Étude de l`effet de systèmes passifs sur la charge thermique d`une
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Étude de l`effet de systèmes passifs sur la charge thermique d`une
Étude théorique et expérimentale de l'effet de systèmes passifs sur la charge thermique d'une maison type villa à Marrakech D. LAAOUINA 1, B. BENHAMOU 1,3 , A. BENNOUNA 2 1 LMFE, CNRST-URAC27, FS Semlalia, Université Cadi Ayyad Marrakech, Email : [email protected] 2 Département de Physique, FS Semlalia, Université Cadi Ayyad Marrakech 3 Laboratoire EnR2E, Centre d’Études et de Recherches sur l’Eau et l’Énergie (CNEREE), Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc. RÉSUMÉ Une modélisation dynamique multizone d’une maison type villa, constituée de deux niveaux et située dans la banlieue de Marrakech, a été entreprise. La maison intègre des systèmes passifs qui ne sont pas communément utilisés à Marrakech. L'objectif de ce travail est de déterminer avec précision l'effet, sur la charge thermique de la maison, de chacun de ces systèmes passifs sur une année climatique complète. Les résultats de la modélisation montrent que certains systèmes sont très efficients en été alors que d'autre le sont en hiver. Les premiers réduisent la température maximale et par conséquent la charge de refroidissement; alors les seconds augmentent la température minimale et donc la charge de chauffage. Un premier monitoring de la maison en Été a été réalisé et ses résultats analysés. ABSTRACT This paper deals with the modeling of a villa type house located in the Marrakech (Morocco) suburb. The house is constituted of two floors and integrated some passive techniques: overhangs, thermal insulation of the roof and the external walls. Most of these systems are unusual in Marrakech; thus the objective of this work is to study their effects on the house cooling and heating loads. The modeling of the house is a multi-zone one and was carried out during one year using real meteorological data. The results show that some of these systems reduce the cooling and heating loads, while some others act only on the heating load by decreasing it. A monitoring of the house was carried out during the cooling season of 2011 and the results are analyzed. MOTS-CLÉS : systèmes passifs, modélisation dynamique multizone, bâtiment, charge thermique, monitoring. KEY WORDS: monitoring. passive systems, dynamic multi-zone modeling, building, thermal load, XXe Rencontres Universitaires de Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 1. 2 Introduction Le bâtiment constitue un poste important dans la consommation de l’énergie à travers le monde. C’est particulièrement le cas au Maroc, où la consommation du secteur du bâtiment représente 29% de la consommation nationale totale de l’énergie et 33% de la consommation électrique [ONE 10]. La climatisation, représente une part non négligeable de cette consommation, essentiellement en été. En effet, le pic éléctrique se produit au cours des mois les plus chauds (Juillet-Aout). La réduction de la consommation de l’énergie dans le bâtiment est ainsi devenue une priorité dans la stratégie nationale de l’énergie et un programme a été dédié à cela [PNE 09] avec pour objectif la mise en place d’un code de l’énergie du bâtiment. Une des mesures de ce programme est l’instauration d’une réglementation thermique à travers l’introduction de systèmes passifs permettant de réduire la charge thermique du bâtiment [PNE 09]. Notons que dans le mode de vie traditionnel marocain, les gens ont développé des solutions empiriques, architecturales et comptementales, afin de produire des maisons adaptées au climat avec un confort thermique minimal. Cependant la modernisation du domaine de la construction et la tendance à négliger ces solutions traditionnelles par les architectes, a fait que les bâtiments produits depuis les cinquante dernières années ne sont pas thermiquement confortabes. Les exigences de confort thermique sont alors satsfaites par l’intermédiare de systèmes de climatisation électriques très consommateurs