Définition de la couleur

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Définition de la couleur
 Définition de la couleur Sources : La Couleur, comment l’utiliser, William F. POWELL, éd. Tutti Frutti, coll. Secrets d’artiste, 2007 + sites internet divers, dont Wikipedia. La couleur est la résultante de l’action des rayons de lumière blanche captés par la rétine de l’œil et interprétés par le cerveau. Ces rayons lumineux blancs, voyageant à partir du soleil, ont également une influence sur notre perception des formes, puisque nous ne pouvons percevoir d’ombres ou de plages obscures sans qu’il y ait de lumière. Les rayons lumineux sont donc à l’origine de la couleur et des formes. Qu’est‐ce que la lumière ? Elle est une énergie électromagnétique produite par le soleil sous forme de longueurs d’onde – toutes voyageant sensiblement à la même vitesse. Les variantes des longueurs d’onde produisent la lumière visible et la lumière invisible. Par lumière visible, on entend la lumière blanche qui nous donne la couleur et la forme. La lumière blanche n’est par perçue par l’œil avant qu’elle ne touche un objet et qu’elle ne soit réfléchie vers l’œil par cet objet. A cause de la structure moléculaire et de la pigmentation de chaque objet, les rayons seront mélangés, absorbés ou réfléchis différemment. La texture de la surface de l’objet réfléchissant a également une influence sur notre perception des rayons lumineux. Si cette surface est brillante ou glacée, elle réfléchit plus de lumière que si elle était ferme ou satinée. Les objets foncés absorbent plus les rayons lumineux et sont donc moins réfléchissants que les objets clairs. C’est ce degré d’absorption qui crée l’illusion d’une couleur vive et plus intense. C’est en tentant de construire un télescope que Sir Isaac NEWTON a découvert que la lumière blanche (solaire) passant par un prisme se décompose en plusieurs couleurs. Cet instrument optique allongé et de section triangulaire sépare les éléments de la lumière solaire en plusieurs couleurs, ce phénomène étant appelé SPECTRE des couleurs. Ce spectre correspond aux couleurs de l’ARC‐EN‐CIEL. Les gouttelettes en chute libre prennent la place du prisme et lorsque la lumière les touche dans un angle précis, notre œil les perçoit sous forme de couleur par réflexion et par réfraction (la réfraction est la courbe subie par un rayon ou une onde lumineuse lors de son passage à travers des couches de densité variable – voir illustrations ci‐dessous). Isaac Newton a constaté que le prisme décomposait la lumière solaire par réfraction en couleurs et en identifia SEPT : le rouge – l’orange – le jaune – le vert – le bleu – puis l’indigo et le mauve. Pour tenter de prouver l’hypothèse d’une lumière blanche composée de lumières colorées, il les fit passer par un autre prisme. Les rayons de couleur se fondirent en lumière blanche. Cette découverte suscita l’intérêt des savants, qui firent de nombreuses expériences montrant que des combinaisons de ROUGE, de JAUNE et de BLEU à des valeurs différentes rendaient d’autres couleurs encore. Ces trois couleurs, rouge, jaune et bleu, sont appelées COULEURS PRIMAIRES et sont consignées à la charte des couleurs, ou CERCLE CHROMATIQUE. Mélanger les couleurs du cercle chromatique en combinaisons différentes donne lieu à une vaste gamme des couleurs, mais les couleurs primaires – rouge, jaune, bleu – ne peuvent être mélangées entre elles, comme on peut mélanger le vert ou le mauve… ATTENTION : EN VIDEO, LES COULEURS PRIMAIRES sont le ROUGE, le VERT (et non plus le jaune) et le BLEU. Newton s’intéressait aux rayons lumineux et non aux pigments : le NOIR et le BLANC ne figuraient pas dans son étude, alors que ce sont des éléments essentiels de la composition des pigments en peinture. Les pigments sont des substances solides qui de déclinent de l’opaque au transparent. Chaque pigment a une capacité d’absorber et de réfléchir la lumière qui lui est spécifique. Il faut insister sur le fait que les couleurs de l’artiste ne sont pas celles du scientifique ! 1
