Famille des Geotrupidae

Transcription

Famille des Geotrupidae
CARTOGRAPHIE DES COLEOPTERES SCARABAEOIDEA DE
LOIRE-ATLANTIQUE.
INVENTAIRE ET REVISION DES COLLECTIONS DU MUSEUM
D’HISTOIRE NATURELLE DE NANTES.
Deuxième partie : Famille des Geotrupidae.
Par François MEURGEY* et Alain SADORGE **
*Muséum d’Histoire Naturelle
12 rue Voltaire, 44000 NANTES.
**77 rue du Drouillard
44620 LA MONTAGNE
Résumé : Les auteurs présentent une cartographie des Geotrupidae
(Coleoptera, Scarabaeoidea)
de Loire-Atlantique réalisée d’après les
informations recueillies dans les collections du Muséum d’histoire naturelle de
Nantes et les observations récentes sur le département. Huit espèces sont
analysées, dont six sont présentes, actuellement, dans le département.
Mots-clés : Geotrupidae (Coleoptera, Scarabaeoidae), coprophages, Muséum
d’histoire naturelle de Nantes, cartographie, Loire-Atlantique, 44, France.
Abstract :
- Cartography of the Loire-Atlantique Coleoptera
Scarabaeoidea. Survey and revision of the Natural History Museum of
Nantes collections. Part 2 : Geotrupidae, and note on the subfamily of
Scarabeinae.
This is a cartography of the Geotrupidae (Coleoptera, Scarabaeoidae) found
in the Loire-Atlantique department. It has been realized thanks to the
informations gathered from the collections of the Natural History Museum of
Nantes in addition to the observations which have been recently made in the
area. Data pertaining to 8 species are been analyzed : 6 of them can be found
in Loire-Atlantique today.
Key-words : Geotrupidae (Col. Scarabaeoidae), Coprophages, Museum of
natural history, Nantes, cartography, Loire-Atlantique départment, 44 , France.
A - INTRODUCTION
Cette seconde partie de notre cartographie des Coléoptères Scarabaeoidea
Laparosticti de Loire-Atlantique est consacrée à la famille des Geotrupidae, ou
Géotrupes. Les cartes reprennent les informations issues de l’inventaire et de
la révision des collections du muséum de Nantes. Un commentaire est
associé à chaque carte et propose l’écologie, la phénologie et les
observations particulières à chaque espèce.
Ainsi, huit espèces sont analysées, dont six font partie de l’entomofaune de
Loire-Atlantique.
B – SYSTEMATIQUE POUR LES ESPECES DE LOIRE –
ATLANTIQUE .
La famille des Geotrupidae est représentée, en France, par deux sousfamilles Bolboceratinae et Geotrupinae, avec 8 genres et 16 taxa. Les deux
sous-familles sont représentées en Loire-Atlantique :
-Fémurs antérieurs sans plaque arrondie couverte de poils jaunes à la base de la face interne
....................................................................................………………………………Bolbeceratinae
-Fémurs antérieurs avec une plaque pileuse arrondie à la base de la face interne
...............................................................................................................………………Geotrupinae
La sous-famille des Bolboceratinae comprend deux genres en France. Seul le
genre Odontaeus est représenté en Loire-Atlantique. il peut être distingué par
ses yeux entièrement divisés par un canthus en deux unités, inférieure et
supérieure. La tête du mâle avec une corne mobile
La sous famille des Geotrupinae comprend six genres en France, dont cinq
sont représentés en Loire-Atlantique.
