rapport d´activites 2014
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RAPPORT D´ACTIVITES 2014 2014 Sommaire 1- Rapport moral du président 5 2- Bilan financier 2014 7 3- Rapport de Conservation 2014 21 4- Rapport de Recherche 2014 79 5- Rapport de Communication 2014 81 2 3 4 Bilan financier 2014 5 1 - Introduction : Beauval Nature présentait au 01.01.2014 un solde bancaire de 49.070,97 € résultant de l’exercice de l’année 2013, dont 26.933,00 € appartenaient au programme leucopus. RECETTES 2014 2 - Recettes 2013 L’Assemblée Générale de Beauval Nature avait approuvé un budget prévisionnel de 350.000 € pour 2014 au niveau des recettes. Les recettes réelles réalisées ont été les suivantes : Recettes réalisées en 2013 Postes Recettes Prévisionnelles 2014 Recettes réalisées 2014 Différence 20.784,50* Solde 31.12.2013 49.070,97 49.070,97* 0 25.000,00 Mécénat ZooParc de Beauval (recettes du livre de Mme Delord) Don du ZooParc de Beauval 30.000,00 20.000,00 -10.000,00 40.929,03 20.000 ,00 -20.929,03 Dons directs d’autres établissements zoologiques Dons d’autres établissements zoologiques (Saguinus leucopus) 50.000,00 37.460,00 -12.540,00 40.000,00 38.050,00 -1.950,00 0,00 1.000,00 +1.000,00 30.800, 00 65.992,30 38.419,29 2.703,04 Dons d’autres établissements zoologiques (Calaos terrestres Mabula) 54.445,91 Dons d’entreprises non zoologiques 40.000,00 94.742,52 79.526,50 Parrainages 60.000,00 88.910,50 39.586,96 Dons particuliers (y compris tirelires, zoologistes junior, JBC, et autres) 40.000,00 34.246,67 +54.742,5 +28.910,5 0 -5.753,33 357.258,50 Total 350.000,00 € 383.480,66 € +31.480,66 *dont 26.933,00 € appartenaient au programme leucopus Note : En plus de son don financier, le ZooParc de Beauval a fait un don en nature à l’association estimé à 26.118,12 € (il s’agit du travail de certains salariés du ZooParc investi dans la gestion et la coordination de l’association). De plus, le ZooParc de Beauval a fait don de produits « boutique » d’une valeur de 490,76 €, à l’association. Les dons de particuliers (34.246,67 €) sont divisés de la façon suivante : • Zoologistes juniors et jeux de piste : 15.070,85 € • Tirelires : 14.881,55 € • Dons directs : 4.294,27 € 6 Evolution des recettes de Beauval Nature de 2010 à 2014 7 DONS D’ENTREPRISES 2014 Nom BREGENT BISCUITS BOUVARD CABRIPAILLE CAM COLOIGNER CHRISTIAN DANONE FONEBANK (AS24) POMONA HYGIAL TRANCHANT GENEALOGIE PEPSI COLA KRÖMM GROUP LULU PARK THEATRE NATIONAL DE CHAILLOT HARMONIE PUB CFAIURC MELUSIM REGI MEDIAS SAINT MICHEL REITZEL TOTAL Montant du don 5.000,00 1.500,00 20.000,00 132,00 240,00 5.610,77 38,75 4.881,00 3.000,00 2.500,00 7.200,00 500,00 180,00 3.000,00 150,00 1.000,00 100,00 150,00 10.000,00 29.560,00 94.742,52 8 DONS D’INSTITUTIONS ZOOLOGIQUES 2014 Nom La Flèche (France) Parc animalier des Pyrénées (France) Rhenen (Pays-Bas) Tanganyka Wildlife Park Krefeld (Allemagne) Fréjus (France) Colchester (Royaume-Unis) Riyadh (Arabie Saoudite) TOTAL Montant du don 5.000,00 1.500,00 250,00 3.500,00 400,00 360,00 7.500,00 18.950,00 37.460,00 DONS D’AUTRES ZOOS POUR LE PROGRAMME DU CALAO TERRESTRE (MABULA) 2014 Nom Amsterdam (Hollande) Total Montant du don 1.000,00 1.000,00 9 DONS D’AUTRES ZOOS POUR LE PROGRAMME LEUCOPUS 2014 Nom Solde 2013 Apeldoorn (Hollande) AFDPZ (France) Barcelone (Espagne) Beauval (France) Bristol (Angleterre) CERZA (France) Fondation Papillorama (Suisse) Opole (Pologne) La Palmyre (France) Madrid (Espagne) Mulhouse (France) Parc Merveilleux (Luxembourg) Pont Scorff (France) Reynou (France) Shaldon (Angleterre) Vallée des Singes (France) Zodiac (Hollande) Zoological Society of London (Angleterre) Total 2014 Total final Montant du don 26.933,00 1.250,00 5.000,00 1.200,00 10.000,00 3.000,00 2.000,00 300,00 700,00 2.500,00 1.000,00 1.000,00 2.500,00 700,00 300,00 600,00 1.500,00 2.000,00 2.500,00 38.050,00 64.983,00 10 Commentaires : • Par rapport au budget prévisionnel les recettes sont bien plus importantes que celles qui avaient été budgétées (+31.480,66 €). • Ceci est dû en grande partie aux excellents résultats obtenus pour les dons d’entreprises non-zoologiques et pour les parrainages. • Les dons d’établissements zoologiques ont diminué, de même que les recettes des ventes du livre de Mme Delord et les dons des particuliers. • Les dons directs du ZooParc de Beauval ont diminué grâce à l’augmentation des autres recettes. 11 • DEPENSES 2014 3- Dépenses 2014 L’Assemblée Générale de Beauval Nature avait approuvé un budget prévisionnel de 350.000 € pour 2014 au niveau des dépenses. Les dépenses réelles réalisées ont été les suivantes : Programmes Conservation (33 programmes) AFDPZ (Fond de conservation) Amphibiens de Sologne (CDPNE) en France Bonobo (ABC) au Congo Cacatoès des Philippines (Katala) aux Philippines Calao rhinocéros (Hutan) en Malaisie Calao terrestre (Mabula) en Afrique du Sud Chimpanzés (Jane Goodall) au Congo Chimpanzés (Tacugama) en Sierra Leone Condor (Bioandina) en Argentine Dendrolague (Woodland Park) en Papouasie Dragon de Komodo (zoo de Chester) en Indonésie Eléphants (des éléphants et des hommes) au Cameroun Flamant (International flamingo symposium) Gibbon (Kalaweit) en Indonésie* Gorilles des plaines de l'ouest (Fondation John Aspinall) au Gabon Gypaète barbu (Vulture Conservation Foundation) en France Koala (San Diego) en Australie Lamantin (Parc National de la Guadeloupe) en Guadeloupe* Lamantin (Océanium) au Sénégal Magot (BMCRif) au Maroc Okapi (Gillman Conservation) au Congo Orang-outan et éléphant asiatique (HUTAN) en Malaisie Panda roux (Red Panda Network)* Parc du Niokolo Koba (Océanium) au Sénégal Pélobate brun (DREAL/CDPNE) en France* Primates de Madagascar (AEECL) à Madagascar Programme PICODE (DECAN) à Djibouti Saola (UICN) au Laos Tapir terrestre (IPE) au Brésil Tamarin à mains blanches (ACOPAZOA) en Colombie Tamarin pinché (Cotton-top Tamarin Club) en Colombie* Tatou géant (IPE) Brésil Vari noir et blanc et autres lémuriens (Aspinall) à Madagascar* Fond de réserve en Conservation Total Conservation Budget prévisionnel 2014 Budget réel 2014 5.000,00 10.000,00 10.000,00 5.000,00 5.000,00 5.500,00 5.000,00 0,00 10.000,00 2.500,00 2.500,00 5.000,00 0,00 5.000,00 45.000,00 2.500,00 7.500,00 10.000,00 5.000,00 2.500,00 4.000,00 10.000,00 0,00 10.000,00 5.000,00 1.750,00 60.000,00 10.000,00 5.000,00 25.000,00 500,00 5.000,00 5.000,00 750,00 5.000,00 10.000,00 10.000,00 5.000,00 5.000,00 5.500,00 5.000,00 1.000,00 10.000,00 2.500,00 2.500,00 5.000,00 1.000,00 5.000,00 48.833,63 2.618,75 8.182,64 10.132,31 5.000,00 2.500,00 4.000,00 10.000,00 250,00 10.000,00 5.000,00 1.750,00 66.179,18 10.000,00 5.000,00 7.695,69 500,00 5.000,00 5.000,00 0,00 285.000,00 280.142,20 Différence 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 +1.000,00 0,00 0,00 0,00 0,00 +1.000,00 0,00 +3.833,63 +118,75 +682,64 +132,31 0,00 0,00 0,00 0,00 +250,00 0,00 0,00 0,00 +6.179,18 0,00 0,00 -17.304,31 0,00 0,00 0,00 -750,00 -4.857,80 *Nouveaux programmes soutenus en 2014 12 Budget prévisionnel 2014 Programmes Recherche (4 programmes) Etude génétique des Microglosses Athérosclérose chez les rapaces Recherche pandas Autres programmes de Recherche (Reproduction tapir terrestre) Total Recherche Autres dépenses Cotisations (Conservation AFdPZ – ALPZA) Commissaire aux Comptes et Expert-Comptable Frais bancaires Imprimerie, maquillage et autres Zoologiste junior Différence 10.000,00 10.000,00 15.000,00 5.000,00 40.000,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 -40.000,00 400,00 3.000,00 1.600,00 15.000,00 5.000,00 0,00 365,23 2820 1212,37 18562,82 7071,54 2582,02 -34,77 -180 -387,63 +3.562,82 +2.071,54 +2.582,02 25.000,00 350.000,00 32.613,98 312.758,2 +7.613,98 -37.241,80 Dépenses divers (déplacements, frais postaux, assurance, divers….) Total autres dépenses Total Budget réel 2014 RESUME DES DEPENSES Dépenses réalisées en 2013 Dépenses Budget prévisionnel 2014 Budget Réel 2014 270.994,12 Conservation 285.000,00 280.142,20 -4.857,80 9.616,30 Recherche 40.000,00 0,00 -40.000,00 27.577,11 Autres dépenses 25.000,00 32.613,98 +7.613,98 308.187,53 Total 350.000,00 312.756,18 -37.241,80 Différence 13 14 Commentaires : Conservation • Nous avons pratiquement dépensé la somme prévue en conservation (-4.857,80 €). • En 2014, nous avons financé 7 nouveaux programmes : o La conservation du gibbon de Hoolock. o La réintroduction du lamantin en Guadeloupe. o La conservation du pélobate brun en France. o La conservation du tamarin pinché en Colombie. o La conservation du vari noir et blanc à Madagascar. o Le symposium sur les flamants, qui n’avait pas été budgété sur le budget prévisionnel 2014. o La conservation du panda roux au Népal, qui n’avait pas non plus été budgété. • De plus nous avons envoyé des fonds à l’Association Tacugama en Sierra Leone qui s’occupe de la conservation des chimpanzés afin de l’aider à faire face à la crise liée au virus Ebola qui sévissait dans ce pays. Beauval Nature a déjà soutenu cette association plusieurs fois dans le passé. • Nous avons dépensé un peu plus d’argent pour le programme PICODE à Djibouti car nous avons finalement obtenu l’extension de la zone du refuge DECAN. Cette somme nous a également permis de terminer le campement qui a été construit au sein de l’aire protégée de Djalélo. • Finalement nous avons dépensé moins d’argent que prévu pour le programme leucopus car nous sommes toujours à la recherche des meilleurs terrains à acquérir pour conserver cette espèce. Recherche • Nous n’avons pas dépensé d’argent en recherche en 2014. En effet, en conséquence de l’arrivée à Beauval Nature d’un nouveau Directeur de Recherche, il a fallu du temps à celui-ci pour revoir les programmes en cours et établir de nouveaux programmes de recherche qui seront soutenus en 2015. Autres dépenses • Les autres dépenses sont supérieures à celles qui avaient été budgétées, notamment au niveau des frais d’imprimerie, déplacements, frais postaux, etc. 15 COMPTABILITE – PROGRAMME LEUCOPUS 2014 4 – Comptabilité du Programme de Conservation du Tamarin à mains blanches en Colombie en 2014 Au niveau spécifique du programme du tamarin à mains blanches, les résultats obtenus (38.050,00 €) sont ceux espérés (-1.950,00 €). Les dépenses sont inférieures à celles qui avaient été budgétées car nous recherchons toujours des terrains à acheter pour la protection de cette espèce. Le tableau ci-dessous montre la comptabilité particulière de ce programme. Comptabilité du programme leucopus en 2014 Date 01/01/2014 25/04/2014 09/06/2014 18/06/2014 20/06/2014 30/06/2014 04/07/2014 18/07/2014 24/07/2014 05/08/2014 05/08/2014 07/08/2014 26/08/2014 05/09/2013 16/10/2014 16/10/2014 21/10/2014 28/10/2014 13/11/2014 25/11/2014 25/11/2014 18/12/2014 Total Montant reçu (Euros) Montant transféré (Euros) 26.933,00 € Solde au 31.12.2013 2.500,00 3.000,00 2.500,00 2.000,00 2.500,00 1.200,00 1.000,00 5.000,00 1.250,00 2.000,00 1.000,00 300,00 600,00 1.500,00 10.000,00 300,00 700,00 139,50 2.556,19 700,00 64.983,00 € Institution/Observations 5.000,00 7.695,69 € La Palmyre (France) Bristol (Angleterre) Parc Merveilleux (Luxembourg) CERZA (France) Zoological Society of London (Angleterre) Barcelone (Espagne) Mulhouse (France) AFDPZ (France) Apeldoorn (Hollande) Zodiac (Hollande) Madrid (Espagne) Reynou (France) Shaldon (Angleterre) Vallée des Singes (France) Beauval (France) Fondation Papillorama Pont Scorff Pharmacie Mission Colombie Opole (Pologne) ACOPAZOA Solde au 31.12.2014 = 57.287,31 € 16 CONCLUSION 5 - Conclusion Comptabilité BEAUVAL NATURE 2014 – Résumé Recettes 2014 383.480,66 € Dépenses 2014 312.756,18 € Solde 2014 +70.724,48 € *dont 57.287,31 € appartiennent au programme leucopus Solde bancaire au 31.12.2015 : 90.844,48 €* * 20.120 € versés par le ZooParc de Beauval à la fin de l’année 2014 ne seront comptabilisés qu’en 2015. Financièrement, l’année 2014 a été une excellente année pour Beauval Nature : • Les recettes ont augmenté par rapport à 2013 et sont aussi supérieures à celles qui étaient budgétées pour 2014. • Les dépenses sont inférieures à celles qui étaient prévues car il n’y a pas eu de dépenses au niveau de la Recherche. En conséquence, au 31.12.2014, Beauval Nature présentait un solde positif de 70.724,48 € dont 57.287,31 € appartiennent au programme leucopus et 13.437,17 € aux autres programmes. 17 Rapport Conservation 2014 Rapport Recherche 2013 18 1 – Données historiques Depuis sa création en 2009, BEAUVAL NATURE a soutenu 38 programmes de conservation au total à travers le monde. Cela correspond à une somme totale de 1.228.618,79 € Liste des programmes de conservation soutenus par BEAUVAL NATURE depuis sa création en 2009 Programmes 3 ans 3 ans Total financement 20.512,60 € 7.020,38 € En cours Terminé 2 ans 20.000 € En cours 6 ans 3 ans 2 ans 3 ans 4 ans 3 ans 2 ans 6 ans 2 ans 2 ans 31.000,00 € 19.358,72 € 13.803,04 € 6.000,00 € 35.300,00 € 3.500,00 € 15.000,00 € 10.500,00 € 3.500 € 30.000,00 € En cours En cours En cours Terminé En cours Terminé En cours En cours En cours Terminé 2 ans 15.000 € En cours 3 ans 1 an 1 an 6 ans 4.000,00 € 1.000,00 € 5.000,00 € 250.639,92 € Terminé Terminé En cours En cours 3 ans 4.618,00 € En cours 6 ans 45.320,50 € En cours 1 an 10.132,31 € En cours 2 ans 2 ans 1 an 1 an 6 ans 11.339,92 € 4.000,00 € 5.000,00 € 2.074,18 € 27.155,93 € En cours En cours Terminé Terminé En cours Hutan 6 ans 60.000,00 € En cours Red Panda Network Océanium 1 an 2 ans 500,00 € 20.000,00 € En cours En cours Pays Institution Durée Amphibiens de Sologne Ara à gorge bleue France Bolivie Bonobo Congo Sénégal Maroc France Pérou Congo CDPNE et SEBB Loro Parque Amis des Bonobos du Congo Katala Hutan Mabula CEPA Jane Goodall TACUGAMA Bioandina Woodland Park Zoo de Chester Elefantasia Des éléphants et des Hommes CEPA TAG des ciconiformes Kalaweit Fondation Aspinall Vulture Conservation Foundation AKF/ San Diego Parc National de la Guadeloupe Océanium BMCRif Pays de Sologne Punta San Juan Gilman Conservation Malaisie Népal Sénégal Cacatoès des Philippines Calao rhinocéros Calao terrestre Capucin à poitrine jaune Chimpanzé Chimpanzé Condor des Andes Dendrolague Dragon de Komodo Eléphant asiatique Eléphant africain Forêt des Marais de Tanoé Flamant rose - symposium Gibbons Gorilles des plaines de l'Ouest Gypaète barbu Koala Lamantin Antilles Lamantin africain Magot Malette pédagogique Manchot Okapi Orang-outan et éléphant asiatique Panda roux Parc du Nyokolo Koba Philippines Malaisie Afrique du Sud Brésil Gabon Sierra Léone Argentine Papouasie Indonésie Laos Cameroun Côte d'Ivoire USA Indonésie Gabon France Australie Guadeloupe Statut 19 Programmes Pélobate brun Primates de Madagascar PICODE Saola Tapir terrestre Tamarin à mains blanches Tamarin pinché Tatou géant Vari noir et blanc et autres lémuriens TOTAL 1 an 6 ans 6 ans 2 ans 6 ans 6 ans 1 an 3 ans Total financement 5.000,00 € 10.200,00 € 297.182,49 € 20.000,00 € 49.316,59 € 144.744,21 € 500,00 € 15.400,00 € En cours En cours En cours En cours En cours En cours En cours En cours Fondation Aspinall 1 an 5.000,00 € En cours - - 1.228.618, 79 € - Pays Institution Durée France Madagascar Djibouti Laos Brésil Colombie Colombie Brésil DREAL/CDPNE AEECL DECAN UICN IPE ACOPAZOA Proyecto Titi IPE Madagascar - Statut Fig.1 - Carte des programmes soutenus par BEAUVAL NATURE depuis sa création en 2009 De plus, BEAUVAL NATURE a soutenu financièrement les diverses campagnes de conservation de l’EAZA, dont : - Campagne Carnivores en 2010 : 10.000,00 € - Campagne Grands Singes en 2011 : 6.666,00 € - Campagne Sud-est Asiatique en 2012 et 2013 : 25.000,00 € - TOTAL : 41.666,00 € 20 2 – Rapport général 2014 En 2014, BEAUVAL NATURE a soutenu 33 programmes de conservation dans le monde entier dont 7 nouveaux programmes. La liste des programmes soutenus est la suivante : Programmes Conservation (33 programmes) AFDPZ (Fond de conservation) Amphibiens de Sologne (CDPNE) en France Bonobo (ABC) au Congo Cacatoès des Philippines (Katala) aux Philippines Calao rhinocéros (Hutan) en Malaisie Calao terrestre (Mabula) en Afrique du Sud Chimpanzés (Jane Goodall) au Gabon Chimpanzés (Tacugama) en Sierra Leone Condor (Bioandina) en Argentine Dendrolague (Woodland Park) en Papouasie Dragon de Komodo (zoo de Chester) en Indonésie Eléphants (des éléphants et des hommes) au Cameroun Flamant (International flamingo symposium)* Gibbon (Kalaweit) en Indonésie* Gorilles des plaines de l'ouest (Fondation John Aspinall) au Gabon Gypaète barbu (Vulture Conservation Foundation) en France Koala (San Diego) en Australie Lamantin (Parc National de la Guadeloupe) en Guadeloupe* Lamantin (Océanium) au Sénégal Magot (BMCRif) au Maroc Okapi (Gillman Conservation) au Congo Orang-outan et éléphant asiatique (HUTAN) en Malaisie Panda roux (Red Panda Network)* Parc du Niokolo Koba (Océanium) au Sénégal Pélobate brun (DREAL/CDPNE) en France* Primates de Madagascar (AEECL) à Madagascar Programme PICODE (DECAN) à Djibouti Saola (UICN) au Laos Tapir terrestre (IPE) au Brésil Tamarin à mains blanches (ACOPAZOA) en Colombie Tamarin pinché (Cotton-top Tamarin Club) en Colombie* Tatou géant (IPE) Brésil Vari noir et blanc et autres lémuriens (Aspinall) à Madagascar* Fond de réserve en Conservation Total Conservation Budget réel 2014 5.000,00 10.000,00 10.000,00 5.000,00 5.000,00 5.500,00 5.000,00 1.000,00 10.000,00 2.500,00 2.500,00 5.000,00 1.000,00 5.000,00 48.833,63 2.618,75 8.182,64 10.132,31 5.000,00 2.500,00 4.000,00 10.000,00 250,00 10.000,00 5.000,00 1.750,00 66.179,18 10.000,00 5.000,00 7.695,69 500,00 5.000,00 5.000,00 0,00 280.142,20 € *Nouveaux programmes de conservation soutenus en 2014 21 Fig.2 : Distribution géographique des programmes de conservation soutenus par BEAUVAL NATURE en 2014 En 2014, Beauval Nature a financé 7 nouveaux programmes de Conservation dont 2 nouveaux programmes qui n’étaient pas pris en compte dans le budget prévisionnel: - Le Red Panda Network à la demande de l’EEP. - Le 3rd flamingo symposium qui s’est déroulé cette année à San Diego. De plus, suite à l’épidémie du virus EBOLA qui a touché l’Afrique à la fin de l’année 2014, le sanctuaire de Tacugama a lancé un appel d’urgence à tous ses partenaires. Ayant soutenu ce programme par le passé, l’association Beauval Nature à répondu présente et a versé 1.000 € au sanctuaire de Sierra Leone. 3 – Rapport de chaque programme 22 Afrique du sud : Calao terrestre de Leadbeater Avec Mabula Ground Hornbill Conservation Project Une espèce en sursis Classé depuis 2010 comme espèce « vulnérable » par l’UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature), le calao de Leadbeater a vu ses effectifs diminuer ces dernières années. La principale menace pesant sur cette espèce reste la destruction de son habitat et donc de ses sites de nidification. En effet, cet oiseau est dépendant de grands arbres aux troncs creux, susceptibles de l’accueillir pour y installer son nid. La chasse, les collisions avec les lignes électriques, le commerce illégal, les empoisonnements, un faible taux de reproduction et l’emploi du calao dans la médecine traditionnelle d’Afrique du Sud précipitent par ailleurs son déclin. Des actions concrètes pour la protéger Ce projet suit depuis plusieurs années les populations de calaos en Afrique du Sud ce qui a permis d’en apprendre davantage sur la dynamique de leurs populations. De nombreux jeunes affamés, suite à une diminution des ressources alimentaires, sont régulièrement recueillis par les membres de l’équipe locale et élevés à la main. Ils sont ensuite relâchés au sein de zones protégées. De même, afin de pallier le manque de sites de nidification, l’équipe installe des nids artificiels, espérant ainsi encourager la reproduction des calaos. Une campagne de sensibilisation est également mise en place afin d’intéresser les populations locales à la protection de ces oiseaux et d’éviter leur empoisonnement indirect ainsi que leur utilisation dans la « muti », médecine traditionnelle d’Afrique du Sud. Le projet étudie à présent la possibilité de réintroduire des individus élevés au sein de parcs zoologiques au sein de zones où l’espèce s’est éteinte. Dans ce cadre, une étude génétique est en cours. Actions en 2014 : Recherche : Une nouvelle étude concernant l’adaptation des calaos dans des zones où l’habitat est transformé (plantations de canne à sucre...) a été lancée. Education : En 2014, les acteurs du programme se sont rendus dans 18 écoles rurales et ont ainsi pu sensibiliser 7000 élèves à la protection de cet oiseau. Diminution des menaces : en 2014, un appel a été lancé au ministère de l’Agriculture, des Forêts et des Pêches d’Afrique du Sud afin de rendre illégal l’utilisation de pesticide à base d’aldicarbe, composé chimique nocif pour les calaos. 23 Argentine : condor des Andes Avec la fondation Bioandina Une espèce en sursis Oiseau sacré et honoré par les communautés autochtones d’Amérique du Sud durant des milliers d'années, le condor des Andes, connaît aujourd’hui une diminution de ses populations. La chasse, l’empoisonnement de certains mammifères dont il mange les carcasses et la compétition alimentaire avec d’autres vautours présents dans son aire de répartition menacent sa survie. Des actions concrètes pour la protéger Géré par la fondation BIOANDINA, un projet de conservation du Condor des Andes a été mis en place en Amérique du sud. Ce projet consiste à encourager la reproduction ex-situ de cette espèce, créer un centre de secours pour recueillir et réhabiliter des individus sauvages et réintroduire les condors dans des zones où ils ont déjà disparu. Ainsi, 137 animaux ont déjà été réintroduits en Patagonie en Argentine. Les premières naissances à l’état libre (4 poussins en 2009) confirment le succès de ce programme. En parallèle un suivi télémétrique de plus de 42 condors à travers la cordillère des Andes a déjà permis de collecter de précieuses données concernant notamment, leurs déplacements, leur préférence d’habitats et leur biologie en générale. Des campagnes d'éducation dans les écoles rurales et les grandes villes sont en place afin de sensibiliser les populations locales à la protection de cette espèce emblématique. Actions en 2014 : Plusieurs réintroductions de Condor ont eu lieu en 2014, notamment la réintroduction de condors sauvages réhabilités. C’est le cas par exemple d’Antara, une femelle condor adulte victime d’un empoisonnement. Confiée au programme, elle a pu bénéficier des soins nécessaires à sa survie. Elle a ensuite été relâchée le 21 juin dernier dans le « Mirador de Huaco » dans la Province de San Juan en Argentine. Avec elle, 5 autres condors ont été réintroduits. Au total, depuis le début de ce programme, 140 condors des Andes ont ainsi pu rejoindre le milieu naturel grâce à ce programme de Conservation. Deux condors, issus de parents réintroduits, sont nés en 2014 sur la côte Atlantique de l’Argentine. Cela démontre le succès de ce programme qui a réussi à réintroduire des condors dans une région où ils avaient complètement disparus. Ces actions sont maintenant complétées par des campagnes de sensibilisation dans les écoles rurales et en ville. 24 Australie : koala avec le zoo de San Diego Une espèce en sursis... Bien que le koala ne soit plus une espèce menacée, son avenir reste incertain à cause du développement des activités humaines telles que l’agriculture et la construction de zones urbaines. Actuellement, plus de 80 % de l’habitat naturel des koalas a disparu et les 20 % restants ne sont pas protégés. D’autres menaces pèsent sur eux : • 4 000 koalas sont tués chaque année par des voitures mais aussi par les prédateurs domestiques que sont les chats et les chiens. • Plusieurs centaines de koalas périssent chaque année dans les flammes des incendies qui ravagent les forêts d’eucalyptus. Des actions concrètes pour la protéger Le Zoo de San Diego, avec le soutien de BEAUVAL NATURE, a développé un nouveau programme de conservation et de recherche sur les koalas en Australie. Le principal site d’étude se situe à Saint Bees Island, dans le Queensland. Ce programme a pour objectif l’étude des comportements des koalas dans la nature ainsi que dans les parcs zoologiques, leur répartition dans le milieu naturel et le développement de certaines maladies (dysplasies de la hanche et de l’épaule, maladies métaboliques des os…). Actions en 2014 : En 2014, les fonds de l'Association Beauval Nature ont été investis dans quatre projets de conservation concernant les Koalas : - Koala rétrovirus Symposium (KORV ): Les résultats des études sur le KORV ont été discutés lors d’un atelier de deux jours. Les études ont démontré la possibilité de transmission transespèce et la capacité à détecter ce virus dans les matières fécales des animaux infectés. - Australian Research Council Linkage Project (ARC): Il s’agit d’évaluer la diversité de la population de koalas grâce à l'analyse génétique et de déterminer le statut de chaque sous-espèce afin d’améliorer la conservation de l’espèce en général. 25 - -Koala Population Status and Landscape Use in the World Heritage Blue Mountains Region, (NSW): Ce projet vise à entreprendre des recherches comparatives sur l'état, l'écologie comportementale et la santé génétique des koalas dans la région des Blue Mountains : i ) Réalisation d'une série d'enquêtes communautaires et écologiques pour identifier les populations existantes de koalas dans la région. ii ) Cartographie et évaluation de l’utilisation du paysage par les koalas à travers une gamme d'habitats d'eucalyptus très diverses. iii ) Echantillonnage ADN, en collaboration avec l’Australian Research Council ( ARC ). iv ) Enquête sur la mise en place de barrières naturelles afin de réduire l’occupation par les koalas d’habitats présentant un risque élevé pour eux. En octobre 2013, d’importants feux ont ravagé cette région et ce sont 200 000 hectares de bush qui ont été détruits. Cela a renforcé l'urgence de ce projet, qui vise à cartographier et évaluer les populations de koala existantes dans les Blue Mountains afin de déterminer des stratégies de gestion de cette zone. -St. Bees Island Koala Ecology Ce projet vise à : Etudier la communication et les interactions sociales chez les koalas de St.Bees Island. Développer la compréhension des facteurs qui régissent la reproduction des koalas. Comprendre l’influence des maladies (chlamydia, KORV…) sur le succès de reproduction des koalas de cette île. En 2014, 2 chercheurs se sont rendus à Brisbane valley, un nouveau site d’étude pour les koalas. En effet, dans cette région les koalas ont l’habitude de vivre dans les arbres, longeant les routes rurales, augmentant le risque de collisions avec les voitures. Une solution serait par exemple de retirer les arbres d’un côté de la route et de doubler la superficie d’arbres située de l’autre côté pour accroître l’habitat des koalas de ce côté et ainsi diminuer les traversées des animaux. 26 Brésil : tapir terrestre avec l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas) Une espèce en sursis Au Pantanal, immense zone marécageuse du centre-ouest du Brésil, se trouvent des tapirs terrestres, animaux étranges classés « espèce vulnérable » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). De nombreux facteurs menacent la survie des tapirs dans la nature : • La chasse et les collisions avec les voitures • La transmission de maladies par le bétail • La dégradation de leur environnement à cause de l’industrialisation et des orpailleurs entraînant la déforestation et la pollution des eaux, • Une reproduction lente : maximum 1 petit tous les 2 ans. Des actions concrètes pour la protéger BEAUVAL NATURE soutient un programme de conservation géré par Patricia Medici et l’Institut IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas), qui a pour ambition d’étudier la distribution de l’espèce dans cette région, sa biologie et écologie, et la possibilité de créer une zone protégée ainsi que d’évaluer l’état de santé des tapirs. Patricia Medici capture des animaux au sein du Pantanal afin de prélever des échantillons biologiques et leur poser des colliers radio-émetteurs qui nous donnent des informations sur leurs déplacements et leurs habitudes. Ce projet de télémétrie est financé par BEAUVAL NATURE. Au total 15 pièges photographiques et 1 piège vidéo ont été placés au sein des domaines vitaux des tapirs suivis par télémétrie. Ces pièges ont déjà permis de collecter de précieuses données concernant notamment les interactions sociales et la reproduction. Actions en 2014 : En 2014, le programme de Conservation des tapirs a poursuivi ses actions : Recherche et modélisation des populations - Plusieurs séries de captures au cours desquelles de nouveaux tapirs ont été équipés de colliers radio transmetteurs. - Plusieurs événements de recapture pour le remplacement des émetteurs de télémétrie et pour la collecte d'échantillons biologiques. - Analyse de l’activité des tapirs, de leur utilisation du territoire et des interactions intra- spécifiques dans le Pantanal. Les résultats de ces analyses ont été utilisés pour les estimations préliminaires de la densité de tapirs dans le Pantanal et permettront également d'analyser la connectivité du territoire. 27 - Des centaines d'échantillons biologiques (sang, tissus, poils, ectoparasites, urine…) ont été prélevés et analysés pour les études génétiques et de santé. Les résultats préliminaires ont démontré que les tapirs du Pantanal sont exposés à un certain nombre de maladies présentes chez le bétail domestique : la leptospirose et le parvovirus porcin sont les maladies les plus répandues. - Les 30 pièges photographiques répartis dans le domaine vital des tapirs ont permis d’obtenir de nouvelles photos/vidéos. Education - Les activités éducatives ont continué en 2014 Formation et renforcement des capacités locales - Les résultats de l’étude de la mortalité sur les routes ont été présentés au cours d’un atelier en juillet dernier qui réunissaient à la fois les acteurs du programme mais aussi de nombreux organismes locaux en charge de l’administration des autoroutes. Un plan d’action visant à diminuer l’impact des automobilistes sur la survie de la faune locale, dont les tapirs, a été élaboré. Sensibilisation / communication -Plusieurs apparitions dans les médias en 2014 sont à noter dont une au journal officiel brésilien (Globo TV channel). 