Nielsen 100pour100 Insight
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N N°30 - Avril 2015 100% Insight ! LE POINT DE VUE DE... Générosité promo : -50%, la norme de demain ? Vincent Cornu, Directeur Distribution France Michaël Watine, Client Director Les enjeux de la proximité La Proxi pèse moins de 8% du chiffre d'affaires PGC+FLS mais elle bénéficie d'une part de voix significative depuis quelques années. Il faut dire que son potentiel de croissance est important ! D'abord parce que la population française vieillit : en 2025, 32% des Français auront plus de 65 ans1. Ensuite, parce que la densité commerciale reste faible dans les zones propices à son développement. Par exemple, Paris compte une densité commerciale en m² inférieure de 40% à la moyenne française2. Côté distributeurs, la Proxi permet d'installer la marque-enseigne dans le quotidien des consommateurs et d'optimiser la couverture du territoire dans une logique omni-canal. Ainsi, tous les feux sont au vert pour que le parc Proxi se développe dans les années à venir – entre +15% et +20% en gains de m2 d'ici 2020 selon nos prévisions. Reste que la demande dans ce circuit se révèle atypique à la lecture des premières données de ventes3. Son poids en CA de 8% cache de nombreuses disparités, de 4% des ventes pour l'Hygiène-Beauté à 12% pour le rayon Alcool ! Mais peut-on imaginer 10 références de vodkas dans un magasin de proximité ? Assurément non lorsque l'on connaît les contraintes de surface et de linéaire auxquelles ils sont confrontés. Quels sont ainsi les bons choix à faire ? Faut-il vraiment répondre à tous les besoins consommateurs habituellement couverts dans un supermarché ? Ou privilégier la largeur d'offre sur les catégories-phares de la Proximité ? C'est un travail de dentelle devenu possible grâce à ces nouvelles données… Aux enseignes et industriels de s'y attaquer conjointement ! 1 Source : Insee Source : Nielsen - Trade Dimensions 3 Source : Nielsen - ScanTrack Full Coverage 2 (michaë[email protected]) 3,8 milliards d'euros…c'est la somme rendue aux consommateurs en un an via les promotions1 ! En 2014, le montant total de la gratuité redistribuée a augmenté de 12%. Ce chiffre pose question dans un environnement PGC+FLS qui, certes, progresse encore légèrement en ventes (+1,3% en CA2), mais pas dans ces proportions. Cette inflation spectaculaire des discounts nous conduit-elle vers une norme promo à -50% demain ? Quelles sont les issues de secours ? Nous tendons déjà vers une Cette inflation des discounts est générosité de -40% ! alimentée par plusieurs effets Si le discount moyen affiché sur un 3 prospectus est de 32% en 2014 , ce chiffre ne prend pas en compte la réalité des ventes. En effet, quand on zoome sur les 200 références les plus vendantes en 4 prospectus , le taux moyen de discount passe à 37%5., ce taux correspondant à l'écart entre le prix pratiqué sur le prospectus et le prix habituel en fond de rayon. Il est particulièrement élevé sur les catégories d'hygiène-beauté où la moyenne annuelle atteint 45%, aussi bien pour les références leaders que pour celles des challengers. Pour autant, sur la plupart des catégories, la position sur le marché influence l'agressivité du discount puisque l’on constate une générosité inférieure en moyenne de 6 points entre la référence leader de la catégorie et la référence challenger. En dehors des contraintes de négociations commerciales, il existe également un effet volume mécanique qui pousse le leader à rester plus raisonnable en taux pour préserver ses budgets promotionnels. Par exemple, dans le cas d'un lot virtuel 3 pour 2 sur le marché du café, le pourcentage d'acheteurs qui profitent de l'opération n'est que de 43% pour le challenger quand il s'élève à 66% pour le leader6. 