Magazine SaiSOn 2015 - nUMÉRO 5 - XBoard www.gitana
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M a g a z i n e S AI S O N 2 0 1 5 - N U M É R O 5 Restez connectés et retrouvez toute l’actualité Gitana sur : gitana-team.com @GitanaTeam SOMMAIRE O5 éDITO O6 HéRITAGE Embarquez dans la légendaire Saga des Gitana et découvrez les grandes dates de cette passion maritime initiée en 1876. 12 INNOVATION Du GC32 Edmond de Rothschild au Multi70, sans oublier le maxi-multicoque en gestation, l’objectif est le même : s’affranchir des flots et voler ! 18 L’esprit d’une équipe Sport mécanique exigeant, la voile de haut niveau réclame une équipe performante derrière tout grand marin ; l’armateur du Gitana l’a compris très tôt, dès les années 2000. 24 PORTRAIT Travailleur assidu doté d’un talent indéniable, Sébastien Josse fait son chemin et prépare son 3e Vendée Globe… Dino Di Meo livre son regard sur ce marin exemplaire. 28 NOUVELLE VAGUE Le Mono60 Edmond de Rothschild est l’un des derniers-nés de la classe Imoca : genèse, caractéristiques techniques, singularités architecturales… 40 L A COURSE Transat Jacques Vabre La 12e édition s’élancera du Havre le 25 octobre et, à un an du Vendée Globe, la course joue à guichets fermés. 48 CORPORATE Le Groupe Edmond de Rothschild une référence dans le monde financier. Relations avec la presse : Zéphyr Communication Tiphaine Combot-Seta +33 (0)6 85 58 53 00 [email protected] S AI S O N 2 0 1 5 Gitana Magazine est édité par Gitana France BSM - Hangar Glorieux 1 56100 Lorient - France Direction artistique : R2 Agence Digitale Rédaction : Tiphaine Combot-Seta Photos : Studios Zedda / Yvan Zedda / [email protected] Illustrations techniques : Bureau d’études Gitana Ont collaboré à ce numéro : Cyril Dardashti et les membres du Gitana Team / Dino Di Meo / Julien Gatillon et le Domaine du Mont d’Arbois / Thierry Leygnac, Bretagne Hélicoptères 3 Édito L’année 2014 a été remarquable et l’audace du Gitana Team récompensée. Le talent de Sébastien Josse associé au savoir-faire de l’ensemble des membres de l’équipe dirigée par Cyril Dardashti a conduit le Multi70 Edmond de Rothschild à la 3e place de la Route du Rhum ; un podium au goût de victoire tant sur le papier, lors du coup de canon, le jeu était déséquilibré. En effet, bien plus que le résultat, il faut retenir la manière : face aux géants de plus de 30 mètres de la classe Ultime, avec ses 21 mètres, Gitana XV faisait figure de petit poucet. Mais l’équipe a su sortir des sentiers battus… D’outsider, notre bateau est devenu l’un des animateurs de cette grande course, tordant ainsi le cou à nombre de préjugés. La volonté d’innover, l’engagement et la détermination de chacun mais surtout le travail d’équipe ont porté leurs fruits. Ces valeurs trouvent naturellement une résonnance en nous, puisqu’elles nous accompagnent dans toutes les activités que nous entreprenons. Fort de cette expérience fructueuse, le Gitana Team aurait pu se reposer sur ses acquis mais a, au contraire, profité de cette dynamique pour accélérer la cadence. Car notre objectif n’est pas de figurer mais bien d’obtenir les meilleurs résultats tout en franchissant des caps technologiques, avec une politique de recherche et développement ambitieuse. Ainsi, en plus des safrans en T testés dès la Route du Rhum, le Multi70 Edmond de Rothschild a été équipé de foils en L. Ces innovations, inédites sur un trimaran océanique taillé pour le large, permettent à notre équipe de figurer parmi les pionniers de la révolution en marche dans la course au large, celle des bateaux volants. Dans la voile, tout comme dans nos activités, rien n’est jamais acquis et l’adaptation est essentielle pour rester performant et leader. L’annonce d’un maxi-multicoque de nouvelle génération de plus de 30 mètres, dont la construction a débuté début octobre pour une mise à l’eau prévue en 2017, s’inscrit pleinement dans cette méthodique montée en puissance. Mais d’ici l’arrivée de cette nouvelle unité aux caractéristiques hors normes, Sébastien Josse et le Gitana Team auront fort à faire et vont se concentrer sur un défi technique et humain tout autant passionnant qu’exigeant. Avec la mise à l’eau du Mono60 Edmond de Rothschild, en août dernier, l’équipe concrétise son retour dans l’aventure planétaire du Vendée Globe. Dès le 25 octobre, elle s’élancera sur la Transat Jacques Vabre, la première confrontation officielle de Gitana 16. Depuis toujours, l’audace et l’esprit d’entreprise animent et guident notre famille. Comme pour toutes nos activités, notre investissement dans la voile s’inscrit sur le long terme. Car si le Gitana Team a vu le jour il y a quinze ans en Bretagne, la passion voile des Rothschild a debuté bien plus tôt ; en 1876 sur les rives du Léman avec Julie de Rothschild, un personnage remarquable et avant-gardiste qui a initié la légende des Gitana. L’année 2016 et le grand rendez-vous du Vendée Globe - dont le départ sera donné le 6 novembre - seront l’occasion de célébrer comme il se doit les 140 ans des Gitana. Un moment fort de notre histoire que nous serons ravis de partager avec vous. Ariane et Benjamin de Rothschild 04 0 5 Héritage Gitana une saga La saga Gitana est née d’une incroyable passion pour la vitesse sur l’eau. de légende Depuis bientôt 140 ans, Gitana évoque d’emblée une lignée de bateaux qui témoigne de la passion d’une famille animée depuis toujours par le goût de l’excellence. Les Rothschild perpétuent une tradition maritime faite de savoir-vivre et d’innovation, de performance et d’audace. 1. Baron Benjamin de Rothschild 2. Gitana 1er du nom 3. Gitana 11 4. Gitana VI 5. Broderie fin XIXe 6. Gitana Senior 7. Équipage Gitana IV 8. GC32 Edmond de Rothschild 9. Baron Edmond de Rothschild 06 0 7 Il était Bien plus qu’un art de vivre une fois... 1876 À la fin du XIXe siècle, le « premier » Baron Edmond de Rothschild avait pris une part déterminante au développement du Yacht Club de France aux côtés de son cousin, le Baron Arthur, du président de la République Félix Faure et de l’explorateur Jean-Baptiste Charcot. Dans les années 1960, le « second » Baron Edmond, son petit-fils, ranime le vif intérêt qu’éprouve sa famille pour les bateaux en le transformant en une véritable passion pour la voile. Il délaisse les bateaux à moteur pour ceux à voiles et ses navires de prédilection seront les monocoques. Edmond de Rothschild donnera naissance à quelques-uns des meilleurs de son temps. De Gitana III à Gitana VIII, issus des cabinets d’architectes les plus en vue, ses unités écument la Manche, l’Atlantique, la Méditerranée et trustent les palmarès : courses du RORC, Giraglia, Nioulargue ou encore la mythique Fastnet Race à l’issue de laquelle Gitana IV battra, en 1965, le record de l’épreuve vieux de 26 ans ! Le Baron Edmond de Rothschild se passionne pour ces grands bateaux sur lesquels l’équipage prend toute sa mesure et c’est dans cet esprit qu’en 1984 il lance L’ histoire des Gitana débute sur les rives du lac Léman avec la Baronne Julie Caroline de Rothschild. Cette femme a certes un caractère bien trempé mais surtout un goût immodéré pour la vitesse, pourvu qu’elle se matérialise dans le sillage d’un bateau. En 1876, elle passe commande d’un bateau aux chantiers Thornycroft de Chiswick. Construite en Angleterre sur les bords de la Tamise, cette première unité sera démontée, mise en caisses, puis définitivement assemblée non loin de Lausanne. À la barre de Gitana premier du nom, une très chic goélette de 24 mètres, l’arrière-grand-tante du Baron Benjamin de Rothschild dépasse la première la barre des 20 nœuds et décroche du même coup le titre de la Yachting Lady la plus rapide sur l’eau : nous sommes le 3 avril 1879. 08 La révolution industrielle est en marche et l’innovation se conjugue à l’époque dans le souffle puissant des machines à vapeur. Dans le fabuleux décor alpin, Gustave Eiffel, lui-même, régate contre les Gitana à bord de son fameux Walkyrie. Réputés très rapides, les contre-torpilleurs français vont bientôt mettre à mal le record de la Baronne de Rothschild. Qu’à cela ne tienne ; elle lance Gitana II, plus grand et surtout plus rapide. À son bord, la Gitane s’adjuge un nouveau record, 26 nœuds et des poussières, près de 50 kilomètres heure. La saga Gitana est lancée et va désormais goûter à l’eau salée car l’écrin bleuté du lac Léman ne suffit plus. la Classe A dite des « Maxi » dont il sera le fondateur et le premier président. Mais son goût pour les beaux bateaux le conduit également vers les 6 mètres jauge internationale (6mJI), de véritables bijoux d’élégance et de rapidité. Gitana Senior, surnommé le Piano, sera le premier de cette lignée, tandis que Benjamin de Rothschild se lancera également dans l’aventure à bord des Gitana Junior I, II et III notamment lors des Régates Royales de Cannes. L’histoire ne serait pas complète sans évoquer Gitana Sixty, un 8mJI lancé en 1986 pour disputer la Coupe du Monde de la série à Cannes et baptisé ainsi pour les 60 ans du Baron Edmond de Rothschild célébrés cette même année. L’équipage composé autour de Benjamin de Rothschild et du barreur Philippe Durr remportera l’épreuve haut la main et le fils offrira ce prestigieux titre à son père. Chaque génération perpétue la tradition maritime et laisse une empreinte singulière. 