28 Brésil : le tatou géant avec l’IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas) Une espèce en sursis Selon les estimations actuelles, la population de tatous géants aurait diminué de 30% au cours des 25 dernières années, principalement à cause de la chasse et de la destruction de son habitat, des phénomènes auxquels s’ajoute le trafic illégal, encore difficile à quantifier. Les premières études in-situ semblent indiquer que l’espèce possède une densité démographique peu élevée et un faible taux de reproduction. En conséquence, le risque d’extinctions locales est réel, notamment au Brésil où les effectifs sont les plus bas. Des actions concrètes pour la protéger Mené en collaboration avec la RZSS (Royal Zoological Society of Scotland) et l’organisation IPE (Instituto de Pesquisas Ecológicas), BEAUVAL NATURE soutient ce programme qui a pour ambition d’étudier la biologie de l’espèce (reproduction, communication, alimentation, comportement…), sa distribution dans le Pantanal (domaine vital, utilisation de son habitat, ressources alimentaires disponibles…) et d’évaluer l’état de santé des tatous géants de cette région. Plusieurs missions sur le terrain ont déjà permis de collecter des données physiques et biologiques : relevé de mensurations, prises de sang… Certains tatous géants approchés ont été équipés d’émetteurs permettant de collecter des données télémétriques et de suivre leurs déplacements. Activés de manière permanente, plusieurs appareils photographiques à détecteur de mouvements ont été mis en place à proximité de terriers fréquentés par les tatous. Suite à la découverte de l’occupation des terriers creusés par les tatous par d’autres espèces de mammifères et même de reptiles, une étude épidémiologique a débuté sur les tatous géants. Actions en 2014 : Fin 2013, les équipes sur place avaient commencé à suivre une femelle tatou et son bébé, prénommé Alex. Grâce aux différents pièges photographiques disposés au sein du domaine vital de ce dernier et de sa mère, l’équipe a pu suivre son développement de très près. Alex est maintenant âgé de 16 mois. Il a commencé à montrer des premiers signes d’indépendance vers l’âge de 11 mois. Cela a permis à l’équipe de chercheurs de découvrir que les jeunes tatous géants avaient besoin de leur mère durant presque 1 an ! L’équipe sur place a réussi à capturer Alex et à l’équiper d’une balise GPS. Cette balise fournira de précieuses informations sur ses déplacements et permettra de mieux 29 comprendre l’évolution des tatous géants dans leur milieu, de leur naissance jusqu’à leur vie d’adulte. Pour compléter les informations déjà recueillies, le projet a mis en place une nouvelle composante dans le programme : recueillir la semence de tatous géants. Une grande première chez les tatous. Les chercheurs espèrent ainsi obtenir plus d’informations concernant l’état reproducteur d’un animal ainsi que son état de santé. Cela a d’ailleurs permis de montrer que malgré sa prise d’indépendance, le jeune tatou Alex n’était toujours pas mature sexuellement à l’âge de 16 mois. Encore une découverte sur cette espèce. 30 Cameroun : éléphant africain Avec l’association Des Eléphants et des Hommes Une espèce en sursis Bien que le braconnage reste une menace importante pour la survie des éléphants en Afrique, conduisant même à leur extinction dans certaines régions comme en Gambie et Mauritanie, la principale menace réside aujourd’hui dans la perte et la fragmentation de leur habitat. Causée par l'expansion continue de la population humaine et la conversion rapide des terres, cette destruction oblige souvent les éléphants à se nourrir des cultures des villageois augmentant les conflits hommes-éléphants. Des actions concrètes pour la protéger L’association Des Éléphants & des Hommes a mis en place au Cameroun et au Burkina le programme "Mon Voisin Éléphant", qui met en avant l'importance de l'éducation à l'environnement et à la conservation, tout en développant d'autres actions visant à rendre plus harmonieuse la cohabitation avec les éléphants. Ce projet s’articule sur les axes d'action suivants : -Éducation à l'Environnement et à la Conservation -Réduction des conflits entre Humains et Eléphants -Valorisation des éléphants et de la biodiversité -Protection des éléphants et de leurs habitats -Études et Recherche afin de mieux comprendre les différents aspects de la coexistence entre humains et éléphants et de trouver des solutions innovantes. Actions en 2014 : - Après avoir œuvré durant plusieurs années en Afrique, le programme « Des éléphants et des Hommes » a décidé de créer une antenne en Asie du Sud-est où les conflits hommes éléphants sont également très nombreux. A cette occasion, Sébastien Duffillot, ancien dirigeant de l’ONG Eléfantasia (structure soutenue par Beauval Nature via la construction d’un hôpital pour éléphant), a décidé de diriger lui-même cette antenne et a donc rejoint l’équipe. - Les projets en Afrique, initiés par cette association, sont en cours d'autonomisation, au Burkina de manière programmée après un engagement de 8 années sur le Parc National des Deux-Balé, et au Cameroun de manière "forcée" du fait de la situation sécuritaire et géopolitique dans la région du Parc National de Waza. Le programme a finalement décidé de faire une pause d'un an dans les projets de terrain après bientôt 14 ans d'implication continue. 31 Colombie : tamarin à mains blanches avec ACOPAZOA Une espèce en sursis Le tamarin à mains blanches ne vit qu’en Colombie, dans des zones où de nombreuses activités humaines se sont développées. De plus, cette espèce fait l’objet d’un trafic à grande échelle en Colombie. Il s’agit de l’une des espèces colombiennes les plus menacées. Le tamarin à mains blanches est mieux connu des trafiquants que des zoologistes ! En effet, très peu d’informations sont disponibles sur la distribution, densité, composition des groupes, adaptation au milieu, profil génétique et sanitaire… Des actions concrètes pour la protéger Les spécialistes de l’EAZA (Association Européenne des Zoos et des Aquariums), en collaboration avec l’ACOPAZOA (Association Colombienne de Zoos et Aquariums) et d’autres organisations gouvernementales et non-gouvernementales en Colombie, développent un programme de conservation depuis 2006. Ce programme, coordonné par BEAUVAL NATURE , s’est fixé plusieurs objectifs : • Développer un programme d‘élevage dans les zoos colombiens, • Apporter un soutien aux centres de réhabilitation de cette espèce, • Etudier l’espèce en milieu naturel, • Lutter contre les captures pour le commerce, • Eduquer et sensibiliser les populations locales à sa protection, • Créer une aire protégée pour l’espèce. Diverses missions ont été effectuées en Colombie. Les protocoles européens d’élevage des callithricidés ont été distribués aux parcs zoologiques et aux centres de réhabilitation colombiens. Cette action a permis d’augmenter considérablement la survie de cette espèce au sein de ces institutions. Un groupe de travail se réunit une fois par an pour coordonner les efforts pour la protection de cette espèce. Des études de terrain ont été réalisées avec la Wildlife Conservation Society. L’objectif est de réaliser une carte de distribution de l’espèce dans toute la Colombie, étudier sa densité afin d’établir le nombre d’animaux qui survivent encore dans la nature, étudier la diversité génétique de la population sauvage et son état sanitaire. Des programmes d’éducation ont été développés avec les populations locales, ainsi que des campagnes d’éducation et de sensibilisation contre le commerce d’animaux sauvages en tant qu’animaux de compagnie. L’objectif final étant d’établir une zone protégée pour cette espèce ce qui implique l’achat de terrains puisque l’espèce ne se trouve que dans des propriétés privées. 32 Actions en 2014 : En 2014, Eric Bairrao Ruivo s’est rendu sur place. Les principaux évènements sont : Recherche de terrains pour la conservation in situ de l’espèce Expédition du Parc Naturel de Florencia afin de visiter certains terrains favorables à la conservation du tamarin à mains blanches et qui puissent être achetés. Le Parc Naturel de Florencia est le seul Parc Naturel en Colombie où il est possible de trouver des saguinus leucopus. Cependant ce Parc naturel se trouve à des altitudes trop élevés et les tamarins ne font qu’y passer car la température n’est pas adaptée à leurs besoins. De ce fait il était important de trouver des terrains plu bas en bordure du Parc et qui puissent être aussi le début de la création d’un corridor biologique entre la réserve privée d’Isagen (qui possède de nombreux tamarins à mains banches) et le Parc Naturel de Florencia. Après discussions avec les autorités environnementales, il a été décidé d’acheter ce terrain (45 hectares pour 45.000 euros). Cet achat serait financé à 50% par le Zoo de Jaime Duque et 50% par le programme international de conservation du tamarin à mains blanches. L’achat sera réalisé à travers une fondation pour l’environnement qui sera créée (et aussi pour la gestion d’aires protégées privées) à cet effet par Beauval Nature, le Zoo de Jaime Duque et ACOPAZOA. Ensuite le terrain sera offert aux Parcs Naturel de Colombie qui en feront la réhabilitation et la gestion. Gestion de réserve privée Visite d’une réserve protégée privée, de 1200 hectares de forêt (la plus grande de Colombie). Elle appartient à une famille très riche qui veut conserver cette forêt en mémoire de leur grand-père. Cette forêt est encore pratiquement inexplorée et les propriétaires) ont demandé un plan de gestion pour la réserve et pour la conservation des leucopus en particulier. Partenariat avec la Direction des parcs naturels de Colombie Un partenariat a été établi entre Beauval Nature, ACOPAZOA et la Directions des Parcs Naturels de Colombie. L’objectif de ce partenariat est de financer l’acquisition de terrains pour les Parc Naturels. Effectivement les Parcs Naturels de Colombie n’ont pas de fonds pour l’achat de terrains et doivent avoir recours à des financements privés, comme ceux liés à la compensation carbone par des multinationales ou, encore du financement par de ONGs liées à la conservation (i.e. World Land Trust). En contrepartie les acteurs de programme espèrent recevoir de l’aide de la part de la Direction des Parcs Naturels de Colombie dans le cadre de l’exportation de tamarins à mains blanches en Europe afin d’y créer un programme d’élevage international. Ainsi, la création d’un programme d’élevage en Europe, pour lequel chaque institution qui recevra des leucopus devra contribuer financièrement à un fond (géré par Beauval nature), permettra l’achat de terrains pour la conservation des tamarins à mains blanches qui seront offerts aux parcs naturels. 33 Colombie : Tamarin Pinché Avec le Cotton-top Tamarin Conservation Club Une espèce en sursis : Classés en « danger critique d’extinction » selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), les tamarins pinchés (Saguinus oedipus) sont une des 25 espèces de primates les plus menacées. Présents seulement au niveau d’une petite zone de la Colombie, en Amérique du Sud, ils sont menacés par la perte d'habitat et la capture en grand nombre, dans le passé, pour le commerce des animaux de compagnie et pour la Recherche. Chaque institution hébergeant des tamarins pinchés ex-situ a un rôle crucial. En effet, ces institutions ont le devoir de sensibiliser le public à la disparition de ce primate et ainsi promouvoir la conservation de cette espèce et de son habitat. Des actions concrètes pour la préserver Soutenu par Beauval Nature, Proyecto Titi est une ONG colombienne qui travaille à sauver cette espèce notamment en étudiant son comportement et son écologie dans son milieu naturel et en protégeant et restaurant son habitat, y inclus à travers l’achat de terrains. Le Cotton-Top Tamarin Conservation Club (CTTCC) a été créé dans le but de donner la possibilité à toutes les institutions présentant cette espèce, de devenir un acteur essentiel pour la conservation du tamarin pinché dans son habitat naturel, en soutenant le Proyecto Titi. Dans ce cadre, Beauval Nature a décidé de se joindre au Cotton-Top Tamarin Conservation Club et de contribuer ainsi à préserver une des espèces de primates les plus menacées de la planète. Actions en 2014 : En 2014 le programme a intensifié ses activités de suivi de tous les groupes de tamarins pinchés qui se trouvent dans la réserve d’El Ceibal. Cela permettra d’avoir une meilleure connaissance des facteurs qui influencent leur survie et de mettre en place de meilleures mesures de conservation pour l’espèce. Des fonds ont été récoltés afin d’effectuer un recensement des individus dans une zone qui vient d’être identifiée comme habitat potentiellement adéquat pour l’espèce. Si des tamarins pinchés y sont présents, des mesures de conservation seront instaurées afin de les protéger, sinon ce sera une zone potentiellement favorable à une réintroduction. 50 familles sont investies dans les activités socio-économiques liées à ce projet ce qui leur permet d’accéder à de meilleures conditions de vie que celles qu’elles avaient auparavant. Finalement, deux nouvelles écoles près de la réserve d’El Ceibal ont été intégrées dans les projets éducatifs menés par ce programme. 34 Djibouti : back to Africa et PICODE avec les associations DECAN et TER-RES Le ZooParc de Beauval a initié un programme d’éducation pour la conservation à Djibouti en 2005, en coopération avec l’association DECAN basée sur place. Une zone de 15 hectares a été clôturée grâce aux zoos de Beauval et de La Palmyre. En avril 2009, Beauval, avec la collaboration de 6 zoos européens, a envoyé à Djibouti des spécimens d’espèces qui ont disparu de Djibouti ou sont en voie de disparition. Les animaux suivants ont été transférés dans le sanctuaire : • 7 ânes de Somalie (espèce classée en « danger critique d’extinction » par l’UICN - Union Internationale pour la Conservation de la Nature - qui a disparu de Djibouti depuis très longtemps), • 2 zèbres de Grévy (espèce disparue de Djibouti depuis 100 ans), • 2 oryx Beisa (cette espèce existe encore à Djibouti mais en très faible effectif). Au sein de ce refuge extraordinaire de 30 ha, dirigé par un vétérinaire français, un Centre Pédagogique a été construit, financé en grande partie par BEAUVAL NATURE, et inauguré en 2011 par le Président de la République de Djibouti. Parallèlement à ce programme d’éducation pour la conservation, BEAUVAL NATURE, en collaboration avec l’association TER_RES basée en France et l’association DECAN basée à Djibouti, a développé un ambitieux programme de conservation et de développement durable. Nommé PICODE (Programme Intégré de Conservation pour le Développement), ce programme encourage le développement économique, culturel et social des populations humaines à Djibouti, ainsi que la conservation du très riche et rare patrimoine faunistique de ce pays. Le programme PICODE comprend différents volets : • Conservation de l’antilope Beira, l’une des plus rares du monde avec la création d’une aire protégée, • Création d’une réserve protégée dans la vallée de Djalélo, où se trouvent notamment les très rares gazelles girafes, • Mise en place d’un programme d’éducation environnementale pour les enfants, • Formation de chercheurs à Djibouti, • Développement de l’éco-tourisme, au profit des populations humaines vivant dans les zones protégées, • Changement des pratiques pastorales sur les chèvres et les vaches, 35 • Etude et protection des requins baleines et coraux, • Construction de systèmes de retenue d’eau, • Création d’un marché viande et fourrage. Les aires protégées de Djalélo et d'Addoua Bouralé ont été inaugurées par le Ministre de l’Environnement djiboutien en 2011. Les gardes des aires protégées ont reçu une formation, au centre pédagogique de DECAN, durant plusieurs jours (par groupes de deux). En mars 2012, à l’initiative de BEAUVAL NATURE, une réunion internationale pour la conservation de la faune terrestre a été organisée à Djibouti, en collaboration avec l’UICN et le CBSG. Cette réunion avait pour but de coordonner et d’intégrer les divers efforts ponctuels de chacun ainsi que d’obtenir une reconnaissance et une validation des programmes de conservation en cours par les instances internationales liées à la conservation. Un plan détaillé d’actions pour la conservation de la biodiversité terrestre de Djibouti a été édité et transmis au Gouvernement djiboutien. Actions en 2014 : En 2014, de nouveaux individus ont été envoyés à Djibouti. Parmi eux : - 3.0 zèbres de Grévy depuis le zoo de Port Lympne - 1.0 oryx Beisa depuis le zoo de la Palmyre - 1.0 oryx Beisa depuis le zoo de Prague - 0.2 oryx Beisa depuis le ZooParc de Beauval Ces animaux ont ainsi rejoint leurs congénères déjà envoyés en 2009 au refuge DECAN. Cet évènement a fait l’objet d’une médiatisation importante puisque les acteurs du programme ont été accompagnés par un photographe et un journaliste de la célèbre revue « Terre Sauvage ». De plus, plusieurs journalistes de l’émission Thalassa étaient également sur place et ont ainsi pu couvrir cet évènement. Cette médiatisation permettra au programme de se faire connaître davantage auprès du grand public et aura donc des répercussions positives pour le programme. Le master plan pour la nouvelle aire protégée de Douda, créée grâce à l’extension du refuge, a été édité (cf ci-dessous). 