Les degrés de perfection

SC "La Rose Mystique" C 36.
24 Janvier 2001
"Les degrés de perfection"
Didier R.
I.
Introduction ___________________________________________________________ 2
A.
Préambule __________________________________________________________ 2
B.
Pourquoi ? Comment ? ________________________________________________ 2
II.
Pourquoi ? __________________________________________________________ 2
A.
1.
2.
Perfectionnement dans la continuité _____________________________________ 2
L'initiation artisanale _________________________________________________ 2
Une intériorisation plus profonde _______________________________________ 3
1.
2.
Perfectionnement dans la rupture _______________________________________ 3
L'initiation chevaleresque _____________________________________________ 3
L'initiation sacerdotale _______________________________________________ 3
B.
III.
Comment ? __________________________________________________________ 4
A.
La construction. ______________________________________________________ 4
B.
Le sacrifice. _________________________________________________________ 4
C.
L'union, la communion. _______________________________________________ 4
D.
La quête. ____________________________________________________________ 5
E.
Le jugement. ________________________________________________________ 5
IV.
Conclusion. __________________________________________________________ 5
A.
Un tout et un passage. _________________________________________________ 5
B.
Etymologie.__________________________________________________________ 5
Annexe ___________________________________________________________________ 5
GEPSM Didier Roubinet
Les degrés de perfection
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SC "La Rose Mystique" C 36.
I.
24 Janvier 2001
Introduction
A. Préambule
Quelle idée générale y a-t-il derrière toute la richesse du symbolisme des degrés des loges de
perfection ? Comment sont-ils structurés ? A ces questions, des réponses classiques existent.
Elles ordonnent, par exemple, les degrés en trois groupes1 : la construction du temple, la
vengeance, la découverte du nom de l'ineffable et l'achèvement de la légende d'Hiram. Peuton faire d'autres analyses ? Assurément, la maxime du Taciturne et l'enseignement de Grand
Maître Architecte2 nous y encouragent même.
B. Pourquoi ? Comment ?
Ce soir j'aimerais donc poser simplement deux questions que j'ai volontairement tronquées :
Les degrés de perfection, Pourquoi ? Comment ?
Mon travail sera donc articulé en deux parties principales : Pourquoi ? Comment ?
II.
Pourquoi ?
Pour faire court, je dirai que le but des degrés de perfection est de contribuer à notre
réalisation spirituelle3. Les trois premiers degrés nous permettent d'appréhender une partie
seulement des enseignements initiatiques traditionnels. En effet, dans les systèmes
traditionnels anciens, la complétude de l'initiation s'exprime à travers trois phases : l'initiation
artisanale, l'initiation chevaleresque et l'initiation sacerdotale4. Or, l'initiation que nous
recevons dans les trois premiers degrés est essentiellement artisanale. Le but des degrés de
perfection serait donc de parfaire notre démarche spirituelle en progressant dans l'initiation
artisanale et en découvrant les initiations chevaleresques et sacerdotales. Nous avons donc
une double démarche qui nous est proposée : une démarche de perfectionnement dans la
continuité et une dans la rupture.
A. Perfectionnement dans la continuité
Dans un premier temps les degrés de perfectionnement nous permettent d'approfondir
l'initiation artisanale. C'est donc une continuité des trois premiers degrés du rite.
1. L'initiation artisanale
La fonction de cette initiation est de nous mettre en état de produire des richesses spirituelles
et de féconder.
La symbolique des trois premiers degrés est démonstrative à cet égard : outillage symbolique
opératif, Schibolet, Tubalcain, tout se réfère à l'artisanat, la production de richesse et la
fécondité.
1
Raoul Berteaux : la symbolique de la loge de perfection. Voir "Remarques" dans l'Annexe.
Enseignement de l'étui de mathématique : travail et émulation. Instruction du 12ème degré (p25)
3
Jacques Fontaine : L'essor.
4
Quelques exemples : L'Hermès égyptien était Trismégiste. Les castes indiennes sont organisées en groupes de
Vashyas (artisans), Kshatryas (guerriers) et Brahmanes (prêtres). Plus près de nous, le président de notre atelier
de perfection du quatrième degré est Trois Fois Puissant. Voir aussi les représentations classiques de Minerve.
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Les degrés de perfection
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24 Janvier 2001
Notre initiation dans les trois premiers degrés vise à nous faire Maître dans ces arts et à
propager cette lumière par toute la terre5. Dans les degrés de perfection nous poursuivons, en
approfondissant, cette démarche. C'est particulièrement vrai dans les degrés où les M. rendent
la justice et maintiennent la concorde sur le chantier, où il remplacent Hiram et décorent le
temple et ceux où ils connaissent ce que renferme un étui de mathématique pour mieux
enseigner la construction de leur tabernacle aux autres Maîtres.
