Stop aux malentendus - Languedoc Mutualité

Transcription

Stop aux malentendus - Languedoc Mutualité
LANGUEDOC MUTUALITÉ Changement de direction
MONTPELLIER-TOURNEZY Un nouveau centre dentaire
lemutualiste
AUDITION
Stop aux malentendus
n ° 5 9
m a r s
2 0 10
0 , 7 6
€
t r i m e s t r i e l
L’opacité du système de soins
M
P 13
Sommaire
Catherine
Dardé,
nouvelle
directrice
du groupe
Languedoc
Mutualité
P 4-5  QUOI DE NEUF
Votre mutuelle. Toutes les nouveautés.
P 6-9 D OSSIER
Audition. Stop aux malentendus.
P 10 SANTÉ
Sommeil. Bien dormir
s’apprend dès l’enfance.
P 13 GRAND ANGLE
Catherine Dardé. Nouvelle
directrice générale du groupe
Languedoc Mutualité.
P 14 droit
Handicap. Aiguiller les parents
au quotidien.
P 6-9
Audition.
Stop aux malentendus
Le Mutualiste Languedoc Mutualité : édité par le groupe Languedoc Mutualité, union régie par le
code de la Mutualité enregistrée sous le N° 444 279 699 - 88, rue de la 32e - 34264 Montpellier cedex 2 –
Tél. : 04 67 22 85 50 – Directeur de la publication : Jean-François Soto – Directeur de la rédaction : Alain Rey –
Rédacteur en chef : Nathalie Laboureix – Secrétariat de rédaction : Julie Azémar, Cécile Fratellini et
Jean-François ­Rebeyrol – Maquette, prépresse : Ciem – ­Dessins : Jef – Impression : Sud Graphie ­Rotative,
­Saint-Sulpice – Tirage : 45 000 ex. – Commission paritaire : 0909 M 06992 – N° ISSN 1269-3499 - Prix :
0,76 € – Abonnement : 4 numéros 2,29 € – N° 59, mars 2010 – Dépôt légal à parution. La ­reproduction
des articles de ce numéro est interdite, sauf autorisation expresse du rédacteur en chef. Le ­Mutualiste est une
publication du Réseau des éditeurs de revues (RER). Photo de couverture : Raphaël Suave.
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m u t u a l i s t e
2
DR
P 11-12 SANTÉ BRÈVES
Psychologie. Le bonheur
est contagieux.
Maternité. Tout savoir
sur l’allaitement.
adame la ministre de la Santé
vient de demander à l’Union
nationale des organismes d’assurance
maladie complémentaire (Unocam)
de « formuler des propositions
visant à simplifier la présentation
et l’expression des garanties ».
L’initiative est louable, et nous nous
y associons volontiers, mais nous
en mesurons en même temps toute
la difficulté. Chaque trimestre
en effet, à travers les colonnes de cette
revue, nous nous efforçons de porter
à la connaissance de nos adhérents
les informations essentielles
sur l’évolution de leurs garanties,
et plus généralement, sur les services
développés par leur mutuelle.
Mais nous nous heurtons
régulièrement à la complexité d’un
système de soins qui, à force
d’empilages successifs, finit par
rendre totalement opaques les tarifs
pratiqués : de la création
du « secteur 2 à honoraires libres »
dans les années quatre-vingt,
à l’apparition des « franchises »
ces dernières années, en passant
par les « forfaits », le « parcours
de soins coordonnés »,
la multiplication des couleurs
de vignettes et des taux
de remboursement
pour les médicaments, et plus
généralement la prolifération
des dépassements d’honoraires,
le système a généré une véritable
jungle tarifaire dans laquelle
il est bien difficile de se retrouver.
C’est pour cela qu’une amélioration
de la lisibilité des contrats
complémentaires passe aussi par
une simplification des modes
de tarification du système de soins.
Madame la ministre de la Santé
peut compter sur nous
pour le lui rappeler…
Paul Bernard,
président du groupe
Languedoc Mutualité
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co u r r i e r d e s le c t e u r s
Le Mutualiste Languedoc Mutualité, courrier des lecteurs, 35 Grand’Rue Jean Moulin, 34000 Montpellier.
E-mail : [email protected]
Séjours européens
Aide à la mutualisation
« Comment me faire rembourser
mes frais de santé si je suis malade
au cours d’un voyage en Europe ? » Laurent M.
S’il s’agit de soins de ville (consultation médicale, pharmacie),
il vous faudra avancer les frais et conserver la facture. À votre
retour, vous la transmettez à votre caisse d’assurance maladie
qui effectue le remboursement sur la part obligatoire. La mutuelle,
quant à elle, prend en charge le ticket modérateur. Nous vous
conseillons également de vous procurer la Carte européenne
d’assurance maladie auprès de votre caisse d’assurance maladie.
Cette carte atteste des droits de l’assuré social et de ses ayants
droit se rendant dans l’espace européen. Elle facilite, le cas
échéant, les modalités de prise en charge de vos dépenses de santé
pendant le séjour (notamment à l’hôpital), selon la législation
et les procédures en vigueur dans le pays visité.
Valable pour un an, la carte est nominative et individuelle.
« j’ai bénéficié l’an dernier
d’une aide pour
ma complémentaire santé.
Sera-t-elle reconduite
automatiquement en 2010 ? » Patrick R.
Non, cette aide est annuelle et vos droits
sont réétudiés chaque année par l’Assurance
maladie sur votre demande, à partir de votre
situation familiale et de vos revenus.
Deux mois avant l’échéance de votre contrat,
remplissez le formulaire « Aide pour
une complémentaire santé » (disponible dans
votre caisse ou sur Internet, sous le numéro S3715
sur le site www.ameli.fr) et envoyez-le dûment
rempli à votre caisse. Précisez également la date
de fin de votre protection complémentaire.
