Guide du retour - CLONG

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Guide du retour - CLONG
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LES BONS CONSEILS
PRATIQUES POUR
REVENIR SEREIN
Avant-propos
Pour faire de votre retour un nouveau départ
Vous rentrez d’un pays où vous étiez partis quelques mois, voire plusieurs années, pour des motifs variés : découverte d’autres peuples, échanges, solidarité, enrichissement d’un parcours personnel ou professionnel, etc.
Quelles que soient vos motivations de départ, les chances et les difficultés rencontrées au cours
de cette expatriation, vous revenez sans doute transformés. D’après une grande majorité de vos
prédécesseurs, un bilan largement positif résulte de cette expérience de vie et de travail hors de
nos frontières.
Vous vous étiez sans doute progressivement adapté à un environnement plus ou moins déconcertant, vous aviez créé des liens avec ceux qui vous entouraient, souvent si différents et devenus si proches en même temps. Il vous faut maintenant revenir chez vous, or vous avez sans
doute changé et votre perception de votre pays a pu également se modifier.
Comment retrouver une place au milieu de ceux qui auront parfois du mal à comprendre ou à
s’intéresser à ce que vous avez vécu là-bas et qui vous tient à cœur ?
Comment faire de votre retour un nouveau départ ? Voilà un défi bien connu de ceux qui ont
vécu cette période sensible. C’est pourquoi le Comité de Liaison des ONG de Volontariat a voulu
rassembler les conseils pratiques au sein de ce Guide du Retour, afin de faciliter vos démarches
après un séjour long et «dépaysant».
Le CLONG souhaite que ce guide bénéficie à tous ceux qui sont partis comme expatriés de la solidarité internationale, qu’ils aient été volontaires, salariés, bénévoles ou stagiaires. En effet, sous
des statuts différents, les uns et les autres ont pu se côtoyer dans les mêmes projets ou dans les
mêmes régions. Ils ont ainsi partagé des préoccupations similaires pour soutenir et accompagner
leurs partenaires locaux.
Puissiez-vous trouver dans ce guide un encouragement et une information utile concernant différentes questions pratiques qui se posent en ces circonstances : la santé, la vie sociale, administrative et la recherche d’un emploi.
Au moment de vous souhaiter bonne chance pour la suite de votre parcours personnel et professionnel, nous vous invitons à ne pas tirer un trait sur cette précieuse expérience internationale. Il faut au contraire la valoriser autour de vous, faire comprendre localement les enjeux
internationaux, ouvrir vos concitoyens aux causes des conflits, des migrations internationales,
montrer les interdépendances et les conséquences sur notre société d’événements qui se passent à des milliers de kilomètres, les raisons de coopérer et de promouvoir des politiques plus
solidaires.
Bonne route dans votre nouveau départ,
Le président du CLONG Volontariat,
Lucien COUSIN
2 Avant propos
Avant-propos
..............................................................................................................................................................................................................................................
.....................................
Introduction
....................................................................................................................................................................................................................................................
.....................................
2
5
Chapitre 1 / La santé
1. Bilan de santé .....................................................8
1/ Au retour, un petit tour chez le
médecin .............................................................................8
2/ Le bilan de santé .................................................8
3/ Des vaccinations toujours à jour ...........9
Informations pratiques........................................8
2. Le « syndrome du retour » ................9
1/ Quels sont les symptômes du syndrome
du retour ? .......................................................................9
2/ Lutter contre le syndrome du retour :
quelques idées simples ..................................... 10
3/ Le cas du Stress Traumatique ................ 10
4/ L’accompagnement psychologique .. 11
Chapitre 2 / L’ aspect social
1. Couverture sociale ....................................16
1/ La santé ....................................................................16
1.1 La sécurité sociale ..............................................16
1.2 La Complémentaire Santé ou « mutuelle».. 18
2/ La retraite ............................................................... 18
2. Ressources financières ........................19
1/ L’ Assurance Chômage ................................ 19
2/ Aides pour les Volontaires de
la Solidarité Internationale .............................23
2.1 L’ Indemnité de réinstallation ......................23
2.2 Prime forfaitaire d’insertion
professionnelle ............................................................23
3/ Autres aides..........................................................24
3.1 Revenu Minimum d’Insertion (RMI) .......24
3.2 Aides de la Caisse des Allocations
Familiales.........................................................................25
3. Le logement .......................................................26
1/ Se loger ....................................................................26
1.1 Dans le parc privé...............................................26
1.2 Dans le parc public (HLM) .............................26
2/ Aides au logement..........................................27
4. La fiscalité .............................................................28
1/ Pour les Volontaires .......................................28
2/ Pour les salariés ................................................28
3/ Les formalités à remplir .............................31
Chapitre 3 / Projet professionnel
et recherche d’emploi
1. Introduction ........................................................34
1/ Différents types de retours .....................34
2/ Des difficultés peuvent se rencontrer
à différents niveaux .............................................34
3/ Conseils pratiques .........................................35
2. La recherche d’emploi et la définition d’un projet professionnel ..........35
1/ Méthodologie de la recherche
d’emploi .........................................................................36
1.1 Réalisation des bilans personnel
et professionnel ...........................................................36
1.2 La définition du projet professionnelle ..37
1.3 Savoir construire et mobiliser votre (vos)
réseau(x) ..........................................................................37
1.4 Aides à l’orientation professionnelle .....38
2/ Technique de la recherche d’emploi...40
2.1 Les moyens de recherche ..............................40
2.2 Les outils ..................................................................40
3/ Les pistes de recherche...............................42
Clong Volontariat
3
Chapitre 4 / Poursuivre son engagement
1. Témoigner ...............................................................51
1/ Quelques temps forts pour
témoigner ....................................................................51
1.1 Témoignage en milieu étudiant ................ 51
1.2 Le Tour de France humanitaire .................. 51
1.3 Les événements de sensibilisation......... 51
2/ Et pourquoi ne pas écrire ? .....................51
2. Agir, s’engager ................................................51
1/ Au sein de votre ONG : participer à la
vie associative ...........................................................51
1.1 Devenir bénévole actif.....................................51
1.2 Adhérer......................................................................51
2/ Intégrer un réseau d’anciens de la
solidarité internationale ....................................52
3. La solidarité au quotidien ..............53
Chapitre 5 / Témoignages
Témoignages .............................................................................................................................................................................................68
Annexes
Annexe 1 .........................................................................68
Annexe 3 .........................................................................73
Annexe 2 .........................................................................72
Annexe 4 ......................................................................... 74
Qualités personnelles et Compétences
developpées
Liste de Verbes à utiliser pour définir
ses qualités et compétences
4 Avant propos
Convergences et divergences entre
entreprises et anciens VSI
Postes de terrain dans les OSI
et leurs equivalents en entreprise
Introduction
Revenir chez soi dans son pays d’origine, retrouver sa famille et ses amis, c’est une
joie, mais aussi un défi. Vous vous y êtes plus ou moins préparé avant de partir,
ou bien, pris par votre mission, vous ne vous êtes pas appesanti sur la question.
Celle-ci va pourtant se poser dès votre retour.
Se sentir à l’aise dans son pays d’origine est une démarche avant tout personnelle ;
ce guide est là pour vous aider à aborder les divers aspects de votre retour.
Nous espérons que vous y trouverez des réponses à vos questions concernant :
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la santé physique et psychologique
les projets professionnels et la recherche d’emploi
la couverture sociale et les aides financières
ainsi que des pistes pour poursuivre votre engagement.
Bien entendu, ce guide ne se substitue pas aux entretiens, débriefings et bilans
propres à l’association avec laquelle vous êtes parti.
Les informations qui suivent ne sont pas exhaustives même si nous avons essayé
de présenter un document le plus complet possible.
N’hésitez pas à nous aider à tenir ce guide à jour.
Bonne lecture, et surtout bon retour !
Clong Volontariat
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6
Chapitre 1
Chapitre 1 /
La santé
1. Bilan de santé .....................................................8
1/ Au retour, un petit tour chez le
médecin .............................................................................8
2/ Le bilan de santé .................................................8
3/ Des vaccinations toujours à jour ...........9
Informations pratiques........................................8
2. Le « syndrome du retour » ................9
1/ Quels sont les symptômes du syndrome
du retour ? .......................................................................9
2/ Lutter contre le syndrome du retour :
quelques idées simples ..................................... 10
3/ Le cas du Stress Traumatique ................ 10
4/ L’accompagnement psychologique .. 11
Clong Volontariat
7
1/ Bilan de santé
1. Au retour, un petit tour chez le médecin
Avec les préoccupations liées à votre retour,
un bilan médical n’est peut-être pas en tête de
vos priorités. Pourtant, il sera plus simple de
vous adapter aux nombreux changements qui
peuvent survenir lors de cette période charnière si vous êtes en bonne santé.
Un bilan de santé est donc vivement recommandé à votre retour, notamment après avoir
séjourné dans des pays en développement où
vous avez pu avoir des conditions de vie et de
travail inhabituelles.
Vous avez peut-être ressenti au cours de votre
action sur le terrain des symptômes tels que
de la fièvre, des diarrhées, des douleurs quelles qu’elles soient... Même si vous vous sentez
au mieux de votre forme à votre retour, il reste
impératif de consulter un médecin.
Cet examen médical, suivi d’un examen de
sang et d’un examen des selles et d’urine, permet de dépister une très grande majorité des
pathologies contractées sur le terrain : paludisme, amibes, MST… N’oubliez pas de mentionner au cours de cet examen que vous avez
séjourné en zone impaludée par exemple.
Il faut savoir que certains parasites peuvent
persister dans l’organisme sous forme enkystée pendant de nombreuses années. Il est donc
important de les détecter rapidement et de recevoir les soins nécessaires. Le mieux est de
vous adresser à un centre médical spécialisé
dans les maladies tropicales dont vous trouverez les coordonnées sur :
Informations
Chapitre 1
Par ailleurs, si vous souhaitez des informations sur le Sida, vous pouvez contacter Sida
info service, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7
au 0800 840 800 (appel gratuit).
Vous trouverez également l’adresse du centre de dépistage le plus proche de votre domicile sur le site www.sida-info-service.org.
2. Le bilan de santé
Certains d’entre vous ont bénéficié pendant
leur mission d’une couverture sociale via la
Caisse des Français de l’Etranger (CFE). La
coordination entre la CFE et le régime général
en France est complète : ainsi, lors de votre reprise d’activité en France, vous pouvez réintégrer automatiquement le régime général de sécurité sociale et bénéficier immédiatement de
l’ensemble des prestations (indemnités journalières et pension d’invalidité comprises).
Vous pouvez faire une demande de bilan de
santé auprès de la CFE : celle-ci a passé des accords avec des centres de bilans de santé agréés
en France et à l’étranger (voir la liste sur le site
www.cfe.fr, à la rubrique « nos partenaires »).
Ce bilan sera gratuit dès lors que vous n’avez
pas demandé à en bénéficier pendant les 5 der-
/ Pratiques
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8
• le site de la Maison des Français de l’Étranger :
www.mfe.org, « rubrique santé »,
• et/ou sur le site du Comité d’Informations
Médicales, spécialisé dans l’information
santé des voyageurs et des expatriés :
www.cimed.org.
le site de la Maison des Français de l’Étranger : www.mfe.org
le site du Comité d’Informations Médicales : www.cimed.org
le site de Sida Info Service : www.sida-info-service.org
le site de la Caisse des Français de l’Etranger : www.cfe.fr
le site de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie : www.ameli.fr
nières années. Il en est de même pour tous vos
ayants droit. Il vous suffit de joindre le centre
le plus proche de chez vous, il se chargera luimême de vérifier votre affiliation à la CFE.
Cette possibilité n’est valable que dans les
trois mois suivant votre retour, période durant
laquelle vous restez affilié à la CFE (cf. chapitre « social » pour les conditions du maintien
de droits auprès de la CFE).
De même, de nombreuses Caisses Primaires
d’Assurance Maladie (www.ameli.fr ) offrent à
leurs assurés un bilan de santé complet et gratuit tous les 5 ans : renseignez-vous auprès de
celles-ci dès votre affiliation.
3. Des vaccinations toujours à jour ?
Avant de partir, vous avez sans doute effectué ou mis à jour plusieurs vaccinations.
Même dans le cas où vous n’envisagez pas
de repartir à l’étranger dans l’immédiat, il
peut être bon de conserver vos vaccinations
à jour. Pour cela, vous pouvez consulter le
site de l’Institut Pasteur et vérifier à l’aide
de votre carnet de vaccination la validité des
vaccins que vous avez reçus et la fréquence des rappels.
Pour les vaccinations les plus courantes, n’hésitez pas à aller faire ces rappels dans les dispensaires et centres médico-sociaux (présents
dans toutes les grandes villes) où vous n’aurez
rien à débourser. Attendez-vous cependant à
faire la queue !
Pour les autres rappels, reportez-vous aux
adresses que vous trouverez sur le site de la
CFE : www.cfe.fr, rubrique « aides et prévention » puis « prévention et actualités », ou plus
généralement à la Caisse d’Assurance Maladie
la plus proche de chez vous qui vous renseignera sur les lieux appropriés. Vous trouverez
les coordonnées des différents centres sur le
site internet www.ameli.fr.
Si vous repartez à l’étranger avec une couverture sociale via la CFE, celle-ci vous remboursera les vaccins et les médicaments antipaludéens prescrits s’ils l’ont été dans les trois
mois précédant votre départ.
2/ Le syndrome du retour
Peut-être êtes-vous rentré de mission en pleine forme et vous vous demandez en quoi ce
chapitre peut bien vous concerner. Tant mieux,
cependant n’arrêtez pas là votre lecture : vous
pourriez y découvrir des informations utiles
pour des collègues, et peut-être y trouverezvous, sait-on jamais, la description de situations qui ne vous sont pas si étrangères.
Dans bien des missions, il arrive que vous
soyez accaparé par la gestion de l’urgence ;
vous devez également faire face à des événements traumatiques, avec des impacts sur les
personnes que vous devez secourir bien sûr,
mais aussi sur vous-même. Cependant, absorbé par votre mission, vous avez peut-être relégué au second plan les effets sur vous-mêmes
induits par les événements auxquels vous avec
été confronté. Il arrive qu’au retour de mission
tout ce qui a été refoulé fasse à nouveau irruption, parfois brutalement (cauchemars, insomnies), mais le plus fréquemment de façon insidieuse, et ce parfois longtemps après.
Ce que l’on ressent alors est difficilement partageable avec ceux qui ne l’ont pas vécu.
1
Plus généralement, sans traumatisme spécifique, vous pouvez ressentir des difficultés
à communiquer avec votre entourage. Votre
famille et vos amis portent un intérêt certain
mais limité à l’expérience que vous venez de
vivre. Leurs attitudes et conversations pourront vous paraître décalées, voire décevantes, par rapport à l’image que vous en aviez
conservée.
A cela peut s’ajouter une situation matérielle difficile : hébergement chez des parents ou
des amis, une situation administrative à régulariser et la fameuse question : que vais-je bien
pouvoir faire maintenant ?
1. Quels sont les symptômes du syndrome
du retour ? 1
Le syndrome du retour (ou Re-Entry Syndrome RES), également qualifié de « contre-choc culturel », est une réponse psychologique vécue par
de nombreuses personnes qui retournent chez
D’après Moira McCreesh, 2003, http://www.aidworkers.net/?q=node/263
Clong Volontariat
9
elles après avoir vécu et travaillé quelque temps
dans une autre culture. Cette situation résulte
du stress émotionnel ressenti lorsque vous devez vous réadapter à votre propre culture.
informations aux personnes de retour de mission. Vous trouverez dans le chapitre sur le
« Bilan professionnel » plus d’informations sur
ces organismes.
Après une période d’euphorie initiale, de nombreux expatriés qui reviennent ressentent des
sentiments d’isolement, d’égarement. Vous
pouvez penser que personne ne comprend
réellement ce que vous avez vécu et, ce qui
est pire, que les gens s’en désintéressent.
| Renouez avec votre monde
S’informer sur ce qui a pu se passer pendant
votre absence est important, vous pourrez
trouver utile de feuilleter les vieux journaux
ou de discuter avec vos amis. Souvent, il peut
vous être demandé de parler de votre expérience ; acceptez ces invitations, elles sont
l’occasion de promouvoir les causes pour lesquelles vous avez travaillé. Ce sont aussi des
temps d’échange avec un public souvent curieux et intéressé par votre expérience, avec
lequel vous pourrez partager un peu de votre vécu, de vos idées, de vos interrogations
aussi parfois. De même, le journal local sera
souvent ravi d’avoir un article sur l’expérience à l’étranger d’un de ses lecteurs - une bonne occasion pour vous de revenir sur votre
vie en mission pour mieux la faire comprendre autour de vous.
Avoir vécu à l’étranger peut aussi affecter votre opinion sur votre propre culture, voire sur
les valeurs et le mode de vie de votre entourage. Vous pouvez aussi sentir que les amis
ou le style d’existence que vous avez laissé
vous manquent. Enfin, vous pouvez vous sentir déconnecté de votre lieu de résidence actuel, parce que la situation ayant évolué en votre absence, vous ne vous sentez plus appartenir à ce milieu.
Si vous vous reconnaissez dans ces quelques
lignes, pas de panique ! Sachez qu’un expatrié
sur deux estime que son retour a été plutôt difficile (selon une étude menée par le CLONGVolontariat avec IPSOS en 2004).
Le syndrome du retour peut toutefois représenter un problème lorsqu’il s’accompagne
d’un certain nombre de conséquences négatives. Certains peuvent avoir recours à la drogue ou à l’alcool pour le supporter, tandis que
d’autres pourront être enclins à des comportements à risque.
2. Lutter contre le syndrome du retour :
quelques idées simples
| D’abord, la prise de conscience
Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux autres :
si ce n’est pas le cas pour tous, plusieurs d’entre vous vivent cependant difficilement leur retour, se sentant isolés, parfois un peu perdus.
| L’accompagnement au retour/le debriefing
Ne coupez pas les liens avec votre association
et ne négligez pas l’accompagnement au retour que l’on vous propose, même si vous ne
pensez pas en avoir besoin tout de suite car
le syndrome du retour s’installe parfois quelques temps plus tard.
Si vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas
passer par votre association, sachez qu’il existe des structures qui offrent des services et des
2
10
Chapitre 1
| Les réseaux des ‘anciens’ : un vrai appui
Ces réseaux vous permettront d’échanger
avec des personnes qui ont vécu les mêmes
choses que vous. Ils existent parfois au sein de
l’ONG avec laquelle vous étiez en mission : renseignez-vous auprès d’elle. Vous pouvez aussi vous reporter aux chapitres « Projet Professionnel et Recherche d’Emploi » et « Poursuivre son Engagement ».
| Et bien sûr, des excès à éviter…
Évitez de dépasser les limites dans l’auto-réconfort : alcool, drogues ou nourriture. Tout
cela va bien un court moment, mais les conséquences peuvent être lourdes à porter. Evitez
aussi les décisions à l’emporte-pièce, comme,
par exemple, accepter une autre mission sans
prendre le temps de la réflexion.
| Quoi d’autre ?
Ne sautez pas sur un nouveau job si vous pouvez attendre un peu. Il faut en effet reconnaître
que vous avez besoin de temps pour récupérer
et vous remettre, mentalement et physiquement.
Ce temps de repos, loin d’être superflu, peut vous
aider à mieux peser vos choix et vos décisions.
3. Le cas du Stress Traumatique 2
Le stress traumatique est la conséquence d’un
traumatisme psychique. Il est plus générale-
D’après Barthold Bierens de Haan : Engagement humanitaire et conflits armés : Le facteur stress, CICR, Genève, 2001, 3ème éd., 28 p.
ment connu de ceux qui sont partis pour des
missions d’urgence humanitaire ou qui ont
connu des situations extrêmement difficiles.
Vous avez peut-être été victime d’un tel traumatisme. Vous avez survécu et pourtant vous
n’êtes plus tout à fait comme avant ?
Les anciens avaient qualifié ces réactions de
syndrome de « vent du boulet » : des soldats
non atteints par le projectile étaient néanmoins incapables de poursuivre le combat,
comme soufflés par un orage émotionnel.
Même si le répertoire émotionnel des réponses au traumatisme est réduit, les réactions
sont différentes pour chacun. Leur délai d’apparition et leur intensité varient selon le caractère de la personne et la vulnérabilité du moment. Le contrecoup peut apparaître :
› Immédiatement, quelques heures ou quelques jours après : c’est le stress traumatique
immédiat.
› Après quelques mois (ou plus rarement,
quelques années) : c’est l’état de stress posttraumatique.
| Le stress traumatique immédiat
Le stress traumatique immédiat peut se manifester par un trouble physique, émotionnel, du
cours de la pensée ou du comportement, ou
par plusieurs troubles en même temps.