d’énergie. Il est connu que le confort thermique acceptable peut être atteint dans un bâtiment par une conception architecturale adaptée qui prend en considération le climat [GIV 76, SAN 05]. Pour un climat chaud et aride, comme celui de Marrakech, profiter de l’avantage des apports solaires gratuits en hiver tout en évitant les surchauffes estivales et prendre avantage du refroidissement nocturne est la clef de voûte de l’efficacité énergétique dans le bâtiment [GHR 05]. Il est ainsi évident que l’isolation thermique de l’enveloppe réduit la charge de chauffage. Cependant, la température extérieure en été est souvent plus basse que celle requise dans le bâtiment. L’isolation thermique des murs empêchera donc l’évacuation nocturne de la chaleur stockée durant la journée [MAN 07]. Soutullo et al. [SOU 10] ont mené une étude expérimentale et théorique sur plusieurs systèmes passifs dans 4 bâtiments situés dans différentes zones climatiques en Espagne (continental, desertique, océanique et extrême continental). Ces systèmes inclus l’isolation thermique, l’ombrage du toit, la ventilation naturelle par cheminée solaire, le toit ombragé ventilé, le double vitrage, l’auvent horizontal sur la façade Sud et la rupture des ponts thermiques. Les bâtiments sont soit de nouvelles constructions soit rénovés. Ces bâtiments ont été monitorés afin d’évaluer expérimentalement la réduction de leur consommations d’énergie due à l’intégration des systèmes passifs. Une modélisation dynamique multizone sur TRNSYS a été entreprise par les auteurs pour déterminer la réduction d’énergie par les stratégies bioclimatiques considérées par compaison des résultats de la simulation avec ceux issus de l’expérience. Une étude similaire théorique a été menée par Raeissi et al. [RAE 96] sur trois configurations de toits passifs d’une maison en Iran: toit Effets de systèmes passifs sur la charge thermique d'une maison type villa à Marrakech 3 ombragé, pond, pond ombragé. Les auteurs affirment que ces configurations permettent une réduction de la charge de climatisation de 43%, 58% and 79% respectivement. L’étude dont les résultats sont présentés ici a pour objectif de mener une analyse théorique et expérimentale afin de préciser la contribution des systèmes passifs, aussi bien traditionnels que nouveaux, à la réduction de la charge thermique des bâtiments à Marrakech, qui représente la zone climatique 5 [MET 10]. 2. Description de la maison La maison étudiée, dite AMYS, est de type villa avec quatre façades et est construite sur une surface au sol de 168m², sur un terrain nu (grand jardin dépourvu d’arbres). Son plan architectural est donné en annexe. La maison se compose d’un rez-de-chaussée (salle à manger, petit salon, grand salon, cuisine, buanderie, un bureau et une salle de service) et d’un étage (4 chambres, 3 salles de bains et un couloir). La façade SUD (photo sur la figure 1) est caractérisée par un grand pourcentage de surface vitrée, soit 36% pour le rez-de-chaussée et 18% pour l’étage. Un auvent horizontal surplombe l'étage sur toute la longueur de la façade SUD audessus d'une grande terrasse, sa profondeur est de 1.20m. Les murs externes et le toit sont isolés thermiquement, Ainsi, les murs externes ont une épaisseur de 42.5cm. Ils se composent de cinq couches : 1cm de plâtre, 15cm de Parpaing, 1cm de laine en verre, 15cm de brique de terre cuite et 1.5cm de mortier de ciment. Sa résistance thermique est calculée à partir des données standards des constituants, elle est de 2.55m².K.W-1. Le toit de la maison est composé de six couches : 1cm de plâtre, 16cm d’hourdi, 5cm de béton armé, 6cm de mousse de polyuréthane, 6cm de mortier et 2cm de carrelage. La résistance thermique équivalente du toit a été estimée à 2.67 m².K.W-1. Nous remarquons que les murs extérieurs et le toit ont pratiquement la même résistance thermique. La dalle du rez-de-chaussée est composée de cinq couches : 1cm de plâtre, 16cm d’hourdi, 5cm de béton armé, 6cm de mortier et 2cm de carrelage. La résistance thermique de cette dalle est estimée à 2.37m².K.W-1. L’inertie des murs internes du RdC est renforcée par le remplissage des briques en parpaing les constituants avec du sable (brique pleine). Par ailleurs, la maison est connectée à un échangeur de chaleur sol-air (puits canadien) composé de 3 tubes en PVC d’une longueur de 70m chacun. Cet échangeur est enterré à une profondeur de 2-3 m dans le jardin de la villa. Ce système n’est pas considéré dans la présente étude. 