Le Dossier de presse

Transcription

Le Dossier de presse
D O S S I E R
D E
P R E S S E
C E N T R E DE L A G R AV U R E E T DE L’I M AGE I M PR I M É E
23.02
Grafiek en Kortfilms
Estampes et courts métrages
2013
19.05
10 RUE DES AMOURS B-7100 LA LOUVIÈRE / © DAVID LYNCH. ITEM ÉDITIONS / DESIGN : WWW.ALTSTUDIO.BE
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© David Lynch. Courtesy Item éditions
« J’ai appris que, juste sous la surface, il y avait un autre monde, et encore d’autres mondes si
on creusait plus profond. … Il y a de la bonté dans les ciels bleus et les fleurs, mais une autre
force accompagne toute chose dans le même temps. » David Lynch
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David Lynch - Circle of Dreams
Estampes et courts métrages
Du 23 février au 19 mai 2013
Le Centre de la Gravure présente -pour la première fois en Belgique- son œuvre gravé.
Plus de 120 lithographies et gravures sur bois, réalisées entre 2007 et 2012 nous font découvrir
son univers graphique à l’ambiance mystérieuse et troublante qui suscite chez le spectateur une inquiétante étrangeté. A ces estampes, s’ajoutent des courts métrages expérimentaux, à la lisière entre les
arts plastiques et le cinéma d’animation.
C’est la peinture qui mène Lynch au cinéma, l’envie d’y intégrer du mouvement et du son.
Ses premiers courts métrages, dès 1967, sont conçus comme des peintures en mouvement et marquent
sa transition vers le cinéma. Tout au long de sa carrière de réalisateur, David Lynch n´a jamais cessé
de peindre, de dessiner et de photographier. En 2007, l’artiste découvre le procédé de la lithographie dans
l’atelier parisien Idem. Il commence par traduire en lithographie des dessins abstraits réalisés sur des
post-it, qui donnent naissance à la série Paris Suite. Ce sont ensuite plus de cent soixante pièces
qui naissent sur ces pierres et depuis peu sur des matrices en bois.
1.
L’EXPOSITION ET DAVID LYNCH
Dotée d’une scénographie nous plongeant dans l’univers Lynchien, l’exposition
occupe 2 niveaux du Musée soit près de 800m2.
Commissariat: Catherine de Braekeleer & Marie Van Bosterhaut
Une exposition organisée en collaboration avec Item éditions, Paris.
DAVID LYNCH (Etats-Unis - 1946)
Le nom de David Lynch évoque tout d’abord le monde du cinéma.
Ses films, inclassables, parmi lesquels Elephant Man, Lost Highway, Mulholland Drive, ou encore la série
Twin Peaks, à l’ambiance mystérieuse et troublante, suscitent chez le spectateur une inquiétante étrangeté,
et lui valent l’adjectif lynchien.
Hand of Dreams, 2009, lithographie.© David Lynch. Courtesy Item éditions
Né aux Etats-Unis, dans le Montana en 1946, David Lynch passe son enfance à dessiner et à peindre.
A partir de 1965, il suit une formation artistique à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie.
C´est là qu´il se découvre une passion pour les images en mouvement : un jour, dans son atelier, il voit un léger
souffle déplacer les objets collés sur la toile sur laquelle il travaille. Six mois après cette expérience visuelle,
il termine son premier court métrage : Six Men Getting Sick (Six hommes devenant malades).
C’est son obsession de voir ses peintures
bouger qui le mène au cinéma. Tout au long de
sa carrière de réalisateur, David Lynch n’a jamais
cessé de peindre, de dessiner et de photographier.
Il a même élargi le champ de ses explorations
artistiques à la composition musicale et à la création sonore.
Il entretient une relation privilégiée avec Paris
où il séjourne environ deux fois par an.
C’est en 2007 que l’artiste découvre le procédé
de la lithographie dans l’atelier parisien Idem,
ancien atelier Mourlot, où l’on trouve encore
les presses sur lesquelles ont travaillé Picasso,
Giacometti ou Matisse.
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2.
CONTENU DE L’EXPOSITION : estampes et courts métrages
L’exposition présente la majeure partie des lithographies réalisées par David Lynch depuis 2007 ainsi que
l’ensemble des gravures sur bois que l’artiste a réalisé en novembre et décembre 2012 au sein de l’atelier
Idem. Cette nouvelle exploration du bois gravé est présentée pour la première fois dans son entièreté.
Aux estampes, s’ajoutent des courts métrages expérimentaux, à la lisière entre les arts plastiques et le cinéma
d’animation.
