videodrome - Splendor Films

Transcription

videodrome - Splendor Films
« Il est urgent de revoir Vidéodrome, premier
film majeur de David Cronenberg »
Philippe Azoury, Les Inrockuptibles
« Le plus excitant des films de Cronenberg »
Le patron d’une petite chaîne sur le câble capte par hasard un
mystérieux programme-pirate dénommé Vidéodrome, qui met en
scène d’étranges situations. Son visionnage provoque peu à peu des
hallucinations et autres altérations physiques. La frontière entre
réalité et univers télévisuel devient bien mince, et la folie guette...
Jean-Gavril Sluka, Dvdclassik
« C’est avec ce film que Cronenberg est devenu grand. Non
pas que ses précédents étaient de la gnognote, mais ils n’avaient
pas la valeur prophétique de celui-ci. Rendez-vous compte : on
est en 1982, le concept de télé-robinet à images est balbutiant,
la vidéo est en culottes courtes, et Cronenberg imagine cette
histoire abracadabrante sur le pouvoir tentaculaire des images. Un
directeur d’une chaîne de porno se métamorphose en magnétoscope
ambulant après la vision d’un programme hyper hard, du snuff
movie avant l’heure. Enfournant sa main dans le vagin béant
qui lui troue le torse, Max bascule dans l’envers de la réalité.
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VIDEODROME
un film de DAVID CRONENBERG
avec JAMES WOODS et DEBORAH HARRY
Canada – 1984 – Fantastique – 87 min – DCP – vostf – visa n° 58873
Interdit aux moins de 12 ans
au cinéma le 29 octobre
L’intrigue alambiquée entremêle au moins deux fils.
D’un côté, une organisation de mystiques puritains
qui tente de prendre le contrôle des spectateurs en
les hypnotisant ; de l’autre, le chemin hallucinatoire
de Max à l’intérieur de ses fantasmes devenus réalité.
Max est aspiré – au sens propre – par l’image d’une bouche lippue
qui sort de l’écran de télé. La métaphore au pied de la lettre, c’est
tout Cronenberg. Entre cassette vidéo de chair et soupe populaire
où les SDF viennent se nourrir d’images, il s’en donne à cœur joie.
Vingt-cinq ans après, le film reste inépuisable. Sur le
mélange aliénant de plaisir et de dégoût qu’engendre
la télé, on a rarement fait mieux depuis. »
Jacques Morice, Télérama
JAMES WOODS DEBORAH HARRY SONJA SMITS PETER DVORSKY LESLIE CARLSON JACK CRELEY
Scénario et réalisation de DAVID CRONENBERG Production de CLAUDE HÉROUX
Photographie de MARK IRWIN Montage de RONALD SANDERS Musique de HOWARD SHORE
ème
anniversaire
au cinéma
JAMES WOODS
DEBORAH HARRY
www.splendor-films.com
VIDEODROME
un film de
DAVID CRONENBERG
« Le plus grand Cronenberg est une œuvre horrifique sur le
pouvoir des images et l’incapacité de l’homme à se recentrer
dans sa propre réalité. Un film viscéral et cérébral noyé
dans le désespoir au modernisme toujours intact.
Après une décennie d’œuvres de série B mélangeant étrangement le
sexe, la violence, la biologie des corps en mutation (Frissons ou Rage),
Cronenberg rencontre un joli succès avec Scanners et ses télépathes
tueurs. De quoi donner envie à Universal de travailler avec le cinéaste
canadien sur son projet Videodrome. Pourtant, les images de snuff,
mêlant une fois de plus le sexe (on infiltre l’industrie de la pornographie)
et la violence (images récurrentes de femmes torturées) ne sont pas
du goût des pontes de la major qui décident de faire remonter le film.
L’échec américain est sans appel et il faudra plus d’un an pour que
les Français puissent découvrir cette œuvre désespérée sur leur grand
écran. Une sortie finalement impulsée par le succès de Dead Zone,
l’adaptation du roman de Stephen King réalisée après Videodrome
qui pourtant débarqua sur nos écrans quelques mois auparavant.