3. Données météorologiques La maison AMYS est située dans la banlieue de Marrakech (31°37’N en latitude et 8°2’E en longitude et 468m d’altitude). Cette ville est caractérisée par un climat continental sec et chaud en été et frais en hiver. Les données météorologiques utilisées dans la présente étude sont celles relatives à l'année 2009, mesurées dans la station métrologique de l’Agdal-Marrakech. Ces données ont été mesurées avec un XXe Rencontres Universitaires de Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 4 pas de temps de 30mn et concernent : la température, l'humidité, le rayonnement solaire global, la vitesse et la direction du vent. Le tableau 1 présente quelques données caractéristiques du climat de Marrakech en 2009. Il est à noter que la température minimale pour cette année a été enregistrée en Janvier (-1.8°C) malgré que ce mois est plus ensoleillé que Décembre. En Février et Décembre la température minimale avoisine 0°C. Ainsi, les mois les plus froids sont Janvier, Février et Décembre. D’un autre côté, la température maximale a atteint sa plus haute valeur en juillet (44°C) qui est le plus mois le plus ensoleillé. Le climat de Marrakech en 2009 commence à devenir chaud à partir de Mars, avec des températures de plus de 30°C. En effet la température moyenne de ce mois augmente brusquement de 3.5°C par rapport à Février. Il est important de noter la grande amplitude des oscillations de la température, qui est une caractéristique du climat continental de Marrakech. L’amplitude mensuelle de ces oscillations atteint 14.4°C (en juillet). Le minimum de cette amplitude est de 12.8°C et se produit en janvier, février et septembre. Le tableau 1 montre que le rayonnement solaire global est important. Sa valeur journalière moyenne varie entre 2.76kW.m-2/j et 6.92 kW.m-2/j. Tableau 1. Quelques données météorologiques mesurées à Marrakech en 2009 (station météo Agdal-Marrakech). Mois Température Maximale (°C) Température Minimale (°C) Température Moyenne (°C) Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Septembre Octobre Novembre Décembre 21.4 25.0 30.9 33.9 34.7 40.9 44.0 42.5 36.0 34.6 30.4 24.3 -1.8 1.8 4.4 4.8 8.2 12.0 14.5 15.8 11.4 11.4 4.6 0.8 8.6 11.8 15.3 16.4 20.7 24.5 28.7 27.0 21.9 21.3 15.8 12.7 4. Irradiation solaire globale, plan horizontal (kWh.m-²) 92.86 104.53 138.22 188.94 205.25 198.17 214.42 204.77 158.08 138.41 102.54 85.68 Modélisation Le comportement dynamique de la maison est simulé à travers une modélisation transitoire multizone par TRNSYS avec un pas de temps de 1h. La maison est ainsi subdivisée en 12 zones; 6 au Rez-de-chaussée (Z1 à Z6) et 6 à l’étage (Z7 à Z12). La distribution des zones a été faite en séparant les pièces avec différentes orientations: 3 zones orientées plein Nord (Z5, Z6 et Z12)., 3 zones orientées plein Sud (Z1, Z3 et Z7), les autres zones sont constituées de pièces orientées Nord-Est (Z4 et Z8), NordOuest (Z2 et Z11), Sud-Ouest (Z10) ou Sud-Est (Z9). Effets de systèmes passifs sur la charge thermique d'une maison type villa à Marrakech 5 La simulation consiste à calculer la température moyenne dans chaque zone. Les besoins en refroidissement et en chauffage sont ensuite déduits sur la base d'une température de consigne de 25°C et 20°C respectivement. Les hypothèses suivantes ont été adoptées : • • • • • Il n’y a pas de génération interne de chaleur (maison inoccupée). Toutes les fenêtres et les portes sont fermées tout le temps avec volets ouverts. Les cadres des fenêtres et portes-fenêtres ne sont pas pris en compte. L’absorptivité des murs extérieurs est prise égale à 0.6. Chaque zone est considérée comme un espace unique sans tenir compte de l’effet des murs internes de séparation. • La température et l’humidité initiales sont prises égales à 20°C et 50% respectivement. • Le coefficient de convection naturelle est pris égal 3.056 W/(m² .K). • Les échanges thermiques entre la maison et le sol sont négligés. 