1. Gitana II amarré à Port Gitana 2. B aronne Julie Caroline de Rothschild 3. Gitana VI 0 9 Quand professionnalisation passion 2015 rime avec Du soutien indéfectible d’armateurs passionnés et du travail acharné d’une équipe sont nées d’inoubliables aventures humaines et des victoires retentissantes : Route du Rhum, Transat Jacques Vabre, Transpacifique, Record New York - San Francisco, Route du Thé ou encore la mythique Transat anglaise… Acteur historique du multicoque à l’échelle mondiale depuis 15 ans, le Baron Benjamin de Rothschild a mué une passion familiale en école de l’excellence. En 2016, la Saga Gitana célèbrera les 140 ans de son incroyable histoire. 1. Gitana X 2. Multi70 Edmond de Rothschild 3. Gitana 13 4 . Gitana Eighty Edmond de Rothschild a transmis le virus de la voile à son fils. Fidèle équipier à bord des voiliers de son père, la navigation, et de surcroît la compétition vélique, sont inscrites dans l’ADN du Baron Benjamin de Rothschild. Mais sa préférence se porte très vite sur les multicoques, de fabuleuses machines qui allient technologie et vélocité et dans lesquelles il perçoit très tôt l’avenir de la voile. Après quelques années de navigation à bord de Force Cash sur les eaux du lac Léman, un catamaran de 40 pieds, le Baron Benjamin de Rothschild ne peut résister à l’appel du grand large. Il fait l’acquisition de l’ancien Elf-Aquitaine, un trimaran de 60 pieds qui sera rebaptisé Gitana IX. L’aventure est lancée et l’armateur de l’équipe aux cinq flèches ouvre le chapitre des multicoques dans la prestigieuse histoire maritime de sa famille. Dans les années 2000, Gitana X, Gitana 11 ou encore Gitana 12 compteront parmi les grands animateurs des belles heures de la classe Orma. Mais cette notoriété dépassera bientôt les frontières hexagonales avec la campagne de records du maxi-catamaran Gitana 13 sur 10 toutes les mers du globe ou, dans un tout autre style, les quatre années de participation de l’Extreme 40 Edmond de Rothschild au circuit international des Extreme Sailing Series. L’année 2010, avec l’ouverture de la Route du Rhum aux multicoques de la classe Ultime, renoue avec le gigantisme. Gitana 11, le trimaran devenu légendaire après sa victoire éclatante dans la Route du Rhum 2006, sera allongé à 77 pieds (contre 60 à l’origine) pour intégrer cette catégorie. C’est à cette même période que démarre la construction du MOD70 Edmond de Rothschild, rebaptisé depuis Multi70 en raison de la fin des Multi One Design. En 2013, c’est au tour des bateaux volants de faire leur entrée dans le nautisme ; un virage technologique que l’équipe fondée par le Baron Benjamin de Rothschild ne manquera pas. Non seulement avec les modifications apportées au Multi70 Edmond de Rothschild mais aussi par l’acquisition d’un GC32, petit catamaran volant de 32 pieds qui incarne parfaitement la révolution en marche. Mais si le multicoque demeure le support fétiche de l’écurie, quelques monocoques ont su y trouver leur place. Une « entorse » consentie pour la beauté de la course que l’on surnomme l’Everest des mers et le défi humain et sportif qu’elle représente : le Vendée Globe. Ainsi, durant l’hiver 2006-2007, un 60 pieds de la classe Imoca est construit dans le plus grand secret en Nouvelle-Zélande. Lancé en juillet 2007, le voilier sera baptisé Gitana Eighty en hommage au père du Baron Benjamin de Rothschild, Edmond de Rothschild, qui aurait fêté ses 80 ans lors de sa mise à l’eau. Cette année, un monocoque flambant neuf, signé par l’architecte Guillaume Verdier et construit par le chantier Multiplast de Vannes, fait également son entrée au sein de la flotte Gitana. C’est à la barre de ce voilier de dernière génération que Sébastien Josse défendra les couleurs du Groupe Edmond de Rothschild lors du prochain tour du monde par les trois caps sans escale et sans assistance, dont le départ est prévu le 6 novembre 2016. 1 1 INNOVATION FOIL Attitude Aller toujours plus vite, tel est le leitmotiv des équipes de course au large. En 2013, les AC72 - ces catamarans ailés de l’America’s Cup - ont définitivement propulsé les multicoques dans une nouvelle ère : celle des bateaux volants. Bénéficiant du savoir-faire et de l’expérience des équipes de la Coupe dans ce domaine, le Gitana Team s’est lancé dès 2014 dans l’aventure mais avec pour ambition le grand large ! 12 1 3 Voler… telle est l’obsession qui agite la planète voile ! L’idée n’est pas nouvelle - puisque les archives des premiers bateaux volants remontent aux années 1920 - mais il aura fallu attendre ce 7 septembre 2012 dans la baie d’Auckland en Nouvelle-Zélande pour que s’ouvre incontestablement l’ère des bateaux volants. De la concurrence féroce que se livrent les équipes de l’America’s Cup sur les recherches technologiques et architecturales sont nés les AC72, ces catamarans ailés à l’origine de la révolution en marche. La voile, et plus précisément la course au large, est en pleine révolution. Nous sommes en train d’écrire un nouvel alphabet et nous en sommes à la lettre A. Baron Benjamin de Rothschild 2014 Premiers pas vers un trimaran océanique volant Tandis que le Multi70 Edmond de Rothschild est amarré depuis quelques jours à Itajaí après une traversée victorieuse sur la Jacques Vabre 2013, l’ambition d’un trimaran océanique volant est déjà dans tous les esprits du Gitana Team. Mais le temps de chantier dont l’équipe dispose l’hiver suivant n’est pas suffisant pour réaliser et mettre au point l’ensemble des modifications imaginées - nouveaux safrans, foils de dernière génération, travail sur le plan de voilure avant le départ de la Route du Rhum en novembre 2014. Multi70 Edmond de Rothschild, un laboratoire d’essais à grande échelle Entrepreneurs de renom et grands amateurs de technologie, Ariane et Benjamin de Rothschild n’ont pas hésité à soutenir l’équipe lorsque celle-ci a choisi de sortir des sentiers battus sur la Route du Rhum 2014. Face à un plateau de géants des mers mesurant de 30 à 40 mètres, le Gitana Team a en effet 14 misé sur l’ajout de safrans en T sur son trimaran de 21 mètres pour tenir tête à ses concurrents aux dimensions hors normes ; un remake de David contre Goliath qui s’est soldé par une très remarquée 3e place de Sébastien Josse. Les safrans en T du Multi70 Edmond de Rothschild sont le fruit d’une étroite collaboration entre le bureau d’études Gitana, l’architecte Guillaume Verdier et les membres de Team New Zealand que sont Jamie France, Bobby Kleinschmit, ainsi que la société Pure Design. « L’objectif de ces safrans Sébastien Josse de flotteurs, dotés de plans porteurs, est de diminuer le tangage du bateau dans la mer. Cette plus grande stabilité permet un gain significatif sur la vitesse moyenne ainsi que dans la conduite du bateau. » L’équipe se rapproche de Guillaume Verdier, architecte français de renom à l’origine des premiers vols de Team New Zealand lors de la dernière America’s Cup. Pour la première phase du projet, il est décidé de mettre l’accent sur les safrans de flotteurs. Au cours de l’hiver 2014, ceux qui équipaient le trimaran depuis sa mise à l’eau ont ainsi laissé place à des safrans en T ; des appendices devenus familiers sur des unités inshore (régates en baie, ndlr) depuis la Coupe, mais encore bien singuliers pour un grand multicoque océanique. Safran classique Safran en T Pelle de safran Mèche de safran Élévateur Pelle de safran Flap 1 5 2015 À l’horizon Paré au décollage ! Les appendices testés lors de la Route du Rhum ont montré leur efficacité, comme en témoigne la 3e place du Multi70 Edmond de Rothschild face à la concurrence XXL, et ont conforté les choix de l’équipe. La phase 2 du projet initial pouvait dès lors démarrer. Au cours de l’hiver 2015, le trimaran est équipé de foils asymétriques - L à bâbord et C à tribord - et de safrans en T plus volumineux. « Sustenter un trimaran de 70 pieds au large et en solitaire Sébastien Josse est déjà un vrai challenge mais le faire voler est encore autre chose ! Avec cette version 2015, nous entrons dans une autre dimension, une période de mise au point et de tests indispensables pour la suite des projets du Gitana Team. Les études et simulations théoriques sont capitales mais elles ne seront jamais suffisantes car rien ne remplace la pratique. Nous avons une chance incroyable de pouvoir tester les pistes architecturales au réel sur le Multi70 Edmond de Rothschild. » Des foils asymétriques pour poursuivre les recherches Courant 2015, fort de quelques semaines de navigations test variées, Sébastien Josse dressait un premier bilan : « À ce jour, nous sommes satisfaits par le comportement du bateau mais pas encore par les vitesses de pointe atteintes. Les tests vont donc se poursuivre jusqu’à ce que nous atteignions l’ensemble des objectifs que nous nous sommes fixés. Mais les sorties réalisées au large de Lorient n’ont pas été un coup d’épée dans l’eau, loin de là car elles ont été riches en enseignements » confiait le skipper Edmond de Rothschild, avant de détailler les points positifs de cette deuxième phase d’essais : « Lors du chantier d’hiver, nous avions retravaillé les safrans en T avec lesquels j’avais traversé sur la Route du Rhum. La modification des pelles de ces profils a engendré des problèmes de symétrie. Ce qui a eu pour conséquence directe une tendance à « caviter » au-delà des 35 nœuds. En gros, une bulle d’air se formait sur le profil et le rendait inutilisable. Nous avions identifié ce défaut dès les premières sorties, et c’était d’ailleurs le cas lors du Tour de Belle-Ile, mais depuis, l’équipe a revu cela et tout est rentré dans l’ordre. C’est l’un des succès de notre deuxième phase de développement. Puis, ces navigations nous ont permis de vérifier nos données théoriques sur les différences de comportement du bateau 16 avec le foil en