• Six men getting sick (Six times)
1967 - 16 mm couleur, 4 min diffusée en boucle. Réal. David Lynch, avec la collaboration de Jack Fist.
• The Alphabet
1968 - 16 mm couleur, 4 min, prise de vue réelle et animation. Production : H. Barton Wassermann
Scénario, réalisation, photographie : David Lynch - Interprétation : Peggy Lynch
• The Grandmother
1970 - 16 mm couleur, 34 min, prise de vue réelle et animation
Production : David Lynch avec le soutien de l’American Film Institute
Musique originale et effets sonores : Tractor - Avec Richard White, Dorothy McGinnis, Virginia Maitland, Robert Chadwick.
• Industrial Soundscape
2002 - Vidéo, 10 min. Film d’animation à partir d’images du décor d’Eraserhead.
• Bug Crawls
2004 - Vidéo, 4 min
• Shot in the Back of the Head
2009 - Clip vidéo pour la chanson de Moby, Shot in the back of the head, 3 min.
• I Touch a Red Button Man
2011 - Clip d’animation qui accompagne la chanson Lights du groupe Interpol, 5 min 43.
Afin de recréer une atmosphère spécifique à l’univers cinématographique de David Lynch, la scénographie de l’exposition inclut une salle de cinéma. Au 1e étage les oeuvres sont montrées dans une «certaine
pénombre» (via un éclairage spécifique proposé avec le soutien de Zumtobel lighting).
© David Lynch. Courtesy Item éditions
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3.
CIRCLE OF DREAMS par Catherine de Braekeleer
Circle of dreams, cercle de rêves.
Le titre de l’exposition consacrée aux estampes et courts métrages de David Lynch, renvoie, ainsi qu’il l’a
souhaité, à une de ses estampes mais également à l’essence même de son univers.
Circle of dreams, cette œuvre, telle un soleil noir ou une nébulosité mentale fait de rêves obscurs et de
mystères indicibles, nous aspire dans les ténèbres, nous engloutit au plus profond de nous-mêmes et de
nos parts d’ombres. Une sensation de fragilité, de confusion voire de douleur nous étreint. Impression fugace
d’une mise à nu de notre intimité la plus secrète sur la grande scène du monde dont les rideaux se sont entrouverts, l’espace d’un instant. Vision sombre, s’il en est. Et pourtant, du cœur de ce magma opaque sourd une lumière
diffuse.
Emblématique, cette lithographie, débarrassée de toute référence spatio-temporelle, recèle bon nombre de clefs
permettant d’accéder à l’univers imprimé de David Lynch.
En effet, si pour beaucoup d’amateurs le nom de Lynch évoque tout
d’abord le monde du cinéma, son œuvre est avant tout polymorphe.
Tout au long de sa carrière de réalisateur, David Lynch n’a jamais
cessé de peindre, de dessiner et de photographier; il a même élargi
le champ de ses explorations artistiques à la composition musicale
et à la création sonore.
C’est en 2007, à l’occasion de sa grande exposition à la Fondation
Cartier à Paris, que David Lynch découvre l’imprimerie d’art Idem,
ancien atelier Mourlot, situé rue du Montparnasse où l’on trouve
encore les presses sur lesquelles ont œuvré Picasso, Giacometti
ou Matisse.
Patrice Forest, maître des lieux, lui propose d’y travailler, impulsant
ainsi chez Lynch une passion pour la lithographie et plus largement
pour le monde de l’imprimerie, qui ne le quittera plus.
Il commence par traduire en lithographie des dessins abstraits réalisés sur post-it qui donneront naissance à la série Paris Suite.
Ce sont ensuite près de 170 pièces qui naissent sur ces pierres et
tout récemment sur des matrices de bois, l’artiste revenant chaque
année quelques semaines pour travailler dans cet endroit qu’il qualifie
lui-même de magique.
© David Lynch. Courtesy Atelier Idem, Paris, 2008
Pour David Lynch, homme du « toucher », la lithographie est en premier lieu une aventure organique unique :
il est fasciné par la magie de cette technique avec sa part d’aléas et ses multiples champs d’expérimentations.
Dans un véritable corps à corps avec la matière, il travaille directement sur la pierre avec les doigts plein d’encre
devenus outils, oeuvrant sans aucun dessin préparatoire et testant les nombreuses possibilités offertes par les
pinceaux, brosses, pochoirs, doigts, souffle ou même poussière. « Alchimiste empiriste », tel que le qualifie Paul
Ripoche , David Lynch laisse opérer les accidents et les bizarreries inhérents à ce procédé, impatient à chaque fois
de découvrir l’impression, parfois baveuse ou en halo, sur des papiers japons choisis, eux aussi, pour la texture
organique et vibratoire de leurs fibres irrégulières.