1, 5, 7 Source : Nielsen - ScanTrack Prix Promo Consommateur, HMSM, année 2014 2 Source : Nielsen - ScanTrack, HMSM+HD+Drive, année 2014 Les marchés les plus généreux en promotion pour le consommateur subissent plusieurs phénomènes pour arriver à ces taux moyens de discount audelà des 40% : - Les mécaniques promotionnelles (NIP) sont de plus en plus agressives sous l'impulsion des briefs des enseignes et de la bataille que se livrent les marques. Pour preuve, les remises immédiates de plus de 40% ont vu leurs ventes valeur (discounts déduits) progresser de +21% en 20147! - Pour des raisons tactiques, de plus en plus d'industriels sont tentés de proposer des La générosité promo déjà proche de -40% ! Taux moyen de discount en prospectus (%) - 20% - 30% - 40% - 50% FROMAGE À TARTINER YAOURTS AUX FRUITS EAU PLATE LESSIVES LIQUIDES GEL DOUCHE Moyenne des 20 références les plus promotionnées Référence n°1 de la marque leader Référence challenger n°1 Source : Nielsen - ScanTrack, Prix Promo Conso, HM, 2014 3 Source : Baromètre A3 Distrib - PGC+FLS, HMSM, 2014 Parmi 10 catégories étudiées 6 Source : Nielsen - Base d'expérience ScanPro Promo 4 formats spécifiques assurant d'emblée au consommateur un dégressif prix de 10 à 15% avant même l'application du discount NIP. - Enfin, sur les marchés de parfums ou de variétés, se pratique de plus en plus le « line pricing », à savoir l'application du même prix promotionnel sur toutes les références de la gamme. Ceci entraîne un dégressif plus important sur les références secondaires, souvent bien plus valorisées en prix fond de rayon. Le shopper a bien saisi l'opportunité promotionnelle ! L'évolution des comportements des shoppers vis-à-vis de la promotion est saisissante. Seuls 10% des français se déclarent « non-influençables » par la promotion en magasin. Ils étaient quasiment le double en 20078! Une grande majorité des shoppers (58%) ne changent pas de magasin pour la promotion, mais avouent être fortement influencés pour le choix de leurs marques. On constate par ailleurs des comportements d 'anticipation et de stockage promo de plus en plus fréquents9. Ces promophiles recherchent tous les bons plans possibles. Ainsi, une application web-to-store comme ShopmiumTM a déjà été téléchargée plus d'1,5 million de fois, ce qui représente 5% des foyers français10. Enfin, 17% des shoppers disent choisir leur magasin en fonction des promotions + Réactivité au discount prospectus Olivier Marais, Responsable de l’Animation Commerciale Comment jugez-vous la promotion actuellement pratiquée en GMS ? Elle interpelle, c'est certain, lorsqu'on constate la banalisation des catalogues annonçant des remises à -40/-50% ! Le discount sur certaines catégories reste le moyen le plus immédiat pour déclencher du trafic en magasin. Pour autant, nous assistons également au développement de tracts thématiques dans la plupart des enseignes. Comment sortir justement de la spirale des discounts ? En remettant les clients au cœur de la stratégie promotionnelle ! Chez Auchan, nous menons depuis quelques mois des tests très prometteurs, visant à adresser des promotions plus adaptées aux attentes de chaque client. En parallèle des capacités offertes par les nouvelles technologies, ce sont les mentalités qu'il faut faire évoluer. La promotion ne doit pas être le simple résultat de la négociation commerciale. Le partenariat distributeur / fournisseur reste l'élément essentiel d'une promotion performante. proposées11. Tel est bien l'objectif majeur affiché par les enseignes ! N'oublions pas que la promotion reste un levier primordial dans la construction de l'image prix et de la part de marché d'une enseigne. Des pistes pour sortir de cette spirale du discount ? A court et moyen terme, il semblerait opportun de ne pas appliquer la même logique de discount sur l'ensemble des catégories du PGC+FLS. Quand une enseigne propose des opérations à -50%, son ambition est de générer du trafic dans ses points de vente. Or, seules les catégories à forte valeur faciale et/ou à forte fréquence d'achat sont susceptibles de faire venir des shoppers en magasin « pour la promotion ». A l'inverse, d'autres catégories ont plutôt vocation à Quel objectif à la promotion : trafic ou panier ? Sensibilité des ventes aux leviers Prospectus et Mise en avant Lessives - 2 questions posées à… Obje ct TRAF if IC Café Change bébé Lait Produits lave-vaisselle Compotes Objec TRAF tif IC PANIE & R Pâtes Objec ti PANIE f R Pain de mie Biscuits sucrés Réactivité à la mise en avant Source : Nielsen - Base d’expérience ScanPro Promo + augmenter le panier d'achat via de l'impulsion et réagissent surtout à la mise en avant, encore plus qu'au discount. A long terme, cette politique de discount de masse – qui consiste finalement à « arroser » tous les shoppers à grand renfort de discount – devrait être remise en question dans une logique de commerce plus durable/rentable. Comment ? Par l'apport de nouvelles techniques permettant d'envisager une personnalisation des offres promotionnelles à coup