Guide du retour - CLONG
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Guide du retour - CLONG
GUIDE 2009 de i Le gu r tou du re oir sav t u o t , LES BONS CONSEILS PRATIQUES POUR REVENIR SEREIN Avant-propos Pour faire de votre retour un nouveau départ Vous rentrez d’un pays où vous étiez partis quelques mois, voire plusieurs années, pour des motifs variés : découverte d’autres peuples, échanges, solidarité, enrichissement d’un parcours personnel ou professionnel, etc. Quelles que soient vos motivations de départ, les chances et les difficultés rencontrées au cours de cette expatriation, vous revenez sans doute transformés. D’après une grande majorité de vos prédécesseurs, un bilan largement positif résulte de cette expérience de vie et de travail hors de nos frontières. Vous vous étiez sans doute progressivement adapté à un environnement plus ou moins déconcertant, vous aviez créé des liens avec ceux qui vous entouraient, souvent si différents et devenus si proches en même temps. Il vous faut maintenant revenir chez vous, or vous avez sans doute changé et votre perception de votre pays a pu également se modifier. Comment retrouver une place au milieu de ceux qui auront parfois du mal à comprendre ou à s’intéresser à ce que vous avez vécu là-bas et qui vous tient à cœur ? Comment faire de votre retour un nouveau départ ? Voilà un défi bien connu de ceux qui ont vécu cette période sensible. C’est pourquoi le Comité de Liaison des ONG de Volontariat a voulu rassembler les conseils pratiques au sein de ce Guide du Retour, afin de faciliter vos démarches après un séjour long et «dépaysant». Le CLONG souhaite que ce guide bénéficie à tous ceux qui sont partis comme expatriés de la solidarité internationale, qu’ils aient été volontaires, salariés, bénévoles ou stagiaires. En effet, sous des statuts différents, les uns et les autres ont pu se côtoyer dans les mêmes projets ou dans les mêmes régions. Ils ont ainsi partagé des préoccupations similaires pour soutenir et accompagner leurs partenaires locaux. Puissiez-vous trouver dans ce guide un encouragement et une information utile concernant différentes questions pratiques qui se posent en ces circonstances : la santé, la vie sociale, administrative et la recherche d’un emploi. Au moment de vous souhaiter bonne chance pour la suite de votre parcours personnel et professionnel, nous vous invitons à ne pas tirer un trait sur cette précieuse expérience internationale. Il faut au contraire la valoriser autour de vous, faire comprendre localement les enjeux internationaux, ouvrir vos concitoyens aux causes des conflits, des migrations internationales, montrer les interdépendances et les conséquences sur notre société d’événements qui se passent à des milliers de kilomètres, les raisons de coopérer et de promouvoir des politiques plus solidaires. Bonne route dans votre nouveau départ, Le président du CLONG Volontariat, Lucien COUSIN 2 Avant propos Avant-propos .............................................................................................................................................................................................................................................. ..................................... Introduction .................................................................................................................................................................................................................................................... ..................................... 2 5 Chapitre 1 / La santé 1. Bilan de santé .....................................................8 1/ Au retour, un petit tour chez le médecin .............................................................................8 2/ Le bilan de santé .................................................8 3/ Des vaccinations toujours à jour ...........9 Informations pratiques........................................8 2. Le « syndrome du retour » ................9 1/ Quels sont les symptômes du syndrome du retour ? .......................................................................9 2/ Lutter contre le syndrome du retour : quelques idées simples ..................................... 10 3/ Le cas du Stress Traumatique ................ 10 4/ L’accompagnement psychologique .. 11 Chapitre 2 / L’ aspect social 1. Couverture sociale ....................................16 1/ La santé ....................................................................16 1.1 La sécurité sociale ..............................................16 1.2 La Complémentaire Santé ou « mutuelle».. 18 2/ La retraite ............................................................... 18 2. Ressources financières ........................19 1/ L’ Assurance Chômage ................................ 19 2/ Aides pour les Volontaires de la Solidarité Internationale .............................23 2.1 L’ Indemnité de réinstallation ......................23 2.2 Prime forfaitaire d’insertion professionnelle ............................................................23 3/ Autres aides..........................................................24 3.1 Revenu Minimum d’Insertion (RMI) .......24 3.2 Aides de la Caisse des Allocations Familiales.........................................................................25 3. Le logement .......................................................26 1/ Se loger ....................................................................26 1.1 Dans le parc privé...............................................26 1.2 Dans le parc public (HLM) .............................26 2/ Aides au logement..........................................27 4. La fiscalité .............................................................28 1/ Pour les Volontaires .......................................28 2/ Pour les salariés ................................................28 3/ Les formalités à remplir .............................31 Chapitre 3 / Projet professionnel et recherche d’emploi 1. Introduction ........................................................34 1/ Différents types de retours .....................34 2/ Des difficultés peuvent se rencontrer à différents niveaux .............................................34 3/ Conseils pratiques .........................................35 2. La recherche d’emploi et la définition d’un projet professionnel ..........35 1/ Méthodologie de la recherche d’emploi .........................................................................36 1.1 Réalisation des bilans personnel et professionnel ...........................................................36 1.2 La définition du projet professionnelle ..37 1.3 Savoir construire et mobiliser votre (vos) réseau(x) ..........................................................................37 1.4 Aides à l’orientation professionnelle .....38 2/ Technique de la recherche d’emploi...40 2.1 Les moyens de recherche ..............................40 2.2 Les outils ..................................................................40 3/ Les pistes de recherche...............................42 Clong Volontariat 3 Chapitre 4 / Poursuivre son engagement 1. Témoigner ...............................................................51 1/ Quelques temps forts pour témoigner ....................................................................51 1.1 Témoignage en milieu étudiant ................ 51 1.2 Le Tour de France humanitaire .................. 51 1.3 Les événements de sensibilisation......... 51 2/ Et pourquoi ne pas écrire ? .....................51 2. Agir, s’engager ................................................51 1/ Au sein de votre ONG : participer à la vie associative ...........................................................51 1.1 Devenir bénévole actif.....................................51 1.2 Adhérer......................................................................51 2/ Intégrer un réseau d’anciens de la solidarité internationale ....................................52 3. La solidarité au quotidien ..............53 Chapitre 5 / Témoignages Témoignages .............................................................................................................................................................................................68 Annexes Annexe 1 .........................................................................68 Annexe 3 .........................................................................73 Annexe 2 .........................................................................72 Annexe 4 ......................................................................... 74 Qualités personnelles et Compétences developpées Liste de Verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences 4 Avant propos Convergences et divergences entre entreprises et anciens VSI Postes de terrain dans les OSI et leurs equivalents en entreprise Introduction Revenir chez soi dans son pays d’origine, retrouver sa famille et ses amis, c’est une joie, mais aussi un défi. Vous vous y êtes plus ou moins préparé avant de partir, ou bien, pris par votre mission, vous ne vous êtes pas appesanti sur la question. Celle-ci va pourtant se poser dès votre retour. Se sentir à l’aise dans son pays d’origine est une démarche avant tout personnelle ; ce guide est là pour vous aider à aborder les divers aspects de votre retour. Nous espérons que vous y trouverez des réponses à vos questions concernant : £ £ £ £ la santé physique et psychologique les projets professionnels et la recherche d’emploi la couverture sociale et les aides financières ainsi que des pistes pour poursuivre votre engagement. Bien entendu, ce guide ne se substitue pas aux entretiens, débriefings et bilans propres à l’association avec laquelle vous êtes parti. Les informations qui suivent ne sont pas exhaustives même si nous avons essayé de présenter un document le plus complet possible. N’hésitez pas à nous aider à tenir ce guide à jour. Bonne lecture, et surtout bon retour ! Clong Volontariat 5 6 Chapitre 1 Chapitre 1 / La santé 1. Bilan de santé .....................................................8 1/ Au retour, un petit tour chez le médecin .............................................................................8 2/ Le bilan de santé .................................................8 3/ Des vaccinations toujours à jour ...........9 Informations pratiques........................................8 2. Le « syndrome du retour » ................9 1/ Quels sont les symptômes du syndrome du retour ? .......................................................................9 2/ Lutter contre le syndrome du retour : quelques idées simples ..................................... 10 3/ Le cas du Stress Traumatique ................ 10 4/ L’accompagnement psychologique .. 11 Clong Volontariat 7 1/ Bilan de santé 1. Au retour, un petit tour chez le médecin Avec les préoccupations liées à votre retour, un bilan médical n’est peut-être pas en tête de vos priorités. Pourtant, il sera plus simple de vous adapter aux nombreux changements qui peuvent survenir lors de cette période charnière si vous êtes en bonne santé. Un bilan de santé est donc vivement recommandé à votre retour, notamment après avoir séjourné dans des pays en développement où vous avez pu avoir des conditions de vie et de travail inhabituelles. Vous avez peut-être ressenti au cours de votre action sur le terrain des symptômes tels que de la fièvre, des diarrhées, des douleurs quelles qu’elles soient... Même si vous vous sentez au mieux de votre forme à votre retour, il reste impératif de consulter un médecin. Cet examen médical, suivi d’un examen de sang et d’un examen des selles et d’urine, permet de dépister une très grande majorité des pathologies contractées sur le terrain : paludisme, amibes, MST… N’oubliez pas de mentionner au cours de cet examen que vous avez séjourné en zone impaludée par exemple. Il faut savoir que certains parasites peuvent persister dans l’organisme sous forme enkystée pendant de nombreuses années. Il est donc important de les détecter rapidement et de recevoir les soins nécessaires. Le mieux est de vous adresser à un centre médical spécialisé dans les maladies tropicales dont vous trouverez les coordonnées sur : Informations Chapitre 1 Par ailleurs, si vous souhaitez des informations sur le Sida, vous pouvez contacter Sida info service, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 au 0800 840 800 (appel gratuit). Vous trouverez également l’adresse du centre de dépistage le plus proche de votre domicile sur le site www.sida-info-service.org. 2. Le bilan de santé Certains d’entre vous ont bénéficié pendant leur mission d’une couverture sociale via la Caisse des Français de l’Etranger (CFE). La coordination entre la CFE et le régime général en France est complète : ainsi, lors de votre reprise d’activité en France, vous pouvez réintégrer automatiquement le régime général de sécurité sociale et bénéficier immédiatement de l’ensemble des prestations (indemnités journalières et pension d’invalidité comprises). Vous pouvez faire une demande de bilan de santé auprès de la CFE : celle-ci a passé des accords avec des centres de bilans de santé agréés en France et à l’étranger (voir la liste sur le site www.cfe.fr, à la rubrique « nos partenaires »). Ce bilan sera gratuit dès lors que vous n’avez pas demandé à en bénéficier pendant les 5 der- / Pratiques £ £ £ £ £ 8 • le site de la Maison des Français de l’Étranger : www.mfe.org, « rubrique santé », • et/ou sur le site du Comité d’Informations Médicales, spécialisé dans l’information santé des voyageurs et des expatriés : www.cimed.org. le site de la Maison des Français de l’Étranger : www.mfe.org le site du Comité d’Informations Médicales : www.cimed.org le site de Sida Info Service : www.sida-info-service.org le site de la Caisse des Français de l’Etranger : www.cfe.fr le site de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie : www.ameli.fr nières années. Il en est de même pour tous vos ayants droit. Il vous suffit de joindre le centre le plus proche de chez vous, il se chargera luimême de vérifier votre affiliation à la CFE. Cette possibilité n’est valable que dans les trois mois suivant votre retour, période durant laquelle vous restez affilié à la CFE (cf. chapitre « social » pour les conditions du maintien de droits auprès de la CFE). De même, de nombreuses Caisses Primaires d’Assurance Maladie (www.ameli.fr ) offrent à leurs assurés un bilan de santé complet et gratuit tous les 5 ans : renseignez-vous auprès de celles-ci dès votre affiliation. 3. Des vaccinations toujours à jour ? Avant de partir, vous avez sans doute effectué ou mis à jour plusieurs vaccinations. Même dans le cas où vous n’envisagez pas de repartir à l’étranger dans l’immédiat, il peut être bon de conserver vos vaccinations à jour. Pour cela, vous pouvez consulter le site de l’Institut Pasteur et vérifier à l’aide de votre carnet de vaccination la validité des vaccins que vous avez reçus et la fréquence des rappels. Pour les vaccinations les plus courantes, n’hésitez pas à aller faire ces rappels dans les dispensaires et centres médico-sociaux (présents dans toutes les grandes villes) où vous n’aurez rien à débourser. Attendez-vous cependant à faire la queue ! Pour les autres rappels, reportez-vous aux adresses que vous trouverez sur le site de la CFE : www.cfe.fr, rubrique « aides et prévention » puis « prévention et actualités », ou plus généralement à la Caisse d’Assurance Maladie la plus proche de chez vous qui vous renseignera sur les lieux appropriés. Vous trouverez les coordonnées des différents centres sur le site internet www.ameli.fr. Si vous repartez à l’étranger avec une couverture sociale via la CFE, celle-ci vous remboursera les vaccins et les médicaments antipaludéens prescrits s’ils l’ont été dans les trois mois précédant votre départ. 2/ Le syndrome du retour Peut-être êtes-vous rentré de mission en pleine forme et vous vous demandez en quoi ce chapitre peut bien vous concerner. Tant mieux, cependant n’arrêtez pas là votre lecture : vous pourriez y découvrir des informations utiles pour des collègues, et peut-être y trouverezvous, sait-on jamais, la description de situations qui ne vous sont pas si étrangères. Dans bien des missions, il arrive que vous soyez accaparé par la gestion de l’urgence ; vous devez également faire face à des événements traumatiques, avec des impacts sur les personnes que vous devez secourir bien sûr, mais aussi sur vous-même. Cependant, absorbé par votre mission, vous avez peut-être relégué au second plan les effets sur vous-mêmes induits par les événements auxquels vous avec été confronté. Il arrive qu’au retour de mission tout ce qui a été refoulé fasse à nouveau irruption, parfois brutalement (cauchemars, insomnies), mais le plus fréquemment de façon insidieuse, et ce parfois longtemps après. Ce que l’on ressent alors est difficilement partageable avec ceux qui ne l’ont pas vécu. 1 Plus généralement, sans traumatisme spécifique, vous pouvez ressentir des difficultés à communiquer avec votre entourage. Votre famille et vos amis portent un intérêt certain mais limité à l’expérience que vous venez de vivre. Leurs attitudes et conversations pourront vous paraître décalées, voire décevantes, par rapport à l’image que vous en aviez conservée. A cela peut s’ajouter une situation matérielle difficile : hébergement chez des parents ou des amis, une situation administrative à régulariser et la fameuse question : que vais-je bien pouvoir faire maintenant ? 1. Quels sont les symptômes du syndrome du retour ? 1 Le syndrome du retour (ou Re-Entry Syndrome RES), également qualifié de « contre-choc culturel », est une réponse psychologique vécue par de nombreuses personnes qui retournent chez D’après Moira McCreesh, 2003, http://www.aidworkers.net/?q=node/263 Clong Volontariat 9 elles après avoir vécu et travaillé quelque temps dans une autre culture. Cette situation résulte du stress émotionnel ressenti lorsque vous devez vous réadapter à votre propre culture. informations aux personnes de retour de mission. Vous trouverez dans le chapitre sur le « Bilan professionnel » plus d’informations sur ces organismes. Après une période d’euphorie initiale, de nombreux expatriés qui reviennent ressentent des sentiments d’isolement, d’égarement. Vous pouvez penser que personne ne comprend réellement ce que vous avez vécu et, ce qui est pire, que les gens s’en désintéressent. | Renouez avec votre monde S’informer sur ce qui a pu se passer pendant votre absence est important, vous pourrez trouver utile de feuilleter les vieux journaux ou de discuter avec vos amis. Souvent, il peut vous être demandé de parler de votre expérience ; acceptez ces invitations, elles sont l’occasion de promouvoir les causes pour lesquelles vous avez travaillé. Ce sont aussi des temps d’échange avec un public souvent curieux et intéressé par votre expérience, avec lequel vous pourrez partager un peu de votre vécu, de vos idées, de vos interrogations aussi parfois. De même, le journal local sera souvent ravi d’avoir un article sur l’expérience à l’étranger d’un de ses lecteurs - une bonne occasion pour vous de revenir sur votre vie en mission pour mieux la faire comprendre autour de vous. Avoir vécu à l’étranger peut aussi affecter votre opinion sur votre propre culture, voire sur les valeurs et le mode de vie de votre entourage. Vous pouvez aussi sentir que les amis ou le style d’existence que vous avez laissé vous manquent. Enfin, vous pouvez vous sentir déconnecté de votre lieu de résidence actuel, parce que la situation ayant évolué en votre absence, vous ne vous sentez plus appartenir à ce milieu. Si vous vous reconnaissez dans ces quelques lignes, pas de panique ! Sachez qu’un expatrié sur deux estime que son retour a été plutôt difficile (selon une étude menée par le CLONGVolontariat avec IPSOS en 2004). Le syndrome du retour peut toutefois représenter un problème lorsqu’il s’accompagne d’un certain nombre de conséquences négatives. Certains peuvent avoir recours à la drogue ou à l’alcool pour le supporter, tandis que d’autres pourront être enclins à des comportements à risque. 2. Lutter contre le syndrome du retour : quelques idées simples | D’abord, la prise de conscience Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux autres : si ce n’est pas le cas pour tous, plusieurs d’entre vous vivent cependant difficilement leur retour, se sentant isolés, parfois un peu perdus. | L’accompagnement au retour/le debriefing Ne coupez pas les liens avec votre association et ne négligez pas l’accompagnement au retour que l’on vous propose, même si vous ne pensez pas en avoir besoin tout de suite car le syndrome du retour s’installe parfois quelques temps plus tard. Si vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas passer par votre association, sachez qu’il existe des structures qui offrent des services et des 2 10 Chapitre 1 | Les réseaux des ‘anciens’ : un vrai appui Ces réseaux vous permettront d’échanger avec des personnes qui ont vécu les mêmes choses que vous. Ils existent parfois au sein de l’ONG avec laquelle vous étiez en mission : renseignez-vous auprès d’elle. Vous pouvez aussi vous reporter aux chapitres « Projet Professionnel et Recherche d’Emploi » et « Poursuivre son Engagement ». | Et bien sûr, des excès à éviter… Évitez de dépasser les limites dans l’auto-réconfort : alcool, drogues ou nourriture. Tout cela va bien un court moment, mais les conséquences peuvent être lourdes à porter. Evitez aussi les décisions à l’emporte-pièce, comme, par exemple, accepter une autre mission sans prendre le temps de la réflexion. | Quoi d’autre ? Ne sautez pas sur un nouveau job si vous pouvez attendre un peu. Il faut en effet reconnaître que vous avez besoin de temps pour récupérer et vous remettre, mentalement et physiquement. Ce temps de repos, loin d’être superflu, peut vous aider à mieux peser vos choix et vos décisions. 