À l`écoute des animaux
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À l`écoute des animaux
Parc d’accueil Pierre Challandes 33, rte de Valavran 1293 Bellevue, GE - CH Tél : +41 (0)22 774 38 08 Fax : +41 (0)22 774 30 70 - CCP : 12-5328-7 www.parc-challandes.ch E-mail : [email protected] no 495 août / septembre / octobre 07 À l’écoute des animaux Journal officiel de l’Association du Parc d’accueil Pierre Challandes Centre international de protection des animaux Les Chèvres Georges-Henri Lebouc, Berthe et Ernestine (de gauche à droite) «Tout animal vivant doit rester libre, mais l’homme est responsable de tout animal qu’il a apprivoisé ou qui a perdu la possibilité de vivre libre.» Directeur - Rédacteur en chef : Pierre Challandes Illustrations : Anouk Tank (sauf si précisé) Photos : Pierre Challandes (sauf si précisé) Mise en page : Anouk Tank Impression : Imprimerie Malibu Print journal 495.indd 1 17.8.2007 11:48:22 A l’écoute des animaux nouvelles du parc et de l’association Moutons d’Ouessant Début juin, le centre animalier de La Gavotte nous a offert deux brebis d’Ouessant, blanc-beige, dont l’une a accouché deux semaines après son arrivée d’un agneau tout noir. Ces petits moutons (moins de 50 cm au garrot) appartiennent à une race spécifiquement bretonne et plus particulièrement à l’île d’Ouessant. Le mouton d’Ouessant était, primitivement, en majorité de couleur noire, mais par la suite les éleveurs ont sélectionné le blanc, dont la laine se teignait plus facilement. Dans les années 1976 on ne comptait plus que 200 à 300 moutons, et ces moutons n’étaient plus sur l’île, mais dans des propriétés privées sur le continent, comme animaux de compagnie. Depuis la race s’est développée en toutes les régions. On ne connaît pas l’origine exacte du mouton d’Ouessant, mais il se peut que sa petite taille soit due au climat rude de l’île. Tous les moutons sont, comme les chèvres, originaire du Moyen Orient et sont les descendants du mouflon journal 495.indd 2 d’Asie mineure, le plus petit de la famille des mouflons. Ce mouflon a été domestiqué pendant la même période que les chèvres, il y a environ 10’000 ans, juste après le chien. De la Mésopotamie ces animaux auraient suivi leurs bergers jusqu’en Perse puis vers le bassin méditerranéen et peu à peu se seraient dispersés à travers le monde. Résistant au froid comme à la chaleur, le mouton domestique, fournissant laine, peau, lait et viande, valorise les pâturages les plus ingrats : montagnes, steppes, plaines, îles. Il est rencontré sur tous les continents et sous toutes les latitudes. La sélection naturelle et celle appliquée par les éleveurs ont donné naissance aux diverses races, adaptées aux contrées colonisées. Cependant, avec les progrès de la génétique, de nombreuses races anciennes ont disparu, remplacées par des races financièrement plus rentables. Dépourvu d’agressivité, le mouton vit en troupeau hiérarchisé soumis à un bélier dominant. Le mouton ne défend pas son territoire, il est nomade et, en cas de danger ou d’attaque, la fuite en groupe est son seul salut. Nos moutons fournissent une laine épaisse, et fin juin Sarah a tondu les deux brebis. Pour sa première tonte elle n’a pas trop mal réussi, la nouvelle coupe des deux brebis nous permettait tout de même de les reconnaître ! Lors de championnats de tonte, chaque mouton est tondu en quelques minutes. Sarah l’a fait en une demi-heure par brebis, ce qui n’est pas si mal, comme début, d’autant plus que le travail a été effectué avec une tondeuse pour cheval. Le petit agneau a bien grandi, il est âgé actuellement de deux mois, deux petites cornes ornent son front et renforce son caractère volontaire. Il sait se faire respecter par les chèvres et joue parfois avec l’une ou l’autre. Curieux, il va à la découverte