Interview - Ministère de la culture

Transcription

Interview - Ministère de la culture
Interview
24
Mme
1er
15 mai 2012
Khalida Toumi ministre de la Culture
«Cette réussite est celle
de l’Algérie entière»
Une clôture en apothéose
Nous sommes
fiers de vous !
e
Une clôture en apothéose
r
Le Palais de la
culture a vibré..
Cette manifestation a donné à Tlemcen de nombreuses infrastructures
et des espaces culturels grandioses qui pourront faire d’elle un pôle
de rayonnement culturel d’envergure nationale et internationale. Ces
infrastructures réalisées selon les normes universelles, avec une architecture
arabo-andalouse d’une beauté exceptionnelle, ont rendu à la capitale des
Zianides son lustre d’antan, sachant, par ailleurs, que cette ville grouille de
talents divers qui pourront poursuivre l’action culturelle, qui fait désormais
partie de la vie quotidienne des citoyens.
La cérémonie de clôture animée par l’Orchestre symphonique national et la
troupe des cornemuses de la Garde républicaine a été grandiose, comme
toutes les autres soirées animées par l’ensemble maghrébin de la musique
andalouse, le Ballet national qui nous a permis de voyager aux fins fonds
du patrimoine immatériel algérien, et toutes les soirées animées par la
somptueuse Leïla Benmrah, Meriem Ben Allal et autres maîtres, à l’instar
d’Abdelkader Chaou et Hamdi Bennani.
A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i
Cette manifestation, qui a consacré Tlemcen comme capitale de la culture
islamique, a permis au public algérien de découvrir aussi les trésors culturels
de pays lointains, des us et coutumes des différentes régions d’Algérie et un
pan entier de l’histoire nationale.
Un grand hommage est donc rendu à l’Isesco qui a choisi Tlemcen,
capitale de la culture islamique, au président de la République Abdelaziz
Bouteflika qui l’a parrainé et au ministère de la Culture qui a veillé à son bon
déroulement, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont travaillé nuit et jour
pour réussir cette grande fête que nous ne sommes pas prêts d’oublier.
Il est du devoir de tout un chacun, hommes et femmes de culture, artistes
et musiciens, chercheurs et historiens, de redoubler d’efforts pour que
Tlemcen demeure une capitale culturelle pour l’éternité.
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Département projets de restauration et de mise
en valeur du patrimoine culturel et historique
Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar
Email: [email protected]
m
Chef du département : M. Abdelhalim Seray Email: [email protected]
04
Défilé populaire
à travers la commune
de Mansourah
09
Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur Email: [email protected]
m
Département livre et littérature Département théâtre Chef du département : M. M’hamed Benguettaf
Email: [email protected]
o
A chaque début une fin. Mais ce qu'a semé
cette manifestation culturelle internationale
tout au long de cette année riche en activités
artistiques, musicales, scientifiques et historiques,
ne peut que germer et donner des fruits que
les amoureux de l’acte culturel, dans toute sa
dimension et dans toutes ses formes, peuvent
cueillir dans un proche avenir. Les bases d’une
véritable relance culturelle sont désormais jetées
et bien visibles tant sur le plan infrastructurel
qu’humain.
Département nouveaux
projets d’infrastructures et d’équipement Département cinéma Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane
Email:[email protected]
Département expositions Chef du département : M. Mohamed Djehiche
Email: [email protected]
Département colloques Chef du département : M. Slimane Hachi Email:[email protected]
Département patrimoine
immatériel et chorégraphie
Chef du département : Mme Zahia Bencheikh
Email:[email protected]
Département festivals, animation de
proximité et tournées musicales
Chef du département : M. Nourreddine Lardjane
Email:[email protected]
Département semaines culturelles nationales
et journées culturelles étrangères
Chef du département : Mme Nadia Cheriet
Email: [email protected]
Communication Chef du département : Mme Fatiha Akeb
Email:1 - [email protected]
Email:2 - [email protected]
Coordonnateur
M. Abdelhamid Belblidia
Email: [email protected]
S
Une
joie indescriptible a régné à Tlemcen ce 25 avril 2012, date de
la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture
islamique», rehaussée par la présence de Mme Khalida Toumi,
ministre de la Culture, du vice-Premier ministre Noureddine Yazid Zerhouni
et de nombreux ambassadeurs de pays frères et amis ayant pris part à ce
grand rendez-vous culturel réussi.
a
i
Tlemcen, capitale
culturelle pour l’éternité
Liste des membres du Comité exécutif
de la manifestation
Bilan
Tlemcen
2011 12
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L'Algérie revisitée par le Ballet national
«Rihla fi biladi»
fait la joie du public tlemcénien
Interview de Madame
Khalida Toumi
ministre de la Culture
Cette réussite est celle
de l’Algérie entière 20
Mois du théâtre pour enfant
De l’art dans
un cadre éducatif
Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture
Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani
Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Ipression : ENAG
E-mail: [email protected]
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L'Algerie 28
pleure son héros
Une clôture en apothéose
Mme Khalida Toumi,
ministre de la Culture :
«Toutes les réalisations
sont le fruit des
compétences algériennes»
Le Palais de la
culture a vibré
A la faveur de la clôture de la manifestation «Tlemcen,
capitale de la culture islamique 2011», la ministre de
la Culture, Mme Khalida Toumi, en visite de travail de
deux jours à Tlemcen les 25 et 26 avril, a procédé à plusieurs inaugurations dont la bibliothèque principale de
lecture publique Mohammed-Dib d’Imama (un modèle
qui sera reproduit dans les autres wilayas), le Centre des
études andalouses (annexe du CNRPAH), le pavillon des
expositions Mohamed-Farah, le Théâtre de plein air de
Koudia, le palais de la culture Abdelkrim-Dali et la salle
de cinéma Djamel-Eddine-Chanderli.
La soirée de clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011»
qu’a abritée le palais de la culture de Mansourah, le mercredi 25 avril 2012, a été marquée
par un programme lyrique comportant trois parties, mystique, symphonique et patriotique,
avec le précieux concours de l’ONCI. Un programme «couvert» en tandem par l’Orchestre
symphonique national, dirigé tour à tour par le maestro syrien Missak Baghboudarian et le
compositeur algérien Rachid Saouli, avec comme chef de chœur Rabah Kadem, et la troupe
des cornemuses (fanfare) accompagnée du chœur de la Garde républicaine. La chorale de
«Alhane wa Chabab» était dirigée par Kouider Bouziane.
Allal Bekkaï
Au Centre des études andalouses, où on pouvait lire sur des banderoles «Allah djamil wa youhibou el-djamel», la ministre était tout admirative devant la jolie vasque ornée d’antilopes
blanches en pierre, à l’instar des lions de l’Alhambra de Gharnata, dont elle a promis de redorer
les blasons avec du bronze (dès que les crédits seront disponibles). Idem pour le plafond de
l’auditorium qui «pèche» par la géométrie (surface plane au lieu d’une coupole). L’architecture de
ce centre a été calquée, faut-il le souligner, sur celle du fabuleux palais andalou. Des architectes
et des artistes décorateurs ont été honorés par la ministre à cette occasion.
Mme Khalida Toumi rendait un vibrant hommage à chaque étape de sa visite aux artisans des
projets inscrits au titre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». «Toutes ces réalisations sont le fruit de compétences algériennes», a-t-elle lancé non sans fierté.
La représentante du gouvernement a fait visiter à cette occasion le palais royal du Mechouar au
corps diplomatique qui l’accompagnait.
Dans son allocution prononcée au Palais de la culture à l’occasion de la clôture de la manifestation, la ministre n’avait pas manqué d’aborder la question de la démocratie par rapport à la prochaine échéance du 10 mai. «La démocratie autant que la culture ne s’importent pas», avait-elle
souligné en illustrant son propos avec un adage du terroir : «Melass tinak yasdjalak».
Dans ce sillage, elle a déclamé avec une grande émotion l’immortelle Iliade de Moufdi Zakaria.
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Allal Bekkaï
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Clôture
en mélodie
En guise d’ouverture, une série de mélodies proposée par Rachid Saouli, intitulée «El-Hadara», suivie par la
qacida Sidi Boumediène puisée du patrimoine et arrangée par le maestro, interprétée par Meriem Benallal
et Karim Boughazi. Il faut souligner que Rachid Saouli possède une parfaite maitrise de la direction musicale
d'œuvres de grands compositeurs de musique universelle tels Mozart, Beethoven, Ravel, Tchaïkovski… Mais il
a toujours manifesté la volonté de diriger un programme musical, écrit et arrangé sous forme symphonique,
d’œuvres créées par des compositeurs algériens à l'image de Abdelouahab Salim. Il a ainsi arrangé un grand
nombre de titres puisés dans terroir. En dirigeant ces œuvres, il fascine son public qui retrouve ses racines et
son identité. Dans ce sillage, son collègue Rabah Kadem dédiera à cette grande soirée trois chansons arrangées par ses soins dont El-Fayyachia (qacida du patrimoine), Sobhanek (de son crû) et El-Boudala (de Brahim
Izri, un mélodiste kabyle réputé, mort en 2005). La qacida Ana mali fiyyach (répertoire melhoun) est attribuée
au poète marocain Sidi Bahloul Cherki (XVIIe siècle), un saint vénéré au Maroc, joailler de son vivant.
Voici le texte traduit en français :
Mais de quoi me plains-je ?
Après tout que crains-je ?
Gémir sur mon sort ?
Dieu est mon réconfort ?
Je ne suis que l'esclave du Tout-Puissant,
Dieu seul défait les maux angoissants.
Je ne suis que son esclave docile
Pour Lui, tout se résout tout est facile.
Oui mon âme lui appartient toute !
Dieu m'observe, mon regard est hagard
D'une goûte il me fit concevoir !
Mais de quoi me plains-je ?
Dieu ordonne et Sa loi se réalise
il entreprend tout et le finalise !
Il agit sur le monde à Sa guise.
La terre entière Lui est soumise ?
Dans l'utérus obscur il m'a conçu
Et m'a gratifié de bienfaits en sus
Boire, manger et bonté qui surabondent
Je suis dévêtu dans ce monde
Il m'a enveloppé à la seconde
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Mais de quoi me plains-je
Mais après tout que crains-je ?
Et Dieu ne cesse de me protéger
Je ne cesserai de Le louanger.
