Dossier pédagogique

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Dossier pédagogique
Dossier pédagogique
Désamorcer la radicalisation religieuse par l’éducation et la formation.
Proposition de formations et de supports pédagogiques à des fins préventives à l’adresse des
directeurs, enseignants, médiateurs et équipes mobiles Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour le Ministère
de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance.
Le mot du directeur
Bienvenue à ces deux journées
de travail en commun. Nous
espérons pouvoir offrir les
éclairages nécessaires à vos
attentes. C’est par des exposés
très pratiques, des débats et
des échanges continus que
nous aspirons à relever ce défi
commun.
De l’utilité d’une formation à l’islam et à la prévention
pour le corps éducatif
De nos jours, la formation revêt une place centrale dans les
priorités d’accompagnement des enseignants et de leurs
questionnements à vif. Ces derniers, qui sont au plus près
des publics sensibles aux questions du radicalisme, attendent des réponses adéquates et des grilles de compréhension des réalités de l’islam européen. La formation des accompagnateurs de première ligne des jeunes générations
apparaît donc comme cruciale, surtout au regard des attitudes et des risques des discours extrêmes en circulation.
Deux journées de conférences et de séminaires réflexifs
sur l’islam et sur la prévention à la radicalisation pourront
ainsi contribuer à répondre de façon pertinente aux plus
grandes questions posées.
L’expérience de ces deux journées se veut un espace de formation bref et rigoureux interagissant aussi bien avec la sociologie de l’islam, l’histoire des religions et des radicalismes,
l’islamologie que les questions liées à la géopolitique globale.
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Les défis que pose la présence musulmane en Belgique sont
importants et touchent de nombreux pôles de la société
qu’il est désormais urgent de mener avec les enseignants
: une palette de réflexions qui touchent aussi bien aux pratiques religieuses qui interrogent les limites de la neutralité
dans l’espace public, jusqu’aux expressions plus radicales du
religieux nécessitent un pas de côté utile. L’enseignement
public possédant en son sein une population de confession
musulmane importante, souffre notamment d’une carence
de pistes concrètes et constructives pour avancer sereinement dans l’avenir et ceci passe par des offres de grilles
de compréhensions pratiques. Le décodage des réalités et
des discours musulmans fait défaut, autant que les apports
pragmatiques permettant de dépasser les climats de méfiances réciproques et les controverses stériles. Les analyses
et pistes menées au travers de formations-débats réflexifs
sont entendues ici comme un service à la société.
Au travers de deux journées de formations-débats réflexifs
nous comptons aborder des thématiques différentes qui
nous semblent centrales et qui répondent à des interpellations significatives. Une foire aux questions ainsi que divers
support seront également proposés à l’issue de chaque rencontre, ainsi que sur site emridnetwork.org dans la rubrique
dédiée à l’enseignement
Bonne expérience à tous,
Farid El Asri
Réseau de recherche, de formation
et d'étude sur l'islam européen.
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Radicalisation : quelques généralités
Radicalisation : quelques généralités
S’il est un phénomène constamment évoqué, mais dont les ressorts sont souvent méconnus, c’est bien la radicalisation. En effet, l’engouement médiatique et politique récent autour de l’ « engagement radical » est hors de
proportion avec l’intérêt que ce dernier a suscité dans les sciences sociales, et notamment dans la sociologie des
mouvements sociaux à ses débuts. Isabelle Sommier, une des pionnières dans l’analyse de la radicalisation en
sciences politiques, la définit de la façon suivante :
« A partir d’une posture de rupture vis-à-vis de la société d’appartenance, l’engagement radical accepte
au moins en théorie le recours à des formes non conventionnelles d’action politique éventuellement
illégales voire non violente ».
L’engagement radical renvoie, pour la politologue Isabelle Sommier, à l’usage de la violence mais ne s’y épuise
pas : ainsi, l’individu « radicalisé » ne passe pas directement à la violence, même s’il est disposé à le faire.
Dans nos sociétés contemporaines, l’engagement radical- et la violence qui en est parfois la conséquence constituent un tabou, une déviance. Parce qu’elles se sont édifiées sur la maîtrise des pulsions violentes1 , la radicalisation est largement réprouvée, voire diabolisée. Aussi, comment expliquer qu’un individu opte pour ce type
d’engagement et puisse envisager le recours à l’action violente, alors même que ce dernier constitue dans
les sociétés où il se déploie un interdit moral et même légal ? Et inversement, comment se peut-il qu’un
individu se désengage et se « déradicalise » après avoir consenti à prendre des risques aussi élevés ?