5. Résultats et Discussion Dans le but d’étudier l’effet de chaque technique passive sur les besoins en chauffage et refroidissement de la maison, nous avons modélisé 6 configurations de cette maison. Le tableau 2 présente ces configurations. La première (#1) est la maison réelle, la sixième (#6) est la maison standard moderne telle que construite habituellement à Marrakech. Les autres configurations sont caractérisées par l’absence d’un des 4 systèmes passifs étudiés. Tableau 2 : Configurations étudiées. Config. #1 #2 #3 #4 #5 #6 Auvent horizontal Avec Sans Avec Avec Avec Sans Toit Murs extérieurs Isolé Isolé Isolé Isolé Isolé Non isolés Non isolé Isolé Isolé Isolé Non isolé Non isolés Murs intérieurs Brique pleine Brique pleine Brique pleine Brique pleine Brique creuse Brique creuse La figure 2 présente les besoins annuels de chauffage et de refroidissement de la maison. En analysant cette figure, nous remarquons que, dans toutes les configurations, la charge de refroidissement de la maison est prédominante. Les besoins en chauffage en effet sont faibles. La figure 2 montre que la configuration #4 (toit non isolé) exhibe une charge de refroidissement importante comparativement à la maison réelle (#1). L’absence de l’isolation du toit fait ainsi augmenter la charge de refroidissement de 75%. Il est en effet connu que le toit participe largement aux échanges thermiques habitatenvironnement [GIV 76, SAN 05, MAN 07, SOU 10, RAE 96]. A Marrakech, l’apport de chaleur à travers le toit, en été, est dû essentiellement au rayonnement solaire direct important (table I) conjugué avec le fait que les rayons solaires y ont XXe Rencontres Universitaires de Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 6 une incidence pratiquement verticale. Notons que la charge de chauffage est très peu affectée par l’absence de l’isolation du toit. Ce résultat est expliqué par l’isolation des murs extérieurs, qui est adressée ci-après. La comparaison des configurations #1 et #3 (absence de l’isolation des murs extérieurs) permet d’identifier l’effet de l’isolation des murs extérieurs. Il apparait sur la figure 2 que cette isolation permet de réduire nettement la charge de chauffage, par contre son action sur la charge de refroidissement est négative. En effet l’isolation des murs extérieurs augmente la charge de refroidissement de 13%. Cette action, qui peu sembler curieuse, est attribuée à la rétention de la chaleur issue du rayonnement solaire direct, à travers les baies vitrées. Le refroidissement nocturne par les murs extérieurs est ainsi empêché par leur isolation thermique. Rappelons que dans la modélisation présente, la ventilation naturelle n’est pas prise en compte. Malgré l’action positive de l’isolation des murs sur la charge de chauffage, nous pouvons affirmer que cette isolation semble inappropriée pour le climat de Marrakech. La charge de chauffage est en effet très minime comparée à celle de refroidissement. Ce résultat a été signalé par Ghrab-Morcos [6] pour un climat tunisien semblable à celui de Marrakech. Ce point nécessite cependant une investigation plus profonde, qui est en cours. La comparaison des configurations #1 et #2 (absence de l’auvent) permet de constater que l’auvent horizontal au 1er étage, diminue la charge de refroidissement de 29%. Cet auvent arrête, en effet, le rayonnement direct dirigé sur les surfaces vitrées de la façade Sud. Concernant la charge de chauffage, l’auvent l’augmente de 64%. Mais au vu de l’effet très largement positif de ce système passif sur la charge de refroidissement, il est vivement recommandé. Une étude en cours sur la comparaison de l’action des volets extérieurs et de l’auvent, permettra de mieux préciser l’apport