Mon action et ma force n'ont de sens
Que par Sa Grâce et son omniprésence
Je suis né dévêtu ne sachant rien
Son assistance me comble de biens,
Ses bienfaits fusent, je mange et je bois
La Terre est mon gîte le Ciel mon toit
Louange à Allah dont les bienfaits sont
grands
Rendons-lui grâce en conséquence
Car Dieu nous comble de tant de bontés
De la Terre jusqu'au Ciel et en quantité
Le royaume de Dieu est la Terre, j'y suis avec
les hommes, mes frères
Dieu seul réparti les subsistances, j'aurai ma
part, cela me paraît évident
Mais de quoi me plains-je
Après tout que crains-je
El-Boudala vient du mot boudali ou bouhali,
celui qui mène une vie ascétique, loin des tentations matérielles, et qui a choisi la «siyaha»
(errance).
Le clou de cette première partie aura été la
prestation de la Tunisienne Yosra Zekri qui fera
vibrer la salle de spectacle Cheïkh-Larbi-Bensari.
Le public était subjugué par les modulations
magiques de sa voix d’or. La gracieuse soprano
de Sfax gratifiera l’auditoire d’une chanson
religieuse intitulée Mohamed Rassoul Allah
du compositeur Djamil. Un très beau morceau
d’anthologie exhumé pour la circonstance par
Abdelkader Bouazzara, directeur de l'OSN. Il faut
savoir que Yosra participe pour la seconde fois
à la manifestation. Elle s’était produite, en mai
2011, à la maison de la culture dans le cadre de
la tournée artistique «A la gloire des Zianides»,
où elle eut à interpréter la même chanson, accompagnée du même orchestre sous la houlette
du maestro Zahia Ziouani, et la fabuleuse Zahret
el mada'ine interprétée dans le style de la diva
Faïrouz.
Sa voix mélodieuse ne manqua pas de provoquer ce jour-là une «onde de choc» dans la salle.
On a vu certaines femmes verser discrètement
des larmes, d'autres arrivaient difficilement à
contenir les leurs, sous le coup de l'émotion,
pardon de la dilection ; le tarab, c'est aussi cela
chez une gent féminine sensible et surtout mélomane. La scène sera cédée ensuite au Syrien
Muslim Rahal qui donnera un concerto pour nay
(flûte persane) et cordes. Le luth (oud) sera également à l’honneur dans un concerto de Nour
Iskandar, exécuté par le soliste syrien Issam Rafee. Des extraits de Shéhérazade de Rimski Korsakov et la symphonie n°9 (du Nouveau Monde)
– 4e mouvement – de Antonin Dvorak seront
joués également par l’orchestre. La finale sera
dédiée au chant patriotique avec la troupe des
cornemuses, 50e anniversaire de l’indépendance
oblige. La fanfare de l’ANP jouera trois morceaux
arrangés par Rachid Saouli : Dzaïr inchallah
atsehlou du regretté Chérif Kheddam, Ayemma
azizen de Farid Ali et Aleyki minni salem dont
la musique est du défunt Abderrahmane Aziz
et les paroles de Hamid Demmou. Le chœur du
Haras El-Djoumhouri (Garde républicaine) succèdera à cette troupe en entonnant trois chants
patriotiques ainsi qu’une cantate (musique scénique) : Ikhouani la’ tensaou echouhada (arrangé
par Rachid Saouli), Ya chahid el watan (écrit par
Mahmoud Abou El-Wafa et composé par Lamine
Bechichi), Min djibalina (paroles de Mohamed
Laïd El-Khalifa et Mohamed El-Hadi Chérif,
musique composée par ce dernier) et Carmina
Burana (composée par Carl Orff, adaptation par
Rabah Kadem). Illustrée par le slogan «Allah,
Allah alik ya Tlemcen», la soirée s’est terminée en
apothéose avec l’exécution de l’hymne national
Qassamane (une fusion harmonieuse de l’OSN
avec le chœur du Haras El-Djoumhouri et la chorale de Alhane wa Chabab).
Cette cérémonie de clôture a été présidée par
la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi,
qui était accompagnée pour la circonstance par
M. Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier
ministre et représentant le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui est également président de la
commission de préparation de la manifestation
«Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011»,
et rehaussée par un panel d’ambassadeurs
accrédités à Alger et une pléiade d’artistes algériens du monde du cinéma, du théâtre et de la
musique dont Adjaïmi, Bouadjadj, Menaï, Sonia,
Rachedi, Lamari, Ougroud, Kechroud, Saouli,
Kouiret, Hilmi…
A noter la présence de la sénatrice Zohra DrifBitat et du ministre du Travail, Tayeb Louh. Dans
son allocution, la ministre de la Culture dressera
le bilan des réalisations au titre de «Tlemcen,
capitale de la culture islamique 2011» et évoquera la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale. Plusieurs artistes seront
honorés à cette occasion. Citons Rachid Saouli,
Missak Baghboudarian, Kouider Bouziane, Yosra
Zekri, Meriem Benallal, Karim Boughazi ainsi
que le chef de la troupe de cornemuses. Mme
Khalida Toumi le sera elle aussi au nom de la
population tlémcenienne. La soirée de clôture
a été animée par le duo médiatique Abdoun
(El-Ardia) et Nawel (El-Bahdja). Rappelons que la
clôture qui devait se dérouler le 16 avril dernier
conformément au calendrier arrêté a dû être
reportée suite au deuil du premier président de
la République algérienne, Ahmed Ben Bella. Enfin, il convient d’indiquer que Tlemcen passera le
flambeau de la culture islamique à Ispahan (Iran)
en 2012 sous l’égide de l’Isesco.
Allal Bekkaï
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i
r
k
e
Z
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«J’adore
r
s
Yo
le public algérien»
Défilé populaire
à travers la commune
de Mansourah
Yosra Zekri, la soprano tunisienne, était l’invitée du ministère de la Culture (par le biais de l’ONCI) à la clôture de
la manifestation de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011». Elle a chanté accompagnée de l’Orchestre
symphonique national (OSN). Nous l’avons rencontrée
dans les coulisses, juste après sa prestation.
Portrait
C’est la deuxième fois que vous participez à cette manifestation avec la même chanson de Salama, n’est-ce pas ?
Yosra Zekri : Oui, j’ai chanté Mohammed Rassoul Allah de
Djamil Salama. C’est un grand honneur pour moi de participer avec l’Orchestre symphonique algérien. Et puis, j’adore le
public algérien qui me le rend bien. J’en veux
pour preuve cette soirée qui s’est bien passée.
Vous allez repasser sur scène ?
Non, j’ai terminé, c’était juste pour cette chanson. J’espère que
je reviendrai à Tlemcen à une autre occasion.
Avez-vous un programme avec l’OSN ?
Pas pour l’instant, à cause de la conjoncture actuelle en Algérie
(campagne électorale, ndlr).
Que gardez-vous comme souvenirs de Star Academy
Maghreb ?
Cette émission remonte déjà à 6 ans. J’ai appris le châabi et
l’andalou. C’était une expérience intéressante.
Que faites-vous actuellement ?
Je travaille la Traviata où j’ai le rôle de Violetta. Auparavant,
je suivais des études dans le domaine des arts lyriques et de
l’opéra.
Vos chanteurs algériens préférés ?
J’en ai barcha, mais je ne connais pas leurs noms, je pourrais
juste en citer deux : Khaled et Fella.
Propos recueillis par Allal Bekkaï
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Yosra, l’éblouissante star du Maghreb
Yosra Zekri, la gracieuse soprano tunisienne, a participé à un concert musical animé par l’Orchestre symphonique national sous la direction de deux maestros, le Syrien Missak Baghboudarian et l’Algérien Rachid Saouli,
à l’occasion de la soirée de clôture (25 avril 2012) au palais de la culture de Mansourah de la manifestation de
«Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Yosra Zekri est chanteuse d’opéra.
Elle est née en 1987 à Sfax. Elle a un frère et une sœur. Après avoir suivi un cursus à l’Institut supérieur de
musique de Tunis, sous la houlette du professeur de chant Hristina Hadjieva, elle obtint le 1er Prix national de
la voix féminine d’opéra aux côtés de ses deux compatriotes Heythem Hedhili et Henda Ben Chaabane. Ce trio
a été choisi pour présenter un concert lyrique tuniso-italien «Airs de liberté» qui a eu lieu le 16 juillet 2011 à
l'amphithéâtre romain d'El-Jem dans le cadre de la deuxième soirée de la 26e édition du Festival international
de musique symphonique d'El-Jem (Mahdia). Elle est sollicitée pour camper le rôle de Serpina dans l’œuvre
La serva padrona de Pergolesi avec l’ensemble orchestral de Tunis dirigé par Rachid Kouba. Elle travaille avec
l’Orchestre symphonique de Tunis dirigé par Ahmed Achour. Elle a interprété nombre de rôles comme Violetta
de l’opéra La Traviata de Verdi, Un bel di vedremo de l’opéra Butterfly de Puccini et O moi Babbino caro de l’opéra
Gianni Schiccchi de Puccini. Elle joue du piano, du violon, de la percussion et de l’orgue. Oum Keltoum, Chirine,
Elissa, Najwa Karam, Georges Wassouf sont, entre autres, ses chanteurs préférés. L’ancienne lauréate de Star Academy Maghreb (Tunis 2007) des frères Karoui, décrite comme spontanée et fonceuse, rêve de se perfectionner
pour pouvoir donner le meilleur d'elle-même. Et comme toute star qui se respecte, Yosra possède un blog dédié
à ses fans : <yosra-zekri-star.skyrock.com>
Le défilé précédent de quatre jours la clôture officielle de la manifestation
«Tlemcen capitale de la culture islamique» a rassemblé, le samedi 21 avril, de
nombreuses troupes culturelles dont certaines venues des wilayas avoisinantes
comme Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent, Saïda, El Bayadh, Naâma qui ont été
chaleureusement ovationnées tout le long du grand boulevard de la commune
de Mansourah emprunté pour la circonstance.
Omar B.
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Tout au long du défilé suivi avec curiosité
et intérêt par la population massée sur les
trottoirs, de part et autre du grand boulevard,
les cavaliers ont tiré des salves en l’air ce qui
a créé une ambiance particulière alors que
les troupes folkloriques avec leurs flutes,
derboukas et bendirs ont donné un aperçu
de leur talent, tournoyant sur eux-mêmes
et exécutant les danses traditionnelles de
l’Algérie profonde sous les youyous des
femmes et les applaudissement des citoyens.
Cavaliers richement harnachés portant les
couleurs nationales et l’étendard de l’Isesco
ainsi que celui de la manifestation « Tlemcen
capitale de la culture islamique » avec le logo de
la porte de la mosquée de Mansourah avec son
grand arc outrepassé finement ciselé, danseurs
exécutant les âlaoui de Béni H’diel, jeunes filles
habillées en costumes traditionnels chantant
des airs andalous, troupes artistiques déclamant
des danses populaires, ont défilé au son de la
fanfare locale depuis le palais de la justice jusqu’à
l’entrée du palais de la culture où a été dressée
une tribune pour l’accueil des invités.