Avec le temps, Videodrome devint le paradigme de l’œuvre de Cronenberg.
La forme la plus aboutie de sa carrière underground. Un budget plus
confortable pour un résultat anti commercial au possible avant le futur
triomphe de l’auteur sur le remake de La Mouche, ce dernier étant pour
le coup d’une efficacité commerciale imparable. Œuvre philosophique
qui réfléchit sur la place de l’homme dans une société en perpétuelle
mutation, Videodrome est abscons. Il déroute par son refus de suivre une
narration rationnelle. Les fantasmes et les hallucinations cohabitent. Jeux
sado-masos et tortures réelles se combinent pour remettre en question la
stabilité de l’humain dans sa société contemporaine. Incapable d’exister
par lui-même, il use et abuse de substituts visuels, grâce à l’avènement
de la télévision câblée et de la vidéo, les deux phénomènes du début des
années 80 aux USA. Son addiction aux nouveaux médias transforme son
esprit et son corps ; l’homme, par sa féconde rétine, finit par s’assimiler
au matériel vidéo. Il devient ainsi une matrice vaginale digérant des vidéos
de chair. Un magnétoscope humain en quelque sorte, qui enregistre
les images, s’en nourrit et les enrichit de son expérience personnelle
(ses émotions, son mental). Ces images génèrent un déséquilibre
forcément malsain. En s’insinuant dans ses fonctions vitales, elles
deviennent maladie, tumeur : videodrome, un programme tentaculaire
qui cherche à répandre sa philosophie nihiliste via le petit écran.
La télé devient devant la caméra de Cronenberg une religion sans laquelle
l’homme ne peut plus exister, de peur de s’oublier lui-même (l’un des
personnages s’appelle judicieusement « O’blivion », c’est-à-dire l’oubli).
Dans les dispensaires (« le secours cathodique » !), l’on noie les indigents
d’images télévisuelles pour leur donner l’illusion d’exister. Et pour les
contrôler. Le discours sur les médias devient économique, politique.
La nécessité de modifier les habitudes de l’homme en manipulant son
esprit implique sa modification physiologique, mais peu importe les
conséquences du moment que cela paie. Videodrome met ainsi en scène le
lancement de la globalisation – la chaîne câblée de John Woods spécialisée
dans le porno n’est-elle pas convoitée par ses obscurs dirigeants pour
toucher le plus de monde possible ? L’intelligence du métrage est d’autant
plus remarquable qu’aujourd’hui à l’heure de la grande récession et de
la remise en question du capitalisme agressif des années 90-2000, à
l’heure où l’on nourrit le spectateur de télé-réalité au contenu outrancier
quasi pornographique, la prophétie Videodrome semble s’être réalisée et
l’aliénation est totale. L’internet ayant supplanté les téléviseurs, complétant
l’arborescence du câble qui relie des millions de foyers sur la planète.
Au-delà du discours moderne, Videodrome demeure une œuvre
magistrale, méticuleusement réalisée par un Cronenberg maître de
ses propres images. Il livre également un film d’épouvante fort, nourri
par des effets spéciaux viscéraux – qui donnent de la matière au
genre –, et par la musique d’Howard Shore d’une religiosité électronique
magistrale ; elle plombe l’atmosphère. L’interprétation hallucinée de
James Woods et les prises de risque de Déborah Harry – alors icône
vivante de la pop rock britannique, numéro 1 dans le monde avec son
groupe Blondie – qui se laisse aller aux délires sado-masos du script
font de cette série B un spectacle unique, pur produit dégénéré de
son époque, que Cronenberg tenta de reproduire avec l’univers des
jeux vidéo d’Existenz en 1999 mais avec un succès moindre. »
Frédéric Mignard, Avoir-alire

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