QuArtiEr dEs EAux-ViVEs

Transcription

QuArtiEr dEs EAux-ViVEs
IMMOscope
Le magazine de l’économie et de la propriété immobilières
de la Chambre genevoise immobilière, association des propriétaires
N°111 juin-juillet 2012
Zoom sur une région de Genève
Quartier
des Eaux-vives
CEVA :
un vaste chantier a démarré Les économies d'énergie
vues du ciel
Paiement Epargne Prévoyance Placement Crédit
Votre architecte financier
Acheter
■ un appartement
■ une villa
■ un terrain
■ une résidence secondaire
■ en Suisse
■ en France voisine
Construire
■ un logement
■ une habitation Minergie
Rénover
■ un bien immobilier
Grâce à notre connaissance unique
du marché, nous vous proposons des
solutions calquées sur vos besoins.
Planifiez et construisez avec nos
spécialistes au 058 211 21 00.
www.bcge.ch
LobbyiNg
fédérAL :
LA Cgi
Vous défENd
JusQu'à bErNE !
Anne hiltpold
Secrétaire générale adjointe
La Chambre genevoise immobilière est intervenue récemment dans
trois dossiers touchant le droit du bail au niveau fédéral. Par le biais
des élus fédéraux qu’elle a soutenus, elle a pu faire entendre sa voix
dans le cadre de trois initiatives parlementaires déposées par un
représentant de l’ASLOCA.
Dans les trois cas de figure, les modifications proposées, sous couvert de la pénurie de logement, touchaient le droit du bail d’une
façon totalement inadmissible à nos yeux. La première initiative
visait à permettre - ou plutôt à imposer - l’échange d’appartements
entre locataires par des transferts de baux croisés, empêchant ainsi
en substance le bailleur de choisir son locataire. Dans le second cas,
l’initiative demandait l’interdiction de toute hausse de loyer supérieure à 5 % à chaque nouveau bail, soit lors de chaque changement
de locataire, ce qui est tout à fait contraire au système actuel de fixation des loyers. Dans le troisième cas, l’initiative avait pour objectif
d’introduire la notion de justes motifs à toute résiliation, alors même
que le droit actuel prévoit que le bailleur est libre, sous réserve de la
violation des règles de la bonne foi, de ne pas renouveler un contrat
de bail à son échéance.
La position de la CGI a été suivie et ces initiatives ont été rejetées
par la Commission des affaires juridiques du Conseil national. Si
l’Assemblée fédérale doit encore formellement en traiter, il n’y
que très peu de chances que ces projets passent la rampe, et c’est
tant mieux.
Il y a lieu de relever que les représentants des milieux locataires tentent, par tous les moyens, d’accroître les droits des locataires. Si ces
derniers, considérés comme la partie faible au contrat, doivent légitiment être protégés d’une façon suffisante, les propositions de leurs
associations de défense sont pour nous totalement extrêmes et ne
vont nullement dans le sens du maintien de la paix du logement…
QuArtiEr dEs EAux-ViVEs
Zoom sur uNE régioN
dE gENèVE
P. 04
P. 12
CEVA : uN VAstE
ChANtiEr A démArré
P. 16 PhiLiPPE ViALA : L'hommE
dEs futurs QuArtiErs CEVA
P. 18 dEs iNNoVAtioNs PLEiN LA mAisoN
LEs éCoNomiEs
VuEs du CiEL
P. 20
P. 21 éCo-CoNsEiL : uN sErViCE
subVENtioNNé Au sErViCE
dEs ProPriétAirEs
P. 22 LEs boNs gEstEs Pour PréVENir
LA ProLiférAtioN
dEs miCroPoLLuANts
P. 23 séCurisEr sA PisCiNE Pour
EN ProfitEr EN toutE séCurité
P. 24 modifiCAtioN LégisLAtiVE réCENtE
P. 25 JurisPrudENCE réCENtE
P. 26 7E JourNéE dE L'éCoNomiE
dE LA ProPriété
P. 27 AgENdA / ACtu Cgi
Nouvelle adresse dès le 1er juillet 2012 :
rue de la rôtisserie 4 - 1204 genève
Photo de couverture : © Magali GIrardin
impressum
IMMOSCOPE, édité par la Chambre genevoise immobilière
Direction et administration : Chambre genevoise immobilière,
rue de Chantepoulet 12, case postale 1265, 1211 Genève 1
Rédactrice responsable : Anne Hiltpold
Responsable production et publicité : Tania Locher
Conception graphique : Alternative communication, Genève
Impression : SRO-Kundig, Genève
immoscope n°111 juin - juillet 2012
3
ZooM Sur uNE réGIoN dE GENÈVE
EAuX-VIVES
Sur LE PoINT dE CoNNAÎTrE uNE TrANSForMATIoN MAJEurE AVEC
L’AMéNAGEMENT dE LA GArE CEVA, LES EAuX-VIVES N’AVAIENT quE TrÈS
PEu ChANGé dEPuIS LES ANNéES 1970. urBANISé, CoMME BIEN d’AuTrES
FAuBourGS APrÈS LA déMoLITIoN dES ForTIFICATIoNS (1850), LE
quArTIEr rECÈLE uNE PArTIE IMPorTANTE du PATrIMoINE
ArChITECTurAL GENEVoIS dES XIXE ET XXE SIÈCLES.
Textes par Laetitia Guinand. Photos de Magali Girardin.
© Musée d’art et d’histoire - Photo : Bettina Jacot-descombes
EAux-ViVEs 2012
Pour le monde entier, de l’art et des autres
gens, Genève se résume visuellement aux
Eaux-Vives. A travers deux trésors du patrimoine international : La pêche miraculeuse
de Conrad Witz, qui fit du quartier le tout
premier paysage réaliste de l’histoire (1444),
et le Jet d’Eau qui habite la Rade, versus
le Quai Gustave-Ador, depuis 1891. L’identification n’est pas dénuée d’ironie car la
commune des Eaux-Vives, formée par
l’administration française à l’époque de
l’occupation (1798), est demeurée indépendante de Genève jusqu’en 1930. Elle posséda le premier grand port hors-les-murs de
la ville (la Scie) de même que sa mairie –
depuis devenue celle de tous, ses écoles,
son marché et ses lieux de culte.
L’autonomie politique, comme marque d’audace
et de pouvoir, explique en partie l’importante concentration d’affirmations architecturales parfois très innovantes que recèle le
quartier : Belle Epoque, Baroque, Art Nouveau,
Déco, Le Corbusier, Maurice Braillard.
4
immoscope n°111 juin - juillet 2012
Urbanistes et architectes eurent la part belle
au tournant du siècle avec un secteur entier
à dessiner et rebâtir. Jusque là, le territoire
des Eaux-Vives se partageait entre une succession de propriétés datant du XVIIIe siècle
et quelques maisons basses vouées à l’artisanat. Le démantèlement de ces domaines,
dont seuls subsistent les actuels parcs La
Grange et des Eaux-Vives, offrit à l’urbanisation un vaste champ libre qu’elle cultiva de
manière intensive jusqu’à l’épuisement des
dernières ressources dans les années
1960-1970.
Le CEVA (ligne ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives
-Annemasse) s’apprête à rappeler les pelleteuses et la saveur oubliée des grands travaux
avec le réaménagement de l’ancienne gare
(52000 m²) : nouveaux logements, Nouvelle
Comédie, gare Jean Nouvel. Mais, pour
autant, l’eau vive ne dormait pas, chantait
l’autre. Quartier plus attractif et dynamique à
Genève, tu meurs. Foi d’habitants, de commerçants, de passants, les Eaux-Vives sont,
sans hyperlatif, le lieu idéal où vivre et dépenser son temps – nonobstant un léger souci de
stationnement. Village urbain que tout rapporte à l’eau – sinon sa pléthore de bars à
vins – il foisonne culturellement (cinéma,
danse, théâtre), mélange les styles et les origines, brasse les nationalités et embrasse
tous les métiers à commencer par l’artisanat
toujours vaillant. Son genre : origines aristocratiques, pratiques démocratiques.
Gigantesque réservoir d’eau potable pour le
canton – le nom Aygues-Vives vient des
sources qui jaillissaient au pied des Crêts
Saint-Laurent (Terrassière-Villereuse) – il ouvre
la porte à la ville, Rive gauche. Le jeu de l’arc
a disparu depuis 1900 mais on y exerce encore le tennis, la voile et les plaisirs de la table
– oh combien ! Ainsi qu’une histoire de
Genève résumée en pierres, à commencer
par celles du Niton.
Lieux emblématiques
Maison royale
Mairie
Bâtie en 1908-1909 par Henri Garcin et
Charles Bizot (cf. Mairie), cette luxueuse résidence au style éclectique pompeux devait
servir de pendant architectural à l’ancien
hôtel Bellevue (Quai Wilson). Le faste de l’ornementation et le gabarit élevé (+1,5 m)
tranchent avec la sobriété de la plupart des
immeubles du Quai Gustave-Ador construits
au début du XXe. L’aménagement du quai
avait quant à lui débuté en 1856. L’ensemble
fait partie du périmètre protégé de la Rade.
Construite en 1909 par l’architecte Léon Bovy
à qui l’on doit la quasi intégralité de la rue
des Vollandes, la Mairie devenue service
d’état civil genevois à la fusion des deux communes (1930) est un exemple tüpisch du
Heimatstil, le style « suisse » très en vogue
suite à l’exposition nationale de 1896. Une
esthétique dont les autorités apparemment
raffolaient au point d’en faire la marque de
leur administration par la commande de
l’école primaire (1897) et de la salle communale (1907) aux « maîtres » du genre, les architectes Henri Garcin et Charles Bizot.
Rue de l’Avenir
Immeuble clarté
Rue Pictet-de-Rochemont
Construit en 1931-1932, la maison de verre,
son autre nom, (2-4, rue Saint-Laurent) est
avec la petite maison de Corseaux l’un des
deux seuls édifices réalisés en Suisse par
Le Corbusier. Il avait été commandé par l’entrepreneur en ferronnerie, Edmond Wanner
qui réalisa la charpente intégralement métallique. D’une très grande valeur patrimoniale,
sa restauration s’est achevée en 2010, soutenue par l’Etat et la Confédération. La demande quant à un classement de l’œuvre de
Le Corbusier au patrimoine mondial de
l’Unesco suit actuellement son cours.