3. Le cas du Stress Traumatique 2 Le stress traumatique est la conséquence d’un traumatisme psychique. Il est plus générale- D’après Barthold Bierens de Haan : Engagement humanitaire et conflits armés : Le facteur stress, CICR, Genève, 2001, 3ème éd., 28 p. ment connu de ceux qui sont partis pour des missions d’urgence humanitaire ou qui ont connu des situations extrêmement difficiles. Vous avez peut-être été victime d’un tel traumatisme. Vous avez survécu et pourtant vous n’êtes plus tout à fait comme avant ? Les anciens avaient qualifié ces réactions de syndrome de « vent du boulet » : des soldats non atteints par le projectile étaient néanmoins incapables de poursuivre le combat, comme soufflés par un orage émotionnel. Même si le répertoire émotionnel des réponses au traumatisme est réduit, les réactions sont différentes pour chacun. Leur délai d’apparition et leur intensité varient selon le caractère de la personne et la vulnérabilité du moment. Le contrecoup peut apparaître : › Immédiatement, quelques heures ou quelques jours après : c’est le stress traumatique immédiat. › Après quelques mois (ou plus rarement, quelques années) : c’est l’état de stress posttraumatique. | Le stress traumatique immédiat Le stress traumatique immédiat peut se manifester par un trouble physique, émotionnel, du cours de la pensée ou du comportement, ou par plusieurs troubles en même temps. Toutes ces manifestations de stress, aussi inquiétantes soient-elles, sont la suite parfaitement NORMALE d’un traumatisme. Elles peuvent durer jusqu’à 3 mois après l’événement et vont généralement décrescendo durant cette période. Ces manifestations peuvent cependant conduire à l’état de stress post-traumatique. › Une sensibilité augmentée avec réaction de sursaut exagérée, accès de colère, troubles du sommeil, particulièrement à l’endormissement. › Une persistance de ces symptômes pendant un mois au moins. Si vous pensez être victime d’un stress posttraumatique, demandez de l’aide à un spécialiste : un accompagnement psychologique peut vous aider à résoudre ces traumatismes. Les traitements médicamenteux ne sont pas forcément nécessaires ; dans certains cas cependant, des somnifères ou des tranquillisants pourront constituer une aide efficace. 4. L’accompagnement psychologique | Quand et pourquoi consulter ? Si vos questionnements et ces manifestations embarrassent votre esprit et votre vie au point que, depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, vous ne vous en sortez pas, il est peut être temps de consulter un spécialiste. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons pour consulter un(e) professionnel de la psychologie. Classiquement, les motifs les plus fréquents sont les suivants : › Les difficultés personnelles : « Depuis mon retour, je me sens déprimé et mal dans ma peau… Certaines situations m’effraient… Je suis angoissé et tendu… Je n’arrive pas à reprendre mes marques… Je ne me sens pas à ma place… » › Une épreuve : nous pouvons avoir besoin d’aide pour traverser des évènements difficiles : décès de proche survenue pendant ma mission, maladie contractée sur le terrain, stress intense, traumatisme… | Le stress post-traumatique Il s’agit d’un trouble plus sérieux, qui correspond à la cicatrisation d’une blessure qui ne se fait pas naturellement. Il constitue donc une sorte de complication du stress traumatique immédiat. Pour l’identifier, il faut la présence conjointe de plusieurs éléments : › Un traumatisme › Une tendance à revivre le traumatisme de façon persistante, sous forme de souvenirs, de cauchemars, d’épisodes diurnes de flashback, ou de réactions émotionnelles intenses à chaque exposition d’un événement rappelant le traumatisme. › Une tendance à éviter toute pensée, toute émotion, toute activité qui pourrait rappeler l’événement traumatique. Clong Volontariat 11 › L’incapacité à relativiser la situation actuelle par rapport à celle vécue en mission. Ainsi par exemple, un frigidaire rempli vous révulse au point que vous ne pouvez presque rien avaler depuis votre retour. Les gens qui râlent pour un train en retard de dix minutes vous insupportent tellement que vous faîtes un scandale trois fois par jour pour leur dire d’aller en Afghanistan, ils verront bien si dix minutes c’est important dans une vie… › Les difficultés dans nos relations avec les autres : « J’ai l’impression que les gens ne veulent pas faire l’effort de me comprendre… que mes amis/ma famille ne m’aiment plus, ne me connaissent plus… Je me sens isolé, mal adapté dans mes relations... » › Le désir de vivre plus intensément, différemment : « Après cette expérience, j’ai changé… J’aimerais mieux me connaître… Le sens de ma vie n’est plus le même, j’ai du mal à m’y retrouver… J’ai besoin de m’intéresser à ce que je suis devenu… » › L’envie de réorienter ma vie : « Maintenant que je suis rentré, je vais devoir faire des changements, des choix importants professionnels et/ou personnels… Je m’interroge et je ne sais pas comment m’y prendre, j’ai peur de ne pas faire le bon choix… » 12 Plus simplement, il s’agit de se doter pendant quelque temps d’un appui, d’une ressource supplémentaire pour accompagner un changement. | Qui consulter ? › Le psychologue est un professionnel qui possède une formation universitaire spécialisée en psychologie (Bac + 5). Cette formation est centrée sur la compréhension du comportement humain et sur l’apprentissage de techniques visant à aider à résoudre des difficultés personnelles. Mais attention, le psychologue n’a pas forcément de formation de thérapie. Le titre de psychologue est protégé par la loi, ce qui veut dire que tous les psychologues ont suivi le cursus prévu par la loi afin d’obtenir le diplôme. › Le psychiatre est un médecin spécialiste comme le cardiologue ou le chirurgien. De part sa formation, il est spécialisé dans le traitement des troubles mentaux graves qui nécessitent quelquefois la prescription de médicaments ou une hospitalisation. Parce qu’il est médecin, le psychiatre peut prescrire des médicaments et est le seul à pourvoir le faire (dans tous les cas, évitez l’automédication). › Des décisions à prendre : « J’ai du mal à faire ces choix, à m’engager, à analyser les avantages et les inconvénients, à me préparer aux conséquences de cette décision, à y voir plus clair… » › Le psychanaliste utilise une des approches de la psychothérapie, la psychanalyse, développée principalement par Sigmund Freud. Il s’agit quelquefois d’un psychiatre ou d’un psychologue qui a suivi une formation spécialisée en psychanalyse. Ni le titre, ni l’exercice de la psychanalyse ne sont contrôlés en France. › Des problèmes de comportement : « Je n’arrive plus à contrôler ma consommation d’alcool, de cannabis… Je n’ai plus de désir physique… J’ai de fréquentes insomnies… Je pleure sans raison… Je n’arrive pas à me concentrer… » › Le psychotérapeute offre des services de psychothérapie dans une orientation théorique particulière. Souvent les psychologues et les psychiatres sont aussi psychothérapeutes. Toutefois, d’autres personnes avec Chapitre 1 des formations différentes peuvent porter le titre de psychothérapeute. La psychothérapie consiste en une série d’entretiens pendant lesquels vous pourrez vous exprimer en toute liberté sur tout ce que vous voulez. La personne qui vous reçoit n’est pas votre confidente ou votre conseiller personnel. Elle exerce une profession qui consiste à rechercher avec vous la façon de comprendre et de gérer au mieux un “quelque chose” qui vous gène dans votre quotidien et votre appréciation de vous-même. L’intérêt grandissant pour la psychologie a fait naître de multiples formes de psychothérapie, de service en faveur de l’épanouissement personnel et de méthodes sérieuses ou farfelues. Devant cet état de fait, la prudence est de mise. Il est recommandé de s’intéresser aux méthodes utilisées dans leur pratique et de s’assurer que la personne à laquelle on va s’adresser est un professionnel qui a reçu une formation adéquate et s’est engagé à respecter des règles d’éthique définies par le code de déontologie de sa profession. Voilà quelques structures que nous vous recommandons : | Structures de santé : La France étant sectorisée pour les soins psychiques, il y a toujours un Centre Médico-Psychologique (CMP) de secteur correspondant à votre adresse (à Paris, pour le connaître, on peut téléphoner au Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil : 01 45 65 81 08/09). Ces CMP mettent à votre disposition des psychothérapeutes confirmés. Ces centres sont des structures de consultations et de soins publics pris en charge par la sécurité sociale. Il vous faut prendre rendez-vous pour un premier entretien (délai souvent de 1 mois entre la demande et le rendez-vous), cette première rencontre permettra à l’équipe du centre de comprendre ce qui vous amène, elle pourra alors analyser votre demande soit pour vous convier à un autre rendez-vous, soit pour vous indiquer une autre structure. | En ville : › Les psychiatres sont remboursés comme tout médecin spécialiste (base sécurité sociale) › Les psychologues / psychothérapeutes / psychanalystes : Le coût moyen d’une consultation est d’environ 40/60 € (~3/4 d’heure). Parois, la première consultation est gratuite et le prix des séances adaptable en fonction de vos possibilités. Les associations / Contacts compétents Beaucoup d’associations ont des contacts particuliers ou des accords avec certains organismes d’aide psychologique et des professionnels de l’écoute. Le mieux est sans aucun doute d’en parler dès votre retour avec des personnes de votre association, quitte à seulement leur demander des numéros de téléphone pour le cas où, plus tard... Dans tous les cas, nous vous conseillons vivement de vous adresser à votre association qui pourra vous aiguiller vers un spécialiste compétent. Clong Volontariat 13 14 Chapitre 2 Chapitre 2 / L’aspect social 1. Couverture sociale ....................................16 1/ La santé ....................................................................16 1.1 La sécurité sociale ..............................................16 1.2 La Complémentaire Santé ou « mutuelle».. 18 2/ La retraite ............................................................... 18 2. Ressources financières ........................19 1/ L’ Assurance Chômage ................................ 19 2/ Aides pour les Volontaires de la Solidarité Internationale .............................23 2.1 L’ Indemnité de réinstallation ......................23 2.2 Prime forfaitaire d’insertion professionnelle ............................................................23 3/ Autres aides..........................................................24 3.1 Revenu Minimum d’Insertion (RMI) .......24 3.2 Aides de la Caisse des Allocations Familiales.........................................................................25 3. Le logement .......................................................26 1/ Se loger ....................................................................26 1.1 Dans le parc privé...............................................26 1.2 Dans le parc public (HLM) .............................26 2/ Aides au logement..........................................27 4. La fiscalité .............................................................28 1/ Pour les Volontaires .......................................28 2/ Pour les salariés ................................................28 3/ Les formalités à remplir .............................31 Ce chapitre a pour objectif de vous aider à comprendre les démarches administratives que vous avez à suivre lors de votre retour. Toutes les informations qui y sont réunies, notamment les dispositifs d’aide sociale, sont susceptibles de changer rapidement. Pensez donc à vérifier par vous-même leur actualité. Sur la majorité des sujets abordés, vous trouverez des éléments complémentaires et des mises à jour sur le site www.service-public.fr. Attention, les dispositifs diffèrent selon que vous êtes un ancien volontaire ou un ancien salarié. Nous envisageons ici les deux cas de figure. Clong Volontariat 15 1/ Couverture sociale Dans la plupart des cas, le système de couverture maladie qui s’applique en France à votre retour est géré par deux organismes distincts : • la part Sécurité sociale est gérée par la Caisse primaire d’Assurance Maladie (CPAM) ou la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) • la part complémentaire souvent appelée « mutuelle » est gérée par un organisme privé. Elle vient compléter les remboursements effectués par la sécurité Sociale 1. La Santé 1.1. La sécurité sociale Durant votre mission, que vous soyez parti comme volontaire ou salarié, vous avez bénéficié d’une protection sociale. Le plus souvent, vous avez été inscrit à la sécurité sociale soit directement, soit via la CFE. Dans certains cas, vous avez bénéficiez d’une protection sociale complète au premier euro via un organisme privé ; c’est notamment le cas de certains volontaires partis par le biais d’une organisation non agréée par le Ministère des Affaires étrangères. A votre retour, vous devez donc vous préoccuper de ne pas avoir d’interruption de votre couverture. En effet, si les démarches sont faites à temps, vos droits pourront être maintenus normalement lors du passage de l’organisme précèdent à l’organisme qui assurera votre couverture sociale après votre retour. Vous avez néanmoins la possibilité de prolonger la couverture sociale dont vous avez bénéficié durant votre contrat pendant une courte durée pour vous permettre de vous affilier de nouveau. Les modalités de cette prolongation diffèrent selon l’organisme qui vous a couvert pendant votre contrat. Le service des Ressources Humaines de votre organisation pourra vous donner plus de renseignements. | Vous étiez couvert par la CFE 3 : Lorsque vous rentrez définitivement en France, prévenez immédiatement votre association, qui se chargera elle-même de vous radier de la CFE. Votre retour définitif en France met fin à votre droit aux prestations. Toutefois, le maintien de vos droits auprès de la CFE durant les trois mois suivant votre retour est possible, mais il conditionné par votre présence effective en France : en effet, si à la fin de votre contrat, vous décidez de rester quelque temps sur le terrain, ou bien encore de voyager à l’étranger, cette prolongation de droit ne s’applique pas. Dans ce cas, souscrivez une assurance privée (ou vous pouvez aussi souscrire personnellement à la CFE). En outre, vous serez couvert durant les trois mois suivant votre retour seulement si votre contrat était d’une durée d’au moins 3 mois. Si votre contrat était compris entre 1 et 3 mois, vous serez couvert pendant un temps égal à la durée de votre mission. Enfin, si votre contrat était inférieur à un mois, vous ne serez plus couvert par la CFE à votre retour. 3 La couverture à la CFE est obligatoire pour les expatriés volontaires travaillant pour des organisations agréées par le Ministère des Affaires Etrangères. 4 Vous étiez probablement couvert intégralement par une assurance privée. Ce type de couverture est fréquemment employé par les ONG qui ne sont pas agréées par le Ministère des Affaires Etrangères et ne sont donc pas contraintes par la loi à vous affilier à la CFE 5 Si c’est votre premier emploi salarié, vous échappez à la règle des 60 heures. Pour plus de détails : www.ameli.fr 16 Chapitre 2 Sécurité sociale / Ne pas perdre ses droits Trois types de situations peuvent se présenter, au cours des 3 mois de prolongation ou à leur expiration, concernant une inscription à la Sécurité Sociale : Vous avez trouvé un emploi Vous étiez inscrit à la CFE ou salarié détaché Vous bénéficiez d’un droit immédiat à la sécurité sociale en France. Présentez vous à la CPAM : cela vous permettra de vérifier que vos droits sont ouverts. Que faire ? Vous n’étiez pas inscrit à la CFE ni salarié détaché 4 Vous bénéficierez de la couverture sociale salariée 5 après 60 heures de travail. Que faire ? Prolongez votre couverture “ terrain ” le temps que votre couverture salariée devienne effective. Avertissez l’organisme de Sécurité sociale concerné du fait que vous avez trouvé un emploi. Vous êtes demandeur d’emploi et bénéficiez d’une indemnisation chômage Vous ne travaillez pas et ne percevez aucune indemnité chômage Vous pouvez bénéficier d’une prise en charge par la Sécurité sociale, sur demande auprès de votre CPAM. La Couverture Maladie Universelle (CMU) de base permet à toute personne résidant en France depuis au moins 3 mois de façon stable et régulière de bénéficier de la sécurité sociale. Vous devez présenter à votre CPAM la décision de l’ASSEDIC accordant les allocations. Pour demander la CMU, adressez vous à votre Mairie qui vous orientera vers l’administration concernée. En attendant d’avoir 3 mois de résidence en France, prolongez votre couverture auprès de l’organisme qui vous a couvert pendant votre mission. Vous pouvez bénéficier d’une prise en charge par la Sécurité sociale La Couverture Maladie Universelle (CMU) de base permet à toute personne résidant en France depuis au moins 3 mois de façon stable et régulière de bénéficier de la sécurité sociale. Vous devez présenter à votre CPAM la décision de l’ASSEDIC accordant les allocations. Pour demander la CMU, adressez vous à votre Mairie qui vous orientera vers l’administration concernée. En attendant d’avoir 3 mois de résidence en France, prolongez votre couverture auprès de l’organisme qui vous a couvert pendant votre mission. Dans tous les cas, contactez la CPAM de votre domicile pour mettre à jour votre dossier (internet, courrier…) Clong Volontariat 17 Pour les anciens expatriés non résidents sur le territoire Français, vous devez vous renseigner pour savoir comment bénéficier des cotisations qui ont été versées à la CFE pour vous. Pour savoir si le système de sécurité sociale de votre pays a un accord avec la Sécurité Sociale française, renseignez vous auprès du Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (CLEISS : www.cleiss.fr) 1.2. La Complémentaire Santé ou « mutuelle » La Sécurité sociale rembourse partiellement les frais liés à la santé. Pour parvenir à de meilleurs remboursements, vous devrez souscrire une assurance complémentaire. Elle n’est pas obligatoire, mais vivement conseillée. Plusieurs possibilités s’offrent à vous : › Prolonger la complémentaire souscrite par votre ONG. Cette option est souvent proposée en fin de mission par votre organisation. Si ce n’est pas le cas, demandez au service RH si c’est possible. Le plus souvent, vous pouvez souscrire pour une durée limitée : cela vous permettra de rester couvert le temps que vous souscriviez à un organisme assureur pour une plus longue durée. de de CMU complémentaire, renseignez vous auprès de votre mairie, qui vous orientera vers l’organisme compétent. 2. La retraite Si vous êtes parti en tant que Volontaire de Solidarité Internationale dans le cadre de la loi de 2005 6 et quelle qu’ait été la durée de votre mission, votre ONG a l’obligation de cotiser à la retraite auprès de la CFE, qui reverse les cotisations à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) chargée de la gestion de la retraite de base de la sécurité sociale. Vous pouvez donc demander un relevé de votre situation à l’issue de votre volontariat. Lors du calcul de votre retraite, ce document vous permettra de justifier de vos cotisations. Conservez-le donc précieusement ! › Ré-affiliez vous à la mutuelle à laquelle vous étiez affilié avant votre départ ! C’est souvent le plus simple : ils possèdent déjà votre dossier. Si vous êtes parti avec un statut de salarié, votre employeur a certainement cotisé pour votre retraite. Demandez au service RH de votre ONG les coordonnées de l’organisme en question pour leur demander un relevé de votre situation. Il est aussi possible que vous ayez cotisé à une caisse de retraite complémentaire. Si c’est le cas, pensez à leur demander un relevé de votre situation. Conservez ce document précieusement jusqu’à votre retraite. › Demandez à bénéficier de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire : sous conditions de ressources, l’État prend en charge tout ou partie de votre couverture complémentaire. Pour instruire une deman- A ce jour, nous n’avons pas d’informations sur le système de déblocage des droits à la retraite acquis pour les salariés ou volontaires expatriés non Français et non résidents sur le territoire français. 6 Notons que pour les volontaires partis dans le cadre du décret de 1995, les ONG avaient déjà l’obligation de cotiser pour les volontaires engagés pour un an et plus. La loi n°2005-159 de 2005 assouplit donc ces dispositions en supprimant cette restriction sur la durée de la mission. 