En cas d’avis favorable, votre caisse d’assurance
maladie vous adressera une nouvelle
attestation-chèque ainsi qu’une attestation
de dispense d’avance de frais.
Les montants de l’aide au 1er janvier 2010 sont
de 100 euros pour les moins de 16 ans, 200 euros
entre 16 et 49 ans, 350 euros de 50 à 59 ans et enfin
500 euros pour les 60 ans et plus. La demande peut
être effectuée tout au long de l’année.
© JFR
Travailleurs indépendants
Carte Vitale
« J’ai perdu ma carte Vitale. Comment faire
pour en recevoir une nouvelle ? » Emmanuelle G.
Vous devez contacter votre caisse d’assurance maladie
qui va invalider la carte perdue. Vous recevrez sous dix jours
un formulaire de demande de carte Vitale.
Une fois celui-ci retourné, votre caisse vous enverra la nouvelle
carte qui comporte désormais une photo. Elle est diffusée
progressivement aux nouveaux bénéficiaires, aux jeunes de 16 ans
et aux personnes qui comme vous, ont besoin de faire remplacer
leur carte actuelle (perte, vol ou carte défectueuse).
Cette carte garantit le remboursement de vos soins sous cinq
jours. Si vous consultez un médecin avant de l’avoir reçue,
il vous suffit de faire remplir par le praticien une feuille de soins
et de la faire parvenir à votre caisse.
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« J’ai récemment démarré
une activité en tant qu’artisan.
On m’a parlé de déclaration
commune de revenus,
de quoi s’agit-il ? » Serge T.
Les travailleurs indépendants doivent remplir
chaque année cette déclaration qui permet
d’établir la base de calcul de toutes vos cotisations
obligatoires. Cette déclaration vous est envoyée
avant le 1er avril de chaque année par votre caisse
RSI. Vous devez la retourner avant la date limite
mentionnée sous peine de majoration. Le site
www.net-entreprises.fr est le portail officiel pour
effectuer gratuitement vos déclarations sociales
en ligne. Avantages : vous bénéficiez d’un délai
supplémentaire pour effectuer votre déclaration
mais surtout d’un accompagnement interactif
et d’une aide en ligne. Des indications viennent
en effet vous aider au fur et à mesure des champs
de données à remplir.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site
du Régime social des indépendants : www.le-rsi.fr
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Quoi de neuf
VIOLS-LE-FORT
OUVERTURE D’UNE
MAISON DE RETRAITE
GANGES
Des
baignoires
hautetechnologie
Deux salles de bain
de la clinique SaintLouis de Ganges sont
désormais équipées
de baignoires à douche
avec siège élévateur
électrique. Cette aide
technique facilite l’accès
à la baignoire et la prise
de bain des personnes
lourdement
handicapées ou très
âgées. Le dispositif
électrique permet
de descendre le patient
au fond de la baignoire
puis de le remonter.
À l’occasion
de l’inauguration
de ce matériel,
en décembre 2009,
Rose-Marie Martinez,
directrice
de l’établissement,
a chaleureusement
remercié Georges
Martial, président
de la mutuelle
gangeoise, qui a offert
ce matériel à la clinique.
En octroyant
16 000 euros
à l’établissement
pour l’acquisition de
ce matériel, la mutuelle
gangeoise montre
sa solidarité envers
les plus fragilisés.
Le groupe Languedoc Mutualité
a ouvert une résidence
dédiée à l’accueil de personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer
ou à des pathologies apparentées.
S
itué à Viols-le-Fort, l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) l’Ombrelle peut accueillir
jusqu’à 15 résidants en hébergement permanent et deux personnes en accueil de jour. Le bâtiment, déjà existant, a été entièrement
­restructuré et repensé par une équipe pluridisciplinaire et amenagé pour
répondre aux besoins spécifiques de repères, de sécurité et de mobilité
de ce public. Tout a été mis en œuvre pour accueillir les résidants dans
les meilleures conditions. L’aménagement intérieur et extérieur permet
aux résidants de se déplacer sans risques.
Un programme de soins spécifiques
Le personnel, formé pour le suivi de personnes dépendantes partielles
et lourdes, est composé d’un médecin coordinateur gériatre, d’une infirmière, d’aides soignantes, d’aides médico-psychologiques, d’auxiliaires
de vie, d’animateurs, de psychologues et de pychomotriciens-ergothérapeutes. Un programme de soins spécifiques, associé à un projet d’activité,
est élaboré pour chaque résidant. Une information adaptée et un soutien
permanent sont aussi apportés à l’entourage. Il peut donc participer et
accompagner son parent dans la vie de la résidence. Cet établissement
privé mutualiste à but non lucratif complète l’offre d’hébergement du
groupe Languedoc Mutualité.
Pour tout renseignement complémentaire : Ehpad l’Ombrelle, 135 rue
de Cassillac, 34380 Viols-le-Fort. Tél. : 04 67 57 03 20 – lombrelle@
languedoc-mutualite.fr
La résidence accueille ses pensionnaires dans un cadre paisible et rassurant.
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CENTRE PROPARA
Une bourse
pour
la recherche
clinique
à l’occasion du sixième
congrès de la Fondation
de l’Avenir, Le docteur
Charles Fattal,
rééducateur (notre
photo), médecin chef
du centre mutualiste
neurologique Propara
à Montpellier, a reçu
la première bourse
de recherche clinique
mutualiste. Financée
par la Mutualité
française et dotée
de 40 000 euros,
cette bourse a pour
objectif de soutenir
un projet de recherche
clinique porté
par un service de soins
et d’accompagnement
mutualiste. Le projet
du lauréat consiste
à étudier les effets
de la verticalisation,
sur plateforme
vibratoire, sur la masse
osseuse des patients
blessés à la moelle
épinière. Le lauréat
a été distingué
parmi 18 projets
particulièrement
innovants présentés
par des équipes
médicales mutualistes.