I. La quête sans fin des origines de l’engagement violent
L’approche psychologique
Les premières recherches sur la radicalisation ont d’abord cherché à élucider les causes du phénomène. Très
tôt, c’est la perspective psychologique, voire psychiatrique qui a prévalu : selon cette approche, le passage à
la violence ou, du moins, l’acceptation théorique de celle-ci, est à imputer à une instabilité psychologique qui
serait elle-même le résultat d’une trajectoire biographique « chaotique ». Dans les années 1970, une étude
conduite par le psychiatre Lorenz Böllinger sur la Fraction Armée Rouge (A) évoque les prédispositions à
l’agressivité et à la violence des militants du mouvement du 2 juin inscrites dans une enfance et des parcours
« accidentés ». Après Böllinger, les analyses psychologiques de la radicalisation se multiplient pour rendre
compte, cette fois, de la violence des groupes d’extrême-gauche, puis basques et irlandais.
Toutefois, ces analyses psychologiques de la radicalisation ont fait l’objet de vives critiques, car les profils
psychologiques des « radicaux » sont souvent plus hétérogènes et plus variés que Böllinger et ses épigones
ne l’ont prétendu. De plus, les résultats desdites enquêtes reposent sur des présupposés qui n’ont pas été
démontrés scientifiquement. Par exemple, si trouble mental il y avait, dans quelle mesure ne serait-il pas
plus la résultante d’une incarcération longue que d’une enfance difficile ?
1. C’est la thèse développée par Norbert Elias: le processus de civilisation s’accompagne d’une maîtrise de la violence dans la sphère publique (et
de son refoulement dans la sphère privée).
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Radicalisation : quelques généralités
La Fraction Armée Rouge (A)
La Fraction Armée Rouge, également connue sous le nom de « bande à Baader » (du nom d’un de ses
fondateurs) est un groupe d’extrême-gauche communiste qui entra, à partir des années 1970, dans
la clandestinité et la lutte armée dirigée contre les institutions de la République Fédérale Allemande,
l’armée américaine et le patronat.
Dans un contexte d’apogée de la société de la consommation (Trente Glorieuses), de guerre contre le
Vietnam et d’interdiction du parti communiste en RFA, la Fraction Armée Rouge croit à « l’exemplarité
d’une action qui révélerait le caractère fasciste de l’Etat en le poussant à l’extrême ».
Contrairement à une idée très répandue, les membres de la FAR n’étaient pas des « outsiders » : à la fin
des années 1960, les fondateurs – Ulrike Meinhof, Holger Meins, Horst Mahler- étaient respectivement
journaliste, réalisateur et avocat.
L’approche par les déterminismes socio-économiques
Face aux limites de l’approche psychologique, l’engagement radical a été appréhendé suivant d’autres
grilles de lecture, notamment la grille « matérialiste ». Selon celle-ci, la radicalisation doit être lue comme une exacerbation de la frustration (deprivation) ressentie par les acteurs sociaux, dont l’amélioration
des conditions socio-économiques figure parmi les principales motivations à s’engager dans la violence.
Ainsi, la marginalisation économique des Tamouls au Sri Lanka, mais aussi celle des catholiques en Ulster,
a pu motiver leur passage à la violence. Toutefois, l’explication de la radicalisation par les conditions socio-économiques butte sur une double réalité : d’une part, la relation entre frustration économique, agressivité et violence n’est pas mécanique (tous les « pauvres » n’ont pas recours à la violence pour faire valoir
leurs revendications) ; d’autre part, ceux qui se livrent à la lutte armée ne sont pas nécessairement issus
des franges paupérisées de la société – loin s’en faut.
Aussi, le modèle matérialiste a été affiné en incluant la notion de frustration relative (relative deprivation) :
c’est le fossé entre les attentes d’un groupe et la réalité sociale qui provoque chez ce dernier un sentiment
d’indignation au principe de l’engagement violent, telle est l’idée avancée par Tedd Gurr dans son ouvrage
Why Men Rebel (1970). De nombreux travaux en sociologie sont venus confirmer la logique de frustration
relative : Christine Fair observe ainsi que les combattants islamistes au Pakistan ont un niveau d’éducation
bien supérieur à la moyenne nationale2 . Confrontés à une réalité économique difficile – chômage, népotisme etc.-, ces diplômés, souligne-t-elle, sont de surcroît encouragés à s’investir dans la cause djihadiste
par leur famille qui voit dans la lutte armée un moyen de convertir un investissement coûteux (l’éducation)
et d’économiser une bouche à nourrir.