Les différentes espèces du département peuvent être distinguées comme
suit :
- Pronotum avec des cornes ou des reliefs transverses, Tibias postérieurs avec trois carènes
transverses entières sur la face externe (non compris la carène apicale normale)
.....................................................................................……………………………..genre Typhoeus
- Pronotum sans cornes ni reliefs transverses. Tibias postérieurs avec une ou deux carènes
entières sur la face externe (non compris la carène apicale)
- Tibias postérieurs avec deux carènes entières en plus de la carène apicale
Stries des élytres fines,.................................................…………genre Sericotrupes
-
Stries des élytres fortes ...............................................…………genreGeotrupes
- Elytres avec neuf stries entre la suture et le calus huméral. Couleur du
corps métallique de vert à violet………………………………Geotrupes mutator
- Elytres avec sept stries entre la suture et le calus huméral
- Abdomen ponctué sur toute la surface sternale………Geotrupes stercorarius
- Abdomen lisse au milieu de la face sternale.......... …Geotrupes spiniger
- Tibias posterieurs avec une seule carène en plus de la carène apicale
- Base du thorax entièrement rebordée .........................………genre Anoplotrupes
- Base du Thorax à rebord effacé de chaque coté du milieu…genre Trypocopris
- Milieu de la face la face sternale de l’abdomen lisse ..........Trypocopris
pyrenaeus
- Milieu de la face sternale de l’abdomen ponctué…...............…Trypocopris
vernalis
C – BIOLOGIE ET ECOLOGIE DES GEOTRUPIDAE.
1 – Exploitation des aliments.
Deux techniques d’exploitation des aliments existent chez les coprophages.
Certaines espèces se nourrissent et pondent à même la masse d’excréments
(tous les Aphodiidés et quelques rares Scarabeidés) et sont dits
« endocoprides ».
D’autres espèces, dites « paracoprides » (Geotrupidae, Onthophagini, Coprini
et Oniticellini) enfouissent leurs provisions sous la masse stercorale. Ces
réserves serviront à nourrir adultes et larves.
La manière dont les géotrupes consomment les aliments diffère peu de celle
employée par les onthophages. Les insectes, attirés par l’odeur des
excréments ou d’autres matières, arrivent en vol et ne tardent pas à
s’enfoncer dans ou sous la matière afin d’y creuser une galerie.
Chez Typhoeus typhoeus, le mâle achemine vers le terrier, des morceaux de
l’excrément qui sont transportés à reculons jusque dans le terrier formant ainsi
une masse que le mâle va émietter. Les morceaux tombent alors au fond de
la galerie ou la femelle, qui ne quitte pas celle-ci va continuer d’émietter, puis
trier afin de préparer le support de ponte et la nourriture pour les futures
larves.
2 - Reproduction
La sélection naturelle qui a permis la colonisation des milieux naturels, a mis
en place deux types d’espèces. Bien qu’il existe d’autres modèles de
croissance, le plus communément admis est celui de la loi logistique de
développement des populations (voir Meurgey et Sadorge, 2001) :
Ces deux types d’espèces sont présents chez les coprophages. On a ainsi les
espèces se reproduisant selon la stratégie de type K, et celles qui adoptent la
stratégie de type r (stratégies adaptatives de développement).
Stratégie de type K : Ce sont les espèces dont le coefficient de croissance est
faible, mais qui sont bien adaptées à leur environnement et profitent au
maximum des potentialités du milieu (Faurie et al, 1998) .
Les Scarabéidés et Géotrupidés (Coprinae et Geotrupinae) ont développé les
différents aspects de la stratégie de type K : une fécondité faible, un
développement larvaire lent, une maturité sexuelle des adultes tardive et
l’apport de soins aux œufs (confection de nids pédotrophiques, de pilules
d’excréments servant de réserve de nourriture pour les larves).
Les géotrupes paracoprides ont développé une collaboration des deux sexes
qui après l’accouplement permet la construction d’une galerie verticale. En
général, une première chambre horizontale est façonnée, abritant une réserve
alimentaire et un œuf. Ceci constitue une unité pédotrophique. Ainsi, ce sont
de 1 à 5 unités pédotrophiques qui seront élaborées à partir du puits central.
De cet œuf sortira une larve qui consommera les réserves alimentaires et sera
capable de maintenir sa loge en état par ses propres moyens.
Encore une fois, c’est chez T. typhoeus que la collaboration male/femelle est
la plus poussée, chacun ayant un rôle précis. Durant la construction, c’est la
femelle qui creuse la galerie et le mâle qui évacue les déblais (une galerie
peut atteindre 1,50 m de profondeur). C’est enfin, le mâle qui se charge, seul,
de l’approvisionnement en nourriture du terrier.
D – METHODOLOGIE.