Quoi de neuf
MONTPELLIER
VICTOIRES DE LA RéUSSITE
Le groupe
Languedoc
Mutualité honoré
Lors de la soirée des dix ans des « Victoires
de la réussite », en décembre dernier, le groupe
­Languedoc Mutualité a reçu le prix de la recherche
scientifique pour ses multiples actions et soutiens.
À cette occasion, André Bernat a été félicité
pour l’ensemble de sa carrière. Cette manifestation
est organisée par Le Journal de l’emploi et le club
des 500.
TRAVAILLEURS INDéPENDANTS
Des démarches
simplifiées
Eovi-Languedoc Mutualité gère le régime de
complémentaire santé des travailleurs indépendants avec la mutuelle GPS, ainsi que leur régime
obligatoire avec l’UTIM-LR (union des travailleurs
indépendants du Languedoc Roussillon). Ce lien
historique permet de simplifier leur protection
sociale. C’est un décompte unique qui leur est
adressé où apparaît les remboursements du régime
obligatoire et de la part complémentaire. L’organisme mutualiste a également mis en place des
partenariats avec la chambre des métiers et ses
composantes. À ce titre, Jean-Pierre Courseille,
président de la mutuelle GPS et Jean-François
Soto, directeur de l’UTIM-LR et de la Mutuelle
Eovi-Languedoc Mutualité ont participé à la
cérémonie anniversaire des 50 ans de la Capeb
(confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment).
un NOUVEAU CENTRE DENTAIRE
À TOURNEZY
S
Languedoc Mutualité a ouvert
un nouveau centre dentaire
à Montpellier.
itué dans la zone d’activités de Tournezy, le nouveau centre
est équipé de trois cabinets dentaires et est ouvert du lundi au
­vendredi de 8 h 30 à 19 heures. Un parking privatif est réservé à
la clientèle. Il dispose d’une rampe d’accès spécifiquement étudiée pour
les handicapés. Comme tous les centres dentaires de Languedoc Mutualité,
il est certifié Afnor sur la base du référentiel qualité de services de l’Union
française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).
Quatre centres Languedoc Mutualité à Montpellier
Facilement accessible, il se trouve à deux minutes de la sortie d’autoroute A9
n°31, sortie Montpellier Ouest « Croix d’Argent ». Avec la maison médicale
Paul Valéry, la maison médicale Euromédecine et la maison de la Mutualité,
ce centre dentaire est le quatrième du groupe Languedoc Mutualité à Montpellier. En se connectant sur le site Internet www.languedoc-mutualite.
fr, il est possible de prendre rendez-vous et de télécharger les plans d’accès.
• Centre dentaire Tournezy
133 rue Olof Palme, 34000 Montpellier. Tél. : 04 99 52 82 60.
• Centre dentaire maison de la Mutualité
88 rue de la 32e, 34264 Montpellier cedex 2. Tél. : 04 67 22 85 13.
• Centre dentaire maison médicale Paul Valéry
271 allée de bon accueil, 34090 Montpellier. Tél. : 04 67 52 02 76.
• Centre dentaire maison médicale Euromédecine
Parc Euromédecine, rue du caducée, 34090 Montpellier
Tél. : 04 67 02 92 30.
Le nouveau centre de Tournezy est équipé de trois cabinets dentaires.
Des garanties
spécifiques
En 2010, Eovi-Languedoc Mutualité propose
des garanties complémentaires santé spécialement étudiées pour les travailleurs non salariés.
Pour plus d’informations, contactez
­Stéphane Bonnaric au 04 67 22 85 58,
ou par mail : [email protected]
Pour l’UTIM-LR, composez le 04 67 60 72 94,
ou par mail : [email protected]
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Audition
Stop aux malent
Six millions de personnes souffrent de déficience auditive,
une malentendance qui ne touche pas que les personnes âgées
mais aussi celles surexposées au bruit. Problème : les patients,
réticents aux aides auditives, tardent à s’équiper.
A
chaque maladie sa pres­
cription. Grippé, vous
allez chez le médecin.
­Victime d’un accident,
vous acceptez d’être plâ­
tré. Myope, vous choisis­
sez une paire de lunettes.
Ce cheminement est généralement bien vécu
par les patients.
Concernant l’audition, la donne change et il
est commun de rencontrer des personnes qui
entendent mal sans équipement. Or, une per­
sonne sur dix est malentendante. Pourquoi un tel
paradoxe ? Comment surviennent les problèmes
d’audition et comment les soigner ?
Discuter avec un ami, écouter de la musique ou
regarder la télévision sont des activités courantes
au cours desquelles l’ouïe est le sens prédomi­
nant. L’oreille a pour fonction de capter les sons
extérieurs pour les acheminer jusqu’au cerveau
qui les traite.
Partie osseuse
Chaîne des osselets
Enclume
Marteau
Nerf auditif
Pavillon
Cochlée
Tympan
Conduit auditif
Oreille
interne
fermé par le tympan. Les pathologies de l’oreille
externe sont bénignes et la perte d’audition liée
à un bouchon de cérumen ou à une otite est
réversible. La partie moyenne s’étend du tympan
aux trois osselets (marteau, enclume et étrier).
Le tympan transfère les vibrations pour les
transmettre aux osselets qui les amplifient et
les portent à l’oreille interne. Les maladies qui
concernent cette zone forment avec celles de
La partie extérieure englobe le pavillon et le
conduit auditif. C’est là qu’entrent les sons sous
la forme de vibrations conduites le long du canal,
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6
Trompe
d’Eustache
Oreille
Oreille
externe moyenne
Surdités de transmission
et de perception
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Etrier
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Photos : © Raphaël Suave
éch e lle du b r u it ( en dB )
endus
dB
la partie externe les surdités de transmission.