7 Article 3 de la loi de 2005. Informations / Pratiques £ Pour plus de détails sur la CMU et la CMU complémentaire (conditions de ressources, etc.), renseignez vous sur www.service-public.fr. £ Pour avoir plus d’informations sur vos droits à la sécurité Sociale : www.ameli.fr £ le site de Sida Info Service : www.sida-info-service.org £ Site de la Caisse des Français de l’étranger : www.cfe.fr (vous avez reçu un mot de passe qui vous permettra d’accéder à un espace personnel et d’imprimer des attestations si nécessaire). 18 Chapitre 2 2/ Ressources financières Aides financières / A votre retour En cas de situation économique difficile et sous certaines conditions, il est généralement possible de recevoir différents types d’aides financières. A votre retour : si vous étiez volontaire : • Demandez vos bulletins/certificats d’indemnité à votre ONG si vous ne les avez pas reçus durant votre mission • Demandez à votre ONG de vous remettre une attestation d’accomplissement de mission de solidarité internationale 7. si vous êtes parti en tant que salarié : • Demandez vos bulletins de paie à votre employeur si vous ne les avez pas reçus durant votre mission • Demandez les documents de fin de contrat : l’attestation ASSEDIC est obligatoire pour votre inscription ASSEDIC, l’employeur est aussi tenu de vous remettre un certificat de travail. 1. L’assurance chômage | Volontaires : Le contrat de volontariat n’étant pas un contrat de travail, le volontaire ne cotise pas à une assurance chômage pendant le temps de sa mission. | Salariés : Vous pourrez prétendre à l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) versée par les ASSEDIC, si vous avez cotisé suffisamment. Attention, la cotisation à l’assurance chômage n’est pas obligatoire pour les non ressortissants de l’Union Européenne : renseignez vous auprès du service RH de votre ONG. Le régime d’assurance chômage assure un revenu de remplacement uniquement aux salariés involontairement privés d’emploi. Clong Volontariat 19 Chômage / Les droits du volontaire Pour les volontaires, différents cas peuvent se présenter selon que vous ayez travaillé ou non avant votre départ : Vous étiez salarié Vous étiez sans emploi et vous bénéficiez d’une Aide au Retour à l’emploi Vous n’avez jamais travaillé ou pas assez longtemps pour bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi — — • Soit vous avez démissionné pour effectuer une mission de VSI d’un an au moins 8. Situation avant votre départ en mission Situation pendant la mission Situation à votre retour • Soit vous étiez arrivé à la fin de votre contrat de travail à durée déterminée ou êtes parti dans le cadre d’un licenciement ou d’une rupture conventionnelle. — Vous avez 12 mois pour vous inscrire aux ASSEDIC. Le départ interrompt le versement des allocations. Le contrat de volontariat n’étant pas un contrat de travail, vous ne cotisez pas à une assurance chômage pendant le temps de la mission. Vous pouvez demander le reliquat de vos droits aux ASSEDIC si vous revenez après une période inférieure à 3 ans cumulée à la durée de vos droits 9. Vous n’avez aucun droit à l’ARE à votre retour. 8 La démission pour effectuer une mission de Volontariat de Solidarité Internationale dans le cadre de la loi de 2005 est considérée comme légitime et, à ce titre, ne vous pénalisera pas : vous pourrez ouvrir des droits à l’indemnisation – si vous en avez acquis auparavant. Mais attention, il faut que votre contrat ait été d’au moins un an... 9 Exemple : vous êtes parti 3 ans et, avant votre départ, vous aviez un droit à indemnisation de 9 mois, vous pouvez donc vous réinscrire avant la fin d’un délai de 3 ans et 9 mois. Passé ce délai, vous perdrez vos droits. 20 Chapitre 2 Délais / Bénéficier de l’Aide au Retour à l’Emploi Tableau récapitulatif des délais à respecter pour faire la demande d’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi : Bénéficiaires Délais pour demander à bénéficier de l’ARE Le volontaire était salarié en France avant de partir en mission (démission ou fin du CDD) Durée de la ou des missions dans la limite de 6 ans + 12 mois Le volontaire est parti en mission et bénéficiait des ASSEDIC 3 ans + durée des droits (23 mois maximum) à compter de la première date d’admission aux ASSEDIC Le conjoint était salarié avant de partir en mission mais il a démissionné Durée de 12 mois allongée de la période de résidence à l’étranger, le tout ne pouvant pas être supérieur à 3 ans Le conjoint était salarié avant de partir en mission et le CDD est terminé 12 mois sans possibilité d’allongement | Votre conjoint Si votre conjoint a démissionné de son CDI pour vous suivre en mission, sa démission est considérée comme légitime. Votre conjoint pourra ainsi bénéficier de l’ARE à son retour s’il remplit les conditions pour l’attribution de l’allocation. Pour le conjoint en CDD, il peut être plus judicieux d’ouvrir ses droits avant de partir à l’étranger : en effet, le conjoint en CDD bénéficie de 12 mois après la fin de son CDD pour demander à bénéficier de l’ARE, sans possibilité d’allonger ce délai en prenant en compte la période de résidence à l’étranger. Dans tous les cas, renseignez vous sur www.assedic.fr. | Montant des indemnités : Pour estimer vos droits à l’ARE, le montant mensuel et la durée, vous pouvez effectuer une simulation sur www.assedic.fr. Pour les volontaires, l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est calculée à partir de vos anciens salaires si vous en avez eu. Seuls les salaires soumis aux contributions des ASSEDIC sont retenus. Les indemnités liées à la perte de votre emploi, telles les indemnités de licenciement, ne sont pas intégrées dans le salaire de référence. | Durée d’indemnisation : La durée de votre activité salariée à temps plein détermine la durée de votre indemnisation. A titre indicatif, la durée minimale d’indemnisation est de 7 mois si vous avez travaillé 6 mois à temps plein durant les 22 derniers mois et si vous remplissez les autres conditions. Clong Volontariat 21 ANPE-ASSEDIC / Vos interlocuteurs Dans tous les cas, les ASSEDIC sont votre interlocuteur permanent pendant votre période de chômage. Elles effectuent les opérations administratives nécessaires à votre inscription ou réinscription comme demandeur d’emploi ; elles versent également les allocations chômage. Après votre inscription aux ASSEDIC, l’ANPE est là pour vous informer, vous conseiller et vous accompagner dans votre recherche d’emploi. Vous devez obligatoirement vous rendre à l’ANPE pour un 1er entretien. A partir de 2009, l’accompagnement des demandeurs d’emploi pourrait être pris en charge par un seul acteur. En effet, la fusion de l’ANPE et du réseau des Assedic doit prendre effet le 1er janvier 2009. Prévue par la loi du 13 février 2008 relative à la réforme de l’organisation du service public de l’emploi, cette fusion crée un organisme unique chargé à la fois d’indemniser les chômeurs et de faciliter leur recherche d’emploi, le « Pôle Emploi ». Notes importantes / Allocation temporaire Les salariés expatriés, non bénéficiaires de l’ARE, peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de l’Allocation Temporaire d’Attente. Pour cela, ils doivent avoir travaillé au moins 182 jours à l’étranger dans les 12 mois précédant la fin de leur contrat de travail et ne doivent pas pouvoir prétendre, lors de leur retour en France, à une allocation d’assurance chômage. Ils doivent également être inscrits comme demandeurs d’emploi et justifier de ressources mensuelles inférieures ou égales au RMI. L’ATA est versée au maximum pour 12 mois et ne peut être attribuée qu’une seule fois. 22 Chapitre 2 2. Aides pour les Volontaires de la Solidarité Internationale Il existe des aides financières au retour spécifiques pour les volontaires de solidarité internationale, financées par le Ministère des Affaires étrangères. 2.1. L’Indemnité de réinstallation Cette indemnité est réservée aux Volontaires de la Solidarité internationale. C’est seulement lors de votre retour effectif dans votre pays de résidence et si vous avez effectué au moins 24 mois continus de mission que vous pouvez prétendre à une indemnité de réinstallation. | Caractéristiques : › Financée par le Ministère des Affaires étrangères au titre d’aide à la réinstallation dans le pays de résidence. › Montant fixé à 3 700 euros et versé en une fois à la fin de l’engagement Volontaire. › Possibilité d’en bénéficier 3 fois maximum dans sa vie, à condition de rester en France au moins 12 mois entre chaque contrat (contrats de 24 mois minimum). | Conditions d’obtention : › Avoir été engagé comme volontaire dans le cadre de la loi du 23 février 2005. › Avoir effectué 24 mois de mission sur le terrain sans interruption pour une ou plusieurs ONG agréées. Les périodes de congés sont intégrées dans les 2 ans de mission même s’ils sont pris en fin de mission. › Demande possible uniquement si le retour dans le pays de résidence est effectif › Ne pas être fonctionnaire ou assimilé › En cas d’interruption anticipée de la mission pour force majeure (à l’appréciation du MAE), le montant de l’indemnité est fonction de la durée de la mission. Le volontaire peut bénéficier de cette indemnité en ayant effectué une mission d’au moins 12 mois sur place, si son retour est déterminé par un cas de force majeure. Le Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Education Populaire (FONJEP) se chargera de vous verser cette indemnité sur votre compte. Lors d’une rupture de contrat (par l’ONG ou par force majeure), l’ONG doit fournir au MAE le motif de la rupture pour le volontaire souhaitant bénéficier de l’indemnité. Chaque cas fait l’objet d’une étude particulière. 10 Cette indemnité de réinstallation, soumise à imposition, concerne les volontaires soumis à la loi de 2005 10. Cependant certaines associations permettent à leurs volontaires qui ne relèvent pas de cette loi de 2005, d’accéder à une indemnité de réinstallation. Dans ce cas, c’est votre association qui prendra en charge le coût de cette indemnité. Dans tous les cas, référez-vous à votre contrat de volontariat et renseignez-vous auprès de votre association. 2.2. Prime forfaitaire d’insertion professionnelle Si, à la fin de votre mission, vous ne remplissez pas les conditions d’attribution du Revenu Minimum d’Insertion (RMI) et que vous êtes inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi sans pouvoir prétendre au bénéfice de l’indemnisation chômage, vous pouvez, dans un délai d’un an maximum à compter de la fin de votre mission, demander à recevoir une prime forfaitaire d’insertion professionnelle. | Caractéristiques : › Versée par le Ministère des Affaires étrangères au volontaire inscrit à l’ANPE, ne pouvant bénéficier du RMI ou des allocations ASSEDIC. › Montant fixé à 667 € par trimestre, pendant une durée maximale de 3 trimestres (soit au total 2 001 €), versé au prorata du temps sans emploi. › Le cumul de cette prime avec toute autre aide liée à la situation de recherche d’emploi est interdit (à noter : cette prime peut se cumuler avec le versement de l’indemnité de réinstallation puisque celle-ci ne constitue pas une aide liée à la recherche d’emploi). › La prime forfaitaire d’insertion professionnelle (dans sa globalité) ne pourra être versée plus de 2 fois à un même volontaire. Le second versement est soumis à l’accord du Ministère. | Conditions d’obtention : › Avoir été engagé en qualité de volontaire dans le cadre de la loi du 23 février 2005 › Être inscrit comme demandeur d’emploi en France (ANPE) dans un délai d’un an maximum à compter de la fin de la mission › Ne pas avoir droit aux allocations chômage, ni à toute autre aide liée à la recherche d’emploi. › Justifier d’au moins 3 mois de recherche d’emploi depuis la fin du contrat de volontaire. Cela implique une inscription immédiate à l’ANPE au retour de mission. › Ne pas percevoir le RMI (à noter : il est plus avantageux de recevoir le RMI que cette prime) Il faut donc que l’ONG soit agréée par le MAE. Clong Volontariat 23 › Cette prime n’est pas due en cas de rupture avant terme du contrat, sauf si la rupture résulte d’un cas de force majeure ou du fait de l’association. | Formalités : › Inscription à l’ANPE du domicile dès le retour. › Envoyez à votre association : - Le double de vos trois coupons remis par l’ANPE lors de chaque pointage (un par mois) ou historique de votre situation depuis votre retour ; - Un RIB ; - Une attestation sur l’honneur que vous ne pouvez bénéficier d’aucune indemnité liée à la recherche d’emploi. › Pour chaque versement trimestriel, vous devez fournir à votre association tous les documents, ci-dessus mentionnés. 3. Autres Aides 3.1. Revenu Minimum d’Insertion (RMI) Le RMI constitue une compensation financière à vos revenus mensuels, sur la base d’un revenu minimum théorique. Pour une personne seule sans enfant, il est de 447,91 euros par mois au 1er janvier 2008. L’ensemble des ressources du foyer sera pris en compte lors de l’étude votre dossier (salaires, indemnités de maladie, pensions alimentaires, allocations familiales, indemnités de chômage…). | Conditions d’obtention : › Avoir 25 ans ou plus sauf si vous attendez un enfant ou si vous avez au moins un enfant à charge. › Résider en France (aucune durée de résidence n’est fixée), être français ou de nationalité étrangère en situation régulière. › Ne pas être élève, étudiant ou stagiaire non rémunéré (à moins que la formation suivie soit considérée comme une « activité d’insertion » prévue dans le contrat d’insertion). › Vos ressources ne doivent pas dépasser un plafond, définies par rapport à votre situation individuelle (cf. tableau ci-dessous). › Si vous êtes célibataire, attention à votre hébergement ! Notez que si vous vivez avec une personne du sexe opposé, il vous sera très difficile de prouver que vous ne vivez pas tout simplement en couple, ce qui a une incidence sur les montants mensuels du RMI. › Ne pas recevoir l’allocation équivalent retraite versée par les ASSEDIC. › S’engager à participer aux actions d’insertion sociale dans les 3 mois du versement des allocations. | Formalités : › La demande peut être adressée à une assistante sociale : renseignez-vous auprès de votre Mairie qui vous orientera. › Après 3 mois de versement du RMI et pour continuer à le percevoir au-delà, vous devrez signer un “contrat d’insertion” par lequel vous garantissez de façon formelle que vous faites les démarches nécessaires à votre insertion sociale et professionnelle. Montants mensuels maximums du RMI au 1er janvier 2008 : 24 Chapitre 2 Nombre d’enfants ou de personnes à charge Vous vivez seul(e) Vous vivez en couple (marié ou non) 0 447,91 € 671 ,87 € 1 671 ,87 € 806,24 € 2 806,24 € 940,62 € Par enfant ou personne en plus Plus 179,16 € Plus 179,16 € Après accord du Conseil général, l’allocation vous est versée à compter du premier jour du mois civil au cours duquel vous avez déposé votre demande. Elle est d’abord attribuée pour 3 mois. Ensuite, le montant octroyé sera révisé tous les 3 mois en fonction de l’évolution de votre situation et du contrat d’insertion signé. Une déclaration vous sera adressée chaque trimestre pour connaître vos revenus des 3 mois précédents. Le versement est assuré par votre CAF. Il cesse le premier jour du mois qui suit celui où vos ressources dépassent le RMI. › Reprise d’activité : Renseignez-vous auprès de votre CAF quant au montant du RMI que vous toucherez les mois suivant votre reprise d’activité. RMI/Aide au logement : Si vous recevez une aide au logement, ou si vous n’avez pas ou plus de charges de logement (car vous êtes logé gratuitement ou vous êtes propriétaire de votre logement sans avoir à rembourser un emprunt), votre RMI sera réduit d’un montant forfaitaire variable selon le nombre de personnes composant le foyer (51,97 euros pour une personne seule). | Avantages associés au RMI : › Santé : Si le RMI vous est octroyé, vous bénéficierez alors automatiquement de la Couverture Maladie Universelle et de la couverture complémentaire qui assurent une prise en charge totale des frais médicaux et d’hospitalisation dans la limite des tarifs conventionnés. › Impôts : Exonération de la taxe d’habitation pour les titulaires du RMI vivant seuls ou Informations / avec des personnes à charge ou bénéficiant de l’allocation supplémentaire. Elle est maintenue en cas de retour à l’emploi pendant la période de cumul du RMI avec un revenu d’activité et l’année suivante. Les bénéficiaires du RMI ont droit à ce dégrèvement total également l’année suivant celle au cours de laquelle ils cessent d’avoir droit au RMI. › Aide aux transports, aide pour la garde de vos enfants et accès gratuit à certains équipements sportifs et culturels, … 3.2. Aides de la Caisse des Allocations Familiales Il s’agit là d’une liste non exhaustive de quelques-unes des aides que vous pouvez peut-être obtenir de votre Caisse d’Allocations Familiales (CAF), sous conditions, notamment la résidence en France. Adressez-vous à la CAF de votre lieu de résidence qui vous renseignera en fonction de votre situation personnelle. www.caf.fr | Les allocations familiales : Vous les recevrez si vous avez au moins 2 enfants à votre charge âgés de moins de 20 ans. Le montant mensuel des allocations familiales varie selon le nombre d’enfants à charge au foyer et est majoré quand les enfants grandissent. Vous n’avez pas de demande à effectuer, les allocations vous sont versées automatiquement dès le deuxième enfant à charge si vous avez signalé à la CAF l’arrivée d’un nouvel enfant. Si vous n’êtes pas allocataire, retirez auprès de la CAF une déclaration de situation. | Le complément familial : Vous devez avoir au moins 3 enfants à charge tous âgés de plus de 3 ans et vos ressources ne doivent pas dépasser certaines limites. Vous n’avez pas de démarches particulières à Pratiques La loi du 1er décembre 2008 généralise le revenu de solidarité active (RSA), cette nouvelle prestation a vocation à remplacer le revenu minimum d’insertion (RMI), l’allocation de parent isolé (API) et différents dispositifs d’incitation à la reprise d’activité à compter du 1er juin 2009. Le revenu de solidarité active concernera les demandeurs d’emploi qui continueront de toucher l’équivalent du RMI, et les personnes à faibles revenus, qui bénéficieront du RSA comme complément de revenu dégressif au fur et à mesure que les revenus du travail augmentent. Clong Volontariat 25 effectuer sauf à déclarer tous les ans l’état de vos revenus à votre CAF. Le complément familial vous sera versé automatiquement. | L’allocation de base de la PAJE (Prestation d’accueil du jeune enfant) pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2004 : Vous avez un enfant de moins de 3 ans et vos ressources sont limitées, vous avez peut-être droit à cette aide. Pour percevoir cette allocation, votre enfant doit obligatoirement passer trois examens médicaux à certaines dates. Pour l’enfant qui vient de naître, vous devez adresser à votre CAF la photocopie du livret de famille ou un extrait de l’acte de naissance de l’enfant et l’attestation du premier examen médical de l’enfant. | L’allocation de rentrée scolaire (ARS) : Elle est versée sous 2 conditions : › Vous avez au moins un enfant âgé de 6 à 18 ans › Vos ressources de l’année précédente ne dépassent pas certaines limites (voir sur le site Internet de la CAF, http://www.caf.fr/ ). Une allocation dégressive peut être attribuée aux familles dont les revenus sont légèrement supérieurs au plafond. Si vous avez bien rempli votre déclaration de ressources et si vous y avez droit, la CAF vous versera automatiquement l’ARS, sans aucune démarche de votre part, pour vos enfants de moins de 16 ans. Si votre ou vos enfants ont entre 16 et 18 ans, il faudra fournir à la CAF un justificatif de scolarité ou d’apprentissage. | L’aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée (AFEAMA) pour les enfants nés avant le 1er janvier 2004 : Votre enfant doit avoir moins de 6 ans et vous devez le confier à une assistante maternelle agréée auprès des services départementaux de la Protection maternelle et infantile (PMI). Quels que soient votre situation familiale et vos revenus, vous avez droit à cette aide, sous conditions cependant d’être l’employeur de cette assistante, de déclarer son embauche à l’URSSAF et de ne pas la payer plus de cinq fois le Smic horaire par jour et par enfant gardé. Votre CAF règlera pour vous les cotisations sociales dues à l’URSSAF pour l’assistante maternelle et vous versera directement chaque trimestre cette prestation, dont le montant varie selon les ressources et l’âge de l’enfant gardé. Pour bénéficier de cette prestation, vous devez remplir un formulaire d’aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agréée. 