almohades» au Musée d’arts et d’histoire. 499 800 personnes de tous âges ont visité ces expositions et ont eu, ainsi, l’occasion d’apprécier ces thématiques intéressantes. Rappelons que chaque exposition était dotée d’un commissaire et d’un comité technique composé d’artistes, de spécialistes et d’experts. Enfin, il est prévu deux autres expositions sur «L’âge d’or des sciences en pays de l’islam» et «Sur les traces des Andalous» au Centre de recherches des études andalouses, a souligné Amine Boudefla. Ce bilan positif, a-t-il précisé, a été rendu possible par les efforts conjugués de toute l'équipe du département, des commissaires d'expositions et des artistes. Notons que des tables rondes ainsi que des journées d'étude sur les «Confluences historiques entre Al-Andalous et les royaumes maghrébins de l’Algérie» ont été organisées avec le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger, en collaboration avec le service culturel de l'ambassade d'Espagne. 15 Grands projets Réalisation de grands projets, restauration et réhabilitation du patrimoine culturel La ville de Tlemcen a bénéficié de la réalisation de grands projets structurants qui seront d’un apport considérable pour le secteur de la culture et un acquis pour les générations futures. Il s’agit du Palais de la culture, du Centre des arts et des expositions, du Musée d’art et d’histoire (ex-mairie du centre-ville), du Musée d’archéologie islamique, du Théâtre de verdure, du Centre des études andalouses (annexe du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques), de la Bibliothèque régionale de lecture publique, de la Cinémathèque Djamel-Eddine-Chanderli (ex-Colysée), du Centre d’interprétation du costume au Palais royal, du Centre Ibn-Khaldoun des manuscrits (annexe du Centre national des manuscrits) et du Musée de la calligraphie islamique. Certaines de ces infrastructures ont fait l’objet de décret exécutif de création lors de la réunion du conseil du gouvernement du 28 mars 2012 (le Palais de la culture, le Centre des arts et des expositions, le Musée d’art et d’histoire et le Musée d’archéologie islamique). Les restaurations et réhabilitations du patrimoine culturel de Tlemcen (par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés) ont consisté en des interventions sur le tissu urbain (intra et extra-muros) de la ville et d’autres communes. Elles concernent en particulier les édifices majeurs, les segments de murailles, le bâti public traditionnel (petites mosquées de quartier, hammams, ferranes, mausolées, médersas et écoles coraniques) et les derbs (traboules), places et placettes menant à ces édifices et constituant le réseau urbain du vieux Tlemcen. Le programme est décomposé en 99 projets ou sites d’intervention. Ces opérations sont encadrées par 23 bureaux d’études et 50 entreprises algériennes (90% des intervenants sont de la wilaya), et suivies par les structures du ministère de la Culture et les services de la wilaya. Ces projets sont livrés durant et après la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». 16 L'Algérie revisitée par le Ballet national «Rihla fi biladi» fait la joie du public tlemcénien Dans le cadre de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», le Ballet national a présenté, au Palais de la culture Abdelkrim Dali d'Imama, un spectacle intitulé «Rihla fi biladi» (voyage dans mon pays), d’après l’œuvre du chorégraphe bulgare Giorgi Abratchev. Kamel Berrazeg 17 Ce spectacle a reposé sur une douzaine de tableaux représentatifs des différentes danses traditionnelles de l’Algérie (chaouie, tlemcénienne, kabyle, burnous, reguibat, fantasia, algérois, targuie, etc.) Le nombreux public présent a été gratifié de programmes comportant des danses traditionnelles élaborées et qui reflètent les différents aspects de la vie quotidienne du peuple algérien. Ainsi, d’origine citadine, la danse algéroise est une danse de femmes accompagnées de musique au rythme du vieux répertoire citadin, classique ou populaire. Les danseuses, vêtues de riches costumes traditionnels et parées de bijoux, mettent en évidence l’élégance et l’harmonie des mouvements, faits de petits pas légers et pudiques et de pudiques inclinaisons. La danse kabyle est exécutée, pour sa part, par des femmes pour célébrer l’abondance de la récolte durant la cueillette des olives. Elle est accompagnée d’une musique traditionnelle et de youyous. Alors que la danse zendali est une danse citadine répandue à travers les régions de l’est algérien. Elle est exécutée par des femmes vêtues de belles robes brodées de fil d’or, accompagnées d’une musique traditionnelle jouée principalement sur le t’bal et la zorna. La danse chaouie féminine est pratiquée dans la région de Batna à l’est d’Alger, accompagnée de la ghaïta et du bendir. Les danseuses, agitent de leurs mains des foulards et glissent avec grâce à petits pas légers. L'âalaoui est une danse répandue à travers l’ouest algérien. Elle est exécutée par les hommes pour célébrer la 18 victoire. Ils frappent des pieds pour exprimer leur attachement à leur terre et montrer leur capacité d’endurance. La danse de Tlemcen est une danse citadine exécutée par les femmes pendant les fêtes et cérémonies. En ces occasions, elles portent leurs plus beaux costumes et allouent leurs plus beaux atours. Le mariage de Ouled Naïl s'accompagne, quant à lui, d'une danse illustrant une cérémonie de mariage à travers laquelle homme et femme partagent la joie du couple, ce dernier exprime son bonheur et son plaisir en participant à la danse. La danse targuie est, pour sa part, guerrière et exprime la bravoure des hommes bleus du Tassili. Les danseurs armés d’épées et de boucliers s’engagent dans un jeu de guerres, guets, défi et ruses. Les croisements d’épées se succèdent dans une ébauche de bonds et de cris martiaux. Intervient la trêve provoquée par les femmes qui espèrent répandre un message d’amour et de paix. Rguibet est une danse de la région de Tindouf, exécutée par les femmes pour exprimer leur attachement aux traditions et rites locaux. Karkabou est le nom donné en Algérie, aux grandes castagnettes métalliques à double tympan ou crotale. Lentes lorsqu’elles s’accompagnent de chants sous forme de pieuses invocations, elles savent aussi s’animer et s’élever jusqu’à la catharsis mystique, sous l’effet de rythmes haletants et de grands mouvements des corps harmonieusement coordonnés. Les spectateurs ont accompagné ces danses de youyous et d'applaudissements qui ont ajouté un grain supplémentaire à cette tournée à travers les beautés de l'Algérie. Le Ballet national algérien Le Ballet national algérien est placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Il a pour mission, entre autres, de faire connaître toutes les formes de danses populaires nationales et du patrimoine universel, d’entreprendre toute recherche en vue d’inventorier, de reconstituer, de conserver et de développer les composantes du patrimoine populaire, tels que les rites et les cérémonies, costumes, danses, rythmes et musiques. D’assurer aux œuvres artistiques nationales une large diffusion par l’organisation de représentations chorégraphiques. Enfin, d’entreprendre toute action de nature à favoriser le développement et la promotion de l’Art Chorégraphique