de ce dernier sur la charge thermique global du bâtiment. La configuration #5 permet d’identifier l’effet de l’inertie thermique des murs intérieurs. La figure 2 montre que l’augmentation de cette inertie fait chuter la charge de chauffage de 28% et celle de refroidissement de 4%. Par ailleurs, l’évolution temporelle de la température de l’air dans la maison (non présentée ici faute d’espace) montre que l’augmentation de l’inertie des murs internes (#5) amortie la variation de la température ambiante dans la maison. Finalement, la configuration #6 comparée à la maison réelle (#1) permet de constater que la maison standard moderne, telle qu’elle se construit actuellement à Marrakech, présente une charge de climatisation annuelle importante, aussi bien en refroidissement qu’en chauffage. La charge de chauffage de cette maison exhibe la valeur la plus grande comparée aux autres configurations. Par contre, ce n’est pas le cas pour la charge de refroidissement. Celle-ci est effet plus faible que celle de la configuration #4 (absence de l’isolation du toit). Ce résultat est explicable par l’action de l’isolation des murs extérieurs, décrite ci-dessus. Il est donc manifeste que la configuration #6 est mal adaptée au climat de Marrakech. Effets de systèmes passifs sur la charge thermique d'une maison type villa à Marrakech 7 Un premier monitoring de la maison a été mené du 27 juillet au 2 Septembre 2011, soit 39jours, dans les mêmes conditions que la simulation (maison inoccupée, fenêtres et volets fermés). En plus des sondes extérieures (station météorologique locale, S0), quatre sondes température-humidité ont été placés à l’intérieur de la maison : deux au RdC et deux à l’étage. Nous n’intéressons dans cette première analyse qu’à la température dans les zones Z1 et Z9, considérées représentatives du RdC et de l’étage. La figure 3 présente l’évolution de la température mesurée par deux sondes S1 et S2 placés respectivement au RdC et à l’étage. L’emplacement exact de ces deux sondes est indiqué sur le plan architectural (Annexe). La figure 3 révèle que : - Pour ce qui est de la température extérieure, sa valeur minimale était 17.7°C (enregistrée le 31 aout 2011 à 6:00) et sa valeur maximale était 46.2°C (enregistrée le 31 juillet 2011 à 14:00). L’amplitude des oscillations journalières de cette température varie entre 9.7°C (enregistrée le 2 sept) et 21.8°C (enregistrée le 31 juillet). - La température au RdC (S1) est toujours inférieure à celle à l’étage (S2). Cette différence varie entre 0.6°C (enregistrée le 7 aout à 15 :00) et 2°C. - La température au RdC (S1) présente une valeur moyenne de 29°C sur les 39 jours avec une oscillation journalière ne dépassant pas 1°C. - La valeur moyenne de la température à l’étage (S2), sur la période du monitoring, est de 30.6°C avec une oscillation journalière ne dépassant pas 1°C. Nous constatons ainsi que durant la période du monitoring, la température à l’intérieur de la maison était quasi-constante et a rarement dépassé 30°C au RdC et 32°C à l’étage, alors que la température extérieure a atteint des pics au delà de 40°C durant plusieurs jours. A la suite de la période de forte chaleur du 27 au 31 juillet 2011, la température dans la maison est restée en deçà de 29°C au RdC et 31°C à l’étage durant 7 jours. Cette température n’a dépassé 31°C à l’étage et 29°C au RdC que du 7 au 20 aout 2011 (soit 13jours) alors que la température extérieure a enregistré des pics au-delà de 35°C du 2 au 30 aout 2011. Notons, par ailleurs que des variations brusques de température ont été enregistrées dans la maison à certaines heures. Ces chutes correspondent à des évènements exceptionnels (présence humaine et ouverture des portes et fenêtres durant quelques heures). 