La Suisse a peu versé dans l’Art Nouveau. Trop
lâché pour elle ? A l’exception de Genève
dont la rue Pictet-de-Rochemont est l’exemple
le plus abouti en termes de point de vue de
cohérence et de qualité stylistique de ses immeubles pratiquement tous construits entre
1897 et 1910. Choisi pour gagner rapidement Cornavin de la gare des Vollandes
(1888), le tracé provoqua la démission du
Maire des Eaux-Vives opposé au démantèlement du Pré-L’Evêque. Parmi les plus beaux
bâtiments se trouvent les immeubles d’angle :
le Paon au n°7, signé Eugène Cavalli et
Amy Golay, dont la rénovation vient de
s’achever, ainsi que l’ouvrage d’Edouard
Chevallaz au n°2 (1906) et celui faisant
face à Pré-l’Evêque au n°8. Tous se caractérisent notamment par leurs toits en forme
de poivrière.
Avec un gabarit normal de cinq à six étages,
les maisons plus basses sont une exception
datant généralement de la fin du XIXe siècle
que l’on rencontre à la Terrassière, avenue de
la Grenade (bien qu’il y ait eu adjonction de
trois niveaux du côté pair en 1923) ou encore
à la rue de l’Avenir. Dans cette dernière, les
maisons visibles sur la photo vont être prochainement remplacées par des immeubles,
mais l’inscription à l’inventaire de trois bâtisses avec cours accessibles depuis la rue est
en cours de procédure.
immoscope n°111 juin - juillet 2012
5
QUARTIER DES Eaux-vives
Banque Julius Baer
Réalisé par Mario Botta entre 1987 et 1996
sur commande de son ancien propriétaire ING
Bank, l’actuel fleuron de la banque Julius Baer
est l’une des rares constructions d’envergure
érigées récemment avec Eaux-Vives 2000
et Jargonnant, et incontestablement la plus
excitante. Considérant de ses deux grands
yeux carrés noirs la place du Pré-l’Evêque, le
bâtiment comprend les ingrédients fétiches
du Tessinois : la pierre couleur miel, les formes
géométriques (en l’occurrence le rond des
« ronds » ?), l’intérieur impénétrable mais
baigné par la lumière naturelle qui s’introduit
par les fentes des façades et le bombé du
toit. Auteur de plusieurs édifices du genre
(Lugano, Fribourg, Bâle), Botta a voulu ici
évoquer l’architecture des palais florentins,
premières maison-banques dans la tradition
de la gérance de fortune.
Squares de Montchoisy
Avec leur drôle de silhouette mauve en
forme de paquebot, les immeubles de
Maurice Braillard et Louis Vial sur la rue de
Montchoisy (66-72) sont une petite partie
de ce que la presse nomma à l’époque la
« première opération d’urbanisme à
Genève ». Pensé par les deux architectes, le
plan de ce nouveau « quartier modèle »
élevé à la place de la propriété Naville prévoyait quatre grands squares (environ 800
logements pour une clientèle bourgeoise),
dont la principale caractéristique fut de distribuer les entrées et pièces principales du
côté jardin. Le premier lot fut réalisé en
1927-1929 et le dernier en 1955-1957.
6
immoscope n°111 juin - juillet 2012
Parc La Grange-Parc
des Eaux-Vives
Derniers vestiges des domaines qui occupaient les Eaux-Vives depuis le début du
XVIIIe, les deux parcs comptent parmi les plus
belles promenades du canton. Léguée par
William Favre à la ville en 1917, La Grange
comprend, en plus de la villa Lullin-Favre et
de ses dépendances, l’Orangerie, la plus importante roseraie genevoise ainsi qu’un site
gallo-romain (Ier siècle). Propriété de la commune des Eaux-Vives depuis 1919, le parc
des Eaux-Vives est réputé pour l’hôtel-restaurant voué à cette activité depuis 1900 et le
Tennis Club de Genève. Construite en 1898,
cette vénérable institution de la terre battue
accueillit le fameux Grand Prix ATP Tour de
Genève (1980-1991).
Quelques références
Isabelle Brunier
Historienne, Office du patrimoine
et des sites, Département des
constructions et des technologies
de l’information (DCTI)
XXe, un siècle d’architecture
à Genève
Infolio, 2009
Arts et monuments,
Ville et Canton de Genève
Armand Brulhart/Erica Deuber-Pauli,
Georg, 1985
QUARTIER DES Eaux-vives
Cinémas Scala
Les époux Perrière, qui tenaient la salle (divisée en trois en 1991) depuis 1979, ont certes
passé la main, mais l’esprit du cinéma indépendant demeure, incarné par Laurent Dutoit
et José-Michel Bühler d’Agora Films (Bio 72).
Construit en 1949, le lieu comprend un foyer
dans le style moderniste des années 1930
ainsi qu’une fresque de Benjamin Vautier.
Pilier de la culture genevoise, les Scala voisinent l’ADC « provisoirement » installé à la
salle communale depuis 2004, toujours en
attente d’une Maison de la danse, l’ineffable
Am Stram Gram désormais orphelin de
Dominique Catton (56, route de Frontenex)
et la Nouvelle Comédie qui s’élèvera bientôt
au-dessus de la future gare CEVA.
Des Acteurs
Le C. Richard Cressac,
restaurateur
Installé à la rue du Simplon 16 depuis six mois
à peine, Richard Cressac est à son aise dans ce
quartier qu’il tutoie déjà long comme le bras.
« Il règne ici une vraie convivialité. On se rend
service entre voisins et je les invite régulièrement pour une petite dégustation ! » Le célèbre caviste Nicolas Bonnet sort justement du
restaurant après livraison de quelques précieuses Comtesse Eldegarde. « J’ai gardé mes
fournisseurs de La Chaumière », sourit Richard
Cressac en évoquant son précédent établissement (dix ans de direction). « A Troinex, j’ai
appris ce que signifie être son propre patron.
Moi qui ne savais pas planter un clou, j’ai dû
d’un seul coup tout gérer. » Le truculent cuisinier venait de passer quinze années à la tête
du Chat Botté (Hôtel Beau-Rivage) et dix autres
plutôt encore comme chef de Georges Blanc à
Vonnas. « Des années de folie ! Nous vivions
comme des seigneurs, reçus partout à travers
le monde. » Une première vie, suivie d’une
deuxième, toutes deux désormais archivées
sans regret. « En 2010, mon épouse m’a fait
papa d’une petite fille et j’ai décidé de poser la
montre. Ça a duré près d’un an, puis je me
suis mis en quête d’une petite enseigne rivegauche, à proximité du centre-ville. » Richard
Cressac a trouvé son bonheur au sein d’une
concentration extraordinaire de bistrots, restaurants, pizzérias et bars de tous genres.
« Plus il y a d’adresses qui marchent et mieux
c’est ! Nous mangeons d’ailleurs les uns chez
les autres avec mes copains de Da Paolo, de
Chez ma voisine et de L’Esquisse. » La spécificité du C. ? « Mettre ma cuisine à la portée de
tous. Ce quartier mêle toutes les classes sociales, des très aisées (pointant le patricien
Quai Gustave-Ador, ndlr.) aux franchement
populaires. » La carte propose des mets raffinés
à prix digestes et un plat du jour à 23 francs.
Avec son emphase naturelle, Richard Cressac
conclut : « Ce quartier est fabuleux. C’est bien
simple, je n’en bougerai plus ! »
Editions La Joie de lire
Francine Bouchet,
directrice
Pour de nombreux Genevois, La Joie de lire
évoque l’arbre à surprises où leur maman allait cueillir de quoi nourrir leur imaginaire
naissant. La librairie du Bourg-de-Four, l’une
des premières en Europe à proposer de la littérature jeunesse (1937), a depuis longtemps
fermé ses portes mais les éditions éponymes
existent encore (trente à quarante nouveaux
titres chaque année), et parents et grandsparents continuent d’y trouver la clé des songes
pour eux-mêmes et leurs enfants. Installées au
5 chemin Neuf, elles sont dirigées depuis 1987
par Francine Bouchet, leur fondatrice.
immoscope n°111 juin - juillet 2012
7
QUARTIER DES Eaux-vives
« Bien-sûr, la période est particulièrement
difficile, mais ce secteur a toujours été plus
ou moins en péril. » L’éditrice lutte pour faire
face à la baisse de l’euro – « la France est
notre plus grand marché » – en courant les
salons et festivals. « Nous avons développé
la vente de licences et bénéficions de subventions qui nous sont vitales. » Lorsqu’elle
rentre de ses tours d’Europe, Francine Bouchet
apprécie « le quartier qui n’a pas tellement
changé avec son parc au bout du quai et la
proximité du lac. » Sans oublier de mentionner l’animation de ses cafés et magasins.
« La pharmacie des Eaux-Vives est extraordinaire par la qualité de ses prestations. Je
recommande aussi l’Adresse et le Coup de
Girafe à la rue Maunoir pour manger ou
boire un thé, ainsi que le Café de l’Amitié à
l’angle de la rue de Montchoisy, un vrai bistrot qui compte beaucoup pour les habi-
tants du quartier. » Le « local » n’a cependant
rien à faire dans ses choix d’éditrice. « Nous
accueillons des gens qui ont quelque chose
à dire par le dessin et par le texte. Il y en a
de très connus (Blanquet, Azouz Begag),
d’ici (Albertine et Germano Zullo, Wasem,
Corinna Bille) et d’ailleurs (Komako Sakai,
Japon, Eva Janicovszky, Hongrie). Le seul critère est l’exigence. »
LALIVE Me Alexander Troller, associé
A l’angle de la rue de la Mairie – rue du Nant,
un bâtiment industriel de 1930, devenu par la
suite le garage Peugeot, abrite depuis 2005
une importante étude d’avocats internationale. Le verre des vitrines a fumé et c’est à
peine si l’on discerne l’inscription LALIVE sur
les grandes verrières où s’exhibaient naguère
les derniers modèles du lion. Le showroom est
devenu a discreet room. Raffiné, sans ostentation. « Ce bâtiment nous correspond parfaitement », commente Me Alexander Troller qui
nous fait les honneurs du lieu. « Il a une histoire, en restant tourné vers l’avenir grâce à
ses récentes transformations. » Fondée en
1994, l’étude spécialisée notamment dans
les contentieux internationaux compte
une centaine de collaborateurs répartis entre Genève, Zurich et Doha.