National. Le Ballet national est composé d’artistes diplômés de l’Institut national d’Arts dramatiques et chorégraphiques. Il dispose d’un large répertoire de tableaux de danses académiques contemporaines et traditionnelles. Avec plus de 33 ans d’existence, le Ballet national occupe une place de premier rang sur les scènes nationale et internationale et a, à son actif, 1 940 spectacles. Il s’est produit dans 50 pays des quatre continents et a participé à des manifestations nationales et internationales où il a obtenu plusieurs prix et médailles. «Par sa diversité culturelle ancrée dans l’histoire, l'Algérie attire les chercheurs et les écrivains. Ce qui caractérise le plus la culture algérienne c’est la diversité des danses populaires. Elle se différencie des zones côtières au haut plateau en passant par les zones intérieures et en allant vers l’ouest du grand Sahara», indique-t-on. Dans cette approche, le Ballet national s’est fixé une politique de renouvellement et de modernisation en sauvegardant l’originalité et les traditions et elle a déjà deux troupes : une troupe des danses folkloriques et une seconde, mise en place récemment, en ouvrant les portes à la jeunesse algérienne versée dans l’art de la danse pour un nouvel élan de la danse contemporaine. 19 Interview de Madame Khalida Toumi ministre de la Culture La manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» va bientôt s’achever et de l’avis de tous les observateurs et des délégations qui y ont participé, elle reste de loin l’une des plus réussies tant sur le plan organisationnel que sur la consistance des programmes et le nombre des pays participants. Peut-on affirmer aujourd’hui que l’Algérie a redoré le blason de cette manifestation périodique ? De l’avis de différents observateurs, «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a été incontestablement une édition remarquable et remarquée depuis l’institutionnalisation en 2005, par l’Organisation islamique des sciences, de la culture et de l’éducation (Isesco) de la manifestation dénommée «Capitale de la culture islamique». C’est également le constat établi et exprimé par l’Isesco lors de la 7e Conférence islamique des ministres de la Culture qui s’est tenue les 18 et 19 décembre 2011 à Alger. Nous sommes heureux et fiers que l’Algérie ait relevé ce défi, que son mérite soit reconnu et que cette édition soit élue comme le modèle type de réussite. Le mérite revient à celles et à tous ceux qui ont travaillé avec un engagement extraordinaire à la limite du sacrifice, car il faut reconnaître que le parcours était semé d’embûches. Le mérite revient également à la population pour son adhésion totale et pour avoir donné la belle image d’un peuple hospitalier et érudit. En tout état de cause, il y a un seul vainqueur dans cette affaire : l’Algérie. Interview réalisée par Soufi Berrezk-Allah "Cette réussite est celle de l’Algérie entière" L’Algérie a abrité dernièrement la réunion des ministres des pays membres de l’Isesco, quelles impressions ont-ils eu de cette manifestation ? L’occasion a été donnée aux nombreuses délégations présentes de prendre connaissance de l’ensemble des détails relatifs à l’organisation de cette manifestation et de son programme. Un bilan partiel a été présenté à travers un livre que nous avons édité à cette occasion et à travers un enregistrement audiovisuel retraçant les réalisations effectuées. La reconnaissance du mérite de l’Algérie d’avoir réussi le pari a été unanime et l’ensemble des délégations n’ont pas caché leur admiration face à ce qui a été réalisé aussi bien en termes d’infrastructures qu’en termes de programmes culturels riches et variés. M. Abdelaziz Ben Othman Ettouijri, directeur général de l’Isesco, a été le premier à avoir félicité notre pays pour sa réussite en exprimant officiellement et solennellement sa satisfaction, sans complaisance. Ce même constat a été dressé par les représentants des autres organisations internationales ou régionales à l’instar de l’Unesco, de l’Alecso, de l’OCI, la Ligue arabe, etc., sans compter les délégations qui ont eu à visiter Tlemcen. Ont-ils apprécié, tout au long de cette année, la place que tient la culture dans le cœur du peuple algérien et la déférence que celui-ci témoigne aux hommes et aux femmes de culture dans tous les domaines de leurs activités ? L’adhésion populaire remarquée par les délégations étrangères ayant participé aux différentes activités organisées durant toute la manifestation a été fortement soulignée et notée tant dans leurs déclarations respectives qu’à travers les différents titres d’information de leurs pays respectifs. 20 Les participants étrangers ont été particulièrement impressionnés par l’engouement du public et notamment des citoyens de Tlemcen à leurs activités. L’image donnée des habitants de Tlemcen, et par-delà du peuple algérien, comme fervents amoureux de la culture, de génération en génération, a été confirmée. Grâce à cette manifestation, nous avons réussi à véhiculer une image très positive de notre peuple et de notre pays. Et c’est cela qui compte. «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a permis un échange, un partage et une compréhension entre les cultures diverses et créé aussi des ponts entre les peuples et leurs civilisations. N’est-ce pas là une preuve que le dialogue des civilisations passe par la réconciliation de toutes les cultures du monde ? Le principe d’organisation de «capitales culturelles régionales» découle de la réunion sur les politiques culturelles tenue sous l’égide de l’Unesco en 1982 et été consacré par la stratégie mondiale pour le développement culturel. Parmi les objectifs essentiels assignés par la stratégie mondiale pour le développement culturel, adoptée par l’assemblée générale des Nations unies lors de la 4e session de la Conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le développement, figure la promotion du dialogue des cultures et des civilisations par l’ouverture sur les cultures et les civilisations des peuples aux fins d’encourager les valeurs d’entente, de fraternité et de paix, et d’asseoir la diversité culturelle et le dialogue commun. C’est ce que nous avons fait effectivement lors de cette manifestation, à travers notamment l’élargissement de la participation aux pays non musulmans et à travers des activités ayant pour intérêt de faire ressortir les valeurs de dialogue et de tolérance que recèlent l’islam et la culture islamique. 