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Magie du procédé, magie du transfert…
L’amour de Lynch pour cette technique découle aussi de la propriété très particulière des pierres lithographiques
à garder la mémoire des œuvres passées, la trace des images anciennes, comme autant de fantômes de vies antérieures, celles des autres créateurs autant que la sienne. Car lui aussi va utiliser à de nombreuses reprises la même
pierre pour donner naissance à plusieurs estampes, parmi lesquelles Circle of dreams- engendrant ainsi une sorte
d’immense palimpseste de son univers intérieur.
Enfin, dans le procédé lithographique, il y a l’encre, cette encre grasse et voluptueuse, cette encre noire et dense qui
entre en résonance avec l’imaginaire de Lynch, allant même jusqu’à lui inspirer des images inédites pour traduire
ses rêves et ses émotions par un double processus d’apparition et de disparition. Le noir est sa couleur; la seule
qu’il utilise dans ses lithographies car, ainsi qu’il le disait dans ses entretiens avec Chris Rodley : «Le noir a de la
profondeur. C’est comme un petit passage; on peut y entrer, et comme cela continue d’être sombre, l’esprit s’y
engouffre et un tas de choses qui s’y passent deviennent alors manifestes. On commence à voir ce dont on a peur.
On commence à voir ce qu’on aime et ça devient alors une sorte de rêve ». Lors de notre rencontre, David Lynch
me répétait: « Pour moi, la couleur est trop réelle et empêche de rêver. Plus on met de noir dans une couleur, plus
elle devient onirique. Je pourrais très bien mélanger un tube de jaune cadium avec cinq cent tubes de noir.
Ce serait sa meilleure utilisation !».
Depuis peu, l’artiste s’est également mis à explorer la gravure sur bois, matériau qui lui tient à cœur depuis
l’enfance, alors qu’il accompagnait son père dans la forêt ou qu’il l’observait dans son atelier de menuiserie.
La couleur y est cette fois présente, tout en restant généralement limitée aux couleurs primaires.
« Il y a une petite histoire dans ma tête pour chaque lithographie ».
Une histoire prend forme au cœur de chacune des estampes de David Lynch, généralement suscitée à partir
de rêves éveillés, de sensations ou encore d’émotions oniriques, enrichis par les qualités organiques du procédé
lithographique. Entre intuition et raison, il nous livre une part de lui-même dans laquelle des mondes réels et imaginaires entrent en collision, modifiant l’ordinaire en extraordinaire. Absurdité et dérision semblent y être au
rendez-vous. Des lieux apparemment normaux et tranquilles dérapent subrepticement et subissent une métamorphose troublante voire effrayante. Les proportions s’y inversent,- un insecte pouvant devenir plus gros qu’une
maison-, se réduisent ou, au contraire, s’enflent démesurément. Les corps se disloquent parfois ou prennent
des allures monstrueuses.
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« J’adore pénétrer dans un autre monde et j’adore les mystères».
Une inquiétante étrangeté flotte sur les scènes que David Lynch nous donne à voir, ou plutôt à entrapercevoir.
Bien souvent plongées dans l’ombre ou partiellement révélées à travers un clair-obscur, les images ne se dévoilent
que par bribes, nous laissant libre d’imaginer -de fantasmer- le récit qu’elles abritent au plus profond de leur opacité
: vision en éclipse et prête à s’évanouir derrière les rideaux qui encadrent de très nombreuses estampes de l’artiste,
les transformant en espaces scéniques.
David Lynch est fasciné par les ténèbres qu’il associe à la nature humaine. « J’ai toujours aimé les deux côtés et j’ai
toujours cru que pour apprécier un côté, il fallait connaître l’autre ; plus on peut concentrer d’obscurité, plus on voit
la lumière». L’artiste nous fait voir l’envers de nos mondes familiers, nous fait passer de l’autre côté du miroir, sous
l’apparence lisse des comportements civilisés et nous entraîne dans les failles les plus obscures de nous-mêmes et
du monde. Comme le dit Chris Rodley : « le charmant réalisateur du Montana ne cesse de regarder sous les pierres
pour découvrir de la noirceur et de la pourriture ». Sans goût pour la contemplation de paysages sereins,
David Lynch s’émerveille du chaos et de la violence du monde, qu’il soit humain ou animal. Lorsqu’il met en scène des
couples d’amoureux, la cruauté de la rupture semble déjà sous-jacente. De même, il lui arrive d’observer longuement
les mondes organiques, tels une forêt, un jardin , un fossé ou même un arbre, subjugué par le grouillement vital qui
les agite, par la lutte pour la survie, chaos vivant avec ses éléments rampants, ses multiples textures et mouvements, avec ses massacres et ses morts. Bon nombre d’estampes de Lynch nous relatent ces drames et ces luttes
auxquels font écho, ses séries de lithographies évoquant la brutalité, l’angoisse ou encore la solitude des mondes
urbains. Là encore, il affectionne surtout d’évoquer des cités de nulle part, des banlieues sales et oubliées, des coins
modestes et cachés.