Toutes ces manifestations de stress, aussi inquiétantes soient-elles, sont la suite parfaitement NORMALE d’un traumatisme. Elles peuvent durer jusqu’à 3 mois après l’événement
et vont généralement décrescendo durant cette période.
Ces manifestations peuvent cependant conduire à l’état de stress post-traumatique.
› Une sensibilité augmentée avec réaction de sursaut exagérée, accès de colère, troubles du sommeil, particulièrement à l’endormissement.
› Une persistance de ces symptômes pendant
un mois au moins.
Si vous pensez être victime d’un stress posttraumatique, demandez de l’aide à un spécialiste : un accompagnement psychologique
peut vous aider à résoudre ces traumatismes.
Les traitements médicamenteux ne sont pas
forcément nécessaires ; dans certains cas cependant, des somnifères ou des tranquillisants
pourront constituer une aide efficace.
4. L’accompagnement psychologique
| Quand et pourquoi consulter ?
Si vos questionnements et ces manifestations
embarrassent votre esprit et votre vie au point
que, depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, vous ne vous en sortez pas, il est
peut être temps de consulter un spécialiste.
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons
pour consulter un(e) professionnel de la psychologie. Classiquement, les motifs les plus
fréquents sont les suivants :
› Les difficultés personnelles : « Depuis mon
retour, je me sens déprimé et mal dans ma
peau… Certaines situations m’effraient… Je
suis angoissé et tendu… Je n’arrive pas à
reprendre mes marques… Je ne me sens
pas à ma place… »
› Une épreuve : nous pouvons avoir besoin
d’aide pour traverser des évènements difficiles : décès de proche survenue pendant
ma mission, maladie contractée sur le terrain, stress intense, traumatisme…
| Le stress post-traumatique
Il s’agit d’un trouble plus sérieux, qui correspond
à la cicatrisation d’une blessure qui ne se fait pas
naturellement. Il constitue donc une sorte de
complication du stress traumatique immédiat.
Pour l’identifier, il faut la présence conjointe
de plusieurs éléments :
› Un traumatisme
› Une tendance à revivre le traumatisme de
façon persistante, sous forme de souvenirs,
de cauchemars, d’épisodes diurnes de flashback, ou de réactions émotionnelles intenses à chaque exposition d’un événement
rappelant le traumatisme.
› Une tendance à éviter toute pensée, toute
émotion, toute activité qui pourrait rappeler
l’événement traumatique.
Clong Volontariat 11
› L’incapacité à relativiser la situation actuelle par rapport à celle vécue en mission. Ainsi par exemple, un frigidaire rempli vous révulse au point que vous ne pouvez presque
rien avaler depuis votre retour. Les gens qui
râlent pour un train en retard de dix minutes
vous insupportent tellement que vous faîtes
un scandale trois fois par jour pour leur dire
d’aller en Afghanistan, ils verront bien si dix
minutes c’est important dans une vie…
› Les difficultés dans nos relations avec les
autres : « J’ai l’impression que les gens ne
veulent pas faire l’effort de me comprendre… que mes amis/ma famille ne m’aiment
plus, ne me connaissent plus… Je me sens
isolé, mal adapté dans mes relations... »
› Le désir de vivre plus intensément, différemment : « Après cette expérience, j’ai
changé… J’aimerais mieux me connaître…
Le sens de ma vie n’est plus le même, j’ai du
mal à m’y retrouver… J’ai besoin de m’intéresser à ce que je suis devenu… »
› L’envie de réorienter ma vie : « Maintenant
que je suis rentré, je vais devoir faire des
changements, des choix importants professionnels et/ou personnels… Je m’interroge
et je ne sais pas comment m’y prendre, j’ai
peur de ne pas faire le bon choix… »
12
Plus simplement, il s’agit de se doter pendant
quelque temps d’un appui, d’une ressource supplémentaire pour accompagner un changement.
| Qui consulter ?
› Le psychologue est un professionnel qui
possède une formation universitaire spécialisée en psychologie (Bac + 5). Cette formation est centrée sur la compréhension du
comportement humain et sur l’apprentissage de techniques visant à aider à résoudre
des difficultés personnelles. Mais attention,
le psychologue n’a pas forcément de formation de thérapie. Le titre de psychologue est
protégé par la loi, ce qui veut dire que tous
les psychologues ont suivi le cursus prévu
par la loi afin d’obtenir le diplôme.
› Le psychiatre est un médecin spécialiste
comme le cardiologue ou le chirurgien. De
part sa formation, il est spécialisé dans le
traitement des troubles mentaux graves qui
nécessitent quelquefois la prescription de
médicaments ou une hospitalisation. Parce
qu’il est médecin, le psychiatre peut prescrire des médicaments et est le seul à pourvoir
le faire (dans tous les cas, évitez l’automédication).
› Des décisions à prendre : « J’ai du mal à faire ces choix, à m’engager, à analyser les
avantages et les inconvénients, à me préparer aux conséquences de cette décision, à y
voir plus clair… »
› Le psychanaliste utilise une des approches
de la psychothérapie, la psychanalyse, développée principalement par Sigmund
Freud. Il s’agit quelquefois d’un psychiatre
ou d’un psychologue qui a suivi une formation spécialisée en psychanalyse. Ni le titre,
ni l’exercice de la psychanalyse ne sont
contrôlés en France.
› Des problèmes de comportement : « Je n’arrive plus à contrôler ma consommation d’alcool,
de cannabis… Je n’ai plus de désir physique…
J’ai de fréquentes insomnies… Je pleure sans
raison… Je n’arrive pas à me concentrer… »
› Le psychotérapeute offre des services de
psychothérapie dans une orientation théorique particulière. Souvent les psychologues
et les psychiatres sont aussi psychothérapeutes. Toutefois, d’autres personnes avec
Chapitre 1
des formations différentes peuvent porter le
titre de psychothérapeute. La psychothérapie consiste en une série d’entretiens pendant lesquels vous pourrez vous exprimer
en toute liberté sur tout ce que vous voulez.
La personne qui vous reçoit n’est pas votre
confidente ou votre conseiller personnel.
Elle exerce une profession qui consiste à rechercher avec vous la façon de comprendre
et de gérer au mieux un “quelque chose”
qui vous gène dans votre quotidien et votre
appréciation de vous-même.
L’intérêt grandissant pour la psychologie a
fait naître de multiples formes de psychothérapie, de service en faveur de l’épanouissement personnel et de méthodes sérieuses ou
farfelues.
Devant cet état de fait, la prudence est de mise.
Il est recommandé de s’intéresser aux méthodes utilisées dans leur pratique et de s’assurer que la personne à laquelle on va s’adresser est un professionnel qui a reçu une formation adéquate et s’est engagé à respecter des
règles d’éthique définies par le code de déontologie de sa profession.
Voilà quelques structures que nous vous recommandons :
| Structures de santé :
La France étant sectorisée pour les soins psychiques, il y a toujours un Centre Médico-Psychologique (CMP) de secteur correspondant
à votre adresse (à Paris, pour le connaître,
on peut téléphoner au Centre Psychiatrique
d’Orientation et d’Accueil : 01 45 65 81 08/09).
Ces CMP mettent à votre disposition des psychothérapeutes confirmés. Ces centres sont
des structures de consultations et de soins publics pris en charge par la sécurité sociale.
Il vous faut prendre rendez-vous pour un premier entretien (délai souvent de 1 mois entre
la demande et le rendez-vous), cette première rencontre permettra à l’équipe du centre de
comprendre ce qui vous amène, elle pourra
alors analyser votre demande soit pour vous
convier à un autre rendez-vous, soit pour vous
indiquer une autre structure.
| En ville :
› Les psychiatres sont remboursés comme tout
médecin spécialiste (base sécurité sociale)
› Les psychologues / psychothérapeutes /
psychanalystes : Le coût moyen d’une
consultation est d’environ 40/60 € (~3/4
d’heure). Parois, la première consultation
est gratuite et le prix des séances adaptable
en fonction de vos possibilités.
Les associations / Contacts compétents
Beaucoup d’associations ont des contacts particuliers ou des accords avec certains organismes d’aide psychologique et des professionnels de l’écoute. Le
mieux est sans aucun doute d’en parler dès votre retour avec des personnes
de votre association, quitte à seulement leur demander des numéros de téléphone pour le cas où, plus tard...
Dans tous les cas, nous vous conseillons vivement de vous adresser à votre association qui pourra vous aiguiller vers un spécialiste compétent.
Clong Volontariat 13
14
Chapitre 2
Chapitre 2 /
L’aspect
social
1. Couverture sociale ....................................16
1/ La santé ....................................................................16
1.1 La sécurité sociale ..............................................16
1.2 La Complémentaire Santé ou « mutuelle».. 18
2/ La retraite ............................................................... 18
2. Ressources financières ........................19
1/ L’ Assurance Chômage ................................ 19
2/ Aides pour les Volontaires de
la Solidarité Internationale .............................23
2.1 L’ Indemnité de réinstallation ......................23
2.2 Prime forfaitaire d’insertion
professionnelle ............................................................23
3/ Autres aides..........................................................24
3.1 Revenu Minimum d’Insertion (RMI) .......24
3.2 Aides de la Caisse des Allocations
Familiales.........................................................................25
3. Le logement .......................................................26
1/ Se loger ....................................................................26
1.1 Dans le parc privé...............................................26
1.2 Dans le parc public (HLM) .............................26
2/ Aides au logement..........................................27
4. La fiscalité .............................................................28
1/ Pour les Volontaires .......................................28
2/ Pour les salariés ................................................28
3/ Les formalités à remplir .............................31
Ce chapitre a pour objectif de vous aider à comprendre les démarches administratives que vous avez
à suivre lors de votre retour. Toutes les informations qui y sont réunies, notamment les dispositifs
d’aide sociale, sont susceptibles de changer rapidement. Pensez donc à vérifier par vous-même leur
actualité. Sur la majorité des sujets abordés, vous trouverez des éléments complémentaires et des
mises à jour sur le site www.service-public.fr.
Attention, les dispositifs diffèrent selon que vous êtes un ancien volontaire ou un ancien salarié.
Nous envisageons ici les deux cas de figure.
Clong Volontariat 15
1/ Couverture sociale
Dans la plupart des cas, le système de couverture maladie qui s’applique en
France à votre retour est géré par deux organismes distincts :
• la part Sécurité sociale est gérée par la Caisse primaire d’Assurance
Maladie (CPAM) ou la Caisse des Français de l’Etranger (CFE)
• la part complémentaire souvent appelée « mutuelle » est gérée par un
organisme privé. Elle vient compléter les remboursements effectués par
la sécurité Sociale
1. La Santé
1.1. La sécurité sociale
Durant votre mission, que vous soyez parti
comme volontaire ou salarié, vous avez bénéficié d’une protection sociale. Le plus souvent, vous avez été inscrit à la sécurité sociale soit directement, soit via la CFE. Dans certains cas, vous avez bénéficiez d’une protection sociale complète au premier euro via un
organisme privé ; c’est notamment le cas de
certains volontaires partis par le biais d’une
organisation non agréée par le Ministère des
Affaires étrangères.
A votre retour, vous devez donc vous préoccuper de ne pas avoir d’interruption de votre
couverture. En effet, si les démarches sont faites à temps, vos droits pourront être maintenus normalement lors du passage de l’organisme précèdent à l’organisme qui assurera
votre couverture sociale après votre retour.
Vous avez néanmoins la possibilité de prolonger la couverture sociale dont vous avez bénéficié durant votre contrat pendant une courte
durée pour vous permettre de vous affilier de
nouveau. Les modalités de cette prolongation
diffèrent selon l’organisme qui vous a couvert
pendant votre contrat. Le service des Ressources Humaines de votre organisation pourra
vous donner plus de renseignements.
| Vous étiez couvert par la CFE 3 :
Lorsque vous rentrez définitivement en France, prévenez immédiatement votre association, qui se chargera elle-même de vous radier de la CFE. Votre retour définitif en France met fin à votre droit aux prestations. Toutefois, le maintien de vos droits auprès de la CFE
durant les trois mois suivant votre retour est
possible, mais il conditionné par votre présence effective en France : en effet, si à la fin de
votre contrat, vous décidez de rester quelque
temps sur le terrain, ou bien encore de voyager à l’étranger, cette prolongation de droit ne
s’applique pas. Dans ce cas, souscrivez une assurance privée (ou vous pouvez aussi souscrire personnellement à la CFE).
En outre, vous serez couvert durant les trois
mois suivant votre retour seulement si votre
contrat était d’une durée d’au moins 3 mois.
Si votre contrat était compris entre 1 et 3 mois,
vous serez couvert pendant un temps égal à la
durée de votre mission. Enfin, si votre contrat
était inférieur à un mois, vous ne serez plus
couvert par la CFE à votre retour.
3
La couverture à la CFE est obligatoire pour les expatriés volontaires travaillant pour des organisations agréées par le Ministère des Affaires
Etrangères.
4
Vous étiez probablement couvert intégralement par une assurance privée. Ce type de couverture est fréquemment employé par les
ONG qui ne sont pas agréées par le Ministère des Affaires Etrangères et ne sont donc pas contraintes par la loi à vous affilier à la CFE
5
Si c’est votre premier emploi salarié, vous échappez à la règle des 60 heures. Pour plus de détails : www.ameli.fr
16
Chapitre 2
Sécurité sociale
/ Ne pas perdre ses droits
Trois types de situations peuvent se présenter, au cours des 3 mois de prolongation
ou à leur expiration, concernant une inscription à la Sécurité Sociale :
Vous avez trouvé
un emploi
Vous étiez inscrit à
la CFE ou
salarié détaché
Vous bénéficiez d’un
droit immédiat à la
sécurité sociale en
France.
Présentez vous à la
CPAM : cela vous
permettra de vérifier
que vos droits sont
ouverts.
Que faire ?
Vous n’étiez pas
inscrit à la CFE
ni salarié détaché 4
Vous bénéficierez de
la couverture sociale
salariée 5 après
60 heures de travail.
Que faire ?
Prolongez votre couverture “ terrain ” le
temps que votre couverture salariée devienne effective.
Avertissez l’organisme de Sécurité sociale
concerné du fait que
vous avez trouvé un
emploi.
Vous êtes demandeur
d’emploi et bénéficiez
d’une indemnisation
chômage
Vous ne travaillez pas
et ne percevez aucune
indemnité chômage
Vous pouvez bénéficier d’une prise en charge par la
Sécurité sociale,
sur demande auprès
de votre CPAM.
La Couverture Maladie
Universelle (CMU) de base
permet à toute personne
résidant en France depuis
au moins 3 mois de façon
stable et régulière de bénéficier de la sécurité sociale.
Vous devez présenter
à votre CPAM la décision de l’ASSEDIC
accordant les allocations.
Pour demander la CMU,
adressez vous à votre
Mairie qui vous orientera vers l’administration
concernée. En attendant
d’avoir 3 mois de résidence
en France, prolongez votre
couverture auprès de l’organisme qui vous a couvert
pendant votre mission.
Vous pouvez bénéficier d’une prise en charge par la
Sécurité sociale
La Couverture Maladie
Universelle (CMU) de base
permet à toute personne
résidant en France depuis
au moins 3 mois de façon
stable et régulière de bénéficier de la sécurité sociale.
Vous devez présenter
à votre CPAM la décision de l’ASSEDIC
accordant les allocations.
Pour demander la CMU,
adressez vous à votre
Mairie qui vous orientera vers l’administration
concernée. En attendant
d’avoir 3 mois de résidence
en France, prolongez votre
couverture auprès de l’organisme qui vous a couvert
pendant votre mission.
Dans tous les cas, contactez la CPAM de votre domicile pour mettre à jour
votre dossier (internet, courrier…)
Clong Volontariat 17
Pour les anciens expatriés non résidents sur
le territoire Français, vous devez vous renseigner pour savoir comment bénéficier des cotisations qui ont été versées à la CFE pour vous.
Pour savoir si le système de sécurité sociale de
votre pays a un accord avec la Sécurité Sociale française, renseignez vous auprès du Centre
des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale (CLEISS : www.cleiss.fr)
1.2. La Complémentaire Santé ou « mutuelle »
La Sécurité sociale rembourse partiellement
les frais liés à la santé. Pour parvenir à de
meilleurs remboursements, vous devrez souscrire une assurance complémentaire. Elle n’est
pas obligatoire, mais vivement conseillée. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
› Prolonger la complémentaire souscrite par
votre ONG. Cette option est souvent proposée en fin de mission par votre organisation.
Si ce n’est pas le cas, demandez au service
RH si c’est possible. Le plus souvent, vous
pouvez souscrire pour une durée limitée :
cela vous permettra de rester couvert le
temps que vous souscriviez à un organisme
assureur pour une plus longue durée.
de de CMU complémentaire, renseignez
vous auprès de votre mairie, qui vous orientera vers l’organisme compétent.
2. La retraite
Si vous êtes parti en tant que Volontaire de
Solidarité Internationale dans le cadre de la
loi de 2005 6 et quelle qu’ait été la durée de
votre mission, votre ONG a l’obligation de cotiser à la retraite auprès de la CFE, qui reverse les cotisations à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) chargée de la gestion de la retraite de base de la sécurité sociale. Vous pouvez donc demander un relevé de
votre situation à l’issue de votre volontariat.
Lors du calcul de votre retraite, ce document
vous permettra de justifier de vos cotisations.
Conservez-le donc précieusement !
› Ré-affiliez vous à la mutuelle à laquelle vous
étiez affilié avant votre départ ! C’est souvent le
plus simple : ils possèdent déjà votre dossier.
Si vous êtes parti avec un statut de salarié, votre employeur a certainement cotisé pour votre retraite. Demandez au service RH de votre
ONG les coordonnées de l’organisme en question pour leur demander un relevé de votre situation. Il est aussi possible que vous ayez cotisé à une caisse de retraite complémentaire.
Si c’est le cas, pensez à leur demander un relevé de votre situation. Conservez ce document
précieusement jusqu’à votre retraite.
› Demandez à bénéficier de la Couverture
Maladie Universelle Complémentaire : sous
conditions de ressources, l’État prend en
charge tout ou partie de votre couverture
complémentaire. Pour instruire une deman-
A ce jour, nous n’avons pas d’informations
sur le système de déblocage des droits à la
retraite acquis pour les salariés ou volontaires
expatriés non Français et non résidents sur le
territoire français.
6
Notons que pour les volontaires partis dans le cadre du décret de 1995, les ONG avaient déjà l’obligation de cotiser pour les volontaires engagés pour un an et plus. La loi n°2005-159 de 2005 assouplit donc ces dispositions en supprimant cette restriction sur la durée de la mission.
7
Article 3 de la loi de 2005.
Informations
/ Pratiques
£ Pour plus de détails sur la CMU et la CMU complémentaire
(conditions de ressources, etc.), renseignez vous sur www.service-public.fr.
£ Pour avoir plus d’informations sur vos droits à la sécurité Sociale :
www.ameli.fr
£ le site de Sida Info Service : www.sida-info-service.org
£ Site de la Caisse des Français de l’étranger : www.cfe.fr (vous avez
reçu un mot de passe qui vous permettra d’accéder à un espace
personnel et d’imprimer des attestations si nécessaire).
18
Chapitre 2
2/ Ressources financières
Aides financières / A votre retour
En cas de situation économique difficile et sous certaines conditions, il est généralement possible de recevoir différents types d’aides financières.
A votre retour :
si vous étiez volontaire :
• Demandez vos bulletins/certificats d’indemnité à votre ONG si vous ne
les avez pas reçus durant votre mission
• Demandez à votre ONG de vous remettre une attestation d’accomplissement
de mission de solidarité internationale 7.
si vous êtes parti en tant que salarié :
• Demandez vos bulletins de paie à votre employeur si vous ne les avez pas
reçus durant votre mission
• Demandez les documents de fin de contrat : l’attestation ASSEDIC est
obligatoire pour votre inscription ASSEDIC, l’employeur est aussi tenu
de vous remettre un certificat de travail.
1. L’assurance chômage
| Volontaires : Le contrat de volontariat n’étant
pas un contrat de travail, le volontaire ne cotise pas à une assurance chômage pendant le
temps de sa mission.
| Salariés : Vous pourrez prétendre à l’Aide au
Retour à l’Emploi (ARE) versée par les ASSEDIC,
si vous avez cotisé suffisamment. Attention,
la cotisation à l’assurance chômage n’est pas
obligatoire pour les non ressortissants de
l’Union Européenne : renseignez vous auprès
du service RH de votre ONG.
Le régime d’assurance chômage assure un revenu de remplacement uniquement aux salariés involontairement privés d’emploi.