Caractérisées par une baisse légère à moyenne
de l’audition, la perte est comprise entre 20 et
60 dB (l’audition est dite normale pour une
perte ne dépassant pas 20 dB). Ces surdités
peuvent être causées par une perforation du
tympan, une rupture dans la chaîne des osselets
mais aussi des otites mal traitées. Si elles sont
généralement opérables, d’autres provoquent
parfois une baisse de l’audition qui nécessite
un appareillage, même à ce premier niveau
de surdité.
140
130
Avion au décollage
Seuil de la douleur
120
Marteau piqueur
Traumatisme sonore
110
Discothèque
Concert
Bruits dangeureux
Seuil de danger
Baladeur
80
Automobile
Cantine scolaire
Bruits fatiguants
60
Le capital auditif perdu
ne se régénère pas
Conversation normale
Le second niveau caractérise les surdités de
perception correspondant à une perte sévère et
profonde allant jusqu’à 90 dB. Ces surdités sont
consécutives à des troubles de l’oreille interne.
Comparée à un labyrinthe, la cochlée renferme
les cellules nerveuses qui transforment les vibra­
tions en impulsions électriques vers le cerveau.
Une atteinte de cette partie est irréversible car les
cellules internes ne se régénèrent pas. Les causes
sont multiples : congénitales, génétiques mais aussi
accidentelles. Que ce soit dû à un traumatisme
sonore bref, à un vieillissement prématuré des
cellules d’une personne travaillant dans le bruit
ou à l’apparition de la presbyacousie (vieillisse­
ment naturel de l’oreille), ces pertes nécessitent
une prise en charge. Attendre n’y changera rien.
Gilles Assoulant, audio­prothésiste, affirme que
« plus la personne vient se faire dépister et équiper
tard, plus il est difficile pour elle de se réhabituer
aux sons. »
l e
40
Appartement calme
20
0 dB
Seuil d’audibilité
Vent dans les feuilles
Il est donc primordial de déceler tôt les signes
précurseurs : difficultés à suivre une conversa­
tion en famille, sensation que les gens parlent
trop vite, faire répéter l’entourage. Un cercle
vicieux s’installe et incite la personne à réduire
ses conversations et à s’isoler. Tout, plutôt que
de passer la porte de l’oto-rhino-laryngologiste
pour réaliser un test. Pourquoi ? La malaudition
fait peur, souvent associée à un handicap lourd.
L’opinion opère un amalgame entre la malenten­
dance et la surdité.
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Au d i t i o n
st op
au x
m a l e n t e n dus
Une vision encore trop négative
des prothèses auditives
La capsule externe
de l’implant auditif
a un diamètre
équivalent
à celui d’une pièce
de deux euros.
Q
ui dit « surdité »
dit « consultation
chez le spécialiste ORL ».
Celui-ci déterminera si la surdité
peut être opérée, dans le cas
d’une perforation du tympan
par exemple, ou si elle nécessite
un appareillage auditif. Les équipes
du service ORL de la clinique
Beau Soleil de Montpellier réalisent
des interventions chirurgicales
pour implanter un appareil auditif
Des appareils miniaturisés
mais toujours dispendieux
Autre révolution, la taille, la forme et la diversité
des produits même si le principe de l’appareil
reste le même : capter les sons avec un micro,
les amplifier et les restituer. Prescrits par l’ORL,
c’est l’audioprothésiste qui conseille le patient
« selon le niveau de perte, le souhait esthétique de
la personne, la forme de son conduit auditif et sa
capacité à manipuler l’appareil », précise-t-il. Il
en existe deux types. Les contours d’oreille sont
composés d’une aide placée sur l’oreille reliée par
un tube à un embout transparent qui rentre dans
le conduit. La miniaturisation de l’électronique
permet de fabriquer des appareils dissimulés
derrière l’oreille. Ils conviennent à tous les types
de surdités. Des contours d’oreille de petite taille
très discrets, appelés « open », sont également
adaptés aux pertes légères à moyennes. Ceux-là
ne mesurent pas plus de trois centimètres. Les
intra-auriculaires, eux, sont les plus discrets
car l’électronique tient dans une coque conçue
sur-mesure et introduite dans le conduit. Ils sont
plus ou moins visibles suivant la profondeur
d’insertion dans le conduit et compensent les
surdités moyennes.
Mais c’est le prix qui au final, blesse. Celui d’une
prothèse varie de 750 à 2 000 euros et comprend
les séances de réglages et le suivi avec l’audio­
prothésiste. Problème : le remboursement de la
Sécurité sociale est insuffisant (voir encadré).
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© DR
Autre frein à l’appareillage, la vision des appa­
reils. L’enquête Ipsos 2009 L’image des appareils
auditifs en France révèle qu’une personne sur
deux de plus de 60 ans en possède une image
négative. 10 % des sondés déclarent que les
appareils donnent une image vieillissante de
la personne qui les porte, 18 % les trouvent non
esthétiques et 8 % auraient honte d’en porter !
Pourtant, les appareils nouvelle génération n’ont
rien en commun avec ceux d’antan. Mais les
préjugés sont tenaces. Depuis 1996, les aides
fonctionnent sur un mode numérique et non plus
analogique. Avant, les sons n’étaient qu’amplifiés.
Ils sont désormais numérisés. Une réelle avancée,
selon Gilles Assoulant pour qui « le traitement
numérique du son tend à se rapprocher du fonctionnement naturel de l’oreille afin d’aider à la
localisation des sons et faire ressortir la parole
par rapport aux bruits, ce que ne permettait pas
l’analogique. »
Les variations de prix s’expliquent par le choix
de l’appareil (la marque et le fabricant), le niveau
de performance du processeur numérique et le
lieu de l’achat car les prix publics des aides sont
libres (ceux des centres Audition Mutualiste
sont en moyenne 10 % moins chers). La durée
de vie de l’appareil est d’environ cinq ans. Un
investissement lourd, financier et personnel.
