HEPTATHLON

Transcription

HEPTATHLON
HEPTATHLON
Compagnie Combines
24 -26 janvier
Mardi à 20h30, mercedi et jeudi à 19h00
Petit Studio
Conception et jeu Maryse Meiche
Textes Maryse Meiche
Mise en scène Pascal Collin assisté de Clémentine Marin
Petit Studio
39, rue Anatole France
94140 Alfortville
01 43 76 86 56
métro école vétérinaire (ligne 8)
www.theatre-studio.com
www.heptathlon-ciecombines.blogspot.com
> Heptathlon
Conception et jeu Maryse Meiche
Textes Maryse Meiche
Mise en scène Pascal Collin assisté de Clémentine Marin
Administration
[email protected] / 06 86 18 28 00
www.heptathlon-ciecombines.blogspot.com / 06 77 11 75 30
Heptathlon < du grec hepta (sept) et athlon (compétition). Il s’agit d’une compétition d’athlétisme
comprenant sept épreuves qui se déroulent sur deux jours. Les sept épreuves de l’heptathlon féminin
sont le 100m haies, le saut en hauteur, le lancer de poids, le 200m (première journée), le saut en
longueur, le lancer de javelot et le 800m (deuxième journée). Les compétitrices cumulent des points
calculés à partir des performances obtenues dans chacune des épreuves. Une fois toutes les épreuves
terminées, la gagnante est celle qui a le plus de points.
« Quelqu’un qui fait du sport, qui court un 100 mètres par exemple, est complètement dans son corps, il ne
peut pas penser. Ou bien s’il pense c’est une pensée qui danse. Le travail de l’acteur devrait être un
enchaînement d’innombrables instants analogue à ceux du sprinteur qui se positionne sur le starting-block,
du sauteur à la perche qui est prêt à prendre son envol ou du joueur de football qui est sur le point de tirer
un penalty. Ce sont des moments sans pensées. »
Pippo Delbono, Le Corps de l’acteur.
> Note d’intention
J’ai repris l’athlétisme il y a environ cinq ans, après l’avoir pratiqué intensivement pendant mon
enfance et mon adolescence. J’ai alors pris conscience que mon désir de théâtre n’était pas sans rapport
avec l’énergie déployée sur le stade, que mon corps en jeu, sur la scène, était façonné par mon corps
sportif.
Avec Heptathlon je souhaite réunir le sport – à travers l’athlétisme - et le théâtre. Rapprocher et
confronter ces deux terrains, qui sont d’abord et avant tout deux terrains de jeux qui impliquent, chacun à
leur manière, un engagement total, lié au dépassement de soi.
Voici donc le point de départ : une actrice qui est aussi une athlète.
Pour moi, exposer le geste athlétique sur un plateau de théâtre revient à creuser un double aspect.
D’abord, montrer qu’il n’y a pas qu’un seul mode de représentation de l’acte sportif. Le théâtre (comme les
arts plastiques ou la photographie) peut donner une autre image du sport, loin du spectaculaire télévisuel
où l’effort et le dépassement de soi sont trop souvent de banals éléments de langage pour commentaires
attendus. Il s’agira au contraire d’explorer toute la dimension artistique et poétique de l’athlétisme. Quand je
regarde une course de fond, il m’arrive d’être fascinée par la façon dont un coureur kenyan caresse la piste,
ou, devant un concours de saut en hauteur, par la grâce du corps cambré au-dessus de la barre. Pour moi,
c’est une véritable danse du corps, et c’est d’abord cet aspect chorégraphique du geste technique que je
tente de développer. D’où la nécessité de trouver mon propre langage organique, mais aussi théâtral. Si je
cours sur le plateau, c’est toujours au service d’une situation concrète, en connivence avec le public.
Courir, lancer, sauter. Ce qui me fascine avec l’athlétisme plus que tout autre sport, c’est que ces
gestes primitifs et ancestraux sont devenus parfaitement gratuits, purs – sinon de tout intérêt – du moins de
toute nécessité. On ne lance plus le javelot pour chasser l’animal, mais simplement pour le projeter le plus
loin possible. De même l’homme ne court plus pour sa survie, mais il court. Ça ne sert rien. C’est vain, et
c’est cela que je trouve poétique.