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Ce sont ces mêmes associations culturelles qui ont animé
durant l’année 2011 et le premier trimestre 2012 des
spectacles à travers non seulement toutes les communes
de la wilaya mais aussi au-delà, au niveau des maisons de
la culture et des centres culturels de l’ouest du pays faisant
profiter des centaines de jeunes à cette grande fête venue
rehausser la grandeur de la civilisation islamique.
Ce défilé a été en fait un avant goût des spectacles de
qualité prévus au palais de la culture, à la maison de la
culture Abdelkader Alloula et au théâtre de verdure pour
marquer en apothéose la clôture de l’évènement « Tlemcen
capitale de la culture islamique ».
11
CINEMA
Projection de trente films
documentaires, formation
de jeunes lycéens
et panorama de films
Colloques
Douze colloques
internationaux et 750
conférences organisés
Mohamed Gadiri
Le programme élaboré pour la manifestation «Tlemcen, capitale de
la culture islamique 2011» portait aussi bien sur la production de
documentaires sur l’histoire, la culture, le patrimoine et les grandes
figures de Tlemcen et de sa région que sur des films de fiction.
Trente films ont été diffusés à la salle de projection de la maison de la culture et au
Centre international de presse, sans compter la projection de films par cinébus, du 15
juillet au 14 août 2011, dans les communes de Ghazaouet, Souahlia, Honaïne, Marsa
Ben M’hidi, Nédroma, Remchi, Sebra, Bensekrane, Sidi Abdelli, Ain Fezza, Béni Snous,
Ouled Mimoun et Hammam Boughara, selon Zitouni Radja, chef de département
adjoint.
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Le département colloques a organisé douze rencontres
scientifiques en collaboration avec le Centre national de recherches
préhistoriques et anthropologiques et l’université de Tlemcen,
qui ont réuni des experts, chercheurs et éminents conférenciers et
personnalités de plusieurs pays.
C’est une première pour ce département et les comités scientifiques qui ont su gérer
avec efficacité ces rencontres avec des thématiques de haut niveau. Celles-ci ont été
choisies par le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Culture, dira le
Pr Hachi Slimane. «C’est un acquis positif et un motif de fierté après le succès de ces
rencontres de haut niveau.»
Pour impliquer le jeune public de la ville de Tlemcen, un concours du meilleur
reportage sur support non-professionnel, y compris le téléphone portable, a été
organisé, en coordination avec les directions de la culture et de l’éducation de la
wilaya, et les associations culturelles, pour les élèves des collèges et les lycéens de
Tlemcen (14 à 18 ans) sur le thème «Tlemcen, ma ville» (histoire, culture, patrimoine,
grandes figures, tourisme, environnement, etc.), pour une durée des œuvres de 5 à
10 mn, ainsi qu’un atelier d’initiation aux techniques audiovisuelles pour quatorze
stagiaires tenu du 16 au 20 juillet 2011 à la maison de la culture, a ajouté Zitouni
Radja.
«L’histoire de la cité de Tlemcen et sa région», «La poésie féminine de Tlemcen»,
«L’islam dans les pays du Maghreb et le rôle de Tlemcen dans sa propagation», «Les
penseurs et figures illustres de Tlemcen», «L’œuvre de Mohammed Dib», «La poésie
et la musique andalouse de l’Ecole de Tlemcen», «Les savoirs ancestraux de Tlemcen
et sa région», «Tlemcen, terre d’accueil après la chute de l’Andalousie», «Résistance et
lutte de Libération nationale», «Les routes de la foi», «L’histoire littéraire de Tlemcen»,
«L’Emir Abdelkader, homme de tous les temps», ont été les thèmes de ces rencontres.
En marge de ces colloques, des ateliers, des tables rondes et des expositions de livres
ont été également organisés.
Le premier prix a été remporté par Bentorki Sara, une jeune lycéenne non voyante, et
des prix d'encouragement ont été remis aux autres participants. La cérémonie s'est
tenue le 25 novembre 2011 au Centre international de presse.
Pour le panorama du film documentaire qui s’est déroulé à la cinémathèque DjamelChanderli (ex-cinéma Colysée), du 15 février au 20 mars 2012, trente œuvres étaient
en compétition.
Il est à signaler que lors du colloque sur l’œuvre de Mohammed Dib, le prix littéraire,
dans sa quatrième édition, a été décerné à Maâchou Blidi pour son ouvrage intitulé
Pressoir et à Bouziane Bénachour pour son roman Brûlure, en langue française, et à la
journaliste Mimi Haféda pour son œuvre Chronologie aurassienne en langue arabe.
Un autre colloque sur «Nédroma, ville d’Abdelmoumène, société, anthropologie
et histoire», organisé du 24 au 26 mars 2011 par l’association El-Mouahidia, a été
parrainé par ce département.
Le réalisateur Saïd Oulmi a décroché le prix du film documentaire pour Dar El
Hadith lieu de culture, alors que le prix de la meilleure recherche historique a été
attribué à Larbi Lakehal pour Cheikh Mohamed Abdelkrim El-Meghelli et celui de la
meilleure reconstitution historique à Chergui Kharroubi pour Ibn Khaldoun. Le prix
d’encouragement est revenu à Nazim Kaïdi pour son film documentaire de fiction
Cheikh Kaddour Ben Achour El-Zerhouni (1850-1938, Nedroma).
Le jury, présidé par Fatima Belhadj, était composé de Noureddine Adnani, Noureddine
Touatri, Lahbib Sayah et Rachid Benallal.
13
EDITION
Quatre cents ouvrages édités,
un Salon national du livre
organisé
Expositions
Des expositions
très appréciées
par les visiteurs
Le département des expositions a organisé, lors de la
manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique
23011», treize expositions notamment au Musée des arts et
d’histoire, au Palais de la culture et au palais des Zianides
du Méchouar, a-t-on appris auprès d’Amine Boudefla, le
chef de département adjoint.
Ces expositions ont porté sur différentes thématiques : «La vie
quotidienne à Tlemcen», «Bijoux et parures de l’Algérie à travers l’histoire»,
«L’histoire de l’Algérie à travers la monnaie», « Le Festival international
de la calligraphie», «Les peintres de Tlemcen», «Le Festival international
de la miniature et de l’enluminure», «La Kalaâ des Béni Hammad», «Les
échanges intellectuels Tlemcen-Béjaïa» et «Le patrimoine immatériel dans
les pays de l’islam».
Quatre cents ouvrages ont été édités par le département livres et littérature qui portent
sur l’histoire ainsi que sur le patrimoine matériel et immatériel de la région, et sur les
multiples rôles joués par cette cité, ses personnalités, ses savants, etc., a-t-on appris
auprès de Mme Bouhadjar Amina, adjointe au chef du département livres et littérature.
Un Salon national du livre a été, par ailleurs, organisé à Koudia en collaboration avec
l’Entreprise nationale des arts graphiques avec plus de deux cent vingt exposants.
En marge de cette exposition-vente de livres, des hommages, des conférences, des
ateliers de dessins pour enfants ont eu lieu.
On note aussi le Festival de la lecture en fête (pour les enfants) et le Festival international
de la littérature et du livre de jeunesse à Méchouar, où des ateliers de dessins et de
contes, et des soirées théâtrales se sont tenus, ainsi qu’une exposition de tous les livres
édités dans le cadre de la manifestation de Tlemcen au Palais de la culture.
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Soulignons que des expositions permanentes sont toujours en cours :
«Les manuscrits musulmans des collections nationales» au musée de Sidi
Bellahcène, «Les objets liées aux pratiques de l’islam» à la mosquée du
Méchouar, «Histoire et architecture des sites et monuments de Tlemcen»
et «Sur les traces des Almoravides et des Almohades» au Musée d’arts et
d’histoire.
499 800 personnes de tous âges ont visité ces expositions et ont eu, ainsi,
l’occasion d’apprécier ces thématiques intéressantes.
Rappelons que chaque exposition était dotée d’un commissaire et d’un
comité technique composé d’artistes, de spécialistes et d’experts.
Enfin, il est prévu deux autres expositions sur «L’âge d’or des sciences en
pays de l’islam» et «Sur les traces des Andalous» au Centre de recherches
des études andalouses, a souligné Amine Boudefla.
Ce bilan positif, a-t-il précisé, a été rendu possible par les efforts conjugués
de toute l'équipe du département, des commissaires d'expositions et
des artistes. Notons que des tables rondes ainsi que des journées d'étude
sur les «Confluences historiques entre Al-Andalous et les royaumes
maghrébins de l’Algérie» ont été organisées avec le Musée national d'art
moderne et contemporain d'Alger, en collaboration avec le service culturel
de l'ambassade d'Espagne.
15
Grands projets
Réalisation de grands projets,
restauration et réhabilitation
du patrimoine culturel
La ville de Tlemcen a bénéficié de la réalisation de grands projets structurants qui seront
d’un apport considérable pour le secteur de la culture et un acquis pour les générations
futures. Il s’agit du Palais de la culture, du Centre des arts et des expositions, du Musée
d’art et d’histoire (ex-mairie du centre-ville), du Musée d’archéologie islamique, du
Théâtre de verdure, du Centre des études andalouses (annexe du Centre national de
recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques), de la Bibliothèque régionale
de lecture publique, de la Cinémathèque Djamel-Eddine-Chanderli (ex-Colysée),
du Centre d’interprétation du costume au Palais royal, du Centre Ibn-Khaldoun des
manuscrits (annexe du Centre national des manuscrits) et du Musée de la calligraphie
islamique.
Certaines de ces infrastructures ont fait l’objet de décret exécutif de création lors de
la réunion du conseil du gouvernement du 28 mars 2012 (le Palais de la culture, le
Centre des arts et des expositions, le Musée d’art et d’histoire et le Musée d’archéologie
islamique).
Les restaurations et réhabilitations du patrimoine culturel de Tlemcen (par l’Office
national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés) ont consisté en des
interventions sur le tissu urbain (intra et extra-muros) de la ville et d’autres communes.
Elles concernent en particulier les édifices majeurs, les segments de murailles, le bâti
public traditionnel (petites mosquées de quartier, hammams, ferranes, mausolées,
médersas et écoles coraniques) et les derbs (traboules), places et placettes menant à ces
édifices et constituant le réseau urbain du vieux Tlemcen.
Le programme est décomposé en 99 projets ou sites d’intervention. Ces opérations sont
encadrées par 23 bureaux d’études et 50 entreprises algériennes (90% des intervenants
sont de la wilaya), et suivies par les structures du ministère de la Culture et les services de
la wilaya.
Ces projets sont livrés durant et après la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture
islamique 2011».