Clong Volontariat 19
Chômage
/ Les droits du volontaire
Pour les volontaires, différents cas peuvent se présenter selon que vous ayez
travaillé ou non avant votre départ :
Vous étiez salarié
Vous étiez sans emploi
et vous bénéficiez d’une
Aide au Retour à l’emploi
Vous n’avez jamais travaillé
ou pas assez longtemps
pour bénéficier de l’Aide
au Retour à l’Emploi
—
—
• Soit vous avez démissionné pour effectuer
une mission de VSI
d’un an au moins 8.
Situation avant
votre départ
en mission
Situation
pendant
la mission
Situation
à votre
retour
• Soit vous étiez arrivé à
la fin de votre contrat de
travail à durée déterminée ou êtes parti dans le
cadre d’un licenciement
ou d’une rupture
conventionnelle.
—
Vous avez 12 mois
pour vous inscrire
aux ASSEDIC.
Le départ interrompt
le versement des
allocations.
Le contrat de volontariat
n’étant pas un contrat de
travail, vous ne cotisez
pas à une assurance
chômage pendant le
temps de la mission.
Vous pouvez demander le reliquat de vos
droits aux ASSEDIC
si vous revenez après
une période inférieure
à 3 ans cumulée à
la durée de vos droits 9.
Vous n’avez aucun droit
à l’ARE à votre retour.
8
La démission pour effectuer une mission de Volontariat de Solidarité Internationale dans le cadre de la loi de 2005 est considérée comme
légitime et, à ce titre, ne vous pénalisera pas : vous pourrez ouvrir des droits à l’indemnisation – si vous en avez acquis auparavant. Mais attention, il faut que votre contrat ait été d’au moins un an...
9
Exemple : vous êtes parti 3 ans et, avant votre départ, vous aviez un droit à indemnisation de 9 mois, vous pouvez donc vous réinscrire avant
la fin d’un délai de 3 ans et 9 mois. Passé ce délai, vous perdrez vos droits.
20
Chapitre 2
Délais
/ Bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi
Tableau récapitulatif des délais à respecter pour faire la demande
d’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi :
Bénéficiaires
Délais pour demander à bénéficier de l’ARE
Le volontaire était salarié en France
avant de partir en mission (démission ou fin du CDD)
Durée de la ou des missions dans la limite
de 6 ans + 12 mois
Le volontaire est parti en mission
et bénéficiait des ASSEDIC
3 ans + durée des droits (23 mois maximum) à compter de la première date d’admission aux ASSEDIC
Le conjoint était salarié avant
de partir en mission mais il a
démissionné
Durée de 12 mois allongée de la période de
résidence à l’étranger, le tout ne pouvant
pas être supérieur à 3 ans
Le conjoint était salarié avant de
partir en mission et le CDD est
terminé
12 mois sans possibilité d’allongement
| Votre conjoint
Si votre conjoint a démissionné de son CDI pour
vous suivre en mission, sa démission est considérée comme légitime. Votre conjoint pourra ainsi bénéficier de l’ARE à son retour s’il remplit les
conditions pour l’attribution de l’allocation.
Pour le conjoint en CDD, il peut être plus judicieux d’ouvrir ses droits avant de partir à
l’étranger : en effet, le conjoint en CDD bénéficie de 12 mois après la fin de son CDD pour demander à bénéficier de l’ARE, sans possibilité
d’allonger ce délai en prenant en compte la période de résidence à l’étranger.
Dans tous les cas, renseignez vous sur
www.assedic.fr.
| Montant des indemnités :
Pour estimer vos droits à l’ARE, le montant
mensuel et la durée, vous pouvez effectuer
une simulation sur www.assedic.fr. Pour les
volontaires, l’allocation d’aide au retour à
l’emploi (ARE) est calculée à partir de vos anciens salaires si vous en avez eu. Seuls les salaires soumis aux contributions des ASSEDIC
sont retenus. Les indemnités liées à la perte
de votre emploi, telles les indemnités de licenciement, ne sont pas intégrées dans le salaire
de référence.
| Durée d’indemnisation :
La durée de votre activité salariée à temps plein
détermine la durée de votre indemnisation. A
titre indicatif, la durée minimale d’indemnisation est de 7 mois si vous avez travaillé 6 mois
à temps plein durant les 22 derniers mois et si
vous remplissez les autres conditions.
Clong Volontariat
21
ANPE-ASSEDIC / Vos interlocuteurs
Dans tous les cas, les ASSEDIC sont votre interlocuteur permanent pendant votre
période de chômage. Elles effectuent les opérations administratives nécessaires à
votre inscription ou réinscription comme demandeur d’emploi ; elles versent également les allocations chômage. Après votre inscription aux ASSEDIC, l’ANPE est
là pour vous informer, vous conseiller et vous accompagner dans votre recherche
d’emploi. Vous devez obligatoirement vous rendre à l’ANPE pour un 1er entretien.
A partir de 2009, l’accompagnement des demandeurs d’emploi pourrait être pris
en charge par un seul acteur. En effet, la fusion de l’ANPE et du réseau des Assedic
doit prendre effet le 1er janvier 2009. Prévue par la loi du 13 février 2008 relative à
la réforme de l’organisation du service public de l’emploi, cette fusion crée un organisme unique chargé à la fois d’indemniser les chômeurs et de faciliter leur recherche d’emploi, le « Pôle Emploi ».
Notes importantes
/ Allocation temporaire
Les salariés expatriés, non bénéficiaires de l’ARE, peuvent, sous certaines
conditions, bénéficier de l’Allocation Temporaire d’Attente. Pour cela, ils doivent avoir travaillé au moins 182 jours à l’étranger dans les 12 mois précédant la fin de leur contrat de travail et ne doivent pas pouvoir prétendre, lors
de leur retour en France, à une allocation d’assurance chômage.
Ils doivent également être inscrits comme demandeurs d’emploi et justifier
de ressources mensuelles inférieures ou égales au RMI. L’ATA est versée au
maximum pour 12 mois et ne peut être attribuée qu’une seule fois.
22
Chapitre 2
2. Aides pour les Volontaires de la Solidarité
Internationale
Il existe des aides financières au retour spécifiques pour les volontaires de solidarité internationale, financées par le Ministère des Affaires étrangères.
2.1. L’Indemnité de réinstallation
Cette indemnité est réservée aux Volontaires
de la Solidarité internationale. C’est seulement
lors de votre retour effectif dans votre pays de
résidence et si vous avez effectué au moins
24 mois continus de mission que vous pouvez
prétendre à une indemnité de réinstallation.
| Caractéristiques :
› Financée par le Ministère des Affaires étrangères au titre d’aide à la réinstallation dans
le pays de résidence.
› Montant fixé à 3 700 euros et versé en une
fois à la fin de l’engagement Volontaire.
› Possibilité d’en bénéficier 3 fois maximum
dans sa vie, à condition de rester en France
au moins 12 mois entre chaque contrat
(contrats de 24 mois minimum).
| Conditions d’obtention :
› Avoir été engagé comme volontaire dans le
cadre de la loi du 23 février 2005.
› Avoir effectué 24 mois de mission sur le terrain sans interruption pour une ou plusieurs
ONG agréées. Les périodes de congés sont
intégrées dans les 2 ans de mission même
s’ils sont pris en fin de mission.
› Demande possible uniquement si le retour
dans le pays de résidence est effectif
› Ne pas être fonctionnaire ou assimilé
› En cas d’interruption anticipée de la mission
pour force majeure (à l’appréciation du
MAE), le montant de l’indemnité est fonction de la durée de la mission. Le volontaire
peut bénéficier de cette indemnité en ayant
effectué une mission d’au moins 12 mois
sur place, si son retour est déterminé par un
cas de force majeure.
Le Fonds de Coopération de la Jeunesse et de
l’Education Populaire (FONJEP) se chargera de
vous verser cette indemnité sur votre compte.
Lors d’une rupture de contrat (par l’ONG ou
par force majeure), l’ONG doit fournir au MAE
le motif de la rupture pour le volontaire souhaitant bénéficier de l’indemnité. Chaque cas
fait l’objet d’une étude particulière.
10
Cette indemnité de réinstallation, soumise à
imposition, concerne les volontaires soumis
à la loi de 2005 10. Cependant certaines associations permettent à leurs volontaires qui ne
relèvent pas de cette loi de 2005, d’accéder à
une indemnité de réinstallation. Dans ce cas,
c’est votre association qui prendra en charge
le coût de cette indemnité.
Dans tous les cas, référez-vous à votre contrat
de volontariat et renseignez-vous auprès de
votre association.
2.2. Prime forfaitaire d’insertion professionnelle
Si, à la fin de votre mission, vous ne remplissez pas les conditions d’attribution du Revenu
Minimum d’Insertion (RMI) et que vous êtes
inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi
sans pouvoir prétendre au bénéfice de l’indemnisation chômage, vous pouvez, dans un
délai d’un an maximum à compter de la fin de
votre mission, demander à recevoir une prime
forfaitaire d’insertion professionnelle.
| Caractéristiques :
› Versée par le Ministère des Affaires étrangères au volontaire inscrit à l’ANPE, ne pouvant bénéficier du RMI ou des allocations
ASSEDIC.
› Montant fixé à 667 € par trimestre, pendant
une durée maximale de 3 trimestres (soit au
total 2 001 €), versé au prorata du temps
sans emploi.
› Le cumul de cette prime avec toute autre
aide liée à la situation de recherche d’emploi
est interdit (à noter : cette prime peut se cumuler avec le versement de l’indemnité de
réinstallation puisque celle-ci ne constitue
pas une aide liée à la recherche d’emploi).
› La prime forfaitaire d’insertion professionnelle
(dans sa globalité) ne pourra être versée plus
de 2 fois à un même volontaire. Le second versement est soumis à l’accord du Ministère.
| Conditions d’obtention :
› Avoir été engagé en qualité de volontaire
dans le cadre de la loi du 23 février 2005
› Être inscrit comme demandeur d’emploi en
France (ANPE) dans un délai d’un an maximum à compter de la fin de la mission
› Ne pas avoir droit aux allocations chômage, ni
à toute autre aide liée à la recherche d’emploi.
› Justifier d’au moins 3 mois de recherche
d’emploi depuis la fin du contrat de volontaire. Cela implique une inscription immédiate à l’ANPE au retour de mission.
› Ne pas percevoir le RMI (à noter : il est plus
avantageux de recevoir le RMI que cette prime)
Il faut donc que l’ONG soit agréée par le MAE.
Clong Volontariat
23
› Cette prime n’est pas due en cas de rupture
avant terme du contrat, sauf si la rupture résulte d’un cas de force majeure ou du fait de
l’association.
| Formalités :
› Inscription à l’ANPE du domicile dès le retour.
› Envoyez à votre association :
- Le double de vos trois coupons remis par
l’ANPE lors de chaque pointage (un par
mois) ou historique de votre situation depuis votre retour ;
- Un RIB ;
- Une attestation sur l’honneur que vous ne
pouvez bénéficier d’aucune indemnité liée à
la recherche d’emploi.
› Pour chaque versement trimestriel, vous devez fournir à votre association tous les documents, ci-dessus mentionnés.
3. Autres Aides
3.1. Revenu Minimum d’Insertion (RMI)
Le RMI constitue une compensation financière à vos revenus mensuels, sur la base d’un
revenu minimum théorique. Pour une personne seule sans enfant, il est de 447,91 euros par
mois au 1er janvier 2008. L’ensemble des ressources du foyer sera pris en compte lors de
l’étude votre dossier (salaires, indemnités de
maladie, pensions alimentaires, allocations familiales, indemnités de chômage…).
| Conditions d’obtention :
› Avoir 25 ans ou plus sauf si vous attendez
un enfant ou si vous avez au moins un enfant à charge.
› Résider en France (aucune durée de résidence n’est fixée), être français ou de nationalité étrangère en situation régulière.
› Ne pas être élève, étudiant ou stagiaire non
rémunéré (à moins que la formation suivie
soit considérée comme une « activité d’insertion » prévue dans le contrat d’insertion).
› Vos ressources ne doivent pas dépasser un
plafond, définies par rapport à votre situation individuelle (cf. tableau ci-dessous).
› Si vous êtes célibataire, attention à votre hébergement ! Notez que si vous vivez avec
une personne du sexe opposé, il vous sera
très difficile de prouver que vous ne vivez pas
tout simplement en couple, ce qui a une incidence sur les montants mensuels du RMI.
› Ne pas recevoir l’allocation équivalent retraite versée par les ASSEDIC.
› S’engager à participer aux actions d’insertion sociale dans les 3 mois du versement
des allocations.
| Formalités :
› La demande peut être adressée à une assistante sociale : renseignez-vous auprès de
votre Mairie qui vous orientera.
› Après 3 mois de versement du RMI et pour
continuer à le percevoir au-delà, vous devrez signer un “contrat d’insertion” par lequel vous garantissez de façon formelle que
vous faites les démarches nécessaires à votre insertion sociale et professionnelle.
Montants mensuels maximums du RMI au 1er janvier 2008 :
24
Chapitre 2
Nombre d’enfants ou
de personnes à charge
Vous vivez seul(e)
Vous vivez en couple
(marié ou non)
0
447,91 €
671 ,87 €
1
671 ,87 €
806,24 €
2
806,24 €
940,62 €
Par enfant
ou personne en plus
Plus 179,16 €
Plus 179,16 €
Après accord du Conseil général, l’allocation
vous est versée à compter du premier jour du
mois civil au cours duquel vous avez déposé
votre demande. Elle est d’abord attribuée pour
3 mois. Ensuite, le montant octroyé sera révisé tous les 3 mois en fonction de l’évolution
de votre situation et du contrat d’insertion signé. Une déclaration vous sera adressée chaque trimestre pour connaître vos revenus des
3 mois précédents.
Le versement est assuré par votre CAF. Il cesse le premier jour du mois qui suit celui où vos
ressources dépassent le RMI.
› Reprise d’activité : Renseignez-vous auprès
de votre CAF quant au montant du RMI que
vous toucherez les mois suivant votre reprise d’activité.
RMI/Aide au logement : Si vous recevez une
aide au logement, ou si vous n’avez pas ou
plus de charges de logement (car vous êtes
logé gratuitement ou vous êtes propriétaire
de votre logement sans avoir à rembourser un
emprunt), votre RMI sera réduit d’un montant
forfaitaire variable selon le nombre de personnes composant le foyer (51,97 euros pour une
personne seule).
| Avantages associés au RMI :
› Santé : Si le RMI vous est octroyé, vous bénéficierez alors automatiquement de la Couverture Maladie Universelle et de la couverture complémentaire qui assurent une prise
en charge totale des frais médicaux et d’hospitalisation dans la limite des tarifs conventionnés.
› Impôts : Exonération de la taxe d’habitation
pour les titulaires du RMI vivant seuls ou
Informations /
avec des personnes à charge ou bénéficiant
de l’allocation supplémentaire. Elle est maintenue en cas de retour à l’emploi pendant la
période de cumul du RMI avec un revenu
d’activité et l’année suivante. Les bénéficiaires du RMI ont droit à ce dégrèvement total
également l’année suivant celle au cours de
laquelle ils cessent d’avoir droit au RMI.
› Aide aux transports, aide pour la garde de
vos enfants et accès gratuit à certains équipements sportifs et culturels, …
3.2. Aides de la Caisse des Allocations Familiales
Il s’agit là d’une liste non exhaustive de quelques-unes des aides que vous pouvez peut-être
obtenir de votre Caisse d’Allocations Familiales
(CAF), sous conditions, notamment la résidence en France. Adressez-vous à la CAF de votre
lieu de résidence qui vous renseignera en fonction de votre situation personnelle. www.caf.fr
| Les allocations familiales :
Vous les recevrez si vous avez au moins 2 enfants à votre charge âgés de moins de 20 ans.
Le montant mensuel des allocations familiales varie selon le nombre d’enfants à charge
au foyer et est majoré quand les enfants grandissent. Vous n’avez pas de demande à effectuer, les allocations vous sont versées automatiquement dès le deuxième enfant à charge si
vous avez signalé à la CAF l’arrivée d’un nouvel enfant. Si vous n’êtes pas allocataire, retirez
auprès de la CAF une déclaration de situation.
| Le complément familial :
Vous devez avoir au moins 3 enfants à charge tous âgés de plus de 3 ans et vos ressources ne doivent pas dépasser certaines limites.
Vous n’avez pas de démarches particulières à
Pratiques
La loi du 1er décembre 2008 généralise le revenu de solidarité active (RSA), cette
nouvelle prestation a vocation à remplacer le revenu minimum d’insertion (RMI),
l’allocation de parent isolé (API) et différents dispositifs d’incitation à la reprise
d’activité à compter du 1er juin 2009. Le revenu de solidarité active concernera les
demandeurs d’emploi qui continueront de toucher l’équivalent du RMI, et les personnes à faibles revenus, qui bénéficieront du RSA comme complément de revenu dégressif au fur et à mesure que les revenus du travail augmentent.
Clong Volontariat
25
effectuer sauf à déclarer tous les ans l’état de
vos revenus à votre CAF. Le complément familial vous sera versé automatiquement.
| L’allocation de base de la PAJE (Prestation
d’accueil du jeune enfant) pour les enfants nés
à partir du 1er janvier 2004 :
Vous avez un enfant de moins de 3 ans et vos
ressources sont limitées, vous avez peut-être
droit à cette aide. Pour percevoir cette allocation, votre enfant doit obligatoirement passer trois examens médicaux à certaines dates.
Pour l’enfant qui vient de naître, vous devez
adresser à votre CAF la photocopie du livret
de famille ou un extrait de l’acte de naissance
de l’enfant et l’attestation du premier examen
médical de l’enfant.
| L’allocation de rentrée scolaire (ARS) :
Elle est versée sous 2 conditions :
› Vous avez au moins un enfant âgé de 6 à 18 ans
› Vos ressources de l’année précédente ne
dépassent pas certaines limites (voir sur le
site Internet de la CAF, http://www.caf.fr/ ).
Une allocation dégressive peut être attribuée
aux familles dont les revenus sont légèrement
supérieurs au plafond. Si vous avez bien rempli votre déclaration de ressources et si vous
y avez droit, la CAF vous versera automatiquement l’ARS, sans aucune démarche de votre
part, pour vos enfants de moins de 16 ans. Si
votre ou vos enfants ont entre 16 et 18 ans, il
faudra fournir à la CAF un justificatif de scolarité ou d’apprentissage.
| L’aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée (AFEAMA) pour les
enfants nés avant le 1er janvier 2004 :
Votre enfant doit avoir moins de 6 ans et vous
devez le confier à une assistante maternelle agréée auprès des services départementaux de la Protection maternelle et infantile
(PMI). Quels que soient votre situation familiale et vos revenus, vous avez droit à cette
aide, sous conditions cependant d’être l’employeur de cette assistante, de déclarer son
embauche à l’URSSAF et de ne pas la payer
plus de cinq fois le Smic horaire par jour et
par enfant gardé. Votre CAF règlera pour vous
les cotisations sociales dues à l’URSSAF pour
l’assistante maternelle et vous versera directement chaque trimestre cette prestation,
dont le montant varie selon les ressources et
l’âge de l’enfant gardé. Pour bénéficier de cette prestation, vous devez remplir un formulaire d’aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée.
3/ Le logement
1. Se loger
1.1. Dans le parc privé
Trouver un logement contribuera à vous aider
à retrouver une situation stable et favorable à
une recherche d’emploi en France. Notez que
trouver un logement par une agence immobilière peut vous coûter plus cher que par un
particulier, les frais d’agence pouvant être plus
élevés que le coût du loyer mensuel du logement. Plusieurs moyens sont à votre disposition pour mener à bien cette recherche :
| La presse :
› la presse spécialisée : « Particulier à Particulier » (parution tous les jeudis, vente en kiosque), « J’annonce », etc.
› la presse locale
› les journaux locaux gratuits (à lire avec prudence)
› certains quotidiens
| Les agences :
› les agences proprement dites où vous pou-
26
Chapitre 2
vez visiter comme bon vous semble et ne
payez les frais que si vous louez.
| Internet :
› www.avendrealouer.fr, www.jannonce.fr, www.
seloger.com, www.pap.fr, www.fnaim.fr, etc.
› www.colocation.fr, www.recherche-colocation.com, www.appartager.com, www.portail-colocation.com, etc.
Contactez vos différents réseaux : famille,
amis, anciens collègues, anciens expatriés,
contacts par votre ONG…
Le propriétaire ou l’agence en charge de la location vous demande de constituer un dossier
comprenant des garanties financières, preuves de vos revenus, cautions, etc. Pour vous
renseigner sur vos droits et devoirs, vous pouvez consulter le site Internet du Ministère du
Logement et de la Ville (www.logement.gouv.
fr) ou le site www.droitdulocataire.fr.
Pensez également à la colocation ; attention,
celle-ci est généralement solidaire, vous êtes
donc engagé dans le cas où votre colocataire
n’est pas solvable.