de tout, entrant chez les poules lorsque j’ouvre la porte pour les nourrir, me bousculant presque pour leur manger les graines et les salades que j’y dépose, un vrai petit mouton noir ! Jules … Renard photo : A. Tank Buses de Harris Les buses de Harris, après une première nidification en mars, qui échoua, ont recommencé une deuxième couvaison en mai, et actuellement deux petits réclament à manger. Encore nus ils ont déjà la taille d’un pigeon. Jules est un jeune renardeau qui est arrivé au Parc fin mars, âgé de trois semaines. Il avait été trouvé sur le bord de la route, âgé alors de quelques jours, il avait encore les yeux fermés. Sa mère devait le transporter, lorsque, effrayée par quelques chose, elle a dû prendre la fuite et, sous l’émotion, le lâcher. Une jeune fille l’avait recueilli, très bien soigné pendant deux semaines, le nourrissant au biberon, mais ne pouvait pas le garder. Très triste de s’en séparer, elle s’est résolue à nous l’amener. La première semaine il est resté à l’intérieur et a dû apprendre à rester seul, car la jeune fille ne s’en séparait jamais, dormant même avec lui ! Les premiers jours, chaque fois que je le quittais, il poussait de longues plaintes, piaillant comme un petit chiot. Dès les premiers jours il s’est très vite mis à consommer de la viande, dédaignant rapidement le biberon. Après la première semaine il a fait connaissance avec les chiens. Ceux-ci l’ont très rapidement accepté. Falbala, la chienne leonberger s’est montrée la plus maternelle. Vania était toute excitée de pouvoir bientôt jouer avec ce nouveau copain, ainsi 17.8.2007 11:48:28 A l’écoute des animaux que Pomone. Igor trouvait cette odeur de renard intéressante, et dès que Jules se déplaçait, il le suivait pas à pas, mais lorsque celui-ci voulait jouer, Igor, très digne, se retirait. Quant à Zézette, qui en avait vu d’autres, l’ignorait. Agé d’un mois Jules fut installé durant la journée dans le local qui abrite la nourriture, d’où il pouvait sortir librement pour jouer à l’extérieur avec ses copains chiens. Oh! jusqu’à l’âge de 7-8 semaines, il ne s’éloignait guère du local, si ce n’était pour me suivre lorsque je l’encourageais à le faire. Jusqu’à cet âge, il se montrait très confiant envers tout le monde, ce qui m’inquiétait pour son avenir. En effet s’il voulait vivre en complète liberté, il devait apprendre à devenir méfiant. Le soir je le rentrais dans son parc à l’intérieur de la maison, afin qu’il ne fasse pas de “mauvaises” rencontres ou, entraîné par la curiosité, qu’il n’aille jusqu’à la route. Je le ressortais le matin. Ses jeux avec les chiens devenaient de plus en plus turbulents, pour la plus grande joie des deux bouledogues Vania et Pomone ainsi que pour Falbala. Igor, plus âgé, aboyait lorsque Jules le bousculait trop; quant à Zézette la cheffe, elle le rabrouait vertement. C’est vers l’âge de deux mois qu’un changement de comportement se manifesta progressivement, et instinctivement Jules devint plus méfiant envers les étrangers, allant se cacher tout d’abord dans le local puis derrière la maison lors de leur arrivée. Il y découvrit la cache déjà utilisée par d’autres renards que nous avions hébergés quelques années auparavant. C’est étonnant comme les animaux retrouvent les mêmes habitudes, les mêmes abris que leurs précédents congénères. Il y a en fait des lieux types pour chaque espèce que les représentants de l’espèce retrouvent instinctivement. Depuis cette période, Jules prit définitivement possession de cet abri et, comme il devenait méfiant, il put passer ses nuits à l’extérieur. Jules accoure le matin pour me saluer, manger et jouer avec ses copines. Dès que les premiers bénévoles, visiteurs ou autres intrus arrivent, il disparaît dans son abri pour ne réapparaître que lorsqu’il est certain