rapport d`activité - Planning Familial
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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 Le Planning Familial, 4 Square Saint-Irénée, 75011 Paris Tél. : 01 48 07 29 10 | www.planning-familial.org Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 2 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 HOMMAGE À SIMONE IFF Lundi 29 décembre 2014, Simone Iff nous a quittés-es. Présidente du Planning Familial de 1973 à 1980, elle a été en première ligne de tous nos combats. Nous avons tenu à lui rendre hommage. C'est avec Simone que nous avons ouvert notre université de printemps en mai 2014 sur "L'éducation à la sexualité : tremplin vers l'égalité et l'émancipation", grâce au film que nous venions de réaliser sur elle. Car Simone n'a cessé d'être, depuis l'année 1973 où elle a été élue à la tête du MFPF, une référence pour nous toutes et tous : sa détermination, son impertinence, sa passion pour défendre les droits et l'émancipation des femmes, nous la portons aujourd'hui. Simone a su dépasser les frilosités des médecins, embarquer le MFPF dans l'aventure des avortements clandestins pour que les femmes puissent enfin décider "un enfant si je veux quand je veux". Elle a su nous transmettre son sens du collectif et sa capacité à être "politiquement incorrecte" quand elle soutient, hier comme aujourd'hui, les luttes des prostitués-es pour leurs droits, quand elle s'oppose à une vision victimaire, quand elle parie sur les capacités des personnes à s'émanciper, quand elle se bat pour la liberté. Mais elle a su aussi mener le combat au sein des institutions : membre du cabinet de la ministre du droit des femmes, Yvette Roudy, de 1981 à 1986, elle fut en particulier à l'initiative de la création de la permanence « Viol, Femme, Information » (VFI. Tel:0 800 05 95 95). "Demain la société sexualisée", le livre qu'elle a écrit en 1975, reste une source d'inspiration pour les combats que nous menons aujourd'hui pour que l'éducation sexualisée trouve pleinement sa place dans l'école et dans l'ensemble de la société comme outil de construction d'une société d'égalité et d'émancipation. Simone, merci pour ce que tu as été, pour ce que tu as fait pour les femmes et les hommes. Le Planning s'engage à te faire honneur et à poursuivre les combats que tu as menés avec tant d'enthousiasme. Ces derniers mois encore, en t'écoutant, tu nous transmettais ton souffle. Il nous portera. Au printemps 2014, Le Planning a produit un film sur Simone Iff, avec le soutien de la députée Catherine Coutelle. Réalisé par Les Yeux d’IZO, celui-ci retrace les grands combats du Planning des années 70 à nos jours, à travers des images d’archives et un entretien avec Simone Iff. Il est disponible dans notre centre de documentation. Voir la rubrique « Information et Publications » p. 39 3 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 2014, ANNÉE CHARNIÈRE L’action du Planning Familial en 2014 s’est déroulée dans un contexte social et politique particulièrement tendu. La mobilisation sans précédent contre le Mariage pour tous, la montée du Front National en France, et de l’extrême droite en Europe, la reculade du gouvernement sur la Loi famille, puis sur les ABCD de l’égalité, nous appellent à redoubler de vigilance. La crise économique et sociale que nous vivons alimente un repli identitaire qui traverse toutes les couches de la société, qui se crispe face aux bouleversements : « [Ces groupes] sont rivés à l’idée que les identités doivent être figées de toutes éternités. Les identités nationales, sexuées et sexuelles, les territoires, les frontières, tout doit demeurer fixe et étanche », soulignait la philosophe Fabienne Brugère. Ce repli s’incarne dans ces mouvements qui ont tenté de mobiliser parents et enseignants contre une prétendue « théorie du genre », dans cette pétition contre Le Planning Familial et, plus généralement, dans la banalisation des idées d’extrême-droite. Le découragement des citoyens et l’absence de réponse des politiques renforcent le sentiment de perte et d’exclusion. Il suffit de voir les discours tenus sur la sécurité, la famille, le genre, les étrangers, en France et en Europe. Tout cela nécessite de renforcer nos actions en direction des personnes ou groupes sociaux les plus démunis et de sécuriser l’accès aux droits pour toutes et tous, y compris les personnes étrangères. Plus que jamais, il nous faut concrétiser les valeurs de solidarité, d’égalité des droits. Il faut sans cesse le rappeler, les associations sont des creusets de la citoyenneté. Le Planning, mouvement d’éducation populaire, y travaille tous les jours. Et nous avons de bonnes raisons d’y croire : contrairement au discours ambiant, les jeunes générations ont envie de s’impliquer dans la vie citoyenne. De nouvelles formes d’engagement émergent et les associations sont plébiscitées : plus d’1/3 des jeunes adhèrent à au moins une association et les 2/3 font confiance à celles-ci pour améliorer leur avenir1. Il faut répondre à cette demande, en veillant à inclure tous les jeunes. Agir avec la société civile, défendre nos valeurs avec nos partenaires dans le domaine de l’éducation, de la santé, du social, travailler avec les personnes concernées, co-construire avec les jeunes, renforcer les actions de terrain, donner du souffle, voilà ce qui nous mobilise, nous motive, nous galvanise. En 2014, nous avons commencé à élaborer l’articulation entre professionnalisation et militantisme. L’un ne saurait plus aller sans l’autre, tant les enjeux sont multiples et variés, le contexte difficile et les obstacles nombreux. Et c’est ensemble que nous arriverons à passer de l’égalité des textes à l’égalité pour toutes et tous. Carine Favier et Véronique Séhier, Co-présidentes 1 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) INJEP, 2011 4 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 SOMMAIRE Liberté, Egalité, Sexualités. Le Planning Familial : faits et évidences………………...….……..page 6 Le Planning est un observateur………………………………….………...……..…………….…...….page 7 Le Planning est un acteur……………………………………………………….………………………page 13 Le Planning est un agitateur…………………………………………………...………………………page 21 Le Planning à l’international........................................................................................................page 31 Représentations institutionnelles et partenaires associatifs………………………...……...…..page 37 Information et publications……………………………………………………………………...……..page 39 Les défis et les projets du Planning …………………………………...…………………….……….page 43 Le Planning a besoin de vous………………………………………………………………………….page 47 Le Planning en chiffres……………………………………………….…………………………………page 49 Annexes…………………………………………………………………………………………..…..……page 57 Revue de presse 2014 : Le Planning dans les médias……………………………….…………….................. Le Planning en pratique : structure et gouvernance……………………………………..……………...……… Liste des associations et fédérations du Planning……………………………………………….……………… Les mots clefs du Planning………………………………………………………………………………………… 5 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LIBERTÉ, ÉGALITÉ, SEXUALITÉS LE PLANNING FAMILIAL : FAITS ET EVIDENCES Le Planning est une association nationale implantée en France métropolitaine et dans les DOM, qui lutte contre les inégalités en tous genres et œuvre pour une transformation profonde des représentations sociales. Ce n’est pas un service public. Le rôle du Planning est de prévenir, accompagner, informer les femmes, mais aussi les hommes, sur leur droit de vivre leur sexualité librement, en leur donnant accès à la santé sexuelle . Si l’accès à la contraception et le droit à l’avortement sont l’ADN du Planning, la lutte contre le sida et les IST, les violences faites aux femmes, les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, les politiques de pénalisation (prostitution, étrangers sans papier..) sont aussi des combats d’une actualité hélas brûlante. Depuis 40 ans, les avancées des droits des femmes sont nombreuses. Beaucoup sont inscrites dans la loi, mais toutes sont loin d’être appliquées. Lutter pour les droits et l’application de ces droits ne suffit pas. Il faut changer les rôles sociaux, qui sont les fondements de l’inégalité femmes-hommes. La « moralisation » de la société, qu’on a pu voir à travers les manifestations anti-mariage pour tous et les levées de boucliers contre les « ABCD de l’égalité », la crispation générale et les replis identitaires sont autant d’obstacles que le Planning identifie et combat. La démarche du Planning est politique, globale et transversale. Parler d’égalité, lutter contre les violences, ou pour une égalité salariale n’ont de sens qu’à travers une approche globale. Impossible de lutter contre le sida sans parler de sexualité, et de parler de sexualité sans la situer dans le cadre de la problématique des rapports femmes-hommes. Impossible de construire une société d’égalité sans la laïcité, conçue comme outil d’émancipation et de vivre ensemble. Tous ces combats passent par l’éducation à la sexualité, à la citoyenneté, dès le plus jeune âge, et tout au long de la vie. Construire l’égalité, entre femmes et hommes comme entre citoyens-nes de toutes origines et de toutes situations sociales, est le fil rouge de toutes nos actions. Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 6 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING EST UN OBSERVATEUR Les droits acquis sont fragiles, ceux à conquérir nombreux. Dans tous nos domaines d’intervention, nous maintenons une vigilance permanente. Les nombreux groupes de parole et d’action que nous organisons et animons, à travers nos 76 associations départementales et nos 13 fédérations régionales, nous permettent de relever et de faire remonter les problématiques des femmes d’aujourd’hui, en alertant sur les dysfonctionnements, les difficultés d’application des droits ou les phénomènes émergents. Grâce à notre réseau national, nous avons une position privilégiée pour analyser, promouvoir ou initier des politiques publiques. SANTE SEXUELLE Promouvoir une approche positive de la santé sexuelle Le Planning adhère totalement à la définition de l’OMS concernant la santé sexuelle : c’est « un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. » L’approche globale que nous prônons prend en compte toutes les facettes de la santé sexuelle (prévention, contraception, plaisir, bien-être, rapport à soi et aux autres, etc.) ainsi que le contexte dans lequel elles sont vécues (rapports femmes-hommes, inégalités, discriminations…). Cela nécessite de : - Prendre en compte les facteurs économiques et sociaux, et les inégalités liées au genre et à l’orientation sexuelle Favoriser la coopération entre les différents-es professionnels-les (santé, éducation, jeunesse) pour promouvoir une approche transversale de la santé sexuelle. Soutenir la « délégation de tâches » et l’élargissement des compétences comme, par exemple, la délivrance de moyens de contraception par des non-professionnels-les de santé, ou la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer des avortements médicamenteux. CONTRACEPTION Loi santé 2014 Nous regrettons que la seule proposition en la matière soit une plus grande diffusion de la contraception d’urgence par les infirmières scolaires, sans renforcement du rôle des Centres de Planification et d‘Éducation Familiale (CPEF)* et Établissements d’information, de consultation et de conseil familial (EICCF)*, habilités à la délivrer, comme lieux de premier recours. Aucune mention des liens entre accès au dépistage et au traitement en matière d’IST/VIH et accès à la contraception, alors que seule une approche globale (cf. santé sexuelle) permet de répondre aux besoins des personnes. Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 7 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Démédicaliser la contraception L’enjeu n’est pas seulement de pallier le manque de médecins sur certains territoires, mais aussi de redonner de l’autonomie aux femmes et aux hommes. Faire en sorte que les individus soient acteurs de leur santé, qu’ils s’approprient leur contraception plutôt qu’on la leur impose. Cela passe par : - - L’information et l’accès à toutes les méthodes de contraception (remboursement, lieuxressources* de proximité, confidentialité…), prise en compte de la parole de chacun-e et du respect de son choix. Le renforcement de la formation des professionnels-les de santé pour qu’ils soient de réels partenaires et puissent accompagner les femmes dans l’exercice de leur choix (sages-femmes, pharmacien-nes, médecins, infirmiers-ères, et professionnels-les de l’éducation, en contact avec les jeunes.) Une meilleure prise en compte des questions de sexualité et de santé sexuelle sur tous les territoires, pour toutes et tous, quelle que soit la situation économique et sociale. À ce titre, nous regrettons vivement la fin du programme INPES en juin 2014, faute de financement. Ce programme visait à améliorer l’accès à la contraception en France métropolitaine et dans les DOM, notamment à travers l’impulsion d’un travail en réseau qui s’appuie sur des professionnels-lesressources, là où il n’existe pas de CPEF . EDUCATION A LA SEXUALITE Face aux attaques : ne pas céder le terrain Cette année a été marquée par un recul très net envers l’éducation à la sexualité*. Alors que leur mise en place n’était qu’expérimentale dans certaines académies, les "ABCD de l’égalité" ont été supprimés des nouveaux programmes et ne sont restés que des expériences ponctuelles pendant une année scolaire. Des débats faussés sur le genre* ont émergé, beaucoup de parents, enseignants-es, ou chefsfes d’établissements ont eu peur et de fortes pressions ont eu raison des ABCD de l’égalité. L’égalité filles / garçons, parce qu’elle se réfère à la question du genre et remet en question les rôles masculins/féminins traditionnellement institués, inquiète et rencontre de nombreux freins. Une pétition en ligne contre nos interventions a même été adressée à la Ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Elle n’a obtenu que 6 500 signatures, mais est symptomatique du climat qui a rythmé cette année scolaire. Face à ces attaques, Le Planning ne s’est pas démobilisé, bien au contraire. Sur l’année 2014, nos interventions extérieures ont ainsi touché des centaines de milliers de jeunes en établissements scolaires (131 162 en 2014), mais aussi des jeunes hors du circuit scolaire, via les foyers de jeunes, les PIJ (Points Info Jeunesse), les CER (Centres d’éducation renforcés), les Maisons de la jeunesse et la culture (MJC), etc. Au niveau institutionnel, Caroline Rebhi, membre du Bureau et de la Commission Education à la sexualité, siège au Collectif des associations partenaires de l’Ecole (CAPE) 2. Nous avons signé en novembre via ce collectif une convention avec le Réseau national des Écoles Supérieures du 2 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) Voir la rubrique « Représentations institutionnelles et partenaires associatifs » p. 37 8 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Professorat et de l’Education (R-ESPE) par laquelle Le Planning Familial forme et sensibilise des enseignants-es aux problématiques liées au genre : égalité filles-garçons, lutte contre l’homophobie, etc. GENRE ET EGALITE DES SEXES Revendiquer une approche « genrée » dans toutes nos pratiques Nous partons d’un constat sans appel : les comportements des femmes et des hommes, y compris, et surtout en matière de sexualité, restent fortement influencés par les représentations collectives associées à la « féminité » (douceur, vulnérabilité, timidité…) et à la « masculinité » (impulsivité, autorité, virilité…). Ces représentations donnent lieu à des rapports de sexe inégalitaires et parfois violents : refus du port du préservatif, non-partage des responsabilités contraceptives, stigmatisation de l’homosexualité, banalisation des comportements sexistes et violents comme le harcèlement de rue ou les violences conjugales. L’orientation professionnelle, les renoncements de carrière ou de congé parental, le temps passé avec sa famille, le niveau de vie, sont encore largement influencés par le sexe des individus. Les violences sexistes dans les établissements scolaires et au quotidien, l’augmentation des violences homophobes et lesbophobes en 2014 montrent que l’éducation à la sexualité* et, plus largement, à l’égalité, n’a pas réussi à s’imposer comme une matière en soi et un préalable nécessaire à la vie d’adulte pour réduire les discriminations sociales et les violences. L’approche genrée, c’est mener toutes les actions, toutes les réflexions, toutes les pratiques du Planning en fonction de cette grille de lecture. C’est en nous interrogeant sans relâche sur l’origine et les modes de transmissions des idées préconçues et des stéréotypes sexistes et homophobes, que nous pourrons les déconstruire et faire émerger des comportements responsables, égalitaires et épanouissants dans tous les domaines. Cette approche nous paraît indissociable de toutes nos pratiques et nous continuerons, cette année encore, à prôner une éducation à la sexualité* dès le plus jeune âge, afin de favoriser l’égalité à l’école, au travail et dans toute la société. AVORTEMENT Les enjeux en France : L’accès effectif à l’IVG Depuis 2009, la loi Hôpital Patient Santé Territoire et la généralisation de la T2A (Tarification à l’activité)4 entravent l’accès aux soins et en particulier à l’avortement. En 10 ans, plus d’une centaine de Centres IVG (Interruption volontaire de grossesse) ont fermé et d’autres sont menacés. Les regroupements d’établissements, pour augmenter la « rentabilité » entraînent une réduction du nombre de places pour l’IVG. La T2A a été introduite en 2004. Elle consiste à payer les établissements en fonction de leurs activités, ce qui les pousse à favoriser les actes médicaux les plus « rentables », au détriment d’autres prestations, comme les interruptions volontaires de grossesse. 