16
L'Algérie revisitée par le Ballet national
«Rihla fi biladi»
fait la joie du public
tlemcénien
Dans le cadre de la clôture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la
culture islamique 2011», le Ballet national a présenté, au Palais de la culture
Abdelkrim Dali d'Imama, un spectacle intitulé «Rihla fi biladi» (voyage dans
mon pays), d’après l’œuvre du chorégraphe bulgare Giorgi Abratchev.
Kamel Berrazeg
17
Ce spectacle a reposé sur
une douzaine de tableaux
représentatifs des différentes
danses
traditionnelles
de
l’Algérie
(chaouie,
tlemcénienne, kabyle, burnous,
reguibat, fantasia, algérois,
targuie, etc.) Le nombreux
public présent a été gratifié
de programmes comportant
des danses traditionnelles
élaborées et qui reflètent
les différents aspects de la
vie quotidienne du peuple
algérien.
Ainsi, d’origine citadine, la
danse algéroise est une danse
de femmes accompagnées de
musique au rythme du vieux
répertoire citadin, classique
ou populaire. Les danseuses,
vêtues de riches costumes
traditionnels et parées de
bijoux, mettent en évidence
l’élégance et l’harmonie des
mouvements, faits de petits
pas légers et pudiques et de
pudiques inclinaisons.
La danse kabyle est exécutée,
pour sa part, par des femmes
pour célébrer l’abondance de la
récolte durant la cueillette des
olives. Elle est accompagnée
d’une musique traditionnelle
et de youyous. Alors que la
danse zendali est une danse
citadine répandue à travers les
régions de l’est algérien. Elle
est exécutée par des femmes
vêtues de belles robes brodées
de fil d’or, accompagnées d’une
musique traditionnelle jouée
principalement sur le t’bal et
la zorna. La danse chaouie
féminine est pratiquée dans la
région de Batna à l’est d’Alger,
accompagnée de la ghaïta et du
bendir. Les danseuses, agitent
de leurs mains des foulards et
glissent avec grâce à petits pas
légers. L'âalaoui est une danse
répandue à travers l’ouest
algérien. Elle est exécutée par
les hommes pour célébrer la
18
victoire. Ils frappent des pieds
pour exprimer leur attachement
à leur terre et montrer leur
capacité d’endurance. La danse
de Tlemcen est une danse
citadine exécutée par les
femmes pendant les fêtes et
cérémonies. En ces occasions,
elles portent leurs plus beaux
costumes et allouent leurs plus
beaux atours.
Le mariage de Ouled Naïl
s'accompagne, quant à lui, d'une
danse illustrant une cérémonie
de mariage à travers laquelle
homme et femme partagent
la joie du couple, ce dernier
exprime son bonheur et son
plaisir en participant à la danse.
La danse targuie est, pour sa part,
guerrière et exprime la bravoure
des hommes bleus du Tassili.
Les danseurs armés d’épées et
de boucliers s’engagent dans
un jeu de guerres, guets, défi et
ruses. Les croisements d’épées
se succèdent dans une ébauche
de bonds et de cris martiaux.
Intervient la trêve provoquée
par les femmes qui espèrent
répandre un message d’amour
et de paix. Rguibet est une danse
de la région de Tindouf, exécutée
par les femmes pour exprimer
leur attachement aux traditions
et rites locaux. Karkabou est
le nom donné en Algérie,
aux
grandes
castagnettes
métalliques à double tympan
ou crotale. Lentes lorsqu’elles
s’accompagnent de chants
sous
forme
de
pieuses
invocations, elles savent aussi
s’animer et s’élever jusqu’à la
catharsis mystique, sous l’effet
de rythmes haletants et de
grands mouvements des corps
harmonieusement coordonnés.
Les spectateurs ont accompagné
ces danses de youyous et
d'applaudissements qui ont
ajouté un grain supplémentaire
à cette tournée à travers les
beautés de l'Algérie.
Le Ballet
national
algérien
Le Ballet national algérien est placé sous la tutelle du
ministère de la Culture. Il a pour mission, entre autres, de
faire connaître toutes les formes de danses populaires
nationales et du patrimoine universel, d’entreprendre
toute recherche en vue d’inventorier, de reconstituer,
de conserver et de développer les composantes du
patrimoine populaire, tels que les rites et les cérémonies,
costumes, danses, rythmes et musiques. D’assurer aux
œuvres artistiques nationales une large diffusion par
l’organisation de représentations chorégraphiques.
Enfin, d’entreprendre toute action de nature à favoriser le
développement et la promotion de l’Art Chorégraphique
National.
Le Ballet national est composé d’artistes diplômés de
l’Institut national d’Arts dramatiques et chorégraphiques.
Il dispose d’un large répertoire de tableaux de danses
académiques contemporaines et traditionnelles. Avec
plus de 33 ans d’existence, le Ballet national occupe
une place de premier rang sur les scènes nationale et
internationale et a, à son actif, 1 940 spectacles.
Il s’est produit dans 50 pays des quatre continents
et a participé à des manifestations nationales et
internationales où il a obtenu plusieurs prix et médailles.
«Par sa diversité culturelle ancrée dans l’histoire, l'Algérie
attire les chercheurs et les écrivains. Ce qui caractérise
le plus la culture algérienne c’est la diversité des danses
populaires. Elle se différencie des zones côtières au haut
plateau en passant par les zones intérieures et en allant
vers l’ouest du grand Sahara», indique-t-on.
Dans cette approche, le Ballet national s’est fixé une
politique de renouvellement et de modernisation en
sauvegardant l’originalité et les traditions et elle a déjà
deux troupes : une troupe des danses folkloriques et
une seconde, mise en place récemment, en ouvrant les
portes à la jeunesse algérienne versée dans l’art de la
danse pour un nouvel élan de la danse contemporaine.
19
Interview de Madame
Khalida Toumi
ministre de la Culture
La manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» va bientôt s’achever et de l’avis de tous les
observateurs et des délégations qui y ont participé, elle reste de loin l’une des plus réussies tant sur le plan
organisationnel que sur la consistance des programmes et le nombre des pays participants. Peut-on affirmer
aujourd’hui que l’Algérie a redoré le blason de cette manifestation périodique ?
De l’avis de différents observateurs, «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» a été incontestablement une édition remarquable
et remarquée depuis l’institutionnalisation en 2005, par l’Organisation islamique des sciences, de la culture et de l’éducation (Isesco)
de la manifestation dénommée «Capitale de la culture islamique». C’est également le constat établi et exprimé par l’Isesco lors de la 7e
Conférence islamique des ministres de la Culture qui s’est tenue les 18 et 19 décembre 2011 à Alger.
Nous sommes heureux et fiers que l’Algérie ait relevé ce défi, que son mérite soit reconnu et que cette édition soit élue comme le
modèle type de réussite.
Le mérite revient à celles et à tous ceux qui ont travaillé avec un engagement extraordinaire à la limite du sacrifice, car il faut reconnaître
que le parcours était semé d’embûches.
Le mérite revient également à la population pour son adhésion totale et pour avoir donné la belle image d’un peuple hospitalier et
érudit. En tout état de cause, il y a un seul vainqueur dans cette affaire : l’Algérie.
Interview réalisée par Soufi Berrezk-Allah
"Cette
réussite
est celle
de l’Algérie
entière"
L’Algérie a abrité dernièrement la réunion
des ministres des pays membres de l’Isesco,
quelles impressions ont-ils eu de cette manifestation ?
L’occasion a été donnée aux nombreuses délégations
présentes de prendre connaissance de l’ensemble des
détails relatifs à l’organisation de cette manifestation
et de son programme. Un bilan partiel a été présenté à travers un livre que nous avons édité à cette
occasion et à travers un enregistrement audiovisuel
retraçant les réalisations effectuées.
La reconnaissance du mérite de l’Algérie d’avoir réussi
le pari a été unanime et l’ensemble des délégations
n’ont pas caché leur admiration face à ce qui a été
réalisé aussi bien en termes d’infrastructures qu’en
termes de programmes culturels riches et variés.
M. Abdelaziz Ben Othman Ettouijri, directeur général
de l’Isesco, a été le premier à avoir félicité notre pays
pour sa réussite en exprimant officiellement et solennellement sa satisfaction, sans complaisance.
Ce même constat a été dressé par les représentants
des autres organisations internationales ou régionales
à l’instar de l’Unesco, de l’Alecso, de l’OCI, la Ligue
arabe, etc., sans compter les délégations qui ont eu à
visiter Tlemcen.
Ont-ils apprécié, tout au long de cette
année, la place que tient la culture dans
le cœur du peuple algérien et la déférence
que celui-ci témoigne aux hommes et aux
femmes de culture dans tous les domaines
de leurs activités ?
L’adhésion populaire remarquée par les délégations
étrangères ayant participé aux différentes activités
organisées durant toute la manifestation a été fortement soulignée et notée tant dans leurs déclarations
respectives qu’à travers les différents titres d’information de leurs pays respectifs.
20
Les participants étrangers ont été particulièrement
impressionnés par l’engouement du public et
notamment des citoyens de Tlemcen à leurs activités.
L’image donnée des habitants de Tlemcen, et par-delà
du peuple algérien, comme fervents amoureux de la
culture, de génération en génération, a été confirmée. Grâce à cette manifestation, nous avons réussi à
véhiculer une image très positive de notre peuple et
de notre pays. Et c’est cela qui compte.
«Tlemcen, capitale de la culture islamique
2011» a permis un échange, un partage
et une compréhension entre les cultures
diverses et créé aussi des ponts entre les
peuples et leurs civilisations. N’est-ce pas là
une preuve que le dialogue des civilisations
passe par la réconciliation de toutes les
cultures du monde ?
Le principe d’organisation de «capitales culturelles
régionales» découle de la réunion sur les politiques
culturelles tenue sous l’égide de l’Unesco en 1982 et
été consacré par la stratégie mondiale pour le développement culturel.
Parmi les objectifs essentiels assignés par la stratégie
mondiale pour le développement culturel, adoptée
par l’assemblée générale des Nations unies lors de la
4e session de la Conférence intergouvernementale
sur les politiques culturelles pour le développement,
figure la promotion du dialogue des cultures et des
civilisations par l’ouverture sur les cultures et les
civilisations des peuples aux fins d’encourager les
valeurs d’entente, de fraternité et de paix, et d’asseoir
la diversité culturelle et le dialogue commun.
C’est ce que nous avons fait effectivement lors de
cette manifestation, à travers notamment l’élargissement de la participation aux pays non musulmans
et à travers des activités ayant pour intérêt de faire
ressortir les valeurs de dialogue et de tolérance que
recèlent l’islam et la culture islamique.
21
Pouvons-nous donc affirmer que la dynamique générée
par cette manifestation va se poursuivre ?