« Les locaux ont une certaine
importance pour les avocats,
même si nombre de nos clients demeure à
l’étranger. Lors de la rénovation complète de
l’immeuble et de sa surélévation par les architectes Sartorio – De Chambrier – Dutheil,
nous nous sommes chargés, en tant que futurs locataires, de l’aménagement intérieur en
collaboration avec Olivier Brünisholz et
Brigitte Diserens (DVK Architectes). » Les
étages ont été subdivisés en bureaux et
espaces de conférence. « Il a fallu ruser pour
trouver un phasage qui conduise au mieux la
lumière, car il n’y a que deux façades, tout en
garantissant la confidentialité essentielle à la
profession d’avocat. » Dans cet immeuble
protégé, il était également nécessaire de
maintenir les acquis d’époque, notamment
les magnifiques ferronneries (portes d’entrées
massives, rampes d’escaliers) et moulures
Art déco. Une ornementation étrangement
riche mais typique des édifices industriels et
commerciaux genevois de l’entre-deux
guerres. « Ici, le classique dialogue avec le
moderne et l’ancien avec le nouveau. » Un
état d’esprit qui a amené l’étude à se « délocaliser » aux Eaux-Vives. « C’est un quartier
très vivant et très agréable à vivre la journée,
plus éloigné, il est vrai, du « centre historique »
du monde juridique que la rue de l’Athénée,
notre précédente adresse. Certains repères
changent dans la relation du citoyen à sa ville. »
QUARTIER DES Eaux-vives
L’Adresse Gabriele Azoulai, gérante
D’assiette à bouche, puis de bouche à oreille, le restaurant est devenu l’une des adresses les
plus recommandées du quartier. Il faut pourtant le trouver, perché comme les asiatiques des
mégapoles, au premier étage d’un immeuble de la partie haute des Eaux-Vives, 32 rue du
31-Décembre. « Je suis tombée amoureuse de l’endroit », confie Gabriele Azoulai, créatrice
du concept en 2005 avec sa fille Valérie. « C’est lui qui nous a imposé tous les choix et la
marche à suivre. » L’enseigne est rouge, tout comme la cage d’escaliers conduisant aux trois
espaces où cela se passe. « Ma fille s’occupe de la boutique » dans laquelle sont vendues de
magnifiques fringues « tendance » pour femmes et hommes (APC, Diane von Furstenberg).
Des séparations délimitent les territoires. Le magasin, ouvert la journée, jouxte la salle à
manger et sa terrasse. « L’une des seules en ville sans voitures autour ! » La carte est simple
en apparence, mais les saveurs sophistiquées justifient une note au Gault & Millau. « Nous
cherchons sans cesse à nous améliorer. » Le secret de la réussite tient dans cette petite formule, magique en cuisine comme dans toute entreprise. « Nous sommes également très
proches de nos clients qui nous sont fidèles. » Les costumes deux pièces-cravates côtoient
des tenues décontractées et tous les âges se rencontrent. « Les Eaux-Vives, c’est le dernier
village en ville, avec les Pâquis. Il attire beaucoup de jeunes. C’est aussi l’un des seuls endroits où l’on trouve encore de l’artisanat et une offre culturelle valable. Il faut absolument
citer le magasin bio Le Marché de vie et celui de meubles design Arcadia (rue des Eaux-Vives),
ainsi que la cordonnerie Betto (rue des Vollandes), les cinémas Scala et le théâtre Am Stram Gram.
Avec en plus le lac et les parcs à proximité, c’est vraiment un petit paradis. Sauf pour circuler
et se parquer car là, c’est devenu l’enfer ! » (Ndlr. L’Adresse met à disposition quelques
places sur réservation.)
Théâtre de l’Orangerie
Valentin Rossier, directeur
La saison s’ouvre à l’Orangerie, une première pour Valentin Rossier qui reprit l’an passé la
direction du théâtre d’été installé en surplomb d’une des plus belles situations genevoises,
le Parc La Grange. Edifiée en 1856 à l’arrière de sa Villa par François-Edmond Favre, amateur
d’art dramatique, cette construction néo-classique reçut la double mission de divertir à la
belle saison et, plus naturellement, de protéger l’hiver les plantes contre le froid.
Redécouverte dans les années 1980, la scène à l’italienne a façonné sa réputation sous la
direction de personnalités comme Richard Vachoux. Les travaux de rénovation commandés
par la Ville de Genève viennent de s’achever, dotant la place d’une buvette et d’un coin
transats. « J’ai toujours eu envie de tenir un resto », dit Valentin Rossier en plaisantant.
« Sérieusement, l’identité de ce théâtre se fonde aussi sur la convivialité. Mais la détente
n’implique pas l’indulgence. » On imagine mal, en effet, le fondateur de l'Helvetic
Shakespeare Company transformer l’endroit en barnum Paléo lacustre même si ses choix
de metteur en scène, d’acteur et maintenant de directeur, savent parfaitement marier la
qualité à l’attractivité. En succédant à Frédéric Polier parti au Grütli, Valentin Rossier connaissait le lieu pour y avoir joué et dirigé Trois farces de Tchekhov (2000) et Qui a peur de
Virginia Woolf ? en 2011. Il débute le 26 juin avec La ronde d’Arthur Schnitzler et poursuit
en juillet par La conférence des oiseaux de (et adapté par) Jean-Claude Carrière. « J’aurais
fait exactement la même programmation dans un théâtre à l’année. Mes seuls critères
concernent les artistes et l’énergie qu’ils dégagent. » La saison comprend six spectacles dont
deux créations originales, deux pièces pour enfants et deux performances durant le Festival
de la Bâtie. « C’est très facile d’attirer ici les artistes car, à part Avignon, nous sommes indépendants de la concurrence saisonnière. Le vrai casse-tête est de savoir quand jouer avec la
scène Ella Fitzgerald (distante de quelques mètres à peine), la proximité des Fêtes de Genève
et la Lake Parade ! »
immoscope n°111 juin - juillet 2012
9
Futuroscope
Lifting, transformation, voire transmutation,
les Eaux-Vives s’apprêtent à changer de visage avec le réaménagement de la gare et la
construction de la ligne CEVA. Propriété des
pouvoirs publics (Ville et Etat de Genève), ce
périmètre de 52 000 m² est l’un des derniers
grands potentiels à bâtir au centre-ville. Il est
prévu d’enterrer la nouvelle gare CEVA dessinée par Jean Nouvel et de recouvrir l’esplanade de zones vertes, bordée par des
logements (environ 300) et des équipements.
Parmi les futurs aménagements, la fameuse
Nouvelle Comédie dont le concours d’architecte vient d’être remporté par le projet
SKYLINE (bureau FRES architectes, Paris).
L’empreinte apposée sera d’autant plus spectaculaire qu’à l’exception de quelques
constructions comme Eaux-Vives 2000 à la
place de l’usine Caran d’Ache – délocalisée à
Thônex dans les années 1980 – , de
Jargonnant ou de l’immeuble Botta à la fin
du XXe siècle, peu de choses ont été bâties
depuis les années 1950-1970. C’est durant
cette période de grande mutation que fut
édifié un grand nombre d’ensembles (logement et commerce) comme les Squares de
Montchoisy, les « 6 tours » (entre la rue du
Nant, la rue des Cordiers et le Passage Linck),
Simplon Lac, Montchoisy-Lac, la Tour Saugey,
l’ancien siège de Zschokke (rue du
31-Décembre 40-46), Eaux-Vives-Centre, etc.
Avec le chantier CEVA, le quartier se remet
en train, donnant du mouvement à d’autres
projets d’urbanisme et à la volonté d’améliorer l’ergonomie de cette partie centrale de la
Ville de Genève.
La Plage
Toujours bloquée par le recours du WWF au
moment de la rédaction de cet article, la Plage
des Eaux-Vives devrait finir par voir le jour, un
jour. « C’est tout de même un comble qu’on
en soit là avec un projet voté à l’unanimité par
le Grand Conseil fin 2009 », désespère
Alexandre Wisard, directeur du service de la
renaturation des cours d’eau (Département
de l’intérieur et de la mobilité). « C’est d’autant plus frustrant qu’il s’agit d’une applica-
10
immoscope n°111 juin - juillet 2012
tion concrète de développement durable. »
Sur le plan « social » parce que les Genevois
pourront enfin bénéficier d’une vraie plage
gratuite en bordure d’« un lac qui n’a jamais
été aussi propre depuis quarante ans » avec
deux buvettes et une promenade cycliste.
« Elle sera deux fois plus longue (500 m) que
la jetée des Pâquis. » « Environnemental » car
le crédit voté (61 millions de francs) comprend
la revalorisation d’un milieu « extrêmement
riche, les roselières lacustres de Chens-surLéman (France) » en compensation biologique. « Economique » enfin, car « près de
60 millions de francs seront injectés dans la
construction à Genève ». Le projet prévoit
aussi l’installation d’un port public de 220
places en parallèle à l’agrandissement (privé)
du port de la Nautique (440 nouvelles places).
La digue de protection commune aux deux
sera cofinancée par la Société nautique de
Genève et par l'Etat, « un bel exemple de
partenariat public /privé ! »
Surélévations et
rénovations
Le potentiel de surélévation aux Eaux-Vives est
« comparable à celui des Pâquis », selon Saskia
Dufresne, directrice de l’Office des autorisations de construire (DCTI). « Actuellement,
treize à quinze futurs nouveaux logements
correspondent à des demandes définitives
déposées auprès de notre service, trente-cinq
à des demandes délivrées-acceptées et une
trentaine à des demandes en cours d’instruction. » Les possibilités existent surtout dans la
partie la plus éloignée du lac et sous réserve
des contraintes patrimoniales qui concernent
bon nombre d’immeubles soumis « à la loi
Blondel (1983) sur les ensembles du XIXe et
XXe. » Mais, même dans ce dernier cas, il est
possible d’intervenir, notamment en aménageant les combles, comme pour cette belle
bâtisse de la rue des Vollandes 10, datant de
1901 et proche du lac. Arnaud Turrettini,
Régie Bory & Cie : « Nous avons créé un trois
pièces en plus des deux appartements déjà
existant sous les toits. Nous en avons profité
pour poser des panneaux solaires et réaliser
divers travaux comme changer les fenêtres et
refaire la façade. »
Parking du Pré-l’Evêque
Les habitants en avaient rêvé, ils avaient
même gagné le droit à un parking souterrain
en votation contre le référendum lancé par
les Verts en 2007. Ils en auront pour leurs
frais. Ou plutôt l’inverse. Car « trop cher » est
l’argument du Conseil administratif de la
Ville de Genève qui balaya, après étude
menée conjointement avec la Fondation des
parkings, le projet en décembre 2011. « Entre
75 et 80 000 francs la place, en raison des
conditions géothermiques difficiles », rappelle Claude-Alain Macherel, co-directeur du
Département des constructions et de l’aménagement (DCA). Rémy Pagani, son magistrat, tente de rassurer : « Les places promises
aux habitants des Eaux-Vives (250) seront
comprises dans le projet de parking des « clés
de Rive » actuellement à l’étude sous la place
Pierre-Fatio. » Ce parking privé (environ 700
places) est vital pour la ville. Claude-Alain
Macherel : « Il y a bien sûr le programme de
piétonisation des deux cents rues, dont les
cinquante premières sont déjà sous le coup
d’un référendum (MCG, le peuple votera à
l’automne, ndlr.).
