L`alcool

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L`alcool
PROMOTION SANTÉ
L’alcool
dans mon entourage…
Comment réagir ?
Une brochure des Mutualités Libres
Rue Saint-Hubert, 19 - 1150 Bruxelles
T 02 778 92 11 - F 02 778 94 04
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(©) Mutualités Libres / Bruxelles, octobre 2010
(N° d’entreprise 411 766 483)
L’alcool
dans mon entourage…
Comment réagir ?
'alcool accompagne souvent nos fêtes, nos sorties, nos
repas en famille ou entre amis. Pour beaucoup, boire un
verre est synonyme de plaisir, de détente et de
convivialité. Avec modération, la consommation d'alcool
constitue effectivement une source de plaisir. Cependant, elle
peut parfois devenir un véritable problème.
L
Cette brochure propose, en première partie, des informations
sur l'alcool en général. Qu'est-ce que l'alcool ? Que produit-il
dans l'organisme ? Quand peut-on parler d'excès ? Pourquoi
les hommes sont-il plus résistants que les femmes ? Etc.
La seconde partie est consacrée à une série d'interrogations
auxquelles vous avez certainement déjà été confronté, si vous
avez dans votre entourage une personne dépendante de
l’alcool. Pourquoi boit-il/elle ? Comment l'aider ? Comment
me protéger ? Les réponses vous fourniront une explication
claire ainsi que des conseils pour réagir au mieux face à
certaines situations.
L’alcool entraîne une dépendance
psychologique et/ou physique
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Qu’est-ce que l’alcool ?
L’alcool éthylique, ou éthanol, est le produit de la
fermentation, sous certaines conditions, de fruits,
grains ou tubercules (p. ex. vin, bière) dont la
concentration peut être artificiellement élevée
par distillation (p. ex. eau de vie). Lorsqu’on parle
de "degré d’alcool", on fait référence au pourcentage d’alcool pur en volume.
Par exemple, un litre de vin à 12° contient 12 %
d’alcool pur, soit 120 ml.
L’alcool est un produit psychotrope, c’est-à-dire
qu’il modifie le comportement, l'humeur et la
conscience. De plus, il provoque de multiples effets sur le fonctionnement du système nerveux.
On considère également l’alcool comme une
drogue entraînant une dépendance psychologique et/ou physique.
La présence d’alcool dans le sang se mesure par
l’alcoolémie. Celle-ci s’exprime habituellement
en grammes par litre de sang (g/l) ou en proportion d’alcool pour mille (‰), c'est-à-dire, en milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang.
Bon à savoir
En Belgique, au volant, le seuil
légal d’alcoolémie punissable est
de 0,5 gramme par litre de sang
(g/l). Cette limite n’a bien entendu pas été choisie au hasard.
Avec un taux d’alcool de 0,5 g/l,
le risque d’accident mortel est
multiplié par 2,5, par 4,5 avec un
taux de 0,8 g/l et par 16 avec un
taux de 1,5 g/l.
Fort heureusement pour les voyageurs, les pilotes d’avion ne
sont pas autorisés à boire une
seule goutte d’alcool lorsqu’ils
prennent les commandes de
leur appareil.
Il en va de même pour les conducteurs de voiture dans certains pays d’Europe de l’Est : le
taux d’alcool dans le sang doit
être de 0 g/l !
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Les repères de consommation
Pour vous repérer plus facilement dans la consommation d’alcool, comptez en unités
d'alcool : une unité d’alcool équivaut à un verre standard.
un verre
de porto (6 cl)
une bière
(25 cl)
un verre
une flûte de
champagne (10 cl) de genièvre (3 cl)
un verre
de whisky (3 cl)
un verre
de vin (10 cl)
Ces quantités réglementées sont celles servies dans les bars ou les restaurants. Chez soi
ou en soirée privée, on a tendance à remplir les verres bien davantage. Cette manière de
compter n’est alors plus applicable.
Alcool et autres substances…
des cocktails explosifs !
Il est de moins en moins rare que l’alcool
soit consommé en combinaison avec des
drogues telles que le cannabis ("joints"),
cocaïne, ecstasy, etc. Inutile de préciser que
l’interaction entre ces différents produits
peut être extrêmement dangereuse !