L ou le foil en C. Et pour l’heure, la voie dans laquelle nous souhaitons continuer nos investigations est celle du foil en L. 2017 Le 11 mai dernier, Cyril Dardashti - Directeur de Gitana - annonçait le lancement de la construction d’un maxi-multicoque de nouvelle génération de plus de 30 mètres. Les observateurs comprenaient alors mieux la logique appliquée par le Gitana Team depuis plusieurs mois ; celle d’une méthodique montée en puissance. Car les séries de tests réalisées sur le trimaran de 70 pieds permettent aux architectes et au design team de Gitana de valider à grande échelle les appendices et systèmes qu’ils souhaiteraient installer sur le futur maxi-multicoque Gitana. Sébastien Josse, skipper Edmond de Rothschild « La pratique est toujours bien plus intéressante que la théorie et nous avons une chance immense de pouvoir faire nos essais quasiment à l’échelle 1. Cela nous fait non seulement gagner un temps précieux dans l’élaboration du projet du maxi-multicoque Gitana, mais ce sera aussi un atout non négligeable lors de la phase de mise au point de ce nouveau géant. Les plans de formes du bateau sont en cours de finalisation mais pour ce qui est des appendices, nous avons plus de temps avant de devoir figer nos choix. Car il faut rappeler que la première ligne du cahier des charges stipule la conception d’un maxi-multicoque polyvalent capable aussi bien de naviguer que de voler lorsque les conditions et les allures le permettent . » La construction de cette nouvelle unité - un plan signé par Guillaume Verdier et ses collaborateurs - débute en octobre 2015 au sein du chantier Multiplast de Vannes pour une livraison prévue au printemps 2017. GC32 L’appendice qui équipe actuellement le flotteur bâbord va être revu dès cet automne pour naviguer rapidement avec une V2. » Foil en C Foil en L Le foil en C est un appendice très efficace hydrodynamiquement car il génère très peu de traînée. Sa capacité à générer de la portance verticale n’est plus à démontrer mais si nous nous intéressons au vol, il manque de stabilité. Le foil en L génère une traînée importante mais assure une grande stabilité et donc un gain important sur la traînée de la plate-forme. Mais nous manquons encore d’informations sur le comportement du bateau dans la mer avec ce type d’appendices. Edmond de Rothschild Acquis en janvier 2015, ce catamaran volant est le support idéal pour appréhender la navigation en vol en équipage. Longueur hors tout : 12 m avec le bout-dehors Longueur coque : 10 m L argeur : 6 m Hauteur du mât : 16,50 m Tirant d’eau : 2,10 m Shaft Shaft éplacement (Poids) : D 750 kilos ppendices : A foils en L et safrans en T Surface Grand-Voile : 60 m² Surface Jib : 23,50 m² Surface Gennaker : 90 m² rchitecte : Martin Fischer, A sur une idée de Laurent Lenne TIP TIP Coude (Spigot) 1 7 GITANA TEAM L’esprit d’une équipe Soutenu et largement inspiré par ses armateurs - entrepreneurs de renom férus de technologie - , le Gitana Team n’hésite jamais à sortir des sentiers battus, comme ce fut le cas sur la Route du Rhum 2014, conscient que l’excellence ne peut s’atteindre sans un minimum de prise de risques et d’audace. Cyril Dardashti, directeur général Lorient la base : the place to be ! En 2011, l’équipe dirigée par Cyril Dardashti pose bottes et cirés à Lorient (Bretagne, Morbihan). Bénéficiant d’une plate-forme technique de plus de 1 000 m2 sur la presqu’île de Keroman, le Gitana Team a ainsi fait le choix de la performance en se rapprochant du pôle nautique d’excellence développé par le pays lorientais en lieu et place de l’ancienne base des sous-marins de Keroman. Cette dernière avait été construite par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale avant de devenir la propriété de la Marine Nationale jusqu’en 1997. Depuis, le site a bénéficié d’un coup de jeune et peut aujourd’hui se prévaloir d’une reconversion réussie. Ainsi, sur les 26 hectares que compte Lorient La Base, témoignages du passé et structures modernes cohabitent en toute harmonie. Ces dernières abritent les plus grandes écuries de course françaises, mais également des entreprises de pointe de la filière nautique ou encore la Cité de la Voile Éric Tabarly, musée ouvert en 2008 entièrement dédié à la course au large. N ous sommes à l’aube du XXI e siècle lorsque le Gitana Team voit le jour. Le Baron Benjamin de Rothschild propulse la passion initiée par ses aïeux plus d’un siècle auparavant dans la compétition de haut niveau. L’équipe, dont les emblèmes seront naturellement les cinq flèches de la famille Rothschild, est construite à l’image d’une véritable écurie automobile, ce qui, à l’époque, marque une incontestable évolution dans le monde de la course au large. L’objectif est simple : réunir des savoir-faire et des compétences, dans un cadre structuré et professionnel, afin de permettre aux marins de se consacrer pleinement à leur discipline. Au sein du Gitana, chaque corps de métier est un maillon essentiel de la chaîne. Imaginer, créer, modifier, réparer : tel est le quotidien des membres du Gitana. Au sein de la base technique de l’équipe, une vingtaine de personnes œuvrent tout 18 au long de l’année sur les prototypes de la flotte Gitana. Tous les domaines de compétences sont ici représentés : architecture, ingénierie, matériaux composites, hydraulique, gréement, accastillage, électronique et informatique embarquées… De la capacité de ces véritables orfèvres de la construction navale à travailler ensemble au service d’un collectif dépend bien souvent la réussite des projets sportifs. Car la conception et la préparation d’un bateau de course sont tout aussi essentielles à la performance que la navigation ou la stratégie. Si c’est bien sur l’eau que les victoires se concrétisent, c’est tout d’abord à terre qu’elles se construisent. 1 9 Le tableau de chasse du Gitana Team IMOCA 60 - Gitana Eighty 2007 Vainqueur de la Transat BtoB 2008 Vainqueur de la Transat Anglaise (Plymouth - Boston) MULTI70 Edmond de Rothschild 2014 2014 3e de la Route du Rhum 8 j 14 h 47 min 9 sec Vainqueur du Trophée Azimut 2013 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre 11 j 5 h 3 min 54 sec 2013 Vainqueur de la Route des Princes 2013 Vainqueur de l’ArMen Race Vainqueur du Tour de Belle-Ile 2012 & 2015 2012 2e de la Krys Ocean Race G CLASS, RECORDS - Gitana 13 2008, détenteur de la : Route de l’Or (New York - San Francisco) 43 j et 38 min Route du Thé (Hong Kong - Londres) 41 j 21 h 26 min 34 sec TransPacifique (San Francisco - Yokohama) 11 j 12 min 55 sec EXTREME SAILING SERIES Edmond de Rothschild 2009 à 2012 Vainqueur du Grand Prix de Nice 2012, du Grand Prix de Muscat (Oman) et de Nice 2011, du Grand Prix de Sète et de Kiel 2010, du Grand Prix de Venise et d’Amsterdam 2009 2009 2010 2011 2e du championnat annuel (3 e en 2012) 20 ORMA 60 - Gitana 11 2006 Vainqueur de la Route du Rhum (Saint-Malo - Pointe-à-Pitre) 7 j 17 h 19 min 6 sec Recordman de la course jusqu’en 2014 2005 & 2007 2e de Transat Jacques Vabre (Le Havre - Salvador de Bahia) 2 1 Les Travailleurs de l’ombre Les « matheux » Sébastien Sainson, architecte Antoine Koch, architecte, responsable du bureau d’études Les « experts » David Boileau, boat Captain, spécialiste de l’accastillage et de l’hydraulique Découvrez les membres de l’équipe dans les épisodes de notre websérie Sur Benoit Piquemal, spécialiste de l’électronique et de l’informatique embarquée gitana-team.com Alain Collecchia, spécialiste de l’accastillage et de l’hydraulique Armand de Jacquelot, architecte Julien Marcelet, architecte Marine Villard, architecte Les « strateux » Hubert Corfmat, responsable d’atelier, spécialiste des matériaux composites et de la peinture Pierre Tissier, directeur technique yril Ducrot, logisticien technique, C préparateur Nathalie Barbedet, secrétariat et comptabilité Bretagne Yann Le Govic, spécialiste du gréement et des voiles Olivier Douillard, en charge des voiles et de la performance Les « boss » Cyril Dardashti, directeur général Sébastien Josse, skipper Olivier Staub, Marie Dixneuf et Pierre Le Diberder, spécialistes des matériaux composites Didier Bottgé, président Nathalie Declère, comptabilité Genève 22 2 3 PORTRAIT Sébastien Josse par Dino Di Meo Né le 31 mars 1975 Premiers bords : Nice Port d’attache : Clohars-Carnoët (29) En 2002, mes 64 jours de course sur le Trophée Jules Verne m’ont convaincu que j’étais fait pour être en mer. Rarement un mot plus haut que l’autre, tout dans la discrétion et l’efficacité. Sébastien Josse, 40 ans, grandit sûrement dans le milieu de la course au large. N é à Montereau-Fault-Yonne mais plus sûrement niçois de cœur - la famille Josse s’y installe alors qu’il a 5 ans - , le minot se passionne pour la voile grâce à son père avec lequel il traverse l’Atlantique vers les Antilles. Il a 18 ans. L’aventure le pousse à prendre une année sabbatique dans les îles. En fait, le gamin du sud se verrait bien marin. à son retour en 1997, il emboîte les pas de deux autres sudistes du circuit, Franck Cammas et Nicolas Bérenger, et décide de se rendre à Port-la-Forêt, où il tente sa chance au Pôle Finistère Course au Large. Il dispute le Challenge Espoir Crédit Agricole qu’il remporte. Il obtient le droit de s’aligner une saison complète en Figaro. La Solitaire qui suit s’offre à lui et le sacre deuxième bizuth. Quatre ans plus tard, il remporte la deuxième étape sur Créaline et termine deuxième de l’épreuve. Ascension fulgurante pour un marin qui se voit tout de suite offrir la possibilité de flirter avec les mers du Sud. Bruno Peyron lui ouvre la voie et l’embarque sur son maxi-catamaran Orange en 2002. « Le Jules Verne, c’était ma première expérience de tour du monde, rappelle Sébastien. Nos 64 jours de course m’ont 24 convaincu que j’étais fait pour être en mer. » Les bonnes expériences vont se succéder pour lui. Tout d’abord avec Isabelle Autissier, avec laquelle il termine 5 e de la Transat Jacques Vabre, puis un premier Vendée Globe sur VMI, tour du monde qu’il termine à la cinquième place. Pendant ce périple en solitaire, Josse est encore en mer lorsque la banque hollandaise ABN AMRO lui propose la barre d’un monocoque pour disputer la prochaine Volvo Ocean Race. « Après des années en solo, je me retrouvais à la tête d’un équipage de jeunes et je ne pouvais plus uniquement me soucier de moi, dit-il. Je découvrais également un autre monde de la course - celui des Anglo-Saxons et une nouvelle manière de gérer les projets. » Il finira quatrième. Puis, son deuxième Vendée en 2008 avec « BT » se passe moins bien. Tandis qu’il bataille aux avant-postes après une très bonne première partie de course, il est contraint à l’abandon suite à une série de problèmes techniques. 