d'algorithmes surpuissants ! Les shoppers ne préféreraient-ils pas 10 promotions à 15 ou 20% de discount qui les intéressent, plutôt que 500 promotions à 40% dont seules deux ou trois les concernent ? Imaginez ainsi l'outil du futur : vous arrivez en magasin, votre smartphone est repéré par des capteurs (« les beacons »). Vous recevez en push les dix promotions les plus susceptibles de vous intéresser… et un guidage dans le magasin pour les trouver. Une fois en caisse, vous présentez votre smartphone afin de profiter de ces promotions sur mesure ! Très peu de PLV « à -50% » dans le magasin. Uniquement un compteur à l'entrée annonçant la somme en euros rendue aux consommateurs dans ce magasin le jour-même… ce compteur étant disponible en temps réel sur le smartphone de tous les habitants de la zone de chalandise… Science-fiction ou réalité d'ici cinq ans ? 8, 11 Source :Nielsen - Etude Shopper Trends, 2014 Source : Nielsen - Homescan base d'expérience 10 Source : Shopmium 9 1 La taille de clientèle : un enjeu majeur pour toutes les marques Aurélie Bazin, Associate Manager ([email protected]) Dans toutes les directions marketing, les réflexions vont bon train pour déterminer sur quel levier investir pour gagner en part de marché. Développer la consommation de ses gros acheteurs ? Fidéliser sa clientèle ? Accroître sa base de clients ? Si toutes les solutions peuvent être envisagées, toutes ne se valent pas pour devenir une marque leader. de clientèle. Même pour une marque les leaders y parviennent un peu mieux que leader avec une forte brand equity, leurs challengers. En fait, les marques qui l'érosion naturelle des acheteurs impose o n t u n e f o r t e p é n é t r a t i o n o n t de ne jamais arrêter le travail de naturellement un meilleur taux de fidélité. recrutement. Considérer que la marque a Deux phénomènes expliquent ce constat : fait le plein de - un certain pénétration, c'est L'érosion naturelle des nombre de leurs prendre le risque de acheteurs sont acheteurs impose de perdre des acheteurs… vraiment des et de reculer en part de recruter sans cesse afficionados et lui marché ! ré s e r ve n t l e u r Comment se construit la part de marché des marques ? La part de marché d'une marque peut se décomposer en trois leviers consommateurs : - le taux de pénétration relative qui correspond au nombre d'acheteurs de la catégorie qui achètent ma marque ; - le taux de fidélité qui indique la part des achats de la catégorie consacrée à ma marque ; - l'indice de consommation qui traduit si les acheteurs de ma marque sont de plus ou moins gros acheteurs de la catégorie. “ “ Ce lien entre part de marché et pénétration est bien illustré par les marques les plus dynamiques en 2014. Kronenbourg, Labeyrie et Marie ont toutes augmenté leur taille de clientèle d'au moins un point3 en élargissant leur cible, en investissant de nouveaux moments de Nous pouvons donc nous demander quel levier consommateur il est le plus judicieux d'activer pour développer sa part Comment les achats des Français construisent la part de marché des marques ? PART DE MARCHE = PENETRATION RELATIVE x TAUX DE FIDELITE 46% 40% INDICE DE CONSOMMATION 40% 27% 22% x 118 121 13% Sur les 16 catégories étudiées, la marque leader obtient en moyenne une part de marché de 22%. S ce : Nielsen - Homescan En moyenne, la marque Les acheteurs de la leader capte 40% des marque leader acheteurs de sa catégorie consacrent46% de leurs contre seulement 27% achats de la catégorie à er pour le 1 challenger. cette marque. Leader de marché. En comparant des marques leaders à leurs challengers, il apparaît que la pénétration est le levier qui construit le leadership1. En effet, l'écart le plus important se concentre sur la taille de clientèle. A l'inverse, l'écart en termes de fidélité est faible et il est quasi inexistant lorsqu'il s'agit de l'indice de consommation. Recruter pour compenser les pertes d'acheteurs Chaque année, les marques perdent en moyenne 40% de leurs acheteurs2, d'où l'importance qu'il faut accorder à la taille Les acheteurs de la marque leader consomment la catégorie 18% de plus que la moyenne. Challenger consommation ou en ayant recours au brand-stretching4. Pénétration et fidélité sont intimement liées Bien qu'il semble plus intéressant de toucher les gros acheteurs de la catégorie, ce levier s'avère très peu discriminant. La fidélité l'est bien davantage! En effet, au sein d'une