L’adaptation de notre culture arabo-musulmane à la mondialisation constitue un défi
qu’il nous appartient de relever. Cette année
culturelle islamique a permis une meilleure
connaissance de notre patrimoine culturel
par l’Occident, en particulier les pays qui y ont
participé. Quelle stratégie le ministère de la
Culture compte-t-il adopter pour faire face à
cette mondialisation et ses visées acculturatrices et ethnocidaires ?
Je tiens tout d’abord à dire que le concept de culture
arabo-islamique, en vogue durant une certaine étape
de notre histoire contemporaine, a été restructuré à
la lumière du dernier amendement de la Constitution
qui consacre la dimension amazighe en plus des deux
dimensions sus-citées. Notre culture est une culture
amazighe, arabe et islamique.
Par ailleurs, je tiens à préciser que l’idée d’adaptation de
toute culture quelle qu’elle soit à la mondialisation est
porteuse de dangers au plan du principe et à la lumière
de l’ordre mondial actuel fortement désavantageux
pour les pays en voie de développement. Le concept de
mondialisation est de nos jours synonyme de domination des modèles en vogue dans les pays développés
et il est très dangereux lorsqu’il porte sur les questions
culturelles. La culture est la façon propre à chaque
peuple d’être au monde et dans le monde. L’enjeu est
un enjeu d’existence ou de disparition.
Il se trouve que les règles internationales en vigueur
régissant le commerce extérieur ne favorisent pas
l’accès des cultures des pays du Sud et menacent même
ces cultures dans leurs pays d’origine !
C’est pourquoi il est absolument vital que l’Etat continue d’assurer un service public dans le secteur de la
culture sans quoi nous serons balayés par la mondialisation des modèles dominants. La solution n’est surtout
pas de mimer bêtement ces modèles, mais plutôt de
défendre le droit de notre peuple à accéder à la culture
comme son droit à la vie et à l’existence, défendre le
droit de notre peuple à conserver et préserver son
patrimoine matériel et immatériel, défendre le droit de
notre peuple à créer tout en préservant son identité
propre : c’est pour cela que l’Algérie a ratifié ou signé
deux conventions capitales de l’Unesco : celle du patrimoine immatériel et celle de la diversité des expressions
culturelles.
Cette manifestation a-t-elle permis une meilleure compréhension de l’islam, des valeurs
humaines qu’il véhicule et de son adaptation
à la modernité ?
22
L’islam, comme les autres religions, est une religion,
une culture et une civilisation. Le côté religieux est du
ressort du ministère des Affaires religieuses. Quant à
nous, nous nous sommes occupés de ce qui relève de
nos prérogatives, c'est-à-dire de la culture.
Nous estimons que beaucoup de choses ont été faites
à l’occasion de cette manifestation pour démontrer
que la culture islamique est une culture d’ouverture, de
tolérance et de créativité, et témoigner du fait que la civilisation islamique est porteuse de valeurs hautement
humaines, universelles et civilisationnelles. Enfin, nous
avons pu démontrer que le problème n’est pas dans la
culture islamique mais dans les idéologies extrémistes
qui sont les ennemies de la culture.
Il faut admettre que le dialogue des civilisations,
engagé depuis plus d’une décennie, montre des signes
d’essoufflement découlant notamment de l’influence
sans cesse croissante exercée par certains lobbies
animés par des intérêts politiques et des volontés de
puissance, en quête d’exercer et d’élargir les sphères de
leur influence politique, militaire ou économique.
Je crois que le monde islamique a beaucoup fait en
faveur de la promotion de ce dialogue, mais je ne crois
pas que ce même intérêt soit partagé avec autant de
conviction et d’engagement.
La mondialisation est devenue plus que
jamais indispensable mais elle doit se faire
dans le respect de notre personnalité et de
nos valeurs. Quel message adresseriez-vous
au monde sachant que nous n’entendons rien
renier de notre foi, de nos convictions et de
notre façon d’être ?
Le phénomène de mondialisation découle de l’emprise
exercée par les grandes puissances économiques et
technologiques, et il est fortement configuré par un
ordre mondial économique déséquilibré et défavorable
aux pays en voie de développement.
Les règles actuelles régissant le commerce international
et le retard technologique des pays moins développés
sont autant de facteurs qui fragilisent nos cultures
respectives.
C’est à ce titre que nous estimons que la défense du
principe de l’exception culturelle doit être partagée par
les pays du Sud. C’est le principe que défend en tout
état de cause notre pays dans le cadre de ses négociations en vue de l’adhésion à l’OMC.
La mondialisation ne doit pas être vécue seulement
comme une fatalité mais aussi comme une opportunité
pour développer des échanges plus équilibrés entre le
Nord et le Sud.
Nous aspirons à un nouvel ordre international qui préserverait sans fragiliser les cultures des pays en développement, et qui garantirait le transfert de la technologie
et du savoir-faire dans les industries culturelles.
La modernité c’est aussi nos chants, nos
rythmes, notre patrimoine matériel et
immatériel, nos livres, nos films, notre
théâtre, notre talent… A ce titre, l’année
de la manifestation «Tlemcen, capitale de
la culture islamique 2011» a vu la prolifération de notre production artistique
nationale dans tous les secteurs d’activités, c’est même un record. Est-ce un déclic
pour le secteur de la culture en Algérie ou
juste des actions ponctuelles ?
J’affirme que le déclic du secteur de la culture s’est
opéré depuis 1999 avec l’arrivée de Son Excellence
Monsieur Abdelaziz Bouteflika, qui a rétabli la place
de la culture en Algérie.
Jamais, depuis l’indépendance nationale, le secteur
de la culture n’a bénéficié d’autant d’égards dans
les politiques gouvernementales successives.
Aujourd’hui, nous récoltons les dividendes de cette
politique pour le bonheur de nos créateurs et nos
concitoyens.
Il faut admettre qu’avant cette manifestation, il y a
eu «Alger, capitale de la culture arabe 2007» et le 2e
Festival culturel panafricain en 2009 qui ont été des
moments forts de la dynamique culturelle vécue
durant cette dernière décennie, et qui ont permis
de rétablir la place et l’image de notre pays dans ses
espaces géostratégiques.
S’il faut retenir une leçon de toutes ces manifestations et notamment de «Tlemcen, capitale de
la culture islamique 2011», ce serait celle-ci : nous
ne concevons jamais une manifestation culturelle
comme une fin en soi.
Au contraire, pour nous, la capitale culturelle ou
l’évènement n’ont d’importance que parce qu’ils
constituent l’occasion en or de se doter des infrastructures manquantes, pour restaurer le patrimoine
culturel qui ne l’a pas été, pour permettre à nos
créateurs de produire les livres, les pièces de théâtre,
les expositions, les enregistrements et les tournées
musicales… dont ils rêvent. C’est aussi l’occasion
en or pour permettre à nos bureaux d’études, à nos
entreprises de s’investir et à nos jeunes de se former.
C’est ce que nous avons fait à Tlemcen mais aussi à
Alger en 2007 et 2009.
Nous sommes heureux que la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» ait réalisé
tous ces acquis qui profiteront à nos créateurs et nos
concitoyens. Je crois très sincèrement que cette ville
d’art et d’histoire mérite amplement ce qui a été fait
pour elle et, à travers elle, pour le peuple algérien.
Tlemcen s’est dotée d’importants moyens qui lui
permettront, à mon sens, de se hisser en véritable
pôle de développement culturel.
J’espère vivement que cette dynamique impulsée dans la wilaya de
Tlemcen se poursuivra avec autant d’engagement de la part de tous les
partenaires.
L’Etat, à travers le ministère de la Culture, a assumé ses responsabilités
en dotant la wilaya d’infrastructures appropriées, qu’il a érigées en établissements dotés de statuts juridiques afin d’assurer leur pérennité et
leur continuité. Je rends hommage à M. le Premier ministre, président
du Comité national, d’avoir soutenu cette démarche.
Il est entendu que le ministère de la Culture poursuivra la réalisation
de son programme culturel en faveur de la wilaya de Tlemcen à l’instar
de toutes les wilayas du pays. En 2012 et 2013, nous veillerons à ce que
les projets relatifs au patrimoine culturel soient finalisés et livrés. Il faut
aussi souligner que nous travaillons avec autant d’engagement pour
l’élaboration et l’adoption du plan permanent de sauvegarde et de
mise en valeur de la vieille ville de Tlemcen et celle de Nedroma.
Tout le monde s’accorde à dire que «Tlemcen, capitale de
la culture islamique 2011» reste un évènement culturel
majeur dans l’histoire contemporaine de l’Algérie qui a
mobilisé d’énormes moyens humains, matériels et financiers, et réalisé des infrastructures culturelles sans pareilles
pour son organisation et sa réussite ; qu’adviendra-t-il de
toutes ces infrastructures à la fin de cette manifestation ?
D’abord, je tiens à dire qu’il n’y avait pas d’énormes moyens financiers
consentis à la faveur de cette manifestation comme veulent le faire
croire certains. Le budget affecté est incomparable avec ce qui a été
consenti pour «Doha, capitale de la culture arabe 2010» ou «Marseille,
capitale européenne de la culture 2013».
Le budget alloué à la manifestation ne représente que ce qui est
consenti pour la réalisation de quelques kilomètres d’autoroute.
S’agissant du devenir des infrastructures culturelles réalisées à l’occasion de cette manifestation, je tiens à vous rassurer et à rassurer les
citoyens de la wilaya de Tlemcen que nous avons pris toutes les dispositions pour garantir leur pérennité.
Ces infrastructures ont été érigées en établissements publics sous
tutelle du ministère de la Culture et dotées de statuts qui leur garantissent de poursuivre leurs activités sans phase d’arrêt. Les décrets et
arrêtés y afférents ont été publiés au Journal officiel.
C’est autant de postes d’emploi créés en faveur de nos enfants et c’est
autant d’opportunités offertes à nos créateurs.
L’Algérie s’est bâti une réputation honorable dans l’organisation des grands évènements internationaux et attiré
le respect de toutes les nations. Le ministère de la Culture
s’est-il vu solliciter son savoir-faire par les pays qui vont
organiser les prochaines éditions de cette manifestation
culturelle et islamique ?
Effectivement, nous avons acquis un savoir-faire respectable dans
l’organisation de grands évènements culturels. Cela n’aurait pas été
possible sans la confiance faite aux professionnels et sans l’implication
des jeunes épris de connaissances, porteurs d’idées et d’innovation.
Il fallait faire confiance aux compétences nationales, leur donner la
chance pour exprimer leurs talents et leurs capacités d’organiser ces
dites manifestations selon les standards internationaux. Je crois très
sincèrement qu’ils ont réussi.