Petit lexique
Le bail :
le contrat comporte des clauses obligatoires telles que la date du contrat, la date
de prise d’effet, la description et destination du logement, le montant du loyer et
condition de sa révision annuelle, le montant des charges, du dépôt de garantie,
la date de remise des clefs.
Il doit également indiquer si le logement loué est conventionné ou non (condition
nécessaire pour bénéficier de certaines aides au logement prévues par la loi).
Le loyer :
Il est librement fixé par le propriétaire (vous pouvez toujours essayer de le discuter) ; son augmentation annuelle est prévue par le bail suivant l’indice de référence des loyers (depuis le 1er janvier 2006).
Le dépôt de garantie :
Il ne peut excéder 2 mois de loyer hors charges ; il vous est restitué dans les 2 mois
de votre départ dans son intégralité ou déduction faite des dépenses qui seront
nécessaires après votre passage pour remise en état du logement.
La caution :
Elle a pour objet de constituer une garantie pour le propriétaire en cas de nonpaiement de votre part ; elle se présente sous la forme d’un contrat écrit entre
vous, la personne qui se porte caution et votre propriétaire.
L’état des lieux :
Il est réalisé à l’entrée dans les lieux (avant que vous n’emménagiez) et à la sortie. Il est fait en présence du propriétaire et du locataire. N’hésitez pas à faire remarquer le moindre petit détail qui n’est pas parfait (il vaut mieux un état des
lieux très détaillé que trop peu et qui risquerait d’être utilisé contre vous à votre
départ du logement). Il servira à établir les travaux éventuels qui vous seront facturés lorsque vous quitterez le logement s’il y a des dégradations (imputés sur le
dépôt de garantie).
L’assurance :
La loi vous oblige à souscrire une assurance multirisques habitation qui couvre
vos biens et votre responsabilité en cas de vol, incendie, dégâts des eaux, catastrophes naturelles.
1.2. Dans le parc public (HLM)
Pour faire une demande de logement HLM,
vous devez être Français ou avoir un titre de
résidence régulier sur le territoire. Pour accroître vos chances d’obtenir un logement dans le
parc HLM, vous avez intérêt à déposer votre
candidature simultanément :
› auprès des organismes HLM du département où vous voulez résider
› à la préfecture du département où vous souhaitez habiter
› à la Mairie de la ville où vous souhaitez résider
Il n’est pas obligatoire de résider dans une commune pour y faire une demande de logement.
Renseignez-vous auprès de votre Mairie qui
vous orientera.
2. Aides au logement
Sous conditions, vous pouvez bénéficier de
l’une des trois aides au logement suivantes (elles ne sont donc pas cumulables). Les
conditions d’attribution liées aux ressources et
au logement (surface et confort minimal, montant du loyer) sont identiques pour ces trois
prestations.
| L’aide personnalisée au logement (APL) :
Vous payez un loyer pour un logement
conventionné et vos ressources sont modestes, ou vous achetez, construisez, améliorez
votre logement (résidence principale), vous
avez peut-être droit à cette aide, et ce quels
Clong Volontariat
27
que soient votre âge, votre situation familiale et professionnelle. Renseignez-vous auprès
de votre CAF.
| L’allocation de logement à caractère familial (ALF) :
Cette allocation concerne les personnes qui ont
à charge au moins une personne (enfant, personne âgée, handicapée), ou les jeunes couples
mariés depuis moins de cinq ans (à condition
que les deux époux aient moins de 40 ans au
moment du mariage). Pour bénéficier de cette
aide, vous devez payer un loyer et être locataire ou colocataire de votre résidence principale.
Renseignez-vous auprès de votre CAF.
| L’allocation de logement à caractère social
(ALS) :
Elle est attribuée sous conditions de ressources à toute personne qui ne peut bénéficier ni
de l’APL, ni de l’ALF. Renseignez-vous auprès
de votre CAF.
La CAF calculera le montant de votre aide au
logement en tenant compte du nombre d’enfants et des autres personnes à charge, du lieu
de résidence, du montant du loyer ou de la
mensualité de remboursement du prêt, des
ressources du foyer…
4/ La fiscalité
Toutes les démarches concernant l’établissement de votre déclaration
auprès des services des impôts français et du pays de votre mission relèvent de votre seule responsabilité et de votre initiative et ne peuvent aucunement incomber à l’association pour laquelle vous êtes parti en mission.
Les informations de cette rubrique vous sont donc communiquées à simple titre d’information et par mesure de facilitation, mais ne remplacent pas les démarches individuelles à effectuer auprès des services fiscaux. Cela est d’autant
plus important que chaque situation personnelle est particulière et ne peut
donc faire l’objet d’une explication standard dans le cadre de ce guide.
1. Pour les volontaires
| Votre indemnité mensuelle de volontariat :
« Elle n’est soumise en France, ni à l’impôt sur
le revenu, ni aux cotisations et contributions
sociales » (Art. 7 de la loi de 2005). Vous n’avez
donc pas à la déclarer dans votre Déclaration
d’Impôts. Toutefois, ce régime fiscal en droit
français n’implique pas que cette indemnité ne
soit pas imposable dans le pays de mission ; la
loi française sur le volontariat ne lui est pas juridiquement imposable, même si le volontaire
peut s’en servir pour argumenter auprès des
services fiscaux du pays de mission afin d’obtenir une exonération.
| La prime forfaitaire d’insertion professionnelle et l’indemnité de réinstallation :
La loi reste silencieuse concernant le régime
fiscal applicable à ces deux indemnités ; il
28
Chapitre 2
convient donc d’en déduire qu’elles sont soumises à l’impôt sur le revenu et au prélèvement de la CSG et de la CRDS. Elles sont dès
lors considérées comme des revenus accessoires aux salaires.
2. Pour les salariés
Pour savoir si vous devez payer l’impôt sur le revenu sur vos salaires perçus au titre de votre contrat
de salarié expatrié, il est important de savoir :
| Si votre pays de mission et la France ont signé une Convention fiscale.
Il s’agit d’un accord signé entre deux États déterminant les règles fiscales applicables aux
immigrés et permettant d’éviter la double imposition dans le pays d’origine et dans le pays
d’expatriation.
Pour savoir si votre pays de mission a signé
une convention fiscale avec la France, renseignez vous sur le site www.impots.gouv.fr
en suivant le cheminement suivant : Plan du
site › Particuliers › Vivre hors de France › Les
conventions fiscales.
| Où vous êtes domicilié fiscalement.
Le domicile fiscal est lieu de résidence du
contribuable ; il détermine son assujettissement aux règles fiscales. Le départ à l’étranger n’entraîne pas d’office le transfert du domicile fiscal à l’étranger et l’imposition comme non-résident. En l’absence de convention
internationale définissant ce domicile, vous
êtes considéré comme domicilié fiscalement
en France si vous répondez à un seul ou plusieurs de ces critères (Article 4B du Code général des Impôts) :
› vous avez en France votre foyer, ou à défaut
votre lieu de séjour principal. Le foyer se définit comme votre lieu de résidence habituelle. La France est considérée comme le lieu
de séjour principal si vous y séjournez plus
de 6 mois au cours d’une année donnée.
› vous exercez en France une activité professionnelle salariée ou non, sauf si elle est accessoire.
› vous avez en France le centre de vos intérêts économiques. Il s’agit du lieu de vos
principaux investissements, du siège de vos
affaires, du centre de vos activités professionnelles, ou le lieu d’où vous tirez la majeure partie de vos revenus 11.
Ces critères s’appliquent séparément à chaque
conjoint ou partenaire pacsé. Ainsi, dans des
circonstances qui restent exceptionnelles, un
conjoint ou partenaire pacsé, peut être résident et l’autre pas.
Deux cas de figure se présentent donc :
› Si votre domicile fiscal est en France, vous
serez imposé en France sur l’ensemble de
vos revenus qu’ils soient de source française ou étrangère, sous réserve de l’application des conventions fiscales internationales. Vous déclarerez vos revenus en France
dans les conditions et les délais habituels,
c’est-à-dire au Centre des impôts de votre
domicile en France.
› Si votre domicile fiscal est situé hors de
France, vous devez payer l’impôt sur le revenu en France pour les seuls revenus de
source française. Ce principe s’applique
sous réserve de dispositions contraires
contenues dans les conventions fiscales internationales.
En matière de salaire, les revenus de source française sont les revenus d’activités professionnelles, exercées en France : les revenus versés par votre association ne sont pas
des revenus de source française mais des revenus de source étrangère, même si l’association est française, car la mission est réalisée à l’étranger. Ainsi, vous n’avez à déclarer les revenus versés par votre association au
fisc français uniquement si votre domicile fiscal est en France.
La détermination du domicile fiscal permet
donc de savoir à qui vous devez déclarer les revenus versés par votre association. Une fois cette opération réalisée, vous pourrez savoir quelles sont les règles d’imposition applicables à
ces revenus. Les revenus déclarés dans chaque
Etat seront imposés conformément au droit interne de chaque Etat, sous réserve de l’application de convention fiscale internationale.
11
À titre d’exemple : conserver en France des placements financiers qui ne génèrent qu’une faible part de vos revenus n’engendrera pas une
domiciliation fiscale en France. En revanche, si vous conservez une activité économique représentant une part importante de vos revenus
(une entreprise, par ex.), vous serez probablement domicilié en France.
Clong Volontariat
29
Fiscalité
/ Résumé des différentes situations
Les différentes situations sont résumées dans le tableau suivant :
PAYS AVEC CONVENTION FISCALE
Domicile fiscal
hors de France
Revenus rémunérant l’activité à l’étranger
Démarches
Non imposables en France –
Imposables dans
votre pays de mission/de résidence
fiscale.
Déclaration au centre des impôts correspondant au domicile fiscal, selon
les règles locales.
Domicile fiscal
en France
Domicile fiscal
hors de France
Imposition selon
les règles de la
convention
fiscale
Non imposables en France –
Imposables dans
votre pays de
mission/de résidence fiscale
Imposables en
France et dans
votre pays de
mission
Déclaration au
centre des impôts correspondant au domicile fiscal, selon les
règles locales.
Déclaration
au centre des
impôts français correspondant au domicile fiscal et déclaration dans
le pays de mission, selon les
règles locales.
Selon les règles
de la convention
fiscale.
| Cas particulier : vous disposez d’une habitation en France.
Vous pouvez être soumis à l’impôt sur le revenu
sur une base forfaitaire égale à trois fois la valeur
locative réelle de ces biens si la convention internationale qui vous est applicable le prévoit.
Vous joindrez à votre déclaration d’impôt
2042 une note annexe mentionnant l’adresse
Notes importantes
PAYS SANS CONVENTION
de ces biens et leur valeur locative réelle.
Vous serez imposé sur cette valeur au barème
progressif. Toutefois, ce régime, qui a pour objet
d’établir une contribution minimale à la charge
des personnes, ne s’applique pas aux personnes
dont les revenus de source française sont supérieurs à la base forfaitaire, auquel cas le montant
de ces revenus sert de base à l’impôt.
/ Impôts locaux et redevance
£ Pendant votre séjour à l’étranger, vous restez redevable des impôts
locaux (taxe d’habitation et taxe foncière) relatifs aux biens immobiliers dont vous disposez ou que vous possédez en France. Ces impôts
sont gérés par les centres des impôts dont dépendent vos biens.
£ Vous êtes soumis à la redevance audiovisuelle dès lors que vous possédez un poste de télévision dans l’habitation que vous conservez en
France. N’hésitez pas à demander une exonération auprès de votre
centre des impôts local de la redevance si votre habitation reste totalement inoccupée pendant votre séjour à l’étranger ou si vous emportez votre téléviseur dans le pays de résidence.
30
Chapitre 2
Domicile fiscal
en France
3. Les Formalités à remplir :
| Vous étiez resté résident fiscal de France et
êtes revenu de votre séjour à l’étranger :
Vous déclarerez vos revenus en France dans
les conditions et les délais habituels, c’est-àdire au Centre des impôts de votre domicile
en France.
| Vous étiez non résident fiscal de France et êtes
revenu définitivement en France l’an dernier :
Communiquez dès que possible votre nouvelle adresse au :
› Centre des Impôts des Non Résidents (CINR)
TSA 10010
10, rue du Centre
93465 NOISY le Grand Cedex
Téléphone standard : 01 57 33 83 00
Télécopie : 01 57 33 82 66
Courriel : [email protected]
Et à :
› la Trésorerie des Non Résidents (TNR)
10, rue du Centre
93463 NOISY le Grand Cedex
Téléphone standard : 01 57 33 83 00
Télécopie : 01 57 33 90 31
Courriel : [email protected]
Au moment du dépôt de la déclaration, déclarez en ligne ou envoyez votre déclaration 2042
au Centre des Impôts des Non Résidents.
Informations
/ Pratiques
Dans tous les cas, pour en savoir plus et être
sûr de l’actualisation des données, consultez le site internet www.impots.gouv.fr en
suivant le cheminement suivant : Plan du
site › Particuliers › Vivre hors de France
De plus, pensez à vous acquitter des impôts locaux si vous occupez un logement
au 1er janvier de l’année en cours. En cas
de doute, contactez le centre des impôts
de votre lieu de résidence.
Pensez à préciser votre date de retour en France dans le cadre « Autres renseignements ou
souscription de la déclaration pour une autre
personne ».
Consultez la rubrique « Comment bien remplir
votre déclaration » pour visualiser les cases de la
déclaration 2042 qui doivent être complétées.
N’oubliez pas de préciser votre nouvelle adresse dans le cadre prévu à cet effet, même si
l’adresse d’envoi est correcte.
A noter : Si vous ne perceviez pas de revenus de source française avant votre retour en
France, vous déposez votre déclaration de revenus directement au centre des impôts de votre nouveau domicile.
Pour l’année de votre retour, les acomptes
provisionnels ou mensuels doivent être versés
auprès de la Trésorerie des Non Résidents
| Vous étiez non résident fiscal de France et
êtes revenu en France durant l’année civile en
cours :
Ce retour ne sera pris en compte que l’an
prochain.
Déclarez en ligne ou adressez votre déclaration 2042 au Centre des Impôts des Non Résidents, 10 rue du Centre, TSA 10010 93465 Noisy le Grand cedex.
Adresses
/ Utiles
£ Maison des Français de l’étranger :
Site officiel du Ministère français des Affaires étrangères.
http://www.expatries.diplomatie.gouv.fr
consulter les dossiers pays avec dossiers fiscalité
£ MINEFI :
Site Officiel du Ministère Français des Finances
http://www.impots.gouv.fr
Consulter la section « Particuliers » :
- Textes officiels
- estimations en ligne de vos impôts à payer
- coordonnées des centres des impôts
Ligne Impôts Service : 0820.32.42.52 (0,12 € TTC la minute).
£ Ambassade de France de votre pays de mission à
consulter en ligne :
http://www.expatries.diplomatie.gouv.fr/?SID=12085
Clong Volontariat
31
32
Chapitre 3
Chapitre 3 /
Projet professionnel
& Recherche d’emploi
1. Introduction ........................................................34
1/ Différents types de retours .....................34
2/ Des difficultés peuvent se rencontrer
à différents niveaux .............................................34
3/ Conseils pratiques .........................................35
2. La recherche d’emploi et la définition d’un projet professionnel ..........35
1/ Méthodologie de la recherche
d’emploi .........................................................................36
1.1 Réalisation des bilans personnel
et professionnel ...........................................................36
1.2 La définition du projet professionnelle ..37
1.3 Savoir construire et mobiliser votre (vos)
réseau(x) ..........................................................................37
1.4 Aides à l’orientation professionnelle .....38
2/ Technique de la recherche d’emploi...40
2.1 Les moyens de recherche ..............................40
2.2 Les outils ..................................................................40
3/ Les pistes de recherche...............................42
Clong Volontariat
33
1/ Introduction
Après une ou plusieurs missions en Solidarité internationale, que vous ayez
passé quelques mois ou plusieurs années sur le terrain, vous avez décidé
de vous poser dans votre pays d’origine. Vous y avez peut-être pensé avant
le départ, mais il est nécessaire de prendre le temps de réfléchir, pour définir un nouveau projet professionnel.
Cette partie du guide a pour vocation de vous aider, justement, à mieux définir les contours de votre nouveau projet, ainsi qu’à vous aider à finaliser
votre stratégie de recherche.
Tout d’abord, il faut être conscient qu’il existe une pluralité de démarches,
de raisons de partir et donc une pluralité de retours.
1. Différents types de retours :
| Le retour entre deux missions :
Vous êtes dans votre pays comme en vacances, vous savez que vous allez repartir. Dans
ce cas-là, vous pouvez tout de même anticiper
et déjà préparer votre retour suivant. L’idéal
est d’inscrire votre parcours humanitaire dans
un projet professionnel : vous savez d’où vous
venez, où vous allez, et quelles sont les étapes
successives envisagées (formations et expériences professionnelles).
L’important est d’y réfléchir dès à présent, de
vous donner une ligne directrice, tout en sachant qu’elle évoluera (voire changera peutêtre) en cours de route - mais qu’importe, vous
savez où vous allez et pourquoi.
| Le retour définitif :
Après une ou plusieurs missions, vous souhaitez arrêter totalement les missions à l’étranger
et vous installer (ou vous réinstaller) dans votre pays d’origine.
Notes importantes
| Le retour « indéfini » :
Vous n’arrivez pas à déterminer si vous souhaitez repartir ou non. Vous souhaitez faire le
point et réfléchir sur votre avenir professionnel : il est important de discerner vos aspirations.
2. Des difficultés peuvent se rencontrer à
différents niveaux :
| Isolement du demandeur d’emploi
qui est souvent compliqué par l’anonymat
et une difficulté à faire reconnaître le travail
effectué.
| Au niveau administratif :
les différentes administrations auprès desquelles vous devez effectuer des démarches
ne savent pas toujours très bien dans quelle(s)
« case(s) » vous mettre : vous pouvez avoir
l’impression soudainement d’être en marge,
d’être devenu une « bête rare ».
/ Soyez vigilant
La Solidarité Internationale est un petit monde dans lequel il est aussi facile de « s’enfermer », puisque finalement c’est confortable par certains côtés et surtout passionnant. Pour certains d’entre vous, plus vous allez partir en mission et plus vous aurez envie de partir encore. Il est important de
toujours avoir à l’esprit « le pourquoi » du départ, et ne pas entrer dans un
engrenage où vous partez parce que vous ne savez pas comment revenir.
34
Chapitre 3
Bref, vous avez perdu vos anciens repères et il
s’agit d’en acquérir de nouveaux. En ce sens,
le retour dans le pays d’origine ressemble au
départ : il s’agit d’un véritable changement qui
nécessite de vous adapter aux personnes, aux
structures, aux réalités locales !
| La recherche d’emploi en France :
que ce soit dans l’humanitaire, le milieu associatif ou l’entreprise, la recherche d’emploi est
un travail à plein temps qui se prépare.
3. Conseils pratiques
Si vous avez décidé d’arrêter les missions de
Solidarité Internationale, la première étape
de tout nouveau projet professionnel est justement de « faire le deuil » de vos missions.
L’expression est forte mais il est essentiel de
comprendre que c’est une étape nécessaire.
Faire le deuil ne signifie pas que l’on va tout
oublier, au contraire. Il s’agit d’apprendre à
regarder son expérience passée comme un
tremplin pour passer à autre chose. Cela nécessite de « décontextualiser » votre expérience pour mieux la valoriser ensuite.
| « Faire le deuil » de ses missions :
Il est plus facile de le faire en en parlant : à vos
amis, à votre famille, à d’autres volontaires ou
expatriés de votre entourage, même s’ils sont
partis dans un cadre différent.
Cette étape est primordiale, elle vous permet
de vous lancer dans la recherche d’emploi de
façon sereine, mais elle prend du temps.
Aussi, il est important de faire un travail de relecture de son expérience : classer ses photos, les présenter, bref organiser ses souvenirs. Cela permet de faire passer son expérience vécue du souvenir à la « mémoire organisée ». C’est ainsi que se réalise petit à petit le
travail du deuil.
| Les démarches administratives :
Dès le début, remettez-vous dans le système :
démarches auprès de l’ANPE, de la CAF, des
Assedic… Certes, ce n’est pas toujours très
drôle mais ceci peut s’avérer utile. Si l’on envisage un nouveau départ, les « stand-by » entre
deux postes peuvent parfois s’allonger considérablement.
2/ La recherche d’emploi
& la définition d’un projet professionnel
La recherche d’emploi passe d’abord par la définition de son projet professionnel. L’une des erreurs usuelles consiste à penser qu’il faut passer tout de
suite à l’action, en oubliant ou en « bâclant » la phase de définition du projet
professionnel. Il ne s’agit pas de se jeter dans l’action à corps perdu et d’inonder de multiples organisations par des envois massifs très peu ciblés de candidatures identiques. Ce n’est pas parce que vous enverrez 200 ou 300 candidatures que vous trouverez un travail qui vous convient.