4 9 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 L’accès à l’information sur internet Trop longtemps, les sites les plus référencés sur internet étaient les sites anti-choix. En 2013, le Planning a participé à l’élaboration du site ivg.gouv.fr, devenu le site institutionnel de référence sur l’IVG. Depuis avril 2014, le Planning a lancé son propre site http://ivg.planning-familial.org/ dont l’objectif est d’ouvrir un espace de parole à toutes les personnes concernées (femmes, proches, personnel de santé) et, à travers les témoignages, de mieux cerner les difficultés d’accès et la désinformation. Conjointement, nous avons lancé une enquête5 afin de recueillir des données sur les obstacles, physiques comme psychologiques, rencontrés par les femmes désirant avorter. La stigmatisation latente de l’avortement Ce droit reste contesté, y compris en France, et suscite encore des discours culpabilisants, tant de la part de politiques que de certains-es professionnels-les de la santé. La présence de sites tels que « J’ai avorté et je vais bien », co-fondé par une de nos militantes, est encouragée et soutenue par le Planning. La démédicalisation de l’acte de l’IVG C’est un enjeu majeur. Nous avons constaté par la pratique des IVG médicamenteuses en ville, centres de santé ou centres de planification familiale, que cette méthode permet à une grande majorité de femmes de rester chez elles, de s’organiser, de se prendre en charge en dehors d’une « surveillance médicale », avec l’accompagnement qui leur convient. Nous affirmons que par une information claire, une discussion au sein d’un groupe de femmes demandant l’IVG, femmes ayant fait une IVG, personnes accompagnantes, l’expérience des unes et des autres va permettre la construction d’une représentation, d’une visualisation du déroulement de l’IVG forte où la femme se sentira actrice en dehors d’une parole médicale, même pour une aspiration sous anesthésie locale. L’OMS confirme qu’un personnel de santé dit « intermédiaire » formé est à même de pratiquer un avortement en toute sécurité6. La proposition de la Loi Santé autorisant les sages-femmes à pratiquer des IVG médicamenteuses va dans ce sens. Elle pourrait néanmoins être améliorée, en autorisant les sages-femmes à pratiquer aussi des avortements chirurgicaux. À l’international : Le droit à l’IVG est menacé dans plusieurs pays du monde. En plus du cas espagnol7, nous suivons de très près les pays où le débat sur le droit à l’avortement a été relancé au cours de l’année 2014 : Brésil, Irlande, Pologne, Turquie, Bolivie, Chili, etc. VIOLENCES Impliquer toute la société dans la lutte contre les violences faites aux femmes Pour Le Planning, la lutte contre les violences passe par une politique globale cohérente qui implique d’agir à tous les niveaux : Accompagner les victimes dans le respect de leur capacité à agir. Condamner toutes les violences, veiller à l’application des lois sans négliger la prise en charge Voir la rubrique « Le Planning est un agitateur » p. 21 Avortement sécurisé : directives techniques et stratégiques à l’intention des systèmes de santé, 2e éd., OMS, 2013 7 Voir la rubrique « Le Planning est un agitateur » p. 21 5 6 10 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 des auteurs. Prévenir ces violences en intégrant dès le plus jeune âge une réflexion sur les assignations à être femme, à être homme, construites, aujourd’hui encore, sur une représentation sociale dominante. Former tous-tes les professionnels-les confrontés-es à cette problématique, que ce soit dans l’éducation, l’action sociale, le médical, le clinique, la justice, les services de police, sans faire l’économie d’une analyse des rapports sociaux de sexe. C’est en adoptant l’approche prévention, protection des victimes, punition et prise en charge des auteurs que notre société peut lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Mobiliser les élus-es Le Planning Familial a analysé le 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes en 2014 à travers cette approche. Comme pour le 3e plan du même type, nous avons regretté l’absence d’un volet « Prévention » digne de ce nom. Au niveau local, le Planning a également émis des recommandations dans le cadre des élections municipales de mars 2014 : Développer et promouvoir des formations de personnels municipaux sur la détection des violences faites aux femmes, notamment en direction des agents de services municipaux qui accueillent le public, des centres communaux (ou intercommunaux) d’action sociale, des centres et points d’information jeunesse… Développer et promouvoir des formations de personnels de police municipale à la gestion de situations d’urgence de violences faites aux femmes. Lever les obstacles à l’accès au logement social des femmes victimes, élément indispensable et nécessaire pour sortir de l’urgence. Faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité des politiques locales, à la fois dans les quartiers prioritaires et dans les Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD). Il s’agit d’y inscrire des axes de travail à la fois sur l’accueil, l’écoute et l’hébergement des femmes, mais également d’y programmer une politique de prévention des comportements et violences sexistes, notamment en direction des plus jeunes. 11 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 12 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING EST UN ACTEUR Nous intervenons sur tout le territoire pour accompagner les femmes dans leurs combats. Nous concevons des programmes, pilotons des actions, organisons des formations ouvertes à tous-tes. Toutes nos actions sont inspirées par l’éducation populaire : nous ne faisons pas « à la place de », mais nous donnons à chacun-e les outils pour prendre sa vie en main. CONTRACEPTION Informer et faciliter l’accès : les priorités du Planning Familial Le Planning Familial agit pour améliorer l’information sur toutes les méthodes de contraception et leur accessibilité. Parce qu’une contraception choisie sera mieux acceptée, il veille à ce que chacun-e ait accès à la méthode de son choix, en travaillant sur les barrières économiques (extension de la gratuité pour les 18-25 ans, et pour les moins de 15 ans en dehors des CPEF, remboursement par la sécurité sociale de toutes les méthodes) et sociales (confidentialité, lutte contre les idées reçues…). Cela est d’autant plus important dans le contexte économique actuel, qui contraint de plus en plus de jeunes femmes en situation de précarité à se tourner vers des méthodes dites « naturelles », moins coûteuses, mais aussi moins efficaces.8 Inclure la contraception des personnes LGBTQI Les personnes LGBTQI peuvent elles aussi être concernées par la contraception (choix de vie, raisons médicales, bisexualité…). C’est pourquoi Le Planning a décidé de remettre à jour ses outils grand public, à commencer par sa brochure Contraception, en lien avec la Commission Déconstruction de l’hétéronormativité*. Objectif : identifier les « clichés » hétérosexistes* et rendre la brochure accessible aux personnes LGBTQI. Cette réflexion s’inscrit dans la démarche d’inclusivité* que souhaite promouvoir le Planning, aussi bien en interne qu’en externe afin de veiller à ce que chacun-e se sente accueillie, écoutée et pris-e en considération en venant dans nos centres. Contraception et actes délégués : analyser les pratiques Le Planning Familial soutient activement toute action permettant de faciliter l’accès à un large choix de méthodes de contraception, notamment dans les territoires peu pourvus en services de santé. C’est pourquoi il agit pour la reconnaissance des actes délégués*, c’est-à-dire la délivrance de contraceptifs par des non-professionnels-les de santé, notamment dans les CPEF* et EICCF*, selon des protocoles précis. Nous avons actualisé une enquête en interne (lancée en 2011) pour analyser l’évolution de ces pratiques de délivrance. « La crise de la pilule en France : vers un nouveau modèle contraceptif ? » Nathalie Bajos, Mylène Rouzaud-Cornabas, Henri Panjo, Aline Bohet, Caroline Moreau, et l’équipe, Fécond, Population & sociétés, n° 511, mai 2014 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 8 13 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 EDUCATION A LA SEXUALITE Rendre notre approche « genrée » accessible au grand public Pour la rentrée 2014, Le Planning a conçu et publié deux plaquettes qui présentent la démarche de l’association en matière d’éducation à la sexualité*, en concertation avec la Commission "Éducation à la sexualité" (cf. rubrique « Information et Publications » p.44). La première plaquette est à destination des responsables d’établissements scolaires et des équipes éducatives : « L’éducation à la sexualité : tremplin vers l’émancipation et l’égalité ». La deuxième est à destination des ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) : « L’éducation à la sexualité : former les professionnels-les à l’égalité ». Ces outils permettent d’expliquer l’approche genrée* du Planning Familial et de donner à voir ce que fait l’association lors de ses interventions scolaires. Bousculer les lignes en interne : l’université de printemps du Planning Familial « Le plaisir est politique ! » Comment et pourquoi parler de sexualité(s) aujourd’hui ? Dans la foulée de son colloque européen9, Le Planning a organisé son université de printemps 2014 sur le thème de l’éducation à la sexualité* les 17 et 18 mai à Strasbourg. L’université de printemps répondait aux mêmes objectifs que le colloque, avec une dimension interne supplémentaire. Pour le Planning, c’était aussi un moment de rencontre, d’échanges et d’analyse de nos pratiques. Aborder dans ce cadre la thématique du « plaisir » a permis d’identifier plusieurs enjeux et de se réapproprier le discours féministe du Planning Familial. Nous avons pu analyser la nature subversive du « plaisir » (les tabous, les normes, les non-dits, les inégalités de traitement du plaisir « féminin », « masculin »…) et les façons d’en faire un outil politique (le plaisir comme moyen d’émancipation, d’affirmation de soi, d’interpellation politique…). La présence de nombreux-ses jeunes militants-es a permis de discuter de ces sujets à la lumière des défis d’aujourd’hui : droits des personnes LGBTQI, représentations et nouveaux médias, évolution du rapport au féminisme…. Mutualiser les outils grâce à une « mallette pédagogique » Le Planning a initié un travail autour d’une « mallette pédagogique » pour l’éducation à la sexualité*. Celle-ci serait constituée d’outils d’animation ludiques sous divers supports (photo-langage, vidéos, jeux…) que nous avons conçus, utilisés et testés pour des animations scolaires auprès de jeunes enfants et lors d’ateliers d’éducation à la sexualité avec des jeunes comme des adultes. Contactée par l’équipe confédérale, la Cité des Sciences et de l’Industrie a manifesté un réel intérêt et un partenariat devrait se mettre en place dès 2015. 9 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) Voir la rubrique « Le Planning à l’international » p. 31 14 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 GENRE ET SANTE SEXUELLE Impulser une nouvelle dynamique Le programme « Genre et santé sexuelle » (GSS) La santé sexuelle*, en tant que bien être global ne peut s’appréhender que par une approche genrée*. La sexualité des femmes reste trop liée à la reproduction, et nous devons passer d’une santé « reproductive » à une santé « sexuelle ». Il faut pouvoir agir sur les inégalités liées au genre et les représentations sociales qui influent sur l’autonomie des femmes, leur prise de décision et la prévention. Ne pas « surmédicaliser » mais, au contraire, adopter une approche globale et positive qui parte du vécu des personnes et parle de corps, plaisir, relation à soi et à l’autre. Notre programme Genre et santé sexuelle (GSS) est basé d’une part sur la pratique collective des groupes de paroles et le partage d’expérience, pour renforcer le lien social et l’empowerment*, et d’autre part sur la formation des personnes-ressources*. En 2014, nous avons réalisé 209 actions, 165 groupes de parole, 32 formations de professionnelsrelais et 12 formations de personnes-ressources. Le nombre et le type d’actions par inter-régions et régions varient très fortement. Au total, nous avons rencontrés 1134 personnes dont : 856 participants-es aux groupes de parole, 218 professionnels et 60 personnes ressources. Résultats Les retours sont globalement très positifs, qu’ils viennent des bénéficiaires, des animatrices/teurs ou des formatrices/teurs. Les groupes de parole permettent des échanges et libèrent la parole sur des thèmes considérés jusque-là comme tabous. On note un recours plus important au suivi médical et gynécologique, à la contraception, aux tests de dépistage du VIH/SIDA et autres IST, des visites au Planning Familial, une plus grande aisance pour échanger autour de la sexualité etc. Les informations reçues et les discussions sont relayées auprès de la famille, du partenaire, des amis, de l’entourage etc… Ce partage crée une dynamique et installe le programme dans la continuité. Les actions du programme (groupes de parole ou formations) sont adaptées aux attentes, aux besoins et aux demandes des participants. Le fond du programme est de faire confiance aux personnes, qui font leurs choix elles-mêmes ; le programme leur fournissant « simplement » les outils pour le faire. Conclusions Malgré l’absence de financement au niveau national des actions de terrain, le soutien financier de la Direction Générale de la Santé a permis la construction du réseau de référentes inter-régionales qui a joué un rôle décisif dans la dynamique : l’implication de ces référentes inter-régionales et de coordinatrices nationales a permis de maintenir les actions et même d’améliorer leur couverture territoriale et de les pérenniser. De plus en plus d’associations départementales participent au programme et nous font remonter leurs résultats, témoignant de leur réelle implication dans cette démarche. On constate également que le programme GSS et les formations proposées permettent un développement substantiel du réseau et 15 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 suscite des partenariats sur les questions de sexualité au sens large. Au-delà des actions mêmes, le programme permet de faire connaître le Planning Familial, ses valeurs et ses missions, mais aussi de redynamiser et de renforcer notre réseau. Le programme a également permis l’élaboration d’outils de suivi et d’évaluation communs à tout le réseau : fiches-actions, carnets de bord des animatrices ou des référentes, appropriation des focusgroupes comme outil d’évaluation. Des évaluations quantitatives et qualitatives permettent d’améliorer la qualité de nos formations et de nos animations et de recueillir la parole des personnes que nous rencontrons. La poursuite de ce programme est une nécessité, comme en témoignent ses résultats et la très forte demande du public et du réseau. FEMMES ET VIH Accompagner les femmes et les couples concernés par le VIH Le Planning a poursuivi et développé son projet pilote « Accompagnement des femmes et des couples concernés par le VIH » financé par l’INPES, et initié en 2006. Devenu national en 2011, le projet est développé principalement sur les régions Ile de France, PACA, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Centre/Pays de Loire, Rhône-Alpes, Nord/Pas-de-Calais. Des interventions, rencontres et formations, sont assurées dans différentes associations