Les méthodes employées pour la recherche et la récolte des géotrupes
diffèrent peu de celles exposées pour les onthophages (Meurgey et Sadorge,
2001). Cependant, la seule recherche dans les excréments ne suffit pas pour
trouver le maximum d’espèces. En effet, quelques espèces se rencontrent
fréquemment dans les sous-bois à l’automne (Anoplotrupes stercorosus) ou
au printemps (Trypocopris pyrenaeus) où elles consomment cadavres et
champignons. Chez les espèces de cette famille, le régime n’est pas
exclusivement coprophage, et reste saprophage, comme en témoigne le
régime alimentaire varié de certaines espèces (A. stercorosus).
Il est très utile de se munir d’une petite pelle, type « pelle américaine » ou bien
d’une bêche, ceci afin d’avoir accès aux insectes au fond de leur galerie. Il est
important, lorsque l’on a repéré un trou d’entrée, d’estimer son orientation afin de ne pas risquer de le sectionner, ou pire, de couper l’insecte en deux –
et sa profondeur afin de ne pas relever trop tôt la motte de terre et réduire ses
efforts à néant.
Le piégeage peut se révéler fructueux, comme pour les onthophages (voir le
travail précédent).
Les géotrupides étant de gros insectes, leur faible densité sous les
excréments d’une même station contraint le prospecteur à en fouiller un grand
nombre afin de s’assurer de rencontrer toutes les espèces.
1 - Les données muséographiques et bibliographiques.
Nous avons, pour ce travail, utilisé la base informatique Taurus dans laquelle
sont répertoriées les collections du muséum depuis 1995 et qui nous a permis
un accès rapide aux différentes collections en adaptant les requêtes à nos
besoins. Ainsi, nous avons examiné onze collections et chaque spécimen a
fait l’objet d’une détermination et, au besoin, d’une révision.
2 - Liste des collections inventoriées et révisées :
-
Collection Georges Broquet, MHNN.Z.002774, espèces récoltées entre
les années 1942 à 1964, plusieurs localités situées surtout au sud de la
Loire.
-
Collection Henri Donnot MHNN.Z. 009456 et 009457 une dizaine
d’observations réalisées au Cormier ou à Vieillevigne non datées mais
s’étalant de 1930 à 1960.
-
Collection Edouard de l’Isle, MHNN.Z. 010143, la collection la plus
importante qui représente une trentaine d’informations assez largement
réparties et récoltées entre 1903 et 1956.
-
Collection Emile Prouteau, MHNN.Z.008412, espèces récoltées entre
1908 et 1922.
-
Collection René Tirot (non inventoriée) récoltes entre 1909 et 1975
(quelques spécimens proviennent d’autres collections ; de l’Isle,
Revélière).
-
Quelques informations proviennent des collections Régionale (MHNN.Z.
0011829) et Régionale exposée (MHNN.Z. 008686).
-
Quelques informations proviennent également des collections Peneau,
Gaultier, Godart et des collections X4 et X1 (MHNN.Z. 001129 et
001085).
95
100
90
80
58
70
60
50
30
40
31
30
20
10
0
Avant 1951
1951-1980
1981-2001
Non datées
Fig.2 - : Cumul des observations par périodes chronologiques (n= 214).
Le nombre de données, par espèce se repartit comme suit , pour chaque
période chronologique :
Av. 1951
1951-1980
1981-2001
Non datées
Total
Odontaeus armiger
5
2
0
5
12
Typhoeus typhoeus
20
4
13
1
38
Anoplotrupes stercorosus
13
3
14
9
39
Geotrupes mutator
26
13
22
10
71
Geotrupes spiniger
20
0
5
4
29
Geotrupes stercorarius
3
0
0
0
3
Sericotrupes niger
8
0
2
0
10
Trypocopris pyrenaeus
0
8
2
2
12
95
30
58
31
214
Espèces
Total
Figure 3 : Nombre de données par espèce et par période chronologique.
100%
80%
60%
40%
20%
Trypocopris
pyrenaeus
Geotrupes niger
Geotrupes
stercorarius
Geotrupes
spiniger
Geotrupes
mutator
Anoplotrupes
stercorosus
Typhoeus
typhoeus
Odontaeus
armiger
0%
Non datées
1981-2001
1951-1980
Avant 1951
Figure 4 : Proportion de données par espèces (%) pour chaque période
chronologique (n = 214).