Certains décident de suivre une formation pour prendre le temps de retrouver leurs repères en France, pour valider leur expérience humanitaire,
pour prendre du recul, combler des lacunes, évoluer vers d’autres postes ou
d’autres organismes, ou tout simplement pour se réorienter vers d’autres types d’emplois en France.
Clong Volontariat
35
Le facteur temps :
L’enquête du CLONG réalisée en 2004 avec IPSOS avait montré que plus de
la moitié des volontaires avaient retrouvé un emploi satisfaisant en moins de
6 mois. Pour autant, il faut considérer qu’une période de 9 à 10 mois est normale. En outre, il est possible que vous preniez un temps de « repos » ou de
latence avant de commencer votre recherche. C’est assez classique, puisque
la même enquête constatait qu’un volontaire sur deux prenait ces quelques
mois. Ce peut être une période qui vous aide à savoir vers où vous souhaitez vous orienter. Dites-vous que cela ne sert à rien de vous précipiter vers le
marché de l’emploi si vous êtes encore trop hésitant. Si vous n’êtes pas un
minimum convaincu, vous ne pourrez pas être convaincant !
Il faut savoir enfin qu’un bon nombre de volontaires changent d’orientation au retour (30% d’après l’enquête IPSOS) et ce, non par carence d’emploi, mais principalement pour « exploiter des nouvelles compétences, qualifications ».
1. Méthodologie de la recherche d’emploi
Cette méthodologie peut faciliter votre recherche. La première étape consiste en la réalisation de votre bilan.
1.1. Réalisation des bilans personnel et professionnel
La “ plus-value ” de l’expérience vécue en mission se définit par des qualités humaines mais
aussi des compétences techniques acquises
ou développées sur le terrain.
Dans tous les cas, un bilan professionnel et personnel peut vous aider à valoriser votre expérience de terrain et à dessiner les contours de
votre futur projet professionnel, quel qu’il soit.
| Le bilan personnel :
L’expérience que vous venez de vivre vous a
probablement paru fructueuse à de nombreux
points de vue : enrichissement personnel sur
le plan culturel, humain, ouverture sur le monde et adaptabilité aux différentes situations.
Certainement, vous avez aussi acquis une
meilleure connaissance de vous-même, vous
avez appris à voir vos limites, découvert des
ressources, des talents.
Il s’agit à présent d’identifier les valeurs importantes pour vous ainsi que vos principales
caractéristiques personnelles : il peut s’agir
d’ambition, de capacité à prendre des risques,
de confiance en vous ou encore de capacités
d’adaptation.
Il vous faut enfin identifier vos contraintes : la
zone géographique, les contraintes familiales
ou financières, etc.
36
Chapitre 3
| Le bilan professionnel :
L’objectif est de définir vos compétences, et
ce que vous avez aimé faire ou non (on peut
avoir des compétences que l’on ne souhaite
plus utiliser…). Cette étape vous aidera grandement dans la réalisation de votre CV.
Vous aviez sans doute, avant de partir, des
compétences identifiées. Vous les avez sûrement approfondies et vous en avez acquis de
nouvelles. Il va vous falloir apprendre à les valoriser.
(cf annexe 1 : tableau Evaluation qualités personnelles et compétences développées)
Souvent vous avez dû assumer des responsabilités à un niveau auquel vous n’aviez pas été
confronté en France (et qu’on ne vous aurait
sans doute pas confié si vite…).
Ce dernier point demande un effort d’adaptation pour revenir dans un cadre de fonctionnement et à un niveau de responsabilités parfois très différent de ce que vous avez pu vivre en mission. Vous pourrez peut-être ressentir un manque de reconnaissance professionnelle face à certains interlocuteurs.
Parallèlement, dans certains secteurs d’activité pointus (médical et paramédical, ingénierie, nouvelles technologies,…) vous pouvez avoir perdu en technicité et être devenu
moins « compétitif » sur le marché. Cependant, vous pouvez valoriser d’autres atouts :
des qualités personnelles acquises ou développées, une polyvalence, le sens des responsabilités, le goût des initiatives, le travail en
équipe, la rigueur, la gestion du stress, l’adaptabilité, l’autonomie, de nouvelles compétences techniques… Vous aurez intérêt à montrer
que vous êtes conscient du « rattrapage » à faire et que vous avez prévu de le combler de telle manière. De plus, l’expérience montre qu’il
n’est pas très long de « récupérer » un bon niveau technique en travaillant.
Ayez à l’esprit qu’une expatriation de plus de 2
ans rendra une reprise de l’activité professionnelle en France sans doute plus délicate. D’une
part, les employeurs pourront estimer que votre parcours professionnel est trop chaotique
et, d’autre part, vous pourrez avoir accentué au
cours de votre mission un décalage dans votre
façon de travailler avec les structures classiques (autonomie, hiérarchie…). Cela rend plus
nécessaire encore de faire le point sur vos années à l’étranger et une réflexion sur ce que
vous souhaitez faire à votre retour.
| Faire le diagnostic d’environnement :
Il s’agit d’apprendre à connaître le marché de
l’emploi de votre bassin d’emploi, c’est-à-dire
savoir comment et qui l’on recrute. Il se peut
que le secteur ou la région géographique que
vous visez soient bien particuliers. Certains
bassins d’emploi sont plus ou moins fermés.
Voici un exemple de diagnostic :
« J’avais une fonction de responsable des
transports dans une ONG. Je connais les entreprises de transports avec lesquelles nous
avions à faire et je suis capable de bricoler un
moteur et de réparer la casse... Je souhaite,
avec cette expérience, entrer dans une entreprise de transports de marchandises, dans la
région Rhône-Alpes. Après mes recherches,
j’ai identifié 3 grandes entreprises et 10 PME
qui pratiquent cette activité dans la région
Rhône-Alpes ».
1.2. La définition du projet professionnel
Votre projet professionnel s’inscrit dans une
vision à long terme et dans votre projet personnel, il est cohérent avec vos aspirations et
vos valeurs. Ce projet se définit en fonction
de vos motivations (valeurs, croyances, intérêts), de votre expérience (personnelle et professionnelle), de votre personnalité et de vos
contraintes. Il est « contextualisé », réalisable,
mesurable, précis et vous convient.
Votre projet professionnel est la synthèse de
toute votre réflexion. Vous allez le définir à
partir de votre expérience, de ce que vous souhaitez faire et ne plus faire.
Pour certains d’entre vous qui avez été amenés à gérer des projets, vous savez qu’un projet se construit, que cela demande du temps
et fait appel à plusieurs étapes dont une phase de recherche, de rencontre, et de rassem-
blement de données. C’est déjà ici que vous
commencerez à construire votre réseau. Cette
étape est essentielle.
1.3. Savoir construire et mobiliser votre (vos)
réseau(x)
Votre (vos) réseau(x) pourra être constitué un
outil fondamental dans votre recherche d’emploi. Aussi, il vous faut le construire :
| Pendant vos missions :
› Gardez vos contacts et des liens avec la
France : Internet est présent sur la plupart
des missions, ne le négligez pas. Les amis et
la famille sont précieux (même s’ils ne vous
comprennent pas toujours, et même si vous
en perdez certains de vue).
› Sur le terrain, capitalisez vos contacts (pensez à prendre les cartes de visite). Demandez à vos relations de se porter garantes
pour vous, demandez des lettres de recommandation lorsque vous terminez une mission, gardez des contacts avec tout le monde, y compris à l’étranger.
| A votre retour :
› Sachez mobiliser le réseau que vous aviez
avant votre départ : votre famille, vos amis,
vos anciens employeurs, vos anciens enseignants. L’adhésion à l’association des anciens élèves de votre école permet également d’accéder à l’annuaire des diplômés
de l’école, avec leurs fonctions et leurs coordonnées.
› Sachez également vous construire votre réseau d’anciens expatriés : multipliez les
contacts avec les anciens expatriés, qui
pourront vous donner des idées sur leur
parcours, leur éventuelle « reconversion »
(voir listes des réseaux, Chapitre « Poursuivre son engagement »).
› Notez que l’association Résonances Humanitaires (www.resonanceshumanitaires.org)
développe de manière constante un réseau
pour servir de relais vers les secteurs d’emploi privé et public : entreprises, collectivités
territoriales, ONG, OI, associations, etc.
Une fois construit, il s’agit de mobiliser votre
(vos) réseau(x) :
› Le réseau peut déjà vous aider à préciser et
valider votre projet professionnel. Il ne faut
donc pas hésiter à solliciter des gens, même
si vous ne les connaissez pas directement,
en leur demandant leur avis sur ce que vous
projetez, ou simplement pour les entendre
parler de ce qu’ils font.
Clong Volontariat
37
› Le réseau permet aussi d’obtenir des informations sur le marché caché de l’emploi, et
de signaler sa disponibilité et ses aspirations professionnelles. Il peut également
parfois jouer le rôle d’intermédiaire entre
vous et le recruteur.
Enfin, il est important d’entretenir votre (vos)
réseau(x). Attention toutefois à ne pas être perçu comme un opportuniste par vos contacts : un
déjeuner de temps en temps, un coup de fil ou
un mail permettent d’entretenir de bonnes relations avec eux. D’où l’utilité également de la fameuse tradition des vœux pour la nouvelle année, qui permet de faire le point sur son réseau.
Et bien sûr, n’hésitez pas à aider à votre tour les
personnes qui vous ont apporté leur appui !
1.4. Aides à l’orientation professionnelle
| Votre organisme/association vous propose certainement une aide à l’orientation professionnelle et la « réinsertion » au retour de
mission. Depuis la nouvelle loi sur le volontariat (loi de février 2005), les ONG qui envoient
des volontaires dans le cadre du statut en ont
l’obligation.
| Il existe aussi des organismes transversaux
qui proposent différentes formes d’appui au retour, notamment « Résonances Humanitaires »
à Paris et l’ « Institut Bioforce Développement »
près de Lyon. Afin de vous aider dans votre démarche, n’hésitez pas à prendre contact avec
ces organismes spécialisés dans la reconversion professionnelle.
› L’Institut Bioforce Développement
L’Institut Bioforce près de Lyon propose une
aide aux expatriés en retour de mission :
- un Atelier « Retour d’expatriation » : atelier
de 5 jours sur 2 mois, à Paris ou à Lyon ;
cette prestation poursuit 4 objectifs : présentation et « décontextualisation » de la mission, valorisation et transposition des
compétences acquises, élaboration d’une
stratégie et des outils (CV, plan d’action…),
définition du ou des projets professionnels.
- un Bilan Professionnel Individuel : il s’agit
d’un suivi individuel sur 90 jours, à Lyon
(possibilité de prise en charge par l’ANPE
Rhône-Alpes)
- http://www.bioforce.asso.fr/emploi/are.htm
› Résonances Humanitaires
- C’est une association d’aide au retour des
expatriés de la solidarité internationale. Elle
se trouve à Paris et propose des accompa-
38
Chapitre 3
gnements individuels à la recherche d’emploi, des bilans de compétences et de l’aide
à l’orientation professionnelle.
- De plus, cette association organise des «
cercles de chercheurs d’emploi ». Ils offrent
notamment la possibilité de découvrir un
métier via des conférences-débats menées
par un adhérent de l’association travaillant
au sein d’un nouveau secteur d’activité suite
à une expérience humanitaire.
- http://www.resonanceshumanitaires.org/
Ces aides vous sont accessibles soit par l’intermédiaire de votre association (existence de
conventions avec des organismes spécialisés),
soit plus généralement du fait de votre statut
de demandeur d’emploi.
| ANPE :
L’ANPE peut vous proposer une série de prestations individuelles ou collectives. Ces prestations sont en général confiées à des soustraitants. Ces partenaires de l’ANPE peuvent
relever du domaine privé (cabinets RH) ou du
domaine associatif (associations spécialisées
dans les prestations RH pour l’ANPE).
| APEC :
Si vous êtes cadre demandeur d’emploi, vous
pouvez contacter un consultant APEC pour
construire un programme d’action personnalisé en fonction de votre projet, de votre profil
et de votre situation.
Vous devez être demandeur d’emploi inscrit à
l’Assedic et avoir cotisé au cours de votre vie
(même si cela remonte à plusieurs années) à
une caisse de retraite cadre comme l’Agirc.
Une fois votre dossier transféré à l’APEC, vous
n’aurez plus à être suivi par l’ANPE.
| Les cités des métiers :
Il y en a plusieurs en France et ces structures proposent un point d’information et de
conseil, des événements, des ateliers de recherche d’emploi et des points de documentation. A Paris, la cité des métiers se trouve à
la Cité des Sciences et de l’Industrie.
| Autres
Les missions locales, les Permanences Accueil Information et Orientation (PAIO, accessibles aux 16-25 ans), les centres d’information jeunesse (CIDJ, CIJ), les centres d’orientation (CIO), etc.
| Vous pouvez également faire appel à des
professionnels de votre propre initiative :
Qui contacter et comment ? Quelqu’un qui
pourra vous parler du domaine qui vous in-
ANPE
/ Prestations proposées
Liste des principales prestations que peut proposer l’ANPE :
Intitulé
de la prestation
Mode
Durée
Objectif
Atelier
(CV, lettre, etc.)
Collectif
½ journée
Réaliser un CV, une
lettre
Bilan de compétences (BCA).
Individuel
42 jours
(10 ou 12 entretiens)
Faire le point sur
vous et vos compétences
Objectif Projet
(OPI ou OPC)
Individuel
ou collectif
3 mois
(1 entretien
tous les 14 jours)
Définir un ou des
projets professionnels
Objectif Emploi
(OEI ou OEC)
Individuel
ou collectif
3 mois
(1 entretien
tous les 14 jours)
Apprendre à
connaître le marché
de l’emploi de sa
région
Evaluation à la création d’entreprise
(EPCE)
Individuel
téresse. Soit vous allez trouver cette personne ressource par réseau, soit par approche directe en trouvant le nom d’un opérationnel
dans une entreprise, institution ou organisation (vous pourrez contacter la personne en
question par mail ou par téléphone).
Vous lui expliquerez que vous êtes actuellement en bilan professionnel ou en définition
de projet et que vous recherchez des informations sur son métier et son secteur (attention,
—
Evaluer votre capacité à la création/reprise d’entreprise
vous n’êtes pas en recherche active d’emploi).
Un opérationnel du secteur pourra vous dire
plus précisément, par rapport à votre expérience à quels postes vous pourriez prétendre...
A chaque fois, posez des questions précises,
affinez votre discours, et surtout repartez avec
un ou deux noms de personnes ressources,
que vous contacterez sur les recommandations de votre interlocuteur...
Attention / Communiquez l’évolution de vos recherches
Vous n’êtes pas en cette phase en recherche active de poste, vous validez votre projet ...
N’oubliez pas de rendre compte de l’évolution de vos recherches aux personnes qui
vous aident, c’est toujours plus plaisant de s’apercevoir que son aide n’est pas vaine et puis elles vous auront plus facilement en tête si elles viennent à croiser des
gens pouvant vous intéresser.
Clong Volontariat
39
2. Technique de la recherche d’emploi
La phase de réflexion/bilan étant terminée, il
devient plus facile de s’engager dans une recherche d’emploi active.
Sachez dès le départ que rechercher du travail constitue une occupation à plein temps,
qui nécessite patience et énergie. Six à douze mois de recherche sont des délais raisonnables, sachant que vous vous attellerez à la
tâche de façon irrégulière : certaines périodes seront plus productives que d’autres selon l’énergie que vous y consacrerez (variable
entre les moments d’optimisme et de découragement).
2.1. Les moyens de recherche
Suivant la zone géographique visée (département, région, pays…), le marché de l’emploi
peut être très différent. Il faut aussi savoir que
le marché du travail se découpe en deux volets : le marché ouvert ou visible (il est identifié par des offres d’emploi) et le marché caché (où justement il n’y a pas d’offres d’emploi publiées).
C’est avec précaution qu’il faut prendre les
chiffres et moyennes nationales (d’après une
étude réalisée par l’ANPE, près d’une embauche sur deux en entreprise se fait hors du marché ouvert). Il est préférable d’étudier le bassin d’emploi concerné car les variations peuvent être importantes.
| Les offres d’emploi (le marché connu / visible) :
Les sources sont multiples et variées (ANPE,
APEC, revues spécialisées, presse générale, sites Internet...). Les critères y sont de plus en
plus précis, et il est rare de convenir parfaitement au profil exigé. N’hésitez pas cependant
à forcer un peu les portes si vos compétences
s’en approchent.
mentaire afin de «coller» aux objectifs de votre
interlocuteur (des annuaires spécialisés dans
les entreprises, tels le Kompass, sont de bonnes sources d’information). Aujourd’hui, avec
l’aide d’Internet, il est très facile de trouver les
informations que l’on recherche.
Cette candidature devra – dans la mesure du
possible - être adressée à une personne en
particulier dans l’entreprise que vous visez
(chef de service, DRH,…).
Votre objectif étant d’obtenir un entretien,
n’ayez pas peur de les relancer par téléphone
pour obtenir en premier lieu une réponse ou
un rendez-vous.
| L’intérim :
Le travail temporaire, appelé aussi intérimaire, peut constituer un bon moyen pour reprendre contact avec la réalité de votre milieu socio-économique, et vous familiariser avec les
contraintes qu’il implique et les possibilités
qu’il offre.
Même dans le cas où les travaux proposés
sont en-deçà de vos compétences, cela peut
vous permettre de réfléchir à vos attentes professionnelles futures.
Dans certains cas, l’intérim peut être le début
d’un emploi à long terme, soit dans la structure que vous venez de rejoindre, soit par le
biais des contacts noués au cours de vos différents contrats d’intérim. Comme l’ANPE, les
agences d’intérim sont aujourd’hui autorisées
à proposer des CDD et CDI.
S’inscrire dans « une boite d’intérim » ne coûte
rien et cela permet d’avoir occasionnellement
une rentrée d’argent. L’intérim peut aussi vous
permettre d’avoir une expérience professionnelle plus parlante auprès des entreprises.
2.2. Les outils
Nous l’avons déjà dit : les aspects professionnels des missions humanitaires sont souvent
méconnus de la plupart des employeurs et il
faudra les convaincre que c’est de vous dont
ils ont besoin.
| Les candidatures spontanées :
C’est un moyen de recherche «actif», car c’est
vous qui proposez quelque chose : Cela peut
quasiment s’apparenter à une démarche de
marketing individuelle.
Envoyez une candidature aux sociétés susceptibles de rechercher votre profil. Cela nécessite de cibler les entreprises/organismes correspondant à votre projet professionnel. Par
ailleurs, adaptez et perfectionnez votre argu-
40
Chapitre 3
| Le Curriculum Vitae :
N’oubliez pas que les « recruteurs » reçoivent
des dizaines voire des centaines de candidatures par jour. Votre CV sera le premier contact
avec votre interlocuteur : il devra rapidement
le convaincre que vous avez un profil adapté.
Quelques conseils :
- Rédigez votre CV dans un style qui vous est
propre, choisissez une mise en page qui met
en valeur votre expérience (faîtes le lire à
une personne qui vous connaît peu, c’est le
meilleur test).
- Assurez-vous que votre CV est bien tapé et
sans erreurs, que l’information est bien présentée, facile à lire, directe, honnête et positive.
- Trouvez la bonne taille. Il ne doit être ni trop
court, ni trop long (maximum 2 pages). Il faut
éviter des périodes professionnelles citées
sans explicitation, ou à l’inverse des paragraphes indigestes parce que vous voulez absolument tout dire. En pratique, un CV sur un
recto est classique quand on a 25-30 ans.
- Respectez un principe d’homogénéité pour
votre parcours professionnel : le bloc de texte consacré à une expérience doit être de
taille proportionnelle à sa durée.
- Un CV doit être personnalisé en fonction du
domaine que vous recherchez, voire même
de l’entreprise. Vous pourrez du coup insister plus ou moins sur telle ou telle expérience. (Si vous recherchez dans l’international,
votre expérience de terrain sera plus fortement mise en avant).
| La lettre de motivation :
Elle constitue un véritable exercice de style et
requiert à ce titre une attention toute particulière car elle sera déterminante dans l’obtention d’un rendez-vous.
Elle doit éveiller la curiosité du lecteur et inciter
celui-ci à vouloir vous rencontrer, c’est elle qui
doit vous distinguer des autres candidats.
Dynamique, votre lettre doit être rédigée sur
papier blanc, être propre et écrite dans un français impeccable. Il n’est plus forcément nécessaire qu’elle soit manuscrite, elle peut être tapée, et la plupart des lettres peuvent désormais être envoyées par mail ou via un site web.
