Numéro #9 - Pataquès

PATAQUÈS
Le magazine qui prend du bon temps
#9
GRATUIT
JUIN - AOÛT
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Direction artistique
Association PataPresse
Direction de publication
Association PataPresse
Fondateurs
Association PataPresse
Rédaction
Association PataPresse
Couverture
© Yann Bastard
Remerciements
Nos annonceurs pour leur confiance, nos
lieux de dépôts pour leur accueil, tous
les participants du jeu concours pour la
couverture, l'équipe Gentilly pour le relais,
Didine pour la relecture et toi pour avoir
lu les petites lignes...
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Pataquès
1, Résidence Gabriel Péri
35136 Saint Jacques de la Lande
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Magazine édité par PataPresse.
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AU CŒUR DE L’ÉTÉ, DE LA VILLE ET DE LA NUIT…
TOUS LES SOIRS • GRATUIT • 2016
8 JUILLET > 7 AOÛT, 23H
8 > 21 AOÛT, 22H30
L U M I
È R E S
PLACE DU PARLEMENT • RENNES
metropole.rennes.fr
Edito
Parfois un petit soduku vaut mieux qu'un long édito.
Bon été à tous !
N° ISSN : 2425-4797
Tirage : 10 000 exemplaires
Imprimerie : Imp. des Hauts de Vilaine
Liste de diffusion sur :
www.pataques-magazine.fr
UN ÉTINCELANT
S P E C TA C L E
DE PROJECTIONS
M O N U M E N TA L E S
Toujours plus de contenus sur :
www.pataques-magazine.fr
#4Championnats du monde de Molkky #6Hibou
#7Des films à voir en plein air #8La tortue rouge
#9Spielberg : ses erreurs impardonnables #10Librairie #11Lola Bensky
#12Tu reviendras #13Professeur Machin #14 Les prévisions de l'été
#16 Chagall #18 Trois groupes à découvrir en live #20Festi'quiz #22 Portrait
: La Femme #24Music Fresh #25Playlist #26Interview : Minuit #27The Dizzy
Brains#28La photo docu ment ? #30L'oeuvre décryptée par l'asso Transistor
#32Scènes : Rue Jean Jaurès #34Scène : Imprégnation #36Le Kaba
#37Le vin breton #38Le radeau utopique
ÇA ARRIVE PRÈS DE CHEZ VOUS
LES TOURNOIS DANS LES
FESTIVALS
CHAMPIONNAT DU MONDE DE MÖLKKY
© Scabycam | Bourkar | Citudor
Douze quilles, des centaines d'équipes, des milliers de spectateurs : et si l'évènement
sportif de l'été n'était ni l'euro de foot ni les J.O. de Rio mais le mondial de Mölkky ?
© Mölkky Association
Certains festivals prennent soin de leur
public en proposant un peu de sport.
Le mölkky, jeu de détente sur la plage ou à l’apéro,
est aussi une affaire d’experts. Des championnats du
monde existent, en effet, depuis 1996 en Finlande,
le pays créateur du jeu. Question compétition : « Le
mölkky est un jeu qui se joue à douze quilles et à la
fin c’est les finlandais qui gagnent », pourrait on dire
tant les scandinaves restent spécialistes de la discipline mais en 2012, cocorico c’est une quadruplette
française, membres du club de Pacé qui remporta la
coupe : Damien et Florent Bretesche, Pascal Olivier
et Jacky Saiget. Ce dernier, modeste, « ne pensait
pas un jour devenir champion du monde » mais
reconnait avoir été « touché d’entendre la marseillaise » en terre Mölkky.
250 équipes attendues du monde entier
Depuis les finlandais ont récupéré le titre (« ils jouent
plus stratégiques que nous » dixit Jacky) mais la
belle performance française a permis à l’association
pacéenne de pouvoir organiser les prochains championnats du monde cet été au Rheu. Une compétition ouverte à tous puisqu’il n’y a pas besoin d’être
4 PATAQUÈS
membre d’un club pour participer (comptez 90 euros
par équipe). Une bonne occasion de faire tomber les
quilles « dans un esprit convivial et intergénérationnel » et se frotter à quelques champions du monde.
« On attend environ 250 équipes et des délégations
du monde entier : Finlande, Belgique, Turquie, Japon, Bénin… » explique Christophe Saiget, président
de l’association et fils du champion du monde. Une
manière aussi pour lui de fêter de façon exceptionnelle les dix ans d’une association qui fût la première
française et qui participa activement à la popularité
du jeu en France : « on fabriquait et vendait 600
jeux par an avant qu’on en trouve un peu partout »
se souvient Jacky.
Côté pronostics, le champion du monde ne pense
pas renouveler l’exploit mais reste confiant : « On a
de très bons joueurs. Cette année les champions du
monde seront Français ». Les finlandais sont prévenus ! P
Où ? Quand ?
Inscriptions jusqu'au 30 juin
les 20 au 21 août à Le Rheu
Le Mix'N'Boules
Ni plus ni moins qu'un tournoi de pétanque sur
fonds de mixs, à Astropolis, histoire de tirer ou
pointer avant de retourner au manoir. Qui a dit
que les boules n'étaient pas techno?
A Astropolis, à Brest le 2 juillet
Le tournoi de bourkar (photo)
Le bourkar mélange hand ball, rugby (le but est
d'aplatir le ballon derrière la ligne) et sumotori
(l'équipe qui défend doit pousser un joueur adverse en dehors du terrain). Un sport de plage
fun, rapide et technique.
Au festival Chauffer dans la noirceur à Montmartin sur mer, le 14, 15 et 16 juillet
Le grand tournoi de flipper
Pour son retour, le festival Visions lance un
tournoi de "billard électrique". Le flipper choisi
ne sera annoncé aux doublettes que quelques
jours avant le festival. Ça va tilter dans le fort
de Bertheaume !
Au festival Visions, à Plougonvelin, le 6 et 7
Aout
Foot is not dead
Le sport à la route du rock ce n'est pas que les
batailles de boue et de paille, c'est aussi un tournoi de beach soccer où se mêlent équipes de
festivaliers, partenaires et officiels du festival.
Le droit au but de l'indie way of life.
A La route du rock, à Saint-Malo, le 14 Août
PATAQUES SE FAIT DES FILMS
Tout de suite maintenant © Ad Vitam
CINÉ ACTUS
HIBOU
Ramzy rate son envol
L'été fait le plein de cinémas en plein air. Pataquès a fait le tour des programmations
pour une petite sélection de films à regarder la tête sous les étoiles. DES FILMS A VOIR EN CINÉ PLEIN AIR
Summer camp
©Gaumont
Fin juin, l'équipe de So FIlm réinstalle son summer camp à Nantes..
Sans compétition, le festival « pour
tous les cinéphiles» prévoit des
soirées au Stéréolux, des avant-premières, des films décalés et rares,
les cartes blanches d'Albert Dupontel et Vincent Lacoste (photo) et
le président d'honneur, Jean Pierre
Léaud viendra présenter La Mort de
Louis XIV. Du 29 juin au 3 juillet.
Pour la première fois, Ramzy Bédia passe seul
dérrière la caméra et signe un Hibou, décevant .
10 ans de doc
© Droits réservés
Depuis 10 ans, Ty films organise les
rencontres du film documentaire
sur la plage de Mellionnec (22).
Au programme : des docus bien
sûr, des ateliers, une rétrospective
du cinéaste-voyageur Johan Van
der Keukenle, un yourte à sons ou
une carte blanche à Hors Format
Du 23 au 26 juin.
Live in Lake
Dans la lignée du Live at Pompéï
de Pink Floyd, le groupe Thomas
Howard Memorial a enregistré un
concert sans public dans le lac
asséché de Guerlédan. En résulte,
un film imprégné d'une ambiance
crépusculaire en harmonie avec la
musique aérienne des guingampais.
Le film, réalisé par Nicolas Charles
sera projeté au festival des Deux
cloches les 19 et 20 août.
6 PATAQUÈS
Pour sa première réalisation en solo, Ramzy Bédia a choisi un
sujet qui lui ressemble. Hibou, c'est l'histoire de Rocky, employé
maladroit et attachant mais invisible aux yeux des autres. Même
lorsqu'il décide d'enfiler un costume de hibou personne ne s'en
aperçoit dans son entourage. Mais les choses vont changer lorsque
Rocky croise une panda dans la rue et en tombe amoureux.
Avec son pitch décalé et l'art burlesque de son acteur/réalisateur,
on imaginait déjà Hibou comme un récit initiatique absurde et surréaliste dans la lignée d'un Quentin Dupieux (Rubber), d'un Spike
Jonze (Dans la peau de John Malkovitch) voire d'un Gondry (La
science des rêves), mais rien de tout ça. Victime de son concept
(en gros : une grosse peluche se balade dans la ville), Hibou est
plombé par un scènario poids plume qui aurait pu donner suite à
un sympathique court-métrage si le film ne s'éternisait pas sur une
heure et vingt-six longues minutes !!! Force est de constater que cet
oiseau n'a rien à dire et les seconds rôles ne peuvent l'aider. Un Guy
Marchand en roue libre dans son costume queue de pie, une pétillante Elodie Bouchez en panda maladroite, un clin d'oeil complice
d'Eric Judor, rien n'y fait : Hibou ne décolle jamais. Même le génie
de Philippe Katerine en voisin ermite est sous exploité. Au final,
on regrette que Ramzy n'ait pas été encore plus fou car la fable
enfantine sur l'acceptation de soi est certes attendrissante mais au
final, le film est plus souvent maladroit que drôle. Dommage, Hibou
aurait pu être chouette mais non. P
Hibou
de Ramzy Bédia
avec Ramzy, Elodie Bouchez, Philippe Katerine...
Sortie le 6 juillet
Inspiré de faits réels,
Pride retrace l'histoire
d'un groupe d'activistes
gay et lesbien qui décidèrent en 1984 de venir
en aide aux familles
des mineurs en pleine
grève contre la politique
de Margaret Tatcher.
D'abord méfiantes, les
deux
communautés
vont peu à peur s'unir
pour défendre une
cause commune. Solidarité, humour et bons
sentiments, le lauréat
de la Queer Palm 2014
est présenté comme un
feel good movie grand
public dans la lignée de
The full Monty.
Avril 1945. A bord
d'un tank surnommé
« Fury », le sergent Don
« Wardaddy » Collier
et ses quatre hommes
plongent en pleine boucherie guerrière en s'engageant dans une mission suicide derrière les
lignes ennemies... Si le
film de David Ayer (End
Of Watch) se vautre, à
la fin, dans une morale
douteuse sur l'héroïsme
guerrier, Fury mérite au
moins d'être vu pour
sa réalisation âpre et
viscérale, ses combats
de chars surprenants
et un Brad Pitt toujours
impeccable.