Dans la plupart des estampes de Lynch, êtres, insectes, phénomènes naturels ou météorologiques s’affrontent dans
une atmosphère à la violence latente, portant une interrogation secrète et forte quant à la raison de notre présence
ici. Question à laquelle, Lynch nous donne, peut-être, des bribes de réponses en faisant ressurgir la lumière au
cœur des ténèbres de ses œuvres, repassant ainsi de l’autre côté du monde, dans une volonté de réconcilier ses
contraires.
4.
LES COURTS MÉTRAGES DE DAVID LYNCH - De la peinture en mouvement à l’animation flash
par Marie Van Bosterhaut
Le court métrage est la forme qui naît avec l’invention du cinéma. Bien que genre à part entière, il est souvent l’occasion pour de jeunes réalisateurs de s’essayer à la technique, au cadrage et précède le long métrage.
David Lynch est un de ceux qui poursuivent l’expérimentation par les courts métrages, en témoignent ceux qu’il a
réalisés pour son site internet dès 2001.
C’est l’obsession de voir bouger ses toiles, d’y inclure le bruit du vent, qui mène David Lynch au cinéma.
Ses premiers courts métrages sont en effet plus proches de la peinture, comme l’illustre l’appellation anglaise ‘moving-picture’ ou ‘film painting’.
‘Ce qui me manquait quand je regardais des tableaux, c’était le son. J’attendais un son. (…) Je voulais aussi que les
bords disparaissent, je voulais entrer à l’intérieur. C’était spatial.’
David Lynch est alors étudiant à l’Ecole des Beaux-arts
de Philadelphie. Lors du concours de fin d’année en 1967,
il présente un projet entre sculpture et cinéma.
Six Men Getting Sick est un film d’animation d’une minute
projeté en boucle sur un écran sculpté. L’action est composée
de six hommes qui ne cessent de vomir. Le court métrage
a été tourné à l’aide d’une caméra non-reflex, à remontage
manuel, fixé sur un meuble. Celle-ci lui permet de filmer image
par image, peinture par peinture. Une sirène hurlante en
constitue la bande son.
Six Men Getting Sick, 1967
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Ce premier court métrage présente des éléments qui parcourent son œuvre; le traitement du corps humain,
e désir d’explorer l’envers de la réalité, l’importance de la bande son.
Œsophage, poumons, estomacs, le corps de ces Six Men apparaît sous une forme fragmentaire.
Dès ses premières peintures, David Lynch est fasciné par le pouvoir évocateur du morcellement des figures et des
objets. Ce morcellement se prolonge dans ses films, que l’on songe à l’oreille coupée qui ouvre Blue Velvet,
ou les membres devenus sujets d’estampes telle Arm of sores (2007) (lit. Bras couvert de plaies).
Cette approche singulière marque également l’élaboration de ses films, construits comme une suite d’idées,
d’actions-réactions, non linéaire.
The Alphabet, 1968
C’est un rêve ou plutôt un cauchemar qui donne naissance
au deuxième court métrage de David Lynch.
Mélange de techniques et de formes, The Alphabet est
composé d’images peintes et de prises de vues réelles.
Il est décrit selon son auteur comme un petit cauchemar sur
la peur liée à l’apprentissage, très abstrait, plutôt dense.
Des peintures, dans lesquelles apparaît un monde stylisé,
alternent avec la vision d’une jeune femme (interprétée par
Peggy Lynch-Reavy), allongée dans un lit aux draps blancs
sur fond noir. La ritournelle de l’alphabet jointe à des sifflements et des cris d’enfants (enregistrés à partir d’un appareil défectueux) en constituent la plage sonore. Selon Lynch,
un film se compose à moitié égale de sons et d’images.
L’approche cinématographique de David Lynch est à ses débuts intuitive, il n’a suivi aucun cours de cinéma, a vu peu
de films d’auteurs. Ses plus grandes influences proviennent d’artistes peintres tels Bushnell Keeler, qui fut son mentor, Francis Bacon, qui le fascine et Edward Hopper.
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Cette méthode particulière, alternant prises de vues réelles et images fixes, est également utilisée dans The Grandmother. Pour ce dernier, plus long, il a écrit un scénario, casté plusieurs acteurs et filmé une majorité d’images en
prises de vue réelles. Lynch dépeint The Grandmother comme ‘un voyage dans l’esprit d’un garçon solitaire.’