qu’aucune autre personne n’est dans les environs. En fin de journée, lorsque je reviens au Parc, il m’attend toujours, apparaissant comme une bombe. Lorsqu’il est là, il joue avec les chiens, entre dans la chatterie si la porte est mal fermée pour dévorer la nourriture des chats, qui viennent le renifler mais rechignent, vu leur grand âge, de jouer avec lui. Jules escalade tout avec une grande habileté, grimpe sur les tables, les frigo... en quête d’une friandise. Il ne faut rien laisser traîner ! Lorsque je vais nourrir les loups à crinière, les chèvres et moutons ou les chevreuils en compagnie des chiens, il me suit dans le champ et participe aux jeux et courses poursuites de ceuxci, renifle les chevrettes qui ne se montrent guère affables vis-à-vis de sa personne. Elles le chargeraient volontiers pour le frapper à coup de pattes antérieures. Mais Jules se retire prudemment. Il ignore aussi les poules qui se trouvent dans l’enclos des chèvres. Si jusqu’à trois mois Jules se montrait naïf, maintenant il se montre attentif aux moindres bruits suspects, dressant l’oreille, arrêtant de jouer pour identifier la source du bruit. Durant la nuit Jules doit vaquer à ses occupations de renard, mais ne manque pas de venir déposer ses cartes de visite devant la porte d’entrée pour bien marquer son territoire ! Une fouine Nous l’avons récupérée ce printemps, elle était assez jeune mais suffisamment âgée pour manger seule et être méfiante vis-à-vis des humains. Nous l’avons installée dans une cage à chat en attendant de pouvoir bientôt la relâcher. Elle en a prit l’initiative en découvrant un petit espace par lequel elle put prendre la clef des champs. Pendant quelques jours nous pensions qu’elle avait disparu dans la nature par la porte qui donne accès au parc des chats. Il n’en fut rien, elle était toujours dans la chatterie, comme les assiettes de nos chats qui étaient propre, léchées jusqu’à la dernière miette, et ses crottes le prouvaient. Si pendant deux à trois semaines elle était invisible, maintenant elle fait un désordre artistique pendant la nuit, déplaçant les brosses, les balais, ... suite en page 7 ! journal 495.indd 3 17.8.2007 11:48:35 A l’écoute des animaux Les Chèvres La chèvre est fille d’Asie, du Moyen Orient, et ses ancêtres seraient le bouquetin oegagre qui escalade les chaînes du Caucase et les montagnes d’Iran, ainsi que le bouquetin de Nubie peuplant la Palestine. La chèvre aurait été domestiquée par l’homme dès le Néolithique, il y a environ 10’000 ans, époque de la sédentarisation des hommes et des premières domestications. Les tribus anciennes ont commencé à élever les caprins pour avoir de la nourriture sous la main : lait, viande; puis pour la peau, les poils : tout pouvait être utilisé. Rustiques, les chèvres se gardent facilement en troupeau, et peuvent accompagner l’homme dans la plupart de ses déplacements. Dès leur domestication, elles auraient donc usé leurs sabots pour suivre dans leurs pérégrinations les premiers éleveurs du Proche-Orient et, avec eux, se sont très rapidement répandues sur le globe entier, lui permettant de survivre dans les lieux les plus rudes, montagnes, déserts voire forêts denses. En fonction des régions occupées, plus de deux cents différentes races de chèvres se sont développées. Dans nos Alpes comme en France, principalement deux races laitières se rencontrent : la chèvre chamoisée et la chèvre Saanen, toute blanche, dont le lait et les fromages régalent tous les gourmets. Au sud Sahara on rencontre une chèvre rustique, aux oreilles pendantes, grande ressource des tribus du désert et des caravanes. Il y a aussi des races élevées pour la production de laine comme par exemple la chèvre angora, dont le nom vient de “Angora”, ancienne appellation d’Ankara en Turquie ou celle