Dans un tableau inachevé, les personnages
sont hiérarchisés en
trois catégories : les
toupins, entièrement
peints, les pafinis à qui
il manque quelques
couleurs et les reufs
qui ne sont que des
brouillons. Les toupins se considérant
supérieurs prennent le
pouvoir. Ramo, Lola et
Plume décident alors
de retrouver le peintre
pour rétablir l'harmonie. Cette délicate mise
en abîme, sur fond de
luttes des classes, offre
une réflexion poétique
sur l'art et la création.
Suite à un accident, un
troupeau de mouton se
retrouve avec un fermier amnésique, perdu
dans la grande ville.
Shaun, le plus malin
décide de partir à sa
recherche. Les autres
bêêêêêtes le suivent...
Dans la digne lignée
de Wallace et Gromit,
Shaun le mouton est
un film inventif, tendre
comme de la pâte à
modeler, gavés de gags
burlesques et de références pop (Le silence
des agneaux, bien sur).
A conseillé aux petits et
grands fans d'humour
so british.
Pride
Fury
Le Tableau
Shaun, le mouton
Le 5 août à Saint Malo
Le 13 Août - domaine
de la roche Jagu Ploëzal
de Matthew Wharchus
avec Bill Nighy, Imelda
Staunton, Paddy
Considine,...
Le 21 juillet - parc des
Gayeulles - Rennes
de David Ayer avec Brad
Pitt, Shia LaBoeuf, Logan
Lerman,...
de J-F Laguionie avec
Jessica Monceau, Adrien
Larmande, Thierry Jahn,...
de Richarc Starzak, Mark
Burton
Le 27 août - chateau
de la hunaudaye Plédéliac
PATAQUÈS
7
CRITIQUE CINÉ
Tout nouveau Spielberg est l'occasion de rappeler combien le réalisateur est un
génie (et il l'est vraiment) mais sa carrière n'est pas non plus parfaite. Petit rappel.
LA TORTUE ROUGE
Un conte contemplatif époustouflant
STEVEN SPIELBERG
Ses erreurs impardonnables
Il a fait des navets
©Wild Bunch- studio Ghibli
Produit par le studio Ghibli,
le film de Michael Dudok de
Wit est un poème délicat
sur l'existence d'un homme.
Laissez-vous embarquer.
Il a mis Indi dans un frigo
Un homme perdu dans les vagues fracassantes d'une tempête. Il se retrouve
naufragé sur une île déserte tropicale.
Seul et terrifié, face à une nature aussi
luxuriante que dangereuse, l'homme va
tenter de survivre. Il construit plusieurs
radeaux mais, tous sont coulés à chaque
fois par une tortue rouge qui lui refuse le
droit de partir...
«
Un conte poétique fait de
rêves et de mystères
La tortue rouge
de Michael Dudok de Wit
Sortie le 29 juin
8 PATAQUÈS
»
La tortue rouge est un film dont il est
difficile d'expliquer l'histoire minimaliste
sinon pour en dénaturer toutes les émotions. Le film nous embarque avec lui.
Rapidement, il s'éloigne des contours
du simple survival à la Robinson Crusoé
pour cartographier simplement l'existence d'un homme. Sans parole, sublimé
par la musique emphatique de Laurent
Perez del Mar, La tortue rouge réussit
son pari de captiver par son épure et
sa beauté à couper le souffle. Son dessin « à l'ancienne » gracile et expressif,
son esthétisme minimaliste, son rapport
à la nature et aux animaux rapprochent
La tortue rouge de la philosophie zen et
de l'art japonais. Pas étonnant donc de
retrouver le studio Ghibli de Myazaki (Le
voyage de Chihiro) et d'Isao Takahata
(Le tombeau des lucioles) en producteur japonais de ce premier film réalisé
en France par un néerlendais.Michael
Dudok de Wit signe à 62 ans le film d'une
vie : un conte poétique somptueux fait
de rêves, de contemplations et de mystères : de la carapace de la tortue apparaîtra une femme qui deviendra la compagne du naufragé. Ils auront un fils et
ensemble vivront une existence paisible
ou presque, faite de petits riens (la nage
onirique avec des tortues, la compagnie
de crabes complices) et de grand obstacles dont une scène furieuse de tsunani.
Et après une heure et demi, on se dit que
le film de Michael Dudok de Wit mérite
amplement son Prix Spécial à Cannes
dans la catégorie Un certain Regard car
on ne sort pas indemnes des yeux de
cette tortue rouge. Le film est un poème
visuel simple et simplement beau.
Avec Indiana Jones, Spielberg rendait
cool l'archéologie, les profs d'histoires,
les chapeaux, les rats, les serpents et
même une arme telle que le lasso !!!
Mais, il a fallu qu'il gâche tout avec
un quatrième volet dans lequel un
Harrison Ford fatigué se cache dans
un frigo pour survivre à une explosion
nucléaire. WTF ! La scène symbolique
d'un film ni fait ni à faire. Depuis,
Spielberg a reconnu son erreur. Faute
avouée, à demi pardonnée.
Par excès d'emphase et de sentimentalisme, Spielberg a transformé certains de ses films (Always, Amistad,
Le terminal...), en guimauves dégoulinantes dont le summum reste Cheval
de Guerre qui a la lâcheté de réduire
la première guerre mondiale, une boucherie sans nom, au destin d'un cheval
à qui il ne manque que la parole pour
s'en sortir : aussi convaincant qu'un
poster dans la chambre d'une ado.
Il a produit des navets
En tant que producteur, souvent on
ne retient de sa carrière que Gremlins,
Retour vers le futur ou Roger Rabbit
mais Spielberg est quand même
l'homme qui a aussi produit des purges
telles que Twister, Deep Impact, et
l'épileptique trilogie Transformers.
Pourquoi, Steven ? Pourquoi ?
La scène de la douche dans
La liste de Schindler
Il a permis de mauvaises
franchises
Ses films alimentent la machine à
pop corn (à billets ?). Les dents de la
mer est un chef d'oeuvre : on se tape
deux horribles suites. Jurassic Park
est révolutionnaire : on se tape trois
mauvaises suites. Impose ton véto,
Steven !
Dénoncer l'horreur est une chose,
l'instrumentaliser en est une autre. En
1993, Spielberg manquait son grand
film sérieux, La liste de Schindler,
en créant un faux suspense dans la
douche d'un camp autour d'un groupe
de déportées tout juste sauvées, dans
un ouf de soulagement, par l'eau qui
sort finalement des tuyaux. Au mieux,
c'est maladroit. Au pire, c'est obscène.
Il a retouché E.T
Pour la sortie DVD de son film culte,
Spielberg a imité son pote Georges
Lucas en effaçant les pistolets des
policiers par des talkie-walkies.
Ridicule sacrilège !! Ne touche plus à
E.T, Steven, c'est ton plus beau film !
LE BGG - Le Bon Gros Géant
de Steven Spielberg avec Ruby
Barnhill, Mark Rylance, Rebecca
Hall,...
Sortie le 20 juillet
PATAQUÈS
9
PATAQUES VOUS FAIT LES POCHES
LIBRAIRIE
Mathias et la Révolution
Osez
Lola Bensky de Lily Brett
la Curiosité
© DR. JC Lattès
2016/2017
Deux ans après le succès de Terres
Neuves, le photographe Jerôme
Sevrette revient avec Terres Neuves
[Re]Visions, un objet hybride comprenant un portefolio de polaroïds agrandis, deux cds et un livret
de textes. Pour ce second volet,
le rennais a de nouveau donner
carte blanche à une trentaine
d'artistes (Tue Loup, Ricky Maymi,
The apartments, Colin Chloé...)
pour composer des chansons ou
écrire des textes inspirés de ses
paysages crépusculaires. Disponible
en souscrition jusqu'au 15 août
pour une parution en septembre.
35euros. www.editionsdejuillet.com
Le péril Jeune © Cédric Klapisch
Terres Neuves la suite
En écho avec l'actualité, Leslie Kaplan fait de notre
relation avec la Révolution tout un roman.
Mathias se balade dans Paris. Il a rendez-vous avec son amie.
« Il fait très beau, un ciel sans nuage » pourtant, souffle un
vent révolutionnaire. Pas de barricade. Pas encore ? Pas d’Elysé en feu. Pas de pavés lancés. Pas de charge de CRS. Pas de
pouvoir renversé. Juste une idée qui circule : « des émeutes
auraient lieu en banlieue à cause d’un accident dans un hôpital ». La rumeur inspire les pensées du jour, invite au dialogue
dans un parc, dans le bus, à la terrasse
d’un café, entre inconnus, hommes,
La révolution n'a
femmes, français, turcs, algériens, argen- jamais eu lieu une fois
tins... car la France n'a pas le monopole pour toutes
de la révolution. « À bas toutes les bastilles » dira une touriste chinoise. Et, l’air de rien, le roman se
fait choral. Rebondit de personnage en personnage. La question révolutionnaire est, tour à tour, historique (« la révolution ? Laquelle ? 14 juillet 1789 ? 10 août 1792 ? 31 mai-2juin
1793 ? »), philosophique (« chacun a droit à la recherche du
bonheur »), sociétale (« il n’y a plus de peuple révolutionnaire, il n’y a que des consommateurs »), ou littéraire (« ça
me fait toujours pleurer la mort de Gavroche »).
Avec son style théâtral (le texte fut adapté sur scène en 2015),
Leslie Kaplan transcende son sujet, si galvaudé de nos jours,
en s’intéressant, non pas à l’acte révolutionnaire en lui même,
mais à l’idée qu’on s’en fait et, finalement, répond par un
roman exalté à une seule question : à quoi pensons-nous, la
veille d’une révolution ? Enthousiasmant. P
© DR.
«
Ne pas dépasser
Pour cet été, les éditions Goater
ont pensé à occuper vos bambins
en proposant un projet collectif et
original : Mon premier cahier de
coloriage féministe. Des dessins
à colorier accompagnés de textes
descriptifs et pédagogiques pour
discuter en famille sur la place de
la femme dans nos sociétés. 8,90
euros www.editions-goater.org
10 PATAQUÈS
Mathias et la Révolution
de Leslie Kaplan - Ed. P.O.L 253 pages - 16,90 euros
»
Les Virtuoses
Les femmes à Bretelles
Auschwitz, rock et régime : la quête identitaire
d'une jeune femme dans les années 60.
Le roman très autobiographique de Lily Brett raconte, fin des années 60, l’histoire d’une jeune pigiste de 19 ans envoyée par le magazine australien
Rock Out à Londres et New-York pour interviewer
des stars en devenir. Dans une langue enfantine et
légère, Lola retrace ses rencontres sans protocole
avec des musiciens à peine plus âgés qu’elle : un
Jimi Hendrix séducteur, un Brian Jones déphasé,
un Jim Morrison prétentieux, une Janis Joplin
complice ou un Mick Jagger attentionné. Mais à
travers ses interviews, c’est aussi son autoportrait
que Lola enregistre sur son petit magnétophone en
parlant autant d’elle que des bigoudis de Hendrix.