Car réapprendre à entendre nécessite du temps :
« Quand les personnes s’équipent, il faut ensuite
adapter les aides. Se diriger progressivement
vers le niveau qui correspond à la perte tout
en respectant la tolérance de la personne aux
nouveaux bruits. Le but n’est pas de revenir à un
seuil d’audition parfait mais d’offrir le meilleur
compromis confort et efficacité nécessaire à la vie
quotidienne, surtout pour les personnes âgées »,
Julie Azémar
conclut Gilles Assoulant.
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Au d i t i o n
st op
au x
m a l e n t e n dus
MONTPELLIER
La pose d’implants
à la clinique beau soleil
De nombreuses solutions peuvent être proposées aux patients
atteints de pertes auditives. Parmi elles,
la pose d’un implant est une alternative sûre et efficace
qui est effectuée à la clinique Beau Soleil de Montpellier.
de très haute technologie. Il s’agit
d’un mini-vibrateur placé au contact
du crâne, des osselets ou de l’oreille
interne selon le cas. Ce vibrateur est
activé à distance par une petite capsule
dissimulée dans les cheveux, derrière
l’oreille. Le son capté par le processeur
grâce à son micro est transmis tel une
onde radio à l’implant, qui se met alors
à vibrer. Ce système, extrêmement
discret, permet d’améliorer la qualité
du son perçu par le malentendant, sans
obstruer son conduit auditif. L’implant
améliore la qualité du son transmis
à l’oreille interne et au cerveau
en stimulant directement la chaîne
des osselets. Sa durée de vie est
illimitée. Il s’adresse à certains adultes
atteints de surdité, en alternative aux
équipements traditionnels. Sa mise
en place nécessite une intervention
chirurgicale sous anesthésie générale
et 48 heures d’hospitalisation.
Une grande clarté sonore
et un confort physique amélioré
L’implant peut être utilisé six semaines
après l’intervention. Il est ensuite réglé
comme tout autre appareil auditif
par l’audioprothésiste. Les utilisateurs
de ce système témoignent d’une
amélioration très nette de la clarté et
de la qualité du son dans son ensemble.
Cette technique a d’autres avantages :
notamment l’amélioration du confort
physique, l’élimination quasi-totale
de sifflements gênants et une meilleure
esthétique. Lorsque le patient est équipé
d’un appareillage ou d’un implant,
il peut se rendre dans le cabinet ORL
de la maison médicale rue de la 32e à
Montpellier. Ce centre dispose
de cabines spécialement conçues
pour tester l’efficacité des appareils ou
des implants auditifs. Ainsi, les réglages
nécessaires au confort d’écoute
du patient peuvent être effectués
dans les meilleures conditions.
Clinique Beau Soleil, 119 avenue de Lodève,
34070 Montpellier. Tél. : 04 67 75 97 17.
Maison de la Mutualité : 88 rue de la 32e,
34264 Montpellier Cedex 2.  
Tél. : 04 67 22 85 07.
E N SAVO IR P LUS
Les baladeurs numériques dans le collimateur de la 13e édition
de la Journée nationale de l’audition.
« 5 à 10 % des jeunes Européens qui écoutent la musique de façon amplifiée risquent une perte d’audition permanente
s’ils conservent cette pratique plus de cinq ans » : voici la conclusion d’une étude réalisée par le Comité scientifique
des risques sanitaires émergeants et nouveaux et commandée par l’Union européenne. Un phénomène en constante
progression puisque le pourcentage de jeunes écoutant de la musique amplifiée a triplé depuis les années 1980,
représentant aujourd’hui près de 20 % de cette population. D’où le thème de la Journée nationale de l’audition 2010
organisée partout en France le 11 mars prochain : « Baladeurs, quels risques pour l’audition ? ». En France, le seuil
des baladeurs est fixé à 100 dB alors que la loi fixe un seuil de 80 dB pour la protection des travailleurs exposés
excessivement au bruit.
Le risque de dommage auditif, irréversible dans le cas de traumatisme sonore, dépend à la fois du volume d’écoute, de
la durée d’exposition à la musique et de l’âge. Il survient sur une courte durée d’exposition lorsque le seuil atteint 110
à 120 dB. Mais il peut également se produire sur une longue période d’écoute à partir de 80 dB (écoute quotidienne).
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SANTÉ
SOMMEIL
Bien dormir
s’apprend dès l’enfance
Pour être en forme à l’école, un enfant doit bien dormir.
Cette étape, essentielle à son développement, est malheureusement trop
souvent malmenée par le rythme familial ou par différents troubles.
Premier conseil : veiller à ce que l’enfant se couche tôt.
et à l’adolescence, neuf heures. Les heures de coucher tardives
peuvent dérégler les phases du sommeil et nuire à la sécrétion
de l’hormone de croissance. Il est important que les enfants se
couchent tôt. Les parents doivent montrer l’exemple et éviter de
décaler leurs heures de coucher et de lever, car cela influe sur les
rythmes de leur enfant. Les grasses matinées du week-end ne
doivent pas être trop longues car l’enfant risque de se trouver
déphasé le reste de la semaine.
Il faut veiller à la qualité du sommeil de l’enfant autant qu’à sa quantité.
I
ndispensable pour chacun d’entre nous, le sommeil revêt
une importance particulière chez l’enfant. « Durant les
phases de sommeil profond, l’enfant sécrète l’hormone de
croissance essentielle à son développement physique. Dormir
contribue également au développement psychique : le sommeil
paradoxal permet d’organiser et de mémoriser les informations
acquises durant la journée, les rêves aident à régler les conflits »,
explique Sophie Tingry, médecin généraliste.