3 - Révision des collections
La révision des spécimens présents dans les collections du muséum s’est
basée sur les critères morphologiques décrits dans la littérature (Baraud et
Paulian, 1982 ; Baraud, 1992). Nous avons révisé certains spécimens de A.
stercorosus identifiés par erreur comme G. spiniger ou G. stercorarius et un
exemplaire de G. mutator identifié comme G. stercorarius.
Nous donnons ici la nomenclature actuelle, suivie de celle employée dans les
collections, la nomenclature adoptée est celle de Baraud (1992) :
→ Anoplotrupes stercorosus (Scriba, 1791)
= Geotrupes stercorosus (Scarabaeus stercorosus
Scriba, 1791)
Geotrupes sylvaticus (Scarabaeus sylvaticus Panzer,
1798)
→ Trypocopris pyrenaeus (Charpentier)
= Geotrupes pyrenaeus Charpentier, 1825
→ Sericotrupes niger (Marsham, 1802)
= Geotrupes niger Marsham, 1802,
Geotrupes hypocrita Lepelletier et Serville, 1827
→ Typhoeus typhoeus (Linné, 1758)
= Geotrupes typhoeus
Minotaurus Muls. typhoeus
→ Odontaeus armiger (Scopoli, 1772)
= Odontaeus mobilicornis (Scarabaeus mobilicornis
Fabricius, 1775)
E - RESULTATS
1 - Les données récentes
Les prospections menées depuis 1981 dans le département ont été ajoutées à
la cartographie afin de tenter de rendre compte de l’évolution tant qualitative
que quantitative des populations de ces coléoptères. Il est bien entendu
évident que la modification des pratiques agro-pastorales (disparition de
certains élevages, régression pour d’autres, mise en cultures) et l’utilisation de
pesticides modifient considérablement l’étendue de répartition des espèces,
notamment des moins ubiquistes. Nous avons conduit nos prospections dans
deux directions : il s’agissait, d’une part, de visiter les mailles n’ayant jamais
fait l’objet de prospections et, d’autre part, de vérifier la présence actuelle de
certaines espèces sur des mailles déjà connues.
Carte 1 - : Mailles prospectées, période récente (surtout 2000 et 2001 [n=38]).
C’est en tenant compte de ces contraintes que nous n’avons prospecté que
38 mailles sur 99, soit 38% du département.
La cartographie a été établie sur la base du maillage 10 km x 10 km UTM
(Universal Transverse Mercator). La présence des espèces est représentée
par un point placé au centre des mailles. 38 mailles ont été visitées au moins
une fois et les points reportés sur des cartes plus précises (25 000ème).
Trois périodes ont été définies pour permettre la représentation des espèces
sur les cartes.
Ce choix est arbitraire et correspond à une période « avant 1951 » précédant
l’explosion de la mécanisation agricole, puis une période de trente années
« de 1951 à 1980 », période d’essor de la mécanisation agricole et des
élevages intensifs avec leur cortège de médication vétérinaire, enfin, une
période actuelle « 1981 à 2001 », d’interprétation plus aisée et pendant
laquelle les observations relatives à l’écologie des coprophages est mieux
cernée et plus exploitable.
2 - Représentation des données sur les cartes.
Ces périodes sont représentées, sur les cartes, comme suit :
{
Présence avant 1951.
n
Présence entre 1951 et 1980.
n
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
J
Données non datées*
* Les données non datées ont été représentées sur les cartes uniquement
quand celles-ci correspondent à des mailles non prospectées auparavant,
sauf si elles traduisent la présence continue d’une espèce depuis 1950.
L’ordre systématique adopté est celui suivi par Baraud (1992) dans sa faune
de France (cf. bibliographie).
Pour chaque espèce sont indiqués le nombre de données, l’écologie des
espèces et les localités récentes en Loire-Atlantique.
Odontaeus armiger (Scopoli, 1772)
12 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Cette espèce n’a pas été retrouvée durant nos prospections sur le terrain et
semble, à notre connaissance, ne pas avoir été revue depuis 1960. Aucune
information d’ordre écologique ou biologique n’accompagne les spécimens
figurant dans les différentes collections du Muséum de Nantes. Lumaret
(1990) insiste sur la difficulté de recherche de ce petit geotrupidae qui, selon
lui, fréquente surtout les prairies bordées de cours d’eau et de boisements.