2 5 Après plus de dix années menées tambour battant, Sébastien Josse va connaître une attente de deux ans. C’est alors que son chemin croise celui d’Ariane et de Benjamin de Rothschild. Les armateurs du Gitana Team sont à la recherche d’un nouveau skipper. Le spécialiste du monocoque se retrouve propulsé aux commandes d’un multicoque. Pratiquement un départ à zéro. « Ils m’ont vraiment donné ma chance, reconnaît-il. Avec mon étiquette de monocoque tour-du-mondiste, ce n’était pas gagné de miser sur moi mais ils n’ont pas hésité. » Avec une année 2012 en équipage à faire des transats et le tour de l’Europe, et une saison suivante axée sur le double et qui se soldera par une victoire dans la Jacques Vabre avec Charles Caudrelier, Josse fait ses armes crescendo et monte en puissance. « J’ai appris le multicoque chez Gitana en équipage, puis en double… des conditions idéales pour prendre la mesure du bateau et s’élancer en solo », rappelle Sébastien Josse. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe ultra performante... Et pour s’aligner sur sa première transatlantique en solitaire et en multicoque, le Niçois va disposer d’une monture certes plus petite que celles de ses concurrents, mais surboostée car dotée d’appendices novateurs. La nouvelle technologie des safrans en T, installée sur le Multi70 Edmond de Rothschild selon les plans de l’architecte Guillaume Verdier et des membres du Team New Zealand - finalistes de la dernière America’s Cup - semble efficace. « L’idée, ce n’était pas de faire voler le bateau en solo, mais de limiter la traînée. On a des foils à l’avant pour enfoncer l’arrière du flotteur, les safrans en T à l’arrière pour le soulager. On gagne en vitesse et en stabilité ». Convaincu que le concept représente l’avenir de la voile, Josse apprend la maîtrise d’un système révolutionnaire. Sauf que le bateau a été conçu pour naviguer en équipage. En solo, se trouver à 5 mètres de l’écoute est un stress en soi. « On se rend vite compte qu’on n’est qu’un petit bonhomme 26 De 2011 à 2015 Avec Gitana 11 2011 Vainqueur du Tour de Belle-Ile 2 h 42 min Vainqueur de l’ArMen Race 14 h 5 min 2e du Record SNSM 2e de la Rolex Fastnet Race en temps réel & Dates Palmarès sur un bateau de 21 mètres surpuissant et instable, reconnaît-il. Je ne suis pas surhumain, je sais où s’arrête mon seuil de compétence. Mais tout ça, ça se travaille. Les premières fois, seul à 30 nœuds, on n’est pas rassuré. Maintenant, c’est normal ! » Sa troisième place dans la Route du Rhum à l’automne dernier, juste derrière les deux grands ultimes de Loïck Peyron et Yann Guichard, est un exploit qui n’est pas passé inaperçu dans le milieu. Comme si Josse venait enfin de prendre un galon mérité. À l’aise sur une, deux ou trois coques, son petit gabarit a changé de dimension d’un coup, même si avec sa discrétion habituelle il nie les faits. De toute façon, Sébastien Josse n’a pas le temps de se reposer sur ses lauriers. Depuis son retour des Antilles en novembre dernier, il mène sa bataille sur deux fronts avec la même motivation qu’il y a quinze ans. Avec les membres du Gitana, c’est en parallèle qu’il travaille sur le projet d’un nouveau maxi-multicoque, passant des heures sur Skype avec Guillaume Verdier, l’architecte de cette future unité. Mais sa priorité est d’ores et déjà tournée vers les Sables-d’Olonne, d’où sera donné le départ du Vendée Globe le 6 novembre 2016. Après son abandon dans ce tour du monde sans escale et sans assistance, il entend y retourner de belle manière. « C’est un gros investissement mental, confie-t-il. Le monocoque a été mis à l’eau en août et depuis, chaque minute est consacrée à la préparation du Vendée Globe. » Dès le 25 octobre, Sébastien pourra tester le Mono60 Edmond de Rothschild dans la prochaine édition de la Jacques Vabre, en reconstituant son duo gagnant avec Charles Caudrelier. « Je suis un privilégié, dit-il. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe ultraperformante et capable d’une puissance de feu impressionnante, mais aussi, et bien sûr de bénéficier du soutien d’un armateur passionné et engagé qui nous donne les moyens de nos ambitions ». Un confort qui lui permet de confirmer tranquillement une maturité indéniable. De 1997 à 2009... 1997 1998 Vainqueur du Challenge Espoir Crédit Agricole 2005 5e du Vendée Globe à bord du 60’ VMI 2006 4e de la Volvo Ocean Race à bord d’ABN Amro 2 (record des 24 h en monocoque) 2007 Vainqueur de la Rolex Fastnet Race avec Vincent Riou 2e bizuth de la Solitaire du Figaro Vainqueur du Championnat de France Espoir Solitaire 1999 4e de la première étape de la Mini Transat 2001 2e de la Solitaire du Figaro 2e du Championnat de France Solitaire Vainqueur de la Calais Round Britain Race avec Vincent Riou 2007 Participation à The Transat 2009 Vainqueur de la Rolex Fastnet Race à bord du 60’ BT 2002 Co-détenteur du Trophée Jules Verne à bord du maxi-catamaran Orange 2003 Vainqueur de la Rolex Fastnet Race à bord du 60’ VMI Participation au Vendée Globe (2008-2009) 5e de la Transat Jacques Vabre avec Isabelle Autissier ... Vainqueur du Tour de l‘île de Wight à bord du 60’ BT Avec le Multi70 Edmond de Rothschild 2012 Vainqueur du Tour de Belle-Ile 2e de la Krys Ocean Race (New York / Brest) 4 j 22 h 19 min 49 sec 2013 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre 11 j 5 h 3 min 54 sec Vainqueur de la Route des Princes (Tour de l’Europe des multicoques) Vainqueur de l’ArMen Race 2014 3e de la Route du Rhum Destination Guadeloupe 8 j 14 h 47 min 9 sec Vainqueur du Défi Azimut 2015 Vainqueur du Tour de Belle-Ile 2 h 24 min 45 sec (nouveau détenteur du record) 2 7 MONO60 La nouvelle Vague Deuxième IMOCA de la Saga Gitana, le Mono60 Edmond de Rothschild - alias Gitana 16 - a été mis à l’eau en août 2015. Ce plan Verdier-VPLP de dernière génération, dont la barre est naturellement confiée aux mains expertes de Sébastien Josse, est destiné au Vendée Globe ; le célèbre tour du monde en solitaire par les trois caps qui s’élancera des Sables-d’Olonne (Vendée) le 6 novembre 2016. Le dernier-né de l’équipe fondée par le Baron Benjamin de Rothschild ne manque ni de style ni de caractère ! 28 2 9 S’il - vous - plaît, À dessine-moi un… l’automne 2013, quelques jours après l’arrivée victorieuse de la Transat Jacques Vabre à Itajaí, deux projets se dessinent au sein du Gitana Team. Le premier sera de modifier le Multi70 Edmond de Rothschild en le dotant de safrans en T afin de le rendre plus compétitif pour aller défier les géants de la classe Ultime sur la Route du Rhum l’année suivante. Le deuxième part lui d’une page blanche ou presque ! Plonger à nouveau dans l’aventure planétaire du Vendée Globe en imaginant puis en construisant un monocoque de dernière génération typé pour cette course légendaire. En janvier 2014, le projet du Mono60 Edmond de Rothschild était officiellement lancé. Le Gitana Team repartait pour son deuxième « Vendée » tandis que Sébastien Josse se préparait à sa troisième circumnavigation en solitaire ! Carène planante dotée d’une étrave très volumineuse pour augmenter les performances de vitesse du navire, forme de coque dite frégatée (signifie que le livet est moins large que le bouchain) afin de limiter le développé du pont et d’ainsi gagner en légèreté, diminution du franc-bord ce qui accentue la sensation de largeur du bateau, pont plat, cockpit très ouvert et abaissé sans oublier les dérives foil… Le Mono60 Edmond de Rothschild ne manque pas d’arguments. La météo et le parcours du Vendée Globe pour point de départ Le but étant de fabriquer un bateau capable de remporter le Vendée Globe, rien de plus naturel que d’étudier les conditions météorologiques dans lesquelles il faudra être performant pour gagner. Ainsi, tout démarre par de nombreux routages météorologiques, entendez par là des simulations numériques de routes et de temps en se basant sur les performances escomptées d’un navire. « Le Vendée Globe, avec Sébastien Josse ses 25 000 milles nautiques, est majoritairement une course de portant : 95 % contre 5 % de près ! Il était ainsi acquis que nous cherchions un monocoque adapté à ces allures mais ce seul principe ne suffisait pas pour faire un bateau. Nous avons alors affiné ces routages avec les architectes mais en nous basant sur des routes et des conditions rencontrées réalistes en termes de navigation. Cela nous 30 a conduit