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for concern. Numerous historical and contemporary examples of death or damage caused by experimental drugs or technologies are included in the book,
including “Premarin” (increased risk of endometrial cancer), “Rely” tampons
(deaths from toxic shock system), early caesarean sections (elevated risk of maternal death) and “Stilbestrol” (linked to cancer in children). In addition to the
above-mentioned risks, Warsh argues that technologies have created an artificial
barrier between doctor and patient. Women seeking care for gynecologic concerns and pregnancy are disembodied and have lost the social support networks and rituals on which their foremothers have historically relied.
One of the challenges of writing comprehensive histories of women and
health is to decide who and what to include. Representing the range of experiences of women over time and across ethnic, religious, and class lines is challenging. Warsh has chosen to highlight a cross-section of the North American
population to good effect here, highlighting cultural differences and taboos
around women’s health as well as moments of racism and class discrimination in
health care history. Some overview of why particular groups were included might
have helped to make the book’s narrative on race and class more coherent as
would clearer distinctions between the American and Canadian examples.
Nonetheless, the inclusion of a variety of women’s experiences and the question
of difference make this book a useful tool for teaching undergraduate women’s
health courses. Warsh’s attention to the contemporary dimensions of women’s
health and recent debates around the HPV vaccine and alternative health practices is likewise a valuable teaching tool, as is her attention to discrepancies and
limitations of historical sources on women’s health. The book points to a need for
future research on the expansion of health care and wellness practices in the late
20th century, including the rise of eating disorders and the physical fitness movement, as the very definition of health and normality continues to transform.
Prescribed Norms offers a comprehensive overview of women’s experience
and knowledge of health care since 1800. Warsh reminds us that women still face
significant health challenges, despite advances in medical knowledge and technology. Her assessment is that Western medicine has undermined women’s
experiential knowledge about their health and that the women’s health movement’s goal of “personal power through knowledge” has yet to be achieved. At
the same time, this book documents improvements in maternal and infant
health, increased autonomy for female health professionals, and the resurrection
of midwifery across North America.
JENNY ELLISON
Mount Allison University
Le livre sans titre : Les conséquences fatales de la masturbation (1830)
Alexandre Wenger, éd.
Éditions Jérôme Million, Grenoble, 2011, 154 p., €17
« …ce livre parle de ça (…) crime abominable (…) acte contre nature (…) Or, ça, c’est la
masturbation ».
Le titre et le sous-titre du livre montrent bien qu’il ne peut s’agir d’un livre
contemporain. On pourrait penser que ceux-ci résultent d’un discours religieux
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d’avant la deuxième moitié du XXe siècle. Comme je suis né avant cette
deuxième moitié, des souvenirs me reviennent. Certains propos religieux étaient
transformés d’une façon étonnante par les profanes pour éloigner les jeunes du
« vice solitaire ». Ce « péché mortel » pouvait, par exemple, faire perdre un peu
de la matière blanche du cerveau et quelques patients souffrant de psychose
m’entretiennent parfois de propos du genre lorsqu’ils décompensent. Quand
j’étais jeune, je ne comprenais pas ce genre de propos. Si le roi David, comme
j’avais cru le lire dans la Bible, avait un très grand nombre de femmes, comment pouvait-il avoir été si grand après avoir perdu tant de cerveau à s’occuper
de ses femmes qui lui donnèrent plusieurs fils?
Freud a joué un rôle important pour déculpabiliser l’activité masturbatoire en
l’insérant comme étape du développement psycho-sexuel. Et pourtant, selon
Ludwig Binswanger, philosophe et psychiatre crédible, Freud, quelques années
après la publication de ses Trois essais sur la sexualité, a prescrit le psychrophore
(sonde introduite ans la verge pour y injecter de l’eau glacée (9 avril 1910) pour
soigner l’onanisme donc considéré alors comme maladie!!!1 Comme quoi il y a
quelque chose en dessous de « ça »!