départementales. Des actions ont aussi été mises en place dans les DOM et les DFA (Guyane, La Réunion, Mayotte, Guadeloupe) suite aux formations de sensibilisation réalisées depuis le début du programme. Tout en ayant une dimension nationale, ce projet laisse à chaque site le soin de construire l’action en fonction de son diagnostic local, des partenariats existants, et de la faire évoluer en fonction des besoins exprimés par les femmes. En 2014, les actions menées sur le terrain ont donc pris des formes très diverses : entretiens individuels, groupes de parole, permanences hospitalières, journées ou weekends de ressourcement… Ces actions permettent d’accompagner les femmes séropositives dans leur vie sexuelle et affective, en prenant en compte les « spécificités de genre ». En effet, femmes et hommes ne sont pas égaux face au sida : la plus grande précarité des femmes, leurs spécificités physiologiques, les violences sexuelles dont elles sont victimes… sont autant de facteurs aggravants qui expliquent en partie la féminisation actuelle de la pandémie. En favorisant leur accès aux soins et à un suivi gynécologique, et donc au dépistage des IST, ces actions jouent également un rôle de prévention. Le partage d’expériences dans les groupes de parole de femmes séropositives favorise l’échange de savoir et d’informations : risques liés à la sexualité, situations de violence qu’elles pourraient rencontrer, statut sérologique, droits et dispositifs existants qui tiennent compte de leurs spécificités. Tous ces éléments permettent aux femmes de devenir actrices de leur vie. 16 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Quelques exemples de bonnes pratiques au niveau local Animations de la partie « VIH et IST » dans des formations jeunes-relais ou femmes-relais* et « Vécu des femmes avec le VIH » dans les formations Réduction des risques sexuels (RRS) du Planning. Animations à l’occasion du 1er décembre auprès des jeunes dans les lycées de ChanteloupLes-Vignes (78) et en partenariat avec les services Santé Ville. Organisation de rencontres régionales « Femmes et VIH ». Ce travail inter-associatif initié par Le Planning Familial permet aux femmes concernées par le VIH de se retrouver et de construire une parole collective en émettant des recommandations et des revendications. Coopération du groupe de parole de femmes séropositives par l’AD d’Orléans avec le réseau de santé Hepsilo (http://www.hepsilo.org/qui-sommes-nous-). L’action conjointe permet une prise en charge globale avec un accompagnement sur les volets de la sexualité et du social. Celles-ci font émerger les différences sociales entre les femmes et les hommes face à cette maladie, les violences subies en raison du statut de femmes séropositives, les inégalités dans le suivi, la recherche et le vécu. Mobilisation du réseau du Planning avec la formation « vécu des femmes avec le VIH » : cette formation continue de se faire en région sous forme de module de deux jours, et dans les formations Genre et santé sexuelle à Paris. Elle permet aux stagiaires de mieux connaître les enjeux du vécu des femmes avec le VIH, que ce soit au niveau de la prévention, du suivi médical, de la prise des traitements, des aspects sociaux. Sensibilisation aux risques et à la prévention des IST chez les femmes et les jeunes filles : en 2011, une formation nationale interne au Planning Familial a été proposée aux formatrices et formateurs responsables des CPEF* et des lieux d’information afin qu’elles/ils acquièrent des bases communes et échangent sur les expériences menées dans les différentes associations départementales. Depuis, les formations en région sont élaborées par la coordinatrice du programme et les membres de la commission. VIOLENCES Prévenir et lutter contre les mariages forcés Le programme « Mariages forcés » Pendant trois ans (2009-2012), Le Planning Familial a mené un programme national pour lutter contre les mariages forcés, via un site internet (http://www.mariageforce.fr/index.php) et un numéro d’appel national (06 75 23 08 19). L’association départementale de Montpellier reste mobilisée sur ce problème, et continue à répondre et à accompagner ces femmes. Ce travail, réalisé sur plusieurs années, nous a permis de croiser les états des lieux sur tout le territoire français et de mettre en évidence la situation de personnes handicapées confrontées elles aussi à des Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 17 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 mariages forcés. Les deux programmes « Handicap et alors ? » et « Migration, rapports sociaux de sexe, violences et intégration » ainsi que le recueil des appels sur le numéro « Mariages forcés » ont confirmé la prégnance de cette problématique. Au vu de cette situation, nous avons décidé d’engager un travail spécifique dès 2015, entre la commission « Violences » et le groupe de travail « Handicap ». Accompagner et soutenir les femmes en situation de migration Le programme FEI « Migration, rapports sociaux de sexe, violences et intégration » C’est un des programmes phares pilotés par la commission « Violences », dont les objectifs sont : Soutenir et valoriser la diversité des parcours d’intégration des femmes immigrées Favoriser leur accès à l’autonomie et leur insertion sociale, notamment via les groupes de parole et les formations. Prévenir les violences spécifiques dont elles peuvent faire l’objet Créer des solidarités entre les femmes et entre les partenaires associatifs Nous avons mobilisé 10 régions et rencontré plus de 1 000 femmes migrantes. Ce travail a porté ces fruits : Le Planning est devenu un lieuressources* pour ces femmes et pour les professionnels-les. C’est à partir de ces entretiens que la commission « Violences » a réalisé une campagne d’affichage, (cf. visuel) qui affirme l’égalité des droits de toutes les femmes résidant en France et les informe sur les centres du Planning Familial, et sur l’accompagnement qu’elles peuvent y trouver. Former les bénévoles et les salariés-es du Mouvement En 2014, Le Planning a mis en œuvre des temps d’échange au niveau national pour répondre aux attentes du réseau. Une formation initiale « Dépister et repérer les violences dans les accueils généralistes » a été créée pour les associations qui se trouvent pour la première fois confrontées à des situations de violence. Travailler côte à côte avec nos partenaires Le Téléphone vert unique sur toutes les violences faites aux femmes « 3919 » Le fonctionnement de ce numéro, géré par la Fédération Nationale Solidarité Femmes, s’appuie sur un partenariat avec les principales associations nationales agissant pour l’égalité femmes/hommes, pour l’accès aux droits des femmes et luttant contre les violences sexistes et sexuelles qui leur sont faites. Le Planning Familial est reconnu comme partenaire à part entière et fait partie intégrante du dispositif. 18 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 L’enquête VIRAGE Cette nouvelle enquête réalisée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) intègre les violences liées au genre. Cette dimension est indispensable pour faire évoluer les politiques publiques. Le questionnaire a été préalablement testé par plusieurs associations départementales . Les associations partenaires Un travail sur les violences contre les lesbiennes (viols correctifs) est en cours, en lien avec l’association de lutte contre la lesbophobie « Les Dégommeuses ». Le Planning s’est aussi mobilisé sur la question des mutilations sexuelles, avec l’appui de l’association départementale 75. FORMATIONS Faire de la formation un outil pour une vraie politique-relais Le Planning a développé au fil du temps une véritable pratique de la formation. Dans les années 60, la formation proposée est avant tout politique, centrée sur la prise de conscience des normes sociales et de l’oppression des femmes. Elle s’enrichira au fil des années des connaissances scientifiques, de la maîtrise de techniques d’animation et de la capacité d’analyse des pratiques sur le terrain. Aujourd’hui, Le Planning est un organisme de formation agréé au niveau national. Son approche est celle de la formation-relais : l’association forme des bénévoles et des salariés-es qui vont à leur tour former leur groupe de pairs. Elle permet la création de solidarités et le développement d’un réseau d’acteurs-trices sur tout le territoire. Former en interne et en externe La formation est largement ouverte à tous les publics. En interne, c’est un outil indispensable pour former les salariés-es et les bénévoles. En 2014, les associations départementales et les fédérations régionales ont ainsi formé 952 stagiaires. En externe, les formations s’adressent aux professionnels-s de structures associatives et institutionnelles, aux bénévoles d’autres associations, et à tous ceux et celles qui sont amenés-es à se questionner sur leur posture et leurs pratiques dans les champs d’intervention du Planning : santé sexuelle, éducation à la sexualité* ; relation d’aide, écoute centrée sur les personnes (counselling), développement affectif et social, violences, relations filles/garçons, genre et rapports sociaux de sexe. En 2014, Le Planning a ainsi formé des futurs-es enseignants-es dans les ESPE (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation), des salariés-es d’associations, des éducateurs-trices de rue, des animateurs-trices de jeunesse, etc. 19 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 20 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING EST UN AGITATEUR Le Planning milite pour une transformation sociale. Traquer les idées reçues, débusquer les inégalités, soutenir les revendications de minorités est indissociable de notre lutte pour une société plus juste. Que ce soit sur la prostitution, la PMA ou encore la reconnaissance de la sexualité des personnes en situation de handicap, le Planning n’hésite pas à monter au créneau, bousculer les certitudes, faire entendre sa voix, parfois en opposition avec d’autres mouvements féministes. Notre liberté de pensée et de parole est une de nos armes les plus précieuses. EDUCATION A LA SEXUALITE Défendre le droit à l’éducation à la sexualité et agir contre la désinformation Dans le contexte de 2014, marqué par les attaques anti-genre et contre les « ABCD de l’égalité », certaines interventions scolaires du Planning ont été annulées. Nous avons donc conçu et mis en ligne sur le site national un argumentaire qui explique l’approche genrée* et en quoi elle est un outil pour l’émancipation et l’égalité. À lire sur : http://www.planning-familial.org/articles/le-genre-dans-leducation-la-sexualite-un-outil-pourlemancipation-et-legalite-0019733 Mobiliser la société civile européenne : le colloque international du Planning Familial Lors du colloque européen10 et de l’université* de printemps du Planning, l’éducation à la sexualité a été au cœur de tous les débats. Nous avons créé des partenariats avec des associations de jeunesse européennes, notamment portugaise, polonaises et grecques, et échangé sur les expériences mises en place par nos voisins européens. À l’issue de ce colloque, nous avons publié un document pour les députés-es européens-nes. Celui-ci propose des recommandations pour améliorer l’approche européenne en matière d’éducation à la sexualité ainsi que son accessibilité. AVORTEMENT L’accès à l’avortement et à la contraception fait partie des droits humains fondamentaux : les femmes ont droit à l’intégrité physique et le droit de choisir d’être mères ou non. Partout où ce droit est interdit, menacés, ou mal appliqué, le Planning se mobilise. Nous voulons en finir avec les IVG cachées, la culpabilisation des femmes, la maltraitance de la part de certains-es professionnels-les, le discours dominant dévalorisant pour les femmes. Nous voulons redonner aux femmes la possibilité d’être fières de faire des choix autonomes, que le droit d’avorter soit reconnu en France et ailleurs comme une liberté et un droit respectueux des femmes et de leur dignité. 10 Voir la rubrique « Le Planning à l’international » p. 31 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 21 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Impliquer le grand public : le site « L’avortement, un droit à défendre ! » dédié Chaque année en France, plus de 200 000 femmes avortent. C’est leur droit, l’histoire d’un choix. Elles n’ont pas à se sentir coupables ni honteuses. Après avoir largement contribué à la conception et la mise en place du site www.ivg.gouv.fr, nous avons créé en avril 2015 un site spécifique sur l’avortement (www.ivg.planning-familial.org) pour proposer un espace de parole, lutter contre la stigmatisation et la désinformation des sites anti-choix qui fleurissent sur Internet. Le site s’adresse également aux internautes qui souhaitent s’engager pour le droit à l’avortement, grâce à des outils militants et des appels à mobilisation réguliers, en France et dans le monde. Dans le même temps, nous avons mis en place une enquête nationale, accessible sur ce même site (http://ivg.planningfamilial.org/articles/enquete-nationale-sur-les-parcours-ivg00118). « L’interdiction pénale de l’IVG est l’expression très claire d’une ingérence de l’État dans la santé sexuelle et génésique d’une femme ». Anand Gover, Rapporteur spécial des Nations unies à la Santé Cette enquête participative auprès des femmes ayant demandé un avortement, de leurs proches et des professionnel-le-s de santé qui les ont accompagnées, permettra de prendre la mesure des obstacles au droit à l’IVG en France et de la stigmatisation qui les accompagnent trop souvent. Elle inclut les interruptions volontaires (IVG) et médicales (IMG) de grossesse. Nous publierons les résultats dans un rapport faisant l’état des lieux de l’accès à l’avortement en France et présentant nos recommandations. Lutter contre la stigmatisation de l’avortement Les partisans d’une société où la femme ne serait que le complément de l’homme, maintenue dans un statut de « moitié » et soumise à l’injonction à la maternité, irriguent un discours négatif sur les femmes qui ne souhaitent pas d’enfants (du tout, ou à ce moment-là de leur vie). Trop de personnes ne parlent de l’avortement que comme d’un « échec », de ces femmes qui ne sont même « pas capables » d’utiliser correctement la contraception et qui « tombent enceintes » par « accident ». Tous ces mots sont intériorisés par les femmes qui vont se sentir dévalorisées, déstabilisées, quand elles sont dans une situation de grossesse non prévue. Manifester aux côtés des Espagnoles Le Planning s’est fortement mobilisé contre le projet de loi espagnol visant à remettre en cause le droit à l’IVG. Nous avons relayé sur notre site toutes les manifestations de soutien aux Espagnoles (2 785 vues) et appelé à la manifestation nationale de soutien le 1er février à Paris, comme à tous les rassemblements régionaux Porter le droit à l’avortement dans les médias Le Planning a participé à des nombreuses actions et interventions médiatiques pour les 40 ans de la loi Veil (voir revue de presse en annexes p. 57). Il est un interlocuteur reconnu et privilégié sur cette thématique. 22 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 CONTRACEPTION Impliquer les hommes dans la contraception Il est urgent d’impliquer davantage les hommes dans la contraception dès leur plus jeune âge pour un meilleur partage des responsabilités. Il faut lutter contre les idées reçues et changer l’image de la contraception masculine, y compris définitive (vasectomie), et pas seulement dans les couples stables. Le Planning poursuit son partenariat avec l’Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine (ARDECOM). Après avoir organisé une conférence de presse sur le sujet, participé à plusieurs rencontres ministérielles, et animé des débats lors de projections de « Vade retro Spermato » (documentaire de Philippe Lignières sur l’histoire des groupes de paroles sur la contraception masculine), nous avons renforcé l’action du réseau Contraception via la mobilisation d’un maximum d’acteurs (médecins, infirmiers-ères scolaires, mais aussi : sages-femmes, pharmacienses…) et la délégation des tâches.11 Toutes ces actions se prolongeront en 2015 et s’enrichiront grâce à la mise en place de formations en interne sur la contraception masculine avec des professionnels-les de quelques associations départementales. LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS Lutter contre le sexisme et contre les LGBT-phobies : même combat L’hétéronormativité*, c’est considérer que l’hétérosexualité est l’unique orientation sexuelle acceptable et partant, supérieure aux autres. Cela implique que les valeurs et les codes hétérosexuels dominent les autres. Dans la ligne droite de ses combats historiques pour le droit de chacun-e à disposer de son corps, Le Planning revendique celui de vivre sa sexualité librement. Lors de notre congrès de 2009, nous avons affirmé l’importance des luttes contre l’homophobie*, la lesbophobie* et pour la reconnaissance de la transidentité . En 2012, nous avons créé une commission nationale « Déconstruction de l’hétéronormativité » pour faire bouger les lignes, en interne comme en externe. L’actualité récente des luttes pour l’égalité des droits (Mariage pour tous, adoption, PMA…) nous renforce dans nos convictions. Ce sont les mêmes stéréotypes de genre qui perpétuent les inégalités femmes/hommes et l’homophobie, en assignant à chacun-e une place et une sexualité. C’est la même question du droit à disposer librement de son corps quand il s’agit de défendre le droit à l’accès aux traitements hormonaux et à la chirurgie souhaitée dans des parcours de transition*. L’homophobie et la transphobie* ont la même racine que le sexisme. La lutte pour l’égalité des droits pour les personnes LGBTQI relève du même combat que celui pour l’égalité femmes-hommes. C’est dans cet esprit que Le Planning Familial se mobilise aux côtés du mouvement LGBTQI, pour que nos centres soient des lieux-ressources* pour toutes et tous, quelles que soient les orientations sexuelles ou les identités de genre. 