gare des guillemins

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gare des guillemins
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gare des
guillemins
26/04/2013
histoiRE
architecture
calatrava
evenements
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special
EDITION SPECIALE A L'occasion de l'inoguration du tram de liege
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histoire /
ARRIVÉE DU TRAIN À LIÈGE
L
e 2 avril 1838, trois ans à peine après la première ligne ferroviaire de service public d’Europe continentale, une ligne relie
Bruxelles à Ans, baptisée alors « Liège-Supérieur », sur les hauteurs
de Liège.
Étant donné la déclivité de la côte d’Ans, la liaison vers la vallée
ne peut être réalisée que par un imposant ouvrage d’ingénierie : le
plan incliné de la côte d’Ans.
Avec l’arrivée du chemin de fer, Liège a besoin d’une station
intérieure.
En 1842, une construction en bois s’élève sur le site de l’ancien
couvent des Guillemites dont elle prend le nom, « Guillemins ».
L’ouverture de cette gare est concomitante avec la mise en service
du plan incliné de la côte d’Ans, en mai 1842.
En 1843, la première liaison ferroviaire internationale du
monde voit le jour, qui relie Liège à Aix-la-Chapelle et Cologne.
Le caractère provisoire de la première gare, construite en bois,
est liée à l’espoir des autorités liégeoises qui espéraient obtenir
une gare près de la place S aint-Lambert. Pour les dirigeants de
l’époque, le palais des Princes-Évêques devait être la station la plus
importante de Liège. Mais, vu les difficultés techniques, la SNCB
privilégia toujours le site des Guillemins. Durant quelques années,
elle fut d’ailleurs baptisée « Liège-Extérieur » par les Liégeois.
LA GARE « BELLE ÉPOQUE »
DE 1864
L
’État, n’épousant pas ce point de vue, fait construire
une nouvelle station en 1863. Sa structure massive
et sa grande verrière en éventail de style français éclairant la salle des pas perdus en faisaient sa fierté. L’architecte Lambeau s’inspire notamment des bâtiments des
gares de Paris-Est et Paris-Nord. Les guichets, le buffet
de la gare et de petits commerces égayent l’intérieur.
Lambeau est aussi l’architecte des gares de Charleroi-Sud et de Namur, qui existent encore aujourd’hui.
La gare des Guillemins est améliorée et transformée
en 1881 et 1882, notamment par l’ajout d’ailes droite
et gauche et surtout en 1905, à l’occasion de l’exposition universelle de Liège où le nombre de voies fut
augmenté et les passages souterrains ouverts. On
remarque la statue de « Guillemine » au-dessus de la
verrière. C’est ainsi que les cheminots de l’époque avait
baptisé l’œuvre.
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LA GARE « MODERNE » DE 1958
L
a gare est reconstruite en 1958, suite à l’électrification des
lignes6, par le complexe dit « moderne ». Les trois architectes,
Charles Carlier, Hyacynthe Lhoest et Jules Mozin, du groupe
EGAU, inspirés de la gare de Rome Stazione Termi
ûts de
l’époque. Cette gare est le résultat de la volonté de l’État belge
de donner une belle image de lui-même pour l’Exposition universelle de 1958. En 1960, la gare fut fortement endommagée
par l’explosion d’une bombe lors de la grève générale de l’hiver 1960-1961. Démontés progressivement au fur et à mesure
des besoins de la construction de la nouvelle infrastructure, ces
bâtiments ferroviaires ont été utilisés jusqu’au 4 juin 2007, date
du début de la dernière phase de leur démolition de l’ancienne
gare, rendue nécessaire pour achever la construction de la nouvelle infrastructure. Le seul vestige de cette infrastructure est le
couloir souterrain central, depuis transformé en parking pour
vélos. Elle fait alors place à une gare provisoire en préfabriqué
pendant deux ans et trois mois
LA GARE TGV
À
la fin du xxe siècle, le développement des chemins de fer, notamment des trains à grande vitesse,
requiert une infrastructure particulière
et de gros investissements tant au niveau des lignes que des gares. Il a été
décidé que Liège serait une étape importante du TGV entre Bruxelles et Cologne. Deux nouvelles lignes à grande
vitesse sont construites : entre Louvain
et Liège (LGV 2) et entre Liège et la
frontière allemande (LGV 3). Il ne reste
plus qu’à fournir aux voyageurs un accueil adapté dans une gare moderne.
POURQUOI UNE NOUVELLE GARE?