C’est à l’honneur de l’Algérie que de nombreux pays aient sollicité, et
continuent de le faire, ce savoir-faire pour l’organisation de manifestations identiques à l’instar des capitales culturelles arabes ou islamiques
ou du festival culturel panafricain. Nous avons répondu favorablement
et gracieusement, avec sincérité et la volonté de faire encore mieux, car
nous estimons qu’il faut donner du sens à la coopération entre les pays
en développement.
23
La manifestation «Tlemcen, capitale de la culture
islamique 2011» a mis en évidence la multitude
de trésors artistiques, culturels et patrimoniaux
que renferme notre pays ; quelles sont les actions
immédiates que vous comptez entreprendre pour
la valorisation de ce riche patrimoine culturel et
traditionnel ?
Nous n’avons pas attendu l’organisation de cette manifestation pour entreprendre ce vaste chantier de mise en valeur
de notre potentiel culturel et patrimonial. Le travail a été
entamé depuis plus d’une décennie d’une manière ininterrompue et figure dans les programmes annuels de travail du
secteur de la culture.
C’est à la faveur de la manifestation «Alger, capitale de la
culture arabe 2007» que ces actions sont devenues plus
visibles comme en témoignent les réalisations faites dans les
différents domaines des arts et des lettres et en matière de
recherche historique.
«Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» est une
autre étape dans le prolongement de ces actions qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs fixés par
la politique culturelle de notre pays.
C’est en cohérence avec ces objectifs et en application de
nos programmes que le secteur poursuivra ce processus de
préservation, de protection et de mise en valeur de notre
culture nationale dans toutes ses formes d’expression et dans
sa diversité plurielle.
Les arts traditionnels font partie de notre identité
nationale et de notre mémoire collective ; leur
développement et leur mise en valeur permettent
la sauvegarde de notre culture ancestrale et notre
personnalité. Ils sont aussi créateurs de richesses
et de postes d’emploi. Existe-t-il un programme
pour la prise en charge d’une manière effective du
secteur des arts traditionnels ?
24
La prise en charge de ce que vous qualifiez d’arts traditionnels fait partie des efforts engagés en faveur de la préservation et valorisation de notre patrimoine culturel immatériel.
Jamais le patrimoine culturel immatériel n’a fait l’objet
d’autant d’intérêt. Notre démarche en la matière repose sur
une approche scientifique et ce n’est pas un pur hasard si on
a confié l’inventaire de ce riche héritage culturel au Centre
national de recherches préhistoriques, anthropologiques et
historiques.
Un important travail est mené par les chercheurs pour
rétablir l’authenticité de ces œuvres. La banque de données
du patrimoine culturel immatériel en cours d’élaboration
permettra à nos chercheurs de faire connaître les facettes
cachées ou méconnues de notre culture traditionnelle.
D’ores et déjà, nous avons entamé un important travail de
vulgarisation de notre patrimoine immatériel tant au plan national qu’international. L’inscription de l’Ahellil du Gourara sur
la liste des chefs d’œuvre de l’humanité de l’Unesco, auquel
s’ajouteront d’autres formes d’expression traditionnelles
dont les dossiers d’inscription sont en cours, illustrent notre
volonté de faire connaître notre génie créateur au monde.
Au plan interne, l’institutionnalisation des festivals culturels, l’enregistrement du patrimoine lyrique, le soutien à la
création littéraire sont des actions qui visent à faire connaître
cette richesse culturelle au profit de nos concitoyens et des
générations futures. C’est en somme un travail de préservation des éléments structurants de notre identité qui est
mené.
Cela suppose aussi une politique incitative au
profit des métiers traditionnels et des artisans en
général…
Votre question renvoie à des attributions dévolues à un autre
secteur qui a en charge le volet relatif aux métiers traditionnels et à l’artisanat. Je tiens seulement à témoigner que le
gouvernement a examiné tout récemment le projet de plan
de consolidation du développement de l’artisanat à l’horizon
2020, présenté par M. le ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
Le développement de ces secteurs, artisanat
et métiers traditionnels, sont indissociables du
développement du tourisme dans notre pays.
Cela suppose que votre ministère travaille en
étroite collaboration avec celui du Tourisme pour
l’élaboration d’un programme d’action commun,
d’autant plus que la mise en symbiose, durant une
année, de tous les génies, de tous les talents, de
toute la création culturelle et artistique nationale
a créé une dynamique sans précédent qui mérite
une attention particulière des pouvoirs publics ?
Vous avez raison de parler de la coordination étroite qui
doit être privilégiée entre les différents acteurs, sauf que
l’artisanat et les métiers traditionnels sont des domaines
relevant de la compétence d’un autre secteur comme je l’ai
mentionné précédemment.
Le ministère de la Culture est disposé à apporter sa modeste
contribution au débat sous l’angle notamment de l’art et de
l’authenticité, mais aussi sur les meilleures formes de valorisation de ce potentiel traditionnel en fonction des normes
et standards internationaux qui garantissent un plus grand
impact.
Lors de son discours inaugural de cette manifestation, le président de la République a affirmé «que
l’Etat algérien s’emploie à faire impulser, encourager, donner les moyens, de créer des environnements, de tracer et de mettre en œuvre des politiques culturelles en ouvrant les portes aux talents,
en exprimant de la reconnaissance aux créateurs,
en réalisant des mises en relation fécondes et en
mettant à la disposition de la création, de la pensée, de l’art, de l’innovation, les moyens nécessaires
à l’éclosion du génie de notre peuple et l’épanouissement de son talent». Peut-on dire et affirmer que
cette politique ou ce programme sont déjà sur les
rails ?
Cette citation du discours de Son excellence Monsieur le
président de la République à l’ouverture de la manifestation
résume les grandes lignes de la politique culturelle du pays
et constitue une réponse à ceux qui, aujourd’hui, parlent de
l’absence de vision culturelle claire et qui proposent une politique culturelle dont les contours obéissent à des conceptions
doctrinales et idéologiques loin d’être innocentes.
C’est en application de cette vision clairvoyante que l’action
culturelle de l’Etat a été menée ces dernières années dans le
cadre du plan d’action du gouvernement portant mise en
œuvre du programme du président de la République.
Les réalisations faites à l’occasion de «Tlemcen, capitale de
la culture islamique 2011» s’inscrivent à juste titre dans le
cadre de cette politique et des orientations contenues dans le
discours d’ouverture.
Nous estimons que le bilan de cette manifestation traduit
fidèlement ces orientations. Les réalisations faites sont là pour
en témoigner.
Ajoutez à cela tous les programmes annuels de soutien à
l’édition, à la production cinématographique et la production
théâtrale, et plus largement à la création littéraire et artistique.
Grâce à quoi ? Grâce à deux fonds que l’Etat a créés pour cela.
Sans ces fonds, aucun film, aucune pièce de théâtre ne seraient
produits.
Quel bilan faites-vous, Madame la ministre, de
cette manifestation culturelle de Tlemcen ?
Même si le bilan de la manifestation n’a pas encore été présenté au Comité national présidé par M. le Premier ministre,
je peux néanmoins dire qu’il est très positif à la lumière des
indicateurs suivants : la manifestation a permis de doter Tlemcen de onze nouvelles infrastructures culturelles : le Palais de
la culture, le Centre des études andalouses, la bibliothèque de
wilaya, le Palais des expositions, le Théâtre de verdure, la salle
de cinémathèque Djamel-Eddine-Chanderli, le Musée d’art et
d’histoire de la ville, le Musée de la calligraphie, la reconstitution et reconstruction du palais royal des Zianides, le Centre
des manuscrits et le Musée d’archéologie islamique.
Cette même manifestation nous a aussi permis de restaurer
et/ou de mettre en valeur plus de 80 sites et monuments
historiques. L’autre satisfaction réside dans le nombre record
des pays qui ont pris part à cette manifestation. Pour les
journées culturelles, nous avons enregistré la participation de
26 pays des quatre coins du monde, en plus de la participation
des représentants de 43 pays aux 13 colloques internationaux
organisés durant la manifestation.
Les journées culturelles des wilayas ont permis à des milliers
d’artistes de se produire et de donner une image complète de
la richesse de notre culture nationale.
La réalisation de 30 films courts métrages et/ou documentaires, de 19 pièces théâtrales et de 423 livres lors de la manifestation témoignent à eux seuls de la dynamique qui a touché
les différents domaines de la création artistique et littéraire.
A ce formidable mouvement, s’ajoutent l’organisation dans les
standards internationaux de 15 expositions, l’enregistrement
du patrimoine musical à travers la réalisation de coffrets des
maîtres de la musique andalouse et autres genres musicaux,
l’organisation de 8 festivals culturels et de 191 tournées artistiques qui ont vu la participation de 3 315 artistes, musiciens et
techniciens…
Ma plus grande satisfaction réside dans le niveau d’adhésion
de la population à cette manifestation et de la dynamique
créée auprès d’elle comme en témoignent les quelques
chiffres suivants : pour les expositions respectives, un nombre
global de 425 501 visiteurs a été enregistré. Pour les colloques,
un nombre de 700 participants a été atteint. Le théâtre, à
travers les 600 spectacles organisés, a enregistré à lui seul une
présence de 105 000 personnes.
On ne peut que se réjouir de tout ce qui s’est fait tout au long
de cette manifestation.
Il paraît que vous avez veillé au grain sur l’organisation et les programmes de cette manifestation…
En ma qualité de présidente du comité exécutif de la manifestation, je devais assumer pleinement mes responsabilités. J’ai
toujours dit à mes cadres que nous sommes «les ouvriers de la
République et fiers de l’être», et que nous devons faire convenablement le travail qui nous est demandé. Nous n’avions
d’autres choix que d’être présents et de veiller à la réalisation
du programme dans le moindre détail.
Ma pensée va vers celles et ceux qui ont sacrifié leur vie de
famille, leurs vacances et leurs jours de repos et pour ceux qui,
dans l’adversité et l’hostilité, ont résisté et surmonté toutes
les épreuves. Mon admiration va vers les bureaux d’études et
entreprises algériennes qui ont travaillé avec abnégation et
sans fléchir pour réaliser les projets en dépit des tracasseries
administratives de toutes sortes.
Je ne peux m’empêcher d’exprimer ma reconnaissance à Monsieur le président de la République et à Monsieur le Premier
ministre, président du Comité national, pour tout le soutien
qu’ils nous ont accordé tout au long de cette manifestation.
25
Mois du théâtre pour enfant
De l’art dans
un cadre éducatif
Quelles ont été les difficultés majeures rencontrées
sur le terrain ?
J’estime que le plus important est d’avoir réussi à réaliser notre
programme et d’avoir surmonté beaucoup d’obstacles et
d’embûches.
