Article - Trotinette et raquette

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Article - Trotinette et raquette
Temps libre
Raquette et trottinette
Les hivers québécois sont désormais capricieux et
les bordées de neige se font plus rares. Qu’à cela
ne tienne, voici trois sports à pratiquer sur le plus
mince des manteaux blancs, en ville, à la campagne ou en
montagne.
par Patrick Bellerose
Kitesnow et paraski
Capable de propulser quelqu’un à une vitesse
de 90 km/h, le kite des neiges – un joyeux
mélange de planche à voile, de parachute, de
parapente et de ski – est pour ceux qui carburent aux
émotions fortes.
Ça mange quoi en hiver?
Qu’ils soient équipés de skis, d’une planche à neige, de patins
ou encore assis sur une luge, les adeptes se déplacent sur les
champs et lacs gelés au moyen d’une grande voile… et de
grands vents!
Le kite des neiges – aussi appelé kitesnow ou paraski selon
que l’appareil est muni d’une planche à neige ou de skis – est
apparu chez nous il y a environ dix ans, alors qu’il se
pratiquait déjà ailleurs dans le monde. Les mordus de kite
surfing (qui se fait sur l’eau) souhaitaient s’adonner à leur
sport même l’hiver.
C’est difficile?
«N’essayez pas ce sport sans avoir suivi un cours au préalable,
dit Maxime Rouleau, fondateur de l’école Kite Évolution, à
Saint-Jean-sur-Richelieu. Il faut connaître les
risques d’utilisation et être capable de juger si un
lac est suffisamment gelé. Il faut aussi savoir
comment réagir si un vent de 75 km/h
s’engouffre dans votre voile et vous fait perdre la
maîtrise de la balade.» Par contre, avec une
formation de quelques heures – offerte par
plusieurs écoles –, tout le monde peut apprécier le kite des
neiges. «Il y a des adeptes âgés de 11 à 75 ans!» dit Maxime
Rouleau.
Combien ça coûte?
Une voile se vend entre 1 000 $ et 2 000 $. S’ajoute à cet
investissement le coût du harnais, soit de 100 $ à 300 $. Les
skis peuvent être gratuits : les vieux qui dorment depuis trop
longtemps dans le placard peuvent très bien faire l’affaire. Des
écoles refilent cependant l’équipement requis aux personnes
qui s’inscrivent à une journée d’essai. Par exemple, Kite
Évolution offre un cours de trois heures à 240 $, tandis que
l’école de parapente Aerostyle propose deux heures de cours
et deux heures de supervision pour 120 $.
Où en faire?
Dans la région montréalaise, la baie Missisquoi du lac
Champlain, du côté de Venise-en-Québec, est le hot spot, dit
Maxime Rouleau. Mais on trouve aussi des adeptes sur le lac
Saint-Louis et dans les champs de Belœil et de Saint-Jean-surRichelieu. À Québec, la baie de Beauport est le lieu privilégié
des amateurs.
Photo : kiteservice.com
La raquette extrême
La raquette a bien changé depuis l’époque de la
babiche des Hurons. Grâce à sa version moderne
composée d’alliages, la raquette est de plus en
plus utilisée pour faire de la randonnée en
montagne. La popularité de ce sport traditionnel
connaît donc de nouveaux sommets.
Ça mange quoi en hiver?
«Quand j’ai commencé à travailler ici, je voyais la raquette
comme un sport pour papi et mamie», dit Éric Laily, vendeur
au magasin La Cordée de la rue Sainte-Catherine, à Montréal. Il
s’est vite ravisé en voyant des modèles munis de crampons en
acier conçus pour la montagne!
«Les anciennes raquettes en babiche étaient faites pour ne pas
s’enfoncer dans la neige folle. Elles sont maintenant conçues
pour adhérer aux surfaces dures», explique Audrey Roussin,
agente de communication à la Fédération québécoise de la
marche (FQM). La raquette remplace la marche en montagne
durant l’hiver. En 2009, il s’est vendu 150 000 paires de
raquettes au Québec, comparativement à 50 000 en 2004,
ajoute Audrey Roussin.
autres. «La raquette ne requiert pas de technique particulière
ou d’entraînement, dit Marie-Josée Beaudoin, directrice
générale de l’agence Détour Nature, à Montréal. Il faut
seulement être en bonne forme physique pour faire
l’ascension.» Elle conseille de débuter par les monts du sud du
Québec, moins imposants, avant d’attaquer les montagnes du
Vermont ou du New Hampshire, par exemple.