3/ Le logement 1. Se loger 1.1. Dans le parc privé Trouver un logement contribuera à vous aider à retrouver une situation stable et favorable à une recherche d’emploi en France. Notez que trouver un logement par une agence immobilière peut vous coûter plus cher que par un particulier, les frais d’agence pouvant être plus élevés que le coût du loyer mensuel du logement. Plusieurs moyens sont à votre disposition pour mener à bien cette recherche : | La presse : › la presse spécialisée : « Particulier à Particulier » (parution tous les jeudis, vente en kiosque), « J’annonce », etc. › la presse locale › les journaux locaux gratuits (à lire avec prudence) › certains quotidiens | Les agences : › les agences proprement dites où vous pou- 26 Chapitre 2 vez visiter comme bon vous semble et ne payez les frais que si vous louez. | Internet : › www.avendrealouer.fr, www.jannonce.fr, www. seloger.com, www.pap.fr, www.fnaim.fr, etc. › www.colocation.fr, www.recherche-colocation.com, www.appartager.com, www.portail-colocation.com, etc. Contactez vos différents réseaux : famille, amis, anciens collègues, anciens expatriés, contacts par votre ONG… Le propriétaire ou l’agence en charge de la location vous demande de constituer un dossier comprenant des garanties financières, preuves de vos revenus, cautions, etc. Pour vous renseigner sur vos droits et devoirs, vous pouvez consulter le site Internet du Ministère du Logement et de la Ville (www.logement.gouv. fr) ou le site www.droitdulocataire.fr. Pensez également à la colocation ; attention, celle-ci est généralement solidaire, vous êtes donc engagé dans le cas où votre colocataire n’est pas solvable. Petit lexique Le bail : le contrat comporte des clauses obligatoires telles que la date du contrat, la date de prise d’effet, la description et destination du logement, le montant du loyer et condition de sa révision annuelle, le montant des charges, du dépôt de garantie, la date de remise des clefs. Il doit également indiquer si le logement loué est conventionné ou non (condition nécessaire pour bénéficier de certaines aides au logement prévues par la loi). Le loyer : Il est librement fixé par le propriétaire (vous pouvez toujours essayer de le discuter) ; son augmentation annuelle est prévue par le bail suivant l’indice de référence des loyers (depuis le 1er janvier 2006). Le dépôt de garantie : Il ne peut excéder 2 mois de loyer hors charges ; il vous est restitué dans les 2 mois de votre départ dans son intégralité ou déduction faite des dépenses qui seront nécessaires après votre passage pour remise en état du logement. La caution : Elle a pour objet de constituer une garantie pour le propriétaire en cas de nonpaiement de votre part ; elle se présente sous la forme d’un contrat écrit entre vous, la personne qui se porte caution et votre propriétaire. L’état des lieux : Il est réalisé à l’entrée dans les lieux (avant que vous n’emménagiez) et à la sortie. Il est fait en présence du propriétaire et du locataire. N’hésitez pas à faire remarquer le moindre petit détail qui n’est pas parfait (il vaut mieux un état des lieux très détaillé que trop peu et qui risquerait d’être utilisé contre vous à votre départ du logement). Il servira à établir les travaux éventuels qui vous seront facturés lorsque vous quitterez le logement s’il y a des dégradations (imputés sur le dépôt de garantie). L’assurance : La loi vous oblige à souscrire une assurance multirisques habitation qui couvre vos biens et votre responsabilité en cas de vol, incendie, dégâts des eaux, catastrophes naturelles. 1.2. Dans le parc public (HLM) Pour faire une demande de logement HLM, vous devez être Français ou avoir un titre de résidence régulier sur le territoire. Pour accroître vos chances d’obtenir un logement dans le parc HLM, vous avez intérêt à déposer votre candidature simultanément : › auprès des organismes HLM du département où vous voulez résider › à la préfecture du département où vous souhaitez habiter › à la Mairie de la ville où vous souhaitez résider Il n’est pas obligatoire de résider dans une commune pour y faire une demande de logement. Renseignez-vous auprès de votre Mairie qui vous orientera. 2. Aides au logement Sous conditions, vous pouvez bénéficier de l’une des trois aides au logement suivantes (elles ne sont donc pas cumulables). Les conditions d’attribution liées aux ressources et au logement (surface et confort minimal, montant du loyer) sont identiques pour ces trois prestations. | L’aide personnalisée au logement (APL) : Vous payez un loyer pour un logement conventionné et vos ressources sont modestes, ou vous achetez, construisez, améliorez votre logement (résidence principale), vous avez peut-être droit à cette aide, et ce quels Clong Volontariat 27 que soient votre âge, votre situation familiale et professionnelle. Renseignez-vous auprès de votre CAF. | L’allocation de logement à caractère familial (ALF) : Cette allocation concerne les personnes qui ont à charge au moins une personne (enfant, personne âgée, handicapée), ou les jeunes couples mariés depuis moins de cinq ans (à condition que les deux époux aient moins de 40 ans au moment du mariage). Pour bénéficier de cette aide, vous devez payer un loyer et être locataire ou colocataire de votre résidence principale. Renseignez-vous auprès de votre CAF. | L’allocation de logement à caractère social (ALS) : Elle est attribuée sous conditions de ressources à toute personne qui ne peut bénéficier ni de l’APL, ni de l’ALF. Renseignez-vous auprès de votre CAF. La CAF calculera le montant de votre aide au logement en tenant compte du nombre d’enfants et des autres personnes à charge, du lieu de résidence, du montant du loyer ou de la mensualité de remboursement du prêt, des ressources du foyer… 4/ La fiscalité Toutes les démarches concernant l’établissement de votre déclaration auprès des services des impôts français et du pays de votre mission relèvent de votre seule responsabilité et de votre initiative et ne peuvent aucunement incomber à l’association pour laquelle vous êtes parti en mission. Les informations de cette rubrique vous sont donc communiquées à simple titre d’information et par mesure de facilitation, mais ne remplacent pas les démarches individuelles à effectuer auprès des services fiscaux. Cela est d’autant plus important que chaque situation personnelle est particulière et ne peut donc faire l’objet d’une explication standard dans le cadre de ce guide. 1. Pour les volontaires | Votre indemnité mensuelle de volontariat : « Elle n’est soumise en France, ni à l’impôt sur le revenu, ni aux cotisations et contributions sociales » (Art. 7 de la loi de 2005). Vous n’avez donc pas à la déclarer dans votre Déclaration d’Impôts. Toutefois, ce régime fiscal en droit français n’implique pas que cette indemnité ne soit pas imposable dans le pays de mission ; la loi française sur le volontariat ne lui est pas juridiquement imposable, même si le volontaire peut s’en servir pour argumenter auprès des services fiscaux du pays de mission afin d’obtenir une exonération. | La prime forfaitaire d’insertion professionnelle et l’indemnité de réinstallation : La loi reste silencieuse concernant le régime fiscal applicable à ces deux indemnités ; il 28 Chapitre 2 convient donc d’en déduire qu’elles sont soumises à l’impôt sur le revenu et au prélèvement de la CSG et de la CRDS. Elles sont dès lors considérées comme des revenus accessoires aux salaires. 2. Pour les salariés Pour savoir si vous devez payer l’impôt sur le revenu sur vos salaires perçus au titre de votre contrat de salarié expatrié, il est important de savoir : | Si votre pays de mission et la France ont signé une Convention fiscale. Il s’agit d’un accord signé entre deux États déterminant les règles fiscales applicables aux immigrés et permettant d’éviter la double imposition dans le pays d’origine et dans le pays d’expatriation. Pour savoir si votre pays de mission a signé une convention fiscale avec la France, renseignez vous sur le site www.impots.gouv.fr en suivant le cheminement suivant : Plan du site › Particuliers › Vivre hors de France › Les conventions fiscales. | Où vous êtes domicilié fiscalement. Le domicile fiscal est lieu de résidence du contribuable ; il détermine son assujettissement aux règles fiscales. Le départ à l’étranger n’entraîne pas d’office le transfert du domicile fiscal à l’étranger et l’imposition comme non-résident. En l’absence de convention internationale définissant ce domicile, vous êtes considéré comme domicilié fiscalement en France si vous répondez à un seul ou plusieurs de ces critères (Article 4B du Code général des Impôts) : › vous avez en France votre foyer, ou à défaut votre lieu de séjour principal. Le foyer se définit comme votre lieu de résidence habituelle. La France est considérée comme le lieu de séjour principal si vous y séjournez plus de 6 mois au cours d’une année donnée. › vous exercez en France une activité professionnelle salariée ou non, sauf si elle est accessoire. › vous avez en France le centre de vos intérêts économiques. Il s’agit du lieu de vos principaux investissements, du siège de vos affaires, du centre de vos activités professionnelles, ou le lieu d’où vous tirez la majeure partie de vos revenus 11. Ces critères s’appliquent séparément à chaque conjoint ou partenaire pacsé. Ainsi, dans des circonstances qui restent exceptionnelles, un conjoint ou partenaire pacsé, peut être résident et l’autre pas. Deux cas de figure se présentent donc : › Si votre domicile fiscal est en France, vous serez imposé en France sur l’ensemble de vos revenus qu’ils soient de source française ou étrangère, sous réserve de l’application des conventions fiscales internationales. Vous déclarerez vos revenus en France dans les conditions et les délais habituels, c’est-à-dire au Centre des impôts de votre domicile en France. › Si votre domicile fiscal est situé hors de France, vous devez payer l’impôt sur le revenu en France pour les seuls revenus de source française. Ce principe s’applique sous réserve de dispositions contraires contenues dans les conventions fiscales internationales. En matière de salaire, les revenus de source française sont les revenus d’activités professionnelles, exercées en France : les revenus versés par votre association ne sont pas des revenus de source française mais des revenus de source étrangère, même si l’association est française, car la mission est réalisée à l’étranger. Ainsi, vous n’avez à déclarer les revenus versés par votre association au fisc français uniquement si votre domicile fiscal est en France. La détermination du domicile fiscal permet donc de savoir à qui vous devez déclarer les revenus versés par votre association. Une fois cette opération réalisée, vous pourrez savoir quelles sont les règles d’imposition applicables à ces revenus. Les revenus déclarés dans chaque Etat seront imposés conformément au droit interne de chaque Etat, sous réserve de l’application de convention fiscale internationale. 11 À titre d’exemple : conserver en France des placements financiers qui ne génèrent qu’une faible part de vos revenus n’engendrera pas une domiciliation fiscale en France. En revanche, si vous conservez une activité économique représentant une part importante de vos revenus (une entreprise, par ex.), vous serez probablement domicilié en France. Clong Volontariat 29 Fiscalité / Résumé des différentes situations Les différentes situations sont résumées dans le tableau suivant : PAYS AVEC CONVENTION FISCALE Domicile fiscal hors de France Revenus rémunérant l’activité à l’étranger Démarches Non imposables en France – Imposables dans votre pays de mission/de résidence fiscale. Déclaration au centre des impôts correspondant au domicile fiscal, selon les règles locales. Domicile fiscal en France Domicile fiscal hors de France Imposition selon les règles de la convention fiscale Non imposables en France – Imposables dans votre pays de mission/de résidence fiscale Imposables en France et dans votre pays de mission Déclaration au centre des impôts correspondant au domicile fiscal, selon les règles locales. Déclaration au centre des impôts français correspondant au domicile fiscal et déclaration dans le pays de mission, selon les règles locales. Selon les règles de la convention fiscale. | Cas particulier : vous disposez d’une habitation en France. Vous pouvez être soumis à l’impôt sur le revenu sur une base forfaitaire égale à trois fois la valeur locative réelle de ces biens si la convention internationale qui vous est applicable le prévoit. Vous joindrez à votre déclaration d’impôt 2042 une note annexe mentionnant l’adresse Notes importantes PAYS SANS CONVENTION de ces biens et leur valeur locative réelle. Vous serez imposé sur cette valeur au barème progressif. Toutefois, ce régime, qui a pour objet d’établir une contribution minimale à la charge des personnes, ne s’applique pas aux personnes dont les revenus de source française sont supérieurs à la base forfaitaire, auquel cas le montant de ces revenus sert de base à l’impôt. / Impôts locaux et redevance £ Pendant votre séjour à l’étranger, vous restez redevable des impôts locaux (taxe d’habitation et taxe foncière) relatifs aux biens immobiliers dont vous disposez ou que vous possédez en France. Ces impôts sont gérés par les centres des impôts dont dépendent vos biens. £ Vous êtes soumis à la redevance audiovisuelle dès lors que vous possédez un poste de télévision dans l’habitation que vous conservez en France. N’hésitez pas à demander une exonération auprès de votre centre des impôts local de la redevance si votre habitation reste totalement inoccupée pendant votre séjour à l’étranger ou si vous emportez votre téléviseur dans le pays de résidence. 30 Chapitre 2 Domicile fiscal en France 3. Les Formalités à remplir : | Vous étiez resté résident fiscal de France et êtes revenu de votre séjour à l’étranger : Vous déclarerez vos revenus en France dans les conditions et les délais habituels, c’est-àdire au Centre des impôts de votre domicile en France. | Vous étiez non résident fiscal de France et êtes revenu définitivement en France l’an dernier : Communiquez dès que possible votre nouvelle adresse au : › Centre des Impôts des Non Résidents (CINR) TSA 10010 10, rue du Centre 93465 NOISY le Grand Cedex Téléphone standard : 01 57 33 83 00 Télécopie : 01 57 33 82 66 Courriel : [email protected] Et à : › la Trésorerie des Non Résidents (TNR) 10, rue du Centre 93463 NOISY le Grand Cedex Téléphone standard : 01 57 33 83 00 Télécopie : 01 57 33 90 31 Courriel : [email protected] Au moment du dépôt de la déclaration, déclarez en ligne ou envoyez votre déclaration 2042 au Centre des Impôts des Non Résidents. Informations / Pratiques Dans tous les cas, pour en savoir plus et être sûr de l’actualisation des données, consultez le site internet www.impots.gouv.fr en suivant le cheminement suivant : Plan du site › Particuliers › Vivre hors de France De plus, pensez à vous acquitter des impôts locaux si vous occupez un logement au 1er janvier de l’année en cours. En cas de doute, contactez le centre des impôts de votre lieu de résidence. Pensez à préciser votre date de retour en France dans le cadre « Autres renseignements ou souscription de la déclaration pour une autre personne ». Consultez la rubrique « Comment bien remplir votre déclaration » pour visualiser les cases de la déclaration 2042 qui doivent être complétées. N’oubliez pas de préciser votre nouvelle adresse dans le cadre prévu à cet effet, même si l’adresse d’envoi est correcte. A noter : Si vous ne perceviez pas de revenus de source française avant votre retour en France, vous déposez votre déclaration de revenus directement au centre des impôts de votre nouveau domicile. Pour l’année de votre retour, les acomptes provisionnels ou mensuels doivent être versés auprès de la Trésorerie des Non Résidents | Vous étiez non résident fiscal de France et êtes revenu en France durant l’année civile en cours : Ce retour ne sera pris en compte que l’an prochain. Déclarez en ligne ou adressez votre déclaration 2042 au Centre des Impôts des Non Résidents, 10 rue du Centre, TSA 10010 93465 Noisy le Grand cedex. Adresses / Utiles £ Maison des Français de l’étranger : Site officiel du Ministère français des Affaires étrangères. http://www.expatries.diplomatie.gouv.fr consulter les dossiers pays avec dossiers fiscalité £ MINEFI : Site Officiel du Ministère Français des Finances http://www.impots.gouv.fr Consulter la section « Particuliers » : - Textes officiels - estimations en ligne de vos impôts à payer - coordonnées des centres des impôts Ligne Impôts Service : 0820.32.42.52 (0,12 € TTC la minute). £ Ambassade de France de votre pays de mission à consulter en ligne : http://www.expatries.diplomatie.gouv.fr/?SID=12085 Clong Volontariat 31 32 Chapitre 3 Chapitre 3 / Projet professionnel & Recherche d’emploi 1. Introduction ........................................................34 1/ Différents types de retours .....................34 2/ Des difficultés peuvent se rencontrer à différents niveaux .............................................34 3/ Conseils pratiques .........................................35 2. La recherche d’emploi et la définition d’un projet professionnel ..........35 1/ Méthodologie de la recherche d’emploi .........................................................................36 1.1 Réalisation des bilans personnel et professionnel ...........................................................36 1.2 La définition du projet professionnelle ..37 1.3 Savoir construire et mobiliser votre (vos) réseau(x) ..........................................................................37 1.4 Aides à l’orientation professionnelle .....38 2/ Technique de la recherche d’emploi...40 2.1 Les moyens de recherche ..............................40 2.2 Les outils ..................................................................40 3/ Les pistes de recherche...............................42 Clong Volontariat 33 1/ Introduction Après une ou plusieurs missions en Solidarité internationale, que vous ayez passé quelques mois ou plusieurs années sur le terrain, vous avez décidé de vous poser dans votre pays d’origine. Vous y avez peut-être pensé avant le départ, mais il est nécessaire de prendre le temps de réfléchir, pour définir un nouveau projet professionnel. Cette partie du guide a pour vocation de vous aider, justement, à mieux définir les contours de votre nouveau projet, ainsi qu’à vous aider à finaliser votre stratégie de recherche. Tout d’abord, il faut être conscient qu’il existe une pluralité de démarches, de raisons de partir et donc une pluralité de retours. 1. Différents types de retours : | Le retour entre deux missions : Vous êtes dans votre pays comme en vacances, vous savez que vous allez repartir. Dans ce cas-là, vous pouvez tout de même anticiper et déjà préparer votre retour suivant. L’idéal est d’inscrire votre parcours humanitaire dans un projet professionnel : vous savez d’où vous venez, où vous allez, et quelles sont les étapes successives envisagées (formations et expériences professionnelles). L’important est d’y réfléchir dès à présent, de vous donner une ligne directrice, tout en sachant qu’elle évoluera (voire changera peutêtre) en cours de route - mais qu’importe, vous savez où vous allez et pourquoi. | Le retour définitif : Après une ou plusieurs missions, vous souhaitez arrêter totalement les missions à l’étranger et vous installer (ou vous réinstaller) dans votre pays d’origine. Notes importantes | Le retour « indéfini » : Vous n’arrivez pas à déterminer si vous souhaitez repartir ou non. Vous souhaitez faire le point et réfléchir sur votre avenir professionnel : il est important de discerner vos aspirations. 2. Des difficultés peuvent se rencontrer à différents niveaux : | Isolement du demandeur d’emploi qui est souvent compliqué par l’anonymat et une difficulté à faire reconnaître le travail effectué. | Au niveau administratif : les différentes administrations auprès desquelles vous devez effectuer des démarches ne savent pas toujours très bien dans quelle(s) « case(s) » vous mettre : vous pouvez avoir l’impression soudainement d’être en marge, d’être devenu une « bête rare ». / Soyez vigilant La Solidarité Internationale est un petit monde dans lequel il est aussi facile de « s’enfermer », puisque finalement c’est confortable par certains côtés et surtout passionnant. Pour certains d’entre vous, plus vous allez partir en mission et plus vous aurez envie de partir encore. Il est important de toujours avoir à l’esprit « le pourquoi » du départ, et ne pas entrer dans un engrenage où vous partez parce que vous ne savez pas comment revenir. 34 Chapitre 3 Bref, vous avez perdu vos anciens repères et il s’agit d’en acquérir de nouveaux. En ce sens, le retour dans le pays d’origine ressemble au départ : il s’agit d’un véritable changement qui nécessite de vous adapter aux personnes, aux structures, aux réalités locales ! | La recherche d’emploi en France : que ce soit dans l’humanitaire, le milieu associatif ou l’entreprise, la recherche d’emploi est un travail à plein temps qui se prépare. 