On découvre une jeune fille touchante, un peu trop
sage pour son époque, complexée par son poids et
portant en elle la souffrance et la culpabilité de ses
parents, rescapés d’Auschwitz. Entre candeur et
souvenirs plus graves, Lily alias Lola nous confie sa
quête identitaire chaotique. Surtout elle retranscrit
avec justesse l’esprit d’une époque et l’état de grâce
de toute une génération de musiciens. Ses pages
les plus nostalgiques sont d’ailleurs lorsqu’elle
énumère les disparitions tragiques de ceux qu’elle
a rencontrés, tous morts ou presque à 27 ans.
« Pourvu que je sois mort avant d’être vieux »
chantaient The Who dans My Generation. Lily Brett
a écrit son beau roman à 67 ans. P
Le médecin malgré lui LA 1990
Sages comme des sauvages / Volo
Une vie sur mesure
Thomas Dutronc
Lado A
Les Malentendus
Ancien malade des hôpitaux
Roméo et Juliette
Cali
Les passagers du Gawenn
Hyacinthe et Rose
Blick Bassy / Awa Ly
The secret church orchestra
Shirley et Dino
Les chatouilles
Manoukian / Moses
Le siffleur
Leïla and the koalas
Cirque Leroux

ouverture
abonnements
Lola Bensky
de Lily Brett - Editions 10 /18
310 pages - 7,50euros

vend.
01
Juil.
Centre Culturel Juliette Drouet
& Théâtre Victor Hugo / Fougères Communauté
02 99 94 83 65 / centreculturel.fougeres-communaute.bzh
FLASH INFOS
TU REVIENDRAS
de Karolina Chyzewska
Il paraît qu'il possède la collection complète du
QUID alors Pataquès l'a embauché. Professeur
Machin vous apprend tout ou rien. Surtout rien.
Un double portrait léger et touchant de deux générations de femmes en quête de liberté.
Les mariages et les banquets sont
des passages obligés de l'été. Mais ils
peuvent être aussi l'ocassion d'apprendre
deux ou trois choses.
Sachez, par exemple, que les alliances
se portent à l'annulaire gauche car,
selon une croyance antique, une « veine
d'amour » relierait directement ce doigt
au cœur. Dans les pays germaniques, on
la porte à la main droite et à l'orteil dans
la tradition hindoue.
Si vous portez une cravate, sachez
que l'origine du mot cravate est une
déformation du mot croate, lorsque
Louis XIII fît appel à un régiment de
hussard croate dont l'uniforme était
composé d'une écharpe blanche. A table,
n'hésitez pas à expliquer que la tradition
de trinquer remonte au moyen âge
lorsque, pour éviter d'être empoisonné
Sticky Pants
Pratiquent-ils "la chose" ? Ont-ils
des rencards? Sont-ils gays? Sontils exhibs? Pourquoi portent-ils
des costumes si près du corps?
Se masturbent-ils? La sexualité
des super-héros n'est-elle pas la
dernière grande question philosophique du monde moderne ?
Scénarisée par Toni Emeriau et
dessinée par Xav, la série Sticky
Pants, à l'origine publiée sur un
blog (licracacolle.canalblog.com),
donne l'opportunité de pénétrer
l'intimité des super-héros à coups
de gags délirants, à peu près tous
situés sous la ceinture : Batman
trouve des astuces pour s'envoyer Robin, Spiderman donne
son sperme sous forme de toile
d'araignées, Hulk craque son bermuda quand il jouit... C'est trash
(mais drôle), bas de plafond (mais
drôle) et avant tout un vrai hommage décomplexé à des comics
coincés (du cul) qui se prennent
trop souvent au sérieux. Xav sera
au festival Bulles à croquer les 2
et 3 juillet à Saint-Brieuc pour
dédicacer quelques Sticky Pants
ou son roman graphique Toxic
Boy (Ed. Sandawe) mêlant manga
et bédé franco-belge. P
Sticky Pants - Hard Pack
de Toni Emeriau et Xav
Ed. Monsieur Pop Corn
24,00 € - 192 pages
12 PATAQUÈS
© Karolina Chyzewska
La sexualité des Super-héros,
ce n'est pas sale !
Karolina est une « enfant issue de l’immigration ». Elle a
grandi avec l’Europe des années 90 dans une Allemagne cosmopolite. Ses amies sont allemandes, turques, philipinnes...
« Mais Karolina est elle une jeune polonaise qui a grandi
en Allemagne ou bien une jeune allemande d’origine polonaise ? » C’est pour répondre à cette question que la jeune
femme part s’installer un an à Cracovie à la recherche de son
« moi polonais », fantasmé pendant des années à travers les
souvenirs nostalgiques de sa mère qui choisit de quitter son
pays pour offrir une vie meilleure à ses enfants. « D’une certaine façon, j’aurais voulu vivre la même jeunesse qu’elle »
dira Karolina avant de vivre une année polonaise faite de
découvertes insouciantes et de petites galères...
Avec pudeur et légèreté, Karolina Chyzewska fait sienne la
citation d’Augustin d’Hippone mise en exergue : « la vie des
parents est comme un livre dans lequel lisent les enfants »
Elle entremêle le récit de son voyage avec les souvenirs de
sa mère pour, au final, dresser le portrait d’une génération
Erasmus fougueuse et rendre un hommage
touchant à la génération précédente qui
s’est battue pour plus de liberté. P
Tu reviendras
de Karolina Chyzewska
Editions L'oeuf
13 € - 96pages
239 000 mariages ont été
célébrés en 2015
334 divorces sont prononcés
chaque jour en France. Pour 3
cas sur 4 le demandeur est la
femme
on devait verser une petite quantité
de son verre dans le verre de l'autre et
réciproquement d'où deux tintements
de verre qui auraient inspiré l'expression
Tchin-Tchin.
Sachez aussi que l'invention de la boule
à facette remonte bien avant les années
disco puisque l'inventeur Louis B. Voeste
en déposa un brevet en 1924 mais vous
pourriez peut-être plutôt conclure la
soirée en racontant que la première
coupe de champagne aurait été moulée
sur le sein gauche de la marquise de
Pompadour, maitresse de Louis XV. Une
légende dont s'est inspirée, en 2014, la
sculptrice Jane McAdam Freud pour
créer une coupe à partir du sein gauche
de la top model Kate Moss. Fascinant
n'est ce pas ?
8000 mariages de même
sexe ont été célébrès
en 2015
L'âge moyen d'un
marié au premier
mariage
Professeur Machin
80% des mariages
ont lieu entre juin et
septembre
11 800 euros, le budget moyen
d'un premier mariage.
7000 euros, le budget moyen
d'un second mariage (Insee)
Voir l’information autrement
© Editions Monsieur Pop Corn
PATAQUÈS FAIT DES BULLES
PATAQUÈS
13
ACTUS
L' ETE SERA SULFUREUX
LES PREVISIONS POUR L'ÉTÉ
Météorologie, horoscope et boule de cristal, Pataquès
a essayé de deviner comment sera l'été. © Wild Bunch distribution
Bertrand Bonello, réalisateur du très beau L'Appolonide et du décevant Saint-Laurent revient
avec l'histoire d'un groupe de jeunes issus de
milieux différents qui se rassemblent le soir
pour faire exploser des lieux symboliques de
Paris. Son sujet sensible et sa non-nomination
à Cannes ne font qu'accentuer la réputation sulfureuse de Nocturama. Sortie le 31 août.
L' ETE SERA HAPPY
Pharell Williams vient
redonner la banane à
tout le monde le vendredi 15 juillet aux Vieilles
Charrues.
L' ETE SERA ROBERT
L' ETE N'AURA PAS SATTOUF
14 PATAQUÈS
© O.Marty
Même s'il n'est pas accompagné par
Led Zep, c'est toujours un honneur
de voir Robert Plant en live. Juste
histoire de vérifier qu'il fait partie
des grands chanteurs de ce monde.
A voir à Beauregard le 2 juillet.
Prévu pour Juin, le tome
3 de L'arabe du futur a
été repoussé à la rentrée. Sniff...
L' ETE SERA HANTE
Bonne nouvelle pour le porte-monnie, le
Binic Folks Blues Festiva (Oblivions, Sapin,
(photo), The Madcaps...) reste gratuit. Pour
le festival Do it yourself (Jacques, Colorado,
Christine...), si le pass week end est à seulement 15euros, la soirée du vendredi est, elle,
à prix libre, c'est à dire en d'autres termes :
" on est sympas mais ne faites pas trop les
radins ! "
Dans un été où les films évènements
sont fantomatiques, S.O.S Fantome 3,
le remake 100% féminin du film culte
d'Yvan Reitman, débarquera sur nos
écrans le 10 août. La bande annonce
laisse craindre la pire mais Bill Murray
y fait une apparition. Ouf !
© Sony Pictures
©Ikar photographie
L' ETE SERA ECONOME
© Gallimard
Condor, le dernier polar de Caryl Ferey est une plongée dans l'histoire
chilienne, des bas fonds de Santiago jusqu'au désert d'Atacama, à travers l'histoire d'amour d'une jeune
vidéaste mapuche et d'un avocat
spécialisé dans les causes perdues.
Ed. Gallimard - 19,50euros
© Droits réservés
© Droits réservés
L' ETE SERA BRÛLANT
PATAQUÈS
15
INTERVIEW EXPOS
avec les animaux, les coq, les ânes... qui
se retrouvent dans ses tableaux. Il était
émerveillé par peu de choses. Il était fasciné par les saltimbanques et le cirque,
ses costumes rutilants, ses couleurs qui
amenaient à lui une poésie extraordinaire, ludique et merveilleuse et qu’il
a ensuite entretenu dans ses œuvres.
Chagall rêvait d’autre chose que ce qu’il
voyait et sa peinture était le support
pour exprimer cela. Sa peinture est faite
à la fois d’irréel et de réalité.
CHAGALL
De la poésie
à la peinture
Du 26 juin au 1er
novembre - Fond
Hélène et Edouard
Leclerc pour le culture
Landerneau www.fonds-culturelleclerc.fr
Que représente pour vous l’œuvre de
Chagall ?
Un univers d’espoir pour l’homme et un
univers d’espoir pour la peinture. C’est
un homme qui a vécu sa vie suffisamment librement pour ne pas vouloir être
prisonnier de quoi que ce soit. Le monde
de Chagall est un monde de liberté. Sa
peinture était un moyen de dire autre
chose par le rêve, par la poésie d’où le
titre de l’exposition, De la poésie à la
peinture.
En quoi la poésie a-t-elle influencé sa
peinture?
On retient surtout de Chagall, la couleur
bien sûr mais il a aussi été fortement
marqué par son contact avec des écrivains et des poètes que ce soit Blaise
Cendrars, Guillaume Apollinaire, André
Breton, Louis Aragon, André Malraux...
Chagall disait qu’il « voyait leurs mots en
accord avec son monde et sa peinture ».