21 Pouvons-nous donc affirmer que la dynamique générée par cette manifestation va se poursuivre ? L’adaptation de notre culture arabo-musulmane à la mondialisation constitue un défi qu’il nous appartient de relever. Cette année culturelle islamique a permis une meilleure connaissance de notre patrimoine culturel par l’Occident, en particulier les pays qui y ont participé. Quelle stratégie le ministère de la Culture compte-t-il adopter pour faire face à cette mondialisation et ses visées acculturatrices et ethnocidaires ? Je tiens tout d’abord à dire que le concept de culture arabo-islamique, en vogue durant une certaine étape de notre histoire contemporaine, a été restructuré à la lumière du dernier amendement de la Constitution qui consacre la dimension amazighe en plus des deux dimensions sus-citées. Notre culture est une culture amazighe, arabe et islamique. Par ailleurs, je tiens à préciser que l’idée d’adaptation de toute culture quelle qu’elle soit à la mondialisation est porteuse de dangers au plan du principe et à la lumière de l’ordre mondial actuel fortement désavantageux pour les pays en voie de développement. Le concept de mondialisation est de nos jours synonyme de domination des modèles en vogue dans les pays développés et il est très dangereux lorsqu’il porte sur les questions culturelles. La culture est la façon propre à chaque peuple d’être au monde et dans le monde. L’enjeu est un enjeu d’existence ou de disparition. Il se trouve que les règles internationales en vigueur régissant le commerce extérieur ne favorisent pas l’accès des cultures des pays du Sud et menacent même ces cultures dans leurs pays d’origine ! C’est pourquoi il est absolument vital que l’Etat continue d’assurer un service public dans le secteur de la culture sans quoi nous serons balayés par la mondialisation des modèles dominants. La solution n’est surtout pas de mimer bêtement ces modèles, mais plutôt de défendre le droit de notre peuple à accéder à la culture comme son droit à la vie et à l’existence, défendre le droit de notre peuple à conserver et préserver son patrimoine matériel et immatériel, défendre le droit de notre peuple à créer tout en préservant son identité propre : c’est pour cela que l’Algérie a ratifié ou signé deux conventions capitales de l’Unesco : celle du patrimoine immatériel et celle de la diversité des expressions culturelles. Cette manifestation a-t-elle permis une meilleure compréhension de l’islam, des valeurs humaines qu’il véhicule et de son adaptation à la modernité ? 22 L’islam, comme les autres religions, est une religion, une culture et une civilisation. Le côté religieux est du ressort du ministère des Affaires religieuses. Quant à nous, nous nous sommes occupés de ce qui relève de nos prérogatives, c'est-à-dire de la culture. Nous estimons que beaucoup de choses ont été faites à l’occasion de cette manifestation pour démontrer que la culture islamique est une culture d’ouverture, de tolérance et de créativité, et témoigner du fait que la civilisation islamique est porteuse de valeurs hautement humaines, universelles et civilisationnelles. Enfin, nous avons pu démontrer que le problème n’est pas dans la culture islamique mais dans les idéologies extrémistes qui sont les ennemies de la culture. Il faut admettre que le dialogue des civilisations, engagé depuis plus d’une décennie, montre des signes d’essoufflement découlant notamment de l’influence sans cesse croissante exercée par certains lobbies animés par des intérêts politiques et des volontés de puissance, en quête d’exercer et d’élargir les sphères de leur influence politique, militaire ou économique. Je crois que le monde islamique a beaucoup fait en faveur de la promotion de ce dialogue, mais je ne crois pas que ce même intérêt soit partagé avec autant de conviction et d’engagement. La mondialisation est devenue plus que jamais indispensable mais elle doit se faire dans le respect de notre personnalité et de nos valeurs. Quel message adresseriez-vous au monde sachant que nous n’entendons rien renier de notre foi, de nos convictions et de notre façon d’être ? Le phénomène de mondialisation découle de l’emprise exercée par les grandes puissances économiques et technologiques, et il est fortement configuré par un ordre mondial économique déséquilibré et défavorable aux pays en voie de développement. Les règles actuelles régissant le commerce international et le retard technologique des pays moins développés sont autant de facteurs qui fragilisent nos cultures respectives. C’est à ce titre que nous estimons que la défense du principe de l’exception culturelle doit être partagée par les pays du Sud. C’est le principe que défend en tout état de cause notre pays dans le cadre de ses négociations en vue de l’adhésion à l’OMC. La mondialisation ne doit pas être vécue seulement comme une fatalité mais aussi comme une opportunité pour développer des échanges plus équilibrés entre le Nord et le Sud. Nous aspirons à un nouvel ordre international qui préserverait sans fragiliser les cultures des pays en développement, et qui garantirait le transfert de la technologie et du savoir-faire dans les industries culturelles. La modernité c’est aussi nos chants, nos rythmes, notre patrimoine matériel et immatériel, nos livres, nos films, notre théâtre, notre talent… A ce titre, l’année de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a vu la prolifération de notre production artistique nationale dans tous les secteurs d’activités, c’est même un record. Est-ce un déclic pour le secteur de la culture en Algérie ou juste des actions ponctuelles ? J’affirme que le déclic du secteur de la culture s’est opéré depuis 1999 avec l’arrivée de Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, qui a rétabli la place de la culture en Algérie. Jamais, depuis l’indépendance nationale, le secteur de la culture n’a bénéficié d’autant d’égards dans les politiques gouvernementales successives. Aujourd’hui, nous récoltons les dividendes de cette politique pour le bonheur de nos créateurs et nos concitoyens. Il faut admettre qu’avant cette manifestation, il y a eu «Alger, capitale de la culture arabe 2007» et le 2e Festival culturel panafricain en 2009 qui ont été des moments forts de la dynamique culturelle vécue durant cette dernière décennie, et qui ont permis de rétablir la place et l’image de notre pays dans ses espaces géostratégiques. S’il faut retenir une leçon de toutes ces manifestations et notamment de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», ce serait celle-ci : nous ne concevons jamais une manifestation culturelle comme une fin en soi. Au contraire, pour nous, la capitale culturelle ou l’évènement n’ont d’importance que parce qu’ils constituent l’occasion en or de se doter des infrastructures manquantes, pour restaurer le patrimoine culturel qui ne l’a pas été, pour permettre à nos créateurs de produire les livres, les pièces de théâtre, les expositions, les enregistrements et les tournées musicales… dont ils rêvent. C’est aussi l’occasion en or pour permettre à nos bureaux d’études, à nos entreprises de s’investir et à nos jeunes de se former. C’est ce que nous avons fait à Tlemcen mais aussi à Alger en 2007 et 2009. Nous sommes heureux que la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» ait réalisé tous ces acquis qui profiteront à nos créateurs et nos concitoyens. Je crois très sincèrement que cette ville d’art et d’histoire mérite amplement ce qui a été fait pour elle et, à travers elle, pour le peuple algérien. Tlemcen s’est dotée d’importants moyens qui lui permettront, à mon sens, de se hisser en véritable pôle de développement culturel. J’espère vivement que cette dynamique impulsée dans la wilaya de Tlemcen se poursuivra avec autant d’engagement de la part de tous les partenaires. L’Etat, à travers le ministère de la Culture, a assumé ses responsabilités en dotant la wilaya d’infrastructures appropriées, qu’il a érigées en établissements dotés de statuts juridiques afin d’assurer leur pérennité et leur