Ce genre de cocktails explosifs a notamment pour effet :
- d’inciter à commettre des actes périlleux ;
- d’augmenter le risque de déshydratation ;
- de masquer les effets de l’une ou de l’autre des substances ;
- d’augmenter les risques de troubles cardiaques.
Le mélange alcool et médicaments est
également fortement déconseillé. Tout
comme les drogues illégales, l’alcool peut
en effet renforcer ou diminuer les effets de
certains médicaments. Par exemple, en
combinaison avec des benzodiazépines
(anxiolytiques), il augmente la somnolence
et comporte un véritable risque d’arrêt respiratoire. A l’inverse, certains médicaments
peuvent ralentir la dégradation de l’alcool.
Les résidus toxiques d’alcool séjournent
alors plus longtemps dans le corps, provoquant des effets désagréables tels que des
nausées, maux de tête, palpitations cardiaques, etc.
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Que provoque l’alcool dans le corps ?
L’alcool passe presque immédiatement
dans le sang. Plus le passage de l’alcool
dans le sang est rapide, plus le taux d’alcool dans le sang augmente rapidement
et plus vite on est ivre. Les boissons alcoolisées chaudes, un estomac vide, l’alcool
combiné au sucre (p. ex. whisky-coca), etc.
sont des facteurs accélérant le passage de
l’alcool dans le sang.
La manière dont un taux d'alcool donné se
manifeste concrètement varie d'une personne à l'autre et ce, en fonction du sexe,
de la corpulence, la fatigue, l'état de santé,
etc. Les indications ci-contre, concernant
les effets de l’alcool et l’alcoolémie, s’appliquent aux adultes et doivent être considérées uniquement comme des points de
référence.
Risques et effets à court terme
Consommé modérément (1 à 3 verres), l'alcool apporte une sensation de joie et de
plaisir. Il augmente le sentiment de confiance en soi et peut parfois provoquer un peu
d’agressivité, d’audace, d’insouciance, de calme et de somnolence, d’indifférence mais
aussi de tristesse…
Lorsqu’on boit 4 à 7 verres, les capacités de réaction et de jugement diminuent et on a
tendance à prendre plus de risques (p. ex. dans la circulation). En buvant encore davantage (entre 8 à 10 verres), on peut même aller jusqu'à bafouiller, avoir la vue trouble, tituber et ne plus avoir de contrôle sur nos émotions. On peut devenir violent, suicidaire
ou… stupide. Souvent on s’endort ou on ne se souvient pas de la fin de la soirée, voire
de son retour au domicile. Bref, on met sa vie en danger.
Une consommation très excessive (au-delà de 10 verres) engendre un engourdissement des contractions musculaires. Cela peut mener à un arrêt cardiaque ou un coma
éthylique, voire même à un décès.
Risques et effets à long terme
Lorsque la consommation d’alcool devient chronique, elle peut entraîner des dégâts sérieux sur la santé. Dans l’organisme, l’alcool agit comme un véritable poison qui, à la longue, détériore peu à peu les cellules de tous les organes. L’estomac, le foie, le cœur et le
cerveau sont particulièrement touchés. De plus, le consommateur chronique encourt le
risque de devenir dépendant physiquement de l’alcool. Son corps en réclame et il doit
lui en fournir pour se sentir mieux.
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Homme et femme,
pas égaux face à l’alcool…
L’alcool se disperse plus facilement dans
l’eau que dans la graisse. La concentration
d’alcool dans le sang dépend donc essentiellement de la quantité d’eau contenue
dans le corps. Or, les femmes ont, en général, davantage de tissus adipeux et moins
d’eau dans le corps que les hommes.
A poids égal et à consommation d’alcool
égale, le taux d’alcool est généralement
plus élevé chez une femme que chez un
homme. En outre, la femme métabolise l’alcool de manière différente. Ces caractéristiques rendent les femmes plus sensibles
aux méfaits de l’alcool et plus susceptibles
d’en devenir dépendantes.
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“Trop” d'alcool… c’est combien ?
La consommation à risque est une consommation susceptible d’entraîner des dommages à plus ou moins long terme.
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la consommation à risque correspond à :
- Pour une prise occasionnelle (en une seule occasion) :
Plus de 4 verres par occasion chez l'homme
Plus de 3 verres par occasion chez la femme
- Pour une prise régulière :
Plus de 21 verres par semaine chez l'homme
Plus de 14 verres par semaine chez la femme
L'OMS recommande également d'observer un jour d'abstinence par semaine.