11 Voir plus haut « Contraception ». Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 23 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Créer des formations et des outils « inclusifs » La lutte contre les discriminations passera d’abord par la sensibilisation. C’est pourquoi l’association propose plusieurs formations en interne, pour interroger et faire évoluer les pratiques. « Le Planning sort du placard : parler de sexualités en étant inclusiVEs » Elle apporte des connaissances sur l’hétérosexualité, l’hétéronormativité, le concept de genre et sa critique. Elle propose des partages de savoirs et d’expérience pour permettre à chacun-e de développer sa réflexion sur la question de l’hétéronormativité et ses méthodologies de rencontre avec nos publics. « Enjeux de santé globale des lesbiennes, bisexuelles et les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes » aborde les questions de santé spécifiques des homo/bisexuelles, afin d’analyser au mieux les situations qu’elles vivent et de leur proposer les réponses les plus adaptées possibles dans nos accueils (animée en partenariat avec SOS homophobie Nord pas de Calais). Organisation et animation d’un atelier sur l’hétéronormativité lors de l’université de printemps « Le plaisir est politique ! ». Des outils ont également été créés. Ils sont désormais accessibles au public sur le site du centre de documentation du Planning : Création d’une bibliographie spécifique sur les questions liées à l’orientation sexuelle, l’identité de genre*, les convergences des luttes féministes et LGBTQI, etc. Création d’un glossaire détaillé pour clarifier les termes utilisés par les mouvements LGBTQI et les rendre accessibles aux militants-es et au grand public. Ne pas oublier les personnes transidentitaires Le Planning se mobilise pour accueillir les personnes transidentitaires, notamment quand elles doivent faire face au VIH. Il s’agit en effet d’une population particulièrement stigmatisée, qui cumule un grand nombre de discriminations (sexisme, transphobie, méconnaissance des professionnels-les de santé). En 2011, nous avons ouvert une formation nationale interne au Planning Familial pour sensibiliser aux spécificités physiologiques mais aussi au vécu et aux besoins des personnes transidentitaires face au VIH. Nous poursuivons ces actions en région, grâce aux liens que nous avons noués avec les associations communautaires locales (à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier etc.). HANDICAP ET SEXUALITE Reconnaître le droit des personnes en situation de handicap à une vie affective et sexuelle épanouie et sûre Les lois de 2002 et de 2005 posent le droit pour les personnes au respect, à l’intimité et à la vie privée. Mais le poids des tabous et le manque de formation des professionnels-les sont des obstacles conséquents. 24 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Depuis 2011, le programme d’intervention « Handicap et alors ? » a pour objectifs de : Changer le regard sur les personnes en situation de handicap : ce sont des êtres de désir à part entière, et elles ne sont pas condamnées à « une sexualité handicapée » Permettre aux personnes en situation de handicap d’exprimer leurs désirs et d’avoir les informations nécessaires pour vivre une sexualité épanouie, en disposant de moyens de contraception et de protection. Favoriser leur autonomie en leur permettant d’adopter des conduites responsables, avec la conscience des risques et des singularités liées à leur situation de handicap. Éradiquer un sentiment de culpabilité inculqué très souvent implicitement, voire explicitement par leur entourage. Former et sensibiliser les équipes, les responsables de structures et les parents pour que la dimension affective et sexuelle soit reconnue comme fondamentale et respectée dans son intégrité. Dans beaucoup de projets de santé sexuelle traditionnels, la sexualité est axée sur la génitalité et la prévention. Or, la sexualité s’intègre dans une approche globale de la personne, c’est un élément fondamental du développement personnel et du bien-être. Cette question doit être abordée et prise en compte au sein des institutions et des familles, sans placer la personne handicapée dans une situation de « personne mineure », mais en reconnaissant sa capacité d’autonomie et d’initiative. Toute personne en situation de handicap a une perception de ses désirs et de son corps, même si sa réponse actuelle est l’abstinence. Qu’elle témoigne de l’affection, de l’amour, du désir ou de l’agressivité envers ses proches, elle est dans un « savoir-être », avec sa propre personnalité. La question de l’assistance sexuelle suscite de nombreux débats à l’intérieur du Planning. La réflexion est toujours ouverte. Agir auprès des professionnels-les, des personnes en situation de handicap et de leur entourage Nous sommes de plus en plus sollicités-es par des professionnels-les qui se heurtent à leurs limites, par manque de formation. Nous agissons à plusieurs niveaux, avec les personnes en situation de handicap, les professionnels-les, les institutions et les familles. Plusieurs actions ont déjà été mises en place dans le cadre du programme et ont fait leurs preuves. Il est nécessaire de les poursuivre et de les amplifier. 25 Le programme « Handicap et alors ? » en chiffres Formation de professionnelsles : Sur 52 jours de formations, 287 professionnels-les ont été formés-es. Publics en situation de handicap rencontrés en animation : 6 623 personnes, dont : 894 femmes mineures 1 010 hommes mineurs 2 458 femmes adultes 2 261 hommes adultes Formations en interne: Regroupement de deux journées nationales, avec 35 animatrices en provenance de 21 associations départementales. Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Il s’agit ici de : Sensibiliser et former le réseau du Planning Familial en organisant des formations en région, et en animant des journées nationales d’échanges et d’analyse des pratiques du réseau Planning, afin d’optimiser sur les territoires les pratiques professionnelles. Développer les partenariats avec les associations de personnes en situation de handicap et les grands réseaux gestionnaires de structures. Poursuivre les actions de sensibilisation/formation des professionnels-les (en partenariat avec des établissements et réseaux associatifs) en tenant compte des différentes formes de handicap, sur les questions de sexualité et sur les droits des personnes. Accompagner la mise en place d’actions de formation/sensibilisation dans le cadre de la formation initiale et continue. Soutenir et accompagner le démarrage de lieux de paroles pour les personnes en situation de handicap, à travers une formation spécifique à l’animation de groupes d’expression et/ou d’éducation à la sexualité*. Diffuser et rendre visibles les pratiques et les outils utilisés : « Guide pour agir », guide à l’intention des familles en cours de réalisation, mallette pour les professionnels-les (une version numérique a déjà été créée et mise en ligne sur le site du centre de Documentation du Planning : http://www.planningfamilial.org/sites/internet/files/2014_programme_handicapetalors_mallette_pro.pdf) PROSTITUTION Réagir face à des discours loin des réalités et des besoins du terrain Le débat autour de la proposition de loi sur la prostitution élaborée à la suite du rapport de Danièle Bousquet et Guy Geoffroy s’est fait dans une grande confusion : amalgame entre prostitution et traite, approche de « la prostitution » et non « des prostitutions », approche pénale pour « éradiquer » la prostitution, prises de positions plus souvent basées sur une morale sexuelle que sur l’analyse d’une réalité, elle-même marquée par une grande hétérogénéité. En prenant position contre la pénalisation des clients de prostitués en CA (2011) et en Congrès (2012), Le Planning a fait figure d’exception dans le paysage féministe français. Nous sommes bien évidemment résolument opposés-es à l’exploitation des êtres humains et nous combattons le proxénétisme comme toutes les violences faites aux femmes. Simone Iff, présidente du Planning de 1973 à 1980, était une des premières à se battre aux côtés des femmes prostituées, dès les années 80. C’est précisément cette expérience de terrain qui nous a convaincus-es. Les dérives moralisatrices et répressives sont contre-productives : elles relèguent les personnes en situation de prostitution dans la clandestinité, loin des services de santé et de la Justice. La prostitution est un phénomène complexe, dans la continuité de la domination masculine. Ses origines sont sociales (rapports de pouvoir hommes/femmes) et économiques (inégalités des sexes, plus grande précarité des femmes) : elles doivent être traitées comme telles. 26 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Éduquer et accompagner : les préconisations du Planning Familial - - En amont, il est nécessaire de lutter contre les inégalités femmes-hommes et de généraliser l’accès à l’éducation à la sexualité. Il faut ouvrir un espace d’échanges, de paroles et de réflexions autour d’un certain nombre de représentations (« c’est aux filles de faire attention », une fille aguicheuse « l’a bien cherché ») et de croyances (prétendus besoins sexuels naturels et irrépressibles des hommes, par exemple). Sur le terrain, la réponse est dans l’accompagnement des personnes en situation de prostitution et la réduction des risques : accès aux services médicaux (dépistages VIH/IST…) et aux droits sociaux (titres de séjour, protection juridique…). Comme dans la société qui s’est passionnée pour ces débats, le sujet a suscité quelques divergences au sein de l’association. Notre politique est d’ouvrir le débat plutôt que d’imposer une vision unique. Ce que nous demandons Des droits sociaux pour toutes et tous : les personnes qui se prostituent doivent avoir accès aux mêmes droits que ceux qui sont garantis à l’ensemble de la population, sans exigence de contrepartie, et les personnes étrangères doivent avoir accès à un titre de séjour leur permettant de travailler et de se loger Un renforcement de la lutte contre les réseaux de traite et d’esclavage Le soutien financier aux associations communautaires de santé qui accompagnent les personnes qui se prostituent En 2014, le Planning a continué à défendre sa position auprès des associations et des instances politiques : Un texte explicatif de positionnement a été rédigé pour le conseil scientifique d’ATTAC : « Prostitution : un discours La mise en œuvre effective loin des réalités et des besoins du terrain » Voir : Les Possibles — No. 02 Hiver 2013-2014 : de loi Aubry de 2001 pour https://france.attac.org/nos-publications/lesune éducation à la sexualité possibles/numero-2-hiver-2013qui permette de déconstruire 2014/debats/article/prostitution-un-discours-loin-desles rapports sociaux de sexe 2859 et d’encourager des rapports Une veille politique a été conduite pour suivre l’évolution égalitaires femmes/ hommes. du projet de proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, notamment l’examen par le Sénat et l’avis de la CNCDH – Commission nationale consultative des droits de l’Homme. Véronique Séhier (co-présidente) et Danièle Lanssade (membre du Bureau et de la commission « Violences ») ont été auditionnées sur « prostitution et éducation à la sexualité » le 3 avril, sur invitation de la délégation Droit des femmes du Sénat Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 27 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 FAMILLES Reconnaître toutes les formes de parentalité pour mieux protéger les familles Malgré l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, les notions de « famille », « famille-s », et « parentalité » font toujours l’objet de vifs débats. Le Planning affirme que toutes les familles ont leur place, quelles que soient la composition et l’histoire du couple parental, quelle que soit la nature de la filiation, biologique ou non. Nous récusons le fait qu’une famille doive obéir aux normes du genre et de l’hétérosexualité pour être reconnue comme telle. C’est pour défendre cette vision des familles que Le Planning a organisé le 8 avril 2014 un atelier-débat au Sénat : « Famille (s) : une question de genre et de sexualités ? » en partenariat avec la sénatrice de Maine-et-Loire Corinne Bouchoux, auquel 47 personnes ont participé. Soutenir le droit de toutes les femmes à la procréation médicalement assistée (PMA) Le Planning soutient sans réserve l’accès à la PMA pour toutes les femmes. Il s’est toujours battu et il continue à se battre au quotidien aux côtés des femmes, pour qu’elles aient le droit de choisir d’avoir ou non des enfants et de vivre une sexualité épanouie, dissociée de la question de la reproduction. Il se battra avec la même conviction pour que toutes celles qui souhaitent avoir des enfants puissent le faire si elles le souhaitent, avec qui elles le désirent et au gré de leur propre agenda, sans aucune entrave extérieure – qu’elle soit politique, religieuse ou juridique. Chaque année, des milliers de femmes partent à l’étranger pour bénéficier d’une insémination artificielle. D’autres le font en France, dans des conditions dangereuses pour leur santé. La loi doit changer pour répondre à ces situations et nous continuerons à agir auprès des politiques qui ne tiennent pas leurs engagements. Convaincu de la nécessité d’ouvrir ces droits, Le Planning a signé le Manifeste des 343 Fraudeuses en juin 2014, déclarant avoir eu recours à une insémination artificielle avec donneur. Préserver le droit à l’accouchement sous X Depuis toujours, Le Planning défend l’accouchement sous X. C’est une des façons de garantir aux femmes le droit de décider d’être mères ou non. La loi actuelle, qui est une exception française, a l’avantage de protéger le droit des femmes à l’anonymat et à « l’oubli », tout en donnant la possibilité à celles qui le souhaitent de répondre aux questions légitimes que les enfants nés sous X peuvent se poser. Or, certaines propositions suggérées dans le cadre du projet de la Loi famille 2014 risquaient de remettre cet équilibre en question, en demandant l’accès systématique des enfants nés sous X à leurs « origines personnelles », y compris l’identité de leur mère biologique. Pour Le Planning, plutôt que changer la loi, il est essentiel de : Définir ce dont un enfant a besoin pour se construire, et ce que veut dire « connaître ses origines » : doit-on connaître le nom de la mère ? Ou plutôt son histoire ? Les circonstances qui l’ont amenée à accoucher sous X ? Travailler sur la notion de « parentalité sociale » : qu’est-ce qu’être « parent » ? Partager un patrimoine génétique ? Élever, éduquer, partager la vie des enfants ? Renforcer la formation des professionnels-les qui accompagnent la grossesse, l’accouchement, 28 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 l’hébergement, l’adoption. Proposer un accompagnement aux mères de naissance et aux familles adoptantes, à l’image de la structure « Ilithyie », qui accueillait, hébergeait et accompagnait jusqu’en 2006 les femmes enceintes isolées, quel que soit le moment de leur grossesse et jusqu’à plusieurs semaines après leur accouchement. L’expertise du Planning sur ce sujet est parfaitement reconnue : Nous avons co-signé en janvier 2014 un texte avec le Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), où nous avons clairement alerté sur les risques d’un changement de loi et sur la primauté grandissante accordée aux parents biologiques. Ce texte a été précédé de rencontres avec le Conseil National des Adoptés (CNA). Le 27 mars 2014, Véronique Séhier (co-présidente) et Marie-Pierre Martinet (secrétaire générale jusqu’en 2014) ont été auditionnées au Sénat par la délégation aux Droits des femmes. Le Planning, représenté par Valérie Boblet jusque fin 2014 et aujourd’hui par Danièle Gaudry, siège au Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles (CNAOP). 