continuité. Je rends hommage à M. le Premier ministre, président du Comité national, d’avoir soutenu cette démarche. Il est entendu que le ministère de la Culture poursuivra la réalisation de son programme culturel en faveur de la wilaya de Tlemcen à l’instar de toutes les wilayas du pays. En 2012 et 2013, nous veillerons à ce que les projets relatifs au patrimoine culturel soient finalisés et livrés. Il faut aussi souligner que nous travaillons avec autant d’engagement pour l’élaboration et l’adoption du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la vieille ville de Tlemcen et celle de Nedroma. Tout le monde s’accorde à dire que «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» reste un évènement culturel majeur dans l’histoire contemporaine de l’Algérie qui a mobilisé d’énormes moyens humains, matériels et financiers, et réalisé des infrastructures culturelles sans pareilles pour son organisation et sa réussite ; qu’adviendra-t-il de toutes ces infrastructures à la fin de cette manifestation ? D’abord, je tiens à dire qu’il n’y avait pas d’énormes moyens financiers consentis à la faveur de cette manifestation comme veulent le faire croire certains. Le budget affecté est incomparable avec ce qui a été consenti pour «Doha, capitale de la culture arabe 2010» ou «Marseille, capitale européenne de la culture 2013». Le budget alloué à la manifestation ne représente que ce qui est consenti pour la réalisation de quelques kilomètres d’autoroute. S’agissant du devenir des infrastructures culturelles réalisées à l’occasion de cette manifestation, je tiens à vous rassurer et à rassurer les citoyens de la wilaya de Tlemcen que nous avons pris toutes les dispositions pour garantir leur pérennité. Ces infrastructures ont été érigées en établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture et dotées de statuts qui leur garantissent de poursuivre leurs activités sans phase d’arrêt. Les décrets et arrêtés y afférents ont été publiés au Journal officiel. C’est autant de postes d’emploi créés en faveur de nos enfants et c’est autant d’opportunités offertes à nos créateurs. L’Algérie s’est bâti une réputation honorable dans l’organisation des grands évènements internationaux et attiré le respect de toutes les nations. Le ministère de la Culture s’est-il vu solliciter son savoir-faire par les pays qui vont organiser les prochaines éditions de cette manifestation culturelle et islamique ? Effectivement, nous avons acquis un savoir-faire respectable dans l’organisation de grands évènements culturels. Cela n’aurait pas été possible sans la confiance faite aux professionnels et sans l’implication des jeunes épris de connaissances, porteurs d’idées et d’innovation. Il fallait faire confiance aux compétences nationales, leur donner la chance pour exprimer leurs talents et leurs capacités d’organiser ces dites manifestations selon les standards internationaux. Je crois très sincèrement qu’ils ont réussi. C’est à l’honneur de l’Algérie que de nombreux pays aient sollicité, et continuent de le faire, ce savoir-faire pour l’organisation de manifestations identiques à l’instar des capitales culturelles arabes ou islamiques ou du festival culturel panafricain. Nous avons répondu favorablement et gracieusement, avec sincérité et la volonté de faire encore mieux, car nous estimons qu’il faut donner du sens à la coopération entre les pays en développement. 23 La manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a mis en évidence la multitude de trésors artistiques, culturels et patrimoniaux que renferme notre pays ; quelles sont les actions immédiates que vous comptez entreprendre pour la valorisation de ce riche patrimoine culturel et traditionnel ? Nous n’avons pas attendu l’organisation de cette manifestation pour entreprendre ce vaste chantier de mise en valeur de notre potentiel culturel et patrimonial. Le travail a été entamé depuis plus d’une décennie d’une manière ininterrompue et figure dans les programmes annuels de travail du secteur de la culture. C’est à la faveur de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007» que ces actions sont devenues plus visibles comme en témoignent les réalisations faites dans les différents domaines des arts et des lettres et en matière de recherche historique. «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» est une autre étape dans le prolongement de ces actions qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs fixés par la politique culturelle de notre pays. C’est en cohérence avec ces objectifs et en application de nos programmes que le secteur poursuivra ce processus de préservation, de protection et de mise en valeur de notre culture nationale dans toutes ses formes d’expression et dans sa diversité plurielle. Les arts traditionnels font partie de notre identité nationale et de notre mémoire collective ; leur développement et leur mise en valeur permettent la sauvegarde de notre culture ancestrale et notre personnalité. Ils sont aussi créateurs de richesses et de postes d’emploi. Existe-t-il un programme pour la prise en charge d’une manière effective du secteur des arts traditionnels ? 24 La prise en charge de ce que vous qualifiez d’arts traditionnels fait partie des efforts engagés en faveur de la préservation et valorisation de notre patrimoine culturel immatériel. Jamais le patrimoine culturel immatériel n’a fait l’objet d’autant d’intérêt. Notre démarche en la matière repose sur une approche scientifique et ce n’est pas un pur hasard si on a confié l’inventaire de ce riche héritage culturel au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques. Un important travail est mené par les chercheurs pour rétablir l’authenticité de ces œuvres. La banque de données du patrimoine culturel immatériel en cours d’élaboration permettra à nos chercheurs de faire connaître les facettes cachées ou méconnues de notre culture traditionnelle. D’ores et déjà, nous avons entamé un important travail de vulgarisation de notre patrimoine immatériel tant au plan national qu’international. L’inscription de l’Ahellil du Gourara sur la liste des chefs d’œuvre de l’humanité de l’Unesco, auquel s’ajouteront d’autres formes d’expression traditionnelles dont les dossiers d’inscription sont en cours, illustrent notre volonté de faire connaître notre génie créateur au monde. Au plan interne, l’institutionnalisation des festivals culturels, l’enregistrement du patrimoine lyrique, le soutien à la création littéraire sont des actions qui visent à faire connaître cette richesse culturelle au profit de nos concitoyens et des générations futures. C’est en somme un travail de préservation des éléments structurants de notre identité qui est mené. Cela suppose aussi une politique incitative au profit des métiers traditionnels et des artisans en général… Votre question renvoie à des attributions dévolues à un autre secteur qui a en charge le volet relatif aux métiers traditionnels et à l’artisanat. Je tiens seulement à témoigner que le gouvernement a examiné tout récemment le projet de plan de consolidation du développement de l’artisanat à l’horizon 2020, présenté par M. le ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Le développement de ces secteurs, artisanat et métiers