© archigraphie-ch
QUARTIER DES Eaux-vives
Aux Eaux-Vives, Henri-Blanvalet (tronçon chemin Neuf – rue Pictet-de-Rochemont) et le
chemin de la Clairière. Mais aussi la piétonisation d’une partie du centre allant de Rive au
Molard et comprenant la Vieille-Ville. Ce dernier plan nécessiterait à lui seul la suppression
d’environ 500 places de parc. » Depuis l’obligation votée en mars dernier par le Grand
Conseil de compenser chaque place en surface, ça complique le dessein. Antoine Barde,
membre de la commission des transports à
l’origine de la loi (modifiant la loi d’application
de la législation fédérale sur la circulation routière, LaLCR, H 1 05) : « La question du parking
est centrale dans la mobilité. On nous cite sans
cesse en exemple des villes piétonnes comme
Annecy, Lyon. Mais elles ont toutes des parkings de proximité. Croire qu’on va empêcher
les gens de venir en ville avec leur voiture en
supprimant des places de parc, c’est illusoire et
nocif. Il doit y avoir complémentarité et non
guerre des transports. »
Place des Eaux-Vives
Antoine Barde : « C’est la porte d’entrée de
Genève, rive gauche. Mais sur cet axe central
qui relie à la fois Thônex et Vésenaz au
centre-ville, le trafic se bloque régulièrement
depuis l’intensification des lignes TPG, en
plus des bouchons habituels. Le rond-point
est d’un autre temps ; il doit être repensé et
la place redimensionnée. Et pourquoi ne pas
envisager d’enterrer les voies ? On pourrait
ainsi rendre à la place toute sa qualité et au
trafic sa fluidité. C’est un comble qu’il nous
soit si difficile de trouver des solutions de
mobilité adaptées aux besoins de notre
temps à l’endroit même – rue Pictet-deRochemont – où l’on perça un axe entier
pour faire face à l’urbanisation de la cité au
début du XXe siècle. (Sourire) Je ne dis surtout
pas qu’il faut raser et construire de plus
grands boulevards, mais nous devrions être
capables de « modestes » projets d’envergure
pour sortir des problèmes endémiques qui
péjorent le quotidien des Genevois. » Et face
au coût engendré ? « Ce type d’infrastructures est nécessaire au bon développement
de notre économie. La mobilité, comme le
logement, en est l’un des axes essentiels. »
Rue de Montchoisy
Un conflit de mobilité anime la rue de
Montchoisy depuis son passage en zone 30 à
l’automne 2011. Parkings en épi qui empêchent les commerçants de se faire livrer –
mais qui ont fait gagner dix-neuf places pour
les voitures et quarante pour les deux-roues
– tronçon piéton entre la rue Maunoir et celle
du 31-Décembre sous le coup d’une opposition, les rapports sont tendus avec la ville.
Rémy Pagani, chef de l’aménagement :
« La Confédération nous oblige à assainir d’ici
2018 soixante-cinq rues en « zone d’alarme »
en raison de la pollution sonore et dont fait
partie Montchoisy. Soit nous y parvenons,
soit ce sera l’isolation de toutes les fenêtres
prise en charge par la ville. » Claude-Alain
Macherel complète : « Sur les quais et dans la
rue des Eaux-Vives, également concernés,
nous pouvons placer un revêtement phonoabsorbant moins efficace dans les zones 30. »
Des demi-solutions générant de nouveaux
problèmes, selon Antoine Barde : « Fermer un
tronçon ne fait que reporter le problème sur
d’autres rues. Il faut un concept global du
type : à chaque mode de transport sa rue,
pour répartir la charge différemment.
Ou bien donner un sens unique à chacune :
les Eaux-Vives pour gagner le centre et
Montchoisy à l’inverse. »
Mobilité – Aménagement :
propositions d’Antoine Barde,
député libéral-radical
Le 1er secrétaire au Bureau du Grand Conseil,
que l’on voit ici adossé au buste de Merle
d’Aubigné, avenue Théodore-Flournoy,
entretient une affinité particulière avec les
Eaux-Vives. Pour des raisons familiales et
professionnelles. Il y a vécu, fondé son entreprise (revendue en 2010) et dirige actuellement la société Fernand Basso SA
située avenue de la Grenade. Le diagnostic
établi, de même que ses propositions
d’aménagement, résultent d’une expérience quotidienne du quartier qu’il apprécie par ailleurs : pêle-mêle, pour ses
terrasses, sa restauration multinationale,
son tennis au « site exceptionnel », sa boucherie (rue des Eaux-Vives) « qui prend encore le temps de faire rassir la viande » et la
succursale de la boulangerie colognote
Taillé (rue de Montchoisy).
Antoine Barde : « L’aménagement du domaine public dépend techniquement de la
ville, mais la question recèle des enjeux généraux (mobilité, sécurité) qui concernent le
canton. Aux Eaux-Vives, le potentiel est important mais rien d’ambitieux n’est prévu.
Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave, notamment en matière de trafic et de
stationnement. » Le logement, les problèmes de circulation et de parking sont les
trois plaies des Genevois. Et pas moyen de
traverser le lac pour résoudre la question –
du moins encore ! « Les solutions proviendront d’un consensus. Nous n’avons rien à
gagner dans les querelles de principe. »
immoscope n°111 juin - juillet 2012
11
Le vaste chantier du CEVA
a démarré
par Marc Lalive d’Epinay
Les travaux du CEVA ont bel et bien débuté ! Pour s’en rendre compte, il suffit de flâner du côté de la gare
des Eaux-Vives, vers le Bachet à Carouge ou non loin du parc Bertrand à Champel pour constater que la
future liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives - Annemasse (CEVA) est sur les rails. Ou presque.
C’est en effet en 2017 que l’on pourra se
rendre à Annemasse au départ de la gare
Cornavin. Une distance de 16 km (dont
14 km sur territoire genevois) qui sera parcourue en une vingtaine de minutes.
Le 15 novembre 2011, le premier coup de
pioche des travaux de la liaison CEVA a été
donné à la Praille. De la construction de
gares jusqu’au creusement de tunnels, ce
sont d’importants chantiers qui se dérouleront au cours de ces prochaines années.
Le tracé de la liaison CEVA, majoritairement souterrain, nécessite la construction
de deux tunnels et de plusieurs tranchées
couvertes. Deux ponts, l’un sur l’Arve,
l’autre sur la Seymaz, viennent compléter
les ouvrages à réaliser.
12
immoscope n°111 juin - juillet 2012
Le parcours du CEVA entre le centre de
Genève et la ville d’Annemasse sera jalonné
de six gares, dont cinq imaginées par l’architecte Jean Nouvel. Autour de ces infrastructures ferroviaires prendront place des projets
d’espaces publics et des programmes d’urbanisation. In fine, plus de 7000 emplois et
2800 logements sont prévus à proximité immédiate des stations CEVA. En wagon pour
un tour d’horizon !
Lancy-Pont-Rouge
Première halte au départ de Cornavin : la gare
de Lancy-Pont-Rouge. La station actuelle sera
remplacée par une toute nouvelle gare aérienne. Elle est appelée à desservir le futur
quartier Praille-Acacias-Vernets, où les trains
« Grandes Lignes » s’arrêteront. Les travaux
de la nouvelle gare de Lancy-Pont-Rouge
débuteront mi-2013 et dureront trois ans. A
terme, les travaux les plus imposants consis-
teront en la réalisation d’un véritable quartier d’habitations et de bureaux conçu pour
accueillir plus de 1000 logements et surtout
5400 emplois résultat d’un partenariat entre
l’Etat et les CFF.
Carouge-Bachet
Prochain arrêt : le secteur Carouge-Bachet
qui s’étend du Bachet, où se trouve le siège
des Transports Publics Genevois (TPG),
jusqu’à l’Office cantonal des automobiles
et de la navigation. Dans ce périmètre sera
bâtie la station de Carouge-Bachet ainsi que
le tunnel de Pinchat. Dans tout ce secteur,
le train circulera donc en sous-sol. Depuis
Carouge-Bachet, il sera possible de rejoindre
Coppet ou Annemasse sans changer de
train. Le chantier de la station a débuté en
février 2012 et devrait durer près de cinq ans.
« In fine, plus de 7000 emplois et 2800
logements sont prévus à proximité
immédiate des stations CEVA. »
Dans cette zone, il est prévu de construire
un P+R, une salle des fêtes, un hôtel ainsi
qu’une vaste patinoire pour le Servette
Hockey Club. C’est sur le secteur tout
proche de La Chapelle-les-Sciers que 1200
logements seront construits.
Genève Aéroport
Vers
Thonon/
Evian
Genève Cornavin
x-
Vi
v
es
FRANCE
-E
au
Annemasse
La Rochesur-Foron
G
en
è
A Champel, les travaux ont commencé en
début d’année. Ils devraient durer près de
cinq ans. Le secteur de Champel-Hôpital
s’étend de la fin du pont sur l’Arve à l’avenue
Théodore-Weber. La halte « Champel-Hôpital »
se situera sous le plateau de Champel.
Celle-ci offrira un accès direct au plateau
ainsi qu’aux Hôpitaux universitaires de Genève
via un tunnel souterrain. Hormis la halte
CEVA de Jean Nouvel, aucun équipement
supplémentaire n’est prévu dans le quartier.
Vers
Lausanne
SUISSE
ve
Champel-Hôpital
Coppet
Vers
Bellegarde/
Grenoble
Vers
Annecy
Vers
Bonneville/
St-Gervais
© Illustrations : ceva.ch
immoscope n°111 juin - juillet 2012
13
« Le coût du CEVA se
monte à 1,567 milliard
de francs, réalisation
et études comprises. »
Gare des Eaux-Vives
Ce secteur verra la réalisation de la gare souterraine de Genève-Eaux-Vives et des tranchées couvertes de l’avenue Théodore-Weber
et du chemin Frank-Thomas. L’édification de
la gare se fera en deux phases. La première
consiste à construire la gare elle-même,
tandis que la seconde comprend la réalisation de la galerie commerciale au-dessus de
la gare. Mais ce n’est pas tout ! En surface,
d’importants équipements viendront s’ajouter à la station souterraine : le théâtre de la
Nouvelle Comédie, des installations sportives (une piscine et des salles multisports,
14
immoscope n°111 juin - juillet 2012
des salles de musique ainsi qu’une crèche)
compléteront le tableau final. 970 logements et 330 emplois sont prévus dans le
périmètre élargi de la gare des Eaux-Vives.
De quoi remodeler complètement cette partie-ci du quartier des Eaux-Vives. Le chantier
devrait durer six ans.
Chêne-Bourg
Avec le CEVA, Chêne-Bourg va se métamorphoser. Pour bâtir la future halte enterrée,
la gare actuelle sera mise sur des rails et déplacée. Car le bâtiment est classé. Il restera
donc sur le site en témoignage du passé. En
plus de la halte prévue, près de 1600 logements et des surfaces d’activités verront le
jour autour de la nouvelle gare souterraine
de la ligne Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse.