Typhoeus typhoeus (Linné, 1758)
35 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Ce sont surtout des individus circulant sur des sentiers ou bien actifs sur
l’excrément que nous rencontrons le plus souvent. Trouvé dans des crottiers
de lapin sur les falaises de Préfailles, semble néanmoins préférer le crottin de
cheval en milieu ouvert ou fermé.
Présent toute l’année mais deux pics semblent se dégager : septembre à
décembre et mars à juin.
Localités récentes : Bouaye (WT 92), Brains (WT 92), Forêt de Princé (WT
82), La Montagne (XT 02), Riaillé (XT 26), Sautron (XT 03), Blain (WT 95),
Préfailles (WT 53), Le Gâvre (WT 96).
Anoplotrupes stercorosus (Scriba, 1791)
39 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Espèce très abondante, surtout en automne (septembre – novembre) on peut
rencontrer cette belle géotrupe dans les sous-bois où elle se nourrit de
cadavres, de champignons frais ou pourris. Souvent observée à l’intérieur des
bogues de châtaignes dont elle consomme, en automne, les parois
pourrissantes.
Se rencontre rarement en milieu ouvert, dans les pâtures où elle exploite les
bouses de vache, les excréments de chiens ou humains. Présente toute
l’année, c’est d’avril à juillet et de septembre à décembre que l’on a le plus de
chances de la rencontrer. La larve adulte hiverne et les imagos émergent en
juin-juillet.
Localités récentes : La Feuillardais (WT 92), forêt de Juigné (XT 38), Forêt
d’Ancenis (XT 26), Forêt du Gâvre (WT 96), Forêt de Princé (WT 82), Forêt de
Touffou (XT 12), Forêt de Vioreau (XT 16), Forêt de la Groulaie (WT 95),
Arthon en Retz (WT 72), Touvois (XS 01), Geneston (XT 11), Mauves-surLoire (XT 23), Le Cellier (XT 24), Carquefou (XT 03).
Geotrupes mutator Marsham, 1802
71 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Sans aucun doute la plus commune et la plus ubiquiste de nos géotrupes,
cette espèce exploite une grande variétés d’excréments (vache, cheval, chien,
humain et mouton) et se rencontre sur tous les types de sol. On peut
rencontrer de grandes concentrations de cette espèce aux premiers beaux
jours de printemps (jusqu’à 25 sous une bouse de vache à Nantes en mai).
Un exemplaire à été trouvé en février, en bêchant un potager, où il s’était fait
une galerie sous des végétaux en décomposition, la galerie tapissée de ces
végétaux.
Comme son nom l’indique, cette espèce présente une gamme de coloris
variée, allant du vert au noir, en passant par le violet. Toute l’année mais
principalement de mars à juin et d’août à novembre.
Localités récentes : Bouaye (WT 92), Brains (WT 92), La Montagne (XT 02),
Le Pellerin (WT 83, WT 93), Malville (WT 84), St Philbert-de-Grand-Lieu (XT
02), St Sébastien-sur-Loire (XT 12), Sautron (XT 03), Blain (WT
95),Carquefou (XT 13), Arthon-en-Retz (WT 81), Les Moutiers-en-Retz (WT
71), Touvois (XS 01), St-Michel-Chef-Chef (WT 62), Préfailles (WT 61),
Nantes (XT 03).
Geotrupes spiniger Marsham, 1802
29 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Moins fréquente que l’espèce précédente, Geotrupes spiniger se rencontre
surtout dans les milieux ouverts argileux et en général plus ou moins humides,
où elle exploite surtout les bouses de vaches et les crottins de chevaux. Nous
avons trouvé cette espèce dans des crottes de chien.
Active surtout au crépuscule et la nuit, cette géotrupe est active toute l’année
mais surtout de juin à octobre.
Localités récentes : Bouguenais (XT 02), Le Pellerin (WT 92), Les Moutiersen-Retz (WT 71), Carquefou (XT 13).
Geotrupes stercorarius (Linné, 1758 )
3 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Aucune observation récente de cette espèce, qui n’avait été trouvée que 3 fois
dans le passé, la dernière mention datant de 1915 (collection de L’Isle). Les
trois observations ont été réalisées dans le massif du Gâvre, dans lequel des
stations froides localisées peuvent convenir à cette espèce.