2. Une intériorisation plus profonde
En quoi cette poursuite est-elle un approfondissement ? Dans les trois premiers degrés nous
construisons, nous nous construisons. Notre personnalité sera le reflet de cette construction
intérieure. Une fois cette opération de construction réalisée notre devoir est de dispenser la
lumière, donc d'aller vers l'extérieur rencontrer l'autre, c'est pour moi le SOLVE des
alchimistes. Dans les degrés de perfection notre démarche est d'intérioriser de nouveau notre
initiation : COAGULA. Il s'agit de construire notre être spirituel pour enrichir notre
personnalité. En résumé, la démarche de construction est parallèle mais dans un cas nous
construisons notre personnalité pour aller vers l'autre, dans l'autre nous construisons notre être
spirituel pour enrichir notre personnalité. Nous observons ainsi un cycle, un cercle vertueux
puisqu'à nouveau, notre but est de porter la Lumière en voyageant par toute la terre6. Nous
sommes désormais porteurs d'une lumière magnifiée.
B. Perfectionnement dans la rupture
Dans l'initiation artisanale nous étions dans une logique de continuité par rapport au trois
premiers degrés. Les initiations chevaleresques et sacerdotales sont, elles, nouvelles. C'est en
cela que je dis que nous sommes en voie de perfectionnement dans la rupture.
1. L'initiation chevaleresque
La fonction de cette initiation est de conférer ou de reconnaître la puissance combattante et la
force physique. Plus généralement se sont les valeurs de combat, de courage, de générosité, de
fidélité, d'humilité, d'honneur et de devoir qui sont exaltées.
Dans les degrés de perfection l'initiation chevaleresque apparaît principalement à certains
degrés plutôt qu’à d’autres Remarque.7
2. L'initiation sacerdotale
Ici, l'initiation permet d'accéder au pouvoir spirituel et à la sagesse.
D'une certaine façon, après avoir construit (initiation artisanale) et défendu (initiation
chevaleresque) notre édifice il s'agit de le sacraliser (initiation sacerdotale). Nos pouvoirs ne
s'exercent plus sur des éléments physiques (pierre ou corps humain) mais sur l'esprit.
Cette initiation est présente dans les 4°, 5° et 12°degrés de Maître Secret . Nous sommes les
Lévites gardiens du Saint des Saints, la construction du mausolée est ordonnée en vue d'une
célébration "religieuse", mais aussi en ce sens que nous sommes des détenteurs d'une parole,
mieux, d'un enseignement sacré : celui du tracer de son temple intérieur, et au 13ème nous
apercevons le nom de l'ineffable et enfin l'alliance est faite et toute la cérémonie d'initiation de
ce degré est d'inspiration sacrée : Autel des parfums, mer d'airain, pain de proposition, vin…
C'est le GADLU qui nous inspire8).
5
Instruction (p77)
Instruction (p29)
7
L'appartenance au groupe se manifeste par une alliance (Berith) et un serment (Neder) : NB : ils sont employés
avec Schelemoth (perfection).
8
Instruction (p29).
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Artisan nous avons appris le maniement des Outils, Chevalier celui des Armes et Prêtre celui
de la Parole, du verbe. Voilà notre initiation rendue parfaite (au sens étymologique de
complète). Le ternaire des trois initiations nous ramène à l'unité de l'Initiation Parfaite (au
sens de complète).
Après cette tentative d'explication du pourquoi des degrés de perfection nous passons au
Comment .
III.
Comment ?
La voie de perfectionnement s'accomplit en progressant à travers cinq actes fondamentaux : la
construction, le sacrifice, l'union, la quête et le jugement. Abordons-les successivement.
A. La construction.
L'analogie "Construire, se construire" est présente au premier, deuxième, quatrième, huitième
et douzième degré. Au quatrième degré Salomon désigne Adonhiram pour reprendre le
chantier laissé par Hiram Abi. Au huitième degré, nous sommes jugés dignes d'occuper la
place du Maître Hiram. Enfin au douzième degré, nous avons la mission de créer et de diriger
une école d'architecture. Nous le voyons si la construction est le tronc commun, la progression
dans l'initiation est évidente : nous sommes purement opératifs dans les deux premiers degrés
(1er et 2ème), nous remplaçons un peu plus que l'opérativité d'Hiram, puis nous sommes
chargés d'un chantier secret en tant et enfin nous sommes en charge d'enseigner. Ainsi
progressivement, notre initiation se construit, se parfait.
B. Le sacrifice.
La légende d'Hiram n'aurait pas toute sa portée sans son meurtre.
L'heure de la vengeance sonne. Ces trois sacrifices (quatre victimes) nous permettent de tuer
des pulsions, qui sont des entraves à notre évolution spirituelle. Ils visent à nous libérer des
parties obscures de nous même. Pour cela il faut être capable de les trouver, d'accepter leur
réalité et de les corriger violemment en les ramenant en pleine lumière (en les ramenant au
niveau du conscient9). Ces meurtres, rendus étymologiquement "sacrés" (sacrifice), sont donc
des étapes indispensables à notre libération. Certes ils sont différents à bien des titres 10 mais
tous concourent au même but : permettre par une descente au plus profond de soi de trouver
notre propre voie de perfectionnement.