Les espaces publics environnants ont fait
l’objet d’un concours remporté par le bureau
EMA Architectes de Genève. « Palimpseste »,
nom donné au projet, a notamment conquis
le jury chargé de départager les projets par
« l’ouverture généreuse qu’il offre de la gare
vers le centre existant de la commune grâce
à un vaste parvis triangulaire ». Le démarrage des travaux des espaces publics devrait
avoir lieu en 2015. Ces aménagements
seront inaugurés en 2017 lors de la mise en
service de la nouvelle liaison ferroviaire.
Annemasse
Bien que la construction de la gare
d’Annemasse ne dépende évidemment
pas de l’Etat de Genève ni de ses partenaires, le projet est suivi avec attention par
les autorités du canton. Car c’est une gare
d’importance qui sera édifiée. D’autant que
le périmètre de trente hectares autour de
la station française du CEVA comprendra
d’importantes infrastructures : un centre de
convention, pas moins de trois hôtels, un pôle
d’affaires et une multitude de commerces.
Le financement du CEVA
Le coût du CEVA se monte à 1,567 milliard
de francs, réalisation et études comprises.
Un projet financé à hauteur de 55,47% par la
Confédération et de 44,53% par le Canton
de Genève. La part fédérale, de quelque 869
millions de francs, est assurée par le fonds
d’infrastructure. Ce financement fait l’objet
d’une convention entre la Confédération, le
Canton de Genève et les CFF.
© Illustrations : ceva.ch
immoscope n°111 juin - juillet 2012
15
Philippe Viala : l’homme
des futurs quartiers CEVA
par Laetitia Guinand
DANS LA CONSTRUCTION DE LA LIGNE FERROVIAIRE CORNAVIN-EAUX-VIVES-ANNEMASSE (CEVA), PHILIPPE VIALA GÈRE AVEC
SES PARTENAIRES COMMUNAUX L’AMÉNAGEMENT EN SURFACE DES « NOUVEL » GARES - LOGEMENTS, INFRASTRUCTURES,
ÉQUIPEMENTS, MOBILITÉ. SON TITRE EXACT : CHEF DE SERVICE DES INTERFACES ESPACES PUBLICS CEVA, OFFICE DE
L’URBANISME, DÉPARTEMENT DES CONSTRUCTIONS ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION (DCTI).
Interfaces CEVA,
ça veut dire quoi exactement ?
Nous sommes chargés de concevoir et de
réaliser avec les communes les espaces publics autour des gares et haltes CEVA, et de
faire le lien entre tous les acteurs concernés
de près ou de loin par ces aménagements.
Il s’agit principalement, par l’intermédiaire
de concours de projets, de trouver des solutions aux problématiques liées à la mobilité.
Mais l’espace public n’étant pas une fin en
soi, nous devons aussi coordonner la réalisation des nouveaux quartiers qui vont naître à
ces emplacements. Nous poursuivons le travail des « sociétés de valorisation foncière »
(Lancy-Pont-Rouge, Eaux-Vives avec la Ville
de Genève, Chêne-Bourg). Les besoins en
logements, bureaux, crèches, équipements
sportifs ont été identifiés et nous suivons la
mise en oeuvre de leur programmation.
Et ça fonctionne ?
Oui. Le mécanisme de financement d’une
grande complexité prévu dans le Projet d’agglomération n°1 oblige les différents acteurs
- canton, communes, partenaires particuliers - à travailler ensemble. Et ça marche !
Justement, entre le canton, les
communes, les CFF, Annemasse
et les différents acteurs associés,
on peine à comprendre qui décide
et fait quoi dans le projet CEVA.
Pour l’espace public, c’est relativement
simple. Nous (le Canton de Genève) assumons la maîtrise d’ouvrage et le pilotage de
l’aménagement des gares de Chêne-Bourg,
Lancy et Carouge. Nous venons en renfort
de la Ville de Genève, maître d’ouvrage aux
Eaux-Vives et à Champel et d’Annemasse
Agglo pour l’Etoile Gare. Quant à la partie
ferroviaire et pour les gares et haltes CEVA
au sens strict du terme, c’est une équipe dis-
16
immoscope n°111 juin - juillet 2012
Si vous étiez :
Un aménagement urbain ?
Un moyen de communication ?
Sans aucun doute, la Piazza del Campo
de Sienne. En tant qu’espace public
autour duquel s’organise la vie de la
société, les places publiques italiennes du
XIIIe siècle, réinterprétées au XVIe, sont
remarquables pour l’élégance de leur
conception et leur capacité d’intégrer
l’ensemble des fonctionnalités, y compris
la plus élémentaire : la gestion de l’eau.
On n’a pas fait mieux depuis.
Le livre.
Plus proche de nous, je citerais le plan
d’écoquartier du Raquet à Douai,
développé par l’agence SEURA
(David Mangin et Florence Bougnoux),
visant à accueillir 1000 nouveaux
habitants et des équipements
publics. Il répond aux préoccupations
environnementales par de multiples
projets d’espaces publics et
architecturaux de haute qualité dans
un contexte périurbain. C’est l’un
des fleurons actuels de l’urbanisme
du paysage et de l’approche
environnementale.
tincte, issue d’un partenariat entre les CFF et
le canton qui pilote les travaux venant d’ailleurs de débuter.
Le développement urbain est un domaine
beaucoup plus complexe par le nombre
d’acteurs pouvant intervenir. Prenons la
gare des Eaux-Vives qui associent trois
maîtres d’ouvrage principaux - la Ville de
Genève, le canton pour le logement et les
CFF Immobilier - auxquels il faut ajouter la
Fondation des Parkings, les TPG et l’ensemble des services concernés. Les enjeux
de coordination y sont extrêmes.
Une utopie urbaine ?
Une utopie qui s’est réalisée : le plan
d’extension de Barcelone de 1860
d’Idelfonso Cerda (L’Ensanche en castillan
ou l’Eixample en catalan). Mandaté
par Madrid pour agrandir la ville, cet
urbaniste lui a permis de sortir de ses
murs, de ses contraintes et de rythmer
son évolution en offrant une véritable
armature d’espaces publics, au sein de
laquelle de nombreux projets sont venus
s’inscrire au fil des décennies suivantes et
jusqu’à nos jours. L’utopie, c’est d’avoir
pu anticiper, penser l’évolution et la
mutation de ces espaces publics, toujours
présents et créateurs d’une identité forte.
Il a permis le « Barcelona, fatsa guapa »
(Barcelone, fais-toi belle), toujours
renouvelé.
Vous êtes dans l’opérationel de
A à Z, y compris pour la valorisation
des terrains appartenant
majoritairement au canton.
Est-ce une nouvelle mission de l’Etat ?
L’Etat a toujours rempli cette fonction opérationnelle en ce qui concerne la construction des routes et des trams. Mais à propos
d’urbanisme « opérationel », il s’agit d’un
nouveau visage de l’Etat. C’est l’impulsion d’Isabel Girault, directrice générale de
l’Office de l’urbanisme (en poste depuis un
an ndlr.) et par nos chefs du département,
ancien (Mark Muller) et nouveau ad interim
(François Longchamp). Le rôle de l’Etat n’est
plus seulement de concevoir des PLQ, mais
Mais l’aménagement de l’espace public
n’est-il pas du ressort de la commune ?
Effectivement, mais nous en avons reçu une
« toute petite part » inscrite dans la loi H170.
Cette compétence est strictement définie dans
le cadre des mesures du projet d’agglomération,
liée aux projets d’intérêt cantonal et d’agglomération du type du CEVA. On assiste à l’émergence d’une notion d’espace public d’intérêt
stratégique d’agglomération, pour lequel le
canton doit innover dans ses « modes de faire ».
Comment jugez-vous les espaces publics
à Genève ?
Je vous retourne la question : en dehors des petites
places du centre-ville et de la place des Nations,
quel est ici votre aménagement préféré ? La politique d’espace public s’amorce depuis quelques
années, notamment grâce au joli travail des services de la Ville de Genève. On voit le projet de
Plainpalais enfin sortir ! Mais aucune comparaison
avec ce qui se fait à Lyon, Barcelone, voire même
à Lausanne, alors qu’une réflexion partagée sur
l’aménagement est une véritable aspiration des
Genevois dans la recherche d’une qualité de vie. Il
est surprenant de constater l’existence d’une très
belle école de pensée de l’espace public et d’excellents architectes et urbanistes-paysagistes comme
ADR ou MSV, qui travaillent surtout à l’extérieur
de Genève lorsqu’il s’agit de grands projets. Nous
devons nous appuyer sur cette culture et ne pas
importer des modèles préfabriqués. En lien avec
les communes, le canton doit donc jouer un rôle,
ça me paraît évident. Il faut des moyens pour
concevoir et réaliser des espaces.
A quoi ressemblera Genève après CEVA ?
Genève sera toujours Genève, mais plus intense
et plus belle surtout. Au-delà de la création de
nouveaux centres (Lancy-Pont-Rouge, Eaux-Vives,
etc.), les projets d’espaces publics doivent (re)
mettre en valeur des quartiers de notre agglomération. Prenons le Bachet. Qui possède aujourd’hui
une image positive de ce secteur où se rencontrent
l’autoroute, la route cantonale et la plateforme des
tramways ? C’est une sorte de « non lieu », dont
nous voulons changer la perception en faisant
redécouvrir aux Genevois ses qualités, notamment
ses échappées visuelles sur le grand paysage, sans
oublier de le raccrocher aux quartiers environnants.
Tous ces critères qualitatifs ont sont essentiels dans
le choix des lauréats des concours d’architecture.
Nous voulons que les projets prennent en compte
jusqu’aux ambiances nocturnes avec une conception lumière particulière.
CV en quelques dates
2008-2012
Genève, Chef de projet, puis Chef de
service des interfaces espaces publics
CEVA, Office de l’urbanisme, DCTI
2003-2008
Strasbourg, Directeur de projet
en urbanisme
1994-2003
Lyon, Chargé d’opération,
puis Chef de projet en urbanisme :
quartier de Lyon Gerland
1994
Institut d’urbanisme de Lyon :
diplôme d’urbaniste et
de juriste à Lyon 2
1968
Naissance à
Saint-Etienne (France)
© Magali Girardin
de développer l’espace public avec des objectifs
de qualité urbaine lorsque nous en sommes propriétaires ou lorsque nous réalisons du logement.
dEs iNNoVAtioNs
PLEIN LA MAISoN
par Marc Lalive d’Epinay
« il suffit de poser son
doigt dans le lecteur
biométrique qui
remplace la serrure
traditionnelle. »
« Un parquet silencieux
permet de faire baisser le
volume sonore
de près de 60 %. »
18
immoscope n°111 juin - juillet 2012
A en juger par le foisonnement de produits
dédiés à l’habitat qui sont sortis ces derniers
temps, on aurait tendance à penser que
l’innovation se porte plutôt bien. Un des
grands maux est sans nul doute le bruit.
