Partir en voyage
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Partir en voyage
Partir en voyage Comme tout bon voyageur, les personnes diabétiques doivent prévoir d’avance leurs déplacements et se préparer en conséquence. Tout voyageur diabétique devrait s’identifier comme étant diabétique au moyen d’un bracelet ou d’un pendentif, et voyager idéalement avec un accompagnateur qui comprend les hauts et les bas de son diabète. Avant de partir… □ Consulter votre médecin ou votre infirmière afin de : o Réviser ce qu’il faut faire lors des jours de maladie o Revoir la marche à suivre en cas d’hypoglycémie o Obtenir un résultat de votre dernière hémoglobine glycosylée (A1C) qui prouve que votre condition est stable o Obtenir une lettre officielle en français (ou dans la langue officielle du pays visité, si possible) et en anglais, qui mentionne que vous êtes diabétique et que vous devez transporter avec vous un certain nombre de choses (des exemplaires de cette lettre en différentes langues sont disponibles au http://www.diabete.qc.ca/html/vivre_avec_diabete/voyageur.html) o Réviser les notions d’ajustement des doses d’insuline. □ Demander à votre pharmacien de vous fournir une copie de toutes vos prescriptions, idéalement avec le nom du/des médecin(s) prescripteur(s). Si les doses d’insuline ne sont pas inscrites, les ajouter vous-même pour référence au besoin. □ Consulter votre nutritionniste, qui pourra vous aider à adapter votre plan d’alimentation en fonction des mets typiques du pays. □ Vous rendre dans une clinique santé-voyage, afin d’obtenir les vaccins nécessaires en fonction du pays visité. Aucun vaccin n’est contre-indiqué chez la personne diabétique. Comme tout voyageur, il doit voir à la mise à jour de ses vaccins de base, selon son âge, ainsi que le vaccin antigrippal et celui contre le pneumocoque. Des vaccins spécifiques aux voyageurs internationaux pourront être reçus selon votre destination, la durée de votre séjour à l’étranger et vos conditions de vie. □ Vous assurer d’avoir une assurance voyage. Nécessaire du « parfait » diabétique Il est recommandé d’apporter une fois et demie à deux fois les quantités de matériel et de médicaments. Si vous utilisez un stylo-injecteur, il serait prudent d’apporter un stylo supplémentaire ou des seringues (si vous savez comment les utiliser!) en cas de bris mécanique de votre stylo actuel. Lecteur de glycémie avec pile(s) supplémentaire(s), bandelettes, lancettes Stylo insuline, aiguilles Médicaments Lettre du médecin qui justifie la présence du matériel dans les bagages, copie de vos prescriptions □ Prévoir un supplément de nourriture facile d’accès pour pallier aux retards inévitables qu’entraîne un voyage, et un supplément de sucre en cas d’hypoglycémie □ Trousse de glucagon, si indiqué pour vous (vérifier la date d’expiration du produit avant le départ). Vous assurer d’indiquer aux personnes qui vous accompagnent comment l’utiliser. □ Si vous êtes porteur d’une pompe à insuline, prévoir suffisamment de matériel (aiguilles, tubulures, etc.), des piles supplémentaires pour la pompe, ainsi que de l’insuline en surplus. Apporter également des seringues pour injecter votre insuline en cas de dysfonctionnement de la pompe ou des piles. La compagnie qui fabrique votre pompe peut également vous « prêter » une pompe de remplacement pour la durée de vos vacances (vérifier avec votre compagnie de pompe). □ □ □ □ Gardez vos médicaments dans leur emballage d’origine, avec l’étiquette de la pharmacie bien visible. En cas de bris de votre lecteur de glycémie, il peut être utile d’avoir un deuxième lecteur que vous conserverez à l’hôtel. Il est à noter que les unités de mesure des lecteurs de glycémie de certains pays sont parfois différentes des nôtres (mg/dL plutôt que mmol/L). Si vous devez vous servir d’un lecteur de glycémie dont les unités de mesure sont en mg/dL, le résultat peut être converti en mmol/L en divisant celui-ci par 18. Formule de conversion : mg/dL ÷ 18 = mmol/L (exemple : 108 mg/dL ÷ 18 = 6,0 mmol/L) Conservation de l’insuline Ceux qui sont davantage en quête d’aventure et s’inquiètent de ne pouvoir réfrigérer leur insuline peuvent se rassurer : l’insuline peut supporter une température ambiante (entre 0°C et 30°C) pendant plusieurs semaines. Il faut cependant éviter les températures extrêmes, tout particulièrement ne pas laisser l’insuline dans une voiture au soleil. Des sacs isolants sont aussi disponibles à la pharmacie (différents modèles). De la glace ou des « ice packs » peuvent être utilisés mais ne doivent pas être en contact direct avec l’insuline (celle-ci ne doit pas geler). Autres trucs : boîte styromousse, emballée dans une serviette, bouteille thermos Perte efficacité insuline Température 25ºC 35°C 45ºC Pendant 6-8 semaines 4-6 semaines 5 jours Perte d’efficacité 1% au maximum 5% au maximum 5% au maximum Pour tous les autres produits (lecteur de glycémie, bandelettes, glucagon, médicaments oraux, etc.), vous