De plus, le cercle chromatique ci‐contre n’est pas le seul : plus souvent, le bleu peut être dénommé CYAN et le rouge, MAGENTA. Autre cercle des couleurs : celui de GOETHE : La couleur au cinéma Histoire de la technique 1)
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Sources principales : Patrice GABLIN, Professeur de cinéma Site internet http://www.cameravideo.net/forum/faq‐films‐argentiques/261‐lhistoire‐de‐couleur.html e
Le Cinéma, grande histoire illustrée du 7 art, éd. Atlas, 1982. Cinéma et couleur, sous la direction de Raphaëlle COSTA de BEAUREGARD, Michel Houdiard Editeur, 2009, en particulier article « Glorious Technicolor », Kira KITSOPANIDOU, p. 193‐206 L’Encyclopédie du cinéma, dirigée par Roger BOUSSINOT, éd. Bordas, 1967 Histoire et technologie des supports d’information, Pascal BECKER (disponible sur internet) Remarque liminaire : Comme pour le son, il est extrêmement difficile d’établir la date réelle de l’apparition de la couleur au cinéma, tant les essais pour « en faire voir de toutes les couleurs » ont été nombreux et précoces. Il convient donc, après Gérard CAMY, de s’en tenir modestement non à une date, mais à des dates d’exploitation commerciale… 1897 Georges Méliès fait colorier à la main les images de son film de 60 mètres Le Manoir du diable. 1905 Mise au point de la machine à colorier "Pathéocolor" sur le principe du pochoir. Charles Pathé possédait un atelier de coloriage occupant plus de 200 ouvrières. Le coloriage s’y faisait entièrement à la main à l’aide de pochoirs découpés dans des positifs. Il y avait un pochoir par couleur, ce qui permettait d’appliquer les différents colorants au pinceau. 2
Très rapidement, Henri Fourel, responsable du service coloriage de Pathé, décida de mécaniser le procédé et un brevet fut déposé le 22 octobre 1906 pour un prototype de machine à colorier construite par le mécanicien Florimond. Cette machine reproduisait à l’aide de cames tous les mouvements que faisaient les ouvrières coloristes. Un nouveau brevet fut déposé le 14 janvier 1907 pour un modèle plus évolué. Après plusieurs perfectionnements successifs, la machine à colorier définitive fut brevetée le 19 août 1908. Elle fut mise au point par Méry, avec les conseils d’Henry Fourel, des ingénieurs A et M. Julien et du mécanicien Goujon. Cette nouvelle machine se caractérisait par : 1° L’entraînement continu du pochoir et de la copie à colorier. 2° Le coloriage de la copie par l’intermédiaire d’une bande sans fin en velours rasé. 1906 Les britanniques Smith et Urban brevettent un procédé de cinéma couleur (commercialisé en 1908) : le "kinemacolor". Deux images étaient prises successivement devant des filtres rouges et verts. 1908 Mise au point du procédé couleur additif bichrome (1) : des images noir et blanc sont projetées successivement derrière des filtres rouges et verts (voir article « Couleur » in L’Encyclopédie du cinéma, éd. Bordas). 1912 Présentation par Gaumont et Lemoine du "chronochrome", procédé additif à trois images juxtaposées, projetées simultanément par trois objectifs jumelés munis de filtres rouge, vert et bleu (voir article « Couleur » in L’Encyclopédie du cinéma, éd. Bordas). 