3. Conseils pratiques Si vous avez décidé d’arrêter les missions de Solidarité Internationale, la première étape de tout nouveau projet professionnel est justement de « faire le deuil » de vos missions. L’expression est forte mais il est essentiel de comprendre que c’est une étape nécessaire. Faire le deuil ne signifie pas que l’on va tout oublier, au contraire. Il s’agit d’apprendre à regarder son expérience passée comme un tremplin pour passer à autre chose. Cela nécessite de « décontextualiser » votre expérience pour mieux la valoriser ensuite. | « Faire le deuil » de ses missions : Il est plus facile de le faire en en parlant : à vos amis, à votre famille, à d’autres volontaires ou expatriés de votre entourage, même s’ils sont partis dans un cadre différent. Cette étape est primordiale, elle vous permet de vous lancer dans la recherche d’emploi de façon sereine, mais elle prend du temps. Aussi, il est important de faire un travail de relecture de son expérience : classer ses photos, les présenter, bref organiser ses souvenirs. Cela permet de faire passer son expérience vécue du souvenir à la « mémoire organisée ». C’est ainsi que se réalise petit à petit le travail du deuil. | Les démarches administratives : Dès le début, remettez-vous dans le système : démarches auprès de l’ANPE, de la CAF, des Assedic… Certes, ce n’est pas toujours très drôle mais ceci peut s’avérer utile. Si l’on envisage un nouveau départ, les « stand-by » entre deux postes peuvent parfois s’allonger considérablement. 2/ La recherche d’emploi & la définition d’un projet professionnel La recherche d’emploi passe d’abord par la définition de son projet professionnel. L’une des erreurs usuelles consiste à penser qu’il faut passer tout de suite à l’action, en oubliant ou en « bâclant » la phase de définition du projet professionnel. Il ne s’agit pas de se jeter dans l’action à corps perdu et d’inonder de multiples organisations par des envois massifs très peu ciblés de candidatures identiques. Ce n’est pas parce que vous enverrez 200 ou 300 candidatures que vous trouverez un travail qui vous convient. Certains décident de suivre une formation pour prendre le temps de retrouver leurs repères en France, pour valider leur expérience humanitaire, pour prendre du recul, combler des lacunes, évoluer vers d’autres postes ou d’autres organismes, ou tout simplement pour se réorienter vers d’autres types d’emplois en France. Clong Volontariat 35 Le facteur temps : L’enquête du CLONG réalisée en 2004 avec IPSOS avait montré que plus de la moitié des volontaires avaient retrouvé un emploi satisfaisant en moins de 6 mois. Pour autant, il faut considérer qu’une période de 9 à 10 mois est normale. En outre, il est possible que vous preniez un temps de « repos » ou de latence avant de commencer votre recherche. C’est assez classique, puisque la même enquête constatait qu’un volontaire sur deux prenait ces quelques mois. Ce peut être une période qui vous aide à savoir vers où vous souhaitez vous orienter. Dites-vous que cela ne sert à rien de vous précipiter vers le marché de l’emploi si vous êtes encore trop hésitant. Si vous n’êtes pas un minimum convaincu, vous ne pourrez pas être convaincant ! Il faut savoir enfin qu’un bon nombre de volontaires changent d’orientation au retour (30% d’après l’enquête IPSOS) et ce, non par carence d’emploi, mais principalement pour « exploiter des nouvelles compétences, qualifications ». 1. Méthodologie de la recherche d’emploi Cette méthodologie peut faciliter votre recherche. La première étape consiste en la réalisation de votre bilan. 1.1. Réalisation des bilans personnel et professionnel La “ plus-value ” de l’expérience vécue en mission se définit par des qualités humaines mais aussi des compétences techniques acquises ou développées sur le terrain. Dans tous les cas, un bilan professionnel et personnel peut vous aider à valoriser votre expérience de terrain et à dessiner les contours de votre futur projet professionnel, quel qu’il soit. | Le bilan personnel : L’expérience que vous venez de vivre vous a probablement paru fructueuse à de nombreux points de vue : enrichissement personnel sur le plan culturel, humain, ouverture sur le monde et adaptabilité aux différentes situations. Certainement, vous avez aussi acquis une meilleure connaissance de vous-même, vous avez appris à voir vos limites, découvert des ressources, des talents. Il s’agit à présent d’identifier les valeurs importantes pour vous ainsi que vos principales caractéristiques personnelles : il peut s’agir d’ambition, de capacité à prendre des risques, de confiance en vous ou encore de capacités d’adaptation. Il vous faut enfin identifier vos contraintes : la zone géographique, les contraintes familiales ou financières, etc. 36 Chapitre 3 | Le bilan professionnel : L’objectif est de définir vos compétences, et ce que vous avez aimé faire ou non (on peut avoir des compétences que l’on ne souhaite plus utiliser…). Cette étape vous aidera grandement dans la réalisation de votre CV. Vous aviez sans doute, avant de partir, des compétences identifiées. Vous les avez sûrement approfondies et vous en avez acquis de nouvelles. Il va vous falloir apprendre à les valoriser. (cf annexe 1 : tableau Evaluation qualités personnelles et compétences développées) Souvent vous avez dû assumer des responsabilités à un niveau auquel vous n’aviez pas été confronté en France (et qu’on ne vous aurait sans doute pas confié si vite…). Ce dernier point demande un effort d’adaptation pour revenir dans un cadre de fonctionnement et à un niveau de responsabilités parfois très différent de ce que vous avez pu vivre en mission. Vous pourrez peut-être ressentir un manque de reconnaissance professionnelle face à certains interlocuteurs. Parallèlement, dans certains secteurs d’activité pointus (médical et paramédical, ingénierie, nouvelles technologies,…) vous pouvez avoir perdu en technicité et être devenu moins « compétitif » sur le marché. Cependant, vous pouvez valoriser d’autres atouts : des qualités personnelles acquises ou développées, une polyvalence, le sens des responsabilités, le goût des initiatives, le travail en équipe, la rigueur, la gestion du stress, l’adaptabilité, l’autonomie, de nouvelles compétences techniques… Vous aurez intérêt à montrer que vous êtes conscient du « rattrapage » à faire et que vous avez prévu de le combler de telle manière. De plus, l’expérience montre qu’il n’est pas très long de « récupérer » un bon niveau technique en travaillant. Ayez à l’esprit qu’une expatriation de plus de 2 ans rendra une reprise de l’activité professionnelle en France sans doute plus délicate. D’une part, les employeurs pourront estimer que votre parcours professionnel est trop chaotique et, d’autre part, vous pourrez avoir accentué au cours de votre mission un décalage dans votre façon de travailler avec les structures classiques (autonomie, hiérarchie…). Cela rend plus nécessaire encore de faire le point sur vos années à l’étranger et une réflexion sur ce que vous souhaitez faire à votre retour. | Faire le diagnostic d’environnement : Il s’agit d’apprendre à connaître le marché de l’emploi de votre bassin d’emploi, c’est-à-dire savoir comment et qui l’on recrute. Il se peut que le secteur ou la région géographique que vous visez soient bien particuliers. Certains bassins d’emploi sont plus ou moins fermés. Voici un exemple de diagnostic : « J’avais une fonction de responsable des transports dans une ONG. Je connais les entreprises de transports avec lesquelles nous avions à faire et je suis capable de bricoler un moteur et de réparer la casse... Je souhaite, avec cette expérience, entrer dans une entreprise de transports de marchandises, dans la région Rhône-Alpes. Après mes recherches, j’ai identifié 3 grandes entreprises et 10 PME qui pratiquent cette activité dans la région Rhône-Alpes ». 1.2. La définition du projet professionnel Votre projet professionnel s’inscrit dans une vision à long terme et dans votre projet personnel, il est cohérent avec vos aspirations et vos valeurs. Ce projet se définit en fonction de vos motivations (valeurs, croyances, intérêts), de votre expérience (personnelle et professionnelle), de votre personnalité et de vos contraintes. Il est « contextualisé », réalisable, mesurable, précis et vous convient. Votre projet professionnel est la synthèse de toute votre réflexion. Vous allez le définir à partir de votre expérience, de ce que vous souhaitez faire et ne plus faire. Pour certains d’entre vous qui avez été amenés à gérer des projets, vous savez qu’un projet se construit, que cela demande du temps et fait appel à plusieurs étapes dont une phase de recherche, de rencontre, et de rassem- blement de données. C’est déjà ici que vous commencerez à construire votre réseau. Cette étape est essentielle. 1.3. Savoir construire et mobiliser votre (vos) réseau(x) Votre (vos) réseau(x) pourra être constitué un outil fondamental dans votre recherche d’emploi. Aussi, il vous faut le construire : | Pendant vos missions : › Gardez vos contacts et des liens avec la France : Internet est présent sur la plupart des missions, ne le négligez pas. Les amis et la famille sont précieux (même s’ils ne vous comprennent pas toujours, et même si vous en perdez certains de vue). › Sur le terrain, capitalisez vos contacts (pensez à prendre les cartes de visite). Demandez à vos relations de se porter garantes pour vous, demandez des lettres de recommandation lorsque vous terminez une mission, gardez des contacts avec tout le monde, y compris à l’étranger. | A votre retour : › Sachez mobiliser le réseau que vous aviez avant votre départ : votre famille, vos amis, vos anciens employeurs, vos anciens enseignants. L’adhésion à l’association des anciens élèves de votre école permet également d’accéder à l’annuaire des diplômés de l’école, avec leurs fonctions et leurs coordonnées. › Sachez également vous construire votre réseau d’anciens expatriés : multipliez les contacts avec les anciens expatriés, qui pourront vous donner des idées sur leur parcours, leur éventuelle « reconversion » (voir listes des réseaux, Chapitre « Poursuivre son engagement »). › Notez que l’association Résonances Humanitaires (www.resonanceshumanitaires.org) développe de manière constante un réseau pour servir de relais vers les secteurs d’emploi privé et public : entreprises, collectivités territoriales, ONG, OI, associations, etc. Une fois construit, il s’agit de mobiliser votre (vos) réseau(x) : › Le réseau peut déjà vous aider à préciser et valider votre projet professionnel. Il ne faut donc pas hésiter à solliciter des gens, même si vous ne les connaissez pas directement, en leur demandant leur avis sur ce que vous projetez, ou simplement pour les entendre parler de ce qu’ils font. Clong Volontariat 37 › Le réseau permet aussi d’obtenir des informations sur le marché caché de l’emploi, et de signaler sa disponibilité et ses aspirations professionnelles. Il peut également parfois jouer le rôle d’intermédiaire entre vous et le recruteur. Enfin, il est important d’entretenir votre (vos) réseau(x). Attention toutefois à ne pas être perçu comme un opportuniste par vos contacts : un déjeuner de temps en temps, un coup de fil ou un mail permettent d’entretenir de bonnes relations avec eux. D’où l’utilité également de la fameuse tradition des vœux pour la nouvelle année, qui permet de faire le point sur son réseau. Et bien sûr, n’hésitez pas à aider à votre tour les personnes qui vous ont apporté leur appui ! 1.4. Aides à l’orientation professionnelle | Votre organisme/association vous propose certainement une aide à l’orientation professionnelle et la « réinsertion » au retour de mission. Depuis la nouvelle loi sur le volontariat (loi de février 2005), les ONG qui envoient des volontaires dans le cadre du statut en ont l’obligation. | Il existe aussi des organismes transversaux qui proposent différentes formes d’appui au retour, notamment « Résonances Humanitaires » à Paris et l’ « Institut Bioforce Développement » près de Lyon. Afin de vous aider dans votre démarche, n’hésitez pas à prendre contact avec ces organismes spécialisés dans la reconversion professionnelle. › L’Institut Bioforce Développement L’Institut Bioforce près de Lyon propose une aide aux expatriés en retour de mission : - un Atelier « Retour d’expatriation » : atelier de 5 jours sur 2 mois, à Paris ou à Lyon ; cette prestation poursuit 4 objectifs : présentation et « décontextualisation » de la mission, valorisation et transposition des compétences acquises, élaboration d’une stratégie et des outils (CV, plan d’action…), définition du ou des projets professionnels. - un Bilan Professionnel Individuel : il s’agit d’un suivi individuel sur 90 jours, à Lyon (possibilité de prise en charge par l’ANPE Rhône-Alpes) - http://www.bioforce.asso.fr/emploi/are.htm › Résonances Humanitaires - C’est une association d’aide au retour des expatriés de la solidarité internationale. Elle se trouve à Paris et propose des accompa- 38 Chapitre 3 gnements individuels à la recherche d’emploi, des bilans de compétences et de l’aide à l’orientation professionnelle. - De plus, cette association organise des « cercles de chercheurs d’emploi ». Ils offrent notamment la possibilité de découvrir un métier via des conférences-débats menées par un adhérent de l’association travaillant au sein d’un nouveau secteur d’activité suite à une expérience humanitaire. - http://www.resonanceshumanitaires.org/ Ces aides vous sont accessibles soit par l’intermédiaire de votre association (existence de conventions avec des organismes spécialisés), soit plus généralement du fait de votre statut de demandeur d’emploi. | ANPE : L’ANPE peut vous proposer une série de prestations individuelles ou collectives. Ces prestations sont en général confiées à des soustraitants. Ces partenaires de l’ANPE peuvent relever du domaine privé (cabinets RH) ou du domaine associatif (associations spécialisées dans les prestations RH pour l’ANPE). | APEC : Si vous êtes cadre demandeur d’emploi, vous pouvez contacter un consultant APEC pour construire un programme d’action personnalisé en fonction de votre projet, de votre profil et de votre situation. Vous devez être demandeur d’emploi inscrit à l’Assedic et avoir cotisé au cours de votre vie (même si cela remonte à plusieurs années) à une caisse de retraite cadre comme l’Agirc. Une fois votre dossier transféré à l’APEC, vous n’aurez plus à être suivi par l’ANPE. | Les cités des métiers : Il y en a plusieurs en France et ces structures proposent un point d’information et de conseil, des événements, des ateliers de recherche d’emploi et des points de documentation. A Paris, la cité des métiers se trouve à la Cité des Sciences et de l’Industrie. | Autres Les missions locales, les Permanences Accueil Information et Orientation (PAIO, accessibles aux 16-25 ans), les centres d’information jeunesse (CIDJ, CIJ), les centres d’orientation (CIO), etc. | Vous pouvez également faire appel à des professionnels de votre propre initiative : Qui contacter et comment ? Quelqu’un qui pourra vous parler du domaine qui vous in- ANPE / Prestations proposées Liste des principales prestations que peut proposer l’ANPE : Intitulé de la prestation Mode Durée Objectif Atelier (CV, lettre, etc.) Collectif ½ journée Réaliser un CV, une lettre Bilan de compétences (BCA). Individuel 42 jours (10 ou 12 entretiens) Faire le point sur vous et vos compétences Objectif Projet (OPI ou OPC) Individuel ou collectif 3 mois (1 entretien tous les 14 jours) Définir un ou des projets professionnels Objectif Emploi (OEI ou OEC) Individuel ou collectif 3 mois (1 entretien tous les 14 jours) Apprendre à connaître le marché de l’emploi de sa région Evaluation à la création d’entreprise (EPCE) Individuel téresse. Soit vous allez trouver cette personne ressource par réseau, soit par approche directe en trouvant le nom d’un opérationnel dans une entreprise, institution ou organisation (vous pourrez contacter la personne en question par mail ou par téléphone). Vous lui expliquerez que vous êtes actuellement en bilan professionnel ou en définition de projet et que vous recherchez des informations sur son métier et son secteur (attention, — Evaluer votre capacité à la création/reprise d’entreprise vous n’êtes pas en recherche active d’emploi). Un opérationnel du secteur pourra vous dire plus précisément, par rapport à votre expérience à quels postes vous pourriez prétendre... A chaque fois, posez des questions précises, affinez votre discours, et surtout repartez avec un ou deux noms de personnes ressources, que vous contacterez sur les recommandations de votre interlocuteur... Attention / Communiquez l’évolution de vos recherches Vous n’êtes pas en cette phase en recherche active de poste, vous validez votre projet ... N’oubliez pas de rendre compte de l’évolution de vos recherches aux personnes qui vous aident, c’est toujours plus plaisant de s’apercevoir que son aide n’est pas vaine et puis elles vous auront plus facilement en tête si elles viennent à croiser des gens pouvant vous intéresser. Clong Volontariat 39 2. Technique de la recherche d’emploi La phase de réflexion/bilan étant terminée, il devient plus facile de s’engager dans une recherche d’emploi active. Sachez dès le départ que rechercher du travail constitue une occupation à plein temps, qui nécessite patience et énergie. Six à douze mois de recherche sont des délais raisonnables, sachant que vous vous attellerez à la tâche de façon irrégulière : certaines périodes seront plus productives que d’autres selon l’énergie que vous y consacrerez (variable entre les moments d’optimisme et de découragement). 2.1. Les moyens de recherche Suivant la zone géographique visée (département, région, pays…), le marché de l’emploi peut être très différent. Il faut aussi savoir que le marché du travail se découpe en deux volets : le marché ouvert ou visible (il est identifié par des offres d’emploi) et le marché caché (où justement il n’y a pas d’offres d’emploi publiées). C’est avec précaution qu’il faut prendre les chiffres et moyennes nationales (d’après une étude réalisée par l’ANPE, près d’une embauche sur deux en entreprise se fait hors du marché ouvert). Il est préférable d’étudier le bassin d’emploi concerné car les variations peuvent être importantes. | Les offres d’emploi (le marché connu / visible) : Les sources sont multiples et variées (ANPE, APEC, revues spécialisées, presse générale, sites Internet...). Les critères y sont de plus en plus précis, et il est rare de convenir parfaitement au profil exigé. N’hésitez pas cependant à forcer un peu les portes si vos compétences s’en approchent. mentaire afin de «coller» aux objectifs de votre interlocuteur (des annuaires spécialisés dans les entreprises, tels le Kompass, sont de bonnes sources d’information). Aujourd’hui, avec l’aide d’Internet, il est très facile de trouver les informations que l’on recherche. Cette candidature devra – dans la mesure du possible - être adressée à une personne en particulier dans l’entreprise que vous visez (chef de service, DRH,…). Votre objectif étant d’obtenir un entretien, n’ayez pas peur de les relancer par téléphone pour obtenir en premier lieu une réponse ou un rendez-vous. | L’intérim : Le travail temporaire, appelé aussi intérimaire, peut constituer un bon moyen pour reprendre contact avec la réalité de votre milieu socio-économique, et vous familiariser avec les contraintes qu’il implique et les possibilités qu’il offre. Même dans le cas où les travaux proposés sont en-deçà de vos compétences, cela peut vous permettre de réfléchir à vos attentes professionnelles futures. Dans certains cas, l’intérim peut être le début d’un emploi à long terme, soit dans la structure que vous venez de rejoindre, soit par le biais des contacts noués au cours de vos différents contrats d’intérim. Comme l’ANPE, les agences d’intérim sont aujourd’hui autorisées à proposer des CDD et CDI. S’inscrire dans « une boite d’intérim » ne coûte rien et cela permet d’avoir occasionnellement une rentrée d’argent. L’intérim peut aussi vous permettre d’avoir une expérience professionnelle plus parlante auprès des entreprises. 