36 37 France : AFdPZ Contribution au fond de Conservation En 2014, Beauval Nature, ainsi que d’autres institutions européennes, a financé le fond de Conservation de l’AFdPZ. Ce fond de conservation a ainsi permis de financer les actions des programmes de conservation suivants : PROGRAMME Organisme Montant alloué en 2014 Cercopithèque Diane de Roloway - Forêt des marais de Tanoé, Côte d’Ivoire Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte-d’Ivoire 15000 € Grand Hapalémur - Madagascar Helpsimus 4000 € Perroquet noir des Seychelles et Etourneau à yeux blancs des Seychelles - Ecosystèmes insulaires aux Seychelles 4500 € Tatou géant - Pantanal au Brésil Giant Armadillo Conservation 5000 € Tamarin à mains blanches - Colombie Beauval Nature / ACOPAZOA 5000 € Ouakari chauve et San Martin Titi - Montagnes de San Martin au Pérou Proyecto Mono Tocon 4000 € Cabo Verde Egyptian vulture (Neophron percnopterus) - Cap Verde (Europe) VCF 3000 € Barbary macaque - Tangier-Tetouan, Morocco (Afrique du Nord) barbary macaques conservation 5000 € White cheeked gibbon - Nakai-Nam Theun National ANOULAK Protected Area au Laos 5000 € Sulawesi black crested macaques (Macaca nigra) North Sulawesi en Indonésie Association Regards d’Ailleurs 1000 € CONAVI 5000 € University of Oxford 3500 € the Pigmy three-toed sloth (Bradypus pygmaeus) and the Solitary Fruit-eating Bat (Artibeus incomitatus) - Ile Escudo de Veraguas au Panama Persian Leopard – Frontière Iran-Turkmenistan 60 000 € 38 France : éradication de la grenouille taureau pour la protection des amphibiens de Sologne avec le CDPNE (Comité Départemental de Protection de la Nature et de l’Environnement) et le Syndicat d’Entretien du Bassin du Beuvron Le constat Certaines espèces introduites ont détruit la faune locale ; d’autres lui ont nui indirectement, en entrant en concurrence avec elle pour l’espace ou la nourriture. Originaire des Etats-Unis, la grenouille taureau a initialement été introduite en Gironde (en 1968), où une dizaine d’individus ont été placés par un particulier dans un bassin d’ornementation privé. Puis, en 2002, les premiers individus de cette espèce ont été détectés en Sologne. Particulièrement vorace (la grenouille taureau se nourrit d’amphibiens, poissons, micromammifères, reptiles, oiseaux, mollusques, crustacés, insectes), possédant un cycle de reproduction rapide et produisant jusqu’à 25 000 œufs par ponte, la grenouille taureau a bouleversé les écosystèmes en France, en proliférant aux dépens des espèces locales d’amphibiens (grenouille verte, salamandre tachetée, triton marbré…) Des actions concrètes pour protéger la faune locale En collaboration avec le CDPNE (Comité Départemental de Protection de la Nature et de l’Environnement) et le Syndicat d’Entretien du Bassin du Beuvron, BEAUVAL participe à un programme d’étude et d’éradication de la grenouille taureau en Sologne. Veille environnementale, prospection, destruction de pontes, vidanges d’étangs envahis par les têtards de cette espèce, information du public et des acteurs locaux ont déjà conduit à une nette diminution des populations de grenouilles taureaux en Sologne. Auparavant présente sur 83 zones aquatiques de Sologne, la grenouille taureau ne colonisait plus que 29 sites en 2010 avec des densités et un poids moyen des individus moins importants. Actions en 2014 : L’enjeu principal d’un programme d’éradication d’une espèce exotique envahissante est la détection précoce. Depuis la découverte de la Grenouille taureau en Sologne en 2002, les actions d’élimination de l’espèce ont induit une baisse significative de la densité des adultes reproducteurs sur les étangs ainsi qu’une diminution de leurs poids. Cette dynamique positive pour la réussite du programme nous oblige toutefois à modifier nos méthodes de détections de cet amphibien. Depuis 2011, 39 l’ADNe (ADN environnemental) nous permet de détecter l’espèce invasive sur des étangs de grande surface. En 2014, 64 sites aquatiques ont été surveillés. Parmi eux 43 ont bénéficié d’une analyse ADNe afin de détecter précocement la présence de la grenouille taureau. La sélection des sites a été faite sur et en périphérie de la zone colonisée connue. Un total de 93 kits a été utilisé pour couvrir plus de 36 kilomètres de berge d’étang. Les analyses ont toutes été réalisées en une seule session de 8 jours par une équipe de deux personnes. 3 des 43 étangs analysés se sont révélés positifs à la présence d’ADN de Grenouille taureau. Le détail des résultats a été transmis dans un rapport en fin d’année 2014. Cette session d’analyses a également permis de confirmer l’éradication de la Grenouille taureau sur 19 étangs anciennement colonisés. Parmi les 43 étangs analysés, 14 ont bénéficié d’une détection sur toutes les espèces d’amphibiens en plus de celle de la Grenouille taureau. Le but étant de vérifier l’impact de la Grenouille taureau sur les espèces autochtones de Sologne. 14 étangs sélectionnés en 3 catégories : - Groupe A : jamais colonisé par la Grenouille taureau (5 étangs) - Groupe B : déjà colonisé par la Grenouille taureau mais ce n’est plus le cas actuellement (5 sites) - Groupe C : Encore fortement colonisé actuellement par la Grenouille taureau (4 sites) Sur les 14 étangs analysés, on observe une diminution du nombre d’espèces d’amphibiens et de spécimens en présence de la Grenouille taureau. Au total, 8 espèces ont été détectées sur l’ensemble des 14 étangs. Les analyses ADNe et la surveillance classique des étangs de Sologne sont deux méthodes effectuées en synergie afin de détecter le plus rapidement possible la Grenouille taureau et ainsi l’éradiquer au plus vite. 40 France : gypaète barbu Avec la Vulture Conservation Foundation (VCF) Une espèce en sursis La diminution des ressources alimentaires (chamois, chevreuils, bouquetins), la dégradation des habitats et les empoisonnements à répétition ont entraîné une diminution constante des populations de gypaètes barbus en Europe. Pourchassée et persécutée en raison de sa mauvaise réputation, l’espèce s’est éteinte dans certaines régions françaises, comme dans les Alpes, où le dernier spécimen vivant a été abattu en 1913. Grâce aux efforts conjugués des parcs zoologiques et des associations de protection de la nature, le gypaète barbu a pu être réintroduit dans plusieurs régions, notamment dans les Alpes où 15 à 20 couples y nichent aujourd’hui. Toutefois, le gypaète barbu reste l’un des vautours les plus rares d’Europe. Sa population européenne (y compris les populations de Turquie et de Russie) étant estimée à 600, voire 1000 couples. Des actions concrètes pour la protéger Dès les années 1980, la Vulture Conservation Foundation (VCF) a initié un projet de réintroduction des gypaètes barbus dans les Alpes. Dans le cadre d’un programme mené en collaboration avec plus de 50 parcs zoologiques européens qui les élèvent, les premiers oiseaux ont été relâchés dans le parc national du Hohe Tauern en Autriche dès 1986, puis en Haute-Savoie, à la frontière entre la Suisse et l’Italie, et enfin dans le Mercantour. En 1997, première victoire, un couple de gypaètes barbus issu d’une réintroduction a élevé un poussin à l'état sauvage ! 60 autres naissances ont eu lieu depuis et, aujourd’hui, plus de 140 vautours planent à nouveau au-dessus des Alpes. Le suivi régulier de cette population (inventaire des nids, prélèvements de plumes, études comportementales…) montre que celle-ci croît dans les Alpes. En raison de ce succès et de l'expérience acquise, un nouveau projet de réintroduction a débuté en 2005 en Andalousie, dans le sud de l’Espagne. BEAUVAL NATURE soutient la VCF. Ensemble, ces deux institutions œuvrent pour la réintroduction du gypaète barbu en Europe et dans le cadre de ce programme, depuis sa création, 422 gypaètes barbus ont été élevés dont 225 ont été réintroduits dans les Alpes, Andalousie et les Grands Causses 41 Actions en 2014: Les principales actions de ce programme en 2014 furent les suivantes : • Gestion du nombre de gypaètes barbus dans le centre de reproduction de Vallcalent en Espagne, en particulier la formation de nouveaux couples reproducteurs. Deux nouveaux couples ont été formés et ont produit 3 poussins dont deux d’entre eux ont été libérés dans les Alpes et en Andalousie. • Coordination du programme d’élevage européen (EEP) de cette espèce. • Expertise technique sur les installations de gypaètes barbus de plusieurs institutions participant au programme d’élevage (dont Beauval). • Révision du manuel de gestion de cette espèce en captivité. 42 France : Pélobate brun Avec la DREAL Centre et le CDPNE Une espèce en sursis Plus grande zone Natura 2000 française, la Sologne abrite de nombreuses espèces d’amphibiens, menacées à l’échelle nationale, dont le pélobate brun. Classé « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge des espèces d’amphibiens de la Région Centre, le pélobate brun a vu ses effectifs diminuer rapidement ces dernières années, notamment à cause de l’asséchement des zones humides, la pollution et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. En région Centre, seule une petite population isolée subsistait encore dans le département de l’Indre jusqu’à récemment lorsqu’une seconde fut découverte dans le Loiret. Cela fait d’elle la seconde population viable connue en Région Centre, et la première en termes d’effectifs, mais dont les connaissances sont limitées par rapport à sa répartition géographique et son identité génétique. En effet, la découverte récente d’une belle population dans le Loiret en secteur ligérien (bord de Loire) laisse penser que d’autres peuvent exister sur les départements voisins comme le Loir-et-Cher. Des actions concrètes pour la protéger En collaboration avec le CDPNE (Comité Départemental pour la Protection de la Nature et de l’Environnement) et la DREAL Centre (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et le Logement), Beauval Nature se propose de financer le programme de conservation du pélobate brun en région Centre. L’enjeu principal en Loir et Cher est d’identifier les secteurs favorables à l’espèce pour pouvoir ensuite la préserver. Un premier travail cartographique permettra d’identifier les zones favorables, puis une phase de terrain viendra confirmer l’absence ou la présence de ce crapaud dans le Loir et Cher. Des études complémentaires permettront de déterminer si la population détectée dans le Loiret est génétiquement viable en raison de ses faibles effectifs, la diversité génétique rentrant directement dans la capacité d’une espèce à s’adapter aux changements environnementaux par exemple. Dans un second temps, il sera possible d’évaluer les différents actions envisageables favorisant le maintien voire l’amélioration des populations de pélobate brun : Entretenir les sites favorables à l’espèce, aménager des nouveaux sites pour cette dernière, évaluer et modifier si nécessaire les pratiques humaines effectuées en périphérie des sites aquatiques, mettre en place de mesures agro-environnementales dans un rayon de 2 km autour des sites. 43 Actions en 2014 : En 2014, le CDPNE a réalisé un inventaire de 48 mares en Loir-et-Cher (contre 32 prévisionnelles) afin de rechercher cette espèce rare et la faire de sa protection une priorité en région Centre. Cet inventaire a été effectué de manière classique en réalisant un passage diurne et un passage nocturne. L’outil ADN environnemental a été utilisé sur 14 mares à l’aide de 8 kits. L’espèce n’a pas été trouvée mais seulement 10% des sites favorables ont été inventoriés en Loir-et-Cher. Ces activités se poursuivront en 2015 en parallèle avec les études génétiques des différentes populations de pélobates bruns en France. 44 Gabon : gorilles des plaines de l’Ouest avec la Fondation Aspinall Une espèce en sursis En 20 ans, les populations de gorilles des plaines occidentales ont perdu 50% de leurs effectifs. A ce rythme-là, leur disparition sera totale d’ici 2020 ! Il n’en reste plus que 10 000 à 35 000 dans la nature et 550 en parcs zoologiques. Les adultes sont braconnés pour le commerce de la viande de brousse. Les jeunes orphelins sont capturés pour être vendus comme animaux de compagnie. Souvent mal soignés, ils périssent de malnutrition, de maladies ou de dépressions.La dégradation et la fragmentation de l’habitat contribuent également à cette hécatombe. L’industrie forestière, pour la production de meubles en Tek par exemple, est lourde de conséquences, tout comme l’industrie minière pour l’exploitation du coltan. Le coltan est un minerai utilisé notamment dans la fabrication des ordinateurs et téléphones portables. Des actions concrètes pour la protéger Un programme géré par la Fondation Aspinall et soutenu par BEAUVAL NATURE (Association Beauval Conservation et Recherche) a été mis en place. Il a pour objectif la réintroduction et le suivi en forêt des gorilles des plaines saisis par les autorités ou nés dans des parcs zoologiques européens. Le programme consiste à recueillir les jeunes gorilles dont les mères ont été victimes de braconnage. Le plus souvent, ils sont confisqués par les autorités, au cours de tentatives de ventes sur des marchés. D’autre part de jeunes gorilles nés en Angleterre aux Zoos de Howletts et Port Lympne, propriétés de la famille Aspinall, sont envoyés au Gabon pour être réintroduit. Après un séjour au centre de sauvegarde, les petits sont remis dans la nature et suivis dans des zones protégées. Deux groupes ont déjà été relâchés à deux endroits différents. Le premier groupe, réintroduit en 2001, était constitué de 26 gorilles. Le second groupe, relâché en 2004, était formé de 20 individus nés au Gabon, victimes du braconnage et du trafic, et 10 autres nés en Angleterre. Un troisième groupe est en cours de formation. La quarantaine de gorilles relâchée et les premières naissances à l’état libre apportent un grand espoir pour le futur de cette espèce. En parallèle, un processus de sensibilisation et d’éducation de la population est mis en place. 45 Actions en 2014 : Congo En 2014 le programme a continué de suivre les 4 gorilles réintroduits en 2013 au Congo. Ces quatre gorilles ont été rejoints par une jeune femelle et par un mâle adulte solitaire. Les autres groupes ont aussi été suivis et trois naissances ont été observées dans un des groupes. Des patrouilles sont présentes pour éviter le braconnage. Gabon Le plus grand groupe constitué de gorilles réintroduits se trouve dans ce pays : 24 au total. L’observation de ce groupe est de plus en plus difficile et des caméras-piège ont donc été installée. Une nouvelle naissance a eu lieu dans ce groupe. Un second groupe a été réintroduit le 24 Juin dernier. Malheureusement 4 jeunes et 1 bébé sont morts et une cinquième femelle est portée disparue. Les causes de ces morts ne sont pas encore connues, mais tout laisse à penser que cela est dû au stress lié à la réintroduction, à la présence dans les parages d’un mâle adulte et à un avortement d’une des femelles. Le stress engendré par ces divers évènements aurait diminué leur système immunitaire et causé des troubles au niveau de leur santé. Le reste du groupe (4 individus) a été recapturé et réinstallé dans les enclos de pré-réintroduction. Il est important de noter que ce programme est le seul programme au monde de réintroduction de grands singes et qu’il y a encore beaucoup de choses à apprendre dans ce domaine. 