2. Christine Fair, Fighting to the End. The Pakistan Army’s Way of War, Oxford University Press, 2014.
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Radicalisation : quelques généralités
Les approches stratégiques
Mais ce modèle de la radicalisation, bien que révisé, ne fait pas toujours l’unanimité. Dans les sciences politiques,
on lui préfère volontiers celui du choix rationnel : selon cette conception, les individus « choisissent » de devenir
violents après examen des coûts et des avantages qu’ils pourraient en tirer ; après avoir essayé et envisagé toutes
les options possibles (négociations, etc.) ; et, enfin, pour marquer les esprits par le biais d’une action spectaculaire.
Cette approche est confortée par les rétributions matérielles et symboliques promises ou acquises dans
l’engagement radical. En effet, l’entrée dans la violence a pu constituer pour certains une promotion sociale
ou un enrichissement personnel. Dans son ouvrage intitulé Une saison de machettes, Jean Hatzfeld montre
ainsi que, derrière le vernis identitaire du génocide rwandais, la violence était également motivée par l’appât
du gain et la perspective d’agrandir sa propriété par le vol. La propagande de Daesh (B) table également sur
l’image d’un eldorado économique (à travers des photos de vacances, des clichés heureux de vie de famille
etc.).
B. Daesh
(acronyme de « Dawla al-Islamiya fi Irak wa ash-Shâm » : Etat islamique en Irak et au Levant) est né
suite à l’invasion américaine en Irak en 2003, lorsqu’une poignée de vétérans de la guerre d’Afghanistan décident de mettre sur pied une franchise locale d’al-Qaïda. Daesh prend cependant ses distances vis-à-vis de l’organisation-mère : ils donnent la priorité à l’ennemi proche plutôt qu’à l’ennemi
lointain que peuvent représenter les Etats-Unis. Tirant parti du sentiment d’injustice et de frustration
latent au sein de la population sunnite irakienne qui a été marginalisée après la refonte du système
politique, Daesh se livre à des exactions contre les chiites, mais vise également son propre camp qu’il
purge des traîtres supposés. La répression à son égard l’oblige à s’extraire dans les confins du désert
irakien. C’est la crise syrienne qui permettra à l’organisation de revenir sur le devant de la scène.
La radicalisation, un processus lent et continu
Mais, à l’instar des modèles précédents, le modèle stratégique pêche également par son caractère généralisant qui fait fi de l’individu et de son intériorité. En effet, le passage à la violence ne se décide pas toujours
consciemment et en toute connaissance de causes. Bien souvent, il n’est pas « planifié ».
Plus généralement, la quête des origines du phénomène radical a conduit les analystes à énoncer des lois
souvent contredites par la réalité. C’est la raison pour laquelle on a progressivement privilégié les trajectoires,
les processus de radicalisation à la recherche des facteurs et des causes3.
3. Horgan, J., ‘From Profiles to Pathways and Roots to Routes: Perspectives from Psychology on Radicalization into Terrorism,’ ANNALS, American
Association of Political and Social Sciences, 618, July 2008.
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Radicalisation : quelques généralités
L’approche par les déterminismes socio-économiques
Dans cette perspective, la radicalisation se fait par degrés, par paliers successifs- et ces changements
échappent le plus souvent aux individus eux-mêmes. De façon similaire à l’addiction et à la consommation
de stupéfiants, le processus de radicalisation une fois enclenché est difficilement réversible : plus on avance
dans le processus, plus le « retour en arrière » requiert des efforts sur soi plus intenses, et donc plus la perspective de désescalade est perçue comme compromise.
Aussi, l’étude de la radicalisation se sert aujourd’hui volontiers des biographies et des « récits de vie ». Selon
I. Sommier, l’attention doit être portée sur trois temps : le temps social, le temps biographique et le temps de
l’organisation « radicale ». En effet, le sens de l’affiliation à un groupe radical est différent selon que ce dernier a fait ou non son apparition sur la scène publique. Ainsi, intégrer les Brigades Rouges après l’assassinat
d’Aldo Moro revient ipso facto à légitimer la mise à mort comme moyen de pression sur l’Etat.
Autre intérêt des récits de vie : ils montrent que les « radicaux » ne se perçoivent jamais comme des « terroristes », terme qu’ils récusent et auquel ils préfèrent celui de « résistants » ou de « guérilleros ». Or, le
terrorisme et la guérilla se distinguent pourtant par leur modus operandi : la guérilla cible les infrastructures
(gendarmerie, armée etc.) et les cadres politico-administratifs en recourant à des tactiques diverses (embuscades, sabotages, enlèvement) tandis que le terrorisme pratique l’attentat dit aveugle ou indiscriminé.