29 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 30 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING À L’INTERNATIONAL Les droits des femmes n’ont pas de frontières mais sont loin d’être reconnus partout dans le monde. Le Planning inscrit son combat dans une dimension internationale. Il œuvre prioritairement à l’amélioration et à l’affirmation des droits des femmes, à la transformation des rôles sociaux, à l’égalité des sexes et à la lutte contre les discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle. Le Planning dénonce aussi toute justification des violences envers les femmes au nom de la religion ou des traditions. Il défend le droit à une éducation à la sexualité* pour tous les jeunes et la possibilité pour chacun, chacune, d’accéder en toute liberté et autonomie à des services en matière de santé sexuelle. C’est dans ce cadre qu’il assure notamment la promotion du préservatif féminin. SOUTENIR LA SOCIETE CIVILE A L’INTERNATIONAL En 2014, nous avons soutenu nos partenaires face à l’offensive des gouvernements conservateurs en Europe. Le Planning s’est associé dès le début à la lutte des Espagnoles contre le projet de loi visant à leur interdire l’avortement. Nous avons travaillé avec les associations féministes espagnoles et la Fédération espagnole du Planning Familial, en lien avec l’IPPF (FPFE - Federación de Planificación Familiar Estatal). Nous avons co-organisé les manifestations françaises de soutien du 1er février, qui ont rassemblé plus de 40 000 personnes. ÉCHANGER EXPERIENCES ET PRATIQUES AVEC DES ASSOCIATIONS D’AUTRES PAYS En Afrique Nous initions des actions avec des organisations de femmes du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest. Audelà de la proximité linguistique, le choix des régions est influencé par les interventions auprès des populations immigrées en France. La forte interdépendance des problématiques vécues par les femmes immigrées et les femmes d’Afrique (excision, mariage forcé, codes de la famille…) a conduit le Planning à s’engager ici et là-bas. En Europe Colloque européen du Planning Familial du 16 mai 2014 à Strasbourg En 2014, le climat politique et social est particulièrement tendu. En France, levée de boucliers contre les ABCD de l’égalité, propagande acharnée des « anti-genre », dans le sillon de l’opposition au Mariage pour tous, annulations de séances d’éducation à la sexualité*, intimidations dans les écoles, allant jusqu’aux « Journées de retrait de l’école ». En Europe, la situation est également au « backlash » (retour de bâtons) contre les droits des femmes, avec notamment la remise en cause du droit à l’avortement en Espagne, et l’offensive du mouvement anti-choix « One of Us » auprès de la commission européenne. Ce contexte critique a donné d’autant plus de sens et d’importance au colloque européen organisé par Le Planning Familial sur l’éducation à la sexualité en Europe, le 16 mai à Strasbourg. 31 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 À travers ce colloque, Le Planning et ses partenaires avaient pour ambition de : - S’interroger sur le type de société que nous voulons pour l’Union européenne, et plus particulièrement pour les jeunes européens-nes de demain. - Montrer ce que révèlent les résistances actuelles contre l’éducation à la sexualité en termes de politiques et de choix de société. - Réaffirmer l’importance de l’éducation à la sexualité pour toutes et tous dans la construction des personnes, leur autonomie et l’apprentissage de la citoyenneté, l’égalité femmes/hommes et l’analyse des rapports sociaux de sexe. - Dégager des pistes de réflexion via le partage d’expériences pour améliorer et rendre plus accessible l’éducation à la sexualité en Europe. - Faire émerger un mouvement européen dans la société civile en faveur de l’éducation à la sexualité. Nous étions plus de 300 participants-es, dont 163 animateurs-trices et bénévoles du Planning à échanger avec des associations et des militants-es venus-es de France, Belgique, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Grèce, Danemark. Après avoir échangé sur les expériences mises en place par nos voisins européens (enquête sur l’éducation à la sexualité en Pologne, consultation des jeunes au Portugal sur l’accès aux services de santé sexuelle, plaidoyer européen en faveur des droits des jeunes LGBTQI), nous avons comparé les textes législatifs existants. Une confrontation riche d’enseignements : - Au Portugal, la loi est complète et progressiste, mais elle manque de mise en œuvre et de suivi dans les établissements. - Aux Pays-Bas, il n’existe pas de législation sur l’éducation à la sexualité, mais c’est une pratique ancrée de longue date dans la société, qui débute dès les petites classes (4 ans). - En Pologne : la présence des élèves en séances d’éducation à la sexualité n’est pas obligatoire. On parle de « Préparation à la vie familiale », une appellation qui en dit long sur les objectifs et le ton de ces séances. Perspectives La richesse des échanges nous a convaincus-es de renforcer les partenariats en Europe et de créer une dynamique associative internationale, notamment avec les jeunes. Un document de recommandations commun à destination des députés-es européens-nes a été publié par Le Planning et les associations de jeunesse présentes lors du colloque. Il propose des recommandations autour de 4 axes : - contenu/objectifs, - Formation/pédagogie, - Partenariats/participation des jeunes, - Mise en œuvre/ressources et évaluations À lire sur : http://www.planning-familial.org/actualites/education-la-sexualite-les-jeunes-europeensinterpellent-le-nouveau-parlement-0016075 Les signataires ont notamment recommandé aux élus-es du Parlement européen d’adopter une approche positive de la sexualité, qui prône des rapports égalitaires et responsables, plutôt que de faire appel aux arguments anxiogènes traditionnels et inefficaces. Une approche qui doit également être globale, en intégrant tous les aspects de la sexualité, y compris : plaisir, auto-détermination, prise en compte des normes et assignations liées au genre. Ces recommandations ont intégré les échanges du colloque ainsi que des contributions de la salle, recueillies sur des post-it. 32 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 INSCRIRE LES DROITS DES FEMMES ET L’EGALITE DES SEXES COMME PRIORITE POLITIQUE DES ACTIONS INTERNATIONALES DE LA FRANCE Le Planning Familial agit pour informer, sensibiliser et interpeller les institutions françaises afin que les droits et la santé des femmes, l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle soient des priorités de la politique internationale de la France. Ce travail de lobbying, mené auprès de ministères et de parlementaires, a un double objectif : s’assurer que la France a une parole forte dans les instances européennes et internationales et obtenir une augmentation de l’aide publique au développement de la France consacrée aux droits et à la santé des femmes. AGIR SUR LE TERRAIN : LE PROGRAMME ET GENRE » DU PLANNING (SSDG) INTERNATIONAL « SANTE, SEXUALITE, DROITS En 2014, nous avons clôturé le programme triennal Santé Sexualité Droits et Genre (SSDG) du Planning Familial. Mené depuis 2012, au Burkina-Faso, au Cameroun et à Madagascar, ce programme vise à améliorer la santé sexuelle des femmes et des hommes, à favoriser le choix en matière de procréation et à promouvoir l’égalité des sexes. Il intègre un travail et une réflexion sur les stéréotypes de genre qui renforcent les inégalités femmes/hommes et constituent des freins à l’amélioration de leur santé, de leur vie familiale et affective et de leur situation socio-économique. Éléments de bilan Une évaluation quantitative et qualitative « avant/après » a été menée entre avril et août 2014, en partenariat avec le Centre Muraz (Burkina Faso), l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées (IRSA), un partenaire de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC, Cameroun) et le cabinet de sociologie Miara Mita (Madagascar). Au total, 900 personnes ont été interrogées (300 par pays environ, dont 150 « avant » et 150 « après »). Résultats Les évaluations quantitatives permettent de constater nombreuses évolutions positives : - Changement de perception sur la planification familiale, mieux acceptée et perçue comme permettant un choix. - Meilleure connaissance du préservatif comme moyen de contraception et de protection des IST. Connaissance du préservatif féminin. - Remise en question des stéréotypes et des violences liés au genre, malgré des freins culturels persistants. - Reconnaissance des violences au sein du couple comme telles. Le sujet est moins tabou. - Découverte et appropriation de leurs droits par les femmes, et dans une moindre mesure, reconnaissance de ces droits par certains hommes. - Parmi les thèmes abordés et ayant suscité intérêts et adhésions, la santé sexuelle et reproductive, la planification Familiale et IST/Sida et les violences faites aux femmes (Cameroun et Madagascar). En revanche, le traitement de l’homosexualité et des problématiques VIH/sida a été plus difficile au Burkina Faso. 33 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Conclusion L’emprise des valeurs traditionnelles et la perception négative de l’homosexualité, de l’avortement et du port du préservatif dans un couple stable sont solidement ancrées. Le changement des représentations et comportements est un travail de longue haleine, évaluable seulement à très long terme. Dans le cadre de la journée de lutte contre le sida, le Planning a tenu un colloque à la Mairie de Paris sur ce programme, en présence de Michel Sidibé, Directeur d’ONU Sida. Ce fut l’occasion de présenter les actions menées, les partenariats développés sur le continent africain, d’écouter les témoignages d’acteurs-trices de terrain et d’échanger sur les perspectives d’avenir. Enfin, à l’occasion de la 7e conférence internationale francophone AFRAVIH, Le Planning a organisé un atelier participatif à Montpellier le 29 avril : « VIH : le poids du genre. Femmes et hommes pour une riposte partagée ». Cet atelier a permis d’expliquer le travail mené autour de l’implication des hommes au Burkina Faso, en présence de nos partenaires. DEFENDRE LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS DANS LES CONFERENCES ET LES INSTANCES INTERNATIONALES ONU, New York Le Planning était présent à l’ONU à New York lors des grandes conférences internationales pour défendre les droits sexuels comme droits humains fondamentaux. En mars 2014, pour la Commission de la Condition du statut de la femme de l’ONU (CSW), puis du 7 au 11 avril, lors de la 47e session de la Commission Population et Développement (CPD). Cette réunion annuelle d’experts-es visait à évaluer les progrès réalisés depuis la mise en œuvre du programme d’action du Caire, signé par les États de l’ONU, il y a 20 ans. Les États signataires s’étaient notamment engagés à : - Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle d’ici 2015. - Garantir, en droit comme en pratique, l’accès universel à des services et des soins de planification familiale de qualité d’ici 2015. - Considérer les avortements à risque comme un problème de santé publique et réduire les décès et les complications qui en découlent. Pour Le Planning et ses partenaires, Équilibres & Populations et Médecins du Monde, cette session a été une déception. Alors que nous attendions des engagements forts de la part des États (cf. texte de positionnement commun de juin 201312), une alliance de pays conservateurs a empêché toute avancée significative pour les droits sexuels et reproductifs des femmes. Il en est ressorti une résolution finale en demi-teinte, bien en deçà des défis actuels, et ce malgré la volonté de nombreux pays, du Nord et du Sud, de se saisir de ces questions. Dans un communiqué de presse commun, nous avons donc appelé les gouvernements, en particulier la France, à faire preuve de fermeté sur les questions d’égalité femmes-hommes et de droits sexuels et reproductifs lors des prochaines échéances onusiennes et en particulier à New York en septembre 2014, à l’occasion de la session spéciale consacrée au Caire +2014. À lire sur : http://www.planning-familial.org/communiques-de-presse/cpd-2014-une-resolution-en-demiteinte-0014895 « Promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs. Positionnement en vue de la session spéciale des Nations unies sur la CIPD+20 », Le Planning Familial, Equilibres & Populations, Médecins du Monde : http://www.planningfamilial.org/sites/internet/files/texte_position_cipd20_ong_france_2013_0.pdf 14 En 1994, au Caire, les Etats de l’ONU ont signé un programme d’action, dans lequel ils ont notamment pris des engagements en matière de santé et de droits reproductifs. En 2014, une évaluation des 20 ans de la mise en œuvre de ce programme a été faite (Caire+20). 12 34 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Partenariat de Ouagadougou Ce partenariat, lancé en février 2011, réunit les gouvernements du Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, Togo, de la Côte d’Ivoire, Guinée, Mauritanie et leurs partenaires techniques et financiers. Il s’est donné pour objectif d’atteindre au moins un million de nouvelles utilisatrices de méthodes de planification familiale d’ici 2015. En décembre 2014, les parlementaires des 9 pays se sont rendus à Paris pour leur réunion annuelle. Le Planning Familial, en partenariat avec l’EPF (European Parliamentary Forum), a organisé un atelier pendant lequel ils ont rédigé leur déclaration d’engagement parlementaire (déclaration à écrire chaque année). Forum des ONG de Beijing + 20, Genève Véronique Séhier était à Genève au forum des ONG de Beijing + 20 (Région Europe) les 3, 4 et 5 novembre 2014. Ce sommet international a réuni 56 pays, 350 organisations de la société civile, des agences de l’ONU, qui ont évalué la mise en œuvre de la plate-forme d’action de Beijing, signée en 1995. La société civile a interpellé les Etats, exigeant qu’ils rendent des comptes sur leurs engagements et qu’ils fournissent de plus grands efforts, notamment en matière de participation des femmes à la prise de décision. Cette rencontre internationale était une étape importante avant les négociations sur l’agenda de développement post-201515. MOBILISATIONS DANS LE RESEAU IPPF ET IPPF EN Participation dans les instances de gouvernance Le Planning Familial est membre de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) depuis 1960 et de son antenne européenne (IPPF European Network – IPPF EN)16. À ce titre, Véronique Séhier et Christine Mauget ont participé au Conseil Régional de l’IPPF EN à Sarajevo les 26, 27, et 28 juin. L’enjeu était de préparer le futur plan stratégique du réseau pour 2016-2022, avec un axe fort en direction des jeunes et de leurs droits. Lors de ce congrès, Le Planning Familial a porté le texte de recommandations issu du colloque de Strasbourg17 et fait voter une motion sur l’importance d’inscrire l’éducation à la sexualité* comme droit fondamental dans les conventions internationales et dans les textes nationaux, avec les moyens nécessaires. En décembre 2014, Véronique Séhier a participé au nom de l’IPPF au Forum Civique Européen, un réseau transnational qui rassemble une centaine d’associations et d’ONG à travers 27 pays européens. Dans le contexte de crise économique et sociale que nous connaissons, il est nécessaire pour Le Planning de promouvoir l’engagement citoyen et de valoriser le rôle des associations d’éducation populaire dans la construction d’une Europe solidaire et égalitaire. Celle-ci doit se faire en incluant systématiquement les droits sexuels et reproductifs dans les revendications de la société civile. 15 En 2000, les Etats du monde entier ont pris des engagements pour soutenir le développement international : les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ils se sont notamment engagés à rendre l’accès à la santé reproductive universel d’ici 2015. L’année 2015 marque la fin de ce cycle et le début de nouvelles négociations pour définir les priorités pour les années à venir. On parle de « l’agenda de développement post-2015 ». 