46 Guadeloupe : lamantin des Antilles Avec le Parc National de la Guadeloupe Une espèce en sursis Classés « en danger d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), il resterait moins de 5 000 lamantins des Antilles. En Guadeloupe, leurs effectifs ont dramatiquement diminué à partir du XVIIIème siècle, pour aboutir à leur disparition au début du XXème siècle, victime d’une chasse intensive. A l'heure actuelle, cette espèce n'est plus présente dans les Petites Antilles, créant un vide entre les populations des Grandes Antilles au nord et celles de Trinidad et Tobago et du plateau des Guyanes au sud. Ces populations sont souvent distribuées de façon discontinue, les petits groupes qui les constituent n'ayant que peu ou pas d'échanges entre eux. En outre, ces populations sont menacées par le braconnage, les pollutions, les captures accidentelles, les collisions avec les bateaux... Aussi, dans la majeure partie de son aire de répartition, une disparition totale de l’espèce est probable dans le moyen terme. Des actions concrètes pour la protéger En 2002, un projet de réintroduction du lamantin des Antilles dans le Parc National de la Guadeloupe a été initié. Pour réussir la réintroduction du lamantin en Guadeloupe, il est indispensable de disposer d’un noyau fondateur d’au moins 15 individus, avec une majorité de femelles. Suite au travail d'un groupe d’experts scientifique, le choix de la provenance des animaux s’est porté en faveur de lamantins élevés en captivité, imposant une période d’acclimatation et de réapprentissage de la vie sauvage. Les premiers individus arriveront au centre de soins et de réintroduction de Guadeloupe en 2014 et ce jusqu’en 2019. Ce projet de réintroduction du lamantin en Guadeloupe s'échelonne en deux phases qui seront accompagnées d'actions d'information, de sensibilisation et de communication, essentielles à l'acceptation et à la diffusion du projet à toutes les échelles : - une phase préparatoire (2010-2014) : travail de concertation à mener auprès des populations riveraines de la baie, des acteurs socioprofessionnels et des collectivités. Un centre de soins devra être construit pour être en mesure d'assurer l’acclimatation et la reproduction des animaux. - une phase de réalisation et de suivi (2015-2019) : réintroduction d’animaux dans la Baie du Grand Cul-de-Sac Marin. Avant leur relâcher définitif, les animaux passeront par un enclos de pré-relâcher, installé dans le milieu naturel, afin d’assurer le suivi sanitaire et leur adaptation à leur nouvel environnement. 47 Bénéficiant d’une expérience de plus de 30 ans en matière de gestion de grands mammifères en danger, notamment le lamantin, le soutien de Beauval permettra : - une formation technique des équipes du projet de réintroduction par Beauval ; - une mobilisation des équipes de Beauval dans des étapes clés du projet ; - des échanges techniques et de compétences. • • • Actions en 2014 : En 2014, les principales actions du programme de réintroduction du lamantin en Guadeloupe furent liées à la préparation des enclos pour recevoir les premiers animaux du Brésil et à toute la logistique nécessaire à ce transfert : - Construction du Centre d’élevage des lamantins (qui a été visité par deux membres de Beauval Nature en Novembre 2014). - Mise en place de la logistique pour le fonctionnement de ce centre avec des spécialistes internationaux. - Recrutement des équipes (soigneurs, vétérinaires et chargés d’étude). De plus, le programme a été discuté et présenté à divers forums, comme par exemple à la réunion du groupe de spécialistes de l’UICN sur les Sirénidés ou au Forum de Conservation de l’AFdPZ. Un autre aspect important des actions de 2014 fut la poursuite des actions de mobilisation et d’adhésion de la population et des acteurs locaux à travers la télévision, radio et presse, et auprès des écoles. 48 Indonésie : Dragons de Komodo Avec le Zoo de Chester Une espèce en sursis : Le Dragon de Komodo l(Varanus komodoensis) est endémique de cinq îles en Indonésie du Sud-Est. Quatre de ces îles (Komodo, Rinca, Nusa Kode et Gili Motang) font partie du Parc National Komodo. Jusqu'au début des années 1970, les Dragons de Komodo étaient aussi présents sur la côte occidentale, du nord et du Nord-Est del’Ile de Flores. Depuis lors, la densité de population a diminué principalement à cause de l'expansion des communautés humaines et du déboisement forestier pour la culture sur brûlis. Sur Flores, le Dragon de Komodo est maintenant principalement présent dans les aires protégées de Wae Wuul et Wolo Tado, situées respectivement sur la côte occidentale et au nord de l'île. Récemment, Ciofi et de Boer (2004) ont estimé une densité de population de Dragons de Komodo au niveau de la partie occidentale de l’île de Flores environ 20 fois plus basse que celle enregistrée pour le Parc national Komodo. La protection de la réserve de Wae Wuul est d’une importance primordiale pour contenir l'expansion humaine et donc protéger l'habitat naturel des Dragons de Komodo qui restent sur cette île. Des actions concrètes pour la protéger : En 2007, l'ONG Survival Program (KSP) a été créée et un Protocole d'accord de 5 ans (MoA) a été signé avec le Bureau Central indonésien pour la Conservation de Ressources de Naturelles. L'établissement d'un tel accord est un accomplissement important pour KSP qui peut ainsi agir en tant que consultant et superviseur pour la protection de l'habitat des dragons de Komodo dans la partie occidentale de l’île de Flores et particulièrement pour la gestion et la conservation de cette espèce dans la réserve naturelle de Wae Wuul. Depuis 2009, et grâce au soutien des membres de l'EAZA participants au programme d’élevage de cette espèce (EEP), un recensement annuel des dragons de Komodo basé sur le principe de "capture, marquage et libération" a été amorcé en collaboration avec les autorités indonésiennes. Cela a permis d’évaluer la densité de la population et son évolution dans la réserve de Wae Wuul, au-delà des limites du Parc national Komodo. Actions en 2014 : - Entraînement des autorités environnementales de la région de Sunda aux techniques de suivi de la vie sauvage, en particulier des populations de varans de Komodo. Cet entraînement inclus les techniques de recensement du nombre d’individus (transects) et l’utilisation de caméras 49 - - - piège. Estimation de la population de varans de Komodo sur la réserve de Tujuh Melas Pulau sur la côte orientale de l’île de Flores. Suivi des espèces qui font partie du régime alimentaire des varans de Komodo en particulier du cerf de Timor, des buffles aquatiques et des cochons sauvages, sur cette réserve. Une découverte particulièrement importante est le fait que les varans de Komodo se nourrissent aussi de Chauves-souris frugivores. Cela représente un changement important de leur régime alimentaire. Organisation d’ateliers pour les enseignants et pour les élèves des communautés qui vivent à proximité de la réserve de Tujuh Melas Pulau sur la biodiversité terrestre de ce milieu où ils vivent, l’importance de l’utilisation durable des ressources et la préservation de l’environnement naturel. Supervision de patrouilles de surveillance pour : le combat des feux de brousse sur la réserve, le contrôle des chiens domestiques devenus sauvages, les braconniers et la coupe illégale de bois. 50 Indonésie : gibbons Avec Kalaweit Des espèces en sursis Classés parmi les grands singes, les gibbons sont les plus petits des anthropoïdes, mais ils n’en sont pas moins menacés. En effet, en Indonésie, les forêts sont détruites à un rythme alarmant par l’extraction de bois exotique et, surtout par la production d’huile de palme. Les jeunes gibbons sont par ailleurs régulièrement capturés pour devenir des animaux de compagnie. Plus de 6 000 gibbons seraient détenus illégalement, rien que sur les îles de Bornéo, Sumatra et Java. Des actions concrètes pour les protéger Créée en 1997, l’association Kalaweit œuvre pour la sauvegarde des gibbons et de leur habitat en Indonésie. Aujourd’hui soutenu par Beauval Nature, son programme de conservation s’articule autour de 4 grands axes : - Recueillir les gibbons détenus illégalement, la plupart du temps dans des conditions inadaptées : cages exigües, environnement stressant, carences alimentaires, absence de congénères, maladies. Pour certains, un long travail de réadaptation à la vie sauvage s’opère dans le but d’une réintroduction dans la nature. - Préserver les forêts indonésiennes notamment via la création de zones protégées, gérées conjointement par le gouvernement, les populations locales et Kalaweit. Pour cela, il s’avère nécessaire d’acheter des terrains aux forêts encore intactes. - Sensibiliser les Indonésiens au respect de la nature. - Associer la population et les autorités locales aux actions de Kalaweit. La lutte contre le braconnage ou les coupes de bois illégales se fait avec la collaboration de la police indonésienne, qui soutient ainsi le travail de l’association. Le soutien financier apporté par Beauval Nature permettra de créer 3 nouveaux espaces de vie pour les gibbons au Centre de Conservation des gibbons de Kalaweit. De plus, ce soutien financier permettra d’acheter 200 hectares de terrain supplémentaires et, ainsi, d’étendre la réserve Supayang, qui abrite une faune extraordinaire dont font partie les gibbons, les tigres de Sumatra, les pangolins ou encore les ours malais. Actions en 2014 : 76 nouveaux hectares de forêt Supayang (Sumatra) ont été achetés. La réserve a maintenant atteint la taille de 211 hectares. L'achat d'hectares de forêts se poursuivra aussi longtemps que cela sera possible. L'objectif est de poursuivre les efforts pour agrandir la taille de la réserve Supayang, où vit une faune importante. Cette zone est protégée par voie aérienne et par des patrouilles au 51 sol. Ces dernières ont été renforcées dans la réserve avec le lancement de patrouilles à cheval. Des écuries ont été construites pour les 3 chevaux et les patrouilleurs ont été formés pour pouvoir monter à cheval et prendre soin de ces derniers. Un programme visant à libérer plusieurs siamangs a été initié. 3 familles de siamangs ont été sélectionnées par l’équipe pour faire partie de ce programme. En août 2014, les trois familles ont été envoyées sur le site de libération. Des volières provisoires ont été construites pour les siamangs sur ce site, le temps pour eux de s’habituer à leur nouvel environnement. Les animaux sont toujours en observation pour le moment. Une application pour smartphone appelée « Help Wildlife » a été lancée en 2014. Cette dernière permet de recueillir des informations sur les animaux sauvages maintenus illégalement en Indonésie. Les indonésiens peuvent ainsi envoyer des photos et l’endroit où l’animal a été aperçu. Ces informations sont ensuite envoyées aux autorités par les équipes de Kalaweit pour les aider à confisquer ces animaux. Metro TV, l'une des plus grande chaîne de TV indonésienne a diffusé une série de 13 épisodes sur Kalaweit. Appelé «Kalaweit Wildlife Rescue" ce programme est axé sur la présentation des activités et de la mission de Kalaweit afin de sensibiliser la population indonésienne à la protection de la faune. Cette émission de télévision a été un véritable succès pour Metro TV et la chaîne a décidé de produire une seconde série en 2015. 52 Laos : saola Avec l’UICN Une espèce en sursis Classés comme « espèce en danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), les dernières estimations indiquent qu’il resterait très peu de saolas au sein des montagnes du Vietnam et du Laos. Bien que l’espèce souffre de la dégradation de son habitat dû à l’exploitation forestière et à l’agriculture, la menace principale reste la chasse. En effet, sa chasse est très répandue au sein de son aire de répartition, que ce soit pour la subsidence ou pour alimenter le marché de la viande de brousse. Entre 1995 et 2003, 30 saolas auraient été abattus au sein de la réserve naturelle de Pu Huong, au Viet Nam. Bien qu’il ne soit pas utilisé dans la médecine traditionnelle asiatique, le saola souffre de cette pratique car il est souvent piégé accidentellement, à la place d’autres petits ongulés qui sont, eux, utilisé pour la pharmacopée locale. Des actions concrètes pour la protéger Devant la nécessité d'une action urgente, ciblée et coordonnée pour sauver le saola de l'extinction, la SSC (Species Survival Commission), commission détachée par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), a créé un Groupe de Travail pour le Saola dès 2006. Composé par 21 membres, ce groupe de travail identifie les actions prioritaires pour la conservation du saola, trouve des financements et collabore avec différents partenaires pour la mise en œuvre et le suivi des résultats de ces actions. Le projet de conservation du saola comporte plusieurs objectifs : -le suivi de la chasse au Laos et au Vietnam en développant des méthodes de surveillance des populations de saolas, -l’évaluation de la taille et de la distribution de ces populations afin de mettre en place des zones protégées pour l’espèce, zones dont bénéficiera la grande diversité faunistique de la région, - sensibiliser les populations locales à la protection du saola, - augmenter le nombre de patrouilles avec l’aide des populations locales. Un projet de télémétrie est également prévu cours. Le suivi d’individus équipés d’émetteurs permettra d’acquérir de nouvelles connaissances sur l’écologie et la biologie de l’espèce et sera complété par une collecte d’échantillons biologiques (prise de sang…). 53 Actions en 2014 : En 2015, les principales actions du programme de conservation du saola au Laos et au Vietnam ont été la mise en place d’un programme de capture et d’élevage des saolas en captivité. Effectivement, étant donné le faible nombre de saolas restant dans la nature, l’avenir de cette espèce est étroitement lié à l’établissement d’une population captive qui puisse garantir la pérennisation de celle-ci. Dans ce cadre les actions principales menées en 2014 furent les suivantes : - Discussions avec les Gouvernements laotien et Vietnamien sur la localisation du programme d’élevage des saolas. Il a été décidé que celui-ci serait d’abord établi au Vietnam et des terrains ont été déjà attribués à cet effet. - Développement des plans pour la construction de ce Centre d’élevage - Recherche des financements nécessaires à sa construction. En parallèle, Beauval Nature a continué d’assurer la rémunération du coordinateur laotien du programme de conservation du Saola. Un étudiant laotien travaille actuellement avec les communautés annamites du Laos et du Vietnam pour établir un recensement plus précis de la population de saolas, définir les lieux potentiels de capture d’animaux pour le centre d’élevage et établir des réseaux de communication qui puissent permettre une intervention rapide en cas de capture d’un animal par une des communautés. Le programme de détection de l’ADN des saolas sur des sangsues s’est poursuivi avec des résultats assez positifs, notamment pour les espèces sympatriques des saolas. Toutefois, aucune détection d’ADN de saola pour le moment. 54 Madagascar : lémuriens avec l’association AEECL (Association pour l’Etude et la Conservation des Lémuriens) Des espèces en sursis Les lémuriens sont les figures emblématiques de la faune malgache. La régression du couvert forestier et la fragmentation des habitats sont une réelle menace sur la biodiversité malgache. 