assurer de suivre les recommandations du fabricant. Ajustement du traitement N’oubliez pas qu’en voyage, vous risquez de marcher beaucoup plus qu’à l’habitude. Vous pourriez donc avoir besoin de diminuer vos doses d’insuline en conséquence. C’est pourquoi il est recommandé de mesurer votre glycémie plus souvent afin de vous assurer d’un contrôle adéquat. N’oubliez pas que l’activité physique peut influencer votre glycémie sur une période allant jusqu’à 48 heures après l’avoir pratiquée. Décalage horaire Hypoglycémiants oraux □ Prendre vos doses d’hypoglycémiants oraux pour le repas correspondant indépendamment de l’heure. □ Garder un intervalle adéquat entre les repas, sinon se limiter à des collations. □ Surveiller de près les glycémies capillaires et se limiter dans l’apport en glucides si les glycémies restent élevées. Insuline ultrarapide avant chaque repas et insuline lente au coucher □ Si 3h ou moins de décalage horaire, il est possible de changer l’heure d’injection d’insuline lente de 30 minutes à 1 heure par jour avant le départ et au retour. Exemple avec 3h de décalage vers l’est : Si l’injection est à 20h, la donner à 21h deux jours avant le départ et la donner à 22h la veille du départ. Deux jours avant le retour, la donner à 19h et la veille du retour, la donner à 18h. □ Donner l’insuline ultrarapide selon le repas (déjeuner, dîner ou souper) même si l’heure ne concorde pas □ Pour décalage horaire plus important, contacter votre endocrinologue ou l’infirmière du CJDE pour savoir comment adapter votre thérapie. Si pompe à insuline Changer l’heure sur la pompe lorsque vous arrivez à destination. Voyage en avion □ Veiller à aviser l’hôtesse que vous êtes diabétique (surtout si vous voyagez seul), elle pourra réagir adéquatement en cas d’hypoglycémie sévère, et pourra s’organiser pour respecter l’horaire des repas. □ Garder votre matériel pour le diabète dans votre bagage à main : vous ne risquerez pas de le perdre, et de plus, le froid dans la soute à bagages pourrait altérer votre insuline ou vos bandelettes. □ Ne pas laisser les aiguilles sur les stylos, particulièrement durant le vol, à cause du changement de la pression de l’air. Il faudra s’assurer de bien faire le vide d’air avant la prochaine injection. □ Si vous utilisez des seringues et un flacon d’insuline, assurez-vous de ne pas injecter d’air dans le flacon si vous avez à vous injecter de l’insuline durant le vol. □ Les lecteurs de glycémie en altitude tendent à sous-estimer les valeurs de glycémie, particulièrement pour le Breeze 2, le One Touch Ultra Mini et le One Touch Ultra 2 (à cause du réactif des bandelettes). L’altitude au-delà de laquelle cela semble significatif est 1500 – 2000 mètres. Les paramètres importants sont : o Température : devrait être utilisé entre 10 et 40°C o Humidité : l’air en altitude est plutôt sec et peut faire sécher la goutte rapidement o Vent : peut aussi faire sécher rapidement la goute de sang. Attention, le sang peut être plus épais en haute altitude, suite à la déshydratation. Précautions maladie □ Prévoir une médication pour traiter nausées, vomissements ou diarrhées. □ Avoir votre trousse de glucagon (particulièrement si hypoglycémies fréquentes ou sans symptômes) Si diarrhée/vomissement □ Bien vous hydrater (solution Gastrolyte ou équivalent). □ Prendre un anti-diarrhéique ou anti-nauséeux le plus tôt possible si persiste. Type 1 : Vérifier votre glycémie toutes les 4 heures Toujours donner insuline de base. Donner insuline ultrarapide pour corriger les hyperglycémies selon votre échelle de correction (si vous en avez une) si vous n’arrivez pas à manger. Si vous êtes capable de manger, donner votre insuline en proportion des glucides avec l’échelle de correction au besoin. Type 2 : Vérifier votre glycémie toutes les 4 heures. Donner votre insuline de base mais l’ajuster à la baisse au besoin. Diminuer ou cesser vos hypoglycémiants oraux si vous mangez peu ou pas, les reprendre quand vous recommencez à manger. Ne pas donner votre insuline habituelle durant la journée si vous ne mangez pas, prendre seulement l’échelle de correction (si vous en avez une) si votre glycémie est trop élevée. Metformine (Glucophage): à réintroduire progressivement si diarrhée Glyburide (Diabéta), Diamicron, Gluconorm (danger hypoglycémie) : diminuer la dose de moitié ou même cesser selon les hypoglycémies. Si vous devez acheter de l’insuline… □ Dans la plupart des pays, la concentration d’insuline est U100 (100 unités par ml) comme au Canada. Attention toutefois, on peut aussi retrouver d’autres concentrations. □ L’insuline se procure dans toutes les pharmacies sans prescription mais vous devrez en assumer les frais. N’oubliez pas… Vérifier votre glycémie pendant le voyage est aussi important que lorsque vous êtes à la maison. Il faut vérifier plus fréquemment les glycémies durant le voyage car les symptômes d’hypo ou d’hyperglycémie peuvent être différents avec la fatigue du voyage.