traditionnels, sont indissociables du développement du tourisme dans notre pays. Cela suppose que votre ministère travaille en étroite collaboration avec celui du Tourisme pour l’élaboration d’un programme d’action commun, d’autant plus que la mise en symbiose, durant une année, de tous les génies, de tous les talents, de toute la création culturelle et artistique nationale a créé une dynamique sans précédent qui mérite une attention particulière des pouvoirs publics ? Vous avez raison de parler de la coordination étroite qui doit être privilégiée entre les différents acteurs, sauf que l’artisanat et les métiers traditionnels sont des domaines relevant de la compétence d’un autre secteur comme je l’ai mentionné précédemment. Le ministère de la Culture est disposé à apporter sa modeste contribution au débat sous l’angle notamment de l’art et de l’authenticité, mais aussi sur les meilleures formes de valorisation de ce potentiel traditionnel en fonction des normes et standards internationaux qui garantissent un plus grand impact. Lors de son discours inaugural de cette manifestation, le président de la République a affirmé «que l’Etat algérien s’emploie à faire impulser, encourager, donner les moyens, de créer des environnements, de tracer et de mettre en œuvre des politiques culturelles en ouvrant les portes aux talents, en exprimant de la reconnaissance aux créateurs, en réalisant des mises en relation fécondes et en mettant à la disposition de la création, de la pensée, de l’art, de l’innovation, les moyens nécessaires à l’éclosion du génie de notre peuple et l’épanouissement de son talent». Peut-on dire et affirmer que cette politique ou ce programme sont déjà sur les rails ? Cette citation du discours de Son excellence Monsieur le président de la République à l’ouverture de la manifestation résume les grandes lignes de la politique culturelle du pays et constitue une réponse à ceux qui, aujourd’hui, parlent de l’absence de vision culturelle claire et qui proposent une politique culturelle dont les contours obéissent à des conceptions doctrinales et idéologiques loin d’être innocentes. C’est en application de cette vision clairvoyante que l’action culturelle de l’Etat a été menée ces dernières années dans le cadre du plan d’action du gouvernement portant mise en œuvre du programme du président de la République. Les réalisations faites à l’occasion de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» s’inscrivent à juste titre dans le cadre de cette politique et des orientations contenues dans le discours d’ouverture. Nous estimons que le bilan de cette manifestation traduit fidèlement ces orientations. Les réalisations faites sont là pour en témoigner. Ajoutez à cela tous les programmes annuels de soutien à l’édition, à la production cinématographique et la production théâtrale, et plus largement à la création littéraire et artistique. Grâce à quoi ? Grâce à deux fonds que l’Etat a créés pour cela. Sans ces fonds, aucun film, aucune pièce de théâtre ne seraient produits. Quel bilan faites-vous, Madame la ministre, de cette manifestation culturelle de Tlemcen ? Même si le bilan de la manifestation n’a pas encore été présenté au Comité national présidé par M. le Premier ministre, je peux néanmoins dire qu’il est très positif à la lumière des indicateurs suivants : la manifestation a permis de doter Tlemcen de onze nouvelles infrastructures culturelles : le Palais de la culture, le Centre des études andalouses, la bibliothèque de wilaya, le Palais des expositions, le Théâtre de verdure, la salle de cinémathèque Djamel-Eddine-Chanderli, le Musée d’art et d’histoire de la ville, le Musée de la calligraphie, la reconstitution et reconstruction du palais royal des Zianides, le Centre des manuscrits et le Musée d’archéologie islamique. Cette même manifestation nous a aussi permis de restaurer et/ou de mettre en valeur plus de 80 sites et monuments historiques. L’autre satisfaction réside dans le nombre record des pays qui ont pris part à cette manifestation. Pour les journées culturelles, nous avons enregistré la participation de 26 pays des quatre coins du monde, en plus de la participation des représentants de 43 pays aux 13 colloques internationaux organisés durant la manifestation. Les journées culturelles des wilayas ont permis à des milliers d’artistes de se produire et de donner une image complète de la richesse de notre culture nationale. La réalisation de 30 films courts métrages et/ou documentaires, de 19 pièces théâtrales et de 423 livres lors de la manifestation témoignent à eux seuls de la dynamique qui a touché les différents domaines de la création artistique et littéraire. A ce formidable mouvement, s’ajoutent l’organisation dans les standards internationaux de 15 expositions, l’enregistrement du patrimoine musical à travers la réalisation de coffrets des maîtres de la musique andalouse et autres genres musicaux, l’organisation de 8 festivals culturels et de 191 tournées artistiques qui ont vu la participation de 3 315 artistes, musiciens et techniciens… Ma plus grande satisfaction réside dans le niveau d’adhésion de la population à cette manifestation et de la dynamique créée auprès d’elle comme en témoignent les quelques chiffres suivants : pour les expositions respectives, un nombre global de 425 501 visiteurs a été enregistré. Pour les colloques, un nombre de 700 participants a été atteint. Le théâtre, à travers les 600 spectacles organisés, a enregistré à lui seul une présence de 105 000 personnes. On ne peut que se réjouir de tout ce qui s’est fait tout au long de cette manifestation. Il paraît que vous avez veillé au grain sur l’organisation et les programmes de cette manifestation… En ma qualité de présidente du comité exécutif de la manifestation, je devais assumer pleinement mes responsabilités. J’ai toujours dit à mes cadres que nous sommes «les ouvriers de la République et fiers de l’être», et que nous devons faire convenablement le travail qui nous est demandé. Nous n’avions d’autres choix que d’être présents et de veiller à la réalisation du programme dans le moindre détail. Ma pensée va vers celles et ceux qui ont sacrifié leur vie de famille, leurs vacances et leurs jours de repos et pour ceux qui, dans l’adversité et l’hostilité, ont résisté et surmonté toutes les épreuves. Mon admiration va vers les bureaux d’études et entreprises algériennes qui ont travaillé avec abnégation et sans fléchir pour réaliser les projets en dépit des tracasseries administratives de toutes sortes. Je ne peux m’empêcher d’exprimer ma reconnaissance à Monsieur le président de la République et à Monsieur le Premier ministre, président du Comité national, pour tout le soutien qu’ils nous ont accordé tout au long de cette manifestation. 