2.2. Les outils Nous l’avons déjà dit : les aspects professionnels des missions humanitaires sont souvent méconnus de la plupart des employeurs et il faudra les convaincre que c’est de vous dont ils ont besoin. | Les candidatures spontanées : C’est un moyen de recherche «actif», car c’est vous qui proposez quelque chose : Cela peut quasiment s’apparenter à une démarche de marketing individuelle. Envoyez une candidature aux sociétés susceptibles de rechercher votre profil. Cela nécessite de cibler les entreprises/organismes correspondant à votre projet professionnel. Par ailleurs, adaptez et perfectionnez votre argu- 40 Chapitre 3 | Le Curriculum Vitae : N’oubliez pas que les « recruteurs » reçoivent des dizaines voire des centaines de candidatures par jour. Votre CV sera le premier contact avec votre interlocuteur : il devra rapidement le convaincre que vous avez un profil adapté. Quelques conseils : - Rédigez votre CV dans un style qui vous est propre, choisissez une mise en page qui met en valeur votre expérience (faîtes le lire à une personne qui vous connaît peu, c’est le meilleur test). - Assurez-vous que votre CV est bien tapé et sans erreurs, que l’information est bien présentée, facile à lire, directe, honnête et positive. - Trouvez la bonne taille. Il ne doit être ni trop court, ni trop long (maximum 2 pages). Il faut éviter des périodes professionnelles citées sans explicitation, ou à l’inverse des paragraphes indigestes parce que vous voulez absolument tout dire. En pratique, un CV sur un recto est classique quand on a 25-30 ans. - Respectez un principe d’homogénéité pour votre parcours professionnel : le bloc de texte consacré à une expérience doit être de taille proportionnelle à sa durée. - Un CV doit être personnalisé en fonction du domaine que vous recherchez, voire même de l’entreprise. Vous pourrez du coup insister plus ou moins sur telle ou telle expérience. (Si vous recherchez dans l’international, votre expérience de terrain sera plus fortement mise en avant). | La lettre de motivation : Elle constitue un véritable exercice de style et requiert à ce titre une attention toute particulière car elle sera déterminante dans l’obtention d’un rendez-vous. Elle doit éveiller la curiosité du lecteur et inciter celui-ci à vouloir vous rencontrer, c’est elle qui doit vous distinguer des autres candidats. Dynamique, votre lettre doit être rédigée sur papier blanc, être propre et écrite dans un français impeccable. Il n’est plus forcément nécessaire qu’elle soit manuscrite, elle peut être tapée, et la plupart des lettres peuvent désormais être envoyées par mail ou via un site web. Dans tous les cas, personnalisez chaque lettre de motivation. Les « recruteurs » écarteront directement les lettres envoyées en masse. Voici quelques règles à suivre : Elle doit se constituer en quatre parties : - 1ère partie : parlez d’abord de ce qui vous intéresse particulièrement dans la structure. Cela nécessite que vous vous soyez rensei- Notes importantes gné (sur Internet par exemple) et que vous puissiez mettre en avant 2 ou 3 caractéristiques qui vous plaisent : la taille, la philosophie, le secteur d’activité, la méthode, le concept… - 2ème partie : expliquez ensuite pourquoi rejoindre la structure paraît cohérent dans votre parcours professionnel passé et futur. - 3ème partie : abordez vos compétences acquises et vos aptitudes personnelles qui vous permettraient d’être en adéquation, efficace pour le poste et la structure. - 4ème partie : enfin concluez en exprimant votre souhait d’une rencontre/entretien et n’oubliez pas les formules de politesse usuelles. Adressez-vous aux ANPE ou à des centres d’orientation qui mettent à votre disposition des conseillers, des ateliers et des services de documentation pouvant vous aider à la rédaction et mise en forme de vos CV et lettres de motivation. Sachez dans votre CV et votre lettre de motivation « transcrire » votre expérience sur le terrain en mettant en avant les compétences et qualités développées lors de votre (vos) mission(s). Il est conseillé d’utiliser un vocabulaire spécifique au milieu professionnel ciblé (cf. liste fournie à la fin du guide, en annexe 2). | Les lettres de référence : Vous pouvez joindre à vos candidatures des lettres de référence de vos missions, les attestations de volontariat - prévues par la loi - (demandez en une version la plus précise possible). Demandez-les systématiquement, elles pourront vous être utiles. | L’entretien : Il est un passage obligé mais, si vous en êtes là, c’est que vous êtes sur la bonne voie ! / N’hésitez pas à demander Si la réponse tarde à venir ou si vous recevez une réponse négative et que vous pensez avoir les qualités requises, n’hésitez pas à téléphoner pour appuyer votre dossier ou demander des explications le cas échéant. Cela peut donner un éclairage au recruteur sur votre dossier et peut vous aider également dans votre recherche d’emploi. Clong Volontariat 41 Il faut vous présenter décontracté dans la tête mais dans une tenue correcte (cravate et costume conseillé pour ces messieurs). Au-delà de ces questions vestimentaires, veillez à bien préparer cet entretien. Révisez votre CV, présentez-vous avec des réponses clairement définies quant à votre «choix de solidarité internationale «, sur les raisons qui vous poussent à revenir travailler en France et dans cette structure en particulier. Montrez-vous dynamique et souriant, pas trop expansif, mais évitez cependant les réponses trop brèves et le style évasif. Parvenez à intéresser, à convaincre, soyez capable d’expliquer clairement dans quelles mesures les compétences acquises sur le terrain sont transposables à l’entreprise. Alors, bien sûr, n’oubliez pas de présenter votre expérience en termes professionnels (cf. annexe 2 : liste de verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences) et pensez aussi à rassurer votre interlocuteur : en étant sûr de vous mais pas catégorique. « Oui vous savez faire preuve d’autonomie mais vous aimez que l’on vous donne les orientations de votre travail et en plus vous adorez échanger sur des pratiques professionnelles pour plus d’efficacité ». « Oui vous savez être patient pour que l’ensemble de l’équipe adhère à vos idées mais vous avez aussi eu affaire à des situations de stress et d’urgence dans vos expériences passées où il a fallu prendre des décisions rapides, ce qui vous a même grisé » Vous pourrez retrouver en annexe n° 3 les convergences et les divergences entre expatriés et entreprises quant aux motivations, compétences acquises et qualités personnel- 42 Chapitre 3 les développées. Cela vous aidera à mieux préparer votre entretien. Renseignez-vous de nouveau sur la société, sur ses produits, montrez votre intérêt. Soyez prêt à répondre sur vos loisirs, ce qu’ils peuvent vous apporter dans votre travail et réfléchissez à la traditionnelle question des 3 qualités et défauts. A la fin de l’entretien, renseignez-vous sur les délais d’une suite à celui-ci et n’hésitez pas, si à cette date vous n’avez pas de réponse, à les relancer. | Les tests : Dans un certain nombre d’entreprises, le processus de recrutement comprend des tests de personnalité. Il peut être utile de s’entraîner ou de s’y préparer au moins, pour ne pas être désarçonné. Un exemple : le test PAPI, l’un des plus usités De nombreuses informations utiles sont disponibles sur internet : http://www.cadresonline.com/coaching/cv_lettre_entretien/index_outil_selection.php#5 3. Les pistes de recherche | Les entreprises Les entreprises ont de nouveaux besoins en termes de recrutement. Les compétences et qualités que vous avez acquises sur le terrain sont susceptibles de répondre à ces besoins. Quelles entreprises cibler en priorité ? - Les entreprises qui coïncident avec vos valeurs et qui ont un engagement explicite (démarche éthique, mécénat, responsabilité sociale, etc.) - Les entreprises qui proposent des postes en cohérence avec votre métier et sensibles à votre profil (compétences et personnalité) et/ou à votre formation (importance de l’adéquation avec le poste proposé ou visé) - Les entreprises dont les activités sont proches de votre (vos) expérience(s) en mission - Les entreprises qui travaillent à l’international ou les entreprises étrangères - Les grands groupes ... mais aussi les PME ou entreprises susceptibles de faire appel à des profils atypiques - En complément, il peut être utile de cibler les cabinets de recrutement. Si vous êtes intéressé par cette piste, il est alors nécessaire de transcrire votre expérience de solidarité internationale en langage « entreprise » sur votre CV et lors de vos entretiens (cf annexes n° 2, 3 et 4). | La fonction publique Si, il y a quelques années, il était impératif de passer un concours pour intégrer la fonction publique, ce n’est plus forcément le cas. Il existe aussi des postes de « contractuels », ce sont des formes de CDD (qui ne relèvent pas du statut de fonctionnaire). La fonction publique offre de nombreux métiers dans des domaines variés relevant des différents ministères : ministères de la Santé (fonction publique hospitalière), du Travail, de l’Agriculture (ONF par exemple), des Affaires Etrangères... La fonction publique territoriale offre également de nombreux métiers (personnels des communes, conseils généraux et régionaux, etc.). Les « humanitaires » sont parfois plus reconnus par la fonction publique que par le privé, tenez-en compte. Sur le site Internet du Ministère de la Fonction Publique (www.fonction-publique.gouv.fr), vous trouverez notamment la liste et le calendrier des concours, qui est par ailleurs disponible dans toutes les mairies et préfectures. Vous pouvez aussi vous procurer « la gazette des communes » où de nombreux postes contractuels sont proposés. Celle-ci est disponible à l’APEC par exemple et sur le site internet concerné (www.lagazettedescommunes.com). | Le développement local et la coopération décentralisée Pendant votre mission, vous avez développé des compétences et une connaissance certaines des pays en développement. Cela peut intéresser des collectivités locales travaillant dans le domaine de la coopération décentralisée ou menant des actions de sensibilisation à la solidarité internationale auprès du grand public. Vos compétences d’animation et de médiation, de coordination et de mise en synergie des acteurs, sont autant de compétences nécessaires dans le développement local en France. En effet, les problématiques de développement local au Nord et au Sud se rapprochent, et nécessitent des professionnels aux compétences, sinon analogues, du moins transférables dans les deux sens. Si ce secteur vous intéresse, renseignez vous auprès des collectivités locales : région, département, communes. Certains postes sont réservés aux personnes qui ont réussi un concours de la fonction publique territoriale, d’autres peuvent être ouverts aux contractuels. Cependant, les postes disponibles restent peu nombreux et surtout difficiles d’accès : il y a souvent plusieurs centaines de candidatures pour chaque poste. Certaines collectivités locales menant des actions internationales se sont regroupées dans un collectif comme CUF (Cités Unies France), http://www.cites-unies-france.org/ | La solidarité internationale au siège Vous pouvez faire le choix de rester dans la solidarité internationale tout en travaillant en France. Vous savez par expérience que les associations de solidarité internationale fonctionnent grâce aux personnes sur le terrain, mais aussi du fait du travail mené par les sièges. Ces derniers ont donc besoin de personnel. Cependant, les postes salariés à pourvoir sont peu nombreux par rapport au nombre de candidats qui postulent. Bien sûr, votre expérience de mission de solidarité internationale représente un réel atout puisque les ONG offrent souvent ces postes à des personnes avec de l’expérience du terrain. Les ONG diffusent le plus souvent les offres à pourvoir via leur site Internet et / ou celui de Coordination SUD (www.coordinationsud. org). Lorsqu’elles recherchent des profils très spécialisés, elles se tournent également vers des journaux ou bulletins professionnels. Elles puisent parfois parmi les candidatures spontanées ou peuvent faire jouer leurs réseaux. Les petites associations, qui n’ont souvent pas la possibilité de financer plusieurs postes, apprécient les candidats polyvalents, dynamiques et capables de travailler avec peu de moyens. Le recrutement s’effectue parfois parmi les bénévoles déjà impliqués dans les actions humanitaires. Les ONG plus grosses peuvent recruter pour des postes de : Clong Volontariat 43 - esponsable géographique (ou responsables desk), qui coordonnent les programmes ou projets sur une zone donnée - responsable ou référent technique en appui aux projets terrain dans des domaines de compétences diverses (par exemple logistique, médical ou paramédical, eau et assainissement, insertion socioprofessionnelle, etc.) - responsables financier, contrôleur de gestion (en lien direct avec le terrain) ou personne en charge de la collecte de fonds (aides publiques ou privées) qui se doit d’être douée en marketing et publicité - responsable communication, chargé de mission pour des campagnes ou pour l’organisation d’événements - responsable des ressources humaines - etc. Ce ne sont pas forcément des postes de responsables : chargé de recrutement, contrôleur de gestion, logisticiens au siège. Attention / L’expérience compte Certaines associations considèrent que pour travailler à leur siège, il faut d’abord être passé par un poste de terrain dans l’ONG concernée (par exemple : il est demandé aux chargés de recrutement MSF d’avoir fait au moins une mission terrain MSF). Trouver un emploi n’est pas qu’une question de compétences, c’est aussi une question de « culture d’organisation » (on parle de culture d’entreprise dans le privé). | La création d’entreprise et les professions libérales Une vie professionnelle ne passe pas forcément par le salariat. Choisir de devenir son propre patron peut permettre de mener à bien un projet qui peut s’inscrire dans le prolongement de sa mission en ONG. Mais attention, créer son entreprise ou s’établir en profession libérale n’est pas toujours chose facile. Il y a en effet de nombreuses règles à suivre et des risques à assumer. › La création d’entreprise : Que ce soit pour être plus autonome ou pour créer son propre emploi, s’orienter vers la création ou la reprise d’une entreprise nécessite de bien se préparer. Il faut en effet s’attendre à : - Devenir un « homme ou une femme orchestre » c’est-à-dire un/e généraliste sur lequel Notes importantes reposent toutes les fonctions de l’entreprise. - Etre confronté à une activité irrégulière. - Gérer des ressources financières fluctuantes (et accepter que ses revenus dépendent des résultats obtenus et pas toujours de la quantité de travail fourni). Vouloir faire aboutir son projet et surtout le rendre viable nécessite une préparation, une méthode, une démarche raisonnée. Il est donc important de se faire accompagner par des professionnels. › Les aides : De nombreuses structures, associatives comme privées, peuvent vous aider d’un point de vue méthodologique et évaluer avec vous les possibilités de création d’entreprise. L’ANPE a aussi une prestation sous-traitée « EPCE : Evaluation Préalable à la Création d’Entreprise » / Les aides Des aides spécifiques sont disponibles pour les entrepreneurs sociaux. L’entreprenariat social consiste à créer une entreprise lucrative dont l’activité économique a été conçue de manière à résoudre une problématique sociale voire humanitaire. Il existe des structures spécialisées dans l’aide à la création et au développement d’entreprises sociales (ex : http://www.essec-entrep-social.com/ fr/index.html; http://www.ashoka.asso.fr/). 44 Chapitre 3 qui est intéressante. Pensez aussi à regarder du côté des Chambres de commerce. › Les bonnes adresses : - Clubs de créateurs d’entreprises http://www.clubdescreateurs.com/ - Les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie) “Créer son activité”, point d’information et de conseil tout public, gratuit et sans rendez-vous. http://www.ccip.fr/ - Les boutiques de gestion : http://www.boutiques-de-gestion.com/ - Le réseau BALISE (réseau regroupant des maisons de l’emploi, maisons d’information sur la formation et l’emploi (Mife), boutiques de gestion ou autres organismes locaux). http://www.reseau-balise.org/ - Le réseau Entreprendre www.reseau-entreprendre.org - L’Agence Pour la Création d’Entreprises www.apce.com › S’établir en profession libérale : Les membres des professions libérales sont des personnes physiques exerçant de manière indépendante une activité professionnelle. Ce sont des entrepreneurs individuels. Ils ont une clientèle propre et il ne doit pas exister de lien de subordination entre eux et leurs clients. Certaines professions libérales sont réglementées et organisées en ordre dont les règles déontologiques s’imposent à leurs membres: médecins, architectes, géomètres-experts, experts-comptables... (Consulter l’ordre concerné). D’autres sont réglementées au niveau de l’accès à la profession (diplômes, expériences...): infirmiers, agents généraux d’assurances, psychologues... Et d’autres encore sont totalement libres (consultant...). › Les précautions à prendre : - S’assurer de ses compétences. - Bien anticiper l’action commerciale (il faut Notes importantes avoir trouvé des clients avant son installation officielle). - Bien évaluer ses charges financières pour calculer ses prix, attention à ne pas confondre honoraires et revenus, il faut tenir compte des frais professionnels, des charges sociales et fiscales liées à l’activité. - Savoir gérer son temps (période de prospection, de production, de gestion de l’activité...). › Les bonnes adresses : - Maison des professions libérales - UNAPL www.unapl.org - CICF (chambre des ingénieurs conseil de France et syntec) www.cicf.fr - Réseau BALISE http://www.reseau-balise.org/ | Repartir travailler à l’étranger Votre expérience d’une activité et d’un mode de vie dans un contexte économique et culturel différent peut vous amener à avoir envie de repartir. Ce départ peut se faire sous différentes formes, soit au sein d’une ONG, soit d’une Organisation Internationale, soit en vous mettant à votre compte ou bien en travaillant pour une entreprise. Dans tous les cas, ce nouveau départ ne doit pas être une fuite en avant, il doit résulter d’une profonde réflexion et s’inscrire dans le cadre d’un projet professionnel cohérent. Pour cela, il peut être bon, avant de repartir, de rester un temps en France, éventuellement d’avoir une période de travail. › Rester dans la solidarité internationale : Vous avez aussi la possibilité de répondre aux offres des ONG qui recherchent de plus en plus des professionnels avec de l’expérience. (Voir les adresses en fin de ce guide et le site Internet www.coordinationsud.org). Certains organismes internationaux, comme l’ONU, la Croix-Rouge internationale (CICR comme FICR) ou l’Union européenne recrutent, en petit nombre, des personnes avec de l’expé- / Pour les anciens volontaires Le cumul des missions de volontariat est limité à six ans ; il est ainsi difficile d’envisager de faire « carrière » comme volontaire. Cependant si vous souhaitez poursuivre dans le secteur associatif à l’étranger, sachez que certaines associations de solidarité internationale (et même de plus en plus) proposent des contrats salariés (voir aussi les associations européennes et nord-américaines, qui proposent des statuts de salariés). Clong Volontariat 45 rience en ONG, compétentes et efficaces. www.cicr.org www.ifrc.org www.europa.eu.int/france/ Les volontaires des Nations Unies (VNU) peuvent être un bon tremplin pour intégrer l’Organisation des Nations Unies. www.unv.org/ › Le salariat à l’étranger : Il vous faut : - repérer les régions, pays ou zones économiques pouvant avoir besoin de votre savoir-faire. - vous informer sur le fonctionnement des secteurs d’activité qui vous intéressent pour les pays que vous avez sélectionnés - identifier les entreprises, qu’elles soient françaises ou étrangères, que vous pouvez intéresser. Vous pouvez aussi vous renseigner sur les possibilités offertes par l’Etat qui recherche parfois des « coopérants » et « assistants techniques » de statut public. Renseignez-vous sur le site du Ministère des Affaires Etrangères, http://www.diplomatie.gouv.fr/ › Quelques données : Les 6 premiers pays d’accueil des Français expatriés: Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, 46 Chapitre 3 Belgique, Suisse, Canada. (source : http://www.france-expatries.com) › Lieux et sources d’information : Certains sites proposent des offres d’emploi à l’international en ligne, ainsi que des actualités et informations sur l’emploi pays par pays : - site de l’APEC : www.apec.fr, ensuite cliquez sur « CADRES », puis « Ma carrière » et enfin « partir à l’étranger ». - site de l’ANPE Internationale : www.emploi-international.org - site « Toute l’Europe », portail français d’information et de documentation sur l’Europe communautaire : www.touteleurope.fr - « Courrier cadres », magazine hebdomadaire en kiosque (certaines offres concernent l’étranger) - « Espace emploi international » mis en place par l’ANPE et l’OMI, structure à Paris et journal bimensuel “ un Monde d’Emploi(s) ” - La Maison des français de l’étranger : La Maison des Français de l’étranger (MFE) est un service du ministère des Affaires étrangères qui a pour mission d’informer tous les Français envisageant de partir vivre ou travailler à l’étranger : www.mfe.org. Clong Volontariat 47 48 Chapitre 4 Chapitre 4 / Poursuivre son engagement 1. Témoigner ...............................................................51 1/ Quelques temps forts pour témoigner ....................................................................51 1.1 Témoignage en milieu étudiant ................ 51 1.2 Le Tour de France humanitaire .................. 51 1.3 Les événements de sensibilisation......... 