6. Conclusion Dans cette communication nous avons présenté les résultats d’une étude de l’effet thermique de quelque techniques passives simples, non communément utilisée à Marrakech, sur la charge de climatisation d’une maison type villa. Cette étude a été réalisée au moyen d’une modélisation dynamique multizone de la maison sur une XXe Rencontres Universitaires de Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 8 année à travers le logiciel TRNSYS. La comparaison de différentes configurations de la maison, nous a permis de préciser l’effet de chaque technique. Cette étude montre que l’isolation thermique du toit est nécessaire pour le climat de Marrakech. En effet, cette isolation diminue le besoin en climatisation de 42% pour le refroidissement et de 18% pour le chauffage. L’auvent horizontal en façade Sud diminue conséquemment la charge thermique en été mais l’augmente légèrement en hiver. L’augmentation de la capacité thermique des murs intérieurs réduit les besoins aussi bien en chauffage qu’en refroidissement. Par contre, l’isolation thermique des murs extérieurs présente un effet mitigé. Cette isolation a un effet bénéfique en hiver mais présente un effet opposé en été. Des mesures expérimentales de température dans la maison ont été entreprises durant aout 2011 sans occupation humaine et sans ventilation naturelle. Les résultats de ce monitoring montrent que la température dans la maison reste quasi-constante et a rarement dépassé 31°C à l’étage et 29°C au RdC, alors que la température extérieure a enregistré des pics au-delà de 35°C durant la majeure partie de la période du monitoring. La température dans la maison aurait été plus agréable avec une ventilation nocturne, étant donné que la température externe présente des minimas en dessous de 25°C durant toutes les nuits du monitoring. Par ailleurs, les effets aérauliques, les échanges sol-bâtiment ainsi que l’occupation humaine sont sous étude afin de les prendre en considération. La comparaison des résultats de la modélisation et ceux expérimentaux nécessite la prise en compte de ces effets. Remerciements : Ce travail est supporté financièrement par l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques à travers le projet RafriBAT (2012-2015) 7. Bibliographie [ONE 10] ONE (Office National d’Electricité), "Statistiques énergétiques", Novembre 2010, www.one.org.ma. [PNE 09] Programme National de l’Efficacité Energétique dans le Bâtiment, Agence de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique, ADEREE, 2011 (www.ceeb.ma) [MET 10] Zonages climatiques du Maroc destinés à la réglementation de l’efficacité énergétique dans le bâtiment, DIRECTION DE LA METEOROLOGIE NATIONALE, 2011 (www.ceeb.ma) [GIV 76] GIVONI, B.. Man, Climate and Architecture, 2nd Edition. Harvard University Press, Cambridge, MA, U.S.A., 1976. [SAN 05] SANTAMOURIS M., Passive Cooling of Buildings , Chapiter in ‘Advances of Solar Energy’, ISES, James and James Science Publishers, London, 2005 9 Effets de systèmes passifs sur la charge thermique d'une maison type villa à Marrakech [GHR 05] GHRAB-MORCOS N., CHEOPS: a simplified tool for thermal assessment of Mediterranean buildings in both hot and cold seasons, Energy and Buildings, 37 (2005) 651–662. [MAN 07] MANOJ Kumar Singh, Sadhan Mahapatra, S.K. Atreya, Development of bioclimatic zones in north-east India, Energy and Buildings, 2007;39:1250–1257 [SOU 10] SOUTULLO, Silvia; Enriquez, Ricardo; San Juan, Cristina; Ferrer, Jose Antonio; Heras, Mª Rosario. Energy balances of four office buildings in different locations in Spain. Proceedings of the IBPSA-Canada’s Biennial Conference. Winnipeg, Manitoba (Canada), 19-22 May 2010. [RAE 96] RAESSI, S. and TAHRI M., Cooling Load Reduction of Buildings using Passive Roof Options, Renewable Energy, 1996;2: 301-313. Figure 1: Photos de la maison AMYS (à gauche: vue SUD et à droite: vue NORD) MWh Figure 2: Besoins annuels de climatisation pour différentes configurations. T(°C) S0 S2 S1 Figure 3: Monitoring de la maison AMYS (27 juillet – 2 Septembre 2011) S0 : Sonde extérieure, S1 : Sonde interne RdC, S2 : Sonde interne Étage. XXe Rencontres Universitaires de Génie Civil. Chambéry, 6 au 8 juin 2012. 10 Annexe : Plan architectural de la maison étudiée et délimitation des zones thermiques. Les étoiles indiquent les positions des sondes pour le monitoring.