Son grand pouvoir était de s’attacher à
dire le pouvoir des mots des autres et de
les illustrer et c’est ce travail que nous
16 PATAQUÈS
Chagall souhaitait être libre ?
Chagall avait en lui l’univers de la création, le rêve d’un autre monde dans
lequel l’homme pourrait s’insérer de
façon heureuse. Le tout avec une grande
culture. Il avait les yeux émerveillés par
les rencontres qu’il faisait avec des écrivains, des poètes et des musiciens. Il
s'alimentait du rapport aux autres. Alors
que la seconde moitié du vingtième siècle
a abandonné son rapport à la couleur,
certainement parce qu’après tant de
désastres et d’horreurs, le pouvoir était
donné par le noir et le blanc, Chagall est
lui resté fidèle à la couleur, aux merveilleux de son enfance. Par sa peinture,
Chagall a donné aux hommes du 20ème
siècle, l'espoir. Et dieu sait qu’on en a
besoin à l’heure actuelle, et c’est pour
ça qu’il est moderne et fantastiquement
contemporain. P
avons mis en avant dans l'exposition.
Comment avez-vous fait ?
On expose beaucoup de ses tableaux du
monde entier mais aussi de très grands
livres illustrés faits de gravures ou de
lithographies que Chagall a fait. Ses illustrations des Ames mortes de Gogol et
des Fables de La Fontaine donnent une
autre lecture de son univers de peintre.
Le premier permet de parler de la Russie de son enfance et le second permet
d’évoquer la France où il s’est installé dès
1922 et aussi son rapport aux animaux.
La façon de La Fontaine de mettre en
scène les travers et les qualités de l’âme
humaine à travers le côté caricatural des
animaux le fascinait.
On a l’impression que sa peinture le
renvoyait sans cesse à son enfance…
Chagall parle de la Russie comme du fondement de sa culture. Il sait qu’il ne peut
pas s’en passer. Il a vécu dans une famille juive ascétique avec des règles très
strictes. Ses œuvres sont influencées par
ces traditions juives et cette vie rurale
Photo : collection privée • Graphisme DGCOM Rennes Ville & Métropole • Juin 2016
© Gerard Blot ® Marc Chagall ® Adagp
Où ? Quand ?
Chagall a traversé l'Europe, a été au
Etats-Unis. Il est mort presque centenaire. Peut-on dire que son œuvre est
le parcours d’un homme à travers le
20ème siècle ?
Oui. Chagall est né au 19ème siècle en
1887 et est mort en 1985. Il a quitté son
pays la Russie après la révolution de 1917
à laquelle il a beaucoup cru mais il a compris qu'il y avait beaucoup trop d'utopie
et le régime se durcissait. A Paris, il a
assisté dans les années 30 à la montée
du fascisme, de l’antisémitisme. Il a fuit le
Avec plus de 300 oeuvres
exposées
à
Landerneau,
jamais Chagall n'avait été
aussi bien offert à la vue du
public dans le grand Ouest.
Jean Louis Prat, commissaire
artistique de l'exposition, évoque l'oeuvre et le parcours
hors norme d'un des plus
célèbres peintres du 20ème
siècle.
nazisme et a connu l’exil aux Etats-Unis.
Il refusait toute idée d’état totalitaire.
Pour lui, l’important était d’aller voir ailleurs, de découvrir d’autres mondes.
SPECTACLES
GRATUITS,
PLACE DE LA MAIRIE
LES MERCREDIS
ET LES SAMEDIS SOIRS.
Les autres jours,
Transat se balade
dans les quartiers
…
DU 6 JUILLET > AU 27 AOÛT 2016
Retrouvez toute la programmation sur
acebook.com/metropole.rennes
MUSIC ACTUS
©Pataquès
Trois groupes à découvrir en live cet été
Dans les festivals d'été, les têtes d'affiche sont mises en avant mais les programmations sont
faites aussi de noms à découvrir. Pataquès vous en propose trois parmi d'autres.
Sans aucun doute, cette année, Colorado était LA révélation d'Art Rock.
Avec leur synth pop ensorcelante marquée par des mélodies aussi froides
que dansantes, le duo briochin Charles
Urvoy et Martin Audrezet, ne va pas
s'arrêter en si bon chemin. Ne ratez
pas la vague ! Le 8 juillet au festival Do
it Yourself à Plérin.
Et ta mère !
Si cet été, on n'a pas le compte en
banque pour voyager loin, on pourra toujours aller danser sur la musique africano-latino-manouche de
Zoufris Marracas et leurs chansons
revendicatives . Le 24 juin à Accords
et à cris (Fougères), le 8 juil. à Beg
Chopin (Tréguer), le 30 juil. À Au
Pont du rock (Malectroit).
18 PATAQUÈS
Où ? Quand ?
Le 19 août - festival des Deux cloches - Pédernec
Inconnu au bataillon, Solkins est la jolie surprise belge de l’été (avec le retour de Ghinzu)
et on la doit à Yann, le programmateur du festival Des deux cloches, qui a eu le nez fin car on
promet au groupe un bel avenir. Formé en 2012
du côté de Waterloo, Solkins dévoile un eletrorock atmosphérique lorgnant sur le trip hop et
qu’ils qualifient eux même de « gold pop » : un
alliage d’alchimiste fusionnant « des textes profonds avec des compositions sublimées par des
orchestrations». Et si les wallons apportent un
soin tout particulier à leurs visuels (voir le clip de
Someone to blame), Solkins profite aussi du live
pour sortir les costumes pailletés et laisser parler les guitares dans de belles envolées lyriques.
La ruée vers l’or peut débuter…
BANTAM LYONS
La fête de la melatonine
RENDEZ-VOUS
A noter dans vos agendas
Rendez-vous s’est fait connaître en 2013 avec une reprise de Wicked Game qui réhabilitait façon new wave
la dimension romantique sombre du tube de Chris
Isaak. Depuis, sans se laisser hanter par les fantômes
du passé, les parisiens ont su revisiter avec brio le mythe
du Manchester des années 80 à coups de morceaux
aussi toxiques que magnétiques à l’image de l’étourdissant The Others. Sur un rythme nerveux, la voix caverneuse tranche avec l’énergie folle qui se dégage de leur
musique aussi dansante que bagarreuse. Pour preuve,
leur second maxi, sorti en avril dernier et propulsé par
la claque Distance et son clip compilant des bastons
de rue chopées sur le net : la nouvelle carte de visite
d’un groupe à suivre en attendant le rencard pris dans la
fosse à Chauffer dans la noirceur, le festival qui, une fois
encore, portera bien son nom.
Où ? Quand ?
Le 15 juillet - Festival Chauffer dans la noirceur Montmartin sur mer
© Pierre-Ange Carlotti
© Hélène Bozzi
Quatre ans après avoir sabordé son
pourtant très bon groupe Wu Lyf,
Ellery James Robert est de retour
avec un nouveau groupe : LUH
(Lost Under Heaven). Formé avec
sa compagne Ebony Hoorn, LUH et
son premier album Spiritual songs
for lovers to sing sont taillés pour
parler aux amoureux. Le 13 août à
La Route du rock.
©Jodet
Goutez aux grands LUH
© Droits réservés
SOLKINS
Pépite Belge
Direction Colorado
Depuis 2013 et leur premier concert au Melody Maker à Rennes, les quatre brestois de Bantam Lyons,
aujourd’hui installés à Nantes, ont fait leur bout de
chemin (Trans 2014, Bourges 2015…) et sorti leur
premier album en avril dernier. Un premier opus
« enregistré dans l’urgence, en deux mois, pour
garder la spontanéité de leurs compos » et qu’ils
ont nommé Melatonin Spree, « la fête de la mélatonine », cette hormone du sommeil sécrétée par
le cerveau en cas d’absence de lumière : « le titre
d’une chanson qui n’existe plus mais qui correspond bien à l’ambiance de l’album » explique Loïc,
chanteur du groupe et auteur de la majorité des
paroles. Dans la lignée de leurs premiers EPs, « ces
amoureux de la reverb », proposent un rock au
romantisme exalté qui étreint les tripes autant qu’il
console les nuits solitaires. Porté par une voix hantée mais jamais plombante, Bantam Lyons laisse
voguer son spleen sur des lignes de basse tendues
pour mieux laisser exploser sa musique sur des guitares amples et hargneuses. « La mélancolie c’est
peut être notre côté brestois qui ressort » tente
d’expliquer Maëlan, le bassiste, « mais ce n’est pas
une rechercher absolue. On ne s’impose rien. En
réalité on n’est pas du tout mélancolique dans la
vie et c’est peut être ça notre équilibre ». Loïc complète en laissant planer un certain mystère autour
des paroles : « On se laisse porter par les mélodies
tout comme on aimerait que le public s’approprie
chaque morceaux ». Un conseil facile à suivre.
Où ? Quand ?
Le 30 juillet, Festival Au Pont du rock Malestroit
le 12 août à la Fête du bruit - Landerneau
PATAQUÈS
19
FOCUS
Un questionnaire sur les artistes présents dans les festivals près de
chez vous. Serez-vous à la hauteur de votre Pass 3 jours?
1. Sur l'enregistrement studio de La Poupée qui fait
non de Michel Polnareff, qui joue la partie guitare ?
a. Paul Simon de Simon & Garfunkel
b. Jimmy Page de Led Zeppelin
c. Ron Wood des Rolling Stones
2. Quel est le nom de
P.J Harvey?
a. Polly Jean
b. Patty Jane
c. Penny Joan
3. Quelle est la particularité physique d'Iggy Pop ?
a. Il a un pénis énorme
b. Il a une jambe plus courte que l'autre
c. Il lui manque deux côtes
4. Qui a produit Zanaka le premier album
de Jain ?
a. Yodelice
b. Matthieu Chedid
c. Gaëtan Roussel
5. Pourquoi les ex Téléphone ont créé Les Insus ?
a. Pour l'amour de la musique
b. Pour remplir le compte en banque
c. Pour faire chier leur bassiste Corinne Marienneau
20 PATAQUÈS
6. Quelle actrice fait les cœurs sur Punishment Park d'Indochine ?
a. Isabelle Adjani
b. Juliette Binoche
c. Nathalie Baye
7. Charles Michael Kittirdge Thompson IV
est le vrai nom de...
a. Frank Black, le chanteur des Pixies
b. Robert Plant, l'ex chanteur de Led Zeppelin
c. Johnny Clegg, le zoulou blanc
8. De quel groupe Olivier Coursier, moitié
d'Aaron a-t-il aussi
été guitariste ?
a. Mass Hystéria
b. La Rue Kétanou
c. Déportivo
9. A quelle Louise célèbre fait référence le
nom de Louise Attaque ?
a. Louise Michel
b. Louise Bourgeois
c. Louise Labé
10. Pour quelle
marque, The Kills
n'a pas été égérie ?
a. Equipment
b. Zadig & Voltaire
c. The Kooples
12. De quel film est inspiré le pseudo du DJ
Manu le Malin ?
a. Le malin de John Huston
b. L'arnaque de Georges Roy Hill
c. Les frères Pétard d'Hervé Palud
13. Dans quel sport Timothée Régnier souhaitait-il être professionnel avant de
devenir Rover ?
a. Judo
b. Rugby
c. Ping Pong
14. De quelle chanson d'Alain Souchon, Laurent
Voulzy n'a pas composé la musique ?
a. J'ai dix ans
b. Allo Maman bobo
c. Foule Sentimentale
15. Le 29 novembre 2014,
comment Faada Freddy
a-t-il terminé son concert
au Trianon ?
a. En se cassant une
jambe
b. En continuant dans le
métro
c. En offrant ses vêtements
au public
16. Quel est le titre du nouvel album de
Mickey 3D ?
a. Gébobola
b. Tapadibal
c. Sébolavy
INFO
CONCERT
.COM
AVEC
Réponses : 1 - b, 2 - a, 3 - b, 4 - a, 5 - a et b et c,
6 - b, 7 - a, 8 - a, 9 - a, 10 - c, 11 - a,
12 - c, 13 - b, 14 - c, 15 - b, 16 - c.
