Abri de jardin

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Abri de jardin
Abri de jardin
DES RECOMMANDATIONS
CONSTRUCTION MODESTE, MAIS VRAI PROJET
Aussi modeste qu’il puisse paraître, l’acte d’implanter un abri de jardin dans un jardin privé, ou une parcelle de jardins
ouvriers, n’est pas anodin. Bien que de façon moindre, ces cabanons participent, tout comme les constructions plus
importantes, à la constitution du paysage urbain, tout particulièrement dans les quartiers résidentiels peu denses.
Si ces édicules sont le plus souvent l’expression d’un besoin en terme de fonctions, il doivent également être le fruit
d’une réflexion en terme de projet, garante de qualité d’usages, de qualité spatiale et esthétique.
L’INTÉGRATION AU SITE
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Force est de constater que les quartiers récents
des villages se situent le plus souvent en
périphérie, et à l’origine de nouvelles limites
urbaines.
Si la recherche de qualité architecturale se
fait sentir au droit de la voie publique -côté
“face”-, il est important de ne pas négliger
l’impact visuel de toutes les constructions,
grandes ou petites, qui se répartissent sur
l’espace de la parcelle -côté “pile”- ; un chemin
rural, une route de campagne, peuvent donner
à voir ce lieu subtil de contact entre le bâti et le
paysage ouvert, et l’abri de jardin doit trouver
sa place, aussi modeste soit elle, dans cette
frange...
Éviter de faire concurrence à l’habitation : l’abri de jardin est un élément de valorisation de la parcelle, et
non une construction principale; il doit rester ingénieux, mais modeste.
Essayer de regrouper les volumes bâtis présents sur la parcelles dans un jeu d’emboîtement continu
(maison / appentis / abri de jardin / serre...).
Utiliser les éléments végétaux du jardin pour créer des volumes de liaison quand le bâti ne le permet pas
(contact avec une haie, un verger ou un simple arbre, une treille...).
Utiliser le cabanon comme un support de composition des autres éléments du jardin (alignement et
continuité avec la clôture, appui pour un portail d’accès à la rue, support pour une treille, un portique ou
un portillon séparant une cour avant et un jardinet arrière...).
Choisir une implantation qui permette d’optimiser au maximum l’espace libre dans un souci d’économie.
Éviter l’échantillonnage de styles entre les différents éléments bâtis de la parcelle.
Éviter l’échantillonnage de matériaux et couleurs sur l’ensemble des éléments construits de la parcelle.
Rechercher la sobriété, dans la forme, les matériaux, les couleurs.
UN EXEMPLE
Les abris des jardins familiaux du Parc départemental des Lilas à Vitry-sur-Seine (94). Conception : M. Leroy, architecte.
RÉGLEMENTATION
L‘installation d’un abri de jardin (démontable ou
non, avec ou sans fondations) peut relever d’une
demande de permis de construire ou d’une
déclaration de travaux, selon le cas (C.F. Code de
l’Urbanisme, articles R 421-1, R 422-2, modifié
par le décret N° 86-516 du 14 Mars 1986).
LA COMPOSITION DE LA PARCELLE
L’abri de jardin a pour fonction première le stockage du matériel de
jardinage pour l’amateur de potager. Il va de soi que dans les jardins
d’agrément, il peut également servir à stocker le matériel d’entretien du
jardin, le mobilier d’extérieur, les éléments de jeux de plein-air... Outre les
facteurs de fonctionnalité (accès, surface, volume...), il est important de
pouvoir envisager la composition de l’espace autour de l’abri-même, afin
que son usage en soit
optimisé, mais également
que son implantation
n’obère en rien les possibilités d’autres activités à
ses abords. On peut, de
plus, envisager l’abri
comme un élément de
structuration de l’espace
du jardin : un volume
bâti sur lequel peuvent
s’appuyer d’autres éléments de composition du
jardin.
Le plus souvent du bois pour les façades et les huisseries et de la tôle pour la toiture : des matériaux économiques et faciles de manipulation pour des constructions sans prétentions.
Entre les abris implantés dos à dos, un
espace permet l’installation de citernes de
récolte de l’eau de pluie des toitures.
Les abris, alignés, créent le lien,
la frange intermédiaire, entre les
quartiers récents et le parc public.
Un espace ménagé entre la
construction et la clôture permet
d’appuyer le portillon d’accès au
jardin, dans un même registre de
matériaux.
Groupés deux à deux et implantés en limite
de parcelle, les abris structurent un chemin
d’accès piétons tout en signifiant la limite
entre le domaine du promeneur, et l’intimité
du jardinier. Cet effet est accentué par la
«porte-paravent» de l’édicule qui se déploie
le long de la clôture, dans le prolongement de
la façade latérale. Les matériaux, mis en
œuvre de façon contemporaine, restent les
matériaux traditionnels du cabanon.
Il nécessite un dépôt de demande de permis
de construire :
- s’il y a création d’une surface hors œuvre brute
supérieure à 20 m2,
- s’il est créé sur un terrain nu, ou concernant
un bâtiment inscrit à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques, ou
enfin s’il y a changement de destination d’une
construction, et ce quelle que soit la surface
hors œuvre brute créée.
Il nécessite un dossier de déclaration de travaux :
- si sa construction a pour effet de créer sur un
terrain supportant déjà un bâtiment, une sur
face de plancher hors œuvre brute inférieure ou
égale à 20 m2, et ce sans changer la destination
de l’existant.
Dans tous les cas, il est soumis aux règles
d’urbanisme en vigueur sur la zone concernée
(POS, PLU,...).
CAUE 77 - En 2 mots - Décembre 2002 - n°94
CAUE 77 - En 2 mots - Décembre 2002 - n°94
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Marianne SOUQ, Paysagiste.