La technique du film relie peinture animée, prise de vue en stop motion et prise de vue réelle à vitesse normale.
Le décor composé de pièces aux murs noirs est semblable à The Alphabet, à un détail près; certaines zones comme
les chambranles des portes ont été soulignés à la craie. Pour l’auteur, trop de couleurs est nuisible, détourne l’attention du spectateur et le limite à la surface des choses.
Les effets sonores sont encore plus importants que dans ses précédents courts-métrages. Il collabore pour la
première fois avec Alan Splet, qui deviendra son ingénieur du son. La bande sonore est composée de bourdonnements
d’insectes, de roulements de tonnerre, d’aboiements (les seuls éléments de voix des parents), et de musique interprétée par le groupe Tractor. Tous les bruits ont été postsynchronisés, enregistrés par eux-mêmes durant deux mois et
montés de manière irréelle dans un style proche de celui de Jacques Tati (dans le film ‘Playtime’ (1967) en particulier).
Financé grâce à une bourse de l’American Film Institute, The Grandmother est montré dans de nombreux festivals
aux Etats-Unis. C’est aussi le film par lequel il est invité à rejoindre l’American Film Institute de Beverly Hills. Il quitte
alors Philadelphie, ville sombre et industrielle qui a marqué à jamais son univers, pour Los Angeles. Plusieurs courts
métrages d’expérimentation (The Amputee), de commande (The Cowboy and the Frenchman), accompagnent le développement de ses premiers longs métrages.
Le développement des logiciels d’animation et d’internet vont captiver David Lynch qui prépare son propre site
internet dès 2000. La création du site davidlynch.com le plonge dans un état de découverte et d’expérimentation
qui rappelle ses débuts. Grâce à des logiciels comme Photoshop, Flash animation ou After Effects, il peut à nouveau
travailler dans son studio, plus librement. Internet et les technologies numériques lui offrent une nouvelle autonomie créatrice.
Aux séries Dumbland et The Rabbits, conçues pour internet, s’ajoutent de nouveaux courts métrages expérimentaux,
parmi lesquels Industrial Soundscape et The Bug crawls. Industrial Soundscape est une expérience plus sonore
que visuelle. Sur base d’une photographie d’un tank industriel utilisé dans son premier long métrage Eraserhead, il
ajoute des éléments mis en mouvement grâce à Photoshop. La narration est absente, tout se joue au niveau sonore,
nous plongeant dans une atmosphère faite de martellements et de détonations. A la manière de Six Men Getting
Sick, cette animation est composée d’une séquence qui se répète en boucle.
The Bug Crawls est une immersion dans une peinture animée et rappelle ses premiers courts métrages. Le noir
et blanc sont privilégiés par l’artiste pour leurs qualités d’abstraction. Insecte et maison font écho à certaines
estampes comme Family of bugs in house ou Insect and woman (2007).
David Lynch a réalisé peu de clips vidéos, à l’exception de la bande annonce pour la sortie de l’album Dangerous
(1992) de Michael Jackson, le plus souvent composé d’images de films. Le clip vidéo Shot in the back of the head a
été réalisé à la demande de Moby, musicien américain. Le clip accompagnera la sortie de l’album en 2009.
C’est un dessin au personnage mystérieux, the red button man , qui donne naissance à l’animation I touched a Red
Button Man. Il s’agit d’un clip vidéo réalisé en collaboration avec le groupe Interpol sur leur morceau Lights. La vidéo
fut projetée pour la première fois lors du concert d’Interpol au festival Coachella en Californie en 2011.
David Lynch, artiste polymorphe, explore sans cesse de nouveaux médias. Une idée le menant à une autre, il s’essaye à de multiples techniques, passant de la peinture au cinéma, de la photographie à la musique, du design à la
gravure. ‘Tout vient des idées’.
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5.
LE CYCLE CINÉMA en collaboration avec le CCRC et Le Stuart
From Twin Peaks, Blue Velvet, Mulholland Drive
David Lynch sur grand écran ! Un cycle.
Il s’agit de revoir quelques chefs-d’œuvre, présentés en VO sous-titrées, d’un des cinéastes les plus barrés
d’Hollywood, à l’occasion de l’exposition David Lynch, Circle of Dreams - estampes et courts-métrages présentée
au Centre de la Gravure, A l’occasion du cycle, le Centre de la Gravure sera ouvert en nocturne jusqu’à 20h00.