Si l’on tente de se protéger des nuisances
sonores extérieures lorsque l’on est chez soi
grâce au double ou triple vitrage, à l’intérieur de son logis, il est également possible
de s’en prémunir. Comment ? En commençant par la pose d’un parquet silencieux,
par exemple. Le sol stratifié a fait l’objet
d’intenses recherches. Résultat : ces matériaux permettent de faire baisser le volume
sonore de près de 60 %, si l’on se fie aux
indications de certains fabricants. Grâce à
un support en mousse posé entre la chape
et le stratifié, les bruits engendrés par le
claquement de talons ou des jeux d’enfants
sont significativement réduits. Beaucoup de
fabricants fournissent des parquets équipés
d’une isolation phonique.
un régulateur thermique intelligent
Autre innovation et pas des moindres :
Neurobat, une start-up issue d’un partenariat entre l’EPFL et le CSEM (Centre Suisse
d’Electronique et de Microtechnique), a
lancé sur le marché un régulateur thermique « intelligent ». Il permet de faire des
économies jusqu’à 50 % en se basant sur
la météo et le comportement thermique
des bâtiments. Une invention qui a valu à
ses concepteurs de recevoir le Prix Suisse
de l’Environnement 2012 dans le cadre de
Swissbau à Bâle. Comment cela fonctionnet-il ? Actuellement, les régulateurs ne réagissent qu’à la température extérieure sans
tenir compte des apports de chaleur comme
le rayonnement solaire ou la production de
chaleur des habitants. Le régulateur mis au
point par Neurobat anticipe, lui, les changements climatiques, les données thermiques
du bâtiment comme l’isolation et le vitrage
ainsi que le comportement des habitants.
« En plus de la température extérieure, notre
appareil prend en compte l’ensoleillement,
grâce à un capteur solaire, et la réaction du
logement lui-même, au moyen d’un thermomètre placé dans une pièce témoin »,
explique David Lindelöf. « Un capteur de
présence baisse automatiquement le chauffage lorsque personne n’est présent dans la
maison. »
Mais l’aspect le plus innovant du produit réside dans son « intelligence ». Les ingénieurs
de Neurobat lui ont en effet ajouté des circuits de neurones artificiels. « Le système enregistre ces divers paramètres et les met en
relation. Plus il « apprend », plus ses réglages
deviennent précis, poursuit David Lindelöf.
Le régulateur est donc capable d’établir des
modèles météorologiques propres à la maison dans laquelle il est installé. »
© Neurobat
© www.presse.haro.de
Qui A dit QuE LEs métiErs Liés à L’hAbitAtioN mANQuAiENt d’iNVENtiVité ?
du PArQuEt siLENCiEux Au géNiAL réguLAtEur Qui PErmEt dE fAirE bAissEr
LA CoNsommAtioN d’éNErgiE dE VotrE mAisoN EN PAssANt PAr LA sErrurE
sANs CLé, VoiCi QuELQuEs ExEmPLEs dE NouVEAutés.
© Alegna
« Qu’ils soient en acajou,
en noyer ou en poirier,
les baignoires en bois sont une
nouveauté sous nos latitudes. »
Une baignoire en bois
Une serrure biométrique
© Glutz
offrirait, en plus d’une sécurité absolue en
matière d’infalsifiabilité, un confort intéressant : au lieu de chercher sa clé au fond de
son sac ou de sa poche, il suffit de poser
son doigt dans le lecteur biométrique qui
remplace la serrure traditionnelle et la porte
s’ouvre automatiquement.
Aujourd’hui, la porte d’entrée d’un particulier s’ouvre encore avec l’aide d’une banale
clé tournée dans une serrure. Jusque là, rien
de bien révolutionnaire. Mais voilà que les
images de portes qui se déverrouillent par
le biais d’une empreinte rétinienne ou grâce
aux seules empreintes digitales ne sont plus
réservées aux films d’espionnage. Plusieurs
entreprises, suisses notamment, proposent
ce type de serrure aux particuliers. Simple
gadget, objecteront certains ! Beaucoup de
sociétés ont été séduites par ce type d’installation high-tech. Et pourquoi pas les particuliers ? Le système d’accès biométrique
«Au lieu de chercher
sa clé au fond de son sac
ou de sa poche, il suffit
de poser son doigt dans
le lecteur biométrique
qui remplace la serrure
traditionnelle. »
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une
innovation technologique, mais l’aspect
racé et élégant de cette baignoire en bois a
retenu notre attention. Qu’ils soient en acajou, en noyer ou en poirier, les baignoires en
bois sont une nouveauté sous nos latitudes.
Alors que celles réalisées à partir de ce
matériau existent depuis belle lurette dans
les pays asiatiques. Hormis son esthétisme
raffiné, la baignoire en bois, en plus d’être
écologique, retient très bien la chaleur de
l’eau. Bref, de quoi donner envie de se laisser glisser au fond de ce récipient végétal.
immoscope n°111 juin - juillet 2012
19
par Ali Ounaies
Dans le but de sensibiliser les propriétaires du canton, l’Association
des communes genevoises (ACG), avec le soutien de l’état de Genève, a
entrepris la réalisation d’une campagne de thermographie aérienne
du territoire genevois.
Ces images, réalisées par un avion et par
un hélicoptère tous deux équipés de caméras infrarouges, permettent de mettre en
valeur les importantes déperditions de chaleur qui ont lieu à travers les toitures, et plus
généralement les bâtiments. En effet, la
consommation énergétique des immeubles
représente la moitié de l’énergie totale utilisée à Genève. Sur la base du résultat de
cette campagne, il est donc possible de
mettre en évidence de manière très concrète
ces pertes thermiques considérables.
« La consommation
énergétique des immeubles
représente la moitié
de l’énergie totale utilisée
à Genève. »
20
immoscope n°111 juin - juillet 2012
Les images infrarouges brutes ont été traitées,
puis restituées sous forme d’une « couche »
supplémentaire dans la cartographie du Système d’information du territoire genevois
(SITG). Cette carte thermographique, accessible au public, est naturellement un outil
de pré-diagnostic très intéressant, mais elle
représente avant tout un moyen d’attirer
l’attention sur la thématique de l’efficacité
énergétique des bâtiments et sur l’énorme
potentiel d’économie d’énergie que recèle
notre parc immobilier. C’est pourquoi le
Service de l’énergie (ScanE), en collaboration
avec la Haute école du paysage, de l’ingénierie
et du paysage (HEPIA), a décidé, en plus de la
mise en ligne de ces informations, de proposer
un conseil personnalisé.
Ce service est prodigué par un réseau de
professionnels qualifiés, bénéficiant d’une
expérience et d’une formation en matière
d’énergie du bâtiment, complétées par une
formation spécifique sur l’interprétation des
images infrarouges et sur la démarche d’écoconseil, mise sur pied par le ScanE et l’Hepia.
Les « éco-conseillers » agréés peuvent ainsi
aider les propriétaires à interpréter la thermographie de leur bâtiment, mais surtout
les conseiller en vue d’un assainissement
énergétique de leur bien. Le contenu de
ce pré-diagnostic est défini dans un cahier
des charges commun afin de normaliser la
prestation en question, pour laquelle une
importante subvention du ScanE est versée directement par la mairie (voir page cicontre). Ces séances de conseil personnalisé
constituent une excellente occasion pour les
propriétaires d’anticiper les futures exigences
légales sur le plan énergétique mais aussi de
réaliser des économies tout en valorisant leur
bien immobilier.
© Service de l'énergie (ScanE)
Les économies d’énergie
vues du ciel
© Steiner
L’éCo-CoNsEiL :
uN SErVICE SuBVENTIoNNé À
L’ATTENTIoN dES ProPrIéTAIrES
Qui est concerné ?
Tout propriétaire de bâtiment d’habitation comportant moins
de cinq logements et situé sur le Canton de Genève.
Eco-conseiller
Les avantages de l’éco-conseil
•
diagnostic de l’efficacité énergétique de votre bâtiment
•
identification des travaux à envisager en priorité
•
Estimation des économies escomptées
•
Potentiel solaire de votre rénovation
•
marche à suivre pour obtenir des subventions
•
rappel du cadre légal
Ali ounaies, ingénieur en
énergie et développement
durable dans le domaine bâti,
a suivi avec succès la formation
organisée par l’Etat de genève.
il est donc en mesure
de prodiguer ce service
subventionné.
Pour prendre rendez-vous
au 022 715 02 10 ou
à [email protected]
Comment procéder ?
Contacter un éco-conseiller pour convenir d’un
rendez-vous (seules les prestations fournies par un
éco-conseiller ayant suivi et réussi la formation organisée
par l’Etat de Genève donnent droit à une subvention)
•
Régler la prestation au terme du rendez-vous
ou sur envoi d’une facture
•
Présenter un justificatif de paiement à la mairie afin de
bénéficier du remboursement de la subvention
•
Préparer les documents nécessaires à l’entretien
(liste disponible sur www.ge.ch/energie )
•
•
Prendre part à l’entretien de conseil et recevoir
un rapport succinct
Sur la base des conseils et du rapport reçus, évaluer les
opportunités de réaliser des travaux d’assainissement et
commencer à économiser !
•
une prestation subventionnée et des tarifs préférentiels pour les membres Cgi
Lieu
du rendez-vous
Coût global
de la prestation
Variante optimale
dans le bâtiment
concerné
Membres
Variante standard
Chez l’éco-conseiller
(CGI Conseils)
Membres
300.–
Non-membres 325.–
200.–
Non-membres 225.–
subvention
(remboursé par
votre mairie)
225.–
175.–
montant final
à votre charge
Membres
75.–
Non-membres 100.–
Membres
25.–
Non-membres 50.–
Plus d'infos... des informations complémentaires comme la liste officielle des experts agréés, la marche à suivre,
les modalités de subventionnement, etc. sont disponibles sur le site du Service cantonal de l’énergie (ScanE) : www.ge.ch/energie
immoscope n°111 juin - juillet 2012
21
Les bons gestes
pour prévenir la prolifération
des micropolluants
par Marc Lalive d’Epinay
« Doucement la dose ! » C’est le message délivré par les services
cantonaux de l’énergie des sept cantons romands. Ils veulent à travers
ce slogan inciter chaque citoyen à lutter contre les micropolluants.
« Chacun peut agir pour diminuer la quantité de micropolluants.
Les principes à appliquer au quotidien peuvent être résumés en trois
conseils : choisir des produits plus naturels, doser au plus juste, se
passer des substances inutiles », explique Jean-François Jaton,
président de la Conférence romande des responsables de la protection
de l’environnement.