1915 Premier procédé de couleur soustractif (1) mis au point pour le cinéma par J.G. Capstaff : le "Kodachrome" version bichrome (une couche sur chaque côté du support pour le positif de projection). Fondation de la "Technicolor Motion Picture Corporation". Le procédé TECHNICOLOR 1915 – (2) ‐ La première caméra technicolor utilisait un prisme pour diviser la lumière en deux rayons filtrés différemment, impressionnant chacun une image sur un négatif noir et blanc (procédé soustractif). Un des rayons passe au travers d’un filtre rouge et impressionne les composantes bleues et vertes de l’image. Le deuxième rayon passe au travers d’un filtre bleu et impressionne les composantes rouges de l’image. Les deux images sont disposées l’une au‐dessus de l’autre sur un film 35 mm qui défile à deux fois la vitesse normale. Une des images est inversée par rapport à l’autre du fait de l’utilisation d’un prisme. Ce qui se passe à la prise de vue 3
Pour la projection, le positif était tiré en noir et blanc et chaque image projetée au travers de son filtre correspondant (synthèse additive des couleurs). Ce qui se passe à la projection 1922 Premier film en Technicolor bichrome Toll of the sea de Chester M. Franklin. 1932 Mise au point de deux procédés de cinéma en couleur, le "Rouxcolor", additif à images contiguës, et "Gasparcolor", soustractif par destruction de colorant. Technicolor met au point une caméra trichrome. Trois négatifs distincts enregistrent les parties rouges, bleues et jaunes du sujet. Le système restitue inégalement les couleurs et privilégie les rouges et les jaunes vifs. Premier film tourné : Flowers and Trees, "Silly Symphony" de Walt Disney. Le procédé TECHNICOLOR 1932 ‐ Le nouveau procédé utilisait trois films négatifs noir et blanc défilant dans une caméra spéciale ; les rayons provenant de l’objectif traversaient un prisme et étaient en partie déviés. Le tirage comportait deux phases principales : ‐ Obtention de positifs noirs et blancs d’après les trois négatifs. ‐ Copie en couleurs obtenue avec trois passages sur trois matrices hydrotérapées, donc en relief et encrées successivement avec les trois couleurs fondamentales. Cela fonctionnait, en fait, comme en imprimerie. Camera Technicolor trichrome
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Les trois négatifs obtenus Après encrage, en vue de l’impression du positif 1935 Lancement du "Kodachrome", procédé soustractif à trois couches superposées. Premier film de long métrage en technicolor trichrome : Becky Sharp de Rouben Mamoulian, inspiré du roman La Foire aux Vanités de William Thakeray. D'après un critique de l'époque les acteurs ressemblaient à "du saumon bouilli à la mayonnaise" (2) ‐ (3). 1940 Premier grand film de truquages en couleurs trichromes : Le Voleur de Bagdad de Michael Powell. 1941 Apparition du nouvel Agfacolor, premier procédé mono pack négatif/positif soustractif, à l'origine de tous les procédés contemporains de cinéma en couleurs. 1946 Sortie du film La Belle Meunière de Marcel Pagnol tourné avec le procédé français en quadrichromie, le "Rouxcolor". Introduction de l'Eastmancolor, procédé soustractif incorporant un masque négatif (3). (1) On distingue : ‐ Trois couleurs primaires soustractives (peinture) : le jaune, le cyan et le magenta. ‐ Trois couleurs primaires additives (télévision) : le bleu, le rouge et le vert. Le terme soustractif vient du fait qu'un objet coloré soustrait (absorbe) une partie de la lumière incidente. De fait, une couleur obtenue par synthèse soustractive de plusieurs autres sera nécessairement plus sombre qu'elles. En synthèse soustractive, les couleurs primaires généralement utilisées sont au nombre de trois : le cyan, le jaune et le magenta. 5