Je suis triste de n’avoir pas réussi à réaliser le seul projet en
instance, celui de la rénovation et de l’ouverture au public de
la salle de cinéma «le Lux» et de certains projets afférents au
patrimoine culturel en raison des problèmes d’ordre juridique
et de coordination intersectorielle. Comme je suis aussi triste
que la situation financière de certains bureaux d’études et
entreprises n’aient pas été régularisées alors qu’ils ont réalisé
le travail qui leur a été demandé.
Nous avons assumé nos responsabilités. Aux autres parties
d’assumer celles qui relèvent de leur autorité et de leur compétence.
Les communes de la wilaya de Tlemcen ont abrité alternativement et durant 1
mois, des journées théâtrales, organisées dans le cadre de «Tlemcen, capitale de
la culture islamique».
Des troupes de dix théâtres régionaux, dix coopératives et associations et dix
troupes locales ont sillonné les 53 communes dont certaines déshéritées ayant
fait connaissance avec le quatrième art pour la première fois au grand bonheur
des enfants, de leurs parents et de leurs instituteurs.
Madame la ministre, la revue El-Djawhara a été
incontestablement une vitrine de cette manifestation ; peut-on avoir votre avis sur cette publication
culturelle ?
Je saisis cette occasion pour saluer et féliciter toutes celles et
tous ceux qui ont fait de cette publication d’information un
grand vecteur de communication de la manifestation. Ma
satisfaction est d’autant plus forte lorsque je sais que l’équipe
qui la compose est constituée essentiellement de jeunes.
Cette revue a fait l’objet d’une large diffusion et a été fortement appréciée tant en Algérie qu’à l’étranger. Elle témoignera, pour longtemps, de l’organisation de cette manifestation
et constituera une source d’information indéniable pour tous
ceux qui, dans l’avenir, voudront s’informer sur «Tlemcen,
capitale de la culture islamique 2011».
Va-t-elle cesser de paraître avec la clôture de cette
manifestation ?
Je ne souhaite pas qu’une revue pareille, qui a gagné beaucoup d’expérience, disparaisse aussi vite, comme je ne le souhaite pas non plus pour toutes les publications d’information
générale ou spécialisée qui demeurent des tribunes d’exercice
de la liberté d’expression.
J’espère vivement que cette revue culturelle soit maintenue
tant il est vrai que Tlemcen dispose, grâce aux réalisations
faites dans le cadre de la manifestation, de potentialités favorables pour asseoir une véritable dynamique culturelle.
Il serait fort dommage que la wilaya de Tlemcen ne dispose pas d’une revue culturelle avec toutes les expériences
acquises.
Que représente pour vous, Madame la ministre, la
réussite sur tous les plans de cette manifestation
culturelle internationale ?
Cette réussite est celle de l’Algérie toute entière. Elle témoigne
de la capacité grandiose de notre peuple à relever les défis et
réussir des exploits.
A travers la culture, nous avons œuvré au rayonnement de
l’image d’un pays qui marque son retour sur la scène internationale et d’un pays fort par l’intelligence et les talents de ses
enfants.
Les retombées de ce succès sur notre pays ne peuvent être
que positives sur tous les plans et ne feront que consolider
notre place dans le concert des nations.
26
Pour cette manifestation unique en son genre, Ali Abdoun, responsable du département théâtre, dira : «Notre objectif est d’instaurer et
de transmettre aux enfants le goût du théâtre et le plaisir de pouvoir assister à des spectacles du 4ème art…» Et au vu de l’intérêt suscité
par cet événement et l’afflux du public juvénile, l’on est tenté de dire que le pari a été gagné.
La clôture de cette manifestation va-t-elle être aussi grandiose que son inauguration ?
C’est avec un pincement au cœur que nous clôturons cette manifestation,
car nous y avons mis beaucoup d’amour et beaucoup d’efforts, et parce
que nos concitoyens et Tlemcen elle-même y ont adhéré avec ferveur et
enthousiasme.
Nous devons clôturer la manifestation car tel est le règlement qui régit les
manifestations relatives aux capitales culturelles.
Pour ma part, la clôture sera grandiose en termes de symbiose et d’harmonie entre la modernité et l’authenticité. La tâche incombe à l’Orchestre
symphonique national, à sa chorale et à la Garde républicaine d’interpréter avec un langage musical symphonique des facettes des répertoires
algérien et international.
Le spectacle de clôture se veut être une transition avec la célébration
par notre pays du 50e anniversaire de son indépendance. A ce titre, la
présence des moudjahidate et des moudjahidine nous honore au plus
haut point.
«Namla oua Sarsour» (La cigale et la fourmi) de Kacemi Lahcène et Yacine de la coopérative El Fordja «Les aventures de Lahim » de Mustpaha Guenad et Mohamed Bouri de l’association Ibn Chaâb de Maghnia, «Le magicien et la sorcière» du petit théâtre de Blida, « L’amie
fidèle » de la troupe Les amis de l’art de Guelma » ainsi que les tours de magie avec Imad de Blida ont su rallier une masse juvénile à une
cause, celle du théâtre simple, beau et éducatif «On reste toujours dans le domaine de l’éducation et de la morale», indique M. Guenad,
comédien et metteur en scène. «Avant de présenter ces histoires aux enfants, on les soumet au jugement d’un psychologue qui donne
son avis sur l’utilité et l’apport éducatif de ces histoires dédiées à l’enfant, voir si elles contribuent d’une certaine manière à son éducation. Parce qu’il ne faut pas oublier que l’enfant est très réceptif à ce qu’on lui donne et il est capable d’assimiler», affirme, pour sa part, M.
Kacemi d’El Fordja.
Le duo de clowns El Basma ont, avec leur gestuel, leur mimique et une musique intelligente, su capter l’attention d’une assistance qui
n’en demandait pas plus. «Ce que je fais pour ces enfants vient du cœur et de l’affection que j’éprouve pour eux. Mon souhait est de leur
donner de la joie», disent en chœur les deux artistes, Karim Brihmet et Walid Chedel. Quant à Ahmed El Aouni, auteur de la pièce Chekchouk, il affirme : «En nous mettant devant un auditoire jeune, c’est peut-être plus difficile d’être face à un public adulte. L’enfant est
innocent, sensible, on doit faire très attention à ce qu’on lui donne, parce que dans le fond, c’est la morale qui compte, c’est le message
éducatif qui doit passer. Dans un cadre de divertissement, on doit inculquer l’art, des valeurs».
Cette manifestation, qui a réussi à drainer un nombre impressionnant d’enfants, a été, aussi, marqué par l’organisation d’ateliers de
formation. «Le théâtre doit se développer dans le milieu scolaire. Notre souhait, pour ne pas dire notre objectif, c’est de créer des classes
d’initiation au 4e art et des ateliers de formation», a déclaré M. Abdoun.
Chahreddine Berriah
Si vous deviez vous adresser à tous ceux qui ont participé de
près ou de loin à cette manifestation, que leur diriez-vous ?
Je dirai «Merci», «Merci d’exister». Merci d’avoir relevé le défi. J’ai toujours
eu confiance en vous. Je suis fière de partager avec vous la carte d’identité, notre territoire, notre culture, notre histoire et le drapeau. Je suis fière
de partager avec vous de beaux rêves pour un avenir commun radieux.
Merci de nous avoir offert des moments de bonheur et de communion
partagés avec notre peuple qui renoue avec la paix, la stabilité et la joie de
vivre. Merci à tous les acteurs nationaux qui ont contribué à la réussite de
cet évènement. Merci pour leur immense talent créatif, leur engagement
et leur haut degré de conscience nationale et patriotique.
Merci à la population de Tlemcen qui a dignement représenté tout notre
peuple par son hospitalité, sa générosité et son adhésion extraordinaire.
Merci aux participants étrangers d’être venus et d’avoir contribué à la
réussite de la manifestation.
Tahya El-Djazaïr, Allah yarham echouhada.
27
L'Algerie
pleure son héros
Dès l’annonce du décès du
président Ben Bella, l’icône de
Lalla Maghnia et de sa région,
la population a accouru vers
le domicile familial du défunt,
une ancienne bâtisse située
au centre-ville, pour confirmer
la véracité de l’information.
Il faut dire que sa mort a été annoncée par des médias à maintes reprises, mais cette fois-ci le
destin en a décidé autrement ; celui qui a porté l’Algérie dans son cœur tout au long de sa vie et
participé activement à sa libération n’assistera pas à la célébration du cinquantième anniversaire
de son indépendance. La nouvelle est tombée tel un couperet et tout un chacun s’interrogeait
sur le lieu de son enterrement afin de lui rendre un dernier hommage. Le mercredi 11 avril 2012,
Maghnia est devenue une ville morte. Magasins et cafés ont baissé les rideaux, leurs devantures
et les balcons des maisons se sont ornés de drapeau national, et l’on se dirigeait par dizaines,
sinon plus, vers la modeste demeure qui a enfanté l’un des héros de la révolution de novembre
1954, celui qui devint le premier président de la République algérienne.
On évoque le jubilé que lui a réservé sa ville natale un certain 3 mai 2005, qui a vu la participation
de plusieurs personnalités nationales et internationales dont le président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, lequel a eu le mérite de réhabiliter cette figure emblématique de l’histoire
de l’Algérie.
On se rappelle ses larmes émouvantes à l’amphithéâtre de l’université Aboubekr-Belkaïd quand
il reçut, des mains du président Bouteflika, le titre de docteur honoris causa. Ce jubilé est resté
gravé dans la mémoire des Maghnaouis et dans celle de toute la population de la wilaya de
Tlemcen qui, dès l’annonce officielle de son décès, s’est rendue en masse vers le siège de la
wilaya pour lui rendre un dernier hommage.
On se souvient aussi de cette journée mémorable du 16 avril 2011 quand le président Bouteflika
lui a conféré l’honneur d’inaugurer l’aéroport portant le nom de Messali El-Hadj, considéré par
les historiens comme le père du nationalisme algérien, en présence de la fille du fondateur de
l’Etoile nord-africaine et du Parti du peuple algérien dans lequel Ahmed Ben Bella a milité, avant
de passer à l’action militaire au sein de l’OS et conduit le hold-up de la poste d’Oran dont le butin
a servi au financement de la lutte armée du peuple algérien.
On se rappelle que lors de la soirée organisée en son honneur et en celui du président Bouteflika,
Ahmed Ben Bella avait dansé sous les rythmes du haouzi et de l’andalou.
On se rappelle aussi de l’inauguration de la zaouïa de Sidi M’hamed El-Ouassini en présence
de tous les chouyoukh des zaouïas du pays et d’une soixantaine de troupes folkloriques et
cavaleries. Quand il venait à Maghnia pour retrouver les siens et ses anciens amis, sa maison
familiale devenait le lieu de rencontre pour les milliers de personnes qui venaient le saluer,
prendre une photo souvenir avec lui ou lui exposer leurs doléances. Il était humble et modeste.