Car une grande partie des substances synthétiques que l’on utilise
au quotidien pour faire sa toilette, la lessive, la vaisselle, ou pour
jardiner, terminent leur course dans les canalisations, et, in fine,
dans les stations d’épuration des eaux usées (Step).
« Une grande partie des substances
synthétiques que l'on utilise
au quotidien terminent leur course
dans les stations d'épuration des eaux
usées, qui ne parviennent pas
à les détruire. »
Sans parler des crèmes solaires, des médicaments ou des contraceptifs hormonaux. Seulement, les Step ne parviennent pas à les
détruire. « Les micro-organismes présents dans les stations de
retraitement des eaux n’arrivent pas à casser certaines chaînes de
molécules trop compliquées », poursuit Jean-François Jaton. Conséquence : ces polluants se retrouvent dans l’eau des rivières, dans le
lac Léman, dans les nappes phréatiques.
Et donc dans l’eau potable et dans les poissons que nous consommons. Les scientifiques ignorent les effets que peut avoir un tel
cocktail de substances synthétiques à long terme, que ce soit sur
les écosystèmes aquatiques ou sur les êtres humains. Mais ils ont
découvert que certains micropolluants perturbent le développement
sexuel et la reproduction des poissons.
Si certains micropolluants ne sont pour l’heure pas interdits ou ne le
seront pas à l’avenir, parce qu’ils font partie intégrante de notre vie,
il est néanmoins possible de se passer d’une grande majorité d’entre
eux ou, au moins, de réduire leur dosage lors de leur utilisation. Choisir
un produit naturel alternatif reste cependant la meilleure solution.
© www.bfu.ch
Sécuriser sa piscine
pour en profiter
en toute sérénité
par Tatiana Tissot
Alarme sonore, couverture de sécurité, clôture :
quels dispositifs adopter pour empêcher les accidents autour de son bassin de natation ?
Le pire peut arriver autour d’une piscine sans surveillance. Une chute
dans l’eau peut se solder par une noyade, un danger non négligeable pour les jeunes enfants. Procéder à quelques installations
permet de profiter de sa piscine en toute quiétude, en limitant les
risques pour sa famille… et pour le voisinage ! Il existe différents
systèmes pour prévenir les accidents.
Efficace, la couverture de piscine rigide rend le bassin inaccessible
dès lors que les adultes ne surveillent plus le périmètre. Elle recouvre
entièrement la surface et ne doit laisser aucun espace sur les bords.
Grâce à sa rigidité, la structure peut soutenir le poids d’un humain
et ne peut être déplacée manuellement. Pour la manœuvrer, il faut
débloquer un interrupteur à l’aide d'une clef. L’inconvénient, c'est
que son usage demande une certaine discipline : il faut la refermer
à chaque fois qu’on s'éloigne, en emportant idéalement la clef avec
soi. En contrepartie, la couverture résistante offre des avantages :
elle retient les saletés et diminue les pertes énergétiques.
Un système d’alarme sonore est en comparaison moins pratique.
Une fois branché, il détecte la chute d’un corps dans l’eau. Seulement, il faut impérativement se trouver sur place pour secourir
la victime ! Combiner différentes mesures peut être une solution.
Ainsi, la couverture est replacée lors d’absences, alors que l’alarme
est enclenchée durant la journée lorsque l’on s’installe de l’autre
côté du jardin.
« Le danger de noyade concerne
particulièrement les enfants : ils sont
entre trois et cinq à perdre la vie
chaque année dans des bassins privés
suisses, selon le Bureau de prévention
des accidents. »
La clôture, indispensable !
Même si aucune mesure n’est obligatoire en Suisse, l’ajout d’une
barrière autour du bassin ou de la propriété reste primordial ! Selon
le Code des obligations, le propriétaire peut être tenu pour responsable en cas d’accident s’il n’a pas suffisamment sécurisé sa piscine.
Une clôture d’un mètre de haut et fermée à clef autour du terrain
permet d’empêcher l’accès à des tierces personnes… ou du moins
de ne pas engager sa responsabilité si un malheur survient.
A côté de cela, aucune statistique ne fait mention des rescapés
ayant subi des lésions cérébrales irréversibles. Un trop long manque
d'oxygénation les condamne à demeurer handicapés. D’autres
membres de la famille ne sont pas à l’abri d'une chute inopinée
dans le bassin, comme les personnes âgées aux facultés mentales
diminuées et les animaux de compagnie.
Malgré tous les dispositifs de sécurité, il faut garder en tête que le
risque zéro n’existe pas. Surveiller les jeunes enfants reste la meilleure garantie qu’il ne leur arrive rien pendant leurs jeux aquatiques
ou autour de la piscine !
immoscope n°111 juin - juillet 2012
23
Cgi CoNsEiLs
modifiCAtioN LégisLAtiVE
RÉCENTE
JurisPrudENCE
RÉCENTE
par Anne Hiltpold
1
modification aux plans
d’utilisation du sol
de la Ville de genève
du 20 février 2007
Par arrêté du 18 avril 2012, le Conseil d’Etat
a approuvé la modification du 28 juin 2011
du règlement relatif aux plans d’utilisation du
sol de la Ville de Genève du 20 février 2007.
1
AsLoCA : absence
de qualité pour recourir
Dans ce cadre, la Chambre genevoise
immobilière (CGI) avait déposé des observations contre cette modification qui propose,
en substance, le maintien de certaines affectations (cafés-restaurants ou magasins d’alimentation notamment) dans les surfaces au
rez-de-chaussée des bâtiments.
Cette modification porte à nos yeux une
grave atteinte à la garantie de la propriété
et à celle de l’économie, de sorte que nous
vous informons que la CGI a recouru contre
cet arrêté du Conseil d’Etat.
Dans trois arrêts récents de la Chambre administrative de la Cour de Justice, la qualité pour
recourir de l’ASLOCA a été niée.
Dans le premier cas, l’ASLOCA avait recouru
contre une autorisation permettant à un
propriétaire de surélever son immeuble. Il
a été jugé, par arrêt du 18 octobre 2011
(ATA /664 /2011), que l’ASLOCA, à la lecture
de ses statuts, ne se vouait pas, par pur idéal,
aux questions visées à l’art. 145 al. 3 de la
Loi sur les constructions et installations (LCI).
Cette disposition accorde en effet la qualité pour recourir contre toute décision prise
par le Département en application de cette
loi aux associations d’importance cantonale
ou actives depuis plus de trois ans qui, aux
termes de leurs statuts, se vouent, par pur
idéal, à l’étude des questions relatives à
l’aménagement du territoire, à la protection
de l’environnement ou à la protection des
monuments, de la nature ou des sites.
Le but premier de l’ASLOCA étant la défense
de ses membres, en particulier leur assistance
juridique, elle n’a donc pas la qualité pour
recourir au sens de cette disposition.
Par arrêts du 24 janvier 2012 (ATA/50/2012
et ATA/51/2012), la Chambre administrative
de la Cour de Justice a également jugé, pour
la même raison, que l’ASLOCA ne disposait
pas de la qualité pour recourir contre un plan
d’affectation au sens de l’article 35 alinéa 3 de
la loi d’application de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (qui reprend mot pour
mot les exigences fixées à l’art. 145 al. 3 LCI).
L’ASLOCA avait, dans ces deux affaires, recouru
d’une part, contre la loi modifiant les limites de
zones sur le territoire de la commune de Lancy
24
immoscope n°111 juin - juillet 2012
dans les secteurs du Pont Rouge et de la gare
CEVA et, d’autre part, contre le plan localisé
de quartier sur le même secteur, qui prévoyait
l’édification de trois groupes d’immeubles
destinés à des activités commerciales et administratives, en raison de la proximité des voies
de chemin de fer.
La Chambre administrative de la Cour de
Justice a néanmoins examiné si les conditions applicables au dépôt d’un recours
corpo­
ratif, permettant à une association
d’agir pour la défense des intérêts pour ses
membres, étaient réalisées. Dans les trois
cas, il a été considéré que ces conditions
n’étaient pas réunies.
S’agissant du recours contre la surélévation,
il a été jugé que seule une très faible majorité des membres de l’association recourante
pourrait être concernée par le projet litigieux.
S’agissant du recours contre le PLQ, il a été
considéré qu’aucun des membres de l’ASLOCA
n’était domicilié à l’intérieur du périmètre
visé par le plan litigieux et qu’il était en outre
notoire que la majorité de ceux-ci n’était pas
domiciliée dans un périmètre voisin.
Enfin, s’agissant du recours contre la loi de
déclassement, il a été relevé que les conclusions en annulation de la loi prise par l’ASLOCA
allaient même à l’encontre des intérêts des
membres, puisque l’admission du recours
conduirait au rétablissement de la zone ferroviaire initiale, qui rendrait plus difficile, voire
impossible, l’implantation de logements.
Autrement dit, les membres de l’ASLOCA ne
disposaient d’aucun avantage ni intérêt pratique à l’admission du recours.
Ces décisions sont bien évidemment satisfaisantes dans le contexte actuel où il apparaît
que l’ASLOCA s’oppose à bien des projets et
retarde ainsi la construction de logements.
2
Sous-location : le souslocataire doit avoir
l’intention claire et non
équivoque de réintégrer
les locaux
Dans un arrêt du 10 janvier 2012
(4A_22/2011), le Tribunal fédéral a confirmé
sa précédente jurisprudence d’octobre 2010
(4A_367/2010), selon laquelle la sous-location doit être provisoire.
Dans cette affaire, le bailleur avait résilié le
bail pour l’échéance (congé ordinaire) sans
indiquer de motif. Dans le cadre de la procédure en contestation de congé, le bailleur
avait motivé son congé par le fait, entre
autres, que le locataire avait sous-loué le bien
sans son consentement.
Le Tribunal fédéral a rappelé qu’une résiliation
ordinaire ne nécessite pas de motifs particuliers, chaque partie étant libre de mettre fin
au contrat en respectant les délais et termes
contractuels ou légaux. La seule limite à cette
liberté contractuelle réside dans le principe de
la bonne foi, puisque le congé qui y contrevient est annulable.
Un congé est annulable lorsqu’il ne répond
à aucun intérêt objectif, sérieux et digne de
protection, lorsqu’il est purement chicanier
ou lorsqu’il repose sur un motif qui ne constitue manifestement qu’un prétexte. Un défaut
de motivation ou une motivation incorrecte
peut constituer un indice de l’inexistence d’un
intérêt digne d’être protégé.
Le fait de ne pas requérir le consentement
préalable du bailleur pour sous-louer est susceptible d’entraîner la rupture de la relation
de confiance entre le bailleur et le locataire,
de telle sorte que la résiliation ordinaire n’apparaît pas comme contraire à la bonne foi.