FESTI'QUIZ, Le test du festivalier
11. De quel film, Ibrahim
Maalouf a-t-il composé
la B.O?
a. Yves Saint-Laurent de
Jalil Lespert
b. Paris de Cédric Klapisch
c. La French de Cédric
Jiménez
100.9
Ière hit radio dans l'Ouest.
MUSIC
Même sur le titre de l’album, les gars
semblent en savoir autant que nous :
« on n’a pas encore choisi. Personne
n’est d’accord » explique Sacha. « On devrait l’appeler Psycho Tropical Berlin 2 »
s’amuse Marlon, la tête entre les mains.
Le soir même, leur concert foutraque en
dévoilera un peu plus avec quelques nouveaux titres prometteurs comme Mycose
dans un pur style provoc La femme ou la
spleenesque Elle ne t’aime pas et confirmera l’efficacité de Sphynx en live.
«
©Droits réservés
Je suis dans le groupe que
j'aimerais voir
LA FEMME
Seront-ils à la hauteur ?
Trois ans après Psycho Tropical Berlin, La Femme est de retour sur scène tandis
que le nouvel album, lui, se fait attendre. Pourquoi ? Tentative d'explication.
Où ? Quand ?
Le 2 juillet - fest.
Beauregard Hérrouville Saint
Clair
le 13 Août - Fest. La
route du rock - Saint
Malo
22 PATAQUÈS
Il y a trois ans, La femme nous mettait
une claque avec Psycho Tropical Berlin,
un premier album de dingue, ne ressemblant à rien si ce n’est à La femme, gavé
de tubes (Sur la planche, Antitaxy…) et
autant de clips hallucinés. Avec lui, le
groupe ouvrait crânement les perspectives du rock français en suivant leur
propre vague. «Rock psycho-tropical »,
« pop tonic wave », « surf-yéyé-punkcoldwave », les critiques se lâchaient.
Les haters criaient « branlette musicale » mais le phénomène était en place
et une victoire de la musique finit d’emballer La femme dans la catégorie « nouvel espoir ».
2016 est donc l’année de leur retour marqué par l’excellent single Sphynx (et un
autre clip hypnotique) pour annoncer
un nouvel album, prévu en avril mais
repoussé en septembre pour peaufiner
le mixage.
La rentrée étant trop loin, Pataquès a
profité de leur passage à Mythos pour
glaner quelques infos sur l’un des albums
les plus attendus de l’année. Mais, Marlon et Sacha, les créateurs de La femme
sont à la ville comme à la scène, déjantés et l’entretien, est vite devenu une
« ballade en aviron journalistique » : on
a ramé pour avoir des réponses. Entre
nonchalance délurée et insolence branchouille, La femme a peu ou rien à dire
sur ce nouvel opus si ce n’est « qu’il y
aura plus de chansons que dans le premier » d’après Sacha. Mais encore ? « Il
parle de la vie, de la mort et de l’amour »
selon Marlon. Pas mieux.
»
Le reste de l’entretien sera ensuite consacré à leur parcours. Ils réaffirmeront leur
fierté d’avoir créé La femme, « je suis
dans le groupe que j’aimerais voir »
avoue Marlon et leur très grande ambition pour le groupe, « on a envie de créer
un mouvement » ajoute-il. Et la vérité sur
La femme en 2016 est peut être là, dans
cette volonté farouche à vouloir bousculer la musique.
Derrière leurs allures de branleurs se
cachent, en fait, des control freaks perfectionnistes face à leur destin. Serontils le groupe d’un seul album ou de vrais
révolutionnaires ? Psycho tropical Berlin
a fait naitre beaucoup d’attente aussi
bien auprès du public que de la critique
mais peut être trop ? Auraient-ils peur de
sortir ce nouvel album ? Sacha avance un
timide « oui et non » tandis que Marlon
le coupe : « moi j’ai peur et je n’ai pas
peur de le dire. Le problème c’est qu’on
a dit à tout le monde qu’on allait faire
un disque génial donc maintenant on est
obligé de faire un disque génial » mais
confirme qu’ils travaillent pour que cet
album soit « de la bombe et pas des
paroles en l’air ». Sacha conclut, avec le
sourire : « on collera des stickers " album
de la maturité " dessus ».
Etre ou ne pas être à la hauteur de
l’attente ? Finalement, là est la seule
question importante pour La femme aujourd’hui. Et la réponse nous sera donnée
en septembre. P
LA PLAYLIST DE PATAQUÈS
MUSIC FRESH
Fresh
rock
Head On Woman on wall
Les rennais de Head On (double référence à un chanson des Stooges
et au film écorché de Fatih Hakin) sont de retour avec un troisième
opus intense. Le quintet impose un rock sauvage tendance australienne
(la moitié des textes est issue d'un recueil du poète australien Hugh
Tolhurst) à travers des morceaux fiévreux (Primate in a human zoo,
Wipe the blood) et des balades blues tortueuses comme l'entêtante
Summer Days, chantée en duo avec la belle Laetitia Sheriff. Enregistré
live mais brillamment mixé, Woman on wall a la beauté instantanée
d'un polaroid délavé. P
Les 29 et 30 avril au Binic Folks Blues Festival - Binic.
fresh
Minor Victories Minor Victories
Yoann Minkoff Black & White Blues
Camp Claude Swimming Lessons
Pop
La musique de Camp Claude, trio né de la rencontre entre la photographe
Diane Sagnier et du duo Tristesse Contemporaine (Mike Gifts, Leo
Hellden) est dessinée pour les beaux jours. Leur Sky wave est un
mélange érotique de pop éthérée, d'electro alanguie et de rock nineties :
un ménage à trois d'une langoureuse insouciance et la voix envoûtante de
Diane n'y est pas pour rien. Ce premier album, Swimming Lessons, nage
entre ballades sensuelles, flirts adolescents et pop song eighties tandis
que Trap mériterait d'être tube de l'été. Oubliez vos projets, Camp Claude
est la colonie de vacances rêvée pour cet été. P
24
PATAQUÈS
20 ans après la mort de leur
batteur, les britanniques
dévoilent un ep gracieux et
inespéré.
A La route du rock, le 14 Août
Une mélodie accrocheuse, un
riff agressif : Zombie est le
tube que sont condamnés à
jouer les irlandais à chaque
concert. Vérification...
A La fête du bruit, le 13 Août.
LOUISE ATTAQUE - Léa
En fait, le retour de Louise
Attaque est aux trentenaires
ce que le retour de Téléphone
est aux quinquas : ton
adolescence dans ta face !
A Beauregard le 3 juillet, aux
Vieilles Charrues le 16 juillet.
MASSIVE ATTACK - Take
it there
Le retour des précurseurs
du trip-hop et un featuring
"nostalgique" avec le
charismatique Tricky, 22 ans
après l'album Protection.
A Rock en Seine, le 27 Août
NADA SURF - Gold Sounds
Depuis 96, les New yorkais distillent une indie pop sophistiquée loin de leur tube Popular et des codes MTV.
A Au Pont du Rock, le 29 juillet.
Blues
Le franco britannique Yoann Minkoff, échappé du groupe de New Reggae City Kay, se dévoile à travers un folk blues intimiste et, dès les premières notes de la première chanson, Reach the sun, captive par son art
du storytelling. Si le rennais convoque parfois, avec brio, de vieux démons électriques (Devil in a fancy dress), son premier album fait la part
belle aux ballades lumineuses et renvoie autant aux voyages mélancoliques (Blackhaired Girl) qu'à l'élan introspectif des grands espaces
(Storyteller). On a trouvé dans ce black & white blues, dix chansons
idéales pour tracer la route cet été. P
Le 5 août au café de la plage - Fréhel, le 7 août au Zag - Dinan.
fresh
LUSH - Blind spot
ROCK
Minor victories est ce qu'on appelle un « super groupe », le mélange
de plusieurs formations (Justin Lockey de Editors, Stuart Braithwaite
de Mogwai et Rachel Goswell de Slowdive) et leur premier album, fruit
d'échanges sur le net, n'est pas mauvais. Loin de là. Mais ses premiers
titres, faits de hits sombres et hypnotiques aux envolées synthétiques
(Give up the Ghosts, A hundred ropes, Breaking my light) sont si envoutants que le reste de l'album peut paraître plus anecdotique et pourrait
même décevoir ceux qui attendent d'un super groupe un super album.
A vérifier en live comment la magie opère. P
Le 12 août à La route du Rock - Saint-Malo
fresh
Come-back des 90's
THE CRANBERRIES Zombie
FESTIVAL HAUT
LE PLUS
DE
BRETAGNE
SOUS
CHAPITEAU
DES
DEUX
CLOCHES
19 20
et
AOUT
LA RUMEUR - STUCK IN THE SOUND - VISMETS
MC CIRCULAIRE - DOPE DOD - OPIUM DU PEUPLE
ANDREAS ET NICOLAS - THE DECLINE! - ELK ESKAPE
SOLKINS - SOON - THOMAS HOWARD MEMORIAL (LE FILM)
Slim Wild Boar and The Forsaken Shadows
P E D E R N E C (22)
SITE DU MENEZ BRE - INFOS
FESTIVAL DES DEUX CLOCHES - [email protected]
FORFAIT 2 JOURS EN LOC 34€ / SUR PLACE 40€ PASS JOURNEE EN LOC 18€ / SUR PLACE 22€
www.festivaldesdeuxcloches.COM
SOUVENIRS DE CONCERT
INTERVIEW MUSIC
THE DIZZY BRAINS
MINUIT
Interview
Tournée
© Arnaud Giacomini
Les enfants des Rita
Mitsouko, Simone Ringer, Raoul Chichin et
leur groupe font un point
tournée pour une interview en mode Flash.
Vous avez un rituel avant de
monter sur scène?
On se fait la bise, on se boit une
petite vodka pour se retrouver,
se souder et ne pas monter sur
scène à froid.