Attention !
Ces valeurs correspondent à des normes statistiques. Elles ne tiennent pas compte des
variations entre individus, ce qui signifie que, suivant la personne, le seuil peut se situer ailleurs.
Quand parler de dépendance ?
La dépendance ne se définit ni par un seuil de consommation, ni par l'existence de dommages induits. Il s'agit d'un ensemble de manifestations, d'ordre psychique (désir compulsif de boire de l'alcool) et comportemental (la consommation prend le pas sur le reste,
l'augmentation du degré de tolérance amenant à consommer des quantités croissantes,...).
La dépendance physique est reconnaissable au fait que si la personne s’est abstenue de
boire durant quelques heures à deux-trois jours, elle est prise de tremblements importants, d’angoisses voire d’hallucinations (delirium tremens) qui se calment dès la prise
d’alcool.
Binge drinking = boire une grande
quantité d’alcool en un minimum de temps
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Alcool à proscrire dans certains cas
Pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents, l’alcool s’avère être particulièrement déconseillé.
Lorsqu’une femme enceinte consomme des boissons alcoolisées, même modérément,
l’alcool passe librement et rapidement du sang maternel au sang du fœtus au travers du
placenta. L’alcool est alors rapidement dirigé vers le cerveau du fœtus. L’élimination de l’alcool se fait très lentement pour celui-ci, le foie n’étant pas encore totalement développé.
Le caractère nocif et l’impact sur le développement de l’enfant à naître ne doivent donc
pas être sous-estimés.
Pour l’enfant, l’alcool peut être très dangereux. Un taux sanguin d’alcool bien toléré par
un adulte peut entraîner, chez l’enfant, une baisse du sucre dans le sang (hypoglycémie)
et des convulsions (crise d’épilepsie). Si un enfant a bu de l’alcool, prenez immédiatement contact avec votre médecin.
Chez les adolescents, la consommation d’alcool est susceptible d’entraver les processus
physiques de développement et peut provoquer une baisse de production des hormones de croissance qui jouent un rôle dans le développement des os et des muscles.
Malgré ce fait indéniable, les adolescents sont confrontés de plus en plus tôt à l’alcool.
On évoque notamment le phénomène de "binge drinking" qui consiste à boire une
grande quantité d’alcool en un minimum de temps.
Pour sensibiliser les jeunes aux effets de l’alcool sur
leur santé, faites-leur découvrir notre brochure
conçue spécialement pour eux "L'abus d'alcool
nuit gravement à la santé. Pfff… comme si on ne
le savait pas déjà !"
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Une personne de mon entourage boit…
… et je suis désemparé(e)…
Je me pose beaucoup de questions…
J’ai honte, comment pourrais-je en parler à d’autres ?
J’aimerais tant lui apporter mon aide, mais comment ?
Nous abordons ci-dessous des questions que se posent souvent les proches de personnes ayant une consommation problématique d'alcool. L'objectif est de leur fournir
un maximum de conseils et de pistes de réflexion afin de les soutenir. Les réponses à ces
questions ont été largement inspirées de l'expertise du VAD (Vereniging voor Alcoholen andere Drugproblemen vzw).
Pourquoi boit-il/elle ?
Une personne peut développer des
problèmes de boisson pour différentes
raisons :
- à la suite d’un grand malheur ou d'un
choc émotionnel important ;
- suite à un lent processus de dépendance : on commence par un petit verre
après le travail, juste pour se détendre, et
au fur et à mesure, de plus en plus de
"petits verres" sont nécessaires pour
atteindre le même effet ;
- à cause du stress ou d’un sentiment
d’échec ;
- par habitude sur le lieu de travail ou dans
le club de sport.
L’alcool devient indispensable pour continuer à vivre. De ce fait, on ne peut pas enlever l’alcool à une personne qui en est
dépendante sans le remplacer efficacement par autre chose (une activité, un centre d’intérêt, une occupation, etc.).
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Pourquoi ne s’arrête-t-il/elle pas de boire ?
Il n’y a rien de plus simple que de commencer à boire de l’alcool. En revanche, arrêter de boire, est une autre paire de
manches…
Le plus souvent, la personne alcoolique
n’est pas consciente des problèmes
qu’elle provoque ou elle les nie. De plus,
les raisons pour lesquelles une personne
boit ne disparaissent pas, comme par enchantement.