25 Mois du théâtre pour enfant De l’art dans un cadre éducatif Quelles ont été les difficultés majeures rencontrées sur le terrain ? J’estime que le plus important est d’avoir réussi à réaliser notre programme et d’avoir surmonté beaucoup d’obstacles et d’embûches. Je suis triste de n’avoir pas réussi à réaliser le seul projet en instance, celui de la rénovation et de l’ouverture au public de la salle de cinéma «le Lux» et de certains projets afférents au patrimoine culturel en raison des problèmes d’ordre juridique et de coordination intersectorielle. Comme je suis aussi triste que la situation financière de certains bureaux d’études et entreprises n’aient pas été régularisées alors qu’ils ont réalisé le travail qui leur a été demandé. Nous avons assumé nos responsabilités. Aux autres parties d’assumer celles qui relèvent de leur autorité et de leur compétence. Les communes de la wilaya de Tlemcen ont abrité alternativement et durant 1 mois, des journées théâtrales, organisées dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Des troupes de dix théâtres régionaux, dix coopératives et associations et dix troupes locales ont sillonné les 53 communes dont certaines déshéritées ayant fait connaissance avec le quatrième art pour la première fois au grand bonheur des enfants, de leurs parents et de leurs instituteurs. Madame la ministre, la revue El-Djawhara a été incontestablement une vitrine de cette manifestation ; peut-on avoir votre avis sur cette publication culturelle ? Je saisis cette occasion pour saluer et féliciter toutes celles et tous ceux qui ont fait de cette publication d’information un grand vecteur de communication de la manifestation. Ma satisfaction est d’autant plus forte lorsque je sais que l’équipe qui la compose est constituée essentiellement de jeunes. Cette revue a fait l’objet d’une large diffusion et a été fortement appréciée tant en Algérie qu’à l’étranger. Elle témoignera, pour longtemps, de l’organisation de cette manifestation et constituera une source d’information indéniable pour tous ceux qui, dans l’avenir, voudront s’informer sur «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Va-t-elle cesser de paraître avec la clôture de cette manifestation ? Je ne souhaite pas qu’une revue pareille, qui a gagné beaucoup d’expérience, disparaisse aussi vite, comme je ne le souhaite pas non plus pour toutes les publications d’information générale ou spécialisée qui demeurent des tribunes d’exercice de la liberté d’expression. J’espère vivement que cette revue culturelle soit maintenue tant il est vrai que Tlemcen dispose, grâce aux réalisations faites dans le cadre de la manifestation, de potentialités favorables pour asseoir une véritable dynamique culturelle. Il serait fort dommage que la wilaya de Tlemcen ne dispose pas d’une revue culturelle avec toutes les expériences acquises. Que représente pour vous, Madame la ministre, la réussite sur tous les plans de cette manifestation culturelle internationale ? Cette réussite est celle de l’Algérie toute entière. Elle témoigne de la capacité grandiose de notre peuple à relever les défis et réussir des exploits. A travers la culture, nous avons œuvré au rayonnement de l’image d’un pays qui marque son retour sur la scène internationale et d’un pays fort par l’intelligence et les talents de ses enfants. Les retombées de ce succès sur notre pays ne peuvent être que positives sur tous les plans et ne feront que consolider notre place dans le concert des nations. 26 Pour cette manifestation unique en son genre, Ali Abdoun, responsable du département théâtre, dira : «Notre objectif est d’instaurer et de transmettre aux enfants le goût du théâtre et le plaisir de pouvoir assister à des spectacles du 4ème art…» Et au vu de l’intérêt suscité par cet événement et l’afflux du public juvénile, l’on est tenté de dire que le pari a été gagné. La clôture de cette manifestation va-t-elle être aussi grandiose que son inauguration ? C’est avec un pincement au cœur que nous clôturons cette manifestation, car nous y avons mis beaucoup d’amour et beaucoup d’efforts, et parce que nos concitoyens et Tlemcen elle-même y ont adhéré avec ferveur et enthousiasme. Nous devons clôturer la manifestation car tel est le règlement qui régit les manifestations relatives aux capitales culturelles. Pour ma part, la clôture sera grandiose en termes de symbiose et d’harmonie entre la modernité et l’authenticité. La tâche incombe à l’Orchestre symphonique national, à sa chorale et à la Garde républicaine d’interpréter avec un langage musical symphonique des facettes des répertoires algérien et international. Le spectacle de clôture se veut être une transition avec la célébration par notre pays du 50e anniversaire de son indépendance. A ce titre, la présence des moudjahidate et des moudjahidine nous honore au plus haut point. «Namla oua Sarsour» (La cigale et la fourmi) de Kacemi Lahcène et Yacine de la coopérative El Fordja «Les aventures de Lahim » de Mustpaha Guenad et Mohamed Bouri de l’association Ibn Chaâb de Maghnia, «Le magicien et la sorcière» du petit théâtre de Blida, « L’amie fidèle » de la troupe Les amis de l’art de Guelma » ainsi que les tours de magie avec Imad de Blida ont su rallier une masse juvénile à une cause, celle du théâtre simple, beau et éducatif «On reste toujours dans le domaine de l’éducation et de la morale», indique M. Guenad, comédien et metteur en scène. «Avant de présenter ces histoires aux enfants, on les soumet au jugement d’un psychologue qui donne son avis sur l’utilité et l’apport éducatif de ces histoires dédiées à l’enfant, voir si elles contribuent d’une certaine manière à son éducation. Parce qu’il ne faut pas oublier que l’enfant est très réceptif à ce qu’on lui donne et il est capable d’assimiler», affirme, pour sa part, M. Kacemi d’El Fordja. Le duo de clowns El Basma ont, avec leur gestuel, leur mimique et une musique intelligente, su capter l’attention d’une assistance qui n’en demandait pas plus. «Ce que je fais pour ces enfants vient du cœur et de l’affection que j’éprouve pour eux. Mon souhait est de leur donner de la joie», disent en chœur les deux artistes, Karim Brihmet et Walid Chedel. Quant à Ahmed El Aouni, auteur de la pièce Chekchouk, il affirme : «En nous mettant devant un auditoire jeune, c’est peut-être plus difficile d’être face à un public adulte. L’enfant est innocent, sensible, on doit faire très attention à ce qu’on lui donne, parce que dans le fond, c’est la morale qui compte, c’est le message éducatif qui doit passer. Dans un cadre de divertissement, on doit inculquer l’art, des valeurs». Cette manifestation, qui a réussi à drainer un nombre impressionnant d’enfants, a été, aussi, marqué par l’organisation d’ateliers de formation. «Le théâtre doit se développer dans le milieu scolaire. Notre souhait, pour ne pas dire notre objectif, c’est de créer des classes d’initiation au 4e art et des ateliers de formation», a déclaré M. Abdoun. Chahreddine Berriah Si vous deviez vous adresser à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette manifestation, que leur diriez-vous ? Je dirai «Merci», «Merci d’exister». Merci d’avoir relevé le défi. J’ai toujours eu confiance en vous. Je suis fière de partager avec vous la carte d’identité, notre territoire, notre culture, notre histoire et le drapeau. Je suis fière de partager avec vous de beaux rêves pour un avenir commun radieux. Merci de nous avoir offert des moments de bonheur et de communion partagés avec notre peuple qui renoue avec la paix, la stabilité et la joie de vivre. Merci à tous les acteurs nationaux qui ont contribué à la réussite de cet évènement. Merci pour leur immense talent créatif, leur engagement et leur haut degré de conscience nationale et patriotique. Merci à la population de Tlemcen qui a dignement représenté tout notre peuple par son hospitalité, sa générosité et son adhésion extraordinaire. Merci aux participants étrangers d’être venus et d’avoir contribué à la réussite de la manifestation. Tahya El-Djazaïr, Allah yarham echouhada. 