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PROGRAMME
• jeudi 7 mars
Blue Velvet, 1987
avec Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Dennis Hopper
durée : 2h00
• jeudi 21 mars
Mulholland Drive, 2001
avec Naomi Watts, Laura Elena Harring, Justin Theroux
durée : 2h26
• jeudi 11 avril
Sailor et Lula, 1990
avec Nicolas Cage, Laura Dern, Willem Dafoe
durée : 2h07
• jeudi 25 avril
Inland Empire, 2007
avec Laura Dern, Justin Theroux, Jeremy Irons
durée : 2h52
Séances à 20h00 au CinéStuart, rue Sylvain Guyaux 16 à La Louvière !
V.O. s/t FR
Participation : 6 € par séance ou Carte blanche !
6.
LE CATALOGUE
Catalogue édité à l’occasion de l’exposition «David Lynch, Circle of Dreams - estampes et courts-métrages» en anglais et
français Format 21.0 x 17.0 cm (à l’italienne) – 64 pages, 44 reproductions quadri.
Textes de Catherine de Braekeleer et Marie Van Bosterhaut, commissaires de l’exposition.
© Graphisme : Alt studio - Prix : 15,00 €
7.
CARTES POSTALES
Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée est le seul Musée en Belgique qui possède 5 estampes de David Lynch dans ses
collections. Trois cartes postales ont été éditées à l’occasion de l’exposition «David Lynch - Circle of Dreams». Deux d’entre elles
«Angel on stage» & «Inscect on chair» font partie de l’ensemble de lithographies qui a rejoint nos collections.
David Lynch, Man in the Rain, 2008
Lithographie, 66 x 89 cm, 30 ex. sur japon
©David Lynch – courtesy Item éditions, Paris
David Lynch, Angel on Stage, 2009
Lithographie, 64 x 94 cm, 30 ex. sur japon
Collection de la Ville de La Louvière, en dépôt au
Centre de la Gravure
©David Lynch – courtesy Item éditions, Paris
David Lynch, Insect on Chair, 2007
Lithographie, 65,5 x 92,5 cm, 30 ex. sur japon
Collection de la Ville de La Louvière, en dépôt au
Centre de la Gravure
©David Lynch – courtesy Item éditions, Paris
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7.
PROGRAMME DE MÉDIATION CULTURELLE FÉVRIER 2012 > AOÛT 2013 au Musée
1.
ACTIVITES TOUT PUBLIC
Visites guidées / Parcours-jeux des expositions / Visites contées « Mystères de la nuit » / Ateliers
Rencontre enseignants et animateurs sociaux
mercredi 27 février à 14h > Présentation des activités et visite guidée des expositions
Visites guidées pour individuels
> Expo Lynch - les dimanches gratuits :
- 3 mars, 7 avril et 5 mai à 11h : entrée gratuite + 4€ la visite guidée
Cycle de découverte : Façons de faire, façons de voir
› Mardi 26 février 2013 à 19h30
- Marie-France Bonmariage. Lithographies de la pierre au vent.
› Mardi 19 mars 2013 à 19h30
- Paul Dumont. Monotypes et paysages imaginaires.
› Mardi 16 avril 2013 à 19h30
- Ingrid Ledent. Photographies, installations, lithographies.
› Mardi 4 juin 2013 à 19h30
- Atelier d’héliogravure de Moutier (Jura suisse).
Michèle Dillier, Arno Hassler, Romain Crelier, maîtres imprimeurs, modulations de l’héliogravure.
La soirée sera animée par un des trois maîtres imprimeurs.
12
Conférence sur la technique de l’héliogravure
> Les dimanches :
- 9 juin à 11h (entrée + 5€)*
- 8 septembre à 11h (entrée + 5€)*
2.
ACTIVITES POUR GROUPES PRIVES ET SCOLAIRES
Visites guidées/ Parcours-jeux des expositions/ Visites contées « Mystères de la nuit »
Ateliers
> Atelier enseignement primaire et secondaire :
« Images animées (Flip book) »
- Réalisation d’une série d’images en flexogravure (gravure sur gomme) qui seront ensuite assemblées
pour composer un petit livre d’images.
> Atelier enseignement secondaire :
« Dianime »
- Graver une pellicule de film, confectionner ses diapositives et projeter une histoire inventée.
> Tout âge :
« Initiation à la gravure » > Réalisation d’une matrice en linogravure et impressions sur papier
3. STAGES ADULTES
>Stage de sérigraphie animé par Olivier Sonck
Vacances de Pâques - Du mercredi 3 au vendredi 5 avril 2013
Initiation à la sérigraphie et technique «tout terrain» sur divers
supports.
Lieu : Centre de la Gravure
Prix : 140€ (assurance et matériel compris)
> Stage d’Héliogravure animé par Arno Hassler.