16 Voir la rubrique « Représentations institutionnelles et partenaires associatifs » p. 37 17 Voir la rubrique « Le Planning à l’international » p. 31 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p. 57) 35 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Campagnes Le Planning Familial a également relayé en France la campagne internationale « I decide » pilotée par l’IPPF. Cette campagne appelle les États de l’ONU à inscrire les droits sexuels et reproductifs des jeunes dans les priorités de développement international post-2015. Une pétition a été diffusée fin 2014 via les réseaux sociaux et les associations départementales (http://idecide.ippf.org/idecide/view/fr-frma61). Les signataires se sont pris en photo et leurs portraits ont été publiés sur un photowall interactif (http://www.ippf.org/photowall/). Les signatures du monde entier seront remises par l’IPPF au Secrétaire général de l’ONU Ban-Ki-Moon l’été 2015. 36 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 REPRÉSENTATIONS INSTITUTIONNELLES ET PARTENAIRES ASSOCIATIFS De par son histoire et son implantation territoriale, Le Planning est un interlocuteur privilégié et reconnu sur les questions de santé sexuelle. Nous siégeons à ce titre dans plusieurs instances nationales avec lesquelles nous partageons notre expertise pour améliorer les politiques publiques. Nous tissons également des liens forts avec de nombreux partenaires associatifs, couvrant une grande variété de thématiques (féminisme, droits des personnes étrangères, éducation, etc.). REPRESENTATIONS INSTITUTIONNELLES - Conseil National du sida (CNS). Cette commission consultative indépendante composée de 26 membres, émet des avis et des recommandations sur les questions posées à la société par l’épidémie du sida. Elle est consultée sur les programmes et plans de santé établis par les pouvoirs publics. Le Planning y est représenté par Catherine Kapusta-Palmer (membre du Bureau et de la commission Femmes et sida). En 2014, il a participé à plusieurs travaux, dont : Commission « migrants » : préparer un avis sur la protection sociale des personnes étrangères vivant avec le VIH en France et l’intérêt de son évolution vers le droit commun Commission « mineurs » en 2014 pour préparer un avis, suivi de recommandations sur la garantie du droit au secret des personnes mineures dans le cadre de leur prise en charge médicale - Défenseur des droits. Le Défenseur des droits est une institution de l’État indépendante. Elle s’est vu confier deux missions par le gouvernement : défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés et permettre l’égalité de tous et toutes dans l’accès aux droits. Carine Favier a participé en 2014 au comité de concertation égalité femmes hommes, qui a notamment travaillé sur des questions liées au droit à l’avortement et au VIH. - Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh). Ce conseil émet des avis sur les grandes orientations en matière d’égalité femmes-hommes, en concertation avec la société civile. Représenté par Véronique Séhier, le Planning siège à la commission « Santé, droits sexuels et reproductifs » qui vise à passer d’une égalité en droit à une égalité de faits, en veillant notamment à l’application des lois. En 2014, Le Planning a contribué aux travaux sur l’accès à l’avortement (dont certaines recommandations ont été intégrées dans le plan IVG de janvier 2015) et à la PMA, ou encore l’éducation à la sexualité* 37 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 International Planned Parenthood Federation (IPPF) PARTENAIRES ASSOCIATIFS À l’international Le Planning Familial est membre de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) et de sa branche européenne : IPPF European Network (IPPF EN). Il participe à ce titre au Conseil régional du réseau tous les ans (Sarajevo en 2014). Le Planning Familial fait partie de plusieurs réseaux internationaux issus de la société civile, qui se mobilisent régulièrement lors des grands sommets et conférences, comme à l’ONU. En novembre 2014, il a ainsi participé au forum des ONG de Genève dans le but d’examiner les progrès faits depuis la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (plateforme d’action de Beijing). En France Collectifs associatifs féministes : - CADAC – Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception CNDF – Collectif National pour les Droits des Femmes FEM – Féministes en Mouvement Autres collectifs associatifs : - - - Créé en 1952, l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) est un réseau mondial de 151 associations. L’IPPF se mobilise pour que les droits en matière de sexualité et de reproduction soient considérés en tant que droits humains fondamentaux. Sa mission est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des femmes et des hommes en agissant pour la santé et les droits sexuels au niveau politique et sur le terrain auprès des populations. Il s’agit de donner aux personnes, notamment démunies et vulnérables, la possibilité et les moyens de faire des choix libres et éclairés quant à leur vie sexuelle, affective et reproductive et d’avoir accès à des services adaptés et de qualité. L’IPPF développe des partenariats avec des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des agences de l’ONU et des parlementaires et veille à ce que ses objectifs et priorités soient pris en compte dans les débats internationaux. Le réseau est organisé en branches régionales, dont une branche européenne basée à Bruxelles : IPPF European Network (IPPF EN). Elle veille à ce que l’Union européenne intègre la santé et les sexuels et reproductifs dans sa politique de développement et qu’elle respecte ses engagements à l’ONU. Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) : veille et mobilisation interassociative pour la défense de l’accès aux soins des étrangers Collectif inter-associatif Femmes et VIH : organise des rencontres nationales régulières pour offrir un espace de parole et de visibilité aux femmes séropositives Collectif des associations partenaires de l’école (CAPE) : réunit 22 associations qui ont pour ambition de rendre à l’éducation sa dimensions sociale et civique en réfléchissant à de nouvelles politiques publiques. Pour un avenir solidaire : ce collectif d’une soixantaine d’associations se mobilise pour renforcer les liens inter-associatifs et soutenir les initiatives locales (débats, manifestations, rencontres). Le Planning Familial est membre du comité de pilotage avec lequel il a co-organisé deux journées d’action et d’échanges de pratiques en faveur de l’égalité (21-22 novembre). Enfin, Carine Favier (co-présidente du Planning Familial) siège au conseil d’administration de l’association de La Ligue de l’Enseignement. 38 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 INFORMATION ET PUBLICATIONS Le Planning Familial informe sans relâche les citoyens-nes, les journalistes et les décideurs-es politiques. Via son site internet et son centre de documentation, c’est une mine d’informations qui répond à tous les publics : des questions d’adolescents-es sur la sexualité aux recherches des doctorants-es sur l’histoire du féminisme, en passant par les médias. LES SITES INTERNET DU PLANNING Le site national du Planning Familial www.planning-familial.org Le site internet national du Planning Familial a été refait en 2011. Il est accessible à l’adresse : www.planning-familial.org. Son public est double : d’une part, il attire des internautes en quête d’informations sur les questions liées à la sexualité et/ou des militants-es qui suivent l’actualité féministe. D’autre part, il s’adresse aux partenaires institutionnels et aux financeurs qui veulent en savoir plus sur le fonctionnement du Planning, ses actions et ses programmes. Les chiffres du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2014 Fréquentation : 792 594 utilisatrices/eurs 2 351 508 pages vues 1 917 568 consultations uniques Pages les plus consultées : 1) 2) 3) 4) 5) Les méthodes d’avortement (196 939) Ça m’arrive – Foire aux questions (157 277) L’avortement est un droit et c’est moi qui choisis… Oui ! (103 981) Où nous trouver ? (94 078) Le Planning Familial et la contraception (89 852) La majorité des internautes arrive sur le site via les moteurs de recherche. Parmi les 10 mots clefs les plus populaires, on trouve : Planning Familial, Avortement, Contraception et Pilule. La Foire aux questions (FAQ) http://www.planning-familial.org/faq Sur son site national, Le Planning propose une Foire aux questions (FAQ) : les internautes peuvent y consulter les questions déjà posées et leur réponse, ou poser leur propre question. Les chiffres de 1er avril au 31 décembre 2014 Le fonctionnement de la FAQ a été interrompu entre janvier et mars 2014. Les chiffres 2014 couvrent la période avril-décembre. 39 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 La FAQ a reçu et traité 4 046 questions, soit environ 450 questions par mois. 96% des questions sont posées par des femmes (3 877), qui ont en moyenne 21 ans La question la plus posée est : « Suis-je enceinte ? ». Suivent celles sur « Première fois » ; « Corps » et « Préliminaires ». Le site dédié sur l’avortement : « L’avortement, un droit à défendre ! » wwww.ivg.planning-familial.org Ce site a été ouvert à partir du 1 er avril, et lancé officiellement lors de la conférence de presse de la campagne le 15 avril. Les chiffres du 1er avril 2014 au 31 décembre 2014 Fréquentation : 45 559 utilisateurs/trices 152 856 pages vues 112 794 consultations uniques L’enquête IVG : http://ivg.planning-familial.org/articles/enquete-nationale-sur-les-parcours-ivg-00118 L’enquête18 a démarré le 15 avril 2014 et a obtenu 1 436 réponses sur l’année 2014. Un premier point d’étape a été fait sur les chiffres lors d’une présentation à la FIAPAC19, les 3-4 octobre 2014. Il a permis d’apporter les premiers éléments d’analyse qui suivent : - 1 300 réponses à l’enquête - 43% des femmes avaient entre 18 et 25 ans - 20% des demandes d’IVG avaient été faites hors délai. Raisons invoquées : dans 35% des cas, les femmes ignoraient leur grossesse. Dans 29% des cas, elles avaient subi des pressions personnelles/professionnelles - Les trois principales difficultés rencontrées par les femmes : L’accompagnement L’accès à l’information Les délais LE CENTRE DE DOCUMENTATION Le service Documentation du Planning est à lui seul une institution, incontournable pour quiconque s’intéresse de près ou de loin à l’histoire des femmes. Ce fonds unique en son genre par son ancienneté et son importance couvre 60 ans d’histoire de combat féministe. Voir la rubrique « Le Planning est un agitateur » p. 21 La Fédération internationale des associés professionnels de l’avortement et de la contraception (FIAPAC) est ouverte à tout-e professionnel-le de l’avortement et de la contraception, médecin ou para-médical. Tous les deux ans, la fédération organise une conférence internationale qui se veut un lieu de rencontre et d’échange de pratiques sur tous les aspects de l’IVG. Plus d’informations : http://fiapac.org/fr/p/home/ 18 19 40 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Le service documentation du Planning est géré par deux salariées Chrystel Grosso et Frédérique Danthez et une bénévole, Françoise Pellegrin. Il contient : - 60 ans d’archives Plus de 30 000 références dans la base de données accessible en ligne http://www.documentation.planning-familial.org/ Le fonds croit en moyenne de 3% par an. En 2014, sa composition est la suivante : 16 000 livres 11 000 articles 1 100 affiches 630 vidéos 560 mémoires CCF 390 brochures 110 outils pédagogiques Origine des demandes extérieures Nous recevons et nous traitons plus de 1 600 demandes documentaires par an, soit près de 8 par jour. 65 % des demandes proviennent du Planning (AD, Bureau, Commissions, CA), 35 % de l’extérieur. Le centre de documentation est interrogé sur une multitude de sujets comme : Nous effectuons un suivi quotidien de l’actualité et un traitement de l’information en continu : - Veille documentaire à partir d’une quarantaine d’abonnements périodiques papier, dont 6 quotidiens et 1 centaine de flux RSS - Envoi de deux revues de presse hebdomadaires : 41 revues de presse nationales et 39 internationales - Un bulletin mensuel d’information sur les nouveautés Le centre de documentation propose également des services à ses publics comme : - Un accueil sur place ou à distance, pour des recherches bibliographiques ou documentaires - Une borne de visionnage pour les vidéos - Un service de prêt pour toutes et tous 41 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 - Une boutique pour acheter les brochures, guides pour agir, livres ou dépliants produits par l’association LES PUBLICATIONS DU PLANNING Nous avons plus de 70 titres à notre catalogue (lien vers le catalogue de la boutique : http://www.documentation.planning-familial.org/imag/2015_catalogue_boutique_PF.pdf) 4-pages Avortement, spécial FIAPAC - 10/2014 Genre et santé sexuelle - 09/2014 Violences - 05/2014 Transidentité - 02/2014 Accessibles en ligne sur : http://www.documentation.planningfamilial.org/Record.htm?record=19126793124919449759&heading=Quatre-pages Affiches La contraception, mise à jour et retirage janvier 2014 L’avortement est un droit et c’est moi qui choisis, mars 2014 et cartes pocket. Guide pour agir / Programmes Violences et groupes de parole, un programme pour agir, juin 2014 Santé sexualité droits et genre : programme international de promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et d’égalité des sexes, l’expérience du MFPF dans les pays du Sud, décembre 2014 DVD Un portrait de Simone IFF, mai 2014 Partager et transmettre : la force du collectif, septembre 2014 Dépliants informatifs Mariages forcés, février 2014 Contraception hormonale, mars 2014 Sexualité au temps du sida, juillet 2014 Avortement, octobre 2014 Contraception d’urgence, octobre 2014 Les agressions sexuelles, le viol, l’inceste, octobre 2014 Les méthodes de contraception, décembre 2014 Brochures L’éducation à la sexualité, un tremplin vers l’émancipation et l’égalité, septembre 2014 L’éducation à la sexualité, former les professionnel-les, intégrer l’égalité dans les pratiques, septembre 2014. 42 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LES DÉFIS ET LES PROJETS DU PLANNING Aujourd’hui, le contexte associatif, économique et social met Le Planning face à de nouveaux défis. La transmission, la place des jeunes, la professionnalisation, les ressources, sont autant d’enjeux qui pourraient être décisifs dans les années à venir. Pour y répondre au mieux, nous avons initié plusieurs projets innovants, quitte à bousculer nos habitudes. PARTAGER NOS SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE, CAPITALISER NOTRE EXPERIENCE ET LA TRANSMETTRE Depuis bientôt 60 ans, le Planning Familial se bat pour et avec les femmes, dans une démarche d’éducation populaire. Nous avons acquis une expérience unique basée sur leur parole et leur expérience comme sur l’analyse de nos pratiques et l’enrichissement de nos réflexions. Ce bagage, nous voulons, nous devons le transmettre et l’enrichir avec les nouvelles générations de militants-es, le partager avec les associations et les institutions qui, comme nous, œuvrent pour une société plus juste, et le valoriser auprès de ceux qui nous soutiennent. L’avenir de notre mouvement se construira avec les jeunes, qui doivent y trouver toute leur place, notamment dans la gouvernance du mouvement. Nous avons commencé à y travailler en 2014, nous devons poursuivre nos efforts en 2015. Pour être opérationnels-les le plus tôt possible, nous devons : Recenser les bonnes pratiques en interne et identifier les associations départementales « pilotes » sur la participation des jeunes Enquêter en interne auprès des jeunes militants-es : quel est leur profil ? Quel a été leur premier contact avec le Planning. Qu’en attendent-ils/elles ? Comment ont-ils/elles envie de s’y impliquer ? Regrouper les AD « pilotes » pour échanger les pratiques, partager les responsabilités, attribuer les rôles, créer des groupes de travail thématiques. (Communication, formation militante, éducation par les pairs…) Interroger des jeunes sur leur connaissance et leur perception du Planning Familial, (avec l’aide d’une jeune chercheuse). Associer chercheurs-es et associations de France et d’Europe pour faciliter et encourager l’engagement des jeunes en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs, dans la suite du travail engagé lors du colloque sur l’éducation à la sexualité* À travers ce projet, notre objectif est de : Favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de militants-es féministes Intégrer les jeunes dans les instances de gouvernance du Planning Soutenir l’autonomie et l’émancipation des jeunes et les considérer, non plus seulement comme le public cible ou bénéficiaire des politiques publiques, mais comme les acteurs-trices de ces politiques. Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p .57) 43 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 DEVELOPPER NOS OBJECTIFS POLITIQUES ET NOS ACTIONS DANS UN CONTEXTE ASSOCIATIF EN PLEINE MUTATION L’implantation du Planning sur tout le territoire français et son très large public font de nous une association de terrain incontournable. Nous avons un immense potentiel fédérateur et nous sommes bien déterminés-es à l’exploiter pour accueillir de nouvelles et nouveaux militants-es. Notre mouvement, comme d’autres réseaux associatifs, est à un tournant, dans un contexte économique difficile. La nécessaire mutation vers la professionnalisation est compliquée par la difficulté à faire coexister des statuts différents (bénévoles et salariés-es) pour des personnes qui interviennent sur les mêmes champs. De plus, les exigences des financeurs et les nouvelles demandes institutionnelles nécessitent de renforcer les compétences en gestion. Ces deux derniers points ne font pas l’unanimité dans le réseau : ils peuvent provoquer des tensions et donner le sentiment que nous abandonnons nos objectifs associatifs pour répondre aux besoins financiers. Cela pose également la question du modèle associatif : les associations sont plus souvent vues comme des opérateurs que comme des outils de transformation sociale pouvant proposer des innovations et promouvoir l’engagement citoyen. Ces situations complexes demandent un développement de la formation politique associative, et une réflexion sur les modes de fonctionnement associatif, en lien avec nos objectifs. Elles nécessitent aussi plus de coopération et de solidarité entre les associations départementales, un niveau régional plus fort, et un renforcement des liens avec le niveau confédéral. Comment s’adapter et évoluer, tout en restant fidèle aux ambitions et aux principes fondateurs du Planning, que sont l’éducation populaire, le féminisme et donc la transformation sociale ? C’est l’enjeu du prochain congrès et des années à venir. Renforcer notre réseau, pour répondre à nos objectifs politiques et aux attentes sociales, nécessite d’organiser dans les mois qui viennent une évaluation de nos fonctionnements, (diagnostic d’autoévaluation) et de nos besoins pour mieux répondre aux difficultés qui auront émergé. Nous avons besoin d’un soutien financier pour : - Mener à bien ce diagnostic indispensable Renforcer au niveau national l’accompagnement du réseau. Organiser les formations régionales ou interrégionales nécessaires pour partager résultats et propositions. REAGIR A LA LOI SANTE ET A LA NOUVELLE ORGANISATION TERRITORIALE D’autres facteurs externes viennent s’ajouter à nos défis actuels, et notamment la loi santé et la réorganisation territoriale. Les EICCF et les CPEF vont être impactés par la décentralisation renforcée de la santé contenue dans la loi ; les réformes territoriales et les réorganisations en cours laissent la planification familiale sur le bord du chemin. Nos réalités institutionnelles sont aujourd’hui trop peu lisibles, peu portées socialement et politiquement ; les Conseils départementaux se battent pour défendre la PMI, mais la planification familiale n’est pas centrale dans les préoccupations actuelles. Dans ce contexte, il est difficile de faire 44 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 émerger notre conception d’une approche globale des questions de sexualité. Pourtant, elle est indispensable et nous devons continuer à l’affirmer. Toutes ces évolutions complexes doivent nous conduire à nous doter d’un pilotage politique renforcé avec un Conseil d’administration national qui assure la mise en œuvre des objectifs définis collectivement. Nous devons nous appuyer sur des personnes-ressources (partenaires associatifs, institutionnels, chercheurs-es) qui défendent ces mêmes objectifs pour structurer nos argumentaires et, parallèlement, travailler à l’appropriation de ces nouveaux enjeux au sein de notre réseau. 45 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 46 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING A BESOIN DE VOUS Depuis bientôt 60 ans, Le Planning est présent sur le terrain, partout en France. Il veille sans relâche à l’accès à la prévention et aux soins, à l’égalité des sexes et à l’avancée des droits sociaux. Pour continuer à mener à bien ses combats et pour se développer davantage, l’association a besoin de moyens à hauteur de ses ambitions. Nous avons trois priorités pour les années à venir qui nous tiennent particulièrement à cœur : encourager les nouvelles adhésions, développer nos capacités d’ « observateur » et renforcer notre action « tête de réseau ». ENCOURAGER LES NOUVELLES ADHESIONS Le Planning est un mouvement militant, qui a besoin d’un soutien financier pour développer et pérenniser ses actions tout en préservant son indépendance. Cela passe notamment par les adhésions et les dons, qui gagnent à être encouragés via des nouveaux supports et des campagnes de communication. Adhérer au Planning Au niveau local, il est possible d’adhérer à une de nos associations départementales. Pour cela, il suffit de se rendre directement sur le site de l’association. Si celui-ci n’existe pas encore, les coordonnées de toutes nos associations locales sont consultables sur l’annuaire du site national : http://www.planningfamilial.org/annuaire Faire un don au Planning Au niveau national, il est possible de faire un don au Mouvement, via le site internet confédéral : https://www.planning-familial.org/pages/je-soutiens-le-planning-familial-0039 RECUEILLIR ET ANALYSER LES DONNEES POUR RENDRE VISIBLES LES PROBLEMATIQUES ET MIEUX Y REPONDRE Fort de son ancrage territorial et de son ancienneté, Le Planning doit développer ses capacités « d’observateur » des réalités sociales. Avec ses 76 associations départementales (métropole et DOM) et 13 fédérations régionales, le réseau possède un réel potentiel. Il suffit de regarder les chiffres : Le Planning est en contact avec plus de 900 000 personnes par an, dont 450 000 dans le cadre d’accueil ou d’actions de terrain. - - Nous intervenons en milieu scolaire de la maternelle à la terminale (auprès de 131 162 jeunes scolarisés-es en 2014). Nous développons des actions dans d’autres structures en charge de jeunes, comme les Missions Locales, les Points Information Jeunesse (PJJ), les maisons familiales rurales, les accueils collectifs, les Centres Educatifs Renforcés (CER,) les établissements d’accueil pour les personnes en situation de handicap, etc. Notre site internet reçoit environ 45 000 visites par mois, et la FAQ (foire aux questions) répond à près de 500 questions par mois. 47 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 - Nos plateformes téléphoniques régionales ont traité plus de 14 000 appels en 2014, soit environ 1 200 appels par mois. Toutes ces informations nous permettent d’ajuster nos actions et d’évaluer leur impact. Mais elles constituent également une base de données exceptionnelle et unique en France qui est régulièrement interrogée par différents Ministères et acteurs de la prévention, de la santé et de l’éducation. C’est une composante importante pour analyser les évolutions des demandes et des besoins et ainsi améliorer les politiques publiques. C’est pourquoi nous souhaitons concevoir et développer un outil performant de recueil et d’analyse de données en ligne, qui soit utilisable par toutes les associations départementales et qui permette une compilation des chiffres au niveau national. Face au nombre de remontées et d’éléments à traiter, c’est un besoin incontournable. La création de cet outil nécessitera dans un premier temps de construire une nouvelle grille de recueil en enrichissant les items et d’améliorer le recueil de données en ligne et en temps réel. Il s’agira également de prévoir la formation des acteurs-trices du réseau pour l’utilisation de l’outil et l’analyse des données. Les informations recueillies seront capitalisées sous forme de synthèses, de statistiques et d’analyses quantitatives et qualitatives, sur plusieurs années, afin d’identifier les grandes tendances, de mesurer les besoins en France en matière de santé sexuelle et d’y apporter par la suite des réponses adaptées. Cette réalité doit être appréhendée par tous, politiques, institutions, société civile afin que les enjeux soient portés par la société toute entière. La création et la diffusion de cet outil s’étendraient sur 3 ans : temps de réalisation/conception de l’outil, formation et familiarisation du personnel, recueil et analyse, etc. Le premier volet qui consiste à concevoir et réaliser l’outil demande à lui seul un investissement important. Celui-ci est estimé à hauteur de 80 000 – 100 000 euros. RENFORCER NOTRE CAPACITE DE « TETE DE RESEAU » Le réseau du Planning est sa force : près de 500 salariés, plus de 1000 bénévoles dans les seuls EICCF et CPE sans compter toutes les interventions ponctuelles liées aux différentes actions et mobilisations sur les territoires et la gestion de la « vie associative » qui mobilise de plus en plus de ressources. Dans le contexte social et économique actuel, la sollicitation du réseau est variée et permanente. L’équipe confédérale (tant les membres très actifs du Bureau confédéral que l’équipe salariée) bien que motivée et mobilisée, ne peut répondre à toutes les demandes et doit régulièrement faire des choix en fonction de priorités stratégiques. Actuellement, dans cette phase de restructuration, nous estimons que la masse salariale devrait augmenter d’au moins 1/3 son effectif pour mieux couvrir les attentes et les besoins impératifs de l’action « tête de réseau ». 48 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING EN CHIFFRES 49 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Comme en témoignent les chiffres 2014, la santé sexuelle et les jeunes sont au cœur des activités du Planning Familial. 1) LE PUBLIC DU PLANNING Personnes en contact avec Le Planning (hors site web) téléphone 111 171 reçues au Planning 218 613 interv. ext 188 027 En 2014, Le Planning a été en contact avec 520 000 personnes, dont une majorité via ses centres d’accueil (43%). Interventions extérieures : les animations d’éducation à la sexualité auprès de jeunes, les groupes de parole, les ateliers, etc. Notre public : âge mineur.e.s 47% majeur.e.s 53% 50 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Variations en fonction des activités 80% 71% 66% 70% 65% 60% 50% 40% 35% 34% mineur majeur 29% 30% 20% 10% 0% reçues au Planning interv ext téléphone Un public très jeune : les mineurs-es représentent 34 % du public qui a recours aux lieux d’accueil du Planning Familial. Les 18-25 ans représentent la grande majorité du public majeur. Notre public : rapport femmes - hommes* *les personnes transidentitaires ne sont pas encore recensées en 2014 23,50% hommes 76,50% femmes 51 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Variations en fonction des activités 100% 90% 80% 70% 60% reçu.e.s au Planning 50% interv exter 40% téléphone 30% 20% 10% 0% femmes hommes En 2014, 91% des personnes reçues dans les lieux d’accueil du Planning sont des femmes, mais dans les interventions extérieures, le public est beaucoup plus mixte (45% de garçons). 2) LES MOTIFS DE VISITE DANS LES LIEUX D’ACCUEIL DU PLANNING 35% 30% 25% 20% 15% HOMMES 10% FEMMES 5% 0% Pour les chiffres ci-dessus, il s’agit à chaque fois du premier motif invoqué lors de la visite. Il arrive souvent que d’autres motifs de visite émergent, notamment dans les cas de violences. A cela s’ajoutent d’autres motifs de recours plus minoritaires : 2 % pour les droits, 2 % en conseil couple, 1 % en maternité/ fertilité. À noter que les questions d’identité de genre font leur apparition avec 1 % des motifs. Dans 8 % des cas, les motifs invoqués sont « autres ». 52 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 3) LES ACTIVITES MEDICALES DES CPEF* EN 2012-2014 25000 20000 15000 2014 10000 2013 5000 2012 0 On peut noter une augmentation modeste mais continue de la pose de DIU, qui s’explique en partie par la volonté des CPEF de proposer le plus large choix possible de contraceptions et par la possibilité de poser des DIU aux nullipares (femmes qui n’ont pas encore eu d’enfants). L’augmentation de la prise en charge des IST montre une plus grande mobilisation sur ce sujet et une volonté de prise en charge globale22 de la santé sexuelle, même si de nombreux freins subsistent. CU : contraception d’urgence / DIU : dispositif intra-utérin / C° : contraceptions / IST : Infections sexuellement transmissibles / RU : RU 486 (IVG médicamenteuses) / Pré et post IVG : entretiens pré et post IVG / autres biol : autres tests sanguins 22 Les mots suivis d’une * sont définis dans la rubrique « Les mots clefs du Planning Familial » (voir les annexes p .57) Voir la rubrique « Le Planning est un observateur » p. 7 53 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 4) LES INTERVENTIONS EXTERIEURES Thématiques 60000 50000 40000 30000 HOMMES FEMMES 20000 10000 0 éduc sex prgramme santé sex prév. Violences genre rencontres thématiques En 2014, les séances d’éducation à la sexualité du Planning ont touché 45 514 hommes et 55 000 femmes. éduc sex : séances d’éducation à la sexualité / Prgramme santé sex : programme Genre et Santé Sexuelle / prév. Violences : prévention des violences Caractéristiques du public en fonction de l’âge 140000 120000 100000 scolaires 80000 non scolaires 60000 étudiants public précaire 40000 handicaps 20000 Professionnels 0 MINEUR MAJEUR En 2014, les interventions extérieures du Planning ont touché 117 139 personnes mineures scolarisées. Pour les publics majeurs, cela représente 50 300 personnes, pour une grande part scolarisées ou en situation de précarité. 54 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Caractéristiques du public en fonction du sexe 80000 70000 60000 50000 40000 hommes 30000 femmes 20000 10000 0 En 2014, le public des interventions extérieures pour les scolaires est mixte, mais pour les publics précaires (principalement des groupes de parole) et les professionnels-les rencontrés-es en formation, on retrouve majoritairement des femmes. 5) LES FORMATIONS DU PLANNING 600 500 400 Nbre de pers 300 Nbre de jrs 200 100 0 Educ sex CCF thématiques vie associative En 2014, Le Planning a formé 340 personnes à la vie associative. Ces données ne sont pas exhaustives en termes quantitatifs du fait d’une sous-déclaration, mais elles donnent une idée des parts respectives des différentes formations dans le réseau. éduc sex : éducation à la sexualité / CCF : conseillers-ères conjugaux-ales et familiaux-ales 55 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 56 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 ANNEXES 57 Revue de presse Sur le WEB La détresse des femmes, fruit d'une histoire de lutte ! Le Monde.fr | 23.01.2014—http:// abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/23/ladetresse-des-femmes-fruit-d-une-histoire-deluttes_4353426_3232.html IVG : mépriser le droit des européennes c’est condamner l’Europe de demain 25 /01/2014—http://www.jim.fr/medecin/jimplus/e-docs/ ivg_mepriser_le_droit_des_europeennes_cest_condamner_l europe_de_demain_143312/document_edito.phtml Famille, égalité femmes/hommes : résistons aux tentatives d'hégémonie des réactionnaires 07/02/2014—http://leplus.nouvelobs.com/ contribution/1142751-famille-egalite-femmes-hommesresistons-aux-tentatives-d-hegemonie-desreactionnaires.html Face au lobby des anti-IVG, le Planning familial lance sa contre-offensive 15/04/2014—http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/ questions-de-societe/face-au-lobby-des-anti-ivg-le-planningfamilial-lance-sa-contre-offen#.U0_O7cOsMDE.twitter Véronique Séhier à Fourmies: «Il faut en finir avec ces clichés sur l’Avesnois villespoussettes» 09/07/2014—http://www.lavoixdunord.fr/region/veroniquesehier-a-fourmies-il-faut-en-finir-avec-ces-ia12b0n2265006 Radio et Tv IVG - La marche arrière La vie avec le VIH espagnole—http:// http://info.arte.tv/fr/la-vie-avec-le-vih www.franceinter.fr/emissionle-79-ivg-la-marche-arriereL'éducation à la espagnole sexualité, un tremplin vers l'égalité ? - http://www.wat.tv/video/ Avortement : un droit ac- education-sexualite-tremplinquis en Europe?http:// 6shh1_3klpr_.html www.franceinfo.fr/economie/ ici-comme-ailleurs/avortement-unParoles du Planning Famidroit-acquis-en-europe-1280119lial— http:// 2014-01-14 www.franceinter.fr/emissiona-live-paroles-du-planning-familialLe rendez-vous du média- alain-souchon-laurent-voulzy teur : Le bébé et l'embryon http://www.franceinfo.fr/ L'avortement : les 40 ans societe/le-rendez-vous-dude la loi Veil - http:// mediateur/le-bebe-et-l-embryonwww.rfi.fr/emission/20141121 1301349-2014-01-31 -avortement-40-ans-loi-veil/ Pascale Clark, Comme on IVG: "Ma gynéco a pornous parle—http:// té un jugement assez www.franceinter.fr/emission- dédaigneux" - http:// comme-on-nous-parle-emissionrmc.bfmtv.com/emission/ivg-maspeciale-ivg gyneco-a-porte-un-jugement-assez- « L'IVG reste un sujet délicat » Interview de Carine Favier—25/11/2014 - http://www.20minutes.fr/ montpellier/1487474-ivg-reste-sujet-delicat Simone Iff, féministe et initiatrice du "Manifeste des 343", est morte 31/12/2014—http://www.lexpress.fr/actualite/societe/simoneiff-feministe-et-initiatrice-du-manifeste-des-343-estmorte_1636758.html#oTsItdEtttrVrB5X.99 Mort de Simone Iff, militante indéfectible du droit des femmes Le Monde.fr | 31.12.2014—http://www.lemonde.fr/ disparitions/article/2014/12/31/mort-de-simone-iff-militanteindefectible-du-droit-desfemmes_4548182_3382.html#tjUOjwbboK8BMl3S.99 Simone Iff, féministe et initiatrice du "Manifeste des 343" est morte 31/12/2014—http://www.humanite.fr/simone-iff-feministe-etinitiatrice-du-manifeste-des-343-est-morte-561529 Merde Simone, pourquoi cette fois t'es en avance ! 