du Cachemire, qui sous ses longs poils cache un duvet floconneux et doux, d’une finesse incomparable, qui sert à tisser ces étoffes magnifiques qui ont fait sa gloire. Certaines races sont en voie de disparition, remplacées par des races plus rentables, comme c’est le cas pour nombre d’animaux domestiques. L’élevage des chèvres naines s’est développé dans beaucoup de pays, en raison de sa rusticité. Ces petites chèvres se trouvent aussi bien en Afrique (chèvres naines du Sénégal) qu’en Asie (chèvres du Tibet) ou en Amérique du Sud; et chez nous, non pas pour leur rentabilité, mais comme animal de compagnie. Lorsque j’ai repris les volières de Vernier en 1974, je les ai repeuplées dans un premier temps de volailles diverses. Et, un jour, j’ai dû récupérer un petit chevreau tout blanc, dit de race naine; cependant il avait dû avoir un ancêtre angora, car il en avait les longs poils. Il avait été débarqué d’une voiture par son propriétaire qui n’en voulait plus. Tout de suite ce chevreau, âgé de quatre mois, est devenu familier voire arrogant, sans gêne. Il prit possession du lieu. Lorsque j’étais présent, il vivait librement avec mes chiens auprès desquels il sut parfaitement se faire respecter, sachant faire front de ses petites cornes naissantes! Véritable petit diable, il ressemblait un peu aux dessins des satyres de Picasso lorsqu’il se dressait sur ses pattes arrières pour jouer et nous défier. Le jour de son arrivée, lorsque dans l’après-midi je voulus quitter le parc de Vernier, je l’enfermai dans un petit enclos accolé à une des grandes volières. La voiture n’était pas en marche que je l’entendais pousser des bêlements déchirants, comme des sanglots. En revenant deux heures plus tard, je ne le retrouvai point dans l’enclos, mais sur le treillis de toiture de la grande volière, à cinq mètres de haut ! Je ne sais comment il avait escaladé la séparation, mais décidément il ne pouvait pas rester seul. En effet, les chèvres sont des animaux grégaires qui supportent très mal la solitude. Pendant quelques jours, lors de mes absences et le soir, je le rentrais en compagnie de mes chiens dans le premier local qui leur était réservé et dans lequel j’avais aménagé un petit box. Les chiens n’étaient pas ravis de la présence de cet intrus qui, malgré son jeune âge, empestait déjà le bouc. Et, non seulement son odeur imprégnait le local, mais aussi mes chiens et tout ce qui s’y trouvait ! Il fallait absolument l’installer à l’extérieur et afin qu’il ne soit pas seul, je lui trouvai une copine du même âge, nommée “Aglaé “. Quant à lui il reçut le nom de “Le Bouc”. Ainsi les deux caprins pouvaient rester dans leur enclos lorsque je m’absentais, sans que Le Bouc ne récidive son escapade sur les volières. Lorsque je promenais mes chiens, Aglaé et Le Bouc nous accompagnaient, cabriolant gaiement sur le chemin, grignotant sur leur passage les jeunes pousses des buissons. Mais je devais éviter de passer trop près des propriétés voisines, car ils découvrirent rapidement les portails entrebâillés ou les ouvertures dans les clôtures journal 495.indd 4 17.8.2007 11:49:06 A l’écoute des animaux qui leur permettaient d’aller brouter les plus beaux rosiers et les arbustes rares des jardins ! Je mettais un certain temps à les convaincre d’en sortir et continuer la promenade. Parfois ils feignaient de me suivre pour, subitement, me fausser compagnie et s’engouffrer à nouveau dans la propriété pour y grignoter les excellentes plantes et terminer leur repas! Les chèvres sont certes de charmants animaux de compagnie, intelligentes, drôles, mais destructrices. Il est très difficile de les laisser libres car elles mangent tout, et spécialement ce qu’elles ne doivent pas. Elles ne mangent pas que les feuilles, mais raffolent de l’écorce des arbres