D
essiné à l’aube du chemin de fer, le tracé des voies et des
quais de la gare des Guillemins devait être revu en profondeur pour assurer une continuité avec les nouvelles lignes à
grande vitesse (vers Bruxelles et vers Aix-la-Chapelle) en cours de
construction. On saisit cette occasion pour reconstruire complètement la gare (infrastructure ferroviaire, bâtiments voyageurs,
parkings, accès routier et autoroutier, bâtiments administratifs).
L’ancienne infrastructure n’était plus adaptée pour accueillir les
TGV ou les trains nationaux, ainsi que leurs passagers, dans des
conditions de confort moderne. En effet, elle présentait de nombreux points négatifs qui ont mené au choix d’une infrastructure
totalement nouvelle plutôt qu’à une réhabilitation et modernisation de la gare existante.
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architecture /
NOUVELLE INFRASTRUCTURE
A près un concours international d’architecture
où 12 candidats se sont présentés, la réalisation
du projet fut confiée en 1996 au célèbre archi
agnol Santiago Calatrava Valls.
S
antiago Caflatrava Valls fut choisi notamment suite à son expérience dans la réalisation de trois autres gares en Europe
: la gare de Stadelhofen à Zurich, la gare de Lyon-Saint-Exupéry
TGV (ex-Lyon-Satolas) et la gare d’Orient à Lisbonne, construite à
l’occasion de l’Exposition internationale de 1998. En juin 1997, il
présente son projet définitif.
CONFIGURATION ET LACUNES
L
a nouvelle gare comporte 9 voies rectilignes. Les voies 1 et
2 sont réservées aux trains vers l’Allemagne; les voies 3 et 4
à ceux vers Bruxelles. Contrairement à l’ancienne gare, les voies
qui desservent la ligne Bruxelles-Cologne (50 % des voyageurs) se
trouvent du côté du centre urbain, donc plus accessibles pour la
majorité des voyageurs.
Le volume de la voûte d’arcs fait de la gare de Liège l’une des
plus spectaculaires d’Europe. Calatrava a traité avec soin l’éclairage naturel de ces espaces élancés, lui donnant des airs de cathédrale moderne, comme elle est souvent qualifiée.
On compte 5 quais de 8 mètres de large. Trois quais, d’une longueur de 450 mètres, sont spécialement aménagés pour accueillir les doubles rames des trains Thalys ; les deux autres quais ont
quant à eux une longueur de 350 mètres.
Projet d’envergure, la construction de cette nouvelle gare est
accompagnée d’une refonte partielle du quartier des Guillemins,
comprenant notamment une place triangulaire devant la nouvelle
gare (déplacée d’une centaine de mètres par rapport à la précédente), un boulevard urbain et une passerelle piétonne permettant de rejoindre le parc de la Boverie et le Palais des Congrès, sur
l’île d’Outremeuse.
Chaque double quai ne comporte qu’une poignée de places
assises, sans dossier, qui répondent mal au passage quotidien
dans la gare. La structure de l’édifice lui confère une très mauvaise
acoustique qui nuit fortement à la diffusion des annonces en gare.
Enfin, ouverte à tous vents, la gare protège très mal les voyageurs des intempéries.
Une aire de stationnement est également construite derrière la
gare, avec accès direct via le pont de l’Observatoire à l’autoroute
A602 (liaison E25-E40). Il s’agit de la seule gare urbaine directement connectée à une autoroute, en Europe.
L’accès privilégié pour les véhicules automobiles ne se situe
plus place des Guillemins, comme c’était le cas pour l’ancienne
gare, mais avenue de l’Observatoire, via le pont de l’Observatoire,
dessiné lui aussi par Santiago Calatrava.
L’inauguration de la nouvelle gare a eu lieu le 18 septembre
2009, en présence du prince Philippe. La gare est accessible depuis
la place des Guillemins; son passage sous-voie est tout en courbes
et perspectives. Ses infrastructures modernes ainsi que son emplacement au pied de la colline de Cointe en font une porte d’accès privilégiée à une ville de Liège en pleine reconversion.
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ÉVOLUTION DE LA CONSTRUCTION
UNE MEILLEURE ACCESSIBILITÉ
L
U
e chantier débuta en 2000 pour se terminer le 18 septembre
2009 mais la réalisation d’aménagements voisins a commencé dès 1998 (décroisement des lignes, construction d’un nouveau
tunnel au viaduc Hemricourt et d’une nouvelle cabine de signalisation en bord de Meuse).
ne aire de stationnement de 800 places, liée à l’autoroute, a
été construite à proximité. La gare de Liège-Guillemins est la
seule gare en Europe avec un accès autoroutier direct.