Comme l’explique la très intéressante présentation contemporaine du livre, il
s’agit d’un manuel d’hygiène, publié pour la première fois en 1830, et destiné à
combattre l’expansion présumée de la masturbation chez les jeunes gens du
début du XIXe siècle. Il comporte seize vignettes représentant autant d’étapes
successives de la déchéance physique et morale d’un jeune masturbateur et
aboutissant bien sûr à la mort. Chaque vignette, qui est comme un petit chapitre,
s’accompagne de dessins de la figure du jeune : les boutons, la perte de cheveux,
les vomissures de sang, la syncope, etc. Le sous-titre du livre parle bien de
« conséquences fatales de la masturbation ». Le dernier dessin montre la tête et
la partie supérieure du torse d’un personnage sur son lit de mort et on lit dessous
« À 17 ans il expire, et dans des tourments horribles ».
Comme le souligne le présentateur, avant la deuxième moitié du XVIIIe
siècle, la masturbation faisait partie des délits contre la morale sexuelle, en tant
que geste contre nature parmi d’autres et allant contre la finalité attribuée à la
sexualité. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les médecins se sont mis à
produire divers documents contre les dangers sanitaires de telles pratiques
alors que, jusque-là, la masturbation n’était pas considérée comme une maladie.
Contrairement au discours chrétien sur la «chair» auquel il succède et au discours de la psychopathologie sexuelle qu’il précède, ce discours médical ne
porte ni sur la sexualité en général ni sur le désir. Selon le présentateur, les raisons du succès de ces campagnes anti-masturbation demeurent encore obscures aux historiens.
Cependant, de telles lectures atteignaient-elles vraiment leur but. Le défi est
de suffisamment bien décrire la réalité pour que le lecteur comprenne de quoi il
s’agit, tout en ne contrevenant pas à la décence morale sous prétexte d’exactitude
scientifique. Loin d’éloigner du délit, la littérature peut indirectement l’encourager, en décrivant, même de façon allusive, ce qu’elle prétend dénoncer et en
maintenant la pensée sur de tels sujets. « D’emblée, notre imagination joue avec
l’obstacle, reconstitue ce qui est dissimulé, et l’on se délecte d’avance du divertissement promis ». (Commentaire d’Alexandre Wenger). Il n’est pas rare de
rencontrer dans la littérature licencieuse de l’époque des situations où le per-
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sonnage s’abandonne à la masturbation après la lecture d’un roman. La masturbation y est souvent présentée comme la conquête de son propre corps.
Les moyens pour présenter de façon dissuasive le vice solitaire sont parfois
étonnants. Ainsi le médecin Marc-Antoine Petit produit un poème en trois-cent
soixante vers alexandrins. Lisez :
« Triste objet de dégoût et d’horreur,
Spectre que par moments animait la douleur,
D’un être qui fut homme, il n’était plus que l’ombre;
Sur la paille couché dans un asile sombre,
De l’air qui l’entourait souillant la pureté
Lui rendait le poison d’un air plus infect
Il cherchait l’aliment et sa main défaillante
Le portait avec peine à sa bouche sanglante
(…)
Et le ver du cercueil, dans une horrible joie
Devançait ses festins et dévorait sa proie ».
On peut se demander si le masturbateur pouvait être aussi malade et avoir
des pensées aussi morbides que ce médecin versificateur! Comme l’écrit le présentateur,« l’histoire de la masturbation n’est pas seulement l’histoire d’une
grande peur, mais aussi l’histoire d’expérimentations médico-littéraires originales ». Quelle fut l’efficacité du livre réédité, nul ne peut le dire, pas plus que la
direction incitative ou dissuasive de ce genre de littérature.
HUBERT WALLOT
Téluq-UQAM et Institut universitaire en santé mentale de Québec
NOTE
1 Sigmund Freud-Ludwig Binswanger, Correspondence (1908-1938), Francfort , 1992,
trad. Ruth Menahem et Marianne Strauss (Paris, Calmann-Levy, 1995). Cité par Michel
Onfray, Le crépuscule d’une idole, Grasset, 2010, p. 589-590.

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