FAQ Usinage complet de pièces complexes sur un centre de

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FAQ Usinage complet de pièces complexes sur un centre de
FAQ
Usinage complet de pièces complexes
sur un centre de fraisage-tournage
Les centres de fraisage-tournage se frayent petit à petit une place dans les entreprises belges d’usinage.
Un centre de fraisage-tournage (figure ci-dessous) intègre diverses techniques classiques d’usinage
par enlèvement de matière dont l’application permet de procéder à l’usinage complet d’une pièce sur
une même machine. Les principaux avantages susceptibles d’en découler s’énoncent comme suit :
raccourcissement des délais de production, amélioration du degré de précision, souplesse et extension
des possibilités de traitement.
Le choix de la séquence de traitement et de la stratégie d’usinage appropriées dépend de divers facteurs.
Exécutée à l’aide d’un système de programmation hors ligne, la programmation correcte et efficace de
la commande numérique de telles machines est un écueil à ne pas sous-estimer. Autre point délicat
: le degré de précision réalisable. Ces dernières années, Sirris a acquis une expérience considérable en
la matière grâce à deux projets collectifs de recherche portant sur l’usinage complet sur un centre de
fraisage-tournage (IWT040764 et IWT070654) ainsi qu’à une série d’études de cas industriels complexes.
Sous la forme d’une FAQ (foire aux questions), Sirris se
livre à un inventaire des expériences les plus importantes
acquises dans ce domaine. Pour que vous puissiez trouver
plus rapidement la réponse à vos questions, celles-ci sont
réparties en quatre volets :
• Usinage complet sur un centre de fraisage-tournage :
possibilités et limites d’un centre de fraisage-tournage
• Programmation (hors ligne) d’un centre de fraisagetournage
• Exécution de mesures intégrées sur un centre de fraisagetournage et degrés de précision réalisables
• Sélection d’un centre de fraisage-tournage, d’une
fraiseuse à cinq axes ou d’une combinaison des deux ?
Mazak Integrex 200 IV ST 1500 U [Sirris, Diepenbeek]
Contact auprès de Sirris :
Krist Mielnik
[email protected]
+32 (0)498 91 93 33
2ème partie : programmation hors ligne
d’un centre de fraisage-tournage
Introduction
Le grand nombre d’axes de déplacement (X1, X2, Y, Z1, Z2, B, C1, C2, W) ne simplifie pas la commande/programmation
d’un centre de fraisage-tournage. En outre, il faut aussi pouvoir programmer et réaliser différentes opérations
d’usinage dont les principales sont le tournage, le fraisage, les opérations comme le perçage et l’alésage.
L’utilisation efficace des centres de fraisage-tournage dépend dès lors aussi de la programmation efficace de la
commande numérique (CN). Un raccourcissement de quelques minutes du délai d’exécution ne se justifie que
si la programmation CN ne prend pas plusieurs heures en plus. Bien entendu, l’importance de la série joue ici un
rôle important. Plus la série est petite, plus l’effort de programmation intervient dans le prix à la pièce. L’industrie
de l’usinage constate que la taille des séries ne cesse de se réduire et que, par ailleurs, la complexité géométrique
des pièces augmente. La programmation CN ne peut dès lors pas mettre en péril l’utilisation efficace des centres
de fraisage-tournage.
On peut réaliser de deux manières un programme CN : en ligne et hors ligne. Par « programmation en ligne »,
nous entendons la programmation sur la commande de la machine. Par « programmation hors ligne », on entend
la programmation avec un progiciel de FAO sur un PC autonome. De plus en plus de fournisseurs de programmes
FAO reconnaissent les opportunités des centres de fraisage-tournage pour l’industrie de l’usinage et dès lors
mettent en œuvre des fonctionnalités spécifiques dans leurs logiciels FAO. Les (futurs) utilisateurs de centres
de fraisage-tournage ne savent pas toujours quelle orientation choisir : programmation en ligne ou hors ligne ?