qu’elles rongent ou déchiquètent à coup de cornes. Un jardin se retrouve rapidement transformé en désert ! Le matin, dès l’arrivée de ma voiture Aglaé et Le Bouc poussaient des bêlements larmoyants afin que j’ouvre leur parc pour qu’ils puissent retrouver leurs copains chiens, et recevoir leur portion de graines et granulés. Si je tardais à distribuer la nourriture, ils prenaient la chose en main, ou plutôt “en corne” : ils entraient dans le local ou étaient entreposés les sacs de graines; rapidement ils repéraient le sac que j’avais oublié de mettre à l’abri et d’un coup de corne le défonçaient pour manger les graines qui s’en écoulaient. Si les sacs étaient hors de portée ils se rabattaient sur les habits qu’on y avait entreposés, car les caprins aiment mâchouiller les tissus. Chez la chèvre, la digestion de la cellulose est facilitée par des micro-organismes qui vivent dans l’intestin. Un jour, alors que je discutais avec une amie, Aglaé en douce s’était approchée et avait commencé à grignoter sa robe en lin, un délice. Mais voulant en prendre une grande bouchée elle tira brusquement sur le tissu, et la robe se dégrafa et tomba, pour mon plus grand amusement, mais pour un non moins grand embarras de l’amie ! Si le temps était maussade, mes chèvres, n’aimant guère l’humidité, restaient à l’abri dans ce local. Cela m’obligeait à avoir de l’ordre et de ne rien laisser traîner. A l’extérieur, Aglaé découvrit rapidement que le toit de ma 2CV Citroën était l’endroit idéal pour avoir une vue d’ensemble sur les lieux et que la capote en toile était des plus confortables. Après avoir bien gambadé, elle sautait sur le capot de la voiture puis sur le toit. Couchée confortablement là-haut, elle contemplait le monde des mortels, somnolait et ruminait paisiblement. Cependant avec le temps Aglaé prit du poids et, un jour, je la retrouvai assise sur le siège de la voiture : la capote, usagée, avait cédé ! journal 495.indd 5 En devenant adulte, Le Bouc prit de splendides cornes qui lui donnaient un air de seigneur. L’air hautain, dédaigneux, marchant d’un pied d’airain, il nous précédait lors de nos promenades, la barbiche touffue, flottant au vent, les cornes hautes et menaçantes, les yeux étincelants comme deux boutons d’or. Il rabrouait quiconque le dépassait. Mais jamais il ne se montra agressif, il adorait jouer, même par la suite avec les jeunes pumas qu’il menaçait en se dressant sur ses pattes arrières. Par contre il montrait son courage, en faisant front à tout animal qui lui manquait de respect. Aglaé s’est toujours montrée capricieuse, douée d’une agilité surprenante, d’une gaieté pittoresque et d’une grâce étrange. Elle a élevé toute une série de cabris. Comme toutes les chèvres, elle fut une excellente mère : il fallait la voir au milieu de ses cabris, jouant, exécutant pour leur plaire des cabrioles audacieuses qui n’était plus de son âge ! Il fallait l’entendre quand on lui retirait ses petits, appeler ses chevreaux de cette voix navrante, presque humaine, qui a l’air d’un sanglot. Je crois que rien n’est plus joli ni plus touchant qu’un cabri avec ses grands yeux bruns, son caractère joueur et naïf dans les premiers jours; mais qu’il perd rapidement pour devenir effronté, téméraire et entreprenant, découvrant continuellement de nouvelles bêtises à faire ! Très rapidement les cabris d’Aglaé bousculaient dans leurs jeux mes chiens, pourtant plus grands qu’eux. Ils ne prenaient pas la peine de s’arrêter et continuaient leurs courses 17.8.2007 11:49:29 poursuites avant que mes chiens n’aient eu le temps de réagir. L’habitude de leur mère de sauter sur les voitures arrêtées devant le parc a été imitée par plusieurs de ses descendants. Je prévenais généralement les visiteurs, mais cela pouvait m’arriver d’oublier de le faire. Une