Workshop pour imprimeurs professionnels en taille douce
Vacances d’été - Du mardi 2 au vendredi 5 juillet 2013
Lieu : Académie des Beaux-Arts de Charleroi.
Prix : 200€ (assurance et matériel compris)
> La kitchen litho animé par Magdalena Ciborowska.
Vacances d’été - Du mercredi 24 au vendredi 26 juillet 2013
Lieu : Centre de la Gravure
Prix : 105€ (assurance et matériel compris).
Stage organisé en collaboration avec le CESEP – Nivelles.
> Au fil du livre
Vacances d’été - Du lundi 26 au vendredi 30 août 2013
Stage d’initiation organisé en partenariat avec la Maison de l’Imprimerie de Thuin et le Musée Royal de Mariemont.
Ateliers animés par Magdalena Ciborowska, Nadia Corazzini et Olivier Sonck.
Lieu : Centre de la Gravure - Maison de l’Imprimerie et Musée
de Mariemont
Prix : 200€ (assurance et matériel compris)
4.
STAGES ENFANTS
Stage de Pâques - Du 8 au 12 avril 2013
Pour enfants de 6 à 12 ans
> Images animées !
Inventer une histoire sans parole, animer un personnage... créer un mouvement pour donner vie à des images.
A toi de faire ton cinéma !
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> Stage d’été - Du 1 au 5 juillet 2013
Pour enfants de 6 à 12 ans
> Camera obscura
> Stage d’été - Du 8 au 12 juillet 2013
Pour adolescents de 11 à 15 ans
> Atelier photo
Les ateliers sont organisés de 9h à 16h (possibilité de garderie gratuite pour les 6-12 ans à partir de 8h30,
jusque 17h).
Tarif : 75 € - assurance et matériel compris / 65 € pour un 2e enfant de la même famille.
Sous réservation auprès du service éducatif [email protected] , 064/27.87.21
14
8.
DAVID LYNCH - REPÈRES BIOGRAPHIQUES
1946 : David Keith Lynch naît à Missoula, dans le Montana, un état américain bordant la frontière canadienne.
Son père est chercheur pour le Ministère de l’Agriculture, sa mère est enseignante à domicile.
Durant son enfance, il déménagera souvent, suivant les postes occupés par son père à travers les Etats-Unis.
1964 : Il suit les cours à la Boston Museum School avant d’entreprendre un voyage en Europe, pour y suivre l’enseignement
du peintre Oskar Kokoschka (1886-1980). Il reviendra aux Etats-Unis au bout de quinze jours.
1965 : David Lynch s’inscrit à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie. Il y découvre des artistes
qui ont marqué sa carrière artistique: Edward Hopper, Francis Bacon, Jackson Pollock.
1967 : Présentation de son premier court métrage, Six Men Getting Sick, lors du concours de fin d’année à la Pennsylvania
Academy of Fine Arts.
1970 : Il quitte Philadelphie pour Los Angeles, afin de suivre des cours de cinéma à l’American Film Institute’s
Center for Advanced Film Studies.
1977 : Premier long métrage Eraserhead, après 7 années de préparation.
1980 : Deuxième long métrage Elephant Man, qui le fera connaître auprès du grand public.
1983-1992 : The Angriest Dog in the World, bande dessinée publiée dans l’hebdomadaire L.A. Reader.
1984 : Sortie de Dune, film de science fiction, après trois ans de tournage.
1986 : Sortie du film Blue Velvet, qui marque un nouveau départ pour David Lynch.
1990 : David Lynch remporte la Palme d’or à Cannes pour Sailor et Lula.
Réalisation des série Twin Peaks (1 pilote et 29 épisodes), On the air et Hotel Room.
1997 : Sortie du film Lost Highway, grand succès critique.
1999 : Présentation du film Une Histoire Vraie au festival de Cannes en compétition officielle.
2000 : Il découvre la ville de Lodz en Pologne, dans laquelle il fera de nombreuses photographies.
Il y tournera une partie du film Inland Empire.
2001 : Prix de la mise en scène pour Mulholland Drive, au festival de Cannes. Sortie de Blue Bob, album de 12 titres réalisé par
Lynch et John Neff. Lynch y joue entre autres de la guitare, et de la batterie.
Lancement du site internet davidlynch.com.
2006 : Inland Empire est présenté au Festival de Venise, hors compétition.
Il reçoit un Lion d’Or pour l’ensemble de son œuvre.
2007 : Exposition The Air is on Fire, présentée à la Fondation Cartier à Paris. Première exposition d’envergure consacrée à
son travail plastique (peintures, photographies, dessins). Dès lors, il fera l’objet de nombreuses expositions internationales.