Dans cette deuxième partie de la FAQ, les ingénieurs de projet de Sirris ont réuni leur expérience sur la
programmation des centres de fraisage-tournage. Bien qu’ils mettent l’accent sur la programmation hors ligne,
ils aborderont aussi plusieurs aspects de la programmation en ligne. Lors des précédents projets de recherche
de Sirris, la programmation hors ligne du centre de fraisage-tournage a été réalisée avec (différentes versions
d’) Esprit (DP Technology). On a aussi évalué les fonctionnalités de quatre autres progiciels de FAO, mais sans les
tester en pratique.
1. Quelle est la différence entre la programmation en ligne et la programmation
hors ligne?
Par « programmation en ligne », nous entendons la programmation sur la commande de la machine. Par
« programmation hors ligne », on entend la programmation avec un progiciel de FAO sur un PC autonome. Ce
PC peut se trouver juste à côté de la machine, mais également dans un département de programmation central.
2. A-t-on besoin d’une personne ayant les mêmes compétences pour une
programmation en ligne et hors ligne ?
Les questions d’un certain nombre de propriétaires et utilisateurs de centres de fraisage-tournage ont appris à
Sirris que la commande d’un centre de fraisage-tournage demande un opérateur ayant une formation technique
secondaire. C’est encore mieux s’il a un diplôme de bachelier. Il faut de préférence une personne ayant une
expérience dans le tournage, le fraisage et les opérations comme le perçage et l’alésage. C’est en effet pour ce type
de produits que la machine est utilisée. La programmation sur la commande de la machine se fait principalement
sur base d’un plan 2D, éventuellement accompagné d’un modèle 3D. La disponibilité d’un modèle 3D augmente
bien entendu la lisibilité du plan 2D, surtout avec des pièces complexes. Et il met l’opérateur à l’abri d’erreurs de
géométrie éventuelles. Plus généralement, l’opérateur d’un centre de fraisage-tournage doit savoir bien lire les
plans techniques et avoir une bonne perception spatiale. Bien entendu, le plan 2D doit aussi comporter toutes les
données pertinentes, ce dont le concepteur doit tenir compte. Nous reviendrons plus tard en détail sur le sujet. Il
faut aussi faire remarquer que toutes les commandes de machines n’utilisent pas la même méthode ou n’offrent
pas les mêmes possibilités de programmation. L’infrastructure de Sirris par exemple autorise une programmation
conviviale avec les possibilités de contrôle nécessaires. Un bon écolage et un syllabus restent en tous les cas
importants.
Il vaut mieux confier la programmation d’un centre de fraisage-tournage avec un progiciel de FAO à une personne
ayant une expérience de l’usinage. Quelqu’un qui a seulement une expérience de la programmation mais aucune
affinité avec la machine sera moins performant. Elle devra avoir au moins un niveau de bachelier. Pour cette
activité, on fait aussi parfois appel à des ingénieurs industriels (masters). Comme pour la programmation en
ligne, une bonne formation de base donnée par le fournisseur de FAO va de soi. Il est aussi important que le
programmeur puisse faire appel à un centre d’assistance qui sait de quoi il parle et connaisse donc bien toutes les
possibilités offertes par un centre de fraisage-tournage.
3. Quand faut-il opter pour un système de programmation hors ligne en plus du
système en ligne ? La combinaison des deux est-elle intéressante ?
Si votre centre de fraisage-tournage offre une commande de machine conviviale et de bonnes possibilités de
programmation, que votre gamme de produits n’est pas trop complexe, et que vous pouvez la programmer avec
les cycles d’usinage disponibles, il n’est pas indispensable d’investir dans un progiciel de FAO. La programmation
de la commande peut être considérée comme conviviale quand l’opérateur peut entrer de manière efficace les
informations du plan 2D à l’aide des cycles d’usinage disponibles. Le plus souvent, une commande conviviale offre
aussi des possibilités de visualisation pour vérifier directement les données de la pièce entrées afin de pouvoir les
corriger immédiatement si besoin est. On ne peut pas considérer comme conviviale une programmation ISO pure,
impliquant d’entrer les commandes G et les coordonnées de la pièce ligne par ligne.
On entend par produit complexe, des produits demandant de nombreuses opérations de fraisage, éventuellement
sous différents angles, rendant la lecture d’un plan 2D très difficile et fastidieuse. Les opérations de fraisage à plat
et de contour, par exemple, sont disponibles comme cycles d’usinage standard. Le temps de programmation et plus
spécialement celui des opérations de fraisage de contour, dépend fortement du type de contour à programmer.