Une personne qui a l’habitude de boire
beaucoup d’alcool depuis longtemps, a
besoin d’une quantité toujours plus
grande pour ressentir les mêmes effets.
La dépendance psychique et physique
s’installe ainsi peu à peu.
Il faut également tenir compte du fait
qu’arrêter brusquement de boire peut être
dangereux pour une personne physiquement dépendante. Dans ce cas, un accompagnement médical est essentiel.
Que puis-je faire s’il/elle hésite à arrêter de boire ?
Un proche envisage d’arrêter la boisson ? Il s’agit d’une décision importante et il est
normal qu’il/elle hésite. Vous pouvez néanmoins essayer de l’aider à prendre la bonne
décision.
Bien que votre proche y mette
toute sa bonne volonté et effectue des démarches, le chemin vers l’abstinence peut être
long et les allers et retours en
font partie.
- Dressez (ensemble ou séparément) une liste
des avantages et des inconvénients de la situation actuelle avec l’alcool.
- Prenez le temps de l’écouter.
- Essayez de réagir sans juger.
- Proposez une consultation chez votre médecin généraliste.
- Soutenez-le/la s’il/elle envisage de diminuer sa
consommation d’alcool ou d’arrêter de boire.
Mon/ma partenaire boit. Comment puis-je sauvegarder notre relation ?
En tant que partenaire, vous êtes submergé(e) par toute une série de sentiments : inquiétude, désespoir, impuissance, colère, honte, doutes, sentiments de culpabilité, etc. Vous
avez déjà tout essayé, la situation vous semble désespérée. C’est normal. Mais ça ne signifie pas qu’il n’y a plus d’espoir.
Pour garder la tête hors de l’eau, il est important que vous mainteniez une certaine distance entre vous et votre partenaire et ses problèmes. Cela ne signifie pas que vous êtes
indifférent(e). Cela veut simplement dire que vous devez d’abord et surtout bien vous
occuper de vous.
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Mon/ma partenaire boit. Comment me protéger ?
S’occuper des autres ne doit pas se faire au détriment de sa propre santé. Tout le monde
a des limites. Si vous les dépassez systématiquement, vous finirez par en payer le prix !
Prenez garde aux signaux tels que maux de tête, maux de dos, douleurs dans la nuque,
le ventre ou au niveau de la poitrine, etc.
Ne placez pas la barre trop haut ! Ce n’est pas de cette manière que vous parviendrez à
changer le comportement de votre partenaire.
Quelques conseils pour vous aider :
- Ne culpabilisez pas.
- Essayez de rester maître de votre stress.
- Dormez suffisamment et mangez sainement.
- Faites du sport ou cherchez le calme dans la
nature.
- Réservez-vous du temps et de l’espace.
- Tenez un journal intime.
- Continuez à voir des gens.
- Trouvez une distraction dans votre travail ou
votre hobby.
- Etc.
Plus facile à dire qu’à faire ? Certes, dans certaines situations
difficiles, il n’est pas simple de
garder la tête hors de l’eau. Essayez néanmoins d’appliquer
les conseils qui vous paraissent
réalisables.
Si la situation devient insoutenable et que votre sentiment d’impuissance se
renforce, cherchez, dans un
premier temps, à vous faire
aider. Confiez-vous à quelqu’un de votre famille ou de
votre cercle d’amis. Votre
médecin de famille peut certainement aussi vous apporter son soutien.
Mon/ma partenaire boit. Que dois-je dire aux enfants ?
Un problème d’alcool est lourd à porter pour toute la famille. Les enfants le sentent également et en souffrent. Prenez-les au sérieux et parlez-en avec eux. Ils doivent savoir que
ce n’est pas de leur faute et que ce n’est pas à eux de trouver une solution.
Apportez quelques outils d'informations à la maison (des livres de la bibliothèque, des
brochures,…) en fonction de l'âge de vos enfants. Rassurez-les et offrez-leur des moments de quiétude. Tâchez également le plus possible de maintenir vos habitudes.
Et surtout, n’oubliez pas le plus important :
votre présence et vos câlins.
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Mon/ma partenaire boit. Comment gérer ses excès de violence ou d’agressivité ?