Il écoutait attentivement et quand le cas méritait une intervention, il n’hésitait pas à prendre son
téléphone pour saisir les responsables. Il n’avait que cette demeure familiale à Maghnia, n’ayant
vécu que pour ses idées et ses idéaux.
Sa ville natale le pleure et se prépare à lui rendre un vibrant hommage. «Nous tenons à organiser
une grande cérémonie religieuse à sa mémoire, c’était un moudjahid, un des héros de la guerre
de Libération nationale et notre premier président», affirment les Maghnaouis dont certains
ont pris la route à destination d’Alger pour participer à ses funérailles et lui rendre un dernier
hommage au Palais du peuple. Pour Hadja Nouara, une moudjahida, «l’Algérie toute entière est
fière de ce grand militant de la cause arabe, africaine et tiers-mondiste, c’est un héros national
et sa mémoire restera éternelle pour ceux qui portent l’Algérie dans leur cœur». Si Zoubir,
un enseignant universitaire, souligne : «Nous voulons que l’université de Maghnia porte son
nom. Il faut que l’Algérie réhabilite tous ses héros afin qu’ils restent éternels et pour que la
nouvelle génération puisse s’en inspirer. Quand au reste, on doit le laisser aux historiens et aux
académiciens, ce sont eux qui doivent écrire notre histoire loin de toutes considérations.» Lalla
Maghnia est en deuil comme le pays tout entier. Que Dieu accorde Sa Sainte Miséricorde au
défunt président.
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“I AM PROUD OF YOU!”
By: Amira Ramzy
It’s true that “The Capital” has gone, but everybody would say that the most important things are still there.
This is the case that illustrates the closing of the international cultural event, Tlemcen, Capital of Islamic
Culture 2011, hosted by the city of the Zyanides, along a whole year. The closing ceremony of the demonstration held at the Cultural Palace of Imama, in the evening of April 25th, was as colorful as its kicking off which
was held on the last 16th of April 2011 at the Hills of Lalla Setti.
The official ceremony was headed by Mrs. Khalida Toumi,
Minister of Culture, next to the Vice Prime Minister Mr.
Noureddine Yazid Zerhouni and high ranked personalities,
besides to the local executive members of the demonstration.
The delegation also counted members of the diplomatic
corps accredited in Algiers mainly from countries which took
part in the cultural activities, as well as a panoply of Algerian
artists representing cinema, theater and music fields, I name,
Adjaïmi, Menai, Sonia, Salah Ougrout, Sid-Ali Kouiret, Said
Hilmi and many others.
Addressing the audience during the official closing ceremony,
Mrs. Khalida Toumi mentioned that the province of Tlemcen
has been during a whole year, a cultural pole that offered all
regions of Algeria as well as many Muslim and other foreign
countries opportunities to show their material and immaterial
cultural heritage and their artistic potential.
The Minister of Culture expressed satisfaction as far as the
achievement of new infrastructures the city of Tlemcen has
benefited from in the frame of the demonstration. According
to her, the number of new projects realized in the light of this
cultural event has never been reached by any sector within
this rate. Indeed, this worldwide cultural event removed dust
and haziness on many figures and characters that marked the
history of the region of Tlemcen through scientific meetings
of high quality. Mrs. Khalida Toumi expressed gratitude and
thanks towards all those who contributed in making of the
event "Tlemcen, Capital of Islamic Culture 2011" highly successful. “I am proud of you, sons and daughters of my nation,
you who held the challenge”, she expressed.
The executive wanted the closing program to be as varied
and rich as possible. For that purpose, four sites have been
selected to host the various shows and exhibitions planned
along four days. On one hand, it was meant to put the new
infrastructures, such the new Air Theater of El Koudia and the
new Palace of Exhibition under practice, and on the other, to
make the whole city involved in this closing feast by bringing
the shows closer to the citizens.
worth stating that the festivities marking
30 It’s
the end of this event have started on Saturday
afternoon 21st of April, by a highly colorful show,
offered by the National Ballet along the main street of the city.
by : Amira Ramzy
Then Followed at the evening of the same day at The Palace
of Culture, by a big dance show by the Ballet under the title
“Rihla fi bladi” a kind of a travel through the country acted
by various folk troops from different regions of the country,
Chaoui, Berber, Touareg, Algiers, Tlemcen and others, Highly
rich in colors and rhythms. Added to that, a popular parade
accompanied by horsemen crossed the main street of Mansurah, a spectacle that subjugated the numerous public on both
sides of the road leading to the Cultural Palace of Imama.
Meanwhile, other festivities were held at Koudia Air Theater
where a youth musical program, performed by two modern
bands, Cameleon from Algiers, and Sounoudj from Constantine. At the Cultural Palace for its part, the audience listened
to a more soft musical show, performed by the Maghreban
Andalusian music Orchestra, composed of musicians from
Algeria, Tunisia and Morocco, led by the great Rachid Guerbas.
It was also an opportubity seized by the Minister of Culture
to inaugurate the new public library “Mohamed Dib” and the
Exhibition Hall of Koudia named “Mohamed Farrah”. Finally,
she paid a visit to The Andalusian Study Center project of
Imama and some other new buildings. These cultural infrastructures are of great importance to the province since they
will allow continuing the cultural dynamics created in the city
thanks to this cultural event.
The closing day was majestically led by the National
Symphony Orchestra with the participation of «Alhane
wa chabab” choir. The orchestra was alternately driven
by two masters, the Syrian Missak Baghboudarian and
the Algerian Rachid Saouli.
The National Symphony Orchestra and the bagpipes
band of the Republican Guard opened the show,
followed by many local artists representing several
genres, such as Sid-Ahmed Belli, Meriem Ben Allal,
Karim Boughazi, Yosra Zekri…
Several artists were honored in this opportunity. Let us
name Rachid Saouli, Missak Baghboudarian, Kouider
Bouziane, Yosra Zekri, Meriem Benallal, Karim Boughazi
as well as the leader of the troop of bagpipes. Mrs.
Khalida Toumi was honored too in the name of the
Tlemcen population.
In all, nobody can deny that the demonstration had a
positive impact on the entire region. It has been throughout the Arab world, one of the major events of the
year. Thus, it brought evidence that the country is able
to hold any big festival in any town of Algeria. More
than that, the country has always gained respect and
recognition of foreign states in all continents, considering the number of participating countries that took
part in Tlemcen cultural event.
Impressions générales
THE CULTURAL ROUND UP
Bensari Fatih, expert judiciaire :
«Ce fut à mon sens une année exceptionnelle pleine de culture et
d’histoire. Je suis très satisfait d’avoir pu assister à cette manifestation que Tlemcen a mérité d’accueillir. Je tiens à féliciter l’Isesco et
le ministère de la Culture pour le choix porté sur Tlemcen. Je pense
que ce genre de manifestation doit être renouvelé pour que la
culture soit de nouveau à l’honneur à Tlemcen. J’ajoute qu’un pays
sans culture est un pays malade et ne peut évoluer. C’est la raison
pour laquelle j’estime que la culture symbolise la santé de toute la
nation.»
Amirat Ghouti, agent de sécurité au CIP :
«La manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011"
a été l’occasion de mettre en valeur tout le patrimoine de Tlemcen
et sa région. Toutes les personnes qui sont venues à Tlemcen ont
été enchantées de participer à cet évènement exceptionnel surtout
celles qui n’ont pas l’habitude de venir souvent. J’ai constaté que
les jeunes ont été particulièrement sensibles à cette manifestation,
puisqu’ils étaient nombreux lors des soirées organisées au Palais de
la culture, à la maison de la culture, au CIP et au théâtre de verdure.
Ce fut une découverte pour beaucoup, et même les enfants ont eu
leur part de bonheur avec le théâtre.»
Yacoubi Abdelhafid, notaire :
«Tlemcen méritait amplement d’être la capitale de la culture
islamique parce qu’elle renferme des civilisations anciennes, de
prestigieuses dynasties et beaucoup d’histoire en sa qualité de
capitale du Maghreb arabe comme cela est souligné dans de nombreux ouvrages. Le choix de Tlemcen se justifie énormément par le
fait que les Tlemcéniens eux-mêmes défendent ce point de vue. J’ai
remarqué l’engouement des intellectuels autour de cette manifestation qui a marqué d’un sceau indélébile et ce, durant une année,
la vie quotidienne des Tlemcéniens avec cette formidable animation au niveau des tous les espaces culturels qui vont redonner vie à
la culture dans son sens le plus large, au-delà de "Tlemcen, capitale
de la culture islamique 2011". C’est du moins notre souhait à tous.»
Boukli Hacene Tani Abdesslam, président
de l’Office du tourisme :
«Ma première impression est celle-ci : j’ai constaté avec fierté que
Tlemcen est sortie de l’anonymat et est devenue en l’espace d’une
année une capitale universelle. Je félicite tous les organisateurs de
cette manifestation qui a permis de mettre en valeur le patrimoine
de Tlemcen et sa région comme les sites et monuments historiques millénaires dont certains étaient à l’abandon. Aujourd’hui,
nous somme très fiers de dire que nous avons reçu de nombreux
touristes nationaux et étrangers qui ont pu découvrir la ville mise
en valeur grâce à la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture
islamique 2011". Les touristes que nous avons reçu à l’Office du
tourisme nous ont déclaré avoir été émerveillés par la qualité des
spectacles et de l’animation culturelle durant cet évènement ; ils
remarqué aussi que de nombreux monuments anciens ont été
totalement restaurés et mis en valeur. Je tiens à préciser que lors
des week-ends, il était difficile de trouver une place pour stationner devant les ruines de Mansourah, alors qu’auparavant cet
endroit était presque désert. On espère pouvoir accueillir d’autres
manifestations culturelles de ce genre pour faire connaitre nos us
et coutumes à nos visiteurs venus de tout le territoire national et de
l’étranger.»
Belaredj Abbès, hôtelier :
«Tout le monde se souviendra de cette manifestation qui a permis,
une année durant, aux Tlemcéniens d’abord, aux nombreux visiteurs ensuite, de découvrir ou redécouvrir Tlemcen et sa région, ses
mosquées anciennes, sa casbah, ses traditions, sa musique andalouse, son folklore. La jeunesse a été très sensible à cette grande
rencontre de la culture islamique en découvrant la grandeur de
notre civilisation et les illustres savants qui ont perpétué à travers
leurs œuvres, jusqu’en Chine, le message de la connaissance et du
savoir. Non seulement Tlemcen méritait d’être hissée au rang de
capitale islamique, mais elle demeure l’une des rares régions dans
notre pays où les coutumes sont encore jalousement conservées et
protégées.»
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