Sericotrupes niger (Marsham, 1802 )
10 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Semble rare , cette espèce n’a été observée que sur la commune de St
Michel-Chef-Chef. Il n’existe que peu de données anciennes, celles-ci
concernant uniquement la période « avant 1951 ».
Plusieurs exemplaires observés en août exploitaient les crottiers de lapin sur
un sol sableux recouvert d’une couche d’humus, abrité des vents dominants et
assez humide.
Localité récente : St Michel-Chef-Chef (WT 62).
Trypocopris pyrenaeus (Charpentier)
12 données
{
n
n
J
Présence avant 1951.
Présence entre 1951 et 1980.
Présence de 1981 à 2001 (données récentes).
Données non datées.
Espèce peu courante, présente surtout au printemps (mai) et jusqu’en
septembre. En Loire-Atlantique, cette espèce se rencontre essentiellement
dans le massif forestier du Gâvre, comme en témoignent les observations
anciennes. Ce Trypocopris ne figure dans les collections du muséum de
Nantes que depuis 1964.
On rencontre cette espèce, dans cette forêt, souvent en compagnie d’
Anoplotrupes stercorosus au printemps où elle exploite les champignons
pourris et les excréments de chien.
Localités récentes : Forêt du Gâvre (WT 96), Forêt de Vioreau (XT 16).
Typhoeus typhoeus
n n
Coupe de
bois, sève
Végétaux
Champ.
Cadavre
Homme
Lapin
Chien
Cheval
Vache
Espèce/Nature de
l’excrément
Mouton
F – ECOLOGIE DES ESPECES EN LOIRE-ATLANTIQUE.
n
Anoplotrupes stercorosus n n
n
n n
Geotrupes mutator
n n n n n n n
n
Geotrupes spiniger
n n
n
Sericotrupes niger
n n
Trypocopris pyrenaeus
n
n
n
Fig. 5 - : Préférences trophiques des Geotrupidae en Loire-Atlantique.
Ce tableau montre que deux espèces, Geotrupes mutator et Anoplotrupes
stercorosus, ont un spectre alimentaire large. La première est une espèce des
milieux ouverts, et la seconde la remplace dans les milieux fermés (bois,
forêts).
Quoi qu’il en soit, les espèces au régime alimentaire paraissant limité sont
également peu courantes ou rares dans le département. Le spectre trophique
peut donc évoluer en parallèle aux nouvelles données qui viendront
augmenter la répartition de ces espèces.
De plus nous n’avons pas, comme pour la sous-famille des Coprinae, cherché
les Geotrupidae dans les excréments de cerfs, chevreuils, sangliers et
carnivores.
Types de
sols/Espèces
T. typhoeus
G. mutator
G. spiniger
S. niger
A. stercorosus
T. pyrenaeus
Milieux fermés Lisières
Milieux ouverts
(1)
(2)
Secs
Humides
(3)
Meubles Durs
Meubles Durs
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
n
Fig. 6 - : Type de milieux préférentiels des Geotrupidae en Loire-Atlantique.
(1) : Forêts, boisements. (2) : Toutes natures de sol. (3) : Sauf marais.
Ce tableau résume les connaissances que nous avons des types de milieux
préférentiellement fréquentés par les représentants des geotrupidae en LoireAtlantique.
On remarque une répartition assez homogène des différentes espèces dans
tous les types de milieux. Pourtant on distingue deux groupes : celui des
espèces des milieux ouverts et celui des espèces fréquentant les milieux plus
fermés. La plupart des espèces sont observées en lisière, milieu de transition
entre les boisements et les pâtures.
G – DISCUSSION.
Le présent travail fait état de la présence, en Loire-Atlantique, de six espèces
de Geotrupidae, sur les seize que compte la faune française (soit 38%).
Deux espèces arrivent en tête en nombre de données : G. mutator avec 71
données (n = 214, soit 33%) et A. stercorosus avec 39 données récentes (n =
214, soit 18%)
Nous n’avons pas retrouvé Odontaeus armiger, noté à chaque période
chronologique. Ceci n’est pas définitif et une recherche plus ciblée sur cette
espèce nous permettrait peut-être de la rencontrer de nouveau.