90 % des forêts originelles ont disparu, or certaines espèces animales, dont les lémuriens, dépendent entièrement de ces forêts. Les principales causes de la déforestation sont la culture sur brûlis, qui permet de fertiliser les sols, et les feux de brousse, qui permettent d’obtenir une nouvelle pousse pour le pâturage des troupeaux de zébus. Mais ces feux ne sont pas sans conséquence sur les forêts voisines Des actions concrètes pour les protéger L’AEECL (Association pour l’Etude et la Conservation des Lémuriens) regroupe de nombreux parcs zoologiques et institutions scientifiques. Elle a pour objectif de faire progresser la conservation des lémuriens par le biais de la recherche scientifique, la reproduction en parc zoologique et la protection de leur habitat naturel. Cette association travaille notamment à la protection du lémur aux yeux turquoise et au classement de son habitat en zone protégée. En protégeant le milieu d’une espèce emblématique telle que le lémurien aux yeux turquoise, classé « vulnérable » selon la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), toutes les espèces partageant le même habitat sont protégées. Actions en 2014 : En 2014, le programme a continué ses diverses activités de reforestation autour de la station d’Ankafara. L’AEECL a continué de payer le salaire de 42 enseignants qui ont signé un contrat avec l’AEECL pour enseigner l’éducation environnementale et participer à la protection de la forêt et au festival des lémuriens. La station de recherche a été améliorée. Cette station accueille 10 chercheurs par an. La recherche est menée en binôme avec un chercheur européen et un chercheur local. Le programme d’écotourisme initié en 2010 avec la construction d’un campement en 2013 a accueilli les premiers touristes en 2014. 55 Madagascar : vari noir et blanc, indri, sifaka, lémur des bambous Avec la fondation Aspinall Des espèces en sursis Située à l’est de Madagascar, la forêt Andriantantely est l'une des rares parcelles de forêt tropicale restante à Madagascar. Cette dernière abrite de nombreuses espèces de lémuriens classées « en danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) telles que le vari noir et blanc, l’indri et le sifaka. En 2009, le grand lémur des bambous, également classé « danger critique d’extinction » fut découvert dans cette forêt. Des actions concrètes pour les protéger Mené en collaboration avec des associations locales, ce programme de conservation a plusieurs objectifs : - Protection de l'un des sites prioritaires pour la conservation des lémuriens tels que définis par la stratégie de l'UICN pour la conservation de ces primates. - Protection des populations de quatre espèces de lémuriens les plus menacées à Madagascar, dont trois ont été répertoriées sur la liste UICN des 25 primates les plus menacés. - Sauvegarde de 4 000 ha de forêt tropicale, l'un des types d'habitats les plus menacés à Madagascar et l'un des habitats les plus riches au monde en terme d’espèces endémiques. - Mise en place d'une fondation communautaire pour la conservation à long terme de cette forêt et des lémuriens, en partenariat avec les associations communautaires et le ministère de l'Environnement malgache. - Un primatologue malgache sera engagé afin d’étudier les lémuriens présents au sein de la forêt Andriantantely. Il travaillera en collaboration avec les associations et les autorités locales afin de procéder à la surveillance participative des populations de lémuriens. Actions en 2014 : - L’étude de la distribution et de la densité de 4 espèces de lémuriens (indri, vari noir et blanc, sifaka diadème et lémur des bambous) sur la partie orientale de la forêt de Andriantantely a été achevée (l’étude sur la partie occidentale sera réalisée en 2015). - Quatre nouveaux groupes de lémurs des bambous ont été découvert durant ce recensement. - Des données sur le régime alimentaire, la composition sociale et les comportements des groupes de lémurs des bambous ont été recueillies. - Contrôle de la capture illégale de lémuriens dans cette région par l’intermédiaire de patrouilles. - 3000 livrets pédagogiques sur les 4 espèces de lémuriens ont été distribués aux écoles des communautés locales, et des visites de terrains ont été organisées pour certaines écoles. 56 Malaisie : orang-outan, éléphant de Bornéo avec l’association HUTAN Des espèces en sursis Depuis 1900, les populations sauvages d’orangs-outans de Bornéo et de Sumatra ont diminué de 85 % ! En effet, il ne reste plus que 54 000 orangs-outans à Bornéo et seulement 7 000 sur l’île de Sumatra. Menacés par la réduction et la fragmentation de leur habitat (exploitation du bois, plantations de palmiers à huile pour produire de l’huile de palme) et par le trafic illégal de jeunes animaux, les orangsoutans pourraient disparaître dans les 10 prochaines années. Des actions concrètes pour les protéger Depuis plus de 10 ans, Hutan a suivi 25 orangs-outans au jour le jour et développé un projet pilote d’éco-tourisme avec la population locale. Des villageois sont formés pour accueillir les touristes chez eux et les emmener observer des orangs-outans sauvages en forêt. Source d’emplois pour les habitants de la région, ce projet pilote les incite à gérer eux-mêmes leur patrimoine naturel. De plus, Hutan étudie et cherche à comprendre l’impact des plantations de palmiers pour la production d’huile de palme sur la vie des orangs-outans. Il s’agit de trouver le meilleur moyen de rendre compatible la vie de ces animaux avec la production industrielle. Enfin, Hutan a initié un travail de conservation des éléphants de Bornéo par la gestion des conflits avec l’homme. Une coopération étroite avec la population locale est indispensable afin de diffuser l’importance de préserver leur faune et leur flore. Elle devient d’autant plus vitale lorsqu’il s’agit de gérer les conflits hommes/éléphants. Pour parer à la destruction des plantations des villageois par les éléphants, Hutan a formé des assistants qui installent des clôtures. L’abattage des éléphants est ainsi évité. Les récentes études ont démontré que les orangs-outans sont capables de recoloniser les forêts réhabilitées après leur destruction. De plus, la présence d’orangs-outans a été mise en évidence au sein d’ilots forestiers isolés par les plantations d’huile de palme mais aussi au sein même de ces cultures. Les orangs-outans sont amenés à consommer les jeunes pousses de palmier à huile ainsi que leurs fruits provoquant ainsi des conflits avec les producteurs. 57 Actions en 2014 : - En 2014, 30 orangs-outans ont été suivis. - L’équipe de Hutan a rencontré quelques soucis avec un groupe de 9 éléphants qui est resté piéger dans une petite forêt à côté d’un village. Leur présence au sein de ce village a causé pas mal de dégâts provoquant des conflits avec les villageois. Ces éléphants ont finalement pu être transloqués au bout de deux mois et demi. - Des actions pédagogiques ont été menées dans 44 écoles touchant ainsi 7 000 élèves. - 175 patrouilles de jour et 61 de nuit ont été effectuées. - L’équipe a continué de s’occuper des pépinières nécessaires au programme de reforestation. - Les équipes d’Hutan ont assuré la formation des salariés du département forestier de Sabah à travers plusieurs ateliers, notamment sur la gestion de faune sauvage, l’utilisation de GPS, l’identification d’arbres, etc.). - Deux corridors établis via des terres achetés par l’intermédiaire de la World Land Trust vont être ajoutés à la réserve déjà existante à Kinabatangan. - 12 articles scientifiques et 40 articles de presse ont été publiés en 2014, de même que 40 présentations orales dispensées dans diverses conférences et ateliers. 58 Malaisie : les calaos Avec l’association HUTAN Des espèces en sursis A Bornéo, la région de la rivière Kinabatangan abrite une faune extraordinaire, dont 8 espèces de calaos : calao coiffé, calao casqué, calao rhinocéros, calao festonné, calao à casque rouge, calao largup, calao charbonnier et calao pie malais. Ces oiseaux sont dépendant des grands arbres, dont les creux formés dans les troncs leur permettent d’installer leurs nids. Malheureusement, la conversion des forêts en palmeraies, en faveur de la production d’huile de palme, diminue les sites de nidification disponibles pour les calaos. Ces derniers ne subsistent plus que dans des îlots forestiers, parfois isolés les uns des autres. Des actions concrètes pour les protéger En collaboration avec l’association HUTAN, les zoos de Chester en Angleterre, Woodland Park aux USA, et le ZooParc de Beauval en France, BEAUVAL NATURE soutient un projet de protection des calaos de Bornéo. Ce projet a pour objectifs : - d’étudier les différentes espèces de calaos présentes dans des zones cibles de la Kinabatangan afin de connaître leur cycle de reproduction et de migrations, - d’étudier la qualité de l’habitat dans ces zones, en déterminant notamment si ces zones sont propices à l’alimentation et à la reproduction des calaos, - de placer des nids artificiels permettant aux calaos de se reproduire malgré l’absence de grands arbres dans certaines zones, - de former des équipes locales pour suivre et protéger les calaos, - de promouvoir la recherche et la conservation des calaos de la région, - de développer des programmes pédagogiques avec les communautés locales concernant la conservation des calaos de la région. Actions en 2014 : En 2014, l’équipe sur place a surveillé 2 cavités naturelles creusées dans des troncs et 5 nids artificiels, lieux de nidification potentiels pour les calaos de la région du Kinabatangan. Ils ont eu la chance d’observer un couple de calao rhinocéros en train de nicher dans l’une de ces 2 cavités. Voilà 1 an maintenant que des soigneurs de Beauval et de Chester ont eu l’occasion de se rendre en Malaisie afin d’y installer des nids artificiels pour les calaos de cette région. Les enregistreurs de données placés au niveau des nids ont été récupérés et sont en cours d’analyse. Les premiers résultats semblent toutefois indiquer que ces nids sont utilisés, notamment par un couple de calao pie (cf photo à gauche). 59 Maroc : magot Avec BMCRif Une espèce en sursis Estimée à 17 000 individus en 1975, la population totale de magot est aujourd’hui évaluée à 15 000 individus, dont 200 àGibraltar. Classée espèce en danger » par l’UICN, les magots sont menacés par la perte de leur habitat dû à l'exploitation forestière intensive, le défrichement des terres pour l'agriculture, et le surpâturage par le bétail. A cela s’ajoute le commerce illégal pour le marché des Nouveaux Animaux de Compagnie, plus de 300 jeunes magots étant capturés chaque année dans la nature puis revendus. Des actions concrètes pour la protéger Depuis 2009, l’association BMCRif (Barbary Macaque Conservation in the Rif) étudie la relation entre les populations locales et les magots dans la région pastorale de Bouhachem au nord du Maroc où une coexistence entre les hommes et ces primates est difficile. Les actions de sensibilisations menées sur place ont permis de changer les mentalités et les bergers sont aujourd’hui chargés de suivre et de localiser les populations de magots de cette région. Plusieurs programmes de sensibilisation, notamment dans les écoles, ont été mis en place. En 2 ans, les équipes de BMCRif se sont déjà rendues dans 18 écoles situées afin de faire prendre conscience à la nouvelle génération de l’intérêt de protéger cette espèce et les forêts où elle vit. L’association organise également de nombreux événements sportifs et culturels, tels des tournois de football où des expositions afin d’y délivrer un message fort pour la conservation des magots. La construction d’un centre de conservation et d’éducation est en cours. Actions en 2014 : Le 19 juillet dernier, l’équipe du Barbary Macaque Awareness and Conservation (BMAC) s’est rendue à Rabat, au Maroc afin de sensibiliser et d’éduquer 95 enfants à la protection des magots, trop souvent victimes du commerce des NACs. Parallèlement aux actions dans les écoles, la construction du Centre de Conservation et d’Education dans la région de Bouhachem a progressé à grands pas. De nombreux particuliers ont d’ailleurs contribué à la construction de ce dernier offrant gracieusement éviers, fenêtres et autres matériaux. Cela démontre à quel point la population locale est favorable à la construction d’un tel Centre au sein de leur région. 60 Népal : panda roux Avec le Red Panda Network Une espèce en sursis Surnommé « renard de feu », le panda roux est classé comme « vulnérable » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). En effet, de nombreuses menaces pèsent sur cette espèce, telles que la dégradation de son habitat, notamment via les feux forestiers, et l’expansion de l’agriculture. La région de Panchthar-Ilam-Taplejung (PIT), au Népal, abrite 25% de la population mondiale du panda roux ce qui fait d’elle une zone prioritaire pour la conservation de cette espèce. Des actions concrètes pour la protéger L’ONG Red Panda Network soutenue par le programme d’élevage Européen (EEP) des pandas roux, a mis en place un programme de conservation communautaire pour lequel 42 gardes forestiers, issus des communautés locales, ont été embauchés. Ces derniers sont de vrais ambassadeurs pour la conservation des pandas roux, notamment auprès des communautés où ils ont été recrutés. Ces gardes effectuent un travail de suivi et de recensement des populations de pandas roux au Népal. Ils mettent en place et animent des actions pédagogiques auprès des populations locales, et organisent le combat contre les feux de forêt. Actions en 2014 : En 2014, 30 zoos européens, dont le ZooParc de Beauval via son association Beauval Nature, ont accepté de contribuer financièrement à ce programme de conservation, ce qui a permis d’embaucher 4 gardes forestiers supplémentaires. 61 Papouasie : kangourou arboricole avec le Woodland Park Zoo Une espèce en sursis Les forêts de Nouvelle Guinée sont détruites à un rythme très alarmant par l’exploitation minière et forestière. Les kangourous arboricoles sont menacés par la perte de leur habitat liée à la conversion des forêts en terres agricoles, principal moyen de subsistance pour les populations de cette région. Des actions concrètes pour la protéger Ces dernières années, le Woodland Park Zoo (USA) a travaillé à la création de zones protégées pour les kangourous arboricoles en Papouasie. Une aire protégée située dans la péninsule d’Huon a été officiellement reconnue en 2009. C’est la première zone protégée en Nouvelle Guinée ! Elle couvre 760 km2, soit 35 villages avec une population totale de 10.000 habitants qui ont donné des terres pour la création de cette réserve. Elle permettra de conserver leurs ressources naturelles, en particulier l’eau, mais aussi toutes les espèces qui y habitent, comme les dendrolagues de Matschie. En parallèle, des études de densité et de distribution ainsi que des observations sur l’utilisation de l’environnement naturel par les kangourous arboricoles sont en cours. Un programme d’éducation et de santé pour les communautés locales complète toutes ces actions. Actions en 2014 : Le programme a poursuivi la gestion de l’aire protégée YUS créée pour la protection des dendrolagues en Papouasie. Cette gestion a inclus les points suivants : - Des patrouilles mensuelles de 7 jours pour le suivi de l’aire protégéeet pour la vérification de l’absence de signes d’activités illégales (braconnage, coupe de bois, etc.). - Suivi des récifs de coraux sur la côte et mise en place de patrouilles côtières. - Le suivi télémétrique de dendrolagues pendant 8 mois. - Le prélèvement d’échantillons biologiques pour l’évaluation médicale des animaux. - L’établissement d’un plan de gestion durable de la réserve á long terme. - La mise en place de programmes éducatifs et médicaux auprès des communautés locales. - La production et la vente de café et cacao. - La formation des rangers et des villageois aux diverses activités. 