connaissance qui, un jour, venait choisir des paons pour sa propriété, avait garé sa voiture juste devant l’entrée des volières. Sa femme le rejoignit un peu plus tard dans sa propre voiture, qu’elle parqua à côté de celle de son mari. Alors qu’elle nous avait rejoint dans les volières et que nous choisissions les paons, j’entendis à l’extérieur des “boum…boum….boum”. Je sortis précipitamment, prétextant un appel téléphonique urgent, mais je craignais que les deux derniers cabris fassent du trampoline sur les voitures. C’était le cas ! Ils sautaient du capot de la première voiture sur le toit de la seconde, puis sur le toit de la première... Le seul problème était que les deux véhicules incriminés étaient des Roll-Royce doréesmétallisées!!! Rapidement j’enfermai chèvre, chevreaux et bouc dans leurs enclos et retournai vers mes clients qui ne se doutèrent de rien. Ils repartirent satisfaits avec trois paons. Ce n’est que quelques années plus tard, alors que je rencontrai le propriétaire chez des amis, que je lui avouai le forfait de mes cabris. Il fut très vexé de ce “lèse Roll-Royce” et ce fut notre dernière rencontre! journal 495.indd 6 A l’écoute des animaux Par la suite d’autres chèvres naines ont été adoptées et ont animé le parc de Vernier puis celui de Bellevue, mais “Le Bouc” fut le seul bouc que j’hébergeai, car je ne voulais plus de cabris. Il est trop difficile de bien les placer, et je ne pouvais pas héberger tout un troupeau de chèvres ! Les cabris mâles furent castrés afin que le cheptel ne dépasse pas quatre à cinq chèvres. A Vernier nous avions un jour récupéré une vieille chèvre naine, nommée “Berthe”. Elle avait un caractère exécrable, toujours en train de râler, de réclamer avec des bêlements rauques. Elle n’était pas camarade avec les autres chèvres, ni avec les chiens ou les autres animaux. Elle acceptait certaines personnes mais avait ses têtes. Tout-à-coup elle piquait une colère et chargeait sans prévenir la chèvre, le chien ou la personne qui lui déplaisait et qui se trouvait sur son chemin. Je ne sus jamais si ces colères étaient dues à son âge, à la vie qu’elle avait vécue, seule dans un enclos, ou simplement en raison de son hérédité ? Peutêtre les trois à la fois. Heureusement ses cornes avaient été coupées ou cassées, il n’en restait qu’une ébauche, ce qui était moins douloureux pour ses victimes ! Une petite copine de mon fils, Sophie, alors âgée de 10 ans, avait été prise en grippe par Berthe et, de loin, dès qu’elle l’apercevait, elle poussait un bêlement rauque et fonçait sur elle. Pour sa sécurité, nous devions l’enfermer…Berthe, pas Sophie ! Pour une durée d’une semaine, Berthe avait été prêtée à une grande surface où elle cohabitait avec des lapins, dans des parcs construits sur une des terrasses. Elle n’attaquait jamais les petits animaux, mais elle n’aimait guère certaines dames d’un certain âge. Je me souviens d’une discussion que j’avais surprise dans un salon de thé où l’une d’elles affirmait à une amie : “Tu te rends compte, la chèvre m’a poursuivie jusqu’au rayon de la lingerie !” Ici, à Bellevue, nous avons toujours des chèvres naines. Les premières années, nous les laissions vaquer librement lorsque j’étais sur place, mais il fallait continuellement leur courir après afin qu’elles ne dévorent pas les plantes que nous plantions. Les trois chèvres que nous hébergeons actuellement restent dans leur enclos, ce qui ne les frustre pas, vu qu’elles n’ont jamais été libres avant que nous les hébergions; et cela nous simplifie la vie. D’ailleurs, elles ne cherchent jamais à sortir de leur enclos. Chaque jour je leur fournis, ainsi qu’aux chevreuils, des branches de saules que je dois tailler quotidiennement, spécialement cette année pluvieuse qui favorise leur croissance (plus de deux mètres en deux mois !). Pour ce travail, c’est moi qui, copiant Le Bouc, me promène sur le treillis de toiture des parcs pour scier les branches qui dépassent. Les pumas et surtout le léopard “Manoir” sont très intéressés par mes exploits de funambule au-dessus de leurs parcs! Tombera, tombera pas! Dans leur enclos les chèvres bêlent longuement dans l’attente de leurs branches dont elles mangent les feuilles et rongent l’écorce. Bellevue, le 13 juillet 2007* P.Challandes P.S. : Vendredi 13, aujourd’hui je ne grimperai pas sur les parcs! 