Dans tous les cas, personnalisez chaque lettre
de motivation. Les « recruteurs » écarteront directement les lettres envoyées en masse.
Voici quelques règles à suivre :
Elle doit se constituer en quatre parties :
- 1ère partie : parlez d’abord de ce qui vous intéresse particulièrement dans la structure.
Cela nécessite que vous vous soyez rensei-
Notes importantes
gné (sur Internet par exemple) et que vous
puissiez mettre en avant 2 ou 3 caractéristiques qui vous plaisent : la taille, la philosophie, le secteur d’activité, la méthode, le
concept…
- 2ème partie : expliquez ensuite pourquoi rejoindre la structure paraît cohérent dans votre parcours professionnel passé et futur.
- 3ème partie : abordez vos compétences acquises et vos aptitudes personnelles qui vous
permettraient d’être en adéquation, efficace
pour le poste et la structure.
- 4ème partie : enfin concluez en exprimant votre souhait d’une rencontre/entretien et
n’oubliez pas les formules de politesse
usuelles.
Adressez-vous aux ANPE ou à des centres
d’orientation qui mettent à votre disposition
des conseillers, des ateliers et des services de
documentation pouvant vous aider à la rédaction et mise en forme de vos CV et lettres de
motivation.
Sachez dans votre CV et votre lettre de motivation « transcrire » votre expérience sur le terrain
en mettant en avant les compétences et qualités développées lors de votre (vos) mission(s).
Il est conseillé d’utiliser un vocabulaire spécifique au milieu professionnel ciblé (cf. liste fournie à la fin du guide, en annexe 2).
| Les lettres de référence :
Vous pouvez joindre à vos candidatures des
lettres de référence de vos missions, les attestations de volontariat - prévues par la loi - (demandez en une version la plus précise possible). Demandez-les systématiquement, elles
pourront vous être utiles.
| L’entretien :
Il est un passage obligé mais, si vous en êtes
là, c’est que vous êtes sur la bonne voie !
/ N’hésitez pas à demander
Si la réponse tarde à venir ou si vous recevez une réponse négative et que vous pensez avoir les qualités requises, n’hésitez pas
à téléphoner pour appuyer votre dossier ou demander des explications le cas échéant. Cela peut donner un éclairage au recruteur
sur votre dossier et peut vous aider également dans votre recherche d’emploi.
Clong Volontariat 41
Il faut vous présenter décontracté dans la tête
mais dans une tenue correcte (cravate et costume conseillé pour ces messieurs).
Au-delà de ces questions vestimentaires,
veillez à bien préparer cet entretien.
Révisez votre CV, présentez-vous avec des
réponses clairement définies quant à votre
«choix de solidarité internationale «, sur les raisons qui vous poussent à revenir travailler en
France et dans cette structure en particulier.
Montrez-vous dynamique et souriant, pas trop
expansif, mais évitez cependant les réponses
trop brèves et le style évasif.
Parvenez à intéresser, à convaincre, soyez capable d’expliquer clairement dans quelles mesures les compétences acquises sur le terrain
sont transposables à l’entreprise.
Alors, bien sûr, n’oubliez pas de présenter votre expérience en termes professionnels (cf.
annexe 2 : liste de verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences) et pensez aussi à rassurer votre interlocuteur : en étant sûr
de vous mais pas catégorique.
« Oui vous savez faire preuve d’autonomie
mais vous aimez que l’on vous donne les
orientations de votre travail et en plus vous
adorez échanger sur des pratiques professionnelles pour plus d’efficacité ».
« Oui vous savez être patient pour que l’ensemble de l’équipe adhère à vos idées mais
vous avez aussi eu affaire à des situations de
stress et d’urgence dans vos expériences passées où il a fallu prendre des décisions rapides, ce qui vous a même grisé »
Vous pourrez retrouver en annexe n° 3 les
convergences et les divergences entre expatriés et entreprises quant aux motivations,
compétences acquises et qualités personnel-
42
Chapitre 3
les développées. Cela vous aidera à mieux
préparer votre entretien.
Renseignez-vous de nouveau sur la société,
sur ses produits, montrez votre intérêt.
Soyez prêt à répondre sur vos loisirs, ce qu’ils
peuvent vous apporter dans votre travail et
réfléchissez à la traditionnelle question des 3
qualités et défauts.
A la fin de l’entretien, renseignez-vous sur les délais d’une suite à celui-ci et n’hésitez pas, si à cette
date vous n’avez pas de réponse, à les relancer.
| Les tests :
Dans un certain nombre d’entreprises, le processus de recrutement comprend des tests de
personnalité. Il peut être utile de s’entraîner
ou de s’y préparer au moins, pour ne pas être
désarçonné.
Un exemple : le test PAPI, l’un des plus usités
De nombreuses informations utiles sont disponibles sur internet :
http://www.cadresonline.com/coaching/cv_lettre_entretien/index_outil_selection.php#5
3. Les pistes de recherche
| Les entreprises
Les entreprises ont de nouveaux besoins en
termes de recrutement. Les compétences et
qualités que vous avez acquises sur le terrain
sont susceptibles de répondre à ces besoins.
Quelles entreprises cibler en priorité ?
- Les entreprises qui coïncident avec vos valeurs et qui ont un engagement explicite
(démarche éthique, mécénat, responsabilité
sociale, etc.)
- Les entreprises qui proposent des postes en
cohérence avec votre métier et sensibles à
votre profil (compétences et personnalité)
et/ou à votre formation (importance de
l’adéquation avec le poste proposé ou visé)
- Les entreprises dont les activités sont proches de votre (vos) expérience(s) en mission
- Les entreprises qui travaillent à l’international ou les entreprises étrangères
- Les grands groupes ... mais aussi les PME
ou entreprises susceptibles de faire appel à
des profils atypiques
- En complément, il peut être utile de cibler
les cabinets de recrutement.
Si vous êtes intéressé par cette piste, il est
alors nécessaire de transcrire votre expérience de solidarité internationale en langage « entreprise » sur votre CV et lors de vos entretiens
(cf annexes n° 2, 3 et 4).
| La fonction publique
Si, il y a quelques années, il était impératif
de passer un concours pour intégrer la fonction publique, ce n’est plus forcément le cas. Il
existe aussi des postes de « contractuels », ce
sont des formes de CDD (qui ne relèvent pas
du statut de fonctionnaire).
La fonction publique offre de nombreux métiers
dans des domaines variés relevant des différents
ministères : ministères de la Santé (fonction publique hospitalière), du Travail, de l’Agriculture
(ONF par exemple), des Affaires Etrangères... La
fonction publique territoriale offre également de
nombreux métiers (personnels des communes,
conseils généraux et régionaux, etc.).
Les « humanitaires » sont parfois plus reconnus par la fonction publique que par le privé,
tenez-en compte.
Sur le site Internet du Ministère de la Fonction
Publique (www.fonction-publique.gouv.fr),
vous trouverez notamment la liste et le calendrier des concours, qui est par ailleurs disponible dans toutes les mairies et préfectures.
Vous pouvez aussi vous procurer « la gazette des communes » où de nombreux postes
contractuels sont proposés. Celle-ci est disponible à l’APEC par exemple et sur le site internet
concerné (www.lagazettedescommunes.com).
| Le développement local et la coopération
décentralisée
Pendant votre mission, vous avez développé
des compétences et une connaissance certaines des pays en développement. Cela peut intéresser des collectivités locales travaillant dans
le domaine de la coopération décentralisée ou
menant des actions de sensibilisation à la solidarité internationale auprès du grand public.
Vos compétences d’animation et de médiation,
de coordination et de mise en synergie des acteurs, sont autant de compétences nécessaires
dans le développement local en France. En effet, les problématiques de développement local au Nord et au Sud se rapprochent, et nécessitent des professionnels aux compétences, sinon analogues, du moins transférables
dans les deux sens.
Si ce secteur vous intéresse, renseignez vous
auprès des collectivités locales : région, département, communes. Certains postes sont réservés aux personnes qui ont réussi un concours
de la fonction publique territoriale, d’autres
peuvent être ouverts aux contractuels.
Cependant, les postes disponibles restent peu
nombreux et surtout difficiles d’accès : il y a
souvent plusieurs centaines de candidatures
pour chaque poste.
Certaines collectivités locales menant des actions internationales se sont regroupées dans
un collectif comme CUF (Cités Unies France),
http://www.cites-unies-france.org/
| La solidarité internationale au siège
Vous pouvez faire le choix de rester dans la
solidarité internationale tout en travaillant en
France. Vous savez par expérience que les associations de solidarité internationale fonctionnent grâce aux personnes sur le terrain, mais
aussi du fait du travail mené par les sièges. Ces
derniers ont donc besoin de personnel.
Cependant, les postes salariés à pourvoir sont
peu nombreux par rapport au nombre de candidats qui postulent. Bien sûr, votre expérience de mission de solidarité internationale représente un réel atout puisque les ONG offrent
souvent ces postes à des personnes avec de
l’expérience du terrain.
Les ONG diffusent le plus souvent les offres
à pourvoir via leur site Internet et / ou celui
de Coordination SUD (www.coordinationsud.
org). Lorsqu’elles recherchent des profils très
spécialisés, elles se tournent également vers
des journaux ou bulletins professionnels. Elles
puisent parfois parmi les candidatures spontanées ou peuvent faire jouer leurs réseaux.
Les petites associations, qui n’ont souvent
pas la possibilité de financer plusieurs postes, apprécient les candidats polyvalents, dynamiques et capables de travailler avec peu de
moyens. Le recrutement s’effectue parfois parmi les bénévoles déjà impliqués dans les actions humanitaires.
Les ONG plus grosses peuvent recruter pour
des postes de :
Clong Volontariat 43
- esponsable géographique (ou responsables
desk), qui coordonnent les programmes ou
projets sur une zone donnée
- responsable ou référent technique en appui
aux projets terrain dans des domaines de
compétences diverses (par exemple logistique, médical ou paramédical, eau et assainissement, insertion socioprofessionnelle, etc.)
- responsables financier, contrôleur de gestion (en lien direct avec le terrain) ou personne en charge de la collecte de fonds
(aides publiques ou privées) qui se doit
d’être douée en marketing et publicité
- responsable communication, chargé de mission pour des campagnes ou pour l’organisation d’événements
- responsable des ressources humaines
- etc.
Ce ne sont pas forcément des postes de responsables : chargé de recrutement, contrôleur
de gestion, logisticiens au siège.
Attention / L’expérience compte
Certaines associations considèrent que pour travailler à leur siège, il faut d’abord
être passé par un poste de terrain dans l’ONG concernée (par exemple : il est demandé aux chargés de recrutement MSF d’avoir fait au moins une mission terrain MSF).
Trouver un emploi n’est pas qu’une question de compétences, c’est aussi une question de « culture d’organisation » (on parle de culture d’entreprise dans le privé).
| La création d’entreprise et les professions
libérales
Une vie professionnelle ne passe pas forcément par le salariat. Choisir de devenir son
propre patron peut permettre de mener à bien
un projet qui peut s’inscrire dans le prolongement de sa mission en ONG.
Mais attention, créer son entreprise ou s’établir en profession libérale n’est pas toujours
chose facile. Il y a en effet de nombreuses règles à suivre et des risques à assumer.
› La création d’entreprise :
Que ce soit pour être plus autonome ou pour
créer son propre emploi, s’orienter vers la
création ou la reprise d’une entreprise nécessite de bien se préparer.
Il faut en effet s’attendre à :
- Devenir un « homme ou une femme orchestre » c’est-à-dire un/e généraliste sur lequel
Notes importantes
reposent toutes les fonctions de l’entreprise.
- Etre confronté à une activité irrégulière.
- Gérer des ressources financières fluctuantes (et accepter que ses revenus dépendent
des résultats obtenus et pas toujours de la
quantité de travail fourni).
Vouloir faire aboutir son projet et surtout le
rendre viable nécessite une préparation, une
méthode, une démarche raisonnée. Il est donc
important de se faire accompagner par des
professionnels.
› Les aides :
De nombreuses structures, associatives comme privées, peuvent vous aider d’un point de
vue méthodologique et évaluer avec vous les
possibilités de création d’entreprise. L’ANPE a
aussi une prestation sous-traitée « EPCE : Evaluation Préalable à la Création d’Entreprise »
/ Les aides
Des aides spécifiques sont disponibles pour les entrepreneurs sociaux.
L’entreprenariat social consiste à créer une entreprise lucrative dont l’activité économique a été conçue de manière à résoudre une problématique sociale voire humanitaire.
Il existe des structures spécialisées dans l’aide à la création et au développement d’entreprises sociales (ex : http://www.essec-entrep-social.com/
fr/index.html; http://www.ashoka.asso.fr/).
44
Chapitre 3
qui est intéressante. Pensez aussi à regarder
du côté des Chambres de commerce.
› Les bonnes adresses :
- Clubs de créateurs d’entreprises
http://www.clubdescreateurs.com/
- Les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie) “Créer son activité”, point d’information et de conseil tout public, gratuit et sans
rendez-vous.
http://www.ccip.fr/
- Les boutiques de gestion :
http://www.boutiques-de-gestion.com/
- Le réseau BALISE (réseau regroupant des
maisons de l’emploi, maisons d’information
sur la formation et l’emploi (Mife), boutiques
de gestion ou autres organismes locaux).
http://www.reseau-balise.org/
- Le réseau Entreprendre
www.reseau-entreprendre.org
- L’Agence Pour la Création d’Entreprises
www.apce.com
› S’établir en profession libérale :
Les membres des professions libérales sont
des personnes physiques exerçant de manière
indépendante une activité professionnelle. Ce
sont des entrepreneurs individuels. Ils ont une
clientèle propre et il ne doit pas exister de lien
de subordination entre eux et leurs clients.
Certaines professions libérales sont réglementées et organisées en ordre dont les règles déontologiques s’imposent à leurs membres: médecins, architectes, géomètres-experts, experts-comptables... (Consulter l’ordre
concerné).
D’autres sont réglementées au niveau de l’accès à la profession (diplômes, expériences...):
infirmiers, agents généraux d’assurances, psychologues...
Et d’autres encore sont totalement libres
(consultant...).
› Les précautions à prendre :
- S’assurer de ses compétences.
- Bien anticiper l’action commerciale (il faut
Notes importantes
avoir trouvé des clients avant son installation officielle).
- Bien évaluer ses charges financières pour
calculer ses prix, attention à ne pas confondre honoraires et revenus, il faut tenir compte des frais professionnels, des charges
sociales et fiscales liées à l’activité.
- Savoir gérer son temps (période de prospection, de production, de gestion de l’activité...).
› Les bonnes adresses :
- Maison des professions libérales - UNAPL
www.unapl.org
- CICF (chambre des ingénieurs conseil de
France et syntec)
www.cicf.fr
- Réseau BALISE
http://www.reseau-balise.org/
| Repartir travailler à l’étranger
Votre expérience d’une activité et d’un mode
de vie dans un contexte économique et culturel différent peut vous amener à avoir envie de
repartir. Ce départ peut se faire sous différentes formes, soit au sein d’une ONG, soit d’une
Organisation Internationale, soit en vous mettant à votre compte ou bien en travaillant pour
une entreprise.
Dans tous les cas, ce nouveau départ ne doit
pas être une fuite en avant, il doit résulter
d’une profonde réflexion et s’inscrire dans
le cadre d’un projet professionnel cohérent.
Pour cela, il peut être bon, avant de repartir,
de rester un temps en France, éventuellement
d’avoir une période de travail.
› Rester dans la solidarité internationale :
Vous avez aussi la possibilité de répondre aux
offres des ONG qui recherchent de plus en
plus des professionnels avec de l’expérience.
(Voir les adresses en fin de ce guide et le site
Internet www.coordinationsud.org).
Certains organismes internationaux, comme
l’ONU, la Croix-Rouge internationale (CICR
comme FICR) ou l’Union européenne recrutent,
en petit nombre, des personnes avec de l’expé-
/ Pour les anciens volontaires
Le cumul des missions de volontariat est limité à six ans ; il est ainsi difficile d’envisager
de faire « carrière » comme volontaire. Cependant si vous souhaitez poursuivre dans le
secteur associatif à l’étranger, sachez que certaines associations de solidarité internationale (et même de plus en plus) proposent des contrats salariés (voir aussi les associations
européennes et nord-américaines, qui proposent des statuts de salariés).
Clong Volontariat 45
rience en ONG, compétentes et efficaces.
www.cicr.org
www.ifrc.org
www.europa.eu.int/france/
Les volontaires des Nations Unies (VNU) peuvent être un bon tremplin pour intégrer l’Organisation des Nations Unies.
www.unv.org/
› Le salariat à l’étranger :
Il vous faut :
- repérer les régions, pays ou zones économiques
pouvant avoir besoin de votre savoir-faire.
- vous informer sur le fonctionnement des
secteurs d’activité qui vous intéressent pour
les pays que vous avez sélectionnés
- identifier les entreprises, qu’elles soient
françaises ou étrangères, que vous pouvez
intéresser.
Vous pouvez aussi vous renseigner sur les
possibilités offertes par l’Etat qui recherche
parfois des « coopérants » et « assistants techniques » de statut public. Renseignez-vous sur
le site du Ministère des Affaires Etrangères,
http://www.diplomatie.gouv.fr/
› Quelques données :
Les 6 premiers pays d’accueil des Français expatriés: Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne,
46
Chapitre 3
Belgique, Suisse, Canada.
(source : http://www.france-expatries.com)
› Lieux et sources d’information :
Certains sites proposent des offres d’emploi à
l’international en ligne, ainsi que des actualités
et informations sur l’emploi pays par pays :
- site de l’APEC :
www.apec.fr, ensuite cliquez sur « CADRES
», puis « Ma carrière » et enfin « partir à
l’étranger ».
- site de l’ANPE Internationale :
www.emploi-international.org
- site « Toute l’Europe », portail français d’information et de documentation sur l’Europe communautaire :
www.touteleurope.fr
- « Courrier cadres », magazine hebdomadaire en kiosque (certaines offres concernent
l’étranger)
- « Espace emploi international » mis en place
par l’ANPE et l’OMI, structure à Paris et journal bimensuel “ un Monde d’Emploi(s) ”
- La Maison des français de l’étranger : La
Maison des Français de l’étranger (MFE) est
un service du ministère des Affaires étrangères qui a pour mission d’informer tous les
Français envisageant de partir vivre ou travailler à l’étranger : www.mfe.org.
Clong Volontariat 47
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Chapitre 4
Chapitre 4 /
Poursuivre
son engagement
1. Témoigner ...............................................................51
1/ Quelques temps forts pour
témoigner ....................................................................51
1.1 Témoignage en milieu étudiant ................ 51
1.2 Le Tour de France humanitaire .................. 51
1.3 Les événements de sensibilisation......... 51
2/ Et pourquoi ne pas écrire ? .....................51
2. Agir, s’engager ................................................51
1/ Au sein de votre ONG : participer à la
vie associative ...........................................................51
1.1 Devenir bénévole actif.....................................51
1.2 Adhérer......................................................................51
2/ Intégrer un réseau d’anciens de la
solidarité internationale ....................................52
3. La solidarité au quotidien ..............53
Clong Volontariat 49
Vous avez décidé de rentrer en France et de
vous y réinstaller.
Pour autant, l’expérience que vous avez vécue
en mission n’a pas été une simple parenthèse
dans votre vie : sans doute vous a-t-elle rendu
plus ouvert aux autres cultures, plus attentif
aux événements du monde. Elle vous a peutêtre aussi amené à vous interroger sur le sens
de votre vie et vos engagements.
Un grand nombre d’entre vous souhaite
d’ailleurs poursuivre une action de solidarité après son retour, en s’investissant sous
d’autres formes. C’est ce qu’a montré une enquête réalisée par l’institut IPSOS et publiée en
2004 par le CLONG-Volontariat : les volontaires interrogés conçoivent l’engagement quasi-unanimement comme une façon de « faire
avancer les choses ». Ils se démarquent aussi
par un fort degré d’engagement associatif au
retour, une volonté de participer à la construction d’un tissu social solidaire en France (les
trois quarts des anciens volontaires interrogés
pour l’enquête étaient engagés dans au moins
un mouvement associatif, religieux, syndical
ou politique).
S’investir dans la sensibilisation, l’éducation
au développement, ou dans une activité de solidarité en France peut aussi être un moyen
de faciliter la transition entre le terrain et le
retour.
Vous trouverez dans ce chapitre quelques pistes pour continuer à mener une action solidaire une fois rentré.
50
Chapitre 4
1/ Témoigner
Témoigner est souvent un temps fort après une mission : c’est l’occasion de
faire partager votre expérience et vos connaissances du terrain, avec certes
la subjectivité inhérente à tout témoin, mais surtout avec la passion de votre
engagement. Les témoignages permettent de partager la réalité d’une mission en ONG, mais aussi de rendre vivant le discours des ONG lors d’événements grand public.