Pour quatre espèces - Typhoeus typhoeus, Geotrupes mutator, Geotrupes
spiniger et Sericotrupes niger – notées « avant 1950 » par J.P. Lumaret
(1990), nous apportons des données récentes sur leur présence dans le
département et précisons leur répartition.
Pour Anoplotrupes stercorosus, dont la « présence dans le département » est
signalée par Lumaret (Op. cit. ), nous confirmons cette présence et apportons
de nouvelles données sur sa répartition.
Lumaret (1990) signale la présence de Trypocopris vernalis dans le
département avant 1950, nous n’avons retrouvé cette espèce ni dans les
collections ni sur le terrain. En revanche, Trypocopris pyrenaeus n’est pas
mentionné dans l’Atlas des Coléoptères Scarabeides Laparosticti de France
alors que l’espèce est présente dans les collections de Loire-Atlantique depuis
1963.
Enfin, Geotrupes stercorarius qui n’est pas indiqué du département par
LUMARET (Op. cit.) y a été trouvé à trois reprises dans le passé.
Nombre /
Espèces
Odontaeus
Typhoeus
Geotrupes
Sericotrupes
Anoplotrupes
Trypocopris
France
1
1
4
1
1
3
Loire-Atl. Nouvelles
(1)
1
0
1
0
3
0
1
0
1
0
1
0
Non revues
(1)
1
0
1
0
0
0
%
100%
100%
75%
100%
100%
33%
Fig. 7 - : Récapitulatif du nombre d’espèce pour chaque genre représenté en
Loire-Atlantique. (1) : Chiffres non compris dans les pourcentages.
H – CONCLUSION.
Cette seconde partie de la cartographie des Coléoptères Scarabaeoidea de
Loire-Atlantique a permis l’actualisation et la révision des collections du
Muséum de Nantes et de dresser un premier bilan sur le peuplement actuel
du département. D’autres données existent certainement, dans les collections
tant publiques que privées, et les deux auteurs recevront volontiers les
informations sur ces espèces en vue d’une actualisation ultérieure de cette
cartographie. De plus, les informations écologiques ou éthologiques sont
précieuses puisqu’elles permettent d’affiner nos connaissances sur ces
espèces et leurs milieux.
REMERCIEMENTS.
Tous nos remerciements vont aux personnes qui ont participé à ce travail, par
leur données ou leur aide sur le terrain : Sophie MEURGEY, Ronan
BOUANCHAUD, Bruno DURAND, Patrick JEAN (MHNN), Thierry BOISGARD
(MHNN), Gilles BORDIER.
Merci également à Mr Michel FAUCHEUX pour la réalisation des dessins
morphologiques.
BIBLIOGRAPHIE.
BARAUD J. , 1992 – Coléoptères Scarabaeoidea d’Europe. Faune de France
n° 78, Fédération Française des sociétés de sciences naturelles, Société
Linnéenne de Lyon.
BARAUD J. et PAULIAN R., 1982 – Lucanoidea et Scarabaeoidea, Faune des
Coléoptères de France, vol.II. Encyclopédie Entomologique XLIII , Lechevalier
(éd.), Paris. 473 p.
FAURIE C. et al, 1998 – Ecologie – Approche scientifique et pratique, 4ème
édition, Paris, Tec et Doc. 339 pp.
HOULBERT C. et MONNOT E., 1922 – Faune entomologique armoricaine –
Coléoptères. Imprimerie Oberthur, Rennes.
LUMARET J.P., 1990 – Atlas des coléoptères Scarabéidés Laparosticti de
France. Coll. Inventaire de faune et de Flore, fascicule 1. SFF/MNHN. 419 p.
MEURGEY F., et SADORGE A., 2001 – Cartographie des coléoptères
Scarabaeoidea de Loire-Atlantique. Inventaire et révision des collections du
Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes. Première partie : sous-famille des
Coprinae. Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l’Ouest de la
France (nouvelle série). 23 : 161 – 194.
PENEAU J., 1911 – Catalogue des coléoptères de la Loire Inférieure, 4ème
partie. Bull. Soc. Sci. Nat. Ouest Fr., 3ème série, Tome 1 : 52 – 114.

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