62 Philippines : cacatoès des Philippines avec la Fondation Katala Une espèce en sursis Le cacatoès des Philippines ne se rencontre que dans les forêts basses et les mangroves des Philippines, dans l’archipel de Palawan. Ces dernières décennies, l’espèce s’est retrouvée au bord de l’extinction. En 1998, seulement une vingtaine de cacatoès est dénombrée à Rasa, petite île corallienne de la côte est de Palawan. Les raisons de son déclin ont été nombreuses : • Destruction de son habitat, en particulier des arbres où l’espèce nidifie et se nourrit, • Abattage systématique de tous les oiseaux considérés comme nuisibles par les agriculteurs, • Capture pour le marché des animaux de compagnie, • Tempêtes tropicales. Des actions concrètes pour la protéger Le ZooParc de Beauval accueille l’une des plus importantes populations d’Europe et gère le Programme d’Elevage Européen (EEP) pour cette espèce. BEAUVAL NATURE soutient activement la Fondation Katala aux Philippines, pour la préservation des lieux de vie des cacatoès. Depuis 2010, de nombreuses actions ont porté leurs fruits : • L’île de Rasa, qui héberge la plus grande densité de cacatoès des Philippines, a été classée comme réserve naturelle, • Une grande campagne de reforestation de cette île a été organisée avec l’aide des populations locales, • De nombreux bébés mouraient de faim par manque de ressources alimentaires. Ils ont été recueillis et libérés sur une autre zone de l’île, • Un réseau de gardiennage par des braconniers repentis a été organisé avec succès : la population locale d’oiseaux est passée de 20 à 200 individus. Ce réseau de gardes a été étendu sur les îles avoisinantes, où des réserves municipales ont été créées. Ce programme de conservation ne protège que 25 % de la population totale, mais les efforts de la Fondation Katala, avec le soutien d’BEAUVAL NATURE , ont permis de déclasser le cacatoès des Philippines du rang des espèces « en danger critique d’extinction » vers le statut « en danger », selon les critères de l’UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature). 63 Actions en 2014 : - Après une lutte acharnée de plus d’un an au niveau local, national et international, la construction d’une centrale électrique à charbon à proximité de Rasa, principal sanctuaire des cacatoès des Philippines, a été annulée. Les réintroductions de cacatoès des Philippines vont à présent pouvoir reprendre. Un atelier de préparation de ces relâchés a déjà été organisé à Manille avec les représentants de Rasa et des îles environnantes, îles où ces réintroductions vont s’effectuer. 64 République du Congo : chimpanzés avec l’institut Jane Goodall Une espèce en sursis Les forêts gabonaises abritent la plus importante population de chimpanzés d’Afrique centrale. Le Gabon a pourtant fait face à une diminution de 50 % de leurs effectifs ces 20 dernières années et la population de chimpanzés communs est aujourd’hui estimée à 40 000 individus. La chasse illégale, qui alimente le commerce de viande de brousse et le marché d’animaux de laboratoire et d’agrément contribue à ce déclin. Elle laisse derrière elle de nombreux jeunes chimpanzés orphelins. La destruction des habitats, et plus récemment les épidémies mortelles du virus EBOLA, aggravent la situation. Les connaissances des populations locales concernant les grands singes sont disparates : les menaces, la réalité de leur déclin, leur rôle écologique sont peu connus. Ce sont ces éléments importants qui ont conduit l’institut Jane Goodall France à créer en 2008 une antenne au Gabon pour y conduire de nombreux programmes éducatifs. Des actions concrètes pour la protéger BEAUVAL NATURE a décidé d’aider l’Institut Jane Goodall dans sa démarche de sensibilisation des populations locales : • Sensibiliser les populations sur l’importance du chimpanzé dans le maintien des forêts et par conséquent dans la conservation de toutes les autres espèces qui y vivent, • Susciter chez chacun l’envie de protéger cette espèce et son environnement, • Sensibiliser les populations sur l’hygiène, la santé et les conséquences sanitaires liées à la vie à proximité des chimpanzés, • Sensibiliser les populations sur les lois qui protègent les chimpanzés. Actions en 2014 : Suite à une épidémie de rage dans la réserve de Tchimpounga au Congo qui a décimé 30 personnes dans cette région, l’institut Jane Goodall, soutenu par Beauval Nature, a mis en place un programme de vaccination contre la rage des 170 chimpanzés du centre de réhabilitation de chimpanzés crée par Jane Goodall dans cette région. Parallèlement, un programme de vaccination des communautés locales et des chimpanzés sauvages de la réserve a aussi été établi et devrait se poursuivre en 2015. 65 République Démocratique du Congo : l’okapi avec la fondation Gilman Une espèce en sursis Depuis des siècles, la forêt d’Ituri sert de refuge aux okapis ainsi qu’à des populations de pygmées dépendantes des ressources naturelles de ce milieu. L’ouverture d’une route à travers cette forêt a entraîné un afflux d’immigrés en quête de nouvelles terres cultivables. Il en résulte une exploitation incontrôlée de la forêt et c’est tout son équilibre écologique qui est menacé. La guerre civile, qui sévit depuis des années dans le pays, entraîne un accroissement du braconnage et de la déforestation. Il ne resterait plus que 10 000 à 15 000 okapis à l’état sauvage sur 30 000 dénombrés avant la guerre civile ! Des actions concrètes pour la protéger En 1987, Gilman International Conservation (GIC) a établi un partenariat avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) pour protéger l’okapi et son habitat. En 2008, des okapis ont été « redécouverts » dans la forêt de Semiliki, en RDC. Ce programme gère aussi la population d’okapis hébergée dans le centre de recherche. Un grand programme d’éducation pour les tribus pygmées de cette région a été mis en place. La Fondation Gilman International Conservation a déjà atteint de nombreux objectifs, grâce notamment au soutien de BEAUVAL NATURE : • Signature d’un nouveau contrat, valable jusqu’en 2015, entre Gilman International Conservation et l’Institut Congolais pour la Conservation de La Nature. • Augmentation des patrouilles sur la réserve, contre la pression des exploitations minières illégales et la chasse pour la viande de brousse, • Entrainement de nouveaux gardes et développement de leur équipement (GPS, ordinateurs, téléphones satellites, uniformes, véhicules...), • Scolarisation de 120 enfants de la région depuis 2010, • Développement d’un programme de reforestation avec le soutien des communautés locales, • Développement d’un programme d’éco-tourisme. 66 Actions en 2014 : -L’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) a augmenté le nombre de patrouilles sur Epulu. Le projet de conservation des okapis auquel BEAUVAL NATURE participe, soutien l'ICCN via le paiement de primes de résultats pour les patrouilles, des rations pour les gardes en patrouille, du carburant et des pièces de rechange pour les camions et les motos, de la formation, de l'entretien des postes de patrouille, et des soins de santé pour les familles des gardes. Ainsi, il semblerait que le calme soit revenu au sein de la réserve d’Epulu. Toutefois certaines zones de la réserve continuent de subir des assauts de la part des rebelles, notamment pour l’accès à plusieurs mines d’or. -Un ultimatum a été lancé aux braconniers et aux mineurs clandestins ! On estime à 70 le nombre de camps miniers illégaux (or, diamants….) au sein même de la réserve d’okapis en RDC. Le 1er octobre dernier, les autorités congolaises ont donc lancé un ultimatum aux mineurs et braconniers, leur ordonnant de quitter la réserve avant le 15 octobre. Afin de les encourager à respecter cette demande, il a été convenu qu’aucunes poursuites juridiques ne seraient engagées à leur encontre s’ils évacuaient la zone avant cette date. Depuis le 15 octobre dernier, la police congolaise, les militaires et les gardes de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) ratissent la zone à la recherche de ceux qui n’auraient pas respecté cet ultimatum… Une grande avancée dans le combat que mène toute l’équipe de l’OCP (Okapi Conservation Project) contre les braconniers et mineurs illégaux. - Le programme d'agroforesterie continue à améliorer la production agricole et la fertilité des sols pour les agriculteurs de la région, réduisant la nécessité de convertir la forêt tropicale pour la production agricole. Cette activité génératrice de ressources pour les populations locales réduit le nombre de personnes qui s’impliquent dans des activités illégales pour soutenir leurs familles. L'année dernière, 15 032 arbres ont été replantés, deux tonnes et demi de semences et d'outils nécessaires aux agriculteurs de la région et des coopératives communautaires ont été achetés. Des potagers ont été établis dans sept villages. 67 République Démocratique du Congo : bonobo Avec les amis des bonobos du Congo Une espèce en sursis Après plusieurs décennies de guerre en République Démocratique du Congo (RDC), le bonobo a été décimé par la chasse, le commerce de viande de brousse et la perte de son habitat face à une pression humaine croissante et à une utilisation anarchique de la forêt. Il ne subsisterait que 5 000 à 10 000 bonobos à ce jour, contre une centaine de milliers dans les années 1990. Des actions concrètes pour la protéger Depuis sa création en 1994, l’association de droit congolais les Amis des Bonobos du Congo (ABC) met en œuvre un programme intégré de conservation pour cette espèce. Ce programme consiste à recueillir de jeunes bonobos au sein du sanctuaire LOLA YA BONOBO, dont les mères ont été victimes de braconnage. Après un séjour au centre de sauvegarde, les bonobos sont réintroduits au sein de zones protégées. Depuis 1994, l’ABC a reçu plus de 90 bonobos au sanctuaire. Dès 2009, une quinzaine de bonobos réhabilités au sanctuaire ont été relâchés à EKOLO YA BONOBO, une réserve spécialement créée au sein de l’habitat d’origine du bonobo. L’ABC organise des visites et autres activités éducatives à destination des jeunes Kinois, des fonctionnaires responsables de l’application effective des lois sur la protection de l’environnement, et des villageois résidant à proximité du site de relâcher. Les programmes éducatifs de l’ABC ont touché plus de 50 000 personnes en 2011. Pour produire un effet durable, les réintroductions doivent s’inscrire dans un programme intégré de protection visant à atténuer les principaux facteurs de risque pour l’espèce et comprenant notamment des activités de sensibilisation communautaire et d’éducation, des patrouilles antibraconnage et des microprojets socio-économiques favorisant le développement des populations locales. Actions en 2014 : -La nurserie a accueilli de nouveaux orphelins. Ces nouveaux arrivés ont ainsi reçu le suivi médical et nutritionnel nécessaire à leur réhabilitation. La nurserie avait justement fait peau neuve en 2013 : les améliorations apportées visent à réduire les infections respiratoires, particulièrement dangereuses pour les petits de la nurserie. Ils sont en effet très fragiles puisqu’ils n’ont malheureusement pas pu bénéficier totalement de l’immunité naturelle de leurs mères biologiques. Chez les adultes, plusieurs petits ont vu le jour au sanctuaire. 68 -EKOLO YA BONOBO, la zone de réintroduction des Bonobos recueillis par le sanctuaire, a également eu la chance de voir venir au monde le quatrième bébé depuis que les réintroductions dans cette zone ont été amorcées en 2009. Ainsi, 12 bonobos adultes évoluent et se reproduisent au sein de cette réserve, un grand espoir pour le futur de ces animaux dont les premières années de vie furent difficiles. Un nouveau groupe de bonobos issu du sanctuaire sera prochainement réintroduit à Ekolo ya Bonobo, à quelque distance du groupe actuel, permettant la dynamique de fusion-fission habituelle aux bonobos sauvages. Les activités d’éducation à la Conservation des bonobos se sont poursuivies. Plusieurs groupes scolaires ont visité le sanctuaire. Un éducateur de l’ABC dispense également des présentations dans les écoles de Kinshasa, en préparation des visites scolaires au sanctuaire. Ces sessions permettent aux élèves de mieux assimiler les messages éducatifs sur le bonobo, les risques qui le menacent, et les moyens de protection. Ces visites ont atteint presque 9000 élèves et enseignants. Enfin, l’ABC a investi dans l’achat d’une nouvelle pirogue permettant aux élèves de longer la réserve EKOLO YA BONOBO par le fleuve et d’observer ainsi les bonobos dans leur milieu naturel. 69 Sénégal : lamantin Avec Océanium Une espèce en sursis Avec moins de 10 000 individus subsistant dans la nature et une reproduction lente, le lamantin africain figure parmi les espèces dîtes « vulnérables » sur la Liste Rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La chasse, traditionnelle dans nombre de communautés de l’ouest africain, représente la principale menace, notamment dans le bassin du Niger. Partout interdite, elle reste pourtant encore largement pratiquée. Une autre menace pesant sur le lamantin provient de la destruction de son habitat, due à l’ensablement et à l’aménagement agricole des plaines inondables, à la pollution, à la construction de barrages pour l’irrigation ainsi qu’au déboisement des mangroves. La prise au piège dans des filets de pêche entraîne également des pertes importantes. Des actions concrètes pour la protéger En 2006, l’association Océanium s’est engagée dans une vaste opération de sauvetage des lamantins piégés dans les eaux du fleuve Sénégal. En effet, ce fleuve connaît périodiquement d’importantes crues, conduisant les lamantins à remonter très loin dans les bras de ce dernier, jusqu’à y rester prisonniers lors de la décrue. Afin d’assurer la surveillance du fleuve, Océanium a mis en place un réseau de sentinelles. Ces dernières ont pour mission de sensibiliser les populations locales à la préservation des lamantins et de leur habitat. Elles alertent par ailleurs les équipes d’Océanium lorsque des animaux sont piégés et qu’il est nécessaire de les capturer pour les transférer dans une autre zone du fleuve. Beauval Nature a décidé de s’engager auprès d’Océanium dans le financement du fonctionnement de ce réseau de sentinelles. Parallèlement à cette action, un projet de reboisement de la mangrove sénégalaise a été initié permettant d’impliquer les populations locales, notamment les écoles, dans la replantation de tout un écosystème naturel, abritant une faune d’une richesse extraordinaire, y inclus les lamantins. Plus de 100 millions de palétuviers ont déjà été replantés, représentant 5 500 hectares de mangroves, reconstitués grâce à la mobilisation de 110 000 personnes venant de 408 villages du Sénégal. Actions en 2014 Mobilisation autour du projet Dès Septembre 2014, l’association Oceanium a communiqué auprès des équipes, des jeunes et des écoles sur le sauvetage des lamantins. Ainsi plusieurs rencontres ont étés organisées avec les jeunes et les autorités locales de Matam, Nawel et de Kanel, pour la mise en œuvre du plan d’action participatif. 70 La mission à Matam a eu pour vocation de renforcer la prévention dans le milieu scolaire et de donner aux enseignants les moyens de former de façon ludique les sentinelles du futur. C’est donc au travers de classes participatives que le Président de l’Océanium Mr Haidar El Ali a échangé avec les élèves et les enseignants. Intervention Renforcement de la formation des jeunes sentinelles concernant les stratégies d’alerte précoces. Cette formation consiste à leur donner les outils nécessaires pour convaincre la population de l’importance et du rôle des lamantins et à améliorer les alertes précoces, pour réduire les risques de perte des lamantins. Répartition des tâches Pour une réussite du projet, des groupes ont été formés : une équipe de jeunes chargé de lancer l’alerte, de sauver les lamantins, et de veiller à leur survie, un superviseur chargé de suivre les actions et d’établir régulièrement un rapport. Renforcement de la communication et lien avec une école française Dans le cadre du renforcement de la communication autour de la protection des lamantins, Oceanium a aidé à mettre en relation une école française avec une école volontaire de Matam. Cette mise en relation permettra d’accroître le travail pédagogique. 