chapeau l`artiste!

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Jean Dujardin,
chapeau l’artiste!
En recevant un Oscar, le plus populaire des acteurs français vient
d'entrer dans la légende.
Des débuts difficiles découvre un goût et un talent pour la
comédie. À la fin de son service, il
décide donc de tenter sa chance dans
cette voie. Avec trois copains, ils forment
«La Bande du Carré Blanc», du nom d’un
cabaret où ils se produisent. Ils écrivent
des sketches, passent des auditions et
participent à des télécrochets pour percer
dans le milieu. Ils obtiennent quelques
petits succès, mais trop en dents de scie
pour pouvoir déboucher sur un vrai
lancement de carrière. En 1997, Jean
Dujardin forme un duo avec Bruno
Salomone, les «Nous C Nous». Ensemble,
ils font tout de même un tube avec une
parodie d’une chanson de boys band.
© Georges Biard/CC-BY-SA 3.0
Jean Dujardin est né le 19 juin 1972
près de Paris dans une famille de classe
moyenne. Il suit une scolarité normale
et, après le bac, part faire son service
militaire (encore obligatoire pour les
garçons à l’époque). C’est au cours de
cette année, en passant beaucoup de
temps à amuser la galerie, qu’il se
Chouchou et Loulou
Le vrai essor de la carrière de Jean
Dujardin arrive en 1999 quand la
chaîne France 2 diffuse la série «Un gars,
une fille ». En quelques minutes, juste
avant le journal de 20 heures, les téléspectateurs suivent chaque soir les
aventures d’un couple, Chouchou et
Loulou (joué par Alexandra Lamy et
Jean Dujardin), dans leurs chamailleries
quotidiennes. Diffusée à une heure de
grande écoute, la série devient un
rendez-vous très populaire qui va durer
quatre ans. À noter que ce couple
cathodique est depuis devenu un vrai
couple puisqu’ils se sont mariés en
2009. Après ce succès, des propositions
affluent pour des rôles au cinéma et
Jean Dujardin va alors enchaîner les
comédies populaires à l’humour pas
toujours subtil : BRICE DE NICE, où il
joue un surfeur blond pas très futé,
ou encore LUCKY LUKE, l’adaptation de
la bande dessinée.
Jean Dujardin et sa femme, Alexandra
Lamy
© featureflash/Shutterstock.com
chapeau!
une classe moyenne
suivre une scolarité
le bac (baccalauréat)
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bien-dire n°82
mai-juin 2012
au cours de
amuser la galerie
un goût
tenter sa chance
une voie
un télécrochet
percer dans un milieu
en dents de scie
well done!
middle class
to receive an education
final exam at the end
of secondary school
during
to entertain others
liking, interest
to try one’s luck
path
tv talent show
to make a break-through
chequered
déboucher sur
un lancement
tout de même
un tube
un essor
une chamaillerie
quotidien
diffusé
cathodique
affluer
enchaîner
futé
une bande dessinée
to lead to
start
all the same
hit
rise
squabble
everyday
aired, broadcast
iconic
to pour in
to do one after the other
clever
comic book
© Wildbunch/Caroline Aymar/Unifrance
Le James Bond à la française
En 2006, Jean Dujardin fait une
rencontre décisive, celle du réalisateur
Michel Hazanavicius, qui va donner
une nouvelle dimension à son jeu
d’acteur. Jouant sur le physique et le
charme classique de Dujardin, il lui
propose le rôle d’Hubert Bonisseur de
la Bath, alias OSS 117, l’espion français
qui a tout du James Bond, sauf qu’il
est le champion des gaffes et des
décalages en tous genres. LE CAIRE,
NID D’ESPIONS, sorti en 2006, est une
parodie des films d’espionnage sérieux.
Le succès est immédiat. Un deuxième
volet, RIO NE RÉPOND PLUS, sort en 2009 et
il y a fort à parier que d’autres suivront.
De film en film, Jean Dujardin devient
l’un des acteurs les plus appréciés et
les mieux payés du cinéma français. Il
devient « bankable », c’est-à-dire que les
producteurs peuvent financer un film
rien que sur son nom, puisqu’ils sont
pratiquement certains d’obtenir un bon
nombre d’entrées.
La maturité et le pari
de THE ARTIST
Jean Dujardin ne tombe néanmoins
pas dans la facilité d’accepter tout et
n’importe quoi. Au contraire, pour
contrebalancer son image d’acteur
comique et étoffer ses rôles, il se
tourne vers des rôles plus sombres et
plus profonds comme dans LE BRUIT
DES GLAÇONS de Bertrand Blier où il
incarne un homme atteint d’un cancer
qui doit faire face à ses démons, ou
encore dans le thriller psychologique
UN BALCON SUR LA MER de Nicole Garcia.
Avec les deux films OSS 117, Jean
Dujardin et Michel Hazanavicius se
sont liés d’amitié, et c’est donc tout
naturellement que le réalisateur se
tourne vers son acteur fétiche pour
l’embarquer dans une aventure risquée :
un film muet en noir et blanc! L’histoire
© Georges Biard/CC-BY-SA 3.0
e other
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un réalisateur
un décalage
sorti
un film d’espionnage
un volet
il y a fort à parier que
suivre
une entrée
un pari
néanmoins
étoffer
filmmaker, director
off-beat humour
released
spy film
instalment
it’s a safe bet that
to follow
ticket sale
gamble
nevertheless
to expand
se passe à l’aube des années trente.
George Valentin (incarné par Dujardin)
est une vedette du cinéma à qui tout
sourit, mais l’arrivée du cinéma parlant
va le faire sombrer dans l’oubli. Est-ce
l’originalité du film, le sujet sur l’âge
d’or d’Hollywood, ou la prestation de
Jean Dujardin ? Toujours est-il que THE
ARTIST a enflammé la critique américaine et que depuis sa présentation au
Festival de Cannes, le film vogue de
succès en succès. Le jury du Festival,
présidé par Robert de Niro, donne le
Prix d’interprétation masculine à Jean
Dujardin. Le film sort ensuite en France
où près de deux millions de spectateurs vont le voir. L’aventure ne
s’arrête pas là et c’est un véritable
triomphe que connaît le film, plusieurs
fois primé en France et à l’étranger.
Pour Jean Dujardin, c’est la consécration
avec de nombreux prix d’interprétation
dont un BAFTA, un Golden Globe et
la récompense suprême, l’Oscar du
meilleur acteur en février dernier.
Un véritable tournant dans sa carrière
qui lui offrira certainement d’autres
beaux rôles en France et à l’étranger.
Chapeau l’artiste !
atteint de
se lier d’amitié
fétiche
un film muet
une vedette
sombrer dans l’oubli
toujours est-il que
voguer
primé
une récompense
suffering from
to become friends
favourite
silent film
star
to be forgotten
the fact remains that
to go
awarded
award
bien-dire n°82
mai-juin 2012
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