1. Quelques temps forts pour témoigner
Des anciens du terrain sont mobilisés à chaque
ville étape pour apporter leur témoignage.
http://www.tdf-humanitaire.net/
1.1. Témoignage en milieu étudiant
1.3. Les événements de sensibilisation
Forums étudiants, salons, interventions dans
les écoles et les universités… Les occasions ne
manquent pas pour faire connaître les possibilités d’engagement.
1.2. Le Tour de France humanitaire
Plusieurs ONG et associations françaises de
solidarité se sont regroupées à l’initiative de
l’Institut Bioforce Développement pour mettre
en place ce Tour de France humanitaire avec
trois objectifs communs :
› Répondre à l’engouement des jeunes pour
le secteur de la solidarité
› Expliquer la professionnalisation de l’action
humanitaire
› Donner des pistes concrètes pour agir en
France et à l’international
Les ONG organisent elles-mêmes des événements à diverses occasions et ont souvent besoin d’appuis ponctuels (Journée mondiale de
l’eau, de la pauvreté, de l’alimentation, etc.) :
renseignez-vous auprès d’elles !
2. Et pourquoi ne pas écrire ?
L’écriture peut être une autre façon de faire
partager votre expérience autour de vous :
de l’article dans la presse locale à l’essai en
passant par le blog, les formes possibles sont
multiples. Et des vocations littéraires sont parfois nées de ces récits d’expériences vécues.
2/ Agir, s’engager
1. Au sein de votre ONG : participer à la vie
associative
› Rôle d’appui conseil technique dans les
pays et sur les thématiques que vous
connaissez.
› Etc.
1.1. Devenir bénévole actif
1.2. Adhérer
Les ONG peuvent avoir besoin de votre appui
et de votre connaissance du terrain pour diverses missions bénévoles :
› Animation de modules dans les formations
au départ.
› Participation à l’organisation d’événements,
soirées, débats...
Vous pouvez aussi décider de devenir adhérent ou de vous investir dans les instances de
l’association, lorsque ses statuts le permettent
: c’est une façon directe de vous investir et de
prendre part activement aux réflexions et aux
choix d’orientation stratégiques d’une ONG.
Clong Volontariat
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2. Intégrer un réseau d’anciens de la solidarité internationale
| Réseaux créés par les ONG
Plusieurs ONG ont créé des réseaux d’anciens.
Souvent souples, informels et pratiques, ils
permettent de se retrouver, mais aussi par
exemple :
› de témoigner dans des écoles et universités,
dans des forums professionnels…
› d’avoir accès à des offres d’emploi diffusées
par l’ONG ou par d’autres anciens.
| Réseaux créés par des anciens
› Expats Network :
Site Web géré par l’Association des Volontaires et Expatriés de la Solidarité Internationale (AVESI). Cette association s’adresse
notamment à un public intéressé par le domaine de l’urgence, à qui elle fournit des
services et des informations utiles. Son forum est actif.
www.expats-network.org
› Aid Workers Network
Site anglophone : communauté des personnels de l’humanitaire et du développement,
il permet de fournir un support mutuel,
l’échange de conseils pratiques basés sur
l’expérience... Le site est riche en articles,
ressources, forum, etc.
www.aidworkers.net
› Réseaux volontaires
Réseaux Volontaires regroupe plusieurs associations régionales d’anciens volontaires,
ainsi que des volontaires eux-mêmes (en
poste ou de retour, quelle que soit l’association avec laquelle ils sont partis en mission).
L’objectif ? Promouvoir l’engagement volontaire, organiser des événements liés à la
solidarité internationale, etc.
www.reseaux-volontaires.org
Le siège de votre ONG pourra vous donner les
informations et les contacts.
› Et de nombreuses associations locales d’anciens expatriés des ONG
Il existe plusieurs réseaux d’anciens de la solidarité internationale : certains ont été créés par
les ONG, d’autres par les anciens eux-mêmes.
Ils sont un moyen de garder le contact avec
des personnes qui ont une expérience similaire à la vôtre, de conserver une « famille de
terrain » et de rester au courant de l’actualité
de la solidarité.
Ces réseaux se veulent des espaces d’échanges, de réflexion et d’action. Ils permettent aussi de rechercher à plusieurs les moyens pour
poursuivre en France l’ouverture à d’autres
cultures et l’action de solidarité vécue à l’international.
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Chapitre 4
3/ La solidarité au quotidien
La solidarité peut aussi se construire au quotidien, à travers des choix de consommation,
d’épargne ou de tourisme solidaires par exemple. Quelques pistes et idées …
Le bénévolat
En France les associations ne manquent pas et sont souvent demandeuses
de bénévoles compétents. En fonction de votre disponibilité, vous pouvez
moduler votre implication : une fois par mois, une fois par semaine ...
Pour connaître les associations susceptibles d’accueillir des bénévoles,
vous pouvez :
› Vous renseigner auprès de votre mairie ;
› Contacter l’Espace bénévolat ou France bénévolat, qui mettent en lien les
associations demandeuses de bénévoles et les personnes qui souhaitent
devenir bénévoles ;
www.espacebenevolat.org, www.francebenevolat.org.
› contacter Passerelles & compétences, qui met en relation des professionnels qui veulent apporter un appui ponctuel et bénévole, et des associations de solidarité qui recherchent des compétences spécifiques.
www.passerellesetcompetences.org
La participation aux campagnes de lobbying
Vous pouvez agir ponctuellement en participant à des campagnes thématiques et en soutenant des actions de lobbying : signature de pétitions, participation à des manifestations, envoi de cartes ou mails aux décideurs publics ou privés pour infléchir les décisions politiques ou économiques...
C’est une façon simple et efficace de s’impliquer concrètement dans la vie
publique et dans les choix politiques qui sont pris en notre nom (ex : campagne pour l’interdiction des bombes à sous-munitions, campagne pour
l’annulation de la dette, etc.).
› www.oxfamfrance.org
› www.amnesty.fr
› www.secourspopulaire.fr
› www.secours-catholique.asso.fr
Clong Volontariat
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Le commerce équitable
Il vise à assurer le respect des droits fondamentaux des producteurs pour
leur permettre de vivre dans la dignité. De leur côté, ceux-ci s’engagent sur
la bonne qualité de leurs produits, mais aussi sur les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués (respect des droits sociaux et environnementaux).
Ces produits sont garantis par des labels et se trouvent dans des boutiques
spécialisées ou dans les grandes surfaces.
› www.commercequitable.org
L’épargne solidaire
Ce sont là aussi d’autres façons de soutenir très concrètement l’action des
associations.
Le tourisme équitable et solidaire
Contrairement au tourisme de masse, le tourisme équitable et solidaire met
au centre du voyage l’humain et la rencontre. Il s’inscrit dans une logique de
développement des territoires. L’implication des populations locales dans
les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des
cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ce mode de tourisme.
› www.tourismesolidaire.org
› www.tourisme-durable.net
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Chapitre 4
L’épargne solidaire
Plusieurs organismes financiers proposent diverses formes d’épargne qui
permettent de manifester sa solidarité avec les plus démunis, en France ou
dans les pays du sud. Concrètement, les épargnants acceptent d’affecter
une partie de leur épargne au soutien à des porteurs de projets économiques qui n’ont pas la possibilité d’accéder aux crédits bancaires. Pour l’épargnant, il s’agit d’un engagement de plus long terme qu’un don ponctuel.
› www.finansol.org
› www.kiva.org
Coopération décentralisée
La coopération décentralisée peut également vous permettre de rester actif
dans le domaine de la solidarité internationale, au plus près de chez vous,
en vous engageant dans les comités ou associations de jumelage de votre commune.
Coopération décentralisée
Elle a lieu chaque année à la mi-novembre, dans toute la France. Pendant cette
semaine, chacun est invité à organiser des actions de sensibilisation, de mobilisation et d’information sur l’engagement et les pratiques de la solidarité.
› www.lasemaine.org
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Chapitre 5
Chapitre 5 /
Témoignages
Clong Volontariat
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Alice
Formation : Finance/contrôle de gestion
Mission : 3 mois au Cambodge : support à l’administrateur national
16 mois au Libéria : Coordinateur Finance et Ressources Humaines
7 mois en Indonésie : Coordinateur Finance
2 mois au Burundi : Chargée d’un audit financier
Diplômée en Finance/contrôle de gestion et après un stage au Cambodge
dans le commerce équitable, j’ai été embauchée chez Action Contre la Faim
en août 2004 comme Administratrice.
Le 1er novembre 2004, je me suis envolée pour le Cambodge pendant 3 mois
comme support à l’administrateur national en poste dans le cadre d’un changement de siège. Le Libéria fut ma 2e mission pendant 16 mois comme Coordinateur Finance et Ressources Humaines. A mon départ, le poste a été scindé afin de répondre au changement de volume de la mission et de différencier les deux spécialités avec l’arrivée d’une expatriée Ressources Humaines.
Après quatre mois de repos, l’Indonésie m’a accueillie comme Coordinateur Finance,
d’abord trois mois à Banda Aceh pour accompagner la clôture des programmes puis quatre mois à Jakarta pour accompagner le développement de la mission à l’Est du pays et répondre aux 3 urgences de cette courte période.
Enfin, une dernière mission de support m’a emmenée au Burundi afin d’effectuer un audit
financier de la mission et laisser des recommandations sur le terrain comme au siège.
Mon retour définitif à Paris s’est fait le 28 juin 2007.
J’ai alors pris contact avec Résonances Humanitaires, qui accompagne le retour des expatriés en leur offrant notamment un bilan de compétences, très utile pour se conformer au
système français et avoir un projet professionnel structuré. Le but de Résonances Humanitaires est aussi et surtout d’éviter que les gens se retrouvent seuls face à leur recherche.
Etant basée en région parisienne, j’ai recherché un appartement en colocation avec un ami
et nous avons trouvé en plein mois d’août, emménageant à 4 près de Bastille.
Le retour d’expatriation s’est déroulé sereinement : en effet, ACF m’a proposé un poste en
CDD de quelques mois au siège ce qui m’a permis de poser les valises et commencer à regarder le marché du travail. Cependant, chercher un emploi en étant en poste est un vrai
défi, surtout avec le rythme soutenu d’un siège : il est donc utile d’accepter de prendre une
période de vacance pour postuler et être disponible pour rencontrer les gens. Attention à
bien se renseigner aux Assedic qui durcissent leur position: je me suis faite avoir sur le
calcul de mes droits suite à un manque d’information ; serrage de ceinture en ce moment,
vivant sur des allocations d’expatriée terrain avec des charges parisiennes !
J’ai arrêté mon contrat avec ACF le 31 janvier 2008 et suis donc en recherche d’emploi depuis
trois mois. Ciblant d’abord le monde associatif et la solidarité internationale, je me suis vite
rendue compte qu’il fallait élargir les recherches : commencer avec un large panel puis recentrer si on peut. Après 2 longs mois statiques et calmes, j’ai aujourd’hui surtout des entretiens
pour des postes dans le privé via des cabinets de recrutement mais garde des critères de sélection sur le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et l’environnement de travail.
Le regard des recruteurs est pour le moment positif mais j’ai en ma faveur un bac+5 d’une
bonne université or le système français est encore très rigide et, à la différence des anglosaxons, prend autant en compte la formation que l’expérience.
A faire rapidement et sans tabou : parler de votre recherche aux ex-collègues, amis, famille, voisins de bar etc. même si certains contacts seront à côté de la plaque, le réseau reste essentiel !
A suivre…
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Chapitre 5
Vincent
Formation : Ingénieur
Mission : 2 ans en Haïti
A lire mon CV, rien ne me destinait à tenter l’expérience du Volontariat de
Solidarité Internationale. Elève ingénieur de l’Institut catholique des arts et
métiers (ICAM) à Lille, je fais mes premières armes comme stagiaire chez un
fournisseur de Renault, puis chez Nestlé. Parallèlement, je mène une vie associative riche qui m’ouvre les yeux sur la solidarité. Mon diplôme en poche, je décide alors
de « partir à la rencontre des cultures afin de vivre le monde autrement » et deviens Volontaire du Progrès. Au départ, je n’ai en tête qu’une « parenthèse de deux ans ». A 30 ans
maintenant, je reconnais que cette parenthèse n’est toujours pas refermée. Ce que j’ai vécu
en Haïti, où le quotidien signifie « vivre avec les gens et s’intéresser à eux », je les réinvestis aujourd’hui. Chez L’Oréal.
Vous pouvez vous demander comment un Volontaire du Progrès devient ingénieur développement de formation chez L’Oréal. Et bien, il faut se donner du temps et prendre du recul par
rapport à ce que l’on vient de vivre. C’est aussi en cela que le stage Bilan et Perspectives proposé par l’AFVP aux Volontaires de retour en France m’a vraiment aidé. Mais, il faut également mettre de côté l’affectif sans pour autant perdre son enthousiasme à raconter son volontariat. Car la recherche d’emploi suppose de « traduire ses émotions, les visages et les instants en compétences et qualités développées ». Aujourd’hui, je construis ma vie personnelle
et professionnelle autour de valeurs que j’ai acquises lors de ma mission : sens de l’écoute,
tolérance, capacité d’adaptation à un environnement changeant, prise de décision.
Clong Volontariat
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Blandine
Formation : DESS « Aménagement du territoire dans les pays en développement »
Mission : 2 ans au Niger, Coordination d’un projet de Coopération Décentralisée
J’avais déjà vécu des expériences à l’étranger, toutes de courte durée. Je souhaitais renouveler l’expérience mais cette fois-ci sur un projet de longue durée, de façon à aller plus loin dans la découverte de l’autre et, a fortiori de
moi-même.
Je me suis donc engagée pour une mission de deux ans au Niger avec l’AFVP en tant que
coordinatrice d’un projet de Coopération Décentralisée. J’étais chargée de la gestion financière, administrative et logistique du projet, ainsi que du suivi des activités mises en place
par les animateurs encadrant le projet (appui aux associations, à la mise en place de conseils
municipaux, sensibilisation autour de la construction de puits et latrines…)
J’avais trouvé ma place sur le terrain, j’avais un travail, une maison, un environnement
auquel j’appartenais. Aussi, j’ai vécu mon retour comme un véritable décalage, je n’étais
plus reconnue, je ne parvenais plus à me positionner. Qu’il s’agisse des domaines administratif, social ou professionnel, j’ai eu l’impression de repartir de « zéro ».
Mes amis avaient « progressé », ils avaient fait leur chemin en France. Moi, il fallait que je
construise ma place en France, comme je l’avais fait auparavant au Niger.
Même chose au niveau administratif, j’ai eu le sentiment d’être de « nulle part » : pendant
deux ans, je n’apparaissais plus « sur les fiches » et je n’avais que deux mois pour faire les
démarches, pour refaire ma place « sur le papier ».
Enfin, une fois l’expérience « digérée » et la phase « administrative » accomplie, il a fallu s’attaquer à la recherche de travail ! J’ai opté pour l’envoi de candidatures en masse et décroché
quelques entretiens. Malheureusement, les gens que j’ai rencontrés n’étaient pas forcément
conscients de la valeur de ma mission et inversement, je n’étais pas forcément capable de
mettre en valeur et transcrire en termes professionnels les compétences et les qualités que
j’avais pu acquérir sur le terrain. Je restais trop dans l’affectif, dans les anecdotes.
Finalement, je suis restée huit mois au RMI avant de rencontrer mes futurs partenaires en
faisant « marcher le réseau ». Ils avaient un bureau d’études spécialisé en cartographie à
Toulouse et souhaitaient travailler avec moi. J’ai d’abord effectué quelques missions de diagnostic territorial en France pour ce bureau avant de créer mon entreprise.
Je travaille aujourd’hui en partenariat avec eux en tant que consultante en cartographie. Mais
j’aimerais poursuivre mon engagement solidaire, notamment via de la maîtrise d’ouvrage
pour des projets de Coopération Décentralisée et des projets de développement local.
Enfin, je continue d’alimenter ma soif d’échanges « humains » en participant notamment à des
festivals de musiques du monde et à divers autres événements de rencontres interculturelles.
60
Chapitre 5
Florence
Formation : IEP de Strasbourg, Master 2 professionnel « Gestion de l’Humanitaire »
Mission : 2 ans en Egypte, animatrice « langue française »
Lors de mes études de sciences politiques, j’ai eu l’occasion de partir étudier un an aux Etats-Unis. Cette année passée à l’étranger m’avait donné envie de repartir. Aussi, après ma 4ème année, j’ai exploré les possibilités d’allier « immersion au sein d’une autre culture » et « action pour le développement, l’humanitaire, les droits de l’homme ». Ces thématiques m’avaient toujours intéressée mais je voulais savoir si je souhaitais réellement orienter ma carrière professionnelle
vers ces domaines.
Finalement, l’esprit du Volontariat de Solidarité Internationale me correspondait idéalement et j’ai donc décidé de partir pour 2 ans au Caire, en tant qu’animatrice « langue française » avec la Délégation Catholique pour la Coopération. Il s’agissait pour moi d’appuyer
les enseignants de la langue française par rapport au développement de l’oral au travers de
moyens ludiques (théâtre, chansons, jeux). Malgré les difficultés inhérentes à la mission,
cette expérience m’a confortée dans l’idée de travailler dans la coopération internationale
et le développement.
Aussi, avant mon retour de mission, j’ai postulé à divers masters pro et choisi un master
pro spécialisé dans la « gestion de l’humanitaire ». C’était pour moi un parfait « matelas
d’atterrissage » : en effet, ce master représentait l’occasion d’une nouvelle rencontre interculturelle (élèves venant d’horizons très différents) et de nombreuses possibilités d’ouvertures professionnelles (9 mois de stages prévus au sein de cette formation).
J’ai fait mon premier stage à l’AFVP où j’ai participé à une large action d’information sur le
Volontariat de Solidarité Internationale. J’ai ensuite participé, lors de mon deuxième stage,
à un projet de développement agricole, social et culturel en Syrie. Je me suis assez vite rendue compte que les méthodes de gestion de projet que j’avais apprises ne correspondaient
pas aux besoins locaux ; les gens sur place étaient satisfaits de leurs propres méthodes et
j’avais du mal à trouver ma place. Aussi, ces expériences m’ont aidée à me rendre compte que je ne désirais pas me lancer dans une carrière professionnelle de terrain. Je me retrouvais davantage dans des actions de sensibilisation du public français aux questions de
solidarité internationale. Je suis actuellement chargée de formation chez Unis-Cité et m’occupe notamment de la sensibilisation des jeunes volontaires aux questions de citoyenneté,
santé, discrimination et développement durable.
Enfin, j’ai décidé au début de l’année, de m’investir en tant que bénévole au sein de l’équipe
d’animation-formation de la DCC. J’ai ainsi pu participer à une session de débriefing des volontaires de retour ainsi qu’à deux sessions d’orientation des candidats au départ : autant d’occasions de prolonger en France mon engagement en faveur de la solidarité internationale.
Clong Volontariat
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Julie
Formation : Doctorat en Hydrologie
Mission : 8 mois en Sierra Leone
J’avais toujours rêvé d’être partie prenante du développement et j’avais développé un goût prononcé pour l’Afrique au travers de la danse africaine et
d’environ 3 années de collaboration avec une équipe africaine de l’UNESCO
sur un projet de gestion des eaux souterraines dans le bassin du lac Tchad.
Mais, n’ayant aucune expérience humanitaire, mes candidatures n’étaient jamais retenues.
Aussi, après mon retour d’Asie, un sérieux problème de santé et mon déménagement dans
le Sud, je n’avais plus de perspectives professionnelles. Finalement, en 2005, Action Contre
la Faim m’accorde un entretien et l’on me propose d’être « Chef de projet Eau » en Sierra
Leone, à Bo exactement, la deuxième ville du pays. J’avais dit à tout mon entourage que je
voulais bien faire de l’humanitaire n’importe où, mais pas en Sierra Leone ni au Liberia car
j’avais vu ces images de bras coupés à la machette et ces coups de lames de rasoirs dans
le dos, et vraiment, ça ne me disait rien car je ne comprenais pas ces actes. Finalement, je
vais à la préparation d’ACF et l’on projette un film sur Bo, où l’on insiste sur ces horreurs.