à penser un bateau polyvalent au portant et à l’aise dans les phases de transitions, un monocoque un peu plus étroit et plus léger que ses aînés de nouvelle génération. » L’expérience de Sébastien Josse sur l’Everest des mers Avec deux participations au Vendée Globe et une Volvo Ocean Race au compteur, le skipper d’Edmond de Rothschild avait une idée relativement précise du bateau « idéal ». La machine et le solitaire devant former un duo harmonieux, il n’y a rien d’étonnant à ce que Gitana 16 ait été fait à sa main (cockpit ouvert et abaissé, ergonomie du plan de pont totalement adapté à son gabarit…). Mais la première ligne du cahier des charges établi avec Antoine Koch, le responsable du bureau d’études Gitana, n’était autre que celle de la fiabilité. Sébastien Josse « Ce monocoque a été imaginé et construit pour le Vendée Globe car même si nous disputerons les courses du calendrier Imoca en 2015 et 2016, le tour du monde est notre objectif. Toute la philosophie du projet repose sur ce postulat de départ. La légèreté est l’obsession de toutes les équipes de la course au large car elle est bien synonyme d’efficacité et donc de performance. Mais dès le début de ce projet et compte tenu de la course majeure que nous visons, la fiabilité a été notre priorité et c’était d’ailleurs la première ligne du cahier des charges. Ma dernière expérience sur le Vendée Globe (sa 2e participation, ndlr) s’est soldée par un abandon suite à une avarie technique, donc je sais pertinemment que pour gagner une course il faut d’abord la finir ! Et puis l’expérience du Multi70 a été très utile car elle a nous permis de « tordre » quelques préjugés. Même si sur le papier, un bateau un peu plus solide et donc un peu plus lourd devrait être moins rapide, dans les faits la confiance que l’on a dans ce bateau nous permet de tirer dessus en toute sérénité. » Le Mono60 Edmond de Rothschild Longueur hors tout : 20,10 m Longueur flottaison : 18,28 m Largeur : 5,70 m Tirant d’air : 29 m Tirant d’eau : 4,50 m éplacement (poids) : D 7.6 tonnes oids du bulbe de quille : P 3 tonnes urface voilure max S au près et au portant : 290 m2 / 490 m2 ombre de voiles N autorisées à bord : 8 (1 grand-voile, 7 voiles d’avant) M2 d’espace de vie : 10 m2 ombre et type de dérives : N 2 dérives foil ource de production S d’énergie à bord : génératrices couplées au moteur diesel + hydro générateurs Architectes : Guillaume Verdier / VPLP Yacht Design (Daniel Capua) ureau d’études Gitana : Pierre Tissier, B Antoine Koch, Armand de Jacquelot et Sébastien Sainson Chantier : Multiplast (Vannes) Safrans : C3 Technologies Dérives : Heol Composites uille : AMPM (La Mothe-Achard) Q Mât : Lorima (Lorient) ébut de construction : septembre 2014 D Mise à l’eau : août 2015 3 1 Les singularités architecturales Dérives foil, comment ça marche ? Étrave plus volumineuse pour augmenter la puissance du bateau Gitana Eighty Gitana 16 Roof aérodynamique et cuvette de pied de mât pour abaisser le gréement Elles sont l’une des grandes nouveautés de cette 5e génération de monocoques Imoca. Depuis leur apparition, les dérives foil font couler beaucoup d’encre et déchaînent les passions... Il y a en effet les sympathisants et les opposants à ces nouveaux appendices qui, de par leur forme, font immanquablement penser aux moustaches d’un illustre peintre espagnol. Évolution architecturale incontestable, les dérives foil sont malgré tout un pari audacieux pour ceux qui ont choisi d’en doter leur monture. Principes et actions : Vent 20-25 nœuds Angle de gîte : 30° Vitesse 18 nœuds Angle de gîte : 25° Vitesse 20 nœuds Nouvelles dérives avec plan porteur (dérives foil) Angle de quille : 38° Arrière ouvert pour faciliter le matossage Poids du bulbe : 3,0 tonnes © Olivier Michon / Gitana SA Dès le premier coup d’œil, le cockpit du Mono60 Edmond de Rothschild attire les regards. Les maîtres mots qui ont guidé sa conception sont sécurité et ergonomie, ce qui va de pair avec la performance. Visite guidée et détaillée avec Sébastien Josse. Comparaison entre Gitana Eighty et Gitana 16 : Gitana Eighty Gitana 16 32 Angle de gîte : 25° Un cockpit recentré et abaissé Cockpit à la loupe Vitesse 20 nœuds Vitesse 22 nœuds Shaft Très ouvert à l’image des VOR de la Volvo « Le rail d’écoute de Grand-Voile Ocean Race du Mono60 Edmond de Rothschild est fixé au plancher, tandis que chez ses concurrents, il forme un arc de cercle qui ferme l’arrière du bateau à environ 80 centimètres du « sol », au niveau du pont. Cette configuration offre un espace de travail optimisé et une zone de matossage arrière à portée d’épaules, sans avoir à grimper les imposants sacs à voile sur le pont. » « Plus le centre de gravité est Ergonomie bas, moins un bateau a besoin d’énergie pour se déplacer et plus il est stable. C’est dans cet optique que nous avons cherché à descendre le centre de gravité au maximum. De là est né le pédiluve sous la casquette. Non seulement il nous permettait d’abaisser cette dernière, et donc de gagner en aérodynamisme, mais également de faire la même chose avec l’accastillage, la goulotte de piano et les autres éléments structurels de cette zone, avec à la clé un gain de poids significatif. Dans le même esprit, le choix a été de faire une goulotte centrale pour le piano et d’ainsi privilégier l’axe navire (étrave - quille - tableau arrière). Dernier avantage de ce pédiluve : nous conservons une hauteur sous barreau importante sous la casquette, ce qui me permettra de manœuvrer debout et non recroquevillé comme mes concurrents. Poussée de la dérive : 2,5 tonnes Coude (Spigot) © Olivier Michon / Gitana SA À l’intérieur, c’est assez épuré. Il n’y a rien de superflu mais je me laisse le temps de faire évoluer l’aménagement avant le départ du Vendée Globe. » « Le fait que le plancher de cockpit Sécurité soit très bas permet d’avoir les filières au niveau du torse, alors qu’en comparaison sur le pont nous avons les filières au niveau des genoux. Cette configuration est un élément de sécurité, notamment par mauvais temps et grosse mer. » TIP L’avis de Sébastien Josse « L’innovation est dans l’ADN du Gitana Team. Alors quand les architectes nous ont proposé ces nouveaux appendices, il n’était pas envisageable de passer à côté même si à ce stade, il y a encore des incertitudes sur leur efficacité. Ces dérives foil restent expérimentales mais nous sommes partis dans cette voie, conscients de cela. Nous savons que, sur le papier, il y a des gains assez conséquents à certaines allures mais aussi des pertes à d’autres. C’est donc une histoire de compromis et nous ne nous interdisons pas de revenir en arrière ou de faire évoluer les formes des dérives selon les résultats de nos navigations. Schématiquement, le bateau est moins performant aux allures serrées (vent de face, près), mais dès que c’est un peu plus ouvert (reaching, travers, portant) et que le foil entre en action c’est vraiment efficace et le différentiel peut aller jusqu’à 2 nœuds. Le Mono60 Edmond de Rothschild est donc vraiment typé pour le Vendée Globe, il est optimisé pour faire des courses où il y a 80 à 90 % de portant et très peu de près. La Transat Jacques Vabre, avec un long golfe de Gascogne au près, peut ne pas être du tout à l’avantage des nouveaux bateaux, d’autant que les bateaux des précédentes générations sont particulièrement bien optimisés et menés par des concurrents très affûtés. » 3 3 Abécédaire de la construction Novembre - décembre 2014/Janvier 2015 Drapages et poses des lisses Une fois les moules pont et coque finis, l’étape suivante consiste à draper différents matériaux dans ces derniers selon une technique complexe qui requiert un grand savoir-faire ; un vrai travail d’orfèvre guidé par les plans des architectes. C’est à l’issue de ces drapages successifs, entrecoupés de cuisson dans des fours haute température, que naîtront parallèlement la coque et le pont. Après de longues heures d’études et de calculs, le dessin est confié à Multiplast qui sera en charge de la fabrication du Mono60 Edmond de Rothschild. L’entreprise présente de sacrés atouts, à commencer par sa proximité puisqu’elle est basée à Vannes sur les bords du Golfe de Morbihan. Mais c’est sa rigueur et son savoir-faire en matière de construction de navire en carbone qui vont convaincre définitivement Cyril Dardashti et Sébastien Josse. « À l’image d’un gâteau qui comprend plusieurs strates, le pont comme la coque connaissent des poses successives qui sont ponctuées par des cuissons pour que l’ensemble prenne. Dans l’ordre, nous avons drapé la première peau (fibres de carbone), procédé à la cuisson de cette première peau, puis posé l’âme (nid d’abeilles) avant une nouvelle couche de carbone. C’est là qu’intervient une nouvelle cuisson pour réaliser le sandwich. Les pièces sont cuites entre 110 et 120°. En effet, comme nous utilisons du tissu pré-imprégné, il faut le cuire pour qu’il durcisse, c’est le principe de polymérisation. À noter que le bateau n’est pas construit selon le même procédé sur toute la longueur (cf. monolithique à l’avant). » « Nous avons effectué des contrôles de qualité - ultrasons et/ou carottages - à chaque étape de construction afin de valider les procédés de fabrication : après la cuisson de la première peau, lors du collage du nid d’abeilles pour vérifier son accroche et enfin après la pose de la peau intérieure et de la cuisson finale. » Onze mois de construction Retour sur les grandes étapes avec Pierre Tissier, directeur technique du Gitana Team et véritable métronome en charge du suivi de