Fiche de présentation générale de la Haute-Normandie

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Fiche de présentation générale de la Haute-Normandie
Région de Haute-Normandie
DIAGNOSTIC TERRITORIAL - FICHE DE PRESENTATION GENERALE DE LA REGION
La région Haute-Normandie bénéficie, géographiquement, d’une situation favorable, puisque
stratégiquement bien située entre la Manche, axe majeur du commerce maritime mondial et
la région parisienne à laquelle la Haute-Normandie est reliée par la vallée de la Seine,
véritable « poumon économique » de la région.
1. Une population nombreuse, jeune et assez bien répartie sur l’ensemble du
territoire
Au total, la région Haute-Normandie compte actuellement environ 1,83 millions d’habitants
(soit près de 3% de la population française) sur une superficie totale de 12.300 km², soit une
densité de 149 habitants au km² (115 habitants / km² pour l’ensemble de la France
métropolitaine), ce qui en fait l’une des régions les plus densément peuplées.
Elle est composée de deux départements : le département de la Seine-Maritime (plus
d’1.2 million d’habitants) et le département de l’Eure (près de 600.000 habitants). Les deux
départements ont des superficies sensiblement équivalentes, mais tous deux présentent des
profils économiques différents.
La région comprend deux agglomérations de rang national - celle de Rouen (près de
500.000 habitants) et celle du Havre (près de 250.000 habitants) - et des agglomérations de
taille plus modeste d’Evreux (environ 80.000 habitants), Louviers, Vernon et Dieppe (toutes
deux comptant respectivement entre 40 et 60.000 habitants),
les trois principales
agglomérations de Rouen, Le Havre et Evreux réunissant à elles seules près de 40% de la
population régionale.
Par rapport au reste de la France, la Haute-Normandie se caractérise par une concentration
de sa population dans les pôles urbains, dans les couronnes périurbaines et dans les
espaces multipolarisés mais une moindre représentation dans les espaces à dominante
rurale.
Ainsi, la population haut-normande est, malgré une croissance démographique moins
soutenue qu’au niveau national, tout particulièrement jeune. Avec une démographie
dynamique, une fécondité relativement élevée et environ un quart de sa population âgé de
moins de 20 ans (près d’un tiers de sa population âgé de moins de 25 ans), la HauteNormandie demeure l’une des régions les plus jeunes de France, puisque située au
troisième rang des régions françaises (chiffres de 2008).
Néanmoins, il convient de souligner que si la population haut-normande continue
d’augmenter, c’est avant tout grâce à son seul solde naturel, puisque son solde migratoire,
en dégradation constante au fil des dernières décennies, reste structurellement déficitaire
(notamment en ce qui concerne les populations jeunes).
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2. Une situation économique et sociale toujours fragile
Avec un PIB total de 47 milliards d’euros, soit 25.600 euros par habitant (chiffres de 2010), la
région Haute-Normandie se place dans une position médiane, entre le 5e, le 9e ou le 13e
rang des régions françaises (selon qu’il s’agisse du PIB par emplois, de PIB par habitants ou
de PIB brut). Son PIB représente 2.43% du PIB national, avec une progression de + 1,4 %
sur l'année (hausse sensiblement de même ampleur que celle du PIB national : + 1,5 %).
Malgré un redémarrage de la croissance, l’économie haut-normande connaît une
progression relativement modérée qui ne compense pas le recul de l'activité induit par la
crise économique survenue au printemps 2008, (le plus fort de toutes les régions
métropolitaines: -4,0 % en 2009). C’est ainsi qu’en 2010, l’économie régionale n’avait
toujours pas retrouvé son niveau de 2008, avec un PIB annuel inférieur de 2,7 % au
précédent. A ce jour, la Haute-Normandie reste donc parmi les régions les plus affectées par
la crise.
La Haute-Normandie compte actuellement environ 615.000 salariés (chiffres de janvier
2010), soit près de 3% des emplois salariés de France métropolitaine (population de la
Haute-Normandie : 3% de la population métropolitaine).
En Haute-Normandie, le taux de chômage (10.9%, chiffres du deuxième trimestre 2012) est
légèrement supérieur d’environ 1 point à la moyenne nationale (9,7% à la même date), taux
de chômage par ailleurs plus marqué en Seine maritime (11.1%) que dans l’Eure (10.6%).
Ce chômage se caractérise plus particulièrement par l’importance du chômage de longue
durée qui touche actuellement environ un tiers des demandeurs d’emplois haut-normands et
en particulier les jeunes, les femmes, les seniors.
De ce fait, la Haute-Normandie est, pour ce qui est de l’accès aux minima sociaux, la 5e
région la plus concernée de France métropolitaine; la proportion d’allocataires du RMI et du
RSA demeure supérieure à la moyenne nationale (ce pourcentage n’ayant cessé
d’augmenter depuis la création de cette prestation sociale).
Certains territoires haut-normands - caractérisés par leur tissu industriel souvent organisé
sur un mode de « monoactivités » - souffrent, tout particulièrement, du phénomène de
désindustrialisation, de licenciements et de montée du chômage.