Les contours biscornus demandent plus de programmation et entraînent plus d’erreurs sur la commande de la
machine, du fait que, le plus souvent, le plan coté ne reprend pas toutes les données pertinentes du contour en
question et qu’il faut se tourner vers le progiciel de CAO pour rechercher les coordonnées manquantes. On parle
aussi de pièces complexes quand elles ont des surfaces de forme libre qui ne peuvent être usinées qu’avec des
stratégies de fraisage 3D, qui jusqu’à présent ne sont pas encore disponibles sur une commande de machine.
Les figures ci-dessous illustrent plusieurs situations complexes en matière de programmation. Les figures1, 2 et
3 présentent des géométries de produits typiquement 3D qui en principe ne peuvent être programmées qu’avec
un progiciel de FAO. La figure 4 présente un produit plus simple, mais la programmation du contour présenté se
fera plus aisément avec un progiciel de FAO. Les autres produits peuvent être programmés sur la commande de
la machine. Pour la figure 5, un progiciel de FAO est en fait inutile.
fig1
fig2
fig3
fig5
La programmation du contour se fait plus
aisément avec la FAO
fig4
Selon nous, quand les produits sont plus complexes, un système de FAO est indispensable. Pour éviter que la
machine reste inutilement à l’arrêt pendant la phase de programmation en ligne, il est possible d’acquérir une
version de la commande machine pour certaines commandes (généralement en option). Vous disposez ainsi de
toutes les possibilités de programmation et des sécurités intégrées de la commande de la machine sur un PC
séparé. Mais c’est encore différent d’un progiciel de FAO séparé.
Les programmes réalisés avec la commande de la machine sont généralement constitués d’un certain nombre de
cycles fixes. L’avantage est que l’on modifier rapidement le programme. Un système de FAO demande toujours
un post-traitement, ce qui est plus fastidieux. En revanche, un progiciel de FAO offre plus de possibilités d’attaque
et de sortie (par exemple hélicoïdal, zig, zigzag, orientation vectorielle, …) de l’outillage, ce qui est une bonne
chose pour la longévité de l’outillage et la sécurité du processus pour les matériaux difficiles. Un progiciel de
FAO permet aussi de manipuler plus aisément des parties géométriques ou des déplacements d’outil (rotation,
décalage, mise à l’échelle, copie), ce qui est avantageux pour les symétries.
Par expérience, Sirris sait qu’un programme combiné offre la meilleure solution dans de nombreux cas :
programmation des choses peu complexes (voir la description plus haut) sur la commande de la machine avec
les plans cotés nécessaires et tout le reste avec le système de FAO. Dans ce cas, il est pratique de travailler avec
un programme principal et d’appeler les différentes parties de programme à partir du système FAO comme sousprogrammes dans le programme principal. Avec cette structure de programme, on conserve les avantages d’un
programme réalisé sur la commande de la machine (notamment les sécurités internes, redémarrage facile du
programme après une interruption).
4. De quelles données le programmeur a-t-il besoin pour programmer un produit en
ligne et hors ligne ?
Pour la programmation en ligne sur la commande de la machine, l’opérateur a besoin d’un plan 2D correctement
coté, complété éventuellement par un modèle 3D sous plusieurs angles. Un plan 2D parfaitement coté pour un
centre de fraisage-tournage A avec la commande X sera différent de celui pour un centre de fraisage-tournage B
avec une commande Y. Les cotes devront par conséquent être adaptées à la commande de la machine concernée.
L’objectif final est d’arriver à un produit parfaitement dimensionné. Il faut ainsi éviter à tout prix les erreurs de
programmation. La possibilité de lancer une simulation 2D voire 3D sur la commande de la machine, avec en plus
de la visualisation de la pièce aussi une visualisation des déplacements des outils, constitue dès lors un avantage
important pour la commande des centres de fraisage-tournage.
Pour la programmation hors ligne avec un progiciel de FAO, les données sont essentiellement un modèle 3D.