Et en sortant, vous débriefez?
On échange nos impressions.
Mais on s' est dit qu'on allez
arrêter. On a tendance à trop
aller dans les détails. Moins tu te
poses de questions et plus tu es
détendu sur scène. A l'instinct...
Quel souvenir gardez-vous de
votre premier concert au point
éphémère en 2013 ?
C'était un challenge. Notre
premier concert et le premier
concert de Simone tout court.
La salle était blindée et le retour
du public nous a boosté pour
continuer l'aventure.
Profitez-vous de la tournée
26 PATAQUÈS
pour écrire le premier album ?
les voir chanter nos chansons.
Non, on a besoin de se poser
pour enregistrer. En tournée, tu
es en représentation alors qu'en
composant il faut oublier ce que
les gens vont dire ou penser de
ton travail. Il faut d'abord que
cela nous plaise, ëtre juste avec
nous même. Mais on y travaille...
Quelle est la meilleure sensation : faire danser le public
avec Flash ou le faire pleurer
avec Recule ?
Deux émotions différentes mais
très kiffantes (rires). Quand tu as
écrit un texte qui te tient à coeur
c'est très agrébale de voir qu'il
parle aux gens autant dans la joie
que la peine. Quand la musique
est bonne, quand elle ne triche
pas... comme disait Jean Jacques
(rires).
Avez-vous une deadline?
Disons 2017 mais on ne veut pas
se presser. C'est la qualité qui
prime et on peut pas aller plus
vite que la musique (rires).
Pendant la tournée, avez-vous
vu une évolution du public ?
On a commencé par faire des
festivals où les gens ne nous
connaissaient pas mais depuis
quelques mois, on constate que
le public vient aux concerts pour
nous. Ca met une super vibe de
Vous écoutez Goldman dans le
tour bus?
On dort. Sinon on écoute chacun
son casque : AC/DC, Lana Del
Rey, Les beastie Boys, Lou Reed,
Tame Impala, Erykah Badu...
Où ? Quand ?
Le 2 juillet au Festival Bobital
Les TransMusicales de Rennes - 3 décembre 2015
« Il paraît que le public breton est chaud, ça tombe
bien nous aussi ». Dans Pataquès #6, les Dizzy
Brains nous avaient prévenus, ils ne viendraient pas
en Bretagne pour faire du tourisme. Leur prestation
ne les a pas fait mentir.
Le No Future malgache
Chemise noire, jean serré, le corps sec, Eddy débarque sur scène drapé du gwenn ha du : « On vient
de Madagascar, le pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde. On n'avait jamais quitté notre île
avant de venir ici ». Calme et réservé en coulisses,
Eddy devient sur scène, aux côtés de son frère Mahefa et ses potes Poun et Mirana, le détonateur d'un
concert traversé de bout en bout par un sentiment
d'urgence.
Les « cerveaux étourdis » jouent avec la rage de ceux
qui n'ont rien à perdre et leur rock débridé, teinté de
sonorités blues et électrisé à la sauce punk, n'est rien
© Pataquès
d'autre que la revendication du No Future de la jeunesse malgache. En français, en anglais ou en vangy,
(la langue locale), leurs chansons parlent de ce qu'ils
connaissent par cœur : le chômage qui assomme, le
racket des flics, la débrouille quotidienne, les soirées
alcoolisées et la sexualité réprimée par une société
ancrée dans ses traditions. Les dizzy brains veulent
faire sauter tous les tabous : « Cette chanson parle
de sexe, elle s'appelle J'ai faim. », s'exclame un Eddy
torse nu multipliant les poses provocantes, montrant les crocs sur le brulôt Vangy et concluant le set
par une surprenante reprise des Cactus de Dutronc.
Ce soir de décembre, le hall 3 du parc expo a connu
la fièvre malgache. Préparez-vous, les dizzy brains
sont de retour. P
Où ? Quand ?
Le 29 juilet, festival Au pont du rock - Malestroit
le 27 Août, Festival du roi arthur - Breal-sousMontfort
PATAQUÈS
27
ès
qu
ta
Pa
EXPOS
La photo docu ment?
e
aim
Des Expos en plein air
© Studio Bouroullec
!
© Mark Neville
Ronan et Erwan Bouroullec sont au
design ce que les frères Gallagher
sont à la pop : des stars. D'ailleurs,
pour les frères bretons « une
chaise doit être aussi simple et
accrocheuse qu'une chanson pop ».
A Rennes, ils exposent leur « bestof » au Frac Bretagne et dévoilent
l'expo inédite et suprenante
Réveries urbaines aux Champs
Libres. Jusqu'au 28 août.
Exposé à Guingamp, Mark Neville représente
et questionne le réalisme social britannique.
Anima (Ex) Musica
© Florian Belleil
Le trio Mathieu Desailly, Vincent
Gadras et David Chalmin redonne vie
aux instruments abandonnés sous
forme de créatures surprenantes. Un
travail d'orfèvre à six mains qui recrée
araignées, sauterelles et autres scarabés s'animant et livrant une partition
musicale originale inspirée des instruments dont ils sont fabriqués. Du 2 au
10 juillet - Cloître Hotel Dieu - Rennes
RDV à Bazouges
Le Village, site d'expérimentation
artistique à Bazouges-la-Pérouse,
dévoile ses expositions d'été avec
quatre artistes contemporains
(Florian Belleil, Cédric Martigny,
Klervi Bourseul et Fabienne HouzéRicard) tous questionnant la pratique de la peinture à travers son
rapport à la réalité. Du 26 juin au
4 septembre.
28 PATAQUÈS
© Droits réservés
Pop Design
Héritier de la photo documentaire des années 70-80 de
Chris Killip ou de Tom Wood (eux aussi exposés à Guingamp), Mark Neville se distingue de ses pairs en prenant
des libertés avec l’objectivité : « selon lui, il n’y a pas de
vérité absolue et la photo documentaire n’est qu’un point
de vue » retient Jerôme Sother, commissaire artistique de
la triple exposition British Subjects dont est issue Port Glasgow de Mark Neville.
Dans son reportage sur la petite ville écossaise, ancien
chantier naval en pleine crise économique, Neville se permet de mettre en scène les habitants, d’en déguiser certains
ou de créer des situations qui n’existent pas. Surtout, pour
l’artiste, la photo fait partie d’un processus à la croisée de
l'art et de la sociologie. « Neville n’est pas un photoreporter,
il s’adresse aux gens photographiés, ce qui est rare dans la
photo documentaire où le sujet photographié devient souvent objet d’analyse » explique Jérôme Sother. A l’origine, le
livre issu de son travail n’était pas destiné au monde de l’art
mais distribué gratuitement aux habitants par les enfants
de l’équipe de foot ! L’exposition inédite qui en est faite
retranscrit son expérimentation sans la travestir par l’ajout
des retours des habitants allant du simple compliment
jusqu'aux réactions plus violentes (certains brûleront publiquement le livre, reprochant à l’artiste de surreprésenter
la communauté catholique au détriment des protestants).
Des retours multiples qui rendent compte de la complexité
d’un territoire et prouvent qu’une vision unique de la réalité
n’existe pas. P
Où ? Quand ?
Du 18 juin au 18 septembre - Espace
François Mitterand - Guingamp
L'été est l'occasion pour l'art de se mettre au
vert. Petit tour d'horizon près de chez vous.
Pensées Nomades de Guy Lorgeret (photo)
Le « peuple nomade imaginaire » de Guy Lorgeret
a fait son retour sur le plan d'eau de Betton : 80
femmes, sans homme ni enfant, embarquées dans
neuf pirogues qui vont et viennent au grès du vent.
Primitives, silencieuses et méditatives.
Jusqu'en septembre - Plan d'eau - Betton
Jardins des arts
Une exposition de sculptures monumentales qui
laisse découvrir des oeuvres originales d'artistes
contemporains : MCPEM, Laurence Louisefert,
Virginie Morel, Monsieur Terez, Charlick de Ternay et Véronique Wirth.
Jusqu'au 11 septembre - Chateaubourg
Ondulation(s), Etangs d'art
Ondulation(s), la 9eme biennale dans la nature a
invité une dizaine d'artistes de toutes nationalités
à installer des oeuvres éphémères uniquement sur
des plans d'eau de 8 communes d'Ille et Vilaine
(Talensac, Bédée, Iffendic, Paimpont, Treffendel...)
Jusqu'au 18 septembre - Etangsdart.fr
Le festival In Cité
Première édition d'un festival de street art écologique qui revisite Carhaix à travers le reverse Grafiti de Philippe Chevrinais, les origamis de Mademoiselle Maurice, les pochoirs de Pépé Baretto ou
le marc de café de Denis Moulet...
Du 29 juin au 3 juillet - Carhaix - assolafourmie.
wordpress.com
Le dimanche, en direct, le duo Nina et
Théo anime la Sunday Chill Session histoire de finir le week end en douceur.
La Sunday Chill Session, c'est quoi ?
Le dimanche soir, fin de week-end, le coup de blues
pointe son nez mais heureusement la fine équipe de
la sunday Chill Session est là, dans la bonne humeur
avec une dose d'humour et surtout le plein de bonne
musique.
Quelle est votre définition de la Chill Music ?
Selon nous, il ne faut pas la cantonner à l’électro. La
chill music pourrait autant faire référence aux musiques
acoustiques ou électriques progressives. Nous la visualisons comme une musique planante, calme, que l’on
écoute pour se reposer, pour rêver, pour des voyages
intérieurs.
Les émissions sont souvent thématiques...
La sélection musicale est majoritairement psychédélique
mais les thématiques permettent de sortir de notre zone
de confort et faire de belles découvertes. Par exemple,
pour la 150eme Sunday Chill Session, nous avons mis
à l'honneur la scène psyché asiatiques des années 70 à
aujourd'hui.
Vous faites aussi des interviews. Quelle est votre
plus belle rencontre ?
Holy Wave, venus tout droit d'Austin au Texas pour
leur concert au Mondo Bizarro. Le feeling est tout de
suite passé et ils nous ont fait le plaisir de jouer deux
titres acoustiques.
Un morceau idéal pour passer l'été?
Pour apporter le soleil, It's gonna be lonely de Mac
Demarco. Une reprise de Prince qui marche à tous
les coups.
Le dimanche de 22h à 0h
ou sur radiocampusrennes.fr
L'OEUVRE DÉCRYPTÉE
Par l'association Transistor
La ligne et le point du jour de François
Morellet
PARCOURS D'ART A RENNES
A l'initiative d'un guide explicatif, l'association Transistor souhaite faire (re)découvrir
aux habitants les oeuvres d'art public contemporaines, visibles ou cachées, invisibles
ou ignorées. Elle propose un parcours autour de quatre oeuvres rennaises.