Parmi les secteurs géographiques les plus en difficulté, on peut citer : la vallée de la Bresle,
la vallée de l’Andelle, ainsi que les secteurs géographiques de Saint-Etienne du Rouvray,
Oissel, Elbeuf, Vernon, Verneuil, etc.
La situation sociale est délicate: un Haut-Normand sur six vit aujourd’hui dans un quartier
d’habitat social.
La Haute-Normandie présente des caractéristiques sanitaires attestant d’un état de santé
des habitants globalement moins bon qu’au niveau national : une surmortalité générale est
observée sur les trois quarts du territoire régional.
De plus, la région souffre d’un déficit en matière d’équipements sanitaires ; les indicateurs de
densité d’équipements affichent des niveaux globalement inférieurs aux moyennes
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nationales (équipements hospitaliers, de soins, de soins psychiatriques …). On observe, par
ailleurs, une carence importante de professionnels de santé, les zones rurales souffrant plus
particulièrement de cette situation.
3. Une économie structurée par l’industrie, l’énergie, la logistique et l’agriculture
dont il faut assurer la mutation
La Haute- Normandie se caractérise par une activité industrielle encore très présente (c’est
l’une des régions où la part du secteur secondaire dans l’emploi est la plus importante) et par
un secteur tertiaire en progression mais qui reste encore peu développé dans certains
domaines (services à la population, services de haut niveau aux entreprises).
Ainsi, la répartition de l’emploi salarié par secteur d’activités économiques s’établit comme
suit (chiffres de janvier 2010) : environ 71,2% pour le commerce et les services ; près de
26,5% pour la construction et l’industrie ; et 2,3 % pour les activités du secteur primaire (liées
à la pêche et à l’agriculture).
Avec environ 60% de l’emploi salarié régional, le secteur des services est prépondérant,
notamment en raison d’un réseau d’infrastructures développé, les activités de transport
maritime et terrestre et d’entreposage étant particulièrement présentes.
Le poids relativement important du secteur industriel constitue l’une des grandes
caractéristiques économiques de la Haute-Normandie : région industrielle « historique »
avec, malgré les mutations économiques qui aujourd’hui l’impactent, qui compte encore plus
de 20% de l’emploi salarié régional (soit 133.000 salariés).
Les secteurs industriels les plus fortement représentés en Haute-Normandie sont aussi bien
des industries traditionnelles telles les agro-industries, l’industrie du verre ou encore la
chimie-pharmacie, que des activités à plus forte valeur ajoutée, comme les industries
aéronautiques et spatiales, l’industrie automobile (représentée par les deux grands
constructeurs nationaux, lesquels s’appuient, en Haute-Normandie, sur un réseau développé
d’équipementiers et de sous-traitants) et les industries de l’énergie (raffinage de pétrole,
production d’électricité).
Le secteur haut-normand de l’énergie est une spécificité marquée de l’économie régionale.
La Haute-Normandie est en effet la première région énergétique française sur de nombreux
points : raffinage de pétrole, production d’électricité, emplois, création de richesse,
exportations rassemblant 4,5% des effectifs salariés (contre 2,8% tous secteurs confondus).
Le secteur énergétique haut-normand est caractérisé par la présence de grands groupes
avec des établissements localisés le long de l’axe Seine et plus spécifiquement dans les
agglomérations du Havre et de Rouen.
La Haute-Normandie se distingue particulièrement dans le raffinage du pétrole : 36% de la
production française de pétrole raffiné. En aval de cette branche se sont développées de
nombreuses activités chimiques et pétrochimiques en région et
environ 40% des
exportations françaises de pétrole raffiné.
Le rôle leader de la Haute-Normandie est également à souligner dans le domaine de la
production d’électricité puisqu’elle est la troisième région française en puissance installée et
en production ; trois centrales électriques produisent 10% de l’électricité en France
(centrale thermique du Havre et centrales nucléaires de Paluel et Penly)
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Elle dispose, par ailleurs, d’un très fort potentiel pour développer des énergies
renouvelables, et plus particulièrement l’éolien off shore.
Le département de la Seine-Maritime présente un profil à la fois industriel et tertiaire,
notamment grâce à qualité de ses infrastructures et réseaux de transports, grâce à son
complexe maritime diversifié, constitué autour de ses deux grands ports maritimes du Havre
(premier port français pour le trafic de conteneurs) et de Rouen (premier port céréalier en
Europe) et autour de plusieurs ports de commerce, pêche et plaisance situés le long du
littoral (Dieppe, Fécamp et du Tréport), et grâce à ses activités logistiques performantes.
Le département de l’Eure est davantage tourné vers l’industrie de pointe (chimie-pharmacie,
aéronautique, agroalimentaire, etc).
Spécialisée dans les grandes cultures (comme la production de lin, pour laquelle la HauteNormandie figure au tout premier rang des régions françaises productrices), l’agriculture
haut-normande est diversifiée : essentiellement structurée autour de grandes productions
dominantes (comme la production de céréales, de lait, de viande et quelques autres
productions industrielles…) et autour de productions plus marginales, mais à forte valeur
ajoutée ou, récemment, en sensible développement (fruits et légumes, horticulture ; activités
de loisirs comme l’équitation et le tourisme vert ; activités de service comme les jardins et les
espaces verts ; services aux personnes en milieu rural, etc).