Comme la conception d’un produit se fait de plus en plus en 3D, cela ne constitue pas un obstacle. Mais un
plan coté 2D reprenant les tolérances de forme et de place nécessaires et les tolérances dimensionnelles reste
nécessaire. Pour les géométries de fraisage typiques, des données FAO 3D sont souvent plus intéressantes et
indispensables pour permettre une programmation conviviale en FAO. Pour les opérations de tournage, un profil
2D suffit. L’expérience nous apprend que le profil 2D symétrique de rotation pour le tournage, peut être dérivé
automatiquement de certains progiciels de FAO à partir du modèle 3D et qu’il n’est plus nécessaire d’ouvrir un
profil 2D séparé (Voir la figure ci-dessous).
5. Quelles sont les fonctionnalités pratiques du progiciel de FAO qui peuvent rendre
plus efficace la programmation de pièces pour un centre de fraisage-tournage ?
•B
ien entendu, on utilise un centre de fraisage-tournage aussi pour des opérations de fraisage. La possibilité
d’orienter la fraise sous un angle quelconque permet de réaliser des opérations de fraisage sur plusieurs plans
d’usinage. Dans le progiciel de FAO, il est important de pouvoir sélectionner le plan de travail (et donc aussi
l’orientation correcte de l’outil) pour le modèle 3D de FAO de manière conviviale. La figure ci-dessous montre un
produit qui demande de nombreuses orientations différentes de l’outil.
•E
n raison de ses nombreuses possibilités d’opérations d’usinage, un centre de fraisage-tournage dispose de
toute une série d’outils : fraises à queue, fraises, forets, outil à aléser, outils multitâches, …. Pour augmenter la
convivialité du progiciel de FAO, une fonction de filtre des outils constitue un avantage. On entend par là que
si vous devez programmer par exemple une opération de tournage longitudinal, le système de FAO ne montre
que les outils à saigner grâce à une fonction de filtre automatique. La programmation sur la commande de la
machine offre une fonction similaire.
• L es fonctionnalités que l’on retrouve de plus en plus souvent dans des systèmes de FAO, est la possibilité de
travailler avec un modèle intermédiaire. Dans le jargon, on parle aussi de ‘In Process Workpiece’ ou ‘Stock model’.
Cette fonction augmente l’efficacité des déplacements d’outils, car elle permet de réduire au minimum les
déplacements à vide et du fait que le système sait à tout moment combien de matière l’opération précédente
a laissé sur la pièce. Avec les opérations de fraisage brut 3D, cette fonctionnalité est pratique. Avec la
programmation en ligne, cette fonction n’est pas encore possible.
6. Quelles fonctionnalités d’un programme de FAO sont spécifiquement destinées à la
programmation de pièces pour un centre de fraisage-tournage et à quoi faut-il faire
attention dans l’évaluation des fonctionnalités proposées ?
•C
omme nous l’avons déjà évoqué dans la première partie de cette FAQ, on peut programmer des outils
multitâches pour un centre de fraisage.
Il s’agit physiquement du même outillage (un emplacement de la tête d’outils), mais offrant par exemple quatre
fonctions. Sur la commande de la machine du centre de fraisage-tournage de Sirris, ces différentes fonctions sont
décrites comme des outils séparés dans le tableau des outils. L’outil 1A est décrit par exemple comme un foret,
l’outil 1B comme une fraise à queue, etc. Si ces outils sont intéressants pour vous (par exemple quand il y a trop
peu de places disponibles sur le porte-outil, ou si vous voulez gagner du temps en changeant moins souvent
d’outil) et que vous voulez aussi les utiliser dans un système de FAO, il est alors important que le système de
FAO offre la possibilité de configurer de manière correcte et conviviale des différents côtés de coupe (et donc les
différentes fonctions). Le même raisonnement vaut pour les outils à tourner avec une plaquette qui peut être
utilisée de différentes manières en raison de sa construction. C’est ce qui est illustré ci-dessous : il s’agit d’un outil
à tourner utilisé pour l’axe B (axe de rotation du mandrin de fraisage) à 45° (broche principale) ou 135° (broche
secondaire). En théorie, cetoutil peut être défini de huit manières différentes. Deux fois comme outil à tourner
en direction longitudinale sur la broche principale (la plaquette étant visible ou non) et deux fois comme outil
à tourner dans l’autre direction (surfacer), aussi sur la broche principale (la plaquette étant visible ou non). Ces
fonctions sont aussi disponibles en utilisant l’outil sur la broche secondaire.