17.8.2007 11:49:31 A l’écoute des animaux nouvelles du parc et de l’association (suite) les linges, les couvertures des chats, même les seaux pour le plus grand mécontentement de ma femme (suite de la page 3) qui ne retrouve plus ses affaires. Le matin, fatiguée par ses ébats nocturnes, elle dort à poings fermés et, si on s’approche tout près, il lui faut un moment pour se réveiller et réaliser qu’elle est observée. Alors brusquement elle saute en l’air et disparaît derrière une cage ou à l’extérieur pour nous observer depuis le dessous d’une cage ou perchée sur un volet. Parfois on entend l’un ou l’autre chat feuler lorsqu’elle leur tire la queue ou leur saute par surprise sur le dos ! Elle a aussi ses préférences et dort souvent près de la chatte noire. KURZ LUNETTERIE VERRES DE CONTACT 1, rue Dancet 1205 GENEVE Tél : 320 66 66 Ouvert de 8h30 à 18h30 MAÎTRE OPTICIEN sans interruption. VISAGISTE Fermé le lundi matin. 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Depuis une ou deux semaines, il se montrait plus lymphatique, moins entrain aux jeux et il dormait davantage. Comme il avait toujours bon appétit, je ne me suis pas trop inquiété au début, mettant la raison de ce manque de vitalité à la chaleur et à son âge. Comme il salivait souvent, je l’emmenai chez le vétérinaire, et en vérifiant ses dents nous avons découvert un méchant cancer au fond de sa gueule. Nous avons décidé de ne pas le réveiller et encore moins de l’opérer. Il a eu une vie heureuse, et je pense qu’il a bien profité de sa dernière année au Parc. Adieu le Fumeur de Havane ! août / septembre / octobre 07 no 495 paraît 4 fois par an, cotisation annuelle y compris journal CHF 30.Directeur - Rédacteur en chef : P. Challandes tél : +41 (0)22 774 38 08 Mise en page : A. Tank Impression : Imprimerie Malibu Print tél : +41 (0)22 735 51 21 Différents oisillons Ce printemps jusqu’à ces jours nous avons récupéré plusieurs oisillons orphelins : des merles, bergeronnettes, verdiers, moineaux, mésanges, hirondelles, martinets, pie, faucons crécerelles, hibou moyen duc... dont la plupart ont pu reprendre leur envol. Dans un prochain numéro, je vous reparlerai de certains d’entre eux qui sont restés pendant plusieurs semaines, familiers. et revenaient dire bonjour et manger. Portes ouvertes Les portes ouvertes auront lieu les 22 et 23 septembre 2007 de 11h00 à 18h00. Vous pouvez déjà préparer les délicieuses pâtisseries et autres spécialités, qui font le délice de tous les visiteurs ! Nous aurons aussi besoin de bénévoles non seulement pour les stands, mais aussi le vendredi vers 16h00 pour monter les stands et mettre en place les bancs et tables, ainsi que le dimanche soir vers 18h00 pour ranger. Vendredi soir et dimanche soir un pique-nique aura lieu, après le travail ! Nous espérons aussi que le soleil sera de la partie. calendrier 2008 Le calendrier 2008, selon la tradition, sera prêt pour les portes ouvertes des 22 et 23 septembre. Il est toujours élaboré avec art par Anouk qui par ses oeuvres splendides complètera les fort belles photos de Sarah Dupanloup, Pierre Latin.... Et toujours imprimé avec bonne humeur à l’imprimerie Malibu Print. Bellevue, le 28 juillet 2007 P.Challandes journal 495.indd 8 17.8.2007 11:50:00