51 2/ Et pourquoi ne pas écrire ? .....................51 2. Agir, s’engager ................................................51 1/ Au sein de votre ONG : participer à la vie associative ...........................................................51 1.1 Devenir bénévole actif.....................................51 1.2 Adhérer......................................................................51 2/ Intégrer un réseau d’anciens de la solidarité internationale ....................................52 3. La solidarité au quotidien ..............53 Clong Volontariat 49 Vous avez décidé de rentrer en France et de vous y réinstaller. Pour autant, l’expérience que vous avez vécue en mission n’a pas été une simple parenthèse dans votre vie : sans doute vous a-t-elle rendu plus ouvert aux autres cultures, plus attentif aux événements du monde. Elle vous a peutêtre aussi amené à vous interroger sur le sens de votre vie et vos engagements. Un grand nombre d’entre vous souhaite d’ailleurs poursuivre une action de solidarité après son retour, en s’investissant sous d’autres formes. C’est ce qu’a montré une enquête réalisée par l’institut IPSOS et publiée en 2004 par le CLONG-Volontariat : les volontaires interrogés conçoivent l’engagement quasi-unanimement comme une façon de « faire avancer les choses ». Ils se démarquent aussi par un fort degré d’engagement associatif au retour, une volonté de participer à la construction d’un tissu social solidaire en France (les trois quarts des anciens volontaires interrogés pour l’enquête étaient engagés dans au moins un mouvement associatif, religieux, syndical ou politique). S’investir dans la sensibilisation, l’éducation au développement, ou dans une activité de solidarité en France peut aussi être un moyen de faciliter la transition entre le terrain et le retour. Vous trouverez dans ce chapitre quelques pistes pour continuer à mener une action solidaire une fois rentré. 50 Chapitre 4 1/ Témoigner Témoigner est souvent un temps fort après une mission : c’est l’occasion de faire partager votre expérience et vos connaissances du terrain, avec certes la subjectivité inhérente à tout témoin, mais surtout avec la passion de votre engagement. Les témoignages permettent de partager la réalité d’une mission en ONG, mais aussi de rendre vivant le discours des ONG lors d’événements grand public. 1. Quelques temps forts pour témoigner Des anciens du terrain sont mobilisés à chaque ville étape pour apporter leur témoignage. http://www.tdf-humanitaire.net/ 1.1. Témoignage en milieu étudiant 1.3. Les événements de sensibilisation Forums étudiants, salons, interventions dans les écoles et les universités… Les occasions ne manquent pas pour faire connaître les possibilités d’engagement. 1.2. Le Tour de France humanitaire Plusieurs ONG et associations françaises de solidarité se sont regroupées à l’initiative de l’Institut Bioforce Développement pour mettre en place ce Tour de France humanitaire avec trois objectifs communs : › Répondre à l’engouement des jeunes pour le secteur de la solidarité › Expliquer la professionnalisation de l’action humanitaire › Donner des pistes concrètes pour agir en France et à l’international Les ONG organisent elles-mêmes des événements à diverses occasions et ont souvent besoin d’appuis ponctuels (Journée mondiale de l’eau, de la pauvreté, de l’alimentation, etc.) : renseignez-vous auprès d’elles ! 2. Et pourquoi ne pas écrire ? L’écriture peut être une autre façon de faire partager votre expérience autour de vous : de l’article dans la presse locale à l’essai en passant par le blog, les formes possibles sont multiples. Et des vocations littéraires sont parfois nées de ces récits d’expériences vécues. 2/ Agir, s’engager 1. Au sein de votre ONG : participer à la vie associative › Rôle d’appui conseil technique dans les pays et sur les thématiques que vous connaissez. › Etc. 1.1. Devenir bénévole actif 1.2. Adhérer Les ONG peuvent avoir besoin de votre appui et de votre connaissance du terrain pour diverses missions bénévoles : › Animation de modules dans les formations au départ. › Participation à l’organisation d’événements, soirées, débats... Vous pouvez aussi décider de devenir adhérent ou de vous investir dans les instances de l’association, lorsque ses statuts le permettent : c’est une façon directe de vous investir et de prendre part activement aux réflexions et aux choix d’orientation stratégiques d’une ONG. Clong Volontariat 51 2. Intégrer un réseau d’anciens de la solidarité internationale | Réseaux créés par les ONG Plusieurs ONG ont créé des réseaux d’anciens. Souvent souples, informels et pratiques, ils permettent de se retrouver, mais aussi par exemple : › de témoigner dans des écoles et universités, dans des forums professionnels… › d’avoir accès à des offres d’emploi diffusées par l’ONG ou par d’autres anciens. | Réseaux créés par des anciens › Expats Network : Site Web géré par l’Association des Volontaires et Expatriés de la Solidarité Internationale (AVESI). Cette association s’adresse notamment à un public intéressé par le domaine de l’urgence, à qui elle fournit des services et des informations utiles. Son forum est actif. www.expats-network.org › Aid Workers Network Site anglophone : communauté des personnels de l’humanitaire et du développement, il permet de fournir un support mutuel, l’échange de conseils pratiques basés sur l’expérience... Le site est riche en articles, ressources, forum, etc. www.aidworkers.net › Réseaux volontaires Réseaux Volontaires regroupe plusieurs associations régionales d’anciens volontaires, ainsi que des volontaires eux-mêmes (en poste ou de retour, quelle que soit l’association avec laquelle ils sont partis en mission). L’objectif ? Promouvoir l’engagement volontaire, organiser des événements liés à la solidarité internationale, etc. www.reseaux-volontaires.org Le siège de votre ONG pourra vous donner les informations et les contacts. › Et de nombreuses associations locales d’anciens expatriés des ONG Il existe plusieurs réseaux d’anciens de la solidarité internationale : certains ont été créés par les ONG, d’autres par les anciens eux-mêmes. Ils sont un moyen de garder le contact avec des personnes qui ont une expérience similaire à la vôtre, de conserver une « famille de terrain » et de rester au courant de l’actualité de la solidarité. Ces réseaux se veulent des espaces d’échanges, de réflexion et d’action. Ils permettent aussi de rechercher à plusieurs les moyens pour poursuivre en France l’ouverture à d’autres cultures et l’action de solidarité vécue à l’international. 52 Chapitre 4 3/ La solidarité au quotidien La solidarité peut aussi se construire au quotidien, à travers des choix de consommation, d’épargne ou de tourisme solidaires par exemple. Quelques pistes et idées … Le bénévolat En France les associations ne manquent pas et sont souvent demandeuses de bénévoles compétents. En fonction de votre disponibilité, vous pouvez moduler votre implication : une fois par mois, une fois par semaine ... Pour connaître les associations susceptibles d’accueillir des bénévoles, vous pouvez : › Vous renseigner auprès de votre mairie ; › Contacter l’Espace bénévolat ou France bénévolat, qui mettent en lien les associations demandeuses de bénévoles et les personnes qui souhaitent devenir bénévoles ; www.espacebenevolat.org, www.francebenevolat.org. › contacter Passerelles & compétences, qui met en relation des professionnels qui veulent apporter un appui ponctuel et bénévole, et des associations de solidarité qui recherchent des compétences spécifiques. www.passerellesetcompetences.org La participation aux campagnes de lobbying Vous pouvez agir ponctuellement en participant à des campagnes thématiques et en soutenant des actions de lobbying : signature de pétitions, participation à des manifestations, envoi de cartes ou mails aux décideurs publics ou privés pour infléchir les décisions politiques ou économiques... C’est une façon simple et efficace de s’impliquer concrètement dans la vie publique et dans les choix politiques qui sont pris en notre nom (ex : campagne pour l’interdiction des bombes à sous-munitions, campagne pour l’annulation de la dette, etc.). › www.oxfamfrance.org › www.amnesty.fr › www.secourspopulaire.fr › www.secours-catholique.asso.fr Clong Volontariat 53 Le commerce équitable Il vise à assurer le respect des droits fondamentaux des producteurs pour leur permettre de vivre dans la dignité. De leur côté, ceux-ci s’engagent sur la bonne qualité de leurs produits, mais aussi sur les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués (respect des droits sociaux et environnementaux). Ces produits sont garantis par des labels et se trouvent dans des boutiques spécialisées ou dans les grandes surfaces. › www.commercequitable.org L’épargne solidaire Ce sont là aussi d’autres façons de soutenir très concrètement l’action des associations. Le tourisme équitable et solidaire Contrairement au tourisme de masse, le tourisme équitable et solidaire met au centre du voyage l’humain et la rencontre. Il s’inscrit dans une logique de développement des territoires. L’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ce mode de tourisme. › www.tourismesolidaire.org › www.tourisme-durable.net 54 Chapitre 4 L’épargne solidaire Plusieurs organismes financiers proposent diverses formes d’épargne qui permettent de manifester sa solidarité avec les plus démunis, en France ou dans les pays du sud. Concrètement, les épargnants acceptent d’affecter une partie de leur épargne au soutien à des porteurs de projets économiques qui n’ont pas la possibilité d’accéder aux crédits bancaires. Pour l’épargnant, il s’agit d’un engagement de plus long terme qu’un don ponctuel. › www.finansol.org › www.kiva.org Coopération décentralisée La coopération décentralisée peut également vous permettre de rester actif dans le domaine de la solidarité internationale, au plus près de chez vous, en vous engageant dans les comités ou associations de jumelage de votre commune. Coopération décentralisée Elle a lieu chaque année à la mi-novembre, dans toute la France. Pendant cette semaine, chacun est invité à organiser des actions de sensibilisation, de mobilisation et d’information sur l’engagement et les pratiques de la solidarité. › www.lasemaine.org Clong Volontariat 55 56 Chapitre 5 Chapitre 5 / Témoignages Clong Volontariat 57 Alice Formation : Finance/contrôle de gestion Mission : 3 mois au Cambodge : support à l’administrateur national 16 mois au Libéria : Coordinateur Finance et Ressources Humaines 7 mois en Indonésie : Coordinateur Finance 2 mois au Burundi : Chargée d’un audit financier Diplômée en Finance/contrôle de gestion et après un stage au Cambodge dans le commerce équitable, j’ai été embauchée chez Action Contre la Faim en août 2004 comme Administratrice. Le 1er novembre 2004, je me suis envolée pour le Cambodge pendant 3 mois comme support à l’administrateur national en poste dans le cadre d’un changement de siège. Le Libéria fut ma 2e mission pendant 16 mois comme Coordinateur Finance et Ressources Humaines. A mon départ, le poste a été scindé afin de répondre au changement de volume de la mission et de différencier les deux spécialités avec l’arrivée d’une expatriée Ressources Humaines. Après quatre mois de repos, l’Indonésie m’a accueillie comme Coordinateur Finance, d’abord trois mois à Banda Aceh pour accompagner la clôture des programmes puis quatre mois à Jakarta pour accompagner le développement de la mission à l’Est du pays et répondre aux 3 urgences de cette courte période. Enfin, une dernière mission de support m’a emmenée au Burundi afin d’effectuer un audit financier de la mission et laisser des recommandations sur le terrain comme au siège. Mon retour définitif à Paris s’est fait le 28 juin 2007. J’ai alors pris contact avec Résonances Humanitaires, qui accompagne le retour des expatriés en leur offrant notamment un bilan de compétences, très utile pour se conformer au système français et avoir un projet professionnel structuré. Le but de Résonances Humanitaires est aussi et surtout d’éviter que les gens se retrouvent seuls face à leur recherche. Etant basée en région parisienne, j’ai recherché un appartement en colocation avec un ami et nous avons trouvé en plein mois d’août, emménageant à 4 près de Bastille. Le retour d’expatriation s’est déroulé sereinement : en effet, ACF m’a proposé un poste en CDD de quelques mois au siège ce qui m’a permis de poser les valises et commencer à regarder le marché du travail. Cependant, chercher un emploi en étant en poste est un vrai défi, surtout avec le rythme soutenu d’un siège : il est donc utile d’accepter de prendre une période de vacance pour postuler et être disponible pour rencontrer les gens. Attention à bien se renseigner aux Assedic qui durcissent leur position: je me suis faite avoir sur le calcul de mes droits suite à un manque d’information ; serrage de ceinture en ce moment, vivant sur des allocations d’expatriée terrain avec des charges parisiennes ! J’ai arrêté mon contrat avec ACF le 31 janvier 2008 et suis donc en recherche d’emploi depuis trois mois. Ciblant d’abord le monde associatif et la solidarité internationale, je me suis vite rendue compte qu’il fallait élargir les recherches : commencer avec un large panel puis recentrer si on peut. Après 2 longs mois statiques et calmes, j’ai aujourd’hui surtout des entretiens pour des postes dans le privé via des cabinets de recrutement mais garde des critères de sélection sur le secteur d’activité, la taille de l’entreprise et l’environnement de travail. Le regard des recruteurs est pour le moment positif mais j’ai en ma faveur un bac+5 d’une bonne université or le système français est encore très rigide et, à la différence des anglosaxons, prend autant en compte la formation que l’expérience. A faire rapidement et sans tabou : parler de votre recherche aux ex-collègues, amis, famille, voisins de bar etc. même si certains contacts seront à côté de la plaque, le réseau reste essentiel ! A suivre… 58 Chapitre 5 Vincent Formation : Ingénieur Mission : 2 ans en Haïti A lire mon CV, rien ne me destinait à tenter l’expérience du Volontariat de Solidarité Internationale. Elève ingénieur de l’Institut catholique des arts et métiers (ICAM) à Lille, je fais mes premières armes comme stagiaire chez un fournisseur de Renault, puis chez Nestlé. Parallèlement, je mène une vie associative riche qui m’ouvre les yeux sur la solidarité. Mon diplôme en poche, je décide alors de « partir à la rencontre des cultures afin de vivre le monde autrement » et deviens Volontaire du Progrès. Au départ, je n’ai en tête qu’une « parenthèse de deux ans ». A 30 ans maintenant, je reconnais que cette parenthèse n’est toujours pas refermée. Ce que j’ai vécu en Haïti, où le quotidien signifie « vivre avec les gens et s’intéresser à eux », je les réinvestis aujourd’hui. Chez L’Oréal. Vous pouvez vous demander comment un Volontaire du Progrès devient ingénieur développement de formation chez L’Oréal. Et bien, il faut se donner du temps et prendre du recul par rapport à ce que l’on vient de vivre. C’est aussi en cela que le stage Bilan et Perspectives proposé par l’AFVP aux Volontaires de retour en France m’a vraiment aidé. Mais, il faut également mettre de côté l’affectif sans pour autant perdre son enthousiasme à raconter son volontariat. Car la recherche d’emploi suppose de « traduire ses émotions, les visages et les instants en compétences et qualités développées ». Aujourd’hui, je construis ma vie personnelle et professionnelle autour de valeurs que j’ai acquises lors de ma mission : sens de l’écoute, tolérance, capacité d’adaptation à un environnement changeant, prise de décision. Clong Volontariat 59 Blandine Formation : DESS « Aménagement du territoire dans les pays en développement » Mission : 2 ans au Niger, Coordination d’un projet de Coopération Décentralisée J’avais déjà vécu des expériences à l’étranger, toutes de courte durée. Je souhaitais renouveler l’expérience mais cette fois-ci sur un projet de longue durée, de façon à aller plus loin dans la découverte de l’autre et, a fortiori de moi-même. Je me suis donc engagée pour une mission de deux ans au Niger avec l’AFVP en tant que coordinatrice d’un projet de Coopération Décentralisée. J’étais chargée de la gestion financière, administrative et logistique du projet, ainsi que du suivi des activités mises en place par les animateurs encadrant le projet (appui aux associations, à la mise en place de conseils municipaux, sensibilisation autour de la construction de puits et latrines…) J’avais trouvé ma place sur le terrain, j’avais un travail, une maison, un environnement auquel j’appartenais. Aussi, j’ai vécu mon retour comme un véritable décalage, je n’étais plus reconnue, je ne parvenais plus à me positionner. Qu’il s’agisse des domaines administratif, social ou professionnel, j’ai eu l’impression de repartir de « zéro ». Mes amis avaient « progressé », ils avaient fait leur chemin en France. Moi, il fallait que je construise ma place en France, comme je l’avais fait auparavant au Niger. Même chose au niveau administratif, j’ai eu le sentiment d’être de « nulle part » : pendant deux ans, je n’apparaissais plus « sur les fiches » et je n’avais que deux mois pour faire les démarches, pour refaire ma place « sur le papier ». Enfin, une fois l’expérience « digérée » et la phase « administrative » accomplie, il a fallu s’attaquer à la recherche de travail ! J’ai opté pour l’envoi de candidatures en masse et décroché quelques entretiens. Malheureusement, les gens que j’ai rencontrés n’étaient pas forcément conscients de la valeur de ma mission et inversement, je n’étais pas forcément capable de mettre en valeur et transcrire en termes professionnels les compétences et les qualités que j’avais pu acquérir sur le terrain. Je restais trop dans l’affectif, dans les anecdotes. Finalement, je suis restée huit mois au RMI avant de rencontrer mes futurs partenaires en faisant « marcher le réseau ». Ils avaient un bureau d’études spécialisé en cartographie à Toulouse et souhaitaient travailler avec moi. J’ai d’abord effectué quelques missions de diagnostic territorial en France pour ce bureau avant de créer mon entreprise. Je travaille aujourd’hui en partenariat avec eux en tant que consultante en cartographie. Mais j’aimerais poursuivre mon engagement solidaire, notamment via de la maîtrise d’ouvrage pour des projets de Coopération Décentralisée et des projets de développement local. Enfin, je continue d’alimenter ma soif d’échanges « humains » en participant notamment à des festivals de musiques du monde et à divers autres événements de rencontres interculturelles. 60 Chapitre 5 Florence Formation : IEP de Strasbourg, Master 2 professionnel « Gestion de l’Humanitaire » Mission : 2 ans en Egypte, animatrice « langue française » Lors de mes études de sciences politiques, j’ai eu l’occasion de partir étudier un an aux Etats-Unis. Cette année passée à l’étranger m’avait donné envie de repartir. Aussi, après ma 4ème année, j’ai exploré les possibilités d’allier « immersion au sein d’une autre culture » et « action pour le développement, l’humanitaire, les droits de l’homme ». Ces thématiques m’avaient toujours intéressée mais je voulais savoir si je souhaitais réellement orienter ma carrière professionnelle vers ces domaines. Finalement, l’esprit du Volontariat de Solidarité Internationale me correspondait idéalement et j’ai donc décidé de partir pour 2 ans au Caire, en tant qu’animatrice « langue française » avec la Délégation Catholique pour la Coopération. Il s’agissait pour moi d’appuyer les enseignants de la langue française par rapport au développement de l’oral au travers de moyens ludiques (théâtre, chansons, jeux). Malgré les difficultés inhérentes à la mission, cette expérience m’a confortée dans l’idée de travailler dans la coopération internationale et le développement. Aussi, avant mon retour de mission, j’ai postulé à divers masters pro et choisi un master pro spécialisé dans la « gestion de l’humanitaire ». C’était pour moi un parfait « matelas d’atterrissage » : en effet, ce master représentait l’occasion d’une nouvelle rencontre interculturelle (élèves venant d’horizons très différents) et de nombreuses possibilités d’ouvertures professionnelles (9 mois de stages prévus au sein de cette formation). J’ai fait mon premier stage à l’AFVP où j’ai participé à une large action d’information sur le Volontariat de Solidarité Internationale. J’ai ensuite participé, lors de mon deuxième stage, à un projet de développement agricole, social et culturel en Syrie. Je me suis assez vite rendue compte que les méthodes de gestion de projet que j’avais apprises ne correspondaient pas aux besoins locaux ; les gens sur place étaient satisfaits de leurs propres méthodes et j’avais du mal à trouver ma place. Aussi, ces expériences m’ont aidée à me rendre compte que je ne désirais pas me lancer dans une carrière professionnelle de terrain. Je me retrouvais davantage dans des actions de sensibilisation du public français aux questions de solidarité internationale. Je suis actuellement chargée de formation chez Unis-Cité et m’occupe notamment de la sensibilisation des jeunes volontaires aux questions de citoyenneté, santé, discrimination et développement durable. Enfin, j’ai décidé au début de l’année, de m’investir en tant que bénévole au sein de l’équipe d’animation-formation de la DCC. J’ai ainsi pu participer à une session de débriefing des volontaires de retour ainsi qu’à deux sessions d’orientation des candidats au départ : autant d’occasions de prolonger en France mon engagement en faveur de la solidarité internationale. Clong Volontariat 61 Julie Formation : Doctorat en Hydrologie Mission : 8 mois en Sierra Leone J’avais toujours rêvé d’être partie prenante du développement et j’avais développé un goût prononcé pour l’Afrique au travers de la danse africaine et d’environ 3 années de collaboration avec une équipe africaine de l’UNESCO sur un projet de gestion des eaux souterraines dans le bassin du lac Tchad. Mais, n’ayant aucune expérience humanitaire, mes candidatures n’étaient jamais retenues. Aussi, après