L’ivresse engendre parfois de l’agressivité. Sous forme de menace, d’humiliation, on casse
des objets, on se bat… Peut-être vous dites-vous que votre partenaire est violent uniquement lorsqu’il/elle a trop bu ? Ce n’est pas une excuse ! Ne tolérez jamais la violence.
Si toutefois la violence est bel et bien présente dans votre foyer, vous pouvez prendre
les précautions suivantes :
- Notez les numéros d’associations qui pourraient vous venir en aide. Conservez-les
dans un endroit facilement accessible et enregistrez-les dans votre GSM.
- Expliquez aux enfants ce qu’ils doivent faire en cas de bagarre.
- Cherchez à l’avance un endroit sûr où vous pourrez vous rendre en cas de besoin.
- Prévoyez un petit sac avec quelques vêtements et une trousse de toilette.
- Cherchez de l’aide auprès de professionnels.
- Envisagez la possibilité d’introduire une plainte (p. ex. un procès verbal).
- Songez à la possibilité de demander à votre partenaire de quitter le domicile.
Mes enfants risquent-ils d’avoir des problèmes d’alcool plus tard ?
On entend souvent que les enfants dont un parent est alcoolique ont plus de risques de
devenir eux-mêmes alcooliques. Ce n’est heureusement pas toujours le cas. Ces enfants
appartiennent toutefois à une catégorie plus "à risque".
En effet, les enfants se sentent malheureux et en
insécurité lorsque leur famille est sous tension à
cause de l’alcool. Aussi, plus tard en grandissant,
ils pourraient avoir tendance à se réfugier euxmêmes dans l’alcool. Certains enfants, quotidiennement confrontés à l’alcool, peuvent
penser que c’est une situation normale et plus
tard, ils reproduiront cette habitude. D’autres, au
contraire, vont adopter un comportement diamétralement opposé en refusant la moindre
goutte d’alcool. Ils ont tant souffert de la situation qu’ils ne souhaitent pas marcher dans les pas
de leur parent alcoolique.
Les enfants de personnes ayant des problèmes
d’alcool sont donc plus vulnérables, mais cela ne
signifie pas qu’ils reproduiront forcément le
même schéma que leur parent.
De votre côté, vous pouvez
surveiller le comportement
de votre enfant par rapport à
l’alcool et observer comment il agit face aux situations de stress par exemple. Si
nécessaire, parlez-en avec lui.
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Que puis-je faire pour aider mon/ma partenaire s’il/elle tente vraiment d’arrêter ?
La personne qui décide d’arrêter de boire peut ressentir des symptômes de sevrage tels
que de l’angoisse, de l’agitation, des tremblements, une transpiration excessive, des
insomnies, etc.
En tant que partenaire, vous pouvez, si vous le
désirez, jouer un rôle important dans le processus de sevrage :
- Soutenez-le/la, encouragez-le/la et faites-lui
comprendre qu’il/elle est sur le bon chemin.
- Ranimez le dialogue entre vous. Cherchez le
moyen de vous écouter et de vous comprendre à nouveau.
- Sachez qu’un problème d’alcool ne se résout
pas en un jour.
- Les rechutes font entièrement partie du processus de sevrage. Tenez-en également
compte.
- Si votre partenaire est en traitement, donnez
un maximum d’informations aux accompagnateurs, médecins ou thérapeutes.
- Renseignez-les également sur vous-même :
vos souhaits, vos points de vue,…
- Privilégiez l’alimentation saine et de bonnes
habitudes de sommeil.
- Encouragez les contacts avec l’extérieur, au
travail, les activités, etc.
Arrêter de boire et rester
sobre signifient changer radicalement de comportement (et parfois même de
vie !). Le penchant pour l’alcool reste toujours présent.
Or, modifier son comportement n’est pas si simple. Il y a
une grande différence entre
vouloir et pouvoir, entre dire
et agir.
Mes amis boivent. Comment puis-je dire non à l’alcool ?
Boire de l’alcool alors qu’on n’en n’a pas envie n’est pas une bonne idée. La meilleure
chose à faire est de gentiment refuser et proposer une alternative (eau, boisson fraîche,
jus de fruits, cocktail sans alcool, etc.) Vous allez peut-être subir quelques moqueries,
mais ce n’est pas pour autant que vous serez exclu(e). Avoir des amis n’a rien à voir avec
votre capacité à boire.