De fait, ils n’ont seulement en commun que le caractère asymétrique du conflit qui les oppose aux Etats et,
partant de ce rapport de force qui leur est défavorable, terroristes et guérilleros évitent le face-à-face avec
les forces de l’ordre. L’enjeu de la lutte n’est pas militaire, mais bien psychologique, puisqu’il s’agit d’influencer
des opinions publiques tenues délibérément en haleine par la forte théâtralisation de l’action radicale. Les
médias sont donc au cœur du dispositif des radicalisés puisqu’ils leur permettent d’interagir avec la société
et de s’assurer une emprise sur les esprits en rendant la menace omniprésente et toujours susceptible de se
concrétiser.
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Radicalisation : quelques généralités
La chaîne qatarie al-Jazeera diffuse un message d’Oussama Ben Laden le 26 Décembre 2001. Crédits thesundaytimes.co.uk.
La radicalisation : tendances historiques
Dans la polémologie (l’étude des conflits), on distingue généralement trois périodes de l’action radicale :
1) La première période court du XIXème siècle à la Première Guerre Mondiale : un siècle marqué par le
développement du capitalisme industriel avec son lot de laissés-pour-compte et d’inégalités sociales. Les
attentats anarchistes tiennent alors le haut du pavé (1881 : assassinat du tsar Alexandre II en Russie ; 1884
: assassinat de Sadi Carnot en France).
2) La deuxième période s’étale des années 1930 à la fin de la Guerre Froide : elle se caractérise par la
montée en puissance de mouvements radicaux d’orientation indépendantiste et nationaliste. Ainsi, en
Europe Centrale, le mouvement des oustaschis (« insurgés ») croates, nationaliste, fasciste et antisémite,
est fondé en janvier 1929 par Anté Palévic et commence une série d’attentats contre la monarchie yougoslave. Ils administreront jusqu’en 1945 le nouvel Etat croate avec l’aide des troupes hitlériennes. Au
Moyen-Orient, le mouvement sioniste radical « Irgoun » (« organisation » en hébreu) se dissocie de l’ «
Haganah » (« défense ») en 1931 et se livre à une extrême violence à l’égard des arabes de la Palestine
mandataire.
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Radicalisation : quelques généralités
3)Après la Guerre Froide, le radicalisme se coule dans un langage identitaire et religieux : ce changement
exprime une profonde ethnicisation des rapports sociaux et une confessionnalisation des relations internationales. L’attentat de la secte Aum, dans le métro de Tokyo en 1995, en est un exemple.
Sortie de rôle et « déradicalisation »
Enfin, si l’entrée dans l’engagement radical suscite bien des questions et des modèles pour y répondre, la
sortie de ce processus peut tout autant étonner. Pourtant, ce qu’on a appelé ces dernières années la « déradicalisation » n’est pas seulement le fait d’individus qui prennent conscience de façon autonome de la nécessité de quitter le milieu radical : elle est également motivée et encouragée dans le cadre de programmes dits
de « déradicalisation » qui visent à minimiser les risques de récidives et de réengagement.
Ces programmes s’articulent principalement sur deux niveaux : 1/ la « remobilisation sociale » : consiste à
intégrer socialement les individus, notamment par le travail et les activités de bienfaisances (associatives,
humanitaires). En somme, la remobilisation substitue l’utopie radicale par une « nouvelle cause ». 2/ la «
démobilisation culturelle » : consiste à déconditionner les individus qui se sont endurcis au contact de la
violence et de la brutalisation. Toutefois, ces programmes s’avèrent d’une relative efficacité parce que, comme le souligne Sommier, l’engagement radical exerce, contrairement à d’autres formes d’engagement, des
effets biographiques plus importants sur l’individu au point de rendre sa sortie plus difficile. Autrement dit,
l’engagement radical est à l’origine de nouvelles ruptures biographiques : il rend vulnérable l’individu en
accentuant sa dépendance matérielle et affective vis-à-vis du groupe. Le rôle des sociabilités au sein du
groupe radical est ici central : le groupe offre un support émotionnel et affectif, et promet une « renaissance
» de l’individu à l’écart des espaces qui l’ont initialement socialisé. Cet effet de groupe a pour conséquence de
réduire la « dissonance cognitive » (C) et de maintenir l’individu dans le milieu radical, quand bien même les
idéaux du groupe sont indiscutablement démentis par la réalité.
C. Radicalisation, utopie et dissonance cognitive
La dissonance cognitive est une notion bien connue de la psychologie sociale : elle désigne l’écart entre
nos croyances et le réel – ou, pour reprendre des termes freudiens, le conflit entre le principe de désir
et le principe de réalité.
En 1956, Léon Festinger et ses collègues publient When Prophecy Fails: A Social and Psychological
Study of a Modern Group. Cet ouvrage soulève un paradoxe majeur sur le comportement des individus. En effet, Léon Festinguer observe que le démenti d’une croyance ne suffit pas toujours à l’invalider. Il prend pour exemple les membres d’une secte dont le credo reposait sur l’imminence de la fin
du monde.