Je voudrais qu’Heptathlon raconte ce qu’il y avait de fort et d’éminemment artistique dans le geste
antique, et retrouve sa dimension à la fois concrète et primitive, profondément humaine aussi, dans une
communion avec le public qui fait autant appel aux émotions du spectateur des stades qu’à l’esprit de
distanciation, critique, du théâtre.
Maryse Meiche
« Allez !
Vas-y !
Tu tiens !
Allez !
Tire sur tes bras !
Oui c’est ça !
Allez !
C’est devant !
Allez !
On y va !
Tu remontes !
Allez !
C’est devant qu’ça s’passe !
Allez !
Souffle !
Souffle bien !
Tire sur les bras !
On tient, allez ! »
> Une épreuve théâtrale
Il s’agit d’un heptathlon théâtral, c’est-à-dire que l’actrice réalise seule devant les spectateurs les
sept épreuves de l’heptathlon dans l’ordre même de la compétition. L’acte théâtral est donc ici un acte
éminemment sportif, avec toute l’énergie et l’effort que cela réclame. Il n’est question que de corps : mettre
l’engagement physique de l’actrice au cœur du théâtre. Il y a l’enjeu sportif d’aller au bout de la compétition,
comme sur le stade, inséparable de l’enjeu artistique : danser l’athlétisme.
Avec Heptathlon, nous sommes à la croisée de plusieurs disciplines : le théâtre, le sport, la danse.
Des séquences dansées sans texte alternent avec des moments de parole sans mouvements, et des
passages combinant ces deux modes, où la parole s’accomplit au cours de l’action physique.
Les textes sont originaux, spécialement écrits pour Heptathlon. Ils s’inspirent à la fois des
antiques (Odes de Pindare, récits d’Homère), de souvenirs personnels, mais aussi tout simplement
de sensations (comme l’effort et la souffrance). Et puis il y a des textes qui sont en quelque sorte
des traductions en mots de rythmes organiques : ceux de l’endurance, du jet, du saut... Ça parle
tout aussi bien de l’histoire du saut en hauteur que d’une petite fille qu’on appelle pour monter sur
la plus haute marche du podium, de la bataille livrée pendant une course qu’au galop d’un cheval,
du trajet du javelot dans les airs que de l’épopée d’un champion olympique…
Et de toute cette matière, textuelle et corporelle, il s’agit de créer un rapport inédit avec le
public : les spectateurs ne sont plus tout à fait spectateurs de théâtre, mais déjà un peu supporters. Comme
devant une épreuve sportive, ils doivent pouvoir se dire : va-t-elle y arriver ?
Le projet est ainsi de redonner son sens au geste sportif grâce au théâtre. Et par là de restituer au
jeu de l’acteur son caractère risqué, grâce à la nature imprévisible de l’acte sportif.
> Le plateau comme une piste
Le spectacle peut s’adapter à plusieurs types de lieux : des espaces sportifs qui deviennent des
théâtres, des théâtres qui deviennent des enceintes sportives. Le stade de plein air lui-même n’est pas
exclu. Par exemple, si c'est un gymnase, on laissera apparaître les lignes de couleur et les marques
au sol. Il n’y aura surtout pas de décor illustratif avec bout de piste et sautoir, mais un plateau nu,
avec les accessoires utiles au spectacle à disposition : plots, javelots, starting-blocks, sac de sport,
matelas Dima, etc. Bref, tout ce dont l’actrice peut avoir besoin pour construire son théâtre du sport.
Le rapport scène-salle est alors à inventer à chaque fois : frontal, bi-frontal ou amphithéâtral, il
dépend des possibilités qu’offre le lieu d’instaurer un dialogue constant et ludique entre l’actrice et le public.
Ce dernier doit être au plus près de la piste où la sportive court, lance et saute, au plus près du jeu de
l’actrice, de son intensité.