Pour les véhicules, l’entrée principale de la gare ne se trouve
plus place des Guillemins, comme c’était le cas pour l’ancienne
gare, mais Avenue de l’Observatoire d’où elle est accessible via
le Pont de l’Observatoire, un pont dessiné, lui aussi, par Santiago
Calatrava.
En 2000, les travaux de la gare débutèrent avec l’arasement du
terrain. On procéda au forage de 171 pieux, à une quinzaine de
mètres sous terre, pour connaître la résistance du schiste en soussol. On plaça aussi un mur de soutènement de la colline de Cointe.
La construction de cette nouvelle gare est un projet de très
grande envergure qui est accompagnée d’une refonte partielle
du quartier des Guillemins, notamment avec une nouvelle place
triangulaire devant la gare.
Le gros œuvre put ensuite commencer ; fait en béton blanc, il
mit six ans à être réalisé. La phase suivante, l’installation des arcs
d’acier se fit entre mai 2005 et l’été 2006. Ensuite, on construisit les
deux auvents et installa 32 000 m2 de vitrage. Ne restèrent alors
que les «travaux de finition» (escalators, ascenseurs…).
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gare des
guillemins
Vue de la Gare après sa construction.
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Calatrava /
ARTISTE, ARCHITECTE, INGÉNIEUR
« Je travaille sur les courbes, les matériaux.
Après une période marquée par le béton blanc, je
recherche une beauté encore plus sculpturale et
travaille sur la mobilité.
Nous sommes au début d’un phénomène qui va
bouleverser l’architecture : le mouvement. »
N
é en 1951 à Valencia (Espagne). Santiago Calatrava Valls a suivi des études primaires et secondaires à Valence. Très jeune, il
fait le choix d’étudier dans une école d’art. C ’est en feuilletant un
ouvrage sur Le Corbusier qu’il est émerveillé par les réalisations
de cet architecte et qu’il fait le choix de s’inscrire dans une école
d’architecture.
- le pont de l’Alamillo, commandés pour l’Exposition universelle
de Séville (1987-1992) ;
- le Campo Volantin Footbridge à Bilbao (1990-1997) ;
- le pont Alameda et une station de métro à Valence (1991-95).
Après Zurich, Calatrava ouvre un bureau d’architecture à Paris,
à Valence et à New York.
Après ses études secondaires à Valence, il part pour Paris dans
l’intention de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts ; mais lorsqu’il arrive en juin 1968, il doit renoncer à son projet. Il retourne à Valence
et s’inscrit à l’Escuela Tecnica Superior de Arquitectura, une institution relativement récente, où il obtient un diplôme d’architecture
et suit un cours d’urbanisme. Pendant sa scolarité, il entreprend
aussi des projets indépendants avec un groupe de condisciples,
publiant deux livres consacrés à l’architecture indigène de Valence
et d’Ibiza.
ARCHITECTE RENOMMÉ
L
e 24 octobre 1996, Calatrava est désigné comme architecte
responsable de l’esthétique et de la volumétrie de la nouvelle
gare de Liège.Dès ses débuts en tant qu’architecte, Calatrava
marque une préférence pour une certaine typologie de constructions: les gares ferroviaires ou aéroportuaires, les ponts et, plus
tardivement, les tours.
Attiré par la rigueur mathématique de certains grands ouvrages de l’architecture historique, et sentant que ses travaux à
Valence ne lui donnaient pas d’orientation claire, Calatrava décide
de poursuivre des études de 3e cycle en génie civil et s’inscrit en
1975 à l’École polytechnique fédérale de Zurich. Il obtient son diplôme d’ingénieur en 1979. C’est à cette époque qu’il rencontre
puis épouse sa femme, qui était étudiante en droit à Zurich.
Les premières réalisations par lesquelles il s’est fait connaître
sont les gares de Zurich, de Lyon et le pont Bach de Roda à Barcelone et celui de Séville. Au-delà de l’aspect fonctionnel, Calatrava donne une dimension esthétique à ses œuvres et une valeur
symbolique. Ses créations architecturales naissent au départ d’un
dessin ou d’une sculpture. Il recherche l’équilibre subtil entre les
critères scientifiques, l’efficacité fonctionnelle et l’innovation esthétique. L’association de ces trois objectifs fait le succès du travail
de l’architecte.