31/12/2014 | Par [email protected] http://blogs.mediapart.fr/blog/stephanelavignotteorg/311214/ merde-simone-pourquoi-cette-fois-tes-en-avance Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LE PLANNING EN PRATIQUE : STRUCTURE ET GOUVERNANCE Le Planning Familial est une association Loi de 1901, avec un Bureau d’élus-es, un Conseil d’administration national, des salariés-es, des bénévoles et des adhérents-es. Il fédère un large Mouvement dans toute la France, composé de 76 associations départementales et 13 fédérations régionales, qui se réunit régulièrement pour discuter collectivement des projets et des orientations futurs (Congrès, Universités, etc.). CO-PRESIDENTES Les présidents-es sont élus-es par le conseil d’administration national pour un mandat d’une durée de 3 ans. Depuis 2013, une co-présidence a été mise en place. Elle est assurée aujourd’hui par Carine Favier et Véronique Séhier. LE BUREAU Les membres du Bureau sont élus-es par le conseil d’administration pour une durée de 3 ans renouvelable. Chaque membre est « référent-e » pour l’équipe confédérale sur un domaine d’expertise. - Carine Favier – Vie du mouvement et VIH/sida Véronique Séhier – Contraception Danièle Lanssade – Violences Danielle Gaudry – Avortement Martine Leroy – Formation Yann Ykreleff – Vie du mouvement Christine Mauget – International Caroline Rebhi – Equipe confédérale et Éducation à la sexualité Catherine Kapusta-Palmer – Femmes et VIH LE CONSEIL D’ADMINISTRATION (CA) Le Conseil d’administration se réunit 5 fois par an. 55 associations départementales y siègent régulièrement. Il élit le/la co-président-e et définit le domaine de compétence de chacun-e des membres du bureau. Il pilote la stratégie nationale de l’association en s’appuyant sur les orientations et le plan stratégique votés au Congrès. LES COMMISSIONS Les membres des commissions sont élus-es par le CA pour une durée de 3 ans. Ils et elles sont choisises en fonction de leur expertise sur une thématique spécifique du Planning. Chaque commission a pour mission d’apporter les informations nécessaires sur leur thème aux membres du CA et de former le réseau sur son sujet, via des outils, des formations, une veille politique ou des rencontres interassociatives. Il n’est pas nécessaire d’être au CA pour être membre d’une commission. 58 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LES ASSOCIATIONS DEPARTEMENTALES (AD) Les 76 associations départementales et 13 fédérations régionales, sont réparties sur tout le territoire France et DOM (Mayotte, Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique). Elles comprennent plus de 1 000 bénévoles dans les seuls EICCF et CPEF et plus de 487 salariés-es. Elles accueillent le public, forment les bénévoles et les intervenants extérieurs et, pour certaines, proposent des consultations médicales. LA CONFEDERATION La Confédération siège à Paris, où 10 salariés prennent en charge la gestion, l’administration, la communication, les relations publiques, la coordination du réseau, les publications, etc. Elle accueille également des stagiaires et une bénévole (au centre de documentation). L’équipe confédérale Postes tournés vers le public et/ou les financeurs : - Stella Tiendrebeogo : Chargée mission Plaidoyer et Programmes à l’international - Lucie Daniel : Chargée de mission Développement et Innovation, avec un focus à partir de 2015 sur l’engagement des jeunes au Planning Familial - Chrystel Grosso : Responsable du Centre de documentation - Frédérique Danthez : Documentaliste à l’international - Nathalie Maupas : Responsable de gestion Une secrétaire de direction, une assistante administrative, un comptable, un poste de webmasterchargé de communication ainsi qu’une personne chargée de l’entretien des locaux apportent leur concours à l’équipe. Une association qui s’appuie qui sur une activité bénévole riche tant au niveau local, régional que national Des réunions diversifiées Nombres de réunion 356 réunions AD réunions Fédérations 107 264 980 réunions adhérents activités confédérales journées nationales 82 59 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Temps de bénévolat au niveau des associations départementales et régionales Équivalents temps plein (ETP) 150 salarié bénévolat 234 Temps de bénévolat au niveau du bureau national Heures de bénévolat 1000 réunions bénévolat hors réunion 5500 60 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LES COMMISSIONS ET LEURS MEMBRES 2014 COMMISSIONS MEMBRES Avortement Danielle Gaudry Marion Athiel Marjorie Agen Isabelle Fride Contraception Véronique Séhier Catherine El-Mghazli Florence Gros Sandrine Heckman Éducation à la sexualité Caroline Rebhi Clémence Falandry Isabelle Mehl Laurence Ducouzo-Lacaze Femmes et Sida Catherine Kapusta-Palmer Dalila Touami Josiane Moualek Malvina Roussin Sarah Durocher Déconstruction de l’hétéronormativité Anne-Charlotte Lhopital Isabelle Sentis Al Majchrzak Odile Renoir Développement du mouvement – Finances Carine Favier Monique Nicolas Silvie Camil Yann Ykreleff International Christine Mauget Christine Legrand Latifa Drif Martine Nawrat Nicole Blet Violences Danièle Lanssade Edith Brissiaud Joëlle Decherf Sandy Beauvais Nadège Naty 61 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 ORGANIGRAMME DU MOUVEMENT DU PLANNING FAMILIAL Association départementale Conseil d’administration confédéral Définit ses activités et ses interventions en fonction des objectifs du Mouvement et des orientations données par le Congrès Gère et anime ses lieux d’accueil (établissements d’information, centres d’orthogénie…) Anime des interventions extérieures (établissements scolaires…) et des stages-relais Coordonne l’activité des groupes locaux du département Formation externe pour créer des relais Organise la formation de ses militants-es Participe à l’élaboration de la politique nationale en siégeant au CA confédéral Applique les orientations définies par le Congrès et lui rend compte Définit les stratégies entre deux congrès Mandate le Bureau confédéral pour la gestion quotidienne et la représentation du Mouvement Organise la formation nationale des militants-es et anime les commissions nationales Coordonne l’activité nationale, diffuse l’information et gère le centre de documentation Animation du réseau Commission nationale Fédération régionale Participe à l’élaboration de la politique nationale et régionale du mouvement Coordonne l’activité des associations départementales de la région et développe des projets régionaux Organise la formation régionale des militants-es Est un lieu de réflexion, d’explication, d’élaboration de dossier pour le CA, les AD, les rencontres nationales et le mouvement Est mise en place en fonction des orientations de Congrès, et après un vote du CA Congrès confédéral Université Définit les orientations du Mouvement pour les trois années à venir Contrôle l’application des orientations par le Conseil confédéral d’administration Décide de la création de commissions nationales pour travailler sur un thème particulier Élabore et modifie les statuts confédéraux 62 Créée par le Congrès confédéral Thème décidé annuellement par le CA Ouvert à l’ensemble du Mouvement Se déroule en région pendant 3 jours Associations départementales du Planning Familial ALSACE LANGUEDOC ROUSSILLON PICARDIE 67-Bas Rhin 68-Haut Rhin 11-Aube 30-Gard 34-Hérault 02-Aisne 60-Oise AQUITAINE 48-Lozére POITOU CHARENTE 24-Dordogne 33-Gironde 66-Pyrénées Orientales 17-Charente Maritime 79-Deux Sèvres 40-Landes LIMOUSIN 86-Vienne 47-Lot et Garonne 87-Haute Vienne PROVENCE ALPES CÔTE AZUR 64-Pyrénées Atlantiques AUVERGNE LORRAINE 05-Hautes Alpes 57-Moselle 06-Alpes Maritimes 15-Cantal 13-Bouches du Rhône 43-Haute Loire MIDI PYRENEES 83-Var 63-Puy de Dôme 09-Ariège 12-Aveyron 84-Vaucluse BOURGOGNE 31-Haute Garonne RHONE ALPES 71-Saône et Loire 32-Gers 46-Lot 07-Ardèche 26-Drôme BRETAGNE 65-Hautes Pyrénées 38-Isère 22-Côtes d'Armor 29-Finistère 35-Ile et Vilaine 81-Tarn 82-Tarn et Garonne 42-Loire 69-Rhône 74-Haute Savoie NORD PAS DE CALAIS CENTRE 59-Nord ILE DE France 18-Cher 62-Pas de Calais 75-Paris 28-Eure et Loire 77-Seine et Marne 36-Indre BASSE-NORMANDIE 78-Yvelines 37-Indre et Loire 41-Loir et Cher 45-Loiret 14-Calvados 61-Orne 91-Essonne 92-Hauts de Seine 93-Seine Saint Denis Haute-NORMANDIE 94-Val de Marne 76-Seine Maritime 95-Val d'Oise PAYS DE LOIRE OUTRE-MER 44-Loire Atlantique 49-Maine et Loire 53-Mayenne 72-Sarthe 85-Vendée 971-Guadeloupe 972-Martinique 973-Guyane 974-La Réunion 976-Mayotte CHAMPAGNE ARDENNES 51-Marne 52-Haute Marne *le Siège $QQpH2 0 1 4 Total ---> 76 ADs Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 LES MOTS CLEFS DU PLANNING A Actes délégués Voir "délégation de tâches" .......................................................................................................................................... 11 Approche genrée Approche qui intègre les inégalités liées au genre ou les rapports sociaux de sexe. L’approche genrée prônée par Le Planning consiste à interroger les représentations sociales liées au « féminin » et au « masculin » afin d’agir sur les comportements, notamment en matière de santé sexuelle et de prévention des violences................................8, 12, 18 C CPEF Les centres de planification et d'éducation familiale (CPEF) informent et délivrent la contraception, orientent vers les médecins et partenaires, pratiquent des tests de grossesse. La prescription d'une contraception (pilule, stérilet, implant, etc.) est possible grâce à la présence d'un médecin ou d'une sage-femme. Dans certains centres, il est possible de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse. Toute personne sans couverture sociale personnelle peut bénéficier de ces prestations gratuitement. Pour les mineurs-es qui le souhaitent, toutes les consultations sont anonymes et gratuites. .................................................................. 6, 7, 11, 15, 35, 38, 50 D Délégation de tâches Action permettant de confier une tâche à un-e professionel-e autre que celui/celle qui l'accomplit habituellement. ............ 6 E Éducation à la sexualité Les animations d’éducation à la sexualité sont obligatoires à l’École depuis une loi de 2001, à raison de trois séances par an minimum, pour les élèves du CP à la Terminale. Ces séances visent à la prévention des violences sexistes et homophobes, des IST/MST, du VIH et des grossesses non voulues, ainsi qu'à la promotion d'attitudes de responsabilité individuelle et collective. Le Planning Familial est la principale association agréée à dispenser des séances dans les établissements scolaires. .................... 2, 5, 7, 8, 12, 17, 18, 23, 24, 27, 28, 31, 32, 36, 37, 46, 47, 49 Éducation populaire Approche pédagogique et politique qui repose sur l'idée que chacun-e a en soi la capacité de devenir acteur/trice de sa vie, à condition d'avoir accès aux informations et aux moyens nécessaires à cette démarche. L'éducation populaire se caractérise par des outils innovants et créatifs, qui sortent des modèles d'apprentissage formels et de la relation-type "sachant/profane". ........................................................................................................................ 4, 11, 31, 49, 50, 56 EICCF Les établissements d'information, de consultation et de conseil conjugal (EICCF) informent et orientent sur des questions relatives à la sexualité, la fécondité, la contraception et la prévention des infections sexuellement transmissibles et du VIH. ................................................................................................................................................... 6, 11, 38, 50, 53 G Genre On parle de genre quand on s’intéresse aux rapports sociaux entre les sexes. Le genre désigne tous les rôles, comportements et représentations qu’une société associe aux hommes et aux femmes, au « masculin » et au « féminin ». C’est un système qui s’apprend dès la petite enfance4, 5, 6, 7, 8, 14, 16, 17, 18, 20, 21, 24, 27, 28, 29, 34, 44, 45 H Hétéronormativité L’hétéronormativité, c’est considérer que l’hétérosexualité est l’unique orientation sexuelle acceptable et partant, supérieure aux autres. Elle implique que les valeurs et les codes hétérosexuels dominent les autres. ...... 11, 20, 21, 41 63 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 Hétérosexime Discriminations qui découlent de l'hétéronormativité...................................................................................................... 11 Homophobie Discriminations contre les personnes homosexuelles, sur la base de leur orientation sexuelle...............................8, 20, 21 I Inclusivité Approche qui consiste à veiller à l'inclusion de toutes les personnes, quels que soient leur sexe, leurs origines sociales ou culturelles ou leur orientation sexuelle. ..................................................................................................................... 11 J Jeunes-relais La formation dite "relais" est une méthode de formation issue de l'éducation populaire. Elle consiste à former des personnes référentes, qui vont à leur tour former d'autres personnes dans leur groupe de pairs. Cette méthode permet de disséminer les actions et d'encourager les individus à agir par eux-mêmes, dans une logique d'autonomie. .......... 15 L Lesbophobie Discriminations contre les personnes lesbiennes, sur la base de leur orientation sexuelle ........................................ 17, 20 LGBTQI Sigle qui désigne les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans, Queer et Intersexes. ................. 11, 12, 20, 21, 28 P Parcours de transition Parcours, cheminement, d’une personne qui souhaite changer de sexe, avec ou sans opération chirurgicale................. 20 R Lieux-ressources Lieux de référence et de confiance avec un personnel formé et qualifié pour répondre à un besoin spécifique (santé, droits sociaux, violences, etc.) ........................................................................................................................... 16, 20 Personnes-ressources Les personnes ressources incarnent l’éducation populaire au quotidien. Elles proposent de nouvelles connaissances et aident les personnes qu’elles accompagnent à se les approprier pour renforcer leurs capacités et favoriser leur autonomie ......................................................................................................................................................... 13, 51 S Santé sexuelle Un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. La santé sexuelle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence (définition de l’Organisation mondiale de la santé – OMS) .......................................................................................................... 5 T Transidentité Fait pour une personne de ne pas se sentir appartenir à son genre de naissance (masculin ou féminin)......................... 20 U Université L’Université du Planning est ouverte à l’ensemble du Mouvement. Elle porte sur un thème spécifique décidé par le Conseil d’administration et se déroule sur 3 jours. C’est un moment privilégié de rencontre et d’analyses des pratiques ................................................................................................................................................................ 2, 12, 18, 21 64 Le Planning Familial Rapport d’activité 2014 4, Square Saint-Irénée 75011 Paris Tél. : 01 48 07 29 10 [email protected] Soutenez-nous ! Faites un don en ligne au Mouvement Rejoignez-nous ! bit.ly/je-soutiens-leplanning twitter.com/leplanning facebook.com/ConfederationPlanningFamilial 65