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Radicalisation : quelques généralités
Bien évidemment, ces derniers sont désarçonnés quand l’utopie est infirmée par les faits. Toutefois, ils
persistent à croire en la véracité de ce que la secte affirme, et pour causes : d’une part, il s’avère que
ses membres avaient tout sacrifié (quitté leur famille, leur travail, vendu tous leurs biens) dans l’optique d’une fin du monde. Il leur est à présent presque impossible de faire « machine arrière » tant les
sacrifices consentis ont été élevés. D’autre part, la secte favorise l’isolement cognitif en condamnant
(voire en excluant) les membres qui tisseraient des réseaux de sociabilité autres que la secte ellemême. Elle crée les conditions propices à l’absence de dissonance, puisque ses membres ne sont pas
confrontés à des avis et des opinions divergentes des leurs.
Conclusion : la répression est-elle un remède efficace ?
La répression, ou du moins, l’isolement social du groupe radical, a-t-elle un effet démobilisant ? En d’autres
termes, permet-elle de refaire émerger la dissonance cognitive que les sectes/groupes radicaux s’évertuent à éteindre et à supprimer ? Cette question complexe appelle une réponse nuancée. Ainsi, la répression
– concrètement, la torture, l’incarcération, voire l’élimination physique- n’exerce pas dans l’absolu d’effet
sur la radicalisation. Elle peut, dans certains cas, avoir un effet inhibiteur, mais elle peut s’avérer, dans d’autres, avoir un rôle moteur et mobilisant. Lorsqu’elle est ciblée et vise les organisations, ses effets sont en
général démobilisants ; à l’inverse, lorsque la répression est indiscriminée et vise indistinctement radicaux/
non radicaux, elle peut générer un choc moral incitant ceux qui ne se seraient pas engagés à le faire.
CoPour aller plus loin
Articles, ouvrages
• « La Corse, l’adieu aux armes » http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/POGGIOLI/50847
• « La Fraction Armée Rouge : retour sur une génération »
http://blog.mondediplo.net/2009-03-25-La-Fraction-Armee-Rouge-retour-sur-une-generation
• Isabelle Sommier, La violence révolutionnaire, Presses de Sciences Po, 2008.
Films, documentaires
• « Ils étaient les Brigades Rouges » 1969-1978, Editions Arte 2011.
• « Une jeunesse allemande », de Jean-gabriel Périot, à venir, 2015.
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L’islam rebelle, des origines à nos jours.
Quelques repères historiques et conceptuels.
L’islam rebelle, des origines à nos jours.
Quelques repères historiques et conceptuels.
Depuis les attentats du 11 Septembre 2001 à New York, les vitrines et les rayons de librairies regorgent d’ouvrages sur l’« islam radical », l’ « islamisme », le « salafisme », le « djihadisme » etc. Bien qu’elles soient peu représentatives de l’islam, ces expressions politiques de la religion tiennent le haut du pavé par leur omniprésence
médiatique, mais également par leur aptitude à polariser les débats politiques sur de nouveaux enjeux.
Si cette politisation de l’islam est aujourd’hui incontournable, ses origines historiques sont, quant à elles, méconnues et font l’objet d’instrumentalisations diverses. En effet, certains estiment que l’islamisme est l’héritier
d’une longue tradition de violence au sein de l’islam, tandis que d’autres y voient un « accident » dans le développement des sociétés dites musulmanes.
Où et quand est né l’islamisme ? A quelles attentes sociales et politiques répond-t-il ? Sur quoi fonde-t-il son
autorité religieuse ? N’est-il dans le fond que l’expression la plus authentique d’un islam qui serait une religion
violente et conquérante par nature, ou bien est-il, au contraire, une trahison du message coranique ? Pour
répondre à ces questions, il nous faut d’emblée sortir d’une vision téléologique de l’histoire, et de l’histoire de
l’islam en particulier. Les guerres et les révoltes menées par le passé au nom de l’islam ne présagent, en effet,
rien des évolutions actuelles et du devenir des mouvements politiques qui se réclament de l’islam. Toutefois,
les hommes peuvent se référer à un âge d’or fantasmé pour mobiliser et galvaniser les foules autour d’un objectif commun : c’est ce que Jacques Berque appelait l’ « utopie rétroactive ».
Nous dresserons ici les traits généraux de l’islamisme, idéologie politique qui prône l’avènement d’un Etat (islamique) dans lequel la religion engloberait tous les aspects de la vie sociale. Il s’agit bien d’un islam rebelle, non
parce qu’il romprait avec les modèles interprétatifs traditionnels, mais parce qu’il s’inscrit en porte-à-faux visà-vis d’un processus de sécularisation amorcé au XIXème siècle et perçu comme un modèle sociétal imposé
par l’Occident.