Pourtant, pendant l’année scolaire, de nombreux enfants ne
dorment pas bien. Sylvie, professeure des écoles, les repère
chaque année aux mêmes périodes. « Le premier trimestre est
long avant les vacances de Noël. On voit au mois de janvier des
enfants dont l’attention diminue. Ils sont plus distraits, oublient
leurs affaires et leurs résultats baissent. »
Les parents doivent donner l’exemple
Chez l’enfant, le besoin de sommeil diminue avec l’âge. À cinq
ans, un enfant doit dormir onze heures, à 9 ans, dix heures,
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Instaurer des rituels
Pour la docteure Tingry, on ne doit pas négliger la préparation
au coucher. « Il faut éviter les consoles de jeux ou les activités violentes et instaurer des rituels calmes. » Le doudou et l’histoire en
font partie. Les parents doivent annoncer le coucher à l’avance
et présenter le sommeil comme un acte positif.
Les troubles du sommeil ne sont pas rares chez les 5-12 ans.
Les enfants sont confrontés aux parasomnies : cauchemars,
somnambulisme, somniloquie (parler en dormant), rythmies
(mouvements du corps), l’énurésie (incontinence) et le bruxisme
(grincement des dents).
La répétition de ces parasomnies doit inciter à consulter. Parlez-en à votre médecin qui détectera une éventuelle cause médicale : allergie respiratoire, infection ORL, éruption dentaire…
Il pourra également vous orienter vers un psychothérapeute si
l’origine du trouble est psychologique.
Frédéric Constans
Les cycles du sommeil
Le sommeil se déroule par cycles d’environ une heure
trente chez l’adulte, un peu moins chez l’enfant,
qui peut avoir besoin de cinq à huit cycles de sommeil,
selon sa nature de dormeur.
Chaque cycle se compose de plusieurs stades.
À l’endormissement, le cycle débute par deux stades
de sommeil lent léger. Puis vient le sommeil profond,
qui permet de récupérer sur le plan physique.
Le dernier stade, le sommeil paradoxal, est essentiel
sur le plan psychique. Il est caractérisé par une grande
activité cérébrale et onirique.
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SANTÉ
PSYCHOLOGIE
LE BONHEUR EST CONTAGIEUX
i vos amis sont heureux, vous risquez fort de profiter de ce sentiment.
S C’est le constat d’une étude réalisée sur la contagion sociale du bonheur.
Une équipe bostonienne s’est penchée sur la question du transfert d’émotions
en étudiant un groupe de plus de 5 000 personnes ainsi que leurs parents
et amis. Il en ressort que les chances d’être heureux sont supérieures
si on est directement lié à des gens heureux. Plus on est proche d’un
ami ou d’un parent heureux, plus le transfert fonctionne. Un ami
voisin devenant heureux augmente ainsi les chances pour son entourage de l’être. De plus, cet état permet aux personnes de développer du
lien social, qui à son tour, agit sur le bien-être. Ne vous sentez pas
obligé de quitter tous vos amis malheureux car l’inverse n’a pas encore
été prouvé.
Un nouveau site
dédié à la santé
L’opérateur Orange, en association avec Santé
Magazine, lance « Tendance Santé », un site Internet dont le but est d’inciter les personnes à comprendre et gérer leur santé. Le site se consulte sur
ordinateur et possède une version spécifique à
la navigation sur téléphone mobile. « Tendance
santé » met en ligne des « News santé » fréquemment actualisées, des rubriques strictement médicales et plus généralistes (maladies, vaccination,
santé du bébé, être parents, cuisine et nutrition…)
ainsi que des vidéos contenant avis d’experts et
conseils pratiques. Le site s’adresse autant aux
jeunes femmes qu’à leurs mères en abordant les
problèmes de circulation de sang, de rhume et
d’infections mais aussi en prodiguant des conseils
beauté.
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80 %
de substitution,
c’est l’objectif
national 2010
de pénétration
des médicaments
génériques fixé par
les syndicats et
l’Assurance maladie.
Un taux en
augmentation
par rapport à l’année
dernière, rendu
possible par l’arrivée
sur le marché
de molécules
nouvellement
inscrites
dans le Répertoire
des génériques.
Certains
départements ont
déjà atteint ce taux
mais d’autres, comme
la Guyane ou Paris,
devront rattraper
leur retard. En 2009,
le développement
des médicaments
génériques a permis
une économie de plus
d’un milliard d’euros,
contre 905 millions
en 2008.
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Compléments
alimentaires :
attention prudence !
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) met en place un dispositif national
de vigilance sur la consommation de compléments
alimentaires dans le but d’identifier leurs possibles
effets indésirables. Selon une enquête de la Direction
générale de la concurrence, de la consommation et
de la répression des fraudes (DGCCRF), 12,5 % des
produits de ce secteur présentent des anomalies.
Le dispositif de vigilance s’appuie sur le concours
des professionnels de santé qui doivent informer
l’Afssa de tout effet inexpliqué ou inattendu sur
des patients consommateurs de compléments.
Attention donc aux pilules « miracle » qui vous
promettent minceur, énergie, bonne mine…
Les Françaises
valorisent le sous-poids
C’est le constat de l’étude Surpoids, normes et
jugements en matière de poids : comparaisons européennes, réalisée par l’Institut national d’études
démographiques. Les Françaises sont non seulement les plus minces d’Europe mais également
les plus insatisfaites. L’indice de masse corporelle (IMC) y est le plus faible : 23,2 contre 24,5 en
Espagne ou 26,2 en Grande-Bretagne. Non contente
d’être les plus minces, elles déclarent un poids idéal
inférieur à leur IMC et valorisent donc le sous-poids.
Le poids idéal des hommes se situe généralement
au-dessus de leur IMC et c’est le sous-poids, au
contraire, qu’ils considèrent comme problématique.