Broche
principale
Broche
secondaire
•U
n centre de fraisage-tournage équipé d’un porte-outil inférieur permet de programmer des opérations
simultanées. Un exemple typique est le tournage équilibré, avec lequel deux outils à tourner enlèvent
simultanément de la matière sur la broche principale (voir la figure ci-dessous). L’avantage est le gain de temps,
car on peut usiner avec une vitesse d’alimentation doublée. Cette stratégie peut être programmée avec un
cycle standard sur la commande de la machine. Si cette stratégie vous intéresse mais que vous souhaitez la
programmer seulement avec un système de FAO, il faut alors évaluer si le système de FAO envisagé offre cette
fonctionnalité ou si le système de FAO en tient compte automatiquement ou si les outils sélectionnés sont
compatibles avec le sens de rotation de la broche. Sur la figure ci-dessous, c’est le cas.
•O
utre les opérations simultanées, un centre de fraisage-tournage permet de réaliser des opérations en parallèle
avec le porte-outil inférieur. La différence avec les opérations simultanées est qu’avec les opérations parallèles,
l’usinage à lieu simultanément sur la broche principale et la broche secondaire. La broche de fraisage peut par
exemple être active sur la broche principale et le porte-outil inférieur sur la broche secondaire (ou inversement).
On l’utilise non seulement pour les pièces uniques, mais également pour les productions en série. Si vous
souhaitez programmer uniquement avec un système de FAO, demandez si cette fonctionnalité est présente.
•C
omme l’indique le nom de la machine, un centre de fraisage-tournage permet de fraiser en tournant. La pièce
tourne très lentement (axe C piloté) et un outil de fraisage rotatif se déplace (mouvement linéaire de manière
simultanée et synchronisée au-dessus de la pièce en rotation. Pour les formes non rondes, cette technologie peut
offrir une solution. Les autres avantages potentiels sont de petites copeaux (avantageux pour les matériaux
donnant de longs copeaux) et moins de tensions de contre-pression (avantageux pour les pièces minces).
L’expérience nous apprend que les pièces non rondes ne peuvent pas être programmées sur la commande de la
machine avec des cycles standard et qu’il faut se tourner vers les possibilités d’un système de FAO.
7. P
eut-on modifier de manière simple l’ordre des opérations d’usinage ?
L’ordre des opérations est laissé en fait au libre arbitre de l’opérateur et c’est donc quelque chose que le
programmeur détermine lui-même aussi bien pour une programmation en ligne qu’hors ligne. Cela vaut aussi
pour les déplacements que l’opérateur souhaite réaliser. Si les déplacements portent sur des opérations effectuées
sur la même broche (par exemple la broche principale), l’opérateur peut en principe le faire sans précaution
particulière. S’il veut déplacer une opération de la broche principale vers la broche secondaire, c’est aussi possible,
il devra apporter des corrections. Quelques exemples de ces adaptations :
- la sélection d’une autre description d’outil (mais le même outil physique) et l’angle de réglage de l’axe B pour
une opération de tournage longitudinal d’une même partie géométrique ; une fraise à queue utilisée à un angle
45° sur la broche principale, quand on veut utiliser sur la broche secondaire à 135° (par rapport à la position de
référence).
- changer la position de repos sûre du porte-outil inférieur (s’il y en a un) vers une broche non active; pour des
raisons de sécurité, le porte-outil inférieur ira toujours se mettre sous la broche non active.
8. Est-il indispensable de simuler les opérations ? Jusqu’à quel niveau faut-il faire une
simulation ?
Un centre de fraisage-tournage comporte davantage d’axes NC qu’un simple tour ou une fraiseuse (cinq axes).