L’islam, une réalité multiforme
Avant d’entrer plus dans le détail de l’islamisme, il faut ici rappeler ce qui définit la religion musulmane dont
il prétend s’inspirer.
L’islam se définit par son corpus théologique et juridique : le Coran et la Sunna du prophète Mahomet, c’està-dire les dires et les traditions que l’on rapporte à son sujet. Pour autant, ce corpus ne suffit pas en tant
que tel à définir un système juridique achevé. Aussi, des traditions interprétatives se sont constituées et
systématisées autour de quatre écoles dans le monde sunnite et de trois écoles chiites.
Au XIXème siècle, des courants dits de réforme remettent en cause la tendance à l’imitation (: « taqlid ») qui
prévaut au sein desdites écoles juridiques. Ils appellent à une relecture des textes fondamentaux de l’islam, libérée des scories et des rigidités qui dénatureraient le sens profond du message coranique. Prenant
acte du retard (économique) qu’accusent les sociétés musulmanes vis-à-vis de l’Occident, les réformistes
voient dans cet approfondissement de l’identité musulmane une solution au déclin de l’Empire ottoman.
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L’islam rebelle, des origines à nos jours.
Quelques repères historiques et conceptuels.
L’islam rebelle : deux moments fondateurs
a. 1928
La crise économique, le réveil des nationalismes arabes et turc et, enfin, la défaite face aux puissances
occidentales durant la Première Guerre Mondiale, achèvent l’Empire ottoman qui tombe en discrédit,
puis est aboli en 1924.
L’islam comme idéologie politique naît quelques années plus tard, en 1928 en Egypte, sous la plume de
Hassan al-Banna, un instituteur égyptien originaire d’Ismaïlia, une petite ville située au nord-est du
Caire sur les rives du canal de Suez. L’organisation politique qu’il fonde, la confrérie des Frères musulmans, se fixe deux objectifs : libérer le pays du joug britannique (symbolisé par le contrôle du canal de
Suez) et établir un Etat « véritablement » islamique en Egypte. Progressivement, la confrérie tisse un
réseau important d’organisations caritatives qui maillent le territoire.
Autre auteur de référence dans le corpus islamiste initial : Abu Ala Maududi. Né dans le sous-continent
indien, Maududi fonde en 1941 la Jama’at islami (« parti islamique »). Comme Hassan al-Banna, Maududi
considère que l’islamisme est une troisième voie entre le capitalisme et le socialisme, mais introduit des
concepts plus radicaux que son prédécesseur en caractérisant son époque de « société pré-islamique »
(« djahiliya »), c’est-à-dire ignorant tout de l’islam.
L’islamisme reste, jusque dans les années 1970, un courant relativement marginal, et ce pour plusieurs
raisons :
1. Les idéologies nationalistes et de gauche sont à leur apogée et offrent un horizon politique et social
aux pays issus de la décolonisation ;
2. L’organisation des Frères musulmans est interdite en 1948, puis dissoute en 1954. Sous Nasser, la
répression de la confrérie s’accentue et contribue à produire chez les Frères musulmans un intense
sentiment victimaire. Ainsi, en 1966, Sayyed Qutb, un des disciples de Hassan al-Banna, meurt exécuté
en prison1.
b. 1979
1979 signe la mort symbolique de la gauche au Moyen-Orient. Deux évènements contribuent à jeter ainsi
le discrédit sur la lutte anti-impérialiste et la gauche. Tout d’abord, les accords de Camp David signés
entre l’Egypte et Israël enterrent un des symboles de la lutte anti-impérialiste dans le monde arabe : la
défense de la Palestine. Autre onde choc qui bouleverse les paradigmes politiques et fait indirectement
la part belle à l’islamisme : l’Union soviétique envahit l’Afghanistan et renvoie l’image d’une puissance
colonisatrice qui méprise tout autant le libre-arbitre des peuples que les puissances occidentales.
1. Dans Signes de piste et à l’Ombre du Coran, Sayyed Qutb lève l’interdit du recours à la violence au sein des Frères musulmans. Cette dernière
contre un régime qualifié d’impie. Ce faisant, il fait abondamment référence à la notion de martyr qui, selon lui, n’est pas synonyme de mort,
mais de changement de vie.
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L’islam rebelle, des origines à nos jours.
Quelques repères historiques et conceptuels.