Extrait 800 m :
« Te voilà au dernier virage et tu sais que c’est là
qu’il va falloir accélérer, tout donner, se battre, alors tu commences à tirer sur les bras, à allonger
ta foulée, les clameurs
tu ne les entends plus
les visages
tu ne les vois plus
c’est le lactique
l’acide lactique
que tu sens remontant comme un poison mortel par tes mollets, tes cuisses, ton ventre, tes bras, tes
épaules, ton cou, la souffrance
pour quelques mètres encore la ligne
tu la vois se rapprocher à mesure que tu foules lamentablement le tartan, t’écrasant, te
désunissant, tes bras dessinant une courbe de plus en plus saccadée, fragmentée, tes genoux ne
parvenant plus à s’élever, trajectoire inexorable vers le sol tandis que ton visage, livide, se crispe de rage,
mâchoire et dents serrées, joues creusées et regard
déjà inanimé ».
> Biographies
MARYSE MEICHE
Elle joue dans plusieurs spectacles de P. Collin de 1994 à 2000 (Le Roi des rats, Ceux-d’ici, Auditions, La
Douzième), et se forme au Papillon Noir Théâtre de Caen. En 2001, elle crée la compagnie du Fracas
(Elles…, Je préfère le matin). Parallèlement, elle travaille sur Violences (un dyptique) de Didier-Georges
Gabily dans le cadre de sa maîtrise de Lettres modernes. Elle joue dans Philoctète d’Heiner Muller en 2002
(mis en scène par Antonio Calone) et participe à des ateliers de formation et de recherche (au CDN de
Normandie avec Claude Régy et Wladislaw Znorko, à Paris avec Delphine Eliet (« Le corps engagé ») et
Vincent Rouche / Cie du Moment pour le clown). En 2004-05, elle est assistante à la mise en scène avec la
compagnie La Nuit surprise par le Jour dans « Le Bourgeois la Mort et le Comédien », trilogie Molière
composée des Précieuses ridicules, du Tartuffe et du Malade imaginaire mis en scène par Eric Louis. A
partir de cette expérience, et en s’appuyant aussi sur « Du serment de l'écrivain du roi et de Diderot » du
collectif flamand tg STAN, elle mène une recherche sur la notion de « mise en jeu de la représentation » à
Paris X-Nanterre sous la direction de Christian Biet (Master 2 d’Etudes théâtrales). En 2008, elle joue dans
Don Juan de Molière mis en scène par Yann-Joël Collin. Par ailleurs, de 2005 à 2009, elle intervient dans
les classes option théâtre du lycée Malherbe de Caen. Elle crée Mademoiselle Julie d’A. Strindberg en
2006, Le Bourgeois gentilhomme de Molière en 2007, Le Songe d’une nuit d’été de W. Shakespeare en
2008 ; enfin « Hamlet-montage » à partir de Shakespeare et Lysistrata d’Aristophane en 2009.
PASCAL COLLIN
Codirecteur artistique de la compagnie La Nuit Surprise par le Jour, metteur en scène, auteur de textes
dramatiques créés par lui-même ou par d’autres (La Nuit surprise par le Jour, mis en scène par Yann-Joël
Collin, Ceux d’ici, L’Impromptu des cordes, La Douzième), acteur. En tant que dramaturge, il a participé à
toutes les créations de sa compagnie, dont « Le Bourgeois, la Mort et le Comédien ». Il a traduit Marlowe
(Massacre à Paris, mis en scène par Christian Esnay en 2005 et Guillaume Delaveau en 2007),
Shakespeare (Henry IV, 1re et 2e parties, mis en scène par Yann-Joël Collin en 1998 ; Richard III, mis en
scène par Guy Delamotte en 2000 ; Les Sonnets, qu’il crée avec Fred Fresson et Norah Krief en 2001 ; Le
roi Lear, mis en scène par Jean-François Sivadier au Festival d’Avignon en 2007 ; Le Songe d’une nuit
d’été, mis en scène par Yann-Joël Collin au Théâtre de l’Odéon en 2008 ; Hamlet en 2010. Comme acteur,
il a joué récemment dans Mademoiselle Julie de Strindberg (mise en scène Maryse Meiche), Le Songe
d’une nuit d’été (mise en scène Yann-Joël Collin), « Pessoa » (mise en scène Fred Fresson) et Hamlet
(mise en scène David Bobée). En tant que metteur en scène, il a monté, outre ses pièces, Dom Juan
revient de guerre de Horvath, Dom Juan, chimère et autres bestioles, confrontation entre Molière et DidierGeorges Gabily.

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