Combien ça coûte?
Outre le prix des raquettes (150 $ et plus), il faut penser à
s’habiller chaudement et avec de nombreuses couches de
vêtements, dit Marie-Josée Beaudoin. Des bâtons de marche
peuvent aussi se révéler utiles en montagne.
Où en faire?
Parcs nationaux, centres de plein air, pourvoiries, parcs
municipaux, le champ de mononcle Gérard, le boisé derrière le
chalet… suffit d’un minimum d’imagination… et de neige.
L’édition 2010 du guide Raquette et marche hivernale au
Québec, de la FQM, propose une grande sélection de lieux,
avec cartes et photos en couleurs.
C’est difficile?
Tout dépend du parcours choisi. De nombreuses familles
s’équipent pour de simples marches en forêt, car «c’est moins
coûteux que d’autres sports d’hiver», dit Éric Laily.
Mais des clubs et agences de voyages de plein air organisent
des expéditions plus corsées dans les Chic-Chocs de la
Gaspésie ou les montagnes du nord-est des États-Unis, entre
La trottinette des neiges
Aussi commune dans les campagnes scandinaves que le
vélo à Amsterdam, la trottinette des neiges gagne en
popularité au Québec.
Ça mange quoi en hiver?
L’origine exacte de la trottinette des neiges se
perd dans une bourrasque de flocons. Mais on
soupçonne que ses premières randonnées ont pu
avoir lieu au XIXe siècle, quelque part en Suède ou en Finlande.
Il s’agit d’une chaise posée sur deux skis de métal. Debout à
l’arrière de la chaise, un pied posé sur un ski et l’autre au sol,
le conducteur propulse l’appareil avec la force de sa jambe,
comme sur une trottinette traditionnelle, les mains appuyées
sur une espèce de guidon. On peut asseoir un enfant ou sa
douce moitié sur le siège avant, ou y déposer ses effets
personnels.
Au Québec, un des rares importateurs de cette «luge
scandinave» est Paul-André Moisan. Depuis cinq ans, ce
consultant en marketing vend ce produit sur le Web et grâce à
un réseau de détaillants durant ses temps libres. Une passion,
quoi! C’est lors d’un voyage en Finlande qu’il a découvert le
curieux appareil. «Là-bas, la trottinette remplace le vélo
pendant l’hiver, dit-il. Environ une famille sur deux en possède
une. À la campagne, les enfants l’utilisent pour aller à l’école,
et les parents pour faire leurs emplettes.» Il existe même des
modèles de course!
À La Cordée, rue Sainte-Catherine, à Montréal, le vendeur Éric
Laily affirme que des clients cherchaient à mettre la main sur
une telle trottinette avant même qu’elle ne soit offerte en
magasin l’hiver dernier.
C’est difficile?
Pas du tout. Grâce à ses deux skis parallèles, la trottinette des
neiges est beaucoup plus stable que sa version sur roues. «Il
ne faut aucune technique particulière, dit Paul-André Moisan.
Mon fils de trois ans a appris en dix minutes à se déplacer avec
le modèle pour enfants.» D’ailleurs, des aînés adoptent aussi
ce mode de déplacement, en raison de sa stabilité.
Toutefois, cette activité demande un effort physique
considérable. Oubliez les randonnées d’une journée, un trajet
d’une heure constitue un bon exercice. «C’est exigeant pour le
cœur», dit l’importateur. Et privilégiez les surfaces planes aux
terrains accidentés!
C’est probablement pourquoi des adeptes d’ici y attellent leur
chien – la trottinette ne pèse que 18 livres (8,16 kilogrammes)
– et se laissent tirer, en donnant quelques élans du pied à
l’occasion.
Combien ça coûte?
Le prix d’un modèle pour adultes varie entre 245 $ et 300 $
selon la taille (il y en a plusieurs) et le fournisseur. Le modèle
pour enfants se vend 209 $.
Où en faire?
Partout où il y a une mince couche de neige damée ou durcie :
parcs, routes de campagne, pistes de ski de fond, lacs gelés,
peut-être même les trottoirs montréalais! Plusieurs lieux
publics en louent, dont le parc du mont Royal, le parc d’Oka et
le domaine Ouasiemska, à Girardville, au Lac-Saint-Jean.
Pour trottiner plus loin :
www.laglisse.ca
www.trottinette.ca
www.lacordee.com
Source : http://carriere.jobboom.com/mode-vie/temps-libre/
2010/11/12/16106896-jm.html