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Mon collègue boit au travail. Que savoir ?
L’alcool est souvent très présent sur le lieu de travail. L’anniversaire d’un collègue, l’arrivée d’un nouveau collaborateur,… Bref, autant de bonnes occasions d’organiser un petit
drink en équipe. Un contrat important décroché sur les chapeaux de roue ? Une réunion
avec un client ? Une bonne bouteille de vin est de rigueur. Et le vendredi soir, pour décompresser, rien de tel qu’un petit verre entre collègues !
Mais travailler avec un collègue qui boit, cela signifie également qu’il/elle passe moins
de temps au bureau à travailler… Ses tâches s’accumulent et pour rendre service, vous
prenez en charge une partie de son travail. Puis, au fur et à mesure, la situation devient
ingérable pour vous… Votre réaction est légitime, mais ce n’est pas de cette manière
que vous aiderez votre collègue.
- Dans un premier temps, avertissez votre
supérieur hiérarchique, surtout si la consommation d’alcool de votre collègue
représente un danger pour la sécurité
de l’entreprise ou d’un tiers. En principe,
votre collègue ne sera pas licencié en
raison de sa consommation problématique d’alcool. Sauf si celle-ci l’a conduit
à commettre une faute grave. En effet,
dans ces cas précis, les entreprises privées sont tenues, depuis avril 2010, de
mettre en place certaines procédures de
prévention ou d’aide. Vous trouverez
aussi certainement une oreille attentive
auprès de la personne de confiance de
votre entreprise ou de la Médecine du
Travail.
- Tâchez d’entamer le dialogue avec votre
collègue. Expliquez-lui clairement vos
inquiétudes et les difficultés que vous
rencontrez suite à son comportement.
Surtout, ne le jugez pas et ne dramatisez pas.
Le service social de votre mutualité
Violence, problèmes financiers, hospitalisation, incapacité de travail… l’alcoolisme peut
avoir de lourdes conséquences. Votre mutualité peut, elle aussi, vous aider !
Prenez contact avec le service social de votre mutualité. Vous y trouverez certainement
des solutions à vos problèmes.
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Adresses utiles
Alcooliques Anonymes
Groupe d'entraide destiné aux personnes désireuses d'arrêter de boire.
Pour tout renseignement général, demande de documentation,...
Bureau des Services Généraux
Boulevard Clovis 81 - 1000 Bruxelles
Tél. : 02 511 40 30 - Fax : 02 511 91 34
[email protected] - www.alcooliquesanonymes.be
Al-Anon et Alateen
Groupes familiaux francophones de Belgique
Groupe d'aide et de soutien aux familles d'alcooliques
Rue de la Poste 111 - 1030 Bruxelles
Les mardis et jeudis de 14 h à 18 h
Tél. : 02 216 09 08
www.alanonbefr.be - www.al-anon.alateen.org
Vie Libre
Groupes d’entraide pour le malade et sa famille
Rue des Ardoisières 100 - 6880 Bertrix
Tél. : 061 41 45 09
www.vielibre.be
Infor-Drogues asbl
Rue du Martea 19 - 1000 Bruxelles
Tél. : 02 227 52 52 (24 h/24, 7 jours sur 7) - Fax : 02 219 27 25
[email protected] - www.infordrogues.be
www.stopouencore.be : ce site créé par Infor-Drogues s'adresse spécifiquement aux personnes désireuses d'évaluer leur consommation.
Santé & entreprise asbl
Rue Mercelis 27 - 1050 Bruxelles
Tél. : 02 215 61 45 - Fax : 02 216 71 23
[email protected]
www.sante-entreprise.be
Cette brochure a été réalisée avec la collaboration du VAD (Vereniging voor Alcohol- en andere Drugproblemen vzw). Nous tenons également à remercier le Dr Raymond Gueibe, psychiatre, spécialiste
en alcoologie à la Clinique Saint-Pierre (Ottignies) pour sa relecture attentive et ses conseils avisés.
l’Union Nationale des Mutualités Libres regroupe
Editeur Responsable : X. Brenez - Union Nationale des Mutualités Libres / Rue Saint-Hubert 19 - 1150 Bruxelles / 2010/10 - 094
Des brochures et des
guides pour vous aider
—
www.mloz.be