Le risque de collision est donc plus grand. Par expérience, nous savons qu’il vaut toujours mieux simuler toute
nouvelle pièce qui a été programmée sur la commande de la machine à l’aide des possibilités de simulation de
la commande de la machine. Nous faisons ici une distinction entre une simulation 2D, qui permet d’une part de
visualiser la géométrie de la pièce (cela donne déjà une bonne indication qu’il n’y a pas eu d’erreur dans la saisie
des cotes pertinentes du plan coté) et d’autre part le point de contact commandé de l’outil. Cette simulation
suffit dans de nombreux cas. En option, le programme peut aussi simuler la commande de la machine dans un
environnement 3D. Mais toutes les commandes de machine ne proposent sans doute pas cette option 3D. Pour
cette simulation 3D, l’opérateur doit définir un porte-outil pour chaque outil utilisé. Il est possible de définir des
portes outils de différentes manières, mais certaines formes ne peuvent être visualisées avec une fidélité parfaite.
Il faudra encore apporter des améliorations à la simulation 3D sur la commande de la machine.
Si la programmation se fait dans un système de FAO, celui-ci aussi offre des possibilités de simulation. Une
première forme de simulation est ce qu’on appelle la « material removal simulation » (comme la simulation 3D
sur la commande de la machine). Cette simulation montre la quantité de matière enlevée par l’outil de coupe.
Elle permet aussi de contrôler à quels endroits de la matière n’a pas été enlevée. Cette simulation, qui est souvent
suffisante, ne montre aucun autre composant de la machine en dehors de la pièce et de l’outil. Et enfin, il est
aussi possible de simuler l’environnement complet de la machine (voir la figure ci-dessous). Cette simulation
offre également la possibilité de réaliser un contrôle de collision entre différents composants. La figure ci-dessous
montre une collision entre le nez de la broche et une pince.
Ce mode de simulation est aussi intéressant quand on utilise des moyens d’usinage spécifiques (gabarit d’usinage).
Pour rendre la simulation aussi fidèle que possible, il faut ajouter le gabarit d’usinage au modèle de simulation
et le positionner à la bonne place. Bien entendu, pour cette forme de simulation, il est aussi important que les
porte-outils visualisés et les dispositifs de maintien soient au moins aussi grands voire plus grands qu’en réalité.
Si une collision se produit, l’utilisateur doit prendre les mesures nécessaires (par exemple adapter les distances
de recul). Il n’est pas très difficile de prévenir les collisions. Un centre de fraisage-tournage présente une course
plutôt limitée de l’axe Y (il dépend de la marque et du type du centre de fraisage-tournage et on ne peut pas le
généraliser) et il peut se déplacer seulement sur quelques millimètres sous la ligne médiane (axe X négatif limité),
comme on peut le voir sur la figure ci-dessous.
Sur la machine, cela peut conduire à une alarme déclenchée par une fin de course. Une simulation de la machine
peut s’avérer pratique pour prévenir ce type de problème.
Très logiquement, la simulation de la machine est plus lente qu’une simulation impliquant uniquement la pièce
et l’outil. Ici, nous parlons toujours d’une simulation basée sur les données CL internes et non sur les données CN
de post-traitement. Cette simulation n’est donc pas fiable à 100%. Les mouvements incontrôlés qui peuvent être
différents dans la réalité restent des points délicats. Une collision n’est donc jamais totalement exclue.
L’idéal est une simulation basée sur les données CN réelles, que la machine doit interpréter. Il existe des solutions
autonomes et des solutions intégrées pour le progiciel de FAO.
9. Un modèle de machine virtuelle doit-il être présent d’origine ou est-il optionnel ?
Comme indiqué pour la question précédente, le centre de fraisage-tournage de Sirris offre la possibilité de simuler
les déplacements d’outils programmés sur la commande de la machine dans un modèle de machine virtuelle 3D.
Cela fait partie de la commande de la machine et ce n’est pas une option. Chaque marque de commande de
la machine n’offre sans doute pas cette fonctionnalité, en option ou non. De plus en plus de systèmes de FAO
permettent de simuler les déplacements d’outils au niveau de la machine (le plus souvent en se basant sur des
données CL; exceptionnellement, la simulation peut aussi avoir lieu dans le progiciel de FAO sur base du code CN
de post-traitement). Dans le meilleur des cas, il est possible de récupérer un modèle de machine virtuelle d’une
bibliothèque. Si ce n’est pas le cas, il faut mesurer les composants pertinents de la machine (uniquement les
principales dimensions) et les modéliser dans un logiciel de CAO (voir aussi la figure ci-dessous).