La synthèse additive est l'opération consistant à combiner la lumière de plusieurs sources émettrices colorées afin d'obtenir une nouvelle couleur. En synthèse additive, les couleurs primaires généralement utilisées sont au nombre de trois : le rouge, le vert et le bleu (RVB ou RGB). (2). Becky Sharp. Film américain de Rouben Mamoulian, 1935. Premier long‐métrage réalisé en technicolor trichrome. Il devait être réalisé par Lowell Sherman, mais ce dernier mourut au bout de deux semaines de tournage et fut remplacé par Mamoulian qui en fit un chef‐d’œuvre et peut‐être son plus beau film. Avec son décorateur Robert Edmond Jones, Mamoulian décida de ne pas employer la couleur dans un esprit décoratif mais de lui donner une signification dramatique afin de mettre en valeur une qualité émotionnelle quasi musicale. Il voulut par exemple suivre la chronologie étroitement, afin que l’histoire (titrée de La Foire aux Vanités de Thackeray) démarrât sur des noirs, des gris, des blancs, puis s’installât graduellement dans la couleur. Tout convergeait vers l’apothéose du film où devait dominer le rouge. C’est la grande séquence de bal avant la bataille de Waterloo. Un messager annonce discrètement à Wallington que l’armée française est en marche, la nouvelle se répand et les invités s’éclipsent les uns après les autres par groupes de couleurs. Enfin ne restent plus que les officiers vêtus de rouge, qui sont les derniers à partir. La force dramatique de cette scène est étonnante et Mamoulian a remarqué à son sujet : « Il est étrange que le rouge soit une couleur si excitante à l’œil. Le rouge est scientifiquement terne, 36 000 vibrations contre 76 000 pour le jaune. En luminosité, il précède directement le noir. Pourtant, psychologiquement, il est le plus agressif. » La séquence du bal dans Becky Sharp, invraisemblable sur le plan historique, est psychologiquement d’une efficacité totale. Le technicolor employé fut supervisé par John Hay Whitney (L’Encyclopédie du cinéma, éd. Bordas). (3). Le Technicolor est issu des travaux du docteur Herbert T. KALMUS (1881‐1963). Celui‐ci avait fondé avec sa femme, dont il avait divorcé en 1921, mais qui lui resta associée, la Kalmus, Comstock and Westcott Company, pour l’exploitation du procédé définitivement mis au point en 1932‐1933 (depuis 1915, Kalmus avait expérimenté plusieurs procédés soustractifs avec plus ou moins de bonheur). Natalie KALMUS (née Natalie Dunfee à Boston (Massachussetts) en 1887, morte le 13 novembre 1965) fut donc l’épouse, la collaboratrice et l’héritière du docteur Kalmus : tous les films réalisés en « technicolor » jusqu’en 1949, date légale d’extinction du brevet, portent sa signature comme « conseillère‐couleur » et sont reconnaissables par une dominante « rouge orange » qui relève en effet probablement plus de ses « conseils » que du tirage proprement dit. Son caractère buté la fit mettre à l’écart de certains tournages, puis Kalmus l’envoya en Grande‐
Bretagne. A partir de 1950, elle s’occupa aussi de télévision. (4). George EASTMAN (1854‐1932) est un inventeur et un industriel américain; Il s'orienta vers la photographie d'abord e en amateur, puis, en 1880, inventa les plaques sèches et, en 1884, le premier film à déroulement continu. En 1888, il crée un nouvel appareil de prises de vues, ancêtre de toutes les caméras,, le « kodak ». Pendant toute la période qui suivit, Eastman lutta aux côtés d'Edison pour imposer le monopole de leurs brevets sur le marché mondial du film. Négociateur habile, il réussit à désamorcer une coalition européenne des producteurs qui aurait nui à ses intérêts. Par ailleurs, il était un financier volontiers philanthrope. Eastmancolor. Procédé de film en couleur auquel la firme Eastman a donné son nom. Il s'agit d'un procédé soustractif trichrome à trois émulsions superposées et sensibles respectivement au bleu, au vert et au rouge. Le procédé Eastmancolor est l'un de ceux qui permettent les plus beaux et les plus divers emplois de la couleur à l'écran. Mais pour le tirage des copies positives, on a utilisé de plus en plus une combinaison de l'Eastmancolor et du Technicolor, les simples copies Eastman n'offrant que peu de stabilité dans le temps. 6