Après ses études, Calatrava occupe un poste d’assistant à
l’EPFZ et commence à accepter de modestes commandes de génie civil, telles que la conception du toit d’une bibliothèque ou
d’un balcon pour une résidence privée. Il commence également
à répondre aux concours, persuadé qu’il s’agit du meilleur moyen
de s’assurer des commandes. Il gagne son premier concours en
1983, pour la conception et la construction de la gare de Stadelhofen à Zurich, la ville où il installe son bureau.
Autre particularité, ses réalisations sont étroitement liées à
l’environnement urbain. On trouve dans son travail des références
organiques* ou zoomorphiques, métaphores d’animaux. Il est largement influencé par un célèbre architecte espagnol, catalan lui
aussi, Antonio Gaudi.
En 1984, Calatrava a dessiné et construit le Pont Bach de Roda,
commandé pour les Jeux olympiques de Barcelone. Ce fut le début des projets de ponts qui établirent sa réputation internationale. Parmi les autres ponts remarquables qui suivirent, il y eut :
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ÉVENEMENTS
L
e 14 septembre 2010, la passerelle supérieure de la gare a été
fermée au public pendant quelques heures afin d’accueillir
le dîner de gala du 45e congrès de la Société d’Ergonomie de
Langue Française (SELF), marquant ainsi son originalité pour un
tel évènement.
EXPOSITIONS
- SOS PLANET (du 4 septembre 2010 au 8 janvier 2012)
L’exposition a pour thème le climat et ses dérèglements. Elle
se déroule dans le cadre de la présidence belge de l’Union Européenne, sous la présidence d’honneur d’Herman Van Rompuy.
Elaborée sur base des rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et sous la direction
scientifique de Jean-Pascal van Ypersele, «SOS PLANET» est la
plus grande exposition jamais réalisée au monde sur le réchauffement climatique. Elle a pour objectif de dresser le bilan de la
situation mais aussi de dégager des pistes crédibles pour l’avenir
du climat et sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux climatiques du futur.
SOS Planet est aussi la première exposition en Europe à présenter des films d’animation 3D, grâce au concours de Ben Sta
ssen, spécialiste mondial de l’Imax. Enfin, en prolongement de
ces projections innovantes, l’expo présente aussi en première
mondiale l’utilisation de téléviseurs 3D sans lunettes.
- Golden Sixties 16 juin 2012 au 28 avril 2013
Après le succès de « SOS Planet », le décor futuriste de la
gare SNCB de Liège, œuvre de Santiago Calatrava, accueille
une nouvelle exposition exceptionnelle. Au cœur de l’Euregio
Meuse-Rhin, irriguée par des connexions ferroviaires de toutes
provenances, la gare TGV de Liège-Guillemins sera le point de
convergence des visiteurs venus, en train, de toutes les parties
du monde, tout en offrant aux inconditionnels de l’automobile
un accès aisé au site d’exposition.
L’expo « Golden Sixties » s’inscrit dans la lignée de l’expo mythique « J’avais 20 ans en 45 » qui avait séduit 750.000 visiteurs.
Les années 60, comme la guerre 40-45, ont constitué un tournant important du 20ème siècle et
ont révolutionné notre monde. Alors que leurs
parents avaient fêté la Libération, les enfants du baby-boom d’après-guerre vont
fêter la liberté et changer la vie.
Sur tous les continents s’ouvre une ère de foisonnement,
d’effervescence, d’ébullition qui se traduit par une accumulation
de transformations spectaculaires et un profond changement
dans le comportement des hommes. Ce sont les années de la
croissance triomphante et de toutes les révolutions. Durant les
Golden Sixties, véritable accélérateur des mutations, un souffle
révolutionnaire passe sur l’économie, la culture et la politique.
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http://projets-architecte-urbanisme.fr/gare-tgv-liege-guillemins-santiago-calatrava-belgique/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Santiago_Calatrava_Valls
http://www.liege.be/telechargements/pdf/tourisme/Calatrava-low.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Li%C3%A8ge-Guillemins
http://www.expo-goldensixties.be/fr/index.html
http://www.7sur7.be/7s7/fr/5596/Copenhague-2009/article/detail/1152166/2010/09/01/L-exposition-SOS-PLANET-des-samedi-a-Liege-Guillemins.dhtm
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HORWARD ADRIEN
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