Il vaut mieux toujours aussi exporter les différents composants de la machine vers un format (le plus souvent
STL) pour sa mise en œuvre dans le système de FAO toujours par rapport à la même référence. Cela simplifie
ensuite nettement l’assemblage des composants pertinents de la machine dans le système de FAO.
Vous pouvez aussi demander le modèle CAO 3D auprès du fabricant de la machine. Par expérience, Sirris sait que
cette dernière option n’est pas toujours évidente et qu’il faut passer des accords clairs dans la phase d’achat de la
machine. Si vous demandez plus tard le modèle de la machine, vous risquez d’attendre plus longtemps.
10. L es stratégies disponibles dans un système de FAO peuvent-elles toutes être
exécutées sur un centre de fraisage-tournage?
Un centre de fraisage-tournage ayant une configuration standard (axe X, Y, Z, B et C) est comparable à une fraiseuse
à cinq axes. Les fonctions de fraisage de la plupart des progiciels de FAO sont en théorie tous exécutables sur le
centre de fraisage-tournage. La principale pierre d’achoppement est le post-traitement qui doit pouvoir traduire
les déplacements programmés de manière infaillible vers le code machine exigé.
11. Le post-traitement est-il fourni origine pour un centre de fraisage-tournage et à
quels critères doit-il répondre?
Avec un système de FAO, la commande correcte d’un centre de fraisage-tournage exige en effet un post-traitement
opérationnel à 100 %. Par expérience, Sirris sait qu’il n’existe pas de post-traitement qui couvre d’origine toutes
les fonctions des machines. Un post-traitement ‘Plug & play’ doit encore être inventé. C’est ce que souhait
l’utilisateur, mais dans la pratique il en va autrement. Pour de nombreux fournisseurs de FAO, les centres de
fraisage-tournage restent des configurations de machine complexes et quand un fournisseur de FAO demande
au propriétaire d’un nouveau centre de fraisage-tournage quelles fonctions doit comporter le post-traitement, il
aura bien du mal à répondre à cette question car, surtout au début, il ne connaît pas encore toutes les possibilités
de la machine et encore moins tous les codes G- et M-ISO. Ils sont encore beaucoup plus nombreux que ceux
que nous connaissons sur un tour séparé ou une fraiseuse séparée. La configuration et la mise en œuvre d’un
post-traitement doit dès lors se faire par étapes, une première version du post-traitement ne couvrant qu’une
partie des fonctions. À mesure que les besoins de l’utilisateur évoluent, il pourra demander des adaptations. C’est
pourquoi il est impératif de passer des accords clairs (aussi sur le plan financier) dans ce domaine. Ces adaptations
sont-elles couvertes par le contrat d’entretien ou le fournisseur d’un FAO considère-t-il ces adaptations comme
des extensions que le client doit payer en supplément pour chaque extension ? Pour la configuration du posttraitement, il est important aussi que le fournisseur de FAO collabore avec le fabricant de la machine et qu’ils
s’entendent pour parvenir à une solution. Idéalement, il faudrait tester le post-traitement sur une machine de
démonstration chez le fournisseur de la machine et ne le remettre au client que lorsque tout fonctionne. À ce
propos, il est important d’avoir un bon contact chez le fournisseur de FAO et le fabricant de la machine. Étant
donné la complexité des centres de fraisage-tournage, il est très probable qu’il n’y ait qu’un spécialiste connaissant
bien les centres de fraisage-tournage chez le fournisseur de FAO comme chez le fournisseur de la machine, ce qui
peut provoquer certains retards (par exemple en cas d’absence de ce spécialiste). En tant que client, assurez-vous
de pouvoir compter sur une assistance et un support ad hoc auprès de ces deux partenaires.
Si vous avez des questions qui ne sont pas abordées dans cette FAQ
et qui sont en rapport avec un usinage complet ou si vous avez un
problème spécifique, n’hésitez pas à prendre contact avec Sirris.
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Krist Mielnik
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