71 Sénégal : Parc National de Niokolo Koba Avec Océanium Des espèces en sursis Le Parc National du Niokolo Koba, au Sénégal, reste l’un des derniers remparts contre l’avancée du désert, très rapide dans cette région du monde. Ce parc abrite une faune d’une grande richesse : lions, guépards, éléphants, hippopotames, chimpanzés mais aussi l’élan de Derby, la plus grande antilope du monde. Malheureusement, les feux de brousse continuent de ravager les forêts sénégalaises, menaçant de faire disparaître ces dernières, ainsi que les espèces qu’elles abritent. Chaque année, lors de la saison sèche, 1 500 feux de brousse sont recensés au Sénégal, causés par la combustion du couvert herbacé, qui peut atteindre 3 mètres de hauteur dans certaines régions. Ces incendies sont, pour la majorité, la conséquence des activités humaines telles que la mauvaise maîtrise des feux domestiques, la collecte du miel sauvage dans les arbres ou bien les campements de chasseurs qui brûlent les forêts pour en faire sortir le gibier. Des actions concrètes pour les protéger Dans le but de protéger le Parc National du Niokolo Koba contre les feux de brousse, BEAUVAL NATURE s’est engagée auprès de l’association Océanium. L’objectif de cette collaboration est de renforcer les capacités d’intervention sur les zones les plus sensibles du parc du Niokolo Koba par l’acquisition de réservoirs-pompes mobiles d’une capacité unitaire de 1 000 litres. En parallèle, Océanium souhaite développer la mobilisation des villageois face à la lutte contre les feux de brousse, en leur apportant notamment une formation et des moyens matériels, ainsi qu’en créant un réseau de surveillance à travers le pays. Ceci permettra de restaurer le Parc de Niokolo Koba et de préparer la réintroduction d’espèces quais disparues comme l’éléphant ou l’éland de Derbie Actions en 2014 : Mobilisation autour du projet L’association Océanium, a continué de mobiliser les populations limitrophes du Parc du Niokolokoba pour la lutte contre les feux de brousse. Oceanium a sollicité les comités locaux mis en place dans chaque village pour accompagner la mobilisation des ressources humaines et la sensibilisation des populations exposées. En 2014, 6 équipes mobiles de volontaires de l’Océanium ont été mise en place et ont sillonné les zones les plus ravagées par les feux de brousse. Les volontaires ont pour objectif de sensibiliser, de mobiliser les populations dans le cadre d’un comité de surveillance de lutte contre les feux de brousse et surtout d’agir pour éteindre les feux. Ils ont été équipés de: 6 véhicules, type pick up 4X4, de réservoirs avec pompe, de râteaux, de pelles, de « battes » à 72 feux. Sensibilisation et mis à disposition des moyens matériels nécessaires Plusieurs missions dans différentes zones (Parc du Niokolokoba, Tambacounda, Kedougou, Touba fall, Sinthiou malem, Koussanar) ont été organisées. L’objectif était, d’une part, de porter l’information aux autorités en leur demandant leur aide pour faciliter les actions de lutte contre les feux de brousse et d’autre part, les sensibiliser et mettre à leur disposition des moyens techniques, humains et matériels pour la réduction des risques et catastrophes. 73 Sierra Leone : chimpanzés de l'ouest avec le sanctuaire de TACUGAMA Une espèce en sursis La Sierra Leone abrite l’une des plus importantes populations de chimpanzés de l’ouest. Bien que les chimpanzés soient intégralement protégés en Sierra Leone, ils paient encore un lourd tribu au braconnage, à la chasse pour la « viande de brousse » et à la déforestation. Ainsi, cette sous-espèce de chimpanzés a déjà totalement disparu de trois des pays de son aire de distribution. Avec une population actuelle estimée entre 20 000 et 50 000 individus, le chimpanzé de l’ouest est en danger de disparition. Des actions concrètes pour la protéger Créé en 1995, le sanctuaire de Tacugama accueille les chimpanzés victimes du commerce illégal et de la déforestation. En 2008, Tacugama s’est impliqué dans une nouvelle mission avec le soutien de Beauval Nature (Association Beauval Conservation et Recherche) : effectuer un recensement des populations de chimpanzés en Sierra Leone. Grâce à ce travail, la distribution actuelle des chimpanzés dans ce pays a pu être définie, de même que l’état actuel des populations et de leur habitat naturel. Cette mission a aussi permis d’identifier des zones de réintroduction potentielles pour les chimpanzés du sanctuaire de Tacugama. Ce travail s’est conclu en 2010 par d’excellentes nouvelles ! La population en Sierra Leone est en fait supérieure aux estimations ! 4 800 animaux ont été recensés pour une estimation initiale de 2000. Pour maintenir cette population, des zones protégées doivent être créées. Actions en 2014 : L’année 2014 a été une année très difficile pour ce programme. Situé en plein cœur de la Sierra Leone, le sanctuaire a donc été confronté à la crise liée au virus EBOLA. Le sanctuaire a dû être fermé aux visiteurs durant plus de 4 mois. Le programme d'éducation au sein des écoles a également été mis en attente depuis ces 6 derniers mois en raison de la fermeture de ces dernières. De même, tout le travail de terrain a été mis en attente. Afin d’aider les acteurs du programme à surmonter cette crise, le programme a lancé un appel d’urgence auquel Beauval Nature à répondu. Ainsi, 1 000€ ont été donné au sanctuaire et ont permis d’acheter de la nourriture aux chimpanzés. 74 USA : Symposium sur les flamants TAG des ciconiformes Un Symposium sur les flamants a eu lieu entre le 5 et 9 Octobre 2014 au Sea World de San Diego. Beauval Nature a contribué à son financement. Un total de 101 participants provenant de 57 organisations différentes et 18 pays ont assisté à la réunion. Nous attendons maintenant la publication des conclusions de ce symposium qui devraient être distribuées en 2015. Un livre sera aussi publié sur la conservation des flamants à travers le monde. 75 Rapport Recherche 2014 76 Introduction : L’année 2014 a été une année de transition pour la Recherche. En effet, suite au changement du Directeur de la Recherche de l’Association Beauval Nature, il a fallu du temps à ce dernier pour redéfinir les projets à mener. Toutefois, malgré le fait que les dépenses en Recherche ont été nulles en 2014, ce n’était pas le cas pour les activités. En effet, 2014 a vu plusieurs projets initiés précédemment se concrétiser, notamment avec 6 parutions scientifiques dans diverses revues. Liste des publications en 2014 : • Bussière H., Mulot B., Bairrao Ruivo E., Pasquet E. Subspecies identification with mtDNA and morphometrics in captive palm cockatoos, Probosciger aterrimus. J Zoo Aq Res. 2014. 2(1): 17. • Redelsperger F., Cornelis G., Vernochet C., Tennat BC., Catzeflis F., Mulot B., Heidmann O., Heidmann T., Dupressoir A. Capture of syncytin-Mar1, a fusogenic endogenous retroviral envelope gene involved in placentation in the Rodentia squirrel-related clade. J Virol. 2014. Jul; 88(14): 7915-7928. • Cornelis G., Vernochet C., Carradec Q., Souquere S., Mulot B., Catzeflis F., Nilsson M., Pierron G., Heidmann O., Zeller U., Dupressoir A., Heidmann T. Retroviral envelope gene captures and syncytin exaptation for placentation in Marsupials. Proc Natl Acad Sci USA. • Galateanu G., Hermes R., Saragusty J., Göritz F., Potier R., Mulot B., Maillot A., Etienne P., Bernardino R., Fernandes T., Mews J., Hildebrandt TB. Rhinoceros feet step out of a rule-ofthumb: a wildlife imaging pioneering approach of synchronized computed tomographydigital radiography. PLoS One. 2014. Jun 25; 9(6). • Nicol JT., Liais E., Potier R., Mazzoni E., Tognon M., Coursaget P., Touzé A. Serological crossreactivity between Merkel cell polyomavirus and two closely related chimpanzee polyomaviruses. PLoS One. 2014. May 9; 9(5). • Mulot B. 2014. Koala retrovirus related diseases in European zoo-based koalas (Phascolarctos cinereus). In The Koala and its Retroviruses: Implications for Sustainability and Survival, ed. Geoffrey W. Pye, Rebecca N. Johnson and Alex D. Greenwood. Technical Reports of the Australian Museum, Online 24: 51–54, http://dx.doi.org/10.3853/j.18354211.24.2014.1614 77 Rapport communication 2014 78 REALISATIONS EN 2014 SITE INTERNET • • Développement d’un nouveau site internet, distinct du site de zoobeauval. Chapeauté par ZooBeauval PARRAINAGES Très grand succès en 2014 : 88.676 € ! 2010 14 699 € 2011 44 975 € 2012 61 906 € 2013 77 947 € 2014 88 676 € 100 000 € 90 000 € 80 000 € 70 000 € 60 000 € 50 000 € 40 000 € 30 000 € 20 000 € 10 000 € - € 2010 2011 2012 2013 2014 Meilleure année, avec une progression constante depuis la création des parrainages. La mise en ligne des paiements a porté ses fruits 79 Opération Opération commerciale en oct-nov (livre photo offert pour un parrainage) qui a permis une forte augmentation et n’a pas pour autant gêné le mois de décembre, traditionnellement notre plus gros mois. Quelques chiffres amusants sur les parrainages : • 46 animaux à parrainer • 2496 parrains • 2021 parrainages en ligne pour 58.000 € • 640 parrainages Poste pour 12.200 € • Animal le plus parrainé ? • • Toujours Liao panda roux et Asu Tigre de Sumatra Le moins parrainé ? • Les paresseux… EN PREPARATION : LES BOXS PARRAINAGES Cette opération n’a pas pu être menée pour des problèmes législatifs (impossible à l’association de « vendre ». Il faut rester dans une enveloppe beaucoup plus basse. Des parrainages Boxs : 4 éditions spéciales par an : Noël. St valentin, Printemps et automne. Box avec peluche de l’animal concerné, goodies (porte-clés, autocollants et autres), fiches imprimées Beauval Nature, mise en avant de nos programmes, etc. Mise en vente chère (150€) pour garder le côté premium et édition limitée. Lancement printemps 2014 avec la panda box. LA MAISON DE LA CONSERVATION Informations et jeux autour de la campagne EAZA. Récolte de fonds (ainsi que par le biais de tirelires disposées dans les points restauration du ZooParc. Le succès de cette maison se confirme ! 80 • • • • Vente des Zoologistes Juniors (cf. paragraphe) et des pandas Juniors Maquillage d’enfants Informations, panneaux, vidéos sur les programmes et les actions menées par ABCR Informations sur les parrainages et vente. • • • • • 4780 € parrainages pris à la Maison de la Conservation Kiosque Pandas et Maison de la Conservation : 11.000 € Nouvelles tirelires dans le Zoo Récolte 2013 : 6 350 € Objectif 2014 : 5364 € : décevant ! ZOOLOGISTE JUNIOR ET PANDA JUNIOR : 5€ Livret de jeu « Zoologiste Junior » et « panda junior » vendus au profit d’ABCR. Les enfants doivent remplir un livret dans le ZooParc, puis le ramener aux animatrices, qui vérifient les réponses et leur donnent en récompense en badge « Je suis un Zoologiste Junior », une affiche, un diplôme. Ils doivent également prêter le serment du Zoologiste Junior. Les bénéfices sont intégralement reversés à Beauval Nature. LES JOURNEES BEAUVAL CONSERVATION EN 2014 Mise en place de différentes Journées de la Conservation, appelées Journées Beauval Conservation, à destination du grand public, selon un calendrier établi sur l’année • • Responsable : Laure Pelletier, aidée d’une stagiaire Stéphanie Cadet. 6 Journées Beauval Conservation • AOP St Maure de Touraine • Journée des rapaces • Journée du développement durable à destination des scolaires • Journée des okapis • Journée des tatous • Journée des rhinocéros 1ère Journée Beauval Conservation 23 avril 2014 • Une journée en partenariat avec l’AOP St Maure de Touraine, où l’idée était de présenter à notre public un de nos partenaires principaux et de promouvoir le mécénat. • Livret distribué aux visiteurs • Mini jeux • Stand de dégustation du fromage Ste Maure de Touraine • Valorisation du partenariat par des pancartes dans le zoo. 17 mai 2014: la journée des rapaces Présentation du nouveau spectacle de rapaces : Les Maitres des Airs Sensibilisation du public au rôle des rapaces Jeux sur place (intronisation dans une tribu de guerriers du ciel) et jeu sur facebook. 81 Journée du développement durable à destination des scolaires Jeudi 5 juin 2014 avec la présence de groupes scolaires sur le zoo. • Journée en partenariat avec le service Pédagogie • 3 jeux différents • Tri sélectif • Cycle de l’eau • Qui consomme quoi ? • Création d’un livret posté sur le site internet à destination des enseignants https://www.zoobeauval.com/assets/gp/protection/documents/livret_jbc_developpement-durable.pdf Y’a une fête chez les okapis • Samedi 28 juin 2014 • Fêter l’anniversaire de 1 an de M’Buti • Expliquer la vie des animaux en parc zoologique et la gestion des naissances Le but : récolter des fonds pour reboiser la forêt natale des okapis. Soutien avec un jeu facebook (trouver dates d’anniversaire de 3 individus emblématiques du zoo) Le tatou, c’est d’la balle ! • 12 et 13 juillet 2014 • La journée qui a généré le plus de participants • Les enfants devaient participer à la coupe du monde des tatous Jeu Facebook en soutien Journée des rhinocéros 9 aout 2014 • Les enfants devaient réaliser une importante enquête : résoudre la disparition d’un rhinocéros blanc de la savane africaine. • Un jeu très réfléchi mis en place par Stéphanie Cadet. Collecte de fonds BILAN DES JBC • Sur quoi se baser pour le bilan ? • Récolte de fonds réussi ? • Sensibilisation du public ? • Les JBC fidélisent et sensibilisent le public qui est enchanté. • Elles ne font pas venir spécifiquement : le public présent participe mais ne vient pas exprès au ZooParc. • Les fonds récoltés sont maigres mais l’enthousiasme des participants est fort. • Le retour de communication sur les réseaux sociaux est positif, alors qu’il est difficile par ailleurs de mobiliser les internautes sur les problématiques de conservation. • Aucun retour presse (un article) malgré communiqués et dossier de presse PISTES D’AMELIORATION DES JBC Propositions de Stéphanie Cadet 82 • • • • • Renforcement des réseaux sociaux avec un livetweet de la journée, un feuilleton sur facebook centré sur un programme, des interviews de participants aux programmes. Relier plus encore Beauval Nature et les Journées Beauval Conversation (newsletter sur facebook). Trouver un moyen pour toucher la presse Vidéo spécifique sur les JBC, à publier sur Youtube Et en 2015 ? Discussion. NOUVELLES TIRELIRES Mise en place de nouvelles tirelires, plus amusantes et plus solides Ces nouvelles tirelires n’ont pas donné autant que nous l’espérions : • Nouvelles tirelires dans le Zoo • Récolte 2013 : 6 350 € • Objectif 2014 : 5364 € : décevant ! Maison DE LA CONSERVATION • • • • • • • Informations et jeux autour de la campagne EAZA Maquillage d’enfants Informations, panneaux, videos sur les programmes soutenus par ABCR Le kiosque Beauval Nature est géré par des stagiaires. Ils imaginent les jeux, les mettent en place et assurent l’accueil. 4780 € parrainages pris à la Maison de la Conservation Kiosque Pandas et Maison de la Conservation : 11.000 € PANDAS Juniors et Zoologistes Juniors Bénéfice : 7994 € 2 livrets qui sont toujours un succès, pas seulement au niveau des fonds récoltés, mais aussi pour la sensibilisation des enfants et de leurs parents. En échange du livret rempli, les enfants reçoivent une affiche, un badge et un diplôme… et ils prêtent serment de défendre la planète ! Et ça marche ! NOUVEAUX PANNEAUX MIS EN PLACE 83