construction. +100 personnes impliquées dans le projet 10 000 heures d’études (architectes & bureau d’études Gitana) 150 plans échangés 30 000 heures de construction Septembre 2014 Février 2015 Démoulage pont / coque Après 5 mois de construction et près de 12 500 heures de travail, les équipes de Multiplast procèdent au démoulage du pont et de la coque ; une étape clé du chantier qui propulse le projet dans une phase bien plus visuelle et palpable. « C’est la première fois que nous voyions physiquement et concrètement les formes du bateau, que nous pouvions observer la pièce dans son intégralité et constater l’aspect de surface de fond de coque, qui est un indicateur de qualité important. Nous avons toujours hâte de voir l’état de surface, de savoir si le moule n’a pas marqué la pièce, de pouvoir vérifier qu’il n’y ait pas de défauts et par conséquent si tout est conforme aux plans des architectes .» Mars - Avril 2015 Préformes bois & moules Mise en place du squelette de carbone Pierre Tissier « La construction a débuté en septembre. La première phase est consacrée à la fabrication des moules de coque et de pont, qui sont réalisés en parallèle. » Les cloisons sont des éléments clés dans la construction d’un tel bateau. À l’identique du corps humain et de sa colonne vertébrale, cette structure rigide intervient dans trois fonctions fondamentales : le soutien, la protection et le mouvement. Le greffage des cloisons, qui a d’ores et déjà débuté dans les moules, se poursuit et la cloison du pied de mât rejoint le grand mécano. Cette cloison, qui subit des efforts très importants entre le mât et la quille, a fait l’objet d’une attention toute particulière et a demandé de très longues heures d’études et de construction… presque autant que la coque et le pont ! Découpe et mise en place de préformes en bois pont et coque pour réaliser le moules femelle de deux pièces maîtresses. Bien que plus longs et plus complexes à fabriquer, les moules femelles sont privilégiés car ils offrent un meilleur état de surface extérieur et ce sans trop de finitions supplémentaires. 34 « Il s’agit d’une période de grande précision, durant laquelle les équipes travaillent dans le « ventre » de la machine. C’est la manière dont les cloisons sont agencées entre elles qui détermine la rigidité globale du bateau et son intégrité structurelle, ce qui est un élément essentiel pour la performance. » 3 5 Mai 2015 Assemblage pont / coque Une fois les cloisons de coque et de pont mises en place et greffées, l’équipe procède à l’assemblage proprement dit de la coque et du pont ; bien que des assemblages à blanc aient été réalisés au préalable, cette opération demeure une grande étape du chantier de construction tout autant symbolique que concrète. Dans le jargon de construction navale, on parle de « fermer la boîte ». « Pour le Mono60 Edmond de Rothschild, l’opération s’est révélée plus singulière que d’habitude : le bateau est en effet coupé au milieu du franc-bord dans le sens horizontal sur toute sa longueur. La moitié de la coque est donc dans le pont alors qu’habituellement c’est un vrai assemblage pont coque avec un greffage au niveau du livet. Sans trop entrer dans les détails, ce choix est principalement dû à la forme de la carène et au fait que le moule doit servir une nouvelle fois après nous. » Juin - Juillet 2015 Les principaux matériaux Mise en place des ballasts, peinture, mise en place des systèmes peinture et finitions Le Mono60 Edmond de Rothschild désormais assemblé, la construction entre dans sa dernière ligne droite. Le bateau est une véritable ruche où tous les corps de métier des équipes de Multiplast et celles de Gitana doivent cohabiter dans un espace exigu. De l’extrémité du bout dehors à la pointe des safrans, le moindre mètre carré du 60 pieds est occupé : « Ces deux derniers mois sont passés à vitesse grand V et ont été d’une grande intensité. La job list était conséquente : finitions de la boîte composites, mise en places des ballasts et des goulottes, montages à blanc avant le définitif de l’accastillage, l’hydraulique, la mécanique sans oublier le calage des différents appendices (safrans, dérives, etc.), peinture et mise aux couleurs… Les derniers mois de chantier sont toujours délicats à gérer car c’est une période entonnoir avec un planning à respecter au bout. Mais le timing ne doit pas se faire au détriment de la qualité de finition du bateau car les erreurs se payent cash à la sortie. » 7 août 2015 Sortie de chantier ! Après plus de 30 000 heures de construction, le Mono60 Edmond de Rothschild est fin prêt et touche l’eau pour la première fois ! Fibre de carbone Elle se compose de fibres extrêmement fines, d’environ 5 à 10 micromètres de diamètre, et est principalement composée d’atomes de carbone. Ceux-ci sont agglomérés dans des cristaux microscopiques qui sont alignés plus ou moins parallèlement à l’axe long de la fibre. Dans la construction navale - tout comme dans l’aéronautique ou l’éolien par exemple le carbone est particulièrement apprécié pour sa légèreté et sa faible densité par rapport à ses caractéristiques techniques de haute résistance. La structure du bateau est un mélange de deux types de carbone ; le T800 et le T700. Le T800 présente des caractéristiques mécaniques plus élevées en raideur et permet un gain de poids significatif sur l’ensemble de la structure. Tissu préimprégné Le préimprégné est une fibre imprégnée de résine qui va déclencher sa polymérisation, et donc son durcissement, par élévation de la température selon un rythme de cuisson indiqué. GLOSSAIRE de formeS Carène : la carène est la partie de la coque qui se trouve sous la ligne de flottaison. Coque frégatée : une coque est dite frégatée lorsque la largeur maximale ne se situe pas au niveau du pont, mais plus bas. Sur le Mono60 Edmond de Rothschild, cela signifie que le livet est moins large que le bouchain. Livet : ligne formée par l’intersection de la coque et du pont. Bouchain : arête vive située sur la coque et destinée, en faisant décrocher les filets d’eau, à diminuer la surface mouillée dynamique du bateau, et donc la résistance à l’avancement. Franc-bord : distance verticale entre la ligne de flottaison et le pont. Cloisons : éléments de structure transversale, greffés au pont et à la coque, qui coupent la coque dans toute sa largeur. Véritable squelette du bateau, elles permettent d’assurer l’intégrité structurelle du bateau en transmettant les efforts entre le pont et la coque. Étanches, elles permettent également de limiter l’envahissement en cas de voie d’eau. 36 Nid d’abeilles Dans l’industrie nautique, l’âme d’un panneau sandwich est souvent une structure en nid d’abeilles comparable aux alvéoles des abeilles. Cette structure en nid d’abeilles est ici constituée de Nomex©, une variété particulière de carton et il s’agit du matériau d’âme le plus léger. Sandwich Pour concevoir des pièces rigides, une technique couramment employée dans l’industrie des matériaux composites est celle des structures en sandwich, constituées de deux peaux de carbone collées sur une âme épaisse mais légère, comme une mousse ou un nid d’abeilles. Cet assemblage permet d’obtenir des panneaux rigides et légers mais qui résistent mal aux chocs répétés dans le temps. Cette technologie n’est donc employée que pour la partie arrière de la coque. Monolithique Carbone et résine uniquement. Tout ce qui est en avant de la cloison de mât est en monolithique avec des lisses transverses. Ceci permettant d’avoir une raideur plus importante pour un poids équivalent à du sandwich classique (carbone - construction nid d’abeilles, ndlr). Cette zone étant l’une des plus exposées à l’impact et aux chocs des vagues la raideur est particulièrement importante. 3 7 L’or (jaune) et l’azur (bleu) sont les couleurs historiques de la famille Rothschild. FRA 16 61 ARF TENDANCE DÉCO Un look racé inspiré des emblèmes familiaux Symbole de la vision à long terme L’aigle est d’Autriche. L’empereur François Ier a, par décret impérial de la cour d’Autriche en date du 29 septembre 1822, élevé au rang de baron héréditaire les cinq frères Rothschild, Mayer Amschel Rothschild, et tous les descendants légitimes portant le nom de Rothschild, de l’un et l’autre sexe, sans distinction de nationalité. Symbole de la puissance et de l’excellence Le lion est de Hesse. Il fait référence à Guillaume Ier, électeur de Hesse-Cassel, héritier de l’une des plus grandes fortunes d’Europe, que géra Mayer Amschel Rothschild, le fondateur de la dynastie familiale. Le lion, ni couronné, ni armé est stylisé en Zackenstil. < 70 > Les cinq flèches symbolisent quant à elles les cinq fils de Mayer Amschel Rothschild - le fondateur de la dynastie - et par conséquent les cinq branches de la famille. Depuis toujours, les voiliers Gitana sont reconnaissables entre mille avec leur dominante de bleu et leurs touches de jaune si caractéristiques. Chère aux yeux du Baron Edmond de Rothschild, l’élégance des bateaux l’est tout autant pour Ariane et Benjamin de Rothschild. Tout en restant fidèles aux valeurs familiales, les armateurs du Gitana n’ont jamais hésité à bousculer les codes et à jouer la modernité pour les décorations des unités Edmond de Rothschild. Dans la lignée du Multi70, dont la déclinaison de la boussole sur les trois coques laissait penser à un tatouage tribal, le dernier-né de la Saga Gitana porte sur son étrave deux des éléments clés du blason familial que sont l’aigle et le lion. Cette nouvelle décoration, correspond à merveille au style racé et