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SANTÉ
MATERNITÉ
TOUT SAVOIR
SUR L’ALLAITEMENT
our que les futures mamans puissent choisir d’allaiter en connaissance de cause, l’Institut
P national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) a élaboré Le guide de l’allaitement maternel. Un livret informatif de 68 pages, alternant des conseils pratiques et de
magnifiques photos en noir et blanc pour illustrer en douceur la relation mère-enfant. Le guide
répertorie de façon exhaustive les étapes successives de l’allaitement : projeter de donner le
sein, comment s’y préparer, connaître ses vertus et ses répercussions sur l’organisme et enfin
guider pas à pas les mamans en leur indiquant les positions à adopter.
Vous pouvez commander le guide ou le télécharger sur www.inpes.sante.fr
Le budget santé
des ménages flambe
La part moyenne de la santé dans le revenu disponible des ménages est passée de 3,5 % en 2001 à
5,4 % en 2009, une évolution révélée par une étude
Jalma/CSA. Et la part du revenu destiné à la santé
a augmenté de plus de 50 % en huit ans. Ces frais
en hausse constante sont calculés par l’addition
des cotisations à une complémentaire au reste à
charge des ménages, une fois
tous les remboursements
de frais de santé effectués.
C’est pour les personnes de
plus de 65 ans que la facture est la plus lourde, avec
une augmentation de 55 %
qui représente 11 % de
leur budget. Le chiffre
de prise en charge
­globale de 75 % des
dépenses par l’Assu­
rance maladie est
stable mais il
renferme
des disparités.
16
Alli,
la pilule anti-obésité,
minutes : est mal utilisée
c’est la durée moyenne
d’une visite
chez un généraliste
et un ophtalmologue
contre quatre de plus
chez un dermatologue,
un ORL ou
un gynécologue.
Une consultation
chez un psychiatre
dure un peu plus
longtemps,
de 30 à 35 minutes,
comme celle
d’un cardiologue
(30 minutes).
Les praticiennes,
toutes spécialités
confondues,
gardent les patients
plus longtemps
que leurs homologues
masculins
et les médecins
les plus âgés reçoivent
également plus
longuement que
les jeunes praticiens.
En général,
les médecins
de secteur 2 étirent
la durée de la séance.
Drees, Études et résultats
no 704.
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Commercialisée en mai 2009, Alli, médicament
indiqué dans la prise en charge du surpoids chez
l’adulte en association d’un régime, est mal utilisée dans 17 % des cas. C’est ce que révèle une
étude menée par l’Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé (Afssaps) auprès de
348 officines de ville. Ce produit, en vente libre en
pharmacie, s’adresse exclusivement aux personnes
en surpoids et non à celles qui cherchent à perdre
quelques kilos. L’Afssaps ne remet pas en cause le
rapport bénéfice risque du produit mais rappelle
que « le traitement du surpoids s’inscrit dans une
prise en charge médicale globale. Aussi, les patients
qui prennent Alli ou qui souhaitent débuter ce traitement sont invités à consulter leur médecin pour
bénéficier d’un bilan de santé général ».
Anti-inflammatoire :
le kétoprofène retiré
du marché
Les gels anti-inflammatoires contenant du kétoprofène, utilisés pour calmer les douleurs musculaires, ont été retirés des étals pharmaceutiques en
raison de graves cas d’allergie. L’Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé a également suspendu leur autorisation de mise sur
le marché. En France, cette décision concerne
22 produits (Kétum, Profenid, Tofrec et d’autres
kétoprofènes) et l’Afssaps a prévenu ses homologues européens pour une réévaluation du rapport
risque-bénéfice.
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Gr and angle
A
CATHERINE DARDé, DIRECTRICE GéNéRALE DU GROUPE LANGUEDOC MUTUALITé
« RASSEMBLONS NOS FORCES ET VALORISONS NOS ATOUTS »
Catherine Dardé vient d’être nommée
directrice générale du groupe Languedoc Mutualité.
Pour Le Mutualiste, elle présente ses projets.
Le Mutualiste : Comment votre parcours vous a conduit à vos nouvelles
fonctions ?
Catherine Dardé : Après avoir exercé
plusieurs missions dans le domaine de
la santé, du sanitaire, de la prévention
et du médico-social, j’ai dirigé l’agence
régionale d’hospitalisation du Languedoc-Roussillon, ce qui m’a permis
de connaître les besoins de santé de
la population et des acteurs de santé.
Désormais, je vais pouvoir concilier
mon attachement aux valeurs mutualistes et à cette région avec la mise en
place d’actions opérationnelles dans le
domaine de la santé.
L. M. : Quels sont vos projets ?
C. D. : Je souhaite mettre en place des
projets cohérents en réponse aux objectifs stratégiques du groupe. Le développement de la politique gérontologique
et de l’offre de soins sera poursuivi. Les
axes de la prévention et de la famille
seront développés en tenant compte de
ce qui est déjà proposé par les acteurs
régionaux. Le groupe s’inscrit dans une
démarche de performance qui n’est pas
incompatible avec la qualité et la sécurité. Je souhaite valoriser nos points
forts et mieux faire connaître nos pôles
d’excellence tout en renforçant la cohésion du groupe.
L. M. : Comment va s’organiser votre
mission ?
C. D. : Je suis entourée de quatre directeurs délégués, Pierre Coulot pour
­l ’activité ambulatoire et les établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (Ehpad), Olivier
Jaudon pour la politique hospitalière,
Jean-François Soto pour la politique
Catherine Dardé, directrice générale
du Groupe Languedoc Mutualité :
« Je souhaite valoriser
nos points forts et mieux faire connaître
nos pôles d’excellence ».
mutualiste et Bruno Monté pour les
finances et les ressources humaines.