27 L'Algerie pleure son héros Dès l’annonce du décès du président Ben Bella, l’icône de Lalla Maghnia et de sa région, la population a accouru vers le domicile familial du défunt, une ancienne bâtisse située au centre-ville, pour confirmer la véracité de l’information. Il faut dire que sa mort a été annoncée par des médias à maintes reprises, mais cette fois-ci le destin en a décidé autrement ; celui qui a porté l’Algérie dans son cœur tout au long de sa vie et participé activement à sa libération n’assistera pas à la célébration du cinquantième anniversaire de son indépendance. La nouvelle est tombée tel un couperet et tout un chacun s’interrogeait sur le lieu de son enterrement afin de lui rendre un dernier hommage. Le mercredi 11 avril 2012, Maghnia est devenue une ville morte. Magasins et cafés ont baissé les rideaux, leurs devantures et les balcons des maisons se sont ornés de drapeau national, et l’on se dirigeait par dizaines, sinon plus, vers la modeste demeure qui a enfanté l’un des héros de la révolution de novembre 1954, celui qui devint le premier président de la République algérienne. On évoque le jubilé que lui a réservé sa ville natale un certain 3 mai 2005, qui a vu la participation de plusieurs personnalités nationales et internationales dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lequel a eu le mérite de réhabiliter cette figure emblématique de l’histoire de l’Algérie. On se rappelle ses larmes émouvantes à l’amphithéâtre de l’université Aboubekr-Belkaïd quand il reçut, des mains du président Bouteflika, le titre de docteur honoris causa. Ce jubilé est resté gravé dans la mémoire des Maghnaouis et dans celle de toute la population de la wilaya de Tlemcen qui, dès l’annonce officielle de son décès, s’est rendue en masse vers le siège de la wilaya pour lui rendre un dernier hommage. On se souvient aussi de cette journée mémorable du 16 avril 2011 quand le président Bouteflika lui a conféré l’honneur d’inaugurer l’aéroport portant le nom de Messali El-Hadj, considéré par les historiens comme le père du nationalisme algérien, en présence de la fille du fondateur de l’Etoile nord-africaine et du Parti du peuple algérien dans lequel Ahmed Ben Bella a milité, avant de passer à l’action militaire au sein de l’OS et conduit le hold-up de la poste d’Oran dont le butin a servi au financement de la lutte armée du peuple algérien. On se rappelle que lors de la soirée organisée en son honneur et en celui du président Bouteflika, Ahmed Ben Bella avait dansé sous les rythmes du haouzi et de l’andalou. On se rappelle aussi de l’inauguration de la zaouïa de Sidi M’hamed El-Ouassini en présence de tous les chouyoukh des zaouïas du pays et d’une soixantaine de troupes folkloriques et cavaleries. Quand il venait à Maghnia pour retrouver les siens et ses anciens amis, sa maison familiale devenait le lieu de rencontre pour les milliers de personnes qui venaient le saluer, prendre une photo souvenir avec lui ou lui exposer leurs doléances. Il était humble et modeste. Il écoutait attentivement et quand le cas méritait une intervention, il n’hésitait pas à prendre son téléphone pour saisir les responsables. Il n’avait que cette demeure familiale à Maghnia, n’ayant vécu que pour ses idées et ses idéaux. Sa ville natale le pleure et se prépare à lui rendre un vibrant hommage. «Nous tenons à organiser une grande cérémonie religieuse à sa mémoire, c’était un moudjahid, un des héros de la guerre de Libération nationale et notre premier président», affirment les Maghnaouis dont certains ont pris la route à destination d’Alger pour participer à ses funérailles et lui rendre un dernier hommage au Palais du peuple. Pour Hadja Nouara, une moudjahida, «l’Algérie toute entière est fière de ce grand militant de la cause arabe, africaine et tiers-mondiste, c’est un héros national et sa mémoire restera éternelle pour ceux qui portent l’Algérie dans leur cœur». Si Zoubir, un enseignant universitaire, souligne : «Nous voulons que l’université de Maghnia porte son nom. Il faut que l’Algérie réhabilite tous ses héros afin qu’ils restent éternels et pour que la nouvelle génération puisse s’en inspirer. Quand au reste, on doit le laisser aux historiens et aux académiciens, ce sont eux qui doivent écrire notre histoire loin de toutes considérations.» Lalla Maghnia est en deuil comme le pays tout entier. Que Dieu accorde Sa Sainte Miséricorde au défunt président. 28 29 “I AM PROUD OF YOU!” By: Amira Ramzy It’s true that “The Capital” has gone, but everybody would say that the most important things are still there. This is the case that illustrates the closing of the international cultural event, Tlemcen, Capital of Islamic Culture 2011, hosted by the city of the Zyanides, along a whole year. The closing ceremony of the demonstration held at the Cultural Palace of Imama, in the evening of April 25th, was as colorful as its kicking off which was held on the last 16th of April 2011 at the Hills of Lalla Setti. The official ceremony was headed by Mrs. Khalida Toumi, Minister of Culture, next to the Vice Prime Minister Mr. Noureddine Yazid Zerhouni and high ranked personalities, besides to the local executive members of the demonstration. The delegation also counted members of the diplomatic corps accredited in Algiers mainly from countries which took part in the cultural activities, as well as a panoply of Algerian artists representing cinema, theater and music fields, I name, Adjaïmi, Menai, Sonia, Salah Ougrout, Sid-Ali Kouiret, Said Hilmi and many others. Addressing the audience during the official closing ceremony, Mrs. Khalida Toumi mentioned that the province of Tlemcen has been during a whole year, a cultural pole that offered all regions of Algeria as well as many Muslim and other foreign countries opportunities to show their material and immaterial cultural heritage and their artistic potential. The Minister of Culture expressed satisfaction as far as the achievement of new infrastructures the city of Tlemcen has benefited from in the frame of the demonstration. According to her, the number of new projects realized in the light of this cultural event has never been reached by any sector within this rate. Indeed, this worldwide cultural event removed dust and haziness on many figures and characters that marked the history of the region of Tlemcen through scientific meetings of high quality. Mrs. Khalida Toumi expressed gratitude and thanks towards all those who contributed in making of the event "Tlemcen, Capital of Islamic Culture 2011" highly successful. “I am proud of you, sons and daughters of my nation, you who held the challenge”, she expressed. The executive wanted the closing program to be as varied and rich as possible. For that purpose, four sites have been selected to host the various shows and exhibitions planned along four days. On one hand, it was meant to put the new infrastructures, such the new Air Theater of El