Un rapport nouveau à l’altérité et à l’Occident se construit à ce moment charnière. Les islamistes reviennent
sur le devant de la scène politique et certains, comme en Iran sous le chef de l’ayatollah Khomeyni, parviennent à concrétiser par les urnes leur rêve d’un Etat islamique. D’autres s’engagent vers la voie de la radicalisation violente, en Arabie Saoudite lors de la prise de la Grande Mosquée de la Mecque ; en Afghanistan
où la lutte prend les allures d’une guerre sainte contre l’ennemi athée soviétique ; à l’occasion de la guerre
au Liban, d’où surgit le Hezbollah (« parti de Dieu ») en tant que mouvement de résistance à Israël ; enfin,
en Algérie, où l’annulation des élections législatives remportées par le FIS (« Front islamique du Salut) en
décembre 1991 plonge le pays dans une guerre civile sanglante et longue de plusieurs années.
Essoufflement de l’islamisme et réorientations stratégiques
Les décennies 1980-1990 constituent un échec aux yeux des islamistes : les guérillas n’aboutissent pas aux
résultats escomptés et le soutien de la population est relatif. Progressivement, l’utopie islamiste, s’accordent
les politistes (Kepel, Roy), cesse d’être une option sociétale et politique crédible. Les islamistes se tournent,
dès lors, vers d’autres types de stratégies.
a. Des stratégies nationales
Un nombre croissant de militants se normalisent d’un point de vue politique en acceptant les règles du
pluralisme démocratique. Ce faisant, ils renoncent à une partie de leurs principes idéologiques, dont l’édification de l’Etat islamique et la violence comme mode d’accès au pouvoir.. Les exemples sont nombreux
: au Maroc, l’actuel chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane, est membre du Parti de la Justice et du
Développement ; en Turquie, le président, Recep Tayyip Erdogan, est Président de la République turque.
Un exemple d’intégration au jeu politique national : le Hezbollah
Né après l’invasion israélienne du Liban par Israël, le Hezbollah réunit des composantes de la société
libanaise sur une base qui, dès les débuts (1982), n’est pas toujours confessionnelle : des anciens militants du mouvement chiite al Amal, peu religieux, et d’anciens membres de la gauche libanaise proche
de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine).
Le Hezbollah est un exemple typique de normalisation politique : usant tout d’abord de la violence
comme moyen de pression (attentat contre l’ambassade américaine à Beyrouth, enlèvement d’occidentaux etc.), il se constitue également en structure politique et participe aujourd’hui à la vie politique
libanaise.
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L’islam rebelle, des origines à nos jours.
Quelques repères historiques et conceptuels.
L’islam rebelle : deux moments fondateurs
b. Désengagement et « réislamisation par-le-bas »
D’autres militants islamistes ont converti leur engagement religieux en engagement politique. Puisque la « réislamisation par-le-haut » (par les institutions politiques) est infructueuse, il faut quitter le
champ politique et s’investir sans relâche dans la prédication. Les Tablighs et les salafistes d’inspiration
quiétistes sont représentatifs de cette stratégie de « réislamisation par-le-bas ».
1. Tabligh
Association fondée en 1926 en Inde pour ramener à une pratique stricte de l’islam les musulmans
jugés dévoyés, le Tabligh s’est internationalisé et est devenu une des principales organisations de
prédication. Missionnaire et convertionniste, ce mouvement incite ses membres à aller à la rencontre des futurs fidèles en pratiquant le porte-à-porte ou la prédication de rue. Son contenu religieux
simple le rend accessible au grand nombre.
2. Salafisme d’inspiration quiétiste
Le Tabligh est, cependant, de plus en plus concurrencé par le salafisme qui, dans sa forme quiétiste,
s’inspire très largement du wahhabisme, courant rigoriste fondé par Ibn Abd-el Wahhab qui s’allia à la
tribu des Saoud pour conquérir une grande part de la péninsule (1924 : naissance de l’Etat saoudien).
Le salafisme se caractérise son insistance sur l’unicité de Dieu (tawhid) ; il refuse tout procédé d’intercession et fustige à ce titre le soufisme et l’islam populaire ; ils (s’) interdisent le culte des saints et
condamne tout un ensemble de pratiques sociales et culturelles (musique, poésie etc.). Il se veut très
strict et puritain.
c. Radicalisation et terrorisme
Enfin, une troisième voie du « post-islamisme » a consisté, quant à elle, à promouvoir non pas l’édification d’un Etat islamique, mais une violence tournée vers les symboles de l’ennemi lointain que représentent les Etats-Unis et les puissances occidentales.
Organisés, entre autres, autour de l’organisation « al-Qaïda » (« la base »), des vétérans de la guerre
d’Afghanistan développent une idéologie s’appuyant, en partie, sur les enseignements de Sayyed Qutb
(notamment, sur la dimension sacrificielle de la mort et l’impiété des gouverneurs) pour galvaniser des
militants d’origines diverses (Ayman al-Zawahiri est égyptien, médecin de formation ; Ousama Ben Laden, saoudien, etc).