Début de son travail lithographique à l’atelier Idem, dans le quartier Montparnasse à Paris.
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2009 : Exposition Dark Splendor au Musée Max Ernst à Bruhl, Allemagne.
Exposition The Air is on Fire, Cultural Foundation Ekaterina à Moscou, Russie.
2010 : Exposition I Hold You Tight au Musée Jenish à Vevey, Suisse.
Exposition Lithos 2007-2009 au Musée du dessin et de l’estampe originale à Gravelines, France.
2011 : Sortie de l’album Crazy Clown Time, premier album studio.
Inauguration du club Le Silencio à Paris, conçu par David Lynch, de l’architecture intérieure au mobilier.
Exposition Works on Paper à la Galerie Item, Paris.
2012 : Exposition Man Waking From Dream, au Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) d’Auvergne,
à Clermont-Ferrand. Exposition Chaos Theory of Violence and Silence, La Foret Museum à Tokyo, Japon.
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9.
LE MUSÉE
Le Centre de la Gravure est un des plus beaux musées subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Loterie Nationale,
la Région wallonne et la Ville de La Louvière. Créé en 1984, installé rue des Amours en 1989, totalement rénové et agrandi en
2010/2011.
Le Centre est un lieu d’art contemporain dédié à la gravure et à l’imprimé, situé à 40 minutes de Bruxelles.
• Surface d’expositions temporaires : 1.200 m2
• Collections : 11.000 œuvres de plus de 1.340 artistes
• Nombre d’ouvrages du Centre de Documentation : 10.250
• Depuis l’ouverture du Centre au 10 rue des Amours en 1989: organisation de plus de 120 expositions intra muros.
• Sur une année, 21.456 personnes ont visité des expositions organisées par le Centre de la Gravure en extra-muros.
• Nos collections voyagent à Paris, Bruxelles (Flagey, Bozar, …), La Haye, Rouen, Gijon, Ljubljana…
• Production de dizaines d’expositions pour d’autres institutions (Museo de Arte Contemporáneo - Santiago du Chili, Centrum
Kultury «Zamek » - Poznan, et en Belgique : Bozar, Flagey, Botanique…)
• Edition d’une soixantaine de publications (catalogues, cahiers d’expos)
• Le Musée dispose d’un vaste atelier doté d’une presse taille-douce, tables d’encrage, claies de séchage, d’un espace
de projection, une salle de conférence, des espaces de collection, deux terrasses ...
• Quelques chiffres de fréquentation d’expositions intra muros des années précédentes :
Cuba s’affiche - 7.352 personnes / Un combat, des symboles. Un siècle d’affiches politiques en Europe - 8.803 personnes /
Cris et Chuchotements - 5.908 personnes / Un siècle de collage en Belgique - 9.850 personnes / L’affiche chinoise - 6.096
personnes...
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Photos:Vincenzo Chiavetta, Meno, Evrard , Centre de la Gravure.
10.
INFOS PRATIQUES
Le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée tient à remercier tout particulièrement
les personnes et institutions qui ont permis de mener à bien cette manifestation:
David Lynch pour sa confiance et son enthousiasme
Patrice Forest directeur de Item editions, sans qui ce projet n’aurait pu aboutir
La Fédération Wallonie-Bruxelles,
La Ville de La Louvière,
La Province du Hainaut,
Le Centre culturel régional du Centre,
L’Ambassade des Etats-Unis,
Le Centre de prêt de Naninne,
Prométhéa asbl,
Fadila Laanan Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’égalité
des Chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Jacques Gobert Bourgmestre de La Louvière
Jean Degré Président du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée
Cette manifestation a bénéficié en outre du soutien
de l’Ambassade des Etats-Unis et de la société Zumtobel.
Nos partenaires médias et diffusion : La Première, Pure FM, La Libre Belgique, Let’smotiv, Culture et Promotion.
Notre partenaire pour le vernissage: Absolut Vodka.
Le Centre de la Gravure bénéficie du soutien permanent de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
de la Loterie nationale, de la Région wallonne et de la Ville de La Louvière.
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Catherine de Braekeleer, Directrice . T: 064 27 87 20
Commissaires de l’exposition: Catherine de Braekeleer et MarieVan Bosterhaut
Contact presse: Bénédicte du Bois d’Enghien et Julie Scouflaire. T: 064 27 87 22
[email protected]
Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de la Fédération Wallonie-Bruxelles
10 rue des Amours - 7100 La Louvière - Belgique
T: 064 27 87 27 - F: 064 27 87 29
Site internet: www.centredelagravure.be

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