Néanmoins, il convient également de souligner que l’industrie agro-alimentaire hautnormande est assez peu liée à l’agriculture locale, mais plutôt organisée et structurée de
manière à être en cohérence avec la vocation portuaire de la région.
Ce secteur agricole haut-normand subit également, depuis quelques années, une profonde
mutation avec une restructuration de ses exploitations (concentration qui se traduit par une
diminution sensible du nombre d’exploitations : un quart d’entre elles ayant disparu dans la
première moitié des années 2000 ), avec une augmentation des départs à la retraite et une
diminution du nombre des emplois ‘’familiaux’’ (ou, a contrario, une augmentation du nombre
de ses formes sociétaires et emplois salariés).
4. Des progrès récents en matière d’éducation et de formation continue à
conforter
Comme le montrent les chiffres, la Haute-Normandie est une région socialement marquée,
par le poids économique de ses industries. Elle est la cinquième région ouvrière de France
métropolitaine.
Fortement dépendante de donneurs d’ordre et orientée vers la production, l’industrie hautnormande emploie en général une main d’œuvre moins qualifiée qu’au niveau national. Les
cadres sont moins nombreux (11% contre 15%) au contraire de la population ouvrière (57%
contre 53%). Toutefois, les actifs ouvriers sont globalement plus qualifiés en HauteNormandie avec 63,5% d’ouvriers qualifiés contre 62% en France. Le taux de qualification
ouvrière est cependant très variable d’un secteur à l’autre, de 54% dans les industries
agricoles et alimentaires à 84% dans le secteur de l’énergie.
D’une façon générale, la main d’œuvre est globalement moins qualifiée que sur l’ensemble
du territoire national. Même si les actifs haut-normands apparaissent encore en déficit de
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formation par rapport à la moyenne nationale, le niveau de diplôme ne cesse toutefois
d’augmenter et les années 2000 marquent l’inversion du rapport entre non diplômés et
diplômés de niveau V, ces derniers étant désormais plus nombreux que les premiers dans
les principales familles de métiers et sur tous les territoires.
Les sorties précoces et sans qualification du système scolaire sont désormais inférieures à
la moyenne nationale. De même, les taux d’accès aux différents examens (brevet,
baccalauréat, etc) sont aujourd’hui en augmentation, proches désormais de la moyenne
nationale.
Sur la période 2005 – 2009, la Haute-Normandie a enregistré une très nette augmentation
du taux de réussite au baccalauréat, qui a augmenté de 4,7 points. Cette progression
constitue la plus importante hausse au niveau national, permettant ainsi à la région
d'atteindre la moyenne nationale. Le nombre d'étudiants a également progressé de 3 % sur
la même période, ce qui représente plus de 52 000 étudiants en cycle supérieur.
Si les étudiants haut-normands privilégient essentiellement les voies professionnelles et
technologiques courtes (BTS et DUT), on note une augmentation importante des effectifs de
Master sur la période 2005-2009. Tout comme au niveau national, les jeunes filles restent
toujours minoritaires dans les séries scientifiques et les sections industrielles. En 2008, elles
représentaient 46 % des élèves de série S admis au baccalauréat, mais leur proportion
n’était plus que de 23 % dans les sections scientifiques des classes préparatoires aux
grandes écoles. Ainsi, le niveau global de formation de l’ensemble de la population hautnormande s’élève, certes lentement.
Néanmoins, si la formation professionnelle et l’apprentissage occupent bien - à l’heure
actuelle - un poids important dans le système de formation, il semble que celui-ci ne réponde
encore que de manière insuffisante aux besoins du tissu économique local : l’éducation et la
formation professionnelle constituent bien un enjeu majeur pour notre région, où les besoins
en main-d’œuvre qualifiée sont une question sensible pour les entreprises. On constate,
d’ailleurs, des tensions sur le marché du travail dans certains secteurs professionnels bien
précis (tels les « métiers de service » associés au transport, à la logistique, à l’hôtellerie, à la
restauration, au commerce de distribution, à l’entretien et au nettoyage, par exemple…).
5. Un environnement remarquable, mais fragile
En Haute-Normandie, l’environnement naturel est remarquable avec des milieux naturels
riches et diversifiés mais sensibles, tant aux risques naturels (inondations, ruissellements,
éboulements de falaises, effondrements de terrains, etc) qu’aux risques industriels majeurs.
En effet, cet environnement subit aujourd’hui des agressions multiples, induisant des
menaces de dégradation pour le cadre de vie : il s’agit notamment là de pollutions
nombreuses, menaçantes tant pour la qualité de l’air que pour la qualité des eaux, menaces
résultantes de causes diverses (urbanisation, pratiques agricoles, forte activité industrielle,
etc).
De même, l’aménagement équilibré de l’estuaire de la Seine, entre préservation de
l’environnement et développement de l’activité économique portuaire, reste une
préoccupation majeure.
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Un document spécifique, plus détaillé, est spécialement consacré à l’état de l’environnement
en Haute-Normandie.
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