Janus de Peter Briggs
© DR - Peter Briggs
L’œuvre Janus postée sur le rond point de la rue de
Nantes est vraiment difficile d'accès ; on tourne et
retourne autour, assis au volant de sa voiture, sans
vraiment y prêter attention, d'autant plus que ces
cinq sculptures ne sont pas facilement identifiables...
« mi-mollusques, mi-fossiles, formes animales ?
Peut-être, bon je verrai plus tard, je suis en retard ! »
tel est le regard de l'automobiliste pressé. Cependant, arrêtons-nous quelques instants devant cet
ensemble sculptural, observons-le, questionnonsle... Janus... Dieu de la mythologie romaine, mais
également une espèce de coquillage... il est temps de
lever le mystère et de saisir le sens caché introduit
dans cette œuvre par son artiste Peter Briggs.
Open Space de Anthony Gormley
Puis, dans un dernier temps, l’œuvre d'Antony
Gormley, Open Space. Cette grande place circulaire , rehaussée est un symbole spatial et visuel
important du quartier de la Poterie. L'artiste, par le
biais de cette œuvre, tente de créer un lieu identitaire pour ce quartier moderne, éloigné géographiquement et historiquement du centre-ville. De
nos jours, les espaces publics ouverts sont traversés. Gormley, par cette place, offre un lieu d’arrêt
où les échanges sont possibles, un espace que
peuvent, et même doivent, s'approprier les habitants du quartier au quotidien. Un terrain de jeux
pour les enfants, de football pour les adolescents,
une scène pour les groupes de filles qui s'improvisent chanteuses le temps d'un après-midi, un
lieu de conversation pour les adultes qui aiment
se retrouver. Une place centrale du quartier sur
laquelle veille une mystérieuse statue accroupie...
30 PATAQUÈS
© DR - Anthony Gormley
Il était une fois dans un pays lointain de
Ghada Amer.
Pour en savoir plus ?
© DR - ghada Amer
Quittons le bitume du rond-point, pour se prélasser
au cœur du parc de Bréquigny, prêts à écouter l'artiste
Ghada Amer nous conter son œuvre Il était une fois
dans un pays lointain. Circonscrite dans un espace
limité circulairement par de grandes lettres en fer forgé, qui reprennent le titre de l’œuvre, et sur lesquelles
des plantes poussent, telles que du Chèvrefeuille et
du jasmin ; Il était une fois dans un pays lointain
et les odeurs qu'elle diffuse, ramènent l'artiste à ses
profonds souvenirs d'enfance. Un jardin des sens, un
espace serein et dissimulé, propice à l'imagination.
Lieu de création d'histoires, où le retour en enfance
est envisagé comme une aventure. De nombreux sens
sont à saisir et découvrir ici, venez donc écouter l'histoire de Ghada Amer...
© DR- François Morellet
En hommage à l'artiste François Morellet,
récemment disparu, en mai de cette année
2016, nous contemplerons, La ligne et le point
du jour. Cette œuvre s'expose sous forme de
4 lignes installées sur la largeur de 4 façades
d'immeuble, qui communiquent entre-elles, se
suivent, risquant par leur prolongation imaginaire de se croiser. Jeux de regards avec l'espace, l’œuvre vient ici marquer le carrefour et
souligner les perspectives de la ville. Sous ces
simples lignes, François Morellet, maître de l'art
minimal, use des codes de l'abstraction et de la
géométrie pour révéler les courbes invisibles de
l'espace et du temps, dessinant la ligne d'horizon et matérialisant les trajectoires du soleil.
L'association Transistor propose des visites explicatives basées sur l'échange et le dialogue, et où les
habitants ont droit à la parole. L’art y est envisagé
comme vecteur de citoyenneté permettant aux habitants de s'exprimer et questionner ces œuvres d'art de
notre quotidien. En plus du Hub#03, un guide expliquant les oeuvres sous forme de fiches (lieu, artiste,
histoire... ), l'association souhaite créer Le jeu Rennes
Tour, un jeu de société inspiré du jeu des 7 familles
permettant de découvrir les différentes étapes de la
commande publique au travers de dix œuvres d'art
public. Plus d'infos sur www.transistor35.wix.com
PATAQUÈS
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SUR LES PLANCHES
Transats en ville
et culottes courtes
© José Garcia
Cinquième édition d'un festival bucolique qui propose la rencontre de
la danse contemporaine en milieu
rural. Au programme, des spectacles
proposés par les chorégraphes Laetitia Doat, Emmanuelle Huynh et
Erwan Keravec, Myriam Gourfink
ou Vera Mantero. Les 25 et 26 juin à
Combourg et Bazouges-la-Pérouse
Contée dans la rue, la vie exemplaire d’un
homme politique, philosophe et pacifiste.
Cirque à plume
© Vasil Tasevski
Créé en 2013, Tempus Fugit, une
ballade sur le chemin perdu permet
à la compagnie Le cirque à Plume de
fêter ses 30 ans. Dans ce dixième
spectacle, les anciens font appel à
une nouvelle génération d'artistes
pour mieux revisiter trois décennies
de voltiges, de poésie et de liberté.
Du 21 au 2 juillet au Carré Magique
à Lannion.
Chutes !
Les acrobates grimpent, s'envolent
mais tombent. Inéxorablement. A
la recherche de la contre performance, Mathieu Gary et Sydney
Pin proposent tout un spectacle sur
la chute, le gadin, la gamelle pour
mieux partager des rêves d'envol et
la réalité de la chute.
Les 13 et 14 août - Domaine de la
Roche Jagu - Ploëzal
32
PATAQUÈS
Aujourd’hui, en 2016, Jean Jaurès, c’est qui ou plutôt c’est
quoi ? Un nom de rue dans chaque ville, une page wikipédia, quelques citations dans des discours ici ou là ? La CIA
(compagnie Internationale Alligator) a pris la question à
bras le corps pour en faire une déambulation participative
retraçant la vie du fondateur du journal L’humanité. « On a
eu envie de remettre sur le trottoir la parole d’un philosophe
en politique, d’un homme exemplaire qui est mort pour ses
idées comme Gandhi ou Martin Luther King » explique
l'acteur et metteur en scène Fred Michelet. Juchés sur
des escabeaux (bel hommage aux talents d’orateur d’une
époque), les comédiens rejouent les grands moments de sa
vie : son enfance pendant la commune, son élection en tant
que député à 26 ans (!!!), l’affaire Dreyfus, ses interventions
contre le capitalisme
de retraites,
ou-au
Barbe (création
Neige etdes
les caisses
sept petits
cochons
verture des Facs
aux
femmes…)
jusqu’à
son
opposition
à
la
bois dormant
première guerreConception
mondialeetetmise
sa en
mort,
assassiné
trois jours
scène
Laura Scozzi
avant la déclaration de guerre. « Politico-philosophico-historique », Rue Jean Jaurès est aussi, selon Fred, « un spectacle d’action » dans lequel le public prend part à l’histoire,
à son Histoire, debout dans la rue : « On a l’impression de
participer à un acte citoyen » s’amuse le metteur en scène
d’un spectacle qu’il a souhaité « drôle », ponctué de références à notre actualité (le scandale de Panama de 1892,
clin d’œil aux Panamas Papers…). Drôle ? Pourtant l’Histoire
reste tragique, non ? « Bien sûr, il y a la mort de Jaurès
et la guerre mais le spectacle se termine avec quatre très
beaux textes sur le courage et la résistance » conclut Fred
en note d’espoir... P
Où ? Quand ?
Le 28 août - Festival Rue dell
Arte - Montcontour
© Loïg Nguyen
Extension Sauvage
© Droits réservés.
RUE JEAN JAURES
En plus de ses concerts (Bumpkin Island, Santa Cruz, Suzanna Choffel,...), le soir Place de
la Mairie, les Transats en ville proposent des
spectacles jeune public le dimanche au thabor.
Okonomiyaki (photo)
Associée à Pascal Moreau, musicien Noise de Chapi Chapo et The Enchanted Wood, l'artiste japonaise Mami Chan revisite avec malice et son petit
piano, le répertoire classique, de Bach à Shuman,
pour un beau concert décalé et surprenant.
Le 24 juillet - Parc du Thabor - Rennes
Chansons pour enfants
Artiste clown, Pascal Peroteau captive les enfants
avec ses histoires-chansons nourries par la vie
quotidienne, les peurs et les joies des gamins. Un
spectacle-concert qui fait la part belle au jazz, à la
valse et au tango.
Le 31 juillet - Parc du Thabor - Rennes
JeTaamaba
clique donc
suis voyage)
(Lejegrand
deEntre
Thierryconte,
Collet danse et chanson, Toma Sidibé invite
les enfants dans une grande aventure à travers les
continents, de sa Côte d'Ivoire natale jusqu'à eux.
Une ode festive au métissage, à la diversité et aux
rythmes.
Le 7 août - Parc du Thabor - Rennes
Ego le cachalot
Une séance de concerthérapie loufoque donnant l'occasion à David Delabrosse, accompagné
de MoiMoi à la basse et Surmoi au clavier, de se
confier à propos de cet Ego, le cachalot qui prend
une place folle dans sa tête.
Le 14 août - Parc du Thabor - Rennes
PORTRAIT SCÈNE
LE BIDULE
Habillé(e)s pour l'été
Un spectacle choc (pétrolier)
Mêlant danses, vidéos et machineries, Imprégnation nous parle des guerres pour
le pétrole et prouve une nouvelle fois le goût du risque des tombées de la nuit.
Morgan Davalan, danseuse et metteuse en scène,
casque sur la tête, répète inlassablement des extraits de journaux télévisés qui lui parviennent aléatoirement. Elle fait de son corps leur haut parleur.
Les JT évoquent l’Irak, l’Iran, des guerres, des morts
et du pétrole. Le temps s’étire. La patience du public est mise à mal. Un deuxième personnage la manipule mais la performeuse ne lâche rien. Continue
sa litanie. Puis, parmi le chaos, une voix. Familière.
Celle de Georges Bush répétant « do not destroy oil
wheels ». C’est désormais lui qui rythmera la danse
imprégnée de gestes militaires et religieux...
«
Notre soif d'or noir et de plastique
»
A la fois performance et spectacle, Imprégnation est
né d’un constat : « Je ne connais le moyen orient
qu’à travers les médias » explique Morgan. « Enfant
de la télé imprégnée » par les images des guerres du
golfe, elle s’est interrogée : « Comment est-il possible
que tous ces conflits se soient perpétrés depuis 40
ans alors que nous en avons été témoins jour après
jour ? ». Là où « la redondance de l’information a
banalisé l’horreur », Morgan a souhaité faire prendre
conscience par le corps et la question du pétrole a
vite envahit sa création. Au propre comme au figuré.
Avec Christophe Bricheteau, son compagnon de
jeu, elle nous entraine dans le témoignage chorégraphique de « notre soif d’or noir » en se laissant brancher à un baril de pétrole, tandis que lui énumère les
objets plastiques de son quotidien.