Le congé est annulable lorsque le locataire a
fait valoir des prétentions découlant du bail.
Le droit de sous-louer fait partie des prétentions que le locataire peut faire valoir. Cela
étant, la sous-location doit avoir un caractère provisoire. Elle vise les cas où, en raison
notamment de son travail ou d’un séjour à
l’étranger, le locataire laisse l’usage de son
logement à un tiers pour des motifs financiers ou lorsque, suite au départ ou au décès
d’un membre de sa famille, l’appartement
est devenu trop grand pour le locataire
seul. Une vague intention de réintégrer le
logement n’est pas suffisante pour justifier
une sous-location. Le fardeau de la preuve
appartient au locataire, qui doit prouver sa
claire intention de réintégrer son logement
dans un avenir prévisible.
Ainsi, le Tribunal fédéral a considéré que,
dans le cadre d’une résiliation ordinaire
(contrairement à la résiliation anticipée
qui requiert des conditions plus strictes), le
simple fait de ne pas requérir le consentement préalable du bailleur peut déjà suffire
à anéantir le lien de confiance qui lie le
bailleur au locataire, de telle sorte que le
congé ordinaire n’apparaît pas contraire à
la bonne foi.
Le Tribunal a par ailleurs confirmé son
revirement de jurisprudence en énonçant
clairement que la sous-location devait être
provisoire, à défaut de quoi il était possible
de considérer que le locataire procédait à
une substitution de locataires par la voie
déguisée de la sous-location, comportement constitutif d’abus de droit.
Nous ne pouvons que saluer cette jurisprudence qui clarifie de façon bienvenue le but
poursuivi par la sous-location et qui permet
d’éviter qu’elle ne soit utilisée comme un
moyen détourné pour transférer le bail à
un tiers.
immoscope n°111 juin - juillet 2012
25
7e journée de
l’économie de la propriété
CrisE fiNANCièrE Et
CoNséQuENCEs sur LE mArChé
immobiLiEr LémANiQuE
31 AoÛt 2012
Cgi CoNsEiLs orgANisE, EN CoLLAborAtioN AVEC LA sECtioN hEC dE LA fACuLté
dEs sCiENCEs éCoNomiQuEs Et soCiALEs dE L’uNiVErsité dE gENèVE Et L’iNstitut d’étudEs immobiLièrEs, LA 7E JourNéE dE L’éCoNomiE dE LA ProPriété Qui
AurA LiEu LE VENdrEdi 31 AoÛt 2012 dE 8h30 à 12h00 à uNi bAstioNs.
donnera à l’auditoire la possibilité de participer à la discussion, notamment en interrogeant les orateurs ou en faisant partager
leur propre opinion.
La seconde conférence aura pour objectif
de présenter une analyse des menaces et
risques qui pèsent sur la gestion immobilière commerciale. Cet exposé permettra de
mieux appréhender le marché actuel relatif
à l’immobilier commercial. Les gestionnaires
et investisseurs seront ensuite ainsi capables
de mieux le cerner.
Ce séminaire s’adresse en particulier aux
professionnels et spécialistes de l’immobilier,
avocats, banquiers, financiers, fiduciaires,
assureurs, fonctionnaires, ainsi qu’à toute
personne intéressée par l’économie de la
propriété immobilière.
La manifestation s’orientera autour de
trois conférences, animées par des orateurs qui font autorité en la matière, qui
traiteront de différents aspects du marché
immobilier et de leur évolution face au
contexte économique difficile en relation
avec la crise financière.
La journée s’ouvrira sur un débat d’idées
autour des conséquences de la crise financière sur le segment de l’immobilier résidentiel de luxe. Ce débat permettra d’une part,
aux orateurs de présenter leur analyse de
marché de ce type d’objet et, d’autre part,
La dernière conférence s’attachera à
détailler le mécanisme de l’octroi des crédits immobiliers, notamment son évolution plus restrictive eu égard aux nouvelles
directives édictées par les organismes de
régulation, afin de s’adapter aux marchés
monétaire actuels.
Enfin, la manifestation sera clôturée par une
synthèse qui récapitulera les points forts de la
rencontre et les mettra en exergue afin d’établir une prévision du marché.
« La manifestation
s’orientera autour de trois
conférences, animées
par des orateurs qui font
autorité en la matière. »
Plus d’infos et inscription...
Le programme complet et le formulaire d’inscription sont disponibles sur www.cgiconseils.ch rubrique Cours & séminaires / Journée de l’économie de la propriété.
26
immoscope n°111 juin - juillet 2012
LEs CoNférENCEs
Modérateur de la manifestation :
M. Charles spierer
Président du conseil de
fondation de l’Institut
d’études immobilières
Quelles conséquences
sur l’immobilier
résidentiel de luxe ?
Débat animé par
M. thierry oppikofer
Journaliste
Avec la participation de
M. thierry barbier-mueller
Administrateur délégué
Société Privée de Gérance
M. Anthony Collé
Directeur
Groupe MK
M. grégory marchand
Directeur des ventes
CGi IMMOBILIER
immobilier commercial :
gestion du risque locataire
M. Pierre Jacquot
Directeur
OROX Asset Management
Nouvelles mesures
dans l’octroi des crédits
immobiliers
M. blaise goetschin
Président de la direction
générale
Banque Cantonale
de Genève (BCGE)
Modules de formation
28 AoÛt Et 4 sEPtEmbrE 2012
moduLE dE formAtioN
JuridiQuE i
« CoNCLusioN du
CoNtrAt dE bAiL »
31 AoÛt 2012
sémiNAirE ACAdémiQuE
« JourNéE dE L'éCoNomiE
Et dE LA ProPriété »
4 sEPtEmbrE 2012
sémiNAirE immobiLiEr
« gérANCE »
28 AoÛt Et 4 sEPtEmbrE 2012
moduLE dE formAtioN
JuridiQuE ii
« fiN du CoNtrAt dE bAiL »
20 Et 25 sEPtEmbrE 2012
moduLE dE formAtioN
ComPtAbiLité immobiLièrE
Juridique
CGI Conseils propose cinq modules de formation juridique - de deux fois deux
heures - à toutes les personnes souhaitant se familiariser avec le droit du bail et
de la PPE, ainsi qu’avec le contentieux et la procédure en matière de bail à loyer.
de la conclusion du bail jusqu’à sa résiliation et le départ du locataire, en passant
par la fixation du loyer et son recouvrement par la voie de l’exécution forcée, les
participants obtiendront dans ce cadre des réponses précises à leurs questions par
le biais de présentations détaillées et de supports de cours complets.
deuxième session 2012 : mardis de 8h30 à 10h30
module i : 28 août et 4 septembre / module ii : 11 et 18 septembre
module iii : 25 septembre et 2 octobre / module iV : 16 et 30 octobre
module V : 6 et 13 novembre
Comptabilité immobilière
Modules de formation
un module de deux fois deux heures permet d’aborder la technique pour tenir
une comptabilité simple en matière de gestion d’un bien immobilier, l’étude
de pièces comptables remises par une agence immobilière dans le cadre de son
mandat de gestion ainsi que les interactions entre la comptabilité et la fiscalité.
deuxième session 2012 : jeudi 20 et mardi 25 septembre de 10h15 à 12h15
Modules de formation
www.cgionline.ch
rENsEigNEmENts Et iNsCriPtioNs :
Prise de position
de la Cgi
ACtu Cgi
Nomination du Vice-président
de la Cgi : Cyril Aellen
restriction du
2e pilier : la Cgi
s’y oppose !
Suite au rapport du Conseil fédéral sur le
retrait du 2e pilier, la Chambre genevoise
immobilière s’est opposée, avec force, aux
mesures tendant à restreindre les possibilités de retrait anticipé pour l’acquisition du
logement. L’encouragement à la propriété
du logement (EPL) par le biais du retrait
anticipé de son avoir vieillesse est la seule
mesure conséquente pour favoriser l’accession à la propriété. Considérant que l’acquisition de son propre logement participe à
la prévoyance vieillesse, il apparaît comme
une protection de qualité pour les retraités.
Au regard du prix élevé de la propriété en
Suisse, l’EPL constitue, pour un très grand
nombre de ménages, l’unique moyen d’investir dans leur logement.
Marié et père de quatre enfants, Cyril Aellen
est avocat et indépendant depuis quatorze
ans. Il est membre du comité de la Chambre
genevoise immobilière et préside la Section
des propriétaires de villa depuis déjà plusieurs années. Il a été le dernier président du
Parti Libéral Genevois. Membre du Conseil
municipal de la commune de Bernex durant
quelques années, il a été président de la
commission d'urbanisme. Il est sensible à la
cause des propriétaires et passionné des
questions urbanistiques, notamment du
Canton de Genève.
e
escopscope
oOpIMMO
M
c
IOM
s
IMM
Le magazine de l’économie et de la propriété immobilières
de la Chambre genevoise immobilière, association des propriétaires
ilières
té immob proprié
N°taires
110 avril 2012
de la proprié tion des
mie et ilière, associa
ne de l’éconoise immob
Le magazi re genevo
de la Chamb
er 2012
N°109
févri
s
ires
ière
obil propriéta
imm
riété on des
prop ciati
de la , asso
ie et obilière
nom
11
l’éco se imm
evoi
e de
re 20
azin e gen
Le magChambr
cemb
de la
8 dé
N° 10
toutes les publications sur :
www.immoscope-ge.ch
Plus d’infos...
èVE
www.cgionline.ch/Prises de position /
Les actions de la Cgi
QuArtiEr
gE dEs bAiNs
CArou
Zoom sur
uNE régioN dE gENèVE
dE gEN
régioN
LLE
sur uNE uE
Zoom
ut
?
isE
CE m :
LAN ioNs udo
! :vantes »
VEiLbitAt N VAune secondeséchance
esinno
r
u
io
s
vi
:
à l'épargne-logement
s s hA EPt s Cretegnyreouides
s rétion
r itionsolu
orteos
gist
app
dE E ExC yve
faut
de res : disp
« ilre
Assemblée générale de la Cgi :
écai
ilier
uN
: invités
poth mob genèvedes
effe
qualité
chde
le hy els imL’usPi que
elle
mar
Cédu oits ré
une
nouv
et dr
t : la genève
raul
à
l gi isme
isabe rban
de l’u
de prestige dans le bâtiment sicli
immoscope n°111 juin - juillet 2012
27
Ça déménage !
A compter du 1er juillet, la Chambre
genevoise immobilière se trouvera dans
de nouveaux locaux.
Dès cette date, l’arcade sera ouverte aux
horaires habituels, du lundi au vendredi
de 10h à 12h30 et de 14h à 16h.
Retrouvez-nous à notre nouvelle adresse :
Rue de la Rôtisserie 4
www.cgionline.ch

Documents pareils