mon retour d’Asie, un sérieux problème de santé et mon déménagement dans le Sud, je n’avais plus de perspectives professionnelles. Finalement, en 2005, Action Contre la Faim m’accorde un entretien et l’on me propose d’être « Chef de projet Eau » en Sierra Leone, à Bo exactement, la deuxième ville du pays. J’avais dit à tout mon entourage que je voulais bien faire de l’humanitaire n’importe où, mais pas en Sierra Leone ni au Liberia car j’avais vu ces images de bras coupés à la machette et ces coups de lames de rasoirs dans le dos, et vraiment, ça ne me disait rien car je ne comprenais pas ces actes. Finalement, je vais à la préparation d’ACF et l’on projette un film sur Bo, où l’on insiste sur ces horreurs. Puis on me dit que la situation n’est pas si dure a présent. Alors, je décide de partir pour 18 mois de mission pour finir les 3 ans d’un projet de construction de 45 puits dans des villages et contrôler la fourniture d’eau acceptable et la qualité d’environ 110 puits répartis dans 8 camps de réfugiés libériens, tous à environ 1 h de route de Bo. Je suis avec un Logisticien Administrateur jeune et engagé avec lequel je partage une villa. Nous avons environ 75 personnes dans notre base, dont 36 sous ma responsabilité. L’équipe est extraordinaire, a travaillé depuis plus de dix ans avec ACF, elle est rodée, motivée, compétente. Nous réalisons les actions sans retard, avec enthousiasme. Des relations sont tissées avec les autorités locales pour préparer la transmission du projet qui touche à sa fin. C’est la partie qui m’intéresse le plus. Cependant, mon coordonnateur évalue mes performances et ne juge pas bon que je reste, pour l’intérêt du programme. La chef de mission confirme sa décision. Je rentre donc après 8 mois de mission, sans pouvoir transmettre à la personne qui me succède. Je rentre très déçue de ne pouvoir finir ce projet. Interaide, une association qui m’intéressait depuis longtemps envisage de continuer l’action d’ACF dans une zone plus enclavée de Sierra Leone. Je postule. L’entretien n’est pas concluant. Je suis déçue à nouveau car je ne me souciais pas d’être isolée pendant deux ans et cette association ne m’en pense pas capable. Encore une fois, on décide à ma place de ce qui est bien pour moi. Je reprends donc mes candidatures. Je regarde tous les jours le site www.reliefweb.org et postule à tous les postes « Eau ». Puis une offre d’un bureau d’études au Burundi retient mon attention. Je postule. Ils ont une autre demande sur le lac Tchad et mon expérience passée les intéresse. Je me déclare consultant indépendant très rapidement et pars 3 mois au Tchad, retrouver mes collègues de la Commission du Bassin du Lac Tchad. Un autre bureau d’études m’a mis sur une autre offre pour un programme de l’Union Africaine financé par l’Union Européenne dans le bassin du Congo. Je rentre du Tchad et apprends que nous sommes sélectionnés. Je pars fin octobre rejoindre une équipe de huit personnes disséminée sur l’Afrique et l’aventure continue, en RDC… Je suis maintenant Expert Thématique “Gestion des Ressources en Eau” du programme AMESD, à Kinshasa. Ce programme institutionnel est très intéressant : il me fait couvrir toute l’Afrique Centrale, grâce à un projet de développement panafricain, me fait découvrir les applications de télédétection appliquée aux ressources en eau. Cependant, je garde en moi ce goût pour des projets très concrets qui touchent les “petites gens”. 62 Chapitre 5 Nicolas Formation : DECF, DESCF, 2 ans d’expérience en audit et expertise comptable Mission : Enseignant BTS Communication et commerce international, Madagascar 2 ans Pour moi, ces deux années de coopération n’étaient pas une parenthèse dans une vie professionnelle assez prévisible, mais bien le début d’une nouvelle orientation : travailler dans un milieu plus en rapport avec l’humain, plus en rapport avec les valeurs auxquelles je crois. A mon retour, c’était assez clair pour moi, je voulais travailler dans le milieu associatif, et plus particulièrement dans l’humanitaire. Cependant, mon souhait était d’utiliser mes connaissances et mes compétences dans un environnement différent, sans reprendre des études spécialisées dans l’humanitaire. Bien sûr, les premiers mois, je cherchais un peu dans tous les sens, ne sachant pas exactement si je voulais rester en France ou repartir à l’étranger : réponses à presque toutes les offres sur les sites Internet spécialisés, recherche de formations spécialisées, stages, volontaire en entreprise…Puis, trois mois après mon retour, j’ai suivi une formation rapide (environ 2 semaines, avec Humacoop) sur les métiers de l’humanitaire et plus particulièrement sur celui d’administrateur. Cela, ajouté aux multiples entretiens passés pour partir sur le terrain avec des ONG ou travailler au siège, m’a permis de mieux cerner le rôle que je voulais jouer au sein d’une ONG et le type d’association au sein de laquelle je souhaitais m’investir. L’apport de la journée d’aide à la recherche d’emploi organisée par la DCC, outre le fait de constater «tiens je ne suis pas tout seul à être un peu perdu», aura été de perfectionner mon CV en traduisant mieux mon expérience de volontaire. En janvier 2004, j’ai eu l’occasion de retourner à Madagascar, en tant que touriste. Je suis parti 3 mois, et en ai profité pour effectuer une mission (arrêter des comptes et établissement de rapports financiers aux bailleurs de fonds) pour l’ONG ENDA Océan Indien, avec qui j’avais pris contact préalablement. Au début du mois de mai 2004, de retour en France, ne trouvant aucun poste correspondant exactement à mes attentes, ou, mon profil (souvent qualifié « d’atypique » lors des entretiens) ne correspondant pas aux attentes des recruteurs, j’ai décidé d’orienter mes recherches dans le secteur privé, faute de mieux. Ma démarche a été de m’inscrire seulement dans des agences d’intérim, pour effectuer de courtes missions afin de reprendre contact avec le monde du travail français. Mi mai 2004, une mission, comme responsable comptable, m’a été confiée au sein d’une société de conseil en marketing auprès d’opérateurs en téléphonie, loin de mes aspirations à mon retour. Les circonstances ont fait que quinze jours plus tard, mon contrat d’intérimaire a été transformé en contrat à durée indéterminée. Il aura donc fallu 10 mois pour que je retravaille en France. Parallèlement à mon nouvel emploi, je restais en état de « veille » en étant abonné à la liste de diffusion d’offres d’emploi en milieu humanitaire proposée par Coordination SUD. De temps à autres, je répondais à une annonce qui correspondait exactement à ce que je recherchais. Finalement, au mois de février 2005, j’ai passé 2 entretiens dans 2 ONG différentes, pour des annonces auxquelles j’avais répondu en novembre 2004. Et c’est chez Pharmaciens Sans Frontières, situé à Clermont-Ferrand 12 que j’ai été embauché au mois de mai 2005 comme coordinateur comptable, avant de devenir responsable administratif & financier un mois plus tard, poste que j’occupe toujours à l’heure actuelle. Si mon parcours est un peu sinueux, je crois qu’il reflète assez bien celui d’autres volontaires à leur retour (hors corps enseignant). En effet, pour beaucoup, la coopération a été source de remise en question, aboutissant souvent à des réorientations (changement de métier ou d’environnement, reprise d’études…). Et généralement, c’est après environ une année de tergiversations, d’essais infructueux, de bilans de compétence, que certains empruntent une nouvelle voie alors que d’autres se recentrent sur leurs expériences passées. Il ne faut pas être pressé. 12 Pharmaciens Sans Frontières se trouve maintenant à Bordeaux. Clong Volontariat 63 Sandy Formation : Diplôme d’actuariat et ingénieur en finance Mission : 18 mois au Cambodge, mise en place d’un programme de micro-assurance santé en milieu rural En parallèle de ma mission, j’ai croisé la route de personnes les plus exclues de la vie économique et sociale cambodgienne (victimes des mines anti-personnel, de la pauvreté extrême, du sida …). J’ai notamment rencontré des femmes couturières qui ne trouvaient ni travail ni sécurité dans un pays en crise. L’idée d’un pacte équitable s’est progressivement imposée : donner un accès à un travail stable à ces femmes en échange de leur savoir-faire ancestral dans la confection de produits en soie. C’est ainsi qu’a pris forme mon projet de création d’entreprise. A mon retour en France, j’ai donc créé ma société, « La Vie devant Soie » : aujourd’hui, cette entreprise achète la soie en Asie, dessine des modèles d’accessoires de mode (sacs, petite maroquinerie et accessoires divers), qui sont confectionnés au Cambodge et commercialisés en France, via un réseau de diffuseurs haut de gamme. La gamme de produits « La Vie devant Soie » a été labellisée « commerce équitable ». › http://www.laviedevantsoie.com/ 64 Chapitre 5 Géraldine Mission : 2 ans en Egypte, Coordinatrice d’un programme d’échanges culturels et socioéducatifs entre un lycée égyptien et un lycée français Témoignage de son « Stage Retour » : entre bilan professionnel, lieu d’échange et création de réseaux Témoignage de Géraldine qui vient de participer à un récent stage Bilan et Perspectives organisé par l’AFVP pour ses anciens Volontaires de retour après 2 ans sur le terrain. Il s’agit d’une véritable mise à plat, avec un gros travail sur l’acquisition des compétences durant la mission. Bilan personnel, bilan professionnel et bien sûr, sanitaire, constituent la trame du stage. Un animateur coordonne l’ensemble du programme. Une consultante extérieure, professionnelle des ressources humaines, travaille durant 2 jours avec les stagiaires. Tout est concret, pas de théorie, en particulier en ce qui concerne l’insertion professionnelle. Avec la consultante, nous travaillons sur la rédaction de nos CV appliquée à un exemple précis de poste auquel chacun aurait l’intention de postuler. Puis nous passons à la simulation d’entretiens, un stagiaire étant amené à jouer le rôle d’un recruteur qui reçoit le candidat ancien volontaire. Il y a une vraie volonté d’aider les personnes à s’exprimer, autant dans leur environnement personnel, social que professionnel. Notre groupe était constitué de 7 personnes, de formation et d’origines géographiques différentes. Certaines rentraient d’Haïti, du Vietnam, d’autres de Madagascar, de République Dominicaine ou comme moi, d’Egypte. Je porte un regard très enthousiaste sur ma semaine de bilan. L’échange a été très riche et au final, au-delà de nos différentes missions, le stage nous a montré que nous partagions tous une expérience commune. J’ai apprécié cette liberté de parole, sans jamais être jugée. L’équilibre entre les dimensions personnelle, sociale et professionnelle y est respecté ; c’est fondamental car dans son processus de retour, l’ancien Volontaire va devoir conjointement les gérer, à l’identique de n’importe quel expatrié de retour dans son pays. Une place particulière est accordée à la mise en réseau des personnes, les différents réseaux pouvant l’aider à poursuivre son travail de débriefing, faciliter sa recherche d’emploi ou encore, orienter son désir d’engagement associatif ou militant. Clong Volontariat 65 66 Annexes Annexes / Annexe 1 .........................................................................68 Annexe 3 .........................................................................73 Annexe 2 .........................................................................72 Annexe 4 ......................................................................... 74 Qualités personnelles et Compétences developpées Liste de Verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences Convergences et divergences entre entreprises et anciens VSI Postes de terrain dans les OSI et leurs equivalents en entreprise Clong Volontariat 67 Annexe 1 Qualités personnelles et Compétences développées 1. Mes qualités Cette qualité me caractérise Autonomie Autorité naturelle Capacité de communication Combativité Confiance en soi Créativité Curiosité intellectuelle Diplomatie Discrétion Efficacité Enthousiasme Esprit d’initiative Facilité de contact Facilité d’adaptation Facilité d’écoute Facilité d’anticipation Fiabilité Goût du challenge Leadership 68 Annexes Tout à fait Beaucoup Un peu Pas du tout Exemple concret Mode d’emploi : complétez chaque colonne de la manière la plus « sincère » possible – ne vous surestimez pas, sans toutefois vous dévaloriser. N’oubliez pas « qu’à l’oral », lors de l’entretien de recrutement, vous devrez vous expliquer de vive voix ! Cette qualité me caractérise Tout à fait Beaucoup Un peu Pas du tout Exemple concret Lucidité Maturité Optimisme Organisation Ouverture d’esprit Persévérance Perspicacité Persuasion Pragmatisme Qualités relationnelles Résistance au stress Respect des usages sociaux Respect de la hiérarchie Rigueur Sens des réalités Spontanéité Stabilité du comportement Tolérance Travail en équipe Clong Volontariat 69 2. Mes compétences Je possède cette compétence Gestion de projets Gestion administrative Gestion financière Gestion RH Coordination de ressources Coordination de moyens Compétences organisationnelles Compétences méthodologiques Compétences rédactionnelles Compétences informatiques Management/Animation d’équipe Maîtrise des langues étrangères Gestion des conflits Prise d’initiatives Gestion dans l’urgence Management culturel Capacité de travail Capacité d’apprentissage Conduite de réunion Négociation 70 Annexes Tout à fait Beaucoup Un peu Pas du tout Exemple concret 3. Bilan Qualités Points forts Points faibles/à surveiller/à travailler Compétences Points forts Points faibles/à surveiller/à travailler Clong Volontariat 71 Annexe 2 Liste de Verbes à utiliser pour définir ses qualités et compétences Cette qualité me caractérise Etudier Concevoir Commercialiser Définir Analyser Etablir Développer Fidéliser Dresser Déterminer Négocier Acheter Conclure Contracter Diversifier Prospecter Vendre Accroître Améliorer Augmenter Arbitrer Argumenter Conquérir Consulter Convaincre Démontrer Discuter Elargir Etendre Déclencher Implanter Influencer Lancer Promouvoir Progresser Proposer Sélectionner Signer 72 Annexes Personnel communication Créer Animer Organiser Négocier Gérer Mettre en place Promouvoir Informer Recruter Interviewer Recommander Restructurer Harmoniser Concevoir Apprendre Aider Transformer Clarifier Comprendre Conduire Développer Diagnostiquer Dialoguer Discuter Echanger Exprimer Ecouter Eclairer Eduquer Entraîner Eveiller Instruire Inciter Guider Partager Préconiser Proposer Orienter Rédiger Renseigner Sensibiliser Transmettre Informatique Concevoir Piloter Etudier Analyser Programmer Gérer Animer Contrôler Tester Harmoniser Planifier Implanter Gestion finances administration Gérer Concevoir/Etablir Mettre en place Consolider Négocier Superviser Rentabiliser Contrôler Auditer Tenir à jour Financer Convaincre Apprécier Aménager Anticiper Structurer Acquérir Amortir Budgéter Assainir Coordonner Comptabiliser/ Enregistrer Classer/Répartir Tester/Vérifier Régir Economiser Enrichir/Gagner Equilibrer Exploiter Enquêter Evaluer/Mesurer Examiner Expérimenter Recenser/Répertorier Valider Inventorier Investir Prouver Planifier/Prévoir Programmer Optimiser Ranger Direction Définir Décider Arbitrer Négocier Diversifier Restructurer Manager Mettre en place Convaincre Entériner Représenter Inventorier Choisir Arrêter Conclure Déterminer Eliminer Fixer Juger Opter Régler Résoudre Trancher Animer Conduire Confier Déléguer Gouverner Guider Impulser Inspirer Instituer Piloter Présider Production technique Mettre au point Organiser Améliorer Rentabiliser Vérifier Superviser Coordonner Implanter Produire Restructurer Rationaliser Planifier Harmoniser Expérimenter Appliquer Adapter Concevoir Construire Découvrir Elaborer Effectuer Exécuter Faire Imaginer Innover Inventer Réaliser Renouveler Transformer Trouver Annexe 3 Mode d’emploi : avant même de commencer à rédiger CV et lettre de motivation, remettez « vos pendules à l’heure »… Attention toutefois à la généralisation : certains anciens « humanitaires » partis avec des ONG d’urgence pourraient ne pas se reconnaître dans ce tableau*. Convergences et divergences entre entreprises et anciens VSI Source : Etude AFVP sur le retour Selon les entreprises Quelles sont les motivations au départ ? Par ordre décroissant d’importance Compétences acquises Par ordre décroissant d’importance Selon les anciens expatriés Par ordre décroissant d’importance Divergences - Allier conviction personnelle et expérience professionnelle - Sensibilité aux problèmes de développement et de progrès - Période de réflexion pour mûrir un projet - Expérience professionnelle originale - Découverte culturelle - Solidarité - Voyager - Associer engagement personnel et expérience professionnelle - Préoccupations et intérêt face aux problématiques de développement L’entreprise n’identifie pas la motivation de « découverte culturelle » à l’origine du départ. - - Compétences - managériales - coordination, gestion de projet - conduite de réunions - gestion et animation d’une équipe - négociation - organisation - Compétences en gestion de projet - Compétences organisationnelles - Gestion d’équipe - Autonomie Les entreprises accordent plus d’importance à l’autonomie que semblent le faire les anciens volontaires de solidarité internationale. Autonomie Compétences organisationnelles Gestion de projets Connaissance d’une langue étrangère - Gestion d’équipe - Gestion des conflits - Qualités personnelles développées Convergences - Capacité d’adaptation Autonomie Travail en équipe Ouverture d’esprit Compétences techniques bureautique comptabilité finance compétences rédactionnelles - Adaptation Autonomie Travail en équipe Ouverture d’esprit Ecoute Qualités relationnelles - Qualités pédagogiques - Dynamisme au sein d’une équipe - Autres : humilité, calme, volonté, diplomatie, rigueur. Les entreprises soulignent la capacité d’un ancien expatrié à agir dans un « environnement de stress », en gestion des conflits, prise de risques tandis que les anciens expatriés ne mentionnent pas ces compétences*. Les compétences techniques reconnues par les anciens expatriés sont totalement ignorées par les entreprises qui craignent un manque d’expertise, des lacunes et une « déconnexion » des techniques informatiques en particulier. - Capacité d’adaptation Autonomie Travail en équipe Ouverture d’esprit Les entreprises ne perçoivent pas les qualités précisées par les anciens expatriés comme l’humilité, calme, volonté, diplomatie, rigueur. Ces qualités devraient pourtant être mises en avant pour désamorcer les craintes des recruteurs quant à l’incapacité de s’adapter à une structure formelle et hiérarchique. Les recruteurs n’ont pas conscience des qualités méthodologiques et pédagogiques développées sur le terrain. Clong Volontariat 73 Annexe 4 Postes de terrain dans les OSI et leurs équivalents en entreprise Source : Première Urgence Chef de mission = directeur de projets/programmes : › Représente l’association sur place auprès des partenaires financiers (spécifier) et des autorités locales, › Manage l’équipe expatriée et locale (chiffrer), › Assure le suivi opérationnel et financier des missions, › Effectue le reporting au siège, › Impulse la stratégie de développement des programmes. Administrateur = responsable administratif et financier : › Responsable de la gestion administrative, budgétaire et financière de la mission (spécifier le budget), › Responsable des opérations bancaires, de la comptabilité et de la caisse, › Responsable administratif du personnel local (paye, contrats, congés ...), › Garant du respect de la législation locale, › Effectue reporting financier au siège, › Rédige les rapports financiers pour les partenaires financiers. Coordinateur = chef de projet : › Coordonne l’ensemble du programme (chiffrer), › Garant du respect de la qualité, des délais et du budget, › Recrute et encadre le personnel local, › Participe aux réunions avec les partenaires financiers (spécifier) et les autorités locales, › Rédige le rapport final pour les partenaires financiers. Logisticien = responsable logistique : › Effectue les appels d’offre et les achats (chiffrer), › Assure la gestion du parc matériel (informatique, téléphonie, véhicules …), › Gère le planning, l’acheminement du matériel (y compris fret, dédouanement ….) ou de l’aide, › Gère les stocks et leur sécurité, › Encadre le personnel local (chiffrer). 74 Annexes Clong Volontariat 75 acf action contre la faim. atd quart monde terre et homme de demain. afvp association française des volontaires du progrès. asmae association sœur emmanuelle. institut bioforce développement. cefode coopération et formation au développement. dcc délégation catholique pour la coopération. defap service protestant de mission. fidesco. erm enfants réfugiés du monde. gref groupement des retraités éducateurs sans frontières. hi handicap international. mdm médecins du monde. scd service de coopération au développement. ISBN 978-2-9532853-1-4 9 782953 285314 Avril 2009 / Directrice de la publication : Laurie Chambon / Conception graphique : Maya Lambert (06 61 56 41 95) / Imprimerie : L’Artésienne (01 42 64 55 95) CLONG- Volontariat - Comité de Liaison des ONG de Volontariat