C. L'union, la communion.
C'est la communion qui assure la cohésion spirituelle du groupe. Ainsi unis, reliés, les frères
réunissent ce qui est épars, en eux-mêmes d'abord puis avec les autres. Ils établissent des
ponts qui réunissent, des arches qui permettent d'aller à la rencontre de l'autre, pour partager.
C'est le Grand Maître Architecte qui enseigne à ses disciples ; le Maître Parfait qui construit le
mausolée pour réunir une dernière fois tous les frères en l'honneur d'Hiram ; C'est encore le
Secrétaire Intime qui rejoint Salomon et Hiram de Tyr. Se sont les Sublimes Chevaliers Elus
qui font alliance (Berith). C'est enfin tout le rituel d'initiation des GEPSM .
9
Raoul Berteaux. La symbolique de la loge de perfection.
Hiram était innocent, les trois compagnons coupables ; Johaben tue Abhiram par pulsion alors que Jubelos et
Jubelum seront jugés et exécutés "de sang froid". Les deux premiers meurtres se font à couvert (dans le temple
et la caverne) et les deux derniers à ciel ouvert.
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D. La quête.
Maître Secret nous cherchons la Vérité et la Parole Perdue. Elu des 9 puis des 15 nous
recherchons les meurtriers d'Hiram. Chevalier de Royale Arche, nous cherchons, nous ne
savons pas exactement quoi, mais nous le cherchons avec zèle. Que de quêtes et d'épreuves !
Mais aussi que de récompenses ! Ces voyages intérieurs et extérieurs marquent le rythme de
notre progression. Chaque nouvelle étape nous transforme et nous approche un peu plus du
but. Mais c'est un nouveau périple qui s'annonce et un cycle qui recommence. Et si le moyen
(la recherche) devenait le but ? Notre perfectionnement serait donc sans fin…
E. Le jugement.
On ne parle pas de jugement de Salomon en vain. Dès le 6ème degré nous voyons l'importance
que revêt cette fonction : Salomon juge Johaben par deux fois et définit ainsi son avenir.
Prévôt et Juge nous sommes chargés de rendre la justice avec impartialité pour que règne la
cohésion. Elu des 9, Salomon juge de nouveau Johaben. Elu des 15, c'est un jugement
collectif qui est rendu pour prononcer la sentence capitale. Les voltes faces de Salomon nous
montrent que des pulsions existent dans notre inconscient11, qu'elles sont terriblement
puissantes et qu'elles peuvent nous induire en erreur. Il nous appartient de tenter de les
maîtriser, de les équilibrer avec notre raison12. C'est un acte de perfectionnement.
IV.
Conclusion.
A. Un tout et un passage.
Nous venons de le voir les degrés de perfection sont un tout dont la cohérence peut être lue
sous différents angles. Ils sont un et multiples. Ils sont un tout mais pas le tout. Ils nous
préparent certainement à la poursuite de notre chemin.
B. Etymologie.
Etymologiquement degré vient du latin Gradus qui signifie "pas", "marche", "degré".
Perfection vient du latin Perfectio qui veut dire "achèvement complet". Durant ces degrés de
perfection nous étions donc en marche vers l'achèvement complet. A l'issue de ceux-ci nous
ne sommes toujours pas arrivés, nous devons continuer notre chemin fort de nos acquis, de
nos doutes et nos espoirs. J'ai dit.
Annexe
Bibliographie :
La Symbolique de la loge de perfection. Raoul Bertaux. Editions Edimaf.
L'essor. Jacques Fontaine. Editions Montorgueil.
Histoire Abrégée de la FM. Robert. F. Gould. Editions Jean de Bonnot.
Histoire de la FM. Maurice Griffe. Editions TSH.
Dictionnaire du REAA. Michel Saint Gall. Editions Télètes.
11
12
Notamment les pulsions de mort et de vie : Thanatos et Eros.
Instruction du 14ème : Mer d'airain, symbole des résistances que nous devons surmonter en nous même. (p37).
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Dictionnaire Maçonnique. Anonyme. Fac similé de l'Edition Brianchon 1825.
Ordo Ab Chao N° 30.
Rituels des 4ème au 14ème degré.
Mémentos d'instruction des 4ème au 14ème degré.
Bible de Jérusalem.
Remarques :
•
•
Le 3ème degré est considéré par plusieurs auteurs comme le premier des "hauts grades".
C'est une réflexion que je partage, car l'initiation y est plus complexe (présence
d'éléments des initiations chevaleresques et sacerdotales) que dans les deux premiers
degrés (essentiellement une initiation artisanale).
Les trois groupes selon Raoul Berteaux : premier groupe, la construction du temple,
deuxième groupe, la vengeance (le sacrifice), enfin le troisième groupe, celui qui nous
conduit vers le nom de l'ineffable et l'achèvement de la légende d'Hiram.
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