agressif de cet Imoca de dernière génération. Le peintre de l’équipe, Hubert Corfmat, a pour coutume de dire : « Un bon bateau est tout d’abord un beau bateau ! » FRA 16 61 ARF Saisies l’une après l’autre, les cinq flèches seraient facilement brisées. Ensemble, elles résistent. JEAN BAPTISTE EPRON DESIGN 12.06.15 V17.01 [email protected] + 33 (0)6 09 40 90 37 COPYRIGHT 2015 JBEPRON - TOUS DROITS RÉSERVÉS REPRODUCTION MÊME PARTIELLE INTERDITE Dessins réalisés par Philippe Druillet 38 3 9 LA COURSE Départ La COURSE Dimanche 25 octobre 2015 12 e édition Création 1993 Tous les deux ans, la crème de la voile se donne rendez-vous au Havre pour disputer la Transat Jacques Vabre, qui n’est autre que l’épreuve référence du double au large, la plus longue des transatlantiques. Si la ville de départ n’a jamais changé au fil des onze précédentes éditions, la destination finale a conduit les duos de marins de Carthagène, en Colombie, à Salvador de Bahia, au Brésil, sans oublier Puerto Limon au Costa Rica. Depuis 2013, la course est de retour au Brésil, et c’est à Itajaí, dans la province de Santa Catarina au sud de Rio de Janeiro et de Sao Paulo que la flotte de la Transat Jacques Vabre met un terme à ses 10 000 km de traversée, soit tout de même le quart d’un tour du monde ! (route directe) Périodicité Tous les deux ans Distance : 5 400 milles Transat Jacques Vabre LE HAVRE (France) Type de course Transatlantique en double épreuve multi classes ouverte aux multicoques (Multi50 & Ultime) et aux monocoques (Class40 & IMOCA) Vainqueurs en titre Ultime Sébastien Josse et Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild) 11 j 5 h 3 min 54 sec Arrivée ITAJAĺ (Brésil) 40 IMOCA Vincent Riou et Jean Le Cam (PRB) 17 j 41 min 47 sec 4 1 L’Atlantique à quatre mains 2015 à guichet fermé ! à un an du Vendée Globe, l’affluence est de mise sur la classe des monocoques Imoca. En effet, plus de vingt 60 pieds sont attendus sur la ligne de départ havraise contre 10 duos inscrits en 2013. C’est bien simple, ils sont tous là : six nouveaux bateaux (Safran, Banque Populaire, Hugo Boss…), les meilleures unités de la génération précédente (SMA, PRB, Maître Coq …) et des outsiders qu’il faudra surveiller de près (Souffle du Nord...). Outre, le chiffre c’est aussi la qualité de ce plateau qui laisse rêveur. Autant dire que les 5 400 milles qui séparent Le Havre d’Itajaí vont être plus que disputés et la bataille s’annonce corsée… ce qui ne peut mieux tomber pour une Route du Café ! « Nous sommes directement dans le vif du sujet avec les meilleurs de la série présents. C’est idéal pour nous car la Transat Jacques Vabre constitue notre tout premier banc d’essai, seulement deux mois et demi après la mise à l’eau de ce nouveau bateau. Cela nous permettra de nous jauger face à la concurrence et d’établir un premier bilan tant technique qu’humain pour préparer au mieux la saison 2016. Car il ne faut pas oublier que l’objectif affiché du Gitana avec le Mono60 Edmond de Rothschild est le Vendée Globe. Il a été imaginé et conçu pour ce tour du monde. Sébastien Josse 2013 Do you remember ? Lundi 18 novembre, 18h03’54’’ (heure française)... Après 11 jours, 5 heures, 3 minutes et 54 secondes de mer, Sébastien Josse et Charles Caudrelier franchissent en vainqueurs la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre à Itajaí (Brésil). En tête depuis le départ du Havre, le Multi70 Edmond de Rothschild remporte cette traversée de l’Atlantique menée à une cadence infernale et termine une centaine de milles devant son adversaire Oman Air-Musandam. En parcourant les 5 400 milles de la route directe à la vitesse de 20,7 nœuds (22,12 nœuds de vitesse moyenne sur les 5 952 milles réellement parcourus), les deux navigateurs ont non seulement bouclé leur première transat en multicoque mais également inscrit le nom du Gitana Team et du Groupe Edmond de Rothschild pour la première fois au palmarès de l’épreuve. 42 » Sur la vingtaine de duos inscrits, la moitié au moins peut prétendre la gagner ! 4 3 On ne change pas une équipe Charles Caudrelier qui gagne Sébastien Josse et Charles Caudrelier sont de la même génération, tous deux issus de l’exigeante classe Figaro où ils ont fait leurs gammes avant d’acquérir leurs galons au large. Les deux hommes ont de nombreux points communs, tant dans les lignes de leur palmarès que dans les traits de leur caractère. Ils se connaissent et s’apprécient mais, jusqu’en 2013, ils n’ont jamais été associés sur un même bateau. à la barre des multicoques du Baron Benjamin de Rothschild depuis deux ans, c’est alors que Sébastien propose à Charles de le rejoindre 44 au sein du Gitana Team pour une année riche en compétitions et dont le point d’orgue sera la Transat Jacques Vabre. Cette association se solde par une éclatante victoire sous le soleil brésilien. Mais au-delà de la performance sportive, les deux hommes ont tissé une forte complicité née d’une confiance mutuelle et d’un réel plaisir à naviguer de concert. Ainsi, à l’heure du choix de son co-skipper, Sébastien n’a pas hésité, tant repartir ensemble sur la Transat Jacques Vabre était une évidence. 17 ans Portrait de Né le 26 février 1974 Premiers bords : Beg-Meil (29) Port d’attache : Crac’h (56) Diplômé de la Marine Marchande, c’est bien au large que Charles Caudrelier choisit de tracer son sillage. Formé à l’école du solitaire et de la monotypie de la Classe Figaro Bénéteau, Charles Caudrelier en conserve la rigueur et l’exigence qui la caractérise. D’un tempérament discret à terre, le marin se révèle redoutable en mer et sera remarqué dès ses débuts dans le haut niveau. En 1999, pour sa première Solitaire du Figaro, le Breton décroche une prometteuse 9e place au général et s’impose au classement des bizuths. Deux ans plus tard, tandis qu’il gagne sa première transatlantique en compagnie de Gildas Morvan, il entre dans le Top 5 de la Solitaire. Mais la consécration, celle pour laquelle il travaille sans relâche, interviendra au cours de l’été 2004. À tout juste 30 ans, Charles inscrit son nom au palmarès de l’épreuve phare des figaristes aux côtés des Desjoyeaux, Le Cam ou autres Cammas. Cette victoire lui permet non seulement d’entrer dans la cour des grands mais également de partir naviguer sur des supports pour lesquels il n’a jamais caché son attrait : trimarans, monocoques Imoca… Tout aussi à l’aise sur le pont d’un bateau, aux réglages ou à la barre, que derrière un ordinateur pour décider de la stratégie météorologique à adopter, le marin devient un équipier recherché et convoité que les plus grandes équipes de la course au large française s’arrachent. Charles multiplie les expériences avec succès : champion Orma 2005 avec l’équipage de Banque Populaire, 2e de la Transat Jacques Vabre 2007 sur Safran aux côtés de Marc Guillemot avant de la gagner deux ans plus tard, grand vainqueur de l’édition 2011-2012 de la Volvo Ocean Race avec Franck Cammas et les hommes de Groupama 4, 1er de l’European Tour MOD70 aux côtés de Michel Desjoyeaux avant de réitérer la performance avec le Gitana Team un an plus tard et bien sûr, la victoire au scratch dans la Transat Jacques Vabre 2013 avec son complice Sébastien Josse. En février 2014, le jour de ses quarante ans, le Breton change de dimension et se voit confier la barre de son propre projet. Il est en effet nommé skipper de l’équipage sino-français Dongfeng Race Team pour la 12e édition de la Volvo Ocean Race dont le départ sera donné seulement quelques mois plus tard d’Alicante. Le challenge est passionnant mais difficile car l’ambition du projet est bien de former de jeunes chinois sans expérience de la course au large afin de les intégrer à son collectif pour ce qui est considéré comme l’une des courses autour du monde en équipages les plus dures et les plus engagées. En s’entourant d’une dream team, Charles démontre ses qualités de meneur d’hommes et offrira à la Chine deux victoires d’étape et une magnifique troisième place au général pour sa toute première participation. de courses au plus haut niveau... 2014 2015 3e de la Volvo Ocean Race avec deux victoires d’étape, sur Dongfeng Race Team 2013 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre sur Multi70 Edmond de Rothschild avec S. Josse 2011 2012 Vainqueur de la Volvo Ocean Race sur Groupama 4 avec F. Cammas 2009 Vainqueur de la Transat Jacques Vabre sur Safran avec M.Guillemot 2005 Navigateur à bord du trimaran 60 Banque Populaire, champion du monde ORMA 1999 à 2004 8 participations à la Solitaire du Figaro Vainqueur en 2004 3e en 2003 5e en 2001 9e & 1er bizuth en 1999 4 5 Météo & Stratégie Seuls maîtres à bord En 2013, Sébastien Josse et Charles Caudrelier bénéficiaient d’un routage météorologique à terre comme cela est autorisé pour les multicoques. Ainsi, le duo pouvait s’appuyer sur l’expertise du 5 400 milles, soit près de 10 000 km, de l’Atlantique Nord à l’Atlantique Sud : la Transat Jacques Vabre propose un tracé exigeant comptant, pour Sébastien Josse, pas moins de trois grands passages à niveau. Le dernier tiers de course, du Pot-au-Noir à l’arrivée, peut se révéler redoutable et totalement redistribuer les cartes posées dans l’Atlantique Nord. « sorcier » - Jean-Yves Bernot et d’Antoine Koch pour les guider à travers l’Atlantique dans leur délicat pilotage. Cette année, les règles du jeu sont différentes car cette « assistance » météo est tout simplement interdite par la classe IMOCA. Le duo Edmond de Rothschild sera ainsi en charge de la récolte et de l’analyse des différentes sources météos à sa disposition