« J’ai envisagé Imprégnation comme un zoom »
développe Morgan, « Partir du global pour arriver
au local. Des conflits du moyen orient jusqu’à nos
assiettes » et pour cela, le duo se permet tout, même
jusqu'à offrir des huîtres au public pendant que Morgan danse sur Oxygène de Jean Michel Jarre !
Plus tard, elle laissera Christophe recouvrir son corps
dénudé d'un liquide noir. Souillée comme une plage
bretonne après marée noire, Morgan danse, seule,
dans le pétrole comme on nage dans un monde
100% polyester… L’ambiance n’est décidément pas
à la fête.
Proposition radicale (« assumée »), percutante sur
le fond, déstabilisante dans la forme : Imprégnation
ne laissera personne indifférent. Donc à voir. Forcément. P
Où ? Quand ?
Les 16 et 17 juillet - Apigné
© Droits réservéss
IMPREGNATION
Des shorts en crochet
« Idéal pour courir, marcher, danser ou porter
tous les jours, ces shorts en crochet sont des
tonnes de plaisir » présente l'enthousiaste vendeur sur Etsy. Faits mains aux Etats-unis, ces
shorts, « extensibles et confortables, chauds et
respirables » sont des créations uniques, fabriqués à partir de couverture afghanes vintage
recyclées. Attention au lavage...
Infos
etsy.com - prix : à partir de 62 euros
© iconspeak world
© Jacques Nicolas
Pataquès a fait le tour du web pour
dénicher la mode de cet été. Ou pas.
Un T-shirt pour se faire comprendre
Bien inspirés par des galères de voyage, deux
baroudeurs suisses ont créé Iconspeak world,
une gamme de T-shirt (homme ou femme) sur lesquels sont imprimés 40 pictogrammes universels
(transport, heure, restaurant, boire, toilettes...)
pour se faire comprendre dans n'importe quel
pays. Reste à savoir comment le voyageur interprétera les réponses de son interlocuteur...
Infos
iconspeak.world - prix 35euros
34 PATAQUÈS
RENCONTRE
Glisser sous la
pluie
Le collectif Midi à 14h
lance son kaba
Le collectif costarmoricain présente
son
alternative
pour consommer
la culture locale
différemment.
La ville de Rennes a plusieurs
skateparks disséminés dans les
quartiers (Arsenal, La Poterie,
les Gayeulles...) mais tous sont
à ciel ouvert. Pour les skateurs,
ce qui peut avoir son charme
au soleil peut vite devenir désagréable voire dangereux sous le
« climat tempéré breton ». Pour
remédier à ce manque, l'association Ride Like Share s'est
créée il y a quelque mois sous la
présidence de Jean Jacques LeJeune afin de fédérer un maximum de passionnés de glisse
et différentes associations
rennaises et porter un projet
collectif de salle indoor. L'idéal
pour l'association serait de «
créer une structure à l'image
du Spot, la salle du Mans et
mélanger toutes les cultures
urbaines que ce soit la glisse
(skate, roller, BMX, trotinette),
le hip-hop, la danse, le graff, le
parkour et le hard-dunk ». En
attendant, l'association fera venir une rampe pendant le festival Quartier d'été les 18, 20 et 21
juillet au parc des Gayeulles et
réfléchit déjà à organiser régulièrement des événements dont
un contest BMX à la Poterie en
septembre. A suivre.
Infos
Facebook.com/indoorproject35
Quartiers d'été : les 19 et 20 juillet Parc des Gayeulles - Rennes
36 PATAQUÈS
Midi à 14h, c’est qui ?
C’est un collectif sur le principe des AMACCA (Association
pour le Maintien des Alternatives Culturelles et de Créations Artistiques) né d'une envie de consommer, d'entreprendre et de produire autrement en culture. En fait, on
s’inspire des AMAP du milieu agricole pour recréer du lien
entre le consommateur culturel et l’artiste local.
Le kaba, c’est quoi ?
Un panier culturel. Un tote bag, acheté 45 euros en souscription pour acheter des oeuvres d'artistes locaux et particpier à leur diffusion et à leur rayonnement.
Quelle est la différence avec le crowdfounding ?
On recrée du lien direct. Le 26 juin, on organise la Kaba
Fiesta, ouverte à tous, où on remet le kaba aux souscripteurs qui peuvent rencontrer et discuter avec les artistes.
Le kaba contient quoi ?
C'est surprise (rires). Le Kaba c'est un pari un peu fou mais
c'est surtout un pari sur l’avenir car il permet de produire des
artistes émergents avec un contenu original. Par exemple,
un jeune bédéiste va créer une bd inédite à 69 exemplaires.
Dis nous en un peu plus sur le contenu du premier Kaba
Il y a une bédé, un livre édité par une jeune maison d’édition
briochine, une série de photo, deux CDs, des places pour
une rencontre avec un chorégraphe en résidence, des places
pour un festival, des dessins d’un graffeur et on ajoutera un
petit fanzine de présentation des artistes.
Le collectif a prévu d’autres actions ?
On va s’organiser en septembre pour animer des soirées de
micro-mécénats, une autre manière alternative d’amorcer
des projets.
Où ? Quand ?
Le 26 juin - Le Cessonnais - Saint-Brieuc
facebook.com/amaccarmor
ON PEUT FAIRE
DU BON VIN EN BRETAGNE !!!
Modestement, depuis 26
ans, Jean Donnio va à
l'encontre des idées reçues et prouve avec un
petit vignoble que le vin
breton n' a pas à rougir.
Petit rappel historique : la Bretagne n'a pas toujours été Terre
à cidre et il a bel et bien existé
un vignoble breton, introduit par
les romains au 3ème siècle, développé au moyen âge avant de
progressivement disparaître en
raison du refroidissement climatique au 10eme siècle et des décrets royaux au 17ème et 18ème
siècle qui imposèrent l'arrachage
des vignes pour favoriser les
céréales et les pommiers. Mais,
depuis quelques années, certains
viticulteurs amateurs relancent
le vin breton, bien inspirés par
Jean Donnio, « porte drapeau »
de l'Association pour la Reconnaissance des Vins Bretons et qui
planta en 1989 Le Clos du chevalier, son petit vignoble de 600
pieds à Le Quillio, en campagne
costarmoricaine.
«
On peut faire du vin
partout
»
Amateur et producteur de cidre,
Jean s'est lancé dans le vin « par
défi », après une discussion avec
son ami Michel Chapoutier, célèbre viticulteur. Selon lui, « on
peut faire du vin partout. Pourquoi pas en Bretagne ? ».
©Pataquès
FAITES MONTER L’ASSO
La comparaison avec les vins des
régions originelles étant intransigeante faute du climat adéquat, Jean refuse les cépages dit
« nobles » et privilégie un cépage
hybride résistant aux maladies,
le maréchal Foch, « teinturier et
tannique qu'il faut laisser dormir
une dizaine d'années ou consommer en primeur à la beaujolaise ».
Selon ses souvenirs, la première
cuvée n'était pas formidable
mais Jean a depuis expérimenté
de nombreuses techniques pour
améliorer, son vin, « j'ai même
fouler avec les pieds les grappes
de raisin mais c'était plus pour le
folklore » nous dit il, et chaque
année, le viticulteur produit entre
200 et 600 litres de vin rosé,
rouge ou crémant. Comme lui
environ 200 viticulteurs produi-
raient du vin breton. Mais pas
question de le commercialiser. La
production viticole est très encadrée pour des raisons de concurrence entre régions. On ne plaisante pas avec le vin en France !
Qu'importe, Jean n'a jamais souhaité en faire une activité professionnelle et réserve son vin à
sa consommation personnelle et
à des dégustations professionnelles et amateurs comme par
exemple à la section œnologie du
festival Do It Yourself, organisé
par l'association More à Plérin :
l'occasion de découvrir son crémant demi sec 2014 « légèrement
sucré et rafraichissant » et trinquer avec lui au renouveau du vin
breton. P
Où ? Quand ?
du 8 au 9 juillet - Fest Do it Yourself Plérin
PATAQUÈS
37
CURIOSITÉ
LA POSSIBILITÉ D'UNE ÎLE
Début juillet, douze artistes s’embarquent sur le radeau utopique pour un voyage
sans frontière vers une destination idéale : l’île Utopie de Thomas More.
un spectacle qui sera présenté à Saint-Malo ou à
Saint-Lunaire. L'équipage ne sait pas encore. Mais
peu importe la destination lorsque le voyage est le
plus important. « A chacune des douze escales,
nous proposerons différents ateliers (ethnomusicologie, construction, cartographie…) pour inviter à participer à
la construction et permettre
aux gens d’imaginer avec
nous à quoi ressemble
l’utopie aujourd’hui »
détaille Yann, autre
matelot utopique.
«
»
Avec sa quête
d'idéal
imaginaire, le radeau
utopique ne seraitil pas un Nuit Debout flottant ? « C’est
deux choses séparées
mais il y a des similitudes
dans la volonté de réinventer
le monde que ce soit dans la rue
ou dans l’art» retient Simon, « l’utopie
peut avoir lieu et doit surtout être réinventée en
permanence, d’où l’intérêt de créer une expédition
à la fois dans l’imaginaire et le réel. C’est l’imaginaire qui doit créer le réel ». Mais l’équipage imagine-t-il inspirer d’autres petits radeaux? « L’idée
serait peut être de partir à douze et de revenir à
500. Tout est possible… ». P
Où ? Quand ?
Construction collective : 26 juin - Thorigné Fouillard
Mise à l'eau : 3 juillet - Rennes
Spectacles L'Utopie : du 8 au 13 Août - St Malo
J’ÉLECTRISE
VOTRE VIE
Yvan assure la maintenance
des courants forts et faibles
du métro.
UN SERVICE DE
RENNES MÉTROPOLE
- Crédit photo : Julot Bandit
Si une
société
idéale
existe,
allons-y
crédits photo : Gwendoline Descamps
Cet été, c’est un voyage un peu particulier que
s’apprête à faire l’équipage du radeau utopique.
Une expédition un peu folle mais toutes les expéditions ne le sont-elles pas ? Christophe Colomb
n’était il pas un peu fou lorsqu’il naviguait
sur l’océan atlantique ?
Une chose est sûre, le radeau
ne part pas pour découvrir l’Amérique mais
pour retrouver l’île
Utopie. « En fait,
nous refaisons
le jeu que s’est
fait, en 1516,
T h o m a s
More, un diplomate anglais, qui inventa dans
son
livre
Utopia,une
île imaginaire
sur laquelle
il projeta une
société idéale.
On s’est dit que :
si une société idéale
existe, allons-y » explique Simon, initiateur
du projet avec l’école parallèle
imaginaire de Rennes et le Jeune
Théâtre-Laboratoire Européen de Saint-Malo.
Le radeau utopique sera « en lui-même un processus artistique » à la fois théâtre flottant, récit
radiophonique, performance participative et architecture en perpétuelle construction.
L’idée est de partir de Rennes, de descendre le
canal d’Ille-et-Rance pour créer au fur et à mesure