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Chronologie de l’islam contemporain
Chronologie de l’islam contemporain
1917 : Déclaration Balfour
1924 : Fin du Califat Ottoman.
1928 : Fondation de la confrérie des Frères musulmans par Hassan al-Banna
1932 : Création de l’Arabie Saoudite
1941 : Création de la Jama’at al-Islami
1944 : Création de la branche syrienne des FM
1945 : Création de la Ligue des Etats arabes
1948 : Création d’Israël
1953 : Création du Parti de la Libération islamique, branche FM en Palestine
1957 : Création du Parti de la Prédication en Iran (clandestin)
1962 : Création de la Conférence Islamique Mondiale à la Mecque
1966 : Exécution de Sayyed Qutb
1967 : Guerre des Six Jours
1969 : Création de l’Organisation de la Conférence Islamique
1971 : Premier choc pétrolier
1973 : Guerre du Yom Kippour
1979 : Révolution islamique (Iran)
1980-1988 : Guerre Iran-Irak
1987 : Fondation du Hamas sous dir. du cheykh Ahmed Yasin
1987-1988 : Première Intifada
1990 : Invasion du Koweït par l’Irak
1991 : Intervention internationale et défaite de l’Irak – embargo sur l’Irak
1991 : annulation des élections législatives en Algérie. Début de la guerre civile.
1993 : Accords d’Oslo
1994 : Attentats du GIA à Marrakech
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Chronologie de l’islam contemporain
2000 : Relance de la colonisation en Cisjordanie et début de la deuxième Intifada
2001 : Attentat contre le World Trade Center/ Début de l’intervention internationale en
Afghanistan
2002 : Attentats de Bali (Indonésie)
2003 : Début de la guerre d’Irak – création de la franchise irakienne d’al-Qaïda
2003 : Attentats à Casablanca
2004 : Attentats à Madrid
2005 : Attentats à Londres
2006 : Exécution de Saddam Hussein
2008 : Attentats à Bombay
2010 (octobre) :
immolation de Mohamed Bouazizi en Tunisie Elargissement de la contestation en Algérie et
au Yémen (décembre)
2011 :
(janvier) Mobilisations en Egypte
(avril) Attentats au Maroc
(août) Intervention de la coalition en Lybie
(octobre) Mort de Kadhafi
2012 :
La Turquie ouvre ses frontières aux rebelles syriens
(juin) Election de M. Morsi
2013 :
(juillet) mouvement Tamarrod – destitution de Morsi
(septembre) Résolution ONU sur l’emploi d’armes chimiques en Syrie
2014 (été) : Opération « Bordures protectrices » d’israël sur la bande Gaza
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Cartographie de l’islam contemporain
Affaiblissement des Etats, diffusion du djihadisme, Monde Diplomatique, octobre 2013
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Cartographie de l’islam contemporain
Irak-Syrie : la nouvelle carte d’une zone de guerre, Courrier International/NYTimes. Juin 2014
Accumulation de crises et de troupes étrangères, Atlas 2012 du Monde diplomatique, « Mondes émergents »
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A propos d’emridNetwork
Quel islam pour nos sociétés ? Au sein des contextes européens et belges notamment, le défi se veut
particulièrement pertinent. Il en va de l’avenir du vivre-ensemble au sein de nos pays et des possibilités de
dialogues sereins et tout aussi critiques et constructifs avec l’islam, les musulmans et tous les citoyens européens.
A propos d’emridNetwork
La structure associative emridNetwork est une plateforme européenne de rencontre et d’échange de savoirs et
de savoir-faire sur l’islam. Elle se donne pour principale ambition de promouvoir la transmission, la circulation et
le partage des savoirs théologiques en phase avec le contexte belge et européen. Le canal de la formation (sous
diverses formes) nous semble une priorité qui s’inscrit comme une contribution urgente au champ de la connaissance religieuse islamique en Europe depuis Bruxelles.
Nos principaux objectifs
• Vitaliser un laboratoire de la connaissance sur les finalités et les sources de l’islam au cœur de l’Europe;
• Mettre en exercice la diversité des rapports aux référentiels religieux par l’ouverture de débats critiques et exigeants, sans tomber dans l’anathémisation ni dans le consensuel mou.
• Explorer sociologiquement et théologiquement les discours de Musulmans européens,
• Engager des rencontres thématiques régulières sur les enjeux de l’islam en contexte belge et européen.
• Susciter l’intérêt pour l’étude et la découverte de la tradition coranique et prophétique.
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« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde. » M. Gandhi

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