Koudia and the new Palace of Exhibition under practice, and on the other, to make the whole city involved in this closing feast by bringing the shows closer to the citizens. worth stating that the festivities marking 30 It’s the end of this event have started on Saturday afternoon 21st of April, by a highly colorful show, offered by the National Ballet along the main street of the city. by : Amira Ramzy Then Followed at the evening of the same day at The Palace of Culture, by a big dance show by the Ballet under the title “Rihla fi bladi” a kind of a travel through the country acted by various folk troops from different regions of the country, Chaoui, Berber, Touareg, Algiers, Tlemcen and others, Highly rich in colors and rhythms. Added to that, a popular parade accompanied by horsemen crossed the main street of Mansurah, a spectacle that subjugated the numerous public on both sides of the road leading to the Cultural Palace of Imama. Meanwhile, other festivities were held at Koudia Air Theater where a youth musical program, performed by two modern bands, Cameleon from Algiers, and Sounoudj from Constantine. At the Cultural Palace for its part, the audience listened to a more soft musical show, performed by the Maghreban Andalusian music Orchestra, composed of musicians from Algeria, Tunisia and Morocco, led by the great Rachid Guerbas. It was also an opportubity seized by the Minister of Culture to inaugurate the new public library “Mohamed Dib” and the Exhibition Hall of Koudia named “Mohamed Farrah”. Finally, she paid a visit to The Andalusian Study Center project of Imama and some other new buildings. These cultural infrastructures are of great importance to the province since they will allow continuing the cultural dynamics created in the city thanks to this cultural event. The closing day was majestically led by the National Symphony Orchestra with the participation of «Alhane wa chabab” choir. The orchestra was alternately driven by two masters, the Syrian Missak Baghboudarian and the Algerian Rachid Saouli. The National Symphony Orchestra and the bagpipes band of the Republican Guard opened the show, followed by many local artists representing several genres, such as Sid-Ahmed Belli, Meriem Ben Allal, Karim Boughazi, Yosra Zekri… Several artists were honored in this opportunity. Let us name Rachid Saouli, Missak Baghboudarian, Kouider Bouziane, Yosra Zekri, Meriem Benallal, Karim Boughazi as well as the leader of the troop of bagpipes. Mrs. Khalida Toumi was honored too in the name of the Tlemcen population. In all, nobody can deny that the demonstration had a positive impact on the entire region. It has been throughout the Arab world, one of the major events of the year. Thus, it brought evidence that the country is able to hold any big festival in any town of Algeria. More than that, the country has always gained respect and recognition of foreign states in all continents, considering the number of participating countries that took part in Tlemcen cultural event. Impressions générales THE CULTURAL ROUND UP Bensari Fatih, expert judiciaire : «Ce fut à mon sens une année exceptionnelle pleine de culture et d’histoire. Je suis très satisfait d’avoir pu assister à cette manifestation que Tlemcen a mérité d’accueillir. Je tiens à féliciter l’Isesco et le ministère de la Culture pour le choix porté sur Tlemcen. Je pense que ce genre de manifestation doit être renouvelé pour que la culture soit de nouveau à l’honneur à Tlemcen. J’ajoute qu’un pays sans culture est un pays malade et ne peut évoluer. C’est la raison pour laquelle j’estime que la culture symbolise la santé de toute la nation.» Amirat Ghouti, agent de sécurité au CIP : «La manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011" a été l’occasion de mettre en valeur tout le patrimoine de Tlemcen et sa région. Toutes les personnes qui sont venues à Tlemcen ont été enchantées de participer à cet évènement exceptionnel surtout celles qui n’ont pas l’habitude de venir souvent. J’ai constaté que les jeunes ont été particulièrement sensibles à cette manifestation, puisqu’ils étaient nombreux lors des soirées organisées au Palais de la culture, à la maison de la culture, au CIP et au théâtre de verdure. Ce fut une découverte pour beaucoup, et même les enfants ont eu leur part de bonheur avec le théâtre.» Yacoubi Abdelhafid, notaire : «Tlemcen méritait amplement d’être la capitale de la culture islamique parce qu’elle renferme des civilisations anciennes, de prestigieuses dynasties et beaucoup d’histoire en sa qualité de capitale du Maghreb arabe comme cela est souligné dans de nombreux ouvrages. Le choix de Tlemcen se justifie énormément par le fait que les Tlemcéniens eux-mêmes défendent ce point de vue. J’ai remarqué l’engouement des intellectuels autour de cette manifestation qui a marqué d’un sceau indélébile et ce, durant une année, la vie quotidienne des Tlemcéniens avec cette formidable animation au niveau des tous les espaces culturels qui vont redonner vie à la culture dans son sens le plus large, au-delà de "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011". C’est du moins notre souhait à tous.» Boukli Hacene Tani Abdesslam, président de l’Office du tourisme : «Ma première impression est celle-ci : j’ai constaté avec fierté que Tlemcen est sortie de l’anonymat et est devenue en l’espace d’une année une capitale universelle. Je félicite tous les organisateurs de cette manifestation qui a permis de mettre en valeur le patrimoine de Tlemcen et sa région comme les sites et monuments historiques millénaires dont certains étaient à l’abandon. Aujourd’hui, nous somme très fiers de dire que nous avons reçu de nombreux touristes nationaux et étrangers qui ont pu découvrir la ville mise en valeur grâce à la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011". Les touristes que nous avons reçu à l’Office du tourisme nous ont déclaré avoir été émerveillés par la qualité des spectacles et de l’animation culturelle durant cet évènement ; ils remarqué aussi que de nombreux monuments anciens ont été totalement restaurés et mis en valeur. Je tiens à préciser que lors des week-ends, il était difficile de trouver une place pour stationner devant les ruines de Mansourah, alors qu’auparavant cet endroit était presque désert. On espère pouvoir accueillir d’autres manifestations culturelles de ce genre pour faire connaitre nos us et coutumes à nos visiteurs venus de tout le territoire national et de l’étranger.» Belaredj Abbès, hôtelier : «Tout le monde se souviendra de cette manifestation qui a permis, une année durant, aux Tlemcéniens d’abord, aux nombreux visiteurs ensuite, de découvrir ou redécouvrir Tlemcen et sa région, ses mosquées anciennes, sa casbah, ses traditions, sa musique andalouse, son folklore. La jeunesse a été très sensible à cette grande rencontre de la culture islamique en découvrant la grandeur de notre civilisation et les illustres savants qui ont perpétué à travers leurs œuvres, jusqu’en Chine, le message de la connaissance et du savoir. Non seulement Tlemcen méritait d’être hissée au rang de capitale islamique, mais elle demeure l’une des rares régions dans notre pays où les coutumes sont encore jalousement conservées et protégées.» 31