à bord et maître de ses choix de route. Une donnée supplémentaire qui n’est pas pour déplaire à Sébastien Josse, d’autant que ce tracé n’est autre que le premier quart du tour du monde sur lequel le marin s’élancera le 6 novembre 2016. Revue de détails des 3 passages clés 1 Sortie de Manche ET Golfe de Gascogne Sébastien Josse « 600 milles à couvrir pour s’extraire de la Manche et « dégolfer » comme on dit dans notre jargon ; ce sont les premiers milles mais aussi le premier passage à niveau de la course à l’issue desquels se dessine une première hiérarchie. En 2013, nous avions mis 24 h pour atteindre la pointe Nord-Ouest de l’Espagne, cette année nous pourrions la doubler après 2,5 à 3 jours. Ce sont toujours des milles délicats et stressants non seulement parce qu’il faut se mettre dans le bain mais aussi parce qu’à cette époque de l’année nous avons de fortes chances de partir face aux trains de dépressions qui se mettent en place sur l’Atlantique Nord. Ce scénario est synonyme d’un régime de vents d’Ouest et donc d’un départ au près à tirer des bords dans l’entonnoir exigu qu’est La Manche. Le tout avec le trafic maritime dense dans cette zone et les DST (dispositif de séparation de trafic) à respecter. Après le passage de la pointe Bretagne, nous entrons dans le golfe de Gascogne et le risque du trafic maritime s’éloigne un peu mais pour autant la pression ne descend pas car c’est dans cette partie de 370 milles que potentiellement nous pourrons rencontrer les plus grosses conditions météos de la course avec une mer très forte. C’est aussi dans cette partie que les premières options pourraient se dessiner selon le schéma météo : plonger dans le golfe pour aller raser le Cap Finisterre ou arrondir pour contourner les dépressions en provenance de l’Atlantique. C’est la position de l’anticyclone des Açores qui déterminera les choix de route. En effet, tout l’enjeu sera de traverser le plus vite possible cette zone de hautes pressions, généralement en glissant dans son sud, pour aller toucher les alizés de Nord-Est synonymes d’accélération. » 2 3 Passage du Pot-au-Noir « La négociation de cette zone - une traversée de 200 à 300 milles le plus souvent - est clairement le deuxième passage à niveau de la course. Les alizés meurent vers 8° Nord quand nous entrons dans la zone de convergence intertropicale (ZCIT), ce que les marins appellent le Pot-au-Noir. Schématiquement, le Pot-au-Noir est un cône plus large au niveau de l’Afrique et dont l’activité est moins importante côté Brésil. La théorie, voudrait donc que l’on privilégie un passage à l’Ouest mais l’analyse est plus complexe car derrière cette zone nous attendent les alizés de l’hémisphère Sud. L’angle de sortie dans ces vents de Sud-Est est très important pour la suite de la course, et plus nous sommes positionnés à l’Est et meilleur il est. Le franchissement du Pot-au-Noir est donc une affaire de compromis dont le scénario évolue aussi en fonction de la stratégie de course et du classement. Lorsque tu arrives en tête dans le Pot-au-Noir, tu as tendance à opter pour le chemin le plus court et donc plus à l’Ouest mais si tu es derrière, il faut tenter des choses et essayer de trouver le trou de souris qui te permettra de couper un peu dans le fromage, donc plus à l’Est.» « Pour moi, cette partie est le dernier obstacle de la course mais pas des moindres. La dernière édition a démontré que les 1 400 milles le long des côtes brésiliennes peuvent s’avérer délicats et surtout déterminants. Car l’instabilité orageuse qui règne au large des terres peut venir semer la zizanie dans la hiérarchie établie. Là encore, ce sera une histoire de dosage. S’approcher suffisamment de la côte pour suivre la route la plus directe vers Itajaí mais pas trop pour ne pas se faire prendre sous les nombreux grains qui débordent des rivages et peuvent être synonymes de panne sèche côté vent. Le passage du Cabo Frio (situé dans l’est de Rio de Janeiro) marquera la dernière ligne droite, les 400 derniers milles avant l’arrivée. Pot-au-Noir, zone de convergence intertropicale, équateur météorologique… Les noms ne manquent pas pour qualifier cette zone de navigation tout aussi réputée que crainte par les marins. Elle résulte de la convergence des masses d’air chaudes et humides anticycloniques provenant des tropiques et portées par les alizés. Elle se caractérise par une forte activité orageuse et des gros cumulonimbus qui déversent de fortes pluies. Sous les grains, le vent peut y être totalement instable, passant de 0 à 25 nœuds. Aucun Pot-au-Noir ne ressemble à un autre et l’aléatoire est la caractéristique même de cette zone. C’est une zone de navigation instable avec pas mal de conflits de masses d’air. C’est en effet dans ce secteur que naissent les petites dépressions qui partent dans les quarantièmes et les cinquantièmes. Il nous faudra être vigilants jusqu’au bout, car la mer y est peu agréable et après plus de 15 jours, avec la fatigue accumulée, une erreur est vite arrivée. » D à chaque hémisphère D son anticyclone et ses alizés LE HAVRE (France) Le globe terrestre est divisé en deux hémisphères : Nord et Sud. Schématiquement, l’un est le miroir de l’autre avec le Pot-au-Noir au centre en guise de ligne de démarcation. Dans l’hémisphère Nord, les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre tandis que dans le Sud ils tournent dans le sens inverse. ANTICYCLONE DES AÇORES OCÉAN ATLANTIQUE NORD Alizés de Nord-Est POT-AU-NOIR Équateur Alizés de Sud-Est ANTICYCLONE DE SAINTE-HÉLÈNE Itajaí (Brésil) 46 Dernière ligne droite vers Itajaí D OCÉAN ATLANTIQUE SUD 4 7 Corporate Le groupe Edmond de Rothschild Une référence dans le monde financier Spécialisé dans les métiers de la Banque Privée et de l’Asset Management, le groupe Edmond de Rothschild s’est imposé au fil du temps comme un acteur majeur de la finance. Créé à l’initiative du Baron Edmond de Rothschild en 1953 et présidé aujourd’hui par son fils, le Baron Benjamin de Rothschild, le Groupe déploie ses savoir-faire sur les principales places financières internationales. Son actionnariat familial lui confère une indépendance totale au regard de ses clients privés comme institutionnels. Un rayonnement international Avec 33 implantations dans le monde et s’associant les talents de près de 2 700 collaborateurs, le groupe Edmond de Rothschild gère aujourd’hui 136 milliards d’euros pour le compte de grands clients privés et institutionnels. Il est devenu l’un des établissements financiers indépendants les plus dynamiques en Europe. 48 La philanthropie Transmettre, innover, s’engager La Banque Privée et l’Asset Management sont le cœur des activités financières du Groupe et forment un ensemble équilibré associant culture du sur-mesure, stabilité, performance et innovation. Les métiers de Corporate Finance, Private Equity et Institutional & Fund Services apportent, quant à eux, une expertise de pointe en ingénierie financière, investissements non cotés et véhicules d’investissement complexes. Les Fondations Edmond de Rothschild développent une vision moderne de la philanthropie au travers de laquelle elles défendent la dignité et la responsabilisation de chacun. Leur action se concentre dans le domaine de l’éducation en abordant différentes thématiques : art et culture, entreprenariat social, dialogue interculturel, santé et éducation philanthropique. Par leurs implantations et leurs projets, les Fondations constituent un réseau dynamique, multiculturel et international. Elles identifient les initiatives locales, développent des modèles éducatifs innovants et partagent ensuite ces expériences. Les Fondations appliquent une méthodologie entrepreneuriale à l’univers philanthropique, contribuant ainsi à la professionnalisation du secteur social. Elles œuvrent, en outre, pour une reconnaissance d’un pluralisme inhérent à chaque société et le respect des identités multiples de leurs citoyens. www.edmond-de-rothschild.com www.edrfoundations.org Partenariat - Voiles de S aint-T ropez Entre Tradition & Modernité Si le Gitana Team, qui compte parmi les équipes les plus compétitives de la course au large française, représente l’innovation et la modernité, les Rothschild n’oublient jamais la tradition. Contemporains tout en restant profondément respectueux de l’histoire qui a marqué leur famille, telle est la philosophie qu’appliquent quotidiennement Ariane et Benjamin de Rothschild. Dans cette lignée, outre son engagement auprès du Gitana Team, le groupe Edmond de Rothschild devient partenaire des Voiles de Saint-Tropez en 2013. L’association avec la prestigieuse régate méditerranéenne, créée en 1981 sous le nom de Nioulargue avant de changer de nom en 1999, a semblé naturelle. Cette course était appréciée par le Baron Edmond de Rothschild qui a laissé son nom au palmarès de l’épreuve en remportant l’édition 1984 avec Gitana VIII. Aux Voiles de Saint-Tropez, le Trophée Edmond de Rothschild récompense le vainqueur dans la catégorie « voiliers modernes ». 4 9 Suivre, Aimer, partager Restez connectés et retrouvez toute l’actualité Gitana sur : gitana-team.com @GitanaTeam Crédits photos : Yvan Zedda / Gitana SA, à l’exception de : Thierry Martinez / Gitana SA : couverture, p.4-5, p.28-29, p.31, p.32 (n°1 & n°5), p.38, p.45 - Famille Rothschild, photothèque personnelle / DR : p.6-7, p.8 - Billy Black / Gitana SA : p.21 (milieu) - Sébastien Josse, photothèque personnelle / DR : p.25 (haut) - Alain Paulhac / Gitana SA : p.34 (bas), p.35 (haut &milieu), p.36 (milieu) Philippe Schaff : p.48-49 50