catégorie, la plupart des consommateurs naviguent dans un répertoire de marques. La capacité d'une marque à s'octroyer la plus grande part de leurs achats devrait donc jouer un rôle significatif. Même si l'écart reste modéré, exclusivité (Jack Daniel's sur les whiskies est un bon exemple). - Leur importance sur le marché en fait aussi une clé de recrutement des acheteurs très occasionnels. S'ils doivent faire un seul acte d'achat dans l'année, ils choisissent la marque forte. Ils sont aussi exclusifs... mais d'une autre manière! Miser sur ses spécificités pour fidéliser Lorsqu'une marque a une proposition spécifique sur son marché, la fidélité va revêtir davantage d'importance. Certes, il convient avant tout d'avoir la pénétration la plus large possible sur son cœur de cible mais la valeur ajoutée de la marque sur sa catégorie voire son unicité lui permet alors de fidéliser fortement ses acheteurs. C'est ce qu'ont réussi à faire des marques comme Contrex sur les eaux minérales ou Cadum sur les gels douche5. Dans tous les cas, l'attention portée à ce que les leviers marketing activés contribuent à maintenir voire à développer sa taille de clientèle fera toute la différence. A minima, il s'agit d'utiliser la juste dose de promotions et de média pour réduire la perte naturelle d'acheteurs. L'enjeu suivant sera de convertir ses acheteurs en fidèles consommateurs de la marque ! 1 Source : Nielsen - Homescan, 16 catégories analysées, représentatives du PGC+FLS 2 Source : Nielsen - Homescan, base de benchmarks « Perdus / Nouveaux / Réguliers » 3 Source : Nielsen – ScanTrack & Homescan, HM+SM, 2014 4 A ce sujet, lire « Gagner en envergure grâce à un brand stretching pertinent » - Nielsen 100% Insight ! n°21 5 Source : Nielsen – Homescan, Total France, 2014 Repères : “La croissance est dans le pré” ([email protected]) Daniel Ducrocq, Sales Force Activation Leader France Bien que bénéficiant d'un développement de leur chiffre d'affaires plus important que les points de vente implantés en zone urbaine, les magasins ruraux présentent encore un potentiel d'optimisation de l'offre propice à accélérer leur croissance. Pour les fabricants comme pour les distributeurs, les opportunités en zone rurale méritent d'être saisies ! Les magasins ruraux plus dynamiques que les magasins urbains ! Contribution à la croissance du chiffre d'affaires PGC+FLS en HM+SM Répartition du chiffre d'affaires PGC+FLS en HM+SM 49% 36% Rural Urbain 64% 51% Moins exposés à la concurrence des drives, les points de vente implantés en zone rurale ont connu une croissance deux fois plus forte que les magasins urbains en 2014 (+1,9% vs +1%). La taille d'assortiment n'est pas encore assez adaptée à la demande ! Indice de chiffre d'affaires et indice de part d'offre vs Total HM+SM et Exemples de catégories avec un fort indice de CA Urbain Rural Moyenne des 30 catégories les plus performantes en zone rurale 124 106 Indice CA Indice Offre Anisés CA Offre 129 106 Pet food 121 108 Rillettes 117 105 Sirops 115 106 Moyenne des 30 catégories les plus performantes en zone urbaine 119 111 Jus de fruits réfrigérés CA Offre 126 114 Concentrés de tomate 117 100 Tequila 116 103 112 97 Indice CA Indice Offre Mouchoirs Le potentiel d'optimisation de l'offre est plus fort dans les magasins ruraux que dans les magasins urbains ! Cibler les départements où la catégorie est encore en sous-offre Pet food Sur les aliments pour chats et chiens comme sur les sirops, l'analyse au département confirme le potentiel d'optimisation de l'offre en GMS dans les zones rurales. Toutefois, les départements à cibler sont bien différents selon les catégories ! Sirops Plus largement, adapter la taille d'assortiment à la spécificité locale du magasin constitue un enjeu fondamental pour la performance du rayon. Et si la clef du succès était de redonner du pouvoir de décision aux magasins ? Sources : Nielsen - Spectra, décembre 2014 ; Nielsen - ScanTrack , cumul annuel au 28/12/2014 Forte demande & offre sous-dimensionnée Vous souhaitez réagir à l'un de ces articles ou obtenir de plus amples informations sur leur contenu ou nos solutions ? Vous pouvez contacter directement l'auteur de l'article en question ou bien nous écrire à : [email protected] Copyright © 2015 The Nielsen Company. All rights reserved. Nielsen and the Nielsen logo are trademarks of The Nielsen Company.
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