Cette équipe travaille en synergie avec
les directeurs de sites. Notre action s’inscrit dans la mise en œuvre opérationnelle des objectifs définis par les conseils
d’administration (union ambulatoire,
union hospitalisation et hébergement,
et union de mutuelles santé). Notre plus
value est de pouvoir offrir une palette
diversifiée de services aux habitants
de cette région à tous les moments de
leur vie, accessibles quels que soient
leurs revenus et assurés dans l’esprit
mutualiste.
L. M. : Ces changements auront-ils des
répercussions sur le groupe ?
C. D. : Avec le départ d’André Bernat
(l’ancien directeur, NDLR.), une étape
est franchie. L’évolution permanente
du monde de la santé, de la protection
sociale et des complémentaires santé
nécessite de s’adapter en permanence.
À cet effet, nous rassemblons nos
forces dans le cadre d’Eovi mutuelles.
Pour l’hospitalisation et l’ambulatoire,
nous allons conforter nos compétences
­médicales et renforcer nos partenariats avec les autres acteurs régionaux.
Pour les actions gérontologique et
­familiale, nous nous inscrirons dans
les axes définis par les collectivités
territoriales. Notre ambition est d’être
la première entreprise générale de santé
au service des habitants du LanguedocRoussillon.
Bernadette Herranz,
nouvelle directrice de la clinique Beau Soleil
Depuis janvier, Bernadette Herranz dirige la clinique mutualiste.
Sa solide expérience professionnelle dans le domaine de la santé et l’envie
de se mettre au service de la Mutualité l’ont conduit à ce poste.
Pour la clinique, elle souhaite consolider ce qui a été entrepris et continuer
à promouvoir la structure, tout en plaçant les patients au cœur des réflexions.
À terme, Beau Soleil doit avoir les moyens de dépasser l’ensemble
des contraintes induites par les évolutions environnementales, économiques
et réglementaires. La réalisation de l’ensemble des missions passera
par une reconnaissance du lien entre l’encadrement et les équipes.
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Droit
FISCALISATION
LA DOUBLE PEINE
DES ACCIDENTÉS ?
es indemnités versées par la Sécurité sociale aux salariés victimes d’accidents du
L travail (AT) sont désormais intégrées au revenu imposable. Défendue par le
gouvernement comme une mesure d’équité (les arrêts maladie et les congés maternité sont taxés), cette disposition s’applique aux sommes perçues cette année et
imposées en 2011. 50 % des indemnités journalières sont prises en compte dans le
calcul. Le produit de cette fiscalisation a été évalué à 135 millions d’euros.
La Fédération nationale des accidentés de la vie rappelle que « les accidentés du
travail ne reçoivent, pour une grande partie d’entre eux, que 60 % ou 80 % de leur salaire
au titre des indemnités journalières ».
HANDICAP
Aiguiller les parents
au quotidien
Pour accompagner les parents d’enfants
handicapés dans le dédale administratif, la
Mutualité française et les éditions Pascal
publient Enfants différents, parents faire
face ensemble. Un livre qui explicite « le
parcours du combattant » de ces parents :
la recherche d’aides et de
prises en charge possible,
les démarches à accomplir,
le choix de la scolarité, la
législation concernant
les enfants handicapés,
mais aussi le choc du
diagnostic et comment
l’accepter.
Enfants différents, parents faire face
ensemble, en vente en librairie au prix de
12,50 euros.
HORMONE DE SYNTHÈSE
Reconnaissance
des victimes
du Distilbène
suite de leur exposition au médicament.
Désormais, il incombe à deux laboratoires
(Novartis et UCB Pharma) de prouver que
les victimes n’ont pas pris leur hormone,
mais celle du concurrent. Le Distilbène a
été prescrit à 200 000 femmes pour éviter
les fausses couches et les risques de stérilité.
DISCRIMINATION
Séropositivité
et immigration
Les voyageurs séropositifs sont désormais autorisés à poser les pieds aux ÉtatsUnis. Barack Obama a pris la suite de
George Bush pour abroger fin 2009 la
loi interdisant l’accès du pays aux personnes porteuses du virus. Pour autant,
les ­personnes étrangères séropositives
­candidates à l’immigration n’ont toujours
pas le droit de s’y installer. Une situation
qui est loin d’être unique. Le guide de
référence : réglementations applicables aux
déplacements et aux séjours des personnes
vivant avec le VIH/sida 2008-2009 révèle
que la moitié (47,3 %) des pays exclut les
séropositifs, 30 pays forcent les malades
étrangers à quitter leur sol et 13 leur refusent même l’accès lors d’un court séjour.
FRAUDES
La Sécu renforce
les contrôles
Le « Répertoire national commun de la
protection sociale » est le nouveau maillon
de la chaîne anti-fraude de la Sécurité
sociale. Destiné à lutter contre les abus de
prestations sociales, ce répertoire permet
un croisement informatique des fichiers
des quatre branches de la Sécu (retraite,
Assurance maladie, prestations familiales
et accidents du travail) avec ceux du Pôle
emploi. Les agents de tous ces services
peuvent consulter les données d’une personne, ainsi que les collectivités locales et
les centres d’action sociale (RSA et aides
aux personnes âgées et handicapées). Un
formidable outil pour certains et une
atteinte à la liberté pour d’autres…
SÉCURITÉ SANITAIRE
Les femmes qui ont été exposées in utero
au Distilbène, hormone de synthèse
­commercialisée de 1950 à 1977, n’ont plus
à prouver la marque du médicament pris
par leur mère à l’époque de leur grossesse.
Une décision de justice qui facilite l’indemnisation des femmes victimes de cancers
du vagin ou de l’utérus et de stérilité à la
CRÉATION D’UNE NOUVELLE AGENCE
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) va fusionner
en juillet prochain avec celle de l’environnement et du travail (Afsset)
pour détecter plus efficacement les risques liés aux intoxications,
à l’usage de nouveaux matériaux et produits tout en mesurant leur impact
sur l’homme et son environnement.
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