Puis on me dit que la situation n’est pas si dure a présent. Alors, je décide de partir pour
18 mois de mission pour finir les 3 ans d’un projet de construction de 45 puits dans des villages et contrôler la fourniture d’eau acceptable et la qualité d’environ 110 puits répartis
dans 8 camps de réfugiés libériens, tous à environ 1 h de route de Bo. Je suis avec un Logisticien Administrateur jeune et engagé avec lequel je partage une villa. Nous avons environ 75 personnes dans notre base, dont 36 sous ma responsabilité. L’équipe est extraordinaire, a travaillé depuis plus de dix ans avec ACF, elle est rodée, motivée, compétente. Nous réalisons les actions sans retard, avec enthousiasme. Des relations sont tissées
avec les autorités locales pour préparer la transmission du projet qui touche à sa fin. C’est
la partie qui m’intéresse le plus. Cependant, mon coordonnateur évalue mes performances
et ne juge pas bon que je reste, pour l’intérêt du programme. La chef de mission confirme
sa décision. Je rentre donc après 8 mois de mission, sans pouvoir transmettre à la personne qui me succède. Je rentre très déçue de ne pouvoir finir ce projet. Interaide, une association qui m’intéressait depuis longtemps envisage de continuer l’action d’ACF dans une
zone plus enclavée de Sierra Leone. Je postule. L’entretien n’est pas concluant. Je suis déçue à nouveau car je ne me souciais pas d’être isolée pendant deux ans et cette association ne m’en pense pas capable. Encore une fois, on décide à ma place de ce qui est bien
pour moi. Je reprends donc mes candidatures. Je regarde tous les jours le site www.reliefweb.org et postule à tous les postes « Eau ». Puis une offre d’un bureau d’études au Burundi retient mon attention. Je postule. Ils ont une autre demande sur le lac Tchad et mon
expérience passée les intéresse. Je me déclare consultant indépendant très rapidement et
pars 3 mois au Tchad, retrouver mes collègues de la Commission du Bassin du Lac Tchad.
Un autre bureau d’études m’a mis sur une autre offre pour un programme de l’Union Africaine financé par l’Union Européenne dans le bassin du Congo. Je rentre du Tchad et apprends que nous sommes sélectionnés. Je pars fin octobre rejoindre une équipe de huit
personnes disséminée sur l’Afrique et l’aventure continue, en RDC…
Je suis maintenant Expert Thématique “Gestion des Ressources en Eau” du programme
AMESD, à Kinshasa. Ce programme institutionnel est très intéressant : il me fait couvrir
toute l’Afrique Centrale, grâce à un projet de développement panafricain, me fait découvrir
les applications de télédétection appliquée aux ressources en eau. Cependant, je garde en
moi ce goût pour des projets très concrets qui touchent les “petites gens”.
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Chapitre 5
Nicolas
Formation : DECF, DESCF, 2 ans d’expérience en audit et expertise comptable
Mission : Enseignant BTS Communication et commerce international, Madagascar 2 ans
Pour moi, ces deux années de coopération n’étaient pas une parenthèse dans
une vie professionnelle assez prévisible, mais bien le début d’une nouvelle
orientation : travailler dans un milieu plus en rapport avec l’humain, plus en rapport avec les valeurs auxquelles je crois. A mon retour, c’était assez clair pour
moi, je voulais travailler dans le milieu associatif, et plus particulièrement dans l’humanitaire. Cependant, mon souhait était d’utiliser mes connaissances et mes compétences dans un
environnement différent, sans reprendre des études spécialisées dans l’humanitaire.
Bien sûr, les premiers mois, je cherchais un peu dans tous les sens, ne sachant pas exactement si je voulais rester en France ou repartir à l’étranger : réponses à presque toutes les
offres sur les sites Internet spécialisés, recherche de formations spécialisées, stages, volontaire en entreprise…Puis, trois mois après mon retour, j’ai suivi une formation rapide (environ 2 semaines, avec Humacoop) sur les métiers de l’humanitaire et plus particulièrement
sur celui d’administrateur. Cela, ajouté aux multiples entretiens passés pour partir sur le terrain avec des ONG ou travailler au siège, m’a permis de mieux cerner le rôle que je voulais
jouer au sein d’une ONG et le type d’association au sein de laquelle je souhaitais m’investir. L’apport de la journée d’aide à la recherche d’emploi organisée par la DCC, outre le fait
de constater «tiens je ne suis pas tout seul à être un peu perdu», aura été de perfectionner
mon CV en traduisant mieux mon expérience de volontaire.
En janvier 2004, j’ai eu l’occasion de retourner à Madagascar, en tant que touriste. Je suis
parti 3 mois, et en ai profité pour effectuer une mission (arrêter des comptes et établissement de rapports financiers aux bailleurs de fonds) pour l’ONG ENDA Océan Indien, avec
qui j’avais pris contact préalablement.
Au début du mois de mai 2004, de retour en France, ne trouvant aucun poste correspondant exactement à mes attentes, ou, mon profil (souvent qualifié « d’atypique » lors des
entretiens) ne correspondant pas aux attentes des recruteurs, j’ai décidé d’orienter mes recherches dans le secteur privé, faute de mieux. Ma démarche a été de m’inscrire seulement
dans des agences d’intérim, pour effectuer de courtes missions afin de reprendre contact
avec le monde du travail français.
Mi mai 2004, une mission, comme responsable comptable, m’a été confiée au sein d’une société
de conseil en marketing auprès d’opérateurs en téléphonie, loin de mes aspirations à mon retour.
Les circonstances ont fait que quinze jours plus tard, mon contrat d’intérimaire a été transformé en
contrat à durée indéterminée. Il aura donc fallu 10 mois pour que je retravaille en France.
Parallèlement à mon nouvel emploi, je restais en état de « veille » en étant abonné à la liste de diffusion d’offres d’emploi en milieu humanitaire proposée par Coordination SUD. De
temps à autres, je répondais à une annonce qui correspondait exactement à ce que je recherchais. Finalement, au mois de février 2005, j’ai passé 2 entretiens dans 2 ONG différentes, pour des annonces auxquelles j’avais répondu en novembre 2004. Et c’est chez Pharmaciens Sans Frontières, situé à Clermont-Ferrand 12 que j’ai été embauché au mois de mai
2005 comme coordinateur comptable, avant de devenir responsable administratif & financier un mois plus tard, poste que j’occupe toujours à l’heure actuelle.
Si mon parcours est un peu sinueux, je crois qu’il reflète assez bien celui d’autres volontaires à
leur retour (hors corps enseignant). En effet, pour beaucoup, la coopération a été source de remise en question, aboutissant souvent à des réorientations (changement de métier ou d’environnement, reprise d’études…). Et généralement, c’est après environ une année de tergiversations, d’essais infructueux, de bilans de compétence, que certains empruntent une nouvelle voie
alors que d’autres se recentrent sur leurs expériences passées. Il ne faut pas être pressé.
12
Pharmaciens Sans Frontières se trouve maintenant à Bordeaux.
Clong Volontariat
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Sandy
Formation : Diplôme d’actuariat et ingénieur en finance
Mission : 18 mois au Cambodge, mise en place d’un programme de micro-assurance santé
en milieu rural
En parallèle de ma mission, j’ai croisé la route de personnes les plus exclues
de la vie économique et sociale cambodgienne (victimes des mines anti-personnel, de la pauvreté extrême, du sida …). J’ai notamment rencontré des
femmes couturières qui ne trouvaient ni travail ni sécurité dans un pays en
crise. L’idée d’un pacte équitable s’est progressivement imposée : donner un accès à un
travail stable à ces femmes en échange de leur savoir-faire ancestral dans la confection de
produits en soie.
C’est ainsi qu’a pris forme mon projet de création d’entreprise. A mon retour en France, j’ai
donc créé ma société, « La Vie devant Soie » : aujourd’hui, cette entreprise achète la soie
en Asie, dessine des modèles d’accessoires de mode (sacs, petite maroquinerie et accessoires divers), qui sont confectionnés au Cambodge et commercialisés en France, via un réseau de diffuseurs haut de gamme.
La gamme de produits « La Vie devant Soie » a été labellisée « commerce équitable ».
› http://www.laviedevantsoie.com/
64
Chapitre 5
Géraldine
Mission : 2 ans en Egypte, Coordinatrice d’un programme d’échanges culturels et socioéducatifs entre un lycée égyptien et un lycée français
Témoignage de son « Stage Retour » : entre bilan professionnel, lieu d’échange et création de réseaux
Témoignage de Géraldine qui vient de participer à un récent stage Bilan et
Perspectives organisé par l’AFVP pour ses anciens Volontaires de retour après
2 ans sur le terrain.
Il s’agit d’une véritable mise à plat, avec un gros travail sur l’acquisition des compétences durant la mission. Bilan personnel, bilan professionnel et bien sûr, sanitaire, constituent la trame du stage. Un animateur coordonne l’ensemble du programme. Une consultante extérieure, professionnelle des ressources humaines, travaille durant 2 jours avec les stagiaires.
Tout est concret, pas de théorie, en particulier en ce qui concerne l’insertion professionnelle. Avec la consultante, nous travaillons sur la rédaction de nos CV appliquée à un exemple
précis de poste auquel chacun aurait l’intention de postuler. Puis nous passons à la simulation d’entretiens, un stagiaire étant amené à jouer le rôle d’un recruteur qui reçoit le candidat ancien volontaire.
Il y a une vraie volonté d’aider les personnes à s’exprimer, autant dans leur environnement
personnel, social que professionnel. Notre groupe était constitué de 7 personnes, de formation et d’origines géographiques différentes. Certaines rentraient d’Haïti, du Vietnam, d’autres
de Madagascar, de République Dominicaine ou comme moi, d’Egypte. Je porte un regard très
enthousiaste sur ma semaine de bilan. L’échange a été très riche et au final, au-delà de nos
différentes missions, le stage nous a montré que nous partagions tous une expérience commune. J’ai apprécié cette liberté de parole, sans jamais être jugée.
L’équilibre entre les dimensions personnelle, sociale et professionnelle y est respecté ; c’est
fondamental car dans son processus de retour, l’ancien Volontaire va devoir conjointement
les gérer, à l’identique de n’importe quel expatrié de retour dans son pays. Une place particulière est accordée à la mise en réseau des personnes, les différents réseaux pouvant l’aider
à poursuivre son travail de débriefing, faciliter sa recherche d’emploi ou encore, orienter son
désir d’engagement associatif ou militant.
Clong Volontariat
65
66 Annexes
Annexes /
Annexe 1 .........................................................................68
Annexe 3 .........................................................................73
Annexe 2 .........................................................................72
Annexe 4 ......................................................................... 74
Qualités personnelles et Compétences
developpées
Liste de Verbes à utiliser pour définir
ses qualités et compétences
Convergences et divergences entre
entreprises et anciens VSI
Postes de terrain dans les OSI
et leurs equivalents en entreprise
Clong Volontariat
67
Annexe 1
Qualités personnelles et Compétences développées
1. Mes qualités
Cette qualité
me caractérise
Autonomie
Autorité naturelle
Capacité de communication
Combativité
Confiance en soi
Créativité
Curiosité intellectuelle
Diplomatie
Discrétion
Efficacité
Enthousiasme
Esprit d’initiative
Facilité de contact
Facilité d’adaptation
Facilité d’écoute
Facilité d’anticipation
Fiabilité
Goût du challenge
Leadership
68 Annexes
Tout à fait
Beaucoup
Un peu
Pas du
tout
Exemple concret
Mode d’emploi : complétez chaque colonne de la manière la plus « sincère » possible – ne vous surestimez pas, sans toutefois vous dévaloriser.
N’oubliez pas « qu’à l’oral », lors de l’entretien de recrutement, vous devrez vous expliquer de vive voix !
Cette qualité
me caractérise
Tout à fait
Beaucoup
Un peu
Pas du
tout
Exemple concret
Lucidité
Maturité
Optimisme
Organisation
Ouverture d’esprit
Persévérance
Perspicacité
Persuasion
Pragmatisme
Qualités relationnelles
Résistance au stress
Respect des usages sociaux
Respect de la hiérarchie
Rigueur
Sens des réalités
Spontanéité
Stabilité du comportement
Tolérance
Travail en équipe
Clong Volontariat
69
2. Mes compétences
Je possède cette compétence
Gestion de projets
Gestion administrative
Gestion financière
Gestion RH
Coordination de ressources
Coordination de moyens
Compétences
organisationnelles
Compétences méthodologiques
Compétences rédactionnelles
Compétences informatiques
Management/Animation
d’équipe
Maîtrise des langues
étrangères
Gestion des conflits
Prise d’initiatives
Gestion dans l’urgence
Management culturel
Capacité de travail
Capacité d’apprentissage
Conduite de réunion
Négociation
70 Annexes
Tout à fait
Beaucoup
Un peu
Pas du
tout
Exemple concret
3. Bilan
Qualités
Points forts
Points faibles/à surveiller/à travailler
Compétences
Points forts
Points faibles/à surveiller/à travailler
Clong Volontariat
71
Annexe 2
Liste de Verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences
Cette qualité
me caractérise
Etudier
Concevoir
Commercialiser
Définir
Analyser
Etablir
Développer
Fidéliser
Dresser
Déterminer
Négocier
Acheter
Conclure
Contracter
Diversifier
Prospecter
Vendre
Accroître
Améliorer
Augmenter
Arbitrer
Argumenter
Conquérir
Consulter
Convaincre
Démontrer
Discuter
Elargir
Etendre
Déclencher
Implanter
Influencer
Lancer
Promouvoir
Progresser
Proposer
Sélectionner
Signer
72 Annexes
Personnel
communication
Créer
Animer
Organiser
Négocier
Gérer
Mettre en place
Promouvoir
Informer
Recruter
Interviewer
Recommander
Restructurer
Harmoniser
Concevoir
Apprendre
Aider
Transformer
Clarifier
Comprendre
Conduire
Développer
Diagnostiquer
Dialoguer
Discuter
Echanger
Exprimer
Ecouter
Eclairer
Eduquer
Entraîner
Eveiller
Instruire
Inciter
Guider
Partager
Préconiser
Proposer
Orienter
Rédiger
Renseigner
Sensibiliser
Transmettre
Informatique
Concevoir
Piloter
Etudier
Analyser
Programmer
Gérer
Animer
Contrôler
Tester
Harmoniser
Planifier
Implanter
Gestion finances
administration
Gérer
Concevoir/Etablir
Mettre en place
Consolider
Négocier
Superviser
Rentabiliser
Contrôler
Auditer
Tenir à jour
Financer
Convaincre
Apprécier
Aménager
Anticiper
Structurer
Acquérir
Amortir
Budgéter
Assainir
Coordonner
Comptabiliser/
Enregistrer
Classer/Répartir
Tester/Vérifier
Régir
Economiser
Enrichir/Gagner
Equilibrer
Exploiter
Enquêter
Evaluer/Mesurer
Examiner
Expérimenter
Recenser/Répertorier
Valider
Inventorier
Investir
Prouver
Planifier/Prévoir
Programmer
Optimiser
Ranger
Direction
Définir
Décider
Arbitrer
Négocier
Diversifier
Restructurer
Manager
Mettre en place
Convaincre
Entériner
Représenter
Inventorier
Choisir
Arrêter
Conclure
Déterminer
Eliminer
Fixer
Juger
Opter
Régler
Résoudre
Trancher
Animer
Conduire
Confier
Déléguer
Gouverner
Guider
Impulser
Inspirer
Instituer
Piloter
Présider
Production
technique
Mettre au point
Organiser
Améliorer
Rentabiliser
Vérifier
Superviser
Coordonner
Implanter
Produire
Restructurer
Rationaliser
Planifier
Harmoniser
Expérimenter
Appliquer
Adapter
Concevoir
Construire
Découvrir
Elaborer
Effectuer
Exécuter
Faire
Imaginer
Innover
Inventer
Réaliser
Renouveler
Transformer
Trouver
Annexe 3
Mode d’emploi : avant même de commencer à rédiger CV et lettre de
motivation, remettez « vos pendules à l’heure »… Attention toutefois à la
généralisation : certains anciens « humanitaires » partis avec des ONG
d’urgence pourraient ne pas se reconnaître dans ce tableau*.
Convergences et divergences entre entreprises et anciens VSI
Source : Etude AFVP sur le retour
Selon les entreprises
Quelles sont
les motivations
au départ ?
Par ordre
décroissant
d’importance
Compétences
acquises
Par ordre
décroissant
d’importance
Selon les anciens
expatriés
Par ordre
décroissant
d’importance
Divergences
- Allier conviction personnelle et expérience
professionnelle
- Sensibilité aux problèmes de développement
et de progrès
- Période de réflexion
pour mûrir un projet
- Expérience professionnelle originale
- Découverte
culturelle
- Solidarité
- Voyager
- Associer engagement
personnel et expérience
professionnelle
- Préoccupations et
intérêt face aux
problématiques
de développement
L’entreprise n’identifie pas la
motivation de « découverte
culturelle » à l’origine du départ.
-
- Compétences
- managériales
- coordination,
gestion de projet
- conduite de réunions
- gestion et animation
d’une équipe
- négociation
- organisation
- Compétences
en gestion de projet
- Compétences
organisationnelles
- Gestion d’équipe
- Autonomie
Les entreprises accordent
plus d’importance à l’autonomie que semblent le faire les
anciens volontaires de solidarité internationale.
Autonomie
Compétences
organisationnelles
Gestion de projets
Connaissance d’une
langue étrangère
- Gestion d’équipe
- Gestion des conflits
-
Qualités personnelles
développées
Convergences
-
Capacité d’adaptation
Autonomie
Travail en équipe
Ouverture d’esprit
Compétences
techniques
bureautique
comptabilité
finance
compétences
rédactionnelles
-
Adaptation
Autonomie
Travail en équipe
Ouverture d’esprit
Ecoute
Qualités
relationnelles
- Qualités
pédagogiques
- Dynamisme au sein
d’une équipe
- Autres : humilité,
calme, volonté,
diplomatie, rigueur.
Les entreprises soulignent la
capacité d’un ancien expatrié à agir dans un « environnement de stress », en gestion
des conflits, prise de risques
tandis que les anciens expatriés ne mentionnent pas ces
compétences*.
Les compétences techniques
reconnues par les anciens expatriés sont totalement ignorées par les entreprises qui
craignent un manque d’expertise, des lacunes et une « déconnexion » des techniques
informatiques en particulier.
-
Capacité d’adaptation
Autonomie
Travail en équipe
Ouverture d’esprit
Les entreprises ne perçoivent
pas les qualités précisées par
les anciens expatriés comme
l’humilité, calme, volonté, diplomatie, rigueur.
Ces qualités devraient pourtant être mises en avant pour
désamorcer les craintes des
recruteurs quant à l’incapacité de s’adapter à une structure formelle et hiérarchique.
Les recruteurs n’ont pas
conscience des qualités méthodologiques et pédagogiques
développées sur le terrain.
Clong Volontariat
73
Annexe 4
Postes de terrain dans les OSI et leurs équivalents en entreprise
Source : Première Urgence
Chef de mission = directeur de projets/programmes :
› Représente l’association sur place auprès des partenaires financiers (spécifier)
et des autorités locales,
› Manage l’équipe expatriée et locale (chiffrer),
› Assure le suivi opérationnel et financier des missions,
› Effectue le reporting au siège,
› Impulse la stratégie de développement des programmes.
Administrateur = responsable administratif et financier :
› Responsable de la gestion administrative, budgétaire et financière de la mission
(spécifier le budget),
› Responsable des opérations bancaires, de la comptabilité et de la caisse,
› Responsable administratif du personnel local (paye, contrats, congés ...),
› Garant du respect de la législation locale,
› Effectue reporting financier au siège,
› Rédige les rapports financiers pour les partenaires financiers.
Coordinateur = chef de projet :
› Coordonne l’ensemble du programme (chiffrer),
› Garant du respect de la qualité, des délais et du budget,
› Recrute et encadre le personnel local,
› Participe aux réunions avec les partenaires financiers (spécifier) et les autorités
locales,
› Rédige le rapport final pour les partenaires financiers.
Logisticien = responsable logistique :
› Effectue les appels d’offre et les achats (chiffrer),
› Assure la gestion du parc matériel (informatique, téléphonie, véhicules …),
› Gère le planning, l’acheminement du matériel (y compris fret, dédouanement ….)
ou de l’aide,
› Gère les stocks et leur sécurité,
› Encadre le personnel local (chiffrer).
74 Annexes
Clong Volontariat
75
acf action contre la faim. atd quart monde terre et homme de demain.
afvp association française des volontaires du progrès. asmae association sœur emmanuelle. institut bioforce développement. cefode coopération et formation au développement. dcc délégation catholique pour
la coopération. defap service protestant de mission. fidesco. erm enfants réfugiés du monde. gref groupement des retraités éducateurs
sans frontières. hi handicap international. mdm médecins du monde.
scd service de coopération au développement.
ISBN 978-2-9532853-1-4
9 782953 285314
Avril 2009 / Directrice de la publication : Laurie Chambon / Conception graphique : Maya Lambert (06 61 56 41 95) / Imprimerie : L’Artésienne (01 42 64 55 95)
CLONG- Volontariat - Comité de Liaison des ONG de Volontariat